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Maîtrise des Risques liés aux Procédés

PÉTROCHIMIE DES OLÉFINES ET DES AROMATIQUES


M2 -4
PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS POLYMÈRES
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle

I - NATURE DES POLYMÈRES - PRINCIPALES VOIES D’OBTENTION.................................... 1


1 - Macromolécules et polymères .....................................................................................................1
2 - Principales réactions de polymérisation .......................................................................................2

II - PRINCIPAUX DOMAINES CONCERNANT LES POLYMÈRES............................................... 4


1 - Fibres ...........................................................................................................................................4
2 - Élastomères - Caoutchoucs naturels et synthétiques ..................................................................5
3 - Matières plastiques ...................................................................................................................... 9

III - ADDITIFS ET ADJUVANTS .................................................................................................... 13

IV - COMPARAISON ET ÉVOLUTION DES PRODUCTIONS ...................................................... 13

1 - Productions relatives des fibres, des élastomères et des matières plastiques .......................... 13
2 - Évolution de la production de matières plastiques ..................................................................... 14

Ce document comporte 15 pages

PC POL - 00807_A_F - Rév. 5 23/11/2005


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M 2 -4
I- NATURE DES POLYMÈRES - PRINCIPALES VOIES D’OBTENTION

1- POLYMÈRES ET MACROMOLÉCULES

a - Polymère

Un polymère est un matériau constitué de molécules tellement grandes que ces dernières sont
dénommées macromolécules. Ces dernières peuvent être indépendantes les unes des autres ou
liées entre elles.

Dans ce dernier cas, le polymère est une macromolécule unique tridimensionnelle.

b - Macromolécules ou molécules géantes

Une macromolécule, de manière plus précise, est fréquemment le résultat d’une association de
molécules d’un ou plusieurs monomères. Une quelconque de ces molécules simples de monomère
est repérée au sein de la molécule géante par un motif de base qui se répète de proche en proche.

D CH 2163 A
m molécule de monomère

m m m m m m m m m macromolécule

Motifs de base

Les macromolécules confèrent aux polymères des propriétés particulières :

- aucun n’est volatil


- ils sont, pour la plupart, peu ou pas solubles dans les solvants classiques
- ils n’ont pas de point de fusion net, certains même sont infusibles, c’est-à-dire qu’ils
n’existent qu’à l’état solide

c - Différents types de polymères

Lorsque le matériau polymérique est fabriqué à partir d’un seul monomère on dit qu’il s’agit d’un
homopolymère. Dans le cas où deux monomères ou davantage sont nécessaires à la réalisation du
polymère on parle d’hétéropolymère ou de copolymère.

Par rapport au monomère principal, les autres monomères sont parfois appelés comonomères.

d - Origine des polymères

En dehors de polymères naturels (laine, cellulose du bois, ...) ou des polymères artificiels
(Celluloïd, ...) qui en dérivent, la plupart des polymères existants ont été créés par l’homme par
synthèse à partir de monomères provenant essentiellement du pétrole : ce sont les polymères
synthétiques.

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La réaction de polymérisation consiste alors à relier entre eux un plus ou moins grand nombre de ces
motifs de monomères, de façon à ce que les chaînes macromoléculaires obtenues donnent au
polymère les propriétés recherchées permettant d’en faire des hauts polymères ou des oligomères.

D CH 2163 B
m m m m m m m m m m m m m

e - Hauts polymères - Oligomères

Ces deux formes de chaînes macromoléculaires se distinguent par le nombre de motifs de base,
encore appelé degré de polymérisation, qui les constitue.

Si le nombre de molécules engagées par macromolécule est important (plusieurs milliers dans certains
polymères caoutchoutiques), le matériau est un haut polymère ou simplement un polymère, à usage
de fibres, de caoutchoucs synthétiques ou de plastiques. Inversement si le nombre de molécules est
restreint, le composé obtenu est un oligomère.

On parle de dimère, trimère, tétramère, ... en général mis en œuvre dans l’industrie des adhésifs, des
encres, des peintures, des huiles en tant qu’additif, solvant, ...

2- PRINCIPALES RÉACTIONS DE POLYMÉRISATION


La réaction de polymérisation se traduit qualitativement par l’équation de réaction suivante :

Monomères (réactifs) Polymères (produits)

Parmi les réactions mises en œuvre pour générer des macromolécules, on distingue particulièrement,
suivant la manière dont se réalisent les liaisons entre les différents motifs :

- la réaction de polycondensation correspondant à la constitution de chaînes


macromoléculaires à partir de molécules de monomère se liant par réaction chimique
mettant en œuvre les fonctions organiques dont elles sont porteuses

- la réaction de polyaddition correspondant à la constitution de chaînes macromoléculaires à


partir de molécules de monomère contenant une double liaison, le plus souvent carbone-
carbone C = C

a - Exemple d’une réaction de polycondensation

De la même façon qu’un acide réagit (on dit “se condense”) en présence d’un alcool avec élimination
d’eau pour former un ester suivant l’équation générale de réaction ci-dessous :

O O
R C
OH + H O R' R C O R' + H2O
D CH 1013 A

Acide Alcool Ester Eau

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un polyacide réagit sur un polyalcool, toujours avec élimination d’eau, suivant une réaction dite de
polycondensation pour former un polyester.

O O O O
n HO C R C OH + H O R' OH HO C R C O R' 2 n-1 OH + 2 n-1 H2O

D CH 1013 B
Polyacide Polyalcool Polyester Eau

b - Exemple d’une réaction de polyaddition

L’ouverture de la double liaison d’une molécule oléfinique permet la création de deux nouvelles
liaisons, ainsi :

C C C C

D CH 1014 A
Ouverture 2 nouvelles
liaisons

et de proche en proche :

n C C C C
D CH 1014 B

n
c’est-à-dire :

C C C C C C C C
D CH 1014 C

n motif de bases

En quelque sorte on additionne les molécules les unes aux autres d’où l’appellation de
polymérisation par addition, encore dite polyaddition et en langage courant simplement
polymérisation.

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II - PRINCIPAUX DOMAINES CONCERNANT LES POLYMÈRES
Une autre présentation des polymères consiste à les classer d'après leur domaines d'utilisation en tant que :
- fibres
- élastomères
- matières plastiques diverses et variées

Le domaine est défini pour l’essentiel par :


- la mise en œuvre subie par le polymère
- les caractéristiques propres du matériau polymérique

1- FIBRES
a - Définition - Origine - Caractéristiques d’élaboration
Le terme fibre désigne des matériaux se présentant sous forme de filaments ou de brins
généralement fins.

On distingue les fibres d’origine :


- naturelle
- chimique : fibres cellulosiques d’une part, fibres synthétiques d’autre part

Concernant les fibres synthétiques, leur fabrication nécessite principalement la transformation d’un
polymère dont les chaînes linéaires sont dans un état désordonné, en un filament constitué de
chaînes parallèles. Cette transformation, réalisée en plusieurs étapes successives (extrusion
assurant la finesse des brins lors de l’opération de filage, étirage, puis traitement thermique)
s’accompagne d’une forte cristallisation qui confère au produit de bonnes propriétés tant sur le plan de
la résistance mécanique (ténacité en particulier), que sur le plan de la stabilité thermique.

D’autres qualités recherchées liées au toucher et au confort sont obtenues par frisage et texturation.

b - Aspects économiques
Le diagramme ci-dessous permet de situer en relatif les différentes natures de textiles sur le plan de la
production mondiale. Cette dernière s’est élevée à 55,3 Mt en 2002.
100%
97,4% Origine animale : Laine (3 %), soie

TEXTILES Coton (37%)


Origine végétale : Lin
NATURELS Chanvre

60,10%
Produits cellulosiques : Viscose, Rayonne
Acétate de cellulose
55%

TEXTILES Polyesters (35%)


Polyamides (8%)
Produits synthétiques : Polyacriliques (5%)
CHIMIQUES Autres dont textiles
spéciaux (7%)
D PPC 108 A

Il montre :
- la grande importance que conservent les textiles naturels, et en particulier le coton
- que les textiles synthétiques représentent plus de la moitié de la production totale
- que parmi ceux-ci l’essentiel provient de 3 familles : dans l’ordre d’importance, polyesters,
polyamides ou Nylons et polyacryliques
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C’est en 1993 que, pour la première fois, l’ensemble constitué des fibres artificielles et synthétiques a
dépassé les fibres d’origine végétale, et c’est en 1997 que les fibres synthétiques seules ont
représenté plus de 50 % de la totalité des fibres produites.

c - Origines et débouchés des produits synthétiques

– Polyesters :

Les deux principaux polyesters commerciaux sont le polyéthylène-térephtalate et le polybutylène-


térephtalate obtenus tous les deux par polycondensation du diméthyltérephtalate sur un glycol. Les
monomères eux-mêmes peuvent être préparés à partir du paraxylène et de l’éthylène entre autres. Les
marques commerciales associées à cette famille de fibres sont : Tergal, Eural, Dacron, ...

– Polyamides ou Nylons :

Les principaux polyamides commerciaux sont les Nylons : 6, 6-6, 6-10, 11, 12 et les aramides. Le
repérage est lié au nombre d’atomes de carbone présents dans les monomères. Ainsi le Nylon 6-6 est
fabriqué à partir de l’éthylènediamine (C6 H 16N 2 ) et de l’acide adipique (C6H 10O4). Les aramides pour
leur part sont des polyamides aromatiques connus sous les marques commerciales : Kevlar, Nomer.
Les polyamides sont obtenus principalement par polycondensation. Ils servent à la fabrication de
tapis, vêtements, cordées de pneus, ...

– Polyacryliques :

Les fibres acryliques sont obtenues par polyaddition de l’acrylonitrile seul ou en présence par
exemple du chlorure ou de l’acétate de vinyle, tous des monomères dérivés de l’éthylène ou du
propylène. Les marques commerciales associées à cette famille de fibres sont : Orlon, Courtelle,
Crylor, ...

– Autres produits :

Polychlorure de vinyle (PVC), polyéthylène (PE), polypropylène (PP), alcool polyvinylique (PVAL) sont,
avec les fibres spéciales, des polymères utilisés dans cette industrie. On peut noter, en particulier, le
développement important ces dernières années du polypropylène (PP) dans les applications :
moquettes, ficelles, cordages, rubans, ...

2- ÉLASTOMÈRES - CAOUTCHOUCS NATURELS ET SYNTHÉTIQUES

a - Définition - Origine des propriétés

Le terme élastomère désigne les polymères susceptibles de subir un allongement important, au


minimum de 300 % mais pouvant atteindre 1000 %, et réversible conférant d’une part la souplesse et
le caractère hautement déformable de ces matériaux et d’autre part la propriété d’élasticité.

C’est par analogie de comportement avec le caoutchouc naturel que l’on parle aussi de caoutchoucs
synthétiques.

Ces propriétés uniques communes résultent de la structure macromoléculaire particulière de cette


famille de polymères comportant très souvent des insaturations et de la possibilité qu’ils ont de former
des réseaux par utilisation de ces insaturations.

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b - Comportement d’un élastomère brut - Opérations complémentaires - Formes utilisées

En étirant légèrement un morceau d’élastomère brut, le très grand nombre de chaînes enchevêtrées
qui le constituent agit comme un ensemble de ressorts, le morceau s’allonge. Lorsque l’on cesse
l’étirement, le matériau retrouve pratiquement sa forme initiale du fait de son caractère élastique.

Le même morceau soumis à une élongation plus importante et durant un temps plus long ne reprend
pas sa forme initiale. Ce comportement plastique résulte des glissements des chaînes les unes par
rapport aux autres, ceci malgré leur enchevêtrement.

L’obtention d’un matériau vraiment élastique, c’est-à-dire retrouvant intégralement sa forme originale
après déformation, nécessite la création de liens ou de ponts entre les chaînes afin d’empêcher le
glissement. Ce résultat est obtenu par vulcanisation le plus souvent à chaud en présence de
composés chimiques appelés agents de vulcanisation. Le matériau final se présente sous forme d’un
réseau tridimensionnel unique. Le matériau reste alors élastique en conservant par ailleurs une
plasticité limitée.

On peut noter que le terme vulcanisation est réservé aux caoutchoucs. Pour un polymère quelconque
la création de ponts entre les chaînes est obtenue par une opération dite de réticulation.

Quand l’opération de vulcanisation n’est pas menée lors de la mise en œuvre du caoutchouc, on parle
d’utilisation à cru.

c - Aspects économiques

Le diagramme ci-dessous permet de situer en relatif la production des caoutchoucs suivant leur
origine. L’appellation usuelle est souvent dérivée des initiales anglo-saxonnes pour lesquelles R
signifie Rubber. En 2002, la production globale de caoutchoucs, tant naturels que synthétiques, s’est
élevée à 18,15 Mt.

100%

Caoutchoucs
synthétiques

40,6%

Caoutchouc
naturel
D PPC 109 A

(NR)
0

On note que le caoutchouc naturel représente environ quarante pourcent de la production mondiale de
caoutchouc.

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C’est l’industrie automobile, en particulier du fait des pneumatiques, qui représente l’essentiel des
débouchés des élastomères.

UTILISATION DES ÉLASTOMÈRES


(Répartition moyenne à l’échelle mondiale) %

Pneus et chambres 60
Applications mécaniques, automobiles 12
Chaussures 8
Articles en mousse 4
Courroies 3
Tuyaux 3
Articles enduits 2
Colles 1
Câbles 1
Usage médical 1
Autres 5
—————
100 %

On peut noter que l’obtention de gants, fils élastiques, mousses ... est effectuée à partir de
caoutchoucs utilisés à cru sous forme de latex, mélange de caoutchouc et d’eau principalement.

d - Origines et débouchés des principaux caoutchoucs

– Caoutchouc naturel

Il provient de l’hévéa qui pousse à proximité de l’équateur. Par saignée on obtient un latex qui, après
coagulation à l’aide d’un acide, donne le caoutchouc sec. La coagulation permet de séparer le
caoutchouc de la phase aqueuse du latex.

Vulcanisé, le caoutchouc naturel présente d’excellentes propriétés mécaniques (bonne résistance à la


traction, au déchirement, à l’abrasion, ...) et quelques points faibles (perméabilité aux gaz, mauvaise
tenue aux huiles, ...).

A noter qu’une plantation d’hévéas commence à produire au bout de 5 à 7 ans pendant une durée de
25 à 30 ans et fournit un rendement moyen de 1,5 tonne/an/hectare.

La transformation en produit fini met en jeu respectivement 0,5 tonne de pétrole par tonne de
caoutchouc naturel contre 3,5 à 5,5 tonnes pour les différents élastomères de synthèse.

– Caoutchoucs synthétiques

On a l’habitude de répartir les élastomères de synthèse en quatre familles principales suivant leurs prix
et leurs propriétés.

• Élastomères à usages généraux

Ces élastomères ont, à quelques variantes près et à des degrés divers, de bonnes
caractéristiques mécaniques mais présentent deux principaux défauts que sont une
mauvaise résistance aux huiles et aux solvants hydrocarbonés et une mauvaise tenue au
vieillissement.

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Par ordre d’importance, il s’agit des caoutchoucs :

- SBR (Styrene - Butadiene Rubber)


Ce dernier est obtenu par polyaddition d’environ 75 % de butadiène et 25 % de
styrène. Il a été le premier élastomère produit industriellement en 1935. Il est utilisé
principalement dans l’industrie des pneumatiques en mélange avec le caoutchouc
naturel (NR) et le caoutchouc polybutadiène (BR). On l’utilise cependant aussi pour la
fabrication d’articles en caoutchouc bon marché : semelles, tapis, ...

- BR (Butadiene Rubber)
Le polybutadiène est obtenu par polyaddition du butadiène nécessitant l’utilisation
d’une catalyse spécifique dite de Ziegler-Natta. Sa production industrielle apparaît à la
fin des années 50. Il est utilisé à 90 % en association avec le caoutchouc naturel (NR)
ou le SBR dans l’industrie des pneumatiques où il est principalement un facteur
d’amélioration de la résistance à l’abrasion.
Il entre aussi dans la composition du polystyrène choc auquel il apporte justement la
résistance aux chocs.

- IR (Isoprene Rubber)
Le polyisoprène est obtenu par polyaddition de l’isoprène utilisant le même type de
catalyse que le BR. Il apparaît en 1954. Fabriqué à partir du même monomère que le
caoutchouc naturel, il n’atteint cependant pas les mêmes performances. Il est utilisé en
coupage avec du SBR et du BR dont il facilite la mise en œuvre.

• Élastomères à usages spéciaux

Ils se distinguent des précédents soit par une meilleure résistance aux hydrocarbures, soit
par une meilleure tenue au vieillissement. Ils sont utilisés dans des domaines plus
techniques des industries de l’automobile, de l’aviation et du bâtiment. Lié à leur spécificité,
le prix de ces élastomères est nettement plus élevé que celui des caoutchoucs à usages
généraux.

Il s’agit par ordre d’importance des caoutchoucs :

– IIR (Isobutene - Isoprene Rubber) ou BUTYL


Le caoutchouc butyl, obtenu par polyaddition, est constitué d’isobutène (97-99,5 %) et
d’isoprène (0,5-3 %). Ce dernier constituant fourni l’insaturation nécessaire à la
vulcanisation. Il existe par ailleurs des caoutchoucs butyl chlorés ou bromés. Caractérisé
d’une part par une grande résistance à la chaleur, aux acides, aux bases et aux solvants
oxygénés, d’autre part par une imperméabilité aux gaz très élevée, il est très utilisé à la
fabrication des chambres à air et des revêtements intérieurs des pneumatiques sans
chambre.

– EPM - EPDM (Ethylene - Propylene Monomers et Ethylene Propylene Diene Monomers)


Il s’agit de caoutchoucs obtenus par polyaddition, utilisant une catalyse de même type
que celle du BR, soit d’un mélange des deux monomères éthylène et propylène dans
des proportions de 40 à 80 % masse d’éthylène, soit d’un mélange de trois monomères,
le troisième étant un diène fournissant au matériau l’insaturation nécessaire à une
vulcanisation plus aisée. Ces élastomères se caractérisent par une grande résistance à
la chaleur, à la lumière et à l’ozone et par une grande capacité à accepter un haut
niveau de charge et d’huile. Ils sont utilisés à la fabrication de profilés tels que joints de
pare-brise, gaines, câbles électriques et Durits d’eau chaude, et à l’amélioration de la
tenue aux chocs de certaines matières plastiques. Ils n’entrent pas dans la fabrication
des carcasses pneumatiques car ils n’ont aucune caractéristique de collant à l’instar du
caoutchouc butyl.

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- NBR (Nitrile, Butadiene Rubber)


Le caoutchouc nitrile est obtenu par polyaddition d’acrylonitrile et de butadiène, les
taux d’acrylonitrile pour les produits commerciaux s’établissant entre 25 et 50 % masse.
Son principal intérêt technique est son faible gonflement en présence d’huiles et
d’hydrocarbures conduisant à l’utiliser à la fabrication de tuyaux, Durits, tubes, joints,
clapets, courroies, ...

- CR (Chloroprene Rubber)
Le polychloroprène, obtenu par polyaddition d’un chlorobutadiène, présente une bonne
résistance aux intempéries, à l’ozone ainsi qu’aux huiles non aromatiques. Doté par
ailleurs de bonnes propriétés mécaniques, d’une excellente résistance à la rupture et
aux flexions répétées, d’un caractère collant et d’une grande aptitude à cristalliser, il est
utilisé à la fabrication de tubes, tuyaux, joints, courroies de transmission, semelles de
chaussures, isolants pour le bâtiment, revêtement de câbles et d’adhésifs. Il est plus
connu sous une de ses marques commerciales, à savoir Néoprène.

• Élastomères à usages très spéciaux

Il s’agit d’élastomères en général très coûteux possédant une ou plusieurs propriétés à un


degré exceptionnel. Leur usage est réservé à la fabrication de pièces pour lesquelles
l’utilisation d’autres élastomères est totalement inenvisageable. Parmi ceux-ci, les plus
importants sont les silicones.

• Élastomères thermoplastiques

Il s’agit de structure comportant deux phases incompatibles, l’une thermoplastique, l’autre


élastomérique. En dessous d’une certaine température, les zones thermoplastiques forment
des sortes de nœuds physiques réversibles assurant une espèce de réticulation intrinsèque
qui confère à ces matériaux un comportement analogue à celui des élastomères après
vulcanisation.

Le passage au-dessus de la température en question permet leur mise en œuvre comme


des thermoplastiques, à savoir qu’ils sont déformables par chauffage.

3- MATIÈRES PLASTIQUES
Il s’agit de l’ensemble des polymères qui ne sont ni du domaine des fibres, ni du domaine des
élastomères.

On distingue cependant les deux grandes familles suivantes :

- les thermodurcissables
- les thermoplastiques
bien que cette différenciation n’ait pas un caractère d’extrême rigueur.

a - Les thermodurcissables

Leur nom vient du fait que l’on utilise généralement la chaleur, lors de leur mise en œuvre, pour obtenir
le durcissement définitif. Il devient alors impossible de les ramollir pour leur donner une autre forme.
En effet, ils se décomposent avant d’atteindre l’état fondu.

Ce durcissement correspond à la création de multiples liaisons entre macromolécules. On parle alors


de polymères réticulés. La réticulation peut être obtenue non seulement par chauffage comme dans
la plupart des cas, mais aussi par pression, ou par l’utilisation d’un agent réticulant.

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Les principaux thermodurcissables sont :

- les polyuréthannes réticulés utilisés sous forme de mousses rigides pour l’isolation dans le
bâtiment et sous forme de mousses souples dans l’industrie de l’emballage et de
l’automobile

- les aminoplastes, comme les résines mélamine formol utilisées pour l’obtention de
revêtement (Formica) et d’objets moulés, et les résines urée formol à usage de colle pour
panneaux d’agglomérés

- les phénoplastes, ou résines phénoliques, utilisés sous forme de poudre à mouler pour
l'obtention de boîtiers et objets de grande rigidité (Bakélite)

- les polyesters réticulés dont les résines glycérophtaliques pour peintures

- les polymères époxydiques à usage de colle (Araldite)

b - Les thermoplastiques

Ce sont des produits qui se déforment à la chaleur. Ils constituent la famille la plus importante. Cette
dernière comprend les produits de grande diffusion, que sont :

- les polyéthylènes
- le polypropylène
- le polychlorure de vinyle
- le polystyrène

c - Thermoplastiques de grande diffusion

– Polyéthylènes

Il en existe plusieurs types. Par ordre chronologique d’apparition, on peut citer :

- le polyéthylène basse densité (PEbd) découvert en 1933 en Grande-Bretagne par la


Société I.C.I.

Son obtention nécessite des pressions très élevées de l’ordre de 1500 à 3500 bar. Pour
cette raison, on l’appelle aussi polyéthylène haute pression (PEHP). Le mécanisme
réactionnel a conduit aussi à le dénommer polyéthylène basse densité radicalaire
(PEbdr). La densité de cette gamme de PE est comprise entre 0,915 et 0,935 et comprend
aussi divers copolymères type EVA (copolymère acétate de vinyle-éthylène).

- le polyéthylène haute densité (PEhd) apparaît dans les années 1950 en R.F.A. suite à
des travaux menés par la Société HOECHST exploitant les études du professeur ZIEGLER
sur les catalyseurs qui portent son nom, et aussi aux États-Unis suite à des recherches
menées par la Société PHILLIPS PETROLEUM sur des catalyseurs à base d’oxyde de
chrome. Les procédés travaillant à des pressions nettement plus basses, ce polyéthylène
est dit aussi basse pression (PEBP). La densité de cette gamme évolue de
0,941 < d < 0,965.

- le polyéthylène basse densité linéaire (PEbdl) apparaît en 1977. La voie de synthèse est
identique à celle du PEhd mais la réaction se réalise en présence d’un comonomère
(butène-1, par exemple). Un PEbdl est en fait un copolymère. L’intervalle de densité
généralement admis pour ces PE est 0,880 - 0,940 ; cependant parfois, les produits de
densité comprise entre 0,926 et 0,940 sont classés parmi les PEHD.

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– Polypropylène

Ce matériau produit par la Société MONTECATINI en Italie, apparaît tardivement à la fin des
années 1950. La variété de polypropylène la plus intéressante n’a dû son développement qu’à
l’apparition de nouveaux catalyseurs. Ces catalyseurs mis au point par ZIEGLER et NATTA sont
de même nature que ceux utilisés pour la fabrication des PEhd et PEbdl. Le polypropylène est
repéré par les lettres PP.

– Polychlorure de vinyle

Bien que connu dès 1914, ce composé n’apparaît industriellement qu’en 1931 en Allemagne suite
aux travaux menés par la Société I.G. FARBEN. Ce laps de temps fut consacré à l’élaboration
d’additifs et d’adjuvants sans lesquels ce polymère ne peut être mis en œuvre. Ce matériau est
repéré par les lettres PVC.

– Polystyrène

C’est le plus ancien des plastiques de masse, son apparition date de 1930. Il est dû à la Société
allemande I.G. FARBEN s’appuyant sur les travaux du Professeur STAUDINGER. Il a donné
naissance à tout un ensemble de matériaux styréniques (polystyrène choc : copolymère de styrène
et de caoutchouc polybutadiène, polystyrène expansé, etc.).

Il est connu sous l’appellation de polystyrène cristal ou standard et on le désigne par les
lettres PS.

Le polystyrène expansible date de 1951 et est dû à BASF.

Ils sont tous obtenus par polyaddition. Les applications sont très nombreuses et concernent notre vie
au quotidien.

d - Autres thermoplastiques

Il s’agit de plastiques dit techniques (engineering plastic) regroupant les cinq familles suivantes :

- les polyamides ou Nylons renforcés par de la fibre de verre pouvant remplir le même
usage que certains métaux (paliers, roulements, engrenages, serrures, ...)

- les polycarbonates possédant une bonne résistance au choc et à la chaleur et une grande
stabilité dimensionnelle d’où leur utilisation pour la fabrication de pièces mécaniques ou de
verres organiques

- les polyacétates de vinyle (enduits, peintures, adhésifs) donnant par hydrolyse les
polyacétals (ou acétals polyvinyliques) servant à la fabrication de verres de sécurité
(Triplex), de colles, de vernis, ...

- les polyoxydes de phénylène (PPO) correspondant à des thermoplastiques thermostables


particulièrement résistants aux acides et aux bases. Il en est de même des polysulfones

- certains polyesters saturés linéaires

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De nombreux autres thermoplastiques, bien que d’importance moindre, trouvent des applications
spécifiques :

- polyuréthannes linéaires pour objets moulés

- matériaux fibreux cellulosiques

- polymères acryliques tels que le polyméthacrylate de méthyle (PMMA)

- polymères vinyliques divers tels que le polyfluorure de vinylidène (PVDF) pour sa résistance
chimique

- autres polymères aromatiques, fluorés, ....

e - Aspects économiques

Le diagramme suivant présente les productions relatives des deux familles de matières plastiques.

100%

THERMOPLASTIQUES
DE
GRANDS TONNAGES
PE, PP, PS, PVC

50%

AUTRES
THERMOPLASTIQUES
D PPC 110 A

10%
THERMODURCISSABLES
0

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III - ADDITIFS ET ADJUVANTS
En général les polymères sont inutilisables à l’état brut. Ils nécessitent l’adjonction de différents produits qui
ont pour objet :

- soit de permettre la mise en œuvre sans risque de détérioration


- soit de modifier les caractéristiques de base
- soit d’empêcher ou de retarder le vieillissement
- soit d’aboutir à un prix de revient acceptable

Ces produits sont qualifiés en général d’additifs s’ils rentrent pour plus de 10 % dans la composition
massique du produit fini, dans le cas contraire on les appelle adjuvants.

Parmi les additifs et les adjuvants, on trouve :

- les plastifiants
- les stabilisants
- les charges
- les renforts
- les agents gonflants
- les colorants
- les anti-UV
- les lubrifiants
- les ignifugeants
- les antioxydants
- les agents antistatiques
- les fongicides

L’ensemble constitué du polymère brut, des additifs et des adjuvants forment ce que l’on appelle parfois une
résine.

IV - COMPARAISON ET ÉVOLUTION DES PRODUCTIONS

1 - PRODUCTIONS RELATIVES DES FIBRES, DES ÉLASTOMÈRES ET DES


MATIÈRES PLASTIQUES
Le diagramme suivant permet de comparer l’importance relative des productions de fibres
d’élastomères et de matières plastiques.

100%

MATIÈRES
PLASTIQUES
(Thermo-
plastiques et
thermo-
durcissables)

33%
FIBRES
NATURELLES
12%
D PPC 111 A

ET CAOUTCHOUCS
NATUREL ET
CHIMIQUES SYNTHÉTIQUES
0%

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14

M 2 -4
2- ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE MATIÈRES PLASTIQUES
Le graphique suivant illustre clairement l’évolution et l’importance actuelle de la production mondiale
de l’industrie des matières plastiques.

Millions
de tonnes

160

140

120

100

80

Pétrole ; 60
Charbon Gaz naturel
+ Chaux,
Charbon + Eau Acétylène 40
+ Air (gaz de
houille, goudron)
Cellulose 20
Caséine
D PPC 112 A

1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

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