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Voyageurs de Seconde

Un supplément sur les voyages et voyageurs du continent de Seconde.


Ces quelques pages, pour l’essentiel issues de souvenirs de Les ouvriers
jeu, visent à donner aux voyages dans le Dodécaèdre, sur le
continent de Seconde, leur saveur particulière. Us et coutumes, Portefaix, manœuvres, ouvriers agricoles circulent le long
rappels pratiques, spécificités du monde, elles concernent des routes à la recherche de travail dans les fermes, dans les
l’activité la plus commune des aventuriers, voyager d’une ateliers ou dans les ports. Ce sont les travailleurs les moins
contrée à une autre, d’une cité à la suiavante, à la recherche de qualifiés et les moins bien payés, qui forment des bandes parfois
la gloire, de la fortune et du danger. considérables. Les habitants de la côte des haïdouks ou des
Essarts sont nombreux à courir ainsi les routes à la recherche
de quelques jours de travail. Dans l’Empire ou la Gallicorne, ce
Quels voyageurs ? sont la guerre et les mauvaises récoltes qui poussent des hordes
de miséreux sur les routes, vivant de mendicité lorsqu’ils ne
Les compagnons trouvent pas d’emploi. Les melrosiens envoient des prosélytes
sur les routes pour les convertir.
De ville en ville, de maître en maître, les compagnons
voyagent pour parfaire leur métier avant de s’établir. Tailleurs Les pèlerins
de pierres, maçons, menuisiers, charpentiers, ébénistes, sont
les plus courants, organisés par métiers avec leurs rites secrets. Ces voyageurs en quête d’un sanctuaire prestigieux peuvent
On les reconnaît en général à leur bâton auxquels ils fixent leur être des volontaires, qui ont tout abandonné dans l’espoir
compas, arme redoutable contre les loups et dans les rixes, car d’une guérison ou en remerciement d’un vœu exhaussé ; des
les bandes de compagnons de différents métiers se bagarrent professionnels, qui effectuent des pèlerinages pour le compte
souvent entre elles. Dans les villes et sur les principaux d’autrui, contre une somme d’argent ; ou enfin des condamnés,
chantiers, ils ont leur propre cantine qui leur est réservée. De qui doivent expier un crime en allant se purifier dans un
nombreuses légendes courent sur les compagnons, qui font sanctuaire, loin de chez eux. Les médailles de pèlerinage,
d’eux des loups-garous. Il est vraisemblable que des caravanes enseignes en plomb que l’on porte au chapeau ou au manteau,
de lycanthropes voyagent ainsi, sous couvert de métier pour sont très appréciées. Les pèlerins melrosiens sont de plus en
commettre leurs forfaits et leurs crimes. plus courants, mais les autres voyageurs les fuient en raison

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de leur incessant prosélytisme. Quoi de pire que de se trouver longue pérégrination de ces familles-là, où elles reviennent
sous l‘orage dans une bergerie, avec une bande de melrosiens régulièrement sans jamais expliquer pourquoi. Ces halfelins
prônant la pureté du corps et de l’esprit ? voyageurs effectuent mille petits métiers, allant de musicien à
vendeur de miel, en passant par de moins avouables professions.
Les mercenaires Très sociables, ils se greffent volontiers à d’autres groupes
de voyageurs sans demander leur avis, puis reprennent leur
En petite bande ou en compagnie de soixante hommes, chemin sans plus prévenir.
les hommes d’armes et lansquenets sillonnent les routes,
allant d’un front à l’autre, se mettre au service d’un chef de Les aventuriers
guerre, d’une cité ou d’un pays. La compagnie est la propriété
personnelle d’un condottiere, souvent noble, qui se charge de Parmi les voyageurs, il faut naturellement compter les
payer ses hommes et de les équiper. On peut aussi rencontrer aventuriers de sac et de corde, qui vivent de leur lame, du
des sergents recruteurs, pas toujours très honnêtes, des jeunes pillage de tombes anciennes, ou d’autres activités peu
gens à la recherche d’une compagnie, des permissionnaires ou recommandables. Les bandes d’aventuriers sont assez
des déserteurs. communes pour que les gens du commun estiment normal
de leur confier les affaires les plus épineuses, même s’ils se
Les contrebandiers méfient de leur propension à semer la bagarre ou à récolter
plus de problèmes que de solutions.
Les marchandises sont taxées, parfois lourdement, à l’entrée
des villes, des ports, au passage des ponts ou des bacs, parfois
le long de certaines voies pavées. D’autres, plus rares, sont Où dormir ?
interdites, comme les esclaves (même si l’esclavage domestique
est pratiqué dans l’est de l’Empire) ou sévèrement contrôlées, A la belle étoile
comme le sel, les armes, les alcools et les drogues. Une multitude
de contrebandiers s’ingénie à trouver des chemins détournés C’est le sort le plus courant des voyageurs dans les régions
ou à faire passer des marchandises par delà les barrières sauvages, mais aussi le long des routes ou des pistes. Un bon
fiscales. Certains se spécialisent dans les entrées de ville, voyageur ne se déplace jamais sans une bonne couverture, un
par des tunnels, des charrettes destinées au marchés locaux petit chaudron de terre cuite ou d’étain et un briquet d’amadou
cachant d’autres cargaisons, des double fonds de bateaux et dans sa besace pour pouvoir dormir dehors si le besoin s’en
ainsi de suite. D’autres, voyageurs, connaissent les chemins fait sentir. Même s’il a la chance de trouver une bergerie ou
vicinaux qui permettent d’éviter les collecteurs de taxes ou une salle d’asile, ça lui sera fort utile. Les tentes sont plus
les regards indiscrets, les passes de montagnes, les trajets rares, car elles sont encombrantes avec leurs piquets de bois
sûrs dans les marais, et savent négocier avec les tribus ou les et leurs lourdes toiles. On ne les prend que si l’on possède un
créatures qui vivent dans ces lieux obscurs afin de s’assurer le âne ou une mule, et le temps de monter un tel édifice. La tente
droit de passage. typique est ronde, avec un toit pointu.

Les caravaniers Dans une bergerie


Les marchands se regroupent volontiers en caravane pour La coutume autorise les voyageurs à trouver refuge dans
voyager en sécurité, surtout dans les régions dangereuses les bergeries pour la nuit ou le temps d’un orage. Du fait
comme la traversée de la forêt d’Abondance. Une caravane des pratiques de transhumances, ces bergeries sont assez
typique fera une trentaine de chariots ou d’animaux de bat, nombreuses le long des routes et des pistes dans les pays de
avec leurs conducteurs, presque autant de gardes mercenaires, collines et de montagnes. Ce sont le plus souvent de longs
à cheval ou à pied, ainsi qu’une dizaine de valets chargés bâtiments de pierres sèches, sans fenêtres, ouverts d’une simple
des repas, des bêtes et autres tâches. Elle est dirigée par un porte en bois. Un âtre permet d’y faire un bon feu, mais on n’y
maître de caravane, qui a droit de justice et dirige la garde, et trouve ni mobilier, ni provisions. On y dort à même le sol. Il
comprend un ou deux éclaireurs. Ces derniers, qui connaissent est fréquent de partager un tel refuge avec d’autres voyageurs
bien le pays, sont les mercenaires les mieux payés. Il n’est pas et parfois, de le partager avec des moutons.
rare que des halfelins se greffent à la caravane en cours de
voyage, vivant de menus travaux ou de la vente de saucisses Dans une salles d’asile
grillées. Les maîtres de caravanes considèrent cela comme un
mal inévitable. Dans les bourgades à l’écart des grandes routes, ou pour les
voyageurs les plus démunis, la salle d’asile est un logement
Parmi les métiers itinérants, on compte aussi les bardes peu confortable, mais gratuit. Le plus souvent, la salle d’asile
et autres ménestrels, qui vivent de leur musique et de leurs est située près d’une église, parfois de la halle municipale, ou
contes, mais aussi les sages-femmes, vouées à Apollon, qui encore dans un faubourg à proximité d’une porte de la ville.
vont de village en village aider aux accouchements. C’est une simple salle toute en longueur, peu éclairée, soutenue
par des piliers de pierre, parfois accompagnée d’une petite
Les halfelins chapelle pour les pèlerins. Il y a une cheminée et parfois des
alcôves pour dormir. Le confort est rudimentaire et l’endroit
Semi-nomades, les halfelins se promènent de ville en ville souvent mal famé. Les pèlerins peuvent également tenter leur
avec leurs carrioles tirées par des chiens ou des chèvres. chance dans un couvent, où il existe souvent une salle à leur
Certaines familles possèdent des roulottes tirées par de attention.
petits ânes. Hunderturm, dans l’Empire, est e centre de la

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Auberges
Comment voyager ?
Les véritables auberges sont assez rares. Elles sont situées
dans les bourgades importantes, près des portes des villes, L’octroi
parfois au débouchés des pistes caravanières pour les
marchands qui souhaitent jouir du confort d’un bain et d’une N’oubliez pas qu’à l’entrée de chaque ville et de chaque
bon lit. Le plan typique est le suivant : une grande salle au rez- bourgade, on exigera un octroi. Le tarif est variable, selon les
de-chaussée pour les repas, ainsi qu’un cellier à vin, parfois coutumes locales, la présence de montures ou de marchandises.
une cave ; à l’étage une salle commune pour dormir, parfois sauf exception, il est assez modique. Parfois, des patrouilles
quelques chambres individuelles. A l’extérieur, une cour et une itinérantes l’exigent également pour le fait d’emprunter une
écurie pour les chevaux. Outre le patron, une auberge emploie route plus ou moins entretenue. Il est systématique pour les
un grand nombre de valets de salle et d’écurie. Seules des très ponts, qui sont généralement fortifiés. Les bacs, bien plus
grandes villes cultivées comme Gabales ou Stellara disposent fréquents que les ponts, ne donnent pas lieu à un octroi mais
de véritables hôtelleries confortables, avec un personnel une simple rétribution pour le passeur. Franchir un fleuve, ou
innombrable de garçons de course et de valets de chambres. même une rivière, n’est jamais une affaire simple.

Dans un manoir Choisir un bon cheval


Les voyageurs nobles, élégamment vêtus, chevauchant de Il existe plusieurs variétés renommées de chevaux sur
belles montures, ont toutes les chances de se faire inviter dans Seconde. Dans le Consulat, c’est dans les régions de pâtures
un manoir local, où ils recevront bains, repas et chambre humides qui bordent l’Arbandine, entre Ufficio et Castel-
confortable. Il serait malséant de se présenter à la porte d’un Malpierri, qu’on élève traditionnellement des chevaux de
manoir, sauf en cas de grande détresse. Mais la présence d’un monte, réputés pour la chasse et la cavalerie légère. On leur
bel équipage arriver sans doute aux oreilles du seigneur du donne le nom de purs sangs arbandins, ou tout simplement,
lieu, qui ne manquera pas d’inviter les voyageurs à sa table d’Arbandins. En Gallicorne, c’est dans la marche de Murtaigne,
et les priera de les honorer de sa présence pour la nuit. Les au nord de Gryffon, que l’on trouve les meilleurs destriers.
bonnes manières veulent qu’on régale son repas d’anecdotes Ceux qui sont élevés dans les haras du marquis Philippe ont
savoureuses et de nouvelles du vaste monde, qu’on berce sa grande réputation. Solides et sanguins, ils sont employés dans
fille d’agréables paroles sans chercher à la séduire, et surtout les tournois et plus généralement, pour la cavalerie lourde,
qu’on se fasse écho du bon accueil reçu partout on l’on iras. sous le noms de Murtains. Dans l’Empire, ce sont les marches
melrosiennes qui fournissent des chevaux de grande taille,
propres à la chevalerie. Les armées impériales en font un grand
Où boire un verre ? Où manger ? usage. Depuis quelques années, la compagnie de l’Astragale,
qui a fait fortune dans l’exportation des Arbandins, a fait
Auprès d’un vendeur ambulant venir des chevaux des plaines rutilantes, très recherchés des
amateurs éclairés. Enfin, dans les Essarts, si l’on élève pas
C’est la pratique la plus courante, sauf dans les contrées de chevaux, on trouve des ânes fort adaptés aux pentes des
nordiques où les vents froids font préférer les salles des collines forestières.
tavernes. Dans les rues des villes et des bourgades, on trouve
facilement des marchands ambulants avec des carrioles à bras Les mauvaises rencontres
ou à ânes, qui vendent des boissons fraîches, des tartelettes,
des calmars frits ou tout autre spécialité locale. Les halfelins Brigands et bandits de grands chemins sont assez fréquents,
font fréquemment profession de vendre des saucisses grillées, à un partout sur le continent. Dans les zones de guerre, comme
tel point que les deux termes sont synonymes. Ces marchands la frontière entre la Gallicorne et l’Empire, il est plus fréquent
ambulants suivent également les caravanes, exerçant leur encore, car la différence entre compagnie de mercenaire et bande
commerce à chaque étape. de brigands n’est pas toujours très nette, certaines alternant
les deux activités. La traversée de la forêt d’Abondance ou le
Dans une taverne voisinage des bois obscurs n’est pas non plus très recommandé,
en raison des raids d’elfes et de gnolls. Dans les régions plus
Les tavernes sont assez fréquentes, même dans des petits civilisées, le brigandage prend souvent une autre forme : des
villages, parfois même dans de grosses fermes isolées. On hommes armés vous prient, avec une mielleuse politesse, de
peut y boire du vin ou de la bière, parfois y manger, jamais bien vouloir verser un octroi, au nom de quelque droit féodal
y dormir. La taverne rurale typique est tenue par une veuve oublié, ou de contribuer à une bonne œuvre. Dans tous les cas,
ou un estropié, c’est un simple étal installé à la fenêtre d’une voyager nombreux et armés est un bon remède au banditisme.
maison, avec quelques tables et bancs posés devant. Ce sont C’est pourquoi il est commun de se joindre à une caravane,
les ouvriers et les voyageurs qui vont à la taverne : les hommes contre monnaie ou participation à la garde.
du village se retrouvent plus volontiers à la forge, et les femmes
au lavoir, deux grands lieux de sociabilité. En ville, on trouvera La protection des routes
de véritables estaminets, dont les clients sont souvent d’une
même profession. Plus vaste, elle pourra avoir une salle ou une Traditionnellement, ce sont les ordres de chevalerie qui sont
terrasse où l’on peut prendre son repas. chargés de la protection des routes. Dans les Essarts, dans le
nord du Consulat et dans la partie occidentale de l’Empire, ce
sont les chevaliers Porteglaives qui assument ce rôle. Dans la
partie orientale de l’Empire, elle échoit aux ordres melrosiens.

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Certaines contrées ou cités préfèrent assurer eux-mêmes cette La capitainerie
tâche. C’est le cas par exemple de la Gallicorne, qui déploie ses
régiments de dragons, cavaliers lourds dont le casque évoque Les ports de commerce disposent normalement d’une
un dragon stylisé, ou de Cimier, dans les Essarts, qui dispose capitainerie. C’est une institution respectée sur tout le
de sa milice montée. Par ailleurs, les cités entretiennent souvent continent, mais aussi dans les colonies. Dirigée par un capitaine,
des compagnies de cavaliers ou de fantassins pour assurer la généralement un ancien marin nommé par le pouvoir local,
protection des routes et villages alentour, à une journée de cette administration est chargée d’inscrire à son registre les
marche de leurs murailles. N’oubliez pas que les routes pavées bateaux qui entrent et sortent du port, leur cargaison et le
sont rares. On n’en trouve pas en dehors de la Gallicorne et du nom de leur capitaine. C’est une obligation pour tout navire
Consulat. mêmes dans ces contrées, les pistes et les chemins que de faire inscrire ses mouvements. Dans certains ports,
sont plus fréquents que les véritables routes. une escouades de gardes et un collecteur de taxes attend le
navire lorsqu’il arrive à quai. Les marchandises font l’objet
Par la mer et les rivières d’une simple déclaration, sans contrôle si elles ne sont pas
descendues à terre. Parfois, les gardes inspectent le navire à
L’essentiel du commerce maritime se fait par cabotage le long la recherche de marchandise de contrebande. La plupart du
des côtes, car seuls les marins les plus hardis osent affronter temps, la corruption, sous forme d’une taxe surnuméraire,
les dangers du franchissement des faces du monde. Il n’est pas permet d’éviter cette formalité. Une capitainerie typique
rare que le capitaine d’un navire de commerce accepte à son est une simple maison sur le port, bien visible. Au rez-de-
bord quelques voyageurs assez fortunés pour payer leur voyage. chaussée, on trouve un guichet pour l’enregistrement et une
Ils auront alors une cabine individuelle, composée d’un lit en salle d’archives, où sont conservées les traces des mouvements
alcôve et d’une petite table, et mangeront avec les officiers. Les des bateaux depuis parfois des siècles ; à l’étage, une salle des
seuls bateaux réservés aux voyageurs sont fait pour les pèlerins gardes, parfois le logement du capitaine si c’est une petite ville.
en direction des terres croisées ou des colons vers le nouveau Lorsque le port est doté de chaînes pour en interdire l’accès la
monde. On s’y entasse dans de piètres conditions, en priant nuit, ou d’un phare pour guider les navires, c’est souvent du
pour survivre aux pirates. Les navires les plus fréquents sont, ressort de la capitainerie.
par ordre de taille, les caravelles, les corvettes, les galions et
les galères. Les canons de marine sont désormais d’un usage
fréquent pour la flotte de guerre et la piraterie.

Les fleuves et rivières ne sont presque jamais canalisées, si


bien que leur cours naturel n’est pas toujours navigable. On
peut les descendre d’amont en aval, jamais le contraire. Les
bateliers acceptent généralement de transport des voyageurs,
mais pas leurs montures qui ne tiendraient pas dans leurs
longues barques à fond plat.

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