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Panneaux solaires . de consommateurs DOULEUR Tout ce qui marche 0 == PINS eae Sa e Bien doser les antalgiques sans ordonnance ¢ Quand opter pour I’hypnose, la méditation, les plantes, le CBD ? 6,90 € institut NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.com Alerte produits! Cente etc par les fabricants pour des raisons sanitaires (contaminés par la bactérie Escherichia colilistériose...; pour defaut de sécurité (appareils pouvant prendre feu), défaut Steele a ae ac oe) 60millions-mag.com S'INFORMER / TEMOIGNER / ALERTER Des actus Oe eee eeu Ps ene Seu kt fier bilité Peet tapos Cac ae R Ge esc) or oe J aise etaseshors-séries. CE ee eS de consommation ; découvrir si d'autres usagers connaissent les mémes difficultés Cece ec meen Eee ery cera eereuey eure CGT Coe eet ee cu eae st cue setae zine dt par Mgt national elaconsommation Fiaticsomert publ carters nse t commercial 178, Pome Brossolte, CS 1007 82241 Melk Cadox "a 0146062020 warwinceonso fe Diretour de a publication Praline Lav Rédactice en chet Syvie Metasrs Rédactourson chet adjoints Sopte Cosne hors-éne) Hore cabo mons Elodie usu (sto Secretae générale Morte Fase Redaction ‘Amine Meslom (hot de rbxique Cle Sse, Ceci Courau, ira Debs, Prilipe Fortine. Ee Galt. Farry Guibert Hole Haisms rows, Osste Kinglr Laure Maescaux Asané Sobouhi Secretariat de redaction rele Ferre Served Loisoaux (premiers secretes dorédactor) ecto Dersily Maquette Valens Lotoueo (rome rédaticn sraphiquo), ove Emmanual Mono StFabien Lahale Photo couverture Face Poeaet pour «60+ Site Internet wr Omilfons-mag com Mattiou Cra (tou Web) Brite Gass Pebtons ove les ntomautes) redaesonweb@inc€O Dison ‘Witan Teel pesponssble) Gites Tatiander ico Valere Proust iasstate) Relations presse ‘Anne-Jiiste tear grin ‘a 145062098 Contact depositares difuseus, eassorts Promavente, Ta 0raz96000% Service abonnements 89 Mitons do sonsommateurs 45, verve du General ole 60643 Chatlly Cooex ‘ats 0165967040 Taf des abonnements annuels i numéros menguale + Specl pbs 496: Guang 62.50 € 11 ndmges mensuas + Spécial pds + Thorsséres "69 € brenger 18 Dept leg saw 2029, Commission pastaie Nvos27 K@s090 Photogravure: Koy Graphic Impression : Agi Graphic Distbution : ML ISSN : 12705225, Igri spi’ Partan rigs paper Peton Suse Taucae fe eccbes” Coaseason PERC Envoghsston Plot 1.12.mgt ra emp esate ese oe sane Forte do THC ts tornanar ate nese ef inet drone epson conmmge ou pasotare 2= @ 680 Millions de consomm: A QUAND UN PLAN CONTRE LA DOULEUR ? La douleur est-elle un « petit » sujet de santé publique ? Pas au regard du nombre de personnes concernées car chacun d’entre nous est un jour passé par cette expérience désagréable. Et ce sont méme 12 millions de Francais qui vivent avec une douleur permanente. Mais, parmi eux, combien sont correctement soignés ? En 2004, I’étude Stopnet sortait un chiffre terrifiant: seulement un tiers recevait le traitement qui convient ! 70 % de douloureux chroniques mal soignés ?Sice nest pas un sujet de santé publique... Dix-neuf ans ont passé et il semblerait que nous en soyons au méme point. Pourtant, la France ne manque pas de structures spécialisées pour lutter contre la douleur. Mais, comme les services de pédiatrie ou de psychiatrie, elles sont totalement surchargées. En février, la Haute Autorité de santé a donc proposé de revoir le parcours du patient douloureux de maniére & mieux le dépister et l'orienter. Dommage que le programme repose pour beaucoup sur nos médecins traitants, déja passablement débordés. De l’avis des experts qui ont participé a ce numéro, il faudra des années pour le mettre en place. Alors, d'ici la, que fait-on ? Premiére piste : on soigne son hygiéne de vie, histoire d’éloigner autant que possible les maladies génératrices de douleurs (diabéte, obésité, etc.). Deuxiéme piste : lorsque la douleur pa cherche rapidement a la soigner. Les antalgiques sans ordonnance peuvent aider, on vous explique comment. Mais d’autres méthodes soulagent sans médicament : 'électrostimulation, la méditation, voire le CBD... Des solutions qui permettront de mieux vivre avec. la douleur si celle-ci décide de s‘installer. Bonne lecture. ‘SOPHIE COISNE REDACTRICE EN CHEF ADJOINTE DES HORS-SERIES urs. Hors Serie "1405 - mai juin 2023 A propos de 60M lions de consommateurs 60 Millions de consommateurs et son site www.60millions-mag.com sont édités par institut national dea consommation (INCI, établissement publica caractére industriel et commercial, dont ‘Tune des principales missions est de « regrouper, produire, analyser et diffuser des informations, études, enquétes et essais » article L 822-2 du code de la consommation). LINC et 60 Millions de consomma- teurs informent les consommateurs, mais ne les défendent pas individuellement. Cette mission est celle des associations agréées, dont la liste figure en page 99. Le centre d'essais comparatifs achéte tous les produits de facon anonyme, comme tous {es consommateurs. Les essais de produits répondent & des cahiers des charges complets, définis paar les ingénieurs de (NC, ui sappuient sur la norme des essais comparatifs NF X 50-005. Ces essais ont pour but de comparer objectivement ces produits et, le cas échéant, de révélerles risques pour la santé ou la sécurité, ‘mais pas de vérifier la conformité des produits aux normes en vigueur. Les essais comparatifs de services et {es études juridiques et économiques sont menés avec la méme rigueur et la méme objectivité. lest interdit de reproduire les articles, méme partiellement, sans fautorisation de LINC. Les informations publiées dans le magazine, en particulier les résultats des essais comparatifs et des études, ne peuvent faire Cobjet d’aucune exploitation commerciale ou publicitaire. 60 Millions de consommateurs, Le magazine réalisé our vous et avec vous. Edito TT ae C d’actualite .. Véhicules polluants Cane passe plus du tout. Scooters électriques Les feux sont au vert. Panneaux solaires Attention aux désillusions a eS Entretien P'Valeria Martinez.. 18 B.A-BA Pourquoi jai mal Genre Oui, la douleur a un sexe. La douleur de l'enfant Apaiser autant que rassurer. Douleur dentaire Clou de girofle : faut-il y Croite ? nun Apres une chirurgie Attention au mal qui dure. Migraine Mieux traitée. MEDICAMENTS ET PRODUITS ea Antalgiques sans ordonnance Des mésusages qui font mal. Industrie En manque de paracétamdl... 60 Millions de consommateurs. Hors-Série N°T40S -mai/i ° oe i e Z Neurostimulation transcutanée Des électrodes qui font du bien... Cannabidiol Pourquoi pas en analgésique. Opioides Plus puissants mais risqués.. Maux de ventre 6 symptémes courants. Maux de téte Comment en venir bout. Plantes Pas toujours inoffensives. MT Se ee UR Douteur chronique Des thérapies innovantes. 76 Médecine complémentaire acupuncture en soutien.... Hypnose Ayez moins mal, je le veux |. 86 Sophrologie, méditation... Contréler sa douleur. Activité physique Ne lui tournez pas le dos... 90 60 Millions de consommateurs. Hors-Série N"140S - mai juin 2023 Les experts qui nous ont aidés pour ce numéro +P’ Pierre Amarenco, chef du sevice deneurdogi & hip ich Pars +P Nadine Attal, responsable du Centre ‘Sévaluation et de traitement def douleur ETD, hipital Ambrose-Paré, Boulogne-Bilancout +P" Nicolas Authier, chef du sence de médecine de la douler, CHU de ClemontFerand * D Florian Bailly, umatoloque, pital de a its Solpetrite, Pais * P* Didier Bouhassira, nerclogue, hopital Ambrose-Par, Boulogne Bilancout *D' Jean-Louis Chabernaud, pésie ranimateu, vice pres. de association Sparatap + P’Xavier Decleves,pratcien hospitaer en pharmacolgie et toxiclage hdpital Cochin, Pars * P’Vianney Descroix,hypnothérapeute et chirugiendentste, Pit Sepa, Paris * D' Jennifer Doridam, revcioge, Groupe hosptaler Paris Sint Joseph, Pais + D’Anne-Marie Pinard, cif du sence ‘de douleur chronique, CHU de Québec * D Delphine Lhuillery, médecn pécialiste ‘ela couleur, Paris * DrMalou Navez, médecin CETD, CHU de Saint-Etienne * Camille Fauchon, chercheu, Cente ‘de recherche en neurosciences Lyon * D Elisabeth Fournier Charrigre, péciatre, membre du groupe dexpers Piao! + D’ Christophe Lequart,chiurgien dentist, porte parol de Union frangaise pura srt buco dentare * Dr Mare Lévéque, neurochrurgien et agologue, Marseille + D'Axel Maurice-Szamburski, ‘anesthésiste, Marseille +P Bruno Mégarbane, chef du sevice ‘de téanimation médicale et txcologque, hopital Larbisitre, Paris +P’ Gabriel Perlemuter, che de service hépato-gastro-entéroloieet nutrition, hopital Antoine Belee, Ciamart Les produits cités dans ce numéro sontindiqués 4 ttre d‘exemple. La totaits de Ioffe commerciale ‘dos fabricants ne peut éte représentéo. Les pix, ‘elevés sur Internet ou en magasin, peuvent fortement vatier selon les points de vente. Tout eréit, ut mention contraire: Gety images, Adobestock, Shutterstock points de recharge électrique ‘ouverts au public étaiont répertoriés en France fin février. Soit une augmentation de 63 % en un an. Le cap symbolique des 100000 points de recharge devrait étre atteint d'ici a la fin du premier semestre. a DANONE SUR LA SELLETTE Pour contraindre le groupe Danone & réduire son utilisation de plastiques, trois ONG l'assignent en justice. Zero Waste France, ClientEarth et Surfrider Foundation S‘appuient sur la loi du 27 mars 2017 qui oblige les grandes entreprises frangaises & publier chaque année tn plan de vigilance visant 2 identifier et prévenir les atteintes ‘aux droits humains fondamentaux et l'environnement. Selon elles, Danone fait impasse sur le plastique dans son plan. Llétat des espdces péchées dans I Hexagone s'est largement amélioré au cours des vingt demiéres années. Mais, depuis cing ans, les volumes de poissons capturés provenant de populations en bon état ont tendance a stagner, constate I'fremer, institut francais de recherche dédié @ la connaissance de 'coéan. lis représentaient ainsi 51 % des 327000 tonnes de poisons débarqués dans I'Hexagone en 2021 contre 48 % en 2020. Prés du quart des captures concerne encore des espéces surexploitées (maquereau, sardine...). Diffcile ainsi de parvenir dans un futur proche & une p&che 100 % durable, but foxé par Europe. Pesce PREMIER PARC EOLIEN FLOTTANT La construction d'une premigre _des obtes que calles dont les mats ferme expérimentale en sont fixés au sol marin. Sa mise Méditerranée vient de débuter en service est prévue pour dans le golfe du Lion. Elle sera fin 2023. Une ferme du méme constituée de trois édliennes type doit étre érigée au large flottantes, qui ofrent laventage de powcr étre installées plus loin ‘60 millions de consommateurs. Hors-Sér de Portla-Nowvelle (11) et une autre dans le golfe de Fos (13). N*140S -mai/juin 2023 UN LABEL NATIONAL ANTIGASPI La certification vise a récompenser les magasins les plus engagés dans la lutte contre le gaspillage. CChaque année en France, prés de 9 millions de . tonnes de nourrture destinges a la consommation amare ee humaine sont perdues, jetées ou dégradées. Pour —‘echirec0 chs, le gouremement vient de lancer un label national visant & distinguer les acteurs qui se axraveccnanens erobilisent en ce sens. Prévu par la loi de février 2020 relative ala lutte contre le gasnillage et & 'économie circulaire (Agee), ce nouveau dispositf conceme pour le moment le secteur de la distribution, en particulier les grandes et moyemnes surfaces, les grossistes et les métiers de bouche (boucherie, boulangerie, primeur, etc). Des criteres exigeants allant des achats a la gestion des invendus Les magasins et établssements cancidats au label seront audités par Un organisme certificateur indépendant agréé par Etat, qui jaugera leur capacité a respecter un ensemble de critéres. Ainsi, les taux de produits invendus qui n'ont pas 6té valorisés ni donnés a des associations caritatives ne devront pas dépasser des seuls définis. evaluation tienda compte de la gestion des stocks et des commandes. Elle vérifiera, par exemple, que le réassort ne sfffectue pas automatiquement mais en s‘adaptant 2 la saisonnalité ou & rhistorique des ventes. Elle siintéressera aussi aux actions mises en ceuvre pour repérer les produits ~approchant de leur date limite de consommation et les mettre en avant auprés des clients via des promotions. Un label étendu par la suite & la restauration collective Le label sera assorti d'une & trois étoiles, selon le niveau d’engagement du distributeur, et pourra étre renouvelé au bout de trois ans aprés un nouvel audit. II sera étendu dans un second temps aux secteurs de la restauration collective et commerciale, puis aux industries agroalimentaires. L'objectf: réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d'ici & 2025. UN HERBICIDE INTERDIT L’Agence nationale de sécurité sanitaire lance la procédure de retrait du marché du Smétolachlore, un pesticide trés utilisé en France. Des dérivés chimiques de oat herbicide, classé « cancérigbne suspecté » en juin 2022 par V'Agence européenne des produits chimiques, ont 66 détectés dans des eaux souterraines destinges € la consommation humaine des concentrations dépassant les normes de qualité. Tek ss ced) EN ROUTE VERS LE « ZERO PROSPECTUS » ‘Apres Monoprix, Franprix et Cora, E.Leclerc lui aussi abandonne les prospectus papier, qui, ds septembre, ne seront plus distribués dans les boites aux lettres. Les promotions sont répertoriées sur appli Mon E.Leclere. Carrefour veut, lui, réduire de 80 % la diffusion de ses catalogues papier dici a 2024. A la 6, de substantieles 6conomies car le pr du papier s'est envolé ces deriers mois. Ainsi, E.Leclerc en consomme 53000 tonnes chaque année. Le dispositif Oui pub, ui interdit par défaut la distribution de pubiicités dans les boites aux lettres, actuellement expérimenté dans 14 zones tests, aceélere aussi le passage au tout numérique. | ENVIRONNEMENT | Véhicules polluants CA NE PASSE PLUS DU TOUT 2025, 43 agglomérations devront étre pourvues de zones , pour rédi la pollution de l'air. Avec Les ZFE-m, vous connaissez ? Peutétre pas et pourtant, les zones & faibles émissions mobilité sont déja en place dans 11 agglomérations et cconcerneront, en 2025, 44 % de la population frangaise. Souvent appelées tout simplement ZFE, ces zones ont été créées pour réduire la poltstion engendrée par les véhicules thermiques. eS eS eS £80 Millions de consommateurs, Hors-Séi les plus anciens, soit 42 % du parc automobile actuel. Les sanctions commencent a tomber. Etnotamment pour limiter exposition au dioxyde d'azote (NO,) et aux particules fines (PM10 et PM2,5), responsables de plus de 40000 déces prématurés chaque année en France. Dans ce but la circulation des véhicules les plus polluants, vaétre progressivernentinterdite dans toutes les, agglomérations de plus de 150000 habitants. ‘Attention, ce sont les émissions de particules fines et d'oxydes d’azote qui sont visées par ce dispositi, et non les émissions de CO, mesu- ‘60s lors du contréle technique. Cellesci ne présentent pas de risque sanitaire en milieu ‘ouvert, méme si elles contribuent au change- ‘ment climatique. UN DISPOSITIF NATIONAL MAIS CHAQUE VILLE A SES REGLES Cesta vignette Crit Air (certificat qualité de ir) ‘qui déterminera l'autorisation de circuler dans une zone a faibles émissions. Les véhicules CritAir 4, 5 et non classés sont les premiers concemés, cet déja soumis & des restrictions de circulation dans plusieurs agglomérations. Silly aurgence, c'est que la France est en retard dans sa lutte contre la pollution de Iai. Au point que le Conseil d'Etat, saisi par plusieurs asso- ciations de défense de l'environnement, vient de condamner I'Etat 8 payer deux astreintes de 10 millions d'euros pour non-espect des rnormes européennes. En 2025, 43 aggloméra- tions de plus de 160000 habitants devront avoir mis en place des ZFE. Mais ce déploiement. 40S - mai /juin 2023 Source: ministére del Transition écologique Depuis juin 2021, les véhicules on classés et CritAir 4 et 5 ‘ne peuvent plus rouler dans la métropole du Grand Paris. risque de virer au cauchemar pour de nombreux automotilistes. Car le calendrier etles conditions diaco’s aux zones a faibles émissions sont laissés 8 la discrétion de chaque agglomération Ainsi, a Toulouse, tous les véhicules motorisés Crit’Air 4, 5 et non classés sont privés d’accés a la ZFE depuis le 1* janvier 2023. La métro- pole du Grand Paris interdira les Crit’Air 3 et plus des juillet, mais avec des plages horaires suivant e type de véhioule, privé ou utilitaire. A Grenoble, aucune restriction ne s‘applique aux voitures, mais seuls les utiitaires légers et les poids lourds affichant une vignette Crit’Air 3 ‘ou mieux, sont autorisés & circuler dans la ZFE, sauf dérogation. Cela dt, bien que des amendes de classe 3, soit 68 €, soient déja prévues pour sanctionner les contrevenants, I'heure est encore & la tolérance et a pédagogie. Cependant, des cispositifs de contrble automatique pourraient étre mis en place dés 2024, pour verbaliser les véhicules en infrac- tion, Mais la tache s'annonce complexe, compte tenu des dérogations prévues par les aggloméra- tions. Ainsi, Lyon, Strasbourg etToulouse ont dé mis en place un Pass ZFE qui permet aux « petits rouleurs » de circuler jusqu’8 52 fois par an au sein de la ZFE, indépendamiment de leur vignette 680 Millions de consomm: Crit’Air. Dans ce cas, il faudra enregistrer son véhicule sure site de la métropole avant chaque utlisation. Outre les contraintes logistiques lises absence d'homogénéité au niveau national, la mise en place des ZFE va limiter la circulation de nombreuses personnes. UN IMPACT ENORME POUR LES AUTOMOBILISTES Une étude du gouvernement publiée en 2019 (nous n’en avons pas trouvé de plus récente) précise que les véhicules CritAir 3, 4, 5 et non classés, qui seront interdits d'accés aux ZFE de la plupart des métropoles en 2025, représentent 42 % du parc automobile francais. Surtout, 38 % des ménages les plus pauvres possédent des vwoitures CritAir 4 et 5. Or, daprés cette méme étude, il faudra onze ans au moins pour que ces anciens modéles disparaissent de la circulation La mission flash sur les mesures d'accompa- ‘gnement de la création de ZFE (créée le 2 juilat 2022) souligne que 'acceptation sociale de ces mesures implique en priorté le développement doffres de mobilités diverses. A commencer par les transports collectifs, tels que les bus avec vwoies réservées, les tramways ou les RER. PHIUPPE FONTAINE urs. Hors Serie "1405 - mai juin 2023 | ENVIRONNEMENT | Scooters électriques LES FEUX SONT AU VERT Ecolos, discrets et performants, les scooters électriques séduisent un nombre croissant de citadins. Si leur prix d'achat demeure élevé, méme en décomptant le bonus écologique, ils se révélent plus éconoi Hausse du prix des carburants, stationnement ayant & Paris pour les deux-oues thermiques, ‘extension des zones & faibles émissions mobi lité (ZFE-m) : autant de contraintes auxquelles ‘échappent les scooters électriques. Que vous souhaitiez investir dans un premier achat ou passer du thermique & électrique, voici les clés pour choisir le modeéle adapté a vos besoins, QUEL COUT ENVISAGER ? Les scooters électriques, équivalents 50 om? et 125 crm?, codtent plus cher que les thermiques. Le prix dépend de la puissance, de autono- mie et de I'équipement. Les 50 om? oscillent entre 2000 et 4500 € environ, hors prime Bon a savoir DES APPLIS EN RENFORT Les scooters électriques s“accompagnent parfois d'une application pour Android et 10S qui apporte des fonctions ‘Supplémentaires bien utiles. Grace & une buce installée sur le véhicule, il est possible |Z : de le géolocaliser, mais aussi de recevoir lune alerte en cas de déplacement, voire ea de simple mouvement. Canpli peut aussi fournir des informations sur 'autonomie, plus précises que celles affichées sur le tableau de bord, ou répertorier les données de consommation enregistrées au cours d'un trajet. 10 {80 Millions de consommateurs. Hors-Série N"T40S - mai ues a usage que les scooters thermiques. écologique. Comptez, par exemple, 2400 € pour le Niu Ugi GT, 2700 € pour le Piaggio 1 ‘et 4000 € pour le Kymco i-One. Les scooters Equivalents 125 cm? débutent & 4500 € environ, mais leurs prix peuvent s‘envoler : le BMW CE 04 cote ainsi 12650 €. Pius raisonnable, le Rider 5000 W est vendu 5000 €, contre 7290 € pour le Silence S01. Les constructeurs historiques sont encore peu présents sur ce marché, notamment sur le segment des 125 cm®. Honda, Yamaha et ‘Suzuki, par exemple, ne devraient pas lancer de modeles électriques avant 2024. Vespa est néanmoins présent avec son Elettrica, mais tout de méme, & presque 7000 € pour un scooter qui ne dépasse pas les 70 km/h | En revanche, les nouvelles marques, y compris francaises, fleu- rissent depuis deuxans. La plupart appartiennent a des importateurs, qui achétent leurs modéles auprés de fabricants chinois et y apposent leur logo avant de les revendre dans toute la France Dans ce cas, le service aprés-vente est assuré par un réseau de partenaires indépendants. Ce ‘qui peut poser probleme si la société disparait alors que le véhicule est encore sous garantie QUELLE EST . LA PUISSANCE IDEALE ? Elle est exprimée en kilowatts. Par souci de com- modité, les scooters électriques sont classés en deux catégories correspondant aux cylindrées de 50 et 125 cm? des modéles thermiques. Ainsi, la 2073 sont adaps un usage urain 2 utliser les voles rapides. Puissance des scooters équivalents 50 om? ne peut excéder 4000 watts et leur vitesse maxi- male est imitée & 45 km/h. lls sont adaptés & un usage urbain, voire pour de courtes distances en campagne, mais ne sont pas autorisés & emprunter les autoroutes et voies rapides. Au contraire des 125 om?, qui conviennent a un usage périurbain. Leur puissance est limitée & 11 KW (au-dela, le permis A2 est nécessaire, ‘mais un scooter de 7 KW, tel que le RED Electric E125, permet d’atteindre les 100 km/h. Cette catégorie est accessible aux possesseurs du permis Al dés 16 ans, et & partir de 18 ans avec le permis B, complété par une formation de sept heures. ACOMBIEN S’ELEVE LAUTONOMIE ? La majorité des scooters de 50 crv? offrent une autonomie minimale de 50 km. Certes, i s’agit la de données constructeur, mais méme en soustrayant 20 % au chiffre annoncé, 'autonomie demeure suffisante pour la majorité des usa- gers. Les plus gros rouleurs pourront néanmoins Sbrienter vers des modeles & deux batteries, plus Codtteux, mais dont fautonomie réelle dépasse les 80 km. Les scooters 125 cm? étant destinés & arcourir de plus grandes distances & des vitesses plus élevées, leur autonomie est supérieure, ‘souvent comprise entre 75 et plus de 120 km. A. 680 Millions de consomm: condition, bien entendu, d'opter pour I'écooon- dhite, sans accélération et freinage brusques ou vitesse excessive. Pour optimiser lautonomie, tous les scooters disposent de plusieurs modes de conduite, nommés, par exemple, 60, normal, boost ou sport, qui brident plus ou moins le véhi- cule. Ainsi, en mode é0, la vitesse maximale et la puissance d'accélération sont imitées. Celui-i peut s'activer automatiquement lorsque auto- nomie descend au-dessous d'un certain seuil Enfin, des modéles disposent d'un syst8me de freinage régénératif qui récupére de I'énergie & la décélération. Mais le gain d'autonomie, rarement ‘communiqué par les constructeurs, semble limit, COMMENT CHARGER LES BATTERIES ? La mejorité des scooters disposent de batteries amovibles, mais il est possible de les connecter la prise d'une borne ou du domicile pour les recharger. Afin d'accrottre I'autonomie, certains en intégrent deux, trois, vore quatre, de série ou ‘en option. Ce choix permet de limiter leur poids pour facilter le transport. Comptez au minimum, 8 kg par batterie, la moyenne se situant plutdt autour de 11 kg sur un 50 om? et 16 kg pour un 125 cm?. Le scooter Silence S01 se distingue par son énorme batterie amovible de 41 kg Elle est montée sur un chariot qui se déploie lorsqu‘on l'extrait, facilitant son déplacement. urs. Hors-Serie M"140S - mai juin 2023 &s idm fa Les scooters électriques 50 cm? Kymco i-One (1) et Piaggio 1 (2), codtent respectivernent 4000 et 2700 €. Les modéles équivalents 125 cr (le Rider 5000W 125 cm?, photo 3) débutent & 4500 € mais les prix peuvent senvoler comme celui du BMW CE 04 (, pas moins de 12650 Les chargeurs rapides proposés avec certains modeles réduisent la durée de recharge & trois heures ou moins, contre six heures en moyenne. En contrepartie, leur ventilateur interne peut se révéler bruyant. Certains chargeurs ne permettent d’alimenter qu'une batterie, méme si le scooter en intégre plusieurs. De méme, ‘certains véhicules ne fonctionnent que si toutes les batteries sont installées. Estimer leur durée de vie demeure délicat. D’aprés les constructeurs, ‘eles pourraient soutenir de 800 8 1000 cycles de charge/décharge, soit de 40000 & 50000 km ‘environ. Leur prix varie de 800 & plus de 2000 €. COMBIEN COUTE LA RECHARGE ? Cest la puissance de la batterie qui détermine le ‘cod de la recharge, pour un kilométrage donné, Ele est généralement corélée a la puissance du = LE BONUS ECOLOGIQUE 1 Le bonus écologique est accessible & toute personne ‘majeure qui achéte ou loue un véhicule neuf pour ‘une durée d’au moins deux ans. 1 Encas (achat, le bénéficiaire s‘engage a ne pas revendre le scooter dans l'année suivant 'immatriculation ‘ou avant davoir parcouru au moins 2 000 km. 1 Le montant du bonus est de 100 € pour un scooter dont la puissance moteur est inférieure & 2 kW. Pour les véhicules de 2 KW et plus, il s’éléve & 250 € par kWh énergie de la batterie (et non de la puissance du moteur) ‘sans dépasser 27 % du colit d’acquisition TTC, ou 900 €. Cette subvention s‘applique au niveau national, mais «autres primes peuvent s‘ajouter. Ainsi, fa métropole Nice Cte d'Azur propose une aide de 400 € pour achat d'un scooter neuf ;Villeneuve-1e7-Avignon en offre 20, 12 {80 Millions de consommateurs. Hors-Sér scooter. Par exemple, le 50 crn? Yaeda C-Umi, integre une batterie de 1,34 kWh quilui confére tune autonomie de 45 km (données construc- teur). En nous basant sur un prix du kWh & 0,19 €, le cot de recharge est de 0,25 €. Soit environ 28 € pour 5000 km. Bien plus puissante, la batterie de 5,6 kWh du Silence S01, avec ses 130 km d'autonomie annoncée, codtera 1,06 € & recharger. La facture s'élévera ici a 40,80 € pour 5000 km. COMMENT TESTER LERGONOMIE ? Avant diacheter un scooter, il est indispensable de I'essayer dans les conditions de conduite qui seront les votres. La plupart des revendeurs le roposent. II convient de juger le confort de a selle, en solo mais aussi en duo si vous envisa- {gez de transporter réguliérement un passager. En effet, certains scooters de 60 cm? sont peu adeptés & cet usage, en raison de leur compacité, De méme, leur puissance peut se révéler vrai- ment insuffisante pour véhiculer deux personnes, voire un conducteur costaud. Et, dans ce cas, les amortisseurs seront & la peine pour absorber efficacement les défauts de la chaussée. Gare aussi a I'espace aménagé pour les jambes, qui peut étre étriqué pour les grands gabarits. Pour un usage urbain, privilégiez un modéle offrant un bon rayon de braquage, afin de se faufiler aisément dans le trafic. Tenez compte également de I'instrumentation numérique du tableau de bord. Certains se contentent d'affi- cher lautonomie sous forme de petites barres, alors que d'autres I'indiquent en pourcentage et en nombre de kilometres, voire en durée restante. Enfin, un nombre croissant de scoo- ters disposent d'une prise USB permettant de recharger un smartphone. = PHILIPPE FONTAINE N*140S -mai/juin 2023 Panneaux solaires ATTENTION AUX DESILLUSIONS Avec la hausse des prix de I'éles ité, il est tentant de faire installer des panneaux solaires pour alléger la facture. Mais les promesses des vendeurs sont souvent trés él La vie est belle pour les vendeurs de panneaux solaires. lls bénéficient d'un contexte tres favo- rable alors que les prix de I’électricité sont en hausse et que l'on a beaucoup parlé de risques de coupure. Pendant de nombreuses années, les projets photovoltaiques consistaient @ poser des Panneaux pour vendre lintégralité de sa produc- tion 4 EDF, via un contrat sur vingt ans avec un prix garanti. Cette option est toujours possible mais, désormais, la quasi-totaité des projets vise autoconsommation. Lobjectif est de produire son énergie pour la consommer directement, installation de panneatx solaires est un investissement codteux, particuligrement dificil & rentabilsor. inées de la réalité. Nous en avons décrypté quatre pour vous. seul le surplus étant revendu & EDF. Le nombre dautoconsommateurs grimpe allégrement et a dépassé les 200000 a rautomne 2022. Lidée est séduisante, Mais les courriers de nos lecteurs montrent que les particuliers continuent a étre la proie de vendeurs qui multipientles fausses pro- messes. Joé! Mercy, président du Groupement des particulers producteurs d électicité photovol- taique (GPPEP) conseille de « ne pas étre pressé car les bons installateurs sont submergés avec un an de travail devant eux ». Alors profitez-en pour lre cet article et bien préparer votre projet. « Vous allez devenir autonome » «Finiles factures, vous produisez votre propre énergie verte »,clame un mail publiité. Ne révez pas : les panneaux photovoltaiques ne feront pas disparaitre vos factures. Pour une raison simple : les panneaux produisent en journée lorsque le soleil brie, alors que vous consommez de I'électricité aussi en soirée, la nuit, le matin, hiver comme ét6. Production et consommation. ne se recouvrent qu’en partie. D’ou la nécessité de conserver un raccordement au réseau... et de payer des factures. Des batteries sont proposées a la vente et il existe aussi des offres de batterie vituelle. Dans tun cas comme dans l'autre, il ne faut pas trop en attendre. La capacité de la batterie est imitée. Elle ne vous rendra pas autonome mais pourra amélio- rer la part d'énergie autoconsommée. Certaines ‘ont une fonction back up, qui permet de conserver ‘une petite al mentation en cas de coupures. Mais, Vinvestissement est élevé. Il faut donc mettre en regard les économies possibles avec le prix de la batterie. « Lopération est rarement rentable », met ‘en garde le Centre de ressources national sur le photovoltaique de l'association Hespul. Le Groupement des particuliers producteurs d'dectricité photovoltaique (GPPEP) est aussi prudent mais souligne que les prix ont sensi- blement baissé : « Environ 5000 € aujourd'hui ‘pour un stockage de 5 KWh contre 10000 € il y a peu. » Une expérience est en cours au sein du ‘groupement pour vérifierIintérét financier d'une batterie « en conditions réelles » « Vous paierez 70 % d’électricité en moins » La publicité recue par Jean-Pierre annoncait jusqu’a 70 % de consommation en moins grace & ‘installation de panneaux solaires. Tiois ans plus tard, ine peut que déplorer d'avoir 66 « frauduleusementalléché », ses factures ne reflétant pas la baisse annoncée. Avant de vous lancer, i faut examiner la production mais aussi, et surtout, sa consommation d’électrcité. Ine faut pas sen tenir aux totaux annuels comme on peut le voir dans certains dossiers. Consommation et production ne se recoupent en effet que partele- ment selon les saisons, les mois, les jours. Vous niutiiserez qu'une partie de I'énergie produite et vous r/aurez done pas un taux d'autoconsom- mation de 100 % comme certains vendeurs le prétendent. Des simulations sont faites avec tun taux de 30 % sur le site photovoltaique.info. Une hypothese, sans aucun doute, plus réaliste. Dans le cadre d'un projet en autoconsomma- tion, l'objectif est de parvenir & décaler le plus apparels pour les faire fonctionner pendant les périodes de production. Par exemple, un chauffe- eau, un véhicule électrique, un lave-linge ou un lave-vaisselle. « La marge de manceuvre est restreinte », souligne Anne-Claire Faure de 'asso- ciation Hespul, qui met aussi en garde contre le recours & des outis domotiques pour optimiser autoconsommation. Certains permettent de lan- ‘cer un lave-inge en fonction de la production mais «encore faut que le lave-inge soit compatible ». Bon a savoir MEFIEZ-VOUS DES CREDITS DOUTEUX ‘Les vendeurs proposent presque toujours un crédit pour financer |‘installation des panneaux. Avec leurs prix brohibitifs, difficile de s‘en passer. lis n’hésitent pas @ assurer que les bénéfices del exploitation compenseront les ‘mensualités. Combien de clients se retrouvent a rembourser des échéances trés lourdes, avec une installation qui ‘ne produit pas ou trés peu et une entreprise qui a disparu dans la nature ? Le crédit n’est pas souscrire @ la légere. Ces outils renchérissent le codt de l'instalation. ‘Sans compter que des entreprises ne se génent pas pour les facturer a prix d'or. Au total, la production photovoltaique consommée directement réduit la facture d’énergie du foyer mais on est ts loin des 70 % promis. Des clients du fournisseur Enercoop qui se sont lancés dans l'autoconsommation ont décidé de partager leur expérience en ligne. Ce qu‘ls ont autoconsommé représente seulement une économie de 15 8 20 % sur leur consom- mation globale. ‘Série N"140S-mai/ 80 Millions de consommateurs, Ho 2073 « Vous bénéficierez daides de I'Etat » Le coat de I'installation proposée a Philippe atteint 22900 €. Aprés déduction des aides, le ‘montant s'éléve 8 17880 €. Une bonne affaire ? Non. Les aides sont utilisées par les vendeurs, pour faire passer des prix exorbitants. « Pour ‘installation décrite, on est & plus de 10000 € au-dessus du prix du marché », estime Joél Mercy, président du GPPEP. Méfiance, donc. Ina, en fait, qu'une prime pour une instala- tion en autoconsommation. Baptisée « prime & investissement », ele varie selon la puissance instaiée (exprimée en kilowatt-créte ou KWC). ‘Son montant est de 1500 € pour 3 KWC et de 2220 € pour 6 KWC. Le plan présenté a Philippe intégre un montant beaucoup plus élevé grace & la « récupération de la TVA ». « C’est fa nouvelle ‘martingale des vendeurs », se désole Joé| Mercy. llesteffectivement possible pour une installation de plus de 3 KWC de récupérer la TVA. « Mais cce n'est pas une procédure pour les particuliers, elle est trés lourde, avertitil. I faut faire un bilan annuel, comme une société, une déclaration ‘sp6cifique pendant vingt ans et prendre le risque, en cas de lige, d'ére assimiléd un professionnel avec une protection moindre devantle tribunal de commerce. » Les vendeurs se gardent bien de le dire, se contentant, par exemple, dindiquer « TVA directement versée par I'Etat. » Pas étonnant que de nombreux particuliers se plaignent de ne pas avoir recu le montant des aides annoncées. Ceux qui souhaitent se fenseigner peuvent consulter le paragraphe dédié sur le site photovoltaique info. « Lopération est rentable trés rapidement » Un an aprés la pose de ses pan- res, Christelle ne com- prend pas. « Nous sommes loin du compte, il me faudra 135 ans pour rentabilser mon opération », $e désole-t-elle. Son seul revenu pour instant été la vente de son surplus & EDF. Soit 165 € alors quiellea payé 22295 € pour ses panneaux. Comme pour beaucoup d’autres consommateurs, l‘opération est plombée, dés le départ, par le prix d'achat exorbitant de linstallation. Le site photovoltaique.info donne des tarifs indicatifs : & raison d'un prix moyen de 2,20 €/kWC, on obtient 6600 € pour une installa- tion de 3 KWWC. Ou encore 10120 € pour Christelle ! Deuxidme critére déterminant : la production possible. Elle varie en fonction du nombre de panneaux installés ou de leur loca- lisation géographique. Or combien de productions sont encore sures- timées par des vendeurs peu scru- puleux ? La rentabilité varie aussi selon le mode de valorisation. La production peut étre vendue en totalité & EDF 8 un prix déterminé sur vingt ans, ou faire objet d'une autoconsommation, seul le surplus étant revendu a EDF. La vente en totalité bénéficie d'un meilleur prix: 0,23 €/kWh pour les installations de moins de 3 kWe et 0,1996 €/ kWh pour celles de moins de 9 KW mises en service entre février et avril 2023 (les tarifs changent tous les trimestres). La vente du surplus, elle, rapportait seulement 0,10 €/ kWh jusqu'en novembre 2022. Mais deux changements sont intervenus depuis : le tarif de a vente au surplus est désormais modifié tous les tri- 60 Millions de consommateurs. Hors-Série N"140S - mai juin 2023 mestres (0,1313 €/KWh entre février et avil 2023) ; et ce tarif de départ n'est plus fixe pendant vingt ans mais augmenté une fois par an en fonction de I'inflation. En complé- ment de la vente, les clients sont ccensés pouvoir fare des économies sur leur consommation. Mais elles ne sont pas faciles & réaliser. Loutil « évaluer mon devis » nous semble pouvoir apporter une aide précieuse. Il foumit des estimations qui doivent étre prises comme tells. Mais elles ont le mérite d'aider & mieux comprendre les enjeux finan- ciers d'un projet. Cet outa aussi le mérite de « bloquer » le processus si l'on entre un prix d'installation ‘exorbitant. Une mise en garde qui aurait aidé Christelle et bien d'autres ‘consommateuss. a FANNY GUIBERT 6 SA DOULEUR A quoi sert la douleur ? Peut-on s'y habituer ? Bien que ce soit une expérience fréquente, la douleur est mal comprise. On a longtemps cru que les nourrissons ne la ressentaient pas. Et l'on commence a peine a se rendre compte que certaines femmes souffrant terriblement au moment des régles ne sont pas juste douillettes. 60 Millions de consommateurs. Hors-Série M°140S - mai juin 2023 Nous avons demandé un plan national contre la couleur, nous avons obtenu 20 postes Le traitement de la douleur chronique est en perte de vitesse. Trop de patients attendent des mois pour recevoir un traitement adapté. Le P* Valeria Martinez, présidente de la Société frangaise d’étude et de traitement de la douleur, nous éclaire sur cette situation préoccupante. 12 millions de Frangais souffrent de douleur chronique, avec des répercussions sur leur mo- ral, leur travail, leur vie de famille... Parmi eux, un nombre non négligeable n’est pas correctement soigné. Mal dépistés, souvent mal orientés, ils regoivent leur traitement tardivement, ce qui est un facteur de déterioration de leur état de santé. La France, pourtant, dispose de structures de prise en charge de la douleur chronique. Alors, 04 cela coince-til ? 70 % des patients souffrant de douleur chronique ne seraient pas correctement traités, selon la Haute Autorité de santé (HAS). Comment arrive-t-on a cette situation ? Valeria Martinez. Nous n’avons pas de moyens. lly a eu trois plans nationaux de lutte contre la douleur entre 1988 et 2013, qui ont abouti 2 la création de structures de prise en charge de la douleur chronique (SDC). Mais, depuis dix ans, plus rien. Le 4° plan ria jamais vu le jour. Actuelle- ment, beaucoup d'argent est investi dans les soins paliatifs. C’est une trés bonne chose. Mais les patients douloureux ne sont pas tous des patients ‘en finde vie. Les politiques ne peuvent pas ferner les yeux sur les patients douloureux chroniques. La France dispose de 272 structures douleur chronique. Sont-elles suffisantes ? V. M. Elles sont totalement engorgées : un patient adressé par son médecin attend de quatre huit mois pour avoir un rendez-vous. Seulement 3 % des douloureux chroniques y sont pris en charge, alors quills seraient deux fois plus 8 en 80 Millions de consommateurs, Ho avoir besoin, en général des personnes en échec de traitement. Trois régions sont en souffrance : 'Est, le Centre-Val de Loire et les Hauts-de- France, qui comptent entre deux et trois fois moins de « médecins douleur ». Enfin, toutes les structures ne pratiquent pas les mémes techniques. Et les patients doivent parcourir de longues distances pour recevoir les soins spéci- fiques dont ils ont besoin La HAS a émis des recommandations pour la prise en charge de la douleur chronique en février. En quoi consistent-elles ? \V.M.ls‘agit de mettre en place un parcours de ‘santé pour les patients douloureux. Lobjectif est déviter que les structures antidouleur soient sub- mergées de demandes inadéquates et que les patients quien ontle plus besoin puissent y avoir acces plus vite. Lidée est que le parcours soit ‘coordonné par le médecin traitant. A terme, c'est. luiqui opérera le « tri » des patients douloureux : ‘ceux qui peuvent étre traités en vile, en solici- tant, si besoin, un spécialiste par télémédecine, ‘ceux qui sont a risque de chronicité, ceux qui ont besoin d’étre orientés vers une SDC, ete. Un énorme travail pour des médecins généralistes déja surchargés ! \V.M. Les médecins de vile et ceux des struc- tures douleur veulent mieux travailler ensemble. Crest déja trés important. Ils pourront étte aidés, ppar une équipe pluridiscipinaire : une infirmigre de pratique avancée, spécialisée en douleur, des spécialstes de la douleur via a télé-expertse. Ces recommandations, pensées avec la Société ‘Série N"140S-mai/ 2073 LeP* Martinez, anesthésiste, dirige une consultation douieur chronique @ lhépital Raymond- Poincaré de Garces (92) frangaise d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) et le College des médecins généralistes, sont réalistes et pleines de bon sens. Mais elles vont mettre des années a se mettre en place et nécessitent des engagements financiers, notam- ment une revalorisation de la consultation en ville. faut quily ait une réelle volonté politique our accompagner leur mise en place. Nous pré- senterons prochainement ce parcours au Sénat. La SFETD a réclamé un nouveau plan de lutte contre la douleur. Qu’en est-il ? V.M. Aucun plan nest en vue pour le moment. Ce que nous avons obtenu du ministre de la Santé, c'est le financement de 20 postes d assistants par an en France, pour l'ensemble des SDC : de jeunes médecins qui terminent leur internat et veulent « faire » de la douleur. Seuls quatre postes ont été pourvus pour Instant. Pourquoi intéressés ? V.M. Le domaine du traitement de la douleurest lune activité complexe, peu reconnue et insuf- fisamment valorisée. Nous avons demandé que la douleur devienne une spécialté a part entire, au méme titre que la pédiatrie ou la psychiatrie, Ce ‘est pas & lorcke du jour. Les médecins exergant peu d’étudiants sont-ils {80 Millions de consommateurs. Hors-Série W°140S ‘en douleur sont souvent des rhumatologues, des neurologues ou des anesthésistes qui possédent une competence supplémentare. Elle est moins visible qu'une spécialité et ne permet pas de régulariser comectement la fiiére. Or les chiffres sontalarmants : un quart des médecins ayant une ‘compétence en douleur vont partir & la retraite dans les cing prochaines années. Pour désengorger le systéme, vous comptez ‘aussi sur la prévention. Comment éviter qu‘une douleur ne devienne chronique ? \V.IM. Prévenir la douleur chronique, c'est d'abord traiter rapidement la douleur aigué afin qu'elle ne siinstalle pas. C’est prévenir les maladies chroniques qui peuvent causer des douleurs, tolles que le diabete, lobésité... Coté patient, le meileur consei est d'adopter un mode de vie sain cet une activité physique réguiiée. Il est primordial 4 prendre soin de soi en limitant le surmenage Je demande souvent 3 mes patients combien de ‘tempsils prennent pour eux par semaine. Nombre entre euxme répondent ne pas avoir une minute a eux entre le traval les taches domestiques et les responsabiltés familales. Dans ce contexte, il nvest pas étonnant que le corps exprime son mabétre par des douleurs physiques. PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE COISNE Juin 2023, BA-BA POURQUOI J'Al MAL La douleur souléve moult questions. A commencer par a plus fondamentale : & qu sertd'avoir mal quand on se brale ou quand on se cogne un orteil ? Et pourquoi le cerveau est-il aussi important dans la naissance de ce ressenti ? «60» vous explique tout. A quoi sert la douleur ? Elle fait partie des systemes de défense de Vorganisme. Elle agit comme une siréne, un signal d'alarme actionné quelque part dans organisme pour alerter sur un dysfonction- ement en cours. Cela peut étre une coupure, tune brilure, un choo, une infection... Ce dis- positif de surveillance et d'alerte s'appelle le systéme nociceptif ; cet adjectif signifiant « qui Percoit ce qui agresse ». La peau et les organes sont constellés de capteurs sensoriels situés & 80 Millions de consommateurs, Ho Vextrémité des nerfs et ainsi reliés au cerveau via la moelle épiniére. Parmi eux, les capteurs, spécialisés dans la détection des agressions : les nocicepteurs. Pigire, chaleur, stimulus chimique, pression, chacun détecte un type de sensation particuliére et la transforme en impulsion élec- ‘tique. Le signal peut done étre transmis usqu’au cerveau. Vous l'aurez compris, c'est lui qui inter- préte le message comme douloureux et pilote la réponse de Vorganisme, aussi bien sure plan ‘moteur (retirer brusquement sa main d’un objet, brdlant) qu'émotionnel (passer en état de stress et d'hypervigilance) et cognitif (mémorisation et apprentissage du danger). ‘Série N"140S-mai/ 2073 Pourquoi a-t-on simal quand on se cogne un orteil ? lIn’ya pasde lien direct entre''intensité de la dou- leur ressentie etla gravité du mal. C’estla densité des nocicepteurs 4 endroit de 'agression qui joue 6normément. Or ces capteurs sont inégalement répartis dans le corps. On en trouve dans et sur les organes, les articulations, les muscles, mais C'est sur a peau qu'ls sont le plus présents et en Particuler sur les doigts et orteils, les levees, la langue, les seins, les organes sexvels et!intérieur du nez. En revanche, il n'y a pas de nocicepteurs, dans le cerveau, ce qui expique qu'on puisse prati- Auer des neurochirurgies sur des patients éveilés. Mais les vaisseaux sanguins des méninges, les membranes qui enveloppent le cerveau, sont, elles, bien équipées de capteurs de douleurs, les migraineux en savent quelque chose. Quand une | douleur devient- elle chronique ? Lorsqu’elle persiste ou réapparatt plus de trois & six mois et qu'elle résiste & un traitement anta- Gique adapté. La douleur perd alors son caractére de signal dialerte. Elle n'est plus un symptéme mais une maladie & part entiére. Comme une siréne ininterrompue et usante, qui perturbe la Vie, la mobilté, le sommeil humeur, les activités personnelles et professionnelies... Une grande part des douleurs chroniques sont des douleurs neuropathiques, c'est dire lige & un dysfonction- nement du systéme de perception. Les capteurs deviennent parfois hypersensibles et envoyent des messages aberrants au cerveau. Les fibres nerveuses peuvent aussi étre endommagées dans les neuropathies diabétiques, notamment Elles peuvent étre comprimées, comme dans les. sciatiques, voire sectionnées, ce qui explique les

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