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03-Sur La Construction Des Fonctions Arbitraires Qui Entrent Dans Les Intégrales Des Équations Aux Différences Partielles (1776
03-Sur La Construction Des Fonctions Arbitraires Qui Entrent Dans Les Intégrales Des Équations Aux Différences Partielles (1776
267
M É MOIRE
Sur la Conſtruction des Fonctions arbitraires qui entrent
dans les intégrales des Équations aux différences
partielles .
Par M. MONGE , Profeſleur royal de Mathérnatiques & de
Phyſique à l'École du Génie.
' ai
donné ailleurs la manière générale de conſtruire les inté
J'
grales des équations aux différences partielles du prenier
ordre, lorſqu'elles ſontde cette forme 7 = M + NOV,
les quantités M , N & V étantdonnées en x & y,
y, quelle que .
ſoit la condition à laquelle , par la nature de la queſtion ,
l'on ſoit obligé de ſatisfaire. Le lieu geométrique de l'inté
grale précédente eſt une famille de ſurfaces courbes , qui ren
ferme autant d'eſpèces, que la fonction arbitraire peut
avoir de formes différentes; & l'on diſtingue celle qui ſatis
fait à une queſtion , en aſſignant dans l'eſpace une courbe
par laquelle elle doive paſſer. J'ai fait voir qu'il n'y a point
de courbe continue ou diſcontinue, quand même tous ſes
points ſeroient donnés au haſard , & le ſuccèderoient ſans
loi , par laquelle on ne puiſſe faire paſſer une ſurface courbe
dont l'équation ſeroit z = M + NOV, & j'ai donné la
manière générale de les conſtruire. J'ai pareillement conſtruit
les intégrales des ordres ſupérieurs dans certains cas , par
exemple , lorſque les différentes fonctions arbitraires ſont
compoſées de la même quantité, ou , lorſqu'étant compoſées
de quantités différentes , il ſe trouve quelques particularités
dans les conditions à remplir. Mais je n'ai fait voir que dans
certains cas particuliers , que la ſurface qui eſt le lieu de
>
PRO B. L È ME I.
Conſtruire l'équation z = 0 V de manière que la ſurface qui
en ſera le lieu géométrique , paſſe par une courbe donnée ,continue
oudiſcontinue, &dont
of Z -
lesprojections aient pour ſymboles d'équa
tions y = F.x z = f.x.; la quantité V étant une fonction
quelconque, analytique ou non , mais donnée , des deux variables
>
х y.
SOLUTION.
Soient PAD & PAB les deux plans, l'un horizontal Fig. 1.s.
& l'autre vertical , auxquels eſt rapportée l'équation de la ſur
face àà conſtruire , de manière que les droites AP, AD
&
AB
& Soit
ſoient les axes rectangulaires des coordonnées x , y 7
sm S la courbe donnée dans l'eſpace par lequel doit paſſer
la ſurface , & dont les projections continues ou diſcontinues
? 2R & s m 'S' ont pour fymboles d'équations y= Fx &
z = f.x. Soit l un point quelconque pris ſur le plan hori
zontal, & auquel répondent les coordonnées AP = x &
PQ = y priſes à volonté ; il eſt évident que la queſtion
conſiſte à conſtruire l'ordonnée (.M de la ſurface. Pour cela ,
ſuppoſons d'abord que la quantité V ſoit analytique, & ſoit
conſtruite ſur le plan horizontal la courbe Qq , qui ait pour
équation V - a , a étant une conſtante telle que cette courbe
paſſe par le point donné Q ; enfin , ſoit imaginé par cette
courbe une ſurface cylindrique verticale , prolongée juſqu'à
ce qu'elle puille couper la ſurface à conſtruire ſuivant une
courbe Mm , il eſt clair que l'on aura l'équation de la pro- :
270 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
jection verticale de cette courbe , en faiſant V - a dans
l'équation propoſée z = 0V. Cette équation ſera donc
z = conſt. donc la projection verticale de cette courbe ſera
une droite horizontale ; donc la courbe Mm fera elle-même
plane & horizontale. Mais cette courbe étant ſur la ſurface
à conſtruire , doit- couper la courbe donnée sms quelque
part en un point m dont ja projection horizontale fera le
point q , interſection des deux courbes Qq & rqR ; donc,
ayant mené ga parallèle aux y, & élevé la verticale a m',
prolongée juſqu'àla rencontre de la courbe s m'S', le point
m' ſera la projection verticale du point m , & ſi l'on mène
par le point m' la droite horizontale ní M ', on aura la pro
jection horizontale de la courbe Mm ; donc , élevant la
verticale PM ', & faiſant ( M = PM', le point M ſera
)
TH É O RR È ME I.
Quelle que ſoit la courbe génératrice , par cela ſeul qu'une
ſurface aura été conſtruite par le procédé du Problème pré
cédent , c'eſt - à - dire, d'après cette ſeule propriété qu'étant
coupée par une ſurface cylindrique verticale dont l'équation
ſoit V = ch, elle donnera pour ſection une courbe plane &
horizontale , l'on aura dans tous les points de cette ſurface ,
l'équation aux différences partielles o 15z = MVOZ
DÉMONSTRATION.
Soient, comme dans la figure précédente, PAD & PAB Fig. 2.
le plan horizontal & le plan vertical auxquels eſt rapportée
la ſurface ; ſoit AP * & Pp = dx ; par le point P ſoit.
272 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
mené perpendiculairement aux x un plan vertical qui
coupera le plan horizontal ſuivant la droite indéfinie PT,
le plan vertical ſuivant PE , & la ſurface conſtruite fuivant
.
PROBL È ME I V.
ces équations, i .° a qui entre dans ' M & M'; 2.° la quan
tité À ; ſuppoſons que l'une de ces conftantes, &, par exemple ,
ſoit déterminée , ou , pour mieux dire , donnons à a une
certaine valeur priſe à volonté , & ſoit conſtruite ſur le plan
horizontal , la courbe Qa" qui ait pour équation 'M = A,
la conſtante A étant telle que cette courbe paſſe par le point
DES SCIENCE S. 287
Q ; ſoit auſſi conſtruite ſur le plan vertical la courbe G " s"
qui ait pour équation M ' = A , A ayant la valeur qui lui
convient pour ſatisfaire à la courbe eg", c'eſt -à - dire, A
étant ce que devient 'M en mettant AP pour *x , & PQ
pour y ; enfin ſoit N' r' l'interſection de la ſurface demandée
par celle qui a pour équation V - a , il eſt évident que ſi
a avoit ici la valeur qui lui convient , la courbe N'n' cou
peroit la courbe donnée sms en un point dont la projection
horizontale ſeroit en 9"; ou , ce qui revient au même,
qu'ayant mené q"54" parallèle aux y, & élevé la verticale " H ,
les points g" & h devroient coincider. La queſtion eſt donc
réduite à donner à a une valeur telle que ces deux points
ſe confondent.
Pour cela , ſoit donné à a une autre valeur un peu diffé
rente ; ſoient conſtruites les nouvelles courbes l & Gʻg'
dont les équations ſoient ' M = A & M ' = A , a ayant
ſa nouvelle valeur dans 'M & M ', & A étant toujours
telle que la courbe la paſſe par le point l , foit menée
o'r parallèle aux y, & 'élevée la verticale n'g”, ce qui don
nera un nouveau point g '. Soit donnée à a une troiſième
valeur pouravoir un autre point g, & ainſi de ſuite. Par tant
de points g", gs', g ..... & c. qu'on voudra, déterminés &
conſtruits de la même manière , ſoit menée la courbe g "s's
qui rencontrera sg S' en un point ç , par lequel on abaiſſera
la verticale ga; ſoit menée aq parallèle aux y, & qui coupera
la courbe donnée rg R en un point q ; enfin ſoit conſtruite
la courbe Qq qui ait pour équation 'M = A , les deux
conſtantes a & A ayant des valeurs telles que cette courbe
paſſe par les deux points déterminés Q & ĝ , je dis que la
valeur de a qu’on aura trouvée , ſatisfera à la queſtion. Car fi
on conſtruitla courbe Gg , a & A ayant dans ſon équation
M ' = A , les valeurs qui ſatisfont à la courbe Qq , cette
courbe paſſera par le point g; donc , ayant élevé la verticale
PG, ſi l'on porte PG de @ en M, le point M ſera dans
la ſurface demandée.
En effet, ſoit Mm la courbe dont les projections horizontale
288 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
& verticale ſont Q & Gg , cette courbe ſera ſur une des
ſurfaces qui ſatisfont à l'équation M = $ V , puiſqu'elle
eſt l'interfection d'une pareille ſurface avec une autre dont
l'équation eft V = Q; de plus , cette courbe ſera ſur celle
de ces ſurfaces qui paſſe par la courbe sms , puiſque la
courbe Mm & la courbe 's m S le coupent, ce dont on peut
>
Donc , & c.
COROLLA I R E.
Quelles que puiſſent être les courbes données sms & LNO,
la ſurface que l'on vient de conſtruire aura cette propriété ,
que ſi on la coupe par une ſurface courbe qui ait pour
équation V = conſt. quelconque, on aura une ſection dont
la projection verticale aura pour équation M ' = A + N'B ,
dans laquelle A & B ſont deux conſtantes qui dépendent
de la nature des deux courbes sms & LNO ; & les quan-*
tités M' & N' des fonctions de x & 7 , que l'on obtient
en éliminant y des deux quantités données M & N , à l'aide
de l'équation V = conſt. C'eſt cette propriété générale
dont l'expreſſion eſt l'équation aux différences partielles de
l'équation M = OV + NV .
Je pourrois le démontrer en conſervant cette forme; mais
comme l'équation aux différences partielles, en ſuppoſant que
M, N & V V ſoient fonctions de x , yy, & 7 , contient plus de
deux mille termes , & que par conſéquent je me jetterois
dans des formules trop compliquées, j'aime mieux le dé
montrer ſur le cas particulier de l'équation z = 0V + NYV ,
Sav, étrang. 1773. Pp.
298 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
où je ſuppoſerai encore les quantités N & V fimplement
fonctions de x* & y ; la démonſtration n'aura rien de parti
culier , & pourra s'étendre au cas général.
Soit différentiée l'équation 2 = OV + NV en regar
dant y comme conſtant, & l'on aura
dz = MV.O'V + NV + NOVE'V,
en ne faiſant varier que y,
02 = OV O'V + ONV + NOV t'V.
Multipliant la'première par OV , la ſeconde par AV, & retran
chant l'une de l'autre , on aura
Ꭷ V Ꮄz SVOZ = [OVAN - AVON]] Ꮴ{ ,V,
que je mets ſous cette forme,
avde dvoz
avanduan = fV. ou a = $ V ;
.
1
300 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
pour cette courbe da dx OV
-; ainſi en diffé
rentiant z = A + NB , qui donne
ON
dz = BdN , ou
dz
Az + dy dy = B ( N + dy dy - ); & éliminant dy,
AV
on aurad 2
ovdz dvoz
2 Ꮴ. ON))
dz = B (NN – TV ON ou
OVAN AVON B ; & enfin pour abréger w = B; diffé
= B;
rentiant encore cette équation de la même manière , on
ov
aura da Ow = 0 , & par conſéquent a Vida
2 Ꮴ.
F Fig.zone m m
B
ou
12 Mć M Fig. a.
ou
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/ P 9
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E; Fig. 3. 1
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MCA M E
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Fig. 4 .
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Fig. 7 ,
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NAPOLI
che Howard Saulp .
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2
Sav.Etrang ; 1773.Pag .300. Pl. XT..
Pl. II .
Fig . 8 .
m
м .
N
Frig.9.
n
M. R
А
S
B
Al P TC Q G
Ru
OBSERVATION ANATOMIQUE,
SUR une extrémité inférieure dont les muſcles ont été
changés en tiſſu graiſſeux , ſans aucune altération dans
la forme extérieure.
Par M. Vice - D'AZYR.
ARMI les cadavres qui ont été apportés à mon amphi
Per
théâtre , pour y ſervir à l'inſtruction des Élèves qui ſuivent
mes leçons d'Anatomie , il s'en eſt trouvé un dont la jambe
étoit fléchie ſur la cuiſſe , & le pied fortement étendu fans
que l'extrémité fut amaigrieou infiltrée. Curieux de connoître
là cauſe de cette attitude vicieuſe , j'ai fait exécuter au fémur
dans la cavité cotyloïde, & à la jambe , dans le gingline du
genou , des mouvemens que j'ai trouvés auſſi faciles qu'ils le
lont ordinairement ; ſurpris de trouver les articulations faines ,
j'ai diviſé la peau pour découvrir les muſcles de fa cuiſſe.
Mais, au lieu demuſcles, je n'ai trouvé qu’un tiſſu -graiſſeux,
fibreux & cellulaire ; & fi on en excepte quelques- uns , je
me ſuis aperçu que tous ceux de l'extrémité avoient ſubi
cette métamorphoſe. On trouve dans les Auteurs les plus
anciens , quelques exemples d'une pareille dégénérefcence.
On lit dans l'Hiſtoire des animaux d'Ariſtote, que la chair
ſe change en graiſſe lorſqu'elle reçoit trop de nourriture :
vertitur in pingue quoties pabuli copiafuppetit. Plufieurs parmi les
Mödernes ont fait cette remarque. Salzmann qui a écrit une
Differtation ſur l'altération & le défaut de pluſieurs muſcles ,
a vu des fibres charnues écartées , & , pour ainfi dire , écraſées
par un amas de graiſſe. Leuwenhoek, cité à ce ſujet par
M. de Haller , a vu la graiſſe en faire autant, même à l'égard
des tendons. Albinus, après avoir conſidéré le muſcle en
général , ajoute : pinguidine ita diſtinditur aliquando , ut reliqua
muſculorumfuffocet; tendines vero pinguidini tam facile non cèdunt.
De toutes les cauſes qui détruiſent l'organiſation intime du