MAJEURES 7 

: Voies d’exécution
I) Saisie-attribution (contestation)

● Délai : Art. L.211-4 et R.211-11 CPCE = délai de 1 mois à compter de la dénonciation de la saisie
au débiteur, à peine d’irrecevabilité (art.641 + 642 CPC).

● Juridiction compétente :
⮚ Compétence matérielle : 213-6 COJ = JEX exclusivement compétent pour statuer sur les
contestations à l’occasion de l’exécution forcée. R.211-10 CPCE = compétence du JEX pour
statuer sur la régularité d’une saisie-attribution.
⮚ Compétence territoriale : R.121-2 CPCE = Demandeur qui a le choix entre JEX du lieu du domicile
du débiteur ou lieu d’exécution de la mesure. Art.R.211-10 CPCE = contestation en matière de
saisie-attribution devant JEX du lieu du débiteur.

● Moyens de défense pour remettre en cause la saisie-attribution :

⮚ Insaisissabilité : Art.L.112-2 3° CPCE dispose que les sommes à caractère alimentaire sont
insaisissables. Les rémunérations de travail ne peuvent faire l’objet d’une saisie-attribution (saisie
des rémunérations), L.112-4 CPCE institue le report de l’insaisissabilité (+ R.162-4 CPCE = justifier
l’origine).

⮚ Saisie-attribution irrégulière :

Check Régularité : R.211-3 CPCE (dénonciation de 8 jours prévue à peine de caducité).

1°) Qualification MD : L.111-2 CPCE dispose qu’une mesure d’exécution forcée ne peut être pratiquée
par le créancier qu’à la condition qu’il soit muni d’un titre exécutoire (rappelé par L.211-1 CPCE en
matière de saisie-attribution).

Art. L.111-3 1° CPCE : titre exécutoire est constitué par une décision de justice mais ce dernier doit
être investie de la force exécutoire c’est-à-dire pas de voie de recours suspensive (=ordinaire = 501
CPC) et qu’elle ait été notifiée au débiteur (503 CPC).

2°) Procédure pour opposer ce MD devant JEX : Cass. 2ème civ., 28 juin 2001 (n°99-17.972) précise que
la remise en cause du caractère exécutoire du titre sur le fondement duquel une mesure d’exécution
est pratiquée emporte de plein droit la mainlevée de la saisie.

⮚ Utilité de la saisie-attribution : Art.L.111-7 CPCE dispose que le créancier doit se limiter à engager
les mesures d’exécution nécessaires pour parvenir au recouvrement de sa créance. Art.L.121-2
CPCE JEX peut ordonner mainlevée de toute mesure inutile.

II) Régularité de la conversion de l’inscription provisoire d’hypothèque conservatoire

en inscription définitive
L.533-1 CPCE prévoit que l’inscription provisoire d’une sûreté judiciaire cesse de produire ses effets si
elle n’a pas été confirmée par une publicité définitive dans un délai de 2 MOIS à compter du jour où
le titre exécutoire est passée en force de chose jugée (art. R.533-4 CPCE). R.533-6 CPCE = pas
régularisée alors mesure conservatoire est caduque, sa radiation pouvant être demandée au JEX.
Donc créancier sera seulement un simple créancier chirographaire.
III) Saisie-immobilière
A. Régularité de l’assignation à l’audience d’orientation

Délais d’assignation :

Les articles R.322-4 et R.322-5 CPCE imposent que l’assignation soit délivrée au moins un mois avant
l’audience d’orientation sans que l’article R.311-11 CPCE prévoie de sanction pour le non-respect de
ce délai, le JEX procédera seulement à un renvoi pour faire respecter le principe du contradictoire.
Néanmoins ce même texte sanctionne par la caducité du commandement de payer valant saisie le
non-respect du délai de deux mois entre la publication du commandement et la signification de
l’assignation à l’audience d’orientation également prévu à l’article R.322-4 al.1er . Caducité donc
mainlevée.

Signification :

1°) Conditions : Art. 654 al.1er CPC énonce que la signification doit être faite à personne. Lorsque la
remise à personne n’est pas possible, l’article 655 CPC autorise l’huissier de justice à remettre à
toute personne présente au domicile de l’intéressé. Art.657 + 658 : Formalités (avis de passage,
lettre simple).

2°) Moyen de défense : Art.117 (liste limitative + Ch. MIXTE, 7 juillet 2006) + 114 CPC = texte + grief
(=désorganisation des droits
de la défense). Violation de l’article 658 CPC est expressément sanctionnée par la nullité prévue à
l’art.693 CPC.

Conclusion : Exception de nullité pour vice de forme et opposé par le biais d’une exception de
procédure dont le régime est prévu à l’article 74 CPC (in limine litis) et soulevé par des conclusions au
plus tard lors de l’audience d’orientation devant le JEX à peine d’irrecevabilité (art.R.311-5 CPCE)

B. Validité du cahier des conditions de vente

1°) Conditions : R.322-10 CPCE dispose que le cahier des conditions de vente doit être déposé au
greffe du JEX dans un délai de 5 jours à compter d’assignation à l’audience d’orientation. L’article
R.322-11 CPCE précise que le cahier des conditions de vente contient, notamment le PV descriptif de
l’immeuble, à peine de nullité.

2)° Moyens de défense : Art. 117 + 114 CPCE

114 : Absence de texte + grief (absence du PV descriptif = conséquence sur le résultat de la vente
judiciaire = impact sur les droits du débiteur car le produit de la vente lui permettra d’apurer sa
dette).

3°) Conséquences de l’annulation du cahier des conditions de vente sur la procédure de saisie
immobilière

R.311-11 CPCE : Non-respect du délai de 5 jours pour remettre au greffe le cahier des conditions de
vente emporte la caducité du commandement de payer valant saisie. Si annulé alors il faut
considérer qu’il n’a jamais été déposé dans le délai prévu par art. R.322-10 CPCE. Donc caducité
(Cass. 2ème civ., 21 février 2013).

C. Défaut de pouvoir de l’avocat du créancier poursuivant

Conditions de postulation : A TROUVER

R.311-4 CPCE impose sauf disposition contraire aux parties à une procédure de saisie immobilière de
constituer avocat. Art. 5 de la loi du 31 décembre 1971 = règle de la postulation mais alinéa 3 du
texte prévoit expressément que les avocats ne peuvent pas postuler devant un autre TJ que celui
auprès du barreau duquel ils sont inscrits en matière de saisie immobilière.

Moyen de défense :

Article 117 CPC = défaut de capacité ou de pouvoir des parties ou de leur représentant constitue un
vice de fond (défaut de pouvoir pour avocat). Les exceptions de nullité pour vice de fond peuvent
être opposées en tout état de cause (art. 118 CPC, c’est-à-dire jusqu’à l’audience d’orientation en
matière de saisie immobilière) sans qu’il soit besoin de justifier d’un texte, ni d’un grief (art. 119
CPC). Toutefois, l’art. 121 CPC dispose que cette situation est susceptible d’être régularisée avant
qu’un juge ne statue.

ORDRE :
EXCEPTIONS D’INCOMPETENCE + EXCEPTIONS DE NULLITE POUR VICE DE FORME
EXCEPTIONS DE NULLITE POUR VICE DE FOND
INCIDENT DE CADUCITE
d

D. Voie de recours ouverte à l’encontre du jugement d’orientation

L’art. R. 311-7 CPCE dispose que, sauf dispositions contraires, les jugements rendus en matière de
saisie immobilière sont susceptibles d’appel et sont notifiés par voie de signification (délai de 15
jours). L’article 322-19 CPCE prévoit que l’appel est jugé selon la procédure à jour fixe (art.917 et s.)
qui devient applicable sans que l’appelant n’ait à justifier d’un péril dans sa requête. Computation :
641 +642 CPC.

E. Possibilité pour le débiteur de contester la mise à prix dans le cahier des conditions de
vente pour la première fois en cause d’appel

L’art. L. 322-6 CPCE autorise le débiteur saisi à contester devant le JEX le montant de la mise à prix en
cas d’insuffisance manifeste. Le débiteur doit formuler cette contestation avant l’audience
d’orientation, à peine d’irrecevabilité, en raison de la règle de la concentration des incidents de saisie
posée par l’art. R. 311-5 CPCE.

F. Faculté pour le débiteur de vendre l’immeuble saisi à l’amiable alors que la vente forcée a
été ordonnée

L’art. L. 322-1 CPCE autorise le débiteur à solliciter auprès de JEX l’autorisation de vendre son
immeuble à l’amiable, sans avoir besoin de constituer avocat.

Toutefois, l’art. L. 322-1 CPCE, dans sa rédaction issue de la loi du 23 mars 2019, permet que
l’immeuble soit vendu de gré à gré, même si l’adjudication a été ordonnée, à la condition que toutes
les parties à la saisie immobilière (créancier saisissant, créanciers inscrits, débiteur) y consentent.