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La Liberté de la Presse au Maroc

Le travail, ce sont des activités sociales que la société reconnaı̂t comme tel. Ce sont des activités
humaines produisant des bien et des services et étant rémunérées. Dans un sujet, le travail c’est
donc les métiers, les emplois, la profession. Comment le travail permet de s’intégrer dans la société ?
Quelles sont les limites du travail dans ce processus ?

1 LE TRAVAIL FACTEUR D’INTÉGRATION SOCIALE


Le travail permet, tout d’abord, d’avoir un statut social, une identité sociale. En effet, c’est
par le travail rémunéré (et plus particulièrement par le travail salarié) que nous appartenons à
la sphère publique, acquérons une existence et une identité sociale. Ainsi, le travail permet d’être
reconnu socialement, c’est ce qui nous situe dans la hiérarchie sociale, c’est ce qui définit notre
être social. Mais le travail c’est également ce qui justifie notre utilité sociale. Le travail permet de
se sentir utile à la société. L’identité sociale est d’ailleurs toujours rapportée au travail. Même les
personnes qui n’ont pas de travail sont caractérisées par rapport au travail.
Qu’est-ce qui définit l’identité sociale ? L’activité professionnelle, la situation familiale, l’habitat,
le niveau de diplôme, l’habitat, l’âge, le sexe, etc ... Mais l’identité sociale se définit également par
rapport à des valeurs que les individus revendiquent eux-même pour se situer socialement, et par
les traits identitaires que la société leur attribue.
Le travail nous permet également d’avoir accès à des normes sociales. Le travail, l’emploi,
nous permet d’abord d’avoir accès à des normes de consommation (à travers un pouvoir d’achat
plus important). Ensuite, le travail nous permet d’accéder aux normes de vie sociale (le temps
de travail par exemple). Enfin, exercer un métier, c’est connaı̂tre une socialisation secondaire qui
va nous transmettre de nouvelles normes (ex : les groupes socioprofessionnels avec une très forte
identité qui transmettent des valeurs politiques et parfois même religieuses).
De plus, grâce au travail, les individus accèdent à des réseaux de solidarité et de sociabilité
nouveaux. Ces réseaux permettent à l’individu de se sentir appartenir à une communauté. Les
réseaux de solidarité : Le travail permet d’abord d’avoir accès à des organisations, à des associations
professionnelles, comme les syndicats (partager avec d’autres des luttes solidarité) ou encore les
comités d’entreprise. Dans certains cas, l’habitat dérive également de l’univers du travail. Ex :
casernes de gendarmes, villes minières même mode de vie, mêmes conditions de vie ¿ renforcement
des solidarités, de la cohésion sociale). Enfin, le travail, ce sont toutes ces solidarités concrètes,
tous ces menus-services quotidiens entre collègues (ex : co-voiturage). Les réseaux de sociabilité :
Le réseau « amis / voisins » est généralement constitué par les relations de travail. De plus, le lieu
de travail constitue un vivier de « recrutement » du conjoint.
Enfin, quand on occupe un emploi, on accède à un certain nombre de droits. Ces droits vont ac-
centuer l’appartenance à la société. Le travail permet d’abord d’avoir accès à des droits économiques
(pouvoir d’achat, salaire minimum, congés payés). Possédant un emploi, j’accède également à des
solidarités institutionnelles (protection sociale : assurance maladie, assurance chômage), à des droits
syndicaux (représentation syndicale, comités d’entreprise), à des droits du travail (droit de grève).
L’intégration sociale se mesure à travers la participation à la vie politique. Plus les individus
sont insérés socialement, plus la participation à la vie politique est importante (s’inscrire sur les
listes électorales...). La participation politique des chômeurs est d’ailleurs faible. De même, c’est
l’insertion professionnelle des femmes qui fait qu’aujourd’hui elles occupent des responsabilités
politiques.

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2 MUTATIONS DU MARCHE DU TRAVAIL ET EXCLU-
SION SOCIALE
Le travail est le grand intégrateur social du 20ème siècle. Le travail est le grand vecteur
de l’intégration sociale des individus. Est-ce que les mutations de l’emploi ont amoindri le rôle
d’intégration sociale joué par le travail ?
Quelles sont les mutations de l’emploi ?

1. Salarisation des emplois (90% salariés - 10 % indépendants).


2. Tertiarisation. Glissements sectoriels (destructions d’emplois dans les secteurs primaire et se-
condaire, création dans le tertiaire). Ce sont bien les emplois qui se sont transformés .
3. Qualification. Les emplois d’aujourd’hui requièrent d’avantage de diplômes.
4. Montée des emplois précaires (CDD, intérim, emplois aidés...).
5. Montée du chômage. Dégradation du marché du travail à partir du milieu des années 70 et
jusqu’au milieu des années 90 (« 20 piteuses »).
6. Dégradation des normes d’emploi. L’emploi Fordiste type (CDI, 1 contrat avec 1 employeur)
cède la place à des formes d’emploi nouvelles, comme le Télétravail ou les nouvelles formes de
rémunérations (les stock-options ou les rémunérations individualisées. Les 2 faits majeurs sont le
développement du chômage et des emplois précaires.
Quelles sont les conséquences de ces mutations sur l’intégration ? Est-ce que les mutations de l’em-
ploi ont amoindri le rôle d’intégration sociale joué par le travail ? Est-ce que ces mutations de
l’emploi ont amoindri le rôle du travail comme facteur d’intégration sociale ?

Les mutations de l’emploi rendent difficiles l’accès à des réseaux de solidarité, l’accès aux normes
des consommation dominantes et l’accès à la protection sociale.
1. Accès à des réseaux de solidarité. Aucun des grands syndicats existants n’arrivent à regrouper les
chômeurs. Pourquoi alors les chômeurs ne se regroupent pas, eux-mêmes, sous forme de syndicats
ou d’associations ? Parce-qu’il est difficile de se définir une identité sociale positive et que l’on peut
revendiquer quand on est au chômage.
2. Accès aux normes de consommation dominantes. Pour les chômeurs, il y a « exclusion » pour
le logement (ex : les logements sociaux), « exclusion » pour tout ce qui est accès à la culture, aux
loisirs ou à la propriété, « exclusion » par rapport à la santé (création de la CMU pour tenter de
remédier à ce problème).
3. Accès à la protection sociale. Lorsqu’on a un emploi précaire, on accède pas toujours à ces droits
sociaux. Les chômeurs, eux, n’ont pas accès aux mutuelles, le « 2ème étage » de la protection (pas
de couverture sociale).

Les mutations de l’emploi ont également entraı̂né un affaiblissement des solidarités profession-
nelles.
1. Parmi les mutations de l’emploi, il y a la tertiarisation des emplois. Quelles conséquences a
eu la tertiarisation sur l’intégration sociale ? Les emplois types de l’agriculture ou de l’industrie
constituaient des cadres identitaires stéréotypés (mode de vie, caractéristiques sociales communes).
Ces emplois permettaient donc aux individus dépourvus d’identité sociale (pas de diplôme, indivi-
dus issus de l’immigration) d’accéder à une identité sociale forte (traits identitaires forts que l’on
peut revendiquer) à travers un processus de socialisation. Est-ce que dans les emplois tertiaires on
retrouve la même chose ? Non. Ces emplois requièrent au préalable la constitution d’une identité
sociale positive (savoir être, etc...). Mais quels sont les garants de cette identité sociale positive ?
Ce sont les diplômes mais aussi la famille et le capital culturel qu’elle transmet. Et sur ce plan,
il y a des inégalités. Comment accéder à l’emploi quand on a pas de diplômes ou que la famille
ne correspond pas aux normes dominantes ? Au bout du compte, ceux dont l’identité sociale est
la plus fragile ou la moins valorisée sont ceux qui auraient le plus besoin d’avoir un emploi pour
renforcer cette identité sociale, et c’est ceux qui ont le moins de chance d’y accéder dans le cadre
des emplois tertiaires.
2. La salarisation. D’un côté, le salariat permet d’accroı̂tre la liberté des individus (plus de tutelle
familiale...) mais d’un autre côté, les liens de solidarité très puissants ont tendance à se dissoudre.
Les solidarités traditionnelles et les solidarités professionnelles sont remplacées par les solidarités

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institutionnelles (sécurité sociale), qui rendent les personnes moins solidaires entre elles.
3. La crise du syndicalisme en France (désyndicalisation forte) témoigne que les solidarités profes-
sionnelles sont en perte de vitesse (crise de l’identité ouvrière, du Parti Communiste).
Enfin, le lien Emploi / Intégration sociale est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine. La thèse
dominante est que lorsqu’on a un emploi, on bénéficie d’une bonne intégration sociale. Mais être
exclu du marché, ce n’est pas systématiquement être exclu socialement. Et inversement, occuper
un emploi n’est pas une garantie d’identité sociale. En effet, sur les 8 millions d’actifs socialement
vulnérable, il y a 6 millions d’actifs qui occupent un emploi stable (les 34 ). De plus, sur les 2,9
millions d’actifs économiquement pauvres, 1,6 million ont un emploi stable (plus de la moitié).
Comment expliquer ces chiffres ?
1. Absence de solidarité familiale.
2. Peu de solidarités en ce qui concerne le réseau « amis/voisins » (société individualiste).
3. Peu de solidarités associatives.
4. Ici se pose le problème de l’intégration de l’immigration, l’immigration étant un facteur d’ex-
clusion sociale (discrimination à l’embauche entre autres). A l’inverse, on peut être au chômage
et ne pas tomber dans la pauvreté économique et la vulnérabilité, et donc conserver une bonne
intégration sociale. La preuve en est que sur les 3 millions d’actifs économiquement pauvres, on ne
retrouve que 0,9 millions de chômeurs.
Population économiquement pauvre : personnes vivant dans un ménage dont le revenu par personne
est inférieur à 2700 francs (411, 61 euro) par mois. Population socialement vulnérable : Personnes
actives dont la sociabilité familiale, les possibilités d’être aidé par leur entourage et les liens avec
le monde associatif sont dans l’ensemble faibles. Personnes qui ont un accès limité aux 3 réseaux
de solidarité que sont le réseau familial, le réseau « ami/voisin » et le réseau associatif.

CONCLUSION : L’emploi est devenu un facteur d’intégration majeur. Les transformations récentes
de l’emploi ont modifié son rôle d’intégration sociale. Mais à côté de l’emploi et du travail, d’autres
instances d’intégration interviennent : État / famille / école. Aujourd’hui se pose donc la question
de la place que nous voulons donner au travail. On peut, en effet, réfléchir à d’autres formes de
reconnaissance sociale, d’identité sociale, que celles qui sont liées au travail, comme l’engagement
humanitaire, politique ou associatif qui renforcent les solidarités entre les individus mais qui sont
très peu reconnues. On peut donc réfléchir à une société où les gens sans emploi pourront être
intégrés.

Dans quelle mesure la cohésion sociale est-elle remise en cause par le chômage et
la précarité ?
La « cohésion sociale » se définit par rapport à la notion d’intégration sociale. Elle mesure «
l’intensité des liens qui unissent les individus » et elle se traduit généralement pas une absence de
conflits. La « cohésion sociale » s’oppose à « l’exclusion sociale », qui est synonyme de dislocation
de la société.
I. Le chômage et la précarité rendent difficile voire impossible l’intégration sociale par le travail.
Les chômeurs et les travailleurs précaires ont difficilement accès aux normes de consommation,
aux réseaux de solidarité et de sociabilité, ainsi qu’aux droits économiques, syndicaux, civiques
et aux solidarités institutionnelles. D’autre part, les chômeurs et les travailleurs précaires peuvent
se sentir inutiles à la société (notamment les chômeurs de longue durée), et bien souvent, leur
identité sociale est dévalorisée (mise à l’écart des travailleurs précaires au sein de l’entreprise, pas

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de syndicats de chômeurs). Tout ceci remet en cause la cohésion sociale, et cela malgré les efforts
de l’État, qui a tenté de palier les conséquences de l’exclusion sociale en créant les minima-sociaux.
Mais il ne « suffit pas de percevoir des revenus de substitutions pour exister socialement ».
II. Cependant, le chômage et la précarité ne font pas tout, ils ne remettent pas totalement en
cause la cohésion sociale. D’une part parce-que le chômage et la précarité n’affecte pas tout le
marché du travail. D’autre part parce-que le travail n’est pas le seul « intégrateur social ». L’État,
la famille ou encore l’école peuvent également remettre en cause la cohésion sociale et favoriser
l’exclusion sociale.
Dans quelle mesure l’exclusion sociale s’explique-t-elle par l’évolution du marché
du travail ?

L’évolution du marché du travail source primordiale d’exclu-


sion sociale.
Des constats [il s’agit de montrer que la dégradation du marché du travail
s’est accompagnée d’une montée de l’exclusion sociale, celle-ci concernant
particulièrement les personnes touchées par les problèmes du chômage de
longue durée et par la précarité de l’emploi].
1. Dégradation du marché du travail. Montée du chômage durant les deux dernières décennies
[chiffrer à l’aide de connaissances personnelles]. La forte montée des emplois précaires, en lien avec
le développement de la flexibilité du travail dans les entreprises. Ainsi, alors que le total stagiaire
/ intérim / CDD représentait 2,8
2. Or, on constate que les risques d’exclusion sont croissants avec l’emploi instable et le chômage
de longue durée. En effet, alors que « seulement » 21,6
3. Si les faits font ainsi largement apparaı̂tre que l’exclusion sociale est étroitement liée à la
dégradation du marché du travail - traduite par la montée du chômage et spécifiquement d’un
chômage de longue durée, mais aussi par la précarisation des emplois générant une segmentation
du marché du travail - l’analyse doit permettre de comprendre les processus en jeu.

Les processus [il s’agit de démontrer comment la dégradation de la si-


tuation sur le marché du travail peut être source de l’exclusion sociale ?
Quels sont les mécanismes en jeu ?].
Dans une société où l’intégration sociale (envers de l’exclusion) passe d’abord par le travail
- c’est lui qui procure revenus, statut, identité, relations sociales - on comprend que l’absence
prolongée d’emploi (pour les chômeurs de longue voire de très longue durée), mais aussi à un
moindre degré, la précarité de celui-ci, soit une première et fondamentale source d’exclusion.
[Se reporter au cours pour bien développer]. Le chômage de longue durée stigmatise et rend
le retour à l’emploi plus difficile. Notion d’inemployabilité, de suspicion lors des entretiens d’em-
bauche. Le chômage de longue durée entraı̂ne une diminution des ressources financières, et ce
malgré les revenus de transfert qui ne permettent pas de combler l’absence de revenus du travail.
Les chômeurs de longue durée risquent donc de se retrouver en situation de pauvreté économique,
avec pour conséquence l’impossibilité de satisfaire des besoins fondamentaux (exemples : accès à
un logement décent, accès à la santé et plus particulièrement à certains soins coûteux qui ne sont
pas toujours « couverts » par la protection sociale), et dans tous les cas l’impossibilité d’accéder à
la norme de consommation (exemple : biens d’équipement). L’isolement des individus au sein de la
société (cf notion de sociabilité) est aussi une conséquence importante, notamment du chômage de
longue durée : moindres fréquentations, moindres sorties pour des raisons financières, mais aussi
en raison du sentiment d’inutilité sociale, de disqualification sociale. Isolement aussi du monde de
l’action collective (participation à un syndicats, etc). Le chômage de longue durée a également
pour conséquence de faire naı̂tre chez ce type de chômeurs un sentiment d’être assisté, dépendant,
voire inutile socialement. D’autre part, les chômeurs de longue durée risquent de perdre leurs
repères sociaux, et ils risquent également de développer un sentiment de culpabilité et de « honte

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». L’image de soi est alors dévalorisée, ce qui accroı̂t les difficultés d’intégration. Les situations de
précarité ne sont, elles non plus, pas exemptes de risques. En effet, les travailleurs précaires ont
pour caractéristiques l’instabilité et la faiblesse de leurs ressources, les difficultés à élaborer des
projets, à se projeter dans le futur, l’absence d’appartenance à un collectif de travail ou encore le
moindre investissement dans l’entreprise et dans l’action collective. D’autre part, cette population
est en grande partie composée de salariés peu ou pas qualifiés qui en cas de ralentissement de
l’activité économique sont victimes de la sélectivité croissante des employeurs (plans sociaux). Les
travailleurs précaires possèdent donc les caractéristiques d’une population « fragile », pour laquelle
la frontière avec l’exclusion peut être facilement franchie.
Transition [elle clôt la première partie, elle montre que la question n’est pas terminée et elle
annonce ce qui va être démontré dans la deuxième partie]. L’évolution du marché du travail a
donc bien joué un rôle décisif dans le développement de l’exclusion sociale [notion qui aura bien
évidemment été définie, notamment dans l’introduction]. Pour autant, il faut bien constater que,
d’une part, le chômage et la précarité ne conduisent pas nécessairement à l’exclusion sociale, et
que, d’autre part, sans connaı̂tre a priori des difficultés d’emploi, certains connaissent malgré tout
des risques face au processus d’exclusion. En effet, si les personnes touchées par le chômage sont
d’avantage menacées que les autre, elles ne sont pas pour autant toutes, ni même majoritairement
socialement vulnérables. Les difficultés par rapport à l’emploi, même si elles sont déterminantes,
ne conduisent donc pas nécessairement à l’exclusion, et réciproquement, les personnes ayant un
emploi stable non menacé se sont pas automatiquement protégées de tout risque face à l’exclusion.
Pour preuve, 25,8
II. Mais d’autres sphères d’intégration, d’autres facteurs que le marché du travail sont aussi à
l’œuvre dans le processus d’exclusion sociale.
Il n’y a pas un « ciment » unique du lien social. Plusieurs pôles d’intégration sont en général à
l’œuvre, et l’exclusion se définit en réalité en terme de ruptures par rapport à un ou plusieurs de ces
pôles. C’est pourquoi des individus en difficulté majeure face à l’emploi mais bénéficiant de liens
sociaux (familiaux, affectifs) forts, source de soutien affectif ou encore financier, bien que fragilisées
socialement, ne « basculeront » pas dans l’exclusion. Et inversement, des personnes bénéficiant a
priori d’une stabilité de l’emploi peuvent être socialement fragiles. La fragilité sociale peut donc
trouver son origine dans d’autres sphères que dans celles de l’emploi, mais déboucher sur une même
situation d’exclusion, si d’autres ruptures et/ou « handicaps » viennent se cumuler.

Quelles sphères d’intégration sont aussi à l’œuvre dans le processus d’exclusion


sociale ?
1. Malgré sa démocratisation, l’école est un facteur originel d’exclusion, notamment avec le développement
du chômage des jeunes. En effet, l’école reste très inégalitaire dans son fonctionnement et elle semble
engager sur la voie de l’exclusion ceux qui sont en situation d’échec scolaire. Pour quelles raisons ?
- D’une part parce-qu’il devient très difficile aujourd’hui de trouver un emploi lorsque l’on a aucun
diplôme. Pour les ouvriers, par exemple, la possession d’un CAP s’impose comme un niveau de
diplôme minimal. - D’autre part parce-que l’absence de diplôme, l’âge de sortie de l’école, les re-
doublements précoces, l’absentéisme marqué ou encore certaines orientations spécifiques risquent
de traduire aux yeux des éventuels employeurs des difficultés antérieures de socialisation, et donc
des risques futurs. L’absence de diplôme et même l’illettrisme semblent donc annoncer des risques
de précarité, des difficultés pour une insertion durable (chômage, stage, chômage, etc). Et l’effet
est encore plus marqué pour certaines populations immigrées.
2. La famille. Les grandes évolutions démographiques récentes (hausse des divorces, multiplica-
tion des familles recomposées ou monoparentales) apparaissent parfois comme facteur aggravant de
la précarité économique. La rupture avec le conjoint accroı̂t en effet les difficultés d’ordre financier,
moral ou social : pauvreté accrue, relations sociales limitées, rejet familial (la marginalisation est
d’ailleurs plus forte chez les hommes !). Pour les jeunes, la rupture avec la famille entraı̂ne un cer-
tain isolement et apparaı̂t comme préalable à l’exclusion lorsque le chômage s’ajoute à la situation.
La rupture familiale contribue donc au risque d’exclusion, non seulement du fait de l’appauvrisse-

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ment des ressources qu’elle engendre, mais plus fondamentalement encore du fait de l’isolement,
de la perte de sociabilité, de soutien et de solidarité qu’elle provoque.
3. L’État. Même si de nombreuses mesures ont été prise pour tenter de lutter contre l’exclusion
sociale (instauration du RMI, création des minima-sociaux, loi contre les exclusions, création de la
CMU ...), ces mesures ne parviennent pas forcément à créer un véritable lien social, mais peuvent
générer un sentiment d’assistance, de relégation et d’inutilité sociale. D’autre part, les résultats du
RMI, qui doit permettre de remettre en jeu socialement les individus, restent très limités.
D’autres pistes peuvent être évoquées. Le quartier de résidence ou encore le nom et le « teint
» peuvent également favoriser l’exclusion sociale. 1

1 Source du document : Bac-ES, Travail et intégration sociale, Madere, http ://perso.wanadoo.fr/bac-

es/economie07.html

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