Congrès / JFK 2021 Résumés des Journées francophones de kinésithérapie 2021.
Communications orales
Matériel et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique
menée auprès de patients atteints d’obésité. La tolérance à l’effort a été
mesurée par la distance parcourue au test de marche de 6mn (TM6).
Les caractéristiques musculaires ont été mesurées par l’épaisseur
échographique du droit fémoral (DF) et du diaphragme, la force
maximale volontaire (FMV) du quadriceps et la pression inspiratoire
maximale (Pimax). Les marqueurs de dénutrition (albumine, pré-
albumine et CRP) ont également été recueillis. Les variables ont été
comparées en utilisant le coefficient de corrélation de Spearman
Résultats Trente patients ont été inclus entre 2016 et 2017. Les
patients étaient âgés de 52 ± 14 ans avec un IMC de 43 ± 7 kg.m2.
La distance parcourue au TM6, l’épaisseur du diaphragme et la FMV
étaient respectivement de 404 ± 22m (90 ± 4 % de la théorique),
0.28 ± 0.09 cm et 88.3 ± 11.6 N.m (45 ± 3 % de la théorique).
L’épaisseur du DF et la FMV étaient positivement corrélées à
l’IMC (r = 0,45 p = 0,01 ; r = 0,46, p = 0,01, respectivement).
Il n’y avait pas de corrélation significative entre la distance parcourue
au TM6, l’épaisseur du DF et la FMV du quadriceps. La Pimax était
corrélée au TM6 (r = 0,47 p = 0,01). L’épaisseur du diaphragme était
associée à l’albumine (r = 0,59, p < 0,01).
Discussion et conclusion Cette étude montre que l’augmentation de
la FMV, de l’épaisseur du DF sont associées à l’IMC mais ne sont
pas corrélées à la tolérance à l’effort. La littérature montre que les
personnes atteintes d’obésité présentent une masse musculaire et une
force musculaire plus élevées que les sujets non obèses. Cependant,
ces augmentations ne suffisent pas à compenser celle de la masse
corporelle et peuvent être à l’origine d’une diminution des capacités
fonctionnelles. Cette étude n’a pas montré de diminution importante de
la tolérance à l’effort chez les patients mais une diminution importante
de la force musculaire. Chez le sujet atteint d’obésité, les muscles
inspiratoires sont soumis à une charge de travail majorée, entraînant
une augmentation de l’activité des muscles respiratoires et, à long
terme, une augmentation de leur force. En concordance avec cela,
l’épaisseur du diaphragme au sein de cette population semble plus
élevée que celle relevée chez l’individu non obèse (0,28 vs 0,2 cm).
L’augmentation de la Pimax est associée à une meilleure tolérance à
l’effort. L’association entre l’albumine et l’épaisseur du diaphragme
est également décrite dans la littérature, l’albumine pouvant être un
marqueur de dystrophie musculaire du diaphragme. Cette étude a
montré un lien entre l’augmentation de la force musculaire et celle de la
masse corporelle, sans lien avec la tolérance à l’effort. D’autres études
sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
Mots clés Diaphragme ; Échographie ; Obésité ; Quadriceps ;
Tolérance à l’effort
Déclaration de liens d’intérêts Liens avec la HAS et Health Impact
https://doi.org/10.1016/j.kine.2021.01.024
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Efficacité d’un programme de rééducation
basé sur « la procédure de modification des
symptômes de l’épaule » chez les patients ayant
des douleurs liées à la coiffe des rotateurs : un
essai contrôlé randomisé
Matthieu Loubiere1,*, Clara Poiffaut2
1
Sainte-Savine, France
2
Saint-Etienne, France
10
*Auteur correspondant.
Adresse e-mail : loubiere.m@gmail.com (M. Loubiere)
Introduction Les douleurs d’épaule présentent une forte prévalence
(15–30 % de la population). Les atteintes de la coiffe des rotateurs sont
à l’origine de près de 80 % de ces douleurs ; elles constituent souvent
un défi pour les physiothérapeutes. D’une part, les symptômes ne
semblent pas corrélés au degré d’atteinte des tendons. D’autre part,
le diagnostic reste difficile sur le plan clinique, les tests orthopédiques
spécifiques étant peu utiles cliniquement. Pour contourner cette
difficulté, certains auteurs ont proposé une procédure basée sur la
modification des symptômes de l’épaule (PMSE) (Shoulder Symptom
Modification Procedure). À partir des plaintes du patient, il s’agit
d’identifier une technique ou une combinaison de techniques qui
permette d’atténuer partiellement ou complètement les symptômes. Si
la fiabilité de la procédure a été évaluée, l’efficacité sur la rééducation
semble inconnue. Cette étude cherchait à évaluer l’impact de l’ajout
de la PMSE à un traitement conventionnel chez les patients atteints
de douleurs liées à la coiffe des rotateurs.
Matériel et méthode Cet essai prospectif, contrôlé, randomisé,
unicentrique, a été construit selon une méthode PROBE. Huit patients
(36–60 ans) atteints de douleurs liées à la coiffe des rotateurs ont
été recrutés entre mai 2019 et avril 2020 dans un cabinet libéral.
Après randomisation, ils ont été assignés a un groupe témoin
(traitement conventionnel) ou un groupe expérimental (traitement
conventionnel + PMSE) durant 6 semaines. Deux physiothérapeutes
ont participé à l’essai : le premier réalisait la PMSE et le traitement,
le second évaluait les critères de jugement en aveugle. Les critères
de jugement retenus étaient la douleur (échelle numérique de la
douleur), la fonction (QuickDASH), les amplitudes (goniométrie sur
photographie) et la force (dynamométrie). L’analyse statistique en
intention de traiter a été réalisée avec le test U de Mann-Whitney et
d’ANOVA de Friedman à un facteur (seuil fixé p < 0,05).
Résultats L’analyse intragroupe a montré que les patients étaient
globalement améliorés pour la fonction de l’épaule et la force en
flexion (p < 0,05). Dans le groupe expérimental, l’amélioration
significative de la fonction d’épaule (p = 0,018) et de l’amplitude
articulaire en abduction (p = 0,038) constituaient des preuves en
faveur d’une efficacité de la PMSE. Aucune différence significative
n’a été relevée pour la douleur et la force musculaire en abduction et
en rotation externe (p > 0,05).
Discussion et conclusion Malgré les résultats encourageants de cet
essai pilote, la validité externe semble limitée. Le faible échantillon
et la non-homogénéité de la population n’ont pas permis d’établir
une comparaison intergroupe. La PMSE repose sur la recherche de
l’indolence pour valider des choix thérapeutiques. Il apparaît que la
douleur et la force n’ont pas été impactées par la procédure. On peut
formuler l’hypothèse que le suivi aura été trop court pour observer
des modifications significatives, la pratique d’exercices étant
actuellement recommandée pendant 12 semaines. En conclusion,
la PMSE est une méthode innovante et clinique pour traiter les
épaules douloureuses. Les futurs travaux gagneraient à intégrer une
population plus importante et un suivi plus long afin d’évaluer l’impact
de cette procédure.
Mots clés Coiffe des rotateurs ; Épaule ; PMSE
Déclaration de liens d’intérêts Formations dans plusieurs organismes
de formation
https://doi.org/10.1016/j.kine.2021.01.025