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MEMOIRE VERSION FINALE - Missenhoun
MEMOIRE VERSION FINALE - Missenhoun
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MEMOIRE DE
Maîtrise ès Lettres Modernes
SUJET:
Le destin dans la production chantée de Gbèzé
(LABRETO)
Dédicace………………………………………………………………………………………………………………. ii
Remerciements……………………………………………………………………………………………………. iii
Résumé/ Abstract ………………………………………………………………………………………………. iv
Liste des tableaux………………………………………………………………………………………………. v
Introduction…………………………………………………………………………………………………………. 1
Chapitre 1 : Un artiste fécond, un milieu et un art axé sur le destin…… 4
1-Aklampa, une prestigieuse localité…………………………………………. ……………………. 4
2- Gbèzé, un chanteur prolixe……………………………………………………………..………… 7
3-Clarification du sujet………………………………………………………………………………………. 13
Chapitre 2 : De l’objet de la recherche au matériau………………………… 18
1-Elaboration du corpus témoin………………………………………………………………………… 18
2-Le traitement………………………………………………………………………………………………….. 19
3-Le corpus……………………………………………………………………………………………………….…. 23
Chapitre 3: Gbèzé et le destin : pour une typologie raisonnée des
chansons…………………………………………………………………………………….. 25
1- Le critère des rythmes…………………………………………………………………………………… 25
2- Le critère de la diachronie………………………………………………………………………….. 27
3- Le critère du volume et de la structure profonde des chansons…………….. 32
4- Le critère des entrées………………………………………………………………………………….… 33
5- Le critère du thème…………………………………………………………………………............. 34
6- Le critère de l’énonciation…………………………………………………………………………...... 36
Chapitre 4 : Le destin en plusieurs teintes…………………………………….… 38
1-Les thèmes……………………………………………………………………………………………………….. 38
2-Le champ sémantique du destin………………………………………………………………….… 51
Chapitre 5 : Les moyens langagiers de l’expression du destin chez
Gbèzé……………………………………………………………………………….………… 55
1- La grammaire de Gbèzé……………………………………………………………………............ 55
2- La syncope……………………………………………………………………………………….……………. 61
3- L’aphérèse………………………………………………………………………………………..……………… 61
4- L’apocope…………………………………………………………………………………………………………. 62
5- La logique………………………………………………………………………………………………………. 62
6- Le symbolisme au service de l’expression du destin………………………………….. 65
7- La langue de Gbèzé dans l’expression du destin……………………………..……….….. 66
8- Les inspirations…………………………………………………………………………………………..... 69
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………. 72
Bibliographie…………………………………………………………………………………………..………….… 74
Annexe…………………………………………………………………………………………………..…………….. 78
Table des matières………………………………………………………………………………………………. 97
Deux images sont incluses dans ce mémoire : une photo de l’artiste Gbézé et un dessein
des instruments des rythmes tchingounmè et toba.
i
DEDICACE
Recevez ce travail
En signe de ma gratitude.
ii
REMERCIEMENTS
iii
Résumé
Abstract
iv
Introduction
La parole est pour l’Afrique ce que représentent les zébrures pour les zèbres. Les
deux réalités sont comme scellées par une certaine intimité légendaire, très
rigide, qui consacre le lien et en assure le dynamisme. L’oralité, forme
d’expression première, se veut ainsi une macrostructure qui porte, reflète et
révèle à l’universel bien de manifestations culturelles des sociétés. Les travaux
des chercheurs : Denise Paulme, Jean Derive, Jean Cauvin, Ascension Bogniaho,
Bienvenu Koudjo ont confirmé l’existence de la littérature orale dont la
reconnaissance avait suscité assez de polémiques. Elle a été spécifiquement
étudiée par ces chercheurs à travers ses principaux genres qui sont : le conte, le
proverbe, la chanson. Cependant, des aspects de cette littérature restent
inexplorés. C’est pour en étudier un à partir de la chanson que nous avons décidé
1
Djibril Tamsir Niane, Soundjata ou l’épopée mandingue, Présence Africaine, Paris, 1960.
2
Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances, Editions du Seuil, Paris, 1970.
3
Albert Camus, L'Étranger, éd. Gallimard, p.183.
4
Olympe Bhêly-Quenum, Un piège sans fin, Présence Africaine, Paris, 1958.
1
fait avec un point de vue conceptuel et un style propre à lui compte tenu de ses
préoccupations spécifiques.
Conscient du fait que Gbèzé n’est pas le seul artiste qui aborde le destin dans sa
production, nous tombons d’accord que le traitement ne sera pas le même
compte tenu des préoccupations spécifiques à chaque chanteur. Comment Gbèzé
traite-t-il alors le destin dans sa production orale ?
2
Pour aboutir aux objectifs et vérifier ou infirmer les hypothèses de notre travail, il
est indispensable de recourir à des théories littéraires appropriées. Il s’agit des
méthodes critiques qui permettent d’examiner, d’analyser, d’expliquer et
d’apprécier les textes. Celles que nous retenons sont : la méthode
expérimentale, la sociocritique, la critique thématique, la critique historique, le
formalisme et la stylistique. Ce diagramme vise à montrer comment s’exprime le
destin chez Gbèzé.
3
Chapitre 1
4
1.2. La culture
1.2.1. La langue
La langue parlée à Aklampa est le mahi. Cette langue est, en effet, parlée à
Thiô, Ouèdèmé, Assanté qui sont aussi des arrondissements de Glazoué. Le
tableau suivant récapitule les localités de locuteurs de mahi en dehors de la
commune de Glazoué.
C’est une langue que beaucoup de personnes confondent avec le fon sans
faire attention à la différence dans la manière de prononciation. Justin
Madindé souligne clairement cette différence entre les deux langues:« A l’
opposé du fon qui paraît lent, le maxi a une allure rapide car il utilise trop de syncopes,
d’aphérèses et d’apocopes »2.
1.2.2. La religion
1 Maurice Delafosse, Manuel dahoméen, Paris, Ernest Leroux, 1894, p.9, cité par Akuessi Justin Sourou Madindé, « Les
chansons auto-laudatives dans l’œuvre de Gbèzé : forme et style », mémoire de maîtrise Lettres Modernes, UAC, 2013.
2 Akuessi Justin Sourou Madindé, « Les chansons auto-laudatives dans l’œuvre de Gbèzé : forme et style », mémoire de
5
Sakpata, Xèviosso, Dan, Lisa, Bluku, Ci, Aguè, Bossikpon, Ninsuxué. Les plus
représentatives sont : Sakpata, Xèviosso, Dan, Lisa et Bossikpon.
Sakpata est une divinité des maxi1. C’est le dieu de la variole et de la terre
très redoutable et très craint. « Sakpata est le dieu de la variole. Il est si redoutable que
dans les familles on n’ose prononcer son nom. On préfère l’appeler aïnon, c’est-à-dire le
Dan, appelé encore Dan aïdo hwèdo est le vodun représenté sous la forme du
serpent arc-en-ciel et qui, selon les croyances endogènes, aurait aidé la
divinité Lisa (confondue à Dieu) dans sa tâche de création du monde. « Dan
aïdo hwèdo, écrit Argyle, est la puissance qui rend Mahu-Lisa capable de donner forme et
figure à l’univers et il est aussi la force qui soutient l’univers »4.
Ninsuxué est le dieu qui représente les ancêtres à qui on doit respect et
vénération.
Bossikpon est le vodun qui veille sur une population. En réalité, Bossikpon
n’était pas une divinité au départ. Selon l’histoire telle que enseignée par les
mahinus d’Aklampa, c’était Bo sou houé kpon c’est-à-dire « le gris-gris
capable d’assurer la protection de la famille ». En effet, ce gris-gris provient
de Ouémè Djigbé et avait été introduit pour protéger la localité d’Aklampa car
la sorcellerie y régnait en maître. Grâce à ce gris-gris, la sorcellerie n’a plus
sévi pendant près de 30 ans. Après, Bossikpons’est révélé aux hommes de
1 Germain De Souza, Conception de vie chez les fon, Publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
de Paris, p.49.
2 Germain De Souza, op cit
3 Maximilien Quenum, Au pays des Fons (us et coutumes du Dahomey), Paris, 1938, p.49.
4
Argyle, The fon of Dahomey, p.178, cité par Germain De Souza, Conception de vie chez les fon, Publié avec le
concours du Centre National de la Recherche Scientifique de Paris, p.40.
6
cette localité en manifestant son désir d’être désormais vénéré. Ainsi, il
devient fétiche que toute la population adore.
7
vrai futur chanteur Gbèzé n’est pas moi. Il est à venir ». Et juste après avoir été mordu
par un serpent, le défunt Gbèzé dit à son frère : « Mon frère, je ne sortirai pas
vivant de cette morsure. Garde le secret pour toi et n’informe point les parents, de peur qu’ils
me devancent. Mais sache que c’est toi qui prendra ma relève après ma mort ». C’est donc
pourquoi, deux semaines seulement après cette tragique et douloureuse
disparition, Modeste prend avec vaillance la relève de son feu frère sous le
même nom d’artiste que lui, « Gbèzé », suite à une réunion des sages du
comité dirigeant le groupe. C’est ainsi qu’il a commencé à réorganiser le
groupe en initiant un autre batteur de gourde.
8
2.2. La discographie de Gbèzé
Le jeune artiste Gbèzé a, à son actif, trente (30) albums si nous considérons
aussi, comme lui-même le recommande, les deux albums de son défunt
frère. C’est la raison pour laquelle son premier album porte le volume trois(3)
car il assure la relève. Cela se trouve renforcé par son nom d’artiste qui est
celui de son défunt frère.
9
Souhè
Mè towé dé a dé mè
7 2001 Dinapel Souhè Honton tché 05
Do houé wé
Asi mi non da
Djô gni ma houé do to dé
Avô hô do kouli ho
8 2001 Dinapel Djô gni ma Gan nan do atchè 05
houé do to
Gni déssou
dé
Mè mon mè bo
Flé hôssa djizo
Gbédé un gbè
Ma na won
Assou tchènon dé a
9 2002 Dinapel Flé hôssa Dan houé kou 08
djizo Houè miton djo
Kpétôvi yalénou
Dan wli béssé
Troukpinka
Nouhamè sèyi zô
Atinman kpon tô
10 2003 Dinapel Troukpinka Ouèssènou dèhouin 07
Didjan mi wa
Miton vô
Enseignant
Ahohè
Egni gbè da lô wé
11 2004 ACM Ahohè Mon oun man non mon yôyô 06
Avô tché bibli
Man dô mi ho azôn kan
Han mlan mikpon
Adran jè han kô
Kin do houé gbé
A nan da mi an ?
12 2005 ACM Adran jè han Sè wa tco man dou lé 07
kô Lo man dja kédji kigbé
Nounkounnon kpo towé dié
Tokanhotô non gbè zoun an
Kpo é kpla gnibou
Gbè wè non
Mahou man nan diké
E na gbè ni towé
Nin yé gbon bô mi non yôlô mi
13 2007 ACM Kpo é kpla Sègbo didè wè do mi 08
gnibou Mahou a blo sôgni mon
Dada tché houé a gnon
Atanon do kin amissatô
Kpé lo kolo gba sè do
10
Atanon do Gbè do guissi mi 07
14 2007 ACM kin Mi kou gni lôdjou
amissatô E man gni gbètô ho ô
Oun ho kan dô noun nan gnon
E nan dô kpon gbon adô min
Adji ko hou yé
Agban é alô do ô
AUTO- Adji ko hou Fié min tché lè dé 06
15 2008 PRODUC- yé Mi kou do tamè dagbé
TION Gnonnou assoudatô
Hinnou ho
Ahô zodji
AUTO- Kanlin daho
PRODUC- Ahô zodji Noumon da kômin 06
16 2009 TION Ahô zodji To dié oun kou bè mi sé a
Waa gbèzé
Emi dja dé djèlè gbé
Man yôkpô kpèvi ma non da
Man yôkpô zoyihoun
AUTO- kpèvi ma Noud ô do minhou
PRODUC- non da Aklounon nou bioukpétô
17 2009 TION zoyihoun Man ta gba man dô gbèmèho 07
Nou djan mè
Tchi dja do tosso bô gan sa
Nou wa min sô nan vô dé dan
Singbé dji zo
Sinwinlin
AUTO- Kou do non do assan
18 2010 PRODUC- Singbé dji zo Avô é do min si ô 06
TION O man hoé man sô houn ounté
Kpétô yalénou
Danhomè guévi
19 AUTO- Danhomè Gbèmèho
2010 PRODUC- guévi Ago oo do Dada lè honmin 04
TION Agbacadja tôlo
Vlafo nou dé djan man houé
nin
AUTO- Kpo tché kpé O na bo gni milliardaire
20 2011 PRODUC- hanhou Mi dô ni kpétô 06
TION Oun dô nou wé ba mon non sé
Mi kou akpô
Sègbo soun bliki
AUTO- Min é dou hounsou
PRODUC- N’kolè do té Man ya man gnon
21 2012 TION kpon wé Sin man non sa yi kpodji 04
Tôba bricolé
AUTO- Min é dou hounsou
22 2012 PRODUC- Zingbigba tolo 05
11
TION Enan wanou mindé
Min nan si kin an
Tchiyé hou
Oundjidjon kouhoun dji
Sègbo do kpèdé
AUTO- Kpétô gbétowé dié
23 2013 PRODUC- Téglé-vi Zangbétô gbo loko 07
TION Rythme Zindo
Aligbo(Cotonou-Bohicon)
Nou é do non djèlè
Yêhoué zèhouè
AUTO- Gbètô déwékpo
PRODUC- Yêhoué Alôgô gbètô ton
24 2014 TION zèhouè Djiwu man kpingnisso 06
Anan wadan gandji
Djimankplon zoun
Ayatô agbèdè
Azon mandjè kèdè
AUTO- Ayatô Aklounon merci
25 2014 PRODUC- agbèdè Mi kpé mindé nou myan ? 06
TION Oun mon akwè ô
Oun gbè kandé
Sè é do adakpô
Tridji ou Valeur
AUTO- Sè tché wè Yédô yédô
26 2015 PRODUC- nan atchè Yé non dô ho do Aklounon wou 06
TION ton mi Tôtché digbé
Vidolé
Tôba tôba
AUTO- Min ô ho kplodo
27 2015 PRODUC- Adi man non Vi ô sè wè non nan 05
TION si tékan dan Tôtché ku ô to wè di
Ayinon tché
Houhô dokpo gé é
Min éda édou a
Egnin oun man do
AUTO- Houhô dokpo Ani kpo
28 2015 PRODUC- gé é Dôkounnon 06
TION Alié ho afôzontô
12
Houn ho dokpo gué é
Gbétô sin walô
Avô émin Bénin dé ô
Akonkpikpan
30 2016 AUTO- Oun dago o
PRODUC- Bonus Min nous sou min noukoun min 10
TION Nayé min non
Gnonou ho
Kangbè wézou
Dôkoun djè do gbé
30 - - 179
On retient également que de 1996 à 2003, tous les albums de Gbèzé ont été
produits par Dinapel. De 2004 à 2007, c’est la maison de production
d’Alèkpéhanhou, roi de Zinli, qui s’en est chargée. Il s’agit de l’ACM
(Alèkpéhanhou et Compagnie de Musique). Mais à partir de 2008, Gbèzé fait
de l’autoproduction. Néanmoins, il fréquente deux studios : Kidjo et Satel.
Tout Net Production est son réalisateur de clips vidéo.
3. Clarification du sujet
3.1. Le destin
13
certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des événements ». C’est,
Bergson estime que « le destin est ce qui conduit le monde à travers le temps »1.
Pour Jean Claude Carrière, c’est une« lutte héroïque mais absurde, perdue
d’avance contre un ennemi supérieur à tout autre »2. Le philosophe, poète et
écrivain suisse Henri-Frédéric Amiel dit, pour sa part, que « le destin, c’est
l’écrasement du petit, la loi du plus fort »3. Avec Cicéron, c’est ce qui gouverne le
1
Henri Bergson, L’évolution créatrice, PUF, Paris, 1907.
2
Jean Claude Carrière, Tous en scène, Odile Jacob, Paris, 2007.
3
Henri-Frédéric Amiel, « Journal intime » du 11 avril 1867.
14
D’autres conceptions du destin nécessitent d’être passées en revue pour
montrer combien le terme fait partie des grandes préoccupations des
penseurs et écrivains.
Quand nous considérons la question du destin avec les auteurs africains, nous
constatons que les conceptions sont les mêmes chez presque tous les
auteurs. Albert Camus croit à un destin préétabli par Dieu mais estime que ce
destin peut subir de petites transformations par les actions de l’homme. Ces
transformations que l’homme même élit sont considérées comme des
intermédiaires du grand destin. Pour lui, créer, c’est aussi donner une forme à
son destin. Sa conception se rend plus explicite lorsqu’il consigne : « Que
m'importaient la mort des autres, l'amour d'une mère, que m'importaient son Dieu, les vies
qu'on choisit, les destins qu'on élit, puisqu'un seul destin devait m'élire moi-même et avec moi
des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes frères »1.C’est la vision du
destin en tant qu’une histoire singulière au sein d’autres histoires.
Ahmadou Kourouma quant à lui, rejoint l’idée selon laquelle le destin est
défini et inébranlable par l’action humaine. On le remarque à travers ses
personnages Fama et Salimata dans Les soleils des indépendances. En effet,
Salimata, femme de Fama, est demeurée, malgré tous les rites accomplis,
une femme stérile. C’est bien ce que Ahmadou Kourouma nous donne à lire à
la page 68 de son roman Les soleils des indépendances : « Elle avait le destin de
mourir stérile ». Destin qui conditionne aussi celui de son mari car parce qu’elle
avait le destin de mourir stérile, mourra, la lignée des princes dont Fama est
le dernier et légitime descendant.
1
Albert Camus, L’Étranger, éd. Gallimard, p.183.
15
transformée en un enchaînement sporadique de malheurs sans qu’il n’y fît
rien. Sa perte est née de la jalousie morbide d’Anatou. Rien n’a pu arrêter le
plan du destin qui chevauche et téléguide Ahouna jusqu’au supplice du feu.
Toutes les tentatives pour se réconcilier avec sa femme ont échoué et comme
si le destin devrait irrévocablement s’accomplir, il interdit à ses beaux-parents
d’en parler à ses parents dont l’intervention était fort probable d’aboutir et
déserte le toit conjugal qui conduit à son expiration.
Au regard de toutes ces définitions, nous pouvons retenir que le destin est
une force, une puissance, un pouvoir qui trace, fixe ou détermine
irrévocablement le sort, le devenir ou ce qu’il adviendra de quelqu’un ou de
quelque chose. On retient d’abord que c’est la vision des fatalistes sur le
destin. En résumé, le libre arbitre n’existe pas. Le destin, inébranlable et
inévitable dispose donc de notre vie. Ensuite, il y a une autre vision du destin.
Elle est celle des existentialistes. Pour eux, il est inconcevable de penser que
l’homme se conduit dans la vie comme un aveugle. C’est lui qui donne un
sens à son existence. En clair, l’homme est le seul artisan de son destin.
1
René Bailly, Dictionnaire des Synonymes de la Langue française, Larousse, Paris, 1947, p.198.
16
3.2. La production
La présente recherche porte donc sur les chansons de Gbèzé qui parlent de la
force ou de la puissance qui trace, fixe ou détermine le sort, le devenir de
quelqu’un dans l’ensemble des œuvres chantées de cet artiste. Elle cherche à
en extraire la perception de Gbèzé et le style qui les porte. Nous procédons,
pour la suite immédiate, à l’élaboration de l’objet de l’étude : le corpus-
témoin ou le matériau.
17
Chapitre 2
Les 30 albums de Gbèzé contiennent en tout et pour tout 179 chansons. Elles
traitent d’une myriade de thèmes et certifient l’épatante activité productive
du chanteur. Leur analyse méticuleuse permet de les classer sous des veines
ou orientations imposées à l’artiste par des contingences extérieures. Ces
veines sont : l’amour, la femme, l’autoglorification, l’inconscience de la
jeunesse, la paix, la méchanceté humaine, l’ingratitude, la jalousie, la
générosité, l’adversité, l’histoire événementielle, le bonheur, l’enfant, etc.
Chaque tendance recèle un certain nombre de chansons spécifiques, mais on
en trouve qui appartiennent à plusieurs orientations à la fois. Aussi
l’établissement du corpus commande-t-elle des actes de décantation. Ils sont
l’acquisition des albums, l’audition, le codage, la sélection des deux pièces
spécimens-témoins, la transcription et la traduction juxtalinéaire, la
traduction élaborée ou littéraire.
1.2. L’audition
18
a permis de connaître quelque peu l’œuvre de l’artiste Gbèzé. En effet, sur les
cent soixante dix neuf (179) chansons des trente (30) albums, quarante (40)
expriment clairement le destin, soit un pourcentage de 22.34%. Les 77.66%
restants sont partagés entre une flopée de thèmes à savoir l’autoglorification,
l’inconscience de la jeunesse, la paix, la générosité, le développement,
l’adversité, etc.
2. Le traitement
2.1. Le codage
19
l’étude, il est préférable d’éditer un autre type de code, le code in libro. Il se
marque de la façon suivante :
20
13 11 Gb04ACM11B2 Man dô mi ho azôn kan
14 12 Gb05ACM12A4 Sè wa tcho man dou lé
15 12 Gb05ACM12B2 Nounkounnon kpo towé dié
16 13 Gb07GZZ13-2 Gbè wè non
17 13 Gb07GZZ13-6 Sègbo didè wè do mi
18 13 Gb07GZZ13-7 Mahou a blo sôgni mon
19 13 Gb07GZZ13-8 Dada tché houé a gnon
20 14 Gb07GZZ14A2 Kpé lo kolo gba sè do
21 14 Gb07GZZ14A3 Gbè do guissi mi
22 14 Gb07GZZ14B1 Mi kou gni lôdjou
23 14 Gb07GZZ14B2 Oun ho kan dô noun nan gnon
24 15 Gb08GZZ15A2 Agban é alô do ô
25 15 Gb08GZZ15B2 Gnonnou assoudatô
26 16 Gb09GZZ16A3 Noumon da kômin
27 17 Gb09GZZ17A2 Noudô do minhou
28 17 Gb09GZZ17B2 Nou wa min sô nan vô dé dan
29 18 Gb10GZZ18A2 Sinwinlin
30 19 Gb10GZZ19-2 Gbèmèho
31 20 Gb11GZZ20-7 Sô ayi towé djonou Sê
32 21 Gb12GZZ21-2 Man ya man gnon
33 22 Gb12GZZ22A1 Zingbigba tolo
34 23 Gb13GZZ23-2 Sègbo do kpèdé
35 25 Gb14GZZ25-2 Azon mandjè kèdè
36 25 Gb14GZZ25-6 Oun gbè kandé
37 26 Gb15GZZ26-1 Sè é do adakpô
38 27 Gb15GZZ27-3 Vi ô sè wè non nan
39 29 Gb15GZZ29B2 Ejlo sè ô
40 30 Gb16GZZ30-4 Akonkpikpan
Titre 2:Tableau de codification
21
2.2. La transcription et la traduction juxtalinéaire
2.2.1. La transcription
Conscient qu’il n’existe pas un alphabet propre à la langue mahi, l’on s’est
servi de l’alphabet national fon, élaboré par les spécialistes du CENALA pour
la transcription des langues nationales. Cet alphabet se présente comme
suit :
22
2.2.2. La traduction juxtalinéaire
Il faut noter que certains mots sont abrégés dans la traduction juxtalinéaire.
Car ils ne peuvent pas rester sous la transcription à laquelle ils se rapportent.
Il s’agit de :
D’autres, pour le même motif, sont représentés par « Phat » qui signifie
« phatique ».Il s’agit des particules dicto- modales d’insistance,
d’interrogation, des morphèmes d’instance, de futur et de négation.
Elle comporte quelques difficultés. Ces dernières sont liées au fait que les
langues maxi et français sont différentes l’une de l’autre. De même, des
vocables maxi n’ont pas leur équivalence en français. Nous nous sommes
alors servi des mots au sens approximatif pour résoudre quelque peu ce
problème. Bref, « nous nous sommes efforcé à rester le plus près des textes en évitant d’en
altérer la signification profonde et parfois en respectant l’esthétique littéraire »1.
3. Le corpus
Le corpus, comme nous l’avons dit plus haut, est composé d’une quarantaine
de chansons. Un (01) spécimen est transcrit et traduit (traductions
juxtalinéaire et élaborée). Les trente et neuf chansons restantes sont
résumées. Le tout est renvoyé en annexe.
1Ascension Bogniaho, Histoire du ‘’han’’ ou la chanson populaire dans « Wémè’’, Thèse de Doctorat de 3e cycle, Université
de Paris XII, Université de Créteil, Sorbonne, 1980. 308 pages.
Outre l’alphabet fↄn, nous nous sommes aussi inspiré de cette thèse pour faire ce travail de transcription.
23
Au terme de ce deuxième chapitre, on retient que Gbèzé a une discographie
très riche et variée. Une discographie dont la chronologie est clairement
connue. La collecte de ce répertoire et celle des différentes informations sur
l’artiste ont permis de mieux auditionner les chansons afin de sélectionner
40 qui font partie du corpus. Elles ont été toutes codées. Une seule chanson a
été transcrite et traduite ; les autres ont été résumées succinctement.
L’ensemble a donné le corpus renvoyé en annexe. A la fin de l’élaboration du
corpus, il convient à présent d’entrer dans l’analyse ou la vérification par
l’établissement de la typologie des chansons de Gbèzé développant le destin.
24
Chapitre 3
Le critère des rythmes est encore appelé critère de l’orchestre. L’orchestre est
l’ensemble ordonné de personnes qui pratiquent un rythme caractérisé par
une organologie et un type de chanson. Il donne souvent son nom aux
chansons.
1.1. Le tchingounmè
Rythme funéraire chez les maxi des collines, le tchingounmè aurait été
inventé par Adisso, ancien esclave affranchi à la cour royale d’Abomey qui
retourna chez lui à Savalou sous le règne du roi Kpengla (1774-1789).
S’inspirant en effet d’une musique alors aboméenne (Zinli), il l’adopta aux
conditions géographiques de sa région natale et le pratiquait à l’occasion des
décès. Il remplaça ainsi la jarre-tambour dite Kpezin par le gota, calebassier
vidé de son fruit de façon à laisser subsister l’enveloppe ; c’est un
membranophone. Pour émettre le son, il suffit de taper sur l’orifice de cette
gourde à l’aide d’un éventail. A cet instrument, Adisso associa deux cloches,
une paire de hochets et deux calebasses moins volumineuses que le gota,
renversées dans des récipients remplis d’eau donnant un son différent : c’est
le ‘’tohoun’’ qui intervient dans le tchingounmè.
25
avec Akpovi Athanase qui lui a ôté son caractère funèbre. Succède à
Athanase, Alokpon, le révolutionnaire du rythme. Dans les années 1970, il
introduit l’aérophone flûte ou kpété dans cette musique et l’a popularisée. Il
lui a donné un caractère de réjouissance. Aussi a-t-il multiplié certains
instruments et en a créés d’autres.
Jadis, le roi interdit la pratique de toute musique à Savalou. Car les sons de
toba, liane aquatique outillée en instrument sonore, attiraient des génies qui
faisaient des ravages humains. Cependant, Adakpè introduit courageusement
la musique à Savalou en omettant l’instrument maudit. Après Adakpè,
d’autres artistes l’ont succédé et ont apporté au rythme leur touche. Il s’agit
notamment d’Allèdo et Ezin Gangnon. Mais il faut reconnaître que c’est Ezin
Gangnon qui a véritablement rénové le toba. La guimbarde ou guidigbo, le
tambour puis la caisse ont fait leur apparition dans le jeu musical grâce à lui,
fusionnant peu à peu le rythme à un autre genre musical : le hanyè autrefois
pratiqué par les amazones pour le plaisir des rois de Danhomè. C’est ce que
Gangnon lui-même semble expliquer en ces termes :
26
« Allèdo ne joue pas un autre système, c’est le mien qu’il joue. Dans son système que je lui
connais, on n’y jouait ni du tam-tam, ni de la castagnette, ni la grosse caisse que nous
appelons guidigbo. C’est moi qui ai introduit ces instruments dans l’exécution du rythme »1.
A l’analyse des deux rythmes, on est tenté de faire une petite synthèse
comparative. Le tchingounmè et le toba s’apparentent surtout sur le plan de
l’organologie. Certains instruments tels que la flûte (aérophone) et la
castagnette (membraphone) du tchingounmè se retrouvent dans celui du
toba. L’on peut alors comprendre, sans s’y méprendre, ce pourquoi Gbèzé
n’éprouve aucune difficulté à pratiquer cumulativement les deux rythmes. Il
les fait très bien au point que les anciens pratiquants du tchingounmè et du
toba aient perdu leur brillance.
2. Le critère de la diachronie
1Donatien Gbaguidi, « Entretien exclusif avec une ancienne gloire de la musique traditionnelle ‘’ Toba’’ : Ezin Gangnon
révèle ses combats avec les forces du mal et parle de son intimité », in L’Evénement Précis du 10/10/2012.
27
famille dont les parents sont cultivateurs et pauvres. En effet, ayant participé
activement aux travaux champêtres aux côtés des siens, il a vécu la misère et
toutes les vicissitudes quotidiennes qui vont avec elle. L’artiste réalise alors
que malgré la volonté et les efforts consentis par ses parents pour sortir de
la pauvreté, leur condition de vie ne s’est pour autant améliorée. Il en déduit
que c’est le sort à eux réservé par le destin face auquel nul ne peut
entreprendre avec succès une lutte. Gbèzé développe le destin dans presque
tous ses albums.
Par ailleurs, dans la chanson Gb99DIL5B3 (Avô é gbè do) de l’album 5, Gbèzé
s’identifie au charognard qui ne possède pas, à l’image des autres oiseaux, de
cheveux mais qui se voit contraint de l’admettre car c’est une manifestation
du destin. Il y exhorte tout humain à se conformer au sort que lui réserve son
destin sans se plaindre. Dans la chanson Gb00DIL6B1 (Nou wa min) de
l’album 6, il dit que tout malheur humain sur cette terre est une émanation
du destin. Dans la chanson Gb01DIL7B1 (Do houè wè) de l’album 7, l’artiste
dit que l’homme vient accomplir aveuglément ses actes sur la terre ; il ne les
commet pas. En effet, les actes qu’il pose étant déjà préétablis par son
destin, il les met en application sans y apporter une touche particulière : il est
donc passif de ses actes. Dans la chanson Gb01DIL8B1 (Gni desu) de l’album
8, Gbèzé interdit à ses détracteurs et calomniateurs de penser qu’il est le
responsable des événements qui lui arrivent dans sa vie. Donnant le récit d’un
jeune homme qu’un roi a vainement décidé de condamner à mort par
28
complot, deux fois successivement, il conclut qu’aucun malheur ne lui arrivera
si ce n’est pas le plan de son destin.
Dans la chanson Gb02DIL9A1 (Flé hosa dji zo) de l’album 9, Gbèzé dit que ni
la maladie, ni personne sur cette terre ne peut porter atteinte à son devenir
car c’est seulement son destin qui pourrait en être capable. Dans la chanson
Gb02DIL9A3 (Ma na won) du même album, il se rappelle le décès tragique de
son frère aîné, l’accepte comme émanant du désir de son destin et l’incrimine
d’avoir fait de lui « un sans frère » parmi les hommes. Dans la chanson
Gb02DIL9B2 (Houè miton djo), toujours du même album, Gbèzé s’identifiant
à la jarre trouée qui n’a pu contenir de l’eau, dit qu’il n’en est pour rien et
indexe le potier qui le destine à garder cette forme ; il se confond dans ce cas
au destin. Il donne alors raison à ses médisants qui se moquent de sa
situation de vie précaire et culpabilise le destin. Dans la chanson
Gb03DIL10A2 (Nou ha min) de l’album 10, l’artiste fait savoir que l’honneur
d’un homme est l’expression de son destin. Dans la chanson Gb03DIL10A3
(Atinman kponto) du même album, il substitue le vent au destin qui empêche
le décompte des feuilles d’un arbre malgré l’ambition de celui qui
l’entreprend. Le vent, représente le destin et il s’oppose à tout désir ou action
humaine qui ne fait pas partie de sa prévision. Il conclut que si une injure
n’offusque pas son destin, il n’a donc pas le droit d’en être vexé.
29
choisi de le rendre pauvre que ses ennemis se moquent de lui. Et s’il devrait
incriminer quelqu’un, ce serait son destin. Dans la chanson Gb07GZZ13-8
(Dada tche houe agnon) de l’album 13, Gbèzé s’identifie à la jarre trouée et
notifie qu’elle n’est pas conçue de la même façon qu’une jarre normale.
L’équivalent du potier dans ce cas est «sԑ », l’être suprême qui dispose de
tout. Il s’en suit que les destins ne s’équivalent pas mais sont inaliénables.
C’est pourquoi, dans cette vie, il y a des pauvres et des riches.
30
toucher. Dans la chanson Gb10GZZ19-2 (Gbèmèho) de l’album 19, Gbèzé dit
que la liberté de l’homme n’existe pas ; sa responsabilité non plus : quoiqu’il
fasse, cela lui est dicté par le destin. Dans la chanson Gb12GZZ21-2 (Man ya
man gnon) de l’album 21, la vedette dit qu’il ne faut en aucun cas
responsabiliser nos ennemis des malheurs qui surviennent dans notre
existence. Car leur désir ne se produirait pas s’il ne recevait pas l’adhésion du
destin. Dans la chanson Gb12GZZ22A1 (Zin gbigba tolo) de l’album 22, il dit
que celui qui porte une bassine sur la tête, c’est pour un but déterminé. C’est
donc Dieu qui l’a envoyé sur la terre pour une mission précise qui reste dans
son secret et dont personne ne peut empêcher l’accomplissement. Dans la
chanson Gb13GZZ23-2 (Sègbo do kpèdé) de l’album 23, il fait savoir qu’on se
couvre du pagne de son destin et qu’il serait inutile de vouloir lui imposer
quoique ce soit. Dans la chanson Gb14GZZ25-6 (Oun gbè kandé) de l’album
25, le chansonnier dit qu’il ne fait que subir les peines voulues par son destin
qui s’oppose à la concrétisation de ses rêves. Il s’identifie à la poule à cou nu
qui a éprouvé le vain désir de pousser des plumes à la gorge comme les
poules ordinaires.
En définitive, Gbèzé chante le destin depuis 1998 jusqu’à nos jours. Aussi,
plusieurs des chansons qui développent ce thème intègrent en leur sein des
emprunts à la langue française faisant ainsi d’elles des chansons bilingues,
frappées du sceau de la modernité. Elles sont donc des chansons modernes
ou nouvelles ou hwenuyↄyↄhan.
31
3. Le critère du volume et de la structure profonde des chansons
De toutes les chansons de Gbèzé, les pièces orales exprimant le destin font
sept (07) à dix (10) minutes. Ce sont des chansons longues ou hangaga. En
témoigne la chanson spécimen du corpus de cette recherche qui compte cent
quatre-vingt six(186) versets. Leur structure est variable. En effet, elles ont
une introduction ou hanbibԑ qui ouvre la chanson et renseigne sur la
thématique à développer, un refrain ou hanyiyi qui reprend le plus souvent
l’introduction avec parfois une variante, un développement ou hanko dans
lequel l’artiste affiche son intention d’expliquer ou d’illustrer la thématique de
sa chanson. Le développement ou hanko est introduit par diverses formules.
La formule d’annonce de la chanson Gb02DIL9B2 (Houè miton djo) se
remarque à travers les versets 102 et 103 :
En outre, les chansons longues ont une conclusion ou hanfufo qui est la
dernière partie de la chanson. Chez Gbèzé, elle est variable et se confond
avec une partie à danser appelée Ayahan. Le hanfufo fait le bilan des idées
développées dans la chanson. L’artiste la termine souvent en donnant un
enseignement où, soit il conseille le courage, la persévérance et l’optimisme
32
soit il conclut en incriminant le destin des malheurs qui surviennent dans
l’existence de l’homme.
Il est donc clair que les chansons de Gbèzé qui traitent du destin ont une
structure complexe du hanga. Cette forme de chanson lui permet d’évoquer
beaucoup d’événements qui sont l’œuvre du destin.
1 Ascension, Bogniaho, Chants funèbres, chansons funéraires du sud-Bénin : forme et style, thèse de doctorat d’Etat ès
lettres, Paris IV, Sorbonne, 1995.
33
Gb99DIL5B3(Avo é gbè do nou wé ) 05
Gb00DIL6B1( Nou wa min ) 06
Indirecte Gb01DIL7B1( Do houè wè ) 07
Gb02DIL9A3( Man nan won) 09
Gb02DIL9B2( Houè miton djo ) 09
Gb03DIL10A2( Nouhamè sèyi zo ) 10
Gb04ACM11B1( Avo tché bibli ) 11
Gb04ACM11B2(Mi ho azon kan ) 11
Gb07GZZ13-7(Mahou a blo sogni mon ) 13
Gb07GZZ13-8(Dada tché houé a gnon) 14
Gb07GZZ14A3( Gbè do guissi mi ) 14
Gb07GZZ14B1(MI kou gni lodjou ) 14
Gb07GZZ14B2(Oun hokan do nou nan gnon ) 15
Gb08GZZ15A2( Gnonnou assoudato ) 15
Gb09GZZ17B2( Nou wa min so nan vo dé dan ) 17
Gb10GZZ19-2(Gbèmèho ) 19
Gb11GZZ20-7 (So ayi towé djo nou sè ) 20
Gb12GZZ21-2( Man ya man gnon ) 21
Gb14GZZ25-2( Azon man djè kèdè ) 25
Gb15GZZ27-3(Vi o sè wè non nan ) 27
Gb15GZZ29B2(Ejlo sè o ) 29
Gb16GZZ30-4(Akonkpikpan ) 30
Titre 3: Tableau des entrées
5. Le critère du thème
34
orales l’exprimant, bien qu’elle en soit l’objectif majeur. On peut citer : la
mort, la maladie, la souffrance, la pauvreté, la vie et ses épreuves, la
jalousie, la médisance.
La mort se perçoit dans les chansons suivantes que nous avons appelées
Kuhan: Gb98DIL1A2 : KU, Gb98DIL1A2 Gb98DIL1A2 : Emi sè kpon é,
Gb99DIL5B3 : KU, Gb99DIL5B3 : Avo é gbè do nou wé, Gb00DIL6B1 : KU,
Gb00DIL6B1 : Nou wa min, Gb01DIL7B1 : KU, Gb01DIL7B1 : Do houè wè,
Gb02DIL9A3 : KU, Gb02DIL9A3 : Man nan won, Gb04ACM11B2 : KU,
Gb04ACM11B2 : Mi ho azon kan , Gb07GZZ13-8 : KU, Gb07GZZ13-8 :
Dada tché houé a gnon, Gb07GZZ14B1 : KU, Gb07GZZ14B1 : Mi kou gni
lodjou, Gb09GZZ17B2 : KU, Gb09GZZ17B2 : Nou wa min so nan vo dé
dan, Gb11GZZ20-7 : KU, Gb11GZZ20-7 : So ayi towé djo nou sè.
La souffrance se remarque dans les chansons suivantes nommées
nuwamԑhan: Gb03DIL10A2 : NUWA, Gb03DIL10A2 : Nouhamè sèyi zo,
Gb16GZZ30-4 : NUWA, Gb16GZZ30-4 : Akonkpikpan.
La pauvreté se perçoit dans les chansons suivantes désignées sous le nom
de wamamↄnↄhan: Gb04ACM11B1 :WAMA, Gb04ACM11B1 : Avo tché bibli,
Gb05ACM12B2 :WAMA, Gb05ACM12B2 : Nounkounnon kpo towé dié,
Gb05ACM12B2 : WAMA, Gb05ACM12B2 : Oun hokan do nou nan gnon,
Gb10GZZ19-2 : WAMA, Gb10GZZ19-2 : Gbèmèho, Gb12GZZ21-2 :
WAMA, Gb12GZZ21-2 : Man ya man gnon, Gb12GZZ22A1 : WAMA,
Gb12GZZ22A1 : Zin gbigba tolo, Gb13GZZ23-2 : WAMA, Gb13GZZ23-2 :
Sègbo do kpèdé man do, Gb15GZZ29B2 : WAMA, Gb15GZZ29B2 : Edjlo sè
o.
La vie et ses épreuves se remarque dans les chansons suivantes appelées
gbԑhan: Gb99DIL4A2 : GBE, Gb99DIL4A2 : Sè dé do logozo,
Gb01DIL8B1 : GBE, Gb01DIL8B1 : Gni déssou, Gb02DIL9B2 : GBE,
Gb02DIL9B2 : Houè miton djo, Gb03DIL10A3 : GBE, Gb03DIL10A3 :
Atinman kponto, Gb07GZZ13-2 : GBE, Gb07GZZ13-2 : Gbè wè non sun
gni nin bo é non yolo, Gb07GZZ13-6 : GBE, Gb07GZZ13-6 : Sègbo didè
wè do mi, Gb07GZZ13-7: GBE, Gb07GZZ13-7 : Mahou a blo sogni mon,
Gb07GZZ14A2 : GBE, Gb07GZZ14A2 : Kpé kolo gba sè do,
Gb08GZZ15A2 : GBE, Gb08GZZ15A2 : Agban é alo do o, Gb08GZZ15B2 :
GBE, Gb08GZZ15B2 : Gnonnou assoudato, Gb09GZZ16A3 : GBE,
Gb09GZZ16A3 : Noumon da komin, Gb14GZZ25-2 : GBE, Gb14GZZ25-2 :
35
Azon man djè kèdè , Gb14GZZ25-6 : GBE, Gb14GZZ25-6 : Oun gbè kandé
, Gb15GZZ27-3 : GBE, Gb15GZZ27-3 : Vi o sè wè non nan.
La maladie se remarque dans la chanson suivante identifiée sous le nom
azↄnhan: Gb05ACM12A4 : AZON, Gb05ACM12A4 : Sè wa tcho man dou lé.
La calomnie se perçoit dans les chansons suivantes marquées
wangbԑnumԑhan: Gb09GZZ17A2 : WANG, Gb09GZZ17A2 : Noudo do
minhou, Gb15GZZ26-1 : WANG, Gb15GZZ26-1 : Sè é do adakpo,
Gb10GZZ18A2 : WANG, Gb10GZZ18A2 : Sinwilin.
La jalousie se remarque dans les chansons suivantes appelées
mԑnusumԑnukumԑhan: Gb15GZZ29B2 : MENU, Gb15GZZ29B2 : Flé hossa
djizo, Gb07GZZ14A3 : MENU, Gb07GZZ14A3 : Gbè do guissi mi.
Tout bien considéré, le nombre de chansons s’élève à quarante (40), soit cent
pour cent (100%) de la production sur le destin. Parmi ces quarante (40)
chansons, on dénombre dix(10) chansons mortuaires ou kuhan, soit vingt
cinq pour cent (25%) du corpus de destin, deux(02) chansons de souffrance
ou nuwamԑhan, soit cinq pourcent (5%), sept(08) chansons de pauvreté ou
wamamↄnↄhan, soit vingt pour cent (20%), quatorze (14) chansons de la vie
et ses épreuves ou gbԑhan, soit trente sept (35%), une chanson (01) de
maladie ou azↄnhan, soit deux virgule cinq pour cent (2.5%), trois (03)
chansons de médisance ou wangbԑnumԑhan, soit sept virgule cinq pour
cent(7.5%) et deux chansons (02) de jalousie ou mԑnusumԑnukumԑhan. La
chanson de vie et de ses épreuves l’emporte donc sur les autres types de
chanson développant le destin. On retient que, lorsque Gbèzé chante le
destin, il raconte les tourments et les multiples problèmes auxquels le destin
soumet l’homme.
6. Le critère de l’énonciation
36
que les chansons de Gbèzé traitant le destin obéissent à une énonciation
responsorielle et ont une fonction mnémotechnique.
37
Chapitre 4
1. Les thèmes
1.1. La mort
38
- Bↄ ku wa hui - Et la morte est venue le faucher
1.2. La maladie
collectivité
- Gbԑze ɖↄ azↄn e - Gbèzé, j’interpelle la maladie
la collectivité
39
- Bↄ mi ma sↄ nyi gandotↄ ɖe - Et vous n’êtes plus des valeureux
Et Gbèzé conclut :
3.2. La pauvreté
La pauvreté dénote l’idée d’un manque permanent ; la victime se doit par son
travail de le combler pour mieux vivre. Elle avilit l’homme et en fait un être
méprisé. C’est également une volonté du destin, celle-là, opiniâtre qui veut
maintenir son client dans un état de dénuement et de précarité en dépit de
ses efforts. Gbèzé exprime éloquemment ces idées dans les chansons
Gb07GZZ14B2 (Oun hokan do nou nan gnon), Gb10GZZ19-2 (Gbèmèho),
Gb12GZZ21-2 ( Man ya man gnon ), Gb12GZZ22A1 (Zin gbigba tolo),
Gb07GZZ13-6 (Sègbo do kpèdé man do ), Gb15GZZ29B2 (Edjlo sè o).Par
exemple, dans la chanson Gb12GZZ21-2 (Man ya man gnon), il affirme :
« A ma naissance, j’ai tous les jours vu mon père au champ, en train de travailler. Lorsque l’homme
travaille, il est normal qu’il se repose à l’ombre pour manger. Mais il arrive très souvent que mon père ne
s’offre point ce plaisir quand il travaille. Quand l’heure de manger arrive, il se sert de l’igname cuit dans sa
main gauche, la houe dans la seconde main et travaille simultanément qu’il mange, sans boire de l’eau.
Sans répit, infatigablement. Mais il n’a réalisé que ce que le destin lui a réservé. Sa condition n’a pas
changé malgré les peines qu’il se donne et son acharnement au travail : il est resté pauvre ».
La pauvreté est alors liée au sort. Elle ne peut être combattue par les efforts
de l’homme.
40
3.3. La jalousie
41
La deuxième catégorie est faite de personnes qui, dans les chansons
phobiques prophétisent la déchéance précoce du génie créateur de Gbèzé.
C’est en réponse à cette catégorie qu’il affirme dans la chanson de l’album
10 :
Il insinue par là que l’inspiration, c’est Dieu qui la donne. Alors, aucun être
humain n’a le pouvoir de détruire ce qu’Il a créé, d’arracher un don qu’Il a
fait à quelqu’un. Ses adversaires ne peuvent donc mettre fin à son inspiration
car il la détient de Dieu : c’est son destin.
3.5. L’amour
42
- Co bo wa ku - Avant de mourir
- Enyi ku hu Gbԑze - Si la mort venait prendre Gbèzé
- Ni e ja yↄdo ce kun gbe ↄ - Voici comment construire ma
tombe
43
3.6. La femme
La conclusion à laquelle est parvenue Gbèzé est donc claire. L’homme qui
parvient à garder une femme sous son toit jusqu’à la vieillesse est un
endurant. Car, elle est capricieuse.
Par ailleurs, l’artiste montre que ces vices sont soit liés à l’éducation reçue par
la femme auprès de ses parents, soit hérités de sa mère. Cette conception se
retrouve dans la chanson Gnonou asu dato de l’album 15 :
L’on peut donc se permettre d’affirmer que cette conception de l’artiste rejoint
le proverbe « Telle mère telle fille ». A ce niveau, la femme qui est le reflet de
sa mère en matière de morale, hérite, par ricochet, le destin de cette dernière.
En effet, du moment où chaque acte posé par la femme rappelle la mère, l’on
peut parler de destin inné ou hérité : le destin de la mère a conditionné celui
de la fille ; elle a le destin de sa mère. Il devient une question héréditaire en
transitant du mental de la génitrice à celui de la progéniture. C’est de la
prédestination. Gbèzé fait ainsi une analogie et allie imaginaire et génétique.
44
3.7. Le mariage
1.9. L’enfant
L’enfant est un terme très général qui désigne tout garçon ou toute fille, depuis
la naissance jusqu’à l’adolescence. La conception que l’on fait de l’enfant en
général est universelle. Il est le fruit de l’amour, celui qui se chargera de la
pérégrination des œuvres de ses géniteurs. L’enfant représente pour ses
parents et la société, une richesse. C’est l’une des raisons fondamentales pour
lesquelles l’on se marie. Selon Gbèzé, c’est Dieu qui donne l’enfant. Pour
preuves, nous avons les versets 166 à 172 de la chanson Gb02DIL9B2:
45
- Esɛgbo ce nɛ ma ji vi nɛ - Voilà que mon Dieu n’a pas voulu
que l’accepter
46
- Vijiji glo wɛnsinɔ - Elle est incapable d’avoir un enfant
- Sɛ tɔn mɔ ɖɔ aɖivi jlo e - Son Dieu sait qu’elle désire
avoir un enfant
- Co hwan ma mɔ din - Pourtant, la femme n’a pas pu
l’avoir
- Sɛgbo gbɛ ɖa elo -Dieu, le destin est méchant
Dieu est à l’origine de la procréation chez une femme. Il reste indifférent au désir
de l’homme et applique sa volonté. Il est donc injuste, méchant.
1.10. Le bonheur
- Gosin Aja bo yi kpɔn Ayɔ - Partant du pays Adja pour celui d’Ayo
47
Il est clair que la richesse ou le mieux-être caractérise aussi le bonheur. Alors,
le bonheur se résume à une vie heureuse, une vie paisible, une vie sans
problème. A l’instar du commun des mortels, l’artiste pense que le bonheur est
un don de Dieu et émane du destin. On ne peut l’avoir par ses propres efforts.
Se tracasser, se peiner, travailler ardemment seraient des tâches lâches si l’on
n’est pas prédestiné à jouir de ses fruits.
48
plusieurs raisons qu’il livre clairement à son auditoire à travers les versets
suivants de la chanson Gb02DIL9B2 (102 à 136):
D’abord, il accuse Dieu des malheurs qui surviennent dans l’existence humaine ;
malheurs face auxquels il demeure totalement indifférent. Gbèzé culpabilise et
décrie Dieu d’être à l’origine des malheurs qui accablent l’humanité et de prendre
partie dans la distribution des biens aux hommes. Il Le traite de cruel, de
sadique ou de pervers, parce qu’Il est, de son entendement, sourd aux multiples
jérémiades des humains. Les difficultés, les peines et même les prières des
hommes, tout est inefficace pour que l’homme connaisse la prospérité, le
bonheur, si cela n’est pas inscrit sur son destin.
49
- Même si tu travailles ardemment
- Partant du pays Adja pour celui d’Ayo
- Cela ne règle pas la situation
- Travailler sans répit !
- Du pays Adja au pays Ayo !
On note également que Gbèzé se plaint du sort à lui réservé par le destin. Pour
lui, il devrait connaître le bonheur, la prospérité comme les autres. Cette idée se
trouve dans la chanson Gb03DIL10A3 à travers ses versets 140, 141, 142 et
143 :
- Et vais-je refuser?
- Je ne vais pas pour autant me pendre et mourir
- Je resterai vivant
- Pour voir les œuvres de Dieu
- Jusqu’au jour de ma mort
- Je ne vais pas pour autant me jeter à l’eau
- Je demeurerai vivant
50
- Pour voir les œuvres de Dieu
Dans la culture mahi comme fon, Mahu est le nom couramment attribué à
Dieu. Il est conçu comme le Dieu suprême et unique, créateur de tout. C’est
donc Mahu qui a le pouvoir de créer et de donner vie. Il faut souligner que
dans la culture mahi, on désigne aussi Mahu par Gbԑɖotↄ (celui à qui
appartiennent la vie, le monde). Quant au Sԑ, il est considéré comme l’âme
invisible de l’homme, immuable et personnel : c’est le destin. Pour les
maxinus, Sԑgbo (le Grand Sԑ, utilisé pour désigner également Mahu) a pour
rôle de donner la vie à tout homme et à tout vivant, et d’assigner à chacun la
manière personnelle de réaliser son Sԑ (son destin). Il en ressort donc que le
Sԑ est une émanation de Mahu qui est au dessus de tout.
1
Le hantan est la mise en chanson des récits événementiels et fictionnels.
51
2.2. Le lexique du destin : pour une étude sémantique
En effet, comme nous l’avons déjà dit, Sԑ signifie destin et Mahu, le Dieu
suprême. Gbԑ signifie la vie, dans un sens très large qui n’est pas seulement la
vie matérielle, mais la force reçue de Dieu. Gbԑɖotↄ est donc le créateur assimilé
à Dieu. Sԑgbo est le Grand Sԑ, c’est-à-dire le créateur qui a une force de vie qui
se réalise pour chaque personne dans une direction bien particulière. Alↄnusԑ et
Aklunↄn sont aussi des vocables utilisés pour désigner simplement Dieu.
A l’intérieur de tout cet ensemble utilisé par Gbèzé pour désigner le destin, ce
sont les appellations Sԑ, Gbԑɖotↄ et Gbԑ qui prédominent. Il se dégage clairement
que l’artiste se confond dans l’appellation du destin dans l’utilisation des
terminologies. Cette confusion est liée à un fait culturel. Car dans la culture
maxi dont il est originaire, l’on se sert souvent de n’importe quel des termes
précités pour désigner le destin sans faire attention ou considérer les
différences. Et cela se justifie. Si le Sԑpermet la réussite ou l’échec de l’homme,
si l’on ne peut détruire ou endommager ce qu’il a créé, la raison est qu’il est
fort et plus fort que tout : il est donc la force suprême qu’on peut confondre à
Mahu ou Dieu. De même, devant les événements fortuits, devant les situations
sur lesquelles l’homme n’a aucune prise et qu’il ne peut donc diriger, l’homme
s’en remet au Sԑ, conçu comme l’autorité suprême qui ne dépend de personne
et à qui on ne peut demander de compte , et en même temps comme le
destin ; ce qui explique aussi la confusion. L’on peut donc se permettre de dire
que l’ensemble des termes utilisés par l’artiste Gbèzé pour nommer le destin
sont hérités de son patrimoine culturel. C’est également de sa culture qu’il
tient l’amalgame des mots pour appeler le destin. De ce fait, il donne
l’impression qu’il confond Dieu et le destin. Or Dieu, c’est l’Etre-suprême et le
destin, son suppôt, son assistant.
Toutefois, on peut noter chez Gbèzé une évolution dans l’appellation du destin.
Il fait souvent une fusion des termes qui, dans sa culture, servent chacun à
désigner le destin. Par exemple, dans les versets 70 et 114 de la chanson
Gb02DIL9B2, l’artiste dit respectivement:
52
- Aklunↄn-gbԑ
- Sԑgbo-gbԑ
« Dieu a ses mystères que personne ne peut percer. Tu seras roi, tu n’y
peux rien, tu seras malheureux, tu n’y peux rien. Chaque homme trouve
sa voie déjà tracée, il ne peut rien y changer.»1
« Chaque homme a sa terre : s’il est dit que ton destin doit s’accomplir en
tel pays, les hommes n’y peuvent rien ; Mansa Tounkara ne pouvait pas
retenir Soundjata car le destin du fils de Sogolon était lié à celui du
Manding. Ni la jalousie d’une marâtre, ni sa méchanceté, n’ont pu modifier
un instant le cours du grand destin.»2
sans parler.»3
1 Djibril Tamsir Niane, Soundjata ou l’épopée mandingue, Présence Africaine, Paris, 1960, p.36.
2Djibril Tamsir Niane, op.cit., p.90.
3 Alfred de Vigny, Lesdestinées, Michel Lévy frères, Paris, 1864.
53
devenir et en responsabilisent la divinité suprême. L’homme suit, dès sa
naissance, une vie toute tracée qui le conduit sans qu’il n’ait le pouvoir de la
modifier que ce soit par la prière, les efforts personnels ou même les
jérémiades. Et ceci, jusqu’à la destinée commune : la mort. Ce faisant, Gbèzé
se démarque de certains écrivains et artistes qui qualifient d’inféconde l’idée
selon laquelle le destin est imprévisible, inévitable et que l’on doit s’y
conformer. Sa conception s’inscrit alors dans la droite ligne de la conception
originelle; celle des fatalistes.
54
Chapitre 5
1. La grammaire de Gbèzé
1.1. La rime
La rime initiale est la répétition d’un même son, ou d’un même mot, ou d’une
même syllabe au début de deux ou plusieurs versets rapprochés ou intercalés
par un verset de type différent. Nous la remarquons dans la chanson
Gb02DIL9B2à travers les versets 52 et 53 :
- Hwԑ mitↄn jↄ
- Hwԑ mitↄn nyↄ din
Elle est également présente aux débuts des versets suivants de la chanson
Gb03DIL10A3 :
- Esɛ jɛ nyi
- Egbɛ sun nyi ɖe we
C’est la répétition d’un même son à l’intérieur d’un même verset. Des exemples
nous sont donnés dans les versets 88, 103 et 189 de la chanson Gb02DIL9B2:
55
Dans le premier cas, il porte sur la syllabe ‘’wԑ’’et dans le deuxième, la
syllabe‘’nԑ’’. Dans le troisième cas, les syllabes ‘’ma’’ et ‘’tↄn’’.
Une autre illustration nous est également donnée dans ce verset de la chanson
Gb03DIL10A3:
1.1.2.1. L’assonance
1.1.2.2. L’allitération
- Nu mԑcelԑmi e ma kpↄn
Dans le verset suivant de la chanson Gb03DIL10A3, l’on a une autre illustration.
Elle porte sur la lettre ‘’n’’.
-Ni nukun vɔ
56
1.1.3. La rime finale
Elle est définie comme la répétition d’un même son, d’une même syllabe d’un
même mot à la fin de deux ou plusieurs versets. Il y a un exemple de rime finale
à travers les versets 16, 17 et 18 de la chanson Gb02DIL9B2:
- Hwԑ mitↄn jↄ
- Ayinↄvi hwԑ towe jↄ
- Saɖonuvi hwԑ towe jↄ
Nous relevons une autre illustration à travers les versets 89 et 90 de la chanson
Gb03DIL10A3:
- E ɖɔ to tɛ mɛ o na yi kaka
- Hɛn tɛ nu wɛ o na yi kaka
Tout comme la rime initiale et la rime interne, la rime finale entraîne une autre
figure d’expression appelée épiphore.
1.1.3.1. L’épiphore
L’épiphore est une répétition par laquelle un ou plusieurs mots reviennent à la fin
de chacun des membres de chaque phrase ou de plusieurs versets successifs.
Une illustration est donnée à travers les versets 13 et 14 de la chanson
Gb02DIL9B2:
- Bo ɖↄ mi zun mi ɖ’ esa e
- Ohwԑ mi tↄn ɖe wԑ a e
Les rimes sont plates lorsqu’elles se présentent sous la forme aabb. Une
illustration est fournie à travers les versets 26, 27, 28 et 29 de la chanson
Gb02DIL9B2:
57
- Ɖe ma d’ asi we (a)
- Nԑ o ka na gbԑ zungbe gbↄn e (a)
- Kpԑ towe kpe asi wu bo da (b)
- Nu o ma ko da a (b)
Les rimes croisées se présentent sous la forme ab ab. Nous en voulons pour
preuves les versets 164, 165, 166 et 167 de la chanson Gb02DIL9B2:
1.2. Le rythme
58
1.2.1. Le rythme binaire
Il est binaire lorsque l’appui divise le verset en deux segments. Il est binaire
croissant lorsque le premier segment est moins rempli de syllabes que le second.
Voici une illustration au verset 142 de la chanson Gb03DIL10A3:
- Bɔ agbɔ e ɖo akyamɛ ɔ
Dans ce verset, la parole prend appui sur ‘’e’’ pour rebondir après ; ‘’e’’ est donc
l’appui rythmique. Il divise le verset en deux membres. Le premier compte trois
syllabes (Bɔ / a/gbɔ ) alors que le second en compte cinq (ɖo/ a/kya/mɛ/ɔ). Ce verset
est donc binaire croissant. D’autres illustrations s’observent dans les versets
suivants :
Les mots soulignés dans ces versets sont des appuis rythmiques. Les coupes ont
servi à compter le nombre de syllabe qui se trouve de part et d’autre des appuis
rythmiques.
59
Le rythme est binaire régulier lorsque le premier membre du verset compte
exactement le même nombre de syllabe que le second. Il se remarque dans le
verset 140 de la chanson Gb02DIL9B2:
- Kpɔ/vɛ/vi / ɔ /gbo / hwɛ/kan
Dans ce verset, l’appui rythmique est ‘’ↄ’’, il divise le verset en deux membres Le
premier compte trois syllabes de même que le second, trois. D’autres
illustrations nous sont fournies dans les versets suivants : 107 et 144 de la
chanson Gb02DIL9B2:
-Vo/si/sa / wԑ / sԑ / zↄn / mi
- Gbɛ/ze / un / ko / yi/gbe/na
60
Les mots soulignés dans ces versets sont des appuis rythmiques. Les coupes ont
servi au décompte des syllabes. Il faut préciser que le rythme qui prédomine
dans les textes est le rythme binaire. Il évoque la dualité. Le rythme tertiaire
n’est pas aussi moins important. La présence ou l’utilisation fréquente des deux
types de rythmes s’accorde harmonieusement avec le destin qu’on ne peut
maîtriser ou saisir. C’est donc l’expression de la dimension plurielle du destin.
Pour imprimer aux textes le rythme adéquat, Gbèzé fait recours à un certain
nombre de figures de style telles que : la syncope, l’aphérèse et l’apocope.
2. La syncope
Elle est la chute d’un son ou d’une syllabe à l’intérieur d’un mot. C’est aussi un
métaplasme consistant en la disparition d’un ou plusieurs phonèmes au sein
d’un même mot.
3. L’aphérèse
C’est la chute d’un son ou d’une syllabe au début d’un mot. Voici quelques
exemples d’aphérèse dans le tableau ci-après.
61
4. L’apocope
C’est la chute d’une ou de plusieurs syllabes à la fin d’un mot.
5. La logique
On désigne par logique, les mots de liaison et signes de ponctuation qui assurent
la cohérence d’un texte. On en trouve dans les textes chantés de Gbèzé qui
développent le destin. Il y en a qui expriment soit l’addition soit l’opposition.
D’autres, soit la cause ou la conséquence.
L’addition est marquée aux moyens des connecteurs logiques tels que’’ kpo
do…kpo’’, ‘’bo ou lobo’’, ‘’bↄ’’, ‘’nu’’.
‘’kpodo… kpo’’ signifie ‘’et’’. Il relie deux noms. Un exemple nous est donné dans
ce verset de la chanson Gb03DIL10A3:
- Co /abadaxwe/ ku / kpod’/azon / kpo
‘’Bo’’ ou ‘’lobo’’ ou ‘’bↄ’’ traduisent également ‘’et’’. Ils sont utilisés pour
coordonner des propositions indépendantes. Nous en avons constaté dans les
versets suivants :
- Bɔ sɛnwlɛagbanli towe gbo hwɛkan (verset 141 de la chanson Gb02DIL9B2)
- Un bota xo am/ bo yi xɔ vi /bo nɔ wa ɖo a( verset 167 de la chanson
Gb02DIL9B2)
- Lobo jɛkɔn sɛ mɛvo ɔ(Gb03DIL10A3).
Le premier verset contient une seule proposition indépendante. Le deuxième
verset en compte trois. Le dernier verset quant à lui contient une seule
proposition indépendante.
De même, la conjonction de coordination ‘’et’’ est parfois traduite par ‘’nu’’.
Voici un exemple aux versets 130 et 131 de la chanson Gb02DIL9B2:
- Ma jlԑ ɖo nu yԑ go -Je vais vous en donner la preuve
62
- Nu mԑcelԑmi e ma kpↄn - Et mes auditeurs, vous verrez
Pour ce qui est de l’opposition, elle est marquée à l’aide des connecteurs logiques
‘’co’’ ou ‘’cobↄ’’ qui signifient ‘’pourtant’’. Par illustration, considérons les versets
54 et 55 de la chanson Gb03DIL10A3 qui entretiennent un rapport d’opposition :
- Aman nɔ o xliso - Une feuille vieillit
La cause est marquée par le connecteur logique ‘’ɖo’’. Il signifie ‘’car’’ ou ‘’parce
que’’ ou même ‘’puis que’’.
Les versets 125, 126, 127,128 et 129 de la chanson Gb02DIL9B2sont en relation
de cause.
- Avↄ e nyↄ nu mԑsԑ - C’est le pagne dont son Dieu a voulu
On lit également cette relation de cause à effet à travers les versets 152,
153,154, 155 et 156 de la même chanson.
- Tɔ jɛn un ma na yijɛ nɛ -Je ne vais pas pour autant me jeter à l’eau
-Bo na kpɔn gbɛnuwa yijɛ gbe e gbe - Pour voir les œuvres de Dieu
63
- Ku na hu mi do ɔ - Jusqu’au jour de ma mort
Quant à la conséquence, elle est traduite par le connecteur logique ‘’hun’’. Il est
l’équivalent de ‘’par conséquent’’ ou ‘’donc’’.
Les versets 157,158, 159 et 160 de la chanson Gb02DIL9B2 entretiennent une
relation de conséquence.
- Enyi nuxamɛtɔ e nɔdo avɔtɔn - Si les malheureux doivent sortir en se
vêtant de leur parure de misère
- Boni e nɔ to ɖo aligbodji enyi ɔ -Et s’aligner pour leur exhibition
de la voie au bord
- Ma mɛco tɔn ma na nyɔn hun Gbɛze tɔn gbeɖe -Je parie que, moi Gbèzé, ma parure
serait meilleure à celle de certains
- Hun unte esɛ ɖo mɛ e wɛ e nɔ nɔ - Par conséquent, l’on vit aux
dépens de Dieu.
Dans ces versets, ‘’hun’’ a le sens de ‘’par conséquent’’. Une autre relation de
conséquence est fournie dans les versets 70, 71,72, 73 et 74 :
sommes venus
Dans ces versets, la conséquence est doublement exprimée par ‘’hun’’. Dans le
premier cas, il traduit ‘’donc’’ ou ‘’alors’’. Dans le deuxième cas, il a le sens de
‘’par conséquent’’.
64
même les suspensions, tous ces signes de ponctuation contribuent
intrinsèquement à la poésie de l’artiste. Ainsi, le point correspond à la chute de
voix ; il marque un arrêt assez important. Ce qui permet à l’artiste soit de
reprendre de souffle soit de changer de gamme, d’intonation dans la chanson.
Outre la virgule qui marque un arrêt assez court, le point-virgule est marqué par
un arrêt moins important que le point et un arrêt plus important que la virgule.
Le point-virgule, comme l’indique son nom, recherche le juste milieu entre long
arrêt et courte pause. Les points d’interrogation et d’exclamation quant à eux, se
remarquent très vite à l’intonation. L’un est la manifestation de l’étonnement, de
l’indignation; et l’autre, celle de questionnement direct qui réveille le public et
l’associe à la cause du chanteur. L’emploi des suspensions se révèle à travers les
silences, les arrêts prépondérants exprimant les non-dits de l’artiste.
65
humains portent de fruits. Dans la chanson Gb14GZZ25-6, Gbèzé s’identifie à la
poule à cou nu qui a éprouvé le vain désir de pousser des plumes à la gorge
comme les poules ordinaires.
Au demeurant, Gbèzé utilise les images pour exprimer le destin, pour faire
ressortir son autocratie sur l’homme, son caractère irrévocable et inébranlable. Il
le fait par un symbolisme variant : il est tantôt dans le concrétisme, tantôt dans
l’abstrait.
7.1.1- Idasha
66
7.1.2. Le français
Voilà autant d’éléments qui montrent que les chansons de Gbèzé empreintes de
destin reposent sur un complexe linguistique qui leur donne assez d’originalité.
Gbèzé met du soin dans son langage pour se départir un peu du langage
commun. Il le fait en utilisant les termes d’un lexique spécialisé qu’il alterne
parfois avec leurs équivalents du lexique courant. Ce travail qu’il fait relève de
l’art et rend la langue sublime, suave et permet en même temps de savoir qu’il
maîtrise parfaitement sa langue. Dans le tableau ci-dessous, nous avons donné
un échantillon des mots du lexique spécialisé et ceux du lexique courant.
1
Maurice Delafosse, Op.cit.
67
Vélo Kԑkԑ afↄsↄkwin, kԑkԑ afoɖokpo Kԑkԑ
Lamentation Avi han, gbԑvi han Avi
Feu Minyↄn Zo
Penser Lԑn, lo Lin
Faire Wa Bolo
Les mots du lexique spécialisé et ceux du lexique courant sont des synonymes
certes, mais ils ne disent pas toujours la même chose. Pour preuve, lorsque
l’artiste utilise le terme ‘’ Asi’’, c’est pour faire allusion à la femme mariée en
général. Mais lorsqu’il utilise ‘’Asifԑ’’, c’est pour parler spécifiquement de la femme
qui s’est nouvellement mariée. De même, lorsque l’artiste emploie le terme
‘’akwԑnↄn’’, c’est pour désigner le richard par rapport au côté financier. Mais
lorsqu’il utilise ‘’agbangbonↄn’’ ou ‘’dↄkunnↄn’’, il fait allusion à tous ses biens.
Substantif Décomposition
Nom Verbe Nom
Mↄnɖↄtↄ Mↄn ɖↄ tↄ
(chose) (dire) (père)
Ajaxotↄ Aja Xo tↄ
(musique) ( taper) (père)
Substantif Décomposition
Nom Verbe verbe
Afↄsↄkwin Afↄ sↄ kwin
(pied) (prendre) (conduire)
Substantif Décomposition
Nom Nom Verbe Nom
Atinmankpↄntↄ Atin man kpↄn tↄ
1
AscensionBogniaho, « Essai pour une poétique de la chanson traditionnelle béninoise», Revue du CAMES,
Série B, Vol 004, 2002.
68
(arbre) (feuille) (regarder) (père)
Substantif Décomposition
Nom Verbe Pronom Nom
Kԑndomitↄ Kԑn do mi tↄ
(Rancune) (semer) (moi) (père)
Substantif Décomposition
Verbe Morp.nég Verbe Nom
Wamamↄnↄn Wa ma mↄ nↄn
(faire) (ne pas) (avoir) (mère)
Substantif Décomposition
Nom Verbe Nom Nom
Nuxamԑntↄ Nu xa mԑn tↄ
(chose) (arriver) (quelqu’un) (père)
Substantif Décomposition
Verbe Nom
Mimԑntↄ Mimԑn tↄ
(construire) (père)
8. Les inspirations
Elle est une création, une invention de toute pièce à partir des matériaux
langagiers dont la finalité est l’émulation de l’auditeur. Ce type d’inspiration est
donc la résultante d’un travail appliqué. L’inspiration poétique s’observe chez
Gbèzé dans les chansons de mort. Par exemple, on la retrouve dans les chansons
Gb98DIL1A2 (Emi sè kpon é), Gb01DIL7B1(Do houè wè). On la retrouve
également dans la critique de certains faits sociaux, dans l’accusation du destin :
c’est l’intention poétique phobique. En témoignent les versets 11, 12 et 13 de la
chanson Gb02DIL9B2.
- Gbԑzeɖↄ hwԑmitↄn nyↄ dinn -Gbèzé dit que la faute n’émane pas de vous
- Gbԑ ce wԑ tu zun tin - C’est mon destin qui a planté l’arbre d’injures
- Bo ɖↄ mi zun mi ɖ’ esae - Pour que vous m’injuriez à son ombre
69
Dans ces versets, Gbèzé accuse le destin d’avoir été le véritable auteur des
calomnies dont il est victime.
Nous avons un autre exemple dans la chanson Gb02DIL9B2à travers ses versets
92, 93, 94 et 95.
Dans ces versets, Gbèzé récrimine ou culpabilise son destin qui le contraint à la
résignation.
Gbèzé, dans ces versets, enseigne qu’on doit se fier totalement à son destin afin
de vivre sans embarras. Il serait inutile de chercher à y apporter de touche
personnelle. L’homme serait, dans ce cas, comme un aveugle conduit par le
destin.
70
Au bout du compte, Gbèzé utilise un lexique spécialisé et un lexique courant pour
montrer son professionnalisme dans l’art musical et sa maîtrise de la langue dans
le traitement du destin. Car, comme le pense Boileau, tout ce que l’on conçoit
bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. Son talent
d’artiste créateur, son ingéniosité dans le traitement de ce thème se confirment
avec l’utilisation des déverbatifs propres à lui. Car, en matière d’art, il y a la
création.
71
Conclusion
Parmi ces productions orales musiquées, quarante (40) ont subi un traitement de
codification. Ces dernières traitent du destin. Une (01) seule est traduite et
transcrite pour servir de spécimen-témoin. Il s’agit de Houè miton djo. Les trente
et neuf autres chansons sont résumées. Il convient de noter que la recherche a
pris en compte toutes les quarante (40) chansons du corpus.
L’étude de celles-ci révèle que Gbèzé fait du tchingounmè et du toba avec une
prédilection particulière pour le thème du destin. Ces chansons sont longues avec
des formules d’entrées variables. Celles indirectes dominent sa production
chantée. Elles obéissent à une énonciation responsorielle et ont une fonction
mnémotechnique. Elles sont gouvernées par les intentions poétique et
didactique.
La conception que Gbèzé fait du destin est celle des fatalistes : l’homme
n’accomplit pas ses actes, il les subit. Plusieurs sous-thèmes lui ont permis
d’exprimer sa vision. Il s’agit de la mort, la jalousie, la pauvreté, la méchanceté
humaine, la maladie, la femme, l’amour, l’enfant, le bonheur, etc. C’est ce qui
confirme que Gbèzé chante la vie, qu’il développe le destin au sein d’une
thématique plurielle. Un vocabulaire spécifique à la langue permet à l’artiste
d’exprimer sa vision. Elle provient tout à la fois de son vécu personnel et de
l’imagination collective de son peuple. Marquées par un réalisme surprenant, les
pièces orales musiquées de Gbèzé sont exprimées par des mots qui, malgré la
cruauté du destin qu’ils dénoncent, sont porteurs de charme et de poésie. Le
72
style de Gbèzé est innovant, épatant et montre qu’il a une parfaite maîtrise de sa
langue et de sa culture.
On peut en déduire que Gbèzé est une icône des la musique traditionnelle
béninoise, spécifiquement des rythmes tchingounmè et toba. Il a apporté ses
marques à ces deux rythmes : ces dernières lui doivent des innovations
incontournables. Cependant, nous lui reprochons d’être très réservé car il nous a
été difficile de le rencontrer une fois au cours de notre recherche. Mais nous
avons rencontré un jeune homme très proche de lui qui nous a fourni assez
d’informations sur lui et sa production. La richesse et l’étendue de sa production,
son style édulcoré stimulent une autre étude plus élargie, si on nous l’autorisait.
73
BIBLIOGRAPHIE
Elles sont constituées des informateurs qui nous ont donné des explications
ou tous autres renseignements sur l’artiste et ses textes. Ils sont très
nombreux. Nous leur rendons un grand hommage. De peur de produire une
liste de reconnaissance non exhaustive, nous avons choisi de ne pas nommer.
Cependant, certains parmi eux méritent d’être spécialement cités pour avoir
été tout le temps à nos côtés pour nous servir. Ne pas les citer relèverait, à
notre avis, d’un signe d’ingratitude sauvage. Il s’agit notamment de :
BOGNIAHO (Ascension)
Histoire du ‘’han’’ ou la chanson populaire dans ‘’ Wémè’’,
Thèse de Doctorat de 3e cycle, Université de Paris XII, Université de
Créteil, Sorbonne, 1980. 308 pages.
Chants funèbres, chansons funéraires du sud-Bénin : forme et
style, Thèse de Doctorat d’Etat ès lettres, Paris IV, Sorbonne, 1995,
374 pages,
« Littérature orale au Bénin : Essai de classification endogène des
types de parole littéraire », in Ethiopiques, nouvelle, série, Vol 4,
Dakar, n°3-4, des 3° et 4° trimestres, 1987.
« A la découverte de la chanson populaire au Bénin », in Itinéraires
et contacts de cultures, Paris, L’harmattan, vol.8, 1988.
74
« Conte écrit, conte oral : Dilemme ou jeu d’un écrivain », in
Mélanges Jean PLIYA, Cotonou, Les éditions du Flamboyant, 1994.
« Littérature orale et développement » in Littératures, art et
société (actes des journées d’études du Grelef des 18-20 mars 1999
à Cotonou), Cotonou, Editions du Flamboyant, 1999.
« Oralité et écriture chez Olympe Bhêly-Quenum », in Mélanges
Olympe Bhêly-Quenum, Cotonou, 2001.
« Essai pour une poétique de la chanson traditionnelle béninoise»,
Revue du CAMES, Série B, Vol 004, 2002.
« Le veuf, la veuve et l’orphelin : des victimes de la mort et de la
société », in Annales Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines (FLASH), UAC, Bénin, n°7, août 2002.
« Méthodologie de la recherche en littérature orale », in Voix et
voies nouvelles de la littérature béninoise, Cotonou, Les Editions
des Diasporas, 2011.
DJOUAMON (Sylvestre), Innovations esthétiques et thèmes dans
l’œuvre d’Alèkpéhanhou, mémoire de maîtrise ès Lettres,
DLM/FLASH/UAC, 2001-2002, inédit.
HOUENOU (Athanase), Le destin dans l’œuvre romanesque de Jean
Pliya, mémoire de maîtrise ès Lettres Modernes, DLM/FLASH/UAC, 1992,
inédit.
HOUNGNIHIN (Estella Clotilde), La forme et le style de la chanson
d’Ezin Gangnon : pour une image plurielle de l’homme, mémoire de
maîtrise ès Lettres Modernes, DLM/FLASH/UAC, 2013, inédit.
MADINDE (Akuessi Justin Sourou), Les chansons auto-laudatives dans
l’œuvre de Gbèzé : forme et style, mémoire de maîtrise ès Lettres
Modernes, DLM/FLASH/UAC, 2013, inédit.
75
BARBERIS (Pierre), La sociocritique, in Méthodes critiques pour
l’analyse littéraire, Paris, Nathan, 2002.
76
III- DICTIONNAIRES, ENTRETIENS ET SITOGRAPHIE
Le Dictionnaire Encyclopédie Universalis.
Le Grand Robert 2014.
Le petit Larousse 2012.
BAILLY (René), Dictionnaire des Synonymes de la Langue
française, Larousse, Paris, 1947.
GBAGUIDI (Donatien), « Entretien exclusif avec une ancienne gloire
de la musique traditionnelle ‘’ Toba’’ : Ezin Gangnon révèle ses
combats avec les forces du mal et parle de son intimité », in
L’Evénement Précis du 10/10/2012.
Dictionnaire numérique Encarta
www.google.fr
www.wikipédia
77
ANNEXE
Comme nous l’avons indiqué dans le chapitre 2 de cette recherche, nous livrons
ici la chanson-spécimen du corpus, transcrite et traduite et le résumé des trente
et neuf restantes.
1- Transcription et traduction de la chanson-spécimen
78
15- Mↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela /dire /pères /phat
16- Hwԑ / mítↄn / jↄ
Raison / votre / être correcte
17- Àyinↄvi / hwԑ / tòwe / jↄ
App.clan / raison / ta / être correcte
18- Sàɖònùvi / hwԑ / tòwe / jↄ
App clan /raison /ta /être bon
19- Ègbԑ / tòwe/ tún / kò / tín
Vie / ta /planter/ à palabre / arbre
20- Bó / ɖↄ / e / kò / we /ɖ’ /esa / e
Et /dire / on / insulter / toi /sous /en / phat
21- Òhwԑ / mítↄn / ɖé /wԑ /à /e
Raison/vous / votre / aucun / c’est /ne pas / phat
22- Òmↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire /père / phat
23-Òhwԑ / mítↄn / jↄ
Raison / votre / être correcte
24- Àtín /e / kú / ɖó / gbe /ↄ
Arbre / qui / mourir / dans / brousse / la
25- E / bó / nyi / zó / wԑ / nↄ / ji /á
On / ne pas / être / feu / c’est / phat / avoir hab/ brûler
26- Ɖe / mà /d’ /àsi / we
Quelque chose/ ne pas / avoir/ chez / toi
27- Nԑ /ò / kà / nà /gbԑ / zúngbe / gbↄn/ e
Comment / tu / pouvoir/ phat / refuser / injures /phat /phat
28- Kpԑ / tówe / kpe / àsi / wú / bó / dà
Ami / ton / pouvoir / femme / sur / et /épouser
29- Nú /ò / mà / kó / ɖà /à
Et / tu / ne pas / pouvoir / épouver
30- À / zún / we / ɖↄ / nà / e
Il / insulter / toi / pour /cela /phat
31- Có / àsi / mà /dà
Or / femme/ ne pas /épouser
32- Kú / nyi / xԑnnú / ɖé /ó
Ne pas / être / infânie /aucun /phat
33- Kpԑ / tówe / kpe / xↄ / wú / bó / wà
Ami / ton / pouvoir/ maison / sur / et / faire construire
79
34- Nú /ò / mà / kó / wà /à
Et / tu /ne pas /pouvoir /construire/phat
35- À / zún / we /ɖↄ / nà /e
Il / insulter / toi /pour /cela /phat
36- Có / xↄ / mà / wà
Or / maison /ne pas / construire
37- Kú / nyi / xԑnnú / ɖé /o
Ne pas / être / infânie / aucun /phat
38- Àjàlàlàzԑn /e / yi / tↄ
Jarre trouée / qui / aller / source
39- Bó / mà / hԑn / sín /ↄ
Et / ne pas / contenir / eau / phat
40- Èmi / nà / ɖↄ / hwԑ / tↄn / wԑ /á
Vous / aller / dire / faute / sa / aucun / phat
41- Mimԑntↄ / wú /e / sín
Le fabricateur / sur / cela / causer
42- Èsԑ / mà / ɖↄ / ɖie
Dieu / ne pas / dire / phat
43- E / mà / nↄ / ɖↄ /e
On / ne pas / avoir hab / dire / phat
44- Àjàlàlàzԑn /e / yí / tↄ
Jarre trouée / qui / aller / source
45- Bó / mà / hԑn /sìn /ↄ
Et /ne pas /contenir/eau / phat
46- Èmi / nà /ɖↄ / hwԑ / tↄn /wԑ /á
Vous / aller / dire / faute / sa / aucun /phat
47- Mimԑntↄ / wú /e / sín
Le fabricateur / sur / cela /causer
48- Èsԑ / mà / wà / ɖie
Dieu / ne pas / faire / phat
49- E / mà / nↄ / wà / e
On / ne pas / phat / faire / phat
50- Òhwԑ / mitↄn / ɖé / wԑ /à /e
Raison / votre / aucun / c’est / pas / phat
51- Mↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire / père / phat
52- Hwԑ / mitↄn / jↄ
Raison / votre / être correcte
80
53- Hwԑ / mitↄn / nyↄ / dín
Raison / votre / être correcte / trop
54- Sàdónúvi / hwԑ / tòwe / jↄ
App clan / raison / ta / être correcte
55- Ò / nà / yí / axí / mԑ / ní
Tu / avoir hab / aller / marché / dans / et
56- E / nà / nyi / xwàn / ɖó / we /ↄ
On / avoir hab / lancer / cailloux / sur / toi / phat
57- Sԑ / jԑn / nà / zↄn
Dieu /c’est / qui /commanditer
58- Ò / nà / yí / àxí / tԑntì
Tu / avoir hab /aller / marché / milieu
59- Bó / ní / àhwàn / jԑ / yò / tòwe / nú /ↄ
Et / si / foule / suivre / fesse / ton /derrière/ phat
60- Àlↄnùsԑ / jԑn / nà / zↄn
Dieu / c’est / qui / commanditer
61 - Mↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire / père / phat
62-Hwԑ / mitↄn / jↄ
Raison / votre / être bon
63- Ègbԑ / tòwe / tún / kó / tín
Vie / ta / planter / à palabre / arbre
64- Bó / ɖↄ /e / kó / we / ɖ’ / esà / e
Et / dire / on / insulter/ toi / sous / en / phat
65- Òhwԑ / mitↄn / ɖé / wԑ /à /e
Raison / votre / aucun / c’est / pas /phat
66- Mↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire / ceux / phat
67-Hwԑ / mi / tↄn / jↄ
Raison / vous / votre / être correcte
68- Ee e e e e !
69-Òhwԑ / mi / tↄn / ɖé / wԑ /à /e
Raison / vous / votre / aucun / c’est / ne pas / phat
70- Òmↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire / père,ceux / phat
71- Hwԑ / mi / tↄn / jↄ
Raison / vous / votre / être correcte
72- Àtin /e / kú / ɖó / gbe /ↄ
81
Arbre / qui / mourir / dans / brousse / la
73- E / bó / nyi / zó / wԑ / nↄ / ji /á
74- Ɖe / mà /d’ /àsi / we
Quelque chose / ne pas /avoir / chez / toi
75- Nԑ /ó / kà / nà / gbԑ / zún / gbe / gbↄn / e
Comment / tu / pouvoir/ refuser / injures
76- Kpԑ / tòwe / kpe / àsi / wú / bó / dà
Ami / ton / pouvoir / femme / sur / et /épouser
77- Nú /ó / mà / kó / ɖà /à
Et / tu / ne pas / pouvoir / épouser/ phat
78- À / zún / we / ɖↄ / nà /e
Il / insulter / toi / pour / cela / phat
79- Có / àsi / mà / dà
Or / femme / ne pas / épouser
80- Kú / nyi / xԑnnù / ɖé /o
Ne pas / être / infânie / aucun / phat
81- Kpԑ / tòwe / kpe / xↄ / wú /bó /wà
Ami /ton /pouvoir/maison/ sur /et /faire
82- Nú /ó / mà / kó / wà /à
Et / tu / ne pas / pouvoir / construire / phat
83- À / zún / we / ɖↄ / nà /e
Il / insulter / toi / pour / cela /phat
84- Có / xↄ / mà / wà
Or / maison / ne pas / construire
85- Kú / nyi / xԑnnú / ɖé /o
Ne pas / être / infamie / aucun / phat
86- Àjàlàlàzԑn /e / yí / tↄ
Jarre trouée / qui / aller / source
87- Bó / mà / hԑn / sín / ↄ
Et / ne pas / contenir / eau / phat
88- Èmi / nà / ɖↄ / hwԑ / tↄn / wԑ /á
Vous / aller / dire / faute / sa / aucun /phat
89- Mimԑntↄ / wú / ésín
Le fabricateur / sur /causer
90- Èsԑ / mà / ɖↄ / ɖie
Dieu / ne pas / dire / phat
91- E / mà / nↄ / ɖↄ /e
On / ne pas / avoir / dire / phat
82
92- Àjàlàlàzԑn / e / yí / tↄ
Jarre trouée / qui / aller / source
93- Bó / mà / hԑn /sín / ↄ
Et / ne pas / contenir / eau / phat
94- Èmi / nà / ɖↄ / hwԑ / tↄn / wԑ /á
Vous / aller / dire / faute / sa /aucun / phat
95- Mimԑntↄ / wú / ésín
Le fabricateur / sur /causer
96- Èsԑ / mà / wà / ɖie
Dieu / ne pas / faire / phat
97- E / mà / nↄ / wà /e
On / ne pas / avoir hab / faire / phat
98- Òhwԑ / mitↄn / ɖé / wԑ /à /e
Raison / votre / aucun / c’est / ne pas / phat
99- Mↄ / ɖↄ / tↄ / lԑ
Cela / dire / ceux / phat
100- Hwԑ / mitↄn / jↄ
Raison / votre / être correcte
101- Èmԑ / ce / lԑ
Gens / mes / les
102- Nú / e / zↄn / bↄ / hàn / ce / ɖↄ / mↄ /e
Chose / qui / causer / et / chanson / ma / dire / cela / phat
103- Tímԑ / tↄn / nԑ / un / xwe / kↄn / nԑ
Explication / so n / voici / je / s’en aller / à /phat
104- Xó /e / ɖò / gòlihàn / mԑ
Parole / qui / est / chanson de gota / dans
105- Bↄ / gbԑze / un / xò / àjà / ce / ɖↄ / mↄ / le /ↄ
Et / Gbèzé / je / jouer /chanson / ma / dire /cela / phat/phat
106-Tòmԑnù / e / mì
Auditeurs / phat / vous
107- Vòsisà / wԑ / sԑ / zↄn / mì
Plainte / c’est / Dieu / commander / moi
108- Bↄ / Ànànùdòkↄnnú
Et / app clan
109-Un / jà / wliwlihwlegbe
Je / s’en aller / raconter
110- Ò / dàn / jójó / kàkà
Tu / remuer / / tellement /
83
111- Nì /e / nyↄ / nú / we / kpó
Et / Il / prospérer /pour / toi / ou
112- Màn /nyↄ /nú /we /kpo ↄ
Ne pas / être bon / à / toi / phat
113- Gbԑze / àgunnↄn
Gbèzé / propriétaire du groupe
114- Nↄ / jԑn /o / nà / nↄ / mԑ / jԑn / zↄn
Rester / phat / tu / avoir hab / rester / dans / c’est / faire
115- Bↄ / gbԑwàtↄ / ɖò / fi / gege
Et / êtres humains / être / ici / nombreux
116- Fԑ / bòló / xwe / àfↄɖe
Il / faire / année / 200
117- Bó / bòló / kànwekò
Et / faire / 100
1118- Ò / nà / bòló / hwe / lìvílìví / òlóvà
Tu / Même si / faire / année / un million /un million
119- Nú / e / nyↄte / nú /e /ↄ
Chose / qui / être bon / pour / toi / la
120- Gbԑ / mà / jà / ɖókpó / bló / gbe
Destin / ne pas / phat / un / faire / phat
121- Àyì / ce / nↄ /mↄ / nú /có
Cœur / mon / phat / voir /chose /pourtant
122- Gàndido / nↄ / ɖó / gótò / ce
Force / avoir hab / être / corps / mon
123- Cóbↄ / esԑ /mà / wà / le
Mais / destin / ne pas / faire / phat
124- E / mà / nↄ / wà
On / ne pas / avoir hab / faire
125- Àvↄ /e / nyↄ / nù / mԑsԑ
Pagne /qui / être / à / son destin
126- Wԑ / Gbԑze / àgúnnↄ
C’est / Gbèzé / propriétaire du groupe
127- Un / xù / ɖↄ /e /nↄ / cynyↄn
Je / jouer / dire /on /avoir hab / se couvrir
128- Ɖó / nú /e /zↄn /bↄ /hàn /ce / ɖↄ /mↄ /le
Car / la chose / qui / faire / et /chanson / ma / dire /cela/ phat
129- Mà / jlԑ / dò / nú / yԑ / gò
Je / mesurer / à /chose / cette / sur
84
130-Nú / mԑcelԑmi /e / mà / kpↄn
Et / mes auditeurs / vous / allez / voir
131- Àxìzàngbe /sùn / nú /ò /sↄ /àxì /nú / hùn
Jour du marché / arriver /si / tu /s’apprêter / marché /chose /phat
132- Nↄ / kpↄn / zↄnlín / e / di / we
Il faut/ regarder /démarche/ que/ marcher/ phat
133- Àxìyítɔ / e / ɖe / ɖó / àxìlìxò /ɔ
Les usagers du marché / qui / être entrain / sur / voie du marché / la
134- Mԑɖé / nɔ /dó / cígànvɔ / tɔn / gànji
Certains / avoir hab / porter / tissu de valeur / son / très bien
135-Bɔ / zɔnlí / tɔn / nɔ /hwԑn / mԑjɔmԑ / zɔnlí
Et / démarche / sa / ressembler à / personne aisée / démarche
136- Bɔ / ò / kpɔn /ɔ / ò / nà / mɔ / ɖɔ / fԑ / wԑ / é / ɖe
Et / tu / regarder / tu /voir /que /tranquille / c’est / il / être
137- Nà / mínyànnùkún / ní / mԑɖé / cób’ /ԑ / nↄ / wà / jàjàjà
Chose / préoccuper /à / quelqu’un / Et / il / faire / avec agitation
138- Èmԑɖé / zɔn / àfɔkpà / mà /dó / ɖò / yìyìwe
Quelqu’un / marcher / souliers / ne pas /porter /en / marchant /
139- Àlɔnùsɛ/ jɛn / bóló / mԑnɛ /ɔ
Dieu / c’est / faire / celui-là / phat
140- Kpɔvɛví / ɔ /gbó / hwɛkàn /
Panthère / phat / tracer / cicatrice /
141- Bɔ / sɛnwlɛàgbànlí / tówe / gbó / hwɛkàn /
Et / antilope / ton / tracer / cicatrice
142- Bɔ /àgbó / e / ɖó /àkyàmɛ / ɔ
Et / buffle / qui / être / brouse / la
143- Àgɔn / tɛ /é /kà / jɛ / bɔ /hwɛkàn/ɖéjàn/mà /ɖó /gótó /tɔn
Péché / quel / il /phat /commettre/ et /traces /aucun/ne pas / sur /corps/ son
144- Gbɛze / un / kó / yígbénà
Gbézé / je / déjà / accepter /
145- Ví / mà / ɖó / àsi /mà / ɖó
Enfant / ne pas / avoir / femme /ne pas / avoir /
146- Gbɛ / wɛ / jóló / àlɔnùsɛ / ce
Vie /c’est / vouloir / Dieu / mon
147- Bɔ / un / màsɔ / gbɛ / á
Et / je / phat / refuser/phat/
148- Kàn /jɛn / un /mà / nà / sɔ /do / kɔ / bó /kú / nɛ
Corde /c’est / je / ne pas / avoir hab /mettre/ au / cou / et /mourir/ phat
85
149- Un /nà /nɔ / fí
Je / phat /rester / ici
150- Bó / nà / kpɔn /gbɛnúwà / yíjɛ / gbe /e/gbe
Pour / phat / voir /les oeuvres de la vie / jusqu'à /jour / où
151- Kú / nà / hú / mì / dó /ɔ
La mort / phat / tuer / moi / phat /
152- Tɔ / jɛn / un / mà / nà / yíjɛ / nɛ
Rivière/ c’est / je / ne pas / phat / phat / se jeter / phat
153- Un /nà /nɔ / fí
Je / phat /rester / ici
154-Bó / nà / kpɔn / gbɛnúwà / yíjɛ / gbe /e/gbe
Pour / phat / voir / les oeuvres de la vie / jusqu'à / jour / où
155- Kú /nà / hú / mì /do /ɔ
La mort /phat /tuer / moi / phat /
156- Ɖó / fí / e / Gbɛze / un / kpɔn / dó / ɔ
Car /à / où / Gbèzé / je / regarder / sur /phat
157- Ènyi /núxàmɛtɔ / e / nɔ / dó / àvɔ / tɔn
Si / miséreux / on / avoir hab / porter / pagne / son
158- Bó /ní /e / nɔ / tò / ɖó / àligbódji /ènyi / ɔ
Et /si / on / phat / s’installer/ sur / la voie / être / phat
159- Mà / mɛ / có / tɔn / mà / nà / nyɔn / hùn / Gbɛze / tɔn /gbeɖé
Phat / gens / tous / leur / ne pas / phat /être bon / plus / Gbézé / son /jamais
160- Hún / unte / èsɛ / ɖó / mɛ / ɖò /e / wɛ /e / nɔ / nɔ
Donc / comme / Dieu / faire / être / faire / phat / c’est / on / phat / rester
161- Àklàsúvíbɛóxɛ
Fils de chavognard/oiseau au gros bec
162-Gbԑze / xò / àjà / ɖɔ
Gbèzé / jouer / musique / dire
163- Ɖà / mà / ɖó / ce / nyɔn / sín
Cheveux / ne pas / avoir /mon / être bon /phat
164- Èsɛgbó / ce / nɛ / mà /xɔ / xún / nɛ
Dieu / mon / phat / ne pas / acheter/ voiture / voilà/
165- Un / bótà / jàjó / bó / yí / xɔ / xún / bó / wà / dó /á
Je / avoir hab / voler / et / aller / payer / voiture / et /venir / conduire / phat
166- Èsɛgbó / ce / nɛ / mà / jì / ví / nɛ
Dieu / mon / phat / ne pas / enfanter / enfant /voilà que
167- Un /bótà / xò / àmà / bó / yí / xɔ /ví / bó /nɔ / wà / ɖó / á
Je /avoir hab /taper/feuille/ et /aller /trouver/enfant/et /avoir hab /venir/avoir/ phat
86
168- Gbeɖé/ gbeɖé/ un / gbɛ
Jamais / jamais/ je / refuser
169- Un / júnjɔn / àyí
Je / s’assoir / terre
170- Bó / sɔ /àlɔ / ce / ɖó / gbà / kpówún
Et / mettre / main / ma / au / menton / seulement
171- Èsɛ / kó / sà / dó / àxì / ɖé / mɛ / nú / mì / jɛn
Dieu / phat / vendre / dans / marché / un / dans / à / moi / phat
172- Àjàxótɔ / ɖɔ / un / mà / yí / lo
Chansonnier / dire / je / phat / prendre / phat
173- Vóɖiɖé / zɔn / ní / klàn / vó /ɔ
Grimace / faire / pour que / singe / être à laise/ phat
174- Àsɔ / nà / ɖò / yàji / wɛ / ɖò / àkyà / mɛ /ànyi
Il / phat / être / souffrir / encore / dans / brousse/ dans / phat
175- Núwà / kàkà /nɔ / mɔ / nú / mɛ /ɔ
Travailler / trop / avoir hab / trouver / chose / soi / phat
176- Wàmàmɔnɔ / kú / nà / sùkpɔ / ó
Pauvres / ne pas / être nombreux / phat
177- Ò / nà / wànú / kàkà / à
Tu / phat / travailler / trop / phat
178- Gòsín / àjà / bó / yí / kpɔn / àyɔ
Quitter / Adja / et / aller / voir / Ayo
179- Kú / zɔn / o
Ne pas / faire / phat
180- Núwà / kàkà / à
Travailler / trop / phat
181-Gòsín / àjà / bó / yí / kpɔn / àyɔ
Quitter / Adja /et / aller / voir / Ayo
182- Òdɔkùn /ɔ / sɛnú / wɛ / nyí
Richesse / la /apanage de Dieu / c’est / être
183- Bɔ / màwú / mà / nà
Et / Dieu / ne pas / donner
184- E / mà / nɔ / jɛ
On / ne pas / avoir hab / devenir
185- Ònú / un / mà / nɔ / wà / nà
Chose / je / ne pas / avoir hab / faire / phat
186- Dòkɔnnú / fɔnlín / ce / jɛn / ɖó / mí / le / nà
App Clan / paresse / ma / c’est / faire / moi / ainsi / phat
87
Traduction élaborée
88
49- On ne le fait pas
50- Ce n’est pas de votre faute
51- Ceux qui disent cela
52- Vous avez raison
53- Vous avez parfaitement raison
54- Fils de Sadonou, tu as raison
55- Si au marché
56- Les gens te jetteront de la pierre
57- C’est ton Dieu qui l’a voulu
58- Si au milieu du marché
59- Une foule te poursuivra
60- C’est que ton Dieu en a voulu
61- Ceux qui disent cela
62- Vous avez raison
63- Ton Dieu a planté un arbre servant aux quolibets
64- Sous lequel il a demandé qu’on se moque de toi
65- Vous avez raison
66- Ceux qui disent cela
67- Vous avez raison
68- Onomatopée
69- Ce n’est pas de votre faute
70- Les médisants
71- Vous avez raison
72- Le bois mort de la brousse
73- N’est-ce pas le feu qui le consume ?
74- Lorsque tu n’as rien
75- Comment peux-tu refuser les injures ?
76- Ton promotionnaire a pu se marier
77- Et tu ne l’as pas pu
78- Il va t’en injurier
79- Pourtant le célibat
80- N’est pas un objet de persiflage
81- Ton ami a pu se construire un abri
82- Et tu n’as pu le faire
83- Il va t’en insulter
84- Pourtant être sans abri
85- N’est pas un objet de persiflage
86- La jarre trouée qui est allée à la rivière
87- Et n’a pas pu contenir de l’eau
88- Allez-vous l’accuser ?
89- C’est la faute au potier
90- Si Dieu ne décide pas
91- On ne décide pas
92- La jarre trouée qui est allée à la rivière
93- Et n’a pas pu contenir de l’eau
94- Allez-vous l’accuser ?
95- C’est la faute au potier
96- Si Dieu ne réalise pas
97- On ne réalise pas
98- Ce n’est pas de votre faute
89
99- Les médisants
100- Vous avez raison
101- Mes auditeurs
102- Ce pourquoi j’ai ainsi chanté
103- Je m’en vais vous l’expliquer
104- La raison qui sous-tend ma chanson de Gota
105- Et Gbèzé, j’ai chanté ainsi
106- Mes auditeurs
107- Ce sont les plaintes que le Destin m’a réservées
108- Et, moi fils de Dokonou
109- Je m’en vais raconter
110- Si tu te peines n’importe comment
111- Et si tout prospère pour toi
112- Ou rien ne va
113- Gbèzé, propriétaire du groupe
114- C’est pour que tu acceptes cette vie
115- Qu’il y a les humains autour de toi
116- Il faut faire deux cents ans
117- Et faire ensuite cent ans
118- Même si tu vis pendant des millions d’années
119- Ce dont tu rêves
120- Dieu, le destin ne t’en fera aucun
121- J’ai pourtant des rêves
122- Je possède encore assez de force
123- Mais si Dieu ne réalise pas
124- Il est impossible de le faire
125- C’est le pagne dont son Dieu a voulu
126- Que j’ai chanté
127- Qu’on s’en couvre
128- Ce pourquoi j’ai ainsi chanté
129- Je vous en donne la preuve
130- Et mes auditeurs, vous verrez
131- Le jour du marché
132- Il faut bien observer
133- La démarche des usagers du marché
134- Certains s’habillent élégamment
135- Et leur démarche témoigne de leur aisance
136- Et les observant, tu te rends compte qu’ils sont heureux
137- D’autres, préoccupés, s’agitent
138- Il y en a qui marchent pieds nus
139- C’est pourtant Dieu qui les a aussi créés
140- La panthère est née avec des rayures sur le corps
141- Et l’antilope a également des rayures sur la peau
142- Et le buffle de la brousse
143- Quel péché a-t-il commis pour ne pas en avoir ?
144- Gbèzé, j’ai déjà accepté
145- Sans enfant, le célibat
146- C’est cette vie que m’a voulu mon Dieu
147- Et vais-je refuser?
148- Je ne vais pas pour autant me pendre et mourir
90
149- Je resterai vivant
150- Pour voir les œuvres de Dieu
151- Jusqu’au jour de ma mort
152- Je ne vais pas pour autant me jeter à l’eau
153- Je demeurerai vivant
154- Pour voir les œuvres de Dieu
155- Jusqu’au jour de ma mort
156- Car, selon moi Gbèzé
157- Si les malheureux doivent sortir en se vêtant de leur parure de
misère
158- Et s’aligner pour leur exhibition au bord de la voie
159- Je parie que, moi Gbèzé, ma parure serait meilleure à celle de
certains
160- Donc, l’on vit selon la volonté de Dieu
161- Fils du charognard
162- Gbèzé, je chante en disant
163- Je suis fier d’être chauve
164- Voilà que mon destin n’a prévu que j’achète de véhicule
165- Vais-je voler et en acheter ?
166- Voilà que mon Dieu n’a pas voulu que j’aie d’enfant
167- Vais-je courir pour l’avoir ?
168- Jamais, je refuse
169- Je suis resté assis
170- Soucieux, mon menton dans le creux de ma main
171- Si Dieu me réserve un sort
172- Moi, le chansonnier, je ne peux que l’accepter
173- Si seules les grimaces suffisent que le singe soit à l’aise
174- Va-t-il encore se lancer dans la brousse pour braver d’autres
difficultés ?
175- Si les efforts humains procuraient conséquemment ses fruits
176- Il n’y aurait pas eu assez de pauvres.
177- Même si tu travailles ardemment
178- Partant du pays Adja pour celui d’Ayo
179- Cela ne règle pas la situation
180- Travailler sans répit
181- Du pays Adja au pays Ayo
182- La richesse est un don de Dieu
183- Et si Dieu ne donne pas
184- Il est impossible de l’avoir
185- Est-ce que je ne travaille pas ?
186- Peut-on dire que ma situation est liée à la paresse ?
91
2- Résumé des chansons
Gb98DIL1A2 ( Emi sèkpon mi )
Dans cette chanson, Gbèzé raconte la tragique et douloureuse disparition de son
frère. Il apporte un démentiaux médisants qui attribuent cette disparition à des
sources abjectes.Ilconclut en disant que son frère a simplement répondu à l‘appel
de son Dieu.
92
Gb04DACM11B1 (Avo tché bibli)
Dans cette chanson, Gbèzé parle de la stérilité et de la fécondité de la femme. Il y
démontre qu’enfanter est un don de Dieu. Par conséquent, une femme qui ne
parvient pas à procréer toute sa vie, tient sa stérilité de son destin.
93
Gb07GZZ14A2 (kpé lo kolo gba sè do)
Cette pièce orale décrit de la jalousie. Elle s’adresse aux adversaires de Gbèzé qui
le jalousent du faitqu’il est le plus sollicité. Et puisque cela est la volonté de Dieu,
dit-il, les rancunes de ses ennemis ne seront que de nul effet.
94
Gb09GZZ16B2 (Nou wa min so nan vo dédan)
Cette chanson évoque le sujet de la mort. Dans une famille, elle fauche des
proches très chers. Elle génère des grincements de dents et des lamentations.
Gbèzé invite les éplorés à accepter leur sort et à cesser les lamentations. Car, la
vie ne nous appartient pas, elle appartient à Dieu.
Gb10GZZ18A2 (Sinwinlin)
S’identifiant à l’éléphant qui dépasse tous les animaux de la brousse en grandeur,
Gbèzé s’adresse à ses adversaires qui lui promettent une défiance. Il soutient
alors que le destin programme l’homme pour une vie, une certaine personnalité
auxquelles la jalousie et les rancunes ne peuvent toucher.
Gb10GZZ19-2 (Gbèmèho)
Gbèzé dit que la liberté de l’homme n’existe pas ; sa responsabilité non plus :
quoiqu’il fasse, tout lui est dicté par le destin.
95
Gb14GZZ25-2 (Azon man djè kèdè)
Cette chanson enseigne que rien n’arrive à l’homme sans que ce soit la volonté de
Dieu. Ce ne sont pas par nos propres efforts ou par notre propre force que nous
survivons.
Gb15GZZ26-1( Sè é do adakpo)
Gbèzé parle de la puissance que Dieu lui a donnée. Cette puissance, aucun aigri
n’a le pouvoir de la lui arracher ou de la détruire. C’est Dieu qui la donne.
Gb16GZZ30-4 (Akonkpikpan)
Seul Dieu est le détenteur du secret de la vie. Même le fâ n’est pas parvenu à le
déceler. C’est pourquoi l’artiste, dit-il, s’est désormais interdit l’égoïsme.
96
Table des matières
Sommaire……………………………………………………………………………………………………………… i
Dédicace………………………………………………………………………………………………………………. ii
Remerciements……………………………………………………………………………………………………. iii
Résumé/ Abstract………………………………………………………………………………………………. iv
Liste des tableaux……………………………………………………………………………………………….. v
Introduction…………………………………………………………………………………………………………. 1
Chapitre 1 : Un artiste fécond, un milieu et un art axé sur le destin…… 4
1-Aklampa, une prestigieuse localité…………………………………………. ……………………. 4
1.1- Bref aperçu historique……………………………………………………………………………….… 4
1.2- La culture………………………………………………………………………………..…………………… 5
1.2.1- La langue…………………………………………………………………………………………..……. 5
1.2.2- La religion…………………………………………………………………………………………………. 5
2- Gbèzé, un chanteur prolifixe……………………………………………………………..………… 7
2.1- Origine et naissance de Gbèzé…………………………………………………………………. 7
2.2- La discographie de Gbèzé…………………………………….…………………………………… 9
3-Clarification du sujet………………………………………………………………………………………. 13
3.1- Le destin……………………………………………………………………………………………………… 13
3.1.1- Destin, fatum et destinée : quelle corrélation ?................................. 16
3.2- La production………………………………………………………………………………………..……… 17
Chapitre 2 : De l’objet de la recherche au matériau…………………………. 18
1-Elaboration du corpus témoin………………………………………………………………………… 18
1.1-L’audition………………………………………………………………………………………………………. 18
1.2-La sélection de la chanson-spécimen du corpus et justification…………………. 19
2-Le traitement………………………………………………………………………………………………….. 19
2.1-Le codage………………………………………………………………………………………………………. 19
2.2-La transcription et la traduction juxtalinéaire……………………………………………. 22
2.2.1- La transcription…………………………………………………………………………………………. 22
2.2.1.1.- Alphabet fↄngbe……………………………………………………………………………..….. 22
2.2.2- La traduction juxtalinéaire………………………………………………………………………. 23
2.2.2-1-Les précautions de la traduction…………………………………………………………... 23
2.3-La traduction élaborée………………………………………………………………………………….. 23
3-Le corpus……………………………………………………………………………………………………….…. 23
Chapitre 3: Gbèzé et le destin : pour une typologie raisonnée des
chansons…………………………………………………………………….………….. 25
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1- Le critère des rythmes…………………………………………………………………………………… 25
1.1- Le tchingounmè……………………………………………………………………………………………. 25
1.2- Le rythme toba………………………………………………………….………………………………… 26
2- Le critère de la diachronie………………………………………………………………………….. 27
3- Le critère du volume et de la structure profonde des chansons…………….. 32
4- Le critère des entrées…………………….…………………………………………………………….… 33
5- Le critère du thème……………………………………………………………………………............ 34
6- Le critère de l’énonciation…………………………………………………………………………...... 36
Chapitre 4 : Le destin en plusieurs teintes…………………………………….… 38
1-Les thèmes……………………………………………………………………………………………………….. 38
1.1-La mort……………………………………………………………………………………….……………….… 38
1.2-La maladie……………………………………………………………………………………………………… 39
1.3- La pauvreté…………………………………………………………………………………………….……. 40
1.4-La jalousie…………………………………………………………………………………..………………… 41
1.5-La méchanceté humaine……………………………………………………………………………... 41
1.6-L’amour………………………………………………………………………………………….……………... 42
1.7-La femme………………………………………………………………………………………………………. 44
1.8-Le mariage…………………………………………………………………………………………………….. 45
1.9-L’enfant…………………………………………………………………………………………..…………….. 45
1.10-Le bonheur……………………………………………………………………………………….………… 47
1.11-La récrimination contre Dieu………………………………………………………………..….… 48
2-Le champ sémantique du destin……………………………………………………………………. 51
2.1- Sԑ et Mahu dans la culture maxi : la hiérarchie……………………………………….… 51
2.2- Le lexique du destin : pour une étude sémantique………………………….......... 52
Chapitre 5 : Les moyens langagiers de l’expression du destin chez
Gbèzé…………………………………..……………………………………….………… 55
1- La grammaire de Gbèzé………………………………………………………………………........... 55
1.1- La rime……………………………………………………………………………………………………….. 55
1.1.1- La rime initiale……………………………………………………………………….………………... 55
1.1.2- La rime interne…………………………………………………………………….…………………… 56
1.1.2.1- L’assonance………………………………………………………………………………........... 56
1.1.2.2-L’allitération………………………………………………………………………………………….… 56
1.1.3- La rime finale…………………………………………………………………………………………… 57
1.1.3.1- L’épiphore………………………………………………………………………………….…………… 57
1.1.4- La rime plate……………………………………………………………………………………………… 58
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1.1.5- La rime croisée……………………………………………………………………………………..… 58
1.1.6- La rime embrassée………………………………………………………………………..…………. 58
1.2- Le rythme……………………………………………………………………………………………………… 59
1.2.1- Le rythme binaire…………………………………………………………………………........... 59
1.2.2-Le rythme ternaire………………………………………………………………………….…………. 60
1.2.3-Le rythme quaternaire……………………………………………………………….……………. 61
2- La syncope……………………………………………………………………………………….……………. 61
3- L’aphérèse………………………………………………………………………………………..……………… 61
4- L’apocope…………………………………………………………………………………………………………. 62
5- La logique………………………………………………………………………………………………………. 62
6- Le symbolisme au service de l’expression du destin………………………………….. 65
7- La langue de Gbèzé dans l’expression du destin………………………….………….….. 66
7.1- Le multilinguisme au service de l’expression du destin……………………………. 66
7.1.1- Idasha...........................................................................…………..…. 66
7.1.2- Le français…………………………………………………………………………………………………. 67
7.2- Un lexique polyvolets…………………………………………………………………….……………. 67
7.3- Les déverbatifs chez Gbèzé………………………………………………………………………... 68
8- Les inspirations…………………………………………………………………………………………..... 69
8.1- L’inspiration poétique………………………………………………………….…………………….. 69
8.2- L’inspiration didactique...........................................................………….. 70
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………. 72
Bibliographie…………………………………………………………………………………………..………….… 74
Annexe…………………………………………………………………………………………………..…………….. 78
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