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LA

RAGE

Pr Youssef SEKKACH
Service de Médecine Interne
HMIMV-Rabat
OBJECTIFS

§ Décrire les circonstances évocatrices de rage

§ Exposer les mesures préventives vis-à-vis de la


rage devant une morsure animale
INTRODUCTION
§ Maladie virale (Lyssavirus), virus à ARN enveloppé.

§Concerne les mammifères dont l’homme.

§Zoonose transmise par la bave ou la salive (morsure) des animaux


infectés

§Encéphalite aigue constamment mortelle une fois déclarée


(encéphalite)

§Prévention par la vaccination

§Problème de santé publique: Maladie à déclaration obligatoire


ÉPIDÉMIOLOGIE
50 000 décès par an, 10ème cause de maladie infectieuse mortelle

1. TYPES EPIDEMIOLOGIQUES:

§ Rage sylvatique ou vulpine(carnassiers) : Europe (renard) et Etats-Unis (mouffette)

§ Rage urbaine ou canine (chien) : Amérique Centrale et du Sud, Afrique, Moyen


Orient, Asie du Sud-Est, Inde ++

§ Rage des chiroptères (chauve-souris): Amérique et Europe N-E, Espagne, Portugal

2. AGENT PATHOGENE:
§ Le virus de la rage appartient au groupe des Rhabdoviridae, genre des lyssavirus
§ Virus enveloppé à ARN
§ Virus fragile dans le milieu extérieur
§ Virus résistant à la dessiccation aux congélations et décongélations successive
ÉPIDÉMIOLOGIE
3. TRANSMISSION:
§ Voie cutanée: 99% des cas
risque de transmission du virus
10 à 70% Pour le visage
morsure 5 à 20 % Pour les mains
3 à 10% Pour les membres
- Léchage sur peau excoriée ou une plaie fraiche
- Griffure par des griffes souillées de bave (chat)
- Manipulation d’animaux enragés morts ou vivants
Virus de la rage: NEUROTROPE
Après inoculation, il gagne les filets nerveux moteurs et sensoriels, puis les axones où il va
se répliquer
Sites atteinte: tronc cérébral, puis thalamus, puis cortex, puis tissu glandulaire(salive,
surrénales ..)

Lait, urines sueurs, larmes, mucus nasal, fèces: rôle minime dans la transmission
ÉPIDÉMIOLOGIE
§ voie aérienne exceptionnelle
Inhalation d’un aérosol virus véhiculé par le nerf olfactif
Ex: - Visite d’une grotte habitée par des colonies importantes de chauves- souries
- Manipulation au laboratoire

§ contamination interhumaine
- Greffe de cornée
Le virus peut traverser une muqueuse saine
- Soins à un cas de rage
- Projection de salive sur l’oeil

§ contamination professionnelle
- Agriculteurs, éleveurs (à travers les lésions cutanées)
ÉPIDÉMIOLOGIE
4. RESERVOIR:

Tous les mammifères sont réceptifs à la rage, surtout:

§ Les carnivores sauvages: chacal, loup, renard..

§Les carnivores domestiques: chats, chiens..

Qui entretiennent la maladies et peuvent la transmettre à d’autres espèces


(ânes, bétails, sangliers….)

Le réservoir sauvage est entretenu par le chacal, mais le gros problème est
constitué par la rage des rues dont le chen errant est le principal vecteur
dans 70% des cas humains. Le reste est transmis par les autres animaux
(chats, bovins, ânes, sangliers….)
PHYSIOPATHOLOGIE
DIAGNOSTIC POSITIF
I. CLINIQUE
A. INCUBATION: 15jours à 1 an voir plus. Variable selon:

§ Le siège: de la lésion (+/- proche du SN)


§ Gravité: nombre et profondeur des lésions
§ La Zone très innervée
§ La dose de virus inoculée

B. PRODROMES:
§ Signes non spécifiques: fièvre, céphalées, malaise, asthénie, anorexie,
nausée, vomissement, douleurs pharyngées
§ Douleurs et prurit au niveau de la morsure +++
En rapport avec une multiplication virale dans la racine ganglionnaire
dorsale du nerf sensitif correspondant à la zone de morsure
DIAGNOSTIC POSITIF
C.PÉRIODE D’ÉTAT « PHASE ENCÉPHALITIQUE »:

1. RAGE FURIEUSE OU SPASTIQUE


§ Excitation psychomotrice majeure
§ Contracture, agitation, agressivité, hallucination
§ photophobie
§ Fièvre supérieure à 40°
§ Troubles respiratoires et de la conduction cardiaque
§ Hypotension orthostatique
§ HYDROPHOBIE: salivation et spasmes musculaire à la déglutition
§ AEROPHOBIE

2. RAGE MUETTE OU PARALYTIQUE


§ Paralysie ascendante: Syndrome de Guillain- Barré
§ Paralysie complète
§ Coma
§ Décès en une semaine
DIAGNOSTIC POSITIF

II. PARACLINIQUE:

qPRÉLÈVEMENTS DE SALIVE, CORNÉE, PEAU, LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN

MISE EN ÉVIDENCE DU VIRUS

§ Culture cellulaire
§ Immunofluorescence (Ag. de nucléocapside)
§ PCR sur salive

qAUTOPSIE:
Corpuscules de Négri++ dans l’encéphale
TRAITEMENT
A- TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE:
qCONDUITE À TENIR APRÈS UNE MORSURE:
1. Soins locaux:
§ Lavage abondant à l’eau savonneuse
§ Désinfection : ammonium quaternaire
§ Parage, suture si nécessaire

2. Vérifier la prévention du tétanos

3. Antibiothérapie(quasi) systématique
Augmentin, Cyclines Ö(staphylo, strepto, anaérobies, Pasteurella)
TRAITEMENT
CONDUITE À TENIR POUR LA RAGE

1) Siège de la morsure (près du cerveau), interposition du vêtement

2) Espèce d’animal : sauvage, domestique

3) Région d’enzootie animale : mais un chien peut voyager, animaux importés


de l’étranger

4) Comportement de l’animal +++


§ Morsure «logique»
§ Attaque délibérée sans raison
5) Vaccination de l’animal

6) Devenir de l’animal:
§ Disparu, inconnu
§ Mort
§ Mis en examen vétérinaire (obligatoire) J0, J7, J14
TRAITEMENT
B- TRAITEMENT SPÉCIFIQUE

qAucun antiviral n’est efficace

qCourse de vitesse pour immuniser le mordu:


Äimmunoglobulines spécifiques : 20 UI/kg
si morsure grave et très suspecte + vaccin
vaccination seulement si simple suspicion
q2 schémas vaccinaux :
J 0 + J 3 + J 7 + J 14 + J 28 (si IgIV, si immunodépr)

J 0: 2 doses + J 7 + J 28

→ Animal disparu = vaccination complète


→ Animal mort = débuter vaccin (cf résultat autopsie)
→ Animal suspect (et surveillé) = commencer vaccin et stop à J 14 si animal RAS
TRAITEMENT
C- PROPHYLAXIE:

q Lutte contre la rage animale: Destruction, stérilisation, vaccination +++

qVaccination préventive:

q Pour les professionnels exposés : vétérinaires, agents de fourrière,


forestiers…:
§ Vaccin: J0 –J 7 –J 28
§ Rappel à1 an et tous les 5 ans

q Pour les voyageurs en zone d’enzootie canine =J 0 + J7 et J28 puis rappel à1


an./.

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