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Voyageurs de Seconde 2
Voyageurs de Seconde 2
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de leur incessant prosélytisme. Quoi de pire que de se trouver longue pérégrination de ces familles-là, où elles reviennent
sous l‘orage dans une bergerie, avec une bande de melrosiens régulièrement sans jamais expliquer pourquoi. Ces halfelins
prônant la pureté du corps et de l’esprit ? voyageurs effectuent mille petits métiers, allant de musicien à
vendeur de miel, en passant par de moins avouables professions.
Les mercenaires Très sociables, ils se greffent volontiers à d’autres groupes
de voyageurs sans demander leur avis, puis reprennent leur
En petite bande ou en compagnie de soixante hommes, chemin sans plus prévenir.
les hommes d’armes et lansquenets sillonnent les routes,
allant d’un front à l’autre, se mettre au service d’un chef de Les aventuriers
guerre, d’une cité ou d’un pays. La compagnie est la propriété
personnelle d’un condottiere, souvent noble, qui se charge de Parmi les voyageurs, il faut naturellement compter les
payer ses hommes et de les équiper. On peut aussi rencontrer aventuriers de sac et de corde, qui vivent de leur lame, du
des sergents recruteurs, pas toujours très honnêtes, des jeunes pillage de tombes anciennes, ou d’autres activités peu
gens à la recherche d’une compagnie, des permissionnaires ou recommandables. Les bandes d’aventuriers sont assez
des déserteurs. communes pour que les gens du commun estiment normal
de leur confier les affaires les plus épineuses, même s’ils se
Les contrebandiers méfient de leur propension à semer la bagarre ou à récolter
plus de problèmes que de solutions.
Les marchandises sont taxées, parfois lourdement, à l’entrée
des villes, des ports, au passage des ponts ou des bacs, parfois
le long de certaines voies pavées. D’autres, plus rares, sont Où dormir ?
interdites, comme les esclaves (même si l’esclavage domestique
est pratiqué dans l’est de l’Empire) ou sévèrement contrôlées, A la belle étoile
comme le sel, les armes, les alcools et les drogues. Une multitude
de contrebandiers s’ingénie à trouver des chemins détournés C’est le sort le plus courant des voyageurs dans les régions
ou à faire passer des marchandises par delà les barrières sauvages, mais aussi le long des routes ou des pistes. Un bon
fiscales. Certains se spécialisent dans les entrées de ville, voyageur ne se déplace jamais sans une bonne couverture, un
par des tunnels, des charrettes destinées au marchés locaux petit chaudron de terre cuite ou d’étain et un briquet d’amadou
cachant d’autres cargaisons, des double fonds de bateaux et dans sa besace pour pouvoir dormir dehors si le besoin s’en
ainsi de suite. D’autres, voyageurs, connaissent les chemins fait sentir. Même s’il a la chance de trouver une bergerie ou
vicinaux qui permettent d’éviter les collecteurs de taxes ou une salle d’asile, ça lui sera fort utile. Les tentes sont plus
les regards indiscrets, les passes de montagnes, les trajets rares, car elles sont encombrantes avec leurs piquets de bois
sûrs dans les marais, et savent négocier avec les tribus ou les et leurs lourdes toiles. On ne les prend que si l’on possède un
créatures qui vivent dans ces lieux obscurs afin de s’assurer le âne ou une mule, et le temps de monter un tel édifice. La tente
droit de passage. typique est ronde, avec un toit pointu.
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Auberges
Comment voyager ?
Les véritables auberges sont assez rares. Elles sont situées
dans les bourgades importantes, près des portes des villes, L’octroi
parfois au débouchés des pistes caravanières pour les
marchands qui souhaitent jouir du confort d’un bain et d’une N’oubliez pas qu’à l’entrée de chaque ville et de chaque
bon lit. Le plan typique est le suivant : une grande salle au rez- bourgade, on exigera un octroi. Le tarif est variable, selon les
de-chaussée pour les repas, ainsi qu’un cellier à vin, parfois coutumes locales, la présence de montures ou de marchandises.
une cave ; à l’étage une salle commune pour dormir, parfois sauf exception, il est assez modique. Parfois, des patrouilles
quelques chambres individuelles. A l’extérieur, une cour et une itinérantes l’exigent également pour le fait d’emprunter une
écurie pour les chevaux. Outre le patron, une auberge emploie route plus ou moins entretenue. Il est systématique pour les
un grand nombre de valets de salle et d’écurie. Seules des très ponts, qui sont généralement fortifiés. Les bacs, bien plus
grandes villes cultivées comme Gabales ou Stellara disposent fréquents que les ponts, ne donnent pas lieu à un octroi mais
de véritables hôtelleries confortables, avec un personnel une simple rétribution pour le passeur. Franchir un fleuve, ou
innombrable de garçons de course et de valets de chambres. même une rivière, n’est jamais une affaire simple.
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Certaines contrées ou cités préfèrent assurer eux-mêmes cette La capitainerie
tâche. C’est le cas par exemple de la Gallicorne, qui déploie ses
régiments de dragons, cavaliers lourds dont le casque évoque Les ports de commerce disposent normalement d’une
un dragon stylisé, ou de Cimier, dans les Essarts, qui dispose capitainerie. C’est une institution respectée sur tout le
de sa milice montée. Par ailleurs, les cités entretiennent souvent continent, mais aussi dans les colonies. Dirigée par un capitaine,
des compagnies de cavaliers ou de fantassins pour assurer la généralement un ancien marin nommé par le pouvoir local,
protection des routes et villages alentour, à une journée de cette administration est chargée d’inscrire à son registre les
marche de leurs murailles. N’oubliez pas que les routes pavées bateaux qui entrent et sortent du port, leur cargaison et le
sont rares. On n’en trouve pas en dehors de la Gallicorne et du nom de leur capitaine. C’est une obligation pour tout navire
Consulat. mêmes dans ces contrées, les pistes et les chemins que de faire inscrire ses mouvements. Dans certains ports,
sont plus fréquents que les véritables routes. une escouades de gardes et un collecteur de taxes attend le
navire lorsqu’il arrive à quai. Les marchandises font l’objet
Par la mer et les rivières d’une simple déclaration, sans contrôle si elles ne sont pas
descendues à terre. Parfois, les gardes inspectent le navire à
L’essentiel du commerce maritime se fait par cabotage le long la recherche de marchandise de contrebande. La plupart du
des côtes, car seuls les marins les plus hardis osent affronter temps, la corruption, sous forme d’une taxe surnuméraire,
les dangers du franchissement des faces du monde. Il n’est pas permet d’éviter cette formalité. Une capitainerie typique
rare que le capitaine d’un navire de commerce accepte à son est une simple maison sur le port, bien visible. Au rez-de-
bord quelques voyageurs assez fortunés pour payer leur voyage. chaussée, on trouve un guichet pour l’enregistrement et une
Ils auront alors une cabine individuelle, composée d’un lit en salle d’archives, où sont conservées les traces des mouvements
alcôve et d’une petite table, et mangeront avec les officiers. Les des bateaux depuis parfois des siècles ; à l’étage, une salle des
seuls bateaux réservés aux voyageurs sont fait pour les pèlerins gardes, parfois le logement du capitaine si c’est une petite ville.
en direction des terres croisées ou des colons vers le nouveau Lorsque le port est doté de chaînes pour en interdire l’accès la
monde. On s’y entasse dans de piètres conditions, en priant nuit, ou d’un phare pour guider les navires, c’est souvent du
pour survivre aux pirates. Les navires les plus fréquents sont, ressort de la capitainerie.
par ordre de taille, les caravelles, les corvettes, les galions et
les galères. Les canons de marine sont désormais d’un usage
fréquent pour la flotte de guerre et la piraterie.