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Sociolinguistique
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Thème 5
Politique et planification linguistique
Plan :
1. La politique linguistique : définitions, ses composantes
2. Les catégories des politiques linguistiques
3. L’aménagement linguistique : définitions, ses objectifs
4. Le rôle de la linguistique dans le processus de planification
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Le linguiste L.J. Calvet (La guerre des langues et les politiques linguistiques, 1987) décrit
l’articulation entre « politique » et « planification » linguistiques.
Il considère la politique linguistique comme l’ensemble des choix conscients effectués dans
le domaine des rapports entre langues et vie sociale, et plus particulièrement entre langue et vie
nationale. Alors que la planification linguistique c’est la recherche et la mise en œuvre des moyens
nécessaires à l’application d’une politique linguistique.
L.J. Calvet ajoute avec raison que « si la notion de planification linguistique implique celle
de politique linguistique, la réciproque n’est pas vraie ». Il considère qu’en réalité il arrive des cas
quand un État, une Nation, une Communauté puissent ne pas avoir les moyens de leurs choix en
matière de politique linguistique. Et, au contraire, il peut arriver que des choix d’ordre politique à
propos d’une/des langue/s ne passent pas généralement par une mise en œuvre juridico-
institutionnelle plus ou moins spectaculaire.
La France est un bon exemple, car elle est depuis fort longtemps un lieu d’émergence (et
d’affrontement parfois) de politique linguistique. Qu’elles émanent de l’État (monarchique ou
républicain) ou de la société civile, c’est assez récemment qu’elles ont pris la forme d’un corpus de
dispositions légales. Comme exception on peut nommer la célèbre ordonnance de Villers-Cotterêts
adoptée par François Ier en 1539 qui proclamait le français langue d’État et qui prévoyait la
rédaction de tous les documents, surtout ceux juridiques seulement en français.
Il convient de signaler que certains sociolinguistes ont proposé le terme de « glotto-
politique » afin de mieux désigner l’économie politique des rapports qu’une communauté entretient
avec le langage sous tous les aspects.
Pour les linguistes L. Guespin et J.-B. Marcellesi (Pour la glottopolitique, 1986) ce terme :
« offre l’avantage de neutraliser l’opposition entre langue et parole. Il désigne les diverses approches
qu’une société a de l’action sur le langage, qu’elle en soit ou non consciente. La glottopolitique est
nécessaire pour englober tous les faits de langage où l’action de la société revêt la forme du
politique. » (1986, p. 5)
Il faut encore mentionner qu’il existe des débats sur l’appellation de la mise en œuvre d’une
politique linguistique : « planification », « aménagement » ou « normalisation » linguistique ?
Car les 3 termes coexistent dans la littérature sociolinguistique.
Le terme « planification linguistique » est l’équivalent français de l’expression « langage
planning ». Il a été en usage chez les chercheurs anglo-saxons qui l’ont utilisé dans le passé.
D’autres chercheurs préfèrent les 2 autres termes :
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- le respect des droits des minorités linguistiques (la Suède et la Finlande, par ex.) ou
d’une majorité linguistique (ex. : au Québec le français est majoritaire, mais minoritaire
dans l’ensemble du Canada) ;
- la gestion de l’usage des langues officielles spécifiques dans une organisation
internationale, telle l’Organisation des Nations Unies.
En conclusion, on constate que le plan d’aménagement linguistique découle de la politique
linguistique qui a été adoptée. Si celle-ci a été définie dans des textes de loi, le plan d’aménagement
consistera à définir les moyens et les méthodes que l’on préconise pour réaliser les attentes fixées
dans la loi.
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