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T. d France23 / Aide au commentaire géologique vers.
14/02/2023 Page 1 / 133
Tour de France 2023

aide au commentaire géologique
par
Patrick De Wever, Pr. émérite, MNHN, Paris
avec la collaboration de
Pierre Thomas, Pr. émérite, ENS, Lyon
T. d France23 / Aide au commentaire géologique vers. 14/02/2023 Page 2 / 133
Remerciements
Merci pour leur aide et/
et/ou suggestions à :
Dr. Claude Bacchiana, Serge Boyrie, Dr. Gilles De Broucker, Pr. Laurent Jolivet, Dominique
& Philippe Leroux, Guy Theillet
Theillet, Sophie Justice (Géoparc Chablais), Dr. Pierre Mauriaud, Pr.
Francis Meilliez
Texte téléchargeable sur les sites de
Société géologique de France Planet Terre (ENS Lyon)
Société géologique du Nord Bulletin de l’AGA Sous forme papier
Annonce possible à un moment ou un autre

Vous voyez ((ou nous voyons ? ou avons vu)) depuis quelques jours de magnifiques
paysages qui racontent une histoire, celle de notre planète, et aussi celle du vivant. Ces
paysages, ces roches, renferment les traces et les indices qui permettent de lire l'l'histoire de la
Terre et de la vie, et nous montrent ce que la planète nous offre comme ressources ou comme
sujets d'étonnement, d'émerveillement.
Certains des sites mentionnés lors du Tour font partie de l'Inventaire National du
Patrimoine Géologique
https://inpn.mnhn.fr/programme/patrimoine-geologique/presentation))
(https://inpn.mnhn.fr/programme/patrimoine
et vous pouvez en déclarer de nouveaux sur le site de sciences participatives Vigie-
Terre.org, comme il existe vigie nature, vigie ciel …
Le site vigie-terre.org
terre.org permet d'apprendre, seul ou en famille, à observer et à décrire
ce que vous voyez (cailloux, couches, paysages) que vous croisez durant vos balades. Il
permet aussi d'échanger avec d'autres, dont les scientifiques partout en France. Qui sait, vous
serez peut-être
être à l'origine de la prochaine découverte qui bousculera les connaissances ?
1 samedi 1er juillet)

Bilbao (Espagne) - Bilbao (Espagne)
Des manifestations internes à la Terre visibles en surface

Le volcanisme basque
A 35 km du départ, à Sopela, la plage de Menakoz, puis à Armitza, témoigne de

manifestation volcaniques qui se sont manifestées en pays basque et béarnais il y a 100
millions d’années. Ce volcanisme, produit sous l’eau, correspond à l’ouverture du Golfe
de Gascogne (quand l’Espagne tournait sur elle-même et « froissait » les Pyrénées.
Les traces visibles : des laves en coussin. Quand elle s’écoule dans l’eau la lave forme
des sortes de grosses gouttes qui évoquent des coussins (ou des « oreillers » pour nos
collègues anglo-saxons (pillow lavas).
Formation des gouttes, grosses comme des coussins (ou oreillers pour les anglophones : pillows).
Laves en coussins (pillows) de Sopela. Les boules se voient bien vers le haut ©P. Thomas
Laves en coussins d’Armitza1. Entre les « gouttes » de laves (en marron), des boues
existent, elles sont devenues des sédiments sombres © P. Thomas
1
https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/Img760/760-slump-Armitza-22.jpg
Les diapirs du pays basque,

Dont Bakio
La densité des couches de sels (sel gemme ou gypse) est plus faible que celle des grès ou
des calcaires. Elles ont donc tendance à remonter (comme de l’huile sous l’eau remonte).
Pour cela elles forment des espèces de gouttes ascendantes comme on en voit dans les
« lampes à lave » ou « lampes snoezelen ». En remontant elles forment des structure qui
percent les couches sus-jacentes, appelées diapir » (du grec diapeirein, « percer au travers
»).
« Lampe à lave » ou « lampe snoezelen »
Différentes formes de remontée d’un dôme de sel.

Quand le sel arrive en surface, comme il est très soluble, il laisse place à une dépression.
De nombreuses remontées de sel existent au Payse Basque, dans les Landes et en Béarn.
Il reste 3 « témoins » d’un diapir à Bakio. La ville de Bakio elle-même est bâtie dans la
dépression correspondant au diapir :
En remontant, le dôme de sel repousse les couches avant de les transpercer comme on
peut le voir sur la plage de Bakio2 .
Couches repoussées par la remontée du dome de sel (plage de Bakio). © P. Thomas
Les couches repoussées représentent des « coins » qui peuvent constituer des pièges (pour le gaz , le
pétrole ou l’eau), pièges qui sont à l’origine de gisements de gaz ou de pétrole (que l’on connait dans
le sud de la France, voir étape n° 4)
2
La remontée du diapir a « rebiqué » les couches, ce qui se voit sur
https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/Img761/761-diapir-Bakio-01.jpg
ethttps://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/Img761/761-diapir-Bakio-02.jpg
Le musée Guggenheim, bâti en titane.

A 2m de l’arrivée : musée Guggenheim .
Musée Guggenheim, Bilbao, en titane © N. Murayuma, cc-by-sa 2.0
Le titane, métal très léger et résistant, sert pour des bâtiments prestigieux, et surtout en
aéronautique, en médecine, en dentisterie …
Moteur d’Airbus 320 utilisant le titane © R. GAbalda/AFP

Prothèse de hanche en Titane © D.R.
Implant et autres prothèses dentaire en titane © L. Lopez
D’où vient notre titane ? Ukraine
L’Ukraine est le principal producteur de Titane du continent européen. Le titane « brut » est ensuite raffiné en
Russie, puis exporté dans le monde entier, en France et en Espagne en particulier.
2 principaux gisements en Ukraine, l’un dans le centre du Pays, l’autre dans la zone de guerre (en décembre
2022). Tout cela pose des problèmes d’approvisionnement. Il n’y a pas que le pétrole et le gaz dont
l’approvisionnement européen est « poutino-dépendant ».
Les gisements d’Ukraine sont d’anciens sables alluviaux (du Jurassique, Crétacé et Miocène) de minéraux riches
en titane (rutile et ilménite), alimentés par l’érosion du bouclier ukrainien.
Mine de Titane ukrainienne © UMCC Tit

2e dimanche 2 juillet
Vitoria-Gasteiz (Esp.) - San Sebastian (Esp.)
Les ressources du sous-sol : sel, fer, construction

Salinas de Añana: le sel d’un diapir
A 20km du départ le sel est utilisé depuis les Romains et l’est encore par des « marais
salants de montagne ».
Vue aérienne des salines de Salinas de Añana, pays basque espagnol3
Des sources salées sortent d’un diapir. Exploitées avec des marais salants artificiels depuis les
-5000 ans (ébullition dans des jarres). Depuis les Romains, les eaux sont captées à la source,
dirigées vers des bassins artificiels d’évaporation étagés à flancs de coteaux, comme des
rizières de montagnes4.
3
Salinas de Ananahttps://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img646-2019-06-24.xml
4
Voir https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img646-2019-06-24.xml
Bassins d’évaporation sur pilotis © P. Thomas
Sortie des sources salées, l’eau en descend par gravité, conduite dans des rigoles en bois vers les bassins
d’évaporation © P. Thomas
Mines de fer de Oiartzun,

Au pied de la Cote de Gurutze, le Tour passe à proximité des mines de fer d’Arditurri (site
géologique, archéologique et touristique).
Les mines ont été exploitées depuis les Romains jusqu’en 1984. Des romains au Moyen-Age,
on exploitait surtout le plomb et l’argent.
A l’époque moderne, on exploitait surtout le fer. Ces minerais ont été formés à la fin de l’ère
primaire (il y a 3000 Ma) par la mise en place d’un granite.
Plus de 15 km de galeries ont été creusées.
Ce site est associé avec d’autres communes (Françaises et Espagnoles) au sein d’une « Route
du fer dans les Pyrénées5 ) pour mettre en valeur ce patrimoine industriel.
Entrée de la mine © P. Thomas

800 m de galeries ouvertes à la visite © P. Thomas
Ancienne mine romaine6 © P. Thomas

Wagonnet du milieu du XXe siècle © P. Thomas
5
https://routeduferdanslespyrenees.fr/
6
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mines_d%27Arditurri
Le Jaizkibel,
un festival de figures d’érosion ou
quand les grès imitent le gothique flamboyant7
A env.20km de l’arrivée : col de Jaizkibel (2ecategorie, 455m).
Le massif du Jaizkibel, est constitué de grès (datant du début du Tertiaire -Eocène inférieur-). Ce
massif (11 km x 4 km) est vierge de toute habitation, exceptionnel dans une région si touristique !
Ce massif est passé directement du statut de « zone militaire » à celui « d'espace naturel protégé ».
Il est parcouru par des sentiers de randonnées qui permettent d’admirer des figures d’érosions hors du
commun, de véritables sculptures voire dentelles de pierre, dues à l’action du vent chargés d’embruns
salés sur le grès relativement friable. Les cavités de ces dentelles de pierres s’appellent des
« taffonis ».
Les taffonis : figures d’érosion de véritables sculptures gothiques © P. Thomas

Portail d’église gothique © P. Thomas
Vue d’ensemble d’une grotte à taffonis
Entrée d’une « grotte » à taffonis © P. Thomas
7
Inspirédehttps://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img503-2015-08-31.xml
Les trottoirs de Saint-Sébastien :

des calcaires construits par des organismes vivants
L’étape se termine devant le Palais Kursaal. Ce palais est entouré d’esplanade dallée avec un
calcaire noir, très riche en fossiles.
Se promener dans Saint Sébastien en regardant par terre, offre un festival de formes de coraux
et de rudistes du Crétacé inférieur (Urgoniene) du pays basque.
Coupe transversale d’un rudiste, sur une bordure de trottoir (la coquille très épaisse atteste d’eaux agitées) © P.
Thomas8
Les rudistes sont des bivalves fossiles très dissymétriques (une grande et une petite valve) qui
vivaient fixés au sol.
Ancien massif de rudistes © D.R. Une grande valve frome un long cône, l’autre valve sert d’opercule9
8
9
Voir : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img282-2009-08-31.xml
Outres les trottoirs, le parapet du pont montre aussi de « beaux restes » de fossiles : rudistes et
coraux
Les dalles horizontales du parapet montrent des coraux. Vue générale
Les dalles horizontales du parapet montrent des coraux coupés transversalement) © P. Thomas
dessus du parapet détail
3e lundi 3 juillet
Amorebieta-Etxano (Esp.) - Bayonne
Des dinosaures à la géogastronomie en passant par

l’iridium, le grès et le sel
La fin des dinosaures
La côte basque est un lieu visité par des scientifiques du monde entier car elle possède
plusieurs localités où la limite entre l’ère secondaire et l’ère tertiaire est visible : limite qui
a enregistré une couche spéciale qui correspond à la chute d’une grosse météorite il ya 66
millions d’années. Une météorite d’environ 10 km de diamètre a formé un cratère
d’impact d’env. 400 km, situé au Mexique. La Terre entière a été marquée par des
retombées liées à ce choc. En Europe la marque la plus évidente est une concentration en
un métal un peu spécial : l’iridium. Spécial car on ne trouve cet élément qu’à l’intérieur du
globe terrestre ou à l’intérieur de certains météorites.
Le site de Zumaia où s’observent les couches de la limite entre le Crétacé et le Tertiaire
Près de Zumaia, dans la zone d'Algorri, est visible la transition entre l’ère secondaire et
l’ère tertiaire (entre le Crétacé-Tertiaire, souvent appelée limite KT), marquée par une
couche riche en Iridium. La présence de ce métal est attribuée à l'impact d'une météorite.
Cet impact est contemporain de la fin des grands reptiles (dinosaures non-aviens et autres
ichtyosaures, ptérosaures …). Une relation de cause à effet est donc retenue, même si elle
n’est pas la seule cause.
Vues générales sur la limite Crétacé Tertiaire (K-T) (flèche rouge) Zumaia, Pays Basque espagnol© P.
Thomas (à gauche : depuis le haut de la falaise, à droite depuis la mer).
Cette limite se trouve au fond d'une crique accessible à marée basse. La limite K-T
correspond à une couche argileuse (érodée) et recouverte en surplomb par le calcaire
(blanc du Tertiaire –Danien-).
Iridium ?
Vous avez dit Iridium … quid ?
L’iridium (élément chimique) est un platinoïde, de la famille des métaux de

transition. Très lourd (densité de 22) il apparait blanc argenté –légèrement grisâtre-
jaunâtre. Son point de fusion est de l’ordre de 2400°C.
Il figure en quantité non négligeable dans les gisements secondaires d'or natif et de platine
natif. Mais il reste très rare à la surface de la Terre. On ne le trouve qua dans les météorites et au
cœur de la Terre, dans le noyau (on le trouve dans des remontées volcaniques, telles les laves du
Piton de la Fournaise).
Un alliage de 10 % d'iridium et de 90 % de platine a été utilisé comme matériau pour
les étalons du mètre et du kilogramme, conservés par le Bureau international des poids
et mesures à Sèvres, près de Paris, France.
L'adjectif iridié qualifie une matière quelconque, mais le plus souvent un alliage
métallique, qui contient de l'iridium en quantité non négligeable, par exemple le platine
iridié (évoqué ci-dessus).
Prototype du mètre-étalon, n°B27 attribué aux USA
Le tour passera à proximité d’un autre site vers la fin de l’étape, entre Saint-Jean de Luz et
Biarritz : une plage célèbre pour ses nudistes mais surtout pour la science : la limite KT y est
visible (parfois très bien, parfois pas du tout, selon la détérioration de la côte) à Bidart.
Localisation du site de Bidart © P. Thomas

La limite KT à Bidart (Pyrénées). La couche argileuse enrichie en iridium se trouve sous le bloc de calcaire
blanc © P. De Wever
Le grès rose de la Rhune

En rentrant en France, on laisse sur la droite un massif célèbre pour son petit train et ses
roches rouges-roses.
Localisation du massif de la Rhune © CAPTERRE

Le petit train et l’océan en arrière plan © Zewan cc-by-sa
cc 4.0
La Rhune (déformation Mont Larroun = terre de pâturages) est connue pour son petit train et
ses roches roses. La plupart des roches du sommet datent du Permien (env. 250 millions
d’années).. Un grès de type vosgien (grès rose) un ancien sable ferrugineux induré qui résulte
de l’altération des restes d’anciennes chaines de montag
montagne.
Le monument aux morts d’Hendaye : en grès rose de la Rhune (ces roches sont identiques en âge et composition
à celles de Collonges-la-Rouge
Rouge ou en Alsace (cathédrale de Strasbourg, château du Haut Koenisgbourg…)
Koenisgbourg…).
©V.H. dom public
Une galerie de structures

Entre la frontière à Hendaye et St Jean de Luz, le Tour longe la côte visitée par les
photographes amateurs de structures géométriques car les couches montrent un millefeuille
avec une riche panoplie de plis anguleux formés quand les Pyrénées se sont formées, il y a 40
millions d’années.
Au grès des virages de la route, beaux plis attirent l’œil.
Quelques plis (© P. Thomas10 et P. De Wever)
10
https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img479-2014-12-08.xm
D’Abaddia, une création néogothique de Viollet le Duc

Le Château observatoire d’Abbadia, œuvre de Viollet le Duc, aujourd’hui propriété de l’Académie des Sciences
est un véritable musée des roches locales car le constructeur avait tenu à faire vivre la région, tant pour la main
d’œuvre que pour l’origine des matériaux11.
Le château observatoire © Tour. P.B.
Le château en tant que musée de roches locales :

- Les gargouilles, crocodiles, serpent qui décorent le porche d’entrée du château sont taillés dans du calcaire de
Béhobie (Crétacé supérieur).
- Les façades : moellons roses, blancs et noirs de la carrière d'Iharxekoborda, proche du château, a fourni les
matériaux - un calcaire blanc ou un peu rougeâtre, le « calcaire de Lasseube » - pour les moellons des murs
comme la carrière de Lohia, au pied de la falaise, et qui était la propriété d'A. d'Abbadie. Les moellons noirs
proviennent vraisemblablement de la carrière de Laffitenborda à Urrugne et les moellons roses de la cité de
Fontarrabie (Hondarribia, Guipuscoa). Ils constituent une autre nuance du calcaire de Lasseube acheminé par
bateau à travers la Bidassoa et débarquée à Ondarralzu (plage d'Hendaye aujourd’hui endiguée).
- la majorité des encadrements, portes et fenêtres, vient de la carrière de Sorgin Silo, entre la baie de Lohia et la
maison Haïçabia.
- la pierre blanche est un calcaire albien (Crétacé inférieur) d’Ascain, acheminé sur la Nivelle jusqu’à Saint-Jean-
12
de-Luz puis par charrette à bœufs jusqu’à Abbadia .
11
Pour le détail des roches : voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27Abbadia
12
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27Abbadia.
Géogastronomie
Le sel du jambon de Bayonne, fut déposé
il y a 220 millions d’années
Un vieux sel pour les gastronomes.
Le pays Basque est connu par son IGP (Indication Géographique Protégée) « Jambon de
Bayonne ». Pour avoir droit à cette IGP, il faut, entre autres, que le jambon ait été salé au
« sel des salines du bassin de l'Adour ». Ces salines ne sont pas des marais salants comme
pourrait le faire penser la proximité de la mer, mais des salines qui extraient le sel par
évaporation de l'eau provenant de sources salées. Et ces eaux de source sont salées parce
qu'elles circulent dans le Trias évaporitique, souvent riche en gypse, mais parfois en halite
(NaCl). Ce sel vient aujourd’hui de Salies-de Béarn13.
Pensez au Trias béarnais quand vous dégusterez du jambon de Bayonne !
Jambons de Bayonne IGP14, restaurant d'Hendaye. © 2015 Thierry Juteau
Pourquoi le sang est-il salé ?

La vie est apparue dans l’eau il y a près de 3,5 milliards d’années. Elle y a séjourné plus de 3 milliards
d’années avant d’en sortir il n’y a qu’environ 400 millions d’années. Cela parait beaucoup, à l’échelle humaine,
mais ne représente qu’un peu plus de 10% de l’histoire de la vie. Les fonctionnements cellulaires se sont donc
établis en fonction de la salinité de l’eau de mer, tant en termes de chimie que de pression osmotique (échange de
matière de part et d'autres d'une paroi pour équilibrer les pressions). Quand les organismes se sont affranchis de
l’eau ils ont gardé cette salinité (même si elle est bien plus faible que l’eau de mer).
13
Il y avait longtemps deux centres importants d'exploitation : Mouguerre dans la banlieue de Bayonne mais il
est fermé depuis 2010.
14
https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img545-2016-10-03.xml
Pourquoi la mer est salée ? Une question vieille comme l'humanité.

La majeure partie du sel est apportée à la mer par les eaux superficielles (fleuves et rivières) qui
déversent continuellement les éléments qu’elles ont lessivé dans les roches, au rythme moyen de 3,6 milliards de
tonnes chaque année. Le volume de sel contenu dans l’océan mondial et les mers approcherait les 48 millions de
milliards de tonnes.
On admet que pendant les premiers temps de l’histoire de la Terre, l’océan a été enrichi par le
volcanisme alors très intense (ces gaz sont riches en chlorures et sulfures) et par la capture des ions chlorures et
sodium prélevés dans le plancher océanique de cette époque. Une partie est peut-être aussi d'origine
extraterrestre (mais de fait, toute la planète est constituée d'éléments extraterrestres lors de sa formation!). Il est
possible que la salinité de l’océan, aujourd'hui de 34,5‰, ait été nettement plus élevée il y a plus de 600 millions
d'années (au Précambrien), jusqu’à 3 à 4 fois supérieure. En effet, d’environ 50‰ il y a environ 500 millions
d'années (au Cambrien), la salinité aurait diminué ensuite pour se stabiliser il y a environ 100 millions d'années
(à partir du Crétacé) entre 35 et 40‰. On considère que, grossièrement, depuis le Cambrien (il y a 500 millions
d'années), il a fallu soutirer de la mer autant de sel qu’elle en a reçu par les fleuves.
Faut-il un climat chaud pour le dépôt de sel ?
Une idée répandue est que le sel se formant par évaporation, celle-ci requiert nécessairement des climats
chauds. Il s’agit d’une erreur car tout ce qui permet la concentration* de l’eau salée peut conduire au sel. On
trouve donc des dépôts qui se forment à plusieurs milliers de mètres d’altitude, dans les Andes (Altiplano
bolivien) ou au Tibet (Qaidam en Chine). Il n’y fait pas très chaud mais l’air y est très sec. Le vent est aussi un
facteur d’évaporation, comme par exemple en Méditerranée orientale.
Il existe des dépôts salins dans les régions polaires. Dans ces zones, ce n’est pas l’évaporation qui est le
phénomène principal mais la congélation. En effet la glace, plus légère que l’eau liquide, et encore plus de l’eau
liquide salée, flotte et a donc tendance à se séparer des eaux salées. Ces dernières voient alors leur
concentration* augmenter et leur congélation est ainsi retardée.
4e mardi 4 juillet
Dax - Nogaro
Une journée en Chalosse avec les sels (sel gemme et gypse)

et une dame paléolithique
La Chalosse présente des sols argilo-siliceux formés de sables fauves et d'alluvions anciennes.
Toutefois, il existe des affleurements calcaires du Tertiaire, calcaires à nummulites en
particulier dont un gisement mondialement connu à larges nummulites, également des sables
bitumineux et des gisements de cristaux d'aragonite.
Des remontées de sels en diapir

Début de la route : plusieurs villes ont des sources chaudes liées à l’existence de remontées de
sel (diapir) tel celui de Bennesse (Salins des Landes), ou Bastenne-Gaujack ou Brassempouy.
Avec le sel gemme se trouve aussi un autre sel, le gypse ce qui explique la présence d’usines
de Placoplatre (tel Mimbaste –Bennesse)
Nous avons vu à Bayonne que le sel de Salies-de-Bearn est utilisé pour l’IGP Jambon de
Bayonne.
Les remontées de diapirs forment des pièges, (gaz, pétrole, eau) bien exploités dans la région
mais le sel lui-même est foré pour constituer des stockages de gaz
Le gypse15
Le gypse est exploité depuis l’Antiquité. Les Égyptiens l’utilisaient déjà pour les
mortiers et le plâtre (en plâtrage ou pour la statuaire), comme en atteste la nécropole de Gizeh.
Le gypse désigne à la fois un minéral et une roche. La roche est parfois appelée pierre
à plâtre. Le minéral est un sulfate de calcium hydraté (CaSO4, 2H2O).
15
Inspiré de P. De Wever & A. Cornée (2020).- Roches à tout faire ; EDP Science , 304 pges
L’eau dans les minéraux
L’eau existe sur Terre sous 3 formes, solide, liquide et gazeuse (glaciers, océan, air). L’eau existe sous
une forme non visible : dans les roches, constituant la structure cristalline elle-même. Le gypse en est une belle
illustration.
L’eau fait partie de la maille cristalline, elle ne s’écoule donc pas. On peut laisser un cristal de gypse sur
un buvard, on ne verra aucune trace d’humidité. Pourtant, ce même cristal enfermé dans un récipient de verre et
chauffé fera apparaître des gouttes d’eau sur les parois du flacon
Le gypse est sec à froid. Pourtant il laisse échapper de l'eau (visible sur les parois du tube à essais) quand il est
chauffé. Mais alors au fond du tube ce n’est plus du gypse, mais du plâtre.
D’autres minéraux que le gypse contiennent de l’eau, tels les minéraux argileux. Quand on les
chauffe dans des fours, ils donnent des briques ou des tuiles, de la faïence...
Un océan dans le manteau terrestre ?

La plus grande réserve d’eau sur Terre se trouve dans les roches (outre l’eau interstitielle, celle qui peut
s’écouler) puisqu’elle représente environ 1% de la masse totale. L’eau constitutive ne mouille pas mais est
néanmoins présente.
Plusieurs minéraux contiennent de l’eau, en particulier dans le manteau. Il y en a une telle quantité que
l’on parle de « l’océan du manteau » (de 1 à 3 fois la quantité de l’océan mondial). La plus grande quantité
d’eau sur Terre est donc dans les roches, mais elle n’y est ni visible, ni disponible.
La roche-gypse- se trouve parfois sous forme de magnifiques cristaux transparents imitant le

fer de lance ou les « pieds d’alouette ». Il est aussi très connu sous
sa forme de "rose des sables".
La « rose des sables » : ni une rose ni du gypse

La rose des sables n’est ni une fleur, ni du sable mais du gypse, un minéral qui
emprisonne de l’eau, en plein milieu du désert ! (© L. Carpentier).
La rose des sables se forme en pays chauds et secs. On en trouve

en France, ils se sont formés quand le climat y était chaud, par
exemple dans le Vaucluse (à Gargas).
Le gypse se déforme sous l’effet de contraintes on le dit ductile, à l’échelle

géologique. De ce fait il constitue une « couche savon » sur laquelle se déplacent très
facilement les grandes piles de roches (les "nappes de charriage" des géologues). La présence
de couches de gypse dans le Jura en explique la structure : il s'agit d'un immense « coulis de
masses calcaires » qui ont glissé vers l'ouest quand les Alpes se sont élevées.
RECORD : Le plus grand, le plus gros

Les plus grands cristaux de gypse ont été trouvés en 1999 dans une mine du Mexique, à
Naïca, état du Chihuahua: ils mesuraient jusqu’à 11m de long !
Les cristaux géants de la mine de Naïca, Mexique © A. Van Driessche CC BY 3.0

Un art du paléolithique la dame de Brassempouy

Entre Montfort-en-Chalosse ou Mugron nous passons à côté de la Dame de Brassempouy
(village à une dizaine de km, sur la droite).
Entre Montfort et Mugron : Brassempouy au SE
Chalosse nous a laissé la première représentation élaborée d'un visage humain avec la dame
de Brassempouy, véritable joyau du Paléolithique supérieur.
L’original est exposé au Musée des Antiquités Nationales à St Gerrmain en Laye avec d’autres sculptures © JG
Berizzi, dom public
La Dame de Brassempouy (= Dame à la Capuche) est une figurine en ivoire

représentant une tête humaine, datée du Paléolithique supérieur (Gravettien, 29 à 22 000 ans
AP). Taille : env. 4 cm de haut.
Découverte en 1894 par le préhistorien Édouard Piette, cette représentation iconique
de la Préhistoire constitue l’une des plus anciennes représentations réalistes d'un visage
humain, et la plus ancienne connue.
5e mercredi 5 juillet
Pau - Laruns
Du vin, des architectures (aérienne et souterraine)

jusqu’aux tremblements de terre …
Le Béarn patrie d’Henri IV, produit du Jurançon. La légende rapporte qu’Henri IV en aurait
reçu quelques gouttes sur ses lèvres à l'occasion de son baptême.
Région viticole du Béarn

Les vignes du Béarn sont plantées sur des formations calcaires et de sables argileux (flyschs)
des Pyrénées. A Jurançon, les vignes sont disposées en amphithéâtre à 300 voire 400m
d’altitude.
Le Jurançon est un vin blanc (AOC) dont le vignoble est situé sur un territoire bien délimité,
au sein d'une petite partie du département des Pyrénées-Atlantiques, implanté sur les collines
prépyrénéennes entre Oloron-Sainte-Marie et Pau et les deux gaves du même nom.
La même zone produit deux dénominations de vins blancs, un sec dénommé jurançon sec et
un moelleux, juste nommé jurançon sans mention particulière.
Le vignoble couvre une superficie de près de 1 000 hectares, il est implanté sur des grès
argileux au sud ; au nord, ce sont des poudingues, des roches détritiques solidifiées,
recouverts de galets et graviers arrachés à la montagne et déposés par le gave de Pau.
Ce vin qui a été servi à la table du roi Henri IV au XVIe siècle ; a pourtant failli disparaître et
n'a retrouvé tout son lustre que dans la seconde moitié du XXe siècle.
Rangs de vigne (cépage Menseng) perpendiculaires à la pente, quand la pente est forte.
Rangs de vigne parallèles à la pente, quand la pente est faible.
Géologie du Jurançon ?
Les vignes sont à flanc de coteaux, orientés sud-sud-est et à l'abri du vent. Elles sont
plantées dans le sens de la pente ou en terrasse.
Les collines au sud de Pau sont notamment occupées par des prairies et les vignes du
Jurançon.
Vigne de Jurançon face aux Pyrénées dont le Pic du midi d’Ossau, au centre (flèche). Le pic du Midi d’Ossau
©Capbourru, cc-by-sa 4.0
Au hasard du trajet, on peut voir dans le lointain une montagne aigüe à la silhouette
caractéristique (un petit Cervin) : le Pic du Midi d’Ossau. Cette aiguille est la cheminée d’un
ancien volcan d’il y a env. 250 millions d’années.
Architecture béarnaise16
Les maisons béarnaises, les ostau, bâties avec des galets du gave gris dans le mortier.
Caractérisées par des murs en galets dans les plaines, ou de moellons dans les montagnes, et
un toit en forte pente.
Architecture béarnaise utilisant les galets (les 2 : © P.Charpiat – 2006, cc-by-sa 2.5)
Gauche : Mur de maison béarnaise - Navailles-Angos, France
Droite : Disposition caractéristique des galets d'une maison béarnaise. Cette disposition est dite en feuille de
fougère. Une arase de tuiles plates était fréquemment intégrée au mur à intervalles réguliers.
Dans les parties montagneuses, où les galets n'étaient plus disponibles à proximité, le
matériau utilisé était la pierre brute. Contrairement aux galets de la plaine, ces pierres aux
angles aigus pouvaient s'assembler sans mortier.
Par ailleurs, des bâtiments construits en pierre sèche dans les prairies de fauche, à l'écart du
village, servaient, pendant l'hiver, à abriter et à nourrir les troupeaux descendus des estives.
Ces granges foraines, ou bordes, remplissaient une double fonction d'étable et de fenil.
Les contraintes du climat exigeaient un léger déport des toitures d'ardoise. © P.Charpiat cc-by-sa 3.0
Gauche : la façade ouverte au sud reçoit une galerie de bois, utilisée comme séchoir
Droite : Les bâtiments de l'exploitation regroupés autour de la cour centrale accessible par un portail, lui-
même protégé par un porche.
16
Inspiré de P. De Wever, P. Graviou, F. Duranthon, JM Pelé et B. David (2023 ?) Pierres et architecture. Belin
Les salles de la Pierre Saint

aint Martin
Cette région en pays calcaire est soumise à une altération de types karstique (lapiaz,
doline, gouffres …).
Sur le bord de la route certains types sont visibles : tel le lapiaz 100 m après le col du
Soudet, au début de la descente, à gauche
gauche.
Image Google Earth,

arth, bord de route, 100 m après le col du Soudet, au début de la descente, à gauche
Lapîaz de la Pierre Saint-Martin
Saint © P. Thomas
En pays calcaire, les morphologies superficielles les plus spectaculaires des karsts sont
souvent des lapiaz (aussi appelés lapiés, lapiez, lapiès ou karren). Il s'agit de surfaces calcaires
parcourues de "rigoles de dissolution" plus ou moins marquées liées à l’acide carbonique. Le
dioxyde de carbone (CO2) dissous dans les eaux de ruissellement (eaux de pluie ou de la
fonte des neiges) provient un peu du CO2 atmosphérique, mais peut--être surtout de la
respiration de bactéries, végétaux et champignons qui tapissent les fissures
fissures..
A la Pierre Saint-Martin
Martin, (commune d’Arette)
rette) une salle a été découverte en 1953 à
734m de profondeur de l'entrée naturelle connue à l'époque (Gouffre de la Pierre St Martin,
puits Lépineux).
La salle de "la Verna" est la plus grande salle souterraine de France et la dixième
plus grande au monde.
onde. Ses dimensions de 245m x 242m x 194m ont même permis aux élèves
de Polytechnique d'y réaliser un vol en montgolfière (de 25m de hauteur) .
Une montgolfière vole dans la salle souterraine ! © S. Cailleau, DR

La salle la Verna pourrait conten
contenir deux fois Notre Dame de Paris en hauteur.
hauteur
Simulation de Notre Dame de Paris dans la grotte (à la même échelle)
Une grande partie de ces vides karstiques se développe au niveau du contact entre le
socle d'âge primaire, et la couverture calcaire de l'ère secondaire (Crétacé supérieur). Les eaux
de surface s'infiltrent rapidement dans la dalle calcaire par des galeries verticales, puis
s'écoulent au contact des terrains primaire peu perméables en dissolvant les calcaires crétacés.
d'après V. Lignier, 2008
Le grand séisme d’Arette

Le 13août1967, le village d'Arette est détruit à 80 % par un séisme d'une magnitude de 5.5 qui tue
une personne. Les ondes sismiques se ressentent à Pau, à Tarbes et à Bayonne53. C'est le séisme le
plus violent en France métropolitaine depuis celui de Lambesc en 190952.
L’église est détruite et l'horloge du clocher indique l'heure exacte du sinistre : 23 h 15.
La cause de ce séisme est le jeu d’une des nombreuses cassures (failles) qui jalonnent la
suture pyrénéenne, cette zone de contact tectonique entre le bloc ibérique au sud et le bloc
eurasien au nord.
Béarn et Bigorre constituent les régions où se concentrent plus des trois quarts de l’activité
sismique des Pyrénées. En 1980, le 29 février, un séisme quasi semblable se manifeste à une
vingtaine de kilomètres plus à l’est, dans le gave d’Ossau (communes d’Arudy et de Louvie-
Juzon).
6e jeudi 6 juillet
Tarbes - Cauterets-Cambasque
Des marbres de décoration réputés : Sarrancolin, Campan…
Étape de "marbres" de décoration

Le parcours longe le front Nord-Pyrénéen de Saint-Bertrand-de-Comminges jusqu'à La
Barthe-de-Neste. De là il fonce droit dans les Pyrénées et en particulier à Sarrancolin : juste
après le village : des carrières de marbre de part et d'autre de la Vallée.
Sarrancolin
Les carrières du "marbre" de Sarrancolin sur les 2 flancs de la vallée (pointillé jaune)
A Sarrancolin, les flancs de la montagne montrent des cicatrices : de grandes carrières

d'une roche souvent faite de blocs décimétriques multicolores, appelée "marbre de
Sarrancolin". Cette pierre ornementale est utilisée depuis longtemps : certaines colonnes du
château de Versailles en sont constituées (photo). Aujourd'hui cette pierre est exportée pour
participer à la magnificence des palais de la péninsule arabique, de quelques chinois ou
oligarques russes.
Colonne de Versailles en Sarrancolin et cheminée Louis XV en Sarrancolin (Salon d'Abondant du Musée du

Louvre).
Les carrières sont très visibles à 200 mètres au-dessus et de part et d’autre de la vallée.
Des blocs polis décorent l’entrée Nord du village. Il s’agit de calcaire formé il y a 100
millions d'années ; à éléments béchiques de composition variée avec ciment ferrugineux rouge
ou rosé, recuits par le métamorphisme pyrénéen (transformation des roches, en profondeur,
sous l'effet de la température et de la pression).
C’est entre autres le fameux marbre d’Antin, la Rolls-Royce des marbres (du nom de
ce ministre de Louis XIV qui nous a légué son nom avec la chaussée d’Antin à Paris). En
1749, un tremblement de terre fit effondrer la voûte de la carrière souterraine. L’exploitation
en fut fortement ralentie. Elle a repris depuis quelques années avec des moyens modernes.
On distingue le « Versailles » d’un côté de la vallée, du « Fantastico » de l’autre.

C'est d'ici que viennent les 30 colonnes de l'opéra Garnier. Décidemment, après le Bec de
l’Échaillons (13e étape), ce Tour 2022 est celui de l’Opéra Garnier
Aujourd’hui on les trouve au Casino de Macao, dans des immeubles de luxe à

Shangaï, chez de richissimes particuliers arabes ou indiens en quête d'un intérieur hors
normes… Avant, l'essentiel de la production partait aux États-Unis, mais la crise est passée
par là et maintenant, la demande vient du Golfe persique et de l'Asie.
Le « marbre » de Campan
Colonnes de « marbre » de Campan (et pierre

d'Angoulême) Eglise paroissiale du Sacré Cœur, La belle
Lourdes
Il y a marbre et marbre
Le vocable MARBRE a des sens différents selon la profession du locuteur.

Pour le marbrier, ou le granitier, ou le carrier, un marbre est toute roche, qui, une fois polie ne
montre pas de grain. Ce peut être un marbre, sensu géologue, ou une lave volcanique, ou une serpentinite ou un
calcaire. La définition est liée à son aspect.
Pour le géologue, le sens est beaucoup plus restrictif : il s’agit d’un calcaire qui a subi un métamorphisme. Sa
définition est liée à sa composition chimique et pétrographique.
Les carrières de Campan ne sont pas dans une zone qui a été touchée par le
métamorphisme. Ce sont des calcaires amygdalaires ou noduleux17, verts ou rouges le plus
souvent, qui se sont formés il y a 360 millions d’années (Famennien). Ce sont donc des
marbres au sens des carriers mais pas au sens des géologues. On les retrouve aussi en
Montagne Noire18 (carrières du Minervois). On le retrouve dans des colonnes du Trianon..
D’anciennes carrières sont visibles sur le bord de la route empruntée par le Tour (elles
sont visitables pendant la saison touristique).
Carrière de marbre visible depuis le trajet de la 6eme étape, 5 km après le sommet du col d’Aspin (en rouge : le
tracé du Tour)
17
https://asnat.fr/pdf/MarbresPyrenees-2017.pdf
18
Il s’agit là d’un calcaire dit amygdalaire. Cette carrière fut très active du XVIIe au
e
XIX siècle. Elle est active à nouveau. Au voisinage du lac de Payolle se trouvent les carrières
d’Espiadet d’où est extrait le marbre de Campan.
Marbre de Campan" visibles près de lac de Payolle
Les blocs du marbre de Campan, étaient d’abord remontés par

charrois tirés par des bœufs jusqu’au col de Beyrède (voisin du col
d’Aspin un peu plus au Nord) d’où ils étaient descendus à Sarrancolin
sur de vastes traîneaux.
A l’époque de Louis XIV, les marbres extraits de ces carrières
étaient chargés sur des radeaux de troncs d’arbres, la Garonne jusqu’à
Bordeaux puis, chargés sur des navires à destination de l’embouchure
de la Seine, d’où ils étaient remontés jusqu’à Paris par chaland.
Depuis l'Antiquité les carrières de Campan produisent plusieurs

variétés de marbre, parmi les plus fameuses de l'histoire des pierres
dures : le Campan rubané, le Campan Vert, le Campan Rose et
Vert et le Campan grand mélange, auxquels il faut ajouter une
variété de Griotte rouge.
Tous les Campans sont caractérisés par la présence de veines
vertes, très sombres et marquées.
Ils ont été énormément utilisés dans les grands appartements
de Versailles sous le règne de Louis XIV, pour des cheminées, de
décors de panneaux muraux, en raison des très grandes qualités picturales de ses motifs.
Ainsi, l’Escalier de la Reine est principalement décoré de Campan vert et de Campan grand
mélange.
Colonnes en Campan Grand Mélange dans la cour de Trianon(Versailles)

Cheminée du Salon Frais au Trianon de Versailles, Campan Grand Mélange
Dans la montée du Tourmalet, le Tour passe à La Mongie, départ pour le téléphérique qui
monte au Pic du Midi de Bigorre. Ce pic est réputé pour son observatoire, un des deux plus
important installé en métropole (avec celui de St Michel de Provence). Son ciel, indemne de
pollution lumineuse est un des plus pur de France. Outre du travail de recherche, certains
instruments de cet observatoire sont accessibles aux astronomes amateurs ; des chambres
permettent d’y passer une nuit.
L’observatoire du Pic du midi de Bigorre © M. Biguet, cc-by-sa 3.0

Des mines pour des LED et les thermes

La descente de Luz-Saint Sauveur dans la vallée conduit vers Argeles–Gazost puis
Lourdes. Située dans le socle (roches métamorphiques) elle était riche en mines d'or et
d'argent. Par ailleurs, des remontées d'eaux chaudes ont permis l’installation de thermes (ex.
Argelès-Gazost, Luz-Saint-Sauveur..).
Cette vallée était riche en mines, de plomb par exemple (c'est aussi dans cette vallée
que fut identifié pour la 1ere fois l'élément Gallium (utilisé pour construire les LED).
Des LED et les Thermes d’Argeles –Gazost
Cette région, fracturée notamment lors de la formation des Pyrénées, explique la

présence de thermes (remontées d’eau chaude), de mines (circulations de fluides minéralisés)
et les nombreux séismes (généralement faibles).
Entrée d’une ancienne entrée de mine et une galerie
Cette région a en effet subi deux évènements majeurs qui ont intensément déformé, plissé et cassé les roches. Le
1er évènement, il y a environ 300 millions d’années, le deuxième 60 millions.
Par les fractures, et en profondeur, des eaux chaudes circulent. Certaines des roches régionales sont
(relativement) riches en soufre et en métaux lourds. Ces eaux circulantes se chargent ici en soufre et métaux, et
les redépose ailleurs, d’où les nombreuses « petites » mines abandonnées. Cette circulation d’eau chaude
continue de nos jours, et de nombreuses stations thermales captent et utilisent ces eaux riches en minéraux et en
soufre pour soigner telles ou telles affections (Argeles-Gazost, Cauterets…).
7e vendredi 7 juillet
Mont-de-Marsan - Bordeaux
Traversée du bassin aquitain, de l'entre-deux mers, jusque Libourne, sur

des sédiments issus de l'érosion des Pyrénées. Les matériaux des
constructions en attestent.
Le Bassin aquitain est une cuvette qui s’est formée en avant des plissements qui ont
donné les montagnes des Pyrénées. Cette cuvette s’est remplie de sédiments détritiques
(plusieurs milliers de mètres d'épaisseur au sud, bien moins au nord) résultat de l’érosion des
montagnes pyrénéennes.
L'étape se déroule dans sa totalité sur les produits de l'érosion de la chaine des
Pyrénées.
On y retrouve des molasses (des grès, des calcaires-gréseux, des argiles, des galets…)
utilisé dans la construction.
Poitou Chalosse Pyrénées

B. aquitain
Architecture des Landes19

Les produits de l'érosion des Pyrénées : molasses, graviers, galets, se retrouvent dans
l'architecture.
La maison landaise traditionnelle est une maison à colombages munie d'un toit à trois pans en
« queue de palombe ». Elle était entièrement construite par le charpentier. Les murs n'étaient
que du remplissage de torchis, mélange de paille et d'argile, tenu par baguettes de bois rigides
(les esparrons) et ne contribuaient pas à la solidité de la construction.
À partir du XIXe siècle, le torchis fut remplacé dans certains secteurs par des briques plates ou
une roche ferreuse (la garluche). Ce mode de construction à charpente totalement auto-
portante est généralement rapproché de la charpenterie de marine.
Ferme de Pouy à Solférino (Landes) © Jibi44, cc-by-sa 3.0

Maison landaise à auvent. Maison landaise à l’écomusée de Marquèze- Sabres- Landes
© PA — Travail personnel, CC BY-SA 4.0.
La maison landaise classique constitue un modèle original. Elle est dite à pignon
central. Couverte d’un toit à 2 pans principaux dont l’axe est perpendiculaire à la façade, elle
mobilise de grands pans de bois entre lesquels est déposé un torchis, mélange de paille et
d’argile. L’ensemble est ensuite recouvert d’un crépi à la chaux, reflet de la pauvreté de la
région en matériaux de construction.
Cette maison de maître est un modèle très répandu dans la région. La façade Est
présente un mur pignon et un large auvent, (l’estantade), qui témoigne de la prospérité de ses
habitants. Les demeures plus humbles sont dépourvues de cet auvent. Le choix du côté Est
pour la façade principale de la maison n’est pas anodin. Il permet d’avoir le soleil du matin et
de se protéger des fortes chaleurs estivales. La toiture à trois pans, en queue de palombe,
descend très bas du côté Ouest, par lequel arrive la pluie. Ce côté est généralement dépourvu
d’ouverture. On y effectuait de menus travaux, recevait les visiteurs ou on s'y reposait les
soirs d'été... Signe de prospérité, il était l’apanage des maisons de maître.
19
Inspiré de P. De Wever et al. (2023).- Pierre et architecture. Belin
Paradoxal : du sable (très perméable)

et pourtant une zone humide !
Le Sable des Landes : un sol pauvre et humide
Les sédiments de surface sont à dominance sableuse : c’est le « Sable des Landes »,
d’origine fluviatile ou marine et remobilisé en dunes par des vents puissants lors des
glaciations quaternaire.
Ce sol est donc peu propice à la culture. Les métaux (fer surtout, mais aussi aluminium
et manganèse), qui résultent de l’altération de roches précipitent à quelques décimètres de
profondeur et cimentent le sable créant une couche très dure et imperméable appelé l’alios
(ou sa variété dite garluche, uniquement ferreuse) qui retient l’eau en surface laquelle est
difficilement évacuée avec une topographie quasi plane résultant en nombreuse « lagunes » et
marécages insalubres qu’il a fallu drainer par des fossés appelés « crastes »et planter de pins
(le pin des Landes) sous Napoléon III. L’alios malgré sa faible teneur en fer a été exploité
dans des temps reculés.
Gauche : La garluche : concrétion de fer qui a servi à la construction et comme minerai de fer
Droite Église construite en garluche (grès ferrugineux) (Saint Jean-Baptiste de Mezos)
Parfois, cette garluche intervient dans les soubassements des maisons à colombage (son
imperméabilité est utilisée pour empêcher l'humidité de remonter; le toit en simple pans est
couvert de tuiles. Le clocher, dont le toit est plus complexe, a nécessité l'usage d'ardoises
Les eaux circulant sur, dans et sous cette garluches peuvent, dans certaines conditions
chimiques, se chargent de fer dissout. Ces eaux ferrugineuses ressortent dans les points bas, ce
qui engendre des sources rougeâtres et/ou irisées, en particulier au pied des dunes sur la côte.
Bien des touristes, baigneurs et surfeurs découvrant ces sources ferrugineuses croient qu’il
s’agit de pollution, alors qu’il s’agit d’un phénomène parfaitement naturel20.
Coulées d’eau ferrugineuse © J-L. Colas / v.h.a.
20
Des argiles et galets marquent l'architecture
Les habitats gersois avec la terre crue

Les maçonneries de cette maison rurale et de son mur d’enclos relèvent de diverses techniques à la terre crue, et
d’une sélection d'autres matériaux. Le rez-de-chaussée maçonné en pierre, puis enduit, est surmonté d’un étage
à colombages comblés de torchis . Le mur d’enceinte mêle quant à lui galets, mottes, moellons et pierres de
taille… Une association composite typique du Gers.
Le pignon de cette grange agricole présente un soubassement en galets et pierres de taille aux angles, sur lequel
se dresse un mur en pisé.
Pisé, adobe, bauge ou torchis:

techniques de la construction en terre crue
Pisé, bauge, adobe et torchis sont les principales techniques traditionnelles de construction en terre
crue
- Pisé -
Le mode de construction traditionnel à Lyon et dans toute sa région. La terre sèche est
disposée dans un coffrage (les banches), comme on coulerait du béton. Puis elle est tassée pour en
chasser l'air. Après compactage, on peut monter un nouvel étage, ce qui permet des constructions de
grande hauteur.
Technique qui demande beaucoup de main d'œuvre. Si elle oblige à une solidarité villageoise,
elle est aussi peu coûteuse à mettre en œuvre. Avec la révolution industrielle, la terre a pu être
remplacée par du mâchefer (le résidu de la combustion du charbon).
- Bauge -
On se contente d'empiler de la terre crue, gorgée d'eau pour la rendre plastique, afin de
monter le mur. Le matériau utilisé étant assez liquide, le mur a tendance à s'affaisser. On le rectifie
ensuite avec un outil tranchant, alors qu'il n'est pas encore trop sec, pour le rendre plus droit.
Cette technique est très utilisée dans le bassin de Rennes et le Cotentin. La terre est généralement
extraite sur place, ce qui explique la présence de mares autour des maisons en bauge.
- Adobe -
Ce mot d'origine arabe désigne des briques de terre crue, renforcées d'un peu de paille hachée
et séchées au soleil.
Technique, utilisée dans le grand bassin méditerranéen, en Afrique sub-saharienne et en
Amérique latine, se rencontre en France dans les régions de Toulouse et de Reims.
- Torchis -
C'est d'abord une structure de bois dont les interstices sont comblés par un mélange de terre et
de paille. La terre ne joue pas là de rôle porteur.
Technique connue des Celtes qui a permis la construction des maisons à colombages typiques
des villes médiévales.
Des pins quotidiens
Les Landes sont constituées de sédiments récents (moins de 5 millions d’années).

Cette zone plate est semée de petites retenues d’eau, les terrains sont marécageux. A la fin du
XVIIIe siècle la zone est plantée massivement de pins et voit ainsi l’évolution d’une économie
agro-pastorale vers une économie de sylviculture (dont le gemmage : récolte de la résine). Ce
sol pauvre et humide reste favorable à la culture du maïs aujourd’hui.
Gemmage : récolte de la résine sur les pins des Landes
Le saviez -vous ?
L'eau bue à Bordeaux est de la pluie tombée il y a plus de 10 000 ans
Les eaux des nappes profondes, non polluées ne se renouvellent que très lentement.
L’eau bue à Bordeaux s’est infiltrée dans les Charentes ou l’Entre deux Mer il y a 15 à 20 000 ans (le
climat était alors glaciaire)
S’il pollue, l'homme est responsable pour des milliers d'années

Un blanc moelleux
avec les huîtres de Sainte-Croix du Mont
Sainte-Croix-du-Mont (44,594 N, -0,284 W) est un pittoresque village perché en bordure des
coteaux surplombant de plus de 100m la Garonne, à une quarantaine de km en amont de
Bordeaux.
Plusieurs curiosités favorisent sa réputation.
Un terroir exceptionnel pour la production de vins blancs liquoreux très prisés des amateurs.
Amoncellement d’huîtres © C. Bacchiana
Enfin, une curiosité géologique : un amoncellement de coquilles d’huîtres (Ostrea aquitanica)

déposées par la mer au Tertiaire (Miocène, Burdigalien, env. 20 millions d’années). Le climat
à cette époque est tropical (les Bahamas en Aquitaine !). Ces Huîtres ne sont pas en position
de vie, mais ont été déposées après leurs morts, en vrac dans une lagune par les courants
marins. Ce banc à huîtres s’étend sous tout le village. Son épaisseur de plusieurs mètres forme
une falaise qui a été creusée afin de mettre le vin à vieillir.
Un autre blanc moelleux

Loupiac
Loupiac, (44,623 N, - 0,297 W), village situé à 4km au Nord de Ste-Croix-du-Mont sur les
coteaux surplombant La Garonne est réputé pour son vin blanc liquoreux et son patrimoine
historique.
Au lieu-dit Saint-Romain, dans la propriété viticole « Le Portail Rouge » ont été découvert les
vestiges d’une villa romaine du tout début du Ier siècle, appartenant à un riche propriétaire
terrien. La villa est remarquable par l’importance de thermes très sophistiqués avec
caldarium, tepidarium, frigidarium et piscine, des mosaïques exceptionnelles par leur
étendue, la richesse et la variété de leur motif. Cet ensemble était connu depuis le début du
XIXe siècle. Les fouilles entreprises depuis 1954 et suivies de plusieurs campagnes dans les
autres parties du domaine concluent à une occupation continue jusqu’au V-VIe siècle, avec
plusieurs épisodes de reconstruction et d’amélioration de cette villa. L’ensemble a été classé à
l’inventaire des Monuments Historiques.
Maquette d la villa gallo-romaine de Loupiac © D.R.

8e samedi 8 juillet
Libourne – Limoges
Des célébrités discrètes : une église troglodytique immense, une

argile martienne, un homme paléolithique, des mines d’or, un
énorme cratère de météorite, une roche « dendrophobe » et de la
porcelaine !!!
Eglise monolithe (troglodyte) de Saint-Emilion,

la plus vaste d’Europe
Vue générale, Clocher de l'église monolithe de Saint Émilion
Intérieur avec ses deux autels.

L'église monolithe de Saint-Émilion est du XIe siècle, est entièrement creusée dans la roche,
un calcaire assez tendre déposé il y a 30 millions d’années21. Plus vaste église souterraine
d'Europe, elle possède un clocher de 53 m de hauteur (sa flèche est érigée au XVIe siècle).
Sa construction a nécessité l'extraction de près de 15 000 m3 de roche. Des catacombes
médiévales jouxtent la partie ouest de la galerie d'accès dans l'église.
Au début du XIIe siècle, Pierre de Castillon, vicomte d'Aubeterre, fait creuser l'église (ainsi
que celle d'Aubeterre-sur-Dronne en Charente) en s'inspirant de modèles visités en
Cappadoce pour la technique de creusement du haut vers le bas (moins dangereuse que
l'inverse). Elle marque une influence orientale au retour de la première croisade, et évoque des
églises paléochrétiennes du Moyen-Orient.
L'église souffre de la vente de l'édifice à la Révolution en 1793. Sa réutilisation en fabrique de

salpêtre pour en faire de la poudre à canon, fait disparaître définitivement toute décoration
murale. Elle est classée monument historique en 1886. L'édifice présentant des problèmes
structurels aggravés par des infiltrations d'eau est fermé au public. En 1999, toute la
juridiction de Saint-Émilion, dont l'église monolithe, est inscrite au Patrimoine mondial par
l'UNESCO.
21
Calcaire à Astéries du Rupélien (Oligocène)
Nontron a donné son nom à une partie de Mars,

grâce à une argile
En 2012, le véhicule d’exploration Curiosity se posait sur Mars.
Il y fait des forages et l’un d’eux a permis de mettre en évidence la présence d’une roche bien
connue en Dordogne et qui porte le nom de son lieu de découverte : la Nontronite.
Le Rover Curiosity dans le quadrant nommé NONTRON sur la planète Mars (NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Les ingénieurs de la NASA ont donc nommé “ Nontron “ ce quadrant Martien dont le site de
forage à permis d’identifier de la Nontronite.
Le Rover évolue également dans des régions au nom de Brantôme, Rochechouart ou Ribérac
… les zones cartographiées sont ainsi répertoriées en fonction de la localisation des roches
identiques sur Terre.
De couleur jaune ou verte, d’un aspect poudreux et friable, la Nontronite est baptisée ainsi en
1827 par le géologue Français Pierre Berthier qui découvre ce silicate aux alentours des
Mines de plomb argentifère du Puy (près de Nontron sur la route de Saint-Pardoux la
Rivière).
La Nontronite, riche en Fer, appartient au groupe des minéraux argileux (smectite).
Échantillon de Nontronite prélevé en 1951 lors de travaux dans le centre-ville de Nontron et Nontronite
Martienne
© Collection de minéraux de la Mairie de Nontron | NASA/JPL-Caltech/MSSS)
L’homme de Chancelade
L'abri de Raymonden (ou Reymonden), où fut découvert le squelette de l'Homme de Chancelade
L'Homme de Chancelade est le nom donné à un squelette fossile d'Homo sapiens découvert
en 1888 à Chancelade (Dordogne).
Mort à un âge compris entre 55 et 65 ans, le défunt est de sexe masculin, au squelette quasi
complet, inhumé en position fœtale, et recouvert d'ocre rouge, comme le font aujourd'hui les
Bochimans d'Afrique australe et quelques tribus australiennes (comme le faisaient les
Egyptiens …). L’ocre rouge empêche la dégradation rapide des chairs (il s’agit d’un biocide)
L'Homme de Chancelade n'était accompagné d'aucun mobilier funéraire, mais l'abri de
Raymonden a livré de très nombreux vestiges : œuvres gravées ou sculptées. Ces vestiges sont
datés de la période magdalénienne, autour de 15 000 ans avant le présent.
Chalus : mines d’or à 10km

Le Limousin est riche en ressources minières dont les exploitations (or, houille, kaolin et
uranium) sont généralement fermées de nos jours.
Leur présence est évoquée par des toponymes, tels la rivière Aurence, les villages de
Laurière, Laurieras, Ferrières, ou encore Beaune-les-Mines…
On estime vaguement la quantité d'or extraite à plusieurs dizaines de tonnes.
Ancienne aurière (mine d’or) de Puy-Chétif, à gauche, Le Chalard (Haute-Vienne).
Mine à ciel ouvert de Clovis (structure de

Lauriéras) en cours d'exploitation ©P.
Bruneton
La carrière recoupe une grande aurière
gauloise correspondant au creux au
centre de l'image. On distingue sur son
parement droit la trace du filon de quartz
penté à 70° et à gauche les déblais
“gaulois” stratifiés de l'excavation
(cavaliers).
La redécouverte de ce passé au XIXe siècle conduit à une nouvelle recherche active du

minerai dans la première moitié du XXe siècle. Certaines exploitations, comme celle de
Lauriéras, prennent place à l'endroit-même où les populations celtiques avaient creusé de
premières aurières. Cette activité a périclité après la Seconde Guerre mondiale sauf dans la
région de St Yriex, où 28 tonnes d’or furent extraites entre 1982 et 200222 Un musée, « La
maison de l’or », est ouvert au Chalard.
22
https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/mine-or-Limousin.xml
Pièce d'or gauloise (le trésor des Sablons). L'origine géographique de

cet or n'est pas connue (Massif Armoricain tout proche,
Limousin… ?).
Un lingot d'or “moderne” d'1 kg.

Les Gaulois auraient pu en produire environ soixante-dix
milles avec l'or qu'ils ont extrait du Limousin entre les
années −500 et −50 av. JC.
Le kaolin
En 1767, la découverte d’un gisement de kaolin à Marcognac, près de Saint-Yrieix-la-
Perche (Haute-Vienne), donne le départ de la production de la célèbre porcelaine de Limoges,
dont la production connaît un essor dès le XIXe siècle, pendant la Révolution industrielle. Ce
gisement n'est pas le seul en Limousin.
Autre élément essentiel dans la fabrication de la porcelaine et décelable comme le
kaolin à proximité ou au sein des ensembles granitiques, le feldspath (pegmatite) a été
exploité en de multiples endroits sur le territoire régional, principalement dans les monts
d'Ambazac et de Châlus. La mine de Montebras, à Soumans dans la Creuse est exploitée pour
du feldspath destiné notamment à l'industrie italienne des céramiques.
L’uranium
Plusieurs dizaines de mines avaient été ouvertes. En 1977, la région fournissait 46 %
de la production nationale, 1 000 tonnes de yellowcake/an, employant alors 1 600 personnes,
surtout autour de la vallée de la Gartempe,
Au plus fort de son activité, l'unité de concentration chimique du minerai d'uranium de
Bessines-sur-Gartempe traite 200 000 tonnes de minerai /an. Ces exploitations et leurs effets
sont source de polémiques régulières.
A côté de ces ressources, bien d’autres éléments ont été extraits : fer, étain, plomb
argentifère, barytine, cuivre, béryl, fluorine, wolfram, antimoine, sans parler, plus récemment
du lithium ! (on le verra lors de l’étape n°11du12 juillet)
Certains anciens sites miniers ont fait l'objet d'une valorisation touristique par création
de musées ou de circuits.
Enorme cratère d’impact

A 10 km de Chalus : Rochechouart
Meteor crater, Arizona, diamètre : env.1,3 km, profondeur : 180 m.)
Il y a 200 millions d'années une grosse météorite, d'environ 1,5 km de diamètre,

pesant environ 6 milliards de tonnes, est tombée dans cette région. L'impact est considérable,
il a créé un cratère de 20 à 30 km de diamètre (bien plus grand que le Meteor crater
d'Arizona).
Formation d'un cratère d'impact (in De Wever & Jacquet, 2016).

Structure fluidale d’une roche à Rochechouart suite à la violence du choc. © A.Cornée
Aujourd'hui ce cratère est gommé par l'érosion. On ne distingue plus sa morphologie.

Des fragments de roches ont été projetés en l'air et ont formé en retombant des roches
spécifiques appelées impactites. On en connait de différents types. Des éléments
caractéristiques restent visibles, notamment dans la ville de Rochechouart (sous forme de
brèches, avec lesquelles l'église est construite, ou sous forme de roches rouges qui montrent
des structures fluidales prouvant que la roche a fondu, certaines parties ont été littéralement
vaporisées !
Sous le château) Rochechouart, dans une ancienne carrière affleure l’impactite. © Pierre Poupart
L’église de Rochechouart est construite avec la pierre locale, qui est une brèche (faite de fragments formés lors
de l'impact) due à l’impact © P. De Wever
Une roche empêche les arbres de se développer

(Lande de Saint-Laurent)23
Une roche, issue du manteau terrestre n’est pas favorable au développement des
arbres : la serpentine. Les zones où elle se trouve en surface apparaissent donc relativement
nues et portent des noms caractéristiques : Mont clair, Mont Chauve… On la connait en
divers endroits du monde (étang de Lherz- Pyrénées-, Mont Wolf–Aveyron-, Mon Claro –
Ardèche- etc.).Aujourd’hui le Tour passe à proximité d’une zone où cette roche se trouve en
surface : la lande de Saint-Laurent (« lande » parce que dépourvue d’arbre)
Cette roche est utilisée depuis le Néolithique : on en faisait surtout des haches, sans
doute plus pour un usage cérémoniel que pour un usage quotidien. Elle fut utilisée en pierre
d'ornement.
La serpentinite est une roche d’origine profonde (du manteau terrestre) qui a été
transformée par circulation de fluides hydrothermaux. En effet, cette roche métamorphique est
issue d'une transformation d'une roche (péridotite) originaire du magma que l'on trouve
lorsqu'un océan s'ouvre. Elle doit son nom à ce que son aspect et son toucher évoquent une
peau de serpent. Sa couleur va du vert sombre au vert jaunâtre, avec un réseau de veinules
blanchâtres. Elle est constituée de différentes serpentines qui résultent de l'altération des
minéraux initiaux par circulation d'eau.
Aujourd'hui, cette roche est surtout utilisée comme pierre de parement (comptoirs de
commerces ou façades d’immeubles, tribune de l’ONU24 ou pour la bimbeloterie –vases
coffrets …- car elle permet un très joli poli. Elle est parfois aussi utilisée comme isolant
thermique.
Tribune de l’Assemblée générale de l’ONU de la serpentinite en parement
23
Inspiré de De Wever P. & Cornée A. (2020).-Roches à tout faire » EDP Science, 352 pages
24
https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/Img446/446-carriere-serpentinite-Aoste-03.jpgo
https://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/Img447/447-serpentinite-pierre-ollaire-09.jpg
Serpentinite utilisée en pierre de parement (entrée de résidence

A gauche : vue générale, A droite : détail de la partie centrale © P. De Wever
Les arbres n’aiment pas la serpentine

Dans la nature, les massifs constitués de serpentinite ne portent pas d'arbre et sont
donc appelés mont clairs et "bozu yama" au Japon (= "montagne bonze" les bonzes n'étant pas
réputés très chevelus).
La lande de Saint-Laurent (commune de La Roche-l'Abeille, Haute-Vienne) par
exemple, comme le puy de Wolf, près de Decazeville, Aveyron ou le mont Claro dans le Nord
de l’Ardèche, sont sans arbre car la serpentinite ne permet pas le développement d'une telle
végétation et que les plantes que l'on y trouve sont tellement spéciales que ce sont toutes des
zones classées Natura 2000 (FR7300875), pour cette spécificité justement !
En Aveyron, à une petite dizaine de kilomètres au sud-est de Decazeville, la région
boisée laisse soudainement apparaître une colline, une seule, sans un arbre, sans une maison.
Cette colline, appelée Puy du Wolf (commune de Firmi) est chauve. Elle fait réellement une
tache dans le paysage. Cette pierre fut utilisée au Moyen-âge pour construire notamment la
fontaine du cloître de Conques. On n'y trouve pas de maisons car alors les jardins ne seraient
pas très faciles à cultiver, en tout cas ils ne porteraient pas d'arbre, ce qui serait dommage
pour un jardin.
Une colline nue de serpentinite, Le Puy de Wolf (Aveyron).

Le mont contraste par sa nudité : quelques herbes, ni arbres ni constructions. Alors qu’à sa périphérie les
habitations se disputent les places avec les arbres. © P. De Wever.
Sur cette étape. Photo satellite de la Lande de Saint-Laurent, l’ellipse rouge entoure une zone non verte car
dépourvue d’arbre
Carte géologique : en vert la zone de serpentinite, qui correspond bien à la zone grise
(dépourvue d’arbre), sur la photo satellite)
La serpentine comme source d’énergie ?
Certaines variétés de serpentines réagissent avec le gaz carbonique (CO2) en relâchant

de l’hydrogène, il s'agit donc d'un matériau étudié dans le cadre de l’effet de serre et de la
capture de carbone. Récemment cette roche a donc bénéficié d'un regain d'intérêt et elle
étudiée comme une source potentielle d'énergie non polluante, mais il reste à savoir comment
récupérer cet hydrogène qui se dégage du sol. On connaît de tels dégagements en Normandie,
en Turquie25 mais les plus importants semblent être en Sibérie où des zones circulaires
relâchent 40 000m3 d’hydrogène quotidiennement !
La serpentine comme berceau de la vie ?
L’hypothèse d’une origine extra-terrestre de la vie a ses défenseurs (d’autant plus

qu’elle porte une part de rêve). Mais l’hypothèse d’une origine uniquement terrestre a aussi
ses partisans notamment au niveau des dorsales océaniques. Un chimiste y trouverait une
composition idéale : du CO2, du CO, de l’H2 et de l’ammoniac (NH3). Resterait à trouver un
catalyseur. La serpentine pourrait l’abriter. Ce minéral est composé de feuillets avec des
espaces interstitiels offrant à la fois des surfaces réactionnelles et des lieux de confinement
(pour des acides aminés) que ces surfaces pourraient retenir et concentrer tout en protégeant
du milieu extérieur. Cette hypothèse est d’autant plus défendue26 que le processus de
serpentinisation aurait permis la libération de nouvelles molécules, notamment le
formaldéhyde (HCNO) précurseur de la synthèse d’acides aminés et de protéines et de
composants de l’ARN. .
25
fhttps://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img448-2014-01-27.xml
26
Notamment par J-L. Hazeman, directeur de Rech CNRS, Grenoble
Limoges (la porcelaine grâce aux granites)

La porcelaine est faite à partir d'une argile qui est cuite. Cette
argile est le kaolin (de la colline de Gao Ling, province de Jiangxi, en
Chine). L'argile a été découverte en France au XVIIIe s. par un
naturaliste d'Étampes, Jean-Etienne Guettard, dans la région d'Alençon.
Il en a parlé à son protecteur, le Duc d'Orléans qui a alors créé la
manufacture de Sèvres.
Dans la région de Limoges le gisement le plus important fut à
Saint-Yrieix. D'autres sont connus. Ils se trouvent toujours sur des massifs granitiques, parce
que l'argile se forme par l'altération de l'un de ses minéraux : le feldspath.
Le cycle des roches : granite  sable et argile  granite
A l'échelle humaine les roches semblent inaltérables. Pourtant elles s'inscrivent dans
un cycle à l'échelle géologique. Prenons un granite : par altération il donne du sable (des petits
cristaux de quartz) et des argiles (altération des feldspaths et des micas). Généralement les
argiles sont emmenées par les eaux et seul le sable reste sur place.
Récupérons ces argiles et ce sable, faisons les fondre, vers 1200°C et laissons les refroidir très
très doucement … on retrouve un granite ! Tout est cycle !
Tout est cycle, mais la durée de ces cycles de Dame nature est … inhumaine car elle n’est ni
mensuelle ni annuelle puis qu’elle atteint plusieurs dizaines voire centaines de millions
d’années.
Saint-Léonard-de-Noblat - puy de Dôme
Une grande faille, à l’échelle de la France, explique la présence de

charbon et, plus tard un alignement de volcans.
Barrage du lac de Vassivière

Le lac de Vassivière est un lac artificiel de 10 km² environ, créé par la construction d'un
barrage hydroélectrique situé sur la Maulde. Plan d'eau le plus important du Limousin et un
des plus grands lacs artificiels de France.
Le Barrage
En cas de nécessité, deux zones sont réservées pour l'écopage d'hydravions bombardiers d'eau sur une distance
de plus de 1 500 mètres
L'ouvrage est un barrage poids en béton long de 233 mètres.
Sa mise en eau date de 1950. La capacité du lac est de 106 millions de m3.
L'usine hydroélectrique, se trouve à 50 m sous terre, puissance installée : 64 Millions de
Watts. Elle produit l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de
40 000 habitants.
Lors de la mise en eau du lac, 8 lieux-dits et villages ont été engloutis par la montée de
l'eau, dont l'ancien village de Vassivière qui a donné son nom au lac.
Pontaumur : le sillon houiller :

une cassure à l’échelle européenne
Au niveau du village de Pontaumur : grande descente dans une vallée rectiligne qui traverse
tout le Massif Central. Elle va de Toulouse (au sud) à Moulins, au nord et longe le Morvan. Il
s’agit d’une grande cassure du massif Central (appelée sillon houiller) qui sépare la zone des
granites du Gueret de celle des granites du Velay.
Cette cassure est très ancienne et de fait concerne toute l’Europe.

Le long de cette cassure se sont installés de nombreux lacs il y a 300 millions d’années
(Carbonifère), dans lesquels se sont accumulés de nombreux végétaux issus des forêts
luxuriantes voisines (la France était située à l’équateur à cette époque), débris végétaux qui
sont devenu charbon, qu’on reverra plus tard à Commentry.
La cassure du « sillon houiller » (en noir) traverse tout le Massif Central et se prolonge vers le Nord (en rouge)
(d’après M. Faure, 2015)
Le Sillon Houiller apparaît comme une cassure dont les 2 lèvres se déplacent horizontalement
(zone de décrochement), celle de l’Est est remontée vers la Nord par rapport à celle de l’Ouest
de plusieurs dizaines de km (env. 70 km).
Dans le prolongement de cette faille se trouve une structure dite « anomalie Magnétique du
Bassin de Paris » (PBMA sur la figure) qui passe par Sancerre, Etampes puis le Pays de Bray.
La grande cassure du sillon houiller est une structure très ancienne (position il y a plus de 120 millions
d’années). Elle occupe une place importante dans la structuration de l’Europe (d’après M. Faure, 2015)
Peu après Saint Ours on chemine sur des coulées de basalte de la Chaîne des puys.
La Chaîne de Puys :
La Chaine des puys regroupe environ 80 volcans s'étirant sur plus de 45 km.
Associée à la faille de Limagne, la chaîne des Puys a été inscrite le 2 juillet 2018 sur la liste
des sites naturels du patrimoine mondial de l'UNESCO par la 42e session du Comité du
patrimoine mondial, en tant que « haut lieu tectonique ».
La Chaine des Puys, au fond le Puy de Dôme © Dept Puy-de-Dôme
Nous abordons la chaîne des Puys, par un cratère égueulé : La Louchadière (sur la droite de la
route) avec, un peu plus au sud : 2 - 3 cratères normaux (La coquille …).
Le cratère égueulé de La Louchadière (vue vers l’Est) tel que le verrons les coureurs.
Le mot puy provient du mot occitan puèi, variante du puech, qui signifie « lieu élevé, hauteur
au sommet plus ou moins arrondi ».
La Chaine des Puys est la plus récente manifestation volcanique de l’ensemble du volcanisme
du Massif Central (entre
tre env. 100 000 et 6 000 ans). Une
ne reprise de l'activité volcanique n’est
pas exclue. Certains puys ont des cratères, d'autres pas. La quasi
quasi-totalité
totalité des puys se sont
formés en une seule phase éruptive (ce qui explique leur taille modeste) à la différence des
volcans du Cantal ou des monts Dore (plus hauts, plus complexes, plus anciens).
anciens)
Des volcans ou des tas de scories romains ?

Jusqu’au XVIIIe siècle les volcans d’Auvergne étaient suppo supposés
és être des tas de scories
romaines. Peut-être
être parce que le sommet du puy de Dôme est coiffé par un temple romain ?
La compréhension de ce que ces monts représentaient est due à Jean Jean-Etienne Guettard,
naturaliste du Duc d'Orléans, lors d'un voyage dans le Bourbonnais et le Forez en compagnie
de son ami Malesherbes.
En 1751, dans la traversée de Moulins, il identifi
identifia comme de la lave la pierre de Volvic.
Cette découverte, date dans l’histoire de la géologie, fit grand bruit et suscita une forte fièvre
de recherches sur les volcans éteints à travers toute l’Europe.
Un hommes des Lumières27

Étienne Guettard est celle d’un homme du XVIIIe
L’œuvre de Jean-Étienne
siècle, marquée par la diversité. Il a en effet laissé des mémoires traitant
de zoologie, de botanique, de physiologie végétale, de paléontolo
paléontologie, de
minéralogie, de météorologie, de géologie, de médecine… Il a introduit
le talc dans la fabrication du papier pour le blanchir, découvert les
premiers gisements de kaolin d’Alençon avant d’être à l’origine de la
manufacture de porcelaine de Sèvres. C’est lui encore qui a tracé la
première carte géologique et initié Lavoisier à la géologie… C’était un
esprit brillant, curieux, éclectique.
Buste de JE Guettard © P. De Wever
Pourquoi ce volcanisme à cet endroit ?
L'origine du volcanisme dans la chaîne des Puys est liée, comme la Limagne,
Limagne à la formation
de la chaine des Alpes responsable de l’installation, au Tertiaire d’un système de « rifts »
européens.
Carte montrant les principaux fossés ouest Européens (LG = graben de Limagne).
27
Inspiré de P. De Wever (1991).- J--E
E Guettard, un savant, un collège, un jardin. Revue Lions, 47 pages
La chaîne des Puys montre plusieurs types de volcans

- le type strombolien, le plus fréquent dans la chaîne : le cône est formé par l'accumulation
des scories éjectées ;
- le type peléen se forme par l'extrusion progressive d'une lave très visqueuse, s'accumulant
en forme de dôme. Le puy de Dôme est le sommet le plus connu de ce type, mais il y en a
plusieurs autres ;
- les maars sont des dépressions, généralement occupés par un lac, résultant du percement
du plateau sous l'effet d'une éruption qui résulte de la rencontre entre le magma et de l’eau
d’infiltration (phréato-magmatique).
Le Puy de Dôme
La dernière ascension se fait sur un dôme de lave très visqueuse : le puy de Dôme, sorte
de dôme de magma qui solidifie en sortant de terre, qui n’a pas explosé
Un temple construit avec une pierre locale, mais pas locale. ⁈⁉
Le puy de Dôme est fait d’une lave particulière appelée domite.

Un temple à Mercure a été construit au sommet du Puy de Dôme, il est fait avec de la domite.
Pierre locale donc ? Oui et non !
La domite du Puy de Dôme résiste mal au gel. Les Romains sont donc allés chercher une
autre domite, bien résistante, sur un autre puy : le Clierzou. Il faut imaginer les convois de
mules et de muletiers descendant du Clierzou et remontant au sommet du Puy de Dôme.
Voila donc bien longtemps que de la sueur coule pour monter au Puy de Dôme
Vue des ruines du Temple de Mercure situation au sommet du Puy-de-Dôme © Fabien1309, cc-by-sa2.0
Essai de reconstitution du temple de Mercure (Puy-de-Dôme). Musée Bargoin de Clermont-Ferran © T.
Désarménien, dom public
Lundi 10 juillet :
repos à Clermont-Ferrand
10e mardi 11 juillet

Vulcania (Saint
(Saint-Ours-les-Roches) - Issoire
Une journée dans la Chaine des Puys : des volcans, des lacs, des
roches, des habitats
Vulcania
Vulcania est un centre de culture scientifique autour du volcanisme, à 15 km au nord-ouest

nord de
Clermont-Ferrand. Né d’une proposition init
initiale
ale des époux Kraft, volcanologues, puis repris , ailleurs
par Giscard d’Estaing, ce projet ouvre en 20
2002 après maintes péripéties.
A proximité se trouve le site pédagogqiue de Lamptegy qui permet de voir un « volcan
à cœur ouvert ».
Col de Moréno
Le col est situé entre 2 volcans couverts d’arbres
En rouge : itinéraire des coureurs, le 3 est le col, les coureurs vienne

viennent du NE vers le SW
Après la descente du Col de la Moréno, la route remonte doucement sur les flancs du massif
des Monts dore, énorme volcan qui avait au moins la surface de l’Etna et une altitude ≥
2000m. On ne reconnait plus la morphologie d’un volcan, car les éruptions se sont arrêtées
depuis près de 250 000 ans.. Il a été, depuis, très érodé par les glaciers en particulier.
Roches Tuilière et Sanadoire

Au Col de Guéry (3eCateg. 1268m) : point de vue des Roches Tuilière et Sanadoire (descente
entre les deux) vers la vallée de Fontsalade.
Vue du col de Guéry, entre le lac homonyme et la roche LLes Roches Tuilière (à gauche) et Sanadoire (à droite) sont des
Tuilière, depuis le puy de la Tache (direction nord-ouest) © M- aiguilles de protrusion. Lorsque la viscosité de la lave est élevée, la
LanTaÿPamart cc-sa 4.0 lalave monte lentement et refroidit en même temps, durcit donc et ne
coule pas mais forme une sorte de piston. © Guayachimp, cc-by-sa
.3.0
Ces 2 pistons ressortent du massif granitique ancien qu’elles ont traversé il y a environ 2
millions d’années. Elles présentent un débit prismé (en orgues). La sonorité claire qu’elles
émettent à la frappe les ont fait appelé des phonolites. Elles ont été utilisées pour couvrir des
toits en lauzes, d’où le nom « tuilières ».
La vallée entre ces 2 pitons a été élargie par un glacier à plusieurs reprises au cours des
glaciations.
Le Tour passe entre ces 2 pitons et les prismes sont très visible de la route.
Les prismes des orgues de la roche tuilière © Fcarcena01, cc-by-sa 3.0

3 km après le bourg de Rochefort- Montagne, un relief sur la gauche correspond à un volcan

dont le flanc est exploité pour la Pouzzolane (les « Bétons du Centre »).
La pouzzolane doit son nom à Pouzzole, ville de la baie de Naples.
Une roche qui permet au béton de durcir même dans l’eau 28
Sous la Rome antique, Vitruve signale que la pouzzolane mélangée à la chaux

aérienne permet à ces mortiers la prise hydraulique, et durcit en présence d'eau29. Lorsque l'on
découvre que le mélange a la propriété de se solidifier, même immergé, l'usage du mortier de
chaux à la pouzzolane se répand à Rome dès la période républicaine. Mêlé à du gravier ou à
des gravats de démolition, cette sorte de béton pouvait être utilisé à coffrage perdu, habillé de
briques, de marbre et de stuc (Opus caementicium). Le mortier romain est à l'origine de la
réalisation d'arches, voûtes et coupoles très durables, parvenues jusqu'à nous, telle Panthéon
de Rome. Le plus ancien usage connu de pouzzolane a été repéré dans les constructions de
Césarée en Palestine, élevées du temps de Hérode Ier le Grand au Ier siècle de l' EC.
Théâtre romain de Césarée, Israël, au début de notre ère, inauguré par Ponce Pilate
Photos de 2008, aujourd'hui de nombreuses barrières de sécurité pour le public ont changé (enlaidi) l'allure générale ©
Berthold Werner [domaine public)
La pouzzolane est une roche volcanique constituée essentiellement de verre, les « crachats »
du volcan ne laissent pas le temps de cristalliser à la lave. Il s'agit d'une roche assez légère car
très vacuolaire. Ces « postillons» finissent par former une roche très poreuse et fragmentée.
En fait il s'agit de scories volcaniques, et les vacuoles sont dues au dégazage de la lave. Elle
est généralement rougeâtre mais parfois grise ou noire.
Utilisation :
Les propriétés découvertes et appliquées par les romains ont été expliquées au XIXe siècle par
le cimentier Louis Vicat30. Ces vertus permettant au mortier de résister à l'eau et même de
faire prise en milieu très humide sont dues à la présence d'une grande quantité de silicate
d'alumine. En ajoutant à la chaux aérienne de la pouzzolane, on la transforme artificiellement
en chaux hydraulique.
Cette roche est encore utilisée de nos jours dans les bétons à la fois pour sa solidité, son pouvoir
isolant, sa résistance au feu (ex. dans les conduits de cheminées), sa légèreté et sa résistance aux
agents agressifs. Elle est aussi utilisée pour le jardinage (rétention d'eau), l'aquariophilie afin de
28
Tiré de P. De Wever & A. Cornée (2020).- Roches à tout faire, EDP Sciences, 304 pages
29
Louis Vicat expliquera les principes de cette réaction, dans sa théorie de l'hydraulicité au XIXe siècle.
30
Louis Vicat invente le processus de la chaux hydraulique artificielle et du ciment naturel à partir de 1817. Il
découvre le clinker, élément constitutif du ciment lent, et permet la fabrication artificielle du ciment Portland
(« l'or gris ») à partir de 1840. Volontairement, il ne dépose pas de brevet pour la diffusion de cette invention
pour la laisser au bénéfice de l'humanité. Le brevet sera déposé par l'Anglais Joseph Aspdin.
filtrer l'eau
au car cette pierre poreuse constitue un bon support, en terme de surface pour le
développement bactérien, l'assainissement non collectif et les routes. En hiver par temps de verglas
cette roche est utilisée comme antidérapant. Ses propriétés poreuses en ffont
ont un excellent matériau de
drainage,, utilisé comme ballast ou remblai, sous les dalles ou carrelages, pour les pistes cendrées,
terrains de tennis, hippodromes, au Stade de France, sous la pelouse, il assure le drainage
drainage.
Pouzzolane prête à l'emploi. © Luk CC BY BY-SA 4.0

Cette pierre, en fragments, est aussi utilisée dans certains appareils à barbecue (ceux au gaz par exemple) utilisant la "pie
"pierre
de lave". Les fragments de pouzzolane sont chauffés par le gaz. ©D.R.
Il existe
te tout un ensemble de carrières de pouzzolane dans la région, le Tour passe, 2 km avant
Murat-Quairé ré à 250 mètres d’une autre grande carrière de Pouzzolane de plus de 300m de
long (carrière Coudert SA). ). Et ici encore il s’agit d’un édifice volcanique, la carrière en
occupe toute la surface.
Banne d’Ordanche
Depuis le Col du Guery, la route a dessiné une boucle qui entoure le gros ensemble de la
Banne d’Ordanche. Bien visible aussi depuis Murat Le Quaire.
Il s’agit d’un strato-volcan

volcan (constitué d’un ensemble de couches empilées qui font alterner
laves et cendres (écoulement et explosions). IIll est apparu il y a environ 2 millions d'années.
d'années
Depuis sa formation, il subit une intense érosion causée par le ruissellement, le vent et surtout
le gel.
La banne d’Ordanche (le sud est à gauche) © Jmp48, cc-by-sa

cc 3.0
(in Glangeaud 1910, dom public)

Mont Dore
La ville de Mont Dore est nichée au sein d’une vallée, la valéle de la Haute Dordogne, qui
entaille un ancien massif volcanique très imposant : le Mont Dore, dominé par le Puy de
Sancy.
Cette ville du Mont-Dore, comme sa voisine la Bourboule, est une station thermale exploitée
depuis les Romains. Des eaux chaudes richement minéralisées sorte à des températures
jusqu’à 45°, associées à du gaz carboniques. Ces eaux sortent dans un vaste établissement
thermal, riche en reste romains. On y soigne surtout les maladies respiratoires.
Le Mont Dore, bourg, avec le Puy de Sancy en arrière-plan. © Fabien1309, cc-by-sa 2.0
Les coureurs viennent du bas à droite, avancent vers le sud (vers le sommet du Sancy), puis, vers la fin duBourg
montent vers la gauche de la photo (vers l’Est).
Le Lac Chambon
Le lac Chambon a été formé par le volcan le Tartaret qui a obstrué le lit de la Couze
Chambon. Peu profond (4 m), mais assez vaste (60 ha).
Positions relatives du lac et du volcan (Tartaret) qui a barré la vallée.

Le lac Chambon est un lac de barrage naturel, formé lors de l’éruption d’un volcan, le
Tartaret, qui a bloqué le cours de la CouzeChaudefour. La rivière ne pouvant plus s’écouler,
le niveau de l’eau est monté jusqu’à ce que le Tartaret soit contourné.
Le Lac Chambon © Arnaud Jacquemin, cc-by-sa 2.0
Des cratères d’explosion : il y en a des maars

Sur le plateau après Besse en Chandesse nous entrons dans une zone dont le type de
volcanisme est surtout marqué par des cratères volcanique sans
élévation ou presque car ce sont des cratères de violentes
explosion : quand un magma remonte et rencontre l’eau du sous-
sol celle-ci de transforme en vapeur, qui fait exploser la cocotte
minute. Il ne reste alors qu’un trou qui se remplit vite d’eau : lac
Pavin, lac de Bourdouze, puis les 2 lacs entres lesquels le Tour
passe peu après Compains (juste après le « col de la Chaumoune
en entrant dans les bois), puis lacs de La Godivelle
Certains lacs d’explosion sont jouxtés par un cratère plus
classique (Puy Montchal et Lac Pavin.
Le lac Pavin © BRGM
Le lac Pavin, à 1 197 m, est un maar circulaire (diamètre de 700 à 800 m) et une superficie de
44 ha. Sa topographie est celle d’un cône dont la partie profonde atteint près de 100m (le plus
profond d'Auvergne ).
Lac Pavin
Puy Montchal
Une des plus jeunes

manifestations
volcaniques
d’Auvergne (un peu
moins de 7000 ans). L'explosion qui l'a formé fut très violente : des traces de cet événement
ont été retrouvées jusqu’en Suisse (sédiments du lac Léman et autres lacs suisses).
Le Lac Pavin et le puy de Montchal © F. Lecuyer, DR
Le lac Pavin : un des rares lacs de ce type au monde : un danger ?
Notamment à cause de sa forme en cône, ses eaux de surface ne se mélangent pas avec celles du fond.
D’autant plus que sa couche profonde reçoit des arrivées minérales qui la rendent plus « lourde » (plus
dense) elle n’a donc n’a pas tendance à remonter et se mélanger. Ce lac a donc des eaux de surface,
oxygénées jusque vers 60m, puis des eaux non-oxygénées. Cette fragmentation en fait un lac
« méromictique » (= mélange en partie). Cette caractéristique ne concerne qu’un très petit nombre de
lacs au monde.
La catastrophe du lac Nyos au Cameroun en 1986 a relancé le débat sur l’activité future du Pavin, du
fait des similitudes entre ces deux lacs volcaniques (un débordement de CO2a causé la mort par
asphyxie de 1 700 personnes et du bétail).
Un lac dangereux associé aux légendes

Le lac Pavin nourrit l'imagination des habitants depuis le Moyen-âge, et demeure associé à des
histoires inquiétantes. Il se pourrait que son nom soit dérivé de "pavens" qui signifie "épouvantable"
en latin. La noirceur de ses eaux, directement liée à sa profondeur, n'y est probablement pas
étrangère.Des légendes soulignent l'aspect effrayant du lac :
1- Le lac serait né de la colère divine face aux mœurs légères des femmes de Besse : Dieu
aurait noyé la cité sous des eaux diluviennes afin de punir ses habitantes.
2- Deux pierres plates près du lac semblent former un siège où le diable se serait assis et y
aurait tellement pleuré qu’un lac serait né. Ces pierres sont nommées la "chaise du diable".
3 Il parait qu’il suffit de lancer une pierre dans le lac pour déclencher un tonnerre et une
tempête. Selon Michel Meybeck, cette légende pourrait être liée à un épisode d'activité volcanique à
l’époque médiévale. Plus précisément par une éruption limnique, liée à une libération du gaz
carbonique présent au fond du lac
Des noms qui interrogent la jeunesse
Les deux ensembles volcaniques Pavin/Montchal et Montcineyre ont été datés à 6000 à 7000
ans par des méthodes de radiochronologie (carbone 14), ce qui est très jeune géologiquement
parlant, à peine plus vieux que les pyramides d’Egypte (5000 ans). Ils sont bien plus jeunes
que les peintures de Lascaux.
Le nom de ces deux plus jeunes volcans d’Auvergne pose une énigme géologico-linguistique.
En langue latine, Montchal signifie montagne chaude et Montcineyre signifie montagne de
cendre. C’est le cas en langue latine, mais pas en langue gauloise (celte). Cette appellation fait
dire à certains que des phénomènes volcaniques (très peu probables) ou péri-volcaniques
(fumerolles, source très chaude …) étaient encore actifs du temps des Romains.
De riches cendres pour un fromage

Les cendres volcaniques offrent de riches terres pour des prés aux herbes généreuses qui
permettent le fromage Saint-Nectaire.
Ce fromage paysan exclusif fut appelé jusqu’au XVIIe siècle « fromage de seigle » car il était
affiné sur la paille de cette céréale. L’onctuosité de sa pâte et son goût de noisette en ont fait
la renommée.
Paysage de La Godivelle © Romary, cc-by-sa 4.0 Le Saint-Nectaire © Homer Ectus, cc-by-sa 3.0
Des habitats troglodytiques
A proximité d’Issoire les cendres volcaniques indurées recouvertes d’une coulée de lave, ont
permis l’installation d’habitats troglodytiques dont une fut habitée jusqu'en 1945. 300 cavités
sont recensées, certaines étaient reliées par un réseau de chemins, escaliers ; échelles.
Bâtie sur une cheminée de fée, la tour de Maurifolet atteste de la mise en défense du site.
Perrier est connue pour ses grottes troglodytiques.
Les habitats de Perrier © P. Igor, cc-by-sa 3.0 un intérieur d’habitat / © Agglo Pays d'Issoire
Une cheminée de fée abritant un habitat troglodytique. Un reste de coulée de lave sert de chapeau
protecteur © Agglo Pays d'Issoire
Les ocres de la Vallée des Saints
A proximité de Boudes (S Issoire) la vallée des Saints nous offre des paysages rouge-orangés
des ocres.
Il y a 70 à 40 millions d’années, un climat équatorial, chaud et humide, alterne avec un climat

tropical, sec et chaud. Des sols argileux, riches en oxydes de fer et d’aluminium, se forment
avant que le fossé de Limagne s’effondre lors de la formation des Alpes (entre 40 et 8
millions d’années).
Des climats tropicaux nous restent des sédiments très colorés. On retrouve ces teintes dans
les matériaux de construction de l’architecture locale.
Vallée des Saints à Boudes. Certaines parties forment des cheminées de fées. © Agglo Pays
d'Issoire
Des pierres ocreuses retrouvée dans les constructions (Église d'Augnat / © Agglo Pays d'Issoire

Clermont
Clermont-Ferrand – Moulins
Plusieurs relations entre la vie et la Terre sont rencontrées au

cours de cette étape : des récifs bioconstruits, des plantes devenues
source d’énergie et des granites altérés pour nos assiettes.
À 30 km au Nord de Clermont, le Tour passe à Aigueperse, nom qui a rapport aavec des
sources d’eau chaude et gazeuse (nous ne sommes pas trè
trèss loin des sources
source Rozana, Vichy-St
e
Yorre… Jusqu’à la fin du XX siècle, le CO2 était exploité et mis en bouteille (Limonade …).
Maintenant, l’eau chaude sert à chauffer des serres …
Récifs de l’Allier
Bactéries encroûtantes
encroûtantes, semblables à celles d’il y a plus
lus de 3 milliards d’années !!
A proximité du haut de la côte de Chaptuzat

Chaptuzat-Haut
Haut et de l’aire d’autoroute de l’Allier « Aire
des Volcans » Vers Gannat
Dans la plaine de Limagne et sur ses bordures se développaient des récifs il y a un peu moins
de 30 millions d’années (Oligocène)
(Oligocène).. Ces récifs vivaient dans une eau claire, peu profonde
relativement chaude. Ils sont dus à des bactéries et non à des coraux.
Des bactéries forment parfois ddes encroûtements

tements de calcaire en couches superposées. Ces
tapis de roche (appelés stromatolithes
tromatolithes –du grec stroma = couche, + lithos = roche) se
développent dans des eaux ux chaudes et peu profondes
profondes. Ces tapismoulent
moulent parfois des supports,
supports
tels des troncs d’arbres,, et forment souvent des amas globuleux de taille très variable : de
quelques mètres à une dizaine de mètres. Ces récifs de stromatolithes sont tellement
abondants dans l’Allier qu’ils sont exploités en carrière par la cimenterie oou comme pierres de
construction.
Centre : Stromatolithes de l’Allier

l’Allier. Ce bloc métrique sert de borne sur une voie de circulation. © P. De
Wever
A droite : petits blocs décimétrique
décimétriques (celui de gauche, coupé, révèle son agencement en couches superposées
© P. De Wever
On trouve des stromatolithes vivants en France, en Australie, où ils forment des récifs.
Stromatolithes vivants de cours du Dard, entre le village de Baume-les-Messieurs et le fond de la reculée

(Jura), © P. Thomas31
Ce fonctionnement, ce type d’organisme, fait partie des plus anciens connus. On en connaît
qui datent de plus de 3 milliards d’années. Ils font partie des toutes premières formes de vie
connues sur Terre
Comme les végétaux, les cyanobactéries pratiquent la photosynthèse : grâce à l’énergie de la

lumière du soleil, elles prennent du dioxyde de carbone (CO2) dans l'eau, et rejettent de
l’oxygène (O2). La diminution de l’acidité de l’eau conduit le calcaire à précipiter. Un fin film
de calcaire se dépose autour de la colonie de cyanobactéries, puis une autre couche par-
dessus, etc., jusqu'à ce que cela finisse par former un amas rocheux : le stromatolithe.
Ce processus pétrifiant moule parfois des restes de plantes, jusqu’à des fragments de troncs
d’arbres ou des « faux-troncs » de palmiers :
Deux terminaisons de stipes de palmier moulées par les lamines bactériennes.

La situation du « stromatolithe aux deux palmiers » sur un rond-point à côté d’un « dinosaure végétal» (Gannat,
Allier) © P. Thomas
31
La vie construit des roches, la vie gère le climat (en partie)

Ces récifs soulignent l’interdépendance entre la vie et les roches. Les plantes et les animaux
s’adaptent selon les types de roches. La vie crée des roches et certaines formes du plancton
gèrent le climat.
Plus incroyable : plus de la moitié des minéraux connus sur Terre sont présents parce que la
vie s’y est développée !! (2800 types de minéraux dus à la vie)
Le kaolin et le lithium
d’Échassières
Après du « relai des volcans » du « centre de la France », près duquel le Tour passe, une
énorme carrière à Échassière (Allier) : de kaolin & de lithium. Le tour longe la carrière
Juste avant d’arriver à la carrière, au carrefour dit de La Bosse se trouve un musée nommé
wolframine.
La carrière actuelle exploite du kaolin (cf étape de Limoge), et va exploiter du lithium et

d’autres métaux rares que, pour l’instant, nos importons de Chine ou d’ailleurs. Il y avait de
nombreuses mines dans ce secteur, dont des mines d’étain exploitées par les Gaulois et les
Romains. À partir du début du XXe siècle on y exploite le kaolin (l’exploitation continue) et,
jusqu’en 1962, on y a exploité le tungstène (= wolfram) qui servait à faire les filaments des
ampoules électriques. Le musée « wolframine » raconte ce riche passé minier et montre une
exposition de minéraux échantillonnés dans ces anciennes mines et carrières.
Localisation de la carrière (en blanc) le long de la route du Tour (en rouge)
Cette carrière de kaolin est utilisée pour la porcelaine, la céramique en général.

En 2021, un permis de recherche pour lithium, étain, tantale, niobium, tungstène, béryllium et
substances connexes est accordé à la société Imerys Ceramics France. Un début d'exploitation
est prévu pour 2027 avec des perspectives d'extraction de près de 30 000 tonnes d'hydroxyde
de lithium / an. Ce composé serait utilisé pour la production de batteries.
Chiffres : - gisement estimé à 1 million de tonnes.

-1 milliard d'€ d'investissement
- exploitation sur 25 années,
- pourrait alimenter 700 000 batteries / an.
Question environnement :
- pas de problème des poussières (extracteurs à 300 mètres de profondeur)
- nécessite, très grande quantité d'eau donc question pour les aquifères
La carrière de Beauvoir (Imerys) à Echassières © Tomtoo, cc-by-sa 4.0
Mine ou carrière ?
Il y a parfois confusion entre mine et carrière. La carrière serait supposée être à ciel ouvert et
une mine souterraine. De fait les deux peuvent être en surface ou souterraines.
La distinction tient à la nature du matériau extrait (stratégique ou précieux pour la mine, de moindre
valeur pour la carrière). C’est le Code minier qui fixe de façon précise la liste des substances qui
relèvent des mines.
Une mine est l'endroit, le gisement, où l'on extrait du minerai (fer, or, cuivre, uranium...) ou
d'autres composés naturels solides (charbon, diamant, sel...). On parle donc de mines de charbon,
souterraines comme elles l'étaient dans le Nord ou à ciel ouvert comme à Carmaux ou Decazeville.
Une carrière est le lieu d'où sont extraits des matériaux de construction tels que la pierre, le sable ou
différents minéraux non métalliques ou énergétiques. Des carrières de sable ou de calcaire sont à ciel
ouvert. De nombreuses carrières souterraines de calcaire ont été ultérieurement utilisées comme
champignonnières ou caves à vin.
Commentry :
sa houille, sa libellule
Une grande faille coupe le Massif Central (elle a été évoquée lors de l’étape n°9). Cette faille,
et quelques satellites, se retrouvent dans la région de Commentry. Son nom de « sillon
houiller » est ici bien justifié car cette cassure a permis l’installation de grandes zones
déprimées dans lesquelles se sont développées des forêts luxuriantes vers la fin de l’époque
carbonifère il y a environ 300 millions d’années (Stéphanien -nom tiré de Saint-Etienne où
ces mêmes roches existent à fleur de terre).
Paysage de la région il y a 300millions d’années : un climat équatorial permet le développement d’une

végétation luxuriante (fougères et prêles arborescentes), où évoluent de grands insectes, des amphibiens...Les
débris végétaux s'accumulent dans les eaux stagnantes, la putréfaction et l'enfouissement progressif a donné la
houille.
La ville de Commentry a connu une forte croissance au XIXe siècle grâce à sa mine de
charbon à ciel ouvert.
En 1880 la découverte d’un fossile de libellule dans le charbon de Commentry défraye la
chronique car il s’agit du plus grand insecte volant ayant jamais vécu sur Terre. Elle se
nourrissait d'autres insectes ou de petits amphibiens. Cette Meganeura monyi est conservée au
Muséum national d'histoire naturelle.
Moulage d'un fossile de Meganeura monyi. Muséum de Toulouse. © Didier Descouenscc-by-sa 4.0
Reconstitution. Son envergure pouvait atteindre 70 cm..© Eunostos cc-by-sa 4.0
La libellule est devenue l’emblème de la ville de Commentry,

remplaçant désormais la lampe et le pic de mineur du blason. Elle
figure sur le logo de la ville et, en 2007, a été inaugurée une statue
qui représente la libellule géante. .
Statue de la libellule sur un rond point de Commentry (installée au milieu du

rond-point de l'avenue du Président-Allende, route de Néris, 3 m de long et 4,25
m d'envergure).
Pourquoi une telle taille à cette éppque ?
La grande taille de cette libellule (et d’autres insectes géants de cette époque) était possible
grace à une teneur de l’atmosphère en O2 pouvant atteindre 35%. Les vastes forêts luxuriantes
de cette époque produisaient beaucoup d’oxygène. Mais ces arbres ne pourrissaient que peu
(puisqu’enfouis ils devenaient du charbon) et l’oxygène qu’ils avaient produit n’était pas ré-
absorbé par leur décomposition, d’où l’augmentation de sa teneur.
Après Commentry : Montluçon vallée de l’Allier (Roueron) puis on remonte sur le plateau,
socle
La bible de Souvigny
10 km avant Moulin, le Tour passe à Souvigny,

qui possède une superbe abbaye qui dépendait de
Cluny. Cette abbaye conservait une extraordinaire
Bible enluminée du XIIe siècle. Cette Bible est
maintenant conservée à Moulin. Certaines
enluminures représentent la version biblique de la
Création, de l’origine des animaux et de
l’homme32. La Méganeura n’y est pas représentée.
Bible de Souvigny : la création© Dom public
32
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible_de_Souvigny
12e jeudi 13 juillet

Roanne - Belleville-en-Beaujolais
On quitte rapidement la plaine d’effondrement du Forez pour

passer la journée dans le Beaujolais, sur son socle de roches
métamorphiques essentiellement.
Bloc diagramme géologique de l’étape du jour, en jaune le parcours (d’après D. Oliveiro, adapté)
Charolais :
de la bête de trait à la bête à viande
Un mot sur l’orthographie : charolais ou charollais, les 2 s’utilisent.
Le parcours monte d’abord dans les herbages où paissent des bœufs de race charolaise, ces
bovins presque blancs se voient bien dans le paysage.
Très musculeux ces bovins ont longtemps été utilisés comme animaux de trait, on ne leur
réservait que les terres les moins bonnes pour la nourriture. Avec l’abandon de la traction
bovine, ils ont été élevés pour la viande, alors de meilleures prairies leur ont été octroyées.
Leur viande reste peu grasse comparée à d’autres races. Ce sont de grands animaux à poil mi-
long.
Leur aspect culard, musculeux et la couleur blanche sont deux caractéristiques qui résultent
chacune d’une mutation génétique spécifique.
Labourage nivernais (1849), Rosa Bonheur (1822-1899) Tableau dit aussi Le sombrage. Huile sur toile, H.
1,34 m ; L. 2,6 m, Paris, musée d'Orsay.
Taureau charolais © Forum concoursvaches.fr, cc-by-sa 3.0
Géogastronomie
Les bovins ayant une conformation bouchère optimale se retrouvent dans les mêmes contextes
géologiques33 et l’usage des prairies se fait en fonction du sous-sol (praires de fauche, prairie
d’élevage, prairie d’embouche…).
Occupation des sols en fontion de la géologie © 2011 Frédéric Gaudry
Le parcours reste dans les monts du Beaujolais partagés entre prairies (quand la pente n’est
pas trop forte) et bois plus en altitude, sur roches anciennes métamorphiques (du volcano-
sédimentaire acide).
Le Géoparc du Beaujolais
Les monts du Beaujolais bénéficient désormais partie de label Geoparc UNESCO

(voir aussi Étape n°14, en Chablais et 18e Bauges).
33
sur https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/geologie-terroir-Brionnais.xml
Le gamay rouge sur granites

Vers Vauxrenard- Juliénas on arrive dans le vignoble installé sur des granites.
La variété des terroirs a permis de créer douze appellations d'origine contrôlée. Vignoble très
ancien, il est toujours présent dans l'actualité, notamment pour son aspect médiatique dont
bénéficie le beaujolais nouveau.
J = Juliénas, F = Fleurie,
C = Chenas, M= Morgon,
R= Régnié , B= Brouilly (une petite
exception car l’Est n’est pas un granite
mais un basalte).
Carte géologique des crus du beaujolais :

le granite (rouge avec des croix) à
l’origine des sols liés aux crus du
Beaujolais
On entre dans le vignoble au niveau de Chirouble ; puis on traverse Juliénas, Fleurie, Ville-
morgon, Réegnier Durette, noms qui fleurent bon. On quitte provisoirement le vignoble juste
avant d’arriver à Beaujeu
Le chardonnay blanc sur calcaire
La majorité du Beaujolais rouge –en gamay- (et d’appellation) pousse sur le socle ; il en
pousse aussi, au Sud sur les calcaires jurassique –en chardonnay- pour du vin blanc. Cela
donne un vin différent, mais très intéressant. Les viticulteurs et les caves coopératives essaient
de mettre en valeur ce Beaujolais poussant sur calcaire, en donnant des noms « géologiques »
à leurs crus.
Quelques étiquettes associant vin et géologie (cornes d’Ammon = ammonites et rostres de bélemnite sont des
cônes de céphalopodes © P. Thomas
Les mines de fluorine& barytine

du Beaujolais34
Anne de Beaujeu, fille de Louis II et sœur de Charles VIII fut une dame de grande influence.
Une partie de sa fortune provenait de l’exploitation des mines de son domaine (plomb,
argent, cuivre …). Les dernières mines exploitées étaient des mines de fluorines et de
barytine, qui fermèrent au début des années 1960.
Mines de fluorine (ou fluorite) de Lantignié.

Il y a environ 300 millions d’années (Carbonifère- Permien), la région a été fracturée. Des
fluides hydrothermaux ont circulé dans ces fractures, et y ont déposé diverses substances
(sulfures, et surtout sulfates, fluorures, silice…). Tout ce qui correspond à la bordure Est du
Massif Central (du Lyonnais au Morvan) est ainsi parcouru de nombreux filons, qui ont donné
lieu à des exploitations minières.
Utilisation de la fluorine : (fluorure de calcium, CaF2) est exploitée pour le fluor, très utilisé,
sous forme de fluorure de sodium comme fondant en métallurgie. Il sert aussi à faire des
molécules organo-fluorées dont le téflon (qui tapisse nos poêles et autres moules à gâteau) et
aussi les trop fameux CFC, à faire du dentifrice…
La fluorine constituant l'essentiel du remplissage filonien, et les filons étant assez larges, les
mineurs ont simplement vidé le filon de la fluorine. Il y a donc eu relativement peu de déblais
et les cavités obtenues une fois les filons évidés n'ont que peu été remblayées. Les mineurs
ont laissé, à divers niveaux des filons dépilés, des piliers (ou des planchers) horizontaux pour
éviter les éboulements des épontes.
Type d’exploitation des filons de fluorine. Des piliers horizontaux sont laissés en place pour éviter les
effondrements entre les deux bords d'un filon vertical de fluorine presque complètement exploité, Lantignié
(Beaujolais) © P. Thomas
34
Inspiré de Pierre Thomas : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img576-2017-09-04.xml
Filons de fluorine (exploitation). Photo d’un pilier horizontal laissé en place. Lantignié (Beaujolais) © P.
Thomas
Echantillon de barytine © P. Thomas
De la barytine a aussi été exploitée
Utilisation de la barytine :
La barytine est exploitée pour le

baryum, utilisé en industrie ou en
pharmacie. La barytine est. une
substance très dense (densité de 4,5,
d'où son nom, barus = lourd en grec).
C'est le minéral dense le plus usuel,
le moins cher. On utilise cette densité
pour faire des boues très denses,
comme liquide de forage dans les
puits pétroliers. En effet le pétrole
étant sous pression, la simple
pression hydrostatique d’eau barytée
compense la pression du pétrole et
empêche ainsi le jaillissement de ce
dernier.
Bac à boue barytée et pompe pour un forage
La barytine étant dense arrête bien les rayons X et γ. Elle est donc utilisée comme « granulat »
pour des bétons destinés à arrêter les radiations. Pour réaliser une radiographie médicale de
l'estomac ou de l'intestin, on mange une bouillie dense qui arrête bien les rayons X : c'est
souvent une bouillie barytée.
Le liquide baryté permet de bien voir l’intestin © N. Dimlemn, cc-by-sa 3.0
Juste après Beaujeu, vers Saint-Didier-sur-Beaujeu se voient de grandes carrières de granulats

qui exploitent les roches formées il y a plus de 300 millions d’années (dans le h2 tf) Tuf
rhyodacitique) pour des enrobés.
Carrière d’exploitation pour enrobés
Le Mont Brouilly nous embrouille
Puis le parcours remonte dans les monts du Beaujolais, repasse dans le vignoble à 25 km de
l’arrivée, retourne dans les Monts, en ressort …
À 15 km de l’arrivée, le Tour passe au pied du Mont Brouilly, montagne emblématique du
Beaujolais, qui est fait de roche volcanique, qui ressemble à un volcan, mais n’en est pas un.
En fait, il s’agit de coulées volcaniques mises en place sous un océan il y a 380 Ma. Ces
coulées ont été déformées, métamorphisées … pendant l’orogénèse hercynienne, ce qui a
transformé les basaltes en roche dures (des cornéennes). Depuis les 25 millions d’années que
cette région est la proie d’une reprise d’érosion, ces roches ont été mises en relief, et ce relief,
par hasard, ressemble à un volcan. Un pseudo-volcan, qui n’est pas un volcan, mais qui est
fait de roche volcanique !
Le mont Brouilly en automne35
35
http://www.photomontagne73.fr/2018/12/mont-brouilly-beaujolais-paysage-automnal.html

Châtillon-sur
sur-Chalaronne - Grand Colombier
De la plaine de Bresse au célèbre Grand Colombier en

passant par les calcaires plissés de l’Ain.
La Bresse : un fossé d’effondrement
Carte des principaux grabens du rift ouest

ouest-européen :
LG=Graben de Limagne, BG=Bresse Graben, URG= Fossé rhénan, LRG=Lower Rhine Graben, HG=Hessian
Grabens & EG=Eger Graben tireté : le front du glissement du Jura. © San José, cc-by-sa
sa 3.0
Ces fossés d’effondrement se sont formés au Tertiaire à l'avant de la chaîne alpine qui est
spatialement et temporellement connectée au fossé.. Au cours de cet effondrement qui dure
près de 25 millions d'années (extension moyenne 1 cm/siècle), les
es grands fossés
fo sont envahis
par des sédiments lacustres et fluvio
fluvio-lacustres,
lacustres, s'achevant par des cycles alluviaux
exclusivement fluviatiles.
La plaine, longtemps occupée par une forêt humide (d’où son nom)
nom), fut ensuite occupée par
une agriculture variée et un élevag
élevage bocager, notamment de volailles : les poulets de Bresse,
élevés en plein air.
Le poulet de bresse © Kweniston, cc-by-sa 3.0

Amberieux : front du Jura
À Ambérieux on rentre dans le Jura (Bugey), la course reste ensuite dans la vallée de
l’Albarine
Ambérieux a connu une importante activité économique au XIXe siècle et jusqu'à la première
moitié du XXe siècle ; avec l'extraction du lignite, un charbon peu transformé (pour le
chauffage) notamment durant la Première Guerre mondiale.
Le lignite est un charbon dont la transformation se situe entre la tourbe et la houille.
Quelques curiosités
Le Tour traverse le Jura. Quand la course permet de regarder des paysages, 3 « curiosités »
sont dignes d’intérêt :
1- Un des plus beaux plis faille de France à Saint-Rambert–en Bugey
Pli-faille de Saint-Rambert en Bugey

Parfois les flancs d’un pli s’étirent tellement qu’une cassure se produit
2- Oncieu, un village en cercle
À Proximité du pli précédent le parcours passe à proximité d’Oncieu (cf vue avec Google)
La configuration circulaire de ce village est intrigante. Il se situe au sommet d’un ancien récif calcaire du
Jurassique supérieur. Le pré central du village repose sur une zone marneuse
3-Une belle cascade, juste avant Hauteville
La cascade de la Charabotte, de la vallée de l’Albarine, et l’une des plus hautes de France : 115 m de haut. Entre
Chaley et Plateau d’Hauteville. © Bug-Tour
La Pierre de Hauteville
On suit ensuite la vallée au milieu des plis jurassiens jusqu’à Tenay (ravitaillement).De là on
remonte vers Hauteville (et ses grandes carrières de calcaire de Crétacé inférieur)
Au nord-nord ouest de Hauteville-Lompnes (en bas, la ligne rouge : itinéraire de la course) de grandes taches
blanches positionnent les grandes carrières de la pierre de Hauteville.
La pierre d’Hauteville, roche calcaire blanche, légèrement ambrée, d’une fine texture, s’est
formée au Crétacé inférieur (il y a env. 130 millions d’années). Elle se prête à la taille, à la
sculpture, au sciage. Elle a été utilisée, pour l’édification de prestigieux ouvrages dans le
monde entier : Empire State Building de New York, à Washington San Francisco, Buenos
Aires, Lausanne, Tokyo, Alger, et bien entendu en France : Paris, Chambéry…
Carrière de la Pierre de Hauteville et pierre de Hauteville
La course rejoint la vallée jusque Culoz et de là va monter une structure géologique

imposante, vers le Grand Colombier
Le Grand Colombier, de 244m à 1531 m
Le massif du Grand Colombier domine la vallée du Rhône, à l'est, et le Lac du

Bourget, au sud. C'est au sommet de ce massif que l'étape se termine. La course le gravit par
le sud puis l’est.
Le Grand Colombier vu du Sud (à gauche vers Ambérieux), à droite la Suisse et la vallée du Rhône)
La photo montre bien qu'il s'agit d'une zone plissée qui a été poussée vers la gauche
(vers l'ouest). Le trait rouge souligne l'endroit où des couches du Jurassique (de 170 millions
d'années) reposent sur des couches plus récentes du Crétacé (de 80 millions d'années). Ce
contact est dit "chevauchant" : lors de la poussée des couches comprimées en ont surmonté
des plus récentes.
Imaginons que l'on pousse un flan, il va onduler, puis, si on continue, des
fractures se forment et des parties du flan, vont en chevaucher d'autres. La géologie,
c'est cela, à plus grande échelle, de temps et d'espace !
Du sommet du grand Colombier, on a un superbe panorama sur toutes les Alpes de Savoie, du Mont
Blanc au Lac du Bourget. Juste de l’autre côté du Rhône, on voit un superbe anticlinal recoupé par le val de
Fier36
36
14e samedi 15 juillet

Annemasse - Morzine Les Portes du Soleil
Une étape dans le Chablais. La structure géologique est très

complexe. Quelques coups de projecteurs : des étangs dans des
poches de dissolution de gypse, une montagne comme un gâteau
roulé et des ardoises dorées.
Les premiers kilomètres se passent sur des sédiments glaciaires, jusqu’à Boëge, puis
montée sur des roches et sédiments essentiellement glaciaires encore jusqu’au col de Saxe
(943 m) puis dans la descente à Bons-en Chalais (613m). Des sédiments glaciaires jusque
Fessy (600m) ; on monte alors dans une barre de calcaire Eocène jusqu’au Col du Cou (1116
m)
En bas de la descente du col de Cou, le parcours traverse le bourg d’Orcier avant de

remonter dans les bois. Cette pente est occupée par des bois car le sol n’est pas propice aux
cultures : il s’agit de roches salifère. Une partie est en gypse, très soluble, il se dissout et laisse
alors de petites mares telle celle visible à quelques hectomètres dans les bois.
Orcier, Le Puisoir – une doline formée dans les gypses (du Trias, -220 million d’années) et rempli par
des eaux bleues-turquoises lumineuses et laiteuses. © SIAC
Près de l’arrivée à 12 km
Le Bostan,
une montagne comme gâteau roulé
À l’est du col de Joux Plane (visible dans la descente, et surtout d’hélicoptère)37
Les enfants, et celui que nous sommes encore, ont l'habitude de voir dans les nuages
des animaux, des paysages, des silhouettes. Parfois les paysages nous offrent de telles
occasions, tel le Rouleau de Bostan, au sud de Morzine, qui évoque un gigantesque "gâteau
roulé".
La jeunesse d'un homme est souvent marquée par … plaies, bosses et déplacements,
celles d'une chaîne de montagne l'est par plis, failles et déplacements. Pour les deux, les
déplacements forgent l'intimité, les plaies et bosses, les plis et fractures façonnent l'être et son
paraître. Les paysages témoignent ainsi de leur histoire. Telle vallée montre qu'elle est fille
d'une eau calme mais déterminée, tel sommet affirme sa force face aux agents érosifs. Parfois
la découpe d'un massif par l'eau en révèle sa structure interne, d'autres fois c'est la résistance
des couches qui en montre la structure.
Dans le Alpes du Nord, à une quinzaine de kilomètres au sud de Morzine (Haute
Savoie), une croupe allongée, douce, blessée par le temps évoque un gâteau de type "roulé au
chocolat" ou "roulé aux framboises" que des gamins intrépides auraient voulu goûter avant
qu'il ne fût servi à table en prélevant quelques couches externes.
En effet, la croupe appelée "Rouleau de Bostan", ou "les terres maudites" à son
extrémité occidentale, forme un structure arrondie de près de 2 km de long sur un petit
kilomètre de largeur. Son agencement est celui d'un pli composé de plusieurs couches
calcaires superposées dont les caprices de dame nature se sont évertués à enlever un certain
nombre de pellicules, comme on enlève les pelures d'un oignon, sauf qu'ici les couches
successives ne font pas quelques millimètres mais quelques dizaine de mètres d'épaisseur.
Au sud du lac des Mines d'or (sud de Morzine) une croupe montagneuse montre un massif dont les
couches offrent un structure en pelure d'oignons (sauf que l'oignon ici serait très allongé) © Claude Augras
Si hélico veut y passer : il faut le localiser Rouleau de Bostan.kmz Lat 46°9’22,80°N
long 6°45’8.23 E se localiser à la punaise jaune et regard vers SE
37
Repris de P. De Wever (2021).- Histoires secrètes de cailloux , Belin, 266 pages
Les couches calcaires se voient bien car elles sont composées d'un calcaire très
résistant formé dans une mer peu profonde et chaude il y a environ 140 à 110 millions
d'années (Urgonien) pour celles du cœur. Les pellicules les plus externes ont entre 80 et 70
millions d'années (Crétacé supérieur). Si l'ensemble apparaît gentiment ployé de loin, un
regard plus proche en révèle les tourments internes : de nombreux plissotements révèlent
combien la matière a dû se déformer pour s'adapter.
Le grand pli a été accompagné de nombreux plissotements. Le personnage donne l'échelle © Claude
Augras
Les géoparcs : un label UNESCO
Un géoparc est un territoire qui comprend un certain nombre

d’intérêts géologiques reconnus mais aussi des intérêts écologiques,
archéologiques et culturels. Il doit contribuer au développement
économique local.
Ils sont gérés selon un concept global de protection, d'éducation et de développement
durable tout en impliquant les communautés locales.
Le label de Geoparc est obtenu après un examen par un comité international pour une
durée de 4 ans, renouvelable après réexamen.
Ce concept est né en France en 1991, a ensuite été étendu en Europe puis finalement
adopté par l’UNESCO en 2005. À l'heure actuelle, il existe 177 géoparcs mondiaux
UNESCO dans 46 pays, dont 8 Géoparcs en France : La Réserve géologique de Dignes, Le
Parc du Luberon, le parc des Bauges, Le Chablais, le Parc des Monts d’Ardèche et les
Causses du Quercy, géoparc du Beaujolais.
Morzine
la vallée des ardoises argentées/ dorées.
À Morzine, la vallée des ardoisières, comme son nom l’indique, contenait de nombreuses
exploitations d’ardoise, en fait des calcaires en plaquettes (et non des schistes comme
habituellement) très résistants (du Jurassique, env. 150 millions d'années). Elles sont
exploitées depuis le XVIIIe siècle. On parlait de l’ « or gris de Morzine ». Elles ont employé
jusqu’à une petite centaine d’ouvriers. Une seule est encore en activité aujourd’hui.
Cette ardoise est spéciale par ses reflets argentés-dorés, dus aux particules de mica blanc dans
la roche. Avec le temps une pellicule calcaire est dissoute et laisse mieux apparaitre le mica
en surface : reflets argentés. Mais avec le temps encore, ce mica s'altère et devient
légèrement doré (rouille).
Vallée des Ardoisières. (le départ se situe à gauche, au N. de Morzine)

Localisation de la punaise : lat : 46°11'0.54"N, long. : 6°43'43.58"E
La vallée vue du sol

Débris d'exploitation des ardoisières en galeries souterraines
à l'arrière de la dernière ardoisière en activité © P. De Wever 2013
Les reflets dorés des ardoises de Morzine © Ardois. 7pieds


Les Gets (Les Portes du Soleil) - Saint-Gervais (Mont-
Blanc)
Étape de montagnes qui impliquent, des plis, de mouvements et

des séismes.
L’étape du jour se déroule dans le Massif des Bornes, au nord du Massif des Bauges. La
photo satellite montre que ce massif est constitué d’une succession de plis (orientés NNE-
SSO).
Séisme d’Annecy 1996

Le lac d’Annecy très allongé se situe le long d’une faille. Cette fracture bouge de temps en
temps créant alors des séismes tel celui qui a secoué Annecy en 1996.
Le tour vient du Nord et à proximité d’Annecy, passe derrière le Mont Veyrier

En jaune l’itinéraire approx. du Tour
En rouge la structure des couches géologiques
Structures de la route du Tour 2023 et localisation de la faille qui a créé le séisme de 1996 (grand tireté
blanc qui traverse la figure.
Séisme d’Annecy :
Après ceux de 1939 et 1936, le dernier séisme important date du 15 juillet 1996, Magnitude 5,3, intensité 7 à
8. L’épicentre était à 5 km au NO d’Annecy. La faille du Vuache a joué d’une vingtaine de cm.
Un article38 décrit ainsi les dégâts :
De nombreuses cheminées, principalement en brique, sont tombées dans les rues, enfonçant parfois des
voitures en stationnement. Dans les cas extrêmes, la cheminée traversait la toiture, surtout pour les maisons
anciennes. Des tuiles ont été arrachées, notamment les tuiles faîtières en bout de toit. Les cheminées en
béton ont bien tenu dans l'ensemble. Par contre, les plaques les recouvrant ont parfois basculé ou ont
pivoté. Des fissures sont apparues ou se sont agrandies principalement sur le bâti ancien. Quelques
frontons de maisons anciennes ont été abîmés par le mouvement des pannes et en particulier par celui de la
panne faîtière.
Les habitants d’un certain âge s’en souviennent très bien. .Si ce séisme avait eu lieu 24h avant, dans les rues
encombrées de mondes en cette nuit du 13 au 14 juillet, il y aurait sans doute eu des morts.
38
http://infoterre.brgm.fr/rapports/RR-39029-FR.pdf
Une partie de cette faille est visible en surface à la Balme de Sillingy en peu plus à l’ouest
d’Annecy
Schéma montrant le mouvement horizontal de la faille du Vuache et l’épicentre du séisme de 199639.
Droite : stries horizontales sur le miroir de la faille du Vuache à Sillingy (point rouge sur le schéma de
gauche) 40.
39
http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/cases/espagny.html
40
Lundi 17 juillet :
repos à Saint-Gervais Mont-Blanc
16e mardi 18 juillet

Passy - Combloux (contre-la-montre individuel)
Autour du bassin de Sallanches installé dans une plaine glaciaire
Le coup de pied de Gargantua41

Des environs de Passy un regard vers l’ouest, vers la chaine des Aravis, permet d’évoquer la
légende du coup de pied de Gargantua
Voici la légende : le Trou de la Porte des Aravis pour aller planter la Pierra Menta en
Beaufortain !
Or donc, l’illustre et bon géant Gargantua, badaudant, bavardant, badinant,

bafouillant, barbouillant, bambochant… et regardant les mites voler, s’en vint dans
le pays de Savoie, portant sa botte et le nez en l’air… Et quand il parvint en un lieu
hérissé nommé Aravis… il s’en vînt donner en plein du pied droit dans une montagne
fort épaisse; et cependant, tant étaient grandes la force et puissance du bon géant, ne
s’y fit à lui-même aucun mal mais seulement un fort grand trou à travers la dite
montagne dont le morceau vola en éclats parmi les airs et s’alla planter dans un
épouvantable fracas et gros tourbillons de poussière à plus de dix lieues vers le sud,
dans une terre nommée Beaufortain où il écrasa en tombant trois sauterelles et un
rat. Ce gros morceau de roche y est toujours demeuré depuis, planté tout droit
comme un piquet et fort inaccessible, auquel les bergers du lieu donnent à présent le
nom de Pierra Menta
De fait un vrai faux :
En effet Samivel (nom de plume de Paul Gayet-Tancrède), lors d’un dîner au Salon du livre à
Albertville avec Roger Frison-Roche et Hubert Favre dans les années 80, leur raconta qu’il
était l’auteur et avait écrit cette légende «façon Rabelais» en 1956 ! Il la publia dans le livre
La Montagne (Edit. Larousse 1956), direction Maurice Herzog, 474pages).
41
Inspire de Gilles de Brouckert (2017).- La légende de Gargantua, Aravis, Exposition Refuge du Presset,
post.8
Le « trou » laissé par le coup de pied © G. De Broucker
Le trou (en bas, ellipse rouge) et la pierre envoyée (ellipse jaune)
La Pierra Menta en Beaufortin © G. De Broucker

Les roches comme de la guimauve, cascade de l’Arpenaz

Sur la commune de Sallanches, les flancs de la vallée de l'Arve offrent un site très
touristique dit cascade de l'Arpenaz qui domine le hameau de Luzier.
Vers le bas de la montagne une structure en S correspond à un joli pli d'une grosse
barre de calcaire massif. (formé dans une mer, il y a 150 millions d'années -Jurassique -)
et repose sur des couches de marnes noires un peu plus anciennes
Des barres très épaisses de calcaire très dur, pliées comme des plaques de guimauve !
Plis couchés et cascade de l'Arpenaz, vallée de l'Arve, Haute-Savoie. Les maisons du hameau de Luzier
(en bas à droite) donnent l'échelle des barres calcaires) © Christian Giusti
Schéma habillant les plis couchés de l'Arpenaz

Les plis se voient bien de 45° 58' 31"N 6° 38' 18"E
Selon la nature des couches de terrains, leur plasticité, et les alternances des différents types de roches,
les couches cassent ou se plissent. Parfois les plis sont de grande taille, d'autre fois sont très petits. Toute une
diversité de forme existe.
Ces phénomènes donnent une (petite) idée des forces en jeu et

permettent de mesurer ce que nous sommes face à la nature : ses forces, sa
temporalité.

Saint-Gervais Mont-Blanc - Courchevel altiport
Au cœur du massif des Alpes. Partout les couches sont pliées,

chiffonnées, mêmes celles constituées de roches très dures. À
l'échelle géologique les roches sont comme de la pâte à modeler !
Des sommets prestigieux séparés par des vallées glaciaires qui
sont les poumons économiques
De Saint-Gervais nous suivons une vallée glaciaire, jusqu’à Flumet (960m) où commence la
montée vers Les Saisies (1650m) dans des calcaires de Jurassique inférieur, jusque dans la
vallée, via Hauteluce.
À Beaufort on retrouve les roches du socle.
Beaufort, le "Prince des Gruyères"

selon Brillat-Savarin
Du col des Saisies, descente vers Beaufort et ses

terres schisteuses et argileuses qui permettent de grasses
prairies qui donnent le fromage
Il est aujourd'hui un des représentants de la
cuisine savoyarde : de la fondue savoyarde.
Dans la montée vers le barrage, certaines vallées un peu encaissées montrent des roches d’un
jaune clair : des gypses du Trias
((bof ceci ne sera pas signalé car d’un intérêt modeste si on n’est pas géologue me semble-
t-il).
Au Lac de Barrage de Roselend on retrouve des escarpements de calcaire
Le barrage de Roselend
La voûte du barrage est particulière.

Il existe différents types de barrages selon l'objectif. Pour des barrages
hydroélectriques on distingue généralement 2 grands types de barrage : les barrages poids et
les barrages voûtes.
Barrage poids
Un barrage poids est un barrage dont la propre masse suffit à s'opposer à la pression
exercée par l'eau. Ce sont des barrages souvent relativement épais, dont la forme est
généralement simple.
Barrage poids barrage-poids évidé : le barrage amont d'Aussois en Savoie
Barrage voûte
Dans un barrage voûte, la poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au
moyen d'un mur de béton arqué horizontalement, et parfois verticalement (on la qualifie alors
de voûte à double courbure).
La technique de barrage-voûte nécessite une vallée plutôt étroite et un bon rocher de
fondation. En raison du relativement faible volume de matériaux nécessaires, c'est
évidemment une technique très satisfaisante économiquement.
Barrage voûte Un barrage-voûte : le barrage de Monteynard.
Il existe toute une variété de constructions (Barrage à contreforts ou multivoûtes… )
Barrage à contreforts : le mur du barrage est conforté par tout un ensemble de structures, en contrefort.
Le barrage de Roselend présente une singularité, car il associe différents types de structures
: il s'agit d'un barrage voûte à contreforts pour la plus grande partie, mais une partie du
barrage est une voûte tournée de 90° !!
Vue générale du barrage de Roselend : des contreforts soutiennent le mur principal. Au loin (flèche jaune) se voit
une structure très différente.
Pourquoi cette particularité ? A cause d'une gorge profonde localisée.
Coupe topographique le long du barrage : la gorge posait un problème particulier pour la structure à contreforts.
Comment faire un barrage avec ce profil de promontoire et de gorge profonde ?

Ouvrage d’art conçu et calculé comme un Viaduc pour appuyer les contreforts sur la voûte !
Des pistes de mines …

… à celle du bobsleigh.
Aime-la-Plagne est aujourd’hui connu pour son domaine skiable. Mais jusque dans les années
1960, ce secteur était connu pour ses mines de plomb et d’argent.
Entre 1810 et 1960, 80 000 tonnes de plomb et 221 tonnes d’argent furent extraites du secteur
d’Aime-Plagne. Il y avait aussi des mines de charbon.
Deux musées retracent ce passé minier à Aime village et à la station de Plagne Centre.
L’unique piste de Bobsleigh en France, une des plus techniques au monde, fut construite pour
les Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville en 1992.
Son tracé reprend en partie une piste de luge utilisée par les mineurs pour redescendre en luge
l’hiver des plus hautes mines en bas dans la vallée
Piste de bobsleigh de La Plagne © Christophe95, cc-by-sa 4.0
Bourg Saint Maurice dans la vallée de la Tarentaise jusque Aime (672m)

Puis montée jusque Longefoy (1174m), Notre Dame du Pré (1270m) puis descente à Les
Plaines Plomblière (560m) Moutiers
Le sel et l’
l’aciérie de Moutiers :...
des souvenirs
Moutiers estt associée à des bourg

bourgs comme Salins-Fontaine,
Fontaine, noms qui révèlent
r la présence
d’activité thermale et de sel
sel. Toute la partie orientale de la ville et la montagne sont
constituées de roches riches en sel ((Trias et même un peu de Carbonifère un peu plus à l’est
ce qui avait permis l’exploitation de quelques mines
mines).
Depuis le Moyen-Âge, du sel est produit à Moûtiers. Au XVIIIe siècle, les établissements
industriels des Salines Royales produisent plus de 1 000 tonnes/an. Cette activité a périclité
après le rattachement de la Savoie à la France, elle s’est arrêtée en 1866.
La vallée de la Moyenne Tarentaise

arentaise est connue pour son industrialisation permise pa
par
l’électricité fournie par sa houille blanche (les barrages).
Moutiers a participé à cette aventure, mais cette séquence n'aura été qu'une assez brève
parenthèse. Il y eut d'abord, en 1932, l'équipement d'une centrale hydroélectrique installée en
rive gauche de l'Isère, qui fonctionne toujours sous une moyenne chute de 28 mètres. Sa
puissance installée est de 4,5 kW et elle peut produire 33,5 GWh en année moyenne. En 1938
une aciérie est installée, mais
is elle est fermée depuis 1982.
1970 : L’acierie de Moutiers est construite sur 5 niveaux

niveaux.
2018 : Immeubles construits après destruction de l'aciérie
© L.Chabert cc-bu-sa 4.0
Une prospérité issue d’une catastrophe :

Brides les Bains :
En 1818, une catastrophe naturelle en amont de la vallée, vers

Champagny-en-Vanoise, libère une énorme masse d'eau qui
met au jour un massif rocheux d'où jaillit une source thermale.
L’analyse de cette eau lui attribue des multiples vertus selon
un médecin :« Une eau effaceuse de maux, extraordinaire
par ses qualités, qui peut tout guérir [ndlr], épilepsies,
cathares, migraines, goutte, rhumatismes, douleurs
d'articulation et autres ». L'année suivante est créée la
Compagnie de Bains. Dès 1824, les premiers hôtels font leur
apparition. À partir de 1825, la thérapeutique est affinée et
s'oriente vers le traitement de l'obésité. La station, désormais
spécialisée dans l'amaigrissement, devient aussi celle de la
« femme élégante » qui atteindra son apogée vers la fin du
XIXe siècle42. La station se développe de plus en plus
s’agrandit, un casino est construit, un spa…
Depuis les années 1990, Brides-les-Bains devient la station
thermale leader en France pour le traitement de l'obésité.
En 2012, le film de Charlotte de Turckheim, Mince alors !,
rend hommage à la ville.
De Brides-les Bains (600m) commence la montée vers Courchevel (1260 m) puis Méribel le
col de la Loze (2304 m) avant de redescendre vers Courchevel–altiport qui domine
Courchevel.
42
La station voit affluer des personnalités de renommée internationale : la reine Élisabeth d'Espagne, la princesse
de Croy, la princesse Bonaparte, le prince Orloff, la marquise de Freycinet, la comtesse de Montgoméry, le
baron de Rothschild, la Comtesse du Petit-Thouars, le baronne de Koussoff, l'éditeur Hachette, ainsi que des
membres de nombreuses familles françaises, britanniques, italiennes, russes, américaines, de l'aristocratie et des
affaires.
18e jeudi 20 juillet

Moûtiers - Bourg-en-Bresse
Les vallées glaciaires nous offrent des paysages inspirateurs ou
menaçants. Cette région, longtemps frontière, est garnie de points
de défense.
La vallée glaciaire en U de l’Isère
La vallée de l’Isère, au sud d’Albertville, affiche son origine glaciaire avec sa morphologie en
U (fond plat, bords raides).
La vallée glaciaire en U de l’Isère au niveau de Montmélian, vue vers le Nord (au fond à droite il y a Albertville
dans le lointain).
Succédant aux grandes glaciations, le réchauffement climatique, qui a débuté il y a environ 20

000 ans, a dégagé la vallée. Les glaciers ont abandonné des cailloutis qui forment les
moraines. Depuis deux siècles, le développement industriel accélère ce réchauffement par la
production de gaz à effet de serre.
Le Chignin-Bergeron : blanc de Savoie

sous le regard de La Savoyarde
À proximité de Montmélian, sur la droite de la route, le vignoble de Chignin Bergeron s'étend

au pied du Massif des Bauges et de la montagne « La Savoyarde » ou Roc de Tormery.
Ce nom est attribué à une partie de la falaise de calcaire Jurassique, dur, qui ressort au-dessus
des éboulis et sédiments glaciaires. Il se justifie par le profil de la falaise supérieure de la
montagne, qui évoque (paréidolie) le profil d'une paysanne de Haute-Tarentaise, coiffée de la
"frontière" (coiffe traditionnelle de tarentaise).
Le vignoble est situé sur les coteaux sud du massif des Bauges, sous « La Savoyarde »,
constitués de nappages d'éboulis calcaires, de sols alluvionnaires et de moraines glaciaires.
Coteaux de ChigninàMontmelian(au fond, vers la droite : Chambéry) © F. Pepelin cc-by-sa 4.0

Vue de la Savoyarde, portion de falaise du roc de Tormery représentant par paréidolie
une femme de profil coiffée de la Tarentaise.© F. Pepelin cc-by-sa 4.0
Une catastrophe déplace une capitale …

… et permet l’installation d’un vignoble
À l’approche de la cité ducale, Chambéry, qui occupe un site de cluse (passage resserré) entre
les massifs des Bauges et de la Chartreuse, la route passe alors entre les villages de Chignin (à
droite) et Myans (à gauche).
Le Mont Granier (1933m) massif calcaire qui

marque l’extrémité septentrionale du Massif de
la Chartreuse a connu un énorme éboulement
en 1248. 500 millions de m3 ont recouvert et
écrasé de nombreux villages faisant env. 5000
morts. La ville de Saint-André, alors capitale
religieuse de la Savoie fut rayée de la carte,
alors la capitale savoyarde devint Chambéry.
L’église de Myans. Au fond le Granier43 et sa falaise,

source de l’éboulement de 1248
Une double église pour un lieu miraculé

Le village de Myans possède un sanctuaire fait de 2 églises superposées, (rarissime dans la chrétienté) et dont le
clocher porte une grande statue dorée de la Vierge. Cette double église date du XVe siècle.
Une chapelle qui se trouvait là fut épargnée de justesse lors du terrible éboulement de 1248. Ce lieu de culte fut
donc considéré comme miraculeusement protégé des dieux et devint vénéré et lieu de pèlerinage. La chapelle
devint église
L’église et sa gigantesque statue de Myans,
43
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctuaire_Notre-Dame_de_Myans
Région
égion de Myans et de Chambéry. Le trait jaune délimite l’éboulement de 1248.
Trait rouge : lee Tour vient d’en haut à gauche (val
(vallée de l’Isère et vient vers le bord droit (Chambéry).
Récemment encore (en mars 20162016), le Granier a été le siège d'impressionnants

écroulements qui font l'objet d'une surveillance continue.
L’éboulement de mars 2016 Le mont Granier vu de Chambery et ses vignes d’apremont
Sur les éboulis du XIIIe siècle ont été installées des vignes. Ce vignoble
d’Apremont est le « compagnon » des fondues savoyardes.
Le lac du Bourget
La Lac du Bourget, vue vers le Nord (à gauche : Mont du Chat) © F. Pepelin cc-by-sa 4.0
Le Lac du Bourget est le plus grand lac naturel de France (18 km x 3,5 km ; 44,5 km2).
Origine glaciaire : les anciens glaciers du Rhône et de l'Isère se rencontraient à cet endroit il
y a environ 30 000 ans. Leur fonte et leur retrait progressif depuis cette époque d'extension
maximum jusqu'à la fin de la dernière glaciation il y a 10 000 ans ont laissé des lacs dans les
fonds de vallée, peu à peu comblés par les apports fluviaux (Rhône notamment). Ces lacs se
sont réduits pour laisser les lacs du Bourget, d'Annecy ou du Léman.
Le Géoparc des Bauges

A l’est nous abandonnons le massif des Bauges, qui est un Parc Naturel Régional et un
Géoparc mondial /UNESCO (avec celui du Beaujolais vu à la 12e étape et celui du Chablais
de la 14e étape).
Le temps de l'environnement n'est pas le temps de l'Homme : l'eau
Au pied des Bauges, Aix-les-Bains est une cité thermale historique qui doit ses
sources d'eaux chaudes sulfureuses à un phénomène géologique rare : les eaux qui se sont
infiltrées dans les couches calcaires de la crête jurassienne de la Charvaz, au nord du col du
Chat, mettent plusieurs milliers d'années pour ressortir à Aix-les-Bains après être passées à
2000 m de profondeur sous le lac du Bourget en suivant la forme en U du pli calcaire puis en
remontant à la surface à la faveur d'une faille44.
Cela veut dire que si on pollue aujourd'hui au niveau de l'infiltration de l'eau,
cette pollution se fera encore sentir dans plusieurs milliers d'années. Cela place
l'Homme devant ses responsabilités dans la nature.
44
Voir aussi : Moret Léon. Origine géologique des sources thermales d'Aix-les-Bains. In: Les Études
rhodaniennes, vol. 15, n°1-3, 1939. pp. 161-162;
Des forts plus beaux que forts
Du lac du Bourget jusqu’au massif du Jura proprement dit (à 20 km au NO), le Tour traverse
deux plis anticlinaux géologiquement rattachés au Jura : l’anticlinal du Chat, franchi par un
tunnel, et le défilé de Pierre Chatel que traverse le Rhône par une gorge assez étroite pour un
grand fleuve.
D’anciens forts se trouvent sur la colline et dans des abris sous roche. Comme cette gorge
correspondait à la frontière entre la France et la Savoie, certains de ces forts furent
« transformés » en château d’opérette au XVIIIe siècle.
Le défilé de Pierre Chatel 45
Les forts en trompe l’œil du Défilé de Pierre Chatel 46
45
https://avf.asso.fr/aix-les-bains/actualites/pierre-chatel-fort-les-bancs/
46
http://www.madeleine-et-pascal.fr/spip.php?article425
Puis on traverse le Jura en reprenant partiellement une route déjà emprunté lors de la 13e
étape, en particulier le village circulaire d’Oncieu que l’hélicoptère pourrait filmer si il ne la
pas fait avant.
Une plaine pourvoyeuse de granulats fins
La Bresse correspond à un fossé d’effondrement. Il s’est formé suite à des mouvements

d’écartement de l’écorce terrestre liés à la formation des Alpes au Tertiaire (Oligocène-
Miocène, -30 à –22 millions d’années)
d’années). Ce fossé a été rempli par des dépôts provenant
proven de
l’érosion des reliefs environnants représentés notamment par des marnes puis puis, au Quaternaire,
par du lœss.. La Bresse forme une vaste zone agricole qui conserve encore une diversité
intéressante de milieux naturels, liée à la polyculture et à la pers
persistance
istance d’un maillage bocager
significatif.
Le fossé d’effondrement de la Bresse
Entre Ambérieu et Pont d’Ain, de nombreux lacs et plans d’eau existent. Certaines
Certain zones
montrent de grandes
des carrières de granulat
granulats (balastières) exploitant les abondantes
abondant alluvions.
Une des carrières de la Sté Vicat à St Jean le vieux © Vicat cc-sa-by 3.0

Moirans-en-Montagne - Poligny
Le Jura, un massif de calcaire du … Jurassique, qui a coulé sur
du sel. Ces deux matériaux marquent les paysages et l’économie.
Moirans-en-Montagne est la capitale française du jouet en bois. Malgré les délocalisations de

cette économie vers des pays à bas salaires, la ville reste axée sur la fabrication des jouets et
articles en bois3
Lac de Vouglans :
un long lac de barrage.
Le lac a été mis en eau en 1968. Établi sur l'Ain, il représente un très long lac de barrage
puisqu’il atteint 35 km de long (pour une moyenne de 450- 900 m maximum de large). Il est
ainsi la troisième plus grande retenue artificielle de France par sa capacité (après Serre-
Ponçon, et le lac de Sainte-Croix).
Le Lac de Vouglans : un très long serpentin turquoise (ligne rouge : la route du Tour)
Loulle
Déambulation de dinosaures
Env 10 km avant Champagnolle :
Le Jura a donné son nom à une époque géologique : le Jurassique. L'époque des dinosaures.
Plateau calcaire
Loulle est situé sur le plateau de Champagnole composé de forêts sur les coteaux et le
sommet du plateau, entrecoupées de clairières dédiées à l'élevage, à la polyculture et à
l'habitat. Les pâtures et les prés de fauche tapissent les vallées. Ce plateau, constitué de
calcaires et marno-calcaires de la fin du Jurassique (-148 millions d’années), est séparé des
plis de la région de Lons-le-Saunier, à l'ouest, par une vaste dépression : la combe.
Des milliers d’empreintes !

À Loulle, un important site d'empreintes de dinosaures est repéré en 2004 dans une
ancienne carrière : au total 1 500 empreintes (réparties en 28 pistes, 23 pistes de Sauropodes –
herbivores- et 5 pistes de Théropodes –carnivores-).
Ces empreintes se sont formées sur des plates-formes littorales constituées de sédiments
meubles (sables et boues calcaires), comme dans une lagune de très faible profondeur attestée
par la présence de rides de plage et fentes de dessiccation etc.
Comment de telles pistes se sont conservées

Après qu’une empreinte soit faite, plus rien ne se passe, que du temps… Avec le temps se développent
des tapis microbiens, qui s’empilent, durcissent et constituent ainsi une sorte de vernis protecteur.
Alors de la boue calcaire peut de nouveau se déposer le moulage est fait.
Faire connaitre et protéger

Le site des pistes à dinosaures de Loulle, de 3800 m2, est révélé au public en automne 2006 et
fait l'objet de relevés pendant 3 années. Depuis 2014, le site est à la fois partiellement protégé
et aménagé (passerelle, panneaux didactiques) pour le public.
Panneau de signalisation sur le site © P. De Wever Traces de sauropodes © P. De Wever 2009
Traces peintes de sauropodes © P. De Wever 2009 Traces tridactyle de théropode © P. De Wever, 2009
Différentes pistes sont soulignées par des peintures. Les tailles différentes correspondent à des animaux de tailles
différentes (plusieurs espèces d'herbivores et / ou des individus plus ou moins âgés). © Dinojura
Aménagement de l'ensemble de l'affleurement principal de Loulle (Jura) © 2015 M. Schultz 2015. Le site est
aménagé pour éviter le piétinement (barrières, passerelle), et équipé de panneaux pédagogiques. Devant le front
de taille, et sur les côtés, les bourrelets herbeux correspondent aux espaces recouverts pour leur conservation.
Salins les Bains, puis Poligny

marqués par le sel
Les monts du Jura sont impressionnants pour un homme. Mais en

termes de géologie il s'agit du simple coulis d'une pellicule calcaire, sur une
peau de banane représentée par du sel47. Son exploitation laisse des sillons
dans la forêt de Poligny.
Le Jura forme un croissant montagneux, dont la convexité est face au nord-ouest. Sa

carte et sa structure illustrent parfaitement ce qu'il est : une langue d'écoulement qui a
davantage avancé en son centre que sur ses extrémités. Tout à fait comme le fait une crème
caramel ou une pâte molle. Il s'agit effectivement d'un coulis de calcaire qui s'est installé
quand le Massif alpin s'est élevé, en contrecoup.
Exemple magnifique de ce que sont les phénomènes géologiques : des structures très
plastiques quand on prend en compte la durée de ces phénomènes. Le Jura a commencé à se
déplacer il y a 11 millions d'années, jusqu'il y a 3 millions d'années pour ses mouvements les
plus importants, mais il continue toujours à se déplacer comme en attestent le cours
de rivières, les séismes etc. Déplacement horizontal d'environ 1 mm/an (soit 1 km/million
d'années) et une élévation de 0,3 mm pour la haute chaîne.
Le croissant du Jura doit sa forme à son écoulement.

A gauche : Topographie. Son front domine la dépression de la plaine de Bresse (de Bourg-en-Bresse à Belfort).
A droite : la structure du Jura révèle son origine : celle d'un glissement en masse vers le nord-ouest. Les flèches
rouges indiquent le sens du transport.
La forme en carte est évocatrice en elle-même, et une coupe de ce massif révèle que ce
coulis déborde sur les sédiments récents du bassin d'effondrement de la Saône (fig. suivante).
L'ensemble s'est déplacé de plus de 25 kilomètres dans les parties les plus mobiles, au centre.
47
Texte et illustrations extraites de P. De Wever (2021).- "Histoires secrètes de cailloux" Belin, 266 pages
Coupe du Jura-
En glissant, en coulant, les terrains se sont plissés ici et là, et le front (de roches du Jurassique, Secondaire, en
bleu) déborde sur les sédiments récents de la plaine de la Bresse (en jaune).
La durée des phénomènes géologiques et ses conséquences sont difficiles à

appréhender par notre ressenti d'humains pour lesquels un siècle semble une éternité. Une
pente de 1 ou 2%, est un "faux-plat" pour le cycliste, et pourtant une pente de 0,5 à 1 % a suffi
pour que le massif montagneux du Jura s'écoule…
OUEST EST
Plaine de Bresse, à gauche

En bleu :la « nappe » de calcaire qui a coulé vers l’ouest en glissant sur une couche savon » : du sel
Vue du front du Jura et de quelques buttes témoins
Les monts du Jura ? un coulis de calcaire !
Le Jura représente de belles montagnes. On a du

mal à imaginer que tout cet ensemble n'est qu'un coulis. Oui
une structure qui a coulé, qui a glissé vers l'ouest quand le
plissement alpin a légèrement soulevé l'Est. Une très légère
pente a suffi à faire glisser vers l'Ouest ces monts. C'est
d'ailleurs cette mise en place qui explique la structure du
Jura : de grands plateaux non déformés (ou presque) tel le plateau
de Champagnole, et des zones très plissées cassées, ici et là
(ex. Besançon, Salins …).
Les responsables de cette mise en place : les sels (sel gemme et gypse).
La faible viscosité du sel confère à ses couches une grande plasticité. Le sels tient lieu
de lubrifiant (de couche savon) dans les déformations associées à la formation des chaînes de
montagne en favorisant le décollement et le glissement de grandes unités tectoniques, comme
les nappes de charriage, leur déplacement et leur déformation. C’est le cas du Jura qui a glissé
sur les couches salifères (qui ont un peu plus de 200 millions d’années –Trias- ). Il en est de
même dans les Alpes. Une coupe du Jura montre bien son aspect pelliculaire qui résulte du
glissement en masse des couches vers le Nourd-Ouest.
Vers l’Ouest ces calcaires de l’époque secondaire ont même glissé, sur plusieurs
kilomètres, sur des couches très récentes (du bleu repose sur du jaune, des roches de 200
millions d'années sur des sédiments qui n'ont que 20 millions d'années).
Le Trias (250-200 millions d’années) comprend des niveaux salifères

Les calcaires, en bleu et vert, ont glissé sur les couches salifères, en rouge
Le sel pour le stockage de gaz

Des couches de sel existent en profondeur. Ce sel est exploité (Salins les-Bains), des
cavités se créent alors. Elles sont utilisées pour stocker différents produits, car le sel est
imperméable. On y stocke en particulier du gaz.
Les routes du sel

Lons-le-Saulnier,
Saulnier, Salins les Bains … ces noms traduisent l'importance du sel sel.
En effet, au front des monts du Jura on trouve du sel à la base de la série jurassique. Ce sel
s'est déposé il y a un peu plus de 200 millions d'années dans une mer qui rrecouvrait alors toute
l'Europe du nord. Il est exploité en divers lieux du Jura, surtout dans la partie occidentale :
vers Lons-le-Saulnier,
Saulnier, Poligny, Salins les bains.
Exploitation par dissolution ((Poligny )
Le sel conservé en quantité sous terre est très soluble. Il a donc parfois été exploité en
le dissolvant, ce qui facilite le transport, puis en faisant évaporer la saumure. La technique est
simple : à partir d’un forage de l’eau est injectée pour dissoudre le sel. Lors de sa circulation
dans le niveau
eau de sel, elle le solubilise. La saumure est conduite vers des installations
industrielles où le sel est récupéré.
Une telle exploitation est visible de haut 48. Dans la forêt, à moins d'un kilomètre au
sud-ouest
ouest du bourg de Poligny (arrondissement de Lons-le-Saunier),Saunier), un réseau de drains
subparallèles a été installé. Le long de ces circulations des cavités se forment et des
effondrements se manifestent jusqu'en surface, soit sous forme de simples dépressions
longitudinales, parfois occupées par de l'eal'eau,
u, soit sous forme de puits profonds visibles dans
la forêt.
Arrivée de la course, à Poligny’rouge)

’rouge) , et au sud : cicatrices dans la forêt des drains de dissolution
(jaune)
48
extrait de De Wever et Rouchy, 2016, Le sel de la Terre. EDP Science, 93 pages
Effondrements dus à l'exploitation du sel à Poligny (Jura)

On remarque nettement les alignements subparallèles en dépression, distants d'une centaine de mètres,
ponctués de trous d'effondrements plus importants qui jalonnent les parties déjà lessivées et, en haut à gauche,
les emplacements des forages d’injection récents, ce qui souligne l’évolution de l’exploitation. La largeur de la
photo correspond à env. 1,3 km
La saumure est envoyée par une canalisation souterraine, le saumoduc, vers un lieu où
le sel sera extrait par évaporation, dans un bac d'évaporation, ou dans un fo
four d'où il sort en
fusion pour cristalliser à l'air
Le saviez-vous ?
La moitié de nos plastiques sont faits avec … du sel !
Le sel est parfois utilisé à l'état brut pour être déversé sur les
routes en hiver, affiné il est utilisé pour la cuisine, mais la
plupart du sel des monts du Jura est utilisé par l'industrie
chimique pour faire des plastiques. Effectivement, beaucoup de
nos plastiques ne viennent pas que du pétrole mais du sel, sel
c'est le cas de tous les PVC (les tuyaux, les flacons etc …
(PVC = Poly chlorure vinyl, le chlore est tiré du sel. Dans1 kg

de PVC, il y a 560 g qui viennent du sel !(
Dérivés du sel dans notre quotidien

Sur cette photo domestique, hormis le verre de la cafetière et le métal
des couverts, tout est issu du sel : des dalles du sol au revêtement du mur en
passant par les bols en plastique
Arbois riche d’intérêts

La ville d’Arbois possède des intérêts divers, nous en retenons 4 :
1- La ville de Louis Pasteur
2- Un vin particulier : l’Arbois
3- Un relief particulier : la reculée
4- Une preuve des fortes relations terre-vie-terre
Une reculée
Après le sommet de la côte d’Ivory, la descente se fait dans une vallée typiquement
jurassienne : la « Reculée des Planches »
Certaines vallées sont entaillées dans les calcaires d'âge jurassique. Elles sont bordées
d’escarpements. Vers le bas de la vallée la pente est plus douce car ce sont des niveaux
marneux qui sont recoupés. Plusieurs de ces vallées se terminent en cul de sac. Une rivière
coule parfois au fond de cette vallée.
De telles vallées en cul de sac sont appelées « reculées » dans le Jura49.
La reculée des Planches (jaune) après la descente (rouge)
49
Relations Terre-vie
Le fond de la vallée de la Reculée des Planches est occupé par un ruisseau.
Dans ce ruisseau se développent des « tuffières ». En effet, des organismes vivants (bactéries,
hépatiques, mousses …) favorisent le dépôt de calcaire (travertin) sous forme d’escaliers ou
formeent des barrages50.
Barrage naturel, dû à la vie qui fait précipiter le calcaire qui forme des barrages le long du cours d’eau ©P.
Thomas
Dans d’autres ruisseaux (tel le Dard, de la Reculée de Baume-les-Messieurs, au contraire ces

dépôts s’effectuent sous forme de boursoufflures, en forme de chou-fleur, selon la vitesse du
débit, selon la forme de la rivière etc.51
Boursoufflures (stromatolithes) dans le Dard (Reculée de Beaume-les-Messieurs). © P. Thomas
50
Barrages : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img517-2016-01-04.xml,
51
Stromatolithes : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img516-2015-12-14.xml
Il existe une autre reculée au niveau de Poligny, elle est exactement dans l’axe des dernières
centaines de mètres de l’étape.
Schéma de la Reculée de Poligny

Barrages :
20e samedi 22 juillet

Belfort - Le Markstein
Une journée sur le socle métamorphique dans le Sud des Vosges
Toute l’étape roule dans la partie cristalline des Vosges, dominées par des roches
métamorphiques (dont du Carbonifère à l’arrivée), des gneiss et des granites.
Les Vosges constituent une des lèvres du fossé d’effondrement de la plaine d’Alsace
Un bombement (commencé il y a près de 30 millions d'années, se poursuit encore
actuellement) a fait remonter des roches du socle. Et l'érosion ayant décapé les parties les
plus hautes laisse apparaitre ce socle.
Les Vosges ne constituent que la moitié occidentale d’un bombement du socle hercynien
suivi d’un effondrement tectonique central (la plaine d'Alsace). Cette formation explique la
dissymétrie du massif.
De chaque côté de la plaine, les crêtes forment des reliefs de 1500 à 2000 m d'altitude
(Vosges, Forêt Noire). Sur le versant occidental des Vosges, la pente est douce, quelques
degrés seulement. Sur le versant situé du côté de l'axe du rift, la pente est raide (10%) : c'est
le bord faillé du fossé où des blocs affaissés constituent de gigantesques marches d'escalier
plus ou moins visibles dans le paysage.
Coupe du Bombement Vosges -Forêt Noire


Saint-Quentin-en-Yvelines - Paris-Champs-Élysées
La capitale, avec ses pavés et des colonnes
Évolution des revêtements de la chaussée

à Paris52
Les voies de circulation de Paris ont longtemps été fangeuses. Après les travaux du baron
Haussmann elles ont été pavées, soit avec des gros pavés de grès, soit des petits, soit encore
de pavés de bois ou recouvertes de macadam ou d’asphalte. Soit 5 types distincts
Le pavage de bois
En pin des Landes ou sapin des Alpes, ils étaient posés perpendiculairement à la
chaussée et scellés par du bitume.
Avantage : peu sonores
Inconvénients : en pourrissant ils devenaient malodorants, un lavage quotidien était alors
nécessaire. Avec la crue de 1910, beaucoup se sont déchaussés. Abandonnés vers 1930.
Pavage en bois, pause de baguettes © J. Boyer/ Roger-Viollet 1908

Machine à retailler les pavés © J. Boyer/ Roger-Viollet 1908
Pavés flottants lors de la crue de la Seine © BHVP/ Roger-Viollet, 1910
Le Gros pavé
Le gros pavé de grès, disponible dans la Bassin parisien, fut utilisé depuis l’Antiquité.
Il était posé à plat et simplement maintenu avec du sable.
Avantage : très solide, disponible dans les carrières de la région
Inconvénients : Bruyant, surtout depuis le développement des roues avec bandage
métallique. S’accrochaient aux roues des carrosses et des voitures.
52
Inspiré de ZigZag Paris
Carrière d’extraction de pavés de grès © CAP/Roger-Viollet

Pavage de la Cour la Reine (VIIIe) et pavage en 1908 © J. Boyer/ Roger Viollet
Le Petit pavé piqué

Lui aussi en grès il était simplement plus petit et mieux équarri il permettait un pavage plus
soigné
Avantage : Très solide, existe dans la région, moins bruyant que les gros pavés, plus
esthétique
Inconvénient : encore relativement bruyant.
Pavage de la rue François 1er © A. Harlingue/ Roger Viollet , vers 1930

Pavage des Champs Elysées © LAPI. Roger Viollet , 1945
Pavage d’une rue © Roger Viollet, 1977
Le macadam
Le Macadam est une technique de revêtement des chaussées proposée par l'Écossais
McAdam vers 1820. De fait il s’agit d’une reprise car elle était déjà employée par les
Romains en -450, à partir d'un procédé connu 1000 ans auparavant des Babyloniens !
(« invention » relative donc…)
Un patronyme passé dans le langage courant

Le procédé consiste à répandre sur un sol nivelé et asséché, des couches successives de
pierres concassées de granulométries décroissantes, liées avec du sable et de l'eau, et
agglomérées au moyen de rouleaux compresseurs.
Avantage : bonne régularité
Inconvénient : perméable donc s’érode avec le temps
Empierrement d'une route selon la technique Macadam en 1823. Au premier plan concassage de pierres pour
obtenir la granulométrie requise © Carl Rakeman, dom public
Les goudronneurs posent le macadam par-dessus les pavés © CNAC/MNAM/ RMN/
AdameRzepka
L’asphalte
Réalisé à partir d’un mélange d’hydrocarbure (bitume) et de granulats il
est étalé à chaud.
Avantage : moins coûteux que la mise en œuvre des pavés. Étanche à l’air et à
l’eau, il est moins glissant lors de gels. Moins sonore que les pavés. Ne permet
pas facilement un débit en pavés (1968 en fut une illustration)
Inconvénient : S’altère avec le temps (chaleur, UV …) Il est depuis remplacé
par des composés plus résistants
Passage d’un rouleau pour le lissage de l’asphalte © J. Boyer/ Roger Viollet 1908.
Voiture chauffante pour le bitume © J. Boyer/ Roger Viollet 1908
Epandage de bitume , XXe siècle, © BHVP/RogetViollet
Est-ce que le tarmac est réservé aux aérodromes ?

Le tarmac est un macadam lié avec du goudron de houille (de l’anglais tar = goudron et macadam) et
même maintenant plutôt un béton de goudron. Par métonymie on utilise ce mot pour les aérodromes.
Les termes: Macadam, asphalte, goudron, asphalte, enrobé, sont souvent utilisés comme équivalents par
facilité, par abus de langage.
Il confond tout : il est dans le coaltar ?

Traditionnellement, des soubassements de maisons étaient protégés par un enduit de goudron de houille
: le «coaltar». La pause de ce revêtement, qui émet des vapeurs toxiques, rendaient les ouvriers un peu hagards,
d’où est née l’expression « être dans le coaltar ».
Obélisque de la
Place de la Concorde
L’obélisque vient d’Égypte, officiellement on le dit en granite rose (comme celui de la

côte de granit rose de Ploumanach/ Perros Guirec) mais plus exactement elle est en syénite (ce
nom vient de Syène =actuel Assouan) où l’on trouve des carrières dans lesquelles existent des
obélisques inachevés.
L'obélisque, initialement devant un temple d’Amon de Louxor en

Égypte, est érigé depuis 1836 au centre de la place de la
Concorde à Paris. Il s'agit du monument de Paris le plus ancien,
antérieur à la fondation de la capitale, puisqu’il date du XIIIe
siècle avant notre ère. Il mesure 23 mètres de hauteur et pèse 222
tonnes, auxquelles il faut ajouter les 240 tonnes du piédestal. Son
sommet est à 33,37 m de hauteur.
En signe de bonne entente avec la France, le vice-roi d'Égypte,
Méhémet Ali, a offert au début de 1830 (Charles X) les deux
obélisques érigés devant le temple de Louxor, mais un seul fut
transporté vers la France.
Le piédestal de l'obélisque est réalisé en cinq blocs de granite

rose issus des carrières de l'Aber-Ildut, en Bretagne, où une
réplique au 1/7ea été réalisée et implantée sur le port en 2015.
Obélisque de la Place de la Concorde
L’obélisque du port de Lanildut (anse de Saint-Gildas, Finsitère)

Cadran solaire avec l’obélisque comme gnomon
À l’initiative de la Société astronomique de France, a été réalisé un "cadran solaire horizontal"

en 2000. L'ombre portée du sommet du monolithe indique l’heure via des lignes, ou clous, au
sol partant de l’obélisque, traversant la partie nord de la place de la Concorde, et se terminant
par des chiffres romains gravés au bronze. Seules les lignes entre 7 h et 17 h figurent.
Les courbes des solstices et la ligne des équinoxes ont également été marquées au sol.
Ce projet reprenait celui de Camille Flammarion, qui, par 2 fois a été abandonné à cause des
guerres. Utiliser un obélisque pour en faire un cadran solaire est une idée qui a 2000 ans :
celle d’Auguste, date de 10 ans av. notre ère.
Des crapauds dans l’obélisque53

Le mot crapaud n’est pas qu’un terme de zoologie. Il a de nombreux homonymes : en
architecture, ameublement, technologie, gemmologie et géologie : il désigne alors une
inclusion étrangère dans une roche ou un minéral (les crapauds des diamants en prouvent
l’origine naturelle mais en déprécient souvent la valeur).
Des crapauds de roches sombres existent dans le granite d’Assouan de la colonne.

Des enclaves de même type existent dans un granite breton, le granite de l'Aber Ildut (Ile
Mélon, Léon, Finistère), raison qui explique que cette roche a été choisie en 1836 pour
réaliser le socle sous l'Obélisque de la Concorde, justement parce que ces granites breton et
égyptien se ressemblent ; ils ont le même type d’origine.
Crapaud (enclave de roche basique) dans l'Obélisque de la Concorde

Enclave basique, ou crapaud, visible au centre gauche, à gauche d'un hiéroglyphe en forme d'oiseau © 2016
Pierre Thomas
53
Inspiré de Thomas Pierre (2017).- Quand les crapauds des granites égyptiens démontrent le mélange de
magmas à Paris et à Lyon : (https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img567-2017-05-01.xml)
Porspoder : l'Île Melon et ses anciennes carrières de granite (Finistère) d’où provient le socle de l’obélisque. ©
H. Moreau, cc-by-sa 3.0

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T. d France23 / Aide au commentaire géologique vers.

14/02/2023 Page 1 / 133

Tour de France 2023

Texte téléchargeable sur les sites de

Société géologique de France Planet Terre (ENS Lyon)

Société géologique du Nord Bulletin de l’AGA Sous forme papier

Annonce possible à un moment ou un autre

1 samedi 1er juillet)

Des manifestations internes à la Terre visibles en surface

A 35 km du départ, à Sopela, la plage de Menakoz, puis à Armitza, témoigne de

Les diapirs du pays basque,

« Lampe à lave » ou « lampe snoezelen »

Différentes formes de remontée d’un dôme de sel.

Couches repoussées par la remontée du dome de sel (plage de Bakio). © P. Thomas

Le musée Guggenheim, bâti en titane.

Musée Guggenheim, Bilbao, en titane © N. Murayuma, cc-by-sa 2.0

Moteur d’Airbus 320 utilisant le titane © R. GAbalda/AFP

D’où vient notre titane ? Ukraine

Mine de Titane ukrainienne © UMCC Tit

Les ressources du sous-sol : sel, fer, construction

Vue aérienne des salines de Salinas de Añana, pays basque espagnol3

Bassins d’évaporation sur pilotis © P. Thomas

Mines de fer de Oiartzun,

Entrée de la mine © P. Thomas

Ancienne mine romaine6 © P. Thomas

Les taffonis : figures d’érosion de véritables sculptures gothiques © P. Thomas

Vue d’ensemble d’une grotte à taffonis

Entrée d’une « grotte » à taffonis © P. Thomas

Les trottoirs de Saint-Sébastien :

Les dalles horizontales du parapet montrent des coraux. Vue générale

Des dinosaures à la géogastronomie en passant par

Le site de Zumaia où s’observent les couches de la limite entre le Crétacé et le Tertiaire

L’iridium (élément chimique) est un platinoïde, de la famille des métaux de

Prototype du mètre-étalon, n°B27 attribué aux USA

Localisation du site de Bidart © P. Thomas

Le grès rose de la Rhune

Localisation du massif de la Rhune © CAPTERRE

Une galerie de structures

Quelques plis (© P. Thomas10 et P. De Wever)

D’Abaddia, une création néogothique de Viollet le Duc

Le château observatoire © Tour. P.B.

Le château en tant que musée de roches locales :

Jambons de Bayonne IGP14, restaurant d'Hendaye. © 2015 Thierry Juteau

Pourquoi le sang est-il salé ?

Pourquoi la mer est salée ? Une question vieille comme l'humanité.

Faut-il un climat chaud pour le dépôt de sel ?

Une journée en Chalosse avec les sels (sel gemme et gypse)

Des remontées de sels en diapir

L’eau dans les minéraux

Un océan dans le manteau terrestre ?

La roche-gypse- se trouve parfois sous forme de magnifiques cristaux transparents imitant le

La « rose des sables » : ni une rose ni du gypse

La rose des sables se forme en pays chauds et secs. On en trouve

Le gypse se déforme sous l’effet de contraintes on le dit ductile, à l’échelle

RECORD : Le plus grand, le plus gros

Les cristaux géants de la mine de Naïca, Mexique © A. Van Driessche CC BY 3.0

Un art du paléolithique la dame de Brassempouy

Entre Montfort et Mugron : Brassempouy au SE

La Dame de Brassempouy (= Dame à la Capuche) est une figurine en ivoire

Du vin, des architectures (aérienne et souterraine)

Région viticole du Béarn

Les salles de la Pierre Saint

Image Google Earth,

Une montgolfière vole dans la salle souterraine ! © S. Cailleau, DR