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Autisme et orthophonie

Déroulement d’une séance d’orthophonie


Tout d’abord je tiens à préciser qu’il s’agit du déroulement type de MES séances avec mes
patients TED, cet article (comme les autres) étant le reflet de ma pratique et en aucun cas une
description de la « bonne façon » de faire…

• Accueil du patient

Dans mon cabinet (que je partage avec mon associée), nous allons ouvrir la porte nous-mêmes
quand un patient sonne. Si c’est moi qui ouvre à mon patient porteur d’autisme, et même si je
suis en séance avec un autre patient à ce moment-là, je prends le temps de lui dire bonjour, en
signant s’il est non ou peu verbal, en me mettant à sa hauteur, et j’attends sa réponse. Ce
premier contact est important, c’est une routine conversationnelle à ne pas négliger.

La réponse peut être verbale et complète « bonjour Charlotte », ou verbale et incomplète


« bonjour », ou verbale et erronée « bonjour + prénom de l’enfant ». Dans ces 2 derniers cas je
reprends avec l’enfant. Elle peut aussi être non verbale gestuelle (un regard, un geste non
conventionnel) ou non verbale signée (le signe Makaton appris), ou encore inexistante. S’il n’y
a pas de réponse, je guide l’enfant pour signer « bonjour » en Makaton.

Je le dirige ensuite avec son accompagnant vers la salle d’attente, lui donnant un picto
« attendre » si besoin, et retourne à ma séance.

• Structuration spatiale

Les enfants avec autisme ont besoin de structuration afin de prendre leurs repères dans un lieu.
Mon cabinet a 3 espaces :

– une petite table, pour accueillir mes patients les plus jeunes, ceux qui ont besoin de plus de
structuration. Lorsque nous travaillons à table, ils s’assoient sur un tabouret, dans un coin, et je
peux mettre la table devant eux. Je me place à côté ou en face d’eux. L’emploi du temps est sur
le mur à leur droite, les pictos « aide », « fini », « pause » et « toilettes » visibles, le plus
souvent sur la table.
– un grand bureau, où je travaille avec mes patients plus âgés, qui ont besoin de moins de
guidance et de proximité.

– un coin tapis et coussins pour regarder un livre et s’installer plus tranquillement en fin de
séance.

… et de l’espace au milieu de tout cela pour les jeux plus physiques !

Les étagères avec le matériel sont ouvertes mais pas à la vue des patients installés à la petite
table. Ces repères sont importants, ils participent au cadre de la séance.

Cette structuration est évidemment plus ou moins indispensable, et donc plus ou moins
« lourde », selon les patients et leurs besoins.

• Structuration temporelle

En début de séance, nous élaborons un emploi du temps visuel des activités prévues. Pour cela
j’ai pris en photo tous mes jeux, je les ai imprimés en format environ 4×4 cm, plastifiés et leur
ai mis du velcro. Je présente à l’enfant un support de la même taille, avec des cases vierges côte
à côte et du velcro. Je lui donne les photos des activités du jour, en commençant par le picto
« bonjour » et en terminant par le picto « au revoir ». J’utilise plus ou moins de guidance
gestuelle ou verbale selon les patients. Nous affichons ensuite cet emploi du temps de séance au
mur.

A chaque activité terminée, nous décollons l’image, la rangeons dans une pochette à côté, et
passons à la suivante.

Cela leur permet de prévoir ce qui va se passer, d’aborder la notion de chronologie,


d’appréhender plus facilement la suite et le temps restant.

J’utilise également le Time timer, mais en le laissant souvent hors de vue des enfants, en le
montrant seulement à chaque transition, sur demande ou si impatience.

Avec les enfants qui ont des difficultés à gérer l’imprévu, il m’arrive aussi de changer une
activité au dernier moment. Je change alors l’emploi du temps visuel en conséquence. Je
commence par changer une activité peu appréciée en activité appréciée ou neutre, jusqu’à faire
le contraire sans générer de crises.
Pour les enfants qui n’ont pas besoin de cette structuration temporelle, qui ont acquis la
chronologie, savent lire l’heure…, je ne dis pas toujours ce que l’on va faire, je laisse la place à
l’imprévu, parfois je leur permets de choisir l’activité.

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