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FIRST PUBLIC EXAMINATION


Preliminary Examination for Modern Languages
Preliminary Examination for English and Modern Languages
Preliminary Examination for European and Middle Eastern Languages
Preliminary Examination for History and Modern Languages
Preliminary Examination for Philosophy and Modern Languages

FRENCH I

GRAMMAR, TRANSLATION INTO FRENCH, AND SUMMARY

TRINITY TERM 2018

Tuesday, 12 June, 2.30 p.m. – 5.30 p.m.

Candidates should answer ALL THREE questions, allowing approximately the


same amount of time for each question.

Do not turn over until told that you may do so.

1
1. Translate each of the following sentences into French:

a) I am afraid he has already hidden the wine in the cellar.

b) If the toys were a little bit smaller, you could put them both in the box.

c) Have the teachers told you which one you need to do first?

d) For a long time, the young woman looked at the box that she had been forbidden to
open.

e) Who dropped the apples? She picked them up and so she lost the race.

f) How long is the swimming pool that you were telling me about?

g) Despite what you are claiming, a language cannot be learnt in one week.

h) How many cakes did he sell during the morning? – I think his mother bought a dozen.

i) Unfortunately our cousin broke her leg while playing football.

j) She achieved her professional aims, and as a result she is now a doctor.

k) They had told her what she should expect in her new job.

l) I was passing by the cemetery when I saw a rainbow above the trees.

m) He was looking at the pebbles when he noticed a large wooden cross.

n) She didn’t solve the problem before the clock stopped.

o) Have they seen the new horror film? I won’t tell you what I think of it!

p) Does he still miss her? They were good friends.

q) She realised afterwards that she should have bought the yellow dress, not the green one.

r) I could have guessed that you were going to say that, but I didn’t dare imagine it.

s) The former Prime Minister barely survived the trial.

t) I knew him when he was a very handsome man, but he has aged a lot.

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2. Translate the following passage into French:

I had been punished. It was as though Pyle, when he left my flat, had sentenced me to so
many weeks of uncertainty. Every time that I returned home it was with the expectation of
disaster. Sometimes Phuong would not be there, and I found it impossible to concentrate on
any work till she returned, for I always wondered whether she would ever return. I would ask
5 her where she had been (trying to keep anxiety or suspicion out of my voice), and sometimes
she would reply the market or the shops and produce some evidence (even her readiness to
confirm her story seemed at that period unnatural), and sometimes it was the cinema, and her
ticket was there to prove it, and sometimes it was her sister’s – that was where I believed she
met Pyle. I didn’t want to question her. I didn’t want to make her lie (as long as no lie was
10 spoken openly I could pretend that we were the same to each other as we had always been),
but suddenly my anxiety would speak for me.

GRAHAM GREENE (adapted)

A10204W1 3 TURN OVER


3. Write a summary in French of the following passage, using 180-200 words. Adopt the
voice of the writer of the passage: do not use reported speech. Bring out the writer’s
argument clearly, but do not simply reproduce the expression of the original passage.
Please state the number of words you have used at the end of your summary.

Opposer Histoire et imagination, vérité et fiction, cela semble logique, et même prudent. Si
les historiens, comme les écrivains, doivent penser leur langage et l’extraire du langage
courant pour atteindre à leur idéal de vérité, l’imaginaire ne fait pas partie de leur boîte à
outils. Analyse et synthèse, constitution des faits et de la chronologie à base d’archives et de
5 documents – la fiction, pour rendre compte de l’Histoire, leur est un repoussoir à proscrire
absolument.
Cette défiance presque atavique de l’historien à l’égard de la fiction est justifiée par
le cas des mystifications. On en a encore vu une en 2008 avec Misha Defonseca, qui s’est
inventé un passé d’orpheline juive recueillie par des loups. Son récit prétendument
10 autobiographique était une supercherie, bien que ses parents, non juifs, aient réellement été
déportés. « Je me suis raconté une vie, une autre vie. Je demande pardon. Ce livre, cette
histoire c’est la mienne. Elle n’est pas la réalité réelle, mais elle a été ma réalité, ma manière
de survivre. »
Il y a eu plusieurs autres cas, comme celui de Binjamin Wilkomirski. La fascination
15 que peuvent exercer ces faux mémoires tient à leur prodigieuse force de captation, y compris
dans ce qu’il est convenu d’appeler l’indicible: on croit à leur récit, du moins un certain
temps, et il est cité aux côtés des témoignages des survivants. Ces récits, en se donnant pour
vrais, usurpent la place du témoin. Explicables par la douleur ou la folie, ces mystifications
sont des cas pathologiques qui fragilisent dangereusement le statut du témoignage historique:
20 on sait la récupération que peuvent en faire les révisionnistes. Mais la mythomanie, au sens
clinique, ne peut être mise en commun avec cette abjection-là.
Ni mise en commun avec la fiction. En ce sens ces mystificateurs usurpent aussi la
place du romancier.
La fiction n’est ni un mensonge ni une maladie. Écrire un récit d’imagination ne veut
25 pas dire essayer de faire croire à une construction mythomane. La fiction se donne pour
fiction: le mot « roman » suffit sur une couverture. La fiction n’est ni un problème moral, ni
un enjeu de santé publique, ni un risque pour l’Histoire.
Mais la phobie de la fiction va souvent de pair avec l’idéal de vérité qui sous-tend
l’écriture de l’Histoire. Si l’on ne devait retenir qu’une ligne de tension dans cet idéal, ce
30 serait un rêve de transparence: l’utopie d’un narrateur traversé par le temps sans subjectivité,
et qui parle pour tous dans un espace pour tous.
Le premier texte de Germaine Tillon sur Ravensbrück, « À la recherche de la vérité »,
rédigé en 1945, apportait, dit-elle, « ce qu’il pouvait, c’est-à-dire des renseignements
discontinus, encore trempés dans le flou du réel, mais scrupuleux et dépouillés de ce qui me
35 semblait personnel ». Pierre Vidal-Naquet présente Germaine Tillon comme une « obsédée
de la vérité historique ». Rien de « personnel »: l’histoire, surtout celle des camps, doit être
collective. Elle est trop sérieuse, trop grave, pour être confiée à une subjectivité, qui ne peut
être seule en charge d’une telle mémoire: c’est une question d’éthique, de responsabilité.
Si la subjectivité est donc perçue en histoire comme un mal, le récit en tant que
40 narration pose déjà un problème structurel, et la reconstruction imaginaire est à bannir. Au
bout de cette logique, le mot « fiction » rend vite un son désagréable: « La fiction, surtout
quand elle est délibérée, et l’histoire véritable n’en constituent pas moins deux extrêmes qui
ne se rencontrent pas. Le discours révisionniste relève d’une réflexion théorique sur le
mensonge telle qu’elle se poursuit depuis Platon, non d’une analyse du langage historique. »

MARIE DARRIEUSSECQ (adapted)

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