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Université M’hamed Bougara

BOUMERDES

Faculté des sciences


Département Informatique

LOGIQUE MATHÉMATIQUE
Support de cours

Cours s’adressant aux étudiants de L2 Informatique


Auteur : Dr. Djeddai S.

27 octobre 2022
Table des matières

Introduction 5

1 Logique propositionnelles 6
1.1 Syntaxe de la logique propositionnelles . . . . . . . . . . . . 6
1.1.1 Connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
La négation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
La conjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
La disjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
L’implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
L’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Priorité des connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 Formules logiques et arbres . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Sémantique de la logique propositionnelle . . . . . . . . . . . 10
1.2.1 Valuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Tautologies et contradictions . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3 Équivalence sémantique . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Substitution et Théorème de remplacement . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Substitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Théorème de remplacement . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Forme Normale Conjonctive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.1 Définitions : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.5 Ensemble complet de connecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.6 Satisfaisabilité et Validité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.7 Calcul des Séquents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.8 Résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.8.1 Réfutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.9 Méthode de Davis-Putnam pour le Calcul Propositionnel . . . 25

2
2 Logique des prédicats 27
2.1 Syntaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.1 Termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.2 Prédicats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.3 Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.4 Formules du calcul des prédicats . . . . . . . . . . . . 28
Portée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Variables libres et liées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2 Sémantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.1 Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.2 Satisfaction d’une formule . . . . . . . . . . . . . . . . 28

3
Introduction

La logique fait partie intégrante de nos vies, nous l’utilisons tous les jours
autant dans le coté personnel que professionnel. Nous utilisons le langage de
la logique pour établir des observations, pour définir des concepts ainsi que
formaliser des théories. Nous utilisons un raisonnement logique pour tirer des
conclusions à partir de ces éléments d’information. Nous utilisons les preuves
logiques pour convaincre les autres de ces conclusions.
En informatique, la logique mathématique prend une place importante.
Elle représente le courant principal des fondements mathématiques de l’in-
formatique. Principalement, elle permet de formaliser la notion de démons-
tration.
De nos jours, la logique est de plus en plus utilisée lors du développement
de logiciels. Sur les logiciels critiques, qui n’acceptent pas l’erreur, elle est
exploitée pour prouver des théorèmes mathématiques et valider des représen-
tations techniques. Elle est aussi utilisée pour diagnostiquer des défaillances
techniques. Elle fournit, par conséquent, un cadre de développement permet-
tant de produire des logiciels robustes, efficaces et fiables.
La logique mathématique a pour objet d’étudier d’étudier les mathé-
matiques en tant que langage. Lorsqu’on souhaite connaître un langage en
particulier, il suffit de déterminer une liste de particularités qui permettent
de le différencier des autres langages. Ces spécificités sont représentés par
la syntaxe et la sémantique du langage. La syntaxe est liée à la forme du
langage, elle constitue les reg-les permettant de définir comment on écrit
correctement dans ce langage. La sémantique, par contre, détermine la signi-
fication des combinaisons des mots écrit en ce langage.
Dans ce cours il est question d’apprendre deux langages de la logique
mathématique : la logique propositionnelles et la logique des prédicats. Ils
constitueront les deux chapitres principaux de ce support de cours. Pour
chacun de ses deux langages que nous fournit la logique nous devront étudier
la syntaxe ainsi que la sémantique.

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Chapitre 1

Logique propositionnelles

La logique propositionnelles porte sur les propositions et les relations


entre ces propositions. Pour le moment (à ce stade du cours), la notion de
proposition ne peut pas être définie avec précision. En gros, une proposition
est une situation (ou condition) possible qui peut prendre la valeur vrai ou
faux, par exemple, la possibilité qu’il pleut, la possibilité que le ciel est nua-
geux, et ainsi de suite. La condition ne doit pas être remplies pour que ce soit
une proposition. (En d’autres termes la proposition n’est pas obligatoirement
vraie).
Dans ce chapitre, nous nous intéressons tout d’abord aux règles syn-
taxiques qui définissent les expressions en logique propositionnelles. Nous
examinons ensuite la sémantique des expressions spécifiées par ces règles.
Compte tenu de cette sémantique, nous passerons à l’évaluation, la satisfac-
tion et les propriétés des expressions.

1.1 Syntaxe de la logique propositionnelles


En logique propositionnelles, il existe deux types d’énoncés des énoncés
simples appelés atomes et des énoncés complexes. Les énoncés simples ex-
priment des faits simples sur le monde. Les énoncés composés expriment des
relations logiques entre les énoncés simples dont ils sont composés.
Dans ce qui suit, nous allons écrire les constante sous forme de chaînes
de caractère comportant des lettres, des nombres et des undorscores (_).
Les propositions doivent toujours commencer avec une lettre en minuscules.
Exemples de propositions : p, pleuvoir23, pleuvoir_ou_neiger.
Les énoncés composés sont formés d’énoncés plus simples et expriment
des relations entre les constituants des énoncés. Les énoncés simples y sont

6
reliés grâce à des connecteurs. Ils y a cinq types d’énoncés composés : La
négation, la conjonction, la disjonction, l’implication et l’équivalence.

1.1.1 Connecteurs logiques


La négation

La négation est introduite par l’opérateur ¬ suivi d’un énoncé simple ou


composé. La négation de la proposition p est (¬p). Elle est définie par : Si
l’énoncé p est vrai alors la négation de l’énoncé p est fausse et si l’énoncé p
est faux alors l’énoncé ¬p est vrai. Ceci est rendu plus compréhensible grâce
au tableau :

p ¬p
V F
F V

La conjonction

La conjonction est une séquence d’énoncés séparés par des occurrences


de l’opérateur ∧ (“et”). Par exemple, nous pouvons former des conjonctions
de p et q comme suit : (p ∧ q). L’énoncé (p ∧ q) est vrai, que dans le cas où les
énoncés p et q sont tous les deux vrais. (p ∧ q) est faux dans tous les autres
cas.

p q p∧q
V V V
V F F
F V F
F F F

La disjonction

La disjonction est une séquence d’énoncés séparés par des occurrences de


l’opérateur ∨. Nous pouvons former la disjonction de p et q comme suit :
(p ∨ q). La disjonction de p et q est traduite dans le langage naturel par :
“p ou q”. En d’autres termes il exprime que nous avons soit l’énoncé p vrai,
soit l’énoncé q vrai, soit l’énoncé p et l’énoncé q sont tous deux vrais. La
définition du connecteur est donnée par la table suivante :

7
p q p∨q
V V V
V F V
F V V
F F F

L’implication

Une implication consiste en une paire d’énoncés séparés par l’opérateur


⇒. L’énoncé à la gauche de l’opérateur est appelé l’antécédent tandis que
celui a sa droite est appelé conséquence. L’implication de p et q est notée
comme suit : (p ⇒ q). Dans le langage naturel l’expression (p ⇒ q) se traduit
par “si p alors q”. Le seul cas où l’énoncé (p ⇒ q) est faux est lorsque l’énoncé
p est vrai et l’énoncé q est faux. Ce qui traduit qu’un énoncé vrai ne peut
pas impliquer un énoncé faux. La définition du connecteur d’implication est
donnée comme suit :

p q p⇒q
V V V
V F F
F V V
F F V

L’équivalence

Une équivalence est une implication bidirectionnelle, elle est mise en place
grâce à l’opérateur ⇔. On peut exprimer l’équivalence de p et q comme
représenté dans ce qui suit : (p ⇔ q). Les deux énoncés p et q sont équivalents
seulement et seulement si ils ont les même valeurs de vérités. Autrement dit,
(p ⇔ q) est vraie seulement et seulement si p et q sont tous deux vrais ou
tous deux faux. La définition de l’équivalence est introduite par le table si
dessous :

p q p⇔q
V V V
V F F
F V F
F F V

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Priorité des connecteurs logiques
Avant d’aller plus loin, rappelons que ce qui peut constituer un énoncé
composé peut être soit des énoncés simples, soit des énoncés composées ou
un mélange des deux. Par exemple, ce qui suit est un énoncé composé tout
à fait correcte : ((p ∨ q) ⇒ r).
Notre notation, telle qu’elle est rédigée, est claire mais à quand même
un inconvénient, les parenthèses ont tendance à s’accumuler et doivent être
assorties correctement. Il serait meilleur si nous pouvions nous passer de
parenthèses. Par exemple, supposons que nous éliminions les parenthèses
dans l’énoncé précédent, ceci donnerait : p ∨ q ⇒ r.
Malheureusement, nous ne pouvons pas nous débarrasser des parenthèses
définitivement, car dans ce cas, nous serions incapables de lire certains énon-
cés sans ambiguïté. Par exemple, l’énoncé ci-dessus pourrait être considéré
de deux façons différentes : (p ∨ q) ⇒ r ou bien p ∨ (q ⇒ r).
La solution à ce problème est l’utilisation de la priorité des opérateurs.
Dans ce qui suit nous donnons une hiérarchie des priorités pour nos opéra-
teurs. L’opérateur ¬ a une priorité supérieure a ∧ ; ∧ est a son tour plus
prioritaire que ∨ ; et ∨ a une priorité plus élevée que ⇒ et ⇔.

Exemple 1.1.1 La formule p∨q ⇒ r est évaluée comme suit pour (p = true
, q = true, r= false) :
Nous devons commencer par evaluer p ∨ q (car ∨ est prioritaire par rapport
a ⇒), le résultat est true.
ensuite, nous évaluons true ⇒ r qui est évaluée à false.

Les formules propositionnelles sont les énoncés considérés comme correc-


tement écrits dans le langage de la logique propositionnelles. La définition des
formules propositionnelles est donnée par la définition inductive suivante :

Définition 1.1.1 Formule Propositionnelles


1. Les variables propositionnelles sont des formules propositionnelles (p,q,r,...)
2. Si p est une formule propositionnelles alors ¬p est une formule pro-
positionnelles
3. Si p et q sont des formules propositionnelles alors p ∧ q, p ∨ q, p ⇒ q
et p ⇔ q sont des formules propositionnelles
4. Les formules propositionnelles sont définies par les clauses 1, 2 et 3.

Exemple 1.1.2 Vérifions que ((p ∨ q) ⇒ (¬p ∧ r)) est une formule proposi-
tionnelles.

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p, q , r sont des variables propositionnelles donc d’après Définition 1.1.1 :
p, q , r sont des formules propositionnelles.
alors : p ∨ q , ¬p sont des formules propositionnelles aussi.
et : ¬p ∧ r est une formule propositionnelle.
par conséquent : ((p ∨ q) ⇒ (¬p ∧ r)) est une formule propositionnelle.

1.1.2 Formules logiques et arbres

Une formule propositionnelle (bien formée) est souvent représentée en


utilisant les arbres binaires dont les noeuds internes sont les connecteurs et
les feuilles les atomes (voir l’exemple dans la figure 1.1).

Figure 1.1 – Arbre syntaxique de la formule (x ∧ (y ∨ ¬z))

Cette représentation arborescente est utile pour représenter les formules


en machine et décomposer d’une façon unique une formule de la logique des
propositions. La définition de la syntaxe permet d’écrire un programme qui
lit une formule, et qui construit la structure correspondante. Les arbres syn-
taxiques peuvent aussi servir pour construire des fonctions sur les formules
ainsi que raisonner sur ces formules.

1.2 Sémantique de la logique propositionnelle

Dans cette partie du cours, il est question de la sémantique de la logique


propositionnelle, ça veut dire qu’après avoir discuté la forme (syntaxe) d’un
e formule propositionnelle, nous nous intéressons à leurs sens. En particulier,
nous nous intéressons aux formules qui prennent la valeur “vrai” toujours,
quelque soit le sens des variables propositionnelles.

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1.2.1 Valuation
Définition 1.2.1 Valuation Booléenne
Une valuation Booléenne est une application v de l’ensemble des formules
propositionnelles vers l’ensemble {vrai,faux} vérifiant les conditions suivantes :
1. v(¬X) = ¬v(X)
2. v(X ∧ Y ) = v(X) ∧ v(Y ), v(X ∨ Y ) = v(X) ∨ v(Y ),
v(X ⇒ Y ) = v(X) ⇒ v(Y )

Exemple 1.2.1 Considérons la valuation Booléenne v tq :


v(p) ≡ vrai, v(q) ≡ f aux et v(r) ≡ f aux.
La formule propositionnelle ((p ∨ q) ⇒ (¬p ∧ r)) a pour valuation Booléenne :
v((p ∨ q) ⇒ (¬p ∧ r)) ≡ (v(p ∨ q) ⇒ v(¬p ∧ r))
≡ (v(p) ∨ v(q)) ⇒ (¬(v(p ∧ r)))
≡ (v(p) ∨ v(q)) ⇒ (¬(v(p) ∧ v(r)))
≡ (vrai ∨ f aux) ⇒ (¬(vrai ∧ f aux))
≡ (vrai) ⇒ (¬f aux)
≡ (vrai) ⇒ (vrai)
≡ vrai

1.2.2 Tautologies et contradictions


Définition 1.2.2 Tautologie
Une formule propositionnelle est une tautologie si elle prend une valeur de
vérité “vrai” pour toutes les valeurs prises par les variables contenues dans
cette formule propositionnelle.

Exemple 1.2.2 démontrons en utilisant une table de vérité que la formule


F ≡ p ⇒ (q ⇒ p)) est une tautologie

p q q⇒p F
1 1 1 1
1 0 1 1
0 1 0 1
0 0 1 1

Définition 1.2.3 Contradiction


Une formule propositionnelle est une contradiction (ou antilogie) si elle prend
une valeur de vérité “faux” pour toutes les valeurs prises par les variables
contenues dans cette formule propositionnelle.

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Exemple 1.2.3 démontrons en utilisant une table de vérité que la formule
(¬p ∧ p) est une contradiction

p ¬p ¬p ∧ p
1 0 0
0 1 0

1.2.3 Équivalence sémantique


Définition 1.2.4 Implique logiquement
Si e et f sont des formules propositionnelles, on dira que e implique logique-
ment f si (e ⇒ f ) est une tautologie.

Exemple 1.2.4 démontrons que la formule (¬p) implique logiquement (p ⇒


q).

p q ¬p p⇒q (¬p) ⇒ (p ⇒ q)
1 1 0 1 1
1 0 0 0 1
0 1 1 1 1
0 0 1 1 1

Définition 1.2.5 Logiquement équivalent


Si e et f sont des formules propositionnelles, on dira que e est logiquement
équivalent à f si (e ⇔ f ) est une tautologie.

Exemple 1.2.5 démontrons que p ∧ q est logiquement équivalent à q ∧ p

p q p∧q q∧p (p ∧ q) ⇔ (q ∧ p)
1 1 1 1 1
1 0 0 0 1
0 1 0 0 1
0 0 0 0 1

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1.3 Substitution et Théorème de remplacement
1.3.1 Substitution
Définition 1.3.1 Substitution
Une substitution (ou substitution uniforme) associe une formule A à une
variable propositionnelle p. Elle est notée [p\A]. Lors qu’elle est appliquée
à une formule B, notée (B)[p\A] elle permet de remplacer simultanément
toutes les occurrences de p par A dans la formule B.

Exemple 1.3.1 Soit la formule B ≡ (x ∧ y ⇒ z) et la formule A ≡ (p ∨ q)


Alors la substitution de y à A appliquée à B :
(B)[y\A] ≡ x ∧ (p ∨ q) ⇒ z

1.3.2 Théorème de remplacement


Théorème 1.3.1 Théorème de remplacement

Soit F une formule propositionnelle contenant les variables x1 , x2 , ..., xn


et soient E1 , E2 , ..., En des formules propositionnelles quelconques.
Si F est une tautologie alors la formule propositionnelle E obtenue en rempla-
çant dans F les occurrences des variables xi (i ≤ n) par les Ei respectivement
est aussi une tautologie.

Exemple 1.3.2 Soit la formule F ≡ p ⇒ (q ⇒ p) est une tautologie. (La


table de vérité de F est présentée dans exemple 1.2.2).
Soit E1 ≡ x ∨ y et E2 ≡ y ⇒ z.
Alors : La formule E obtenue en remplaçant, dans F , p par E1 et q par E2
E ≡ [E1 /p][E2 /q] ≡ (x ∨ y) ⇒ ((y ⇒ z) ⇒ (x ∨ y)) est aussi une tautologie.

Démonstration
Soit F une tautologie.
Soient p1 , p2 , ..., pn les variables propositionnelles contenues dans F.
Soient E1 , E2 , ..., En des formules propositionnelles.
Soit E la formule prpositionnelle obtenue en substituant dans F les Ei aux
pi respectivement (1 ≤ i ≤ n).
La valeur de F est toujours vraie et indépendante des valeurs prises par
variables qui la constituent. Alors quelque soit la valeur de vérité des Ei
(1 ≤ i ≤ n), lorsqu’ils remplacent respectivement les pi , la valeur de F reste
la même, donc E est aussi une tautologie.

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Proposition 1.3.2 Soit A une formule propositionnelle contenant seule-
ment les connecteurs ∧, ∨, ¬. Soit A∗ la formule propositionnelle obtenue
en interchangeant les connecteurs ∧ et ∨, et en remplaçant chaque variable
p par sa négation (¬p) dans A alors A∗ est logiquement équivalent à ¬A.

Exemple 1.3.3 Soit A ≡ (x ∧ (y ∨ ¬z)).


D’après la proposition 1.3.2, A∗ ≡ (¬x ∨ (¬y ∧ z)).
A ⇔ ¬A∗

Démonstration
La démonstration se fait par induction sur le nombre n de connecteurs qui
sont contenus dans A.
Base d’induction (n=0)
Quand n =0 , cela signifie qu’il n’y aucun connecteur dans A. Donc, A
contient uniquement une variable propositionnelle : A ≡ p
A∗ ≡ ¬p. Il est évident que A∗ ≡ ¬A (¬p ≡ ¬(p)).
Hypothèse d’induction Supposons que chaque formule contenant moins
de k connecteurs vérifie la propriété et prouvons que la propriété est vérifiée
pour k connecteurs.
A contient k connecteurs.
Nous avons trois cas à considérer :
1. A est de la forme ¬B
2. A est de la forme B ∨ C
3. A est de la forme B ∧ C
Cas 1 : A est de la forme ¬B
A contient k connecteurs et A ≡ ¬B alors B contient k-1 connecteurs.
Par hypothèse d’induction : B ∗ ⇔ ¬B...(1)
Construisons A∗ : A∗ ⇔ ¬(B ∗ )...(2)
(1) et (2) : A∗ ⇔ ¬(¬B).
A∗ ⇔ ¬A

Cas 2 : A est de la forme B ∨ C


A contient k connecteurs et A ≡ B∨C alors (le nombre de connecteurs conte-
nus dans B + le nombre de connecteurs contenus dans C) = k-1 connecteurs.
Alors B et C contiennent tous les deux moins de k connecteurs.
Par hypothèse d’induction : B ∗ ⇔ ¬B...(1) et C ∗ ⇔ ¬C...(2)
Construisons A∗ : A∗ ⇔ (B ∗ ) ∧ (C ∗ )...(3)

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(1)et (2) et (3) : A∗ ⇔ (¬B) ∧ (¬C).
A∗ ⇔ ¬(B ∨ C)
A∗ ⇔ ¬A

Cas 3 : A est de la forme B ∧ C


A contient k connecteurs et A ≡ B∧C alors (le nombre de connecteurs conte-
nus dans B + le nombre de connecteurs contenus dans C) = k-1 connecteurs.
Alors B et C contiennent tous les deux moins de k connecteurs.
Par hypothèse d’induction : B ∗ ⇔ ¬B...(1) et C ∗ ⇔ ¬C...(2)
Construisons A∗ : A∗ ⇔ (B ∗ ) ∨ (C ∗ )...(3)
(1)et (2) et (3) : A∗ ⇔ (¬B) ∨ (¬C).
A∗ ⇔ ¬(B ∧ C)
A∗ ⇔ ¬A

Corollaire Si p1 , p2 , ..., pn sont des variables propositionnelles alors :


(¬p1 ∨ ¬p2 ∨ ... ∨ ¬pn ) est logiquement équivalent à ¬(p1 ∧ p2 ∧ ... ∧ pn )

Démonstration
C’est un cas particulier de la proposition précédente.

Proposition 1.3.3 Lois de Morgan


Soient A1 , A2 , ..., An des formules propositionnelles quelconques. Alors :
— L’énoncé (( ¬A1 ) ∨ (¬A2 ) ∨ ... ∨ (¬An )) est logiquement équivalent à
¬(A1 ∧ A2 ∧ ... ∧ An )
— L’énoncé (( ¬A1 ) ∧ (¬A2 ) ∧ ... ∧ (¬An )) est logiquement équivalent à
¬(A1 ∨ A2 ∨ ... ∨ An )

La démonstration est à faire par l’étudiant. Vous pouvez vous inspirer de


la démonstration de la proposition 1.3.2.

1.4 Forme Normale Conjonctive


Lorsque nous nous retrouvons devant une formule propositionnelle com-
plexe (contentant plusieurs connecteurs et variables propositionnelles), il
semble parfois fastidieux de calculer sa valeur de vérité en utilisant la table de
vérité. Pour palier à ce type de problèmes, il existe des méthodes plus directes
qui permettent de dire si une formule est une tautologie ou une contradiction
sans passer par la table de vérité. Pour accéder a ces méthodes,il nous faut
d’abord introduire la forme normale conjonctive d’une formule. Quand une

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formule est écrite sous forme normale conjonctive, elle ne contient que les
opérateurs : ∧, ∨, ¬.

1.4.1 Définitions :
Soient X1 , X2 , ..., Xn une liste de formules propositionnelles. On introduit
la notation suivante :
— [X1 , X2 , ..., Xn ] dénote la disjonction X1 ∨ X2 ∨ ... ∨ Xn .
— < X1 , X2 , ..., Xn > dénote la conjonction X1 ∧ X2 ∧ ... ∧ Xn .
Si v est une valuation Booléenne nous avons :
v([X1 , X2 , ..., Xn ]) = vrai si v(Xi ) = vrai pour un certain Xi . Cela signi-
fie lorsqu’on a une disjonction termes, il suffit que l’un des termes de la
disjonction soit de valeur vrai pour que la disjonction soit evluée à vrai.

Si v est une valuation Booléenne nous avons :


v(< X1 , X2 , ..., Xn >) = vrai si v(Xi ) = vrai pour tout Xi . Cela signi-
fie lorsqu’on a une conjonction de termes, il faut que tous les termes qui
composent la conjonction soient de valeur vrai pour que la conjonction soit
evluée à vrai.

Définition 1.4.1 Littéral


Un littéral est une variable propositionnelle ou la négation d’une variable
propositionnelle.

Définition 1.4.2 Clause


Une clause est une disjonction X1 ∨ X2 ∨ ... ∨ Xn notée [X1 , X2 , ..., Xn ] ou
chaque élément Xi est un littéral.

Définition 1.4.3 Forme normale conjonctive (FNC)


Une formule propositionnelle est dite sous forme normale conjonctive (ou
sous forme clausale) si c’est une conjonction C1 ∧ C2 ∧ ... ∧ Cn notée <
C1 , C2 , ..., Cn > où chaque Ci est une clause.

Il existe un algorithme qui transforme une formule propositionnelle ordi-


naire en forme clausale. Il est présenté dans ce qui suit.
Avant de présenter l’algorithme, nous allons décrire comment classer les
formules de la logiques propositionnelles en deux types de formules. Celles
qui peuvent être réécrites sous forme de conjonctions (αf ormules) et celles
qui peuvent être réécrites sous formes de disjonctions (βf ormules). Les
αetβf ormules sont représentées dans les tableaux suivants :

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αf ormule x y βf ormule x y
x∧y x y x∨y x y
¬(x ∨ y) ¬x ¬y ¬(x ∧ y) ¬x ¬y
¬(x ⇒ y) x ¬y x⇒y ¬x y

Algorithme permettant d’obtenir une formule sous FNC :


— Commencer avec < [F ] >
— Éliminer les conjonctions qui sont à l’extérieur, de façon a obtenir la
formule F représenté de la forme : < D1 , D2 , ..., Dn > où chaque Di
est de la forme [X]
— Tant que la formule n’est pas sous forme normale conjonctive (tous
les Di ne sont pas des clauses) faire :
— choisir un Di
— Si Di est de la forme ¬¬Z remplacer par Z
— Si Di est une βf ormule remplacer dans Di β par β1 , β2 (donc
effectuer la substitution : Di [(β1 , β2 )\β])
— Si Di est une αf ormule reproduire Di deux fois, dans la première
remplacer α par α1 , et dans la seconde remplacer α par α2 (donc
effectuer les substitutions : Di [α1 \α] Di [α2 \α] )

Exemple 1.4.1 Écrivons la formule F 1 ≡ (p ⇒ ¬(p ⇒ q)) sous forme


normale conjonctive. Dans ce qui suit nous soulignons la formule qui va être
traitée et nous colorons en rouge le résultat à l’étape suivante.
< [F 1] > ≡< [ p ⇒ ¬(p ⇒ q)] > (β formule de la forme : x ⇒ y)
≡< [ ¬p, ¬(p ⇒ q) ] > (α formule de la forme : ¬(x ⇒ y))
≡< [¬p, p], [¬p, ¬q] >
F1 ≡ (¬p ∨ p) ∧ (¬p ∨ ¬q)

Écrivons la formule F 2 ≡ ((q ∨ p) ∧ (¬p ⇒ ¬q)) sous forme normale


conjonctive :
< [F 2] > ≡< [((q ∨ p) ∧ (¬p ⇒ ¬q)) ] > (éliminer les ∧ à l’extérieur)
≡<[q, p], [¬p ⇒ ¬q] > (β formule de la forme : x ⇒ y)
≡< [q, p],[ ¬¬p, ¬q] > (De la forme ¬¬Z)
≡< [q, p], [ p, ¬q] >
F2 ≡ (q ∨ p) ∧ (p ∨ ¬q)

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1.5 Ensemble complet de connecteurs
Définition 1.5.1 Ensemble complet de connecteurs
Un ensemble complet de connecteurs est un ensemble qui est tel que : à toute
formule F correspond une formule proposionnelle G logiquement équivalente
à F ne contenant que les connecteurs de l’ensemble.

Proposition 1.5.1 Les ensembles {¬, ∧} , {¬, ∨} et {¬, ⇒} sont des en-
sembles complets de connecteurs.

Démonstration :
Donnons la démonstration que l’ensemble {¬, ∧} est un ensemble complet
de connecteurs.
Cela veut dire qu’il faut demontrer que n’importe quelle formule F du
calcul propositionnel peut être remplacée par une formule G ne contennant
que les connecteurs ¬ et ∧ tel que F est logiquement equivalente à G. Il
suffit alors de démontrer que les connecteurs ∨ et ⇒ peuvent s’exprimer en
fonction des connecteurs de l’ensemble {¬, ∧} Soient A et B deux formules
propositionnelles.

A ∨ B ≡ ¬(¬A ∧ ¬B)

A ⇒ B ≡ ¬(A ∧ ¬B)

Nous avons réussi a écrire ∨ et ⇒ en utilisant uniquement les connecteurs


∧ et ¬. Donc {¬, ∧} est un ensemble complet de connecteurs.

Définition 1.5.2 Soient les connecteurs | et ↓.

p q p↓q p|q
0 0 1 1
0 1 0 1
0 1 0 1
1 1 0 0

Proposition 1.5.2 {|} et {↓} sont des ensembles complets de connecteurs.

Démonstration :

Démontrons que {|} est un ensemble complet de connecteur. Pour cela,


il suffit d’exprimer les connecteurs ¬, ∧, ∨ et ⇒ en utilisant uniquement |.

18
Soient A et B deux formules propositionnelles.
¬A ≡ A|A
A ∧ B ≡ (A|B)|(A|B)
A ∨ B ≡ (A|A)|(B|B)
A ⇒ B ≡ ((A|A)|B)|((A|A)|B)
Il vous est proposé comme exercice de démonterer que {↓} est un en-
semble complet de connecteurs

1.6 Satisfaisabilité et Validité


Définition 1.6.1 Interpretation
Une interprétation (ou une valuation) est une fonction qui associe une valeur
de vérité (vrai ou faux) à chaque variable propositionnelle. C’est donc une
fonction I ∈ Vp →{0, 1} où Vp est l’ensemble des variables propositionnelles.
On l’écrira sous la forme {p1 7→ b1 , . . ., pn 7→ bn } avec pi ∈ Vp une variable
propositionnelle et bi ∈ {0, 1} la valeur booléenne V ou F correspondante.
Étant donnée une interprétation I, on peut calculer la valeur de vérité de
n’importe quelle formule propositionnelle.

Exemple 1.6.1 Soit la formule propositionnelle F 1 ≡ (q ⇒ ¬(p ∨ q)). Soit


I1 une interpretation tq : {p 7→ 0, q 7→ 1}
I1(F 1) ≡ (I1(q) ⇒ ¬(I1(p) ∨ I1(q)))
≡ (1 ⇒ ¬(0 ∨ 1))
≡1

On considère qu’une interprétation I est un ”monde possible”. Pour une


formule F donnée existe-t-il un monde dans lequel F est vraie ?

Définition 1.6.2 Modèle


Un modèle d’une formule F est une interprétation I telle que : I(F ) = 1.

Un modèle d’un ensemble de formules E = {F1 , F2 , ..., Fn } est une inter-


prétation I telle que : I(F1 ) = I(F2 ) = ... = I(Fn ) = 1

Il peut exister aucun, un ou plusieurs modèles pour une formule ou un


ensemble de formules.

Exemple 1.6.2 Soit les formules propositionnelles F 1 ≡ (q ⇒ ¬(p ∨ q)) et


F 2 ≡ q ⇒ p . Soit I1 une interpretation tq : {p 7→ 0, q 7→ 1}

19
I1(F 1) = 1 donc I1 est un modèle de F1. I1(F 2) = 0 donc I1 n’est pas
un modèle de F2.

Définition 1.6.3 Satisfaisable, insatisfaisable


S’il existe au moins un modèle de F on dit que F est satisfiable (ou consistant
ou non-contradictoire). Sinon F est insatisfaisable (ou inconsistante).

Définition 1.6.4 Valide


Une formule est dite valide si elle est vraie quelque soit l’interprétation.

Exemple 1.6.3 Soit les formules propositionnelles :


F 1 ≡ (q ⇒ ¬p ∨ q)
F2 ≡ q ⇒ p
F 3 ≡ q ∧ ¬(¬p ⇒ q).

F 1 est une formule valide car elle est vraie quelque soit l’interprétation.
F 2 est une formule satisfaisable car il existe au moins une interpretation
pour laquelle F2 est vraie.
Soit I1 une interpretation tq : {p 7→ 1, q 7→ 1} I1(F 2) ≡ 1
Soit I2 une interpretation tq : {p 7→ 1, q 7→ 0} I2(F 2) ≡ 0
F 3 est une formule insatisfaisable car il n’existe aucune interprétation
qui soit un modèle de F3.

Théorème 1.6.1 Une formule sous forme normale conjonctive est valide
seulement et seulement si toute les clauses qui la constituent contiennent
deux littéraux contradictoires.
C’est à dire chaque clause est de la forme L1 ∨ ... ∨ p ∨ ... ∨ ¬p ∨ ... ∨ Ln
où les Li sont des literaux et p est une variable propositionnelle.

20
Définition 1.6.5 Concéquence Logique
On dira que P est une conséquence logique d’un ensemble de formules {A1 , . . ., An }
et on écrira A1 , . . ., An ⊢ P , si tout modèle de {A1 , . . ., An } est aussi un mo-
dèle de P .

Proposition 1.6.2 A1 , . . ., An et P des formules propositionnelle, on a les


propriétés suivantes :
— A1 , . . ., An ⊢ P si et seulement si (A1 ∧ . . . ∧ An ⇒ P ) est valide
— si {A1 , . . ., An } est insatisfaisable alors pour toute formule P, on a
A1 , . . ., An ⊢ P

1.7 Calcul des Séquents


En théorie de la démonstration, le calcul des séquents est un système de
déduction créé par Gerhard Gentzen. Le nom de ce formalisme fait référence
à un style particulier de déductions.
Un séquent est une suite d’hypothèses suivie d’une suite de conclusions,
les deux suites étant généralement séparées par le symbole ⊢. Un séquent
représente une étape d’une démonstration, le calcul des séquents explicite
les opérations possibles sur ce séquent en vue d’obtenir une démonstration
complète et correcte.

Définition 1.7.1 Sequent


Un séquent est une paire < Γ, ∆ > d’ensembles finis de formules. Habituel-
lement, un séquent < Γ, ∆ > est écrit Γ ⊢ ∆.
Si Γ = {A1 , A2 , ..., An } et ∆ = {B1 , ..., Bk } alors :

le séquent {A1 , ..., An } ⊢ {B1 , ..., Bk }


sera écrit simplement : A1 , ..., An ⊢ B1 , ..., Bk

Soit X une formule, et ∆ et Γ deux ensembles de formules nous écrirons :

Γ, X ⊢ ∆ au lieu de Γ ∪ {X} ⊢ ∆
et ⊢ ∆ au lieu de ∅ ⊢ ∆

La sémantique d’un séquent est donnée par la définition suivante :

Définition 1.7.2 Soit I une interpretation définie de l’ensemble des sé-


quents vers l’ensemble de valeurs de verité{0, 1}. Alors nous avons I(Γ ⊢
∆) = 1
— si I(X) = 0 pour un certain X ∈ Γ

21
— oubien, I(Y ) = 1 pour un certain Y ∈ ∆.
Ceci revient à considérer que le séquent ∆ ⊢ Γ est interprété par la for-
mule : (A1 ∧ ... ∧ An ) ⊢ (B1 ∨ ... ∨ Bk )

Définition 1.7.3 Axiomes et Règles d’inférence


Les axiomes et les règles d’inférence du calcul des séquents sont :
Axiome : X ⊢ X
Règles : Dans une règle du calcul des sequents , la partie supérieure de la
règle est appelée prémisse et la partie inférieur est appelée conclusion de la
règle.

Γ ⊢ ∆, X Γ, X ⊢ ∆
(¬gauche) (¬droit)
Γ, ¬X ⊢ ∆ Γ ⊢ ¬X, ∆

Γ, X, Y ⊢ ∆ Γ ⊢ ∆, X Γ ⊢ ∆, Y
(∧gauche) (∧droit)
Γ, X ∧ Y ⊢ ∆ Γ ⊢ ∆, X ∧ Y

Γ, X ⊢ ∆ Γ, Y ⊢ ∆ Γ ⊢ X, Y, ∆
(∨gauche) (∨droit)
Γ, X ∨ Y ⊢ ∆ Γ ⊢ X ∨ Y, ∆

Γ ⊢ ∆, X Γ, Y ⊢ ∆ Γ, X ⊢ Y, ∆
(⇒ gauche) (⇒ droit)
Γ, X ⇒ Y ⊢ ∆ Γ ⊢ X ⇒ Y, ∆

Exemple 1.7.1 Soit le sequent A ≡ ¬(p ∧ q) ⊢ (¬p ∨ ¬q)


Construisons son arbre de preuve :
Nous commençons en ecrivant le sequent à demontrer au plus bas de l’arbre
de pruve et nous essayons d’appliquer les regles d’inference du calcul des
sequent sur la formule. Pour que le sequent soit valide , il faut que chaque
branche de l’arbre de preuve permette d’arriver à un axiome.

p⊢p q⊢q
(axiome) (axiome)
p, q ⊢ p p, q ⊢ q
(∧droit)
p, q ⊢ p ∧ q
(¬droit)
p ⊢ p ∧ q, ¬q
(¬droit)
⊢ (p ∧ q), ¬p, ¬q
(¬gauche)
¬(p ∧ q) ⊢ ¬p, ¬q
(∨droit)
¬(p ∧ q) ⊢ ¬p ∨ ¬q
Ici, toutes les feuilles de l’arbre de preuve menent à un axiome. Donc, le
sequent est valide.

22
1.8 Résolution
Le système de preuve précédent permet de montrer n’importe quelle for-
mule qui est valide (et donc vraie dans n’importe quelle interprétation). On
s’intéresse à present à un autre problème qui est de savoir si une formule est
satisfiable ou non, c’est-à-dire s’il existe un modèle.
Étant donné une formule avec n variables, il y a 2n interprétations pos-
sibles. Si l’on souhaite detetrminer si cette formule satisfaisable ou insatis-
faisable, on devrait, peut être, essayer toutes les interprétations possibles, la
complexité en temps serait donc exponentielle et les temps effectifs de calculs
seraient énormes (c’est tout simplement infaisable).
Le principe de résolution (Robinson 1965) est une règle de déduction en
logique propositionnelle par la definition suivante :

Définition 1.8.1 Principe de résolution


Soit C et C ′ deux clauses. Soit p une variable propositionnelle.

(C ∨ p) (C ′ ∨ ¬p)
C ∨ C′
La notation C ∨ C ′ construit la clause qui contient tous les littéraux de C et
C ′ en supprimant les doublons.

Pour utiliser le principe de résolution, il faut identifier un littéral et sa


négation dans une formule (l et ¬l) et à fabriquer la formule résultante ne
dépendant plus du littéral.

Définition 1.8.2 Déduction par résolution


Soit E un ensemble de clauses.
Une déduction par résolution à partir de E est une suite de clauses C1 , . . ., Cn
telle que pour toute clause Ci dans cette suite :
— soit Ci ∈ E, soit il existe deux clauses Cj et Ck telles que j, k < i et
telle que Ci
— soit le résultat de la règle de résolution appliquée à Cj et Ck ;

Exemple 1.8.1 On se donne l’ensemble E suivant {¬p ∨ ¬q ∨ r, ¬r, p}. On


peut faire les étapes de résolution suivantes :

¬p ∨ ¬q ∨ r p
¬q ∨ r ¬r
¬q

23
1.8.1 Réfutation
Pour établir qu’une proposition donnée est une tautologie, l’idée de la
preuve par réfutation est de démontrer que sa négation est contradictoire.
La technique de résolution permet justement de trouver une réfutation à une
formule donnée en forme clausale.

Définition 1.8.3 Procédure de résolution par réfutation


pour prouver une formule F sous forme clausale à partir d’un ensemble de
formules sous forme clausales {F1 , .., Fn }

— on prend la négation de F
— on prouve par résolution que {F1 , .., Fn , ¬F } est inconsistant en cal-
culant les résultantes jusqu’à obtenir la clause vide

Proposition 1.8.1 Soit E un ensemble de clauses. S’il existe une réfutation


par résolution de E, alors E est insatisfiable.

Exemple 1.8.2 Soit la formuleA ≡ ¬(p ∨ (q ∧ r)) ⇒ (¬q ∨ ¬r).


Demontrons que A est une tautologie.
Pour démontrer que A est une tautogie, il suffit de prouver que ¬A est in-
satisfaisable. Trouvons une réfutation par résolution de ¬A (¬A sous forme
clausale).
Mettons la formule ¬A sous forme clausale.
¬A ≡< [¬(¬(p ∨ (q ∧ r)) ⇒ (¬q ∨ ¬r))] >
≡< [¬(p ∨ (q ∧ r))], [¬(¬q ∨ ¬r))] >
≡< [¬p], [¬(q ∧ r)], [¬(¬q ∨ ¬r))] >
≡< [¬p], [¬q, ¬r], [¬(¬q ∨ ¬r))] >
≡< [¬p], [¬q, ¬r], [¬¬q], [¬¬r] >
≡< [¬p], [¬q, ¬r], [q], [r] >
La forme clausale de ¬A : {¬p, ¬q ∨ ¬r, q, r}
On construit alors une réfutation :

(¬q ∨ ¬r) q
r
¬r

Nous avons donc obtenu une clause vide (représentée par le symbole ⊥).
Donc ¬A est insatisfaisable.
A est une tautologie.

24
1.9 Méthode de Davis-Putnam pour le Calcul Pro-
positionnel
La méthode définie par Davis Putnam, est destinée à prouver la validité
de formules grâce a un algorithme programmable. Cet algorithme s’applique
sur des formules qui sont sous forme normale conjonctives. La méthode de
Davis-Putnam permet de décider si une conjonction de clauses Gi est insa-
tisfaisable. Il existe des algorithmes, basés sur celui de Davis-Putnam, qui
peuvent trouver une solution rapidement dans de nombreux cas. La methode
de Davis Putnam consiste à appliquer autant de fois que possible l’algorithme
ci-après. A chaque fois, il s’agit de produire à partir de la conjonction de
clauses S, une nouvelle conjonction de clauses S ′ tel que S est insatisfaite
seulement et seulement si S ′ est insatisfaite.

Algorithme :
Soit S une formule sous forme normale conjonctive.
(1) Règles pour clauses à un litéral :
(a) Si S contient deux clauses composées uniquement d’un seul litéral,
tel que l’un est la négation de l’autre, Gi = l et Gj = ¬l , alors S est
insatisfaisable.
(b) Si la règle (1.a) ne s’applique pas, donc S contient une clause à un
litéral Gi = l, alors que sa négation n’occure pas dans S. S ′ est alors obtenue,
à partir de S :
— en supprimant toutes les clauses contenant l
— et, en supprimant les occurences du litteral opposé ¬l des clauses
restantes.

Si S est vide, S est satisfaite.

(2) Règle D’élimination :


Si les règles (1.a) et (1.b) ne s’appliquent pas et qu’un litéral occure dans
S alors que son opposé (¬l) n’occure pas dans les clauses, alors supprimer
toute les clauses Gi contenant l.
Si S ′ est vide alors S est satisfaite.
S est insatisfaisable seulement et seulement si S ′ est insatisfaisable.

(3) Règle de consensus :


Si les regles précédentes ne s’appliquent pas. Il y a donc un litéral l et
son opposé ¬l qui occurent dans les clauses de S. Alors S peut alors reécrire
S sous la forme :

25
(A1 ∨ l) ∧ ... ∧ (An ∨ l)∧ (B1 ∨ ¬l) ∧ ... ∧ (Bm ∨ ¬l)∧ R1 ∧ ... ∧ Rp
Où Ai , Bi et Ri ne contiennent ni l et ni ¬l.
C’est à dire, que nous procedons à une réorganisation des clauses de S, de
façon à commencer avec les clauses qui contiennent l, suivient par les clauses
qui contiennent ¬l, et nous terminons avec les clauses qui ne contiennent ni
l ni ¬l
Ensuite, nous produisons deux conjonctions de clauses S ′ et S ′′ tel que :
S ne contient aucune clause contenant le litteral ¬l et S ′′ ne contient aucune

clause contenant l :
S ′ = (A1 ∧ ... ∧ An ) ∧ R1 ∧ ... ∧ Rp
et S ′′ = (B1 ∧ ... ∧ Bm ) ∧ R1 ∧ ... ∧ Rp .
S est insatisfaisable si et seulement si (S ′ ∨ S ′′ ) est insatisfaisable.

Exemple 1.9.1 Soit la formule F sous forme normale conjonctive :


F 1 ≡ (a ∨ b) ∧ (¬b) ∧ (¬a ∨ b)
Démontrons en utilisant la méthode de Davis-Putnam que la formule F1 est
insatisfaisable.
F ≡ ((a ∨ b) ∧ (¬b) ∧ (¬a ∨ b)
appliquons la regle 1 − b sur ¬b, on obtient :
S ≡ (a) ∧ (¬a)
appliquons la regle 1 − a sur a, on obtient :
S est insatisfaisable. Donc F1 est insatisfaisable.

Exemple 1.9.2 Soit la formule F2 sous forme normale conjonctive :


F 2 ≡ (¬a ∨ ¬b) ∧ (a ∨ ¬c) ∧ (¬a ∨ c) ∧ (¬c ∨ b) ∧ (a ∨ b) ∧ (c ∨ ¬b)
Démontrons en utilisant la méthode de Davis-Putnam que la formule F2 est
insatisfaisable.

F 2 ≡ (¬a ∨ ¬b) ∧ (a ∨ ¬c) ∧ (¬a ∨ c) ∧ (¬c ∨ b) ∧ (a ∨ b) ∧ (c ∨ ¬b)


Appliquons la règle 3 (regle du consensus) sur a :
F 2 ≡ (a ∨ b) ∧ (a ∨ ¬c) ∧ (¬a ∨ c) ∧ (¬a ∨ ¬b) ∧ (c ∨ ¬b) ∧ (¬c ∨ b)

S ′ ≡ b ∧ ¬c ∧ (c ∨ ¬b) ∧ (¬c ∨ b) et S ′′ ≡ c ∧ ¬b ∧ (c ∨ ¬b) ∧ (¬c ∨ b)


Il suffit, à présent que S ′ ou S ′′ soit insatisfaisable pour déduire que F2
est insatisfaisable.
Dans S’ : appliquons la regle 1.b sur b nous obtenons :
S ′′′ ≡ ¬c ∧ c
S est insatisfaisable ( par la règle 1-a ) donc : S ′′ est insatisfaisable, alors
′′′

F2 est insatisfaisable.

26
Chapitre 2

Logique des prédicats

La logique propositionnelle nous permet d’exprimer des relations entre


des propositions , et raisoner afin de tirer des conclusions logiques sur la base
de ces relations.
Supposons, par exemple, que nous croyons que, que Ahmed connait Bilal
et que Bilal connait Chahine . De ces deux faits, nous pouvons conclure que
Ahmed connaît Chahine en utilisant un simple application de l’élimination
des implications.
Malheureusement, lorsque nous voulons dire des choses de facon plus gé-
nérale, nous trouvons que la logique propositionnelles est insuffisante. Sup-
posons, par exemple, que nous voulions dire que, en général, si une per-
sonne connaît une deuxième personne, alors la deuxième personne connaît la
première. Supposons, comme précédemment, que nous croyons que Ahmed
connaît Bilal. Comment exprimer le fait général d’une manière qui nous per-
met de conclure que Bilal connaît Ahmed ? Ici, la logique propositionnel est
inadéquate ; elle ne nous offre aucun moyen de formaliser simplement cette
croyance plus générale et qui nous permettrait de tirer d’autres conclusions.
La logique des prédicats est une extension de la logique propositionnelle
qui résout ce type de problèmes. L’idée consiste à augmenter notre langage
avec deux nouveaux éléments, à savoir les variables et les quantificateurs. Ces
derniers nous permettrons alors d’ exprimer des idées sur plusieurs objets
sans énumérer ces objets ; il sera alors possible de raisonner sur l’existence
d’objets qui remplissent des conditions spécifiques sans dire de quels objets
il s’agit.
Les quantificateurs introduit dans le calcul des predicats sont : ∃ et ∀.
La formule ∃xP (x) se lit : il existe x ∈ D tel que P (x) est vraie. l’ensemble
D est le domaine de définition du prédicat P .

27
Dans ce chapitre, Nous allons commencer par décrire la syntaxe et la
sémantique de la logique des prédicats. Nous discuterons dans un deuxième
temps de l’évaluation et de la satisfaction.

2.1 Syntaxe
Commençons par l’alphabet du langage du calcul des prédicats :
— x1 , x2 , ... les variables
— a1 , a2 , ... les constantes
— P1 , P2 , ... les prédicats
— f1 , f2 ... les fonctions
— ¬, →, ∧, ∨ les connecteurs
— ∃, ∀ les quantificateurs

2.1.1 Termes
Définition Les termes du calcul des prédicats sont définis comme suit :
— Les variables et les constantes sont des termes.
— Si fi est une fonction à n arguments ett1 , t2 , ..., tn des termes du calcul
des prédicats alors fi (t1 , t2 , tn ...)est un terme du Calcul des Prédicats.
— L’ensemble des termes est engendré par les clauses précédentes.

2.1.2 Prédicats
2.1.3 Quantificateurs
2.1.4 Formules du calcul des prédicats
Définition Une formule atomique du calcul des prédicats est définie
pour si est un prédicat une fonction définie d’un domaine D vers l’ensemble
{0, 1} et sont des termes alors Pi (t1 , t2 , ..., tn ) est une formule atomique.

Portée
Variables libres et liées

2.2 Sémantique
2.2.1 Structure
2.2.2 Satisfaction d’une formule

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