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Comment Habiter La Terre
Comment Habiter La Terre
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Il n’y a pas de 6ème extension massive : c’est plutôt la première extermination drastique et
délibérée de la vie sur terre.
Super prédation qu’est la nôtre. Elle est en train de devenir suicidaire pour ceux-là même qui
en sont les coupables. Cela suffira-t-il à y mettre fin ?
La moitié des points dits de non retours ont été atteints dans l’urgence écologique.
Les animaux ne disparaissent pas, ils sont tués. Anéantissement biologique majeur pour
certains naturalistes.
En 40 ans, 400 millions d’oiseaux ont disparu du ciel d’Europe et vraisemblablement plus
d’un milliard aux Etats-Unis.
Les humains représentent seulement 0,01% des vivants sur Terre, mais sont à
l’origine de 85% des morts depuis le début de l’ère industrielle.
On peut imaginer que le réchauffement ne soit pas d’origine anthropique… La probabilité est
de 0,00005%. Chiffre un peu mince pour parier dessus notre avenir commun.
La part des humains qui seront soumis à des canicules potentiellement mortelles de + de 20
jours ‘élèvera a plus de 74% de la population à la fin du siècle.
Le régime de croissance exponentielle qui se base sur l’utilisation des ressources dans lequel
nous nous trouvons actuellement est une instabilité en physique = état qui conduit presque
nécessairement au crash du système qui se trouve y être soumis.
L’océan de plastique fait 3 fois la taille de la France, sa masse est toujours en augmentation
exponentielle. A ce rythme, la production de déchet va augmenter de 70% dans les 30
prochaines années.
80 000 km carré de forêt disparaissant chaque année, ces années risquent de voir empirer ce
chiffre. Les forêts primaires vont très semblablement s’éteindre dans les prochaines décennies
du Paraguay, du Laos, de la Guinée Equatoriale. Il ne reste que 46% des arbres que la terre
comptait avant que l’humanité se lance dans l’agriculture il y a 12 000 ans.
La fonte des glaciers de montagne va donner beaucoup trop d’eau douce et ensuite beaucoup
trop peu à environ 2 milliards d’humains qui en dépendent directement. Ces glaciers
contiennent du mercure qui risque de se déverser dans l’eau. L’été dernier, en une seule
journée, 11 milliards de tonnes de glace fondait au Groenland. [Voir reportage Hugo
Clément !]
En Europe, la pollution tue environ 800 000 personnes par an. Chaque année, 89 millions
d’êtres humains doivent être nourris, alors que 40% de la production alimentaire mondiale est
gaspillée.
[Citation pour clore le constat et arriver au comment].
Ce n’est pas le réchauffement climatique le grand coupable. Il est un mal parmi beaucoup
d’autre dont l’effondrement de la vie sur terre. Les vivants non humains n’ont plus d’espaces
pour vivre. Hyper colonialisme.
La recommandation de l’OMS de manger deux à trois fois par semaine du poisson si tous
les humains appliquaient cela, les océans seraient vides.
Même si Gilles Deleuze aimait à rappeler que les poissons ne criaient pas, il est tout de même
bon de savoir que lors de la remontée des filets meurent dans d’affreuses souffrances.
Les négateurs ne reprochent plus aux écologistes d’avoir tord mais d’être des dictateurs.
Comique non ? Hostilité de mise.
Il y aura entre 200 et 600 millions de réfugiés climatiques comme l’annonce l’ONU dans 30
ans. Il est probable que des régimes dictatoriaux soient mit en place.
Greta Thunberg est moquée. Les lanceurs d’alerte demandent d’écouter les données
scientifiques sérieuses. Il faudrait aujourd’hui des alliances, des connivences face au désastre.
Malheureusement cela ne se profile pas ainsi. Plus de 200 militants écologistes dans la
dernière année ont été tués dans le monde.
Que pouvons-nous faire ? Être honnêtes et dire que nous n’allons pas dans la bonne
direction.
Le trafic aérien bat des records. 200 000 vols dans la même journée. Nous n’allons pas dans
la bonne direction.
Quelle a été la grande conséquence de la canicule de cet été ? Le décuplement des ventes
de climatisation.
En France, réforme des retraites en cours : idée qu’il faut travailler plus longtemps et produire
davantage. Une société riche et mature qui devrait être la notre devrait dégager du temps pour
vivre.
Les calculs fait par le gouvernement sont faits sous hypothèse de croissance, autrement dit
sous calcul de suicide.
Question de la liberté : les écolos sont liberticides, reproches qu’on leur fait souvent. Il faut
hiérarchiser nos priorités. Il faut assumer nos choix. Nos libertés sont endiguées et tant
mieux. Pourquoi sommes-nous autorisés à détruire la santé de nos petits enfants ? Il faudrait
créer d’autres lois ?
Que faire ?
Il faut que nous prenions nos responsabilités. Le monde sait, alors que nous élisons
Trump, Bolsonaro, etc. il y a un problème politique.
L’option révolutionnaire est la voie : mettre à mal un système qui nous met à mal. L’Europe
n’est pas épargnée par ces vents de folie. Notre manière d’être est irrationnelle.
2) Question d’éthique individuelle. C’est trop facile d’en rester là car le problème est
systémique. Toutefois l’éthique peut aider. On part du microcosme pour aller vers le
macrocosme. On peut fustiger les entreprises les plus nocives et ne pas acheter ce qu’elles
vendent. Dire qu’on aime la vie et manger de la viande à tous les repas : contradictoire. La
suralimentation carnée est dramatique : surmortalité de 7 à 14% selon l’OMS. Il faut
beaucoup de calories végétales pour nourrir des calories animales et donc en décidant de se
nourrir de calories animales on décide que des hommes vont mourir de faim. 95% des
mammifères en biomasse sur terre c’est de la viande d’abatage. Qu’est-ce que la vie sur
terre ? L’élevage industriel.
Sortir du « ce n’est pas moi c’est l’autre ». Nous sommes tous coupables. Guerre entre Chine
et USA.
4) Question économique : la fiscalité fonctionne mais c’est injuste. Si on augmente les taxes
sur un produit, les pauvres ne pourront plus avoir accès au produit.
Il faut faire une remise en cause du dogme d’une croissance perpétuelle dans un monde de
taille fini. La croissance est la première cause de l’effondrement du vivant. On pourrait parler
de croissance du partage, de l’amour, etc. Nous ne parlons que de la croissance du PIB, de la
production. Il y a des conventions économiques mais pas des réalités économiques or la
température du monde est une réalité.
Bien sur que cela va être dur mais il faut qu’il y ait une notion de partage, accompagner ceux
qui vont le + souffrir.
Le vrai problème avec le capitalisme : il porte en son sein son propre principe d’illimitation.
C’est impossible de trouver des régulateurs assez puissants.
Enchanter l’ici sans indexer leur existence à une sorte d’inféodation de l’altérité.
La forêt n’est plus à penser en termes de ressources. La forêt amazonienne n’est pas un
poumon, elle n’est pas là pour nous ; elle vaut en tant que telle : mutation symbolique. Quand
Notre Dame brûlait tout le monde était un peu triste car elle était plus qu’une église. Une forêt
qui brûle est plus qu’une forêt [lien avec la perception cf. cour sur le monde]. Elle comporte
des millions de milliards d’habitants. En Australie on a aussi compté les morts animaux (on
s’en réjouit mais finalement les dromadaires vont être tirés au sniper). Aussi : quand les feux
dévastés les territoires aborigènes en Australie on n’en parlait pas… Causé par le
réchauffement climatique mais pas que : les arbres sont fragilisés et portent en eux des agents
pathogènes [lire La Vie secrète des arbres] qui les rendent plus sensibles aux feux. Est—ce
un hasard que ça arrive en Australie ? Avec la privatisation de l’eau et le climato scepticisme
aux commandes.
7) Dimensions mythologique. Nous sommes aussi es êtres d’histoire et nous ne savons pas
habiter Gaia sans lui demander nos origines. Nous serions légitimes à inventer un mythe plus
humble et récent : celui de la vie. Le héros pourrait être autre qu’un homme arrogant et
malicieux comme Ulysse, puissant et fier comme Achille, mais que le héros soit un hybride.
Une femme peut-être. Nous avons une ontologie à inventer. La question dépasse infiniment
celle des émissions de CO2.
D’infimes différences culturelles génèrent des colères et des haines : la tâche est immense. Ce
qui compte ce n’est pas la vie, mais les vivants. Il n’y a pas d’effondrement heureux.
10) Dimension sémiotique : lieu des signes. Homme Dieu moqueur et arrogant : surenchère
affirmatrice de la DOXA. C’est en aucun cas $être subversif.
11) Dimension technique : rien ne laisse aujourd’hui que la solution technique peut être la
solution. Le miracle technologique n’arrivera pas, et il serait triste. Une énergie totalement
propre par exemple et gratuite ne serait pas une bonne nouvelle. La terre serait couverte de
routes etc. il en serait terminé de la vie sur terre car dès qu’il y a un petit gain quelque part, à
la fois écologique et économique il y a sur utilisation. On ne vit jamais à usage constant ! Les
effets rebonds surcompensent presque toujours les gains. Quel monde voulons-nous ? La
technique ne répond pas à cela.
12) Question taxinomique : liberté oui. Mais la liberté d’opprimer les minorités, libertés de
polluer… ces libertés-là doivent-elles être défendues ? J’en doute. Il faut spécifier les libertés
dont on parle. Personne n’est pour la violence. Mais face à un système qui est ultra violent,
l’inaction est une ultraviolente ! jean Genet distinguait la violence de la brutalité : il faut
combattre la brutalité systémique. A voir comment… Il faut que nous travaillions sur la
hiérarchie de la violence. La passivité est une violence.
13) Question énergétique : c’est une question importante, mais on en parle trop… La vraie
question n’est pas seulement la l’origine de l’énergie mais ce qu’on en fait. Ex : si on rase
la forêt amazonienne avec des bulldozer qui fonctionnent à l’énergie solaire, et bien on a tout
de même rasé la forêt [questionner l’oppositions entre les moyens et les fins… Aristote ?] et
c’est quand même une catastrophe. Si les avions n’émettaient pas de CO2 par exemple, le
tourisme serait catastrophique à outrance.
14) Dimension médiatique : les mots sont importants. Les êtres vivants ne disparaissent pas,
ils souffrent, ils sont tués. Caractère existentiel de cette crise. Il faudra penser aux détails
Ex : la/ le journaliste en parlant de croissance ne devrait pas avoir un ton enjoué.
15) Dimension poétique : le poète a toujours raison Jean Ferrat et Aragon. Il est celui qui
est tout à la fois infiniment soumis aux dictats de la langue et parce qu’il sait qu’il peut
réinventer la sémantique, la grammaire, et la syntaxe car il sait qu’il est en droit et presque en
devoir de le faire. Le poétique = élément essentiel aujourd’hui, car sans redéfinition des
possibles, les changements demeureront dérisoires. Les violences les plus abominables sont
celles qui n’ont pas encore été identifiées comme telles. Il faut être poète pour penser hors de
l’ordre [cf. Baudelaire l’Albatros].
Conclusion :
Traces des êtres humains dans 100 000 millions d’années (temps géologique). Il ne restera
rien. Il y aune manière de par laquelle nous léguons une preuve de notre existence : dans les
fossiles on pourra voir un affaissement drastique de toutes les formes de vies sur terres sans
causes géologiques ou météoritiques. Est-ce là la trace que nous voulons laisser dans
l’Histoire ?
Il est temps de proposer un activisme fractal : toutes les voies sont bonnes. Nous n’avons pas
à choisir. L’activisme doit se déployer à toutes les échelles. Face aux crises majeures, ceux
qui ont l’habitude des luttes sociales pensent en termes de rapport de force, ils ont souvent
raison mais c’es insuffisant. Il faut aussi voir les choses autrement que dans un rapport de
force. Evolution darwinienne : on le pense souvent comme la compétition, le carnage et le
meilleur gagne mais l’aspect collaboratif est fondamental dans l’émergence des espèces qui
survivront. Ce type de pensée doit nous guider.
Aujourd’hui, les gestes les plus inégalitaires et brutaux ont été présentés comme des mesures
d’apaisement de la part de classe politique dominante. Plus personnes n’y croit mais tout le
monde s’en fiche. Constat grave.
Aurélien Barrau pense comme Jean Genet que l’espoir est que la brutalité se perde en se
détruisant d’elle-même.