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Eaux usées :

Les eaux usées sont des eaux impropres ou polluées, qui doivent bénéficier d’un
assainissement ou d’une dépollution avant de pouvoir être rejetées dans la nature ou d’être
consommées par l’homme.(1)

2.2. Origine des eaux usées :

L’effluent entrant en station est dénommé « eaux usées », il peut se composer de quatre type
d’effluents différents dont l’importance relative est fonction du site (collectivités, industries,
état du réseau, type de réseau…) (1)

 Les effluents domestiques.


 Les effluents d’établissement industriels, communaux ou artisanaux.
 Les effluents d’agriculture.
 Les effluents d’origine naturelle.

2.3. Les méthodes de traitement des eaux usées :

L’industrie textile est parmi les industries qui génèrent beaucoup de déchets organiques. Ces
effluents sont saturés en polluants organiques et présentent de forts taux de DCO (demande
chimique en oxygène), ce qui pose un double problème environnemental sur le plan
esthétique et toxicologique (2).

MÉTHODES PHYSIQUES:

-1. Adsorption sur charbon actif:

Le charbon actif ou d'autres matériaux adsorbants peuvent être utilisés pour éliminer plusieurs
colorants des eaux usées. Comme les colorants ne sont pas tous ioniques, la plupart des
adsorbants ne peuvent pas réduire tous les colorants. Le charbon actif, adsorbant le plus
communément utilisé pour la réduction de la couleur (à cause de sa capacité d'adsorption
élevée), est capable d'adsorber la plupart des colorants . Toutefois, cette technique ne résout
pas le problème, elle ne fait que déplacer la pollution de l'état liquide à l'état solide. De plus,
ces techniques, non destructives, nécessitent des opérations postérieures onéreuses de
régénération et de post traitement des déchets solides .(3)
2-Les techniques membranaires :

les procédés membranaires sont des techniques de séparation par perméation à travers une
membrane, sous l’action d’un gradient de pression. La séparation se fait en fonction des tailles
moléculaires des composés, mais aussi de leur forme, leur structure, leur polarisabilité, leur
solubilité, des parameters opératoires, des phénomènes de colmatage, etc.... Les techniques
membranaires regroupent la microfiltration, l’ultrafiltration, la nanofiltration et l’osmose
inverse(4).

3-Coagulation/floculation :

la coagulation/floculation est souvent appliquée pour le traitement des eaux usées de


l'industrie de textile pour enlever d’avantage la demande chimique en oxygène (DCO) et la
couleur (5).Des particules colloïdales ou des solides en fine suspension sont transformées par
des floculants chimiques en espèces plus visibles et séparables (les flocs). Les flocs formés
sont ensuite séparés par décantation et filtration puis évacués. Les coagulants inorganiques
tels que l’alun donnent les résultats les plus satisfaisants pour la décoloration des effluents
textiles contenant des colorants dispersés, de cuve et soufrés, mais sont totalement inefficacies
pour les colorants réactifs, azoïques, acides et basiques.

-Méthodes chimiques

Les techniques d’oxydation chimiques sont généralement appliquées pour :

- le traitement des déchets organiques dangereux présents en faibles concentrations

- en prétraitement avant les procédés biologiques pour diminuer la charge polluante


-le traitement des eaux usées chargées de constituants résistants aux méthodes de
biodégradation

-en post-traitement pour réduire la toxicité aquatique.

Il a été observé que l'oxydation chimique avec les oxydants n'est pas toujours efficace

pour le traitement des polluants organiques persistants. Dans ce cas, on fait appel aux

procédés d'oxydation avancée(6) .

Il y a d’autres techniques que l’oxydation chimiques telle que l’échange ionique.


-Méthodes biologiques

Les procédés d’épuration par voie biologique sont basés sur la biotransformation microbienne
des colorants. En outre, la majorité des colorants sont très stables et non biodégradables.
Néanmoins, beaucoup de recherches ont démontré la biodégradation partielle ou complète des
colorants par voie biologique(7).

On trouve deux types de traitement :

- Traitement aérobie : en présence d’air ou d’oxygène dissout dans les eaux usées, les
bactéries dégradent les polluants organiques. La technique est efficace pour le déplacement
Demande chimique en oxygène (DCO), demande biochimique en oxygène (DBO) et les
produits organiques volatils, nitrates, phosphates, etc.... (8)

- Traitement anaérobie : À l'inverse de la biodégradation aérobie, la digestion anaérobie des


composés organiques s'effectue en l'absence d'oxygène et forme du dioxyde de carbone, du
méthane, de l'eau de l’azote, du soufre (8).

Les procédées d’oxydation avancée :


Généralité et définition :
Afin d’améliorer les systèmes existants de traitement des eaux usées municipales et
industrielles, ou de remplacer les technologies conventionnelles peu efficaces pour
l'élimination de contaminants organiques réfractaires, inorganiques et microbiens, les
scientifiques se sont intéressés aux POA qui ont vu le jour vers les années 1970.
Actuellement, ces procédés sont en pleine expansion dans le domaine des technologies
environnementales. La plupart d’entre eux nécessitent en général moins de réactif et sont
faciles d’automatisation par comparaison aux autres. L’efficacité des POA pour le traitement
de divers effluents (9)
Le terme POA se réfère à un ensemble de procédés d’oxydation, caractérisé par
une utilisation commune des radicaux HO• pour détruire les composés organiques complexes
et non biodégradables en produits finis à l’état ultime(9).
Procédés d’oxydations producteurs des radicaux hydroxyles HO●

Description et Caractéristiques de HO° :


Le radical hydroxyle (HO°) est une molécule composée d’un atome d’oxygène et
d’hydrogène possédant un électron non apparié (électron célibataire) sur son orbital externe.
Contrairement aux ions, les radicaux hydroxyles sont produits à partir d’une rupture
homolytique d’une liaison covalente, c’est-à-dire que les deux électrons mis en jeu lors de
cette liaison sont également partagés, un électron pour chaque atome.
Les radicaux hydroxyles ont été choisis parmi l’ensemble des oxydants les plus puissants
susceptibles d’être appliqués à la dépollution des eux car ils répondent aux critères
suivants(10) :

 ne pas induire de pollution secondaire.


 non toxique.
 non corrosif pour les équipements.
 être le plus rentable possible.
 être relativement simple à manipuler.

Description et Caractéristiques de HO°(10).


Mécanisme relationnels et mode d’action des radicaux hydroxyles
L’oxydation se déroule suivant un processus assez complexe impliquant plusieurs types de
réactions (Tableau I- 1):
 Des réactions d’initiation au cours desquelles se forment des espèces radicalaires R°.
 Des réactions de propagation faisant intervenir les espèces radicalaires R° qui vont
réagir avec d’autres molécules organiques ou avec l’oxygène dissous dans la solution.
 Des réactions de terminaison où les radicaux vont se recombiner entre eux (3).

Tableau I-1 : Les principales réactions d'oxydation des composés organiques par les radicaux
OH°(3) .
Réaction
Initiation:
RH +OH° R° + H 2O
(I.1)
Propagation:
R° + R'H RH + R'°
(I.2)
R° + O2 ROO° (I.3)

Les Principes techniques d’oxydation avancée 


Les séquences réactionnelles initiales simplifiées de chaque système sont représentées dans le
tableau suivant (11):
.Les principes techniques d’oxydation avancée(11)
Procédé Réaction chimique
O3/H2O2 H2O2→ H+ + HO2- / HO2−+ O3→HO2 +O3 +H+→ O2 + OH●
O2/UV R → R* / R* + O2 → R●+ O2●−
R-X + hυ → X●+ R●/ R●+ O2→ R-O-O● → Produits d’oxydations
(Peroxyde /ultraviolet) H2O2 + hυ → H2O2* → 2 HO●
H2O2/UV
H2O2/O3/UV Combinaison de séquences de H2O2/UV, O3/H2O2 et O3/UV
Fenton
(H2O2/Fe2+) Fe2++ H2O2→ OH− + OH● + Fe3+ / Fe3++ H2O2→ Fe2+ + H+ + HO2●
H2O2/Fe2+/UV
(Photo-Fenton) Fe2++ H2O2→ OH−+ OH● + Fe3+ / Fe3++ H2O2hv→ Fe2+ + H+ + OH●

Les POA peuvent être regroupés en six grandes catégories(10):


 Les procédés d’oxydation homogène : Les radicaux sont générés par une réaction
chimique ; Fenton, ozone à pH élevé ou O3/H2O2.
 La photolyse homogène UV: ces procédés emploient la photolyse UV de H 2O2 et/ou
O3 en solution homogène pour générer les radicaux OH●.
 La photocatalyse hétérogène: Une source lumineuse induit des réactions
photoélectrochimiques à la surface d’un photocatalyseur semi-conducteur tel que
TiO2, ZnO…
 La radiolyse: Des espèces OH●, H●, sont produites par irradiation de forte énergie
(rayon-γ) des solutions à traiter.
 Les procédés électrochimiques d’oxydation: les radicaux sont générés dans le milieu à
partir de réactifs formés par électrochimie (Electro-Fenton), à partir du solvant
aqueux (oxydation anodique de l’eau).
 Procédés électriques et sonochimiques : ce sont des procédés basés sur une
alimentation électrique en forte différence de potentielle, les radicaux sont formés à
partir d’une décharge électrique (plasma) ou une irradiation ultrasonique.
L’efficacité de ces procédés dépend de nombreux paramètres tels que la concentration en
oxydant, l’intensité de la lumière UV, le pH, la température, ainsi que la composition du
milieu, l’efficacité de l’oxydation pouvant être réduite en raison de la consommation des OH ●
par des composés organiques et/ou inorganiques.

Procédés photochimiques:

photolyse directe

La dégradation photochimique d’une molécule nécessite l’absorption d’une radiation de


longueur d’onde appropriée. Lors de l’absorption des photons, les molécules passent à un état
excité et cet excès d’énergie peut être dissipé par plusieurs voies de désactivation qui entraîne
• des modifications physiques : processus de désactivation radiatifs (fluorescence) ou non
radiatif (transfert d’énergie à une molécule ou photosensibilisation, transition d’un état excité
à un autre état d’énergie inférieure).

• des modifications chimiques : la molécule peut subir une modification directe de son état
excité en produit stable ou conduire à un intermédiaire réactif .(12)

Photolyse de H2O2:

L’irradiation du peroxyde d’hydrogène a le double avantage d’absorber dans l’ultraviolet et


de conduire directement à la formation des radicaux hydroxyles :

H2O2 + hn ® 2 •OH

Par contre le coefficient d’absorption molaire est assez faible dans la région de l’UV. Il est
alors nécessaire d’utiliser une forte concentration de peroxyde d’hydrogène pour provoquer
l’oxydation efficace des polluants organiques.(13)

Photocatalyse homogène :

photo-Fenton Les ions ferreux du système Fenton peuvent être générés catalytiquement par
photochimie afin de limiter l’ajout du sel de fer ferreux et la formation de boues d’hydroxyde
ferriques. En effet, le procédé photo-Fenton (système UV/H2O2/Fe3+) est basé sur la catalyse
photochimique de la réaction de Fenton. En effet, au pH optimal le fer ferreux se trouve sous
forme Fe(OH)2+. Cette forme de fer absorbe la lumière UV et visible pour produire des
radicaux hydroxyles :

Fe(OH)2+ + hn ® Fe2+ + •OH Fe2+ + H2O2 ® Fe(OH)2+ + •OH

Comme le montre les équations, l’irradiation du réactif de Fenton (procédé photo-Fenton)

permet de produire des •OH supplémentaire d’une part et de catalyser la réaction de Fenton
d’autre part, ce qui augmente l’efficacité du procédé.(13)

Photocatalyse hétérogène

La dépollution photocatalytique, qui utilise les semi-conducteurs comme TiO2, Fe2O3,


constitue une technique alternative de dépollution des eaux usées. Il s’agit de la combinaison
de l’énergie solaire et de la catalyse hétérogène. Cette technique de dépollution peut être
combinée à des technologies utilisant l’énergie solaire pour obtenir la minéralisation complète
des polluants toxiques présents dans l’eau. Le dioxyde de titane (TiO2) est le photocatalyseur
le plus utilisé en traitement d’eau résiduaire, industrielle, en raison de la faible énergie
nécessaire à son activation .(13)
Facteurs influençant la photocatalyse hétérogène:

Beaucoup de facteurs affectent le taux de réaction photocatalyique de composés organiques


en solution aqueuse :

1. la masse de catalyseur mise en jeu

2. la longueur d’onde et rayonnement lumineux

3. l’intensité du rayonnement lumineux

4. la concentration initiale en pollutant

5. la température de la solution En pratique, d’autres facteurs dépendant des conditions


expérimentales ont aussi un effet sur les cinétiques de dégradation photocatalytique : le pH de
la solution, la présence d’espèces dissoutes (ions, métaux,…), et l’ajout d’espèces oxydantes
ou réductrices. (13)

Ozonolyse:

Le procédé O3/UV est un procédé d’oxydation avancée largement utilisé dans le


traitementdes eaux potables pour l'élimination des polluants organiques toxiques et
réfractaires . Le coefficient d’absorption molaire de l’ozone (eO3 est largement supérieur à
celui de H2O2.(13)

Domaines d’application de la photocatalyse:

Outre son utilisation pour le traitement des eaux, la photocatalyse a trouvé plusieurs
applications dans le domaine de l'environnement : la purification de l'air intérieur et extérieur,
comme par exemple l'élimination des oxydes d'azote atmosphériques (NOx) qui provoquent
des pluies acides , l’élimination des odeurs l’application dans les revêtements auto-nettoyant
de surfaces (verre, métaux, bétons, ciments, etc.) . La photocatalyse est aussi utilisée pour le
traitement du cancer , la production d’hydrogène et la synthèse de composés organiques(14) .

Les réacteurs photocatalytiques:

Depuis l‘avènement de la photocatalyse, les chercheurs étudient la dégradation


photocatalytique de polluants aqueux et d‘effluents pollués. Ils ont mis en évidence la
possibilité de dégrader jusqu'à la minéralisation complète de nombreux polluants. Il a aussi
été prouvé que certains effluents industriels (colorants, lixiviats, effluents papetiers, ou
effluents agricoles) pouvaient être traités dans une certaine mesure (diminution du COT,
diminution de la toxicité, augmentation de la biodégradabilité) en laboratoire. Cependant,
malgré l‘efficacité reconnue de cette technique, il n‘existe à ce jour que peu de réacteurs
pilotes capables de traiter des débits d‘effluents importants (15).

Réacteurs photocatalytiques avec lumière: artificielle De nombreuses équipes travaillent en


laboratoire avec des réacteurs photocatalytiques utilisant des photons UV provenant de
lampes. Si les réacteurs diffèrent par des détails de construction (taille, fonctionnement batch
ou recirculation, matériaux, etc.), ils sont toutefois généralement conçus selon deux
géométries distinctes.  Réacteurs à irradiation radiale (lampe plongeante centrale) : certains
réacteurs, dits annulaires, possèdent une ou plusieurs lampes plongeantes à l‘intérieur du
réacteur. La solution irradiée circule autour de la source lumineuse. Les parois du réacteur
sont généralement réfléchissantes ou recouvertes d‘un média photocatalytique(15).

Réacteurs à irradiation externe : ils utilisent des sources lumineuses situées à l‘extérieur du
fluide à traiter, autour du corps du réacteur. Les parois doivent alors être le plus transparent
possible à la lumière et ne pas adsorber le rayonnement à la longueur d‘onde émise par les
lampes(15).

Des équipes ont cherché à développer des nouveaux réacteurs afin d‘optimiser l‘éclairage du
catalyseur, l‘agitation de l‘effluent ou la consommation énergétique. Parmi ces réacteurs,
citons par exemple :

Le réacteur photocatalytique fontaine de Gianluca et al., (2001), ou la solution à traiter est


mélangée au catalyseur TiO2 en poudre, dispersée en un lame d‘eau très fine et éclairée par
des lampes situées au dessus de la fontaine(15).

Réacteur photocatalytique à écoulement de Taylor Couette (Jeffrey et al., 1995): Le transfert


de matière de la solution à traiter est assuré par un vortex de Taylor, créé par deux cylindres
concentriques tournant à vitesse différente. Le fluide circulant entre ces deux cylindres est
soumis à un vortex de Taylor, ce qui assure une turbulence importante en tous points du
réacteur et un transfert de matière favorisé entre la solution à traiter et le catalyseur(15).

Réacteur photocatalytique Taylor Couette(15).

Réacteurs photocatalytiques avec lumière solaires :

La génération artificielle de photon UV, pour la dégradation de polluants aqueux, est


l’élément le plus couteux en énergie, lors du fonctionnement d’unités de traitement
photocatalytique. Le soleil peut être utilisé comme source gratuite d’énergie lumineuse.
Traditionnellement, les technologies concentrant les rayons solaires sont classées selon le
degré de concentration qu’elles atteignent. Le rapport de concentration (CR) peut être défini
entre le rapport de l’aire d’ouverture du collecteur qui absorbe les rayons solaires et l’aire
totale du réacteur. Les photo-réacteurs non-concentrateurs ou à basse température (moins de
150°C) très souvent utilisé à l’échelle domestique pour le chauffage de l’eau(15).

Réacteu
r photocatalytique CPC (Compound parabolic collector)(15).

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