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Céramique apulienne à figures rouges

Source : Wikipédia, « Céramique apulienne à figures rouges  »

La céramique apulienne à figures rouges est le nom donné à la céramique antique produite à Tarente
et en Apulie, entre les années 430 et 300 av. J.-C. ; ayant connu une vaste diffusion en Italie
méridionale, la céramique apulienne est une des principales écoles stylistiques et techniques des
productions italiotes qui émergent à la fin du Ve siècle av. J.-C. dans les colonies grecques d'Italie,
avant leur progressif déclin et leur remplacement par les productions campaniennes au IIIe siècle av.
J.-C.

Origines

Le centre de production était Tarente, la seule grande


colonie grecque d'Apulie. On y distingue deux styles, le
style simple et le style orné. Le style simple n'utilise la
couleur qu'en appoint et se retrouve principalement dans
la décoration des cratères campaniformes, des cratères à
colonnettes et des vases moyens (hydries, pélikai).
L'ornementation est sommaire et la composition fait
généralement intervenir moins de quatre personnages (ex :
Peintre de Sisyphe ou Peintre de Tarporley). Les principaux
thèmes sont d'inspiration mythologique, mais on trouve
aussi des visages de femme, des guerriers au combat ou sur
Jeune danseuse et joueuse d’aulos. Cratère à
le départ, ou encore le thiase dionysiaque. Au verso, ce
cloche, à figures rouges, v. 440-430. Vase
sont souvent des jeunes hommes drapés. Vers le milieu du éponyme du Peintre de la Danseuse.
IVe siècle av. J.-C., quelques artistes (comme le Peintre de
Varrese) pratiquèrent le style orné.

Typologie des vases

Les maîtres du style orné marquaient une préférence pour la décoration de vases de grandes
dimensions, comme les cratères à volutes, les amphores, les loutrophores ou les hydries, qui leur
offraient un espace où ils pouvaient donner toute la mesure de leur expression. La surface du vase,
divisée en zones, comporte parfois jusqu'à vingt personnages. Les couleurs (où dominent le rouge, le
blanc et le jaune d'or) sont employées à profusion. Si dans un premier temps les vases étaient encore
peu ornés, vers le deuxième quart du IVe siècle av. J.-C. les peintres se mirent à couvrir les parois et
les parties secondaires de décorations ornementales. Vers cette époque, les représentations en
perspective apparaissent : elles concernent des édifices, souvent le palais des Enfers, et les naiskoï.
Puis à partir de -360, les scènes de visite au tombeau avec offrandes se multiplient : l’artiste
représente alors souvent une tombe stylisée ou des personnages groupés autour d’une stèle. Les
plus importants artistes de ce mouvement sont le Peintre de l’Ilioupersis, le Peintre de Lycurgue, le
Peintre de Darius et le Peintre de Baltimore. Le Peintre des Enfers est le compagnon d'atelier le plus
important du Peintre de Darius. On attribue à cet atelier plus de 2 000 vases, soit environ 20 % de
tous les vases à figures rouges d'Apulie.

Motifs décoratifs

Les thèmes les plus fréquents empruntés à la mythologie sont les banquets des Dieux, la guerre des
Amazones, Bellérophon et Héraclès, ainsi que des scènes tirées du cycle des Troyens. On trouve en
outre des épisodes de légendes peu représentées dans le reste de l'art antique. Plusieurs scènes, aux
motifs dionysiaques ou érotiques, s'inscrivent dans le cadre de la culture funéraire et du culte des
morts des peuples méditerranéens anciens. C'est surtout grâce à la peinture sur vases que l'on peut
se faire une idée des représentations antiques de l'Au-delà. Les visages féminins semblant fleurir d'un
bouton ou s'insérant entre deux rangées relèvent de la même symbolique. Parfois ces visages
féminins sont remplacés par ceux de Pan, d’Hermès ou d’Orientaux. Vers la seconde moitié du IVe
siècle, les scènes de mariages, les portraits de femmes ou les scènes érotiques deviennent à la mode.
On peut même voir des scènes théâtrales (aussi bien des tragédies que des farces, ou phlyaques) sur
les vases d'Apulie et d'autres vases de Grande-Grèce, alors que l'on n'en voit jamais sur les vases
attiques ; et parallèlement, après -370, les scènes de la vie quotidienne et athlètes disparaissent
presque entièrement du répertoire pictural.

L'expression des sentiments se manifeste parfois jusque dans les visages. C'est le cas du cratère à
volutes attribué au Peintre de Varrese, conservé au Musée de Boston, et qui présente Achille et
Phénix aux visages marqués par la désolation, au-dessus du corps décapité de Thersite.

Le style orné apulien a influencé certaines des autres écoles régionales à figures rouges, peut-être à
travers des déplacements d'artisans. Outre la céramique à figures rouges, ceux-ci produisaient aussi
des céramiques à vernis noir, à peinture superposée (vases de Gnathia, Xenon Group) et des vases à
peinture mate polychromes (vases de Canosa).

Olpé, vase plastique, "tête d'Ethiopien", 320. H. 20 Amphore apulienne du Peintre de Darius, v. 350.
cm., cercle du Peintre de Darius. Bataille des dieux contre les géants ? Dessous : Pan
et une femme de chaque côté d'une fontaine. Munich

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