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Srat Mko Finale - 08-2014
Srat Mko Finale - 08-2014
Tchad
REPUBLIQUE DU TCHAD
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UNITE / TRAVAIL / PROGRES
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INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 6
CONCLUSION .................................................................................................................................................. 43
ANNEXES ........................................................................................................................................................ 44
Elle se réalise à travers une politique active, volontariste et partagée de création d’emplois, d’accroissement de
la justice sociale, de réduction des iniquités spatiales, de préservation des ressources et des milieux naturels et
de renforcement de la coopération entre l’Etat, les collectivités locales, les organismes publics et les acteurs
économiques et sociaux du développement. A cet effet, le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire doit
répondre à des fins sociales, économiques et politiques. La prise en compte de la dimension humaine est
essentielle dans le cadre de la politique de développement régional : il s’agit en effet d’une recherche dont « la
constante préoccupation est de donner aux hommes une meilleure condition d’habitat et de travail, de plus
grandes facilités de loisir et de culture. Cette recherche n’est donc pas faite à des fins strictement économiques
1
mais davantage pour le bien-être et l’épanouissement de la population ». L’aménagement du territoire
suppose un cadre spatial dans lequel doivent être inscrits les programmes de développement. La région qui
occupe une place centrale dans l’étude géographique constitue le cadre de la politique de développement
territorial. Sa démarche s’appuie et s’inscrit dans les documents de politiques publiques élaborés par le
Gouvernement pour améliorer l’efficacité de ses actions. Le schéma doit s’attacher à promouvoir une
gouvernance territoriale multi-niveaux permettant d’apporter de la cohérence entre les différents documents
de planification pour une meilleure implication des collectivités locales de base, des communautés rurales, des
communes et des départements dans la définition et la mise en œuvre des politiques territoriales et
sectorielles. Ces principaux outils de planification que sont le Plan Régional de Développement, les Plans
Communaux de Développement (PCD) et les Plans Locaux de Développement doivent être mis en œuvre selon
les grandes orientations fixées par le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire.
En effet, la gouvernance de l’Etat qui permet d’assurer l’unité du pays doit être équilibrée par un pouvoir
décentralisé qui renforce la démocratie locale, « Aménager le territoire, c’est d’abord renforcer le pouvoir des
2
hommes qui sont sur le terrain. L’aménagement du territoire se renierait s’il n’était décentralisé» .
Le SRAT se place désormais comme une nouvelle étape pour les politiques régionales intégrant une réflexion
globale à long terme. Ce projet est en phase avec les grandes évolutions actuelles et se donne pour ambition
de construire l’aménagement du territoire dans le cadre d’une prospective. Il s’inscrit dans une démarche
prévisionnelle fondée sur des réflexions stratégiques capables d’anticiper et de définir une démarche de
développement territorial durable. «La prospective vise à intégrer les temps longs des devenirs des territoires
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en mouvement pour penser les temps courts de la prise de décision» .
1
Claudius Petit, Ministre Français de la reconstitution et de l’urbanisme 1950. Cité dans un rapport au XXème Congrès International de
l’habitation et de l’urbanisme à Edimbourg, 1954, Cahiers du MRL, n°11, Novembre 1954.
2
Jérôme Monod et Philippe De Castelbajac. L’aménagement du territoire. Que-Sais-Je ? PUF, n° 987.
3
La prospective régionale et locale : enjeux et débats » in Les pouvoirs locaux, les cahiers de la décentralisation n°50.
Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) poursuit un objectif majeur qui est de réduire les
inégalités territoriales de la région et de permettre à l’ensemble des habitants de bénéficier des services, des
conditions et d’un cadre de vie de qualité.
Le présent SRAT qui traduit les aspirations profondes de la population est structuré en six parties et annexes :
la caractérisation et les spécificités de la région ;
les perspectives selon les tendances actuelles ;
les espaces de développement ;
les enjeux ;
les orientations de développement ;
la priorisation des actions;
Des annexes : tableaux, graphiques, données techniques, projections démographiques, projections de
productions par filière, description des itinéraires techniques…. Ces documents sont délibérément
positionnés en annexe pour ne pas interrompre la linéarité de la lecture du texte et faciliter la
compréhension du déroulement de l'exposé et de son argument.
Avec une superficie d’environ 16 000 km², la région du Mayo-Kebbi Ouest est caractérisée par un climat de type
4
soudanien au Sud et Sahélo-soudanien au Nord, une population de près de 600 000 habitants ayant pour
activité principale l’agriculture. La densité moyenne est de 38 habt/km² avec des sous-préfectures fortement
peuplées (Guégou 98 habt/km², Léré 93 habt/km², Pala 77 habt/km² et Torrock 53 habt/km²).
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Cette population est pauvre , à majorité jeune avec une prédominance féminine (52% de la population) et
concentrée autour des terres agricoles fertiles.
La croissance démographique élevée de 3,7% couplée aux immigrations importantes des populations des
régions voisines (Mayo Kebbi Est, Tandjilé, Logone occidental), à la recherche des terres fertiles est source
d’une pression démographique forte sur les ressources naturelles.
La région est également caractérisée par des sites touristiques et cynégétiques d'importance : la forêt classée
de Yamba berté (40 000 ha) partagée, entre les deux régions du Mayo Kebbi Est et Mayo-Kebbi Ouest, la forêt
de palmiers du village Idi , canton Erde , le Parc National inter-frontalier Sena Oura (73 000ha), la réserve
de faune de Binder-Léré (135 000ha), la chute de Gauthiot, les deux Lacs Léré (4 200ha) et Tréné (1 200ha) qui
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constituent l’unique habitat au Tchad dans lesquels se trouve le Lamentin .
La région est peu intégrée aux plans intra-régional, interrégional et sous-régional. Les relations sont dans
l’ensemble épisodiques. Les moyens de communication, facteur essentiel de structuration du territoire, sont
peu développés. Le réseau routier de près de 1 550 km, est entièrement constitué de routes en terre, avec une
praticabilité moyenne sur seulement 250km (axe Kélo-Pala-Léré). De même la voirie urbaine à Pala et celle de
Léré est également fortement dégradée, rendant difficile la mobilité urbaine. Du point de vue infrastructurel, la
région est peu intégrée aux plans intra-régional, interrégional et sous-régional. L’absence de voies de
communications avec le Cameroun handicape l'intégration de la région dans l'ensemble sous régional (CEMAC).
Le niveau d’instruction de la population est l’un des meilleurs du pays, le taux brut de scolarisation dans le
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primaire est de 90%, et de 45% dans le secondaire. On note cependant un fort taux d’abandon entre les
9
différents niveaux , primaire et secondaire. La scolarisation des filles se pose avec acuité dans la région en
raison des mariages précoces et du rôle dévolu aux femmes dans les sociétés traditionnelles, encore
majoritaires dans cette région et ne favorisant pas l’évolution sociale pourtant nécessaire pour engager le pays
vers la modernisation souhaitée par la jeunesse. Les infrastructures éducatives sont insuffisantes et pour la
plupart en mauvais état et connaissent des problèmes de gestion et d’entretien (tableau, carte et graphique en
annexe) réduisant ainsi le cycle scolaire.
10
On note cependant, la présence de quelques établissements professionnels et centres d’alphabétisation. La
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région est sous équipée en infrastructures socio-économiques de base d’une manière générale et en
particulier les sous-préfectures de Lagon et Gagal.
Dans le domaine de la santé, la région se caractérise par une insuffisance en infrastructures et équipements
12
sanitaires et un nombre insuffisant de personnel qualifié. Les adolescents notamment les jeunes filles sont
4
La pluviométrie varie entre 700 et 1200 mm par an
5
L’indice de pauvreté est de 72% supérieur à la moyenne nationale, enquêtes ECOSIT2.
6
Mammifère aquatique herbivore en voie de disparition et les bois fossilisés de Lamé.
7
Rapport annuel de DREN 2010-2011.
8
Abandon des études pour cause de mariage précoce, activités d’orpaillage.
9
23% des inscrits au primaire atteignent le secondaire et 4% le supérieur
10
EFAS, ENDA-TIERS MONDES, ISG, Ecole de formation sanitaire (KOUDERI), Ecole de Formation Agricole (TAO VAIDO)
11
Faible taux d’accès à l’eau potable (34,78%), faible couverture sanitaire (27%).
Dans le secteur de l’hydraulique, plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable malgré les
efforts consentis par l’Etat et ses partenaires. Les ressources en eaux souterraines et de surface sont pourtant
abondantes mais très peu exploitées à cause de problèmes techniques (maintenance défaillante des ouvrages,
compétences techniques absentes). La nappe phréatique se localise souvent dans une zone de socle à Pala et à
Guégou, rendant l’accès à l’eau difficile.
12
La région compte 2 hôpitaux de district, et 80 centres de santé, dépourvus de personnel qualifié et de médicament de première urgence.
13
Le taux national est de 1099 décès pour 100 000 naissances.
Les systèmes d’exploitation de cette agriculture ne progressent que par la pratique du défrichement-brulis,
préjudiciable au maintien de la fertilité des sols. Les productions et les rendements vivriers (maïs, riz,
pénicillaire, sésame, sorgho, arachide, manioc) sont variables et irréguliers en fonction de la culture pratiquée
et ne garantissent pas souvent la sécurité alimentaire. Le bilan céréalier de la région a connu une évolution
irrégulière entre 2007 et 2011.
14
Le coton, principale culture de rente, est cultivé dans presque toute la région en association avec les céréales
et constitue la source principale d’emploi et de revenu monétaire de plus de la moitié de la population.
La région assure la production de 30% du coton national et Pala est doté de la plus grosse usine d’égrenage du
pays. Le système cotonnier a laissé une large proportion de terres dégradées et exposées à l’érosion. Les autres
cultures de rente sont : l'oignon, très répandu dans les sous-préfectures de Binder et Léré ; l’arachide et une
production modérée de niébé, de sésame dans les sous-préfectures de Gagal, Léré et Lamé ; le tabac dans les
sous-préfectures de Binder et Léré et les tubercules dans toute la région.
14
Plus de 40% des terres cultivées
L’élevage est la seconde activité après l’agriculture et joue un rôle très important dans les traditions (dots,
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sources de revenu pour acquitter les impôts…). L’effectif du cheptel est estimé à plus 370 000 têtes toutes
espèces confondues et représente 6% du cheptel national. C’est un élevage extensif, conduit généralement
dans le cadre de systèmes pastoraux mobiles et largement tributaire des ressources naturelles : le système de
production semi-sédentaire pratiqué principalement par les Foulbés et les Moundangs et le système sédentaire
pratiqué en grande partie par les résidents agro-pasteurs qui sont les plus nombreux estimés à plus de 60% de
la population.
On note également l’arrivée en fin février et début mars, des troupeaux transhumants venus du Nord de la
région (Frontière du Cameroun), intéressés par les formations herbeuses du département de Mayo-Binder.
Certains progressent vers le Sud de la région jusqu’à dans la région du Logone occidental et leur remontée se
situe avant les premières pluies.
La région dispose de vastes plaines d’inondation, de chapelets des lacs Tréné et Léré qui offrent à chaque
décrue de riches pâturages de bourgou (echinochloa stagnina) recherchés par les éleveurs des régions voisines
et du Cameroun. La forte pression sur ces pâturages de décrue et la baisse progressive de la valeur nutritive
des pâturages en saison sèche entraînent des carences alimentaires et font migrer les troupeaux vers les zones
agricoles pour consommer les résidus des récoltes et les réserves de faune, situés plus au sud de la région.
Parallèlement à la demande croissante en espace pastoral, l'accroissement démographique entraîne aussi une
extension des superficies cultivées, rendant de plus en plus exigus ces espaces pastoraux. Ces stratégies
d'occupation contradictoire de l'espace exacerbent les confrontations, parfois violentes, entre agriculteurs et
éleveurs pour l’accès aux ressources.
L’aviculture familiale, constitue une source de revenus appréciable et contribue à la couverture des besoins
alimentaires (particulièrement en protéines animales de qualité). On estime à environ 2 400 000 le nombre de
16
volailles .
La porciculture avec environ 48 000 têtes est une activité importante dans la région. Elle est surtout
développée dans les sous-préfectures de Pala, Gagal, Léré et Torrock. Elle a connu un déclin en 2010 avec
l’apparition de la Peste Porcine Africaine ayant entraîné la destruction systématique des procs pour empêcher
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l’extension des foyers occasionnant des pertes économiques importantes qui s’élève à 1 900 650 360 frs.
Néanmoins l’activité reprend avec l’élimination de cette peste.
L’activité d’élevage est pénalisée dans cette région par l’insuffisance des infrastructures, la recrudescence des
18
épizooties et par un faible taux d’accompagnement des éleveurs par les structures publiques en dépit des
efforts consentis en matière de privatisation de la profession vétérinaire.
19
La région du MKO, outre le lac Léré et le lac Tréné , est parcourue par de nombreux cours d’eau permanents
20
ou semi-permanents favorables à la pratique de la pêche. Les ressources halieutiques sont appréciables mais
15
Effectifs cheptel bovins 148 000, ovins 86 500, caprins 114 373, équins 2 400, asins 6 900, Porcins 48 777.
16
Selon les chiffres de FAO de 2010.
17
S’élève à 1 900 650 360 frs selon la commission régionale d’indemnisation des éleveurs de porcs.
18
Selon la Délégation Régionale de l’Elevage de MKO : La fièvre aphteuse ; Péripneumonie bovine ; Pasteurellose; Charbon-bactérien ;
Charbon-symptomatique ; Dermatose nodulaire ; New Castle pour les volailles.
19
Les superficies respectives du Lac Léré et Tréné sont respectivement, 45 Km2 et 12 Km2 avec une profondeur moyenne de 4 mètres.
20
25 à 50 kg/jour de prise et fait nourrir 3 ménages sur 5 dans la région.
En outre, les pêcheries du MKO sont des lacs sans exutoires, l’érosion hydrique entraine un déversement
important de matières organiques dans les lits des plans d’eau. Les conséquences notoires sont
l’eutrophisation des lacs, source aussi d’une grande perte de la biodiversité.
Les produits de la pêche sont commercialisés au-delà de la région, dans les grandes villes de certaines régions
telles que Moundou, Kélo, Doba et pays voisins (Cameroun). Les femmes, organisées en groupements,
bénéficient d’une grande partie de la capture. Elles contrôlent et maîtrisent le circuit de commercialisation.
La région accueille trois unités industrielles qui s’investissent dans le domaine du textile et des mines : deux
usines de coton de la société COTONTCHAD/société nouvelle à Pala et Léré et une cimenterie à Baoré.
L’exploitation de l’or se fait de manière traditionnelle, mais constitue une grande source de revenus de devises
pour la région. Elle constitue aussi le secteur qui offre le plus grand nombre d’emplois aux jeunes ruraux. Par
manque de statistiques fiables, les données sur les productions et le nombre d’exploitants qui opèrent en
majorité dans l’informel ne permettent pas d'obtenir une image précise de cette activité.
La pratique traditionnelle de l'extraction de l'or a de surcroit des conséquences non seulement sur son
environnement mais également sur la sécurité des exploitants, compte tenu de la dangerosité élevée des
pratiques d'extraction. Les placers, fortement creusées, sont soumis à l’érosion hydrique pendant la saison de
pluies.
Les Espaces de Développement (ED) sont des espaces susceptibles d’accueillir des programmes homogènes
cohérents et « chainés » où les différentes composantes socio-économiques, environnementales et
infrastructurelles sont étroitement liées. Ces espaces ne se chevauchent sur aucune des sous-préfectures et
sont définis sur la base d’une évaluation multicritère prenant en compte :
- les aspects physiques (agro-pédologiques, orographiques, édaphiques et hydrologiques) ;
- les aspects socio-économiques (ethnique, religieux, vocations économiques) ;
- le découpage administratif.
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Suivi de pêche PRODALKA. (Voir annexe)
22
Décret N° 61-1 du 20/05/1946 ; décret n° du 24/05/1974 et loi n°011/PR/2010 du 10 juin 2010.
La population de la région passerait de 600 000 habitants en 2009 à environ 1 000 000 habitants en 2025, soit
23 2
presque un doublement . La densité qui est déjà de 38 habitants au Km passerait à plus de 60 habitants au
2
Km et entrainerait des demandes croissantes en espaces pour l’habitat et les productions, donc une
24
dégradation des ressources rurales. On assisterait à des contraintes importantes pour l’accès au foncier .
En effet, les ressources naturelles d’une manière générale et les ressources végétales en particulier sont
caractérisées par une grande fragilité et font l’objet de graves dégradations suite aux effets conjugués des
interventions de l’homme (défrichements à grande échelle, feux de brousse répétés, surpâturage, coupe
abusives de bois énergie et de service …..).
Le MKO est une des régions les plus fortement défrichées du pays, la précarité environnementale y est
fortement installée. Le développement de la production agricole s’est traduit par la mise en culture de la
grande partie des terres cultivables, accélérant la diminution des espaces naturels, au détriment des pâturages
et des forêts. La poursuite de telles pratiques ne pourra assurer la stabilité de l’équilibre écologique ainsi que la
pérennité des systèmes de production rurale.
L’exploitation des données satellitaires fait apparaître un recul très important de la végétation ligneuse en
faveur des cultures pluviales, qui ont augmenté dans la période 1986 à 2011 d’environ 65% soit 170 000 ha,
25
selon l’étude de comparaison des images satellites 1986-2011, constat largement confirmé lors des missions
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de terrain .
27
Ces tendances à l’extension des superficies cultivées et à l’utilisation du bois comme source d’énergie
(demande supérieure à l’offre) sont à l’origine de la très forte dégradation des ressources ligneuses ce qui
entraine des phénomènes d’érosion et d’ensablement des cours d’eau sur l’ensemble de la région.
Le problème central réside donc bien dans l’inadaptation des modes d’organisation pour la gestion et
l'exploitation des ressources naturelles face à la pression anthropique.
23
Projection du P-SIDRAT basée sur le RGPH2 de 2009, soit 5,2 % de la population Total du Tchad, et une densité de 34,70 hbts/km. Ce qui
place la région au-dessus de la moyenne nationale estimé à 8,7 au Km2.
24
Dans la région du MKO plusieurs systèmes fonciers coexistent : le système foncier coutumier dans lequel la terre est traditionnellement
inaliénable et appartient aux groupes sociaux les plus étendus (famille étendue ou lignage) ; le système foncier islamique dans lequel le
rôle de la communauté est primordial ; et le système foncier colonial (moderne) qui marque l’évolution des droits vers la propriété privée.
En effet, le droit foncier au Tchad en général, et particulièrement au Mayo-Kebbi Ouest, se caractérise par sa complexité liée à la diversité
des règles applicables à différents espaces, à différentes situations, parfois même à la superposition de plusieurs règles sur les mêmes
espaces.
25
Dans le cadre de la coopération germano-tchadienne une étude pour le Programme de développement rural décentralisé Mayo-Dalla,
Lac Léré et Kabbia (PRODALKA) a été élaborée pour suivre l'évolution, dans le temps et dans l'espace, du couvert végétal et des cultures
pluviales. L'outil de la télédétection a été utilisé pour a) documenter l'état actuel d'occupation du sol : couvert végétal, cultures pluviales,
dégradation des sols, b) analyser l’évolution des unités entre 1986 et 2001.
26
Mission P-SIDRAT 2012 : élaboration du diagnostic territorial.
27
95% de la population utilisent le bois comme principale source d’énergie.
Les pratiques actuelles observées dans l’agriculture ne permettraient pas d’assurer la durabilité en même
temps des systèmes de production et des écosystèmes car l’exploitation des ressources atteindrait des taux de
prélèvement supérieur au renouvellement et créeraient des crises alimentaires importantes dans cet espace
saturé. L’urgence environnementale de cette région nécessiterait une prise de conscience à tous les niveaux et
la mise en œuvre urgente des mesures identifiées pour assurer un niveau élevé des productions tout en
améliorant fondamentalement les modalités d’utilisation des terres.
28
La pratique de l’élevage extensif consommatrice d’espace, l’accroissement des effectifs des animaux , l’afflux
du bétail transhumant des régions et pays voisin à la recherche du pâturage et de l’eau augmenteraient les
pressions pastorales. L’intégration agriculture-élevage qui est presque un acquis dans la région volerait en éclat
avec la recrudescence des conflits agriculteurs-éleveurs sur des espaces productifs. La divagation du bétail et le
manque d’infrastructures pastorales seraient également des handicaps à l’émergence du secteur pastoral.
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L’insuffisance de la couverture sanitaire favoriserait les affections et maladies du bétail , entrainant des pertes
de cheptel préjudiciables aux éleveurs et aux consommateurs.
Les deux seules pêcheries de la région, aux lacs Tréné et Léré, offrent des opportunités de pêche dont la vente
informelle des produits halieutiques procure un revenu appréciable aux 3/5 des ménages de la région. Les
ressources halieutiques sont exportées dans les grandes villes (Kélo, Moundou, Doba, N’Djamena) et les pays
voisins, principalement le Cameroun. La poursuite de la tendance actuelle de destruction des écosystèmes
aquatiques entrainerait une baisse significative de la production halieutique, privant ainsi une grande partie de
la population riveraine d’un revenu substantiel.
28
Sur la base d’un taux de croissance de 2,4% par an pour les bovins, ovins et caprins, l’effectif du cheptel de la région atteindrait 600 000
têtes en 2025 avec pour corollaire une forte demande en espaces pastoraux
29
La fièvre aphteuse la péripneumonie bovine, la pasteurellose, le charbon-bactérien, le charbon-symptomatique, la dermatose nodulaire
A l’horizon 2025, la région pourrait bénéficier d’un meilleur réseau routier, si les tendances actuelles se
confirmaient, par le bitumage de l’axe Kélo jusqu'à la frontière du Cameroun, ce qui faciliterait les échanges
commerciaux et amélioreraient en conséquence, le niveau de développement économique de la région et les
conditions matérielles de ses habitants.
La mise en œuvre des orientations des différents plans de développements locaux élaborés avec l’appui du
PRODALKA permettraient également une amélioration de la fréquentation touristique et un début de relance
de ce secteur économique.
La région est marquée par un sous-équipement en infrastructures collectives de base. Les infrastructures
hydrauliques sont insuffisantes, malgré la disponibilité des eaux de surface et souterraines. Les centres urbains
30
qui devraient jouer un rôle de polarisation sont également touchés . Si l’on tient compte du Schéma directeur
de l’eau, la satisfaction des besoins en eau est loin d’être atteinte. La norme nationale d’un point d’eau potable
pour 400 habitants est largement dépassée et est de 1 883 habitants pour un point d’eau. La gestion technique
des quelques AEP représente une préoccupation.
Dans le secteur de santé, des efforts auraient été fournis par le secteur public et ses partenaires au
développement, mais ces efforts seraient insuffisants pour compenser la croissance démographique et le taux
31
de couverture sanitaire demeurerait toujours faible. Les infrastructures existantes et le personnel
32
d’encadrement seraient toujours en nombre insuffisant. Le taux de fréquentation des centres de santé est un
peu moins de 34%. Les facteurs sont entre autres : l’inaccessibilité accentuée des centres en saison de pluies et
le recours à la médecine traditionnelle. Et si les tendances se poursuivaient, ce taux de fréquentation des
centres de santé ne s’améliorerait guère.
L’éducation est marquée par un taux brut de scolarisation plus élevé de 80% que dans la majeure partie des
autres régions et un taux d’analphabétisme de 57% parmi les moins élevés du pays. Les infrastructures
éducatives sont en nombre insuffisant et en mauvais état par endroit, laissant subsister des poches sous-
scolarisées. L’insuffisance en personnel est souvent comblée par les maîtres communautaires pris en charge
par les parents d’élèves.
30
En milieu urbain (Pala et Léré), la capacité des châteaux d’eau est de 2 292 000 m3 par an alors que le besoin est estimé à 821 250 m3
avec une population urbaine estimée à 75 002 habitants. La majorité des réseaux de distributions d’eau potable n'est pas fonctionnelle en
milieu urbain. Ainsi donc, en réalité c’est 10% à 20% seulement des besoins qui sont couverts par le dispositif dans son état actuel.
31
La région compte 84 centres de santé dont 74 fonctionnels dont 15 centres de santé privés et mutuelles de santé soit une couverture de
92% au niveau du premier échelon.
32
La région compte 7 médecins, 94 infirmiers qualifiés et 3 sages-femmes. Les ratios donnent un médecin pour 56 447 habitants pour la
région contre 1 pour 10 000 habitants, norme OMS ; un infirmier diplômé d’État pour 24 542 habitants contre 1 pour 5 000 habitants,
norme OMS. A cela, il faut ajouter une insuffisance en médecins spécialistes.
En revanche les industries extractives pourraient, elles, connaître dans la région un certain essor avec la mise
en exploitation des gisements de celles dont les indices miniers seraient confirmés : l’or de Gamboké,
Goigoudoum exploité artisanalement, le Calcaire à Baoré, L’uranium de Léré et le pétrole de Gagal.
Le taux d’accès actuel de la région en énergie est non satisfaisant face à l’émergence du secteur industriel, la
région n'étant pas connectée au réseau de la Société Nationale d’Électricité (SNE) et la distribution de l’énergie
n'étant assurée que par des particuliers disposant des groupes électrogènes de faible puissance.
La position frontalière de la région avec le Cameroun, sa proximité avec Moundou, capitale économique du
pays, le bitumage de l’axe Kélo jusqu'à la frontière du Cameroun entrepris par les autorités faciliteraient les
échanges commerciaux et amélioreraient le niveau de développement économique de la région et les
conditions financières de ses habitants.
Les enjeux d'aménagement du territoire de cette région, qui découlent de l'observation et surtout de l’analyse
de la situation actuelle et des perspectives tendancielles de l'évolution de cette situation, pourraient être
formulés de la manière suivante :
33
- Atténuer le processus de dégradation des ressources rurales .
- Promouvoir le développement humain.
Les objectifs d’aménagement du territoire préconisés pour cette région reflètent les contraintes au
développement dégagées lors de la phase de diagnostic. Ils s'inscrivent dans la perspective de relever les défis
posés par les deux enjeux identifiés. Ainsi, les objectifs du SRAT se fondent d’une part sur les potentialités de la
région, loin d’être illimitées, et d’autre part, sur la fragilité environnementale. Les recommandations tiennent
compte de cette marge de manœuvre restreinte. Elles prennent également en compte le nécessaire
déclenchement d’une dynamique de développement durable souhaitée par les plus hautes autorités du pays.
En réponse à l'enjeu d’atténuation du processus de dégradation des ressources rurales, l’objectif consisterait
à:
améliorer l’environnement de la production pour rétablir à terme au-delà du SRAT la capacité productive
des espaces agricoles et promouvoir le développement économique durable de la région à travers la
diversification des activités génératrices de revenus ;
préserver la biodiversité des espaces naturels tels que les réserves de faunes et les forêts classées.
33
Ensemble des ressources naturelles et leur valorisation (pêche, agriculture, élevage….).
Le SRAT, outil d’aide à la décision, à la coordination de l’action publique et de mise en cohérence des actions
sur le territoire régional doit contribuer à inverser le processus de dégradation des ressources naturelles et à
promouvoir le développement humain par des mesures et actions appropriées inscrites dans les politiques
sectorielles de développement.
Les secteurs prioritaires du MKO sont respectivement l’agriculture et l’élevage. Mais d’autres secteurs
disposent d'un potentiel très important dont la valorisation contribuerait à dynamiser l’économie de la région.
Il s’agit notamment, du tourisme, de l’exploitation des ressources minières identifiées et le développement des
filières porteuses, telle que la pêche et les cultures de contre saison.
Sur la base des enjeux identifiés et des objectifs visées, les propositions d'orientation de développement
s’articulent autour des points suivants :
34
6.1 ATTENUER LE PROCESSUS DE DEGRADATION DES RESSOURCES RURALES
On entend par ressources rurales l’ensemble des ressources naturelles et leur valorisation. Les techniques de
production agricoles et pastorales extensives dans la région du MKO risque de compromettre à long terme la
durabilité des écosystèmes et le bien-être de la population. Les orientations de développement ne peuvent
être envisagées que si les techniques de production opèrent une évolution importante dans l’objectif à stopper
et diminuer la pression sur les ressources tout en tenant compte de la croissance démographique.
Le développement d’un programme multidisciplinaire axé sur les différentes voies ci-dessous permettra
d’inverser à l’horizon du schéma, les pressions sur les ressources naturelles.
L’exploitation foncière dans le MKO est régie par des modalités d'affectation des terres fondées sur des
coutumes et des pratiques préjudiciables à une véritable dynamique de mise en valeur. Elles sont sources de
nombreux conflits actuellement. La mise en œuvre d’une politique foncière modernisée permettra un accès
équitable et consensuel, voire contractualisé, aux sols cultivables. L’affectation des parcelles particulièrement
dans les bas-fonds à aménager. Une approche participative permettrait l’élaboration des plans d'aménagement
locaux et d'affectation des parcelles particulièrement dans les bas-fonds, animée par les Comités
Départementaux d'Action, appliquant en cela la politique de décentralisation.
Les espaces fortement dégradés de la zone de production de coton au Nord Est, Poubamé, Berliang (ED1) et
Mabadjing et Bisso (ED2) Centre Ouest au Sud-Ouest Zabili (ED3). Outre les ressources naturelles qui ont subi
une destruction, le Parc National inter frontalier Sena Oura a été fortement détérioré par des actions de
braconnage et son utilisation à des fins agro-pastorales. Les actions consisteront d’une part à entreprendre une
récupération des terres dégradées et d’autre part à reconstituer la faune du parc. Spécifiquement, il s’agira de :
- Favoriser la reconstitution des zones dégradées par le recours aux techniques d'agroforesterie, de
défense, restauration des sols et de conservation des eaux et des sols (CES/AGF/DRS) ;
- Sensibiliser les producteurs à la protection des espèces utilitaires (Tamarinier, Néré, jujubier,) et au
reboisement de ces espèces ;
34
Ensemble des ressources naturelles et leur valorisation (pêche, agriculture, élevage….).
La région du MKO a toujours été un front pionnier de développement de l’agriculture au Tchad avec 30% de la
production nationale du coton et une forte production vivrière. Les espaces cultivés de la région ont progressé
35
de 65% en 25 ans (voir carte n° 6). Au regard des tendances actuelles, l’espace régional sera totalement
consommé à l’horizon du SRAT avec un risque social majeur de « Paysans sans terre ». Si des actions
énergiques ne sont pas entreprises maintenant. Les orientations préconisées sont les suivantes :
o Cultures vivrières
- Structurer et Organiser les Organisations de Producteurs ;
- Former les agricultrices et agriculteurs à la maîtrise des opérations culturales : semis, labour, sarclage,
démariage, repiquage, désherbage, assolement / rotation (agriculture moderne), amélioration de la
fertilité (fumure organique), parcs / fosses fumières, composts, cultures associées céréales /
légumineuse, fumure minérale
- Utiliser des équipements agricoles adaptés aux sols de la région ;
- Rendre disponibles et accessibles les semences améliorées ;
- Pratiquer l’agroforesterie (parcs à Acacia Albida), CES (seuils d'épandage), DRS (cordons pierreux, lutte
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contre l'ensablement, stabilisation des dunes), récupération des terres dégradées (Charrue Delfino ) ;
- Maîtriser les pertes post récoltes par le battage mécanisé et la construction de banques de céréales.
35
Saturation de l’espace agricole, forte densité de la population, surexploitation des milieux considérés comme réserves foncières….
36
37
Saturation de l’espace agricole, densité un peu élevée par endroit de la population, surexploitation des milieux considérés comme
réserves foncières.
38
Permettra d’augmenter significativement la production alimentaire.
39
Configuration topographique, types de sols, cours d'eau temporaires alimentant une nappe de surface, types d'aménagement préconisés
(micro-barrages, avec retenues en amont et périmètres irrigués en aval…), types de cultures et itinéraires techniques appropriés.
La diversification: les secteurs des productions végétales, le secteur touristique et le secteur minier peuvent
permettre de pallier à la forte dégradation des ressources rurales et à la paupérisation grandissante du monde
rural. Ces actions doivent porter sur :
Au Tchad, la société cotonnière connaît une crise financière sans précédent depuis plusieurs années qui rend le
fonctionnement des neuf usines, dont celles de Pala et Léré très chaotique. La baisse des cours du coton, due
aux subventions massives attribuées par certains Etats occidentaux à leurs producteurs, contribue à expliquer
cette situation. De plus, depuis 2000, la privatisation de l’huilerie-savonnerie de la région du Logone
occidentale a porté un sérieux coup à la trésorerie de la société. Cette étape s’inscrivait dans le processus de
désengagement de l’Etat, entamé en 1999 avec la mise en place d’un plan de stratégie de réforme du secteur
coton.
La région du MKO produit plus de 30% de la production cotonnière du Tchad et constitue la première source de
revenus de plus de 40% de sa population. Les balles de coton produites à partir des deux usines de Pala et Léré
sont acheminées jusqu’à N’Gaoundéré au Cameroun. Il faut compter deux à trois semaines sur mille kilomètres
de mauvaise piste latéritique, puis deux jours de chemin de fer pour embarquer au port de Douala vers la
France, où a lieu la commercialisation.
La crise financière de la société cotonnière et les conditions difficiles de commercialisation font que les
cotonculteurs n’arrivent plus à vivre des revenus de cette culture de rente et s’orienteraient vers d’autres
cultures plus prometteuses.
La culture du coton représente une source de devises pour l’Etat, Les orientations de développement seraient
basées sur l’intensification et la valorisation de la fibre coton dans la mesure où, la commercialisation de cette
dernière n’est plus rentable.
« Le problème clef dans ce processus de privatisation est qu’aucun bailleur ne se décide à mettre un sou dans
l’entreprise», signale un observateur averti de la filière coton. «De surcroît, l’Etat montre peu de volonté de s’en
séparer. Il lui faudrait renoncer définitivement à des ponctions intempestives pour renflouer ses caisses. Et puis,
sa privatisation ne constitue pas seulement un enjeu financier mais également social qui pose la question de
l’avenir des régions productrices, notamment le MKO. Il y aurait une crainte réelle de crise sociale en cas de
démantèlement de la filière ».
b) le développement de l’écotourisme
Le MKO est dotée de potentialités touristiques intéressantes se déclinant dans un milieu naturel varié et un
patrimoine culturel riche. En effet, le milieu naturel se caractérise par la présence de nombreux lacs, de
montagnes qui tranchent avec la monotonie de la grande partie du territoire national et de formations
végétales extrêmement variées. Ce milieu accueille une faune menacée par le braconnage et dont certaines
espèces sont rares : c’est le cas du lamantin du lac Léré, quoique difficilement observable. Mais, les espèces
typiques de la Réserve de Faune de Binder-Léré sont l’hippotrague et le crocodile. En outre, la région a une
population très diversifiée qui a su préserver son patrimoine culturel : la chefferie traditionnelle et tous ses
symboles, l’habitat à travers une architecture locale, les cérémonies rituelles périodiques. Le potentiel existant
dans la région pourrait favoriser le développement des activités écotouristiques. Il s’agirait de :
- Développer la capacité d’hébergement de la région ;
- Aménager les pistes conduisant aux sites touristiques ;
- Renforcer et accompagner la capacité des Instances Locales d’Orientation et Décision (ILOD), et le
Comité de Gestion de la Chasse et de l’Ecotourisme (CGCE) ;
- Elaborer le plan de gestion des sites touristiques.
Le MKO présente d’importantes ressources minières (or, calcaire, pétrole, marbre et uranium). Il serait utile de
prospecter les potentialités minières et d’exploiter rationnellement les ressources identifiées.
Le développement de l’élevage
L’élevage est une activité importante au MKO. Le cheptel est estimé 370 000 têtes. Pour promouvoir ce
secteur il faut mettre en œuvre les actions suivantes :
- Réaliser et réhabiliter les infrastructures pastorales ; (puits, forages, aménagement de mares, parcs,
entrepôts pour le stockage du fourrage) ;
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Sensibilisation, formation, voyages d’échanges entre cotonculteurs, mise à disposition des intrants, semences améliorées, fumures
organiques et minérales, octroi des crédits…
La pêche est pratiquée dans les deux principaux lacs de la région (Léré et Tréné) et dans les nombreux plans
d'eau. Le potentiel halieutique est estimé en année normale à 1 500 tonnes. Il fluctue fortement en fonction
des facteurs environnementaux. On note actuellement un appauvrissement du potentiel halieutique du fait des
effets récurrents de la sécheresse et des pratiques de pêche non adaptées. Cette activité artisanale est
confrontée à plusieurs contraintes dues principalement à l’organisation insuffisante du secteur, à l’utilisation
de matériels de pêche prohibés, à l’insuffisance de l’appui technique et financier et à la faible valorisation des
produits de pêche. Sa modernisation pourrait se faire à travers les actions suivantes :
- Construire des infrastructures de production et aménager les pêcheries (les débarcadères, les
plates-formes de fumage, les structures de stockage. etc.) ;
- Promouvoir la diffusion de fours améliorés pour le fumage du poisson ;
- Faciliter l’accès aux intrants, matériel réglementaire de pêche ;
- Organiser des circuits de commercialisation des produits halieutiques
- Sensibiliser sur la vulgarisation des textes et des lois pour la préservation des ressources
(halieutique et forestière) ;
- Créer des fermes piscicoles (à titre pilote par exemple).
La situation démographique de la région du MKO se caractérise par un taux brut de natalité (55,6) très élevé et
une croissance naturelle élevée (3,7). Pour faire baisser cette natalité, deux grands types d’action sont
préconisées : la maîtrise de la fécondité et la promotion du genre.
Elles jouent un rôle de premier plan dans l’économie régionale, cependant bien qu’elle soit majoritaire (52 %)
elles sont peu représentées dans la gestion des affaires publiques. Pour inverser cette tendance, il est
nécessaire de :
Réduire les inégalités de genre dans le domaine scolaire;
Permettre l'accès des femmes à la terre et aux équipements agricole ;
Promouvoir l’émancipation de la femme ;
Mettre en place des dispositifs de micro-crédit accessibles aux groupements féminins afin d’améliorer
significativement le statut économique de la femme rurale ;
Initier des campagnes d’alphabétisations intensives au profit des femmes ;
Renforcer la contribution des femmes au développement durable en les associant au processus
d’élaboration des politiques et de prise de décision.
En matière de développement humain, la situation du MKO est paradoxale. La région dispose des atouts
favorables mais en surexploitation et la population se trouve dans une situation de paupérisation générale avec
41
un taux d’accès aux services sociaux très faible.
Le renforcement de l’alimentation en eau potable est nécessaire pour amélioration les conditions de vie de la
population. Le taux d’accès à l’eau potable de la région de 40% reste en deçà des OMD. L’objectif de le porter à
80% à l’horizon 2025 se ferait par la réalisation d’ouvrages hydrauliques urbains et ruraux AEP dans les sous-
préfectures sous-équipées (Torrock, Lamé, Lagon, Guégou) et de PMH dans les centres de plus de 1 200
habitants.
- Réduire les disparités territoriales d'accès à l'eau potable conformément à la norme du Tchad en la matière
(un point d'eau moderne pour 400 habitants en milieu rural). Les comités de gestion seront mis en place
pour assurer la pérennisation des ouvrages ;
- Construire des châteaux d’eau dans les chefs de département et Sous-préfecture ;
41
Éducation, santé, eau potable, assainissement….
La politique de gratuité de l’école et la mise à disposition des élèves des manuels scolaires par l’Etat ont permis
d’améliorer sensiblement la scolarisation dans la région dans le but d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) auquel l’Etat s’est engagé. La scolarisation des filles est devenue une réalité mais
rencontre plusieurs difficultés d’ordre socio culturel.
L'accent sera mis sur le développement de l'enseignement élémentaire, scientifique et technique. La maintenance
des infrastructures existantes fera l'objet d'une attention particulière. La couverture scolaire des sous-préfectures
de Torrock et Lamé sera renforcée pour qu'à l'horizon 2025, les effectifs par classe diminuent grâce aux progrès
accomplis dans la maîtrise de la variable population et à l'effort de construction et d'équipements de salles de
classe. Le système éducatif dans le MKO requiert :
- La construction d’écoles élémentaires, primaires et secondaires dans les chefs-lieux des cantons et
gros village ;
- Le renforcement de la capacité des enseignants ;
- L’affectation d’enseignants qualifiés ;
- L’équipement des écoles en moyens matériels et didactiques ;
L'enseignement élémentaire : Le défi étant d'accroître le taux de scolarisation, diverses alternatives méritent d'être
considérées parallèlement au renforcement de la couverture scolaire. A l'instar de l'éducation maternelle, l’essai de
la télévision pourrait appuyer l'enseignement primaire, en alternant avec le système de "double flux" de façon à
pouvoir scolariser près de 95% de la population scolarisable à l'horizon 2020 et atteindre 100% à l'échéance 2025.
En milieu rural, on veillerait particulièrement à compléter l'enseignement par des travaux pratiques ou "d'atelier"
(excursions champêtres, visites de divers corps de métiers, champs et périmètres scolaires pour l'expérimentation).
Ce système vise à mieux préparer l'enfant à la vie active et à l'enraciner.
L'enseignement moyen et secondaire : Le développement du cycle moyen devrait d'abord s'orienter vers une plus
grande absorption des effectifs en provenance du primaire en haussant le taux de transition entre le Cours Moyen
et la classe de 6e. Les établissements d'enseignement moyen seraient multipliés en mettant à contribution le
secteur privé. Des subventions pourraient être accordées aux établissements privés installés dans les gros villages
pour leur permettre de pratiquer des prix accessibles et incitatifs.
Le cycle secondaire : pour sa part, devrait développer progressivement le programme d'enseignement technique et
professionnel. Il paraît, en effet, plus que souhaitable qu'au bout des 13 années de scolarité que dure le cursus
primaire/secondaire, l'élève soit doté d'un minimum de qualification professionnelle. Dans la première étape de
réalisation du SRAT 2025, deux lycées supplémentaires seraient construits à Pala et Léré. La priorité serait accordée
à l'ouverture d'établissements techniques ou à caractère professionnel pour préparer l'insertion rapide de la forte
proportion de jeunes de la région. Une association éducation/sport devrait également être encouragée pour
stimuler le goût de la performance et de l'excellence chez les jeunes.
La promotion d’une armature urbaine intégrée permettrait de créer plusieurs zones d’intégration économique
de la région, articulées autour des relations de complémentarité ville-campagne. Elle doit s’appuyer sur des
programmes d’équipements judicieux et hiérarchisés permettant le développement.
Le réseau urbain de la région du Mayo-Kebbi Ouest est très peu urbanisé et structuré. Pour permettre aux villes
existantes d’entretenir des relations fonctionnelles et diversifiées entre elles et leur hinterland, une bonne
planification des programmes des équipements doit être mise en place en tenant compte de leur hiérarchie. La
situation géographique de la localité doit, pour tenir compte de l’équilibre spatial, considérer :
la fonction actuelle du centre;
le niveau d’équipement du centre qui détermine sa capacité de polarisation ;
la taille de la population ;
le désenclavement : proximité des axes de communication actuels et futurs ;
les actions de développement.
Niveau I : Pala
Pala, capitale régionale située au centre de la région est un pôle important d’échanges. C’est un carrefour pour
le trafic entre Moundou la capitale économique le Cameroun et le Nigeria. Les échanges se font entre
Moundou, Kélo et les autres villes du Sud d’une part et la frontière Camerounaise en passant par Léré d’autre
part. Elle a des fonctions administrative Sa population est estimée à plus de 50 000 habitants. Mais elle est sous
équipée ainsi la ville de Pala est accessible par une rue principale et de nombreuses rues secondaires. Les
actions à entreprendre sont :
Construire et équiper un hôtel administratif pour les services techniques déconcentrés de l’Etat ;
Renforcer les infrastructures socio-économiques existantes : eau, électricité, téléphone,…
Développer des infrastructures d’accueil (hôtels, restaurants, auberges, etc.) ;
Créer de petites unités de transformation et de conservation des produits animaux et halieutiques
(lait, viande et poisson séchés, salés, fumés…) ;
Construire un grand marché régional pour la commercialisation du bétail à Sorga ;
Construire des équipements marchands (marché, gare routière, abattoir, marché de quartier) ;
Réhabiliter le grand marché de Pala ;
Encourager et favoriser l’installation des établissements financiers ;
Construire un stade omnisports ;
Aménager la voirie urbaine, assainir la ville et construire les ouvrages de drainage ;
Réhabiliter les services sociaux ;
Réhabiliter l’aérodrome de la ville.
Niveau II : Léré
Léré est la deuxième ville de la région. Elle est située au bord du Lac de Léré à la frontière avec le Cameroun.
Cette ville frontalière est caractérisée par son tissu urbain éclaté et constitue un des noyaux urbains qui évolue
tout le long de la route et au bord du lac. Siège de la chefferie traditionnelle Moundang, Léré est une ville
historique et commerciale car elle est la porte d’entrée des produits manufacturés dans la région et de sortie
des produits agricoles et halieutiques. Léré est sous équipée pour pallier à la situation. Les actions suivantes
sont à mener :
Renforcer et consolider les fonctions administratifs et commerciales ;
Créer un centre de formation technique et professionnelle (maçonnerie, mécanique auto-moto,
menuiserie) ;
Ils sont au nombre de 6 et sont constitués des chefs-lieux des sous-préfectures. Il s’agit de : Binder, Lagon,
Guégou, Lamé, Gagal, Torrock. Il s’agirait de renforcer le rôle des villes dans son environnement. Les actions à
mener dans ces localités se présentent comme suit :
Elaborer des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme des villes ;
Renforcer les fonctions administratives des centres locaux par la construction de bureaux et de
logements administratifs qui abriteront les services déconcentrés/décentralisés de l’Etat ;
Renforcer les infrastructures socio-économiques : eau, électricité, téléphone etc. ;
Développer des infrastructures d’accueil (hôtels, campements…) ;
Créer des structures de transformation/commercialisation des produits locaux;
Encourager l’installation des établissements de Micro finances ;
Améliorer l’habitat et la voirie urbaine ;
Réaliser des infrastructures socio-culturelles (maison des jeunes, bibliothèque, centre
d’alphabetisation…)
Ce sont des centres de dimension locale qui offrent des services essentiels de subsistance aux trois niveaux
précédents. Ces villages sont : Sorgah, Podoué, Balani, Kourayadjé, Salamata, Bissi Keda, Bissi Mafou, Moursalé,
Mombaroua, Mabachakré, Rong, Boloro, Guélo Berliang. Il s’agirait de renforcer le dispositif actuel dans ces
localités pour qu’elles puissent continuer à remplir leur rôle de bassin d’approvisionnement des centres urbains
et des villages environnants.
Dans un premier temps, il s’agira d’améliorer le statut technique de certaines routes, d'en réhabiliter d’autres
et d’ouvrir des débouchés infrastructurels sur les pays voisins.
La réhabilitation et le développement des voies de communication permanentes constituera le fondement du
développement des transports inter urbains, (transports en commun, transports de marchandises…).
Le bitumage de l’axe PalaGagal pour le désenclavement des zones de productions agricoles et des
sites aurifères et uranifères.
Le renforcement des liaisons entre les chefs-lieux des sous-préfectures de la région. Il s’agit
particulièrement de l’entretien et de l’amélioration des axes suivants :
- Pala - Moursalé - Baoré - Frontiére Camerounaise ;
- Pala - Torrock - Frontière du Mayo Kebbi Est
42
Le découpage du Tchad selon le Tchad.
Dans un contexte de sous-développement et de pauvreté, où tout est à faire et où tout est urgent, l’exercice le
plus délicat et le plus important est de hiérarchiser les urgences, de dégager les priorités. C’est là le rôle que
doit jouer le SRAT. Les priorités de la région du MKO concernent deux points :
La réalisation des infrastructures routières ;
La réalisation des infrastructures socio-collectives et la sécurité alimentaire ;
Les infrastructures routières de qualité jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des systèmes
économique, sanitaire, éducatif, commercial… et permettent d’entretenir un niveau de développement
économique et social.
Les voies de communication à réhabiliter ou à réaliser en priorité sont :
1- Le bitumage de l’axe Kélo-Pala–Léré-frontière du Cameroun (226 km);
2- Le bitumage de l’axe Léré-Binderfrontière Cameroun (56 km);
3- Le bitumage de l’axe PalaGagal (54 km).
Les objectifs ici sont essentiellement humains et ils renvoient à l’Indicateur de Développement Humain (IDH).
Les composantes essentielles du développement humain sont la santé et l’éducation, mais la situation dans la
région est différente. La population est dans une situation de pauvreté accentuée et cette pauvreté est d’abord
alimentaire.
La sécurité alimentaire :
La première préoccupation de la majeure partie de la population est de manger à sa faim et de s’auto suffire
sur le plan alimentaire. Les actions dans ce domaine sont les suivantes :
L’agriculture
Au regard de la forte destruction des ressources rurales, il est urgent de repenser la pratique agricole actuelle
dans la région par la prise de décisions fortes et courageuses. Les actions prioritaires préconisées sont:
a. L'amélioration des rendements agricoles des cultures vivrières se ferait par types de spéculations et par
l’application des paquets d’améliorations techniques suivants :
- Structurer et organiser les Organisations de Producteurs,
- Former les agricultrices et agriculteurs à la maîtrise des opérations culturales : semis, labour,
sarclage, démariage, repiquage, désherbage, assolement / rotation (agriculture moderne),
amélioration de la fertilité (fumure organique), parcs / fosses fumières, composts, cultures
associées céréales / légumineuses, fumure minérale
- Utiliser des équipements agricoles adaptés aux sols de la région ;
- Utiliser des semences améliorées ;
- Pratiquer l’agroforesterie (parcs à Acacia Albida), CES (seuils d'épandage), DRS (cordons pierreux,
lutte contre l'ensablement, stabilisation des dunes), récupération des terres dégradées (Charrue
43
Delfino ) ;
- des pertes post récoltes par le battage construction de banques de céréales
43
L’élevage
- Réaliser et réhabiliter les infrastructures pastorales (puits, forages, aménagement de mares, parcs,
entrepôts pour le stockage du fourrage) ;
- Améliorer la santé animale en assurant le service vétérinaire nécessaire au maintien de la productivité
des troupeaux, et en créant et réhabilitant les infrastructures sanitaires (parcs de vaccination, piscines de
déparasitage…) ;
- Développer un réseau de "radios pastorales", traitant plus particulièrement des sujets de l'élevage
(informations sur les campagnes de vaccination, sur l'état des points d'eau de surface, sur la fin des
campagnes agricoles pour les transhumances vers les zones agricoles du sud, sur les mercuriales…) ;
- Elaborer et mettre en œuvre un plan de récupération et de régénération des terres autrefois dotées de
bonne potentialités pastorales mais aujourd'hui dégradées par le surpâturage et par le prélèvement
excessif de bois par l'application des techniques de CES ;
- Améliorer et équilibrer suffisamment la ration alimentaire par la transformation des produits et sous-
produits céréaliers, de la pêche ;
- Promouvoir le développement intensif de l’élevage périurbain pour l’approvisionnement en viande et lait
des villes de Pala et Léré.
La santé
Les actions à mener sont :
- Renforcer les équipements sanitaires existants, notamment mettre en place le plateau technique dans
tous les hôpitaux et mettre le paquet minimum dans tous les centres de santé ;
- Renforcer les capacités des centres de santé existants dans les sous-préfectures pour qu’elles puissent
disposer de personnels et de matériels nécessaires pour assurer un véritable service de santé de base
complet au niveau des villages ;
- Promouvoir et développer des activités de santé publique (nutrition, vaccination…) ;
- Développer et améliorer la qualité des services de planification familiale, de conseils, d’information et
d’éducation pour une meilleure santé de la reproduction ;
- Mener des actions de sensibilisation pour encourager les comportements appropriés en matière de
prévention et de prise en charge des maladies, notamment le choléra ;
- Promouvoir des sources de financement alternatives pour la santé à travers le développement des
mutuelles de santé à l’instar de ce qu’a fait le Bureau d’Etude et de Liaison des Actions Caritatives et de
Développement (BELACD) ;
- Renforcer les mécanismes de prise en charge médicale des indigents ainsi que ceux des personnes
touchées par le VIH/SIDA et renforcer la lutte contre la mortalité néo-natale et infanto-juvénile.
L’eau
Le renforcement de l’alimentation en eau potable est nécessaire dans l’amélioration des conditions de vie de la
population. Le taux d’accès à l’eau potable de la région de 40% reste en deçà des OMD. L’objectif de le porter à
80% à l’horizon 2025 se ferait par la réalisation d’ouvrages hydrauliques urbains et ruraux AEP dans les sous-
préfectures sous-équipées (Torrock, Lamé, Lagon, Guégou) et des PMH dans les centres de plus de 1200
habitants.
- Réduire les disparités territoriales d'accès à l'eau potable conformément à la norme du Tchad en la
matière (un point d'eau moderne pour 400 habitants en milieu rural). Les comités de gestion seront mis
en place pour assurer la pérennisation des ouvrages ;
- Construire les châteaux d’eau dans les chefs de département et Sous-préfecture.
L’aménagement du territoire procède d’une vision transversale du pays, alors que l’Etat à travers le
gouvernement est structuré « horizontalement », en départements ministériels sectoriels, « verticalement »
en régions administratives, préfectures ou départements, sous-préfectures, cantons, et collectivités
territoriales décentralisées. Il s’agit de trouver dans ces nuages de points, un trend qui concilie les sectoriels
avec l’espace dans lequel les politiques seront mises en application. Deux éléments fondamentaux sont
déterminants pour comprendre le jeu du mécanisme de mise en œuvre :
L’Aménagement du Territoire produit des documents d’orientation et de cadrage qui tracent les
grandes lignes de développement et d’aménagement du territoire de la région sur un horizon de 25
ans avec la réactualisation tous les cinq ans;
le Ministère de l’Aménagement du Territoire n’est pas un département d’opérationnalité. Ce sont les
délégations des ministères techniques qui mettent en œuvre les politiques d’aménagement du
territoire. Il s’agit entre autres des délégations des ministères à vocation d’aménagement.
En outre, elle vise les actions suivantes : la mobilisation des acteurs, la formation des acteurs et la mobilisation
des ressources financières.
Tout processus de mise en œuvre doit s’appuyer sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs afin d’assurer
son succès. Ces acteurs sont politiques (élus locaux), sectoriels (spécialistes et autres), institutionnels
(représentants de l’État, partenaires techniques et financiers) ou prestataires de services (opérateurs privés
locaux). Le succès de la mise en œuvre du Schéma d’aménagement repose de plus sur la mobilisation des
populations afin d’assurer leur participation. Il s’agit donc de développer un véritable partenariat entre ces
différents acteurs afin de créer les bases d’une bonne collaboration dans la mise en œuvre du Schéma.
En vue d’assurer une mobilisation efficace des acteurs, le Schéma d’Aménagement doit prévoir des actions de
formation. Ces actions seront définies dans un programme qui précisera : les thèmes de formation, le public
cible, les résultats à atteindre, la durée et les périodes de formation et les méthodes d’évaluation des
formations.
Les autorités locales doivent entreprendre les démarches nécessaires à la mobilisation des subventions et
crédits qui pourront venir des partenaires et des bailleurs. Elles doivent également prévoir une sensibilisation
de la communauté à l’importance des apports financiers et en nature qui seront attendus d’elles. Ce sont deux
démarches qui devront être menées en parallèle.
D’une manière générale, la loi fixant les principes fondamentaux d’aménagement du territoire a retenu les
outils suivants :
les Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT) ;
les Plans Régionaux de Développement (PRD) ;
les Plans Locaux de Développement (PLD) ;
le Schéma d’Aménagement Spécifique (SAS).
Elle définit également le champ d’application de chaque outil. Dans le cadre spécifique du SRAT, les outils
de mise en œuvre sont les Plans Locaux de Développement définis à travers les différents espaces de
développement. Le financement se fera à travers les budgets des départements sectoriels et d’un Fonds
National d’Aménagement du Territoire (FNAT) dont la création est prévue dans la loi et le mécanisme de
fonctionnement sera défini par un décret présidentiel.
Les structures régionales de mise en œuvre de suivi et d’évaluation des SRAT sont des organes mixtes issus de
la décentralisation et de la déconcentration ainsi que des organisations de la société civile.
Sur la base des orientations du S.R.A.T, les Conseils Départementaux, Communaux et Ruraux élaborent des
Schémas d’Aménagement locaux. Ils délibèrent sur les projets de schémas, avec l’appui des structures
déconcentrées de l’Etat, des structures de la société civile et du secteur privé.
En considérant les différents mécanismes et outils, la mise en œuvre du SRAT sera réalisée à travers un cadre
institutionnel et organisationnel de pilotage et de suivi au niveau régional adapté au contexte de la
décentralisation.
Au niveau régional, le gouverneur, en concertation avec les conseils régionaux, produira un rapport d’exécution
de la tranche régionale du budget programme des ministères sectoriels. Le rapport donnera également la
situation des dépenses des transferts opérés par l’Etat en faveur des collectivités territoriales décentralisées. Il
sera transmis au Secrétariat Permanent à l’Aménagement du Territoire (SPAT).
La mise en œuvre du plan local de développement est soumise à autorisation préalable de l’autorité de tutelle
(CGCT, art.229). Toutefois, cette autorisation est réputée acquise trente (30) jours à partir de la date de
l’accusé de réception délivré par l’autorité de tutelle (CGCT, art.231).
Après trois ans de mise en œuvre, SPAT soumettra un rapport triennal à l’appréciation du Conseil des ministres
et de l’Assemblée nationale.
Le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de la région du Mayo Kebi Ouest élaboré par l’équipe du P-
SIDRAT est un outil de prospection et de planification qui a un horizon de 25 ans, l’espace d’une génération. Il
fixe le cadre global d’intervention des acteurs de développement sur le territoire et sert à orienter les
investissements économiques et sociaux en fonction des potentialités et contraintes de développement
spécifiques à la région. Il répond aux principes de solidarité et de cohésion nationale afin d’assurer un
développement harmonieux et équilibré.
L’élaboration de ce SRAT a intégré tout le processus consistant à la collecte de données, l’élaboration d’un
bilan diagnostic faisant une analyse croisée des contraintes et des potentialités de la région. Au terme du
diagnostic établi, deux enjeux fondamentaux et prioritaires sont dégagés. Ils sont relatifs à l’inversion du
processus de dégradation des ressources rurales et à la promotion du développement humain. Ces enjeux sont
fondamentaux pour la population par rapport à son existence, sa vie et son mode d’occupation de l’espace. Ils
répondent donc aux besoins essentiels de la vie de tous les jours des populations. Les orientations de
développement ont permis de dégager des actions dont la déclinaison prochaine en programmes et projet
permettra d’assurer le développement durable de la région du MKO en se basant sur ses potentialités tout en
prenant en compte ses contraintes et les problématiques majeures dans le cadre d’une organisation optimale
de l’espace pour un développement harmonieux des différentes activités et initiatives visant la satisfaction
optimum des besoins des populations.
Le SRAT, qui est un guide pour le développement du territoire du MKO, n’a qu’une valeur d’orientation mais
s’impose aux autres instruments d’aménagement intermédiaires (SPAT, SDA, SCAT…). Il est compatible avec le
SNAT.
Total Région 1 2 77 79 6 74
Total Région 1 2 77 79 6 74
Alestes baremoze
Brycinus maccrolepidotus
1 Alestiidae
Brycinus nurse
Hydrocinus forskaliis
2 Ariidae
Arius gigas
Auchenoglanis sp.
3 Bagridae
Bagrus bajad
Chrystichthus auratus
4 Centropomidae
Lates niloticus
5 Channidae
Parachanna obscura
Oreochromis niloticus
6 Cichlidae
Sarotherodon galileaeus
Citharinus citharus
7 Citharinidae
Citharinops distichodoides
Distichodus sp.
Clarias anguillaris
8 Clariidae
Heterobranchus bidorsalis
9 Cyprinidae
Labeo sp.
10 Gymmarchidae
Gymmarchus niloticus
11 Malapteruridae
Malapterurus electricus
Synodontis batensoda
12 Mochokidae
Synodontis sp
Hyperopisus bebe
13 Mormyridae
Marcusensis senegalensis
Mormyrops deliciosus
Les espaces de développement sont des espaces susceptibles d’accueillir des programmes homogènes
cohérents et « chainés » où les différentes composantes socio-économiques, environnementales et
infrastructurelles sont étroitement liées. Ces espaces sont définis sur la base d’une évaluation multicritères
prenant en compte :
- le découpage administratif
- le climat
- les aspects physiques (agro-pédologiques, édaphiques et hydrologiques)
- les aspects socio-économiques (ethnique, religion, vocation économique).
Le découpage administratif : Le découpage administratif doit respecter les limites des départements et
celles des Sous-Préfectures. Un espace de développement est une Sous-Préfecture ou un ensemble de
Sous-préfecture. Ceci pour des raisons évidentes : l’administration assume le rôle-clé du développement
en coordonnant les actions sur son territoire. Il est inutile de compliquer la situation en introduisant des
chevauchements entre les structures administratives.
le climat : Les espaces situés sur un même isohyète et ayant des similitudes sur le plan climatique
(températures, vent) peuvent constituer un espace de développement. Cet aspect est important pour
marquer l’identité territoriale de l’espace concerné.
les aspects physiques : Les aspects physiques portant sur la pédologie, les bassins versants, les unités
géophysiques, édaphiques et hydrologiques sont importants dans les définitions d’espaces individualisés
pour la mise en œuvre d’un ensemble d’actions spécifiques et un programme bien défini.
les aspects socio-économiques : la vocation économique d’un espace (potentialité agricole, pastorale ou
halieutique), la dynamique sociétale en place (organisation des populations en association, groupement)
et le niveau de formation par la scolarisation, la formation technique sont capitales dans la définition d’un
espace de développement. Il s’agira ici de voir la capacité de mobilisation de la communauté pour servir
de substrat à la formulation et à son engagement pour la conduite des projets de développements ruraux
dans le cadre de la décentralisation.
Le but de l’exercice est de construire des espaces les plus homogènes possibles dans une perspective de
développement à la base. Il s’agira de découper la région en espaces de développement de superficies, de
volumes de population, de potentiels et d’aptitudes plus ou moins différents selon leurs caractéristiques.
Chaque espace sera individualisé avec une identité propre (socio-économique et géophysique) auquel
correspond un ensemble d’actions spécifiques et un programme bien défini.
Il ne s’agit pas de copier ni de calquer les projets d’un espace à un autre, mais plutôt de créer des projets
émanant de chaque espace et de chaque ensemble territorial.
Offre Bois-énergie
REGION
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
MKO 48 449 48 062 47 677 47 296 46 917 46 542 46 170 45 800 45 434 45 071 44 890 44 711 44 532 445320 44 443
Total Bois-énergie
REGION Forêts galerie Savane arborée Savane herbacée % Production du Tchad
disponible (T)
MKO 4 614 92 166 119 48 449 0,737
Mayo-Kebbi Ouest S 2012 Evolution des productions animales par application des paquets d'amélioration
Ovins nb
Ovins tx exploit total 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
Ovins tx exploit viande 19,19% 19,7% 20,2% 20,7% 21,2% 21,7% 22,2% 22,7% 23,2% 23,7% 24,2% 24,7% 25,2%
Ovins pds carcasse & abats (kg) 17,40 17,4 17,7 17,9 18,2 18,4 18,7 18,9 19,2 19,4 19,7 19,9 20,2
Ovins prod Export + viande (T) 9 9 10 10 11 12 12 13 13 14 15 15 16
Ovins prod viande (T) 7 7 8 8 9 9 10 10 11 11 12 12 13
Caprins nb 114 373 117 118 119 929 122 328 124 774 126 958 129 180 131 117 133 084 134 748 136 432 137 796 139 174
Caprins tx exploit total 30,00% 30,5% 31,0% 31,5% 32,0% 32,5% 33,0% 33,5% 34,0% 34,5% 35,0% 35,5% 36,0%
Caprins tx exploit viande 24,19% 24,7% 25,2% 25,7% 26,2% 26,7% 27,2% 27,7% 28,2% 28,7% 29,2% 29,7% 30,2%
Caprins pds carcasse & abats (kg) 13,92 13,9 14,2 14,4 14,7 14,9 15,2 15,4 15,7 15,9 16,2 16,4 16,7
Caprins prod Export + viande (T) 478 497 527 556 586 616 647 677 709 740 772 803 835
Caprins prod viande (T) 385 403 428 453 479 506 533 560 588 616 644 672 700
Bovins nb 65 053 66 614 68 213 69 577 70 968 72 210 73 474 74 576 75 695 76 641 77 599 78 375 79 159
Bovins tx exploit total 13,00% 13,5% 14,0% 14,5% 15,0% 15,5% 16,0% 16,5% 17,0% 17,5% 18,0% 18,5% 19,0%
Bovins tx exploit viande 4,08% 4,6% 5,1% 5,6% 6,1% 6,6% 7,1% 7,6% 8,1% 8,6% 9,1% 9,6% 10,1%
Bovins pds carcasse (kg) 148,8 149,8 150,8 151,8 152,8 153,8 154,8 155,8 156,8 157,8 158,8 159,8 160,8
Bovins prod Export + viande (T) 1259 1347 1440 1532 1627 1722 1820 1917 2018 2117 2218 2317 2419
Bovins prod viande (T) 395 457 523 590 660 731 806 881 959 1038 1119 1200 1283
Volailles traditionnelles (T) 1 691 1 724 1 816 1 912 2 014 2 121 2 234 2 353 2 478 2 609 2 748 2 894 3 048
Aviculture moderne (chair, œufs) (T) 0 10 12 14 17 20 24 29 34 41 49 59 71
Porcins nb 12 131 12 737 13 374 14 043 14 745 15 482 16 102 16 746 17 416 18 112 18 837 19 402 19 984
Porcins tx exploit total 50,00% 50,5% 51,0% 51,5% 52,0% 52,5% 53,0% 53,5% 54,0% 54,5% 55,0% 55,5% 56,0%
Porcins tx exploit viande 44,90% 45,4% 45,9% 46,4% 46,9% 47,4% 47,9% 48,4% 48,9% 49,4% 49,9% 50,4% 50,9%
Porcins pds carcasse (kg) 56,7 57,7 58,7 59,7 60,7 61,7 62,7 63,7 64,7 65,7 66,7 67,7 68,7
Porcins prod Export + viande (T) 344 371 401 432 466 502 535 571 609 649 691 729 769
Porcins prod viande (T) 309 334 361 389 420 453 484 517 551 588 627 662 699