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séisme, origine, mécanisme et effet

Chapter · January 2017

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Amira Zatir
École Polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU)
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Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

LE SÉISME: ORIGINES, MÉCANISMES, EFFETS ET GESTION.

I.1. Introduction

Les séismes sont l'une des manifestations de la tectonique des plaques. Le risque sismique se
mesure sous forme de probabilité établie d’après deux variables : l’aléa et la vulnérabilité.
L’étude d'un séisme est effectuée par des équipes pluridisciplinaires, associant différents
domaines de la science : géologie, sismologie, histoire, archéologie, ingénierie et
architecture.

La complémentarité des données issues de ces différents domaines est apparue comme une
nécessité sans laquelle il est parfois impossible d’avancer dans la recherche entreprise.

I.2. Les aspects physiques

Un tremblement de terre, ou séisme, résulte de l’accumulation de tensions jusqu’au moment


où les plaques de la croûte terrestre qui ont emmagasiné l’énergie de déformation la relâchent
brusquement. Suite à ce processus les plaques bougent, pour reprendre leur état initial
d’équilibre, ce qui crée des ondes sismiques qui se propagent dans toutes les directions.

I.2.1. Le mécanisme
Les continents ne sont pas immobiles. Ceux-ci s’éloignent ou se rapprochent les uns des
autres ou alors se chevauchent. Les différents phénomènes qui régissent les mouvements de
ces plaques sont regroupés sous le terme de tectonique des plaques1.
Sous l’effet des contraintes causées le plus souvent par le mouvement des plaques
tectoniques, la lithosphère (la croute terrestre) accumule de l’énergie. Lorsqu’en certains
endroits, la capacité de se déformer est atteinte, il se produit une ou des ruptures que l’on
nomme des failles2.
Le mécanisme du tremblement de terre résulte de la brusque libération de l’énergie
emmagasinée par les différentes plaques de la croûte terrestre lors de leurs mouvements
relatifs le long de ces failles.

1
Ernst Stéphanie, Inhelder Christoph, Silvant Sébastien, Étude du tremblement de terre au Cachemire en
octobre 2005, Projet SHS de 1e année master, Lausanne, année 2006-2007, p2.
2
ibid.

8
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Figure I.1: Carte des principales plaques tectoniques mondiales et de leurs déplacements relatifs.
(http://www.irsn.fr/document/site_1/fckfiles/Image/internet/dossiers/risque_sismique_installations_nucleaires/ca
rte_sismicite_mondiale.jpg).

Dans une région donnée, si les mouvements se poursuivent, l’énergie va à nouveau


s’accumuler et la rupture se fera dans les plans de failles déjà existants car ceux-ci constituent
des plans de faiblesse dans la lithosphère.

I.2.2. La propagations des ondes


Lorsqu’un séisme se déclenche, un front d’onde sismique se propage dans la croûte terrestre
dans toutes les directions.
« On nomme hypocentre, ou foyer, le lieu dans le plan de la faille où se produit réellement le
tremblement de terre. Alors que l’épicentre désigne le point à la surface terrestre à la verticale
du foyer ».3

Figure I.2: Schéma avec définition du foyer et de l'épicentre.


(http://www.bertiliconstruction.com/Images1/seisme.bmp).

3
op.cit. p 8.

9
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

On distingue deux grands types d’ondes émises par un séisme, les ondes de volumes qui se
propagent à l’intérieur de la terre en sphères concentriques à partir du foyer du séisme. Les
deux ondes de volume les plus importantes sont les ondes P et les ondes S. La deuxième
grande famille d’ondes, est celle de surface, qui se propage depuis l’épicentre jusqu’à la
surface de la terre. On distingue les ondes L et les ondes de Rayleigh.4

Figure I.3: Représentation des différents types d'ondes sismiques.


(http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/1.32.gif).

4
Agnès LEVRET-Groupe APS, Les tremblements de terpre : de l’origine à l’aléa, Séminaire : L’homme et la
terre. Risques sismiques et comportements des communautés, 4 décembre 2003.

10
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.3. Classification des séismes


Les séismes sont classés selon: 5

I.3.1. Superficiels : « les plaques lithosphériques ont une épaisseur moyenne d'environ
70Km, la majorité des séismes sont superficiels c'est à dire leurs foyers ne dépassent pas une
profondeur de quelques dizaines de kilomètres (0-70Km). Cette catégorie de séismes
constitue la majorité des séismes destructeurs ».

I.3.2. Intermédiaires: « ce sont des ébranlements dont la profondeur des foyers est
comprise entre 70 et 300 ou 350 Km, ils constituent environ 25% de la totalité des séismes ».

I.3.3. Profonds: « ils sont plus rare que les deux catégories précédentes et ne représentent
qu'environ 5%. Ils ont des foyers qui se situent entre 300 et 700 Km. On les distingue des
autres types de séismes du fait qu'ils produisent des dégâts sur de grandes surfaces ».

I.4. les propriétés et les mesures

Pour pouvoir décrire et qualifier un tremblement de terre, il est nécessaire de pouvoir le


localiser ainsi que de pouvoir mesurer les mouvements du sol et ses impacts.

I.4.1.Magnitude

Elle mesure l'énergie dégagée au point de rupture dans l'écorce terrestre. La magnitude ne
varie pas quand on s'éloigne de l'épicentre. L’échelle de magnitude la plus utilisé est celle de
Richter. Il existe plusieurs échelles de magnitude, toutes continues et ouvertes. Il existe des
magnitudes inferieures à 0 et supérieures à 9.6

I.4.2. L'intensité:

L’intensité est définie par l'importance des effets sur les hommes et les constructions
provoqués par un séisme en un point donné. En général, elle diminue quand on s'éloigne de
l'épicentre. Échelle d'intensité la plus utilisée est l’échelle MSK (Medvedev, Sponheuer et
Kamik).7

5
BADDARI Kamel, DJEDDI Mabrouk, Les séismes et leur prévision, OPU, Alger, 2002, p12-p14.
6
Le Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la Préfecture du Doubs, Rapport sur le
risque sismique dans le Doubs, Besançon, Décembre 2001. www.brgm.fr/Rapport?code=RP-51304-FR/ PDF.
7
ibid.

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Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Tableau I.1: Les différents types de séismes et leurs caractéristiques.

Magnitude Intensité

(Le Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la Préfecture du Doubs, Rapport sur le risque
sismique dans le Doubs, 200).

I.5. L’aléa sismique et le risque sismique

Le risque sismique se définit comme la multiplication entre l’aléa sismique et la vulnérabilité


des biens exposés à ce dernier.

I.5.1. L'aléa sismique


C'est la possibilité pour un site ou une région de subir une secousse sismique de
caractéristiques données celles-ci dépendent : de la périodicité du séisme, de la localisation de
l’épicentre, de la profondeur du foyer, du type de mouvement, et de l’énergie développée
(magnitude).8
I.5.2. La vulnérabilité
« Selon la définition de l'ONU, la vulnérabilité est le degré de perte (de 0% à 100%) résultant
d'un phénomène susceptible d'engendrer des victimes et des dommages matériels ». 9

8
op.cit. p 8.
9
Abbas SENOUCI, Définition et évaluation des termes de références du risque sismique dans le POS, mémoire
de Magister, USTO, Oran, Juin 2004, p 20.

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Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.5.3. L'évaluation de l'aléa sismique


Il n’y a pas de protection efficace sans connaissance du danger. Si on ne peut agir sur l’aléa il
faut tout mettre en œuvre pour améliorer sa connaissance.
Pour savoir si un séisme important peut se produire dans une région, une première étape
possible est d'installer un réseau de sismographes autour de cette région et d'enregistrer la
sismicité c'est à dire toutes les secousses même minimes qui se produisent dans cette zone.
Afin de connaître au mieux cette sismicité mais aussi d'estimer la magnitude maximale
possible et la récurrence des séismes. Pour cela, le mieux est de faire des observations sur de
très longues périodes qui doivent être d'autant plus longues que la sismicité de la zone est
modérée (figure I.4). Cependant, enregistrer l'activité sismique pendant dix ans sans que rien
ne se produise ne signifie pas qu'aucun séisme important ne se produira à plus long terme,
dans 50 ou 100 ans.

Figure I.4: Périodes couvertes par les différents types de données contribuant à l'évaluation de l'aléa
sismique à long terme. (Levret. A, 2003).

Pour évaluer l'aléa, les scientifiques essayent de retrouver la trace de séismes anciens en
travaillant en collaboration étroite avec des historiens. Ce travail permet d'évaluer la
« sismicité historique », il s’agit de faire une étude de la sismicité à partir des archives
historiques, de l’analyse des textes des documents historiques disponibles, soit sur une
période d’environ mille ans.

13
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Parfois, l'aide d'un archéologue peut s'avérer utile, on parle alors « d'archéosismicité ». Les
traces laissées dans les vestiges archéologiques ou sur le bâti ancien complètent les données
quand les sources écrites font défaut.
En plus de ces disciplines, les scientifiques sont parfois obligés d'utiliser les marques laissées
dans la nature par les séismes anciens, c'est une discipline appelée « paléosismicité ».
« La paléosismicité consiste à reconstituer l'histoire sismologique d'une région sur la plus
grande période possible, souvent de l'ordre du 1000 ou de 10000 années ».10

Figure I.5: trace d'un paléoséisme sur la faille Figure I.6: Archéosismicité, décalage
de Nîmes. La coupe met en évidence des d’une mosaïque à Monastir en Tunisie.
couches déposées il y a moins de 300 000 ans. (Levret. A, 2003).
(Levret. A, 2003).

10
Documents pédagogiques, E.O.S.T Strasbourg, Évaluer le risque sismique http://eost.u-
strasbg.fr/pedago/fiche2/risques.html, consulté en Janvier 2009.

14
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.6. Les effets associés

I.6.1. Interaction avec le sol

Dans des conditions géologiques particulières, le séisme peut entraîner des effets associés :

 La liquéfaction dans les milieux granulaires gorgés d’eau.


 L'effet de site.
 Le tsunami ou raz de marée quand la faille est en mer et proche du rivage.
 Les mouvements de terrain : éboulement de rochers, glissement de terrain,
effondrement de falaise, etc.
Ces effets indirects augmentent localement les effets directs dus à la vibration sismique.
I.6.1.1. La liquéfaction
« La liquéfaction, ou thixotropie, est un processus où des sables denses sans argiles peuvent
devenir liquides et alors s'écoulent comme un fluide ».11
Le milieu se comporte mécaniquement comme un liquide, le bâtiment s’enfonce ou bascule
(Figure I.7). Le phénomène de liquéfaction est associé à de forts séismes (M>6). IL se produit
en bordure de mer, de lac, de rivière. 12

Figure I.7: Bâtiments qui se sont enfoncés suite au tremblement de terre de Niigata au
Japon le 16 juillet 1964. (www.science.howstuffworks.com/earthquake5.htm).

11
op.cit. p 7.
12
op.cit. p 9.

15
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.6.1.2. L'effet de site


Chaque type de sol donne une réponse vibratoire différente sur l’ouvrage pour une même
impulsion sismique en fonction de la structure du sous-sol et de la topographie.
Le milieu a un effet sur les longueurs d’ondes. Il peut les absorber ou au contraire les
amplifier et agit ainsi sur la durée du signal vibratoire. Ces phénomènes sont très complexes
en raison des nombreux paramètres qui interagissent. L’expérience nous permet, cependant,
de dégager quelques règles empiriques. On donne trois exemples typiques : un substratum
rocheux plat et homogène (plaine), le sommet d’une colline isolée (relief), un terrain
meuble.13

Figure I.8: Schéma d’effets de site typiques. (http://www.ac-


nice.fr/svt/aster/reso/bull/bulletin/2000.01.bull03.setf/BULL3.HTM).

1.7. Effets des séismes sur les constructions


Afin de comprendre les causes d'effondrement des constructions à la suite des secousses
telluriques, une connaissance approfondie du mouvement sismique et de l'interaction sols-
structures est indispensable. On peut avoir trois types d'interaction structure-sollicitations
sismiques.
Le premier type d'endommagement menace les constructions solides sur des mauvais sols
(figure I.9.a). « La destruction est due dans ce cas au déplacement irréversible ».14

13
op.cit. p 7.
14
BADDARI Kamel, DJEDDI Mabrouk, Les séismes et leur prévision, OPU, Alger, 2002, p58.

16
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Figure I.9: Trois causes principales de destruction des constructions pendant les séismes.
(BADDARI. K ; DJEDDI. M, 2002).

Le deuxième type d'endommagement peut avoir lieu dans le cas où le sol est solide mais
l'épicentre du séisme est très proche (figure I.9.b). « L'accélération sismique augmente
instantanément. Le sol résiste à cette accélération et au moment où les sollicitations sismique
atteignent la construction, le sol et la construction se déplacent de leur position d'équilibre » 15

L'endommagement dépend aussi de la durée des vibrations. « Si cette durée est courte, la
résonance pourra ne pas avoir des effets catastrophiques ».16 Celui-ci est le troisième type
d'endommagement le plus répondu (figure I.9.c).

Il faut noter qu'on peut avoir trois formes de déformations des constructions soumises à
l'action des sollicitations sismiques (figure I.10 : b, c, d).

Figure I.10: Formes de déformations des structures pendant leurs vibrations; a-repos, b-cisaillement,
c-flexion, d-torsion. (BADDARI. K ; DJEDDI. M, 2002).

15
BADDARI Kamel, DJEDDI Mabrouk, Les séismes et leur prévision, OPU, Alger, 2002, p59.

16
ibid.

17
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.8. La gestion du risque sismique et ses modalités


I.8.1. Terminologie de ‘la Stratégie Internationale de prévention des catastrophes des
Nation Unies’ (UNISDR)
Avant d’aborder le processus suivi pour prévenir, gérer et réduire le risque sismique, il sera
plus pertinent, d’exposer les définitions des termes les plus courants ayants relation étroite
avec le risque sismique, et ce à la base d’un glossaire de terminologie17.

- Résilience : la capacité d’un système, une communauté ou une société exposée aux
risques de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger, en temps
opportun et de manière efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses
structures essentielles et de ses fonctions de base.

- Vulnérabilité : les caractéristiques et les circonstances d’une communauté ou d’un


système qui le rendent susceptible de subir les effets d’un danger.

- Enjeux : personnes, biens, systèmes ou autres éléments présents dans les zones de
risque et qui sont ainsi soumis à des pertes potentielles.

- Aléas naturels : processus ou phénomène naturel qui peut causer des pertes de vies
humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, la perte de
moyens de subsistance et de services, des perturbations socio-économiques, ou des dommages
à l’environnement

- Catastrophe : rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société


impliquant d’importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou
environnementales que la communauté, ou la société affectée ne peut surmonter avec ses
seules ressources.

17
La terminologie de la Stratégie Internationale de prévention des catastrophes des Nation Unies (UNISDR), a
pour but de promouvoir une compréhension et une utilisation commune des concepts de réduction de risque de
catastrophe et vise à soutenir les efforts des autorités, des praticiens et du grand public dans ce domaine. La
version précédente de la « terminologie : termes fondamentaux de prévention de risque de catastrophes » a été
publié dans le cadre de la publication « vivre avec le risque : une étude mondiale des initiatives menées en
matière de réduction des catastrophes » en 2004. L’année suivante, il a été demandé à la UNISDR, à travers
l’adoption du cadre de Hyogo 2005-2015, de « mettre à jour et de diffuser largement une terminologie
internationale standard relative à la réduction des risques de catastrophe et ce, dans toutes les langues officielles
des Nations Unies, afin de servir de référence pour l’élaboration de programmes et la mise en place
d’institutions, d’opérations, travaux de recherche et programmes de formation et d’information du public ». Voir
www.unisdr.org

18
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

- Risque de catastrophe : potentiel de la catastrophe, en termes de vies humaines, des


états de santé, des moyens de subsistance, des biens d’une communauté ou une société, dans
le futur.

- Réduction des risques de catastrophes : concept et pratique de la réduction des


risques de catastrophe grâce à des efforts pour analyser et gérer leurs causes, notamment par
une réduction de l’exposition aux risques, qui permet de réduire la vulnérabilité des personnes
et des biens, la gestion rationnelle des terres et de l’environnement et l’amélioration de la
préparation aux évènements indésirables

I.8.2. Expériences et politiques de gestion du risque sismique


La gestion des risques des catastrophes est définie comme telle : « processus de recours
systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et organisations
administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacité de réponse
appropriées en vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de catastrophes
environnementales et technologiques qui leur sont liées »18

La réduction des risques sismiques, apparait depuis une dizaine d’années comme une
composante essentielle à intégrer dans tout programme d’urgence et de développement, à
travers l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies visant à réduire la vulnérabilité et
accroitre la résilience des populations.

Les phases d’intervention en cas de catastrophe sont à considérer comme un processus


interactif s’appuyant sur une gestion intégrée du risque qui, en synergie avec les dynamiques
de développement et selon une approche multisectorielle, bise au renforcement des capacités
locales. Ceci implique une prise de conscience et une analyse systématique des aléas et des
vulnérabilités, aux échelles locale et nationale19.

La gestion du risque sismique, est donc un processus multidisciplinaire qui, à travers des
choix politiques locaux soutenus par les instances internationales, permet et favorise
l’engagement actif d’une communauté dans la réduction de sa propre vulnérabilité et dans le
renforcement de son autosuffisance en situation de crise.

18
Stratégie Internationale de prévention des catastrophes des Nation Unies (UNISDR), Terminologie pour
la prévention des risques de catastrophes, Nations Unies, 2009. P20
19
GARNIER Philippe et Moles Oliviers, Aléas naturels, catastrophes et développement local, CRAterre, 2011

19
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Elle porte sur une démarche participative basée sur les connaissances disponibles sur place et
l’adoption d’une stratégie de gestion du risque sismique adaptée localement, tout en s’insérant
dans un système régional et national, en liaison avec des plateformes internationales.

I.8.2.1. Expériences japonaise dans la gestion et la prévention du risque sismique


L’archipel nippon est confronté à plusieurs risques naturels, particulièrement les séismes, qui
lui confèrent le pays le plus sismique au monde. En ce qui concerne leur gestion, deux
stratégies ont été développées, chacune d’elles axée sur un concept, celui de vulnérabilité et
de résilience.

Concernant la vulnérabilité sismique, le gouvernement a mis l’accent sur une stratégie qui
vise à augmenter la résistance. Cette stratégie s’illustre par le développement de la
construction parasismique et les normes antisismiques les plus rigoureuses du monde.
La deuxième stratégie qui vise la résilience, ne cherche pas à s’opposer au risque mais à
réduire ses effets, en se basant sur : l’auto-organisation et l’apprentissage. L’apprentissage
permet de préparer les populations au risque. Ainsi, le cas échéant, lors de catastrophe, les
comportements de panique sont minimisés.

Figure I.11. Carte du zonage sismique au Japon. (http://www.earthscope.org/science/geo-events/1978-


m6.7-honshu-earthquake)

20
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

i. Le système de gestion des sinistres japonais

Le Disaster Countermeasures Basic Act, formulé en 1961 à la suite du typhon d’Ise-Wan,


marque le début d’une réelle stratégie de gestion des sinistres de la part du Japon. Cet acte
couvre tous les aspects de la lutte contre les catastrophes naturelles et traite de la prévention,
de la limitation des dégâts, de la préparation à adopter, de la réaction de crise, ainsi que de la
période post-sinistre. Il fixe notamment les responsabilités de chaque acteur de la lutte à
l’échelle locale (villes, préfectures) et à l’échelle nationale19. Le système de gestion des
sinistres peut se schématiser de la façon suivante20 :

Figure I.12. Système de gestion des sinistres. (Greer. A, 2012).

19
Disaster Management in Japan, document disponible sur www.bousai.go.org.
20
Greer. A, Earthquake Preparedness and Response: Comparison of the United States and Japan, 2012.

21
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Le système politique japonais possède des organes spécifiquement dédiés à la prévention des
sinistres et qui sont rattachés au Cabinet Office (structure interministérielle directement sous
l’autorité du Premier ministre) : le Secrétariat interministériel en charge de la sécurité et de la
gestion du risque, le Disaster Management Cabinet Office et le Central Disaster Management
Council.

En 2001, le poste de Minister of State for Disaster Management a été créé pour coordonner
l’ensemble des politiques de lutte contre les catastrophes naturelles entre les ministères et les
différentes agences. Il incombe enfin au Director-general for Disaster Management de faire
appliquer les politiques de lutte contre les sinistres, de répondre aux catastrophes de grande
ampleur, et d’assurer la coordination globale21.

Ces agents interagissent de la manière suivante avec le Cabinet Office22 :

- Le Central Disaster Management Council : Composé du Premier Ministre,


président du conseil, du Minister of State of Disaster Management, de l’ensemble des
ministres, des présidents des institutions publiques majeures (la Croix Rouge, la Japan
Broadcasting Corp., etc.) et d’experts, le Central Disaster Management Council formule les
mesures de lutte contre les sinistres et donne son opinion, à la demande du Premier Ministre,
sur des questions importantes de gestion des catastrophes naturelles .

- Le Disaster Management Planning System: L’application pratique du Disaster


Countermeasures Basic Act est fixée par trois plans :
- le Basic Disaster Management Plan, préparé par le Central Disaster Management Council,
consiste en une série de plans adaptés à chaque type de sinistre et contenant les mesures de
lutte que doivent adopter les organisations locales et nationales ;
- le Disaster Management Operational Plan, rédigé par les organisations gouvernementales
en charge de la lutte contre les sinistres ;
- le Local Disaster Management Plan, établi par chaque conseil responsable de la lutte contre
les catastrophes, au niveau préfectoral et municipal.

21
BAUDELAIRE Clément, Projets en cours et à venir dans la gestion des séismes et des tsunamis au Japon,
Ambassade de France au Japon, Aout 2012
22
Ibid.

22
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

ii. Les politiques de recherche et de développement en matière de lutte contre les


sinistres au Japon

Les politiques de recherche et de développement dans la prévention des sinistres sont fixées
dans le quatrième Basic Science and Technologie Plan. L’un des objectifs au long terme de ce
plan est de faire du Japon le pays le plus sûr au monde. A plus court terme, il s’agit d’assurer
la sécurité du territoire23.
Ce plan fixe dix orientations majeures pour la recherche en matière de lutte contre les
sinistres.

Figure I.13. Les 10 orientations en matière de lutte contre les sinistres. (Disaster Management in Japan,
www.bousai.go.org).

23
Disaster Management in Japan, document disponible sur www.bousai.go.org.

23
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

iii. Les acteurs scientifiques de prévention contre les séismes

- L’agence « Japan Meterological Agency (JMA) » : Le JMA est un bureau extra-


ministériel du Ministry of Land, Infrastructure, Transport and Tourism. Doté d’un budget
d’environ 70 milliards de yens par an (673 millions d’euros), le JMA est chargé d’assurer24 :
- la prévention des catastrophes naturelles et la limitation de leurs conséquences ;
- la sécurité des transports ;
- le développement et la prospérité de l’industrie ;
- l’amélioration de l’assistance à la population.
Le JMA est notamment la seule autorité au Japon capable d’émettre des alertes aux séismes et
aux tsunamis. Il doit pouvoir fournir en deux ou trois minutes des informations fiables aux
agences gouvernementales, aux médias et aux habitants afin que ceux-ci adoptent une réaction
adéquate face à un sinistre.

Figure I.14. Le Early Earthquake Warning System (EEW), dispositif d’alerte aux séismes et tsunamis.
(Site officiel du JMA : www.jma.go.jp)

24
op.cit. p 21

24
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

- Les universités : La recherche universitaire au Japon, contribue activement et


officiellement à la prévention et la gestion des séismes.
En particulier, deux laboratoires y contribuent largement : l’Earthquake Research Institute de
l’université de Tokyo, qui compte plus d’une centaine d’enseignants-chercheurs, et le
Research Center for Earthquak Prediction de l’université de Kyoto25.

I.8.2.2. Expériences française dans la gestion et la prévention du risque sismique


Même si la France est globalement un pays à sismicité modérée, des séismes destructeurs
ont eu lieu par le passé. La politique française de prévention du risque sismique est basée
principalement sur la réduction de la vulnérabilité du bâti. Elle comprend aussi des actions
relatives à l’information de la population, l’amélioration des connaissances sur le risque
sismique, l’aménagement du territoire et la préparation à la gestion de crise.

Figure I.14. Carte du zonage sismique en France en 2011. (http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-


sismique)

25
op.cit. p 21

25
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

i. La réglementation parasismique :
La réglementation impose l’application de règles parasismiques pour les constructions
neuves. Ces règles sont définies dans la norme Eurocode 8 qui a pour but d’assurer la
protection des personnes contre les effets des secousses sismiques.
Les grandes lignes de ces règles de construction parasismiques sont le bon choix de
l’implantation (la prise en compte de la nature du sol), la conception générale de
l’ouvrage (favorisant un bon comportement sismique) et la qualité de l’exécution
(qualité des matériaux, fixation des éléments non structuraux, mise en œuvre soignée).

Figure I.15. Principaux textes de loi régissant la réglementation parasismique en vigueur depuis le 1er
mai 2011. (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Midi-Pyrénées)

26
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

ii. L’information de la population : « L’information préventive (loi du 22 juillet


1987, codifiée dans l’article L 125-2 du code de l’environnement) consiste à renseigner le
citoyen sur les risques majeurs susceptibles de se développer sur ses lieux de vie, de travail, et
de loisirs. Elle contribue également à développer la culture du risque »26.
Le droit à l’information générale sur les risques majeurs s’applique et que chaque
citoyen doive prendre conscience de sa propre vulnérabilité face aux risques et pouvoir
l’évaluer pour la réduire. Pour cela, il est primordial de se tenir informé sur la nature
des risques qui les menacent, ainsi que sur les consignes de comportement à adopter en
cas d’événement et les actions à conduire, comme la prise en compte des règles de
construction parasismiques, pour ce le gouvernement français avait lancer plusieurs site
internet, qui pourront sensibiliser les citoyen envers le risque sismique ; à savoir :
MEDDTL, prim.net, ainsi que d’inciter mairie et autres services de l’État suivre ce
même processus de diffusion.
iii. L’organisation des secours : Au-delà de vingt-quatre heures passées sous les
décombres, les chances de retrouver des survivants diminuent rapidement, d’où la
nécessité d’une intervention rapide : localisation de la région touchée (réseau national
de surveillance sismique), alerte et mobilisation des moyens, chaîne des secours (de la
détection à la médicalisation) 27 .

iv. Les consignes Les consignes générales s’appliquent et sont complétées par un
certain nombre de consignes spécifiques au risque sismique. La première consigne est
de veiller à ce que les bâtiments sont bien construits de manière parasismique en zone
sismique. Ce n’est pas le séisme qui tue, c’est l’effondrement des bâtiments mal conçus
et mal construits.

v. L’indemnisation Les préjudices occasionnés par les séismes majeurs sont


couverts au titre de la garantie "catastrophes naturelles", qui permet l’indemnisation des
victimes selon les conditions d’application définies par la réglementation28 .

26
Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Midi-Pyrénées, Recueil des
expériences mises en œuvre dans les Pyrénées pour la prévention du risque sismique, http://www.midi-
pyrenees.developpement-durable.gouv.fr
27
Auteur inconnu, le risque sismique, http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-sismique, consulté le 12/01/2013.
28
ibid.

27
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

I.8.2.3. Expériences algérienne dans la gestion et la prévention du risque sismique


Dans les mesures d’être préparé face à un tremblement de terre, le gouvernement algérien
avec la collaboration et le travail concerté de plusieurs organismes locaux et étrangers, mène
une stratégie axée sur des réglementations urbaines, sismiques et d’assurance, afin d’essayer
de réduire la vulnérabilité et par conséquent augmenter la résilience du bâti ancien et actuel, et
d’essayer d’ancrer la culture du risque chez le citoyen, ainsi de réaliser une Réduction des
Risques des Catastrophes (RRC), et ce pour rendre les zones exposées aux risques sismiques,
des zones proportionnellement résilientes.

L’Algérie avait intégré le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de
Catastrophe (UNISDR), ce dernier qui avait lancée en 2012, par le biais de son Bureau
Régional pour les Pays Arabes, un exercice en vue de compiler les études nationales saisissant
les bonnes pratiques de la RRC dans ces pays. Cet exercice a été lancé en partenariat avec les
points focaux nationaux de la RRC, les partenaires des Nations Unies et d’autres parties
prenantes dans des pays sélectionnés.

Une étude nationale visant à améliorer la compréhension des parties prenantes sur les points
d’entrée nécessaires pour développer et intégrer la RRC dans les stratégies, les politiques et
les programmes nationaux, résume les efforts déployés par l’Algérie dans la planification
pour une plus grande résilience aux catastrophes en particulier, les séismes.

L’intérêt politique continu et son engagement a donné à la question de la RRC une importance
nationale. L’étude nationale de l’Algérie identifie trois points d’entrée donnant l’élan aux
efforts de RRC : 29

 La volonté politique et les capacités institutionnelles ;


 l’engagement sectoriel précoce ;
 les partenariats régionaux et internationaux.

29
Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophe (UNISDR), Pour une Algérie
résiliente, réaliser la réduction des risques de catastrophe dans les pays arabes: étude nationale sur les bonnes
pratiques. Mars 2013.

28
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

i. Aperçu contextuel :

En raison de son positionnement géographique et topographique, de considérables zones


algériennes, sont exposée aux aléas naturels, particulièrement l’aléa sismique (voir le
chapitre IV). La densité de population se concentre dans les territoires nord du pays. De ce
fait, une forte densité d’établissements conjuguée à la migration, la pauvreté, le chômage et la
crise du logement, rend la majorité de la population vulnérable à la connexion des aléas
naturels et socio-économiques.
L’Algérie et depuis les effets dévastateurs du tremblement de terre d’El Asnam du 10 octobre
1980, avait démontré son engagement en planifiant des actions pour une grande résilience aux
catastrophes. Dans la période post-séisme, le code de construction parasismique national a été
finalisé en 1981, il a été adopté en 1985 un plan de réduction et de gestion des catastrophes, et
consacré, à partir de 1987, des capacités techniques pour le développement et la diffusion des
connaissances sismiques, ainsi que pour la surveillance sismique et les recherches
approfondies dans le domaine.

Un nouveau règlement parasismique est apparu en 1991, modifié suite au tremblement de


terre de Boumerdes en 2003. Le pays a adopté la loi sur la Prévention des Risques Majeurs et
la Gestion des Catastrophes, en 2004, et le Schéma National d’Aménagement du Territoire
(SNAT), qui a été mis à jour en 2010 pour inclure des prescriptions importantes pour
l’aménagement du territoire et la planification urbaine.

Dans le contexte de l’adoption mondiale du Cadre d’Action de Hyogo (CAH) 30, depuis
2005, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) agit comme allié
principal, pour améliorer les capacités institutionnelles de l’Algérie.

Le PNUD a initié avec le Gouvernement algérien le premier projet de gestion de risque de


catastrophe (GRC), en mettant l’accent sur le développement des capacités locales et le
savoir-faire technique pour la RRC dans neuf wilayas (Départements). Pendant le même
temps, la coopération bilatérale et régionale a été également initiée dans le but de renforcer
davantage les capacités nationales pour la RRC31.

30
http://www.unisdr.org/2005/wcdr/intergover/official-doc/L-docs/Hyogo-framework-for-action-english.pdf

31
op.cit. p 27

29
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

Depuis 2009, et selon les récents rapports du bureau l’UNISDR en Algérie, l’existence d’un
engagement de haut niveau politique, les programmes de développement des capacités, la
participation dans les campagnes à une échelle internationale et régionale, ont contribué à
alimenter l’élan de la RRC en Algérie, néanmoins, des défis sociaux et institutionnels
demeurent. Le (tableau I.2), indique la chronologie de la RRC en Algérie, en résumant le
chemin d’apprentissage parcouru à partir de ses catastrophes, ses initiatives et ses partenariats.
Tableau I.2: La chronologie de la RRC en Algérie.

1980s-1990s 2001-2004 2005-2008 2009-2013


Tremblement de terre Inondations d’Alger CAH adopté en La cooperation
d’El Asnam en 1980, Bab El Oued en 2005, PPRD-South
2001, (EUROMED - PPRD South.
Programme pour la Prévention
Le code Le projet de GRC du la Préparation et la Réaction aux
parasismique Séisme de PNUD (2005-10) mis catastrophes naturelles d’origine
algérien est Boumerdès en 2003, en oeuvre dans 9 humaine : www.euromedcp.eu )

parachevé en 1981, Départements/ initiée en 2009,


Plus d’accent Wilayas,
Les plans de Gestion politique est mis sur Des évaluations des
et de Réduction des le renforcement de la Des membres de risques sectoriels
Catastrophes adoptés préparation, comité local de menées (non multi-
en 1985, wilaya formés à la aléas),
Des manifestations et GRC en utilisant le
Formation des campagnes de Système Les nouveaux
d’étudiants, sensibilisation du d’Information règlements pour
d’ingénieurs, de public sont Géographique (SIG), l’aménagement du
chercheurs, de entreprises, territoire tiennent
gestionnaires de D’importantes compte des vulnéra-
catastrophes et de Initiation de la manifestations de bilités physiques et
programmes de coopération sensibilisation des risques
développement, et sectorielle pour entreprises, technologiques,
diffusion des protéger les Séisme de 2006 dans
connaissances infrastructures le nord de l’Algérie Le projet GRC du
sismiques, essentielles. (Béjaïa) PNUD achevé après
développement de la l’intégration de la
surveillance sismique Adoption en 2004 de L’assurance pour les RRC dans le Schéma
et de la recherche. la nouvelle loi sur la catastrophes National
gestion des introduite en 2006, d’Aménagement du
Création d’un catastrophes et d’un Territoire 2030,
Comité national de la nouveau règlement Incendies de forêt de
parasismique de 2007, une Un Point Focal
DIPCN (1990-99) et bâtiment. coopération bilatérale National désigné
et régionale entamée, pour
initiation du SIG, l’UNISDR/CAH,
Un schéma National
d’aménagement du Le règlement
Assurance Cat Nat, territoire intègre la parasismique des Des Rapports
Biennaux sur le

30
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

1980s-1990s 2001-2004 2005-2008 2009-2013


et autres projets avec RRC (il est révisé ouvrages d’art Progrès National
le PNUD et des plus tard en 2010) (RPOA) édicté en dans la mise en
partenaires 2008, œuvre du CAH
bilatéraux. Inondations de (2007-09,2009-11 et
Ghardaia en 2008. 2012-13) élaborés,

Amorçage d’un
processus pour la
mise en place d’une
Plateforme Nationale
pour la RRC en
2011,

Campagnes pour les


Villes Résilientes
menées avec
l’UNISDR en 2012,

Consultation
Nationale post CAH
en février 2013,

Formation à la
planification du
recouvrement pré-
catastrophe en 2013

(Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophe (UNISDR), Pour une Algérie
résiliente, réaliser la réduction des risques de catastrophe dans les pays arabes: étude nationale sur les bonnes
pratiques. Mars 2013).

ii. Aperçu réglementaire

Dans la partie qui suit, il sera présenté les lois et ordonnances, approuvées par l’état algérien,
afin de faire participer et d’intégrer le citoyen dans le processus de Réduction du Risque de
Catastrophe RRC.
Il s’agit de la loi n° 04-20 du 13 dhou el kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004
relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre
du développement durable, et l’ordonnance n° 03-12 du 27 joumada ethania 1424
correspondant au 26 aout 2003, relative a l’obligation d’assurance des catastrophes
naturelles et a l’indemnisation des victimes et textes d’application, dite aussi CAT-NAT.

31
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

 Loi n° 04-20 du 13 dhou el kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004


relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre
du développement durable (voir l’annexe n°): il a été détaillé dans cette loi, Des définitions
et des qualifications concernant le risque majeur, Des objectifs et des fondements sur les
règles de prévention, des champs d’application, à savoir l’article 9 du chapitre 3, titre1 : « Art.
9. — La prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du
développement durable constitue un système global initié et conduit par l'Etat, mis en œuvre
par les institutions publiques et les collectivités territoriales dans le cadre de leurs
compétences respectives, en concertation avec les opérateurs économiques, sociaux et
scientifiques, et en associant les citoyens dans les conditions définies par la présente loi et ses
textes d'application ».
Cette loi explique les modalités de l'information et de la formation en matière de prévention
des risques majeurs et de gestion des catastrophes ; il est délimité, en outre, le processus de la
gestion des catastrophes, sa constitution, ses planifications, ses interventions et les mesure de
prise ne charge des catastrophes.

 L’ordonnance n° 03-12 du 27 joumada ethania 1424 correspondant au 26 aout


2003, relative a l’obligation d’assurance des catastrophes naturelles et a l’indemnisation
des victimes et textes d’application, « CAT-NAT » (voir l’annexe n°) : relative à
l'obligation d'assurance des catastrophes naturelles et à l'indemnisation des victimes,
délimitant la période d’assurance qui ne doit être inférieure à une année, indiquant les assurés,
à savoir, Tout propriétaire (personne physique ou morale, autre que l'État) d'un bien
immobilier construit, situé en Algérie :
• Toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle et/ou
commerciale.
• Les sociétés d'assurances agréées qui sont tenues d'accorder leur garantie aux
personnes assujetties à l'obligation d'assurance contre les catastrophes naturelles.
Cette assurance est réalisée suite aux tremblements de terre, les inondations et coulées de
boue, es tempêtes et vents violents, et les mouvements de terrain. Elle indique les obligations
des assurés, le genre de biens couverts par la CAT-NAT ; les indemnités et les zones
d’applications.

32
Le séisme: origines, mécanismes, effets et gestion

1.9. Conclusion

L'aléa sismique est omniprésent sur le globe terrestre et cela depuis les ères précédentes, à
cause de la tectonique des plaques. Aujourd'hui la recherche s'améliore afin de trouver les
causalités des séismes, et par conséquent de limiter les effondrements des constructions en
trouvant les procédures de prévention contre ce risque naturel.

Cependant, entre approche probabiliste qui identifie les zones à risques en tenant compte de
la nature des sols et de la tectonique générale mais aussi en recensant les catastrophes
historiques, et une approche déterministe qui identifie des signes précurseurs susceptibles
d'être liés à un séisme; la prévision d'un séisme futur reste une mission englobant plusieurs
méthodes, ainsi que le problème de prévision des séismes devient de plus en plus prioritaire.

Le risque sismique étant donné son imprévisibilité, mais les populations peuvent en faire face
grâce à une bonne gestion combinée entre tous les acteurs locaux et/ou étrangers, ceci dit, la
gestion du risque sismique s’avère un outil très important pour la réduction de la vulnérabilité
du bâti comme des habitants, et d’autre coté, elle contribue au développement de la « culture
du risque ».

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