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CPGE/Marrakech MPSI

Devoir Libre

Exercice 1 : QCM
Chacune des questions ci-dessous comporte une unique réponse correcte. Toute réponse non justifiée ou incorrec-
tement justifiée ne rapporte aucun point.
 
X 1
1. La série cos
n2
(a) diverge grossièrement (b) diverge, mais pas grossière- (c) converge
ment
r
X 1
2. La série 1+
n2
(a) diverge grossièrement (b) diverge, mais pas grossière- (c) converge
ment

+∞ n
2n X 2
3. La série du terme général est convergente et sa somme vaut :
n! n!
k=0

(a) 2n e (b) 2e (c) 2e (d) e2


 
n+4
4. La série de terme général ln
n+3
(a) diverge grossièrement (b) diverge, mais pas grossière- (c) converge
ment
 
π π 
5. La série de terme général un = sin − sin
2(n + 1) 2n
+∞
X +∞
X
(a) est convergente et un = 1 (c) est convergente et un = 0
n=1 n=1
+∞
X (d) est divergente
(b) est convergente et un = −1
n=1

sin (nπ/3)
6. La série de terme général est
n ln3 (n)
(a) absolument convergente (b) divergente (c) convergente mais pas absolu-
ment convergente

+∞
X
7. La série de terme général un = e−2n est convergente et sa somme e−2n vaut :
n=0

e −2e 2 −e
(a) (b) (c) (d)
2sh(1) sh(1) esh(1) 2sh(1)

Exercice 2

22/23 1
tsin(t)
1. Soit f l’application définie sur ]0, π] par f (t) = .
1 − cos(t)
Z π
Étudier la limite de f en 0, en déduire l’existence de I = f (t)dt.
0
2.
(a) Montrer que les applications t 7−→ ln (sin(t)) et t 7−→ ln (cos(t)) sont intégrable sur ]0, π/2[.
Z π/2 Z π/2
(b) On pose K = ln (sin(t)) dt et L = ln (cos(t)) dt.
0 0
Montrer que K = L (on pourra utiliser le changement de variable v = π/2 − u).
(c) En exprimant K + L de deux manière différentes déduire la valeur de K.
3. Exprimer I en fonction de K (utiliser IPP). En déduire la valeur de I.

Problème 1 Partie I : Définition de la fonction ζ (zéta)


n
X 1
Soit x > 1 un réel fixé. Pour n ∈ N∗ , on pose Sn (x) =
kx
k=1
1. (a) Étudier le sens de variation de la suite (Sn (x))n∈N∗
(b) Soit k ∈ N∗
Z k+1
1 1 1 1
i. Montrer que ≤ dt ≤ x (étudier la fonction t 7→ x sur [k, k + 1]).
(k + 1)x k tx k t
Z n+1 Z n
1 1
ii. En déduire que : x
dt ≤ Sn (x) ≤ 1 + x
dt.
1 t 1 t
Z n
1
iii. Calculer x
dt et en déduire que la suite (sn (x))n∈N∗ est convergente.
1 t
+∞
X 1
Pour x > 1 on note ζ(x) = lim Sn (x) = (c’est la fonction zéta de Riemann).
n→+∞ kx
k=1
1 1
2. (a) Montrer que ∀x > 1, ≤ ζ(x) ≤ 1 +
x−1 x−1
(b) En déduire un équivalent simple de ζ(x) au voisinage de 1.
(c) Montrer que lim ζ(x) = 1 (Commencez par montrer que 1 ≤ ζ(x)).
x→+∞

Partie II : Calcul de ζ(2)


t2
Dans cette partie on pose, pour t réel : h(t) = − t, et on définit la fonction ϕ sur [0, π] par

h(t)
ϕ(t) =   pour t ∈]0, π] et ϕ(0) = −1
t
2 sin
2

3. (a) Justifier que la fonction ϕ est continue sur [0, π] et de classe C 1 sur l’intervalle ]0, π].
(b) Calculer ϕ0 (t) pour t ∈]0, π].
π
(c) À l’aide de développements limités en 0, montrer que de ϕ0 (t) = + ◦(0) pour (t ∈]0, π].
4 0
(d) En déduire que ϕ est de classe sur l’intervalle [0, π]. Préciser ϕ0 (0).
Z π
1
4. À l’aide d’une IPP, montrer pour tout k entier naturel non nul, que h(t) cos(kt)dt = 2 .
0 k

22/23 2
n
X
5. Calculer, pour t ∈]0, π], cos(kt) puis montrer que
k=1

n
sin (n + 21 )t

X 1
∀t ∈]0, π], cos(kt) = −
2 sin 2t

2
k=1

6. Soit ψ une fonction de classe C 1 sur l’intervalle [0, π], et α > 0 un réel.
Z π Z π
K
|ψ 0 (t)|dt.

(a) À l’aide d’une IPP, montrer ψ(t) sin(αt)dt ≤ avec K = |ψ(0)| + |ψ(π)| +
0 α 0
Z π
(b) En déduire lim ψ(t) sin(αt)dt.
α→+∞ 0
π2
7. Montrer que ζ(2) = .
6

Problème 2 On désigne par R+ l’ensemble des réels positifs et par R∗+ l’ensemble des réels strictement positifs.
Dans tout le problème, on note L l’ensemble des fonctions f : R+ → R, continues, telles que, pour tout entier n > 0,
pour tout réel x > 0, la fonction t → f (t)e−nxt soit intégrable sur R+ . Pour tout entier n > 0 et pour tout f dans L ,
on note Nn (f ), la fonction définie sur R∗+ par :
Z +∞
∀ x ∈ R∗+ , Nn (f )(x) = f (t)e−nxt dt
0
0
Soit k un entier naturel non nul et soit f une fonction k fois dérivable sur R+ , on note f (0) = f et f (k) = (f (k−1) )
désigne la dérivée k-ième de f . Dans toute la suite, n désigne un entier naturel non nul.

Partie I : Exemples

1. Soit α un réel positif, on considère la fonction ϕα : R+ → R, telle que pour tout t ∈ R+ , ϕα (t) = e−αt .
Démontrer que ϕα est un élément de L et déterminer Nn (ϕα ).
2. Soit ω un réel positif, on considère les deux fonctions C et S, telles que pour tout réel t positif, C(t) = cos(ωt)
et S(t) = sin(ωt).
(a) Démontrer que C et S sont des éléments de L .
(b) Déterminer Nn (C) (x) et Nn (C) (x) ( on pourra utiliser la fonction t → C(t) + iS(t) = eiωt .

Partie II : Comportement asymptotique


Dans cette partie f désigne un élément de L.
3. On suppose que f est une fonction bornée sur R+ .
(a) Déterminer la limite de Nn (f ) (x) quand x tend vers +∞.
(b) Montrer que, si de plus f est de classe C 1 sur R+ et f 0 est bornée sur R+ , alors

f (0)
lim xNn (f ) (x) =
x→+∞ n

4. On suppose que lim f (t) = `, où ` est un réel.


t→+∞

(a) Montrer que f est bornée sur R+ .


Z +∞ u
(b) Montrer que, pour tout x ∈ R∗+ , xNn (f ) (x) = f e−nu du.
0 x
Z +∞
`
(c) i. Vérifier que ∀x > 0, xNn (f ) (x) − = xe−nxt (f (t) − l) dt
n 0

22/23 3
`
ii. En déduire que lim+ xNn (f ) (x) = .
x→0 n

Partie III Quelques propriétés de Nn


5. Soient f un élément de L et m un entier naturel, on considère la fonction gm définie sur R+ par

∀t ≥ 0, gm (t) = tm f (t)
−nxt
(a) Pour x > 0, justifier qu’il existe B > 0 tel que pour tout ty ≥ B, tm e−nxt ≤ e 2

(b) En déduire que gm est un élément de L.


6. Soit f une fonction de classe C 1 et bornée sur R+ telle que f 0 soit dans L.
(a) Montrer que pour tout x > 0, Nn (f 0 )(x) = nxNn (f )(x) − f (0).
(b) Si de plus, f est de classe C 2 sur R+ et f 0 est bornée sur R+ et f 00 est un élément de L , montrer que,
pour tout x > 0,
Nn (f 00 )(x) = (nx)2 Nn (f )(x) − nxf (0) − f 0 (0)

Partie IV, Injectivité de Nn


Dans cette partie on admet le résultat suivant :
Z 1
Soit g une fonction réelle continue sur [0, 1] telle que, pour tout ∀m ∈ N, tm g(t)dt = 0 alors g est la fonction
0
nulle.
Z t
7. Soit f ∈ L, on pose pour tout t ≥ 0, hn (t) = e−nu f (u)du
0
(a) Soit k > 0 montrer que Nn (f )(1 + k) = nkNn (hn )(k).
(b) On suppose que pour tout entier k > 0, Nn (f )(1 + k) = 0
Z 1  
ln(u)
i. Montrer que pour tout entier k ≥ 0, Nn (f ) (1 + (k + 1)) = (k + 1) uk hn − du.
0 n
ii. Soit g l’application définie sur [0, 1] par
  
− ln(u)
hn si u ∈]0, 1]


n
g(u) = Z +∞
e−nv f (v)dv si u = 0



0

Z 1
Vérifier que g est continue sur [0, 1]. et que ∀n ∈ N, un g(u)du = 0
0
iii. En déduire que hn est la fonction nulle.
8. Montrer que l’application Nn définie sur L est injective.

Partie V : Application au calcul de l’intégrale de Dirichlet


sin(ωt)
Soit ω un réel strictement positif, on considère la fonction g définie par g(0) = ω et pour tout t > 0, g(t) =
Z x t
+
et soit G la fonction définie sur R par G(x) = g(t)dt.
0
9. Montrer que G admet une limite réelle ` en +∞. En déduire que G est bornée.
−nω
10. On admet que x 7→ Nn (g)(x) est de classe C 1 sur ]0, +∞[ et que ∀x > 0, Nn (g)0 (x) = et que
ω 2 + n2 x2
lim Nn (g)(x) = 0
x→+∞
π  nx 
Montrer que ∀x > 0, Nn (g)(x) = − arctan .
2 ω

22/23 4
11. Montrer que ∀x > 0, Nn (g)(x) = nxNn (G)(x).
Z +∞
12. (a) Montrer que ∀x > 0, Nn (g)(x) − ` = nxNn (G)(x) − nx` e−nxt dt.
0
Z +∞   u  
(b) En déduire que Nn (g) − ` = e−u G − ` du
0 nx
(c) Montrer alors que lim+ Nn (g)(x) = `.
x→0
Z +∞
sin(ωt) π
(d) En déduire que dt = .
0 t 2

Problème 3 : Déterminant de Gram


Dans tout le problème, E désigne un espace vectoriel réel de dimension non nulle (éventuellement infinie), et muni
d’un produit
√ scalaire. Le produit scalaire de deux vecteurs u et v est noté uv, la norme d’un vecteur u est notée
kuk = u.u. De plus, dans les trois premières parties, E désigne un espace euclidien de dimension n (n > 2).

Partie I : Déterminant de Gram en dimension 3

Dans cette partie,n = 3 et E est l’espace euclidien canonique orienté R3 , pour u, v ∈ R3 , on notera u.v le produit
scalaire canonique de R3 .
Si u, v, w sont trois vecteurs quelconques de E, on note Gram(u, v, w) la matrice définie par :
 
u.u u.v u.w
Gram(u, v, w) =  v.u v.v v.w  et G(u, v, w) = det (Gram(u, v, w))
w.u w.v w.w

1. Calculer G(u, v, w) si u, v, w sont trois vecteurs deux à deux orthogonaux.


2. On suppose w orthogonal à u et v. Exprimer G(u, v, w) en fonction de G(u, v) et de kwk où
 
u.u u.v
Gram(u, v) = det
v.u v.v

3. u, v, w sont trois vecteurs de E et B une base orthonormale de E. Montrer que le réel |detB (u, v, w)| ne dépend
pas du choix de la b.o.n B.
On admet (provisoirement) que G(u, v, w) = (detB (u, v,w ))2 . Pour u, v vecteurs quelconques de E, u ∧ v
désigne le produit vectoriel de u par v.
Rappel : Si B est une base orthonormée directe de E, pour tout élément y de E on a :

detB (u, v, y) = (u ∧ v).y


2
4. Montrer que ku ∧ vk = G(u, v).

Partie II : Déterminant de Gram en dimension finie

Soient u1 , ..., un n vecteurs de E. Pour tout (i, j) ∈ J1, nK, on note gi,j = ui .uj . On note Gram(u1 , ..., un ) la
matrice (appelée matrice de Gram) carrée de taille n, de coefficient gi,j en position (i, j), et le déterminant de
cette matrice (appelé déterminant de Gram) est noté

G(u1 , ..., un ) = det(Gram(u1 , ..., un ))

Soit B = (e1 , ..., en ) une base orthonormée de E. On pose, pour tout entier j ∈ J1, nK
n
X
uj = uk,j ek
k=1

22/23 5
5. Exprimer, pour tout i, tout j, entiers de J1, nK, le réel gi,j en fonction des coordonnées des vecteurs u1 , ..., un
dans la base B.
6. (a) Soit A = (ui,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (R). Montrer que
Gram(u1 , ..., un ) =t AA

(b) En déduire que G(u1 , ..., un ) est un réel positif.


(c) Montrer que
G(u1 , ..., un ) 6= 0 ⇐⇒ {u1 , ..., un } est libre

7. Dans cette question , n = 2, et E est le plan euclidien canonique orienté R2 . On note B = (e1 , e2 ) sa base
canonique. On munit E d’un autre produit scalaire noté f1 . Soit C = (u1 , u2 ), C 0 = (u01 , u02 ) deux bases
orthonormales pour f1 .
(a) On pose A = PB,C , S = PC,C 0 et A0 = PB,C 0 les matrices de passage resp. de B à C, de C à C 0 , de B à C 0
i. Donner le lien entre ces trois matrices.
ii. Laquelle de ces matrices est-elle assurément orthogonale ?
iii. Montrer que G1 =t SG0 S, avec G0 = Gram(u1 , u2 ) et G1 = Gram(u01 , u02 ).
2 2 2 2
(b) Montrer : G(u1 , u2 ) = G(u01 , u02 ) et ku1 k + ku2 k = ku01 k + ku02 k .
Partie III
Dans toute la suite, E n’est plus forcément de dimension finie. Si u1 , ..., ur sont r vecteurs de E (r ∈ N∗ ),
on note, comme dans la partie II, G(u1 , ..., ur ) le déterminant de la matrice de Mr (R) de coefficient ui .uj en
position (i, j).
Soit (e1 , ..., ep ) une famille libre de p ∈ N∗ vecteurs de E et F = V ect(e1 , ..., ep ). Pour tout x élément de E, on
note xF le projeté orthogonal de x sur F .
Xn
8. Soit x ∈ E. Il existe un unique p− uplet (λ1 , ..., λn ) de réels tel que xF = λk ek .
k=1
(a) Montrer que ∀j ∈ J1, pK, ej .xF = ej .x
(b) En utilisant les formules de Cramer, exprimer, pour tout k ∈ J1, nK, λk en fonction des vecteurs e1 , ..., ep , et x.
9. Soit x ∈ E. Montrer que le réeld(x, F ) défini par d(x, F ) = inf {kx − yk , y ∈ F } vérifie :
d(x, F )2 = x.(x − xF )

10. Soit x ∈ E. Montrer que s


G(x, e1 , ..., ep )
d(x, F ) =
G(e1 , ..., ep )
p
X
Indication : Effectuer l’opération C1 ← C1 − λk Ck+1 sur les colonnes C1 , ..., Cp+1 de Gram(x, e1 , ..., ep ).
k=1
Dans toute la suite du problème, E désigne R[X] muni du produit scalaire
Z 1
P.Q = P (t)Q(t)dt
0

11. Pour n entier non nul, on note En = vect(X, ..., X n ). Vérifier que En est un sous-espace vectoriel de E de
dimension n.
12. Pour n entier non nul, on note :
 !2 
Z 1 X n 
un = inf 1− ak tk dt, (a1 , ..., a − n) ∈ Rn
 0 
k=1

En interprétant un comme le carré d’une distance d’un vecteur à un sous-espace vectoriel de E, exprimer un en
fonction de déterminants de Gram.

22/23 6
13. Pour toute suite finie (λ1 , ..., λn ) de réels positifs ou nuls (m ∈ N∗ ), on définit la matrice C(λ1 , ..., λn ) comme
1
la matrice carrée de taille m, de terme général (de position (i, j)) , et on note D(λ1 , ..., λn ) le
λi + λj + 1
déterminant de C(λ1 , ..., λn ).
D(0, 1, 2, ..., n)
Montrer que un = , avec :
D(1, 2, ..., n)
 1 1 1   1 1 1 
1 2 3 . . . n+1 3 4 . . . n+2
 1 1 1 1 
. . . n+2  1 1 1 
. . . n+3
 2 3 4  4 5
D(0, 1, 2, ..., n) = det  . ..  et D(1, 2, ..., n) = det  ..
 
.. .. .. .. .. 
 .. . . ... .   . . . . 
1 1 1 1 1 1
n+1 n+2 . . . . . . 2n+2 n+2 n+3 . . . 2n+1
14. Pour tout entier naturel non nul n, on considère la fraction rationnelle
 1 1 1 1 
X+1 2 3 . . . n+1
 1 1 1
. . . n+21 
 X+2 3 4
ψn (X) = det  .

.. .. .. 
 .. . . ... . 
1 1 1
X+n+1 n+2 . . . . . . 2n+2
(a) Justifier que ψn (1) = ψn (2) = ... = ψn (n) = 0, qu’ils sont les pôles éventuelles de ψn , qu’il est le degré de
ψn ?
(b) En déduire que l’on peut trouver un réel αn tel que
(X − 1)(X − 2)...(X − n)
ψn (X) = αn
(X + 1)(X + 2)...(X + n + 1)
15. En exprimant de deux manières différentes la partie polaire de n relativement au pôle −1 (une par la méthode
classique, la donnant en fonction de αn , l’autre grâce à l’expression de ψn sous forme de déterminant), relier
αn et D(1, 2, ..., n).
1
16. En déduire que un = . Indication : Calculer ψn (0) de deux façons différentes.
(1 + n)2
Remarque : Pour tout entier non nul n, il existe un unique polynôme Pn ∈ En (Pn est le projeté orthogonal de 1 sur
√ 1
En ) tel que k1 − Pn k = un = . Il est donc prouvé que la suite (Pn ) (dont les éléments sont des polynômes)
n+1
tend, pour la norme déduite du produit scalaire sur E, vers 1.

Problème 4 : Produit infini


Partie I
n
Y
Soit (an )n∈N ∈ CN . Pour n ≥ 0, on pose Pn = a0 .a1 ...an = ak . La suite (Pn )n∈N est appelée suite des produits
k=0
Y
partiels associée à la suite (an )n≥0 . On dit que le produit infini an :
n∈N
• converge si la suite (Pn )n∈N admet une limite finie.
• converge strictement si cette limite finie est non nulle.
• diverge sinon.
+∞
Y
En cas de convergence, on note la limite = lim Pn la valeur du produit infini.
n=0
Les définitions précédentes s’appliquent bien entendu également aux suites définies à partir d’un certain rang
n
Y n
Y +∞
Y
(an )n∈N∗ (respectivement (an )n≥N ) et on notera cette fois ak (resp. ak ) le produit partiel de rang n et ak
k=1 k=N k=1
+∞
Y
(resp. ak ) la valeur du produit infini en cas de convergence.
k=N

22/23 7
Partie I : Exemples télescopiques
n   Y 
Y 1 1 1
1. Pour n ≥ 2, vérifier que 1− = et en déduire la convergence de 1− et la valeur de
k n n
k=2 n≥2
+∞
Y 
1
1− .
k
k=2
n   Y 
Y 1 1
2. Pour n ≥ 2, simplifier de la même manière 1− et en déduire la convergence stricte de 1− 2
k2 n
k=2 n≥2
+∞
Y 
1
et la valeur de 1− .
k2
k=2
n   n  
Y 1 Y 1
3. On pose pour n ≥ 1, Pn = 1− 2 et Qn = 1− .
4k 2k
k=1 k=1
(2n)!
(a) Montrer que ∀ n ∈ N∗ , Qn = n .
4 (n!)2
a
(b) En déduire qu’il existe a > 0 que l’on déterminera telle que Qn ∼ √ .
n
Y 1

(c) Montrer que ∀ n ∈ N∗ , Pn = (2n + 1)Q2n et en déduire la convergence stricte de 1− et la valeur
4n2
n≥1
+∞
Y 
1
de 1− 2 .
4k
k=1

Partie II : Résultats généraux


On étudie dans cette partie des conditions nécessaires et suffisantes de convergence stricte.
Yn
4. Condition nécessaire. Soit (an )n∈N ∈ CN et pour n ∈ N, Pn = ak .
k=1
Y
(a) On suppose que le produit an converge strictement. Montrer que ∀ n ∈ N, an 6= 0 et lim an = 1.
n→+∞
n≥0
(b) La réciproque est-elle vraie ?
Dans la suite, on écrira donc an = 1 + un avec lim un = 0
n→+∞

5. Condition nécessaire et suffisante dans le cas de signe constant. On fixe (un )n∈N ∈ RN de signe constant telle
Yn
que lim un = 0. Pour n ∈ N, on note Pn = ak .
n→+∞
k=0
1
(a) Montrer qu’il existe N ∈ N telle que ∀ n ≥ N, |un | ≤ .
X 2 X X
(b) Justifier que la série ln(1 + un ) est bien définie et que les séries ln(1 + un ) et un ont même
n≥N n≥N n∈N
nature.
n
Y n
X Y
(c) Déterminer une relation reliant (1 + uk ) et ln(1 + un ) pour n ≥ N . En déduire que (1 + uk )
k=N k=N k≥N
X
converge strictement si et seulement si la série ln(1 + un )converge.
k≥N
(d) Montrer finalement que
(
Y ∀ n ∈ N, un 6= −1
(1 + un ) converge strictement ⇐⇒ P
n∈N
un converge

22/23 8
 
Y 1
(e) Application. Montrer que cos converge strictement.

n
n∈N
(−1)n
(f ) Contre exemple dans le cas de signe non constant. On pose pour n ≥ 2, un = √ .
n
X
i. Montrer que un converge et que ∀n ≥ 2, un 6= −1.
n≥2
X
ii. En utilisant le développement limité en 0 de ln(1 + x), montrer que ln(1 + un ) diverge vers −∞.
n≥2
Y
En déduire que (1 + un ) ne converge pas strictement.
n≥2
X
6. Condition suffisante dans le cas général. On fixe dans cette question (un )n∈N ∈ CN telle que la série un
n∈N
converge absolument.
Y
(a) Montrer que (1 + |un |) converge strictement.
n∈N
n
Y
(b) Pour n ∈ N, on note encore Pn = ak . Montrer qu’il existe C > 0 indépendante de n telle que ∀ n ∈
k=0
N∗ , |Pn − Pn−1 | ≤ C |un |.
X Y
(c) En déduire la nature de la série (Pn − Pn−1 ), puis la convergence de (1 + un ).
n∈N∗ n∈N
1
(d) On suppose dans la suite que ∀ n ∈ N, un 6= −1. Justifier brièvement que ∀n ∈ N, Pn 6= 0 et =
P n
n  
Y uk
1− .
1 + uk
k=0
X −un
(e) Montrer que la série est absolument convergente.
1 + un
n∈N
 
1 Y
(f ) En déduire que la suite converge, puis que (1 + un ) converge strictement.
Pn n∈N
n∈N
Y  i
 Y   
1
 
1
7. Applications. Montrer que les produits 1 + 2 et cos + i sin convergent strictement.
n n n
n∈N∗ n∈N∗
 −1
u2k−1 = √

8. Un dernier contre exemple. On définit la suite (un )n≥3 en posant pour k ≥ 2, k
1 1
u2k = √ +

k k
(a) Pour k ≥ 2, simplifier u2k−1 + u2k et (1 + u2k−1 )(1 + u2k ).
X Y
(b) En déduire que la série un diverge et que (1 + un ) converge strictement.
n≥3 n≥3
Y
Ce contre exemple nous permet d’affirmer que la convergence stricte de (1 + un ) n’entraîne pas la
n∈N
X X
convergence de un (et donc à fortiori pas celle de |un | ).
n∈N n∈N

22/23 9

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