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En Senegal Elect Rural Et Urb
En Senegal Elect Rural Et Urb
SENEGAL
JANVIER 1996
TABLE DES MATIERES
Page
VI - CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 21
6.1 Conclusions 21
6.2 Leçons 23
6.3 Recommandations 23
ANNEXES
1 - Carte du Sénégal
DOCUMENTS JOINTS
EQUIVALENCES ET ABREVIATIONS
MONNAIES
UNITES DE MESURE
1 GW = Gigawatt = 1000 MW
1 GWh = Gigawatt-heure = 1000 MWh
1 ha = Hectare = 1000 m2
1 km = Kilomètre = 1000 mètres (m)
1 kV = Kilovolt = 1000 volts (V)
1 kVA = Kilovolt-Ampère = 1000 VA
1 kW = Kilowatt = 1000 watts (W)
1 kWh = Kilowatt-heure = 1000 Wh
1 MJ = Méga-joule = 1000 Joules
1 MVA = Méga-volt-ampère = 1000 kVA
1 MW = Mégawatt = 1000 kW
1 MWh = Mégawatt-heure = 1000 kWh
1 TJ = Téra-Joule = 1000 MJ
1 TOE = Tonne-Equivalent-Pétrole = 0,427 TEP
1 VA = Volt-ampère
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANNEE FISCALE
PREFACE
2. Les objectifs formulés pour ces deux projets sont les suivants :
3. Les prêts de la Banque ont été décaissés de juin 1988 à novembre 1992 pour le
projet d'électrification rurale et urbaine, et de septembre 1988 à février 1993 pour le
Programme de redressement du secteur de l'électricité. En février 1994, la Banque a établi
les Rapports d'achèvement du projet et du programme.
DONNEES DE BASE
A) DONNEES PRELIMINAIRES
1. Pays : SENEGAL
2. Projet : Projet d'électrification rurale et urbaine
3. No Prêt : CS/SN/SP(EL)/86/11
4. Emprunteur : Gouvernement de la République du
Sénégal
5. Organe d'Exécution : Société Nationale d'Electricité
(SENELEC) BP 93 - 28, Rue Vincens - Dakar, Sénégal
6. Organe d'Exploitation : Société Nationale d'Electricité
(SENELEC)
C) DONNEES DU PROJET
Prévu Réel
PREVU. REEL
D) INDICATEURS DE PERFORMANCE
E) MISSIONS
* N.D = Non-Disponible
H) INGENIEUR - CONSEIL
A) DONNEES PRELIMINAIRES
1. Pays : Sénégal
2. Projet : Programme de Redressement du
Secteur de l'Electricité
3. Numéro du prêt : CS/SN/SP(EL)86/012
4. Emprunteur : Le Gouvernement de la
République du Sénégal
5. Organe d'Exécution : Société Nationale d'Electricité
(SENELEC) BP 93 - 28, Rue
Vincens, Dakar, Sénégal Télex
661 SG; Tél. 21-71-82
6. Organe d'Exploitation : Société Nationale d'Electricité
(SENELEC)
C) DONNEES DU PROGRAMME
Prévu Réalisé
1. Coût total (en millions d'UC) 74,51 68,00
Composantes financées par la BAD
(en millions d'UC) 14,57 10,94
(viii)
Prévu Réalisé
D) INDICATEURS DE PERFORMANCE
E) MISSIONS
* N.D = Non-Disponible
H) INGENIEUR - CONSEIL
1. La Banque a approuvé le 26 Août 1986 un prêt de 6,92 millions d'UCF* pour le financement du projet
d'électrification rurale et urbaine au Sénégal et le 23 Septembre 1986 un prêt de 10,34 millions d'UC pour
le financement du programme de redressement du secteur de l'électricite du Sénégal. Les objectifs
formulés pour ces deux projets sont l'extension du réseau interconnecté et l'électrification de centres ruraux
viables et l'amélioration de la rentabilité économique et financière du secteur par la réduction des coûts
d'exploitation et une rationalisation de la demande liée à la compensation des déséquilibres constatés entre
l'offre et la demande d'énergie électrique.
3. Ainsi, le Sénégal est contraint, comme d'autres pays non producteurs de pétrole, à développer les
économies d'énergie, à promouvoir la production d'énergies alternatives et à poursuivre les actions de
redressement et de réhabilitation du secteur.
7. Les modifications réalisées après accord préalable de la Banque, ont été opportunes et ont permis
d'améliorer la rentabilité du projet et du programme. Les économies réalisées sur le coût total du projet et
du programme, malgré le retard accusé, ont eu pour origines la grande compétitivité offerte par la
procédure d'appel d'offres international et la qualité des dossiers d'appel d'offres préparés par la
SENELEC. Ces économies ont permis de financer quatre nouveaux centres et de diminuer la part de
financement en monnaie locale de la SENELEC.
* A partir de 1994, tous les financements de la Banque sont exprimés en Unités de Compte (U.C).
(xii)
Performances
10. La SENELEC a réussi à améliorer sa situation financière grâce à des actions rigoureuses de
recouvrement des créances (le taux de recouvrement de la clientèle privée est passé de 60 % à plus de 90
%) et à l'assainissement de sa gestion. Cependant, ces actions doivent être poursuivies et soutenues.
11. La SENELEC dispose des moyens humains, techniques et matériels ainsi que des dotations
budgétaires nécessaires pour une mise en oeuvre effective de son programme d'entretien/maintenance.
Cependant, en l'absence d'investissements nouveaux dans le secteur, la sollicitation extrême des groupes ne
permet pas l'exécution efficace de ce programme et risque de réduire de manière significative la
disponibilité et la capacité de production des groupes thermiques.
12. La mise en oeuvre rapide du programme d'introduction des producteurs indépendants permettra de
mettre fin dans des délais raisonnables à une situation de déficit de production, viendra soulager la
SENELEC des contraintes financières liées au renouvellement d'un parc de production thermique
vieillissant, et lui permettra d'affecter les ressources financières rendues disponibles à la densification de
son réseau de transport et de distribution.
13. L'impact sur l'environnement du projet et du programme est globalement positif. Ceux-ci ont tenu à
respecter l'environnement au niveau du tracé des lignes en minimisant les destructions de forêts. D'autre
part, la substitution de l'électricité aux combustibles ligneux (bois et charbon) permettra de réduire la
désertification. Enfin, la réduction de consommation spécifique des groupes a permis de réduire la
production de gaz carbonique (CO2) par kWh dans les centrales.
14. La performance de l'Emprunteur tout comme celle de la SENELEC en tant qu'organe d'exécution sont
jugées satisfaisantes. La performance des principaux entrepreneurs et contractants a été également
satisfaisante, alors que celle de l'ingénieur conseil a été jugée partiellement satisfaisante en raison de la
lenteur constatée dans la préparation des dossiers techniques.
15 La performance de la Banque pendant l'exécution des deux projets est jugée partiellement
satisfaisante. Elle a effectué très peu de missions de supervision au Sénégal. Cependant, les réunions
périodiques tenues au Siège de Banque, ont permis de trouver, un tant soit peu, des solutions aux
problèmes posés, évitant ainsi des retards plus importants dans l'exécution des projets.
II - LEÇONS
2.1 La conception uniforme du projet et du programme, la qualité des études techniques et la capacité
institutionnelle de la SENELEC sont à l'origine du succès de ces opérations.
2.2 la grande compétitivité offerte par la procédure de préqualification et la qualité des dossiers d'appel
d'offres ont permis, malgré le retard accusé, de réaliser des économies sur le coût total du projet et du
programme qui ont servi à renforcer les composantes techniques de ces projets.
2.3 En l'absence d'investissements nouveaux dans le secteur, les actions d'amélioration de la productivité
des équipements et l'exécution des programmes de réhabilitation et de maintenance se révèlent, en
rétrospective, nécessaires mais non suffisants pour améliorer d'une manière significative la disponibilité et
la capacité de production des installations et des équipements.
2.4 L'absence d'une autonomie réelle de gestion de la SENELEC et de réalisation effective des
engagements réciproques pris dans le cadre du Contrat-Plan ne permettent pas d'atteindre les résultats
escomptés et réduisent l'effet de celui-ci en tant qu'instrument de gestion des relations entre l'Etat et
l'entreprise publique.
2.5 Le programme d'introduction des producteurs indépendants peut constituer une solution adéquate au
déficit de production et aux contraintes financières liées au renouvellement du parc de production
thermique vieillissant.
2.6 Les réunions périodiques tenues au Siège de Banque pour résoudre les difficultés rencontrées dans
l'exécution des projets ne peuvent constituer un palliatif aux missions de supervision technique prévues.
III - RECOMMANDATIONS
a) A l'Emprunteur
(i) Accélérer l'exécution des études complémentaires réclamées par les bailleurs du fonds dans le cadre
de la mise en valeur du fleuve Sénégal (études économiques et tarifaires) ainsi que celles dans le cadre de
la mise en valeur du fleuve Gambie (audit énergétique, adéquation offre-demande, etc.);
(ii) Suivre de près l'expérience d'introduction des Producteurs Indépendants dans la sous-région, afin d'en
tirer tous les enseignements utiles pour la Banque et pour le Sénégal;
(iii) Mettre en place des procédures rigoureuses de budgétisation des frais de consommation d'électricité
engagés par les établissements publics ou para-publics et doter la SENELEC des pouvoirs nécessaires au
recouvrement des créances auprès de ces établissements ;
(iv) Mettre en oeuvre toutes les procédures et règles de suivi des engagements réciproques de l'Etat et de
la SENELEC pris dans le cadre du plan.
(xiv)
b) A la SENELEC
(i) Accorder la priorité et veiller à la bonne exécution du programme d'entretien et de maintenance des
équipements et des installations de production et de distribution ;
(ii) Actualiser les études d'adéquation de l'offre et de la demande d'électricité en tenant compte de la
situation avec ou sans Manantali ;
(iii) Mettre en oeuvre des procédures rigoureuses de suivi des comptes-clients (indicateurs d'alerte
mesures conservatoires telle que l'augmentation du montant des avances sur consommation par exemple)
pour assurer un meilleur recouvrement des créances ;
(iv) Procéder à des études d'évaluation de l'impact de l'électrification surtout dans les milieux rural ou
péri-urbain afin de répondre au mieux aux besoins de la clientèle potentielle ;
(vi) Définir une stratégie opérationnelle de sous-traitance des activités de la SENELEC pour se concentrer
aux missions essentielles de densification du réseau de transport et de distribtuion.
c) A la BAD
(i) Accélérer la réalisation des études prévues dans le cadre des projets de l'OMVS et de l'OMVG;
(ii) Soutenir les efforts d'investissement et de réhabilitation de la SENELEC, dans le cadre de la stratégie
de la Banque pour le Sénégal;
(iii) Suivre de près et évaluer l'expérience des producteurs privés indépendants et de tirer les
enseignements nécessaires pour son adaptation aux autres pays membres régionaux.
MEMORANDUM D'AUDIT DE PERFORMANCE DE PROJETS
La République du Sénégal est située entre le 10ème et le 20ème degré de latitude nord sur la pointe
occidentale du continent africain (voir carte Annexe 1). Elle couvre une superficie de 196.722 km2, elle
s'ouvre à l'Ouest largement sur l'océan atlantique. Elle est limitée au Nord par la République Islamique de
Mauritanie, à l'Est par la République du Mali, au Sud par la République de Guinée et la République de
Gambie qui s'insère au sein du Sénégal de part et d'autre du fleuve Gambie sur une superficie de 10.300
km2.
1.2.1 La situation économique engendrée dans les années 1970 par la crise pétrolière a incité le
Gouvernement de la République du Sénégal à initier une nouvelle stratégie visant à réduire les
déséquilibres provoqués par cette crise. L'économie sénégalaise dépend en effet de deux sources
principales d'énergie :
i) le bois sous forme de bois de chauffe ou de charbon de bois, est le combustible domestique de
base, mais le patrimoine forestier du pays a été considérablement réduit avec des
conséquences néfastes sur tout l'écosystème du pays;
ii) les produits pétroliers, entièrement importés, assurent tous les besoins en énergie commerciale,
notamment pour le transport, les usages domestiques et industriels et surtout pour la
production d'énergie électrique.
1.2.2 En vue de faire face à cette situation énergétique délicate, le Gouvernement de la République du
Sénégal a procédé à la définition d'une politique générale sur l'énergie dans le cadre du 7ème plan
quinquennal de développement économique, social et culturel, couvrant la période 1985 - 1990 et a engagé
des actions spécifiques dans le secteur de l'énergie, sous la coordination de la Direction de l'énergie (D.E)
du Ministère du développement industriel et de l'artisanat (MDIA). Ces actions portent en particulier sur :
1.2.3 Cependant, la réduction de la dépendance aux importations de produits pétroliers ne peut être
envisagée qu'à moyen terme avec l'exploitation de l'hydro-électricité de Manantali où il est prévu de mettre
en service des ouvrages électriques au mois d'octobre de l'an 2000. Les études complémentaires
demandées en octobre 1995 à Bamako par les bailleurs de fonds, dont en particulier une étude tarifaire, la
mise à jour des études économiques et surtout la restructuration des sociétés nationale d'électricité des pays
membres constitueront la condition d'initialisation de l'évaluation du projet prévue pour novembre 1996.
De même, il est à signaler qu'au niveau du projet de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), les études,
sur financement du FAD, d'identification et d'évaluation des sites hydro-électriques à caractère régional
possibles (Phase I) sont en cours mais accusent beaucoup de retard sur le calendrier prévisionnel.
-2-
1.2.4 D'autre part, le Sénégal est contraint, comme bien d'autres pays non producteurs de pétrole, à
développer les économies d'énergie, à promouvoir la production d'énergies alternatives et à poursuivre les
actions de redressement et de réhabilitation du secteur.
1.2.5 Au niveau de la tarification, l'application progressive de la vérité des prix a quelque déréglé la
tarification des facteurs pour certaines catégories de consommateurs d'électricité ; alors que pour les
combustibles domestiques, aucune action d'envergure n'a été envisagée pour concurrencer la
consommation du charbon de bois. A cet effet, l'adoption dans le cadre du plan de réhabilitation du secteur
d'un système de tarification supprimant la distorsion dans les catégories de consommateurs et l'analyse des
systèmes de tarification des produits pétroliers et combustibles domestiques constituent des points forts
dans la nouvelle politique.
1.3.1 Dans le cadre du 7ème plan quinquennal, la Société Nationale d'Electricité (SENELEC) a établi un
programme d'investissement basé sur le plan directeur d'électricité élaboré en 1982 et révisé en 1984, le
plan directeur de la production et du transport préparé en 1985, ainsi que l'étude tarifaire réalisée en 1984.
Le plan directeur de la production et du transport établi par la SENELEC en 1985 a mis en évidence la
vétusté des moyens de production et de transport existants et identifié les actions urgentes à entreprendre
en vue d'apporter une amélioration rapide de cette situation. Ce programme comportait pour la période de
cinq (5) ans, les actions suivantes :
2.1.1 La matrice du cadre logique de ce projet, établie d'une manière rétrospective est jointe en Annexe
2-A. Les buts sectoriels de ce projet sont d'élever le niveau de vie des populations des zones rurales
concernées, de réduire les disparités entre les centres ruraux et les grandes agglomérations et de freiner
l'exode rurale. L'objectif étant de satisfaire la demande additionnelle et de faire face à la croissance de la
demande d'électricité à l'horizon 1995. Les extrants physiques prévus étaient la construction de sous-
stations, la réhabilitation de 31 postes, la construction et la réhabilitation de 131 kilomètres de réseaux et la
réalisation de 45 remontées aéro-souterraines. Les intrants étaient principalement l'acquisition de matériels
pour 6.734 branchements domestiques, l'acquisition de divers matériels et équipements de maintenance
ainsi que l'acquisition de services d'Ingénieur-Conseil pour études et contrôle des travaux.
2.1.2 La matrice du cadre logique de ce programme est jointe en Annexe 2-B. Les buts sectoriels de ce
programme sont d'améliorer les conditions de vie de la population et de contribuer aux efforts
d'industrialisation du pays. L'objectif étant d'améliorer la rentabilité économique et financière et assurer
l'équilibre financier du secteur. Les extrants de ce programme sont la réduction des pertes de distribution et
de transport par la réhabilitation des réseaux de transport et de distribution et la formation de personnel
ingénieurs, l'installation de 2 nouveaux groupes de 20 MW chacun, la construction de nouveaux postes et
la réhabilitation de 87 kilomètres de lignes de 30 KV. Les intrants étaient principalement l'acquisition de
matériels et équipements de maintenance ainsi qu'un programme d'assistance technique.
2.1.3 Ayant été évalués au cours de la même période (octobre 1985), le projet et le programme ont
bénéficié d'une conception uniforme et toutes les fonctions ont été bien analysées, en particulier celles
relatives à la production et à la distribution. Les composantes du projet et du programme ont été
judicieusement définies lors de l'évaluation pour répondre à la croissance de la demande et aux efforts
d'industrialisation du pays. Les actions d'économie d'énergie et de baisse des coûts des facteurs techniques
prévues dans le cadre de ce programme sont nécessaires pour permettre à ce secteur de contribuer aux
efforts de développement du pays et à l'amélioration des conditions de vie de la population.
2.2.1 La Banque a reçu en 1984 une requête du Gouvernement de la République du Sénégal en vue de
participer au financement du projet. La Banque, après avoir participé aux deux réunions de bailleurs de
fonds et, après examen de l'étude sur l'électrification rurale au Sénégal, réalisée grâce à une aide bilatérale
administrée par elle, procéda à la préparation du projet et envoya en Octobre 1985, une mission FAD au
Sénégal en vue de l'évaluation du Projet d'Electrification Rurale et Urbaine. Le rapport d'évaluation établi
par la Banque en juillet 1986 indiquait que le projet sera co-financé par le FAD, la BADEA et la
SENELEC.
2.2.2 Entre les deux réunions de bailleurs de fonds, la Banque a reçu du Gouvernement sénégalais une
-4-
requête en date du 4 septembre 1985 en vue de participer au financement du Programme de redressement
du Secteur de l'électricité. La Banque a alors envoyé, du 3 au 25 octobre 1985, une mission au Sénégal en
vue de la préparation du Programme. A la suite de cette mission de préparation, la Banque a effectué en
mai 1986, une mission au Sénégal en vue de l'évaluation du Programme. Le rapport d'évaluation indiquait
que le projet serait co-financé par la BAD, la CCCE, l'AID, la BOAD et la SENELEC.
2.3.1 Les négociations de l'accord de prêt destiné au financement du Projet d'électrification rurale et
urbaine, qui se sont déroulées à Abidjan les 6 et 7 août 1986 entre le Gouvernement sénégalais et la
Banque, n'ont pas modifié de manière significative les conclusions du rapport d'évaluation et le projet a été
approuvé par le Conseil d'administration du FAD en sa séance du 26 août 1986. L'accord de prêt a été
signé le 13 février 1987 et est entré en vigueur le 25 juin 1987.
2.3.2 L'accord de prêt relatif au financement du Programme a été négocié à Abidjan, le 23 octobre 1985,
entre le Gouvernement sénégalais et la Banque. Ces négociations n'ont pas apporté de modifications
notables au rapport d'évaluation de la Banque et le projet a été approuvé par le Conseil d'administration de
la BAD le 23 septembre 1986. L'accord de prêt a été signé le 13 février 1987, et est entré en vigueur le 25
juin 1987, en même temps que l'accord de prêt destiné au Projet d'électrification rurale et urbaine.
2.4.1 Le rapport d'évaluation prévoyait l'exécution du projet sur une période de 3 ans, à compter
d'octobre 1986. Le dernier trimestre de 1986 devait servir au lancement et au dépouillement des appels
d'offres. A la réalisation, le calendrier d'exécution initialement prévu a connu un certain dérapage dû
essentiellement à des retards d'exécution dans la préparation des dossiers d'appel d'offres qui a duré 15
mois au lieu des 5 mois initialement prévus. Le lancement des appels d'offres n'a eu lieu que le 15 octobre
1987, soit plus de 8 mois après la signature de l'accord de prêt. La signature du marché a eu lieu le 19 avril
1988, soit près de 5 mois après l'adjudication, et plus de 2 ans après la mise en vigueur de l'accord de prêt.
2.4.2 Après la mise en vigueur du marché, le calendrier d'exécution des travaux a connu une légère
avance par rapport au délai contractuel. Le démarrage effectif des travaux du contrat de base a eu lieu le
1er décembre 1988 ; les travaux se sont achevés en août 1990, soit 3 mois avant le délai contractuel de 24
mois. Les travaux, objet de l'Avenant N° 2 ont été exécutés en même temps que les travaux du contrat de
base. Les travaux de l'Avenant N° 3 ont démarré en octobre 1990, pour se terminer en décembre 1991, soit
2 mois avant le délai contractuel de 16 mois. Cependant, la durée d'exécution effective du projet
d'électrification a été de 54 mois d'où un retard dans la date d'achèvement de 24 mois. Le taux annuel
d'exécution des travaux se présente comme suit :
2.4.3 Le rapport d'évaluation prévoyait l'exécution du programme sur une durée totale de quatre (4)
années, de 1986 à 1989. L'année 1986 devait être consacrée à la finalisation et au lancement des appels
d'offres, les années 1987 et 1988 aux approvisionnements et au démarrage des travaux, et l'année 1989 à
l'achèvement du programme. Le calendrier effectif de réalisation des travaux a connu un décalage de 23
mois par rapport aux prévisions pour les raisons principales suivantes :
(i) la préparation des dossiers d'appel d'offres a été plus longue que prévue, compte tenu du nombre
relativement important (au nombre de cinq, y compris la SENELEC) de bailleurs de fonds
intervenant dans le projet ;
2.4.4 Après la mise en vigueur des marchés, l'exécution des travaux n'a pas connu de retard significatif
par rapport au délai contractuel. Le taux effectif de réalisation annuelle des travaux a été le suivant :
2.5.1 Le projet d'électrification rurale et urbaine a subi des modifications à l'exécution dont les détails
figurent dans le rapport d'achèvement dudit projet. Toutes les modifications ont été réalisées après
obtention de l'accord préalable de la Banque. Ces modifications ont été opportunes et ont permis
d'améliorer la rentabilité du projet.
-6-
b) Programme de redressement du secteur de l'électricité
2.6.1 L'acquisition des biens et services pour ce projet a été effectuée, après une pré-qualification des
entreprises, par appel d'offres international pour les travaux financés par la Banque et conformément aux
procédures du FAD acceptées par la BADEA, l'autre co-financier du projet. A l'issue de l'analyse des
offres et après accord préalable de la Banque, les trois lots ont été attribués à une seule entreprise, moins-
disante sur chaque lot pris séparément.
2.6.2 En accord avec l'ensemble des co-financiers, la SENELEC a procédé à une préqualification des
entreprises soumissionnaires. L'acquisition des biens et services des lots dont le financement a été assuré
totalement ou partiellement par la Banque a été effectuée par appel d'offres international conformément
aux règles et procédures de la BAD.
2.7.1 A l'évaluation, le coût total du projet a été estimé à 12,74 millions d'UCF, dont 9,30 millions
d'UCF en devises et 3,44 millions d'UCF en monnaie locale. Après l'achèvement de l'ensemble des travaux
et prestations, le coût final du projet a été de 11,72 millions d'UCF, dont 8,56 millions d'UCF en devises et
3,16 millions d'UCF en monnaie locale. Les économies réalisées sur le coût total, malgré le retard dans le
démarrage de l'exécution et les modifications substantielles décrites au paragraphe 2.4.1 ci-dessus, doivent
être imputées essentiellement aux bénéfices d'une plus grande compétitivité offerte par la procédure d'appel
d'offres international, mais aussi à la qualité des dossiers d'appel d'offres préparés par la SENELEC. Les
économies réalisées sur le coût total du projet ont permis de financer quatre nouveaux centres et de
diminuer la part du financement en monnaie locale de la SENELEC. Le tableau ci-dessous donne un
résumé des coûts du projet à l'évaluation et à l'achèvement.
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2.7.2 Le financement du projet a été assuré par les trois co-financiers: FAD, BADEA, SENELEC. Les
participations comparatives des bailleurs de fonds à l'évaluation et à l'achèvement sont résumées dans le
Tableau ci-après.
Financement du projet
(millions d'UC)
2.7.3 Le coût total du programme a été estimé à l'évaluation à 74,51 millions d'UC, dont 56,31 millions
d'UC en devises et 18,20 millions d'UC en monnaie locale. Le coût estimatif des composantes financées
par la Banque a été estimé à l'évaluation à 14,57 millions d'UC, dont 10,34 millions d'UC en devises et
4,23 millions d'UC en monnaie locale. Après l'achèvement de l'ensemble des travaux, le coût final a été
arrêté à 68,00 millions d'UC, dont 58,82 millions d'UC en devises et 9,18 millions d'UC en monnaie locale.
Le tableau (a) ci-après indique la comparaison des coûts du programme à l'évaluation et à l'achèvement,
pour l'ensemble des composantes du programme, tandis que le tableau (b) ci-dessous donne la
comparaison des coûts du programme à l'évaluation et à l'achèvement, pour les composantes financées par
la BAD.
-8-
Tableau (a)
Comparaison des Coûts du Programme
Ensemble des Composantes
(millions d'UC)
Tableau (b)
Comparaison des Coûts du Programme
Composantes Financées par la BAD
(millions d'UC)
2.7.4 Le financement du programme a été assuré comme prévu à l'évaluation par les cinq (5) bailleurs
de fonds (CCCE, AID, BAD, BOAD, SENELEC) initialement sollicités par le Gouvernement du Sénégal.
A l'évaluation, la Banque devait financer environ 13,87% du coût total du programme. Le financement
réel de la BAD à l'achèvement représente 15,19% . Le prêt BAD initialement prévu a été
presqu'entièrement utilisé, et le prêt n'a pas dégagé de reliquat. Les économies réalisées sur le coût total du
programme ont eu pour conséquence de réduire de moitié environ la part de financement de la SENELEC
en monnaie locale. Le tableau ci-après donne la répartition comparée du financement du programme à
l'évaluation et à l'achèvement.
-9-
2.8 Décaissements
2.8.1 Le calendrier de décaissement du projet prévu à l'évaluation, s'est révélé en rétrospective, non
réaliste puisque celui-ci a connu un rippage important dû au décalage dans le démarrage effectif des
travaux. Le rapport d'évaluation prévoyait les décaissements sur quatre (4) années, de 1987 à 1990, avec
près de 50% des décaissements en 1987, première année du projet. En réalité, les décaissements se sont
échelonnés sur cinq (5) années et ont effectivement commencé en 1988 (15,7%) pour s'étaler jusqu'en
1992 avec un fort pourcentage de décaissement en 1991 (38 %). Par ailleurs, les décaissements ont été
effectués sur la base d'une seule catégorie, les travaux ayant été attribués à la même entreprise, ce qui a
rendu difficile la reconstitution du coût final du projet par composante. Le tableau ci-dessous donne les
décaissements annuels par bailleur de fonds.
Décaissements annuels par bailleur de fonds
(millions d'UCF)
2.8.2 Le calendrier de décaissements du programme tel que déterminé à l'évaluation prévoyait les
décaissements sur cinq (5) années, de 1986 à 1990. A l'achèvement, l'on a constaté que les décaissements
se sont effectués effectivement sur six (6) années, de 1987 à 1993, du fait du démarrage tardif de la
réalisation des travaux. Ils ont été relativement modestes en 1987 (9,12 %) et en 1988 (16,78 %), et plus
importants en 1989 (44,54 %), le reste entre 1990 et 1992. Le tableau ci-dessous indique le décaissement
réel par bailleur de fonds à l'achèvement du programme.
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2.9.1 Pendant toute la durée d'exécution du projet, la Banque a effectué trois missions de supervision
(une juridique, une financière et une technique), ainsi que deux missions de suivi. Malgré le nombre
relativement limité de missions de supervision du projet par la Banque, les réunions périodiques au siège
de la Banque entre l'Organe d'exécution et les services de la Banque, ont permis de trouver des solutions
aux problèmes posés, évitant ainsi des retards plus importants dans l'exécution du projet.
2.9.2 Les missions de supervision par la Banque du programme ont été limitées à deux missions de
supervision (une technique et une financière) et deux missions de suivi du département des programmes
par pays. De même que pour le projet d'électrification rurale et urbaine qui a été exécuté au cours de la
même période, les visites deux fois par an de la SENELEC au siège de la Banque ont permis une
progression normale de l'exécution du programme et pallié l'absence de missions de supervision de la
Banque.
2.10.1 Le projet a été financé par des prêts du FAD et de la BADEA pour la part en devises, ainsi que par
le FAD et la SENELEC pour la part en monnaie locale. Pour l'acquisition des biens et services, la BADEA
avait souscrit aux procédures du FAD pour l'organisation des appels d'offres internationaux, et les
consultations ont été organisées sur cette base. Au cours de l'exécution du projet, il n'y a pas eu de réunion
formelle de coordination entre le FAD et la BADEA.
2.10.2 Le programme a été financé par 4 bailleurs de fonds pour la part en devises et par la SENELEC
pour la part en monnaie locale. A l'exception des deux réunions préparatoires tenues respectivement à Paris
en juillet 1985 et à Dakar en octobre 1985, il n'y a pas eu d'autres réunions de coordination entre les
différents bailleurs de fonds du programme. Cet état des choses s'explique par le fait que les composantes
du programme ont été affectées de manière explicite à chacun des bailleurs de fonds.
3.1.1 Sur la période 1991-1993 les ventes d'énergie sont passées de 736 GWh à 795 GWh, soit un taux
moyen annuel de croissance de 3,22%. Après la dévaluation du FCFA, les consommations ont subi une
hausse avec un taux de croissance annuel de 8,90% sur la période 1993-1994, la BT a connu un taux de
croissance de 9,16% et la MT 13,21%. Cette forte croissance est due au regain d'activité économique
consécutive à la dévaluation du FCFA.
3.1.2 De 1991 à 1993, l'analyse par secteur d'activité montre une évolution favorable de la
consommation des ménages (+6,64%) et celle du secteur commercial (+6,51%) mais une régression de
celle du secteur industriel (-0,94%). Avec la dévaluation du Fcfa, on note une reprise notable du secteur
industriel (+9,76%) sur la période 1993-1994.
3.1.3 L'évolution du nombre d'abonnés à été plus forte dans les centres ruraux (+35% de 1991 à 1993 et
+44% de 1993 à 1994) que dans les centres urbains (de +6 à + 11% en moyenne) dont le taux d'évolution
est plus proche de celui de l'ensemble du pays.
3.1.4 La consommation d'énergie a baissé dans les centre urbains au cours de la période 1991-1993
tandis qu'elle augmentait en moyenne de +33% dans les centres ruraux nouvellement électrifiés. L'année
1994 voit le retour à la croissance dans toutes les zones avec un taux moyen de 11%.
-12-
3.1.5 Dans les zones nouvellement électrifiées, le taux de raccordement a été relativement faible dans
les localités en zone rurale, car dans ces zones, les populations se contentent dans un premier temps
(environ pendant les cinq premières années) de l'éclairage public et ne commencent réellement à satisfaire
les nouveaux besoins domestiques, artisanaux et/ou commerciaux qu'après cette période. A contrario, dans
les zones urbaines comme Pikine, Guédiawaye et les villages artisanaux de Dakar, le taux de
raccordement a été substantiel et conséquent. La SENELEC offre à sa clientèle BT la gratuité totale du
branchement classique (moins de 35 mètres du réseau), ce qui laisse augurer d'un accroissement certain
des clients dans les zones du projet et du programme.
3.2.2 Globalement, l'on peut considérer que les extrants physiques du projet d'électrification rurale et
urbaine et au programme de redressement du secteur de l'électricité ont été globalement réalisés. Ces deux
projets ont permis d'apporter l'électricité à un nombre plus important de sénégalais, de fiabiliser et
d'étendre les réseaux de transport et de distribution.
3.2.3 Il convient cependant de nuancer cette appréciation générale pour ce qui concerne le programme
de redressement du secteur dans sa composante distribution. En effet, dans ce domaine, si l'objectif de
renforcement de la structure du réseau moyenne tension de Dakar peut être considéré comme achevé, il
n'en est pas de même pour le réseau basse tension qui n'a été mis en oeuvre que partiellement.
3.2.4 La production brute d'énergie électrique de la SENELEC est de 1021 GWh en 1994. L'analyse de
la qualité de service du produit montre une dégradation des indicateurs de performance dès 1992
essentiellement due à la défectuosité du parc de production et au déficit d'investissement dans le secteur.
Production 1991-1994
1991 1992 1993 1994
Production brute SENELEC (GWh) 916 1001 984 1021
Energie Non Distribuée (MWh) 552 918 5525 7610
Temps de coupure 6h 9h 55 h 72,6 h
3.2.5 Le réseau électrique est constitué à 95% du réseau interconnecté, à 3,6% des réseaux régionaux et
à 1,3% des réseaux isolés. En 1994 le réseau interconnecté a une puissance brute installée de 251,8 MW
pour une pointe de 162,4 MW et une énergie transitée de 978 GWh en 1994. L'analyse des indicateurs de
performance du réseau donne les résultats suivants :
3.2.6 D'une manière générale, on note une dégradation des caractéristiques d'exploitation du réseau. Le
nombre d'interruption de service est passé de 3667 en 1991 à 5692 en 1993, soit une augmentation de
155%. Avec l'introduction de Kahone et Saint Louis en 1994 le nombre d'interruptions de service est en
fait passé à 9041. Le nombre de défauts de réseau a augmenté de façon constante de 889 en 1991 à 1465
en 1993 puis 2002 en 1994. Ces résultats sont dûs, d'une part aux conditions climatiques sévères et, d'autre
part aux mesures renforcement des équipes commerciales au détriment des équipes de maintenance.
3.3.1 Le Contrat-Plan, en tant qu'instrument de régulation entre l'Etat et l'Entreprise, a pour avantage de
définir un cadre formel permettant une articulation entre l'exercice de la tutelle et la nécessité d'assurer à
l'entreprise l'autonomie de gestion. Le premier CP SENELEC du 01/01/1987 au 31/12/1989, mis en place
suite à un diagnostic établi par EDF, avait pour objectif d'assurer la réalisation du plan de redressement. Il
comportait 2 parties : les engagements réciproques Etat-SENELEC et le plan de redressement. L'analyse
en fin de période a permis d'établir un bilan de réalisation physique de 50%. Les arriérés de l'Etat et
l'absence de financement du programme d'investissement ont eu un impact négatif sur la réalisation des
engagements de la SENELEC.
(i) les engagements financiers n'ayant pas couvert les besoins en matière de production
notamment, la SENELEC n'était pas en mesure de s'engager sur des performances précises
;
3.3.3 Le nouveau type de CP, en cours d'élaboration, couvre la période 1995-1997. Il intègre les
recommandations du premier CP. Il a pour objectif de mettre en perspective le rôle de l'Etat et celui de la
SENELEC afin de garantir une plus grande autonomie de gestion et une responsabilité accrue par la
définition des rôles et des rapports entre les autorités de tutelle et l'Entreprise. Dans le cadre de ce
deuxième Contrat-Plan, les droits et obligations de l'Etat et de la SENELEC sont résumés à l'Annexe 3,
dont certaines permettront de remplir les conditionalités des bailleurs de fonds à savoir
Analyse de l'exploitation
Ratios d'exploitation
1991 1992 1993 1994
Produits d'exploitation 45262 46663 48133 62202
Charges d'exploitation 42121 44533 47165 52793
Ratio d'exploitation 93% 95% 98% 85%
3.3.5 L'analyse de la structure des charges d'exploitation montre par ordre d'importance les postes de
combustibles (38%) puis des amortissements (23%) et enfin des salaires (19%). La part des combustibles
dans les charges d'exploitation passe de 38% en 1991 à 42% en 1994. Cette augmentation est due au fait
que dans la même période, les amortissements diminuent en passant de 25% à 21% ainsi que les salaires
qui passent de 21% à 19%. La productivité dans le poste des combustibles (nombre de kWh produits pour
1 Franc de combustible dépensé) baisse légèrement en passant de 2,86 kWh en 1991 à 2,79 kWh en 1994.
Ce qui montre une détérioration du rendement global des centrales thermiques due à l'utilisation accrue
des vieilles centrales de Bel Air pour faire face au déficit en moyens de production. La productivité dans
le poste des salaires (nombre de kWh produits pour 1 Franc de salaire payé) augmente de 18% sur la
période en passant de 5,22 kWh à 618 kWh tandis que le taux de croissance de la production est de 37%
de 1991 à 1994. Ceci montre un gain réel en productivité au niveau de la masse salariale.
-15-
Structure des charges d'exploitation
1991 1992 1993 1994
Production (GWh) 45 262 46 663 48 133 62 202
Combustibles et achats d'énergie 38% 35% 38% 42%
Salaires et charges sociales 21% 20% 19% 19%
Achats de matières et approvisionnements. 11% 14% 12% 10%
Charges diverses, impôts, taxes, redevances RTS 6 6% 8% 7%
Dotation aux amortissements 25% 24% 23% 21%
Charges d'exploitation 100% 100% 100% 100%
Productivité "Combustibles" F/kWh 2,86 2,97 2,71 2,79
Productivité "Salaires" F/kWh 5,22 5,2 5,25 6,18
Tarification
3.3.6 En janvier 1994, la SENELEC a opéré un réajustement tarifaire (+ 28% en moyenne) à la suite de
la dévaluation du Franc CFA. Ce réajustement ainsi que la mise en oeuvre d'une politique rigoureuse de
maîtrise des charges (maîtrise de la masse salariale, réduction des charges en combustibles), a permis le
retour à un résultat d'exploitation positif. Une étude tarifaire sur la base de la tarification au coût marginal
est en cours d'achèvement. Le tarif d'équilibre indiquerait une baisse théorique de 10% par rapport à la
situation actuelle. En fait, le réajustement tarifaire suite à la dévaluation du Franc CFA a permis une hausse
déguisée des tarifs. Les tarifs applicables à la SENELEC depuis le 23 Janvier 1994 sont présentés à
l'Annexe 6.
3.3.7 Les données de l'analyse financière sont présentées à l'Annexe 4. Le taux de rentabilité des
immobilisations est de 4,2% en 1994, après une série de taux voisins de zéro en 1992 et 1993. De ce fait, la
conditionalité exigée par la Banque, à savoir un taux de rentabilité des immobilisations supérieur à 6% n'a
pas pu être respectée. En outre, la réévaluation des immobilisations nécessiterait une loi au niveau national.
Le ratio de liquidité générale est passé de 1,41 en 1991 à 1,07 en 1994, résultat du fort découvert bancaire
de l'année 1992. Il est supérieur à 1 sur la période, ce qui indique un fond de roulement positif. Le taux
d'endettement qui était de 45,1% en 1991 est passé à 59,1% en 1994 compte tenu de la dévaluation du
FCFA. Le ratio de couverture du service de la dette est passé de 1,8 en 1991 à 2,7 en 1994. Ce taux a
toujours été supérieur à 1 sur la période sauf en 1993 où il était égal à 0,8.
3.3.8 Le Fonds de roulement passe de 8 305 millions de FCFA en 1991 à 3 100 millions FCFA en 1994.
Il reste positif sur toute la période. La trésorerie nette est faible en 1991 et est négative en 1992 d'où le
recours important au découvert bancaire de 6 196 millions de FCFA en 1992. Cependant, la SENELEC a
pu réduire le montant du découvert en 1991 de 1 355 millions de FCFA et de 4 418 millions de FCFA en
1993. Le Besoin en fonds de roulement est positif mais pratiquement stable entre 1991 à 1992. Il est
négatif de 1993 à 1994 grâce notamment à une meilleure gestion du crédit fournisseur qui augmente de
+48% de 1992 à 1994.
3.3.9 Le ratio de crédit-clients qui s'était dégradé en 1992 (5,8 mois), a connu une amélioration en 1993
(2,9 mois) pour nettement se dégrader en 1994 (5 mois). Cela s'explique notamment par la réévaluation des
tarifs suite à la dévaluation du Franc CFA et à la défaillance de certains clients importants sur lesquels les
règles ordinaires de recouvrement sont difficilement applicables compte tenu de l'intervention des autorités
publiques.
L'Emprunteur
3.4.2 La performance de la SENELEC en tant qu'Organe d'exécution est jugée satisfaisante. Elle a
respecté les procédures de la Banque pour l'acquisition des biens et services et a réalisé régulièrement des
rapports d'avancement des travaux.
La Banque
3.4.3 La performance de la Banque pendant l'exécution des deux projets est jugée globalement
satisfaisante. La Banque a été très efficace pour apporter le soutien nécessaire à la SENELEC pour le
respect de ses règles et procédures, mais elle a effectué très peu de missions de supervision au Sénégal
(voir paragraphe 2.8). Cependant, malgré le nombre relativement limité de missions de supervision des
deux (2) projets par la Banque, les réunions périodiques entre l'Organe d'exécution et la Banque dans les
locaux de cette dernière, ont permis de trouver des solutions aux problèmes posés, évitant ainsi des retards
plus importants dans l'exécution des projets.
Les Entreprises
3.4.4 La performance des principaux entrepreneurs et contractants est jugée globalement satisfaisante.
Toutes les fournitures et tous les travaux ont été réalisés dans les délais contractuels, avec quelque fois de
légères avances. Ces entrepreneurs et contractants ont souvent fait appel à des sous-traitants locaux, ce qui
a permis un transfert réel de savoir-faire à la SENELEC qui dispose maintenant, pour ses travaux
d'entretien et de réalisation d'ouvrages neufs, d'un tissu de petites entreprises locales qualifiées.
L'Ingénieur Conseil
3.4.5 La performance de l'ingénieur conseil des deux (2) projets est jugée partiellement satisfaisante car,
si la qualité des dossiers d'appel d'offres qu'il a préparé a permis d'obtenir des prix très compétitifs grâce à
la procédure d'appel d'offre international, on peut lui imputer aussi le long retard accusé dans le démarrage
effectif des travaux dû à la lenteur dans la préparation de ces dossiers. La raison principale de cette lenteur
peut être attribuée à la définition approximative de l'envergure initiale du programme, particulièrement
dans sa composante réseaux de distribution MT/BT/EP.
-17-
3.5 Performances institutionnelles
3.5.1 Le service public de l'électricité est assuré par la SENELEC, société nationale à caractère
industriel et commercial aux termes de la loi 87-19 du 3 Août 1987. Elle est dotée de l'autonomie de
gestion. La SENELEC exerce sa mission dans le respect des dispositions légales et réglementaires
contenues dans les textes régissant le secteur de l'électricité au Sénégal. L'organigramme actuellement en
vigueur à la SENELEC est présenté à l'Annexe 5.
3.5.2 La performance des consultants chargés de l'assistance technique dans le cadre du programme de
redressement du secteur de l'électricité est jugée insuffisante du fait que ces consultants n'ont pas répondu
aux besoins de la SENELEC. Selon la Direction de la SENELEC, les assistants techniques affectés à ce
programme, ne disposaient pas de la qualification adéquate ou étaient d'une expertise parfois inférieure à
celle de leurs homologues sénégalais qu'ils étaient supposés encadrer.
Parmi les sources d'énergie commerciale, les produits pétroliers représentent le taux d'utilisation le
plus élevé. L'énergie électrique ne représente que 5% de la consommation totale d'énergie, cependant,
environ 40% du volume total des produits pétroliers consommés sont destinés à la production d'énergie
électrique dans les centrales thermiques de la SENELEC. Les mesures d'économie d'énergie, combinées
aux investissements de productivité réalisés au niveau des centrales de la SENELEC, auraient dû avoir des
effets positifs au niveau de la facture pétrolière de la SENELEC. Le manque d'investissement de
renouvellement dans le secteur et l'absence de gain de productivité au niveau de la consommation de
combustibles indiquent que peu d'économies ont été réalisées.
L'augmentation de l'offre d'énergie induite par ce projet et ce programme ainsi que la fiabilisation
de la fourniture d'énergie électrique a permis la densification du tissu industriel par la création de
nouvelles unités de transformation notamment dans la zone du projet. Cependant, en l'absence de données
fiables, aucune statistique n'a pu être produite. Du point de vue de la consommation d'énergie par le
secteur, la période post-dévaluation du Franc CFA a été plus que propice puisque celle-ci a atteint, en
1994, le niveau de 1992 avec une légère hausse par rapport à celle de 1991.
les effets induits du projet et du programme sur l'amélioration des revenus des ménages des zones
rurales et péri-urbaines concernées ont été sensibles du fait de la substitution de l'éclairage à la lampe à
pétrole à l'électricité. En zone péri-urbaine de Dakar-Pikine et Ziguinchor par exemple, le gain annuel par
kWh consommé s'établit à 13,02 FCFA/kWh et pour les six centres ruraux à 30,45 FCFA/kWh.
Cependant, en l'absence d'étude d'impact ciblée, les effets de l'électricité sur l'élargissement de la base
productive des ménages par l'extension de leurs activités rémunératrices (commerciales ou artisanales) ne
peuvent être que qualitatifs.
-18-
4.4 Effets sur l'environnement
L'impact sur l'environnement est globalement positif car les projets, dans leur réalisation, ont tenu
à respecter l'environnement au niveau sonore des groupes Diesel et du tracé des lignes en minimisant les
destructions de forêts. D'autre part, la substitution de l'électricité aux combustibles ligneux (bois et
charbon) permettra de réduire la désertification. Enfin, la réduction de consommation spécifique des
groupes a permis de réduire la production de gaz carbonique (CO2) par kWh dans la vieille centrale
thermique de Bel Air notamment.
La femme est au coeur du développement en milieu rural et la présence de l'électricité est une
impulsion aux petits métiers, généralement occupés par les femmes: i) commercialisation de produits
maraîchers; ii) atelier de couture, coiffure; iii) tissage; iv) boutiques. Elles se regroupent en association
féminine et se font encadrer par des ONG. Sur le plan de la santé, le confort domestique induit par
l'électricité permet d'alléger les tâches ménagères effectuées par les femmes. La création de centre de santé
primaire et de maternité a un impact positif sur le taux de mortalité des femmes en couches. Sur le plan de
l'éducation, l'électricité favorise l'alphabétisation des populations en général et en particulier celui des
femmes dont le taux de scolarisation est plus faible en zone rurale qu'en zone urbaine.
5.1.1 Il subsiste actuellement un décalage dans la réalisation des investissements dans le secteur de
l'électricité au Sénégal, particulièrement en moyens de production. La puissance disponible est à peine
supérieure à la puissance de pointe, avec des groupes thermiques très anciens (certains installés depuis
1954). Le programme d'entretien normal ne peut être exécuté, comme expliqué au paragraphe 5.1.3 ci-
après. Depuis 1990, la SENELEC est contrainte à des délestages quasi-permanents dont la sévérité varie
en fonction de la gravité et de la durée des pannes des groupes de production.
5.1.2 La SENELEC a programmé un projet de réhabilitation de ses groupes de production qui devait
démarrer vers la fin de l'année 1995 pour s'achever vers la mi-1996. Si ce programme est exécuté dans les
délais, il devrait permettre de remettre tous les groupes de production à niveau et à la SENELEC de
disposer d'une réserve tournante d'environ trente pourcent (30 %) de la puissance de pointe. Cependant, la
mise en oeuvre effective de ce programme dans les délais n'est pas évidente et la situation de la SENELEC
au niveau de la production demeurera assez précaire jusqu'à la mise en service dans vingt (20) mois du
nouveau groupe diesel de 20 MW dont le marché vient d'entrer en vigueur.
5.1.3 Ainsi, la SENELEC dispose certes des moyens techniques, matériels, humains, ainsi que les
dotations budgétaires nécessaires pour une mise en oeuvre effective de son programme
d'entretien/maintenance. Cependant, en l'absence d'investissements nouveaux dans le secteur, la
sollicitation extrême des groupes ne permet pas toujours l'exécution de ce programme, ce qui contribue à
réduire de manière significative la disponibilité et la capacité de production des groupes thermiques.
5.1.5 On peut donc conclure que la SENELEC a les capacités techniques requises pour assurer la
maintenance correcte des équipements du projet et du programme. Elle aura cependant des difficultés à
satisfaire la demande additionnelle si elle n'obtient pas le soutien des bailleurs de Fonds dans son
programme d'investissement pour la prochaine décennie.
5.2.1 La viabilité financière de la SENELEC sera analysée à partir des projections financières de 1995 à
1998 sur la base des hypothèses réalistes (voir Annexe 4). Le taux de rentabilité des immobilisations serait
supérieur à 6% dès l'année 1996, ce qui satisfait une des conditionalités du prêt. Le ratio d'exploitation est
satisfaisant sur toute la période, de l'ordre de 86% en moyenne. Cependant, la question de la réduction des
charges d'exploitation passe par une modernisation du parc de production et une bonne négociation des
contrats d'approvisionnement en fuel.
Projections financières
1995 1996 1997 1998
Produits d'exploitation 63 834 72 507 72 147 75 248
Charges d'exploitation 55 339 60 421 62 453 66 363
Marge d'exploitation 8 494 12 086 9 693 8 885
Marge hors exploitation -3 805 - - -
Résultats avant frais financiers 4 689 12 086 9 693 8 885
Rentabilité des immobilisations 3,88 10,48 8,02 6,57
5.2.2 La SENELEC a réussi à améliorer sa situation financière grâce à des actions rigoureuses de
recouvrement des créances et à l'assainissement de sa gestion. Ces actions doivent être poursuivies et
soutenues dans le futur.
5.2.3 Le projet de d'électrification rurale et urbaine, de par son objectif principal d'alimenter en énergie
électrique des centres ruraux de Darou-Mousty, Fissel, N'Diaganio, Sokone, N'Diaffate, Passy, Richard
Toll et des centres urbains de Ziguinchor et de Pikine-Guédiawaye se justifie économiquement par la
satisfaction de la demande en énergie électrique en zone rurale et péri-urbaine et la réduction des frais
d'éclairage des populations visées.
5.2.4 Les hypothèses de réévaluation du TRE et du TRI sont présentées à l'Annexe 6A et font ressortir
un taux de rentabilité économique (TRE) de 16,19% et un taux de rentabilité financière interne (TRI) de
12,09%. Comparés aux taux de rentabilité économique et financière calculés à l'évaluation
(respectivement 11,74 % et 9,18 %), l'on constate une amélioration de la viabilité du projet à
l'achèvement. Les test de sensibilité du TRE aux risques d'une hausse de 40% du prix des combustibles et
d'une baisse de 20% du tarif moyen de l'électricité ont donné les résultats suivants:
-20-
TRE TRI
5.2.5 Ainsi, le TRE n'a pas été fortement influencé par les variations des hypothèses de base et demeure
supérieur à 10%, à la différence du TRI financier qui a révélé une forte sensibilité par rapport à
l'augmentation simultanée du prix des combustibles et du tarif moyen de l'électricité.
5.2.6 Le projet de redressement du secteur de l'électricité, de par son objectif principal de redressement
du secteur électricité se justifie économiquement par une réduction des coûts de production, l'amélioration
de la fiabilité des installations électriques et une réduction des pertes. Les hypothèses de réévaluation du
TRE du programme de redressement du secteur de l'électricité sont présentés à l'Annexe 6B et font
ressortir un taux de rentabilité économique de 16,93%. Comparé au taux de rentabilité économique (TRE)
de 16,00 % calculé à l'évaluation, l'on constate une amélioration de la viabilité du projet à l'achèvement.
Les tests de sensibilité du TRE aux risques d'une hausse de 40% du prix des combustibles et d'une baisse
de 20% du tarif moyen de l'électricité ont donné les résultats suivants:
TRE
5.2.7 Le projet et le programme présentent des taux de rentabilité économique interne intéressants car
supérieur au taux d'actualisation de référence de la SENELEC qui est de 10%. La SENELEC a donc
intérêt à assurer la viabilité technique de ces équipements notamment en ce qui concerne la maintenance et
l'entretien systématiques.
5.3.3 Dans ces conditions, la mise en oeuvre rapide du programme d'introduction des producteurs
indépendants (Independent Power Producer "IPP") pour lesquels un appel d'offre international a été lancé
par la SENELEC, semble offrir à cette dernière la seule issue capable de lui permettre de mettre fin dans
des délais raisonnables à une situation de déficit de production néfaste à toute l'économie du Sénégal.
5.3.4 L'introduction des producteurs indépendants, qui a été réalisée avec un certain succès en Côte
d'Ivoire, viendra ainsi soulager la SENELEC des contraintes financières liées au renouvellement d'un parc
de production thermique vieillissant et soumis à des sollicitations intenses et lui permettra d'affecter les
ressources financières ainsi rendues disponibles à la densification de son réseau de transport et de
distribution.
6.1 Conclusions
6.1.1 Les objectifs assignés au projet d'électrification rurale et urbaine et au programme de redressement
du secteur de l'électricité ont été atteints. Ils ont permis d'apporter l'électricité à un nombre plus important
de sénégalais, de fiabiliser et d'étendre les réseaux de transport et de distribution. Cependant, la réduction
de la dépendance aux importations de produits pétroliers ne peut être envisagée qu'à moyen terme (à
l'horizon 2000) avec l'exploitation de l'hydro-électricité de Manantali.
6.1.2 Ainsi, le Sénégal est contraint, comme d'autres pays non producteurs de pétrole, à développer les
économies d'énergie, à promouvoir la production d'énergies alternatives et à poursuivre les actions de
redressement et de réhabilitation du secteur.
6.1.3 Les composantes du projet et du programme ont été judicieusement définies et répondent à la
croissance de la demande et aux efforts d'industrialisation du pays. Les actions d'économie d'énergie et de
baisse des coûts des facteurs techniques prévues sont nécessaires pour permettre à ce secteur de contribuer
aux efforts de développement du pays et à l'amélioration des conditions de vie de la population.
6.1.6 Les modifications réalisées après accord préalable de la Banque, ont été opportunes et ont permis
d'améliorer la rentabilité du projet et du programme. Les économies réalisées sur le coût total du projet et
du programme malgré le retard accusé ont eu pour origines la grande compétitivité offerte par la
-22-
procédure d'appel d'offres international et la qualité des dossiers d'appel d'offres préparés par la
SENELEC. Ces économies ont permis de financer quatre nouveaux centres et de diminuer la part de
financement en monnaie locale de la SENELEC.
6.1.8 Le projet et le programme présentent à la post-évaluation des taux de rentabilité supérieurs au taux
d'actualisation utilisé par la SENELEC (10%). Alors que la productivité du personnel a augmenté de 18%
sur la période, montrant un gain réel en productivité au niveau de la masse salariale, le poste des
combustibles a accusé une baisse de productivité en 1994 marquant une détérioration du rendement global
des centrales thermiques due à l'utilisation accrue des vieilles centrales pour faire face au déficit en
moyens de production.
6.1.9 La SENELEC a réussi à améliorer sa situation financière grâce à des actions rigoureuses de
recouvrement des créances et à l'assainissement de sa gestion. Cependant, ces actions doivent être
poursuivies et soutenues.
6.1.10 La SENELEC dispose des moyens techniques, matériels, humains, ainsi que les dotations
budgétaires nécessaires pour une mise en oeuvre effective de son programme d'entretien/maintenance.
Cependant, en l'absence d'investissements nouveaux dans le secteur, la sollicitation extrême des groupes
ne permet pas toujours l'exécution de ce programme et risque de réduire de manière significative la
disponibilité et la capacité de production des groupes thermiques.
6.1.11 La mise en oeuvre rapide du programme d'introduction des producteurs indépendants permettra de
mettre fin dans des délais raisonnables à une situation de déficit de production, viendra soulager la
SENELEC des contraintes financières liées au renouvellement d'un parc de production thermique
vieillissant, et lui permettra d'affecter les ressources financières rendues disponibles à la densification de
son réseau de transport et de distribution.
6.1.12 L'impact sur l'environnement du projet et du programme est globalement positif. Ceux-ci ont tenu à
respecter l'environnement au niveau du tracé des lignes en minimisant les destructions de forêts. D'autre
part, la substitution de l'électricité aux combustibles ligneux (bois et charbon) permettra de réduire la
désertification. Enfin, la réduction de consommation spécifique des groupes a permis de réduire la
production de gaz carbonique (CO2) par kWh dans les centrales.
6.1.13 La performance de l'Emprunteur tout comme celle de la SENELEC en tant qu'organe d'exécution
sont jugées satisfaisantes. La performance des principaux entrepreneurs et contractants a été également
satisfaisante, alors que celle de l'ingénieur conseil a été jugée partiellement satisfaisante en raison de la
lenteur constatée dans la préparation des dossiers techniques.
6.1.14 La performance de la Banque pendant l'exécution des deux projets est jugée partiellement
satisfaisante. Elle a effectué très peu de missions de supervision au Sénégal. Cependant, les réunions
périodiques tenues au Siège de Banque, ont permis de trouver, un tant soit peu, des solutions aux
problèmes posés, évitant ainsi des retards plus importants dans l'exécution des projets.
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6.1.15 Les performances du projet d'électricition rurale et urbaine et du programme de redressement du
secteur de l'électricité sont jugées globalement satisfaisantes. Cependant, une attention particulère devra
être portée à la durabilité des avantages acquis dans le cadre de ces projets.
6.2 Leçons
6.2.1 La conception uniforme du projet et du programme, la qualité des études techniques et la capacité
institutionnelle de la SENELEC sont à l'origine du succès de ces opérations.
6.2.2 la grande compétitivité offerte par la procédure de préqualification et la qualité des dossiers
d'appel d'offres ont permis, malgré le retard accusé, de réaliser des économies sur le coût total du projet et
du programme qui ont servi à renforcer les composantes techniques de ces projets.
6.2.4 L'absence d'une autonomie réelle de gestion de l'entreprise publique et de réalisation effective des
engagements réciproques pris dans le cadre des Contrats-Plans ne permettent pas d'atteindre les résultats
escomptés et réduisent leur effet en tant qu'instrument de gestion et de régulation des relations entre l'Etat
et l'entreprise publique.
6.2.5 Le programme d'introduction des producteurs indépendants peut constituer une solution adéquate
au déficit de production et aux contraintes financières liées au renouvellement d'un parc de production
thermique vieillissant.
6.2.6 Les réunions périodiques tenues au Siège de Banque pour résoudre les difficultés rencontrées dans
l'exécution des projets ne peuvent constituer un palliatif aux missions de supervision technique prévues.
6.3 Recommandations
a) A l'Emprunteur
(i) Accélérer l'exécution des études complémentaires réclamées par les bailleurs du fonds dans le
cadre de la mise en valeur du fleuve Sénégal (études économiques et étude tarifaire) ainsi que celles dans
le cadre de la mise en valeur du fleuve Gambie (audit énergétique, adéquation offre-demande, etc..) ;
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(ii) Le programme d'introduction des producteurs indépendants peut constituer une solution adéquate
au déficit de production et aux contraintes financières liées au renouvellement du parc de production
thermique vieillissant;
(iii) Mettre en place des procédures rigoureuses de budgétisation des frais de consommation
d'électricité engagés par les établissements publics ou para-publics et doter la SENELEC des pouvoirs
nécessaires au recouvrement des créances auprès de ces établissements ;
(iv) Mettre en oeuvre toutes les procédures et règles de suivi des engagements réciproques de l'Etat et
de la SENELEC pris dans le cadre du Contrat-Plan.
b) A la SENELEC
(ii) Actualiser les études d'adéquation de l'offre et de la demande d'électricité en tenant compte de la
situation avec ou sans Manantali ;
(iii) Mettre en oeuvre des procédures rigoureuses de suivi des comptes-clients (indicateurs d'alerte
mesures conservatoires telle que l'augmentation du montant des avances sur consommation par exemple)
pour assurer un meilleur recouvrement des créances ;
(iv) Procéder à des études d'évaluation de l'impact de l'électrification surtout dans les milieux rural ou
péri-urbain afin de répondre au mieux aux besoins de la clientèle potentielle ;
(vi) Définir une stratégie opérationnelle de sous-traitance des activités de la SENELEC pour se
concentrer aux missions essentielles de densification du réseau de transport et de distribtuion.
c) A la BAD
(i) Accélérer la réalisation des études prévues dans le cadre des projets de l'OMVS et de l'OMVG;
(iii) Suivre de près et évaluer l'expérience des producteurs privés indépendants et tirer les
enseignements nécessaires pour son adaptation aux autres pays membres régionaux.
ANNEXES
1 - Carte du Sénégal