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« Du repentir » de Montaigne.

(III, 2)

Montaigne est l’inventeur du genre de l’essai, il écrit dans sa bibliothèque, où il vivait


retiré les trois tomes des Essais sont resté ouvert aux nombreux ajouts de leur auteur,
jusqu’à sa mort. Ils forment une œuvre monumentale de 107 chapitres. En 1580,
Montaigne nous a annoncé : « je suis moi-même la matière de mon livre ».
Ce texte explique et justifie son dessein d’entreprendre une autobiographie, c’est à dire
peindre son « moi » tel qu’il le conçoit. Le texte ici va montrer les difficultés de se
saisir, l’instabilité universelle.
Comment l’écriture va pouvoir s’adapter à la mobilité de toutes choses ?

I/ Mobilité universelle.

Mouvement du texte = pas de paragraphe :


• Première ligne « les autres » = les hommes ; « les autres forment l’autre, je le
récite » l.1. On parle des autres à moi.
• Puis du moi au monde l.5 et 6 « le monde… » Puis on revient au moi l.10 « je ne
puis assurer… »
•Puis du moi on va passer à l’écrivain l.12 « je ne peins pas l’être, je peins le
passage… »
•Et de l’écrivain sa sera « chaque homme » l.27.

→Cette mobilité de cette structure est de l’ordre de la spirale, le moi et le monde


agissent sur l’autre.

Images de mouvement :
-dans les verbes « toute choses y branlent » l.7 et « Je ne pourrai tantôt
changer » l.16
-dans les phrases affirmatives « Il va trouble est chancelant » l.10
- Une fixation = un « si » ou une négation ex : l.10 « Je ne puis assurer mon
objet » ou un « si » hyperbolique l.23 « Si mon âme pouvait prendre pied. »
- « Le monde n’est qu’un branloire pérenne » l.6 forme restrictive.

→ périphrase métaphorique reprend le verbe « branle » et va l’associer à « pérenne »


(Idée que la Terre va reprendre le même endroit dans 24h plus tard, idée de multiplier
le mouvement à l’infini)

Il souligne l’immobilité :
- des pyramides, l.7« Les rochers du Caucase »= image de stabilité ; Montaigne
paradoxe.
- du temps « en l’instant » l.12, « en ce point » l.11, « de minute en minute » l.15,
locution temporelle, un temps contingent (temps immédiat).
« Je ne me contredis bien à l’aventure » l.22 = Présence du hasard, nouveau car
le hasard n’exister pas au 16ème siècle.

II/ La définition du progrès chez Montaigne

Il veut faire un portrait de lui-même, « Les traits de ma peinture » l.4 ; « Je


ne peins le passage » l.13. Répétition du mot « peints », une négative l’autre pas.

« Façonner » l.2 = l’écrivain est apparenté à un sculpteur, sa vie sera son argile
et il essaye de la façonner.

Idée de précision, « c’est un contrôle » l.17 et ce contrôle va être « récité » l.1

Difficulté de la peinture du soi, ce n’est pas un peintre, le « je » est un « je »


d’artisan du modèle le sujet n’a aucune certitude « je ne pourrais changer » l.16.

Il envisage la possibilité d’un quelqu’un d’autre l.18 « et d’imagination


irrésolues » ; il revendique qu’il puisse changer de point de vue, le sujet est susceptible
d’un tas d’autre chose. Il veut montre que sa vie est une vie particulière « vie basse et
sans lustre » l.25

→On recherche tout se qui se cache derrière l’apparence.

III/ Une écriture en mouvement.

Les balancements de l’écriture (balançoire), toute ces phrases sont écris en


structure binaire l.14-15 « de sept en sept ans, mais de jour en jour » Le rythme est un
rythme qui mime l’oscillation permanent d’un état à un autre.

Opposition entre une négative et une affirmative l.12-13 «Je ne peins pas l’être, je peins
le passage ». Le lecteur sent la difficulté à dire le « moi ». Le texte alterne entre
une phrase courte et une phrase longue.

C’est donc une écriture de l’essai qui ne fixe rien sinon des vertiges (de la connaissance)

Le « je » donne son unité au portrait, un « je » qui s’oppose aux autres l.14 « ou comme
dit le peuple… » Opposition aux autre, aux écrivains aussi l.29 à la fin (opposition au
projet de St Augustin (confessions))

Montaigne refuse ici le repentir qui considère ici comme une trahison de soi-même.

Insister sur :
Le nouveau genre littéraire, l’essai
Sur l’humanisme
Et même peut-être sur la naissance de l’autobiographie.

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