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SO Contréleurs statiques de réseaux L’6volution de I’électronique de puissance acommencé a engendrer des changements majeurs sur les réseaux de transport et de distribution. AT'exception de quelques appareils utilisant I'électro- nique de puissance (disjoneteurs, transformateurs & pri- ses variables et compensateurs statiques & thyristors), Jes réseaux de transport et de distribution comportaient jusqu’d récemment des appareillages passifs. Par ailleurs, le maillage des lignes exige de plus en plus le contréle des puissances transitées. La complexité des réseaux exige aussi des marges de sécurité accrues afin que les perturbations locales ne provoquent pas des instabilités qui pourraient se répandre sur tout Te ré- seau. ‘Alors que l'appel de puissance continue & croitre, il devient de plus en plus difficile d” obtenir des droits de passage pour construire de nouvelles lignes de trans- port et de distribution, Pour ces raisons, les compa- gnies d’électricité cherchent & augmenter Ia puissance {que peuvent transporter les lignes existantes. Sa autant compromettre leur fiabilité et leur sta lement, on aimerait les charger & la limite de la capa- cité thermique des conducteurs, et utiliser toutes les lignes pour porter la charge électrique. Un des problémes majeurs est qu'une contingence (court-circuit, ouverture intempestive dune artére, etc.) peut déstabiliser un grand réseau en moins dune se- conde. Par conséquent, des disjoncteurs doivent s'ouvrir rapidement afin de limiter les dégats. Aujourd’ hui, on envisage l'emploi de lignes «actives», ence sens qu’elles peuvent réagir presque instantan ment & une contingence, et contrecarrer une situation potentiellement dangereuse. Cette réaction rapide est rendue possible grace aux thyristors et GTO qui peuvent contréler des courants de quelques milliers amperes sous des tensions de quelques milliers de volts. Nous avons vu au chapitre 49 que ces interrup- teurs électroniques sont déja utilisés dans les réseaux & courant continu fonctionnant a des centaines de kilo- volts. Dans ce chapitre, nous étudierons les contréleurs & état solide qui ont été développés spécialement pour les réseaux & courant alternatif, Nous débutons avec les contréleurs pour lignes de transport, souvent regroupés sous la rubrique FACTS (Flexible AC Transmission Systems»). Le programme FACTS a été laneé par I'Electric Power Research Institute (EPRI) de Palo Alto, Californie, en collabo- ration avec des manufacturiers 4’ équipements et des compagnies d’électricité, Ensuite, nous couvrirons les contréleurs statiques uti- lisés sur les réseaux de distribution. 1087 1088 ELECTROTECHNIQUE CONTROLEURS POUR RESEAUX DE TRANSPORT Nous examinerons successivement les appareillages suivants utilisés sur les réseaux de transport: a) Compensateur statique a thyristors (SVC, «static var compensator») b) Capacitance série commandée par thyristors (TCSC, «thyristor controlled series capacitor») c) Compensateur statique synchrone & commutation foreée (STATCOM, «static synchronous compensa- tor») 4) Contréleur de puissance universel (UPFC, «unified power flow controller») e) Convert cur de fréquence statique 50-1 Le compensateur statique (SVC) ‘Nous avons vu que I’on peut augmenter ou diminuer la tension d’une ligne de transport en y branchant un con- densateur ou une inductance shunt pour générer ou absorber de la puissance réactive (voit section 46,22). Cette manceuvre peut se faire automatiquement en uti- lisant un compensateur statique. Pour expliquer son fonctionnement, nous utiliserons des valeurs numéri- ques représentatives de compensateurs statiques ins- tallés sur les réseaux de grande puissance. Le compensateur statique est constitué d’un wansfor- ‘mateur abaisseur de tension connecté a une inductance variable Let un condensateur C (Fig, 50-1), Ces char- ‘ges réactives sont respectivement branchées et débran- cchées par des «contacteurs» S;, et Sc composés de thy- ristors téte-béche, Sur ce réseau 4.735 KV, 60 Hz, les ligne & 735 KV cr = AL Bt Figure 60-1 primaires sont raccordés en étoile alors que les secon- daires 3 16 KV sont en triangle. Les enroulements du transformateur sont représentés par des rectangles noirs. LaFig. 50-2 montre en détail la branche AB de la charge réactive triphasée branchée au secondaire du transfor- mateur de couplage. Cette branche est composée dune inductance et de deux condensateurs. L'inductance L de 18,3 mH est connectée en série avec deux thyristors en anti-paralléle. En faisant varier l’angle de retard & Tamorgage cede 90° & 180°, on peut faire varier Ie cou- rant inductif de 2319 A & zéro, Nous expliquerons plus loin le fonetionnement de ce montage. Le condensateur C, de 312 UF est connecté en série avec deux thyristors et un circuit d’amortissement com- posé d’une inductance de 1,2 mH en parall@le avec une résistance de 20 Q. Contrairement a la branche indue- tive od le courant peut étre ajusté de fagon continu en- tre 2éro et sa valeur nominale, les branches capacitives sont commandées en «tout ou rien», Selon que les thy- ristors conduisent ou non, le courant capacitif est de 1882 A ou zéro. Un circuit identique contenant un con- densateur C permet de doubler la puissance capacitive. Exemple 50-1 Sachant que I'inductance L de la Fig. 50-2 est de 18,3 ml et que la tension est de 16 kV, 60 Hz, cal- culer la valeur du couirant effieace maximal et dela puissance réactive totale. Solution Réactance inductive de L: X_ = afk = In x 60x 18,3 x 107 = 6,9 2 ‘Circuit d'un compensateur statique comportant des inductances variables et des condensateurs manceuvrables. Courant efficace maximal ( 90°): 16000V = 2319.4 6,92 Puissance réactive par phase Q=XF = 69x219 = 37,1 Mvar, par phase Puissance réactive inductive des 3 phases: Q totale = 3 x 37,1 = 111 Mvar Exemple 50-2 La capacitance C; de la Fig, 50-2 est de 312 uF. Calculer la valeur du courant capacitif et de la pui sance réactive totale. ‘Solution Réactance capacitive: L _10 2nfC nx 60 x 312 = 852 ‘Courant capacitif: Ie = E = 16.000v Xe 850 Puissance réactive par phase: Q Xe 1882 A Xcle = 8,5x 1882” = 30,1 Mvar, par phase Puissance réactive capacitive des 3 phases: Q total 3.x (30,1) =- 90 Mvar Figure 50-2 ‘Sohéma détallé d'une branche. CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 1089 50.2 Caractéristique V-| d’un compensateur statique Supposons que les condensateurs soient débranchés et que Ia tension au secondaire du transformateur soit de 16 kV. Ajustons l’angle 0¢ des thyristors comman- dant Ja branche inductive & 90°, de fagon & obtenir Ia pleine conduction. Le courant dans les inductances est alors & sa valeur maximale, soit 2319 A. La puissance réactive totale est alors de 111 Mvar. Bien que la ten- sion nominale soit de 16 kV, celle-ci peut fluctuer con- sidérablement lors d’une contingence de réseau. La droite L (Fig. 50-3) montre la relation entre Ta tension Eqget le courant k,. Par exemple, si la tension baisse & 12 kV, le courant décroit & Ixy = (12 KV/16 KV) x 2319 A = 1739 A Le courant a baissé de 25 4 mais la puissance a chuté a 12 KV x 1739 A x 3 = 62,6 Mvar. Cela représente ‘une diminution de 43,6 % par rapport & sa valeur no minale de 111 Mvar. Il est évident qu'une diminution de la tension réduit de beaucoup la puissance réactive que le compensateur peut absorber. Lorsque l'inductance est débranchée et que les deux ‘condensateurs sont en service, le courant total par phase sous une tension de 16KV est de 2 x 1882 A =~3764 A. La coutume est d’apposer un signe (-) a ce courant capacitif pour le distinguer du courant inductif. La re- lation entre le courant et la tension est alors une nou- velle droite, désignée C (Fig. 50-3). Les droites Let C forment ensemble une «courbe en V» qui correspond aux limites inductive et capacitive du compensateur statique. A la tension nominale, elle s’étend de — 3764 A a+ 23194, “a768K 0 —+ courant 2318, Figure 50-3 Courbe en V du compensateur statique. 1090 ELECTROTECHNIQUE ‘Au voisinage de la tension nominale, le compensateur doit pouvoir tirer un courant réactif compris entre +2319 A et — 3764 A. On réalise cette variation en {jouant sur le nombre de condensateurs en service et en faisant varier le courant inductif entre 2éro et +2319 A. On utilise les combinaisons suivantes: a) L seule en service: courant réglable de zér0 A+ 2319 A b) Let C, en service: courant réglable de - 1882 A a+ 437A ©) Let Cy, Cz en service: courant réglable de ~ 3764 A a—1445.A Les trois plages d’opération sont illustrées a la Fig. 50-4. On notera que les plages de fonctionnement se recouvrent, Ce chevauchement est requis pour assurer ‘une transition stable lors des manceuvres des branches capacitives. Noter aussi que la largeur des plages di- minue en proportion avec la tension du réseau. 50.3. Fonctionnement de l’inductance commandée par thyristors (On peut faire varier le courant dans inductance Len ajustant I’angle de retard o entre 90° et 180°. La Fig. ‘50-5 montre la forme d’ onde du courant pulsé lorsque @ = 150°, La valeur du courant instantané est donnée par la formule: hy = AIL €q. 19-10 oi A est Ie nombre de volts-secondes appliqués aux bornes de l’inductance L depuis le début de la con- duction. Le nombre de volts-secondes atteint un maxi- ‘mum & 180° car, passé cet angle, la tension Ey appli- quée devient négative. Exemple 50-3 En se référant a la Fig, 50-5. I’angle de retard a= 150°, inductance L = 18,3 mH et la tension effi- ace est de 16 kV, 60 Hz. Calculer la valeur eréte ‘approximative du courant. Solution Valeur créte de la tension: Ey =16 000 V2 = 22 627 V Tension a 150°: = Eq Sin 150° = 22627 x0,5 = 11314 “S764 K 0 ——> courant 72319 Figure 50-4 Plage de fonctionnement du compensateur statique, > degrés Figure 50-5 Formes dondes de la tension et du courant circulant dans inductance lorsque la conduction est amoreée a 150°. Durée de lintervalle de 150° & 180°: 30° 360° 60. Comme la surface A est un triangle presque parfait, le nombre de volts-secondes est donné par: 11314 Vx 1,39 x 10"? 2 Courant eréte J, dans l'inductance: 1.86 Ar 1,39 ms A= 7,86 V's 50.4 Composante efficace du courant fondamental La valeur exacte du courant créte est donnée par I’ex- pression: 1G = £12 4 + cos «) EY. (50-1) 2afL Jy, = courant eréte dans l’inductance [A] E = tension efficace appliquée &T'inductance [V] a = angle d’amorgage [°] f = fréquence du réseau [Hz] L = valeur de inductance (H] Sion applique cette expression & l'exemple 50-3, on obtient: EX? 1 + cos a) 64. 50-1 = 1600012 _ (1 + cos 150°) 2x 60x 18,3 x 10 = 439A On constate que la valeur approximative du courant créte (430 A) que nous avons calculée est trés proche de sa valeur exacte. Le courant pulsé comprend une composante fondamen- tale et des harmoniques, et en particulier un 3° harmo- nique. Celui-ci circule dans le triangle formé par les éléments L, C de la Fig. 50-1. Par conséquent, le 3° harmonique ainsi que tous les harmoniques multiples de 3 n’apparaissent pas dans les enroulements du trans- formateur, ni sur le réseau, C'est lacomposante fondamentale du courant pulsé qui est de premiére importance. Elle est donnée par l'ex- pression: (50-2a) E = tension efficace appliquée &l’inductance [V] a: = angle d’amorgage [90° < a< 180°] ff = fréquence du réseau [Hz] L = valeur de l'inductance [H] CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 109! On constate que le courant fondamental diminue & mesure que I'angle d’amorgage augmente au-del& de 90°. C'est comme si la réactance inductive de l'indue- tance augmentait avec ot. En fait, la réactance effective em = Elly est donnée par I'expression: (50-2b) od les symboles ont la méme signification que préeé- demment, Exemple 50-4 En se référant a la Fig, 50-5, langle de retard of = 150°, Pinduetance = 18,3 mH et la tension effi cace est de 16 kY, 60 Fz. Calculer: a) la valeur du courant fondamental dans 1’indue- tance 'b) la puissance réactive totale absorbée par le ‘compensateur statique ) la valeur effective de la réactance Solution a. Courant fondamental: we Efe £92) eysom pt 0” = 16.000 (2150 ene) 2nx60x0,0183 (90 © = 2si(2 = 167 + 2868) = 126A ® b, Puissance réactive totale: Q = 3EI = 3x 16000 126 = 6,05 Mvar c. Réactance effective: ego 4, 50-26 b — & , sin 2ar | 90k 2x 60% 0.0183 e 150 2 90 1092, ELECTROTECHNIQUE Lorsque a = 150°, la réactance effective de l'indue- tance est 17 fois supérieure & sa réactance intrinséque 699). 50.5 Syst8me de commande et temps de réponse du convertisseur statique Lecompensateur statique SVC permet de stabiliser trés rapidement Ta tension de réseau a Ja valeur de consi- ‘gne. Le systéme de commande lit en permanence la tension mesurée au primaire du transformateur de cou- plage (Fig. 50-1). Cette tension est comparée avec la valeur de consigne. Sila tension change a la suite d’une mancuvre ou d'une instabilité de réseau, I'erreur est détectée par le systéme de commande. Celui-ci réajuste automatiquement la puissance réactive absorbée ou ‘g6nérée, en sélectionnant le nombre approprié de con- densateurs & mettre en service et l'angle orde 'indue- tance. Comparativement & un compensateur synchrone rota tif (section 37.10), la réponse du compensateur stati que est au moins cent fois plus rapide. La vitesse de réponse est due & action rapide des thyristors 50.6 Capacitance série commandée par thyristors (TCSC) Dans le chapitre 46, section 46.21, nous avons vu que on peut augmenter la puissance transitée par une li- ine triphasée en y ajoutant une capacitance fixe en sé- rie avec chaque phase. Ceci a pour effet de réduire Ia réactance inductive de la ligne. La puissance active to- tale transportée entre deux régions A et B est donnée par l'expression: (50-3) ot P_ = puissance active totale transportée [MW] Ex, = tension ligne a ligne a Yextrémité A de la li- gne [kV] Ey = tension ligne & ligne a Vextrémité B de la li- gne [KV] Xege = réactance effective de la ligne, par phase [2] 5 = angle entre les tensions aux deux extrémités de la ligne (°] Cette équation découle de l’expression développée & Ia section 25.11. Le TCSC permet de faire varier la puissance P en agis- sant sur la valeur de Xeyy. Considérons, par exemple, , de 2 de 8 * J it a a2 Figure 50-62 Une phase d'une ligne triphasée avec compensation série Tose. la Fig. 50-6a od une ligne possédant une réactance X relie deux régions A et B. Deux condensateurs, possé- ‘dant une réactance x,, sont connectés en série avec la ligne, Chaque condensateur peut aussi étre connecté en paralléle avec une réactance inductive x, au moyen d'une valve Q. Celle-ci est composée de deux thyris- tors téte-béche. La valeur de x, est congue pour étre sensiblement inférieure & la réactance capacitive Xe. Lorsque les valves QI et Q2 sont bloquées, sculs les condensateurs sont en série avec la ligne, de sorte que sa réactance effective est: Xogp = X-2, (50-4a) Par contre, si QI est amorgée de sorte qu'elle con- duise en tout temps, x, sera en paralléle avec x. L’im- pédance entre les points I et 2 devient inductive; elle a comme valeur Xp = ota (te ~ a) (Voir Fig. 50-6b). La réactance effective de la ligne est alors égale & la somme des impédances montrées sur la figure, soi P gexe Xe Xx, et (50-4) Comme les valves QI et Q2 peuvent étre amoreées indépendamment, la réactance effective peut aussi prendre fa valeur: Nog = X42 222 (90-4c) Le TCSC peut done produire trois valeurs distinctes de Xesr. Par conséquent, pour un angle de déphasage 5 donné entre les deux régions, la puissance P peut aussi avoir trois valeurs distinctes. Le changement d’une puissance a l'autre se fait presque instantanément car Vamorgage des valves s’effectue en moins d’un demi- cycle. Ce changement ultra-rapide de la puissance constitue un avantage lorsqu’on doit maintenir la sta- bilité de une ou autre des deux régions. fermé ouvert Figure 50-60 Impédance lorsque la ligne est compensée partellement. Exemple 50-5 Une ligne de transport triphasée & 230 KV, 60 Hz, relic deux régions puissantes A et B. La ligne a une Jongueur de 110 km et son impédance est de 54. par phase (Fig. 50-7). La section des conducteurs est de 1000 kemil et pour des considérations ther- miques, leur ampacité est limitée & 1050 A. Les tensions des deux régions varient au hasard entre 215 kV et 246 kV. De plus, le déphasage en- tre les deux régions varie au hasard entre 4° et 17°. ‘Cependant, Ia tension de la région A est toujours en vance sur celle de la région B. Par conséquent, la puissance active se dirige toujours de la région A vers la région B (voir section 25.11). La ligne sert principalement & exporter de la puis- sance de la région A vers la région B et constitue tune source importante de revenus. Elle devrait done ‘en tout temps transporter sa puissance maximale, sans toutefois dépasser la limite thermique. Afin dlatteindre ces objectifs, un TCSC composé de quatre condensateurs de 12 est raceordé en série avec la ligne. Chaque condensateur peut étre bbranché en parall@le avec une réactance inductive xq de 1,71 Q au moyen d'une valve Q (Fig. 50-8) En pratique, des varistors a oxyde de zinc et un di ‘joncteur font partie du montage afin de protéger les ‘condensateurs contre des surtensions, Ces disposi- tifs ne sont pas montrés sur la figure. Calouler: 4) I'impédance offerte par un des modules conden- sateurfinductance lorsque sa valve conduit 'b) la puissance maximale que la ligne peut trans- porter ) Sachant que l'on désire transporter la plus grande puissance admissible, quelle doit étre la configura tion des unités (nombre de valves Ql, Q2, etc., en service) lorsque 12 tension de la région A est de 218 KV et que celle de la région B est de 237 kV, angle entre les deux étant de 15°. CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 1093 aes x sos ee région région a 3 2188 2tsa 2 246 kV a 110km 6 =8°19° 1000 kemil AACSR limite thermique 1050 A Figure 50-7 Ligne de transport entre deux régions A et B (voir exemple 505). x Xe xe xe Xe ASQ 120 12N 120 120 B iia ‘a _ 7 a a2 03 at Figure 50-8 Ligne de transport avec TCSC & quatre modules de conden- saleure/inductances commandés par thyristors. Solution a) Réactance inductive xp lorsque xe est en paralléle avec 4 (Fig. 50-8); ge 28a 2 12X17 Pe xem 12=1,71 =22 ») La puissance maximale que la ligne peut transpor- ter dépend de sa tension nominale (230 kV) et du cou- rant maximal (1050 A). Promina = ELY3 = 230 000 x 105 = 418 MW x3 c) Dans ta mesure du possible, la ligne doit transpor- ter la puissance nominale lorsque E4 = 218 kV, Ey = 237 kV et 5= 15°. A partir de ces données on peut calculer la valeur de Xer in Bi p = FA sing &q. 50-3 Xesr 41g = 218% 237 sin 15° dod Nyy = 218X2378in 15" 2 ag 418 1094 ELECTROTECHNIQUE x xe x PD A 40 120 120 20 20 B ee 218Kv > 1= 1058 A 237 KV or => P=993 MW ) 218Ns 2373 cy ©) Figure 50-9 Configuration du circuit et diagramme vectoriel pour une ‘congition particuliére (voir exemple 50-5). Par tatonnement, on trouve que la configuration opti- male pour obtenir une impédance d’environ 32 Qcor- respond & celle de la Fig. 50-9a. On s’apercoit que deux valves Q3 et Q4 conduisent alors que les deux ‘autres sont ouvertes. La réactance de la ligne est alors: Xep = 54 Q-24044.Q=340 La puissance transportée est done: p= Pao sing Xen = 218 237 34 sin 15° Cette puissance est assez. proche de la puissance maxi- male de 418 MW. Le diagramme vectoriel correspon- dant & cette condition est montré a Ia Fig. 50-9b. Cetexemple monire qu’en amorgant un nombre appro- prié de valves, la ligne peut transporter en tout temps lune puissance voisine de sa puissance nominale. Eneffet, la valeur de Xz peut passer, par étapes de 14.9, de Xein= 54. Q-4X120=6.2 Xe = 54.244x20= 620 50.7 TCSC a contréle continu ‘Au lieu de faire conduire les valves Q de la Fig. 50-8 en mode discret, soit en tout ou rien, supposons que celles-ci soient déclenchées a des angles d’amorgage ‘c-compris entre 90° et 180°, Ce mode de controle con- tinu (« > x Fo[F 1 Ye i By IT, tT] a | fre] | 1 cone +h conv conv? + x Figure 50-18 ‘Schéma d'un controleur de puissance universe! (UPFC). sance & c.a. provenant du transformateurT, et I’envoie au circuit de liaison & c.c. De la le convertisseur 2 la retransforme en puissance & c.a, et linjecte dans la li- ‘gne de transport sous la tension Ec. L’ensemble des deux convertisseurs porte le nom d'UPFC («unified power flow controller»). LLUPFC peut imposer la valeur et Ia direction de la puissance active transportée sur la ligne. Par exemple, dans la Fig. 50-18, lorsque la puissance Pc du conver- tisseur 2 change de sens, la puissance du convertisseur 1 change aussi de sens. Selon le besoin, et & 'intérieur de leurs limites, les convertisseurs 1 et 2 peuvent donc imposer Ia circulation de n'importe quelle puissance, active ou réactive, entre les deux régions. Pour ce faire, il suffit de contréler I'amplitude et I'angle de fa ten- sion Eo. Mais ce n'est pas tout. En plus de pouvoir fournir ou absorber de la puissance active de la ligne de transport, Je convertisseur 1 peut simultanément absorber ou dé- biter de la puissance réactive selon les besoins de la région A. Le convertisseur I peut donc aussi agir comme ‘un compensateur STATCOM. (On constate que I' UPFC de Ia Fig. 50-18 est un con- ‘rdleur de puissance extrémement flexible. Btant donné qu'il peut commander le flux de puissance sur la ligne, il produit le méme effet qu’un transformateur & dé- ‘phasage variable (voir section 32.11). Cependant, lors un changement sur les réseaux, I" UPFC peut réagir ‘en quelques millisecondes, alors que le transformateur prend des secondes pour changer de prises. A cause de sa réponse ultra-rapide, qui dépend uniquement de la vitesse de commutation des GTO, ce contréleur peut réagir efficacement & n’importe quelle contingence. Exemple 50-7 ‘Un UPFC est installé sur une ligne triphasé 8230 KY, 60 Hz, selon le schéma de la Fig. 50-18. On donne: information suivante: ‘Tension E, ligne a neutre: 138 kV.Z 0° Tension Ep ligne A neutre: 131 kV. 10° Réactance X de la ligne: 63 9 Latension Ee de l' UPFC est néglable de 261036 kV, ‘et de z6r0 2 360°. Calculer la valeur et 'angie de E- pour que la puis- sance active transportée de B vers A soit de 81 MW, par phase. Le facteur de puissance au poste A doit ire maintenu 100 %. Solution En se référant 3 la Fig. 50-19, on constate que le vee- teur Ey esten avance sur E, de 10°. Le vecteur Ec peut avoir toute valeur et toute orientation a 'intérieur duu cercle en pointillé dont le rayon est de 36 KV. Par con- séquent, l'extrémité du vecteur Ey, composé de (Ex + E,), tombe aussi & Pintérieur du cercle. Comme le facteur de puissance au poste A est de 100 % et que la puissance circule de B vers A, le courant / est donné par: I= PIE, =~ 81 x 10/138 000 = ~ 587 A Le courant est done 180° hors de phase avec fa tension Ey, En suivant la boucle de ta Fig, 50-18 dans le sens horaire, on obtient: Eq ~Ec +)XI+ Ey = 0 ~ 138 — Ee + 63 x (-587) x 10°? + 131.210" = 0 = 138 ~ Ee - 37 4129 +) 22,75 = 0 -9- Be -j14.25= 0 -9-j 14,25 = 16,92-122,5° On doit done ajuster la valeur de Ec a 16,9 kV, oriemtée aun angle de ~ 122,5°. Le diagramme vectoriel est montré & la Fig. 50-19. dot Ee 1103 CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 7225" fio = N69 KV. Figure 50-19 Voir exemple 50-7. Exemple 50-8 En se référant aux données de l'exemple 50-7, on désire fournir au réseau B une puissance réactive maximale. Calculer Ja valeur et langle de la ten- sion E¢ requis, ainsi que la puissance Q totale trans- mise. Solution fin que la région B regoive une puissance réactive, il faut que le courant / soit 90° en retard sur la tension Ey (Fig. 50-20). En parcourant la boucle de la Fig. 50-18 dans le sens horaire, on obtient: Ey ~ Ec +jXI+ Eq =0 Cependant, on constate que le vecteur jX/ est mainte- nant en phase avec la tension Ey. Comme la somme vectoriel Ey = Ey + jX7 ne peut pas dépasser le cercle en pointillé, on peut écrire selon la loi des sinus: 36 _ 138° sin 10 sin dod B= 417° Figure 50-20 Voir exemple 50-8. 1104 ELECTROTECHNIQUE Is’ensuit que l'angle 7= 10 + 41,7=51,7° On doit done ajuster la tension Ee & 36 KV orientée & un angle de $1,7° (Fig. 50-20). Le complément de l’angle est: Az 180~51,7 = 128,3° La valeur de Ey est donnée par: Ey, 36 sin 1283 sin 10 dod Ey = 163kV La valeur de IX est donnée par: IX = Ey— Eq = 163 - 131 =32 kV Le courant J = 32 000 V/63 2 = 508 A La puissance réactive transportée & la région B est done: Q=3 Eyl =3 x 131 000 x 508 = 200 Mvar 50.11 Convertisseur statique de fréquence Les convertisseurs de fréquence existent depuis long- temps, principalement pour alimenter & basse fréquence les systémes ferroviaires électriques. A I’époque, il a fallu employer une basse fréquence afin de réduire la réactance inductive et, par conséquent, la chute de ten- sion le long des caténaires. Une autre raison était d’as- surer la commutation satisfaisante des moteurs séries & c.a. utilisés pour la traction des locomotives. Ces convertisseurs de fréquence étaient composés de ‘machines rotatives. Nous en avons montré un exemple au chapitre 17, Fig. 17-2. Aujourd’hui, la disponibilité de thyristors de grande puissance permet une conver- sion de fréquence complétement statique. La Fig. 50- 21 montre le diagramme schématique d°un convertis- seur de fréquence statique de 20 MW qui transforme tune tension triphasée & 150 kV, 50 Hz en tension mo- nophasée 2 66 KV, 16 2/3 Hz. Le convertisseur est ins- tallé au poste de conversion de Giubiasco, au sud des ‘Alpes. en Suisse. Il comprend les composants suivants: (1) Ligne de transport triphasée & 150 kV, 50 Hz, qui fournit la puissance au poste de conversion. Un dis- joncteur permet de débrancher la ligne. (2) Un transformateur spécial possédant quatre enrou- ements triphasés. Le primaire, raccordé en étoile, est connecté a la ligne d’alimentation. Les deux enroule~ ments suivants (secondaires & 1190 V) sont respective- ment raccordés en étoile et en triangle. Is servent & alimenter les deux convertisseurs (5). Le quatritme enroulement, connecté en triangle, est branché aux fil- tres harmoniques (3). (3) Les filtres, syntonisés en résonance série, offrent tun chemin a basse impédance aux courants harmoni- ques générés par les convertisseurs, Les fréquences harmoniques principales sont le 11° (550 Hz) et le 13° (650 Hz), suivis par des harmoniques impairs supé- rieurs. Les mémes filtres servent a fournir la puissance réactive absorbée par les convertisseurs. (4) Artéres triphasées alimentant les convertisseurs & 6 pulsations. (5) Deux convertisseurs triphasés en pont & 6 pulsa- tions, raccordés en série, avec mise & la terre au point milieu. Les deux convertisseurs produisent ensemble ‘un output & 12 pulsations. Ces convertisseurs sont con- ‘cus pour permettre une circulation de puissance active dans les deux sens; c’est pourquoi ils contiennent des thyristors connectés téte-béche. Cela permet de retour- ner de l’énergie au réseau & 150 kV lorsque I'ensemble des trains génére de la puissance active lors du frei- nage. La commutation des convertisseurs est naturelle cet la puissance &c.. est transportée a artére de liaison, entre les barres omnibus 1 et 2. Caractéristiques des thyristors: tension créte répétitive: 4400 V; courant ‘moyen: 1650 A. (6) Inductance de lissage pour diminuer ’ondulation du courant continu. La tension entre les barres 1 et 2 est de 2650 V. (7) Disjoncteur ac.c. qui s’ouvre lors d'un raté de com- mutation sur l'un des convertisseurs (5). Cela peut ar- river lorsque les convertisseurs fonctionnent en onduleurs (puissance active renvoyée au réseau A 150 kV). (8) Filtre harmonique de 33 1/3 Hz, soit le double de la fréquence de 16 2/3 Hz. Le filtre offre un chemin de court-circuit pour le deuxigme harmonique de courant, ce qui diminue l'ondulation de 1a tension entre les bar- tes | et 2. Le filtre est beaucoup plus efficace que ne le serait un condensateur (voir section 44.21, chapitre 44). (0) Condensateur & I’entrée de chaque module de con- version ¢.c./c.a. Il assure que l’onduleur (10) fonction- nera dans Ie mode source de tension. CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 1105 nov © oe { 3 soe iv Eo oh ® Figure 50-21 ‘Schéma unifilaire d'un poste de conversion statique de la 66 kV 162/3 Hz 1 ph 20 MVA 20 mw fréquence, de 50 Hz a 16 2/3 Hz (diagramme adapté d'un circuit publié dans la Revue ABB, en mai 1995) ELECTROTECHNIQUE Figure 50-22 Gonvertisseur & GTO installé dans le poste de conversion Giubiasco, en Suisse, a 16 2/3Hz. Les modules sont etroidis. a Teau (gracieuselé de ABE). (10) Convertisseurs monophasés, refroidis & l'eau. La fréquence de découpage des GTO est de 50 Hz. Par cconséquent, le facteur de modulation de fréquence my 50/16,66 = 3. Caractéristiques des GTO: tension créte répétitive: 4500 V; courant de créte: 3000 A (voir Fig. 50-22) (11), (12) Les 12 modules sont raccordés aux prim: res de six transformateurs (11). Les enroulements se- condaires sont connectés en série, produisant ainsi la tension monophasée de 66 kV, 16 2/3 Hz (12). Liallumage des modules se fait de fagon séquentielle, de sorte que les douze tensions générées soient déca- les les unes par rapport aux autres de 30°, soit 1/12 de cycle d’une période de 16 2/3 Hz. Comme les en- roulements secondaires sont connectés en série, la plu- part des harmoniques sont éliminés entre les bornes 3 et 4. La forme d’onde résultante & 66 KV est done une sinusoide presque parfaite. A pleine charge, A un fac- teur de puissance unitaire, la distorsion est inférieure & 0,35 % CONVERTISSEURS STATIQUES POUR RESEAUX DE DISTRIBUTION 50.12 Perturbations et qualité de 'onde Nous avons vu que I’on peut commander la tension ‘une ligne de transport en utilisant des compensateurs synchrones statiques (STATCOM). Ces unités sont con- nectées en paralléle avec la ligne. On peut aussi injec- ter une tension en série avec la ligne en se servant d’un UPFC. Ce dernier peut commander la puissance active cet réactive transportées par la ligne, Des contréleurs semblables existent pour améliorer la qualité de I'onde sur les réseaux de distribution. Dans ces réseaux, les perturbations telles que les baisses su- bites de tension, les surtensions momentanées, la di torsion harmonique et les pannes aléatoires peuvent toucher les clients (Fig. 50-23). Le tableau 50-1 donne tune liste des perturbations qui affectent Ia qualité de Yonde et de la puissance électrique. Certaines perturbations trouvent leur origine chez les clients, d'autres chez le fournisseur d’électricité, et autres sont imputables aux deux. Par exemple, un arbre qui touche une ligne & 24 KV produit une pertur- bation attribuable au fournisseur d’électricité. Par con- tre, un four & arc qui provoque des changements de courant aléatoires et violents peut distorsionner Ia ten- sion alimentant la fonderie, de méme que celle des clients voisins. Cette pollution de tension provient d’un client, mais un autre client branché sur le méme ré- seau, en voyant son éclairage fluctuer, pourrait étre porté & blmer le fournisseur. A cause du point commun de connexion (PCC), il est souvent impossible d°identi- fier de fagon certaine Vorigine dune perturbation. Ceci dit, e client et le fournisseur souhaitent tous deux ‘une qualité de tension fiable et sans distorsion. Dans certains cas, les consommateurs installent leur propres source d’énergie ininterruptibles ou UPS (uninterruptible power supply») alimentées par des accumulateurs. Ces sources d’énergie auxiliaires se mettent en service automatiquement pour prendre la releve du réseau en moins d’un cycle. Elles assurent ainsi une alimentation de qualité aux équipements élec- troniques sensibles (Fig. 50-24a et 24b). Dans le cas des salles d’opération des hépitaux et des pistes d’at- terrissage des aéroports, les interruptions de I’électri- cité sont inacceptables. Les UPS comprennent alors des énératrices diesel-électrique et des accumulateurs pour assurer la sécurité totale lors dune panne prolongée. Des études ont révélé que certains clients préferent que le fournisseur s’occupe de la qualité de I'onde, plutot «que de le faire cux-mémes. Cependant, les opinions ce sujet évoluent continuellement, particulitrement dans le contexte de la déreglementation des compagnies A électricité. Par exemple, la solution cotitant le moins babel ghee + tension ligne & neutre iad. Lik v 10 2 10000 2 5000 go ‘= distorsion aléatoire tension transitoire \ \ * pera Nae se © CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX i | panne momentanée - § i + tension ligne & neutre ii Pee 8 Mi 1107 = ii —> tension ligne a neutre E228 2222 8- ———== u oS oF. | —* tension ligne & neutre ified i Figure 50-23 Perturbations observées sur les lignes de transport et de distribution. 1108 ELECTROTECHNIQUE TABLEAU 50-1 PERTURBATIONS SUR LES RESEAUX DE DISTRIBUTION durée de la origine de la compensation nature de la perturbation perturbation perturbation requise ') bas facteur de puissance heures: c shunt ii) gonflements et creux de tension cycles c F shunt ou série ii) papillotement («flicker») cycles c shunt iv) harmoniques (courant) heures c shunt v) harmoniques (tension) heures c F série vi) distorsion aléatoire (tension) heures c F shunt ou série vil) tensions transitoires cycles c F shunt ou série vill) courants de court-ciruit cycles c F série ix) régulation de la tension heures F shunt ou série x) interruption de la puissance cycles F sh ou série + SSB* xi) interruption de la puissance secondes F sh ou série + SSB" xii) interruption de la puissance heures F shunt + SSTS* * disjoncteur a état solide «solid state breaker (SSB) client (C) fournisseur (F) “interrupteur de transfert rapide «solid state transfer switch (SSTS)> cher comprendrait peut-étre les services d’une tierce partie, Celle-ci s’occuperait des problémes de pollu- tion sur le réseau, soit pour le compte du fournisseur, soit pour celui des clients industriels et commerciaux. Les changements institutionnels qui sont en train de se faire affecteront la fois la solution envisagée er le choix des produits utlisés pour améliorer la qualité de I’éner- gie électrique. A cette fin, les manufacturiers, les instituts de recherche et les universités, en collaboration avec les fournisseurs d'électricité, développent actuellement des convertis- seurs MLI dont Ia puissance varie de quelques kilo- ‘watts & plusieurs mégawatts. Ces convertisseurs MLI fonctionnent de la méme fagon que ceux étudiés au cha- pitres 43 et 44, traitant des systémes d’entrainement des moteurs électriques. Nous suggérons au lecteur de se reporter & ces chapitres pour revoir les propriétés de ces convertisseurs. dsjoncteur satique de contournement redresseur ese | A bak teumasear ance a detects cme Figure 50-24a Ce schéma unifilaire tr8s simpliié montre les éléments de base d'un UPS «on lines. La tension de la compagnie d'élec- tricité est redressée et la sortie du redresseur est branchée ‘aux bores dun accumulateur, Ce demnier sert de source énergie de réserve et fournit une tension a c.c. parfaite & Fonduleur & IGBT. Llonduleur génére une tension sinusoldale a 60 Hz. Cette tension est régularisée pour alimenter une charge critique, tel un ordinateur. Si une perturbation se produit sure réseau, Vonduleur continue a fonetionner, généralement durant plusieurs minutes, en tirant son énergie de accumulateur, ‘qu'un des composants du UPS devienne défec- interrupteur statique branchera la charge aussitot & Ja ligne du fournisseur d électrict. Figure 50-24 Cet UPS triphasé a une capacité de 18 KVA, 120/208 V, 60 Hz. {i peut alimenter des charges dont le facteur de puissance varie de 0,7 en retard & 0,7 en avance. Le THD est inférieur 5 %, méme lorsque les charges sont non linéaires. Le rendement & pleine charge est environ 90%. Le fable niveau de bruit et les dimensions réduites de cet équipement sont attribuables & la fréquence élevée (~ 16 kHz) de onde por- teuse de londuleur & IGBT, Sila puissance du fournisseur est interrompue, ou si elle ne ‘correspond pas au niveau de qualité requis, 'accumulateur interne fournit aussit6t la puissance requise a londuleur. La Période durgence peut durer jusqu’a 10 minutes, sans que la puissance fourie a la charge soltinterrompue (gracieuseté de Square DiSchneiden, 50.13 Pourquoi utiliser des convertisseurs MLI? Les convertisseurs utilisant la modulation de la largeur d’impulsion (MLI) sont tr&s flexibles. Rappelons, en effet, qu’ils peuvent générer une tension de n’importe quelle forme, den’importe quelle fréquence, et de n'im- porte quelle phase, simplement en appliquant un signal approprié aux gachettes d’un groupe d'IGBT. Cette pro- prigté est particuligrement utile lorsque le réseau de distribution contient des harmoniques de tension et de courant. On peut, au moyen d’un convertisseur MLI, réduire ces harmoniques au minimum, ou bien les vier dans des chemins oi ils ne seront pas nuisibles, ‘Une autre raison justifiant l'emploi des convertisseurs MLlest qu’ils peuvent générer des tensions sinusoida- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 1109 les & 60 Hz, plutot que des ondes rectangulaires. Par conséquent, on peut les installer directement dans un réseau de distribution, en ayant recours seulement & des petits filtres harmoniques de quelques kilohertz. Enfin, voici une autre application du convertisseur MLI. Certaines formes d’ondes distorsionnées produites par les procédés industriels contiennent des harmoniques aléatoires de courant et de tension qui n'ont aucun rap- port avec la fréquence du réseau. Un filtre LC conven- tionnel est done inutile. Cependant, un convertisseur MLI est capable d’éliminer ces distorsions alatoires en générant des tensions et des courants qui s’oppo- sent aux distorsions mémes. Le convertisseur agit alors comme filtre actif. Les signaux appliqués sur les ga- cchettes sont dérivés d’un circuit de commande ot la forme d’onde du courant (ou de la tension) est compa- rée avec la forme d’onde désirée. La différence instan- tanée entre ces deux signaux, soit le signal «correc- teur, déclenche les gachettes et élimine la distorsion (Fig. 50-25). Les harmoniques présents sur un réseau & 60 Hz. sont habituellement des multiples de 60 Hz.et leur amy tude diminue avec la fréquence. En général, la distor- sion est jugée acceptable lorsque les harmoniques d’ or- dre 13 et moins sont supprimés. Lorsqu’un convertisseur MLI fonctionne comme filtre actif sur un réseau & 60 Hz et que le 13° harmonique doit étre négligeable, il faut que la fréquence de décou- page soit au moins 10 fois plus élevée. C’est dire que la fréquence de découpage fe doit étre environ 10 x 780 Hz = 7800 Hz, soit 8 kHz. Les IGBT sont aptes & fonctionner & ces fréquences. ct [= 3ph,6o Hz sorio € |corvertisseur} — + LL ‘onde porteuse aignaux correcteurs @allumage consignes |-— tension ou courant limites —*| procosseur |" sinusoldal désié autres _| de sionaux [tension ou entrees courant mesuré Figure 50-25 Principe utilisé pour générer une tension ou un courant triphasé exempt de distorsion, 1110 ELECTROTECHNIQUE 50.14 Réseau de distribution Afin d'illustrer les applications générales des compen- sateurs shunt et série, nous présentons & la Fig. 50-26 Jeschéma unifilaire d’un réseau de distribution triphasé 13,2 kV. Le réseau est composé d’une artére radiale de 16 kmet de ses branchements. L’artére provient d'un poste de transformation oi elle est protégée par un dis- joncteur a réenclenchement automatique («recloser»), écrit 2 la section 47.14, L’artére et ses branchements alimentent un secteur manufacturier, un secteur rési- dentiel, un centre de machines-outils et un pare indus- triel. De plus, on prévoit I’installation d’une fonderie, équipée de fours & arc, dans un avenir rapproché. Chaque section de I'artére et ses branchements ont une Iongueur de quelques kilométres. Les réactances induc- tives sont désignées par les symboles x}, x3, 7. Nous négligeons la composante résistive des lignes. Regardons d’abord le parc industriel. Un compens: teur shuntest connecté & entrée électrique. lest com- posé d’un transformateur T1, d'un convertisseur SC1, une source de puissance a c.c. Ey et d’un condensa- teur C. Le transformateur posséde une réactance de fuite q TEférée au secondaire, Le convertisseur génére une tension MLI qui contient une tension fondamentale ¢, 4.60 Hz. Nous supposons que les courants et les ten~ sions harmoniques sont négligeables. La tension ey & Tentrée du parc industriel est sinusoidale sauf pour quelques harmoniques mineurs que le compensateur n'a pas pu éliminer. La forme d’onde de e demeure donc excellente, grace a la présence du compensateur. Un disjoncteur SSB, a état solide, permet de brancher ‘ow de débrancher le pare industriel en moins d’un cy- cle. Nous examinerons son application plus loin. Regardons maintenant le centre des machines-outils. ‘Un compensateur série SC2 est installé & l'entrée de service. Le compensateur est raccordé en série avec la ligne, mais isolé de celle-ci par un transformateur T2. La réactance de fuite x, du transformateur, la tension ep au primaire et la tension eg générée par le convertis- seur portent les mémes symboles que dans le cas du compensateur shunt SCI. Cependant, leurs valeurs res- pectives sont bien différentes. Examinons enfin I'installation prévue pour la fonde- rie, Elle erée un probleme a cause de la présence des fours & arc. Ces fours produisent des sauts aléatoires de courants, lesquels engendrent des fluctuations de secteur résidentiol cuted manufacturier machines-outils | a a a Y ‘conv ) al série * a =F poste do weston Sinema ine ©py® | parc bse al 7 ‘conv ie Figure 50-26 ‘Schema unifilaire d'un réseau de distribution montrant cing secteurs d'activité: centre manufacturier, ‘secteur résidentiel, centre de machines-outils, parc industriel et fonder. tension & I’entrée de la fonderie. Nous verrons que le ‘compensateur shunt est en mesure de corriger ce pro- bléme. ‘Ayant pris connaissance du réseau et de ses clients, étu- dions maintenant le réle joué par les compensateurs shunt et série. 50.15 Compensateurs et analyse du circuit Le convertisseur MLI utilisé dans les compensateurs shunt et série est similaire & celui décrit dans les sec- tions 42.50 et 42.59. Nous supposons un convertisseur triphasé fonctionnant & une fréquence de découpage fe de 6 kHz. Afin de simplifier les explications, nous ne ‘considérons qu’une seule phase (Fig, 50-272). Le sym- bole de la Fig. 50.276 montre le compensateur sous une forme encore plus simple. Grice & l’accumulateur et au sysitme de commande, le compensateur devient tune source de tension ¢, variable, qui peut absorber ou débiter de I'énergie. ‘Afin de comprendre l’impact du compensateur sur un réseau de distribution, simplifions d°abord le circuit de Ia Fig. 50-26. Cela est relativement facile, en dépit de Ja multiplicité des branchements du réseau et des per- turbations qui s’y produisent. Lorsque le réseau con- tient des transformateurs, il est préférable 4 utiliser le systéme p.u. car cela permet de réduire le systéme dun niveau de tension unique. Les transformateurs «dispa- raissent» et le circuit résultant se visualise plus facile- ment, tout en devenant plus facile & résoudre. Nous supposerons done que les transformateurs ont tous un rapport de transformation de 1:1 et que Ta tension de base est égale a la tension nominale du compensateur. Le choix d'une compensation shunt ou série dépend de plusieurs facteurs que nous discuterons dans les sec- tions qui suivent. Nous commengons I’étude avec le ce convertisseur @ © lo Figure 60-27 Circuit quivalent et symbole d'un convertisseur statique. La réserve d'énergie (optionelle) est représentée par un ‘accumulateur CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX =| | compensateur MLI de type shunt. Il porte le nom de DSTATCOM, soit une abréviation de «distribution static compensator». 50.16 Le compensateur shut fonctionnement Le circuit de la Fig. 50-28a montre le compensateur shunt en amont du parc industriel. Le circuit est équi- valent au systéme de la Fig. 50-26, sauf que le réseau situé a gauche du point 6 a été remplacé par une réac- tance équivalente xeq et une tension équivalente Eeq. Cette simplification est possible grace au théoréme de ‘Thévenin, La tension équivalente Ezq comprend la com- posante fondamentale ¢. 3 60 Hz et une tension eg qui représente toutes les tensions aléatoires et les tensions harmoniques qui existent en amont du point 6 (Fig. 50- 280). La Fig. 50-28 est donc une réplique de la Fig. 50-28a, sauf que le compensateur est remplacé par son sym- bole et Ie pare industriel est représenté par une imy dance Z. Le disjoncteur SSB est fermé. rincipe de ©) Figure 50-28 Circuit équivalent du compensateur shunt associé au parc industriel 1112 ELECTROTECHNIQUE Le compensateur shunt peut servir & des fins multiples: 1) régulariser la tension 2) fournir de I’énergie lors d'une panne momentanée 3) éliminer la distorsion de tension 4) corriger le facteur de puissance 5) agir comme filtre actif Btudions maintenant ces cing modes d’ opération. 1. Régulation de la tension Un des buts du compensateur shunt est de maintenir une tension e, constante a l’entrée du parc industriel, en dépit d'une tension ¢, variable et d'une charge in- dustrielle qui fluctue. Négligeons d’abord la tension aléatoire eg. Le compensateur tend a garder ep cons- tante en agissant sur la tension e, (Fig. 50-29a). Hl uti- lise le principe suivant, En faisant varier eg, le courant ig du compensateur chan- gera. Cela fait varier jg, qui, 2 son tour, fait varier Ia chute de tension xeie dans la réactance x,. Done, en faisant varier Ia chute xoie & Vintérieur de certaines li- mites, le compensateur peut maintenir e, constante méme si ¢¢ fluctue. Dans les explications qui suivent, nous présentons les équations pertinentes et les dia- ‘grammes vectoriels associés. ‘On obtient une premiére équation en appliquant la loi de Kirchhoff & la boucle située & droite du circuit de la Fig. 50-29a: ~iigtyt ey = 0 soit jig% = yea jC, e) dou (50-9) % ‘Comme la valeur de ey doit demeurer constante, nous choisissons ce phaseur comme vecteur de référence 50-29b). La valeur de x, est fixe et l'amplitude de i peut varier de 2éro jusqu’a la valeur nominale iggmax) du compensateur. Au fur et & mesure que l'amplitude et la phase de ey varient, on constate que amplitude et la phase de ig changent, conformément & I’équation 50-9. En parti- culier, si l'on fait varier 'amplitude et la phase de &, touten gardant i, 4 sa valeur nominale ig(max), 08 COnS- tate que lextrémité du vecteur j Xafaimaxy décrit un cer- cle dont le centre correspond a I'extrémité du vecteur ey (Fig. 50-29). G LS sie © Figure 50-29 a. Régulation de la tension au moyen d'un convertisseur statique shunt. b. En faisant varier 'amplitude et la phase de la tension ¢, (on peut faire tourer le vectour ic de 360°. Done, en effectuant des changements relativement mi- neurs a I'amplitude et la phase de e,, on peut faire tour- ner le vecteur igimax) 4€ 2670 & 360°. Cette observation nous conduit @ une deuxiéme équation de Kirchhoff, pour la boucle située & gauche du circuit de la Fig. 5O- 29a: = ect jigtet ey = 0 dou ey tiie cependant, i= nous pouvons done écrire: Ce = (ey tiinte) + Hite (50-10) vecteur OM + jigt, En se référant & la Fig. 50-30a, I'angle @ entre e, et fy est déterminé par le facteur de puissance du pare in- dustriel. Par conséquent, pour une charge donnée, le vecteur OM (= ey + jip xe) est fixe. Le vecteur ¢, est la somme du vecteur OM et du vecteur jigte- Mais nous Figure 50-308 Diagramme vectoriel montrant la tension e¢ de la source et la tension réguie ey. venons de voir que le vecteur i, peut étre orienté sur une plage de 360° et qu'il peut avoir toute valeur com- prise entre 26r0 et ig¢max)- Il s’ensuit que le liew du ‘VecteUr jrcia(max) Aécrit aussi un cercle, ayant comme centre le point M. Pour le courant nominal ia¢max)s’€X- irémité du vecteur ee suit le cercle, comme le montre la Fig. 50-30a. ‘Comme ig peut avoir toute valeur comprise entre 2ér0 et igfmax) il S'ensuit que I’extrémité de ¢, peut se trou- ver n'importe quel endroit 4 l'intérieur du cercle, Done, pour autant que ¢¢ soit a l"intérieur du cercle, le compensateur shunt est capable de maintenir la ten- sion ep constante. En ce qui concemne la puissance four- nie a la charge Z, l’angle entre e¢ et ep n’entre pas en ligne de compte, Cherchons maintenant les valeurs maximale et mini- ale de ¢, qui permettront au compensateur de main- tenir la tension ey constante. Nous imposons cepen- dant une contrainte importante: afin d’éviter de stoc~ ker de I’énergie, la régulation devrait se faire sans ti- rer une puissance active du compensateur. En se réfé- rant 81a Fig. 50-29a, cela veut dire que ig doit étre en quadrature avec eg. Selon l’équation 50-9, il en dé- coule que la tension e, générée par le compensateur doit &tre en phase avec la tension ep, La Fig. 50-306 illustte les relations vectorielles (vecteurs pleins) lors- que e, est supérieure a ep, ‘On constate que pour une charge donnée imposant ep, iy et 8, la valeur minimale de ec correspond au vecteur plein OP et la valeur maximale correspond au vecteur en pointillé OQ. Ceci donne une plage de contréle in- {éressante, mais elle dépend de la valeur de la réac- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX: W113 elas), pf ixeia Figure 50-30 Diagramme vectoriel montrant permise avec une charge dont stockage d'énergie. 8 limites de la régulation et un compensateur sans tance x, de la ligne. Si la ligne posséde une faible réac- tance, le diamétre du cercle sera petit, ce qui diminue la plage de controle disponible pour la régulation de ey. Par conséquent, si la tension ¢, augmente ou dimi nue de fagon importante, le compensateur ne sera pas capable de maintenir la tension ep constante. Il est donc difficile de régulariser la tension d'une ligne a faible impédance au moyen d’un compensateur shunt. Nous verrons plus loin que ce probléme se régle en utilisant tun compensateur série. Exemple 50-9 ‘Une usine alimentée par une ligne triphasée 1.6930 V absorbe une puissance de 30 MVA aun FP de 94 %. La ligne posséde une réactance de 0,24 Q. Un com- pensateur statique MLT ayant une impédance de ‘0,1 Qet pouvant débiter un courant de 1200 A sert a stabiliser la tension. a) Le compensateur étant absent, calculerla tension ‘ec du séseau requise afin que la tension a Vusine soit de 6930 V. ‘b) Lorsque le compensateur est en marche, calculer Jes limites de tension ¢, admissibles afin que la ten- sion 3 Pusine demeure 4 6930V. Solution a) Pour résoudre ce probléme, nous prenons une seule phase. Le circuit équivalent est montré a la Fig. 50-31. Lorsque le compensateur est hors circuit on obtient les résultats suivants: Tension ligne & neutre de Ta charge: >= 6930/13 = 4000 V = 4 kV [114 ELECTROTECHNIQUE 0240 on . 2500, MN cama ; Ee ay Zz D | - N Figure 50-31 Voir exemple 50-9. Puissance apparente par phase: = 30 MVA/3 = 10 MVA. Angle de retard de iy sur ey: = arceos 0,94 = 20° ‘Courant par phase: ig = 5 = 10108 2500.0 "E4000 jy = 25002-20° = 2349-7855 Chute de tension dans la ligne due & Bd, = J 0,24 (2349 —j 855) = 205+) 564 Tension eg de la source : ey tty 4000 + (205 + 564) 4205 +] 564 4243.27,64° La tension de la source doit étre de 4243 V pour obte- nit 4000 V a usine. Le diagramme vectoriel est mon- tté a la Fig. 50-32. Noter Ia position du veeteur OM mentionné précédement. b) Lorsque le compensateur est en service, la tension eq doit étre en quadrature avec Te courant ig afin que 1a puissance active du compensateur soit nulle. Pour ce faire, 4 doit étre en phase avec ep. Le compensateur peut débiter un courant maximal ig de 1200 A. Lorsque ig est 90° en avance sur ¢, on obtient les résultats sui- vants: Chute de tension dans x. due & ig ity = j 1200 xj 0,24 =~ 288.V Cette chute s'ajoute & la chute px, comme "indique la Fig. 50-33. La tension ec minimale de la source est donc: = ey titde = 4000 + j 0,24 x (i, +i) 1000 + 0,24 x (2349 —j 855 + 1200) 4000 + 7 0,24 x (2349 +7 345) 4000 + j 564 - 83 = 3917 +) 564 = 395728,19° Lorsque i, est encore de 1200 A mais de 90° en retard Sut ég, on obtient Ie diagramme vectoriel de la Fig. 50- 34. La chute de tension i,t, de 288 V s’ajoute encore & Ja chute ix: mais dans le sens contraire de celle de la Fig. 50-33. 5 4000 V i, 2500 Figure 50-32 Compensateur hors service (voir exemple 50-9). 288 Vy S ‘600 V ig 1200 A 09987 e54000V 2, 41207 i, 2500 Figure 50-33 ‘Courant jg en avance sur ég de 90°. Figure 50-34 Courant ja en retard sur eq de 90° Laten Wn e, maximale de la source est maintenant: e+ de 4000 + 0,24 (i, +i) = 4000 + j 0,24 x (2349 — 7855 — j 1200) 4000 + j 0,24 x (2349 -j 2055) 4000 + j 564 + 493 4493 + j S64 = 452827,15° q Le compensateur peut donc maintenir la tension de usine & 4000 V lorsque Ia tension ¢¢ fluctue entre un minimum de 3957 V et un maximum de 4528 V 2, Panne momentanée Le pare industriel représente une charge de plusieurs ‘mégawatts. Le contrat avec le fournisseur d’électricité pourrait stipuler que la puissance ne sera jamais inter- rompue pour une perturbation de réseau de durée infé- rieure & 10 secondes. Cette perturbation pourrait étre provoquée par un court-circuit momentané sur une ar- tre, une ouverture momentanée d'une ligne dalimen- tation ou une oscillation de courte durée. Durant ces ‘moments critiques, le compensateur shunt, branché en permanence a l’entrée électrique du parc, peut fournir énergie totale pendant la durée de la perturbation. Cette application du compensateur shunt requiert évi- demment un stockage d’énergie. Pour ce faire, afin d’isoler le pare du réseau perturbé, Vartére alimentant le pare doit étre débranchée du ré- seau par un disjoncteur extrémement rapide. Le dis- joncteur a état solide SSB, composé de thyristors rac~ cordés téte-béche, remplit ce rdle (Fig. 50-26 et 50- 35). Supposons qu’une branche d’arbre produise un court- circuit momentané sur l'artére principale, Apres un délai de deux ou trois cycles cela provoquera l’ouverture du recloser au poste de transformation (Fig. 50-26). Ce- pendant, pendant les quelques cycles requis pour ouverture, le court-circuit produira une décroissance rapide de la tension du réseau. Un capteur associé au disjoncteur SSB détecte cette diminution, provoquant son ouverture en moins d'un demi-cycle. D8s que le SSB est ouvert, I'accumulateur commence a fournir de énergie au compensateur, qui la convertit immédiate- ‘ment en puissance & 60 Hz. Le transfert du réseau au compensateur se fait en moins d'un cycle. Le recloser demeure ouvert durant un interval, disons, de 30 cycles (0,5 s) durant lequel le court-cireuit a pro- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 15 bablement eu le temps de disparaitre. Done, lorsque le recloser se referme, le réseau reprend son état normal. Le systéme de commande du SSB détecte cette condi- tion stable, donc le disjoncteur SSB se referme. Le com- pensateur reprend son état habituel et l'accumulateur se recharge. ar exemple, supposons que le parc représente une charge de 8 MW. Durant I'interruption, le convertis- seur doit donc fournir une énergie de: E=8MWx Cette énergie peut étre stockée facilement & Vintérieur un compensateur. Dans certaines applications, on peut méme emmagasiner des énergies pouvant atteindre 100 MS. La Fig, 50-35b montre le diagramme vectoriel des ten- jions et du courant durant la courte période oi le com- pensateur alimente le pare. Le compensateur maintient la tension ey & sa valeur nominale; par conséquent, il doit générer une tension égale & e,. L’angle 9 corres- pond au facteur de puissance du parc au moment od la perturbation a eu lieu. Durant cet intervalle, il est 6vi- dent que Jip Sa ©) Figure 50-35 ‘Comportement d'un compensateur shunt pendant une inter- ruption momentanée de la puissance. 1116 ELECTROTECHNIQUE 3. Distorsions de tension Ence qui concerne la distorsion de la tension a entrée ddu pare, la Fig. 50-28b montre qu’il existe une tension harmonique eq sur le réseau. En négligeant Ta tension é¢ 60 Hz, examinons le comportement du compensa- teur face & cette tension (Fig. 50-36). A cause de la fréquence harmonique, les impédances sont plus éle~ ‘yées que celles 8 60 Hz; nous les indiquons par les sym- Doles ca €t tad Le systéme de commande du compensateur agit de fa- on a éliminer la tension harmonique épg aux bornes de 1a charge; par conséquent, epg est essentiellement nulle, Il s’ensuit que le courant harmonique gg dans 1a charge est aussi nul. Le courant harmonique ig circule done seulement dans Ja «source» eg et dans le compen- sateur. En se référant au circuit de la Fig. 50-36, on peut écrire les 6quations suivantes pour les deux bou- cles: — eat digicat Cra = 0 (50-11) = e,g-digtaat eed = 0 (50-12) puisque epg est nulle, on obtient x aa =- xq — (50-13) ed Supposons que xq est supérieure & eq. Done, pour empécher qu’ une tension harmonique n’ apparaisse au bores de la charge, le compensateur doit générer une tension harmonique eq Supérieure 2 la tension harmo- nique eg du réseau et opposée a celle-ci, Une analyse semblable s"applique aux tensions trans toires produites sur le réseau. Par exemple, le secteur manufacturier (Fig. 50-26) est muni d’un bane de con- ea ina =0 densateurs pour améliorer Ie facteur de puissance. Au ‘moment ot un condensateur est branché sur le réseau, il se produit, pendant une courte période, une tension transitoire dont la fréquence est de I’ordre de 1000 Hz. Cette tension est superposée a la tension & 60 Hz (voir Fig. 50-23c). Au fur et & mesure que I’onde se propage le long de I’artére, son amplitude diminue mais, ren- due a ’entrée du pare, elle peut encore étre génante. [Avec une fréquence de découpage de 6 kHz, le com- pensateur peut largement supprimer cette onde transi- toire de 1000 Hz. 4, Correction du facteur de puissance Le compensateur shunt peut aussi servir a relever le facteur de puissance du pare industriel. Pour ce faire, la tension e, est arrangée de sorte que le courant i, soit enretard de 90° sur la tension ey (Fig. 50-37). Le com- pensateur agit alors comme un condensateur aux bor- nes de la charge Z. On suppose que Ie compensateur a des pertes représentées par la résistance ry. En par- courant la boucle de droite du circuit, on peut écrire V’équation: ~ eat ig'ytiigte +ey = 0 (50-14) Le diagramme veetoriel correspondant est montré & la Fig. 50-37b. Notons que ¢, est plus grande que ¢ dot eg = Jigtyt ida* eb Figure 50-36 ‘Comportement d'un compensateur shunt lorsque la source contient une tension distorsionnée. et qu'elle est Iégerement en retard sur celle-ci. Il s’en- ea faa! t 1 + * z e zt c ; N (a) ey jist a : OO) Figure 50-37 Correction du facteur de puissance. suit que le réseau de distribution recoit une puissance réactive Q = epi en méme temps qu’il fournit au com- pensateur une puissance active P = egi 60S ¢. Dans ces conditions, la batterie fournissant la puissance Acc. n'est pas nécessaire. En contrOlant e, afin qu'elle soit légerement en retard sur ey, le condensateur a c.c. demeure chargé & la tension requise. Le fonctionne- ‘ment est alors semblable & celui du convertisseur STATCOM (section 50.8) 5. Charge non linéaire et filtre actif Examinons maintenant l'installation de la future fon- derie. Elle constitue une charge non linéaire Z parce que les fours & arc tirent un courant extrémement va- rable, surtout au départ (Fig, 50-38a). Par conséquent, Ja chute de tension le long de l'artere d'alimentation fest non linéaire, ce qui provoque une tension distor- sionée & l’entrée de la fonderie. Le courant fluctue de facon tellement aléatoire qu’il est impossible d’expri- ‘mer les tensions en termes d’harmoniques traditionels ‘Cependant, la chute de tension instantanée est toujours, égale A induetance L de la ligne multiplige par le taux de variation du courant. Par exemple, si la réactance de Vartére & 60 Hz est de 11 @, son inductance L est: eae 2nf 2nx 60 La tension instantanée eyyinsy a I'entrée de la fonderie est done donnée par l'expression: L 0,029 H Ai fen +L T+ Ein) = Abe (50-15) ar La Fig, 50-38 montre la tension ey et Ie courant iy & entrée de Tusine avant que des mesures correctives ne soient appliquées. Le courant saccadé a une valeur efficace d’environ 2300 A, alors que la tension atteint ddes sommets de 12 KV. La Fig, 50-38 montre le méme courant et la composante fondamentale de la tension gq au point 2 en amont de Vartere. La tension réelle A ce point commun de connexion sera polluée, & cause du courant distorsionné. Le degré de pollution dépend de Iimpédance du réseau en amont du point 2. Si'im- pédance est importante (réseau faible), la forme donde de ee sera inacceptable pour les clients avoisinants soit eexins eins) CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 7 ® om fy @ ——> ala fonderie =12000 © Figure 50-38 Circuit 6quivalentde la fonderie. Tensions et courants, avant installation du compensateur shunt. ‘a, Circuit equivalent de la source et de la fonderie. ». Tension ep et courant iy @ la fonderie. ‘e, Courant ip et composante fondamentale de la tension e. Done, en plus d’améliorer la forme d’onde de Ia ten- sion & l'entrée de la fonderie, il est important d’amé liorer la forme d’onde du courant circulant dans Iar- tere. H118 ELECTROTECHNIQUE ) + processeur| de signaux signaux correcteurs: courant desire courant actuel ox. fonderie| fx As = so3}ea w= aRc ‘conv shunt Figure 50-39 ‘Compensateur shunt installé & rentrée de la fonderie. La Fig. 50-39 montre le circuit comprenant la fonde- rie, le compensateur shunt SC3, le transformateur T3 et l'artére d’alimentation. Un transformateur de cou- rant CT détecte le courant instantané i, circulant dans Tartére; ce signal est fourni au processeur qui con- tile T'allumage des gachettes du compensateur. Le processeur compare le courant distorsionné i, avec le courant instantané désiré et génére les impulsions re- quises pour corriger la forme d’ onde de ic. Par cons quent, celui-ci devient presque sinusoidal. La chute de tension le long de I’artére est donc sinusoidale, de ‘méme que la tension & I’entrée de la fonderie. Cepen- dant, le courant fourni la fonderie est toujours distorsionné car la charge est non linéaire. Cela veut dire que le courant j, fourni par le compensateur shunt est en réalité la composante distorsionnée du courant tiré par usine. Le compensateur agit alors comme un filtre actif. La Fig. 50-40a montre la tension e, entrée de I'usine ainsi que le courant sinusoidal i circulant dans l'ar- tre pour un intervalle de 5 cycles, soit environ 80 ms. La Fig. 50-40b montre a méme tension et le courant distorsionné i fourni & la fonderie. Enfin, la Fig. SO- 40c montre le courant saccadé fourni par le compen- sateur (environ 800 A efficace) et la puissance instan- tanée. On observe que cette puissance fluctue entre des valeur positives et négatives, atteignant parfois des crétes de 10 MW. Cependant, la puissance moyenne durant un intervalle de quelques cycles est faible. Les exemples qui préc&dent nous ont montré que le ‘compensateur shunt est en mesure de répondre & une gamme de perturbations électriques, assurant ainsi au client une excellente qualité de tension et de puissance. Cependant, le fait d’améliorer la qualité de l'onde & un endroit donné ne veut pas dire que tout le monde en bénéficie. Par exemple, une perturbation créée dans le secteur manufacturier sera ressentie dans le secteur résidentiel, en dépit du fait qu’elle aura été éliminge & entrée du parc industriel. Done, I’installation d’un compensateur pour corriger un probleme local doit tou- jours tenir compte de son impact ailleurs sur le réseau. 50.17 Le compensateur série: principe de fonctionnement Le compensateur série est semblable au compensateur shunt; la principale diffrence est qu'il est connecté en série avec I'artére au lieu d’étre en paralléle. Ainsi, dans la Fig, 50-26, en tenant compte du transforma- ww 1000 | | Figure 50-40 ‘Tensions, courants et puissance du convertisseur, apres Installation du compensateur shunt. a, Tension ep Ventrée de la fonderie et courant ic dans rartbre. b. Tension ey et courant ip tré par la fonderie. . Courant et puissance fouris par le compensateur. teur T2, le compensateur SC2 est effectivement inter- posé entre lartére et le centre de machines-outils. LaFig. 50-41 montre le circuit équivalent de cette par- tie du réseau de distribution. Le centre est représenté CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX Wig Figure 50-41 Circuit simpliié d'une phase avec compensateur série. par l'impédance Z, le compensateur par la tension e et 'artére par la réactance x. La source comprend une tension ¢, sinusoidale mais variable, et la tension de distorsion par eq. Examinons le comportement du compensateur, premié- rement comme régulateur de tension, et deuxiémement comme dispositif éliminant la distorsion aux bornes de la charge. Le principe est simple: il suffit que le ‘compensateur génére une tension e, de sorte que la tension ey aux bornes de la charge soit constante et sinusoidale. 1, Régulation de la tension La Fig. 50-42a montre une source de tension variable e¢ 8 60 Hz qui alimente une charge Z. La tension de charge ey est maintenue constante par le compensa teur série qui génére une tension appropriée ¢,. La valeur de ¢, est ajustable de zéro jusqu’a sa valeur nominale &a(max)- De plus, son angle est ajustable de 2ér0 & 360°. La charge tire un courant constant jy. On peut done écrire I’équation suivante: eo tlintet eat ep = 0 done e (50-16) eh tiptoe vecteur OM + €, Le diagramme vectoriel de la Fig. 50-42b montre les hascurs lorsque Ta tension du compensateur est gar- dée & sa valeur nominale eg(max). L'angle @ entre ip et ey correspond au facteur de puissance de la charge. Comme ¢, est fixe, et comme on peut faire varier l'an- gle de eg A volonté, il s’ensuit que l’extrémité du vee- teur ég(max) décrira un cercle dont le centre est & I'ex- ‘trémité du vecteur OM. 1120 ELECTROTECHNIQUE Dans ces circonstances, le vecteur e¢ de la source suit le contour du cercle et on constate que son amplitude peut changer d’une valeur minimale OQ a une valeur maximale OP (Fig. $0-42c).. ‘Toutefois, comme I’amplitude et l’angle de ¢, sont va- riables, le vecteur ¢, peut occuper n’importe quelle position & Vintérieur du cercle. On choisira la position laplusconvenable. Ainsi, lorsque la tension de la source varie entre OP et OQ, le vecteur ¢, s“aligne avec la ligne PQ, son point de départ étant toujours le point M. Cette situation exige que le compensateur soit en me- sure de débiter ou d’ absorber une puissance active car les phaseurs eg et ip ne sont pas en quadrature, Par exemple, dans la Fig. 50-42c, le compensateur doit absorber une puissance active du réseau lorsque la ten- sion de la source correspond au vecteur OP, car une composante du courant jy est alors en phase avec la tension e,. De la méme fagon, le compensateur doit débiter une puissance active lorsque la tension de la source correspond au vecteur OQ. Dans ce cas, une composante de iy est 180° hors de phase avec le vec- teur— ey. Sices conditions ne durent que quelques secondes, I’ac- cumulateur sera en mesure d’absorber ou de fournir la puissance requise. Done, @ court terme, le compensa~ teur peut mainteni la tension e constante, pour autant ‘que la tension de la source soit entre OP et OQ. Noter que l’angle entre ¢¢ et ep n°a pas d'importance car le seul objectif est de maintenir ep constante, ‘On peut régulariser la tension ep @ Jong terme sans que Je compensateur soit obligé de fournir ou d’absorber une puissance active. Cela exige que le vecteur e, soit toujours en quadrature avec le courant de la charge iy (Fig. 50-42a). Dans ce cas, lextrémité du vecteur ¢ doit suivre la ligne PQ montrée a la Fig. 50-42d. Cette ligne est perpendiculaire au courant jy. La grandeur de ec peut alors varier de OP & OQ en passant par OM, ce qui teprésente une plage sensiblement inférieure a celle de la Fig. 50-42c. Le vecteur ¢, est aligné avec la ligne PQ et son origine est encore le point M. Contrairement & un compensateur shunt, le compensa~ teur série permet de régulariser la tension e,, méme ‘quand I'impédance de I’artére est trés faible. Selon les statistiques, les chutes de tension de courte durée re- présentent environ 90 % des perturbations sur un ré- seau de distribution, Habituellement, les trois phases ne subissent pas les mémes perturbations. Par exem- ple, un court-circuit phase-terre produira des tensions Mm +Ue)= a Nw aie z N © ) «© Figure 50-42 ‘a. Régulation de la tension avec un compensateur série. . Diagramme vectoriel lors de la régulation de la tension, ¢. Compensation pour contrer un creux («sag») et un gon flement («swell») de la tension. d. Limites de la régulation lorsque le compensateur fono- tionne sans réserve d’énergie. ddéséquilibrées sur les trois phases. Pour cette raison, le compensateur utilise trois convertisseurs MLI indépen- dants de fagon & maintenir trois tensions équilibrées & Venirée de lusine. La puissance du compensateur dépend de l'ampleur prévue pour la chute de tension et du courant nominal par phase. L'énergie a stocker dépend de la puissance et de la durée prévues pour la perturbation. Considé- rons, par exemple, une artére triphasée & 480 V, 60 Hz. qui alimente une charge de 600 KVA. Supposons que le pire cas prévu soit une chute de tension de 15 % sur les trois phases qui dure pendant 1,5 seconde. Le compen- sateur série doit done générer une tension efficace de 15 % x 480 VV3 = 41,6 V durant la perturbation, tout en portant le courant de pleine charge. Par conséquent, la puissance nominale du compensateur triphasé sera P= 15 % x 600 KVA = 90 kVA En supposant un facteur de puissance de 100 %, 1’éner- gie A stocker est: W=90kWx 1,55= 135 kW's = 1351) La puissance du compensateur, de méme que I’énergie emmagasinée dans son accumulateur, sont modestes. En pratique, on construit des compensateurs série pou- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX H21 vant générer 25 %, 50%, 75 %, et parfois jusqu’a 100 % de la tension nominale. Le compensateur série constitue un moyen relativement peu cofiteux pour résoudre le probleme des surtensions et sous-tensions de courte durée. De ce point de vue, le ‘compensateur série est souvent préférable au systéme composé d’un compensateur shunt et d’un disjoncteur SSB. La Fig. 50-43 montre un compensateur de 2 MVA qui peut fonctionner en mode shunt ou sér La Fig, 50-44 montre un disjoncteur électronique de 13,8 kVA. 2. Limitation du courant de court-circuit Dans certaines applications, le compensateur série est ‘congu pour limiter le courant de court-circuit dans une artre dont I'impédance est particulitrement faible. Le temps de réponse du compensateur est tellement ra- pide qu’il peut immédiatement introduire une tension e,en opposition avec celle de la source. Par conséquent, durant quelques cycles, l’amplitude du courant de dé- faut sera limitée 2 une valeur inférieure a sa valeur nor- male. Cela permet au disjoncteur principal, dont la ca- pacité de court-circuit est limitée, d’ouvrir le circuit sans risque de s'endommager. Figure 50-43 Ce convertisseur de + 2 MVA peut étre reconfiguré pour en faire un compensateur shunt ou série (DSTATCON OU DVR) (gracieuseté de la Westinghouse Electric Corporation). 1122 ELECTROTECHNIQUE Figure 50-44 Ge disjoncteur SSB triphasé de 13,8 KAA état solide contient des GTO et des thyristors. Les GTO ont une capacité de 600 A alors que les thyristors peuvent porter un courant de 8000 A (graciouseté de la Westinghouse Electric Corporation) REGULATEUR DE PUISSANCE INTERPHASE 50.18 Transfert de puissance entre deux régions Nous avons vu que l'on doit parfois ajouter une ligne supplémentaire entre deux régions puissantes pour transporter une certaine quantité de puissance active. La puissance transitée est donnée par I’équation bien connue: Ey Ey sind x P éq. 25-13 dans laquelle P est la puissance active par phase, Ey et E, sont les tensions ligne & neutre des deux régions, X,_ est Ia réactance inductive de la ligne et 5 est angle entre E; et E>, Nous avions développé cette équation & Ja section 25.11, chapitre 25. Rappelons que la puis- sance se dirige toujours de la région dont la tension est en avance vers celle dont la tension est en retard. Malheureusement, lorsque l'angle 6 fluctue, la puis- sance P fluctue. Par exemple, supposons que Ey = E> = AKY, Xp = 1,5 Qet que 6 fluctue entre +7° et — 13°, Dans ce cas, la puissance fluctuera entre 4000 x 4000 si 15 P -24MW ‘On constate que la valeur et méme la direction de la puissance changent. Si l'on désire transiter une puissance constante dans tune direction seulement il faut ajouter un transforma- teur a déphasage variable, selon le principe expliqué au chapitre 46, section 46.13. Mais si la ligne supplé- ‘mentaire est courte, la réactance X; sera faible, ce qui présente un autre probléme. En effet, I’ajout de la li- ‘gne supplémentaire augmente la puissance de court- circuit des deux régions. Done, si un court-circuit se produit dans une des régions, un courant trés intense circulera surla ligne d’interconnexion, Celui-ci s’ajou- tera aux courants de court-circuit locaux, de sorte que le courant de court-circuit total risque de dépasser Ia capacité de rupture des disjoncteurs.’On devra done changer les disjoncteurs existants pour d’autres ayant a capacité requise. Ce changement peut cotter trés cher. 50.19 Régulateur de puissance interphase On peut transporter une puissance constante tout en Gvitant les forts courants de court-circuit en utilisant un réglateur de puissance interphase (RPI). Pour com- prendre le principe de fonctionnement de cet appareil innovateur, considérons d’abord la Fig. 50-45. Elle montre deux régions reliées par une ligne d’impédance négligeable mais qui comprend des réactances série capacitives X¢. La puissance active transportée par cette Po i Xo 2 y att a Xe ¢ % 2 Figure 50-45 Circulation de la puissance active P¢ lorsque la tension do la région 1 est en avance sur celle de ia région 2. ligne capacitive est donnée par une expression sembla- ble & l’équation 25-13, soit: (0-17) Les symboles ont la méme signification que précédem- ‘ment, mais la puissance circule de la région dont la tension est en retard vers celle dont la tension est en vance. La Figure 50-46 montre une région I dont les phases ‘A,B et C sont connectées aux phases X, Y et Z d’une région 2 par lentremise d’un RPI et d'une ligne tri- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX 1123 phasée de quelques kilométres. Le RPI est composé d'un transformateur triphasé et d'un groupe de réac- tances X, et Xc raccordées comme c'est indiqué sur la figure. Les trois transformateurs dont les enroulements sont schématisés par des bartes noites ont un rapport de transformation de 1:1. Les marques de polarités indi- ‘quent que les tensions Egy, Es et Eyy sont déphasées de 180° par rapport aux tensions imposées Ean, Epy et Ecx - Le diagramme vectoriel de la Fig. 50-47 montre ces relations. Les tensions ligne & neutre ont toutes une valeur efficace E). Z ce we eee eee ° —- —_ | x Pere z Be i‘ y région 1 —- — région 2 c Zz ° ° st —— Tne Sanssnneeas N Figure 50-46 eux régions réunies par un API et une ligne. Fon £10? En = Ei1=180° Bx = Fal b Egy = E1120 Egy = E1460" yn = Bei = 120° Fou = Fle 240° Equ= Fy (260° Ezy = Epc 6 = 240° Figure 50-47 Diagramme vectoriel des tensions de la Fig. 50-46. La région 2 est en retard dun angle 5 par rapport & la région 1 1124 ELECTROTECHNIQUE Les réactances X;, et Xc possédent la méme impédance, que nous désignons par le symbole Xgp1- Cette impé- dance est bien supérieure & la réactance de la ligne reliant les deux réseaux, de sorte qu’on peut négliger cette demniére. Le diagramme vectoriel indique que les trois tensions Exy, Eyw et Ezy de la région 2 ont une valeur efficace E>, Elles sont déphasées de 6 degrés en arriére des tensions Egy, Epy et Ecy du réseau 1, En ne considé- rant qu'une seule phase, on constate que Ia ligne X est branchée aux lignes S et T. Par conséquent, on doit tenir compte de Ia puissance active transitée par les lignes $ et T a la ligne X. On observe que la tension Egy est en avance sur Exx d'un angle de (60° + 8). De plus, la tension Bry est en retard sur Exy de (60° - 6). La puissance active P, transportée entre les bornes S et X est done: = Fax Bx sin (60° + 8) Xe Ey sin (60° + 8) rp PL (50-18a) De la méme fagon, la puissance active Pe transportée entre les bores T et X est: Ex Exusin "= Xe E, Ey sin (60° - 8) Xppr Pe (50-186) La puissance totale Py portée par la ligne X est done: Pr = PLtPe _ Fr Ep sin (60° + 8), Ei Ey sin (60-3) Xero Xe _ E, Ez sin 60°%c0s 5 oe od (60-19) L’équation 50-19 révéle que pour des valeurs données de Ej, E, et Xpp, la puissance totale transportée par la ligne X varie selon le cosinus de I'angle 8. Comme on Ya vu, la valeur de 6 peut fluctuer, mais sur une plage aussi élevée que + 20°, la puissance ne change que de + 2 % par rapport & sa valeur médiane. Les mémes remarques s"appliquent aux lignes Y et Z. C’est dire aque le RPI de la Fig. 50-46 permet de transporter une puissance active qui demeurera presque constante sans quill soitnécessaire d’effectuer un changement de pri- ses ou d’autres manceuvres. C’est une caractéristique remarquable. Qui plus est, cette caractéristique est ob- tenue au moyen de composants passifs et ne fait pas appel a I’électronique de puissance. ‘Le RPI est done ‘un appareil robuste et relativement peu coateux*. ‘Un autre avantage du RPI est que I’ajout d’une ligne supplémentaire avec RPI n’augmente pas la puissance de court-circuit des régions. Par conséquent, on n’a pas besoin de remplacer les disjoncteurs existants par des disjoncteurs de plus grande capacité. Pour les mé- ‘mes raisons, une perturbation sur une des régions n’a pas d’ effet significatif sur l'autre. En fait, peu importe Ja nature de la perturbation sur une des régions, les courants portés par une ligne munie d'un RPI ne se- ront jamais supérieurs aux courants de pleine charge. Pour changer la direction de la puissance transitée il suffit d’intervertir les réactances X, et Xc, Cette opé- ration peut se faire au moyen de sectionneurs. Pour changer la puissance transportée il suffit de changer la valeur de Xpor- En résumé, le RPLest un appareil remarquable car sans commutation et sans thyristors, il maintient un flux de puissance essentiellement constant entre deux régions méme lorsque I’ angle de déphasage fluctue de + 20°. De plus, le courant de court-circuit ne peut excéder le courant de pleine charge du RPI. Le principe du RPI est exploité dans d'autres applica- tions oft les valeurs et 'agencement des réactances in- ductives et capacitives sont différents. Ces applications spéciales, bien que trés intéressantes, dépassent le ca- dre de ce livre. 50.20 Résumé ‘Nous avons vu que les compensateurs de type série et shunt ainsi que les disjoncteurs statiques permettent tune commande quasi instantanée de la puissance cit- culant dans les lignes de transport et les réseaux de distribution. Dans chaque cas, cela est rendu possible © Le RPI a été développé par le CITEQ (Centre d'innovation surle transport énergie du Québec. gic & la réponse rapide des convertisseurs. Quelques- ‘uns de ces convertisseurs sont aussi en mesure de con- trdler la forme d’onde des tensions et des courants. Dans ce cas, les convertisseurs agissent comme des filtres actifs. Des convertisseurs de plusieurs mégawatts sont aussi utilisés comme convertisseurs de fréquence. Ces nouveaux équipements de haute puissance auront tun impact majeur sur la gestion de la puissance et sur 1a qualité de l'onde livrée aux clients. De plus, ils per- ‘mettront d'améliorer la stabilité des réseaux en contr6- lant rapidemment les perturbations. Enfin, ils offriront 1a possibilité d”utiliser,& leur pleine capacité, les équi- pements et les lignes de transport existants. PROBLEMES - CHAPITRE 50 Niveau pratique 50-1 Quelle est la différence principale entre un thy- ristor et un GTO? 50-2 Pourquoi ne peut-on pas utiliser un GTO dans un convertisseur MLI dont la fréquence de découpage est de 8 kHz? 50-3. Unconducteur portant un courant de 60 Hz.con- tient aussi un 23° harmonique. Quelle est Ia fréquence de Pharmonique ? 50-4 Un interrupteur & état solide composé de deux thyristors téte-béche porte un courant efficace de 684 A, 60 Hz. Calculer la valeur créte du courant circulant dans un des thyristors. 50-5 Nommer quatre types de perturbations qui peu- vent affecter un réseau. 50-6 Un convertisseur triphasé a 6 pulsations est ali- menté par une source & c.c. de 2400 V. Calculer Ia va- leur efficace (approx.) de la tension ligne 2 ligne. 50-7. Dans le probléme 50-4, calculer le temps maxi- ‘mal requis pour interrompre le courant. 50-8. Expliquer le principe de fonctionnement dun ‘TCSC par gradation. 50-9 Expliquer ce que veulent dire les termes sui- ‘ants: a) surtension de manceuvre («switching surge»); ») soustension temporaire («brown-out»); ¢) gonfle- CONTROLEURS STATIQUES DE RESEAUX = 1125, ment de tension («voltage swell»), creux de tension («voltage sag»); d) UPS. Niveau intermédiaire 50-10 Un cable porte un courant fondamental de 870 A260 Hzet un S* harmonique de 124 A. Calculer la valeur efficace du courant qu’indiquerait un ampére- mate. 50-11 Dans le probléme 50-10, calculer la plus ‘grande valeur possible du courant créte. 50-12. En se référant a la Fig. 50-8, calculer la capacitance des condensateurs et I'inductance des in- ducteurs sachant que la fréquence est de 60 Hz. 50-13. Dans la Fig. 50-11, calculer la valeur eréte de Jatension fondamentale ligne a neutre sila tension aux bores du condensateur est de 3400 V. 0-14 Ene référant au compensateur série de la Fig 50-17, on sait que Ex =6,9 KV, Ey =7,4 KV, X= 1,2Q fet que les deux tensions sont en phase. Le compensa- teur peut développer une tension maximale de 1,5 kV, et son courant nominal est de 800 A. Détermins a) la puissance active maximale que la région A peut fournir & la région B, par phase b) la tension Ec que le compensateur doit alors géné- rer 50-15 Expliquerle principe de fonctionnement d'un UPFC. 50-16 Dans la Fig. 50-21, calculer le courant qui cir- cule dans la ligne de transport a 150 kV lorsque le con- vertisseur débite sa puissance nominale monophasée de 20 MW a 66 KV. Le rendement global du convertis- seurest de 97 % et le facteur de puissance de la ligne & 150KV est de 0,96. 50-17. Une charge de 6700 kW est raccordée A un compensateur shunt qui est alimenté par un accu- mulateur fonctionnant 3 240 V. Sil" énergie stockée est de 40 MJ, calculer la capacité minimale en amperes heure de Paccumulateur 50-18 Dans le probléme 50-42, lors d’une panne, pendant combien de secondes I'accumulateur peut-il fournir la puissance requise & la charge, avant que sa tension commence a baisser rapidement? 1126 ELECTROTECHNIQUE Niveau avancé 50-19. En se référant 2 la Fig. 50-41, nous désirons ‘maintenir une tension triphasée de 24 kV ligne & ligne & entrée d’une usine qui absorbe 7,2 MW a un fac- teur de puissance de 100 %. L’artére d’alimentation a une réactance de 5 par phase, et l'on sait que la ten- sion de la source peut fluctuer entre 24,5 kV et 26 kV. Le convertisseur ne peut pas absorber ni débiter une puissance active & long terme. Calculer: a) le courant de ligne et la tension que le compensateur doit développer lorsque la tension de la source est de 26kV b) Ia puissance nominale du compensateur ©) Si la tension de l'artére diminue momentanément, quelle valeur minimale peut-elle atteindre avant que le ‘compensateur ne soit plus capable de maintenir la ten- sion de sortie & 24 kV?

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