Mesdames et Messieurs, membres du jury, aujourd'hui, nous allons explorer un sujet qui

fait battre nos cœurs plus vite : l'adrénaline. Connue comme l'hormone du stress,
l'adrénaline est une substance chimique fascinante qui joue un rôle essentiel dans notre
corps et notre esprit.
Avez-vous déjà ressenti cette montée d'adrénaline, cette poussée d'excitation intense dans
des moments de défis ou d'urgence ? Ces instants où nos sens sont aiguisés, où notre esprit
est en alerte maximale. Pensez à ces moments qui vous ont fait sentir vivants et vibrants
d'énergie. Mais qu'est-ce qui provoque cette réaction ? Quelle est cette substance magique
qui semble nous propulser au-delà de nos limites habituelles ? Et surtout, quel est son
impact sur notre mémoire et notre apprentissage ?
Imaginez un instant que cette hormone puisse à la fois renforcer nos capacités mémorielles
et potentiellement les compromettre dans certaines situations. Comment cela serait-il
possible ? Comment l'adrénaline, qui est censée nous aider à réagir face au danger, peut-
elle intéragir avec notre esprit et influencer notre manière de mémoriser et d’apprendre ?

Lorsque nous sommes confrontés à des situations stressantes ou excitantes, la réponse de

notre corps est d’abord très rapide : le système limbique (une région du cerveau impliqué
dans plusieurs fonctions tels que dans la régulation des émotions) est stimulé. Cela a par
conséquent la libération d’adrénaline, une hormone produite par les glandes
médullosurrénales. La glande médullosurrénale est la partie centrale de la glande surrénale,
localisée au-dessus de chaque rein. Les actions de l’adrénaline sont multiples : accélération
de rythme cardiaque, libération de glucose dans le sang et augmentation de la fréquence
respiratoire. L’ensemble des modifications de l’organisme nous permet d’être rapidement
prêt à réagir face à l’agent stresseur(fuir pour se soustraire au danger, par exemple). Cette
adrénaline agit sur notre cerveau et notre système nerveux, affectant ainsi notre mémoire.
Des études ont montré que l'adrénaline peut améliorer la consolidation de la mémoire,
c'est-à-dire le processus qui transforme les informations en souvenirs durables.
Par exemple, imaginez que vous assistiez à un concert de votre artiste préféré. L'excitation
et l'euphorie ressenties pendant le spectacle peuvent déclencher la libération d'adrénaline.
Cette adrénaline peut renforcer votre capacité à mémoriser les détails de cet événement
mémorable. Vous vous souviendrez des chansons, des mouvements sur scène et même des
conversations que vous avez eues avec vos amis lors de ce moment intense.
De même, lors d'une situation stressante, comme un examen important, l'adrénaline peut
être libérée en réponse au stress. Cette libération d'adrénaline peut aiguiser votre
concentration et vous aider à vous souvenir des informations clés que vous avez étudiées.
Vous pouvez vous rappeler plus facilement des détails importants et prendre des décisions
rapides et précises.
Au Moyen Âge, certaines pratiques éducatives consistaient à exposer les enfants à des
expériences intenses pour stimuler leur adrénaline. Par exemple, les aînés les jetaient
parfois dans une rivière glaciale. Ils pensaient que cette montée d'adrénaline permettrait
aux enfants de se souvenir et de retenir plus efficacement les informations enseignées. Bien
que cette méthode puisse sembler extrême, elle témoigne de la croyance ancienne en
l'influence de l'adrénaline sur la mémoire.
En effet, Chez l’humain, trois des régions les plus importantes dans la formation de
mémoires sont l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal. Ces trois régions sont
spécialisées dans la formation de nouvelles mémoires spécifiques. L’hippocampe est
impliqué dans la formation de la mémoire spatiale (ex : lorsque nous nous souvenons de
l'endroit où nous avons garé notre voiture dans un parking bondé.). L’amygdale est
impliquée dans la formation de mémoires émotionnelles (ex : la peur que nous a donné le
tigre, responsable de la sécrétion d’hormones du stress). Enfin, le cortex préfrontal nous
aide à évaluer la situation afin de prendre les bonnes décisions (ex : lorsque nous pesons les
avantages et les inconvénients d'une proposition avant de donner notre accord). Ces trois
régions de notre cerveau sont interconnectées et sont en communication via plusieurs
systèmes de relais.
Cependant, le stress excessif peut également avoir des conséquences négatives sur la
récupération des informations. Lorsque nous sommes soumis à un niveau élevé de stress,
notre attention peut être altérée, ce qui rend plus difficile la récupération des souvenirs
stockés. Le stress peut provoquer une focalisation excessive sur les éléments stressants eux-
mêmes, détournant ainsi notre attention des informations que nous souhaitons récupérer.
On appelle ce type de stress : stress chronique ou prolongé
Prenons l'exemple d'une situation de stress social, comme une présentation devant un
grand public ou devant un jury pendant un grand oral. Dans cet état de stress, notre
attention peut être fortement orientée vers nos propres sensations de nervosité et
d'anxiété, ce qui peut interférer avec notre capacité à se souvenir des points clés de notre
présentation. Les informations que nous avions initialement bien mémorisées peuvent
sembler floues ou inaccessibles dans l'instant du stress.
De plus, le stress prolongé peut entraîner une perturbation de nos fonctions cognitives,
telles que la concentration et la clarté de l'esprit. Ces perturbations peuvent rendre difficile
la récupération des informations stockées en mémoire à long terme. Par conséquent, il est
essentiel de gérer le stress de manière efficace, en utilisant des techniques de relaxation et
de gestion du stress comme le yoga ou le tai-chi pour favoriser une récupération optimale
des informations lorsqu'elle est nécessaire.

En conclusion, les situations stressantes ou excitantes peuvent avoir un impact significatif

sur notre capacité à mémoriser et récupérer des informations en raison de la libération
d'adrénaline. Alors que l'adrénaline peut renforcer la consolidation de la mémoire, un stress
excessif peut nuire à la récupération des souvenirs. Comprendre ces mécanismes complexes
nous permet de développer des stratégies d'apprentissage et de gestion du stress pour
optimiser notre mémoire et maximiser notre potentiel.