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Tome 107

Tome
2021, n° 2
107
2021
n° 2

Articles
Écrire l’histoire de la musique des Grecs (1715-1780).
Diffusion et critique d’un savoir conjectural ........................................................................................ 213
Quentin Gailhac

A Bibliographical Study of Periodicals for Voice and Guitar


in Paris, 1758-1803 ..................................................................................................................... 247
Damián Martín-Gil

Notes et documents
Il giorno natalizio di Giove.
A Newly Found Viennese Cantata for Louis XV’s Birthday (1726) ..................................................... 287
Lawrence E. Bennett
Mozart et Da Ponte rapiéceurs.
Nouveaux éléments sur le livret de Lo sposo deluso .......................................................................... 299
Daniel Issa Gonçalves

Article bibliographique
Biographie, étude des sources, herméneutique et philologie.
Actualités bouléziennes .................................................................................................................... 317
Jean-Louis Leleu

Comptes rendus
Publications et ressources numériques ...................................................................................... 379
Livres .......................................................................................................................................... 403
Éditions critiques ....................................................................................................................... 508

Publications reçues
Table des matières 

ISSN 0035-1601
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mélodies soient maintenant silencieuses ne doit pas diminuer notre admiration. Grâce à une
analyse minutieuse, nous pouvons accéder à une partie de leur richesse expressive » (p. 187).
Avec la question de la transmission des mélodies telle qu’elle a été posée notamment dans les
études sur le chant romano-franc, le chapitre sixième (p. 188-241) ouvre des considérations élar-
gies. La tradition hispanique du chant n’apparaît en effet pas comme monolithique, et il faudrait 471
plutôt parler d’un ensemble de strates (tradition A et tradition B) se déployant de façon différen-
ciée sur la durée. Les centres majeurs sont León et la Rioja qui constituent les sources les plus
anciennes (une minime erreur s’est malencontreusement glissée dans le titre de l’appendice 8 du
Companion Website). La documentation de Tolède est plus récente mais possède pour une part
des ramifications avec la précédente. La différence entre les deux traditions pourrait s’expliquer
par d’hypothétiques et complexes interactions entre traditions orales et traditions écrites.
Le septième chapitre « Connections beyond Hispania » (p. 242-280) ouvre encore plus
largement l’horizon en abordant de putatives relations avec les autres plains-chants latins.
En effet, les origines du sacrificium ont déjà été recherchées dans la Gaule précarolingienne,
mais en l’absence de livres de chants correspondants, cette éventualité demeure purement
hypothétique. Le sonus du somptueux rite de l’offertoire gallican a été plus d’une fois mis en
relation avec le Cherubikon byzantin, mais le langage de l’Expositio du Pseudo-Germain est si
allégorique qu’il laisse la porte ouverte à bien des options. Une comparaison serrée avec les
offertoires romano-francs (p. 250-256) révèle, elle aussi, des différences profondes entre les
chants des deux rits. Des contacts (ténus) avec une antique tradition nord-africaine et avec
l’offerenda milanaise semblent des pistes d’investigation plus prometteuses. Les tableaux compa-
ratifs de la page 260 soulèvent inévitablement la délicate question épistémologique des critères
retenus pour définir la ressemblance entre deux mélodies, et on sait gré à l’auteure de l’avoir
affrontée avec courage et finesse. La conclusion est éloquente : malgré leur diversité, les diffé-
rents répertoires anciens manifestent qu’« une compréhension commune du rythme textuel et
de la rhétorique mélodique a été maintenue à travers les générations, à travers les cultures et
les traditions liturgiques, attestant la valeur qu’elle avait pour les chantres chrétiens à la fin de
l’Antiquité et au début du Moyen Âge » (p. 280).
Pour conclure en quelques mots, il est rare de trouver un ouvrage aussi remarquable par
ses qualités scientifiques et la clarté de son exposition. Brosser la fresque du panorama politique,
religieux et culturel de l’Ibérie, descendre avec une telle acribie jusqu’à l’étude de ces plus petits
neumes réputés indéchiffrables et effectuer une révision complète de l’état de l’art pour ouvrir
finalement des perspectives globales sur l’ensemble des plains-chants latins antiques, le tout en
moins de trois cents pages de texte, cela mérite l’admiration de la communauté scientifique.

Gérard Le Vot. Les troubadours. Les chansons et leur musique (xiie-xiiie siècles).


Paris : Minerve, 2019. 393 p.

► Anne Ibos-Augé (CESCM – IReMus – Sorbonne Université)


L’introduction historique de cette nouvelle pierre apportée à l’édifice du trobar musical après
celles d’Elisabeth Aubrey, Hendrik Van der Werf et, plus récemment, Christelle Chaillou,
n’éclaire pas l’éclosion du trobar. Celui-ci demeure une énigme relative : l’art poético-musical de

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la fin’amors naît presque ex nihilo, entre stabilité politique et conjoncture économique favorable.
Après un bref retour sur les nombreuses études antérieures, Gérard Le Vot attire l’attention
du lecteur sur l’écart considérable entre les perceptions musicales médiévale et contemporaine,
notamment en matière de restitution et de transmission vocales. Pour appréhender au plus
472 juste la question du trobar, il sera nécessaire de « recentrer le débat » – selon les propres termes
de l’auteur – sur les sources et l’usage qu’il est loisible d’en faire.
Le premier chapitre (« Le temps et la vie des troubadours ») pose, après un bref mais utile
rappel socio-historique, le cadre historique de l’étude : le temps des troubadours s’étire sur
quatre périodes, entre le xiie siècle et la fin du xiiie siècle. La première coïncide avec la première
moitié du xiie siècle, de Guilhem de Peitieus (1071-1126) à la mort de Marcabru (1149). La
deuxième occupe la trentaine d’années suivante, jusque vers 1180 et inclut la comtesse de Die.
La troisième, la plus foisonnante sur un double plan politique et musical, intéresse la char-
nière entre xiie et xiiie siècles (années 1170-1220). La dernière, enfin, s’achève avec la mort
de Guiraut Riquier, en 1292. Pour chacune de ces périodes, brièvement analysée, est propo-
sée une rapide esquisse biographique de ses représentants principaux, assortie de quelques
exemples de compositions.
Le chapitre II (« Les circonstances du chant ») étudie les motifs posturaux représentés par
les enluminures des chansonniers. Certes, on n’y trouve pas de représentation caractéristique
de l’art de chanter (bouche ouverte), absence qui « embarrasse » l’auteur (p. 64), mais les textes
sont là, qui évoquent quant à eux clairement la suprématie du chant sur la poétique : chez les
troubadours, c’est l’invention musicale qui prévaut. La « voix du chant » est plus difficile à
cerner, mais l’auteur se livre à un examen minutieux des textes afin de tenter de définir ce qui
ressort du vocabulaire poétique en matière de caractérisation. Parallèlement à cette recherche
s’opère une mise au point sur le métier du jongleur, les liens entre les cours, les troubadours
et leurs protecteurs, toujours à la lumière des textes des chansons. Les biographies sont men-
tionnées, mais l’auteur reconnaît la nécessité de considérer ces témoignages avec précaution,
fictio poetica oblige. La terminologie de l’écrit et de la composition fait enfin l’objet d’un inté-
ressant point de vue conclusif, dans lequel sont aussi envisagées les questions de l’oralité, de
l’écriture et de la transmission (p. 103-106).
Avec le chapitre suivant, « Sources manuscrites et corpus mélodique », l’auteur se livre
à une étude du processus de transmission à travers les recueils. Les divers témoins manuscrits
des chansons de troubadours sont, pour nombre d’entre eux, très postérieurs au temps même
des chansons et, de plus, leurs origines diverses témoignent significativement des difficultés
politiques à l’origine de la fin du trobar. Seule une dizaine de manuscrits provient effectivement
du midi de la France, quand les autres sources ont été copiées en Catalogne, en Italie ou en
France septentrionale. S’ensuit une étude précise et particulièrement approfondie des quatre
principaux chansonniers munis de musique (I-Ma, R 71, F-Pn, fr. 22543, F-Pn, fr. 844 et F-Pn,
fr. 20050), qui reprend et résume les hypothèses antérieures. Indications diverses concernant
la mise en page, témoignages précis évoquant tel ou tel nom (troubadour, copiste) ou telle col-
lection (regroupements de cansos par auteurs ou par genres) sont ici précieusement regroupées,
assorties de remarques comparatives bienvenues. L’auteur rappelle par exemple l’aspect plus
mélismatique des mélodies transmises par le chansonnier U (F-Pn, fr. 20050), le plus ancien

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témoin des chansons de trouvères et, partant, plus proche de la tradition vivante du trobar.
L’auteur souligne sans s’y attarder la difficulté de la transcription mesurée de telles composi-
tions – théorie de Pierre Aubry p. 121 –, qui fera l’objet d’une discussion plus étendue au cha-
pitre VII, de même qu’il évoque la récente théorie « microrythmique » de Robert Lug. L’écrit
rend le chant « visuel », dans une certaine mesure : ponctuation du texte et de la musique ou 473
tractus sont autant de « marques d’oralité » qui transparaissent dans les sources. Si la spécificité
des versions de chansons de troubadours dans les chansonniers de trouvères est rapidement
évoquée, la présence de certaines strophes dans la tradition narrative d’oïl n’est curieusement
pas mentionnée, qui aurait pourtant renforcé l’étude sur l’adaptation linguistique de la langue
d’oc hors de son aire géographique originelle.
Le chapitre IV (« Paroles chantées : genres, formes et émotions ») consiste en une recen-
sion minutieuse des genres et des lieux du trobar, à l’aide d’exemples toujours puisés aux textes.
Définir les divers topoï de la lyrique des troubadours n’est pas aisé, y compris pour les poètes,
même si certaines mélodies peuvent se prêter à des analyses « émotionnelles ». Certaines de
ces pièces résistent toutefois à l’interprétation, faute d’informations réelles sur les techniques
de chant des troubadours eux-mêmes. L’auteur se livre, pour chacun des genres étudiés, à
l’examen approfondi d’une pièce significative, en posant toujours la question – cruciale – du
rapport entre le texte et la musique.
Le chapitre V sur « Les liens poème-mélodie dans la canso » commence par un récapitulatif
des nombreux procédés métriques utilisés dans la poésie du trobar : les types de rimes et leur
enchaînement, les types de strophes et leur agencement y sont successivement présentés – cet
état des lieux est basé sur les traités anciens (Guilhem Molinier, puis Dante). L’auteur revient
sur les travaux précédents, notamment l’étude remarquable d’Elizabeth Aubrey, pour convenir
avec cette dernière de l’évolution des structures mélodiques vers l’abandon progressif de la
forme pedes cum cauda. Il la contredit cependant en affirmant la nécessité d’une généralisation
de l’emploi des structures poético-mélodiques chez les troubadours : celle-ci permettrait, de
son point de vue, une meilleure appréhension des processus compositionnels des troubadours.
Le Vot étudie enfin les rapports entre la structure mélodique et celle du texte dans quelques
chansons afin de mettre en évidence les divers partis pris des auteurs, de l’étroite dépendance de
la musique par rapport au texte à une totale indépendance des deux. Quelques analyses musi-
cales étayent le discours, quelque peu inégales : à la structure sommaire en ABAB CDEF de la
chanson de Guiraut Riquier (Tant m’es plazens le mals d’amor) étudiée p. 212, on préfèrerait un plus
nuancé ABAB B’CC’D qui, de surcroît, serait mieux en phase avec le schéma métrique comme
avec le contenu poétique de la canso. Un exemple pris chez Raimon de Miraval (Bel m’es qu’ieu
chant e coindei) fait en revanche l’objet d’une analyse particulièrement précise et approfondie.
Le chapitre VI (« La vie du chant : mouvances et formules »), explore la notion de mou-
vance déjà théorisée sur le plan poétique par Paul Zumthor et exemplifiée au plan mélodique
dans les éditions déjà anciennes du corpus des troubadours (Ismaël Fernández de la Cuesta,
Hendrik van der Werf) – et que l’on retrouve aussi naturellement dans le corpus des trouvères,
de façon d’ailleurs plus importante. L’auteur présente et étudie divers niveaux de variantes, des
plus faibles aux plus complexes, ces dernières témoignant de la souplesse parfois très grande
d’un matériau mélodique souvent disparate. Ici encore, de nombreux exemples viennent

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illustrer un propos particulièrement intéressant et convaincant. Le recours à l’écriture formu-


laire est étudié sous l’angle du contrafactum, procédé consistant à utiliser une mélodie préexis-
tante pour y greffer un nouveau texte poétique, particulier à certains genres tels le sirventès ou
le planh mais qui concerne aussi certains timbres très connus, à l’instar de la célèbre canso de
474 Bernart de Ventadorn Can vei la lauzeta mover. L’auteur mentionne aussi les « familles d’airs »
– concept étudié par les ethnomusicologues –, véritables réservoirs signifiants de topoï poético-
musicaux exploités par les trouveurs – ou encore le vocabulaire formulaire né des intonations
propres au plain-chant. Le Vot reconnaît toutefois avec justesse la difficulté d’une assimilation
significative de ces différents répertoires formulaires : les divers motifs (intonation, ornemen-
tation) sont bien souvent des réminiscences de modalité ecclésiastique plus que des témoins
de la volonté d’évoquer un avant-texte religieux présidant à une poétique amoureuse. Cet
inventaire, précis et bien utile, des figures récurrentes, intonatoires, ornementales ou conclu-
sives, débouche sur l’appréciation très juste de l’évolution de la modalité : les trouveurs ne se
contentent pas de réutiliser des formules préfabriquées issues de la modalité ecclésiastique mais
explorent l’espace modal sans hésiter à en élargir certaines frontières (cadences suspensives,
incertitudes modales).
Enfin, le chapitre VII (« La déclamation vocale ») s’attache à la performance et à l’inter-
prétation : il pose la question de l’accentuation dans le chant – à propos de laquelle l’auteur
souligne très justement l’ambiguïté des textes anciens qui nient la présence de l’accent tonique
dans le chant, ainsi que la difficulté à assimiler syllabes accentuées et mélismes, notamment
dans la poésie latine. L’étude des mélodies de troubadours tend à montrer une prédilection
pour un schéma de « tension / détente » selon lequel les formules d’intonation privilégieraient le
syllabisme alors que les motifs conclusifs se chargeraient de mélismes. Le Vot évoque ensuite les
divers modèles interprétatifs successivement défendus par les musicologues, des reconstitutions
rythmées en vogue au début du xxe siècle (Jean Beck, Pierre Aubry, puis Ludwig Gennrich) aux
options « folkloristes » ou déclamatoires plus tardives (Higinio Anglès, Ugo Sesini, Robert Lug,
John Stevens, Hendrik van der Werf). Si les premières ont fait long feu, les secondes paraissent
plus à même de rendre justice au vers troubadoresque. Enfin, il importe de prendre en compte
les variations d’accents pouvant survenir entre plusieurs strophes d’une même chanson, varia-
tions que le chanteur sera seul capable d’apprécier et de mettre en lumière. C’est sur cette
prise en compte des gestes musicaux – déjà soulignée par Zumthor – que de nouveaux champs
d’exploration sont attendus.
L’ouvrage est complété par diverses annexes recensant les mélodies notées dans les divers
témoins, certains schémas modaux et structurels, ainsi que par une importante bibliographie.
On peut parfois regretter l’absence – à l’évidence volontaire – de toute forme de paral-
lèle avec la lyrique des trouvères, qui aurait pu enrichir avec profit quelques-uns des points
de l’étude, notamment en ce qui concerne la transmission manuscrite du corpus. Certaines
expressions s’apparentent quelquefois à des jugements de valeur non étayés par des arguments
musicaux concluants, alors que l’analyse aurait permis de convaincre davantage le lecteur. On
regrette, enfin, de trop nombreuses coquilles et des curiosités visuelles étonnantes (certains
passages du livre, surtout dans les chapitres IV et V, sont inexplicablement imprimés en gris
clair). Mais si cette étude ne livre pas de nouveautés remarquables quant à la manière dont

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étaient interprétés les chants de troubadours, elle possède néanmoins le grand mérite de poser
à nouveau certaines données utiles au chercheur, tout en demeurant accessible à un public – un
peu averti – de curieux de musique médiévale d’oc.

Sounding the Past. Music as History and Memory. Ed. Karl Kügle. Turnhout: 475
Brepols, 2020. 312 pp.

► Mary Channen Caldwell (University of Pennsylvania)

This edited collection of essays turns the question of music in history and memory into a
question of music as history and memory. The volume aims to explore the meaning of music
of the past, the reasons why Europeans in the pre- and early modern period were interested
in the historical status of music, and what purposes music serves in, and as, history then and
now, to summarize editor Karl Kügle (p. 17). This publication was part of a larger multi-site
collaborative research project titled “Sound Memories: The Musical Past in Late-Medieval
and Early Modern Europe” (https://soundme.eu/) that included not only traditional aca-
demic scholarship such as this volume, but also public outreach, concerts, and the creation of
online content (accessible on the project’s YouTube channel). The project also played a role in
the creation of a new early music ensemble, Anonymous III (Cambridge, UK). With funding
from several sources, most significantly Humanities in the European Research Area (HERA),
the project involved five principle investigators, of whom the editor of the current volume was
one, and collaborations with several associate partners (including Anonymous III). While the
project has resulted in other published and forthcoming scholarly work, this collection of essays
represents the central lines of thinking in the research project and reflects the international
scope of its participants (p. 30), with two additional chapters (4 and 7) by scholars working
outside of the “Sound Memories” project.
All contributions included in Sounding the Past are in English, a deliberate choice to bring
together scholars from across Europe. Notably, titles in Czech and Polish throughout the vol-
ume also appear in English translation at the request of the authors and are intended to make
scholarship in these languages more accessible to a wider audience. Ample color plates (21)
along with figures (2) and musical examples (14) round out twelve chapters divided into four
parts, along with a volume introduction by Kügle and introductions to each of the four parts
by different authors. These introductions are invaluable, since they provide readers with the
theoretical threads necessary to connect chapters that, by virtue of the goals of the project, are
frequently disparate in repertorial, geographical, and chronological focus. A bibliography and
a general index close the book, and several individual chapters also include appendices. As in
the “Sound Memories” project, the scholars whose work is contained in these pages include
both senior and junior scholars, as well as graduate students, all working across Europe from
the United Kingdom to Italy to Poland.
One of the most laudable, and achieved, goals of this volume is to make music and schol-
arship of geographically slighted areas in Europe more visible within musicological discourse.
Kügle specifies these areas as the “northern Low Countries, the German-Speaking lands,
Bohemia, and Poland” (p. 20). More broadly Kügle writes that both the “Sound Memories”

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