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Antiquité Classique
Antiquité Classique
Review
Author(s): Christophe Cusset
Review by: Christophe Cusset
Source: L'Antiquité Classique, T. 76 (2007), pp. 281-284
Published by: Antiquité Classique
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41665683
Accessed: 14-03-2016 01:52 UTC
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COMPTES RENDUS 28 1
Néron, contient 800 lemmes de mots hippocratiques rares et difficiles, classés par
ordre alphabétique ; il présente aussi la liste la plus ancienne des œuvres d'Hippocrate
jugées authentiques, aussi bien des traités coaques que des œuvres cnidiennes.
Aujourd'hui, l'hippocratisant, qui veut recourir à ce glossaire, dispose de deux instru-
ments de travail : J. Ilberg, Das Hippokrates-Glossar des Erotianos und seine
unsprüngliche Gestalt , Leipzig, 1893 et A. Nachmanson, Erotianstudien, Upsal,
1917. Le glossaire d'Érotien occupe les pages 1-398 dans l'ouvrage de J. Franz ; celui
de Galien, les pages 399-600. Il faut cependant savoir que des doutes ont été exprimés
sur son authenticité (sur ce problème, cf. A.A. Nikitas, TIsql xrjç yvr]aiÓTy]Toç tou ònò
xò övopia tou raXrjvou acoÇopiévov Ae^ixou..., FRaTtov, 22, 1970, p. 200-210). Ces
deux glossaires ne sont cependant pas les premiers. Érotien et Galien font souvent
allusion à des prédécesseurs. Le plus ancien d'entre eux est Baccheios de Tanagra
(275-200 a.C.), élève d'Hérophile ; les fragments de ce lexicographe, qui sont par-
venus jusqu'à nous, ressemblent par leur brièveté aux articles du Glossaire d'Érotien.
Bien d'autres philologues sont cités par Érotien et çar Galien pour avoir composé des
lexiques hippocratiques : ils sont mentionnés par Émile Littré dans son Introduction
aux Œuvres complètes d'Hippocrate (Paris, tome I, 1839, p. 84-100). Le troisième
dictionnaire qui s'intitule Herodoti Dictionarium vocum Hippocratis antiquarum
graecolatinum n'occupe que 17 pages dans l'ouvrage de Franz : il groupe des mots
rares tels que èváçisç qui se rencontrent aussi bien chez l'historien que chez le
médecin. Le gros ouvrage de 1780 s'achève par un très précieux index verborum.
Simon Byl
La publication en 2001 du papyrus de Milan P. Mil. Vogl. VIII 309 a été un événe-
ment majeur pour la connaissance de la littérature hellénistique et pour l'histoire de
l'épigramme en particulier. Ce document en effet représente un véritable recueil de
poésie, contenant cent douze épigrammes du IIIe siècle avant J.-C. qui, hormis deux
d'entre elles, sont toutes nouvelles et inédites et doivent être attribuées à Posidippe de
Pella qui fut actif dans le deuxième quart du IIIe siècle, à la fois contemporain et rival
de Callimaque. La grande nouveauté de ce papyrus est notamment de fournir un
recueil constitué du début de l'époque hellénistique (au lieu des compilations tardives
que nous connaissions jusque-là), divisé en neuf sections thématiques dotées de
titres : XiQixct (sur les pierres), oÍG)vooxo7uxá (sur les présages), ávoc0y]piaTixá
(poèmes dédicatoires), ämTupißia (poèmes funéraires), ávôçiavTOTioiixá (sur les
sculpteurs), írnzixá (sur les concours équestres), vauayixá (sur les naufrages),
íoc[jiaTixá (sur les guérisons), tqòtíoi (caractères). Dans chacune de ces sections, les
poèmes ne sont pas disposés au hasard, mais au contraire dans un ordre signifiant qui
permet une double lecture à la fois individuelle et collective des épigrammes. - L'ou-
vrage édité par Kathryn Gutzwiller est constitué par les actes de l'un des tout premiers
colloques organisés sur ce recueil épigrammatique à Cincinnati les 7-9 novembre
2002. Comme l'indique le sous-titre du volume, il s'agit de s'interroger spécialement
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282 COMPTES RENDUS
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notamment que les épigrammes peuvent être réunies thématiquement autour de cer-
tains points communs comme les banquets royaux (ép. 1-3 et 19-20 A.-B.), la parure
féminine (ép. 4-7 et 11-12 A.-B.) ou masculine (ép. 8-10 A.-B.), les sceaux royaux
(ép. 13-15 A.-B.). Cette organisation met en évidence que la poésie de Posidippe est
en rapport étroit avec son contexte matériel comme le montrent les comparaisons
éclairantes avec les données archéologiques. L'étude suivante de David Sider (ch. 9,
p. 164-182) porte sur la section «Sur les présages» et plus spécialement sur les
quatre épigrammes qui traitent en la matière du comportement des oiseaux et que
l'auteur rapproche de la littérature météorologique antique (Théophraste, Pline et le
De aucupio ), ce qui invite à considérer ces épigrammes comme relevant bel et bien du
genre didactique, même si cette veine n'a pas eu une importante postérité. Andrew
Stewart (ch. 10, p. 183-205) s'intéresse alors aux épigrammes qui évoquent des sculp-
tures pour mettre en évidence le style réaliste de Posidippe dont la définition est assez
complexe quand on le confronte aux jugements critiques similaires de l'Antiquité.
Cette section du recueil obéit, pour l'auteur, à une opposition entre l'art contemporain
et l'art ancien. On constate que le discours de Posidippe est une fois de plus méta-
poétique. C'est encore cette perspective qui anime la dernière étude de cette partie,
due à Alexander Sens (ch. 1 1, p. 206-225) qui met particulièrement bien en évidence
la portée réflexive et métapoétique du discours poétique de Posidippe dans cette
même section. Cette étude est d'une richesse suggestive peu commune et donne, si
besoin était, à Posidippe toute la valeur d'un Callimaque ou d'un Théocrite en matière
de théorie poétique. L'apport critique de Posidippe en matière d'art figuré est en effet
tout aussi grand qu'en matière de poésie et Alexander Sens montre très bien comment
les deux niveaux se rencontrent par le biais des interconnexions entre le poème, son
sujet, le locuteur de l'épigramme, le poète et l'artiste évoqué. - La troisième partie
(. Posidippus in a Ptolemaic Context) ouvre le recueil à l'incontournable dimension
politique de la poésie quand on envisage la production hellénistique. Susan Stephens
(ch. 12, p. 229-248), en s'appuyant surtout sur les épigrammes dédicatoires, s'efforce
de comprendre les oppositions idéologiques de Posidippe et de Callimaque et
d'éclairer d'une nouvelle hypothèse la fameuse bataille contre les Telchines en mon-
trant qu'elle recouperait notamment une division entre une orientation macédonienne
que favorise Posidippe et une orientation égyptienne prônée par Callimaque. Ce sont
ensuite les aspects idéologiques des épigrammes hippiques qui intéressent Marco
Fantuzzi (ch. 13, p. 249-268), qui souligne l'importance de la célébration de telles
victoires dans la représentation du pouvoir politique, dans la tradition de la poésie
lyrique de Simonide et de Pindare. Dans ces épigrammes, Posidippe apporte donc sa
contribution à la propagande dynastique des Ptolémées. À sa suite, Dorothy J.
Thompson montre bien que Posidippe est un poète courtisan qui cherche à rappeler
l'origine macédonienne de la cour égyptienne, sans pour autant nier le rôle propre de
l'Égypte et d'Alexandrie qui réapparaissent à travers certains détails du décor ou cer-
taines allusions culturelles. Dorothy J. Thompson mène surtout un travail très précis
d'identification de la Bérénice évoquée dans la série équestre et qu'il faudrait consi-
dérer comme étant la sœur de Ptolémée III. - La quatrième et dernière partie (A
Hellenistic Book and its Literary Context) revient à des vues plus générales sur le
recueil. Kathryn Gutzwiller (ch. 15, p. 287-319), dans une longue et riche étude,
s'attache à montrer quelle est la signification de la structure globale du recueil, en
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analysant comment les thèmes circulent d'une épigramme à l'autre et d'une section à
l'autre, alors même que les sections obéissent à des sujets bien définis. Une grande
part de l'intérêt de ce recueil repose aussi dans sa dimension idéologique et sa portée
très fréquemment métapoétique. La dernière contribution d'Alessandro Barchiesi
(ch. 16, p. 320-342) apporte le complément indispensable à une bonne interprétation
de la poésie de Posidippe en essayant de mesurer quelle a pu être son influence dans
la constitution de recueils notamment dans le monde latin avec les exemples de
Martial, de Catulle ou des lettres de Pline le Jeune. Son interrogation sur la nature et
la composition d'un recueil poétique est en effet d'une importance cruciale et anime
tout le volume brillant et toujours suggestif qu'a réuni ici K. Gutzwiller. Ce volume
est assurément un passage obligé dans l'étude de Posidippe, mais au-delà de la poésie
hellénistique il apporte des vues renouvelées dans la conception de la collection
poétique. C'est déjà un ouvrage de référence de grande qualité et l'importante biblio-
graphie (p. 343-371) aussi bien que les riches index des passages cités et thématique
ne font que confirmer ce jugement. Christophe CUSSET
Bien que le texte qui reçut tardivement l'appellation Hymne à Zeus traîne dans
son sillage une bibliographie passablement étendue, et que bon nombre de philo-
sophes et de philologues nous aient livré déjà le fruit de leurs recherches, l'ouvrage de
J.C. Thom peut être tenu pour la première monographie qui scrute l'oraison de
l'illustre stoïcien de la façon la plus complète possible. Ce texte, on le sait, n'a pas
bénéficié d'une transmission autonome ; il nous est connu par la citation qu'en donne
Stobée ( Anth ., I, 1,12). Pour son édition, J.C. Thom ne procède pas à un travail de
première main. Il s'en remet à la thèse selon laquelle le manuscrit de Naples
Farnesinus III D 15 (XIVe s.) est - avec le Parisinus gr. 2129 qui, dans le cas présent,
n'est pas concerné - la source unique dont dérivent tous les autres manuscrits. Par
ailleurs, il prend en compte les lectures et conjectures de ses prédécesseurs et les tra-
vaux fournis en matière d'ecdotique (p. 28). Le point de Y Introduction qui concerne
la transmission du texte (point 5, p. 27-29) est précédé des rubriques suivantes :
1. Author and Date (p. 2-7). 2. Genre, Style, Function, and Setting (p. 7-13).
3. Composition (p. 13-20). 4. Religion and Philosophy in the Hymn to Zeus (p. 20-
27). J.C. Thom montre bien que cet hymne se démarque de la tradition littéraire dont
cependant il relève : ce n'est pas "simply a traditional cult hymn" (p. 9), car il traduit
la démarche d'un philosophe stoïcien s'adressant moins au « chef de l'Olympe » et à
ses acolytes, qu'aux principes mis en valeur dans le « système » auquel il adhère. Et
pourtant ces principes, ces forces abstraites qui travaillent le monde, sont « allé-
gorisés » à la manière des hymnes traditionnels. En bref, Cléanthe « intertwines
traditional religious and moral traditions with Stoic ideas... », et n'échappe pas à ce
paradoxe : « Zeus is addressed as a deity separate from both the world itself and from
human beings, and as a god who can respond, who is able to influence and change
things » (p. 24). L'attitude de l'orant qu'est Cléanthe s'inscrit dans une perspective où
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