Panneaux solaires
.
de consommateurs
DOULEUR
Tout ce qui marche
0 ==
PINS eae
Sa
e Bien doser les antalgiques sans ordonnance
¢ Quand opter pour I’hypnose, la méditation,
les plantes, le CBD ?
6,90 € institut NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.comAlerte produits!
Cente etc
par les fabricants pour des raisons sanitaires
(contaminés par la bactérie Escherichia
colilistériose...; pour defaut de sécurité
(appareils pouvant prendre feu), défaut
Steele a ae ac
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60millions-mag.com
S'INFORMER / TEMOIGNER / ALERTER
Des actus
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de consommation ; découvrir si d'autres
usagers connaissent les mémes difficultés
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elaconsommation Fiaticsomert
publ carters nse t commercial
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Diretour de a publication
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Rédactice en chet
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Rédactourson chet adjoints
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Secretae générale
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Redaction
‘Amine Meslom (hot de rbxique
Cle Sse, Ceci Courau, ira Debs,
Prilipe Fortine. Ee Galt. Farry
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Secretariat de redaction
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Impression : Agi Graphic
Distbution : ML
ISSN : 12705225,
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680 Millions de consomm:
A QUAND UN PLAN
CONTRE LA DOULEUR ?
La douleur est-elle un « petit » sujet de santé publique ?
Pas au regard du nombre de personnes concernées car
chacun d’entre nous est un jour passé par cette expérience
désagréable. Et ce sont méme 12 millions de Francais
qui vivent avec une douleur permanente. Mais, parmi
eux, combien sont correctement soignés ?
En 2004, I’étude Stopnet sortait un chiffre terrifiant:
seulement un tiers recevait le traitement qui convient !
70 % de douloureux chroniques mal soignés ?Sice
nest pas un sujet de santé publique... Dix-neuf ans ont
passé et il semblerait que nous en soyons au méme
point. Pourtant, la France ne manque pas de structures
spécialisées pour lutter contre la douleur. Mais, comme
les services de pédiatrie ou de psychiatrie, elles sont
totalement surchargées. En février, la Haute Autorité
de santé a donc proposé de revoir le parcours du patient
douloureux de maniére & mieux le dépister et l'orienter.
Dommage que le programme repose pour beaucoup
sur nos médecins traitants, déja passablement débordés.
De l’avis des experts qui ont participé a ce numéro,
il faudra des années pour le mettre en place.
Alors, d'ici la, que fait-on ? Premiére piste : on soigne
son hygiéne de vie, histoire d’éloigner autant que possible
les maladies génératrices de douleurs (diabéte, obésité,
etc.). Deuxiéme piste : lorsque la douleur pa
cherche rapidement a la soigner. Les antalgiques sans
ordonnance peuvent aider, on vous explique comment.
Mais d’autres méthodes soulagent sans médicament :
'électrostimulation, la méditation, voire le CBD...
Des solutions qui permettront de mieux vivre avec.
la douleur si celle-ci décide de s‘installer. Bonne lecture.
‘SOPHIE COISNE
REDACTRICE EN CHEF ADJOINTE DES HORS-SERIES
urs. Hors Serie "1405 - mai juin 2023A propos
de 60M lions
de consommateurs
60 Millions de consommateurs
et son site www.60millions-mag.com
sont édités par institut national
dea consommation (INCI,
établissement publica caractére
industriel et commercial, dont
‘Tune des principales missions est
de « regrouper, produire, analyser
et diffuser des informations, études,
enquétes et essais » article L 822-2
du code de la consommation).
LINC et 60 Millions de consomma-
teurs informent les consommateurs,
mais ne les défendent pas
individuellement. Cette mission
est celle des associations agréées,
dont la liste figure en page 99.
Le centre d'essais comparatifs
achéte tous les produits de facon
anonyme, comme tous
{es consommateurs. Les essais
de produits répondent & des cahiers
des charges complets, définis
paar les ingénieurs de (NC,
ui sappuient sur la norme
des essais comparatifs NF X 50-005.
Ces essais ont pour but de comparer
objectivement ces produits et,
le cas échéant, de révélerles risques
pour la santé ou la sécurité,
‘mais pas de vérifier la conformité
des produits aux normes en vigueur.
Les essais comparatifs de services et
{es études juridiques et économiques
sont menés avec la méme rigueur
et la méme objectivité.
lest interdit de reproduire
les articles, méme partiellement,
sans fautorisation de LINC.
Les informations publiées
dans le magazine, en particulier
les résultats des essais comparatifs
et des études, ne peuvent
faire Cobjet d’aucune exploitation
commerciale ou publicitaire.
60 Millions de consommateurs,
Le magazine réalisé
our vous et avec vous.
Edito
TT ae
C d’actualite ..
Véhicules polluants
Cane passe plus du tout.
Scooters électriques
Les feux sont au vert.
Panneaux solaires
Attention aux désillusions
a eS
Entretien
P'Valeria Martinez..
18
B.A-BA
Pourquoi jai mal
Genre
Oui, la douleur a un sexe.
La douleur de l'enfant
Apaiser autant que rassurer.
Douleur dentaire
Clou de girofle : faut-il y Croite ? nun
Apres une chirurgie
Attention au mal qui dure.
Migraine
Mieux traitée.
MEDICAMENTS ET PRODUITS
ea
Antalgiques sans ordonnance
Des mésusages qui font mal.
Industrie
En manque de paracétamdl...
60 Millions de consommateurs. Hors-Série N°T40S -mai/i° oe
i e
Z
Neurostimulation transcutanée
Des électrodes qui font du bien...
Cannabidiol
Pourquoi pas en analgésique.
Opioides
Plus puissants mais risqués..
Maux de ventre
6 symptémes courants.
Maux de téte
Comment en venir bout.
Plantes
Pas toujours inoffensives.
MT Se ee UR
Douteur chronique
Des thérapies innovantes.
76
Médecine complémentaire
acupuncture en soutien....
Hypnose
Ayez moins mal, je le veux |. 86
Sophrologie, méditation...
Contréler sa douleur.
Activité physique
Ne lui tournez pas le dos...
90
60 Millions de consommateurs. Hors-Série N"140S - mai juin 2023
Les experts qui nous ont
aidés pour ce numéro
+P’ Pierre Amarenco, chef du sevice
deneurdogi & hip ich Pars
+P Nadine Attal, responsable du Centre
‘Sévaluation et de traitement def douleur ETD,
hipital Ambrose-Paré, Boulogne-Bilancout
+P" Nicolas Authier, chef du sence de
médecine de la douler, CHU de ClemontFerand
* D Florian Bailly, umatoloque,
pital de a its Solpetrite, Pais
* P* Didier Bouhassira, nerclogue,
hopital Ambrose-Par, Boulogne Bilancout
*D' Jean-Louis Chabernaud, pésie
ranimateu, vice pres. de association Sparatap
+ P’Xavier Decleves,pratcien hospitaer en
pharmacolgie et toxiclage hdpital Cochin, Pars
* P’Vianney Descroix,hypnothérapeute
et chirugiendentste, Pit Sepa, Paris
* D' Jennifer Doridam, revcioge,
Groupe hosptaler Paris Sint Joseph, Pais
+ D’Anne-Marie Pinard, cif du sence
‘de douleur chronique, CHU de Québec
* D Delphine Lhuillery, médecn pécialiste
‘ela couleur, Paris
* DrMalou Navez, médecin CETD,
CHU de Saint-Etienne
* Camille Fauchon, chercheu, Cente
‘de recherche en neurosciences Lyon
* D Elisabeth Fournier Charrigre,
péciatre, membre du groupe dexpers Piao!
+ D’ Christophe Lequart,chiurgien dentist,
porte parol de Union frangaise pura srt
buco dentare
* Dr Mare Lévéque, neurochrurgien
et agologue, Marseille
+ D'Axel Maurice-Szamburski,
‘anesthésiste, Marseille
+P Bruno Mégarbane, chef du sevice
‘de téanimation médicale et txcologque,
hopital Larbisitre, Paris
+P’ Gabriel Perlemuter, che de service
hépato-gastro-entéroloieet nutrition,
hopital Antoine Belee, Ciamart
Les produits cités dans ce numéro sontindiqués
4 ttre d‘exemple. La totaits de Ioffe commerciale
‘dos fabricants ne peut éte représentéo. Les pix,
‘elevés sur Internet ou en magasin, peuvent fortement
vatier selon les points de vente.
Tout eréit, ut mention contraire: Gety images,
Adobestock, Shutterstockpoints de recharge électrique
‘ouverts au public étaiont
répertoriés en France fin février.
Soit une augmentation de 63 %
en un an. Le cap symbolique
des 100000 points de recharge
devrait étre atteint d'ici a la fin
du premier semestre.
a
DANONE SUR LA SELLETTE
Pour contraindre le groupe
Danone & réduire son utilisation
de plastiques, trois ONG l'assignent
en justice. Zero Waste France,
ClientEarth et Surfrider Foundation
S‘appuient sur la loi du 27 mars 2017
qui oblige les grandes entreprises
frangaises & publier chaque année
tn plan de vigilance visant
2 identifier et prévenir les atteintes
‘aux droits humains fondamentaux
et l'environnement. Selon
elles, Danone fait impasse sur
le plastique dans son plan.
Llétat des espdces péchées dans I Hexagone s'est largement amélioré
au cours des vingt demiéres années. Mais, depuis cing ans, les volumes
de poissons capturés provenant de populations en bon état ont tendance
a stagner, constate I'fremer, institut francais de recherche dédié
@ la connaissance de 'coéan. lis représentaient ainsi 51 % des 327000
tonnes de poisons débarqués dans I'Hexagone en 2021 contre 48 %
en 2020. Prés du quart des captures concerne encore des espéces
surexploitées (maquereau, sardine...). Diffcile ainsi de parvenir dans
un futur proche & une p&che 100 % durable, but foxé par Europe.
Pesce
PREMIER PARC EOLIEN FLOTTANT
La construction d'une premigre _des obtes que calles dont les mats
ferme expérimentale en sont fixés au sol marin. Sa mise
Méditerranée vient de débuter en service est prévue pour
dans le golfe du Lion. Elle sera fin 2023. Une ferme du méme
constituée de trois édliennes type doit étre érigée au large
flottantes, qui ofrent laventage
de powcr étre installées plus loin
‘60 millions de consommateurs. Hors-Sér
de Portla-Nowvelle (11) et une
autre dans le golfe de Fos (13).
N*140S -mai/juin 2023UN LABEL NATIONAL ANTIGASPI
La certification vise a récompenser les magasins
les plus engagés dans la lutte contre le gaspillage.
CChaque année en France, prés de 9 millions de
. tonnes de nourrture destinges a la consommation
amare ee humaine sont perdues, jetées ou dégradées. Pour
—‘echirec0 chs, le gouremement vient de lancer
un label national visant & distinguer les acteurs qui se
axraveccnanens erobilisent en ce sens. Prévu par la loi de février 2020
relative ala lutte contre le gasnillage et & 'économie circulaire (Agee), ce
nouveau dispositf conceme pour le moment le secteur de la distribution,
en particulier les grandes et moyemnes surfaces, les grossistes et les
métiers de bouche (boucherie, boulangerie, primeur, etc).
Des criteres exigeants allant des achats a la gestion des invendus
Les magasins et établssements cancidats au label seront audités par
Un organisme certificateur indépendant agréé par Etat, qui jaugera leur
capacité a respecter un ensemble de critéres. Ainsi, les taux de produits
invendus qui n'ont pas 6té valorisés ni donnés a des associations
caritatives ne devront pas dépasser des seuls définis. evaluation tienda
compte de la gestion des stocks et des commandes. Elle vérifiera,
par exemple, que le réassort ne sfffectue pas automatiquement mais
en s‘adaptant 2 la saisonnalité ou & rhistorique des ventes. Elle
siintéressera aussi aux actions mises en ceuvre pour repérer les produits
~approchant de leur date limite de consommation et les mettre en avant
auprés des clients via des promotions.
Un label étendu par la suite & la restauration collective
Le label sera assorti d'une & trois étoiles, selon le niveau d’engagement
du distributeur, et pourra étre renouvelé au bout de trois ans aprés
un nouvel audit. II sera étendu dans un second temps aux secteurs
de la restauration collective et commerciale, puis aux industries
agroalimentaires. L'objectf: réduire le gaspillage alimentaire
de 50 % d'ici & 2025.
UN HERBICIDE INTERDIT
L’Agence nationale de sécurité
sanitaire lance la procédure de
retrait du marché du Smétolachlore,
un pesticide trés utilisé en France.
Des dérivés chimiques de oat
herbicide, classé « cancérigbne
suspecté » en juin 2022 par
V'Agence européenne des produits
chimiques, ont 66 détectés dans
des eaux souterraines destinges
€ la consommation humaine
des concentrations dépassant
les normes de qualité.
Tek ss ced)
EN ROUTE VERS
LE « ZERO PROSPECTUS »
‘Apres Monoprix, Franprix et Cora,
E.Leclerc lui aussi abandonne
les prospectus papier, qui, ds
septembre, ne seront plus
distribués dans les boites aux
lettres. Les promotions sont
répertoriées sur appli Mon
E.Leclere. Carrefour veut, lui,
réduire de 80 % la diffusion de ses
catalogues papier dici a 2024. A la
6, de substantieles 6conomies
car le pr du papier s'est envolé ces
deriers mois. Ainsi, E.Leclerc en
consomme 53000 tonnes chaque
année. Le dispositif Oui pub,
ui interdit par défaut la distribution
de pubiicités dans les boites aux
lettres, actuellement expérimenté
dans 14 zones tests, aceélere aussi
le passage au tout numérique.| ENVIRONNEMENT |
Véhicules polluants
CA NE PASSE
PLUS DU TOUT
2025, 43 agglomérations devront étre pourvues de zones
, pour rédi
la pollution de l'air. Avec
Les ZFE-m, vous connaissez ? Peutétre pas et
pourtant, les zones & faibles émissions mobilité
sont déja en place dans 11 agglomérations et
cconcerneront, en 2025, 44 % de la population
frangaise. Souvent appelées tout simplement
ZFE, ces zones ont été créées pour réduire la
poltstion engendrée par les véhicules thermiques.
eS eS eS
£80 Millions de consommateurs, Hors-Séi
les plus anciens, soit 42 % du parc automobile actuel. Les sanctions commencent a tomber.
Etnotamment pour limiter exposition au dioxyde
d'azote (NO,) et aux particules fines (PM10 et
PM2,5), responsables de plus de 40000 déces
prématurés chaque année en France. Dans ce
but la circulation des véhicules les plus polluants,
vaétre progressivernentinterdite dans toutes les,
agglomérations de plus de 150000 habitants.
‘Attention, ce sont les émissions de particules
fines et d'oxydes d’azote qui sont visées par ce
dispositi, et non les émissions de CO, mesu-
‘60s lors du contréle technique. Cellesci ne
présentent pas de risque sanitaire en milieu
‘ouvert, méme si elles contribuent au change-
‘ment climatique.
UN DISPOSITIF NATIONAL MAIS
CHAQUE VILLE A SES REGLES
Cesta vignette Crit Air (certificat qualité de ir)
‘qui déterminera l'autorisation de circuler dans une
zone a faibles émissions. Les véhicules CritAir 4,
5 et non classés sont les premiers concemés,
cet déja soumis & des restrictions de circulation
dans plusieurs agglomérations.
Silly aurgence, c'est que la France est en retard
dans sa lutte contre la pollution de Iai. Au point
que le Conseil d'Etat, saisi par plusieurs asso-
ciations de défense de l'environnement, vient
de condamner I'Etat 8 payer deux astreintes
de 10 millions d'euros pour non-espect des
rnormes européennes. En 2025, 43 aggloméra-
tions de plus de 160000 habitants devront avoir
mis en place des ZFE. Mais ce déploiement.
40S - mai /juin 2023
Source: ministére del Transition écologiqueDepuis juin 2021, les véhicules
on classés et CritAir 4 et 5
‘ne peuvent plus rouler dans
la métropole du Grand Paris.
risque de virer au cauchemar pour de nombreux
automotilistes. Car le calendrier etles conditions
diaco’s aux zones a faibles émissions sont laissés
8 la discrétion de chaque agglomération
Ainsi, a Toulouse, tous les véhicules motorisés
Crit’Air 4, 5 et non classés sont privés d’accés
a la ZFE depuis le 1* janvier 2023. La métro-
pole du Grand Paris interdira les Crit’Air 3 et
plus des juillet, mais avec des plages horaires
suivant e type de véhioule, privé ou utilitaire. A
Grenoble, aucune restriction ne s‘applique aux
voitures, mais seuls les utiitaires légers et les
poids lourds affichant une vignette Crit’Air 3
‘ou mieux, sont autorisés & circuler dans la ZFE,
sauf dérogation.
Cela dt, bien que des amendes de classe 3, soit
68 €, soient déja prévues pour sanctionner les
contrevenants, I'heure est encore & la tolérance
et a pédagogie. Cependant, des cispositifs de
contrble automatique pourraient étre mis en place
dés 2024, pour verbaliser les véhicules en infrac-
tion, Mais la tache s'annonce complexe, compte
tenu des dérogations prévues par les aggloméra-
tions. Ainsi, Lyon, Strasbourg etToulouse ont dé
mis en place un Pass ZFE qui permet aux « petits
rouleurs » de circuler jusqu’8 52 fois par an au
sein de la ZFE, indépendamiment de leur vignette
680 Millions de consomm:
Crit’Air. Dans ce cas, il faudra enregistrer son
véhicule sure site de la métropole avant chaque
utlisation. Outre les contraintes logistiques lises
absence d'homogénéité au niveau national, la
mise en place des ZFE va limiter la circulation de
nombreuses personnes.
UN IMPACT ENORME
POUR LES AUTOMOBILISTES
Une étude du gouvernement publiée en 2019
(nous n’en avons pas trouvé de plus récente)
précise que les véhicules CritAir 3, 4, 5 et non
classés, qui seront interdits d'accés aux ZFE de
la plupart des métropoles en 2025, représentent
42 % du parc automobile francais. Surtout, 38 %
des ménages les plus pauvres possédent des
vwoitures CritAir 4 et 5. Or, daprés cette méme
étude, il faudra onze ans au moins pour que ces
anciens modéles disparaissent de la circulation
La mission flash sur les mesures d'accompa-
‘gnement de la création de ZFE (créée le 2 juilat
2022) souligne que 'acceptation sociale de ces
mesures implique en priorté le développement
doffres de mobilités diverses. A commencer par
les transports collectifs, tels que les bus avec
vwoies réservées, les tramways ou les RER.
PHIUPPE FONTAINE
urs. Hors Serie "1405 - mai juin 2023| ENVIRONNEMENT |
Scooters électriques
LES FEUX
SONT AU VERT
Ecolos, discrets et performants, les scooters électriques séduisent un nombre croissant
de citadins. Si leur prix d'achat demeure élevé, méme en décomptant le bonus écologique,
ils se révélent plus éconoi
Hausse du prix des carburants, stationnement
ayant & Paris pour les deux-oues thermiques,
‘extension des zones & faibles émissions mobi
lité (ZFE-m) : autant de contraintes auxquelles
‘échappent les scooters électriques. Que vous
souhaitiez investir dans un premier achat ou
passer du thermique & électrique, voici les clés
pour choisir le modeéle adapté a vos besoins,
QUEL COUT ENVISAGER ?
Les scooters électriques, équivalents 50 om? et
125 crm?, codtent plus cher que les thermiques.
Le prix dépend de la puissance, de autono-
mie et de I'équipement. Les 50 om? oscillent
entre 2000 et 4500 € environ, hors prime
Bon a savoir
DES APPLIS EN RENFORT
Les scooters électriques s“accompagnent
parfois d'une application pour Android
et 10S qui apporte des fonctions
‘Supplémentaires bien utiles. Grace & une
buce installée sur le véhicule, il est possible |Z :
de le géolocaliser, mais aussi de recevoir
lune alerte en cas de déplacement, voire
ea
de simple mouvement. Canpli peut aussi fournir des
informations sur 'autonomie, plus précises que celles
affichées sur le tableau de bord, ou répertorier les données
de consommation enregistrées au cours d'un trajet.
10 {80 Millions de consommateurs. Hors-Série N"T40S - mai
ues a usage que les scooters thermiques.
écologique. Comptez, par exemple, 2400 €
pour le Niu Ugi GT, 2700 € pour le Piaggio 1
‘et 4000 € pour le Kymco i-One. Les scooters
Equivalents 125 cm? débutent & 4500 € environ,
mais leurs prix peuvent s‘envoler : le BMW
CE 04 cote ainsi 12650 €. Pius raisonnable, le
Rider 5000 W est vendu 5000 €, contre 7290 €
pour le Silence S01.
Les constructeurs historiques sont encore
peu présents sur ce marché, notamment sur
le segment des 125 cm®. Honda, Yamaha et
‘Suzuki, par exemple, ne devraient pas lancer
de modeles électriques avant 2024. Vespa est
néanmoins présent avec son Elettrica, mais tout
de méme, & presque 7000 € pour un scooter qui
ne dépasse pas les 70 km/h | En revanche, les
nouvelles marques, y compris francaises, fleu-
rissent depuis deuxans. La plupart appartiennent
a des importateurs, qui achétent leurs modéles
auprés de fabricants chinois et y apposent leur
logo avant de les revendre dans toute la France
Dans ce cas, le service aprés-vente est assuré
par un réseau de partenaires indépendants. Ce
‘qui peut poser probleme si la société disparait
alors que le véhicule est encore sous garantie
QUELLE EST .
LA PUISSANCE IDEALE ?
Elle est exprimée en kilowatts. Par souci de com-
modité, les scooters électriques sont classés en
deux catégories correspondant aux cylindrées de
50 et 125 cm? des modéles thermiques. Ainsi, la
2073sont adaps un usage urain
2 utliser les voles rapides.
Puissance des scooters équivalents 50 om? ne
peut excéder 4000 watts et leur vitesse maxi-
male est imitée & 45 km/h. lls sont adaptés &
un usage urbain, voire pour de courtes distances
en campagne, mais ne sont pas autorisés &
emprunter les autoroutes et voies rapides. Au
contraire des 125 om?, qui conviennent a un
usage périurbain. Leur puissance est limitée &
11 KW (au-dela, le permis A2 est nécessaire,
‘mais un scooter de 7 KW, tel que le RED Electric
E125, permet d’atteindre les 100 km/h. Cette
catégorie est accessible aux possesseurs du
permis Al dés 16 ans, et & partir de 18 ans
avec le permis B, complété par une formation
de sept heures.
ACOMBIEN S’ELEVE
LAUTONOMIE ?
La majorité des scooters de 50 crv? offrent une
autonomie minimale de 50 km. Certes, i s’agit
la de données constructeur, mais méme en
soustrayant 20 % au chiffre annoncé, 'autonomie
demeure suffisante pour la majorité des usa-
gers. Les plus gros rouleurs pourront néanmoins
Sbrienter vers des modeles & deux batteries, plus
Codtteux, mais dont fautonomie réelle dépasse les
80 km. Les scooters 125 cm? étant destinés &
arcourir de plus grandes distances & des vitesses
plus élevées, leur autonomie est supérieure,
‘souvent comprise entre 75 et plus de 120 km. A.
680 Millions de consomm:
condition, bien entendu, d'opter pour I'écooon-
dhite, sans accélération et freinage brusques ou
vitesse excessive. Pour optimiser lautonomie,
tous les scooters disposent de plusieurs modes
de conduite, nommés, par exemple, 60, normal,
boost ou sport, qui brident plus ou moins le véhi-
cule. Ainsi, en mode é0, la vitesse maximale et
la puissance d'accélération sont imitées. Celui-i
peut s'activer automatiquement lorsque auto-
nomie descend au-dessous d'un certain seuil
Enfin, des modéles disposent d'un syst8me de
freinage régénératif qui récupére de I'énergie & la
décélération. Mais le gain d'autonomie, rarement
‘communiqué par les constructeurs, semble limit,
COMMENT CHARGER
LES BATTERIES ?
La mejorité des scooters disposent de batteries
amovibles, mais il est possible de les connecter
la prise d'une borne ou du domicile pour les
recharger. Afin d'accrottre I'autonomie, certains
en intégrent deux, trois, vore quatre, de série ou
‘en option. Ce choix permet de limiter leur poids
pour facilter le transport. Comptez au minimum,
8 kg par batterie, la moyenne se situant plutdt
autour de 11 kg sur un 50 om? et 16 kg pour un
125 cm?. Le scooter Silence S01 se distingue
par son énorme batterie amovible de 41 kg
Elle est montée sur un chariot qui se déploie
lorsqu‘on l'extrait, facilitant son déplacement.
urs. Hors-Serie M"140S - mai juin 2023&s idm fa
Les scooters électriques 50 cm? Kymco i-One (1) et Piaggio 1 (2), codtent respectivernent 4000 et 2700 €.
Les modéles équivalents 125 cr (le Rider 5000W 125 cm?, photo 3) débutent & 4500 € mais les prix peuvent
senvoler comme celui du BMW CE 04 (, pas moins de 12650
Les chargeurs rapides proposés avec certains
modeles réduisent la durée de recharge &
trois heures ou moins, contre six heures en
moyenne. En contrepartie, leur ventilateur interne
peut se révéler bruyant. Certains chargeurs ne
permettent d’alimenter qu'une batterie, méme
si le scooter en intégre plusieurs. De méme,
‘certains véhicules ne fonctionnent que si toutes
les batteries sont installées. Estimer leur durée de
vie demeure délicat. D’aprés les constructeurs,
‘eles pourraient soutenir de 800 8 1000 cycles
de charge/décharge, soit de 40000 & 50000 km
‘environ. Leur prix varie de 800 & plus de 2000 €.
COMBIEN COUTE LA RECHARGE ?
Cest la puissance de la batterie qui détermine le
‘cod de la recharge, pour un kilométrage donné,
Ele est généralement corélée a la puissance du
=
LE BONUS ECOLOGIQUE
1 Le bonus écologique est accessible & toute personne
‘majeure qui achéte ou loue un véhicule neuf pour
‘une durée d’au moins deux ans.
1 Encas (achat, le bénéficiaire s‘engage a ne pas
revendre le scooter dans l'année suivant 'immatriculation
‘ou avant davoir parcouru au moins 2 000 km.
1 Le montant du bonus est de 100 € pour un scooter
dont la puissance moteur est inférieure & 2 kW. Pour
les véhicules de 2 KW et plus, il s’éléve & 250 € par kWh
énergie de la batterie (et non de la puissance du moteur)
‘sans dépasser 27 % du colit d’acquisition TTC, ou 900 €.
Cette subvention s‘applique au niveau national, mais
«autres primes peuvent s‘ajouter. Ainsi, fa métropole Nice
Cte d'Azur propose une aide de 400 € pour achat
d'un scooter neuf ;Villeneuve-1e7-Avignon en offre 20,
12 {80 Millions de consommateurs. Hors-Sér
scooter. Par exemple, le 50 crn? Yaeda C-Umi,
integre une batterie de 1,34 kWh quilui confére
tune autonomie de 45 km (données construc-
teur). En nous basant sur un prix du kWh &
0,19 €, le cot de recharge est de 0,25 €. Soit
environ 28 € pour 5000 km. Bien plus puissante,
la batterie de 5,6 kWh du Silence S01, avec ses
130 km d'autonomie annoncée, codtera 1,06 €
& recharger. La facture s'élévera ici a 40,80 €
pour 5000 km.
COMMENT TESTER
LERGONOMIE ?
Avant diacheter un scooter, il est indispensable
de I'essayer dans les conditions de conduite qui
seront les votres. La plupart des revendeurs le
roposent. II convient de juger le confort de a
selle, en solo mais aussi en duo si vous envisa-
{gez de transporter réguliérement un passager.
En effet, certains scooters de 60 cm? sont peu
adeptés & cet usage, en raison de leur compacité,
De méme, leur puissance peut se révéler vrai-
ment insuffisante pour véhiculer deux personnes,
voire un conducteur costaud. Et, dans ce cas,
les amortisseurs seront & la peine pour absorber
efficacement les défauts de la chaussée. Gare
aussi a I'espace aménagé pour les jambes, qui
peut étre étriqué pour les grands gabarits.
Pour un usage urbain, privilégiez un modéle
offrant un bon rayon de braquage, afin de se
faufiler aisément dans le trafic. Tenez compte
également de I'instrumentation numérique du
tableau de bord. Certains se contentent d'affi-
cher lautonomie sous forme de petites barres,
alors que d'autres I'indiquent en pourcentage
et en nombre de kilometres, voire en durée
restante. Enfin, un nombre croissant de scoo-
ters disposent d'une prise USB permettant de
recharger un smartphone. =
PHILIPPE FONTAINE
N*140S -mai/juin 2023Panneaux solaires
ATTENTION AUX
DESILLUSIONS
Avec la hausse des prix de I'éles
ité, il est tentant de faire installer des panneaux
solaires pour alléger la facture. Mais les promesses des vendeurs sont souvent
trés él
La vie est belle pour les vendeurs de panneaux
solaires. lls bénéficient d'un contexte tres favo-
rable alors que les prix de I’électricité sont en
hausse et que l'on a beaucoup parlé de risques
de coupure. Pendant de nombreuses années, les
projets photovoltaiques consistaient @ poser des
Panneaux pour vendre lintégralité de sa produc-
tion 4 EDF, via un contrat sur vingt ans avec un
prix garanti. Cette option est toujours possible
mais, désormais, la quasi-totaité des projets vise
autoconsommation. Lobjectif est de produire
son énergie pour la consommer directement,
installation de panneatx
solaires est un investissement
codteux, particuligrement
dificil & rentabilsor.
inées de la réalité. Nous en avons décrypté quatre pour vous.
seul le surplus étant revendu & EDF. Le nombre
dautoconsommateurs grimpe allégrement et a
dépassé les 200000 a rautomne 2022. Lidée est
séduisante, Mais les courriers de nos lecteurs
montrent que les particuliers continuent a étre la
proie de vendeurs qui multipientles fausses pro-
messes. Joé! Mercy, président du Groupement
des particulers producteurs d électicité photovol-
taique (GPPEP) conseille de « ne pas étre pressé
car les bons installateurs sont submergés avec
un an de travail devant eux ». Alors profitez-en
pour lre cet article et bien préparer votre projet.« Vous allez devenir autonome »
«Finiles factures, vous produisez votre propre
énergie verte »,clame un mail publiité. Ne révez
pas : les panneaux photovoltaiques ne feront
pas disparaitre vos factures. Pour une raison
simple : les panneaux produisent en journée
lorsque le soleil brie, alors que vous consommez
de I'électricité aussi en soirée, la nuit, le matin,
hiver comme ét6. Production et consommation.
ne se recouvrent qu’en partie. D’ou la nécessité
de conserver un raccordement au réseau... et
de payer des factures.
Des batteries sont proposées a la vente et il
existe aussi des offres de batterie vituelle. Dans
tun cas comme dans l'autre, il ne faut pas trop en
attendre. La capacité de la batterie est imitée. Elle
ne vous rendra pas autonome mais pourra amélio-
rer la part d'énergie autoconsommée. Certaines
‘ont une fonction back up, qui permet de conserver
‘une petite al mentation en cas de coupures. Mais,
Vinvestissement est élevé. Il faut donc mettre en
regard les économies possibles avec le prix de la
batterie. « Lopération est rarement rentable », met
‘en garde le Centre de ressources national sur le
photovoltaique de l'association Hespul.
Le Groupement des particuliers producteurs
d'dectricité photovoltaique (GPPEP) est aussi
prudent mais souligne que les prix ont sensi-
blement baissé : « Environ 5000 € aujourd'hui
‘pour un stockage de 5 KWh contre 10000 € il y
a peu. » Une expérience est en cours au sein du
‘groupement pour vérifierIintérét financier d'une
batterie « en conditions réelles »
« Vous paierez 70 % d’électricité en moins »
La publicité recue par Jean-Pierre annoncait
jusqu’a 70 % de consommation en moins
grace & ‘installation de panneaux solaires.
Tiois ans plus tard, ine peut que déplorer d'avoir
66 « frauduleusementalléché », ses factures ne
reflétant pas la baisse annoncée. Avant de vous
lancer, i faut examiner la production mais aussi, et
surtout, sa consommation d’électrcité. Ine faut
pas sen tenir aux totaux annuels comme on peut
le voir dans certains dossiers. Consommation et
production ne se recoupent en effet que partele-
ment selon les saisons, les mois, les jours. Vous
niutiiserez qu'une partie de I'énergie produite et
vous r/aurez done pas un taux d'autoconsom-
mation de 100 % comme certains vendeurs le
prétendent. Des simulations sont faites avec
tun taux de 30 % sur le site photovoltaique.info.
Une hypothese, sans aucun doute, plus réaliste.
Dans le cadre d'un projet en autoconsomma-
tion, l'objectif est de parvenir & décaler le plus
apparels pour les faire fonctionner pendant les
périodes de production. Par exemple, un chauffe-
eau, un véhicule électrique, un lave-linge ou un
lave-vaisselle. « La marge de manceuvre est
restreinte », souligne Anne-Claire Faure de 'asso-
ciation Hespul, qui met aussi en garde contre le
recours & des outis domotiques pour optimiser
autoconsommation. Certains permettent de lan-
‘cer un lave-inge en fonction de la production mais
«encore faut que le lave-inge soit compatible ».
Bon a savoir
MEFIEZ-VOUS DES CREDITS DOUTEUX
‘Les vendeurs proposent presque toujours un crédit pour
financer |‘installation des panneaux. Avec leurs prix
brohibitifs, difficile de s‘en passer. lis n’hésitent pas @
assurer que les bénéfices del exploitation compenseront les
‘mensualités. Combien de clients se retrouvent a rembourser
des échéances trés lourdes, avec une installation qui
‘ne produit pas ou trés peu et une entreprise qui a disparu
dans la nature ? Le crédit n’est pas souscrire @ la légere.
Ces outils renchérissent le codt de l'instalation.
‘Sans compter que des entreprises ne se génent
pas pour les facturer a prix d'or.
Au total, la production photovoltaique
consommée directement réduit la facture
d’énergie du foyer mais on est ts loin des 70 %
promis. Des clients du fournisseur Enercoop qui
se sont lancés dans l'autoconsommation ont
décidé de partager leur expérience en ligne. Ce
qu‘ls ont autoconsommé représente seulement
une économie de 15 8 20 % sur leur consom-
mation globale.
‘Série N"140S-mai/
80 Millions de consommateurs, Ho 2073« Vous bénéficierez
daides de I'Etat »
Le coat de I'installation proposée a Philippe
atteint 22900 €. Aprés déduction des aides, le
‘montant s'éléve 8 17880 €. Une bonne affaire ?
Non. Les aides sont utilisées par les vendeurs,
pour faire passer des prix exorbitants. « Pour
‘installation décrite, on est & plus de 10000 €
au-dessus du prix du marché », estime Joél
Mercy, président du GPPEP. Méfiance, donc.
Ina, en fait, qu'une prime pour une instala-
tion en autoconsommation. Baptisée « prime &
investissement », ele varie selon la puissance
instaiée (exprimée en kilowatt-créte ou KWC).
‘Son montant est de 1500 € pour 3 KWC et de
2220 € pour 6 KWC. Le plan présenté a Philippe
intégre un montant beaucoup plus élevé grace &
la « récupération de la TVA ». « C’est fa nouvelle
‘martingale des vendeurs », se désole Joé| Mercy.
llesteffectivement possible pour une installation
de plus de 3 KWC de récupérer la TVA. « Mais
cce n'est pas une procédure pour les particuliers,
elle est trés lourde, avertitil. I faut faire un bilan
annuel, comme une société, une déclaration
‘sp6cifique pendant vingt ans et prendre le risque,
en cas de lige, d'ére assimiléd un professionnel
avec une protection moindre devantle tribunal de
commerce. » Les vendeurs se gardent bien de
le dire, se contentant, par exemple, dindiquer
« TVA directement versée par I'Etat. »
Pas étonnant que de nombreux particuliers
se plaignent de ne pas avoir recu le montant
des aides annoncées. Ceux qui souhaitent se
fenseigner peuvent consulter le paragraphe
dédié sur le site photovoltaique info.
« Lopération est rentable trés rapidement »
Un an aprés la pose de ses pan-
res, Christelle ne com-
prend pas. « Nous sommes loin
du compte, il me faudra 135 ans
pour rentabilser mon opération », $e
désole-t-elle. Son seul revenu pour
instant été la vente de son surplus
& EDF. Soit 165 € alors quiellea payé
22295 € pour ses panneaux.
Comme pour beaucoup d’autres
consommateurs, l‘opération est
plombée, dés le départ, par le prix
d'achat exorbitant de linstallation.
Le site photovoltaique.info donne
des tarifs indicatifs : & raison d'un
prix moyen de 2,20 €/kWC, on
obtient 6600 € pour une installa-
tion de 3 KWWC. Ou encore 10120 €
pour Christelle ! Deuxidme critére
déterminant : la production possible.
Elle varie en fonction du nombre de
panneaux installés ou de leur loca-
lisation géographique. Or combien
de productions sont encore sures-
timées par des vendeurs peu scru-
puleux ? La rentabilité varie aussi
selon le mode de valorisation. La
production peut étre vendue en
totalité & EDF 8 un prix déterminé
sur vingt ans, ou faire objet d'une
autoconsommation, seul le surplus
étant revendu a EDF. La vente en
totalité bénéficie d'un meilleur prix:
0,23 €/kWh pour les installations
de moins de 3 kWe et 0,1996 €/
kWh pour celles de moins de 9 KW
mises en service entre février et
avril 2023 (les tarifs changent tous
les trimestres). La vente du surplus,
elle, rapportait seulement 0,10 €/
kWh jusqu'en novembre 2022. Mais
deux changements sont intervenus
depuis : le tarif de a vente au surplus
est désormais modifié tous les tri-
60 Millions de consommateurs. Hors-Série N"140S - mai juin 2023
mestres (0,1313 €/KWh entre février
et avil 2023) ; et ce tarif de départ
n'est plus fixe pendant vingt ans
mais augmenté une fois par an en
fonction de I'inflation. En complé-
ment de la vente, les clients sont
ccensés pouvoir fare des économies
sur leur consommation. Mais elles
ne sont pas faciles & réaliser.
Loutil « évaluer mon devis » nous
semble pouvoir apporter une aide
précieuse. Il foumit des estimations
qui doivent étre prises comme tells.
Mais elles ont le mérite d'aider &
mieux comprendre les enjeux finan-
ciers d'un projet. Cet outa aussi le
mérite de « bloquer » le processus
si l'on entre un prix d'installation
‘exorbitant. Une mise en garde qui
aurait aidé Christelle et bien d'autres
‘consommateuss. a
FANNY GUIBERT
6SA DOULEUR
A quoi sert la douleur ? Peut-on s'y habituer ?
Bien que ce soit une expérience fréquente,
la douleur est mal comprise. On a longtemps cru
que les nourrissons ne la ressentaient pas.
Et l'on commence a peine a se rendre compte
que certaines femmes souffrant terriblement
au moment des régles ne sont pas juste douillettes.
60 Millions de consommateurs. Hors-Série M°140S - mai juin 2023Nous avons demandé
un plan national contre la couleur,
nous avons obtenu 20 postes
Le traitement de la douleur chronique est en perte de vitesse. Trop de patients attendent
des mois pour recevoir un traitement adapté. Le P* Valeria Martinez, présidente de la Société
frangaise d’étude et de traitement de la douleur, nous éclaire sur cette situation préoccupante.
12 millions de Frangais souffrent de douleur
chronique, avec des répercussions sur leur mo-
ral, leur travail, leur vie de famille... Parmi eux, un
nombre non négligeable n’est pas correctement
soigné. Mal dépistés, souvent mal orientés, ils
regoivent leur traitement tardivement, ce qui est
un facteur de déterioration de leur état de santé.
La France, pourtant, dispose de structures de
prise en charge de la douleur chronique. Alors,
04 cela coince-til ?
70 % des patients souffrant de douleur
chronique ne seraient pas correctement
traités, selon la Haute Autorité
de santé (HAS). Comment arrive-t-on
a cette situation ?
Valeria Martinez. Nous n’avons pas de moyens.
lly a eu trois plans nationaux de lutte contre la
douleur entre 1988 et 2013, qui ont abouti 2 la
création de structures de prise en charge de la
douleur chronique (SDC). Mais, depuis dix ans,
plus rien. Le 4° plan ria jamais vu le jour. Actuelle-
ment, beaucoup d'argent est investi dans les soins
paliatifs. C’est une trés bonne chose. Mais les
patients douloureux ne sont pas tous des patients
‘en finde vie. Les politiques ne peuvent pas ferner
les yeux sur les patients douloureux chroniques.
La France dispose de 272 structures
douleur chronique. Sont-elles suffisantes ?
V. M. Elles sont totalement engorgées : un
patient adressé par son médecin attend de quatre
huit mois pour avoir un rendez-vous. Seulement
3 % des douloureux chroniques y sont pris en
charge, alors quills seraient deux fois plus 8 en
80 Millions de consommateurs, Ho
avoir besoin, en général des personnes en échec
de traitement. Trois régions sont en souffrance :
'Est, le Centre-Val de Loire et les Hauts-de-
France, qui comptent entre deux et trois fois
moins de « médecins douleur ». Enfin, toutes
les structures ne pratiquent pas les mémes
techniques. Et les patients doivent parcourir de
longues distances pour recevoir les soins spéci-
fiques dont ils ont besoin
La HAS a émis des recommandations pour
la prise en charge de la douleur chronique
en février. En quoi consistent-elles ?
\V.M.ls‘agit de mettre en place un parcours de
‘santé pour les patients douloureux. Lobjectif est
déviter que les structures antidouleur soient sub-
mergées de demandes inadéquates et que les
patients quien ontle plus besoin puissent y avoir
acces plus vite. Lidée est que le parcours soit
‘coordonné par le médecin traitant. A terme, c'est.
luiqui opérera le « tri » des patients douloureux :
‘ceux qui peuvent étre traités en vile, en solici-
tant, si besoin, un spécialiste par télémédecine,
‘ceux qui sont a risque de chronicité, ceux qui ont
besoin d’étre orientés vers une SDC, ete.
Un énorme travail pour des médecins
généralistes déja surchargés !
\V.M. Les médecins de vile et ceux des struc-
tures douleur veulent mieux travailler ensemble.
Crest déja trés important. Ils pourront étte aidés,
ppar une équipe pluridiscipinaire : une infirmigre
de pratique avancée, spécialisée en douleur, des
spécialstes de la douleur via a télé-expertse.
Ces recommandations, pensées avec la Société
‘Série N"140S-mai/
2073LeP* Martinez, anesthésiste,
dirige une consultation douieur
chronique @ lhépital Raymond-
Poincaré de Garces (92)
frangaise d’étude et de traitement de la douleur
(SFETD) et le College des médecins généralistes,
sont réalistes et pleines de bon sens. Mais elles
vont mettre des années a se mettre en place et
nécessitent des engagements financiers, notam-
ment une revalorisation de la consultation en
ville. faut quily ait une réelle volonté politique
our accompagner leur mise en place. Nous pré-
senterons prochainement ce parcours au Sénat.
La SFETD a réclamé un nouveau plan
de lutte contre la douleur. Qu’en est-il ?
V.M. Aucun plan nest en vue pour le moment.
Ce que nous avons obtenu du ministre de
la Santé, c'est le financement de 20 postes
d assistants par an en France, pour l'ensemble
des SDC : de jeunes médecins qui terminent leur
internat et veulent « faire » de la douleur. Seuls
quatre postes ont été pourvus pour Instant.
Pourquoi
intéressés ?
V.M. Le domaine du traitement de la douleurest
lune activité complexe, peu reconnue et insuf-
fisamment valorisée. Nous avons demandé que la
douleur devienne une spécialté a part entire, au
méme titre que la pédiatrie ou la psychiatrie, Ce
‘est pas & lorcke du jour. Les médecins exergant
peu d’étudiants sont-ils
{80 Millions de consommateurs. Hors-Série W°140S
‘en douleur sont souvent des rhumatologues, des
neurologues ou des anesthésistes qui possédent
une competence supplémentare. Elle est moins
visible qu'une spécialité et ne permet pas de
régulariser comectement la fiiére. Or les chiffres
sontalarmants : un quart des médecins ayant une
‘compétence en douleur vont partir & la retraite
dans les cing prochaines années.
Pour désengorger le systéme, vous comptez
‘aussi sur la prévention. Comment éviter
qu‘une douleur ne devienne chronique ?
\V.IM. Prévenir la douleur chronique, c'est d'abord
traiter rapidement la douleur aigué afin qu'elle
ne siinstalle pas. C’est prévenir les maladies
chroniques qui peuvent causer des douleurs,
tolles que le diabete, lobésité... Coté patient, le
meileur consei est d'adopter un mode de vie sain
cet une activité physique réguiiée. Il est primordial
4 prendre soin de soi en limitant le surmenage
Je demande souvent 3 mes patients combien de
‘tempsils prennent pour eux par semaine. Nombre
entre euxme répondent ne pas avoir une minute
a eux entre le traval les taches domestiques et
les responsabiltés familales. Dans ce contexte,
il nvest pas étonnant que le corps exprime son
mabétre par des douleurs physiques.
PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE COISNE
Juin 2023,BA-BA
POURQUOI
J'Al MAL
La douleur souléve moult questions. A commencer par a plus fondamentale : & qu
sertd'avoir mal quand on se brale ou quand on se cogne un orteil ? Et pourquoi le cerveau
est-il aussi important dans la naissance de ce ressenti ? «60» vous explique tout.
A quoi sert
la douleur ?
Elle fait partie des systemes de défense de
Vorganisme. Elle agit comme une siréne, un
signal d'alarme actionné quelque part dans
organisme pour alerter sur un dysfonction-
ement en cours. Cela peut étre une coupure,
tune brilure, un choo, une infection... Ce dis-
positif de surveillance et d'alerte s'appelle le
systéme nociceptif ; cet adjectif signifiant « qui
Percoit ce qui agresse ». La peau et les organes
sont constellés de capteurs sensoriels situés &
80 Millions de consommateurs, Ho
Vextrémité des nerfs et ainsi reliés au cerveau
via la moelle épiniére. Parmi eux, les capteurs,
spécialisés dans la détection des agressions : les
nocicepteurs. Pigire, chaleur, stimulus chimique,
pression, chacun détecte un type de sensation
particuliére et la transforme en impulsion élec-
‘tique. Le signal peut done étre transmis usqu’au
cerveau. Vous l'aurez compris, c'est lui qui inter-
préte le message comme douloureux et pilote
la réponse de Vorganisme, aussi bien sure plan
‘moteur (retirer brusquement sa main d’un objet,
brdlant) qu'émotionnel (passer en état de stress
et d'hypervigilance) et cognitif (mémorisation et
apprentissage du danger).
‘Série N"140S-mai/
2073Pourquoi a-t-on
simal quand on
se cogne un orteil ?
lIn’ya pasde lien direct entre''intensité de la dou-
leur ressentie etla gravité du mal. C’estla densité
des nocicepteurs 4 endroit de 'agression qui joue
6normément. Or ces capteurs sont inégalement
répartis dans le corps. On en trouve dans et sur
les organes, les articulations, les muscles, mais
C'est sur a peau qu'ls sont le plus présents et en
Particuler sur les doigts et orteils, les levees, la
langue, les seins, les organes sexvels et!intérieur
du nez. En revanche, il n'y a pas de nocicepteurs,
dans le cerveau, ce qui expique qu'on puisse prati-
Auer des neurochirurgies sur des patients éveilés.
Mais les vaisseaux sanguins des méninges, les
membranes qui enveloppent le cerveau, sont,
elles, bien équipées de capteurs de douleurs, les
migraineux en savent quelque chose.
Quand une |
douleur devient-
elle chronique ?
Lorsqu’elle persiste ou réapparatt plus de trois &
six mois et qu'elle résiste & un traitement anta-
Gique adapté. La douleur perd alors son caractére
de signal dialerte. Elle n'est plus un symptéme
mais une maladie & part entiére. Comme une
siréne ininterrompue et usante, qui perturbe la
Vie, la mobilté, le sommeil humeur, les activités
personnelles et professionnelies... Une grande
part des douleurs chroniques sont des douleurs
neuropathiques, c'est dire lige & un dysfonction-
nement du systéme de perception. Les capteurs
deviennent parfois hypersensibles et envoyent
des messages aberrants au cerveau. Les fibres
nerveuses peuvent aussi étre endommagées
dans les neuropathies diabétiques, notamment
Elles peuvent étre comprimées, comme dans les.
sciatiques, voire sectionnées, ce qui explique les