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Les Anémies Hémolytiques
Les Anémies Hémolytiques
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Plan
1- Définition
2- Physiopathologie et classification
2-1- Physiopathologie
2-2- Classification des anémies hémolytiques
3- Manifestations cliniques
3.1. Les anémies hémolytiques chroniques congénitales
3.2. Les anémies hémolytiques acquises
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1 – Définition
L’anémie hémolytique est une anémie liée à une destruction précoce et exagérée des
globules rouges, conséquence d’une réduction de la durée de vie des hématies sans atteinte de
la fonction médullaire.
2 - Physiopathologie et classification
2.1. Physiopathologie
L'hyperhémolyse des hématies se traduit par la libération excessive dans la circulation
sanguine, des constituants habituels des hématies ou de leurs produits de catabolisme.
Dans les hémolyses chroniques (souvent intra-tissulaires au niveau des macrophages
médullaires, spléniques, parfois hépatiques) il existe une augmentation constante de bilirubine
libre (indirecte ou non conjuguée) qui provient de l'hypercatabolisme de l'hème. Dans les
hémolyses aiguës, l'hémoglobine est rapidement libérée dans le plasma et éliminée dans les
urines (élévation de l'hémoglobinémie plasmatique et de l'hémoglobinurie)
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2.2.2. Les anémies hémolytiques corpusculaires
Encore appelées anémies hémolytiques intrinsèques, les anémies hémolytiques
corpusculaires peuvent être subdivisées en 3 sous-groupes selon les anomalies concernées:
* anomalies de la membrane érythrocytaire;
* anomalies enzymatiques;
* anomalies de l'hémoglobine
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- un ictère: son intensité est également variable pouvant apparaître dès l'enfance, être si
faible qu'il peut passer inaperçu, ou même être persistant sans s'intensifier. Souvent aussi
l'ictère bulbaire est la seule manifestation de l'hémolyse. La coloration des selles, l'absence de
prurit le distinguent d'un ictère cholestatique;
- des crises aplastiques: dans les anémies hémolytiques constitutionnelles, il existe
souvent des périodes de fragile équilibre où l'hémolyse anormale des GR est compensée par
l'hyperactivité médullaire. La rupture de cet équilibre induit une chute rapide et dramatique du
taux d'Hb. Elle provient le plus souvent d'une faillite transitoire de l'érythropoïèse: c'est la
crise aplastique. Dans la plupart de cas, si ce n'est dans tous les cas, elle est le fait de
l'infection par le Parvo-virus B 19. Mais il y a lieu de ne pas confondre crise aplastique et
séquestration splénique ou hépatique où la réticulocytose augmente ainsi que s'installe une
splénomégalie ou une hépatomégalie. De même il faut en distinguer une complication liée à
une carence folique, situation à laquelle sont prédisposés les sujets souffrant d'une anémie
hémolytique chronique constitutionnelle et qui survient progressivement.
- une splénomégalie: elle est très souvent présente; son volume est variable et peut
dépendre de l'intensité de l'hémolyse. Elle se voit aussi assez souvent dans les hémolyses
acquises;
- une lithiase hépatique: sa prévalence augmente avec l'âge des patients et l'intensité de
l'hémolyse;
- des ulcères de jambe: ils sont fréquents avec les hémolyses chroniques; ils sont
notamment retrouvés dans la sphérocytose héréditaire et la drépanocytose. Ils sont souvent
bilatéraux et siègent au niveau des malléoles ou des tiers (1/3) inférieurs des jambes. Ils sont
très récidivants;
- des anomalies osseuses: les modifications osseuses sont la conséquence de
l'hyperactivité de la moelle depuis l'enfance. Elles se développent aux dépends du tissu
osseux. Ainsi les corticales sont très minces, la voûte crânienne est épaissie avec parfois une
image en "poils de brosse"; des modifications maxillaires et dentaires sont aussi observées.
Ces anomalies sont caractéristiques de la -thalassémie majeure et notées dans la
drépanocytose.
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4- Manifestations biologiques des anémies hemolytiques
Trois catégories de tests biologiques sont utilisés dans la mise au point des anémies
hémolytiques:
- les tests liés à l'hyperhémolyse
- ceux liés à la compensation de l'hyperhémolyse par accélération de l'érythropoïèse.
- les tests spécifiques de certaines anémies hémolytiques; ils sont donc utiles dans les
diagnostics différentiels.
* L'hémoglobine glycosylée
Ce test est un bon indicateur d'hyperhémolyse en dehors du diabète. Son taux normal
se situe entre 2 à 6% de l’Hb totale. Le taux d'Hb glycosylée est constamment abaissé en cas
d'hémolyse.
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* L'hémoglobinurie
Elle survient quand l'hémoglobinémie dépasse les capacités de fixation de
l'haptoglobine. Les urines prennent alors un aspect variant de rosé à noir ou coca cola.
S'assurer que le sujet n'a pas consommé de betterave, certains médicaments comme
l'antipyrine, le pyridium qui colorent les urines. Ne pas confondre non plus avec une
porphyrinurie ou une myoglobinurie.
* Hémosidénurie
L’hémoglobine qui passe dans le glomérule est réabsorbée au niveau tubulaire où elle
est dégradée en hémosidérine. Par desquamation des cellules tubulaires, l’hémosidérine est
éliminée dans les urines entraînant une hémosidénurie.
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L'hyperhémolyse avec hyperplasie médullaire, hyperréticulocytose et ictère
caractéristiques des anémies hémolytiques, peuvent être aussi retrouvées dans d'autres
circonstances pathologiques. Il y a donc lieu d'éviter la confusion. Ce sont:
- Les anémies par hémorragie aiguë ainsi que celles liées aux déficiences en Vit B12, Acide
folique et fer en traitement. Ces anémies sont transitoires et associées à une
hyperréticulocytose mais sans ictère habituellement.
- Les dysérythropoïèses (erythropoïèses inefficaces) sont souvent accompagnées
d'anémie, d'ictère et d'hyperplasie médullaire; la différence avec les anémies hémolytiques est
la réticulocytose normale ou abaissée.
- Les situations d'ictère à bilirubinémie libre mais sans anémie évoquent soit une
bonne compensation de l'hémolyse soit un défaut de conjugaison de la bilirubine comme dans
la maladie de Gilbert et la maladie Crigler Najjar. L'hyperréticulocytose nous conforte dans le
ème
premier cas et les perturbations de la fonction hépatique font la différence dans le 2 cas.
- L'hyperplasie médullaire avec anémie des hémopathies ne s'accompagne par d'ictère
et le médullogramme aidera à reconnaître la situation.
- La myoglobinurie se distingue de l'hémoglobinurie par les circonstances de survenue
(traumatisme musculaire) choc électrique, etc. De plus le taux d'haptoglobine est normal
puiqu’elle ne capte pas la myoglobine.
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7 - Les étiologies des anémies hémolytiques
Elles sont multiples et très variées. Elles sont regroupées en corpusculaires et extra-
corpusculaires.
7.1.1.1. LA DREPANOCYTOSE
La drépanocytose est une maladie héréditaire liée à la présence de l'Hb SS . Celle-ci
résulte d'une mutation au niveau du gène de structure de la chaîne (chromosome 11)
aboutissant au remplacement du 6ème acide aminé normal, l'acide glutamique, par la valine. La
chaîne demeure normale.
Epidémiologie
La drépanocytose est très répandue dans le monde: plus de 50 millions de sujets sont porteurs
du gène drépanocytaire. Sa répartition ethnique et géographique est remarquable. En effet les
sujets porteurs de l'HbS sont principalement rencontrés en Afrique où la fréquence maximale
se trouve dans les régions équatoriales et péri-équatoriales (ceinture sicklémique). Dans ces
zônes, la prévalence varie de 5 à 25% en Afrique de l'ouest et jusqu'à 40% dans certaines
ethnies d'Afrique Centrale. Cette affection est aussi présente en Amérique du Nord où l'on
retrouve une prévalence d'environ 9% chez les Noirs américains. Elle est présente en
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Amérique du Sud, dans les Antilles et dans toutes les régions d'émigration des esclaves noirs.
Elle existe également dans les pays du Magrheb, sur le pourtour de la Méditerranée, dans tout
le Moyen-Orient jusaqu'en Arabie Saoudite. Elle est présente en Inde. Enfin, la drépanocytose
est de plus en plus rencontrée en Europe de l'ouest à la faveur des mouvements de populations
des zônes de prédilection de la maladie vers l'Europe.
La transmission de la drépanocytose se fait selon le mode mendélien, autosomique et
codominant pour le biochimiste. Mais pour le clinicien, sa transmission est récessive puisque
seuls les homozygotes SS sont malades. Les sujets hétérozygotes AS sont habituellement
asymptomatiques.
Il existe d'autres anomalies de l'Hb pouvant s'associer à la drépanocytose: l'Hb C ( le
ème
6 acide aminé de la chaîne globinique est remplacé par la lysine) et la -thalassémie.
Comme la drépanocytose, ces anomalies sont génétiques et se transmettent sur le mode
autosomique récessif. Les sujets qui en sont porteurs sont dits "double hétérozygotes" ou
"hétérozygotes composites" SC ou S-- thalassémiques. Sur le plan clinique, ces sujets ont
une maladie comparable à celle des homozygotes SS, mais quelque peu atténuée chez le sujet
SC.
Physiopathologie
Dans de bonnes conditions d'oxygénation, l'HbS demeure soluble et les cellules
contenant l’Hb anormale ne se distinguent pas de celles portant une Hb normale AA.
Sous une faible pression partielle en O2, mais aussi en cas d'acidose, de fièvre, de
déshydratation cellulaire, l'Hb se polymérise, perd sa solubilité, se prend en gel et forme des
cristaux allongés provoquant la falciformation des hématies. Ce sont les drépanocytes. Ces
modifications des molécules d'Hb et la falciformation des cellules sont réversibles dès que les
conditions d'oxygénation s'améliorent. Les drépanocytes sont donc réversibles, mais
seulement dans un premier temps.
Dans un deuxième temps à la faveur des altérations métaboliques (baisse de la pompe
+
à Na ) et membranaires induites par la falciformation répétée, les drépanocytes perdent leur
réversibilité.
Les hématies anormales sont alors détruites prématurément, essentiellement dans la
râte des enfants, puis dans l'ensemble du système des phagocytes mononucléés chez l'adulte.
S'il n'y avait que les drépanocytes, la maladie drépanocytaire n'aurait pas la gravité
qu'on lui connaît. Mais il faut compter avec les vaisseaux de la microcirculation dont le
diamètre intérieur peut atteindre parfois 3 microns alors que le diamètre moyen du GR est de
7,2 microns. Une adhérence augmentée à la paroi vasculaire des drépanocytes par rapport aux
hématies normales contribuerait aussi au processus de vaso-occlusion. L'adaptation des
drépanocytes à la microcirculation devient pratiquement impossible avec pour conséquences;
leur arrêt au niveau de la microcirculation, leur accumulation, une stase sanguine avec risque
de thrombose, d'anoxie, d'infarctus et de nécrose tissulaire au niveau de la zone de stase et en
aval. On comprend donc que la falciformation soit auto-entretenue, la stase sanguine
favorisant même une extension du phénomène.
Ainsi se forme et s'accélère le cercle vicieux conduisant à l'hémolyse chronique et aux
douleurs, expressions cliniques de la drépanocytose.
Les drépanocytaires ont aussi une susceptibilité accrue aux infections; ceci est liée à la
fois à un défaut d'opsonisation et à l'hyposplénie, conséquence, des vasocclusions répétitives.
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Manifestations cliniques
La drépanocytose homozygote se présente comme une anémie hémolytique chronique
entrecoupée d’hémolyses aiguës et de crises vaso-occlusives, souvent compliquée d'infections
bactériennes sévères.
Les signes cliniques font leur apparition après les 6 mois d'âge, quand l'hémoglobine S
a progressivement remplacé l'Hb F .
La symtomatologie clinique de la drépanocytose homozygote comporte 3 types de
situations.
* La phase stationnaire ou état basal
* Les complications aiguës dont la fréquence diminue avec l'âge sans pour autant
disparaître chez l'adolescent et l'adulte.
* Les complications chroniques
* L’état basal
Il est caractérisé en zone tropicale par :
- une anémie constante, 6 à 8 g/dl, plus ou moins régénérative, bien supportée, avec pâleur et
ictère conjonctivale d'intensité variable, conséquences de l'hémolyse chronique.
- une splénomégalie présente dès l'enfance jusqu'à l'âge de 6 - 8 ans pour disparaître
spontanément sauf dans quelques cas où elle persiste.
Le développement staturo-pondéral est habituellement en dessous de la moyenne; il
est souvent perturbé par les parasitoses et les carences alimentaires qui majorent l'anémie.
Le développement pubertaire est souvent satisfaisant bien que des retards pubertaires
par rapport à la population non malade ne soient pas rares.
En dehors des complications, les anomalies radiologiques regroupent: amincissement
des corticales diaphisaires, épaississement de la voûte crânienne, ostéoporose parfois
importante des vertèbres.
Sur le plan biologique, il est noté un VGM normal, la présence de drépanocytes sur le
frottis sanguin, une certaine hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile.
Dans cette phase d'équilibre, le sujet mène une vie normale pour peu qu'il s'alimente
bien, s'hydrate suffissamment, observe les règles d'hygiène de vie conseillée, se protège des
moustiques etc. Cependant toutes ces précautions n'empêchent pas la survenue des
complications aiguës.
* Les crises douloureuses drépanocytaires.
Elles dominent la symptomatologie dans la petite enfance et l'adolescence. Elles
peuvent être spontanées ou provoquées par des facteurs comme la fièvre, le froid, la fatigue,
la déshydratation, le stress, même les émotions et toutes situation entraînant une hypoxémie.
Les douleurs osseuses ou ostéo-articulaires siègent le plus souvent aux membres, dans
les vertèbres, le bassin, induisant une impotence fonctionnelle d'intensité diverse.
Les douleurs impliquant les côtes et la région sternale sont responsables de douleurs
pariétales thoraciques.
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Les crises abdominales, assez fréquentes, peuvent correspondre à des infarctus
splénique et mésentérique. Très préoccupant est le tableau d'iléus paralytique avec
météorisme abdominal et vomissement simulant à la perfection un abdomen chirurgical.
Chez le nourrisson, un équivalent de la crise douloureuse et qui souvent révèle la
maladie est réalisée par le syndrome pied-main. Il s'agit d'une tuméfaction bilatéral des dos
des pieds et des mains avec impotence fonctionnelle importante. Le risque de dactylite est
important
* Les infections
Les infections sont responsables d'une part importante de la mortalité et de la
morbidité de la drépanocytose.
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La fréquence des accidents infectieux diminue avec l'âge, mais leur risque persiste
toute la vie.
Les pneumopathies représentent l'accident infectieux le plus fréquent chez les
drépanocytaires; suivent les ostéomyélites (où tous les os peuvent être atteints et les
localisation plurifocales ne sont pas rares) les méningites, les septicémies.
Les germes les plus impliqués sont: les pneumoccoques responsables de la plupart des
ménigites et des septicémies ; les salmonelles pour les ostéomyélites ; puis viennent par ordre
de fréquence l'hémophilus influenzae, les staphylocoques, les méningoccoques et les germes
gram négatifs. Le mycoplasma pneumiae à été égalemenent signalé.
Les GR contenant de l'Hb S ne serait pas favorable à la prolifération du plasmodium,
ce qui assurerait une certaine protection des sujets AS et SS contre un paludisme grave.
Traitement de la drépanocytose
Il n'y a pas de traitement spécifique de la drépanocytose, mais plusieurs moyens sont
disponibles pour prévenir les crises aiguës et traiter les complications.
* A l'état basal
C'est le moment idéal pour donner les conseils de tous ordres et de prendre des mesures
préventives des crises aiguës (prévention secondaire).
- Suplémentation en acide folique; 1 à 2 comprimés par jour, 15 jours chaque mois.
- Hydratation suffisante
- Alimentation équilibrée
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- Prophylaxie anti-palustre chez les jeunes enfants et les femmes enceintes.
- L'usage systématique de moustiquaire
- Vaccination correct des enfants impliquant aussi bien les vaccin du programme élargi
de vaccination (PEV) que ceux anti-pneumoccociques (Pneumo 23) anti-hépatite B, anti-
Salmonelles et anti-hémophilus.
- Eviter la fatigue, les variations brusques de température, les séjours en altitude au-
delà de 1500 m.
. Consulter le médecin systématiquement tous les 2 - 3 mois même en l'abscence de tout
problème apparent.
Conclusion:
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La drépanocytose ne se guerrit pas encore mais sa gravité et ses complicatons sont
généralement atténuées quand les patients sont précocement et régulièrement suivis par un
médecin averti. Lorsque la prise en charge est bien organisée et le traitement bien appliqué, la
drépanocytose devient une maladie qui ne met en jeu le pronostic vital qu'exceptionnellement.
*Génétique
Les -thalassémies: le génome humain comporte 4 gènes sur le chromosome 16
codant chacun pour 25% de la chaîne . La traduction clinique et biologique des -thal
dépend du nombre résiduel des gènes fonctionnels.
Les -thalassémies: deux gènes , situés sur le chromosome 11, induisent chacun la
production de 50% de la chaîne . Les -thal résultent soit de l'absence de synthèse des
0 +
chaînes ( -thal), soit de la réduction de sa synthèse ( -thal). Il existe 2 formes génétiques
de la -thal: la -thal hétérozygote et la -thal homozygote. Contrairement à l'-thal,
l'anomalie dans la -thal n'est pas une délétion mais une mutation survenue dans le gène ou
dans le voisinage.
Les syndromes thalassémiques se transmettent génétiquement selon le mode
autosomique récessif.
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La biologie met en évidence: une anémie avec un taux d'Hb < 6g/dl, microcytaire,
hypochrome et régénérative; une hyperbilirubinémie libre, un fer sérique augmenté et une
haptoglobine effondrée.
L'électrophorèse de l'Hb montre une Hb F très augmentée jusqu'à 90%; le reste étant
constitué d'Hb A2. Le test de Kleihauer montre une distribution hétérogène de l'Hb F dans les
hématies ( diagnostic différentiel avec la Persistance Héréditaire de l'Hb F)
Le pronostic est désastreux. Le malade est souvent emporté par une crise aiguë de
déglobulisation, une infection intercurrente ou par une complication grave de l'hémosidérose
transfusionnelle (cirrhose, insuffisance cardiaque, diabète, etc).
Le traitement repose sur : les transfusions, le traitement de la surcharge en fer
(Déferoxamine), l'apport d'acide folique et la splénectomie en cas d'hypersplénisme.
Les -thalassémies
Elles sont plus rares que les -thal. Elles se rencontrent surtout en Chine du Sud et
dans le Sud-Est asiatique. Elles existent aussi en Afrique noire (sous sa forme mineure), en
Arabie Saoudite, sur le pourtour de la Méditérranée.
L'insuffisance de synthèse des chaînes induit un déficit en Hb A (22), en Hb A2 (
22) et en Hb F (22). Les chaînes ou en excès sont utilisées pour la synthèse de
chaînes anormales: Hb Bart's ( 4 ou tétramère 4) chez le nouveau-né et Hb H, une Hb
instable (4) chez l'adulte.
Les -thal sont dues à une délétion d'un nombre variable de gènes codant pour la
chaîne .
- Le syndrome d'hydrops foetalis
Il correspond à un tableau d'anasarque foeto-placentaire lié à une absence totale de
gènes .
Le décès survient généralement in utéro ou peu de temps après la naissance par suite
de détresse respiratoire aiguë. L'Hb est constituée à 80% d'Hb Bart's (4) et à 10% par l'Hb H
(4).
- L'hémoglobinose H
Elle résulte de la délétion de 3 gènes . Le tableau clinique correspond à la
thalassémie intermédiaire. Elle associe une hémolyse, une anémie microcytaire et une
splénomegalie avec à l'électrophorèse une Hb H à 20-30% et une Hb A à 70%.
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- Les -thalassémies mineures ou hétérozygotes
L'anémie est ici discrète. La microcytose est modérée et habituelle. Il s'agit le plus
fréquemment d'une forme asymptomatique dont le diagnostic est difficile car l'électrophorèse
de l'Hb est souvent normale.
7.1.2.1. Le déficit en G6 PD
Le déficit en G6PD pertube le système d'oxydo-réduction du glutathion.
Cette perturbation entraine un trouble de la détoxication des peroxidases. La
conséquence en est l'oxydation de l'hémoglobine avec formation de methémoglobine et de
corps de Heinz (précipité de globine oxydée). Il y a également une peroxidation des lipides de
la membrane et hémolyse.
Le déficit en G6PD est de loin la plus fréquente des érythro-enzymopathies.
Il atteint plus de 100 millions d'individus au monde. Les groupes de population
concernés sont les Noirs (1 à 25% dans certaines populations africaines), les peuples
originaires du pourtour méditerranéen, de la Chine, de l' Indes, des Philippines. Il est rare dans
les populations blanches d'origine nord Européenne.
C'est une affection liée au chromosome sexuel X. Les hommes atteints sont
hémozygotes obligatoires; les femmes porteuses sont le plus souvent hétérozygotes, très
rarement homozygotes.
Nomenclature
L'hétérogéneité enzymatique des déficits est telle qu'une nomenclature est
indispensable. Il existe en effet plus de 100 variantes de la glucose-6-phosphate
déshydrogénase.
La variante B dite GD(+)B des sujets de race blanche est l'enzyme de référence. La
variante GD(+)A, d'activité normale caractérise les Noirs. Les enzymes d'activité insuffisante
sont dites GD(-).
Le déficit dans la race noire répond à la variante GD(-)A avec une activité
enzymatique à 20% de la normale, ne se traduisant que par des hémolyses aiguës
médicamenteuses.
Cliniquement le déficit en G6PD se traduit chez les Noirs par des accès d'hémolyse
aiguës presque toujours déclenchés par la prise d'un médicament oxydant.
La Primaquine a été le premier médicament reconnu. Certaines infections (hépatite
surtout) peuvent déclencher un accès.
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L'accès hémolytique évolue en 3 phases :
- Déglobulisation avec anémie, splénomégalie, fièvre, ictère, hémoglobinurie en cas
d'hémolyse massive et réticulocyose élevée ;
ème ème
- réparation: elle survient du 10 au 40 jours même si le médicament en cause n'est pas
arrêté. L'anémie se corrige en 3 à 4 semaines tandis qu'une réticulocytose élevée témoigne de
l'intense activité médullaire.
- Equilibre : où l'anémie disparaît.
Chez les Blancs, les anémies hémolytiques aiguës sont non seulement d'origine
médicamenteuse mais aussi infectieuse. Elles sont plus sévère que chez les Noirs.
Le déficit en G6PD se révèle aussi par le favisme. C'est une anémie hémolytique
déclenchée par la consommation de fève ou par l'inhalation de leur pollen.
Parfois, c'est par la survenue d'un ictère hémolytique néonatal que le déficit en G6PD
se révèle chez le méditerranéens. Cet ictère néonatal survient sans incompatibilité foeto-
maternelle. L'exsanguino-transfusion est alors souvent nécessaires car l'ictère nucléaire est
possible.
Le diagnostic biologique des déficits en G6PD associe:
- des signes d'hémolyse intravasculaire, présence de corps de Heinz, une méthmoglobinémie,
une réticulocytose élevée vers le 8è jour. Une hémoglobinurie avec insuffisance rénale aiguë
est possible mais de pronostic favorable.
- Dosage du G6PD, loin des crises hémolytiques
Traitement
- Arrêt du médicament ayant induit l'hémolyse
- Transfusion, lors des accès aiguës
- Eviter de prendre à nouveau les médicaments en cause.
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Sur le plan biologique sont constatées les indicateurs d'une hyperhémolyse ainsi
qu'une fragilité osmotique accentuée, l'électrophorèse de l'Hb étant normale et le test de
Coombs négatif par ailleurs. Au frottis sanguin on note plus de 30% de microsphérocytose.
Le diagnostic différenttiel est fait par rapport aux autres anémies hémolytiques
chroniques notamment les anémies hémolytiques auto-immunes et les autres anémies
hémolytiques constitutionnelles par anomalie membranaire. Ce sont :
- l'ellipcytose ou ovalocytose, la stomatocytose, l'accantocytose.
Comme toutes les anémies hémolytiques chroniques, son évolution peut être grèvée de
complications aiguës à types de déglobulisation massive, crise aplastique (favorisées par une
infection virale), lithiase biliraire et cholestase par migration calculeuse, douleurs
abdominales par infarctus splénique;
Son traitement est la splénectomie qui ne se fera pas avant 6 ans en raison des risques
infectieux secondaires. Ne pas manquer de prévenir la carence folique et les infections par
toutes les vaccinations possibles. Une transfusion de culots globulaires en cas de
déglobulisation est nécessaire.
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* Mécanisme : Elles sont dues à la production par le sujet d'auto-anticorps dirigés contre un
ou plusieurs antigènes normaux de ses propres globules rouges.
* Etiologie
Les AHAI peuvent être secondaires à une affection donnée (50% des cas) ou
idiopathiques.
➢ Les AHAI secondaires
Elles peuvent être associées à :
- certaines infections bactériennes ou virales (mycoplasma pneumoniae, infections ORL de
l'enfant, cytomégalovirus, mononucléose infectieuse, hépatite virale) .
- Certaines lymphopathies malignes (LLC avec IgG anti-Rh, lymphomes, maladie de
Waldenström).
- Certaines tumeurs ovariennes (kystes dermoïdes): l'exérèse de la tumeur entraine
habituellement la guérison totale et définitive de l'AHAI.
- La prise prolongée d'alpha-méthyl-dopa (Aldomet). Pris plus de 3 mois, ce médicament
induit une auto-immunisation anti-Rh (IgG) qui regresse avec l'arrêt du médicament.
- Certaines connectivite, surtout le lupus érythémateux. Ils s'agit d'une IgG anti-Rh
- Autres affections : cirrhose hépatique, recto-colite ulcéro-hémorragique, maladie de
Biermer, certains déficits immunitaires, la syphilis.
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Les médicaments incriminés sont nombreux: Pénicilline, Céphalsporine, Rifampicine,
Phénacétine, Quinine (fièvre bilieuse hémoglobinurique), Sulfamide, ...etc.
Le test de Coombs direct est en règle positif de type complément. In vitro, les Ac
n'hémolysent les hématies qu'en présence du médicament contre lequel ils sont dirigés.
Le traitement est préventif car la reprise du médicament induit une rechute rapide. La
transfusion peut être nécessaire.
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même les virus par des mécanismes auto-immuns (mononucléose infectieuse,
cytomégalovirus, rougeole, etc).
Les hémolyses parasitaires sont le fait du paludisme, survenant surtout au cours de
l'infestation par le Plasmodium falciparum. Plus rarement interviennent dans l'hémolyse
parasitaire la toxoplasmose congénitale, la leishmaniose viscérale, la babésiose.
Les hémolyses palustres doivent être différenciées de la fièvre bilieuse
hémoglobinurique, responsable d'une hémolyse aiguë intra-vasculaire mais liée à la prise de
Quinine par un sujet malade du paludisme.
Le traitement des hémolyses infectieuses repose sur: une antibiothérapie adaptée; une
réanimation correcte en cas de collapsus et d'anurie; les anti paludéens de synthèse en cas
d'infestation palustre.
Etiologies
- Hémolyses traumatiques
* Cardiaques: prothèses valvulaires cardiaques, valvulopathies non opérées, et surtout
rétrécissement aortiques sont pourvoyeuses de l'hémolyse. La symptomatologie est chronique.
* Hémoglobinurie de marche: elle est observée chez des marcheurs de compétition ou des
coureurs de fond. Elle serait liée au traumatisme des GR au niveau de la plante des pieds.
* Les hémolyses par micro-angiopathies: les hématies se brisent sur les dépôts de fibrines.
+ La coagulation intra-vasculaire disséminée (CIVD) quelqu'en soit les causes;
+ le syndrome hémolytique et urémique (SHU) de l'enfant associant fièvre,ictère, insuffisance
rénale et troubles neurologiques.
+ Le syndrome de Moschowitz ou purpura thrombotique thrombopénique (PTT) associant
fièvre, hémolyse aiguë, purpura, thrombopénie, insuffisance rénale et signes neurologiques.
+ autres: hypertension artérielle maligne, éclampsie et cancers métastatiques diffus. Le
traitement est très difficile et le pronostic réservé.
* Les brulûres de 3ème degré: elles se compliquent souvent d'une hémolyse modérée mais
peuvent parfois détruire en quelques heures le 1/3 de la masse érythrocytaire.
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Les toxiques impliqués agissent soit par altération massive du métabolisme globulaire avec
formation de corps de Heinz. Ils provoquent l'hémolyse par un mécanisme oxydatif qui
aboutit à la formation d'une methémoglobine ou d'une sulfhémoglobine. Ils agissent aussi par
agression directe de la membrane.
Les principaux toxiques sont:
*médicamenteux: la quinine et ses dérivés, les sulfamides et les sulfones, certains
antibiotiques tels que l'acide nalidixique, la nitrofurantoïne, le chloramphénicol, l'isoniazide,
l'acide para-amino-salycilique, des antalgiques tels que la phénacétine, le paracétamol,
l'amidopyrine, la vitamine K ...etc.
*professionels: l'aniline, les chlorates, le nitrobenzène, la naphtaline, le cuivre, le toluène,
l'hydrogène arsénié (entraîne une CIVD), le plomb (le saturnisme entraîne des déficits
enzymatiques au niveau de la synthèse de l'hème).
*Animaux: les piqûres de certaines araignées, guêpes ou les morsures de serpents peuvent
provoquer une hémolyse par le biais d’une CIVD mais aussi par effet hémolysant direct (
vénin de cobra).
*Divers: eau distillée si l'injection dépasse 600ml; oxygénation hyperbare;
hypophosphorémie.
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AUTRES CAUSES D'ANEMIES
1.2. Physiopathologie
Les conséquences en sont double:
- Hypovolémie aiguë, à l'origine d'un collapsus cardiovasculaire puis
- réduction du taux d'Hb avec hypoxie par anémie aiguë ne se manifestant que
secondairement.
En effet, de la restauration et du maintient de la masse sanguine dépend la survie
immédiate du patient en attendant que l'hémostase soit faite.
Des mécanismes compensatoires se mettent en place.
L'un est immédiat, mettant en oeuvre:
- une vasoconstruction artérielle des territoire cutanées, musculaires et splanchniques ;
- une réduction des débits hépatique et rénal en vue de conserver les débits cérébral et
cardiaque.
L'autre retardé, mobilise les protéines extra-vasculaires dans le compartiment
vasculaire et favorise une rétention hydrosodée.
Ces mécanismes sont limités dans le temps et en volume. Les risques importants de
collapsus hémorragique et de choc hypovolémique sont réels et imposent une compensation
volémique rapide devant toute hémorragie aiguë abondante.
Dans un tel contexte, la régénération érythrocytaire est très lente. L'hyper
ème ème
réticulocytose n'est constatée qu'entre le 3 et 6 jour avec une bonne répération du
volume globulaire en 5-6 semaines à condition qu'il n'y ait pas de carence martiale ni folique.
1-3- Diagnostic
Il est en général évident mais dans certains cas, l'hémorragie peut ne pas être connue.
Tous les signes d'anémie sont à leur maximum: Tacchycardie, hypotension, pâleur, polypnée
superficielle. Il existe souvent une soif intense, une fébricule et un ictère lié à la résorbtion de
quantités importantes de sang accumulées dans les tissus.
Le diagnostic différentiel se fait avec un choc cardiogénique (ECG fait la différence)
et un choc infectieux.
1-3- Traitement
Le traitement doit être mis en oeuvre en urgence et doit viser:
- la reconstitution et le maintient de la masse sanguine
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- l'arrêt de l'hémorragie
L'usage du sang total y trouve sa seule indication, s'il est disponible.
S'il n'est pas disponible, on peut lui substituer des culots globulaires et des plasmas
frais congelés.
En urgence, en attendant les résultats du groupage sanguin, des cristalloïdes ou mieux
des macromolécules devrait être utilisés.
Ne pas oublier une supplémentation martiale, une fois la situation urgente passée.
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- L'hypophyse
L'hormone anté-hypophysaire stimule la production des hormones thyroïdiennes et
gonadiques. L'hypopituitarisme s'accompagne d'une anémie normocytaire modérée. Elle
agirait sur l'érythropoïèse en inhibant la synthèse de l'érythropoïétine et des hormones
gonadiques.
- Les gonades
La testostérone et ses dérivés stimulent la prolifération des progéniteurs et la synthèse
de l'érythropoïétine.
Les oestrogènes paraissent avoir un effet inverse. C'est là une des explications de la
différence des taux d'Hb entre homme et femmes.
- Les autres glandes endocrines
L'hypercorticisme s'accompagne d'une tendance à la polyglobulie alors qu'une anémie
modérée s'associe aux insuffisances surrénales ainsi qu'une leucopénie et une neutropénie
Une anémie modérée peut être aussi observée au cours du diabète, elle est cependant
multifactorielle.
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