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DES SCIENCE s.

305

M É MO I RE
SUR LA
DÉTERMINATION DES FONCTIONS ARBITRAIRES

Qui entrent dans les intégrales des Équations


aux différencespartielles.
Par M. MONGE , Profeſſeur royal de Mathématiques & de
Phyſique à l'École du Génie.
I dans la ſolution d'une queſtion, l'on a pluſieurs variables
l'on eſt conduit à une équation aux différences partielles; &
l'intégrale de cette équation contient un certain nombre de
fonctions arbitraires, qui dépend de l'ordre de l'équation , &
du nombre des variables indépendantes. - Par exemple , ſi le
nombre de ces variables eſt deux , il entre autant de fonc
tions arbitraires dans l'intégrale, qu'il y avoit d'unités dans
le degré de l'équation différentielle ; &
& pour compléter la
ſolution, il faut déterminer quelles doivent être les formes
de ces fonctions généralement arbitraires, pour que l'inté
grale ſatisfaſſe aux circonſtances particulières de la queſtion.
* Dans
J'ai déjà fait voir * qu'en ſuppoſant la perfection de l'ana un Mémoire
lyſe ordinaire, cette détermination n'avoit rien de difficile imprimé ci
pour le premier degré , & qu'il étoit toujours poſſible de degus,p.267, qui doit
conſtruire l'équation , quand même les circonſtances parti- paroitfen dans le
culières de la queſtion ne ſeroient pas expreſſibles analytique- 'S.VRode
vol.Turin,
dela
ment , ou , ce qui revient au même , quand les conditions
ne ſeroient pas ſoumiſes àà la loi de continuité ; il en eſt de
même pour quelques équations particulières des degrés ſupé
rieurs , par exemple , ſi toutes les différentes fonctions arbi
traires ſont compoſées de la même quantité, auquel cas elles
doivent être multipliées par des fačteurs différens, afin de
demeurer diſtinctes. Je me propoſe de reprendre la queſtion
générale, & de faire voir que la détermination des fonctions
Say. étrang, 1773 . 09
306 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
arbitraires qui ſe trouvent dans l'intégrale d'une équation aux
différences partielles, dépend en general, dans les cas que je
n'ai pas encore traités, de l'intégrale d'une ou de pluſieurs
équations aux différences finies, dans leſquelles le rapport de
la variable principale à la différence finie eſt donné, ſoit
qu'il ſoit variable, ſoit qu'il ſoit conſtant.
De nouveaux beſoins exigent donc que l'on perfectionne
ce genre de calcul auquel de très - célèbres Géomètres ont
déjà travaillé , mais qui eſt encore trop imparfait pour que
la plupart des opérations auxquelles je ſerai conduit puiſſent
s'exécuter. Je choiſirai des exemples que jepuiſſe traiter,
afin de parvenir à des réſultats, & que les ſolutions ſoient
éclaircies par des applications.
Je ſuis forcé de convenir ici qu'au-delà de ce que j'ai fait
ſur cette matière, il n'y a aucune équation aux différences
partielles , que je puiſſe conſtruire dans le cas des conditions
diſcontinues : je ſuis obligé d'opérer ſur les équations de
condition , & par conſéquent de les ſuppoſer analytiques.
PROBLÈME I.
Déterminer quelles doivent être les formes desfonctions arbi
traires Q.et fdans l'équation
2 = QU + tv,
pour que cette équation ſatisfaſſe en même temps à ces deux
>
conditions,
1. qu'en faiſant y = F.x,, on ait z =
= f.x;
2. qu'en faiſant y = f'x , on ait z = f' X ,
les quantités U & V étant données en x * y, & les formes
des fonctions F, F , f of f' étant connues.
10
So L'UTI O N.

Soit miſe à la place de yj dans les quantités. U & V ſa


première valeur y — Fx , & ſoient U ' & V' les fonctions
connues de x. que deviennent ces quantités par cette ſubſti
tution ; foit de même ſubſtituée la ſeconde valeur de y = F'x
DES SCIENCE s. 307
& ſoient U" & V " les nouvelles fonctions de x que donne
cette opération , il eſt évident que par les deux conditions
de la queſtion , on aura les deux équations ſuivantes,
(A ) fx = QU' + fV'
( B) f'x QU " + ty",
cela poſé , on fera V ' = u, d'où l'on tirera une valeur de
* en u , que je ſuppoſe repréſentée par fou, & que l'on fubf
tituera dans les quantités f.x & U'; la première deviendra
f (fu ): ſoit repréſentée la ſeconde par ' U , il eſt clair que
l'équation (A) ſe transformera en celle-ci,
(C) f (fu) = Q'U + fu,
dans laquelle la forme de la fonction f ſeroit connue , fi
l'on connoiſſoit celle de la fonction 0 , puiſque les quantités
f (fu) & 'U ſont données en u .
On fera la même opération ſur l'équation (B), c'eſt-à-dire,
on fera V" = u ; d'où l'on tirera une valeur de x que
j'indique par f'u, & qui, ſubſtituée dans les quantités f'x
& U", donnera
( D) f' ( f'u) = .0 " U + Xu;
on retranchera cette équation de ( C ), & l'on aura
f ( fu) — f' ( f'u ) = O'U O "U,
équation de laquelle fu eſt éliminée, & dans laquelle il ne
reſte d'indéterminée que la fonction Q, puiſque les quantités
' U & " U ſont données en u, &
& que les fonctions f, f', f & f'
ſont de formes données ; il s'agit donc de donner à la fonc
tion q une forme telle qu'elleſatisfaſſe à cette équation.
Pour cela , ſoit AG une droite ſur laquelle on compte les Fig. 1.
abſciſſes u à partir du point A comme origine , de manière
que l'on ait An = u ; ſoit conſtruite la courbe Byд C telle
que l'on ait conſtamment au = f (fu) f' lf'u );i ſoit
ŠMNT la courbe qui a pour équation y = $ u , c'eſt-à
dire ; an = Q ( AT ); il eſt évident qu'en prenant AP = " U
& AL = 'U , on aura PM = " U & ON = Q'U ;
Qq ij
308 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
d'où il fuit qu'ayant mené MR parallèle à AG , on aura
NR = Q'U- Q "U, & par conſéquent NR = "h ; ce
qui doit faire trouver l'équation de la courbe SMNT, ou
ce qui revient au même, la valeur de la fonction Q.
Comme les quantités 'U & "U ne ſont pas ſimples, mais
qu'elles ſont compoſées" d'une certaine manière donnée de
l'abſciſſe An = u; ſoit fait " U (ou AP) = v, & U
' - "U,
ou PQ = Av , A étant le caractère d'une différence finie ,
on aura PM = Qv , QN= Q ( v + av) & NR = AQv;
ſoit enfin priſe la valeur de u dans l'équation " U = v, pour
la ſubſtituer dans la valeur de nu = = f ( fu ) — f' ( f'u),
cette quantité , en ſuppoſantque l'on ait u = f".v, deviendra
f [fif" v)] ff [ f" (f"»
f' (f " ] = # , && l'équation NR = TM
.

deviendra f [ f (f"v ] f' [ f' ( f" v )] = AQv , équation


,

aux différences finies, dont l'intégrale donnera la forme de


la fonction p.
Mais pour intégrer cette équation , il faut connoître le
>

rapport de la variable v à la différence finie Av ; pour cela ,


l'équation " U = v nous a déjà donné u = f" v; de l'équation
'U "U— Avon tirera une autre valeur de u en Av;
foit cette valeur u = r.Av , on aura donc f " v = Tav ,
ce qui donnera le rapport demandé, & ſervira à intégrer
l'équation précédente,& à trouver la forme de la fonction
Q ; connoiſſant cette forme, on la compoſera en ''U pour la
fubſtituer dans l'équation ( C ), ou en "U dans l'équation
(D) , & l'on parviendra également à une équation qui ne
renfermera plus d'indéterminées que la fonction t , qui ſera
par conſéquent facile à déterminer.
COROLLA IRE .

Ce Problème eſt donc ramené à l'intégration d'une équa


tion aux différences finies , dans laquelle le rapport de la
variable à fa différence , eſt variable. Je ſemerai dans ce Mé
moire quelques principes ſur ce calcul; mais , s'ils n'étoient
pas ſuffiſans, on pourroit avoir recours à un Mémoire auquel
travaille actuellemeut M. de la Place, & dans lequel cet habile
DES SCIEN C E S. 309
Géomètre m'a dit qu'il convertiſſoit toujours une équation
aux différences finies & variables , en 'une équation aux
différences finies & conſtantes.
Je vais paſſer maintenant à quelques applications, que je
fuppoſerai d'abord les plus ſimples, tant pour rendre la marche
plus ſenſible , que pour éviter des détails de calcul trop
pénibles.
EXE M P L E I.
Soit propoſé de déterminer la nature des fonctions arbi
traires Q & f dans l'équation 2 = Q (ax - y) +
-

fo (bx -y ), de telle manière quecette équation ſatisfaſſe à ceś


deux conditions, 1.° qu'en faiſant y = Ax, on ait z2 =- Bx;;
2.° qu'en faiſant y = Cx , on ait 2 = Dx ; les quantités
a , b , A , B, C, & D étant conſtantes.
Par les deux conditions de la queſtion , on doit avoir
(A) Bx = Q (a A ) x. + f (b · A ) x ,
(B) Dx = P ( a C )xt of 16 C) x ;
or , ce cas eſt ſi ſimple, qu'il ſeroit inutile d'avoir recours à
la méthode du Problème. On voit en effet facilement que
les fonctions Q & doivent être d'une ſeule dimenſion ,
& que l'on ſatisfera à ces deux équations en poſant
Bx =: EE ((a a - A ) x + elb -- A )*
Dx = E ( a C ) x + elb - C )x ;
d'où l'on tire E B - -Dfb-
C) A) & e Dla— ) - Blanc )
AC) (amb (4-6 ) (ambl e
(
ce qui donne pour l'équation demandée,
[ B (b - C )-D /b - A )] (07 --y) + [ D /a-- A) - Ba_C )] fbx - 3 )
z
(A - C ) ( -5)
qui eſt effectivement de la forme z = © (ax — 9) +
11bx - y), & ſatisfait en même temps aux deux conditions
propoſées ;mais ce procédé n'eſt pas général: reprenons la
méthode du Problème.
Soit fait dans l'équation (A) V ! = 0 , c'eſt - à - dire,
310 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
16 - A) x = u ; ce qui donne x = b - A , && elle
Bu a
deviendra = OGAulto
b -A u ) + fu (C ).
Soit fait de même dans l'équation (B), (b − C )Du
x = u;
x

ce qui donne x = dc
LC , & l'on aura (D) b - C
- -С
064 € u ) ++ fu ; retranchant ces deux équations l'une
b с
li

de l'autre , l'on obtiendra


Bu Du с
ba A b-C ♡ GAU) – 오01(SE):
bd -u . b - C
a C a -A aa - C
Actuellement ſoit b - с
C
แ - Y, & ba A
u
bec
16 - A ) ( 6 - C ) Δν & @YA
- Av , d'où l'on tire u = b- A
(A - C ) (a - b)
= r + av, & foient ſubſtituées ces valeurs dans l'équation
précédente , on aura
B - C ) - D /6 - A ) .

A
( C) ( b ) Av = (vt Av)v- Qv = APV ,
dont l'intégrale donne
B - C ) - Dfb
-

A)
QV -
(AC ) (a - b )
vt conſtante ;
ſubſtituant cette forme dans l'une ou l'autre des équations
Dila - A - Bla - C )
(C), (D), on trouvera également lu = ( A - C ) (a - b ) 2
conſtante ; ce qui donne la même équation que nous
avons déjà trouvée , ſans conſtantes arbitraires , puiſqu'elles >

ſe détruiſent, étant de ſignes différens.


L'intégration de l'équation aux différences finies n'a ſouf
fert aucune difficulté , parce qu'elle eſt linéaire ; mais il peut
arriver que dans l'équation f [f (f"» ] — f' [S'( f"v) ] = AQV,
qui réſout généralement le Problème , le premier membre
renferme des fonctions quelconques de v & Av; dans
ce cas , l'intégration peut être ſoumiſe à des difficultés qui
DES SCIEN C E s. 311
conduiſent à un nouveau genre de calcul intégral, dont je
yais donner un des exemples les plus ſimples.
EXEMPLE I I.
Soit propoſé de déterminer la nature des fonctions arbi
traires dans la même équation z = Qlax - y) + 4 (bx - y),
pour qu'elle ſatisfaſſe àces deux conditions ; 1.° qu'en faiſant
y = Ax, l'on ait 2 — Bx";‫ و‬2.° qu'en faiſant y =
= (x,
on ait 2 = Dx*.
En opérant comme ci-deſſus, on aura par les deux con
ditions de la queſtion ,
m
(A) B x" = Q ( a —
- A ) x +416 — A )) x ,
( B ) Dx* = QQ ( a C ) x + f (b - C ) x;
on fera dans la première ( b − A) = u,& elle deviendra ,

Bum 4- A
(C) 16 - A)" b-A at fu ;
on fera de même dans la ſeconde (b -
-CC ) x = a , & on aura
Du" 4—С
(D) 16 - )"
P bo C a + fu ;
retranchant ces deux équations l'une de l'autre , on aura >

Bum D Bm 4 А
(E) 11 - AM 16 - C )* = Q RAu)—
ba 01 & %
Actuellement ſoit fait, comme dans l'exemple précédent,
>

-C C
U = V &
DC u= ^
A
a
C a = Av; ce qui
'donne les deux valeurs ſuivantes de u,
b-C
u V
4-C
-

u
16 - A ) 16 - C ) Δν
( A - C ) ( e - b)
( A - C) ( a - b)
& par conſéquent Av = ( a - A) ( - ) 7; .
ſoit ſubſtituée la première valeur de # dans l'équation ( E ),
& elle deviendra
312 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
B 16 - C ) " DUR
16 - A )" (a - C ) " la - C )*
= Apv
équation aux différences finies , dans laquelle la variable est
proportionnelle à la différence finie , & qu'il faut intégrer
pour avoir la forme de la fonction p.
Pour cela, ſoit repréſenté par K le rapport conſtant de la
variable à la différence finie , de manière que l'on ait Au m.

= Ku; cela poſé, on aura A (u" ) = (u + - Ku) น

A (u )
= u " [ (1 + K ) " — 1 ] , d'où l'on tire u " = ( 1 + K ) " _ -
I
8

A (u") ; d'où il
par la même raiſon , on aura u " = (1 + K )" - I
ſuit que la dernière équation pourra ſe traduire ainſi :
B - C )" Alum ) D. A ( )
Ya - C )" [ / + K )" — 1 ] = Δον,
( 6 - A )* (a - C )" [( 1 + K ) " - ]
dont l'intégrale eſt évidemment
Bp - C ) ,me D.
PVv = + conft.
16 - A )" /a - C )" [( 1 + R )" _ I] la - C )» " [ (1 + K )* -- 1 ]
or , on a ici
K= fA - C ) (a - b) A
( C) (amb) + 16 --A) ( a - C )
16.- A ) (a -C) & (K + 1) =
) 16 -- A ) ( a - C )
( a - A ) 16 -C)
i donc , en ſubſtituant cette valeur on
16 - A ) (0-0).
trouvera
Bfb - C ) " , DA)*
t - conſt.
pv = aT - A)"(b-- C)" -— 16 -- A)"(a2-0
— C)* (am- A )" (b - C )" - 16 - A )" (a – C ) *
-

Connoiſſant la forme de la fonction 0 , ſi on la ſubſtitue


dans l'une ou l'autre des équations (C) & (D), on trouvera
également
Da - A)" #" Bla - C )" . "
fa = TA)"(b — C)" — (6 — A)"(a – C) conft.
(a - A ) " 16_0 " - | --A )mla - C )"
d'où il ſuit que l'équation demandée , ou la valeur de 7
doit être
>

B76 - C )" (ax - 8 )" — Bla - C )* /bx - y ) . D [ - A)" /b* -- » - D66 - A)"(ax -->)"
14- A )" (b - 62"-16 - A )" (a - C)* ( 4 -- A )* (6-0) - ( - A )" (a - C )"
En
Des SSCIENCEC I E N C E s. 313
En effet, cette équation eſt de la forme z = Q ( a x -- y)
(
+ t (bx - y), & ſatisfait en même temps aux deux
conditions de la queſtion , comme on peut s'en aſſurer.
COROLLA I R E.
La détermination des fonctions arbitraires de l'équation
z = QU + f V , ne dépend donc que de l'intégration
d'une équation aux différences finies de cette forme,
W = 0.ow , dans laquelle W eſt une quantité donnée
en v , & où le rapport conſtant ou variable, de la variable
principale v à la différence finie Av , eſt donné.
R E M A RU E.

L'équation z = olax - y) + + (6x - y) eſt l'intégrale


C

de l'équation aux différences partielles


onda doz doz
dx² + ( a + b ) dx dy + ab eo thong
dy²
0.

Si l'on a a = b , la valeur de z que j'ai donnée dans le


O

'dernier exemple , devient z = o •, & par conſé

quent ne produit plus rien ; mais il faut remarquer que dans


cette hypothèſe, la propoſée qui devient z = ( ax y)
ceſſe d'être l'intégrale complète de l'équation aux différences
partielles, dont l'intégrale " eſt alors 22 = 0 (ax y +
xat .(ax - y ).Or, dans le Mémoire que j'ai déjà donné
ſur cette matière, j'ai fait voir qu'il étoit toujours poſſible
de déterminer les fonctions arbitraires de cette équation ,
puiſque ces fonctions ſont compoſées de la même quantité
( ax - y ), & même de conſtruire la valeur de z , quand
les conditions de la queſtion renfermeroient des quantités
diſcontinues, ou n'auroient point d'expreſſions analytiques. Si
on n'a pas a = b , il ſera poſſible de conſtruire la valeur de z;

mais comme on ne le pourra généralement faire qu'après
avoir intégré l'équation aux différences finies, j'avouerai que
je ne vois pas comment on pourroit procéder , en ſuppoſant
les conditions diſcontinues, àmoins que , comme dans le cas
Say, étrang. 1773 : Rr
314 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
des cordes vibrantes, ces conditions n'aient quelques parti
cularités qui facilitent l'opération.
PROBLÈME I 1.
Déterminer les formes des fonctions arbitraires Q & 4 , dans
l'équation
Fz = L + MQU + NV,
de manière qu'elleſatisfaſſe en même -temps à ces deux conditions;
1 ° qu'en faiſant y = I x , on ait z = fx ;
2.' qu'en faiſant y = I'x , on ait z = f'x ;
les quantités L , M , N , U & V étant données en xo y ,
e les formes des fonctions F , r , r', f & f' étantdonnées.
> >

S O L U TI O N.

Soit miſe à la place de y fa valeur rx, dans les quantités


L , M , N , U & V , qui par- là deviendront des fonctions
connues de x que je repréſente reſpectivement par L ', M ', N ',
U' & V '. Soit pareillement miſepour y ſa valeur l' x dans les
.

mêmes quantités, ce qui donnera de nouvelles fonctions de


x, L ", M ", N ", U" & V ". On aura par les deux conditions
.

de la queſtion , les deux équations ſuivantes ,


(A ) F ( x ) L - M' PU ' - ' TV ,
( B) F (f'x) = L" + M " QU " + 1 " 17".
On fera V' = u, d'où l'on tirera une valeur de x en u ,
que je repréſente par fu, & que l'on ſubſtituera à la place
de x dans les quantités L', M', N' & U' ; ſoient 'L , M ,
' N & U les fonctions de u , que deviennent ces quantités
par cette opération ; l'équation (A ) ſe transformera évidem
ment en celle - ci,
F [ f (fu )] = L + MO'U + ' N fu.
On fera de même V " = u , & ayant ſubſtitué la valeur de x
en u , priſe dans cette équation , & que j'indique par xx = f'u,
dans les quantités L ", M ", N.& U ", elles ſe transformeront

L
DES SC i E N C E S. 315
+
en des fonctions de u que je déſigne reſpectivement par
“ L , M , "N & "U, & l'équation (B) deviendra
F [ f' ( f' u )] = " L + "MO"U + "N fu ;
'égalant les deux valeurs de Yu, on aura
"NF [ f (ful] *NF [ f' ( f' u )] = 'N'L ' N “L
+ M "NOU "M'No " U ,
équation en u , qui ne renferme plus d'arbitraires que la
fonction Q.
Soit fait " U = v, & 'U - "U = Av , ce qui donne
Q'U = Q (v + Av) = ou + AQv, & le ſecond
membre de l'équation précédente deviendra
" N'L -N “L + [ M "N— M`N] ou + M " NAQv.
Cela fait, des deux équations " U = v & 'U - U = Av.
on tirera deux valeurs de u , l'une en v , & l'autre en Av ,
ce qui produira , en éliminant u , une valeur de Av en v,
que je repréſente par Av = Kv ; on ſubſtituera la valeur
de ú en v dans le premier membre , & dans les coëfficiens
du ſecond , & cette équation deviendra de la forme générale
W = Tov + WA.Qv, où les quantités W , & font
données en v , & dont l'intégrale donnera la forme de la
fonction o. Connoiſſant cette forme, il ſera facile de déter
miner celle de la fonction 4 , comme je l'ai déjà fait dans
le Problème précédent.
E x E M P L E.

Soit la propoſée ?? = xo(ax -- y) +


+ y**
y ((bx -
- y)
dans laquelle il faille déterminer les fonctions Q & 4 de
O

telle manière, 1.° qu'en faiſant y = Ax, on ait z =


O
= Bx";
2.° qu'en faiſant y = Cx , on ait 2z = Dx".
Je fais dans cet exemple L = 0 , parce que cette quantité
n'empêche pas la ſolution générale de la queſtion. En effet,
fi dans l'équation générale Fz = L + MU + NIV,
on fait F2 L = W , on la transformera en une autre
to = MOU + N4V, dans laquelle le terme L ne ſe
trouve plus.
Rr ij
18
!
316 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
S O L U TI O N.
Par les deux conditions , on aura les deux équations
ſuivantes ,
2

= x'o
( A) BP xPM = xío ( a — )
A )x* + A* *'x (/6 -- A) *
( B) DPxP = **x'oQ ( a — C ) x + Cºx'at (b − C )x .
(B)
En faiſant x = D
“Aa dans la première, & x = bC

dans la ſeconde , elles deviendront


BPupm2 • A
(C ) 16 - A ) pm -
P b-A U + Alu,
DPu prea a-C
(D) 16 - C )pu- > b- C U + Cafu.
Éliminant of u des deux équations, l'on aura
C’B Pupm A ’ DP upr - 2 a-A C

16 - C ) p ?
= Co b_A
น i Α' Φ b C
Ali
16 - A )pm _

Actuellement , ſoit fait


a - C A aC
b - C
U = V, & 6 - A
.
u
— С u = AV
ce qui donnera les deux valeurs ſuivantes de ,
b - C
HI 1,

U =
16 - A ) (b − C ) Av.
( 1 - C ) (a - b )
( A -C) ( a - b )
Par conſéquent Av = 16 - A ) ( a C)
V = Kv, &
l'équation précédente deviendra
m2
P P pn
B %b - C ) *** ÅD",D* A
pm - 2
16 - A ) la - C)
pm - 2

c ' (a - C)?**? с
== 11 스) 2 - Qv +-AQv.
qu'il faut intégrer pour avoir la forme de la fonction Q.
B
Pour cela , on la mettra ſous la forme abrégée Gua + Hv
= Jou + AQv , & on transformera le premier membre
en un autre qui ſoit de même forme que le ſecond ; c'eſt- à
dire que w étant une variable , on lui donnera la forme de
JW + Aw; ce qui eſt facile ici. Nous avons vu en effet
DE S. Sc
S CI
c'í EN
E C E s. 317
dans l'Exemple II du Problème 1.'" que K étant conſtant dans le
m

3
vm == [((1 + K )" - 1 ]>" ;
rapport Av = Kv,l'on avoit A (1")
donc, ſi l'on partage les coëfficiens G & H , chacun en deux
parties indéterminées; c'eſt -àà -dire ſi l'on fait G = g + g",
& H = h + h, le premier membre de l'équation pourra
ģ
prendre cette forme gvº +
(1 K)
a A (0 °) + hul
?
+
f1 + KB r
A (VR), qui ſera la même que Jw + Aw,
ſi les quatre indéterminées g, g', h & h' rempliſſent les deux
.

conditions exprimées par ces équations


J hᎫ
8 a
=
& h =
( 1 + KD (1 + KB
ce qui donne les valeurs fuivantes ,
GJ
8 a
1+ (1 + x ) a
[ (1 + r ) - 1 ]
G1
g' =
1+ (1 + Kja
)
НJ
h =
1+ (1 + K)BB I

h = HH[11+ K)®B — ) ;
J + (1 + KB
) -

alors le premier membre devient


GJ1Q + G A ( C) нЈ „В + HA MB)
+
1 + (1 + KDSB
a
1+ (1 + K )
a

ou , cequi revient au même,


J + (1+ Kja
[ Jv* + A (** )]
H

1+ (1 + KB
[JoB + A (WB )] = Jov + Aqv;
d'où l'on eſt en droit de conclure
Gya H₂B
OV + to conſta
1 + 11 + 5 ) - 1+ (1+ K /B
318 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
ou bien mettant pour les lettres G, H , J & K leurs valeurs
développées ,
C ' BP Pb + c )« a
OV =
C'14 - A )" (6 - C ) - A °\b— Ajº (a - cja conft.
A DP 16 - A) ß ,,B
C * ( — A }BB 16 —C)B - A (a— C /Bb — A)B
Connoiſſant la forme de la fonction 0 , ſi on la lui ſubſtitue
C & (D) , on
dans l'une ou l'autre des deux équations (C)
trouvera également
DP(a - A) BAB
fu =
Cºla— A)Bb— C )B_A*(6 —- AjBß (a –• Cyß
B

a a
conft.
BP (a — C ) 5
a
C (a- A )) “ (b − C ) — '
° A 6 - Aj" (1a — C ) a .

d'où il ſuit qu'en fubflituant pour a & B leurs valeurs


pm 2 & pn 2 , l'équation demandée ſera
>

pma pm-2 pa- 3 pm


** C * BPb - C (ax - 9) -- * B'la - C)
-
(bx - y )
zze? = pris pa pm - a pm- 2
Cºla - A ) 16 - C )
PR - 2
- A /6— A) (a - C)
paces
pr - 2 pH-2
DPy '(a - A ) ( bォーン ) -A'x * DP(6A) (ax
PM – 2 pr - 2 pm : ‫ܐܕܡ܂‬
i
Cºla - A ) 16 - C ) -A (a --C) 16- A )?"-
en effet, cette équation eſt de la forme 2

2 = x* o (ax - y ) + y + ( bx - y),
& fatisfait en même- temps aux deux conditions de la
queſtion .
,
Si l'on a a = b,l'on - ö: , mais
trouve z = ; +
alors il faut faire le même raiſonnement que nous avons déjà
fait pour l'exemple dù Problème 1.er
COROLLA I R E.

Donc , la détermination des fonctions arbitraires de


l'équation
FZ =
= L + MOU + NEV
D E S SCIENCE S. 319
1
ne dépend que de l'intégration d'une équation aux différences
finies de cette forme
W = nov twApv ,
dans laquelle les quantités W , a & w ſont données en v , & où
la variable v a un rapport déterminé avec la différence Av.
P R O B L È ME II I.

Déterminer les fonctions arbitraires dans l'équation


z = Q (U + V ),
pour qu'elle ſatisfaffe à ces deux conditions ,
0

1. qu'en faiſant y = Fx , on ait z f.x ,


0

2.' qu'en faiſant y = F'x , on ait 2 = f'.x.


SOLUTION.
Avant de réſoudre le Problème, il faut convenir d'une
notation que je ſerai obligé d'einployer. Soit une fonction
de forme connue , & que l'on ait l'équation 11 = 0 wW , en
ſuppoſant la perfection de l'analyſe , il ſera poſſible detrouver
la valeur de w en II , & cette valeur ſera une certaine fonc
tion de 11 que l'on pourroit repréſenter par un caractère
particulier ; néanmoins comme elle dépend de la fonction 0,
i convient d'employer le même caractère diſtingué par un
accent , de cette manière '$ ; dans cette hypothèſe , ſi l'on a
donc = 0w , on aura auſſi w = = 011 , & réciproquement.
Il eſt évident que cette notation pourra avoir lieu de même
lorſque la forme de la fonction ſera inconnue ; ainſi la pro
poſée pourra ſe mettre ſous cette forme
Oz = U + fv.
Cela poſé, ſoient 'U & 'V ce que deviennent les quantités
U & Vlorſqu'on y met à la place dey la valeur Fx ; foient de
même " U & " V , ce que deviennent les mêmes quantités, en
ſubſtituant à уy la valeur F'.x , les deux conditions donneront
( A ) '0 (fx) = 'U + t'V,
to {f " V.
(B) 'Q (f'x ) = "U +
320 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
Or, ces deux équations ſont de même nature que les équa
, er
& ( B ) du Problème I. " on les traitera par conſé
tions (A ) &
quent de la même manière, & l'on parviendra à connoître
les fonctions * & af; enfin renverſant la fonction , on
connoîtra la valeur de 2.
E x EMPLE.

Soit propoſé de déterminer les fonctions arbitraires Q & f


dans l'équation
z == 0 [ ax y + + f (6x –- 3] )]
pour qu'elle ſatisfaſſe à ces deux conditions en même temps;
O m

1.° qu'en faiſant y = A x , on ait 2 = Bx" ;


2.° qu'en faiſant y = Cx , on ait z = Dx".
Ayant converti la propoſée en celle -ci
y + t (bx
Oz = ax y ),
il eſt évident qu'on aura par les deux conditions de la
queſtion
m
")) = x ( a
O (Bx"
(A) (Bx A + $ A)x,
( B ) (Dx ") = xla
' ( Dx") C ) + f (b — C ) x.
H

Soit fait dans la première de ces équations x = b-C A

& dans la ſeconde x = ac, elles deviendront


0

В ит
(C) 0o (1 T( o
b- A)" -) = u b_A + fu,
Du" d C
& (D) or
ol 16 - C ) b-C to fu,
B& D27
& éliminant fu , l'on aura ' ° /-
16 - A ). "
- 4 ( 16 – cja )
2- A с
u u
bA b-C
Actuellement ſoit fait
Dum В ит Dum
772 & = Δν ,
16 - C) (6 A) (
OC)
d'où
DES SCIENCE s. 32 1
d'où l'on tire ,
H
16 - C ) * V,
D
ETC ME 16 - Alm 16 – C)
n Bb - C ) - D ( b - Ajor
.

B1b - C ) " - D16 - A )"


& par conſéquent Ar = = ky,
D (6 A ) "
& l'équation précédente deviendra
( A - C ) (a - b)
A – ) 2.- ) L

Δ'φν –
Dák - A)
dont l'intégrale donnera la forme de la fonction 'Q.
Or, j'ai déjà fait voir que lorſque le rapport de la variable
principale avec ſa différence finie eſt conſtant, c'eſt - à -dire
lorſque l'on a Av = Kv , l'intégrale de la formule Gy".
eſt 117+ K )" -T
( .
+ conft. Donc l'intégrale de l'équation
Apv = (A - C)(a—b) və fera, toute réduction faite,,
DE- A )
( A - C ) (a - b )
' ou = 1
conft .
B 16-0) -Dabe- A ) 1

ou bien , pour abréger, 'ov = R2 + conft. Subſtituant,


cette forme dans l'équation (C ) , ou dans l'équation (D) ,
on trouvera également
RBARA # 11 A)
yu = conft.
16 - A ) bA

Donc l'équation demandée ſera


RB (bx - y)
Rzh axyt b - A
168 ya
b-A
A)

OU

1 RBM 10 - A ) 10
( )z =
(E) RM [ax -y+ bo A (bx -y ) ]".
Sav. étrang. 1773. SI
322 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
Enfin , reſtituant pour R fa valeur, & réduiſant, on
obtiendra
1 1

= --2
(ax--- [BH:12
16 - C ) - D* {
.
A}]+ 16*—y)[Də (a – A) – Bă (a
(a - A ) ( C ) ( a - C ) 1b - A) 5+( =c)}".
équation qui eſtde la forme z = 0 [ax - y + f1bx - y ) ],
puiſqu'elle eſt immédiatement tirée de l'équation (E) , & qui
fatisfait aux deux conditions de la queſtion , comme il eſt
facile de s'en apercevoir.
R E M A R I U E s.

I. Si la propoſée avoit été z = M+ Q [U+ N- V] ,


on ſeroit parvenu par le même procédé à une équation aux
différences finies de cette forme n'ov -
Δ φν - W.
Donc , la détermination des fonctions arbitraires dépend
encore dans ce cas-là du calcul intégral des équations aux
différences finies à deux variables.
II. L'équation z = 0 [ax – y + + 1bx —- )] que
j'ai priſe pour exemple , eſt l'integrale de l'équation aux
différences partielles
dz dide doz b de
dy [ da 6 号] dxdy - dx 登=。
dy O ,

où il faut remarquer cette particularité , que la conſtante aa eſt


arbitraire, puiſqu'elle ne ſe trouve pas dans la différentielle.
Ainſi, dans la queſtion qui aura conduit à cette équation ,
non- ſeulement il doit ſe trouver les deux conditions qui
-

ſervent à déterminer les fonctions arbitraires Q & * ; mais


on doit encore avoir une valeur de z pour un * & un y
donnés , afin de déterminer la conftante arbitraire a.
III. Il n'y a point d'intégrale d'équation aux différences
partielles à trois variables, & du ſecond ordre , c'eſt à -dire ,
il n'y a point d'intégrale d'équation à deux fonctions arbi
traires qui ne puiſſe ſe ramener à quelqu'une de celles qui
font l'objet des Problèmes précédens , ou qui ne puiſſe ſe
DES SCIBNC s. 323
1 traiter par la même méthode. Par exemple , l'équation
dide doz ०८
Z dx ? + AT dx dy + B2 ‫* وه‬
dz dade dz
A B
d ** dxdy dy²
a pour intégrale l'équation
2z = [Q (Px. -- . Y)] X
[+ ( P'x y )],
les quantités P & P 'étant les racines inégales de l'équation
pa . AP + B = 0 ; & fi les racines de cette équation
font égales, l'intégrale eſt alors
2 = [ (Px y ) ]* * [ + fPx. * y)}.
-

En effet, ſoit fait dans cette équation ze" , elle ſe


1 transformera en celle - ci
dow od and
to A + B o,
dx² dady dya
dont on ſait que l'intégrale eſt généralement
W = Q (Px y) -t af ( P ' * y ),
ouw = xº ( Px - y ) + (Px y ), lorſque l'on a
Р = P. Ainſi, puiſque 2 = ew donne c = log. 2 ,
l'intégrale en z de l'équation , eſt
log. ? = q (Px - y) + (Px —y) lorſque les racines ſont inégales ,
& log. 2 = * ° ( Px - y) + f ( P x - y ) lorſqu'elles ſont égales ,
ou enfin parce que les fonctions arbitraires Q & if peuvent
être regardées comme les logarithmes d'autres fonctions,
z = [ (P* - y)] = [4 (P x - y )] pour le premier cas ,
& z = [ ” (Px - y )]** [ ( P x - y)] pour le ſecond.
-

Par conſéquent les équations z = [4 ( ax . ‫[ ( و‬.


x [ (bx - -yy) ] & z = ( Q (a x -- y)]* x of ( a x - y ).
ſont renfermées dans celles que j'ai déjà traitées, quoiqu'elles
ne ſoient pas de même forme , parce qu'elles ſont les mêmes
2

que celles - ci
log. z = 0 fax y to ( bx ‫( و‬,
& log. Z = xQ ax y of flax y );
Srij
324 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
dont la première rentre dans le cas du Problème précédent,
& dont la ſeconde ſeroit conſtructible, quand même les
>

courbes à doubles courbures données, par leſquelles les


conditions de la queſtion devroient faire paſſer la ſurface à
laquelle elle appartient ſeroient diſcontinues; parce que les
fonctions Q & ffontcompoſées de la même quantité ax - - y. -

On peut voir à ce ſujet le Mémoire que j'ai déjà fait ſur


cette matière.
Ainſi il ſera poſſible de déterminer les fonctions arbitraires
dans l’équation générale 2 = (0U ) * (441), puiſqu'étant
la même que log. ? = QUtfV, elle eſt compriſe dans
la propoſée du Problème II , ou du moins cette opération ne
dépendra que de l'intégration d'une équation logarithmique
aux différences finies.
Il en eſtde même de l'équation Fr = m t+ NQU ) * ( * V ),
FZ - M
parce qu'en faiſant N
‫ه‬, elle devient w = (PU )
* (41 ) & rentre par conſéquent dans la précédente .
Paſſons actuellement aux équations qui renferment trois
fonctions arbitraires.

PROBLÈ M E IV.
Déterminer les fonctions arbitraires 0,0 af dans l'équa
tion générale
Fz = K - LU + MOV + NW,
de manière qu'elle ſatisfaſſe en niênre-temps aux trois conditions
fuivantes ;
1 ° qu'en faiſant y = rx, on ait z == fx ;
0

2.° qu'en faiſant y = f'x , on ait 2 = f'.x ;


3.' qu'en faiſant y = ["x , on ait z = f'x;
les quantités K , L , M , N , U , V , & Wétant données en x
7

o y, olyan les fonctions F, I, r ', r", f, f' f" étant données


de forme
DE E S SC I EN C E S. 325
SOLUTION.

Soient ' K , ' L , M , 'N , 'U'V & W les fonctions de x ,


que deviennentreſpectivement les quantités K , L , M , N ,
U, V & W , en mettant à la place de у la première valeur
T.x. Soient " K , "L , " N , " U , " V & " W , ce que deviennent
les mêmes quantités en ſubſtituant à y la ſeconde valeur I'x;
enfin , ſoient " K , "L , " M , “ N , " O , "' V & "W ce qu'on
>

obtient en mettant dans les mêmes quantités pour y ſa troi


ſième valeur I"x ; on aura par les trois conditions du Problème
les équations ſuivantes ,
F ( x ) = 'K+ ' L ' U + MO'V + 'NEW ,
F (f'x ) = " K + " L ' " U + "Mq" V + "NL "W,
F (f" x) = " K + - " L " U + "Mo"" ! + '" N " W .
Soit ſubſtituée dans la première de ces équations, à la
place de x ſa valeur fu priſe dans l'équation 'W = u; dans
la ſeconde, la valeur de x = f'u priſe dans " W = u ; dans
la troiſième, la valeur de x = f" u priſe dans " W = u .
Soient auſſi ‘K , ' L , M ... " K , " L , M ... “ K , " L , " M ... & c .
les fonctions de ú , que deviennent par cette opération les
fonctions correſpondantes de x ,repréſentées par 'K, 'L ', 'M ...
" K , " L , "M .... "" K , "L , " M .... &c. & les trois équations
ſe transformeront en celles - ci ,
F [f (f u ) ] = K + 'Lo`U + MOV + 'Nfu,
F [[f'(f' u)] = “ K + " L $ "U + 'Mọ"V + "Nafa,
F [f"(f"u )] = " K + "L9" U + “Mọ" V + " N4 u.
Éliminant fu , il reſtera les deux équations
" N F [f (fu )] -'NF [f'(f'u)] = "NK — 'N " K + "N'LOV - ' N " L • 'U + ' M "NOV - "M'N ' V,
"NF [f' (f'u )] — "NF[f" (f"u) ] = " N "K— " N " K + " N " L " U ~ N " Zo" U + " M " N9"V - " M " N " V,
que j'écris , pour abréger, de la manière ſuivante , >

A = BOU CO "U + E 'V GOV ,


a = b ộ "U U CO " U + ep "V gº " V
dans leſquelles les quantités A , B, C ... &c. a , b , C ... &c.
ſont données en ú, & où il ne reſte plus que les deux
fonctions arbitrairęs & Po
326 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
Soit fait " U = V & ' U- "U = An , ce qui
donne Q'U = 0y + A0V , & d'où l'on tire deux valeurs
de u , l'une en v , & l'autre en Av, & par conſéquent un
rapport de Av à v. Soit fait auſſi " V = V & V - V = AV,
ce qui donne p'V = QV + A'ov', & une valeur de A'r'.
en v.
Soit fait ſemblablement dans la ſeconde équation , "U= w
& " U - " U = dw , (détant ici le caractère d'une diffé
-

rence finie ) ce qui donne 0 " U = $ w + dºw , & d'où


l'on tire deux valeurs de u, l'une en w , l'autre en dw , & ,

par conſéquent un rapport de dw à w . Soit fait VW


"
& "V " V dw'; d'où l'on tire o " V = 90 ' + Now',
& un rapport de la différence finie dwà w.
Enfin , ſoit ſubſtituée pour u la valeur en v dans les coëffi
ciens de la première équation, & pour u ſa valeur en w dans
>

les coëfficiens de la ſeconde, elles deviendront


A = ( B - C') oy + -B'A0v + (E - G ')QvP E'A'OV ,
a' == /b' - c ') 00 + -b'd0w tle - g ) pw + e'Now ',
dont les intégrales donneront les formes des fonctions Q & $,
& par conſéquent celle de la fonction to
R E MARQUE
II y a un grand nombre de cas où il eſt facile d'éliminer
une de ces deux fonctions arbitraires. En effet, il eſt évident
que l'on peut mettre v à la place de w dans la ſeconde de ces
équations; mais alors il ne faut pas mettre vé à la place de w' ,
parce que v n'eſt pas compoſé de v comme a l'est de « .
Ainſi les deux équations précédentes peuvent fe traduire
de cette manière ,
A ' = (B' --C ) v-+ B'AQv + (E - G')qu' + E'A'ov ,
a' = fB'd ' ) or + b'dont le'g')Qu" to e'Nov",
deſque lles il ſera poſſible d'éliminer la fonction 0 toutes les
fois que les coëfficiens (B'—C'),B
-C ', (b' --') & b' ſeront
conftans; car on aura
D E S SCIEN C E S.
Pb -c)A' + b'S A = ( b' —
b' 2)(B = C )* + ** _ ) B'Adv
- c')(B' - C ') + ( b' — c') B'A Y
5 + Bb '(B' —- CC)') do
Φνv + Β ' Β ' Δεν
1
+ ( b' — c')[(E - G')qu' + É'A'Pw ] + b'/ [(E - 6 )\ + E'A'Qw'],
&
( B' —C ')a' + B'Aa' = ( B' — C ') (b'— c') ov + ( B'-C')b $ .
+ ( B' C ') B'Av + B'b'ad v
+ (B - C ')[ (e' - g') p " + 4'8"Qy" ] + B'A [(e - g')ov" + e’N Qv"],
& retranchant ces deux équations l'une de l'autre , les termes
affectés de la fonction ý le détruiront, il ne reſtera dans
l'équation que la fonction Q & ſes différences finies &
partielles.
Il eſt aiſé d'apercevoir qu'il en ſera de même, quelque
nombre de fonctions arbitraires qu'il yy ait dans la propoſée :
Donc , la détermination des fonctions arbitraires qui entrent
dans les intégrales des équations aux différences partielles,
dépend du calcul intégral des équations aux différences finies,
dans leſquelles le rapport de la variable à la différence finie
eft donné, variable ou conftant.
328 MÉMOIRES PRÉSENTÉS À L'ACADÉMIE
1

MÉMOIRE
SUR

LA STRUCTURE DES OS
DANS LES OISEAUX,
Et de leurs diverſités dans les différentes eſpèces.
Par M. C A M P E R.

TOUTES les fois que j'ai examiné la ſtructure interne


* Syſtemai.
Cofuſc. Dialog.
II11,p.270.°
. Que l'on y rencontre toujours de nouvelles merveilles ! J'en
.
ai déjà donné pluſieurs preuves , dans l'expoſition de la
génération des crapauds de Surinam ou de Dipal; dans celle
de l'organe de l'ouïe des poiſſons ordinaires, des poiſſons
cartilagineux, & du Cachalot que j'ai préſentée, en partie ,
à l'Académie royale des Sciences , en partie à celle de
Harlem. Parmi les deſcriptions que je n'ai pas encore eu le
temps d'achever, aucune ne m'a paru plus digne d'atten
tion , que celle des cavités qui ſe trouvent dans les os des
Oiſeaux , principalement dans ceux qui environnent leur
tronc,

Les os du bras, les clavicules , les os de la poitrine, les


vertèbres du dos , les os des îles, & dans pluſieurs les os de
la cuiſſe , ſont tout-à -fait creux , ſans moelle ; & reçoivent
dans leurs cavités , par la reſpiration , l'air , qui par ce moyen
rend les oiſeaux plus légers, & plus capables de s'élever
dans l'air.
C'eſt une découverte tout-à-fait nouvelle , qui ſera d'autant
plus agréable à l'Académie , qu'elle eſt purement phyſique,
Je l'ai faite au mois de Février de l'année paſſée, lorſque
j'étois occupé à faire des recherches ſur les Oiſeaux , pour
développer le mécaniſme de la reſpiration qui y eſt fort
ſingulière.
Je

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