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La déontologie de l’ostéopathie

Un peu d’histoire : origines :


Terme issu de Jeremy Bentham, 1834 : « Déontologie ou science de la morale », trad. franç., B. Laroche
(Paris, Charpentier)
Ethymologie grecque :
- Deon-ontos : ce qui est convenable
- Logos : connaissance
- => connaissance de ce qui est juste et convenable
En France dès 1845 : Max Simon, « Déontologie médicale ou des droits et des devoirs des médecins dans
l’état actuel de la civilisation » (Paris, Baillière, 1845)

Jeremy Bentham : courant utilitariste : « Une action est bonne ou mauvaise, digne ou indigne, [...] elle
mérite l’approbation ou le blâme, en proportion de sa tendance à accroître ou à diminuer la somme du
bonheur »

Déontologie de Bentham : pas un ensemble de devoirs : « Il est en effet fort inutile de parler de devoirs ; le
mot même a quelque chose de désagréable et de répulsif. »
« à l’intérêt le devoir cédera toujours le pas »
Dorénavant dédié à la morale professionnelle
Déontologie : à la frontière du droit et de la morale
« Les codes de déontologie trouvent leur source dans la morale et leur sanction dans le droit » D. Alland, S.
Rials, Dictionnaire de la culture juridique, PUF, 2003

Les déontologies des professions de santé en France


- A partir de 1845, à partir notamment de la profession de médecin
- Objet de débats entre professionnels jusqu’en 1940
- Incarnée à partir de 1880 dans les codes élaborés par les syndicats professionnels
- Deux projets élaborés par l’académie de médecine (le dernier en 1929)
- CSMF publie son « Règlement de déontologie médicale » en 1936 (à savoir)
- L’ordre des médecins est créé par le régime de Vichy en 1940

Des conséquences historiques de la position d’un syndicat minoritaire…


- Essor de la médecine sociale : préparation avant-guerre d’une loi pour organiser une « sécurité
sociale »
- Un syndicat minoritaire opposé à la médecine sociale réussit à faire accepter ses cinq principes par
le gouvernement
 Liberté de choix du médecin par le patient
 Secret professionnel
 Droit de recevoir des honoraires pour chaque patient traité
 Paiement direct des honoraires par le patient
 Liberté de prescription du médecin

Objectif : empêcher le salariat des médecins


Article L162-2 code sécurité sociale : « Dans l'intérêt des assurés sociaux et de la santé publique, le respect
de la liberté d'exercice et de l'indépendance professionnelle et morale des médecins est assuré
conformément aux principes déontologiques fondamentaux que sont le libre choix du médecin par le
malade, la liberté de prescription du médecin, le secret professionnel, le paiement direct des honoraires
par le malade, la liberté d'installation du médecin… »
Le premier code élaboré par l’ordre en 1940 s’inspirera largement de celui du CSMF
Généralités : fonctions :
Les règles déontologiques « ont vocation à regrouper les règles spécifiques à l’exercice des activités
professionnelles concernées en organisant les relations entre leurs destinataires et l’ensemble de leurs
interlocuteurs » Joël Moret-Bailly, Didier nTruchet, « Droit des déontologies », PUF, 2016
Fondées et justifiées notamment par le déséquilibre des savoirs et des compétences entre professionnels
et clients, et sur la prise en charge d’intérêts importants des clients.
Vise également à assurer la promotion d’une image positive d’une profession

Fonctions de la déontologie
- Défense des valeurs du groupe : indépendance, suprématie des intérêts du client
- Défense de l’image de la profession
- Diffusion pédagogique de la règle de droit — > compliance
- Régulation de l’exercice de l’activité (notamment concurrence)
- Protection de l’intérêt des clients
- Fonction préventive des difficultés => protection de la profession
- Fait partie des 4 ou 5 déterminants des professions (Florent Champy, « La sociologie des
professions », PUF, 2009)

Une définition de la profession libérale :


Profession libérale : article 29 loi dite Warsmann du 23 mars 2012 (UNAPL)
« Les professions libérales groupent les personnes exerçant à titre habituel, de manière indépendante et sous leur
responsabilité, une activité de nature généralement civile ayant pour objet d'assurer, dans l'intérêt du client ou du
public, des prestations principalement intellectuelles, techniques ou de soins mises en oeuvre au moyen de
qualifications professionnelles appropriées et dans le respect de principes éthiques ou d' une déontologie
professionnelle, sans préjudice des dispositions législatives applicables aux autres formes de travail indépendant. »

Portée :
Déontologie, texte de droit :
- Déontologie sous forme de décret en conseil d’état de professions non organisées en ordre professionnel :
infirmiers de 1993 à 2006
- Déontologie sous forme de décret en conseil d’état pour les professions organisées en ordre professionnel :
architectes, vétérinaires, géomètres-experts, experts comptables, 6 professions de santé.
Déontologies privées : édictées par associations ou syndicats —> statuts et règlement intérieur
Norme nationale ?
Peuvent être à l’origine d’une jurisprudence qui en fait alors des règles de droit
Encouragé par la directive service de 2006 de l’Union Européenne (article 37 -
https://eur-lex.europa.eu/legalcontent/FR/ALL/?uri=CELEX:32006L0123 )

Champ d’application :
Des thèmes transversaux à l’ensemble des déontologies :
- Respect des personnes et de leur dignité
- Respect de l’intérêt général
- Probité
- Compétence et rigueur professionnelles
- Evitement des conflits d’intérêts
- Indépendance/impartialité/loyauté
- Secret/discrétion/confidentialité : Selon Joël Moret-Bailly, Didier Truchet, « Droit des déontologies », PUF,
2016

Quelques définitions
Ethique, morale et déontologie
Déontologie = science des devoirs.
Morale : Qui concerne les règles de conduite pratiquées dans une société, en particulier par rapport aux concepts de
bien et de mal : Larousse
Ethique : L’éthique, c’est « la visée de la vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes. » Paul
Ricoeur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990, 202.

Déontologie médicale : Au sens strict, la déontologie est l'étude des devoirs qui incombent aux médecins dans
l'exercice de leur profession, ainsi la déontologie tend-elle à se confondre avec les usages et traditions fixant les
règles d'exercice de la profession. Doyen Savatier (Obi Pequigno), 1957

Quel est mon sujet du jour ?


Nous parlons aujourd’hui de ce qui distingue notre profession des autres professions de la santé d’un point de vue
déontologique
- Pourquoi une déontologie de l’ostéopathie ?
 De l’ostéopathie et non des ostéopathes ?
 Quelles spécificités ?
- Qu’a la déontologie de l’ostéopathie de commun avec les autres déontologies de santé ?
- En quoi la déontologie de l’ostéopathie est-elle distincte des autres déontologies de santé ?

Le tronc commun des déontologies en santé - Par rapport au code de déontologie médicale
Devoirs généraux : Devoirs envers les patients :
- Respect de la vie et de la dignité de la - Qualité des soins
personne - Information et consentement du patient
- Moralité et probité - Risque injustifié
- Secret professionnel - Dossier professionnel
- Indépendance professionnelle - Interdiction de recevoir des dons et legs
- Libre choix - Honoraires
- Non-discrimination - Interdiction du forfait
- Développement professionnel continu
- Interdiction de la publicité Rapports avec les autres professions de santé :
- Compérage - Confraternité
- Détournement de clientèle
- Installation convenable

Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie est une médecine systémique


Définitions de la systémie : Un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but. Joël
de Rosnay, Le Macroscope, Ed le Seuil, 1975, Paris
La complexité ne comprend pas seulement des quantités d’unités et d’interactions qui défient nos possibilités de
calcul ; elle comprend aussi des incertitudes, des indéterminations, des phénomènes aléatoires. Edgar Morin,
Introduction à la pensée complexe, ESF éditeurs, 1990, Paris
Mais est-ce si récent que cela ?
« On ne peut guérir la partie sans soigner le tout. On ne doit pas soigner le corps séparé de l’âme, et pour que
l’esprit et le corps retrouvent la santé, il faut commencer par soigner l’âme. Car c’est une erreur fondamentale des
médecins aujourd’hui : séparer dès l’abord l’âme et le corps. » Platon, 428 347 av. J.-C., Charmides

Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie prend en considération l’interrelation psychique et émotionnelle avec


l’état somatique
L’effet relationnel est puissant
- Différent du leurre
- Effet bénéfique de la confiance
- Participation de la vie psychique à la guérison
Pourquoi est-il si présent en ostéopathie ?
Vigilance à :
- Conscience du ratio technique/relationnel
- Manipulation psychique
- Préservation de la liberté et autonomie du patient
Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie prend en considération l’interrelation psychique et émotionnelle avec
l’état somatique
L’ostéopathe doit adopter une juste présence physique et verbale :
- L’empathie est importante (Faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent)
- Ne pas rechercher d’informations inutiles
- Ne pas délivrer d’informations inutiles avec pour but d’impressionner le patient
- L’humilité est une valeur fondamentale

Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie ne soigne pas les maladies. Elle est tournée vers la santé
Définitions de la santé :
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence
de maladie ou d’infirmité. Organisation Mondiale de la Santé, Préambule à la constitution de l’OMS (1946)
Nous pensons avec Leriche que la santé c’est la vie dans le silence des organes, que par suite le normal biologique
n’est (…) révélé que par les infractions à la norme et qu’il n’y a de conscience concrète ou scientifique de la vie que
par la maladie. Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, 1943
État physique et mental relativement exempt de gênes et de souffrances qui permet à l'individu de fonctionner aussi
longtemps que possible dans le milieu où le hasard ou le choix l'ont placé. René Dubos
La prise en charge ostéopathique peut/doit dépasser le symptôme
Pourtant elle ne doit pas prétendre tout résoudre
Elle constitue plus un soutien au patient qu’un remède
Elle s’appuie sur la physiologie du patient
Elle vise à libérer le patient = le rendre libre = ne pas l’aliéner
La question de la prévention est sensible

Spécificités de l’ostéopathie - Le remède proposé par l’ostéopathe est lui-même


- Ce n’est pas rien !
- Il n’y pas de médiation
 De prescription, de médicament, d’appareil…
 De temps : l’action est immédiate
 Pas toujours l’effet attendu
 Mais l’ostéopathie n’est pas un pouvoir…
- Le progrès thérapeutique ne dépend pas du progrès technologique ou pharmacologique, mais du progrès de
l’ostéopathe lui-même. Jean-Marie Gueulette
- L’engagement du praticien est essentiel

Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie dispose d’un statut particulier


Cette situation emporte des conséquences pratiques
Locaux commerciaux
Exercice en entreprise
 Secret professionnel
 Qualité des soins
 Qualité des locaux
 Indépendance
 Obligation de résultat

Spécificités de l’ostéopathie - Pudeur et intimité


Nos patients se dévêtissent…
- Attention au regard
- Attention au contact
- Attention à l’information
- Attention aux signaux faibles
Que faire si ?
- Refus du déshabillage ?
- Chez l’adolescent(e) ?
- Le(a) patient(e) adulte ?
- Pour raisons religieuses ?
Spécificités de l’ostéopathie - L’ostéopathie dispose d’un statut particulier
Elle n’est pas une profession de santé
Elle n’est pas un commerce
Elle est une profession relevant de la plupart des règles des professions de santé

Cette situation emporte des conséquences pratiques Cette situation emporte des conséquences pratiques
- Publicité - Locaux commerciaux
- Compérage - Exercice en entreprise
- Commissions  Secret professionnel
- Dichotomie  Qualité des soins
- Ristournes d’honoraires  Qualité des locaux
- Campagnes promotionnelles  Indépendance
- Abonnements  Obligation de résultat
- Information et consentement

Les déontologies des professions de santé sont opposables : contenues dans un décret en Conseil d’Etat
Ce n’est pas le cas de l’ostéopathie
La déontologie ne concerne aujourd’hui que 25 % des ostéopathes : les membres d’organisations professionnelles
La profession a donc décidé de construire une déontologie unifiée
Sous la forme d’une norme AFNOR
Qui va devenir référente, notamment vis-à-vis des Juridictions

La norme nationale – un code fondé sur des valeurs


Les normes : définition : https://normalisation.afnor.org/normesdefinition/
Association Française de Normalisation
Depuis 1926, tutelle ministère de l’industrie
Normes NF (CEN pour l’Europe, ISO pour l’international)
« Lancée à l’initiative des acteurs du marché, une norme volontaire est un cadre de référence qui vise à fournir des
lignes directrices, des prescriptions techniques ou qualitatives pour des produits, services ou pratiques au service de
l’intérêt général. Elle est le fruit d’une coproduction consensuelle entre les professionnels et les utilisateurs qui se
sont engagés dans son élaboration.
Toute organisation peut ou non s’y référer. C’est pourquoi la norme est dite volontaire.
Elle agit comme un cadre de référence pour tous les secteurs professionnels »

NF S99-802 « Déontologie de l’ostéopathie »


Version définitive du texte adoptée en janvier 2021
Publication dans la bibliothèque des normes fin premier semestre 2021

1. Probité
A. Envers le patient
B. Envers les confrères
C. Envers les professionnels de santé
D. Envers les autres interlocuteurs
1. Institutions professionnelles, administrations, fabricants et distributeurs de produits, institutions prenant
en charge une partie du coût des soins, institutions scientifiques ou d’évaluation.
E. Faux, attestations et avis
2. Ne rendre compte que de ce qui a été personnellement constaté et réalisé
3. Pas de rapport, avis ou attestation tendancieux ou de complaisance
F. Vie privée : ne pas nuire à l’image de la profession

2. Engagement
1. Principe repose sur le caractère spécifique de l’ostéopathie
2. « L'ostéopathe, lors de la consultation, se consacre pleinement et exclusivement au service du patient. Il veille
notamment à son implication personnelle, tant physique que psychique, au service de ce dernier. »
3. « L'ostéopathe délivre des soins proportionnés aux nécessités préventives ou thérapeutiques de son intervention.
Il ne pratique pas de consultations inutiles. »
4. Compliance : « L'ostéopathe s'engage à connaitre et à respecter la règlementation professionnelle. »

3. Respect du patient
1. Primauté de l’intérêt du patient
2. Non-discrimination (renvoi article 225-1 Code pénal)
3. Information
A. « La volonté du patient de ne pas être informé doit être respectée. »
B. « Lorsque, postérieurement à l'exécution des investigations, traitements ou actions de prévention, des
risques nouveaux sont identifiés, la personne concernée doit en être informée »
C. Rapport bénéfice/risque
D. « L’information peut être donnée à tout moment de la consultation, soit globalement, soit à propos des
différents gestes envisagés. »
E. « L’ostéopathe informe le patient de l’éventualité d’une situation d’urgence ou de gravité le concernant,
et l’oriente vers un professionnel compétent pour assurer le suivi de la prise en charge. »
4. Consentement - notion de personne de confiance

1. Prise en charge
A. « L'ostéopathe délivre des soins consciencieux, attentifs, prudents, fondés sur le savoir ostéopathique, les
données disponibles issues du consensus scientifique, et conditionnés par son expérience professionnelle ainsi que
par la volonté du patient. »
B. « L’ostéopathie est fondée sur une approche systémique du patient. Elle prend en compte les différentes
composantes du patient dans ses démarches diagnostique et thérapeutique et ne se limite pas au traitement du
symptôme. Pour la prise en charge des troubles fonctionnels du patient, l’ostéopathe peut être conduit à collaborer
avec d’autres professionnels de la santé. »

A. Prévention : « Il aide le patient à développer son autonomie dans la régulation des troubles fonctionnels
qu'il est amené à traiter. »
B. Soins induits : « L'ostéopathe propose au patient toute prise en charge relevant de sa compétence et
pertinente eu égard à sa situation, même non sollicitée. »
C. Suivi : « L'ostéopathe peut proposer au patient un suivi de son traitement. Cette démarche ne peut être
justifiée que par l’intérêt du patient. » […] « L'ostéopathe s'abstient d'une reprise de contact systématique de ses
patients. »
D. Consultations : « La durée et le nombre des consultations ne doivent pas nuire à la qualité des soins et
doivent permettre de consacrer à chaque patient le temps nécessaire à une prise en charge ostéopathique de
qualité. »

A. « Juste présence physique et verbale : L'ostéopathe tient compte, tout au long du traitement et de ses
interventions, des spécificités ostéopathiques, notamment en ce qui concerne :
• La proximité physique entre l’ostéopathe et le patient, qui nécessite l’adoption d’une présence professionnelle
respectueuse et le développement d’une capacité d’empathie de la part de l’ostéopathe,
• L’efficacité éventuellement immédiate, voire spectaculaire de son intervention,
• Le dialogue constant noué avec le patient, ce dernier pouvant induire un accès à des informations personnelles et
éventuellement à des sentiments ou émotions du patient, ou à des éléments relevant de son psychisme.

A. Dans ce contexte, l’ostéopathe :


• « S’attache à expliquer de façon claire et accessible les résultats éventuellement obtenus en référence aux
connaissances disponibles et à sa propre expérience et ne profite en aucun cas des bons résultats liés à son
intervention pour exploiter ou développer une emprise sur le patient.
• Ne recherche en aucun cas, et malgré les informations dont il peut disposer à propos du patient, des informations
à caractère personnel qui ne seraient pas utiles à son intervention.
• S'empêche de délivrer au patient une information inutile à la prise en charge qui aurait pour seul but ou
conséquence de l’impressionner. »
A. Refus :
• Opportunité • Incompatibilité => orientation• En aucun cas raison discriminatoires
B. Pluridisciplinarité
• « S'il est confronté à un diagnostic ou une proposition thérapeutique qui relève de son champ de compétence et
qu'il estime incomplet, ou qu’il ne comprend pas, l'ostéopathe informe le patient de son propre diagnostic et le
prend en charge en fonction de sa propre compétence. »

A. Pudeur et intimité :
• « L’ostéopathe respecte, dans toute la mesure du possible et en toutes circonstances, l'intimité aussi bien physique
que psychique et émotionnelle du patient. »
• « Il veille à ne pas heurter sa pudeur. »
• déshabillage : distance et respect du refus
• Ne pas pas poser de questions inutiles
• Respect des convictions philosophiques politiques et religieuses
• Relations intimes :
• « L'ostéopathe ne peut abuser de la relation thérapeutique et de la nécessaire proximité corporelle et
psychique qu'elle implique avec son patient, pour entretenir des relations intimes avec ce dernier. »
• « En cas de fragilité physique ou psychique, l'ostéopathe fait preuve d'une particulière prudence, les
relations intimes étant susceptibles, dans cette circonstance, de s'apparenter à un abus de faiblesse. »
• « Dans ces dernières hypothèses, et s'il l'estime nécessaire à la qualité de la prise en charge, l'ostéopathe
oriente son patient vers un confrère. »

A. Patient accompagné d’un tiers :


• « Lorsqu'un patient émet le voeu d'être accompagné par un tiers lors de la consultation, l'ostéopathe est
libre d'accepter, ou non, cet accompagnement. Il doit veiller à ce que l'accompagnement ne soit pas préjudiciable à
la qualité de la prise en charge. Si tel est le cas, l’ostéopathe incite le patient, et l'accompagnant, après leur en avoir
donné les raisons, à permettre la prise en charge sans accompagnement. »
• « Lorsqu'un patient est accompagné par un tiers lors de la consultation, les règles relatives au secret professionnel
ne cessent pas de s'appliquer. L'ostéopathe ne peut, même en cas d’accord du patient, transmettre d’informations
relatives au diagnostic ou au traitement en présence de l'accompagnant. »

A. L’ostéopathe veille à ce que l’information relative à la présence des représentants légaux soit délivrée dès la
prise de rendez-vous. A défaut, l’ostéopathe peut proposer que les représentants légaux acceptent, par
écrit, et préalablement à la consultation, la réalisation des actes ostéopathiques habituels et normaux. »

1. Locaux :
• « Le cabinet permet le respect du secret professionnel. »
• « L'ostéopathe ne peut partager son cabinet qu’avec un confrère, un autre professionnel de la santé ou un
psychologue. L’ostéopathe ne partage en aucun cas son cabinet avec une personne pratiquant une activité
commerciale ou de nature à nuire à l’image de la profession. »
• « L’ostéopathe n’exerce pas dans un local commercial ou dans tout local où sont mis en vente des appareils ou des
produits en rapport avec la santé, les soins ou le bien être. »
• « L’ostéopathe peut exercer sa profession dans un local aménagé par une entreprise, une administration, un
syndicat ou une association, y compris sportive, pour les soins dispensés à leurs membres ou aux personnes
participant à un événement. »
• « L’ostéopathe ne donne pas à ses locaux, une apparence excessivement commerciale, ie, tapageuse, agressive et
racoleuse. »
• « La salle d’attente d’un cabinet commun peut être commune aux différentes professions. »

1. Dossier ostéopathique : il contient a minima :


A. les données d’identification du patient ;
B. le cas échéant, l’identité du médecin traitant ;
C. les antécédents médicaux du patient, son anamnèse (antécédents familiaux, médicamenteux,
chirurgicaux, obstétricaux et traumatiques, traitements en cours) ;
D. les autres éléments nécessaires à la prise en charge, notamment les principaux évènements de vie du
patient ;
E. les motifs de consultation ;
F. les examens cliniques et traitements réalisés ;
G. l’hypothèse du diagnostic ostéopathique et le cas échéant, du diagnostic d’opportunité établi par
l’ostéopathe;
H. les conditions dans lesquelles l’information relative à la prise en charge ostéopathique a été délivrée et le
consentement du patient recueilli ;
I. les conseils prodigués au patient, et, le cas échéant, les raisons pour lesquelles celui-ci a été adressé à un
autre professionnel de la santé.

1. Dossier ostéopathique : protection des données :


1. « Afin de favoriser une prise en charge de qualité, un patient peut toutefois permettre à un autre
ostéopathe membre d’un cabinet d’accéder, en sa présence, aux données le concernant. »

1. Tarifs et honoraires :
• « La consultation aboutissant au constat, par l'ostéopathe, que la situation du patient ne relève pas de sa
compétence, peut, selon les cas, ne pas donner lieu à honoraires, donner lieu à des honoraires réduits ou constituer
une véritable consultation ouvrant droit à la perception des honoraires habituels.
• « L’ostéopathe est toujours libre de dispenser gratuitement ses soins. »
• Information sur les honoraires : « réalisée avant la prise en charge et dans le respect des règles en vigueur, par
affichage dans la salle d’attente et dans le lieu de perception des honoraires, et le cas échéant par tous procédés
appropriés tels que les annuaires, les sites internet de prise de rendez-vous en ligne, le site internet de l’ostéopathe
»

4. Alliance thérapeutique
1. « L'ostéopathe s'efforce de réunir les conditions nécessaires à l 'émergence d'une alliance thérapeutique.
2. Celle-ci consiste en une collaboration entre l'ostéopathe et le patient, impliquant une relation de confiance
réciproque, une compréhension et un engagement de l'ostéopathe pour le patient et un accord mutuel sur les
objectifs thérapeutiques et les moyens de les atteindre. »
3. « Le patient donne à l’ostéopathe l’ensemble des informations qui lui semblent pertinentes en ce qui concerne sa
prise en charge, la qualité de cette dernière en dépendant directement. »

5. Compétence
1. « L’ostéopathe ne doit pas présenter l’ostéopathie comme permettant, à elle seule, la prise en charge de
situations dépassant les limites de ce savoir. »
2. Rapport au savoir médical : « La médecine conventionnelle et l'ostéopathie sont fondées sur un socle commun de
connaissances, relatives notamment à l’anatomie, à la physiologie et à la pathologie. Même si l'ostéopathie adopte,
pour partie, un point de vue spécifique sur le patient, elle ne s’oppose pas à la médecine conventionnelle, les deux
étant complémentaires dans l’intérêt du patient. »
3. Distance critique : « L'ostéopathe est constamment vigilant aux limites de son intervention et au caractère plural
et complexe des causes possibles de l'état du patient. »
1. Spécificité de la compétence ostéopathique : « La pratique de l'ostéopathie se fonde sur une compétence
spécifique, au service d'une compréhension systémique de la situation du patient. »
2. Limites de l’intervention : « Du fait du caractère systémique de sa démarche, l’ostéopathe délivre au
patient des conseils sur son hygiène de vie et de son alimentation.
L’ostéopathe s’interdit toute proposition thérapeutique complémentaire prohibée par la réglementation en vigueur
ou pour laquelle il n’aurait pas reçu une formation spécifique. »
3. Charlatanisme : « L’ostéopathe s’interdit de proposer au patient, comme salutaire ou sans danger, un
traitement ou une technique illusoire, qui ne serait pas conforme au savoir ostéopathique ou aux données
disponibles issues du consensus scientifique. »

1. « L'activité de recherche et de publication fait pleinement partie de la pratique ostéopathique. »


2. « Lorsqu'il utilise son expérience ou ses documents à des fins de publication scientifique ou d'enseignement,
l’ostéopathe veille à ce que l'identification de son ou de ses patients ne soit pas possible »
3. Événements indésirables graves : « L’ostéopathe, quels que soient son lieu et son mode d’exercice, qui constate
un événement indésirable associé à des soins, le déclare aux autorités compétentes. » :
https://www.has-sante.fr/jcms/c_2787338/fr/declarer-lesevenements-indesirables-graves-eigs

6. Indépendance
A. « L'ostéopathe s'interdit toute pratique de promotion, de vente ou de revente de produits en rapport avec
la santé, les soins ou le bien-être. Il n'accepte, de même, aucun intéressement sur la vente de produits de santé ou
de dispositifs médicaux. »

1. « L’ostéopathe ne reçoit pas d’avantages en nature ou en espèces, sous quelque forme que ce soit, d'une façon
directe ou indirecte, procurés par des entreprises assurant des prestations, produisant ou commercialisant des
produits, de santé ou en rapport au bien être. »
• Sauf : hospitalité manifestations professionnelles, raisonnable et limitée à l’objectif, seulement pour le
professionnel
• Sauf : rémunération en contrepartie activité recherche, rémunération proportionnée
2. « Lorsqu'il utilise son expérience ou ses documents à des fins de publication scientifique ou d'enseignement,
l’ostéopathe veille à ce que l'identification de son ou de ses patients ne soit pas possible »
3. « L’ostéopathe qui a des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits en
rapport avec la santé, les soins ou le bien-être est tenu, lorsqu'il s'exprime lors d'une manifestation publique ou dans
la presse écrite ou audiovisuelle à propos de ces produits, de faire connaître ces liens au public. »

1. Rapports avec l’employeur


• « Le fait, pour un ostéopathe, d'être lié dans son exercice professionnel par un contrat ou un statut à un autre
professionnel, une administration, une collectivité ou tout autre organisme public ou privé n'enlève rien à ses
devoirs professionnels et déontologiques et en particulier à ses obligations concernant le secret professionnel et
l'indépendance de ses décisions.
• En aucune circonstance, l’ostéopathe ne peut accepter de limitation à son indépendance dans l’exercice de sa
profession de la part du professionnel, de l'entreprise ou de l'organisme qui l’emploie. Il doit toujours agir, en
priorité, dans l'intérêt des personnes et de leur sécurité au sein des entreprises ou des collectivités où il exerce.
• L’ostéopathe salarié ne peut, en aucun cas, accepter une rémunération fondée sur des normes de productivité, de
rendement horaire ou toute autre disposition qui auraient pour conséquence une limitation ou un abandon de son
indépendance ou une atteinte à la qualité des soins. »

7. Confraternité
1. « L'ostéopathe, quel que soit le moyen ou le support de communication utilisé, ne médit pas d’un confrère et ne
se fait pas l'écho de propos capables de lui nuire dans l'exercice de sa profession. L'ostéopathe défend le confrère
qu’il estime injustement attaqué. »
2. « Dans le cas ou un patient consulte ou a consulté un confrère, l'ostéopathe interprète avec prudence les
informations transmises par le patient relatives à la prise en charge de son confrère. Il se méfie, en particulier, d'une
évaluation péjorative fondée sur des éléments factuels partiels. »

1. « L’ostéopathie ne se pratique pas comme un commerce. »


2. « L'ostéopathe s'interdit de détourner ou de tenter de détourner la clientèle de ses confrères par quelque moyen
illicite que ce soit , notamment le compérage. » (organisation systématique de l’orientation des patients entre
professionnels)
3. « Le fait, pour un ostéopathe, de s’installer dans un immeuble où exerce un confrère, sans l’informer au cours
d’un entretien qu’il aura lui-même sollicité, et dans un objectif de confusion ou de parasitisme, constitue une faute
déontologique. »
4. « L’ostéopathe ne donne pas à ses locaux une apparence commerciale ».

8. Loyauté concurrentielle
1. « L’ostéopathie ne se pratique pas comme un commerce. »
2. « L'ostéopathe s'interdit de détourner ou de tenter de détourner la clientèle de ses confrères par quelque
moyen illicite que ce soit, notamment le compérage. » (Organisation systématique de l’orientation des patients
entre professionnels)
3. « Le fait, pour un ostéopathe, de s’installer dans un immeuble où exerce un confrère, sans l’informer au
cours d’un entretien qu’il aura lui-même sollicité, et dans un objectif de confusion ou de parasitisme, constitue une
faute déontologique. »
4. « L’ostéopathe ne donne pas à ses locaux une apparence commerciale ».
1. « L'ostéopathe n'accepte ni ne propose de commission (somme fixe ou proportionnelle remise suite à l’adressage
ponctuel d’un patient) »
2. « Il s’interdit également toute forme de compérage. »
3. « Il ne pratique pas la dichotomie qui consiste à partager ses honoraires avec une autre personne physique ou
morale n’appartenant pas à la profession d’ostéopathe. »

1. Communication et signalétique
1. « L’ostéopathe communique librement au public les informations relatives à sa compétence, ses pratiques
et son exercice professionnel.
2. La communication de l’ostéopathe est loyale, honnête et ne fait état que de données confirmées.
Ses messages ne sont pas de nature à induire le patient en erreur, ne sont pas trompeurs, n’utilisent pas de procédés
comparatifs, et ne font pas état de témoignages de tiers notamment par des recours à des « avis » ou des
recommandations numériques. »

1. « La communication de l’ostéopathe peut emprunter tout support adéquat n’étant pas de nature à la rendre, ou à
lui donner une apparence commerciale. »
2. « Le référencement numérique payant ainsi que le référencement numérique gratuit opéré à des fins
commerciales, la sollicitation personnalisée ou le démarcharge publicitaire, contraires à la confraternité ainsi qu’à la
dignité de la profession, sont interdits. »
3. « Dans toute prise de position publique, y compris sous forme dématérialisée, l’ostéopathe fait preuve de dignité
et de prudence dans ses propos et ne mentionne son appartenance à la profession qu’avec circonspection. »

1. Communication et signalétique : « L’ostéopathe ne peut mentionner, sur ses documents professionnels, à


l’exclusion du site internet, quel que soit le moyen de communication utilisé que :
1. ses nom et prénom, et si le professionnel exerce en association ou en société, les noms des confrères associés, et
l’indication du type de société ;
2. son diplôme d’ostéopathe ;
3. l’enregistrement de son diplôme au registre national des certifications professionnelles (RNCP),
4. l’établissement de formation en ostéopathie dont il est diplômé;
5. son numéro d’identification professionnelle ;
6. la mention de l'adhésion à une association de gestion agréée ;
7. ses distinctions honorifiques reconnues par la République Française ;
8. son appartenance syndicale et associative ;
9. le montant de ses honoraires.

1. Communication et signalétique : « Les praticiens autorisés à faire usage du titre d'ostéopathe doivent indiquer, sur
leur plaque et tout document professionnel, leur diplômes. L'ostéopathe ne peut, en outre, faire figurer sur ses
plaques que les indications suivantes :
A. nom et prénom,
B. établissement de formation en ostéopathie dont il est diplômé,
C. titres universitaires,
D. enregistrement du diplôme d’ostéopathe au registre national des certifications professionnelles (RNCP),
E. numéros de téléphone,
F. jours et heures de consultations.
Ces plaques ne peuvent dépasser 25 cm par 30 cm. L’ensemble de ces indications est présenté avec discrétion. »

1. « L’ostéopathe qui s'installe contacte ses confrères les plus proches dans le but de les en informer et d'établir des
liens confraternels. »
2. « Lors de son installation ou d'une modification de son lieu d’exercice, l'ostéopathe peut faire paraître dans la
presse locale des annonces, au contenu limité à celui qui est admis pour les annuaires. »
3. Remplacement : « L'ostéopathe qui a remplacé un de ses confrères pendant trois mois consécutifs, prend garde,
lors de son installation, et dans la mesure du possible, à ne pas créer un risque de confusion entre celui-ci et le
confrère remplacé. Il doit, à tout le moins, avertir de son installation le confrère qu’il a remplacé.
L'installation motivée par le but d'entrer en concurrence directe avec un confrère remplacé constitue une faute
déontologique. »

1. Collaboration : « Si le contrat de collaboration comporte une clause de non-concurrence, celle-ci est limitée
dans le temps et dans l’espace et est proportionnée à son objectif d’éviter la concurrence déloyale par le
biais d’un détournement de clientèle. »

1. Exercice itinérant : « si les besoins de la population le justifient et si les conditions de son exercice permettent le
respect de la déontologie de l'ostéopathie, notamment en ce qui concerne la dignité de la profession et la qualité de
l'installation. »
2. Institution : « la déontologie de l'ostéopathie reste applicable, notamment les règles relatives à la qualité de
l'installation, à l’intimité du patient, au secret professionnel, à la confraternité, à l'indépendance, à la publicité et à la
loyauté de la concurrence. »

1. Milieu sportif : « l’ostéopathe peut notamment intervenir dans des vestiaires, voire en dehors de ces derniers en
cas de nécessité (notamment sur le terrain ou dans d’autres lieux dans le cadre d’un déplacement). » Attention
dopage
2. « Le praticien qui intervient dans un cadre sportif peut, en cas de nécessité, conseiller à un patient de consulter un
ostéopathe en dehors de ses activités sportives, mais il ne doit pas utiliser ses interventions pour démarcher la
clientèle. »
3. Mineurs : « Les parents ou représentants légaux peuvent consentir par avance aux interventions de l’ostéopathe.
»

1. Contrats professionnels : doivent respecter la déontologie, notamment pour la qualité des soins, le respect du
secret professionnel et l’indépendance
2. Expertise : question du conflit d’intérêt, impartialité, secret professionnel

1. « La déontologie de l'ostéopathie s'applique aux établissements de formation ainsi qu’aux étudiants en


ostéopathie. Elle s'applique également dans les activités d'enseignement et de recherche. »
2. « L’ostéopathe n’intervient pas comme formateur dans un établissement de formation à l’ostéopathie dans lequel
il constaterait un manquement au respect des règles déontologiques ou de la réglementation relative à la formation
des ostéopathes, ou dans un établissement de formation à l’ostéopathie non agréé. »
3. « L’étudiant en ostéopathie applique les règles relatives au respect du patient lors des apprentissages pratiqués
sur d’autres étudiants. »

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