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Gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable : Présentation des


technologies non destructives permettant d’évaluer les dégradations des
canalisations en fonte

Conference Paper · May 2008

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Gourbeyre Yannick Bertrand Bouttier


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Gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable :
Présentation des technologies non destructives permettant
d’évaluer les dégradations des canalisations en fonte.
B. BOUTTIER*, Y. GOURBEYRE*, S. OBERTI*
*
Veolia Environnement, Centre de Recherche sur l’Eau, Chemin de la Digue, 78603 Maisons-
Laffitte Cedex

Résumé :
Les réseaux d’eau potable en France comprennent 400 000 kilomètres de canalisations en fonte dont
l’âge peut atteindre une centaine d’année. De par leur environnement (canalisations enterrées) et leur
fonction (transport d’eau) les réseaux en fonte sont soumis à des phénomènes de corrosion qui peuvent
impacter la continuité de service (coupures d’eau) et les pertes en eau sur le réseau. L’adoption d’une
politique de gestion patrimoniale des réseaux constitue un enjeu pour le maintien, à long terme, des
performances du service. Ainsi, l’état de dégradation de ces réseaux métalliques doit pouvoir être
évalué par des moyens d’expertise appropriés.
Il existe deux méthodologies permettant de quantifier ces dégradations : les techniques destructives et
les techniques non destructives (CND). Les techniques destructives par prélèvements d’échantillons
permettent, après nettoyage des produits de corrosion (graphitisation, tubercules), de quantifier les
pertes d’épaisseur de la fonte. Les techniques non destructives détectent et mesurent les discontinuités
du matériau sans effectuer de prélèvement de canalisation et en réalisant un nettoyage limité. Parmi
ces techniques nous pouvons retenir les techniques : courants de Foucault par champs lointains,
ultrasonores et mesure de résistivité ohmique discrète. La technique des courants de Foucault par
champs lointains détermine un pourcentage de perte de matière. Les techniques ultrasonores ne
semblent pas appropriées pour évaluer une dégradation des fontes. Enfin, les mesures par résistivité
ohmique discrète sont appropriées pour réaliser des mesures de perte d’épaisseur ponctuelle.
Après l’analyse, les résultats obtenus sont pris en compte pour la planification long terme ou la
programmation court terme des renouvellements.

Mots-clés : réseau d’eau potable, canalisation, fonte, contrôles non destructifs

Abstract:
The drinking water systems in France include 400 000 km of cast iron pipes whose age can reach a
hundred years. By their environment (Buried pipeline) and their function (drink water) iron networks
are subjected to natural degradation as corrosion. However, damages could affect the sanitary quality
of water, continuity of service (water disruption) and the water losses on network. The degradations
state of drinking water distribution systems is a challenge for the long-term performance of the
service. The degradation of these metallic networks must be evaluated by appropriate expertise tools.
There are two methods to quantify these damages: destructive and non-destructive techniques (NDT).
Destructive techniques by sample with a pipeline graphitisation cleanup are used to determine losses
thickness of cast iron. Non-destructive techniques detect and measure discontinuities material without
pipeline sample and limited cleaning operation. Among these techniques we can retain : remote field
eddy currents, ultrasonic and ohmic resistively measurement. Remote field eddy currents technique is
used to determine a loss thickness percentage. The ultrasonic techniques are not appropriate to assess
iron pipeline degradation. Finally, the ohmic discreet resistance measurements are appropriate to
measure thickness loss.
After analysis, results can be taken into account to plan long-term or for renewal short-term.

Key-word : drinking water network, pipeline, cast iron, non-destructive techniques

1
INTRODUCTION
En 2005, les principales entreprises gestionnaires de l’eau en France ont signé la charte du « SPDE »
(Syndicat professionnel des entreprises de services d'eau et d'assainissement) [1] qui les engage,
auprès des municipalités, à une gestion optimisée et transparente de leur réseau d’eau potable. Le
réseau français de distribution d’eau potable est constitué d’environ 850 000 km de canalisations [2],
incluant les grandes lignes d’adduction et les réseaux de distribution publique dans les agglomérations.
La valeur globale à neuf de ce patrimoine est estimée à 85 milliards d’euros [2]. Ce parc est constitué
à 45% de matériaux métalliques (principalement les fontes). Dans leur environnement naturel, ce
type de matériau vieillit et se dégrade, notamment par les phénomènes de corrosion. Afin de
maintenir une bonne gestion des réseaux, il est nécessaire de connaître l’état de dégradation de ce type
de canalisation.

Des techniques destructives en laboratoire existent et font appel à des analyses métallographiques très
pointues. Cependant, ces méthodes nécessitent des coupures d’eau et une découpe de canalisation,
ce qui n’est pas toujours réalisable. Ainsi, les alternatives à ces analyses sont les techniques de
contrôles non destructives. Elles permettent notamment de quantifier in situ ces dégradations. De
nombreuses techniques existent pour l’acier mais elles n’ont pas été éprouvées sur de la fonte grise
corrodée. Or, la corrosion de la fonte grise est très spécifique et peut provoquer des erreurs de mesure
lors de contrôles non destructifs.

Le processus de corrosion des fontes à graphite lamellaire est de nature électrochimique. La corrosion
qui en résulte est régulière et uniforme : les éléments les moins nobles (fer) sont attaqués, les
éléments les plus nobles (graphite, carbures, phosphures) restant inclus dans le résidu de corrosion.
Cette couche, qui n’existe pas chez les aciers, est appelée « couche de résidu graphitique de
corrosion » dont découle des expressions telles que « graphitisation », bien que le graphite n’en soit
pas pour autant le constituant essentiel (Figure 1).

Couche de
graphitisation

Fonte

Figure 1 - Coupe d'une fonte grise lamellaire graphitisée

La nature hétérogène de la fonte et sa corrosion graphitisante constituent les principales différences


par rapport aux aciers. Des investigations sont donc nécessaires pour s’assurer de la validité des
techniques de contrôles non destructifs, utilisées couramment sur les aciers, sur les canalisations en
fonte.

L’objet de cet article est de présenter les principales technologies non destructives qui ont été testées
en laboratoire afin d’évaluer l’état de dégradation des canalisations d’eau potable en fonte. Ces
techniques font appel à la technique :
• Des courants de Foucault par champs lointains,
• Ultrasonore par ondes longitudinales,
• De mesure de résistivité ohmique discrète.
Ces méthodes permettront de caractériser l’épaisseur résiduelle de fonte saine, assurant la tenue
mécanique de la canalisation.

2
1. La technique des courants de Foucault par champs lointains

a. Principe

La technique des courants de Foucault par champs lointains est une technique intrusive qui mesure
les variations de l’épaisseur d’une canalisation sur de long linéaire (inférieur à 1 km). La grandeur
mesurée par cette technique est un champ électromagnétique. Ce champ électromagnétique varie en
fonction de l’épaisseur de matériau ferromagnétique [3] traversé (acier carbone et fontes). L’un des
domaines d’application de cette technique est l’inspection de tube d’échangeur de chaleur.

Les lignes des champs magnétiques lointains traversent deux fois l’épaisseur de la canalisation. La
sonde à champs lointains est composée d’un bobinage émetteur (le primaire) et d’un bobinage
récepteur (le secondaire) (Figure 2).
Champs
Champs lointains
proches
Bobine Bobine
émettrice réceptrice
Figure 2 - Représentation des lignes de champs de l'équipement.

La bobine émettrice génère:


• des champs proches, dont on ne souhaite pas mesurer l’influence. Ce champ est
négligeable lorsque la distance émetteur-récepteur est au minimum égale à deux fois le
diamètre de la canalisation.
• des champs lointains, dont on souhaite mesurer l’influence à l’aide du récepteur. Les
influences de ces champs sont détectées à une distance supérieure à deux fois le diamètre
de la canalisation inspectée.

Le récepteur est une mono-bobine (bobinage entourant la circonférence interne de la canalisation) qui
mesure la perte de matière moyenne sur la circonférence de la bobine [4,5,6,7]. La théorie des
courants de Foucault par champs lointains est basée sur celle des courants de Foucault par
champs proches. L’équation permettant de relier le flux électromagnétique de bobine excitatrice aux
flux détectés par la bobine réceptrice est la suivante {A} [5,6,7] :

B = B0 .e − Φ {A}.
Avec B Le flux magnétique mesuré au niveau du capteur (Tesla)
B0 Le flux magnétique excitateur (Tesla)
φ Le déphasage (°)

L’équation {A} permet de relier les variations de flux électromagnétiques excitatrices et réceptrices à
un coefficient de déphasage. Ce coefficient est égal au rapport de l’épaisseur de la canalisation et
de la profondeur de pénétration {B} [5,6,7] :

d
d −
Φ = d π . f .σ .µ = {B} → B = B0 .e δ
{C}
δ
Avec φ Le déphasage (°)
d L’épaisseur de la canalisation (m),
f La fréquence d’excitation (Hz)
σ La permittivité du matériau (Ω-1.m-1 ou S.m-1)
µ la perméabilité magnétique absolue du matériau (H.m-1)
δ La profondeur de pénétration standard (m)

3
Ainsi l’équation {C} permet de démontrer que les variations du flux mesurées au niveau du
capteur peuvent être reliées à des mesures de perte de volume (épaisseur de fonte de saine). Ces
variations sont étalonnées par rapport à une épaisseur nominale. La calibration de ces mesures est
réalisée sur un tube étalon neuf avant les essais. Ce tube doit être de la même épaisseur et de même
matériau que la canalisation à inspecter.

b. La mise en œuvre de la technique

La technique par courants de Foucault par champs lointains et une technique intrusive. L’élément à
introduire est un piston instrumenté. Ce piston instrumenté est équipé de la source d’excitation
magnétique ainsi que les moyens de mesure (capteurs). Sa longueur est comprise entre trois et quatre
fois le diamètre nominal de la canalisation à inspecter. Deux grands principes de mise en œuvre
peuvent être envisagés pour cette technique
• Mise en œuvre utilisant une sonde autonome. La sonde peut être tractée sur de longs
linéaires (pouvant aller jusqu’à 1 km) à l’aide d’un câble. Les données sont traitées en différé.
La sonde doit être équipée de tous les équipements permettant de faire fonctionner de manière
autonome (batteries, électronique, stockage des données)
• Mise en œuvre utilisant une électronique déportée. Elle permet de mesurer en temps réel
l’épaisseur des canalisations. Contrairement à la technique précédente, l’électronique est
située à l’extérieur de la canalisation. Le transfert des mesures est réalisé à l’aide d’un câble
de données. Il est envisageable de renforcer le câble de données afin de l’utiliser pour tracter
la sonde.

Suivant les caractéristiques d’accès, il est possible d’envisager d’utiliser l’une ou l’autre des mises en
œuvre.

c. Matériels et méthodes

Un partenariat a été réalisé avec une société (ZETEC) leader dans le domaine des courants de Foucault
et ayant une forte expérience dans la technique des courants de Foucault par champs lointains. Afin de
valider la faisabilité de la technique des courants de Foucault par champs lointains sur la fonte à
graphite lamellaire. Ces canalisations ont été prélevées sur le terrain. Puis, elles ont été sablées afin
d’évaluer leurs états de dégradation et de choisir les canalisations présentant le moins de
dégradation interne et externe. Un total de 20 canalisations d’une longueur de 4 mètres ont été
sélectionnées (10 canalisations d’un diamètre DN 100 et d’une épaisseur de 10 mm ainsi que 10
canalisations d’un diamètre DN 300 et de 15 mm d’épaisseur).

Afin de qualifier la technique, des défauts artificiels ont été usinés sur ces canalisations. Le critère de
sélection des défauts a été basé sur :
• L’élaboration d’une forme géométrique simple pour l’usinage,
• La faculté de la technique à détecter des pertes de volume (les défauts non débouchant sont
exprimés en équivalence de volume à un défaut débouchant type),
• Les objectifs de quantification du défaut minimum détectable en laboratoire par la technique.

4
Les défauts types qui ont été usinés et mesurés sur la canalisation sont les suivants (Tableau 1) :

Tableau 1 - Défauts usinés sur la canalisation.


Nom et fonction du défaut
Représentations Tailles de défauts usinés Volumes des défauts usinés
artificiel
DN 100 :
Gorge
- Longueur : 118 mm
DN 100
- Profondeur : 5 mm
Etalonnage de la sonde à 192 cm3
DN 300 :
une perte de signal DN 300
- Longueur : 328 mm
équivalent à 50% de perte de 3021 cm3
- Profondeur : 9 mm
matière

DN 100
Trou débouchant DN 100
Diamètres : 23 ; 19 ; 16 ;
4 ; 3 ; 2 ; 1,4 ; 0,8 ; 0,4 cm3
14 ; 10 ; 7 mm
Mesures pour les essais de DN 300
DN 300
qualification 44 ; 23 ; 10 cm3
Diamètres : 62 ; 45 ; 28 ;

DN 100 :
Trou à fond plat (TFP) Diamètre : 30 ; 52 mm DN 100 :
Profondeur : 6 ; 3 mm 4,3 ; 4,3 cm3
Mesure pour les essais de DN 300 : DN 300
qualification Diamètre : 83 ; 186 mm 49 ; 49 cm3
Profondeur : 9 ; 5 mm

La technique des courants de Foucault par champs lointains est sensible aux pertes ou à l’ajout
de volume de matériau ferromagnétique. Ainsi, dans le cas des défauts de trou à fond plat, les pertes
de volume sont équivalentes à un trou débouchant de 23 mm de diamètre pour le diamètre DN100 et
un trou de diamètre 62 mm pour le diamètre DN 300.

Les différentes technologies qualifiées en laboratoire sont les suivantes :

Tableau 2 - Technologies qualifiées lors des essais en laboratoire


Technologies Représentations Descriptif
La technologie de mono bobine utilise deux bobines de mesure
indépendante (représenté en noir). Le plan des bobines est placé
La mono bobine perpendiculairement à la paroi de la canalisation. Elles ont
respectivement leurs propres canaux de mesure. La soustraction
Sonde 76 mm et 86 mm de leurs canaux permet notamment d’obtenir un canal
différentiel. Ce canal permet notamment de détecter et localiser
les petits défauts.

La bobine multi éléments de secteur est constituée de plusieurs


La bobine multi bobines découpées en secteur. Chaque secteur permet ainsi de
éléments de secteur mesurer une zone précise de la canalisation. Le plan des bobines
est toujours placé perpendiculairement à la paroi de la
Sabot 90° et 45° canalisation. Ci-joint représentée une bobine multi élément de
secteur de 45° pouvant inspecter une canalisation DN 100.

Bobine multi éléments


La technologie de multi éléments de surface est constituée de
de surface
bobine ne dépassant pas un diamètre de 2 cm. Afin d’obtenir la
meilleur sensibilité aux champs on place le plan de la bobine
4, 2 et 1 bobines de
contre la paroi de la canalisation.
surface couplées

5
d. Résultats

Une première série de mesure a été réalisée sur la canalisation DN 100.

Les résultats sont exprimés en fonction du rapport signal sur bruit obtenu en mesurant la tension
maximum relevée lorsque le capteur est passé au niveau du défaut divisée par la tension moyenne
mesurée par la bobine sur une section sans défaut (bruit de fond). Ce rapport s’exprime de la façon
suivante :
U 
S S = 20. log Mesuré 
B  U Bruit 
Avec SS Le rapport signal sur bruit (dB).
B
UMesuré La tension mesurée au niveau du défaut inspecté (V)
UBruit La tension moyenne de bruit de fond relevée sur une section sans défaut (V)

La canalisation étant usagée, le bruit de fond de détection requis a été étalonné à 6 dB. Ce seuil a été
estimé suivant l’expérience des opérateurs qui fixe un seuil minimum de détection de 8 dB sur des
canalisations neuves lors de la conception de ces sondes. Sur chantier, ce seuil se situe aux
environs de 3 dB. La valeur choisie pour ces essais se situe donc entre ces deux seuils du fait de l’état
usagé des canalisations à leur réception. Plus la sensibilité en dB sera grande et meilleure sera la
détection du défaut.

Diamètres des trous débouchant (mm)

Figure 3 - Mesure du rapport signal sur bruit à l'aide de différents capteurs sur des défauts artificiels sur
un DN 100

Le graphique ci-dessus (Figure 3) permet de conclure que l’utilisation de plusieurs capteurs (bobine
multi éléments de secteur et de surface) permet d’augmenter la sensibilité des défauts par rapport à
l’utilisation d’une mono bobine. L’excellent rapport signal sur bruit permet d’envisager l’utilisation de
bobine multi élément de surface afin de détecter les petits défauts tel que les piqûres de corrosion
(d’un volume proche de 1cm3). Elle est deux fois plus sensible que la mono bobine sur un défaut
débouchant de 22°. De plus, ce choix technologique combiné à des outils informatiques permettra
d’obtenir des linéaires profilomètriques de l’épaisseur des canalisations et pourra permettre
d’identifier le positionnement des zones corrodées.
Le graphique suivant représente le rapport signal sur bruit mesuré avec chacune des technologies
(Figure 4)

6
Figure 4 - Rapport signal sur bruit mesurée (en dB) par rapport aux différentes technologies évaluées sur
un DN 100.
Nous pouvons remarquer que la technologie mono bobine et multi éléments sont capables de détecter
les trous à fond plat ayant une perte d’épaisseur de 66%. Cependant, si on tient compte du seuil de
détection de 6 dB,on remarque que seule la bobine de multi éléments de surface est capable de
mesurer des pertes d’épaisseur de 33%.

Profondeur des trous à fond plats (en %)

Figure 5 - Rapport signal sur bruit (en dB) mesurée sans centrage (référence) et avec un meilleur centrage
avec une bobine multi éléments de surface sur un DN 300.

Des investigations plus poussées ont permis d’envisager qu’il était possible d’optimiser la sensibilité
de détection des défauts en améliorant le centrage des bobines (distance bobine / paroi de la
canalisation) d’un facteur 2,5 (Figure 5). Grâce à ce montage, il est possible de détecter des trous à
fond plat avec des pertes d’épaisseur de seulement 10%.

e. discussions

Ces essais réalisés en laboratoire permettent de conclure que la technique est capable de détecter des
pertes de matières sur les canalisations en fonte à graphite lamellaire. Une amélioration
significative a notamment été apportée au niveau du seuil de détection de la technique puisqu’elle est
capable de détecter des variations de 1,5 mm de perte d’épaisseur nominale de la canalisation sur
des défauts artificiels. Cependant, ces essais en laboratoire doivent être confirmés par des essais sur le

7
terrain en vu de qualifier la capacité de détection de la technique sur des défauts réels et dans des
conditions de chantier.
Le second avantage de cette technique est qu’elle est capable de détecter les branchements ainsi que
coudes. Ces informations collectées peuvent permettre de compléter les Systèmes d’Information
Géographique (SIG) des exploitants.

2. Technique ultrasonore

a. Principe

A l’aide d’un excitateur (piézo électrique), on produit une onde mécanique dans le domaine de
fréquence des ultrasons (1 à 10 MHz [8]) à la surface du matériau que l’on souhaite inspecter. Cette
onde mécanique se propage à travers toute l’épaisseur du matériau. La vitesse de propagation de
cette onde est soumise à l’impédance acoustique du matériau. L’impédance acoustique est fonction
de :
• La masse volumique ρ
• Le module d’Young E
• Le coefficient de poisson µ

La présence d’un défaut dans l’épaisseur inspectée induit une discontinuité de propagation des
ondes mécaniques dans le matériau. Une partie de l’énergie mécanique est alors réfléchie en direction
du capteur. Le principe de quantification de la profondeur du défaut est réalisé à l’aide de la mesure du
temps que met cette onde pour réaliser un aller et retour [3].

Figure 6 -Principe du contrôle ultrasonore par immersion [9]

Suivant la position et l’amplitude de l’écho il est possible de déterminer la nature du défaut


rencontré [11]. Ainsi la profondeur du défaut est déterminée par rapport à l’écho de surface (1) et
l’écho de fond (3) [9]. L’écho de fond traduit l’interface d’une réflexion totale qui est le plus souvent
une interface solide / air (l’air n’étant pas un milieu permettant.une bonne propagation des ondes
ultrasonores longitudinales).

b. Mise en œuvre

La technique ultrasonore par ondes longitudinales peut être envisagée pour un contrôle ponctuel de
l’épaisseur de la canalisation.. Ces contrôles sont réalisés la plupart du temps à l’extérieur de la
canalisation. Afin de faciliter la propagation des ondes mécaniques on a recours à un couplant (l’eau
par exemple) afin d’assurer la transmission entre l’excitateur et le matériau à contrôler.

Il est possible d’utiliser des sondes instrumentées afin d’inspecter des canalisations. Ce type de
solution est couramment utilisé pour inspecter les canalisations de transport pétrolier [14].

8
c. Matériel et méthodes

Afin d’évaluer la faisabilité d’une mesure de l’épaisseur de fonte saine par la technique ultrasonore par
ondes longitudinales sur les fontes graphitisée, des essais ont été réalisés sur deux fontes grises
usagées par un laboratoire indépendant. Les caractéristiques des canalisations envoyées sont les
suivantes :
• 40 cm d’un DN 300 en fonte grise (lamellaire) posé en 1940,
• 40 cm d’un DN 400 en fonte grise (lamellaire) posé en 1933.

Ces essais ont été réalisés à l’aide d’un personnel certifié COFREND UT 2. Afin de mener à bien ces
essais, ce technicien a exploré différentes technologies de capteur. Le matériel utilisé est le suivant :
• Poste Ultrasons de marque Krautkramer type USLT 2000
• Série de traducteurs de différentes fréquences, tailles et technologies
• Palpeurs piézocomposites KBA Ø 1/4" fréquences 5 et 7,5 MHz
• Palpeurs bi-éléments MSEK Ø 13 mm fréquences 2 et 4 MHz
• Palpeur bi-élément SEB10KF3 Ø 5mm fréquence 10 MHz
• Palpeur type SONOPEN équipé d'une ligne à retard focalisant le faisceau
• Palpeur fortement amorti (utilisé en technique TOFD) f=10 MHz
• Palpeur Ø 6 mm fréquence 20 MHz équipé d'une colonne d'eau captive.
• Mesureur d'épaisseur de marque Krautkramer type DMS2 (avec affichage du A-scan) avec
palpeur de type DA 401.(Ø 10 mm bi-élément fréquence 5 MHz)
• Cale à gradins en fonte avec paliers de 2mm en 2mm d'épaisseur 2 mm à 14 mm

Dès les premiers essais, le mesureur d'épaisseur à affichage A-Scan a été écarté. La réponse et la
précision de son écran de visualisation convient pour la mesure d'épaisseur entre échos dans des
matériaux présentant des interfaces fortement réfléchissants. Les premiers essais avec le poste à
ultrasons ont été menés dans une logique de contrôle standard, à savoir: étalonnage sur la cale à
gradin de matériau similaire à la pièce à contrôler, prise en compte de l'atténuation du matériau et
application d'un gain supplémentaire d'inspection, ce réglage du gain étant réalisé sur l'écho de
fond.

Selon cette démarche il est apparu qu'il a été nécessaire de monter en fréquence et de réduire la taille
de l'élément piézoélectrique pour espérer obtenir un écho d'interface couche de graphitisation / fonte
significatif. Le traducteur retenu à ce niveau de l'étude était le SEB10KF3. En réalisant la série de
mesures il est apparu que pour de nombreuses zones il n'a pas été possible d'obtenir de mesure en
raison de la forte absorption des matériaux traversés. L'augmentation du gain le signal a eu pour
conséquence d’augmenter le bruit de fond et rendant toute analyse est détection de l’écho d’interface
de la couche de graphitisation fonte / très difficile.

Des radiographies des éprouvettes ont été réalisées. Elles ont permis de visualiser de nombreuses
porosités dans le matériau. Cette présence de porosités mets le doute quand à l'origine des échos de
réflexion obtenus à cœur de l'épaisseur par un traducteur de petit diamètre et de haute fréquence.

Une nouvelle approche consistant à redescendre en fréquence et adapter le gain d'inspection à chaque
mesure a été réalisé. L’objectif était d’obtenir, pour chaque point de mesure, un écho de réflexion à
80% de hauteur d'écran. Le traducteur le mieux approprié pour appliquer cette méthodologie de
contrôle a été le traducteur bi-élément Ø 13 mm MSEK 2 MHz. L'ensemble des mesures a été réalisé
avec ce palpeur.

9
A l’issue de ces mesures ultrasonores, il a été entrepris de réaliser une découpe de l’épaisseur de la
canalisation au niveau des points de mesure. Cette découpe a fait l’objet d’une mesure au microscope
(Figure 7).

Figure 7 - Coupe métallographique d'une fonte pour la mesure de l'épaisseur par analyse destructive.

d. résultats

Les résultats obtenus sur chacune des canalisations sont les suivantes (Figure 8 ) :
∆ E = Eultrasons - Emesure destructive (mm)

Bonne estimation de
l’épaisseur de fonte
Sur estimation de
l’épaisseur de fonte

Sans nettoyage
de la canalisation
Avec nettoyage
de la canalisation
Sous estimation de
l’épaisseur de fonte

Epaisseur de fonte saine mesurée par contrôle non destructifs (mm)

Figure 8 - Ecart mesuré entre les mesures destructives et les mesures ultrasonores sur une canalisation en
fonte graphitisée DN 300.

Les résultats de ces essais ont permis de conclure que 75% des mesures ont |∆ ∆E| ≥ 2 mm, ce qui
correspond à une erreur équivalent à 1/7 de l’épaisseur nominale de la canalisation.
Les principaux résultats obtenus avec ces essais sont les suivantsErreur ! Source du renvoi
introuvable. :

Tableau 3 - Etude statistique des résultats des essais.


Canalisation Erreur min Erreur max moyenne Ecart type
DN 300 sans nettoyage 0,1 mm - 6,7 mm - 0,7 mm 3 mm
DN 300 avec nettoyage - 0,2 mm - 7,7 mm - 1,3 mm 2,8 mm
DN 400 sans nettoyage 1,4 mm 8,8 mm 1,8 mm 4,2 mm
DN 400 avec nettoyage 0,3 mm - 6,1 mm - 1,9 mm 3,6 mm

Nous pouvons remarquer une grande dispersion des mesures entre les essais réalisés sans nettoyage
sur les deux canalisations. Suivant la nature des dépôts présents sur la face externe de la
canalisation, ils peuvent provoquer une sur estimation ou une sous-estimation.
L’influence du nettoyage de la canalisation ne permet pas de conclure à une amélioration
significative des mesures. Nous pouvons cependant constater que la moyenne des mesures tend à
sous estimer la perte d’épaisseur. En effet, l’analyse des résultats a permis de montrer que 65% des
mesures sont sous estimées par la technique ultrasonore des ondes de longitudinale. L’écart type

10
de chacun des essais montre la grande dispersion observée sur les résultats sur une même canalisation
et ne permet pas d’envisager un facteur correctif.
e. Discussions

La technique ultrasonore par ondes longitudinales est couramment utilisée pour contrôler l’épaisseur
des canalisations en fonte neuve. Cependant, il n’est pas possible d’envisager cette technique pour
évaluer l’épaisseur de fonte résiduelle sur les canalisations usagées. A ce titre, il ne pourra donc
être envisagé d’utiliser cette technique pour inspecter en interne ou en externe l’épaisseur des
canalisations usagées.

3. La mesure de résistivité ohmique discrète

a. Principe

Basée sur les lois fondamentales des courants électriques, la mesure de résistivité ohmique discrète
permet de quantifier l’épaisseur de fonte saine résiduelle. Soit la loi d’ohm {D} :
V
I= {D}
R
Avec I Le courant, (A)
V Le voltage (V)
R La résistance (Ω)

La résistance, R, est une propriété de l’élément conducteur, et varie directement avec sa longueur et
inversement à sa section. Introduisons la résistivité intrinsèque du matériau ρ {E},
L
R=ρ {E}
S
Avec L La longueur de l’élément (m)
S La section (m²)
ρ Résistivité intrinsèque du matériau (Ω.m)

Ainsi, à partir de cette équation {E}, et connaissant la résistivité intrinsèque du matériau ρ, la


résistance R entre les pointes (à l’aide de la loi d’ohm) et la longueur L entre les pointes, il est possible
de déterminer l’épaisseur de la canalisation.

b. Mise en œuvre

L’appareil se compose de deux pointes de contact permettant la circulation du courant. Ces deux
pointes doivent traverser l’épaisseur de fonte graphitisée pour être en contact avec la fonte saine. Deux
autres points contacts situés entre ces arrivées de courant mesurent le potentiel résultant de la
circulation de ce courant (Erreur ! Source du renvoi introuvable.). Connaissant la résistivité
intrinsèque du matériau il est alors possible de déterminer l’épaisseur de fonte saine résiduelle.
G
I
Pointe de contact

Couche de
V graphitisation

Fonte saine

Eau
Figure 9 - Schéma de principe de la mesure de résistivité ohmique discrète

La mise en œuvre envisagée pour ce type d’équipement est le contrôle de l’épaisseur de la


canalisation par l’extérieur. Ainsi cette technique, qui est simple d’utilisation et qui ne nécessite pas

11
de formation particulière pourra être utilisée à des fins de mesure opportunistes (lors de raccordement
de nouveaux abonnés, changement de vannes, travaux de terrassement à proximité de la canalisation)
ou dans le cas de réseaux en galerie (Figure 10).

Figure 10 -Pointes de contact du prototype de mesure de résistivité ohmique discrète sur un DN 300

c. Matériel et méthodes

Différents tronçons de canalisation de nature de fonte (grise et ductile) et de diamètre différents (100,
200 et 300 mm) ont été fournis au laboratoire.

d. Résultats

Le premier objectif est d’évaluer la variabilité des mesures de résistivité des fontes. Les mesures de
résistivités réalisées avec l’aide d’un micro ohmmètre ont permis de quantifier entre 43 et 120 µΩ.cm.
Ceci nous permet de conclure qu’il existe une forte dispersion des mesures des résistivités des fontes
dans le parc de canalisation sélectionné. L’analyse de la microstructure des fontes et la comparaison de
ces résultats avec les mesures de résistivité a permis de montrer que cette dispersion est plus
importante sur les fontes à graphite lamellaire (fontes grises) (Figure 11). Les fontes à graphite
sphéroïdal (fontes ductiles) ont une faible variabilité de leur résistivité (proche de 44 µΩ.cm).

Figure 11 - Comparatif entre la mesure de resistivité et la microstrcuture

Cet écart peut être corrélé avec les différentes améliorations des procédés de fabrication des fontes. La
microstructure (procédé de coulage de la fonte) ainsi que la composition chimique (composition en
carbone et silicium) sont les principales variables affectant la mesure de résistivité.

Le second objectif de l’étude est d’étudier l’influence de la distance des pointes d’injection du courant
par rapport au diamètre. En effet ; dans le cas d’une plaque semi infinie, le courant choisira toujours le
chemin nécessitant le moins de résistance. Cependant les lignes de champ se répartiront à travers toute

12
la paroi de la canalisation. L’ensemble de ces lignes de champs constitue un conducteur dont la
résistance électrique globale est mise en parallèle.
Le courant n’étant pas homogène dans l’ensemble du conducteur, les expressions mathématiques vues
précédemment {D,E}ne peuvent être utilisé tel quelle pour déterminer l’épaisseur de la canalisation
car un conducteur cylindrique ne peut être assimilé à une plaque semi-infinie. Il est donc indispensable
d’introduire un terme de proportionnalité « K » qui traduira les contributions de la géométrie de la tête
de mesure et du diamètre de la canalisation.

U K
=ρ {F}
I e

Avec K le coefficient de correction (sans dimension)


U La tension (V)
I Le courant (A)
ρ Résistivité intrinsèque du matériau (Ω.m)
e Epaisseur de la canalisation (m).

Une étude prospective a permis de déduire qu’il n’y a pas d’influence du diamètre de la
canalisation sur la mesure tant que la distance des points d’amenée de courant est inférieure à 2
fois le diamètre nominal de celle-ci [12].

d < 2.DN
Avec d la distance entre les pointes d’injection du courant (cm)
DN diamètre nominal de la canalisation (cm)

La Figure 12 montre la variation du coefficient géométrique avec le diamètre de canalisation. Des


barres d’erreurs ont été reportées et représentent une variation de résistivité de 10 % (ce qui inclut
l’éventuelle présence de défaut métallurgique tel qu’une porosité du matériau). La valeur moyenne du
coefficient de géométrie est de 0.046 et il n’y a qu’une très faible influence du diamètre de
canalisation, avec la cellule utilisée (distance entre pointes d’amenée de courant de 23 cm, distance
entre points de mesure de 13 cm).

Figure 12 - Influence du diamètre sur le coefficient correcteur K.

L’étude de ce terme de proportionnalité K, nous permet d’en déduire qu’il est possible d’utiliser un
dispositif équipé de pointe d’amenée de courant d’environ 20cm pour inspecter des diamètres
supérieur au DN 100 sans que la mesure de l’épaisseur en soit affectée.

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e. Discussions

La technique de mesure de résistivité ohmique discrète peut être envisagée pour mesurer les épaisseurs
résiduelles de fonte saine sur les canalisations usagées. La technique n’est pas sensible aux variations
de diamètre tant que la distance des pointes est inférieure à deux fois le diamètre de la canalisation.
Cependant, l’un des principaux leviers à lever est la mesure de résistivité des fontes. En effet, ce
paramètre est indispensable à la mesure de l’épaisseur. Ainsi, il pourra être envisagé de lancer une
campagne de mesure de résistivité du parc en vu de corréler des années de fabrication de fontes ou de
type de microstructure à une résistivité de fonte.

4. Conclusion et perspectives

Parmi les techniques citées précédemment, il est possible d’utiliser la technique des courants de
Foucault par champs lointains ainsi que la technique de mesure de résistivité ohmique discrète. Ces
deux techniques permettent d’évaluer l’état de dégradation des canalisations par l’estimation ou la
mesure de l’épaisseur résiduelle de fonte saine.

La technique ultrasonore par ondes longitudinales n’est pas envisageable pour quantifier les pertes
d’épaisseur des fontes à graphite lamellaire.

Les prochaines étapes de développement sont d’évaluer la faisabilité des techniques sur le terrain.
Cette évaluation consistera à comparer les résultats de mesure de quantification de l’épaisseur
résiduelle en fonte par les techniques non destructives aux techniques destructives (sablage et
profilométrie laser des canalisations). Il sera enfin nécessaire d’adapter la mise en œuvre des
techniques aux possibilités d’accès existant sur les réseaux d’eau potable (bouche à incendie, points de
piquages). Ce développement sera réalisé à l’issue des conclusions des essais réalisés sur le terrain.

Bibliographie

1. « Charte du Syndicat professionnel des entreprises de services d’eau et d’assainissement pour la


gestion du patrimoine - Les engagements des entreprises » - http://www.fp2e.org/fic_bdd/Charte-
SPDE-Les-engagements.pdf
2. CADOR J.M. – « Le patrimoine des canalisation d’AEP en France » - Mars 2002
3. MISIUNAS D., “Failure monitoring and asset condition assessment in water supply systems”
Department of industrial electrical engineering and automation, 2005, Lund University: lund. p.
330.
4. TRENCHLESS TECHNOLOGY NETWORK, Underground Mapping, Pipeline Location
Technology and Condition Assessment network, 2002.
5. D.L. Atherton, S.S., T.R. Schmidt, Use of one-dimensional skin effect equations for predicting
remote field characteristics, including wall thickness versus frequency requirements. Materials
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6. Teitsma, A., Reduced Mandated Inspection by Remote Field Eddy Current Inspection of
Unpiggable Pipelines. 2006, Gas Technology Institute ;
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Eddy Current (RFEC) Using Finite-Element Analysis, in Oil & Gas Science and Technology.
2001. p. 8.)
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Mesures et contrôle (R1400).
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l'ingénieur, 2001. Traité matériaux métalliques (M4130).
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12. BARTOUT J.D., VALY J., «Etude de la variation de résistivité des fontes - Influence sur la
mesure d’épaisseur de canalisation. », Juin 2007

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