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Se repérer dans un texte (l’organisation du texte) : distinguer les grandes étapes du texte et être

capable de dire ce que l’auteur fait dans chacune de ces étapes.

Il est manifeste que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un
animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des
circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain […] Car un tel homme est du coup
naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu... C’est pourquoi il est
évident que l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et que n’importe
quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les
animaux l’homme a un langage. Certes la voix est le signe du douloureux et de l’agréable, aussi la
rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu’au point d’éprouver la
sensation du douloureux et de l’agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le langage
existe en vue de manifester l’avantageux et le nuisible, et par suite le juste et l’injuste. Il n’y a en
effet qu’une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls
ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l’injuste et des autres notions de ce genre. Or
avoir de telles notions en communs c’est ce qui fait une cité.
ARISTOTE, Les Politiques I 2

Les les concepts


Les Les connecteurs logiques
Les Les exemples

[ étape N° 1 : Il est manifeste que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par
nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le
hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain […] Car un tel homme
est du coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu...] [ étape N°2 :
C’est pourquoi il est évident que l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille
et que n’importe quel animal grégaire.] [ étape N°3 : Car, comme nous le disons, la nature ne fait
rien en vain ; or seul parmi les animaux l’homme a un langage. Certes la voix est le signe du
douloureux et de l’agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est
parvenue jusqu’au point d’éprouver la sensation du douloureux et de l’agréable et de se les
signifier mutuellement. Mais le langage existe en vue de manifester l’avantageux et le nuisible, et
par suite le juste et l’injuste. Il n’y a en effet qu’une chose qui soit propre aux hommes par rapport
aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l’injuste
et des autres notions de ce genre. Or avoir de telles notions en communs c’est ce qui fait une cité.

Étape N°1 : dans un premier temps Aristote expose clairement sa thèse : l’homme est un animal
sociable.

Étape N°2 : Dans un deuxième temps Aristote tire une première conclusion à partir d’une
analogie : Il s’agit de ne pas confondre la vie grégaire de l’animal avec la sociabilité de l’homme.

Étape N°3 : Troisième temps pour appuyer sa thèse Aristote mobilise l’argument finaliste : le
langage prouve que l’espèce humaine est fait pour vivre en société.

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Analyser le texte pas à pas

Chaque phrase doit faire l’objet d’un questionnement rigoureux. Exemple - Analyse de la phrase
suivante : « Car comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l’homme
a un langage. »

 Restituer avec ses propres mots le sens général de la phrase

La nature fait toujours les choses dans un but précis ; or l’être humain est le seul animal qui
possède le langage. Donc la possession du langage a été attribuée à l’humain par la nature dans
un but précis.

 Fonction de la phrase

« Car » : Le connecteur car se rattache à la phrase précédente. L’objectif de cette phrase est
d’expliquer la raison pour laquelle Aristote affirme que l’humain ne se contente de vivre en groupe
mais en société : c’est un argument.

« comme nous le disons » : fait référence à un autre passage de l’œuvre d’Aristote.

« la nature ne fait rien en vain » : c’est un principe général de l’auteur qui n’est pas justifié ici.

« or seul parmi les animaux l’homme a la langage » : Aristote fait ici un raisonnement déductif. Il
applique un principe général (le finalisme) à un cas particulier (le langage chez l’être humain).

 Analyse des concepts

Nature : renvoie à l’ordre spontané qui préside à l’organisation de l’ensemble des choses
physiques et vivantes.
Le finalisme (rien en vain) : principe philosophique d’Aristote qui consiste à poser que si les choses
ont lieu d’une certaine manière c’est au service d’une finalité posée à l’avance et non pas par
hasard.
Le langage : désigne la capacité à créer et utiliser un système de signes organisés pour
communiquer.

 Explication

Le propose d’Aristote peut être expliqué par le fait que l’humanité est l’espèce vivante qui a
développé le langage articulé, signifiant et symbolique le plus complexe et le plus riche. La
possession du langage apparaît bien comme exceptionnelle dans le vivant, et justifie donc que la
vie collective humaine soit organisée de façon spécifique. En effet toute institution politique
repose avant tout sur le langage, tant dans la démocratie que dans les régimes monarchiques où
la parole du roi fait loi.

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