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Droit des marchés publics

Finalités du droit des marchés publics

Le droit des marchés recouvre différentes finalités qui se supervisent par ailleurs.
Protection des deniers publics
Le droit des marchés publics est le premier droit de l’administration qui existe depuis le moyen âge
lorsqu’imposant les obligations de concurrence, l’Etat devait attribuer le marché au candidat qui
proposait l’offre de faire la meilleure chose au meilleur compte.
Lutte contre la corruption
Compte tenu du poids du budget d’investissement dans le budget national, il a fallu mettre en place
des dispositions renforçant les procédures de mise en concurrence, en garantissant notamment une
stricte séparation entre les collectivités publiques et les entreprises. Ce mouvement s’est accompagné
de la création d’infractions sanctionnées par le code pénal visant distinctement à endiguer la
corruption à laquelle donnaient lieu les procédures de passation des marchés publics.
Favoriser la concurrence
Corolaire de la lutte contre la concurrence, le droit des marchés publics est l’enjeu de diverses
techniques permettant le contournement des règles de concurrence. Lors d’une mise en concurrence,
les candidats peuvent s’entendre pour présenter une offre de principe ou offre « carte de visite » ou
bien encore une offre de « couverture ».
Dans un premier temps, il s’agit de l’hypothèse où des entreprises qui veulent manifester leur présence
sur le marché font une offre qui n’est économiquement pas viable. Le cumul de ces offres lors d’une
mise en concurrence contribue à générer une concurrence d’apparence.
La seconde hypothèse correspond à celle où des entreprises s’entendent pour se répartir des marchés.
Toutes se présentent à divers appels d’offres en prenant soin qu’à chaque mise en concurrence, une
seule des entreprises soit susceptible d’obtenir le marché. Ces pratiques prohibées, sont difficiles à
détecter et à mettre en évidence.
Il est aussi prévu une soumission la plus large possible aux obligations de publicité et de mise en
concurrence. Ainsi sous la qualification de marchés publics, un nombre toujours plus important de
contrats passés par les personnes publiques est soumis aux obligations de transparence et de mise en
concurrence, au point que soit envisagé non plus un droit des marchés publics mais un droit de la
commande publique.
Efficacité administrative
Les objectifs du droit des marchés publics sont l’efficacité de la commande publique et la bonne
utilisation des deniers publics. Il faudrait même dire la protection des deniers publics est devenue
l’accessoire d’une finalité plus importante qui consiste à concevoir le droit des marchés publics
comme régime juridique contractuel pour que les marchés conclus soient les meilleurs possibles. C’est
ce que l’on désigne par la satisfaction du mieux disant qui doit se substituer à la recherche du moins
disant.

Principes fondamentaux du droit des marchés publics

Les marchés publics soumis au code de marchés publics respectent les principes d’accès à la
commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures. Ces
principes permettent d’assurer l’efficacité de la commande publique et la bonne utilisation des derniers
publics.
Transparence
Cette obligation de transparence qui incombe au pouvoir adjudicateur consiste à « garantir en faveur
de tout soumissionnaire potentiel, un degré de publicité adéquat permettant une ouverture du marché
des services à la concurrence ainsi que le contrôle de l’impartialité des procédures d’adjudication et
même pour les contrats non soumis à mise à concurrence, les adjudicatrices les concluant sont, tenues
de respecter les règles fondamentales du code.

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Liberté d’accès
Aucun obstacle ne doit être porté, sauf motif d’intérêt général ou d’ordre public, à l’accès à la
candidature et à l’obtention de marché publics. De même, le principe de la liberté d’accès à la
commande publique autorise les personnes publiques à se porter candidates à l’attribution d’un marché
public ou d’un contrat de délégation de service public. Aussi une personne qui envisage de conclure
un contrat dont la passation est soumise à des obligations de publicité et de mise en concurrence ne
peut refuser par principe d’admettre à concourir une personne publique.
Egalité de traitement
Le respect du principe d’égalité n’est pas l’apanage du droit de la commande publique. C’est un
principe général du droit qui est particulièrement essentiel dans le droit des marchés publics. Le
principe d’égalité de soumissionnaires constitue de manière itérative le fondement du code des
marchés publics. Il e mporte un certain nombre d’effets juridiques sur les procédures de passation :
En premier lieu, le principe d’égalité de traitement interdit que celui qui a participé à la conception du
marché puisse être candidat à son attribution. Il pourrait avoir influé même involontairement sur les
caractéristiques du marché à venir dans un sens qui lui serait favorable.
Par ailleurs, il faut que les discriminations qui peuvent être opérées pour l’accès à un marché soient
justifiées par l’objet du marché.

Selon l’article 3 décret n° 2018/366 du 20 juin 2018 portant CMP, « Le Code des Marchés Publics
s’applique à tout marché public financé ou cofinancé :
• a) par le budget de l’Etat ;
• b) sur fonds d’aide extérieure, bilatérale ou multilatérale ;
• c) sur emprunt avalisé par l’Etat ;
• d) par le budget d’un établissement public ou d’une entreprise du secteur public ou parapublic ou
d’une collectivité ter ritoriale décentralisée ».
Le code s’applique désormais à tout marché bénéficiant d’un financement de l’Etat même s’il est
passé par une entreprise privée. Les personnes de droit privé agissant pour le compte de l’Etat ou de
ses démembrements sont assujetties au code dans le cadre des marchés pour lesquels elles ont reçu
mandat. Les marchés passés entre personne morale de droit public entre également dans le champ
d’application du code.
Sont désormais exclus du champ du code en plus des bons de commande et ceux régis par des
conventions internationales, les acquisitions ou la location d’immeubles, l’achat des produits pétroliers
avals (carburant, lubrifiants) destines aux véhicules administratifs, les contrats de partenariat les
travaux en totale régie, les marchés spéciaux et ceux passés par les entreprises publiques. Le texte
précise que pour les marchés sur fonds d’aide extérieure, les accords de financement précisent les cas
échéant, les règles applicables

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Définitions 
Marché Public : contrat écrit, passé conformément aux dispositions du présent Code, par lequel un
entrepreneur, un fournisseur, ou un prestataire de service s’engage envers l’état, une collectivité
territoriale décentralisée, un établissement public ou une entreprise du secteur public ou para public,
soit à réaliser des travaux, soit à fournir des biens ou des services moyennant un prix.
C’est un contrat écrit par lequel un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire de service s’engage
envers l’Etat, une collectivité locale décentralisée, un établissement public ou une entreprise du
secteur public ou parapublic soit à réaliser les travaux, soit à fournir des biens et services dans un délai
déterminé moyennant un prix.
Marché : ensemble des pièces visées auxquelles il est fait expressément référence dans les clauses
administratives générales et les clauses administratives particulières du contrat. Il fait l’objet d’un
document unique rédigé recto-verso ;
Délégation de services publics : délégation de la gestion d’un service public à un tiers dont la
rémunération est substantiellement liée au résultat de l’exploitation du service. Elle est soumise au
régime des marchés publics ;
Ouvrage : toute construction, installation, tout édifice, assemblage et d’une façon générale, tout bien
matériel créé ou transformé par l’exécution des travaux.
Prestations : tous travaux, toutes fournitures, tous services ou toutes prestations intellectuelles à
exécuter ou à fournir conformément à l’objet du marché ;
Maître d’Ouvrage : chef de département ministériel ou assimilé, chef de l’exécutif d’une collectivité
territoriale décentralisée, directeur général et directeur d’un établissement public et d’une entreprise du
secteur public et para public, représentant l’administration bénéficiaire des prestations prévues dans le
marché. Personne pour qui est réalisée le projet, propriétaire ou affectataire d’un patrimoine
immobilier. Il assure la bonne gestion à la fois prospective et curative de son patrimoine.
Maître d’Ouvrage Délégué : personne exerçant en qualité de mandataire du Maître d’Ouvrage, une
partie des attributions de ce dernier. Il s’agit du Gouverneur de région et du Préfet de département, du
chef d’une mission diplomatique du Cameroun à l’étranger, habilités à passer et à signer les marchés
financés sur crédits délégués par un Maître d’Ouvrage, et le cas échéant, du chef d’un projet
bénéficiant d’un financement extérieur ;
Chef de service du marché : personne physique accréditée par le Maître d’Ouvrage ou le Maître
d’Ouvrage Délégué pour une assistance générale à caractère administratif, financier et technique aux
stades de la définition, de l’élaboration, de l’exécution et de la réception des prestations objet du
marché.
Responsable de la direction générale de l’exécution des prestations, il arrête toutes les dispositions
technico-financières et représente le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué auprès des
instances compétentes d’arbitrage des litiges.
Ingénieur du marché : personne physique ou morale de droit public accréditée par le Maître
d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué, pour le suivi de l’exécution du marché.
Responsable du suivi technique et financier, il apprécie, décide et donne toutes les instructions
n’entraînant aucune incidence financière. Il rend compte au Chef de service du marché ;
Maître d’œuvre : personne physique ou morale de droit public ou privé chargée par le Maître
d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué d’assurer la défense de ses intérêts aux stades de la
définition, de l’élaboration, de l’exécution et de la réception des prestations objet du marché. Elle
traduit en terme technique les besoins du maitre d’ouvrage et les fait réaliser.
Co-contractant de l’Administration : toute personne physique ou morale partie au contrat, en
charge de l’exécution des prestations prévues dans le marché, ainsi que son ou ses représentant(s),
personnel(s), successeur(s) et / ou mandataire(s) dûment désigné(s).
Groupement d’entreprises : groupe d’entreprises ayant souscrit un acte d’engagement unique, et
représentées par l’une d’entre elles qui assure une fonction de mandataire commun. Le groupement
d’entreprises est conjoint ou solidaire ;
Commission des Marchés Publics : organe d’appui technique placé auprès d’un Maître d’Ouvrage ou
d’un Maître d’Ouvrage Délégué pour la passation des marchés ou organe technique placé auprès de
l’Autorité chargée des Marchés Publics pour le contrôle a priori des procédures de passation des
marchés.

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Sous-commission d’analyse : comité ad-hoc désigné par la Commission de Passation des Marchés
pour l’évaluation et le classement des offres aux plans technique et financier.
Autorité chargée des Marchés Publics : autorité placée à la tête de l’administration publique
compétente dans le domaine des marchés publics ;
Observateur Indépendant : consultant recruté par l’Administration afin de veiller au respect de la
réglementation, aux règles de transparence et aux principes d’équité dans le processus de passation des
marchés publics.
Auditeur Indépendant : cabinet de réputation établie recruté par l’Administration et chargé de l’audit
annuel des marchés publics.
Avenant : acte contractuel modifiant certaines clauses du marché de base pour l’adapter à des
événements survenus après sa signature.
Montant du marché : montant total des charges et rémunérations des prestations faisant l’objet du
marché, sous réserve de toute addition ou déduction qui pourrait y être apportée en vertu des
stipulations dudit marché.
Lettre-commande : marché public dont le montant est au moins égal à 5.000.000 et inférieur à
30.000.000 FCFA.;
Demande de cotation : procédure simplifiée de consultation d’entreprises pour la passation de
certaines lettres-commandes.
Commission de suivi et de recette technique : commission constituée des membres choisis en
fonction de leur domaine de compétence et chargée de suivre et de valider les prestations effectuées
dans le cadre des marchés de prestations intellectuelles dont les montants sont supérieurs ou égaux à
100.000.000 FCFA.
Commissions de passation des Marchés publics : organes d’appui technique qui concourent au
respect de la réglementation et garantissent notamment les principes de liberté d’accès, à la commande
publique, d’égalité de traitement des candidats et les transparences de procédures de passation des
marchés publics.
ARMP : Agence de Régulation des Marchés Publics, chargée d’assurer la régulation, du système de
passation des marchés publics et des conditions de délégation des services publics.

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Chapitre 1 : Les acteurs

Le décret n° 2011/408 du 9 décembre 2011 portant organisation du gouvernement crée à coté de


l’ARMP, un ministère des marchés publics. Ce nouveau ministère est organisé par le décret
n°2012/074 du 8 mars 2012 portant création, organisation et fonctionnement des commissions de
passation des marchés publics.

Section 1 : Le ministère des marchés publics


Ce nouveau ministère créé en 2011, est placé sous l’autorité d’un ministre délégué à la Présidence de
la République. Le ministre délégué à la Présidence de la République chargé des marchés publics est
responsable de l’organisation et du bon fonctionnement des marchés publics. A ce titre :
- Il procède au lancement des appels d’offres des marchés publics, en liaison avec les départements
ministériels et les administrations concernés ;
- Il procède à la passation des marchés publics et en contrôle l’exécution sur le terrain, en liaison avec
les départements ministériels et les administrations ;
Il participe au montage des marchés publics, en liaison avec les départements ministériels et les
administrations concernés.
Pour l’accomplissement de ses missions, le ministre délégué chargé des marchés publics dispose :
d’un secrétariat particulier ; de deux conseillers techniques ; d’une inspection générale ; d’une
administration centrale et des services déconcentrés.
I – L’administration centrale
Selon l’article 7, l’administration centrale comprend :

-    le Secrétariat Général ;


-    la Direction Générale des marchés des Infrastructures ;
-    la Direction Générale des marchés des Approvisionnements et des Services
-    la Direction Générale des Contrôles des marchés publics ;
-    la Division des Etudes et de la Prospective ;
-    la Division de la Programmation et du Suivi des Marchés Publics ;
-    la Direction des Affaires Générales.
 
Nous nous intéresserons à la Direction Générale des marchés des Infrastructures,   la Direction
Générale des Contrôles des marchés publics ;   la Division des Etudes et de la Prospective et à la
Division de la Programmation et du Suivi des Marchés Publics.

A – La direction générale des marchés des infrastructures


 Selon l’article 27, placée sous l’autorité d’un Directeur Général, la Direction Générale des marchés 
des Infrastructures est chargée de l’organisation et du bon fonctionnement des marchés publics relatifs
aux travaux routiers, aux travaux de bâtiments et des équipements collectifs, ainsi qu’aux travaux
concernant les autres infrastructures.
A cet effet :
 - elle procède au lancement des appels d’offres des marchés publics concernant les travaux routiers
(travaux neufs, réhabilitation et entretien), les travaux de bâtiments et des équipements collectifs
(construction, réhabilitation, réaménagement et maintenance) ainsi que les travaux concernant les
autres infrastructures, en liaison avec les départements ministériels et les administrations concernées ;
-  elle procède à la passation et au contrôle de l’exécution des marchés publics concernant les travaux
routiers (travaux neufs, réhabilitation et entretien), les travaux de bâtiments et des équipements
collectifs (construction, réhabilitation, réaménagement et maintenance) ainsi que les travaux
concernant les autres infrastructures, en liaison avec les départements ministériels et les
administrations concernées ;
- elle participe, le cas échéant, au montage financier des marchés publics concernant les travaux
routiers (travaux neufs, réhabilitation et entretien), les travaux de bâtiments et des équipements

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collectifs (construction, réhabilitation, réaménagement et maintenance) ainsi que les travaux
concernant les autres infrastructures, en liaison avec les départements ministériels et les
administrations concernées.
 
Elle comprend :
-        la Direction des marchés des travaux routiers, placée sous l’autorité d’un Directeur, la Direction
des marchés des travaux routiers est responsable de l’organisation et du bon fonctionnement des
marchés publics concernant : les marchés des travaux routiers neufs ; les marchés des travaux routiers
de réhabilitation et les marchés des travaux routiers d’entretien. Cette direction comprend six chargés
d’études et 6 chargés d’étude assistants.

-        la Direction des marchés des travaux de bâtiments et équipements collectifs; placée sous
l’autorité d’un Directeur, la Direction des marchés des travaux de bâtiments et équipements collectifs
est responsable de l’organisation et du bon fonctionnement des marchés publics concernant: les
marchés des travaux de construction de bâtiments ; les marchés de travaux de réhabilitation de
bâtiments ; les travaux d’aménagement des places publiques, des espaces verts, des terrains de sport et
de loisirs et les marchés de travaux de maintenance. Elle comprend six Chargés d’Etudes et six
Chargés d’Etudes Assistants.

-        la Direction des marchés des autres infrastructures placée sous l’autorité d’un Directeur, la
Direction des marchés des autres infrastructures est responsable de l’organisation et du bon
fonctionnement des marchés publics concernant : les marchés des travaux de construction d’ouvrage
d’art classiques (ponts, dalots, buses) ; les marchés de construction d’ouvrages d’art spéciaux
(aéroports, ports, viaducs, infrastructures ferroviaires, digues, barrages, réseaux de transport et de
stockage) et les marchés des travaux d’hydraulique, d’électrification et de télécommunications. Elle
comprend six Chargés d’Etudes et six Chargés d’Etudes Assistants.

 B – La Direction Générale des marchés des approvisionnements et des services.


Placée sous l’autorité d’un Directeur Général, la Direction Générale des marchés des
approvisionnements et des services est chargée de l’organisation et du bon fonctionnement des
marchés publics relatifs aux approvisionnements, aux équipements et aux fournitures de biens et
services de toutes natures.
A ce titre, elle procède au lancement des appels d’offres, à la passation et au contrôle d’exécution des
marchés publics concernés et participe, le cas échéant, à leur montage financier. Elle comprend :
- La Direction des marchés des approvisionnements généraux Placée sous l’autorité d’un Directeur, la
Direction des marchés des approvisionnements généraux est responsable de l’organisation et du bon
fonctionnement des marchés publics concernant: la fourniture du matériel de bureau ; la fourniture du
livre, du matériel scolaire, pédagogique et didactique ; la fourniture des médicaments, des
consommables, des équipements sanitaires et du matériel biomédical ; les intrants et les matières
premières agricoles ; la fourniture du matériel électronique et électrique ; la fourniture, l’installation et
la maintenance des matériels et réseaux informatiques et des progiciels associés ; la fourniture et la
maintenance des véhicules et engins et de toutes   les autres fournitures ne relevant pas de la
compétence d’une autre Direction des Marchés. Elle comprend dix Chargés d’Etudes et dix Chargés
d’Etudes Assistants.

- La Direction des marchés de Services et des prestations intellectuelles placée sous l’autorité d’un
Directeur, la Direction des marchés des services et des prestations intellectuelles est responsable de
l’organisation et du bon fonctionnement des marchés publics concernant: les études diverses liées à
l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies sectorielles ; la délégation des services publics, à
l’exception de celle soumise à des textes particuliers ; les audits, les enquêtes, les contrôles et les
prestations dans les domaines de l’assurance, des banques, des télécommunications, du tourisme et la
restauration ; les études, les définitions, les choix de matériels informatiques et la réalisation de
logiciels ; les études, les consultations, les avis juridiques, technique, économiques et financiers
diverses liées à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies sectorielles ; la délégation des
services publics, à l’exception de celle soumise à des textes particuliers ; les audits, les enquêtes, les

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contrôles et les prestations d’assurance ; les études, les définitions, les choix de matériels
informatiques et la réalisation de logiciels ; les études, prestations de maîtrise d’œuvre et autres
prestations géotechniques et topographiques relatives aux marchés des routes infrastructures  et toutes
autres prestations de services et à caractère intellectuel. Elle comprend huit Chargés d’Etudes et huit
Chargés d’Etudes Assistants.

C – La Direction générale des contrôles des marchés publics


Placée sous l’autorité d’un Directeur Général, la Direction Générale des contrôles des marchés
publics est chargée :
-        du contrôle de la réalisation physique des marchés publics ;
-        de la centralisation des procès-verbaux d’infractions établis par les Brigades régionales et
départementales ;
-        de l’élaboration des rapports de contrôle des réalisations physiques des marchés publics.
Elle comprend : la Brigade Centrale de contrôle des marchés des Infrastructures et la Brigade Centrale
de contrôle des marchés des Approvisionnements et des services.
Chaque Brigade Centrale de contrôle comprend, outre le chef de Brigade, douze Contrôleurs et vingt-
quatre Contrôleurs Adjoints.
C – La direction générale des contrôles des marchés publics
.Placée sous l’autorité d’un Directeur Général, la Direction Générale des contrôles des marchés
publics est chargée : du contrôle de la réalisation physique des marchés publics ; de la centralisation
des procès-verbaux d’infractions établis par les Brigades régionales et départementales et de
l’élaboration des rapports de contrôle des réalisations physiques des marchés publics. Elle comprend :
- la Brigade Centrale de contrôle des marchés des Infrastructures ;
-  la Brigade Centrale de contrôle des marchés des Approvisionnements et des services.
 Chaque Brigade Centrale de contrôle comprend, outre le chef de Brigade, douze Contrôleurs et vingt-
quatre Contrôleurs Adjoints.

D - La division de la programmation et du suivi des marchés publics


Placée sous l’autorité d’un Chef de Division, la Division de la Programmation et du Suivi  des
Marchés Publics est chargée de :
-  l’élaboration et de la diffusion d’un journal de programmation des marchés publics ;
-   la synthèse des programmations des opérations de passation de marchés publics, en liaison avec les
directions opérationnelles et les administrations bénéficiaires ;
-  l’organisation des conférences de programmation des marchés publics, en liaison avec les ministères
et les administrations concernées ;
-  la centralisation et de la gestion de la banque des données des marchés publics ;
-  la mise à jour trimestrielle des plans de passation des marchés ;
-  la coordination des activités de montage financier des marchés publics, en rapport avec les
directions techniques et les administrations concernées ;
- la collecte des informations sur le règlement des marchés publics ;
-  la synthèse  des rapports d’exécution des marchés publics ;
- la vérification et de la mise en cohérence des plans de passation des marchés présentés par les
ministères et les administrations concernées avec les programmes d’actions ministériels validés par le
Gouvernement et/ou les programmes d’actions validés par les instances compétentes.
Elle comprend :
la Cellule d’Analyse et d’Elaboration des Programmes placée sous l’autorité d’un Chef de Cellule, la
Cellule d’Analyse et d’Elaboration des Programmes  est chargée de : l’élaboration et de la diffusion
d’un journal de programmation des marchés publics ; l’organisation des conférences de
programmation des marchés publics, en liaison avec les ministères et les administrations concernées  ;
la synthèse des programmations des opérations de passation de marchés publics, en liaison avec les
directions opérationnelles et les administrations bénéficiaires ; la centralisation et de la gestion de la
banque des données des marchés publics ; la vérification et de la mise en cohérence des plans de
passation des marchés présentés par les ministères et les administrations concernées avec les
programmes d’actions ministériels validés par le Gouvernement et/ou les programmes d’actions

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validés par les instances compétentes. Elle comprend, outre le Chef de Cellule, deux Chargés d'Etudes
Assistants
- la Cellule de Suivi-Evaluation des Programmes placée sous l’autorité d’un Chef de Cellule, la
Cellule du Suivi et de l’Evaluation des Programmes  est chargée : du suivi-évaluation et de
l’actualisation trimestrielle des marchés publics ; de la collecte des informations sur le règlement des
marchés publics ; de la synthèse  des rapports d’exécution des marchés publics ; de la relance des
organismes payeurs des marchés publics. Elle comprend, outre le Chef de Cellule, deux Chargés
d'Etudes Assistants.

II – Les services déconcentrés :


A - Les délégations régionales des marchés publics.
Placé sous l’autorité d’un Délégué Régional, la Délégation Régionale des Marchés Publics est chargée
:
-   de la coordination des activités des Délégations Départementales des Marchés Publics ;
-   de l’élaboration d’un plan de passation des marchés, au niveau régional, en liaison avec les
administrations concernées ;
-   de la finalisation des dossiers d’appels d’offres, en liaison avec les services techniques régionaux
des administrations bénéficiaires ;
-   de la publication des avis d’appels d’offres ;
-    de la mise à disposition des dossiers d’appels d’offres aux potentiels soumissionnaires ;
-     de la réception, de la conservation et de la transmission des offres à la commission compétente 
des marchés ;
-     du suivi de toutes les procédures de passation des marchés, en liaison avec la commission
compétente des marchés ;
-     de la publication des décisions d’attribution des marchés et de leur notification aux attributaires ;
-    de l’attribution et de la signature des marchés de son seuil de compétence ;
-    de la signature des ordres de service ayant une incidence sur l’objectif, le coût et les délais des
prestations de son seuil de compétence ;
-    de la tenue d’un fichier des marchés attribués aux différentes entreprises ;
-    du suivi du contentieux des marchés publics de son ressort, en liaison avec la Division des Affaires
Juridiques ;
-   de la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des instruments d’évaluation des
performances des entreprises de son ressort territorial ;
-   du suivi de l’exécution financière des projets dans sa zone de compétence conformément aux
clauses des contrats ;
-    de la collecte et de la mise en forme et de la transmission des données statistiques aux services
compétents de l’administration centrale du Ministère ;
-   de la participation à la mise en place et au développement d’un système d’information intégré des
marchés publics.
 
Elle comprend :
-        le Service de l’Accueil, du Courrier et de liaison ;
-        le Service des Affaires Générales ;
-        le Service du Fichier des Marchés Publics ;
-        le Service de l’Informatique et des Statistiques ;
-        le service des marchés des infrastructures ;
-        le service des marchés des approvisionnements et des services ;
-        la Brigade Régionale de Contrôle de l’Exécution des Marchés Publics.
 
B - Les délégations départementales des marchés publics

Placée sous l’autorité d’un Délégué Départemental, la Délégation Départementale des Marchés
Publics est chargée du suivi administratif et technique de l’exécution des marchés publics au niveau
départemental.
 A ce titre, elle est notamment chargée :

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-        de l’élaboration d’un plan de passation des marchés, au niveau départemental, en liaison avec les
administrations concernées;
-        de la finalisation des dossiers d’appels d’offres, en liaison avec les services techniques
départementaux des administrations bénéficiaires ;
-        de la publication des avis d’appels d’offres ;
-        de la mise à disposition des dossiers d’appels d’offres aux potentiels soumissionnaires ;
-        de la réception, de la conservation et de la transmission des offres à la commission compétente 
des marchés;
-        du suivi de toutes les procédures de passation des marchés, en liaison avec la commission
compétente des marchés;
-        de la publication des décisions d’attribution des marchés et de leur notification aux attributaires ;
-        de l’attribution et de la signature des marchés de son seuil de compétence ;
-        de la tenue d’un fichier des marchés attribués, dans son ressort de compétence, aux différentes
entreprises ;
-        du suivi du contentieux des marchés publics de son ressort, en liaison avec la Délégation
régionale et la Division des Affaires Juridiques ;
-        de la participation à l’élaboration et à la mise en œuvre des instruments d’évaluation des
performances des entreprises de son ressort territorial ;
-        du suivi de l’exécution financière des projets dans sa zone de compétence conformément aux
clauses des contrats ;
-        de la collecte et de la mise en forme et de la transmission des données statistiques aux services
compétents de l’administration centrale du Ministère ;
-        de la participation à la mise en place et au développement d’un système d’information intégré
des marchés publics. Elle comprend :
-        le Bureau des Affaires Générales ;
-        le Bureau du Courrier ;
-        le Service de la Passation des Marchés ;
-        la Brigade départementale du Contrôle de l’Exécution des Marchés.

Section 2 : les Commissions de Passation des Marchés


Ce sont des organes d'appui technique qui concourent au respect de la règlementation et garantissent,
notamment les principes de liberté d'accès à la commande publique, d'égalité de traitement des
candidats et de transparence des procédures de passation des Marchés Publics.
 
A ce titre, elles :
 a. examinent et émettent un avis technique sur les projets de dossiers d’appel d’offres ainsi que les
demandes de cotation préparés par les Ministres, les Directeurs Généraux, les Directeurs des
établissements publics et des entreprises du secteur public et parapublic, les Chefs de projets, les Chefs
des exécutifs des  collectivités territoriales décentralisées ;
b. organisent les séances d’ouverture des plis ;
 c. proposent l’attribution des marchés au Ministre chargé des Marchés Publics ou à l’Autorité
compétente ;
d. examinent et émettent un avis technique sur les projets de marchés et d’avenants qui leur sont
soumis.
 
Il est créé auprès du Ministre chargé des Marchés Publics, des Administrations publiques, des
collectivités territoriales décentralisées, des établissements publics et des entreprises du secteur public
et parapublic, ainsi que les Projets, des Commissions de Passation des Marchés dénommées comme
suit :
 -        Les Commissions internes de Passation des Marchés placées auprès du maitre d’ouvrage;
-        Les Commissions Régionales de Passation des Marchés placées auprès des gouverneurs des
régions pour les marchés relevant des crédits délégués au niveau régional ;
-        Les Commissions départementales de Passation des Marchés placées auprès des préfets pour les
marchés relevant des crédits délégués au niveau départemental et pour les marchés des collectivités
territoriales décentralisées ne disposant pas d’une commission de passation de marché.

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Désormais la compétences des commissions de passation des marchés n’est plus fonctions du montant
des marchés.
Le MINMAP peut créer une commission de passation des marchés auprès de tout maitre d’ouvrage
qui en fait la demande en fonction du volume et de la nature des prestation ou de la localisation des
services ;

I – L’organisation et le fonctionnement des commissions de passation des marchés

A –Attributions et Composition des commissions de passation des marchés


 
1) Les Commissions Internes de Passation des Marchés placées auprès des Maîtres d'ouvrage
Elles sont composées de la manière suivante :
a) Pour les Maîtres d'ouvrage relevant des départements ministériels et assimilés:
-un (01) Président nommé par l'Autorité chargée des marchés publics ;
-un (01) représentant du Maître d'Ouvrage concerné ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des marchés publics ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des investissements publics ;
-un (01) représentant du Ministère des finances ;
-un (01) Secrétaire désigné par le Maître d'Ouvrage parmi le personnel de la structure interne de
gestion administrative des marchés.
b) Pour les Maîtres d'ouvrage relevant des établissements publics des Collectivités Territoriales
Décentralisées
-un (01) Président nommé par l'Autorité chargée des marchés publics ;
-un (01) représentant du Maître d'Ouvrage concerné ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des marchés publics ;
-un (01) représentant de la tutelle technique ;
-un (01) représentant du Ministère des finances ;
-un (01) Secrétaire désigné par le Maître d'Ouvrage parmi le personnel de la structure interne de
gestion administrative des marchés.

2) Les Commissions Régionales de Passation des Marchés


Elles sont composées de la manière suivante
-un (01) Président nommé par l'Autorité chargée des marchés publics, sur proposition du Gouverneur
de Région ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des marchés publics ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des finances ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des investissements publics ;
-un (01) Secrétaire désigné par le Gouverneur de Région.
-Un (01) représentant du Maître d'Ouvrage Délégué pour les marchés relevant des crédits délégués au
niveau régional assiste aux travaux de la Commission Régionale de Passation des Marchés avec voix
délibérante.

3) Les Commissions Départementales des Marchés


Elles sont composées de la manière suivante :
-un (01) Président nommé par l'Autorité chargée des marchés publics, sur proposition du Préfet du
Département ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des marchés publics
-un (01) représentant du Ministère chargé des finances
-un (01) représentant du Ministère chargé des investissements publics ;
-un (01) Secrétaire désigné par le Préfet du Département.
-Un (01) représentant du Maître d'Ouvrage pour les marchés relevant des Collectivités Territoriales
Décentralisées ne disposant pas de Commission de Passation des Marchés, ou du Maître d'Ouvrage
Délégué pour les marchés relevant des crédits délégués au niveau départemental, assiste aux travaux
de la Commission Départementale de Passation des Marchés avec voix délibérante.

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Les Présidents et les membres des Commissions de Passation des Marchés sont choisis parmi les
personnalités jouissant d'une bonne moralité et maîtrisant la réglementation des marchés publics.
Les Présidents des Commissions de Passation des Marchés sont nommés pour un mandat de deux (02)
ans, renouvelable une fois. Toutefois, il peut être mis fin à leur mandat à tout moment, en cas de
manquement avéré.
La composition de la Commission Interne ou de la Commission Spéciale de Passation des Marchés
est constatée par décision du Maître d'Ouvrage ou du Maître d'ouvrage Délégué, selon le cas.
La composition de la Commission Régionale ou Départementale de Passation des Marchés est
constatée par Décision du Gouverneur de la Région ou du Préfet du Département, selon le cas.
L'acte de constatation de la composition de la Commission de Passation des Marchés est transmis au
Ministère chargé des marchés publics et à l'organisme chargé de la régulation des marchés par le
maître d'Ouvrage, le Maître d'ouvrage Délégué, le Gouverneur de la Région ou le Préfet du
Département concerné, selon le cas.

B – Fonctionnement des commissions de passation des marchés


La Commission de Passation des Marchés ne peut valablement délibérer qu'en présence de son
Président, de deux (02) membres au moins, du Secrétaire et de l'Observateur Indépendant, le cas
échéant. Au cas où l'Observateur Indépendant ne répond pas à une convocation dûment formulée dans
les délais réglementaires, la Commission de Passation des Marchés peut valablement siéger.
Les résolutions des Commissions de Passation des Marchés sont prises à la majorité simple des
membres présents. En cas d'égalité des voix, celle du Président est prépondérante. Le quorum n'est pas
requis lorsqu'une Commission de Passation des Marchés siège pour l'ouverture des plis. Toutefois, à
cette étape, la présence du Président et du Secrétaire de la Commission est-exigée.
Le dossier est présenté en Commission de Passation des Marchés par un représentant du Maître
d'Ouvrage ou du Maître d'Ouvrage Délégué, ayant une bonne connaissance du projet.
Lors de l'examen du rapport d'analyse, le dossier est présenté par le Président de la sous-commission
d'analyse ou par un membre de ladite sous commission dûment mandaté par le Président.
La Commission de Passation des Marchés dispose d'un délai maximal de vingt et un jours ouvrables à
compter de la date d'ouverture des offres pour formuler sa proposition d'attribution au Maître
d'Ouvrage ou au Maître d'Ouvrage Délégué, y compris les délais accordés à la sous-commission pour
l'analyse des offres.
Ce délai peut être ramené à dix jours en cas d'urgence, ou porté à trente jours pour les cas d'ouverture
des offres en deux temps. Les délais visés ci-dessus ne tiennent pas compte des délais accordés aux
soumissionnaires en cas de demande d'éclaircissements.
La Commission de Passation des Marchés se réunit sur convocation de son Président qui veille à son
bon fonctionnement.
A ce titre, le Président :
-propose un ordre du jour à adopter en séance fixe les jour, heure et lieu de chaque séance ;
co-signe les procès-verbaux avec le Secrétaire de la Commission établit un rapport d'activités
trimestriel qu'il adresse au Ministère des marchés publics et à l'organisme chargé de la régulation des
marchés publics;
-veille à la transmission par le Secrétaire, pour exploitation, conservation et archivage à l'organisme
chargé de la régulation des marchés publics, et sous soixante-douze heures dès la fin des travaux de la
Commission de Passation des Marchés, de toute la documentation concernant les dossiers traités,
notamment :
-les feuilles de présence ;
-les procès-verbaux des Séances ;
- les rapports d'analyse des offres adoptées ;
- la note écrite des membres non-signataires du rapport d'analyse ou du rapport de synthèse, le cas
échéant ;
-les résultats de la délibération sur la proposition d'attribution de la sous commission d'analyse des
offres
- les requêtes des soumissionnaires et les réponses y afférentes, le cas échéant;
- les copies des journaux contenant les publications des avis d'appel d'offres et additifs éventuels
relatifs aux dossiers d'appel d'offres.

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Les convocations et les dossiers à examiner par une Commission de Passation des Marchés doivent
parvenir aux membres et à l'Observateur Indépendant dans un délai minimum de quarante-huit heures
avant la date de la réunion.
Le Maître d'ouvrage ou le Maître d'Ouvrage Délégué transmet à l’ARMP pour conservation et
archivage, les documents des marchés publics relevant de sa compétence, dans les délais maximaux
suivants
- quarante-huit heures pour les avis d'appel d'offres, résultat d'attribution, marchés et avenants après
leur signature
- soixante-douze heures pour tout autre document.
Le Président est l’ordonnateur délégué du budget de la commission de passation des marchés. Pour les
Commission Internes de Passation des Marchés, il est accrédité par l'ordonnateur principal sur les
lignes budgétaires concernées.
Sous l’autorité du Président, le Secrétaire de la commission de passation des marchés :
a. tient un fichier des projets examinés par ladite Commission ;
b. tient dans un registre infalsifiable et numéroté, les procès-verbaux des réunions dont les extraits
sont régulièrement transmis à l'Autorité de régulation ;
c. veille à la bonne tenue des archives des marchés passés par la commission ;
d. rédige et contresigne le procès-verbal de chaque séance.
La commission de passation des marchés ne peut valablement délibérer qu’en présence de son
Président, de deux (2) membres au moins, dont le représentant du Ministère en charge des Marchés
Publics, et du Secrétaire.
Les résolutions des commissions de passation des marchés sont prises à la majorité simple des
membres présents. En cas de partage des voix, celle du Président est prépondérante.
Le quorum n’est pas requis lorsqu’une commission de passation des marchés siège pour l’ouverture
des plis. Toutefois, à cette étape, la présence du Président et du secrétaire de la commission est exigée.
 Par rapport aux délais, La Commission de Passation des Marchés dispose d’un délai maximal de vingt
et un (21) jours à compter de la date d’ouverture des offres pour formuler sa proposition d’attribution,
y compris les délais accordés à la sous-commission pour l’analyse des offres.
Toutefois, ce délai peut être ramené à cinq (05) à dix (10) jours en cas d’urgence. Pour l’examen des
projets de marchés et d’avenants, la Commission de Passation des Marchés dispose d’un délai de dix
(10) jours à compter de la date de sa saisine. Ce délai peut être ramené à cinq (5) jours en cas
d’urgence.  
C- la composition des dossiers 
Les dossiers soumis à l’examen d’une commission de passation des marchés  doivent contenir
notamment :
 a. pour l’examen du dossier d’appel d’offres : une note de présentation du Chef de la structure
concernée, ou de son représentant technique local  le cas échéant ; les pièces attestant de la
disponibilité du financement ou de l’inscription budgétaire ; le dossier d’appel d’offres proprement dit,
comprenant notamment le projet d’Avis d’Appel d’Offres, le Détail Quantitatif et Estimatif contenant
les quantités à exécuter, le Cadre du Bordereau des Prix Unitaires, les Instructions aux
soumissionnaires ou le Règlement Particulier de l’Appel d’Offres, les critères et sous critères
d’évaluation, le modèle du projet de marché, le cahier des spécifications techniques, les rapports
d’études et les plans, le cas échéant.
b. pour l’ouverture des plis : une copie de l’avis d’appel d’offres et des additifs éventuels
subséquents publiés dans le Journal des Marchés ou d'autres publications d'envergure national ou
international; le registre d’enregistrement des offres ; un extrait des instructions aux soumissionnaires
ou du règlement particulier de l’appel d’offres relatif à la présentation des offres.
c. pour l’attribution : le procès-verbal de la séance d’ouverture des plis ; le rapport d’analyse et,
éventuellement, le rapport de synthèse signés par les membres de la sous-commission d’analyse ou les
experts.
d. pour l’examen des projets de marchés : une note de présentation ; le procès-verbal de la séance
d’attribution dudit marché ; le procès-verbal de négociation, le cas échéant ; le projet de marché
souscrit par l’attributaire.

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e. pour l’examen des projets d’avenants : une note de présentation du Chef de l’Administration ou de
la structure concernée; l’étude préalable justifiant le projet d’avenant, le cas échéant ; le marché de
base et, le cas échéant, les avenants déjà conclus ; le procès-verbal de réception provisoire, le cas
échéant ; le projet d’avenant souscrit par le cocontractant de l’Administration.
La séance d’ouverture des plis n’est pas publique. Les soumissionnaires peuvent cependant être invités
à y prendre part ou à se faire représenter. Le nombre de représentants par soumissionnaire est limité à
un (1), même en cas de groupement d’entreprises.
A l’issue de l’ouverture des plis, les copies des offres sont confiées à une sous-commission d’analyse
commise par le Président de la Commission de Passation des Marchés.
Il est établi, séance tenante, un procès-verbal d’ouverture des plis qui mentionne la recevabilité des
offres, leur régularité administrative, leurs prix, leurs rabais et leurs délais. Une copie dudit procès-
verbal à laquelle est annexée la feuille de présence est remise à tous les participants à la fin de la
séance.
La Commission fixe la durée d’évaluation des offres techniques et financières. Ce délai ne doit pas
excéder sept (7) jours, lorsque l'ouverture des offres s'effectue en un temps ou dix (10) jours lorsque
cette ouverture s'effectue plutôt en deux étapes.

Section 3 les Organes de contrôles des marchés publics

§1 Les commissions centrales de contrôle des MP


A – Les attributions
Elles sont des organes techniques placés auprès du Ministre chargé des marchés publics. Elles sont
chargées du contrôle à priori des procédures de passation des marchés publics relevant de leurs
compétences initiées par les Maîtres d'Ouvrage ou les Maîtres d'Ouvrage Délégués.
Des Commissions Centrales de Contrôle des Marchés peuvent être créées par l'Autorité chargée des
marchés publics auprès des Gouverneurs de Région, pour tenir compte des montants des crédits
délégués aux Maîtres d'ouvrage Délégués et des crédits transférés aux Collectivités Territoriales
Décentralisées ou du volume des marchés initiés par les Maîtres d'ouvrage et les Maîtres d'ouvrage
Délégués de la Région concernée et relevant de la compétence d'une Commission Centrale de
Contrôle.
Elles sont saisies par le MO ou les MOD en fonction de la nature des prestations et émettent un avis
sur :
a)les dossiers d'appels d'offres préparés par les MO et les MOD examinés par les commissions de
passation des MP
b) la procédure de passation des marchés ;
c) les propositions d'attribution des Commissions de Passation des Marchés validées par les MO et les
MOD
d) les projets de marchés passés suivant la procédure du gré à gré de leurs seuils de compétence et les
projets d’avenants éventuels.
2.- compétences
Les Commissions Centrales de Contrôle des Marchés placées auprès du MINMAP comprennent :
2-a) La Commission Centrale de Contrôle des Marchés des travaux routiers
Elle est compétente pour les marchés :
a) des travaux routiers neufs, de réhabilitation et d'entretien ;
b) des travaux de voiries et réseaux divers ;
c) des travaux de construction d'ouvrage d'art classiques (ponts, dalots, buses) ;
d) de fourniture de mobiliers et des installations annexes directement ou indirectement rattachés audits
travaux ;
e) d'études et de maitrise d’œuvre relatifs aux travaux énumérés ci-dessus.
Elle est saisie pour les consultations pour lesquelles le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à
cinq (5) milliards de FCFA, ainsi que pour les marchés passés suivant la procédure du gré à gré du
même seuil.
2-b) la Commission Centrale de Contrôle des Marchés des autres infrastructures
Elle est compétente pour les marchés :

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a)de construction d'ouvrages d'art spéciaux (aéroports, ports, viaducs, infrastructures ferroviaires,
digues, barrages, réseaux de transport et de stockage etc.) ;
b) de construction hydraulique, d'électrification et de télécommunications.
c) de fourniture de mobiliers et des installations annexes directement ou indirectement rattachés audits
travaux ;
d) d'études et de Maîtrise d'œuvre relatifs aux travaux énumérés ci-dessus.
Elle est saisie pour les consultations pour lesquelles le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à
un (1) milliard de FCFA, ainsi que pour les marchés passés suivant la procédure du gré à gré du même
seuil.
2-c) la Commission Centrale de Contrôle des Marchés des travaux de bâtiments et des
équipements collectifs
Elle est compétente pour les marchés :
a) des travaux de construction ou de réhabilitation des bâtiments ;
b) des travaux d'aménagement des places publiques, des espaces verts, des terrains de sport et de
loisirs c) des travaux de maintenance.
d) de fourniture de mobiliers et des installations annexes directement ou indirectement rattachés
audits travaux ;
e) d'études et de Maîtrise d'œuvre relatifs aux travaux ci-dessus.
Elle est saisie pour les consultations pour lesquelles le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à
à cinq cent (500) millions de FCFA ainsi que pour les marchés passés suivant la procédure du gré à
gré du même seuil.
2-d) la Commission Centrale de Contrôle des Marchés des approvisionnements généraux;
Cette commission est compétente pour :
a) la fourniture du matériel de bureau ;
b) la fourniture du livre, du matériel scolaire, pédagogique et didactique ;
c)la fourniture des médicaments, des consommables, des équipements sanitaires et du matériel
biomédical, dans les domaines de la santé publique, de la santé animale et des pêches ;
d) les intrants agricoles et les matières premières ;
e)la fourniture du matériel électronique ;
f) la fourniture et la maintenance des véhicules et engins.
g) les autres fournitures ne relevant pas de la compétence d’une autre Commission de Contrôle des
Marchés ;
Elle est saisie pour les consultations pour lesquelles le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à
250.000.000 de FCFA ainsi que pour les marchés passés suivant la procédure du gré à gré du même
seuil.
2-e) La Commission Centrale de Contrôle des Marchés de services et de prestations
intellectuelles
Cette commission est compétente pour :
a) d'études, d'audits, de consultations, d'enquêtes, de sondages ;
b) de conseils, de réformes institutionnelles, de gestion, de services d'ingénierie, de contrôle, de
formation, de services financiers, d'assurance
c) d'études et de maitrise d'œuvre autres que ceux relevant de la compétence des autres commissions ;
d) de définitions des choix de matériels informatiques et de réalisation de logiciels et des progiciels;
e)de toutes autres prestations à caractère intellectuel.
Elle est saisie pour les consultations pour lesquelles le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à
cent (100) millions de FCFA, ainsi que pour les marchés passés suivant la procédure du gré à gré du
même seuil.
Lorsque les prestations répondant à un même appel d'offres sont réparties en lots l'ensemble des
marchés à passer doit être pris en compte pour déterminer le seuil de compétence de la Commission
Centrale de Contrôle des Marchés.

3 – Composition des commissions centrales de contrôle des marchés


Chaque Commission Centrale de Contrôle des Marchés comprend :
-un (01) Président nommé par le MINMAP ;
-un (01) représentant de la Présidence de la République ;

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-un (01) représentant des Services du Premier Ministre ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des marchés publics ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des finances ;
-un (01) représentant du Ministère chargé des investissements publics ;
-un (01) représentant de la société civile exerçant dans le domaine de compétence de la Commission,
désigné par le Ministre chargé des marchés publics;
-un (01) Secrétaire désigné par le Ministre chargé des marchés publics.
Un représentant du MO ou de MOD assiste aux travaux de la commission centrale de contrôle des
marchés avec voix consultative.
Le Président et les membres des Commissions Centrales de Contrôle des Marchés sont nommés pour
une période de deux (02) ans renouvelable une fois. Toutefois, en cas de manquement grave, il peut
être mis fin à leur fonction.
Le Président et les membres des Commissions doivent être choisis parmi les personnalités jouissant
d'une bonne moralité et maitrisant la réglementation et les procédures de passation des marchés
publics.

4 –Le fonctionnement des commissions de contrôle


La Commission Centrale de Contrôle des Marchés ne peut valablement délibérer qu'en présence de
son Président, de quatre (4) membres au moins dont au moins un représentant du Ministre chargé des
marchés publics et du Secrétaire.
Les résolutions de la Commission Centrale de Contrôle des marchés sont prises à la majorité simple
des membres présents. En cas de partage des voix, celle du président est prépondérante
Pour chaque dossier à examiner, le Président de la Commission Centrale de Contrôle des Marchés
choisit un Expert, en raison de sa compétence dans le domaine concerné par le projet sur une liste
dressée et régulièrement mise à jour par l'organisme chargé de la régulation des marchés publics.
L'Expert examine les aspects techniques des documents reçus du MO ou du MOD et rédige un rapport
qu'il présente à la Commission dans un délai de cinq jours ouvrables.
Il répond aux questions éventuelles des membres de la commission mais ne peut en aucun cas prendre
part aux délibérations.
Le Président de la Commission veille au bon fonctionnement de celle-ci.
A ce titre, il
-propose un ordre du jour à adopter en séance ;
-fixe les jours et heures des réunions ;
-signe les procès-verbaux de chaque séance ;
-notifie les avis de la Commission Centrale de Contrôle des Marchés au MO et au MOD ;
-transmet pour conservation et archivage à l'ARMP dans un délai maximal de soixante-douze (72)
heures à compter de la fin des travaux de la Commission Centrale de Contrôle des Marchés, toute la
documentation concernant les dossiers traités par la Commission.
Il lui revient d’inviter toute personne en raison de sa compétence sur les points inscrits à l’ordre du
jour.
Il est l’ordonnateur du budget de la commission, les dépenses de fonctionnement des commissions
sont inscrites sur une ligne du budget du MINMAP.

5 – composition des dossiers soumis à la commission centrale de contrôle


Les dossiers soumis aux commissions centrales doivent contenir notamment :
a) pour l'examen du dossier d'appel d'offres :
- une note de présentation du MO ou du MOD concerné qui atteste de la disponibilité des études
préalables ;
- les pièces attestant de la disponibilité du financement ou de l’inscription budgétaire
- le procès-verbal de la séance de la commission de passation des marchés au cours de laquelle le
DAO a été examiné ;
- le rapport de l’observateur indépendant relatif à la séance de la Commission de Passation des
Marchés au cours de laquelle le DAO a été examiné, le cas échéant ;
-le projet de dossier d'appel d'offres adopté par la Commission de Passation des Marchés.

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b) pour l'attribution :
-le Dossier d'Appel d'Offres mis à la disposition des soumissionnaires ;
-le procès-verbal de la séance d'ouverture des plis ;
-le rapport d'analyse et, éventuellement,
-le rapport de synthèse signé par les membres de la sous-commission d'analyse
-le procès-verbal de la séance d'examen du rapport d'analyse des offres le procès-verbal des
négociations le cas échéant, notamment pour les appels d'offres en deux (02) étapes.
-le projet de décision d'attribution du marché le rapport de l’Observateur Indépendant.
c)pour le projet de marché passé suivant la procédure du gré à gré  :
- Une note de présentation du MO ou du MOD concerné
- L'autorisation de l'Autorité chargée des marchés publics ;
- Les pièces attestant de la disponibilité du financement ou de l’inscription budgétaire
-Le dossier de consultation de ou des entreprises ;
-l’offre de l’attributaire comprenant entre autres les sous-détails des prix;
-le rapport d'évaluation, le cas échéant ;
-le projet de marché souscrit ;
-le rapport de l'Observateur Indépendant, le cas échéant.
d)pour le projet d'avenant :
- Une note de présentation du MO ou du MOD concerné justifiant l'avenant ;
-la note technique du Maître d'œuvre ou de l'Ingénieur ;
-le marché de base et, le cas échéant, les avenants déjà conclus ;
-le projet d’avenant souscrit par le cocontractant de l’Administration ;
-le procès-verbal de la séance d'examen de l'avenant par la Commission, le cas échéant ;
-le rapport de l'Observateur Indépendant, le cas échéant.

6 – Avis et délais
La commission centrale de contrôle émet sur chaque trois type d’avis :
a-6) avis favorable : dans ce cas le MO ou le MOD poursuit la procédure engagée
b-6) Avis favorable assorti de réserves : dans ce cas le MO ou le MOD est tenu de corriger les réserves
avant de poursuivre ;
c-6) avis défavorable : dans ce cas le MO ou le MOD ne peut poursuivre la procédure engagée.
La commission émet son avis dans un délai maximum de dix jours ouvrables à compter de sa saisine
par le MO ou le MOD y compris le délai accordé à l’expert pour présenter son rapport. Passé ce délai
l’avis est réputé favorable. Les avis des commissions centrales doivent être motivés. Ils peuvent être
transmis à tout soumissionnaire intéressé qui en fait la demande.
Le Président de la Commission Centrale de Contrôle des Marchés notifie au MO ou MOD, au
MINMAP et à l’ARMP les avis motivés de la commission de la manière suivante
-dans un délai maximum de quarante-huit heures à compter de la date de clôture des travaux, lorsque
lesdits travaux aboutissent à un avis favorable sur l'attribution ;
-dans un délai maximum de soixante-douze heures à compter de la date de clôture des travaux, pour
tout autre avis.
En cas d'accord, MO lance l'appel d'offres ou attribue le marché et notifie sa décision au Président de
ladite Commission dans un délai de cinq jours ouvrables à compter de la date de réception de la
notification de l'avis

§2 : L’observateur indépendant

Un observateur indépendant, recruté sur appel d’offres par l’organisme chargé de la régulation des
marchés publics, assiste aux séances de la commission des marchés compétente ainsi qu’aux travaux
de la sous-commission d’analyse, à l’effet :
• d’évaluer le déroulement du processus en signalant à chaque étape, à l’Autorité chargée des Marchés
Publics, à l’organisme chargé de la régulation des marchés publics, au Maître d’ouvrage ou au Maître
d’Ouvrage Délégué et au Président de la commission des marchés compétente, les manquements au
respect de la réglementation, aux règles de la transparence et aux principes d’équité ;

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• de signaler les pratiques contraires à la bonne gouvernance dans le processus de passation des
marchés publics notamment dans les cas de trafic d’influence, de conflit d’intérêt ou de délits d’initié.
L’observateur indépendant reçoit copie de toute la documentation relative aux dossiers traités par la
Commission des marchés compétente.
Il adresse à l’Autorité chargée des Marchés Publics, à l’organisme chargé de la régulation des marchés
publics, au Maître d’Ouvrage ou au Maître d’Ouvrage Délégué, dans les soixante douze heures à
compter de la fin des travaux de la commission, un rapport détaillé sur lesdits travaux et sur ceux de la
sous-commission d’analyse. L’observateur adresse, dans les mêmes délais, copie de son rapport au
Président de la commission qui peut notifier aux autorités susmentionnées ses observations dans un
délai de soixante douze heures à compter de sa réception.
L’Autorité chargée des Marchés Publics, l’organisme chargé de la régulation des marchés publics, le
Maître d’ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué examinent le rapport de l’observateur en même
temps que les propositions de la commission accompagnées du procès verbal des travaux. Les
autorités susmentionnées tiennent compte, autant que possible, des recommandations de ce rapport
dans le processus d’attribution des marchés.
Un observateur indépendant assiste aux travaux des Commissions de Passation des Marchés et des
sous-commissions d’analyse suivant les modalités pour tous les Marchés relatifs à un appel d’offres
dont le montant cumulé des lots est supérieur ou égal à 30.000.000 F CFA.
Il assiste également aux travaux des Commissions Spécialisées de Contrôle des Marchés.
Sur la base des rapports de l’observateur indépendant ou de l’organisme chargé de la régulation des
marchés publics, l’autorité chargée des marchés publics peut annuler l’attribution d’un marché
effectuée en violation de la réglementation ou en marge des règles de transparence et d’équité.

§ 3 : L’auditeur indépendant

L’auditeur indépendant est un cabinet de réputation établie recruté par voie d’appel d’offres par
l’organisme chargé de la régulation des marchés publics.
L’auditeur indépendant est chargé de réaliser annuellement des audits à posteriori d’un échantillon
comprenant tous les marchés supérieurs à 500.000.000 FCFA et 25 % des marchés compris entre
30.000.000 et 500.000.000 FCFA choisis de façon aléatoire.

§4 : L’ARMP
Le décret n° 2012/076 du 8 mars 2012 modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°
2001/048 du 23 février 2001 portant création, organisation et fonctionnement de l’ARMP reprécise le
rôle et les missions de cette Agence.
L’Agence est chargée d’assurer la régulation du système de passation des marchés publics et des
conventions de délégation des services publics. A cet effet, elle a des missions de trois ordres :
réglementaire, technique, et contrôleur.
I - Mission réglementaire
L’ARMP concourt à l’établissement des textes relatifs aux marchés publics. A cet effet son avis même
s’il n’est pas conforme est toujours requis. A ce titre il :
- participe à l’élaboration des textes en matières de régulation des marchés publics et de délégation des
services publics ;
- élabore un référentiel d’assurance qualité pour les organes opérationnels des marchés publics
- assure le suivi de l’application des décisions portant sur le règlement des litiges relatifs aux marchés
publics 
- propose des réformes dans le cadre des marchés publics et des délégations des services publics 
- conçoit et de diffuser des documents types auprès des acteurs du système de passation des marchés
publics
- veille à la bonne application des dispositions législatives et réglementaires visant à faciliter l'accès
des PME nationales à la commande publique.
- propose des réformes dans le cadre des marchés publics et des délégations des services publics
- élabore un référentiel d'assurance qualité pour les organes opérationnels des marchés publics ;
- participe à l'élaboration des textes en matière de régulation des marchés publics et de délégation des
services publics

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II – Mission technique
A ce titre, il a pour rôle :
- D’émettre des avis techniques, en tant que de besoin à la demande du ministère des marchés publics
ou des administrations concernées ;
- De procéder à la régulation des activités des marchés publics à travers des actes de sanctions des
procédures, soit des actes à caractère didactique ;
- De procéder à évaluation périodique de la performance des acteurs et du système ;
- De procéder à la régulation des activités des marchés publics à travers soit des actes de sanction des
procédures, soit des actes à caractère didactique ;
-De procéder à l'évaluation périodique de la performance des acteurs du système ;
- D'émettre des avis techniques, en tant que de besoin, à la demande du ministère chargé des marchés
publics ou des administrations concernées ;
- D'apporter, en tant que de besoin, des appuis techniques aux acteurs du système de passation des
marchés publics;
- D'assurer le suivi de l'application des décisions portant sur le règlement des litiges relatifs aux
marchés publics
- De recruter, par voie d'appel d'offres, les observateurs indépendants, de veiller à la bonne exécution
de leur mission d'observation et d'exploiter leurs rapports ;
- De contribuer à la formation des acteurs du système de passation des marchés publics à la demande
des administrations concernées ;
-De vulgariser les règles des procédures relatives aux marchés publics à travers des guides et des
manuel ;
- De procéder à la publication dans le journal des marchés publics, des avis d'appel d'offres, des
montants, délais et attributaires
- D'éditer un journal d'analyses des marchés publics à la fin de chaque semestre ;
- De tenir et mettre à jour le fichier de tous les acteurs du système de passation des marchés publics ;
- De diffuser l'information relative aux marchés publics auprès de tous les acteurs concernés ;
- De collecter et de centraliser toute la documentation et toutes les statistiques sur les marchés publics
en vue de constituer une banque de données ; 
De réaliser ou faire conduire des audits spécifiques, des enquêtes, contrôles et autres investigations sur
la passation, l'exécution et le contrôle des marchés publics et sur les délégations de services publics à
la demande du ministre chargé des marchés publics et sur les délégations de services publics à la
demande du ministre chargé des marchés publics ou des administrations concernées ;
- De participer ou organiser des réunions internationales relatives à la régulation des marchés publics ;
- De nouer des relations de coopération avec les organismes nationaux et internationaux intervenant
dans le domaine de la régulation des marchés publics.

III – Missions juridictionnelles


Enfin l’ARMP agit comme juge en :
- D'examiner, à la demande du ministre chargé des marchés publics, les requêtes en concertation avec
les administrations avec les administrations et les acteurs concernés et d'y donner suite ;
- D'examiner, à la demande du ministre chargé des marchés publics, les recours en concertation avec
les acteurs concernés et d'émettre des avis technique, les cas échéant ;
- De recruter par voie d'appel d'offres, en tant que de besoin, des auditeurs indépendants, de veiller à la
bonne exécution de leur mission d'audit annuel à posteriori, d'exploiter leurs rapports et de suivre la
mise en œuvre des recommandations y afférentes ;
- De transmettre aux autorités compétentes les cas de violation constatées des dispositions
réglementaires sur les marchés publics ;
- De centraliser les actes de sanction et procéder à leur publication ;
- De tenir et mettre à jour le fichier des entreprises et autres acteurs sanctionnés ;
L’Agence transmet systématiquement au ministère des marchés publics :
- Une copie de tous les actes et correspondances concernant les marchés publics ;
- Un rapport semestriel sur la situation générale des marchés publics.
 

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L’Agence adresse au Président de la République, un rapport annuel sur l'efficacité et la fiabilité du
système de passation, d'exécution et de contrôle des marchés publics, assorti de toute proposition
susceptible de l'améliorer.
 

19
Chapitre 2 : l’identification des marchés publics
L’identification des marchés publics se déduit d’une définition dont les contours, mitoyens d’autres
notions, nécessite de les en distinguer en raison de leur soumission à des régimes différents.

Section 1 : Caractéristiques

Les marchés publics sont des contrats conclus à titre onéreux entre les pouvoirs adjudicateurs et des
opérateurs économiques publics ou privés pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de
fourniture ou de services.

A – Nature contractuelle
Les marchés publics sont des contrats administratifs par détermination de la loi.
I – Un ou plusieurs contrats
Les marchés publics étant des contrats, ils en ont les attributs. Leur conclusion et leur exécution sont
fondées sur les principes de la force obligatoire des contrats, de la bonne foi, de l’effet relatif et de la
liberté contractuelle. Cette dernière n’est limitée que par les dispositions d’ordre public qui se
manifestent tant dans le droit des marchés publics s’agissant des règles de publicité et de mise en
concurrence que dans le droit des contrats civils et commerciaux.
Les marchés publics peuvent être composés d’un ou plusieurs contrats. Il est opéré une distinction
entre les marchés de travaux, de fournitures et de services. Cette distinction produit des effets
juridiques s’agissant de la sélection, de procédure de passation :
Les marchés publics de travaux sont des marchés conclus avec des entrepreneurs, qui ont pour objet
soit l’exécution, soit conjointement la conception et l’exécution d’un ouvrage ou de travaux de
bâtiment ou de génie civil répondant à des besoins précisés par le pouvoir adjudicateur qui en exerce
la maitrise d’ouvrage. Un ouvrage est le résultat d’un ensemble de travaux de bâtiment ou de génie
civil destiné à remplir par lui-même une fonction économique ou technique ;
Les marchés publics de fourniture sont des marchés conclus avec des fournisseurs qui ont pour objet
l’achat, la prise en crédit bail ou la location vente des produits ou matériels ;
Les marchés publics de services sont des marchés conclus avec des prestataires de services qui ont
pour objet la réalisation de prestations de services. Ils sont la catégorie résiduelle.
En cas de prestations mixtes, la nature dépendra de la prestation principale.
II – Un ou plusieurs contrats administratifs
La nature administrative des contrats passés sous l’empire du code de marchés publics emporte deux
conséquences majeures :
La première réside dans le fait que l’ensemble du contentieux des marchés publics relève du juge
administratif ;
La seconde conséquence majeure se manifeste par la soumission de tous les contrats passés sous
l’empire du code des marchés publics à la théorie générale des contrats administratifs.
B – Caractère onéreux
Le caractère onéreux des marchés publics est un élément de sa définition particulièrement important,
notamment pour les distinguer des délégations de service public et des concessions de travaux publics.
Les collectivités décentralisées et les établissements locaux ont eux aussi des pouvoirs adjudicateurs
dans cette hypothèse, la nature industrielle et commerciale est indifférente ; tous les établissements
locaux sont soumis au CMP
C– Exclusions
Tous les marchés entrant dans le champ d’application de l’article 3 du CMP sont en principe des
marchés publics. Néanmoins, bien qu’entrant dans cette définition, certains marchés ne peuvent être
soumis pour des raisons concrètes ou juridiques à des procédures de mise en concurrence.
Ces exclusions sont :
1° Marchés « in house »
Ils recouvrent les hypothèses dans lesquelles la prestation serait réalisée en interne à l’administration.
Le contrat emporte cette qualification lorsqu’il est conclu entre une collectivité publique et un
contractant sur lequel il exerce un contrôle comparable à celui qui est exercé sur ses propres services
et qui réalise l’essentiel de ses activités pour lui.

20
2° Contrats conclus avec les personnes en situation de monopole
Lorsque la collectivité publique bénéficie sur le fondement d’une disposition légalement prise, d’un
droit exclusif, les prestations qu’il exécute ne sont pas soumises aux obligations de publicité et de mise
en concurrence.
3° Achat des biens immobiliers
Sont exclus du champ d’application du CMP, les marchés de services qui ont pour objet l’acquisition
ou la location de terrains, de bâtiments existants ou d’autres biens immeubles, ou qui concernent
d’autres droits sur ces biens.

Section 2 : Distinctions


La notion de marché public doit être distinguée des notions voisines telles que contrats de partenariat,
des délégations de services publics, des concessions d’aménagement, des concessions des travaux
publics et des contrats de subventionnement.
A- Les contrats de partenariats
ce sont des contrats administratifs par lesquels l’Etat ou un établissement public de l’Etat confie à un
tiers, pour une période déterminée en fonction de la durée d’amortissement des investissements ou des
modalités de financement retenues, une mission globale relative au financement d’investissements
immatériels, d’ouvrages ou d’équipements nécessaires au service public, à la construction ou
transformation des ouvrages ou d’équipements ainsi qu’à l’entretien, leur maintenance, leur
exploitation ou leur gestion et le cas échéant à d’autres prestations de services concourant à l’exercice,
par la personne publique, de la mission de service public dont elle est chargée. Ils sont identifiés par
l’acronyme « PPP » qui veut dire Partenariat Public Privé ; de cette manière la construction et la
gestion d’équipement sont confiés à des opérateurs privés qui en conservent la propriété et qui les
mettent à la disposition de l’administration gratuitement, soit contre redevance. En conséquence, ce
régime contractuel présente l’avantage de ne pas faire figurer ces investissements dans la dette
publique.
B – concessions d’aménagements
C’est un contrat par lequel la personne publique ayant pris l’initiative de l’opération en délègue l’étude
et la réalisation à un aménageur public ou privé.
C – Concession de travaux publics
Contrat présentant les mêmes caractères que le public des travaux, à l’exception du fait que la
contrepartie des travaux consiste soit uniquement dans le droit d’exploiter l’ouvrage, soit dans ce droit
assorti d’un prix.

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Chapitre 2 : les règles de procédure de marchés publics
La passation de tout marché selon l’une des procédures, au profit de la collectivité publique est,
initiée et conduite par l’ordonnateur qui est le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué.
Toutefois, celui-ci soumet les dossiers qu’il prépare à chacune des étapes de la passation d’un marché,
à la commission de passation des marchés compétente placé auprès de lui.
Chaque mode de passation de marchés fait appel à une procédure spécifique qui comprend un certains
nombres d’actions et suit un chronogramme dont les principales étapes varient suivant le type dudit
marché.

Section 1 : préalables à la passation des marchés publics


Avant d’engager la procédure de passation des marchés ou de saisir la commission de passation des
marchés compétente, le maitre d’ouvrage ou le maitre d’ouvrage délégué, doit réaliser des études
préalables visant à la détermination des besoins.
1°Ces études préalables doivent définir les spécifications et la consistance des prestations objet du
marché et déboucher, soit sur un avant-projet définissant toutes les caractéristiques de l'ouvrage à
réaliser ou des fournitures à livrer, soit sur les termes de référence des services concernés.
Les études préalables sont obligatoires et doivent tenir compte, notamment:
a) des destructions des biens, de la nue-propriété, des déplacements des réseaux (eau, électricité,
téléphone, etc…), de la libération du site retenu, de l'indemnisation des personnes évincées et des
conditions d’accès lorsqu'il s'agit des marchés de travaux ;
b) de l'approche handicap pour les projets d’infrastructures ;
c) de la promotion de l’emploi à travers la valorisation des ressources locales telles que la main
d’œuvre, le matériel et les matériaux locaux par l’approche technique de haute Intensité de Main
d’œuvre (HIMO) notamment conformément à la réglementation en vigueur;
d) du respect des normes sécuritaires, en particulier celles relatives aux édifices recevant du public ;
e) du respect des normes environnementales ;
f) du dimensionnement ou de l’allotissement du projet de manière à ressortir les prestations devant
être exécutées par mes PME nationales et les organisations communautaires à la base d’une part et
d’autre part, celle susceptibles d’être sous traitées aux entreprises nationales.
Pour les marchés d'entretien et/ou de réhabilitation des routes ou ouvrages d'art, de réfection
d'édifices ou des équipements, les études préalables comprennent notamment le relevé des
dégradations et indiquent le niveau de service recherché.
Pour les travaux neufs et les acquisitions de nouveaux équipements, ces études devront être réalisées
jusqu'au niveau d'Avant-Projet Détaillé pour les routes et les acquisitions, et au niveau du Projet
d'Exécution des Ouvrages pour les bâtiments et autres infrastructures.
Pour les prestations intellectuelles, les termes de référence doivent comprendre notamment le
contexte, l'étendue des prestations envisagées, les objectifs et résultats attendus, les compétences
spécifiques et la qualification des experts à mobiliser, le chronogramme et le coût prévisionnel des
prestations.
Pour les marchés de fournitures, les études spécifiées les caractéristiques détaillées fonctionnelles ou
de performance des biens ou des équipements à acquérir, les normes applicables et les contraintes de
livraison en vue de l’élaboration des calendriers de livraison.
2° Veiller à ce que les projets de dossiers d’appel d’offres se fassent à partir d’études préalables. Ces
études doivent être exigées lors de l’examen du dossier d’appel d’offres (DAO) par la commission de
passation des marchés. A cet égard, afin de garantir une bonne qualité des prestations à réaliser et de
déterminer le budget prévisionnel du marché :
Les dossiers d’appel d’offres doivent être désormais précédées, pour les marchés d’entretien, d’avant
projets sommaires (APS) comprenant notamment les relevés de dégradation, et pour ceux de travaux
neufs et de réhabilitation, notes de calcul, des plans, des dossiers d’expropriation et des détails
estimatifs.
Le cout prévisionnel du marché doit intégrer le montant TTC

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La taxe spéciale sur le revenu (TSR) qui est retenue à la source pour les règlements étrangers du
montant des honoraires HT aux consultants non-résidents, n’est pas prises en compte dans le calcul de
la TVA.
3° Programmer la passation des marchés. Dans un délai de dix jours ouvrables à compter de la date
d'adoption de son budget, chaque Maître d'Ouvrage est tenu de transmettre au MINMAP, à l’ARMP et
aux commissions des marchés compétente, un exemplaire du journal de programmation définitif .
4° S’assurer de la mise en place et de la disponibilité du financement ainsi que de la disponibilité du
site des travaux.

Section 2 : typologie des marchés


La loi de juin 2018 précise les différents types de marchés avec précision. Elle cite :

§ 1 : Les marchés de travaux


Les marchés de travaux sont des marchés qui ont pour objet la réalisation des opérations de
construction, reconstruction, démolition, réparation, rénovation de tout bâtiment, route ou ouvrage, y
compris la préparation du chantier, les travaux de terrassement, l'installation d'équipements ou de
matériels, la décoration et la finition, ainsi que les services accessoires aux travaux, si la valeur de ces
services ne dépasse pas celle des travaux eux-mêmes.
§ 2 : Les marchés de fournitures
Les marchés de fournitures ont pour objet l'achat, la prise en crédit-bail, la location-vente de produits
ou matériels y compris les services et accessoires, si la valeur de ces derniers ne dépasse pas celle des
biens eux-mêmes.
§ 3 : Les marchés de service quantifiables
Les marchés de services sont des marchés pour lesquels les prestations ne font pas nécessairement
appel à une conception.
Ils se traduisent par un résultat physiquement mesurable.
Il s'agit notamment, du gardiennage, du nettoyage ou de l'entretien des édifices publics ou des espaces
verts, de l'entretien ou de la maintenance des matériels et équipements de bureau ou d'informatique, de
l'assurance, à l'exclusion de l'assurance maladie.
§ 4 : Les marchés de service non quantifiables et de prestations intellectuelles
Les marchés de services non quantifiables sont des marchés pour lesquels les prestations revêtent un
caractère principalement intellectuel. Ils concernent entre autres, l'assurance maladie, la publicité,
l'organisation des séminaires de formation et les prestations intellectuelles incluant la maitrise d'œuvre,
les audits, les études, le contrôle, et les obligations spécifiques liées à la notion de propriété
intellectuelle
§ 5 Les autres types de marchés
A – Les marchés de conception – Réalisation
Un marché de conception-réalisation est un marché de travaux qui permet au Maître d'Ouvrage de
confier à un groupement d'opérateurs économiques ou, pour les seuls ouvrages d'infrastructures, à un
seul opérateur économique, une mission portant à la fois sur la réalisation des études et l'exécution des
travaux.
B – Les accords-cadres
Lorsque le Maître d'Ouvrage ne peut pas déterminer à l'avance le volume et le rythme des commandes
de fournitures ou de services courants nécessaires à ses besoins, il peut recourir à un accord-cadre.
Les accords-cadres sont des marchés conclus par un ou plusieurs Maîtres d'ouvrage avec un ou
plusieurs prestataires ayant pour objet d'établir les règles relatives aux bons de commande à émettre,
ou les dispositions régissant les marchés à commandes subséquents à passer au cours d'une période
donnée, notamment en ce qui concerne les prix, et le cas échéant, les quantités envisagées.
La durée des accords-cadres ne peut excéder trois ans.
Dans le cas où l'accord cadre est passé pour une durée supérieure à douze mois, et si l’accord cadre le
prévoit expressément, chacune des parties contractantes a la faculté de demander, à des dates fixées
par elles, qu'il soit procédé à une révision des prix par application de la formule de révision des prix
qui y figure, ou de dénoncer le marché au cas où l'application de la formule de révision des prix
entraînerait une variation du prix unitaire de plus de 25%.

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Le recours aux accords-cadres ne s'applique qu'aux fournitures ou services courants et aux travaux de
maintenance et de rénovation.
Lorsque l'accord-cadre fixe le minimum et le maximum des fournitures ou prestations, arrêtées en
valeur ou en quantité, susceptibles d'être commandées au cours d'une période déterminée n'excédant
pas celle d'utilisation des crédits de paiement, les quantités de prestations ou fournitures à exécuter
étant précisées, il est exécuté au fur et à mesure de l'émission de bons de commande.
Les commandes sont des documents écrits adressés au titulaire de l'accord-cadre.
Ils précisent celles des prestations décrites dans l'accord-cadre dont l'exécution est demandée et en
déterminent la quantité.
Lorsque les commandes portent sur une catégorie déterminée de prestations ou fournitures, sans
indiquer la quantité ou la valeur globale des commandes, l'accord cadre donne lieu à des marchés à
commandes subséquents.
Les marchés à commandes subséquents précisent les caractéristiques et les modalités d'exécution des
prestations demandées qui n'ont pas été fixés dans l'accord-cadre.
Ils ne peuvent entraîner des modifications substantielles des dispositions de l'accord-cadre.
C- Les marchés pluriannuels et à tranches
Lorsque l'intégralité du financement nécessaire pour la réalisation d'un projet ne peut être mobilisée au
cours d'un seul exercice budgétaire et que les prestations peuvent s'étalées sur plusieurs années ou
s'exécuter en plusieurs en phases comprenant une tranche ferme et une ou plusieurs tranches
conditionnelles, le Maître d'Ouvrage doit programmer les dépenses liées à chaque exercice.
Les marchés pluriannuels qui comportent une tranche annuelle ferme et des tranches annuelles
conditionnelles doivent définir la consistance, le prix et les modalités d’exécution des prestations de
chaque tranche.
D – Marchés réservés
Certains marchés peuvent être réservés aux artisans, aux PME nationales, aux organisations
communautaires à la base et aux organisations de la société civile.
Le décret laisse au MINMAP le soin de préciser les seuils et la nature desdits marchés.
E – Les marchés spéciaux
D’après l’article, les marchés spéciaux sont des marchés publics qui ne répondent par pour tout ou
partie, aux dispositions relatives aux marchés sur appel d’offres ou aux marchés de gré à gré.
Ils comprennent essentiellement les marchés relatifs à la défense nationale et aux intérêts stratégiques
de l'Etat. Ces marchés comportent des clauses sécrètes pour des raisons de sécurité et d'intérêts
stratégiques de l'Etat, et échappent de ce fait à l’examen de toute commission des marchés publics.
Les marchés spéciaux concernent les acquisitions d’équipements de fournitures ou de prestations
directement liées à la défense nationale, à la sécurité et les marchés pour lesquels les intérêts
stratégiques de l’Etat sont en jeu.
Ils sont passés après autorisation du Président de la République.

Section 3 : Mode et procédures de passation des marchés publics

Il existe plusieurs procédures de passation : marché de gré à gré ; appel d’offres ouvert, restreints avec
concours.

Paragraphe 1 : Marché de gré à gré


D’après l’article 108 un marché est dit de gré- à gré lorsqu’il est passé sans appel d’offre, après
autorisation préalable du MINMAP et selon une procédure bien déterminée.
A - délimitations
Il ne peut être passé de marché de gré à gré que dans l'un des cas limitatifs suivants
a) pour les besoins ne pouvant être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi d’un brevet
d’invention, d’un procédé, d'un savoir-faire, d'une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul
entrepreneur, un seul prestataire ou un seul fournisseur
b) pour le remplacement, en cas d'urgence, d'entrepreneurs ou de fournisseurs défaillants
c)pour les travaux, fournitures ou services et prestations intellectuelles qui, dans le cas d'urgence
impérieuse motivée par un cas de force majeure, ne peuvent subir les délais d'une procédure d'appel
d'offres ;

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d)pour des fournitures, services ou travaux qui complètent ceux ayant fait l’objet d’un premier marché
exécuté par le même titulaire, à la condition que le marché initial ait été passé selon la procédure
d’appel d’offres et que le marché complémentaire qui en découle ne porte que sur des fournitures,
services, ou travaux qui ne figurent pas dans le marché initial conclu mais qui sont rendus nécessaires,
à la suite d’une circonstance imprévue et extérieure aux parties, et que ces fournitures, services ou
travaux ne peuvent être techniquement ou économiquement séparés du marché principal.
B- Procédure
Le MO et le MOD sollicite du MINMAP, l’autorisation préalable de passer le marché selon la
procédure de gré à gré. Sa demande doit être motivée. Le MINMAP examine la demande et notifie sa
réponse.
En cas d’accord, le MO et le MOD procède à la consultation directe, sans obligation de publicité d’au
moins trois sociétés, sauf dans les cas de délimitation a) et d).
Les dossiers de consultation, les offres des soumissionnaires ainsi que l'autorisation de gré à gré sont
soumis à la Commission de Passation des Marchés pour examen. Celle-ci dispose d'un délai de sept
jours ouvrables pour formuler sa proposition d'attribution.
Pour les marchés ne relevant pas de la compétence de la Commission Centrale de Contrôle des
Marchés, le MO ou le MOD attribue le marché.
Pour les marchés c) le Mo ou le MOD attribue directement le marché dès que l’autorisation du
MINMAP est donnée. Dans ce cas, le projet de marché est accompagné de l’autorisation de gré à gré,
du dossier de consultation, de l’offre de l’attributaire et du rapport d’évaluation, est soumis à la
commission de passation des marchés pour avis. La commission dispose d’un délai de cinq jours pour
émettre son avis.
Pour les autres marchés (b)), le MO ou le MOD transmet le dossier de consultation, l'offre de
l'attributaire comprenant son dossier administratif à la Commission Centrale de Contrôle des Marchés
compétente, pour avis. Cette commission dispose d'un délai de sept jours ouvrables pour émettre son
avis.
Le candidat retenu doit impérativement fournir un dossier administratif avant l’attribution définitive
du marché.
Exception faite des marchés de gré à gré qui ont été programmés dans le plan de passation des
marchés; le MO ou le MOD dispose d’un délai de trente jours ouvrables pour les cas a) et d) et de 45
jours pour les cas b) et c) à compter de l’obtention de l’autorisation préalable du MINMAP pour signer
et notifier le marché correspondant à l’attributaire, sous peine de forclusion de l’autorisation de gré à
gré.
Paragraphe 2 : Marché à Appel d’offres
L’appel d’offres est la procédure par laquelle l’attribution d’un marché intervient après appel public à
la concurrence.
Les critères de choix tiennent compte :
• du prix des prestations et variantes proposées ou du coût de leur utilisation ;
• de leur valeur technique et fonctionnelle notamment, les conditions d’exploitation et d’entretien ainsi
que de la durée de vie potentielle des ouvrages produits ou des fournitures et services concernés ;
• de la qualité et de la capacité professionnelle des candidats ;
• du délai d’exécution ou de livraison.
A- Les types d’appels d’offres
L’appel d’offres peut être national ou international, ouvert ou restreint ou avec concours.
L’appel d’offres n’est valable que si, après avoir respecté toutes les dispositions réglementaires, la
commission des marchés compétente a reçu au moins une soumission jugée recevable.
1° Appel d’offres national et international
Il peut être national ou international ouvert, avec concours ou à deux étapes.
Il est national lorsqu’il s’adresse aux personnes physiques ou morales ayant leur domicile ou leur siège
social au Cameroun tandis qu’il est international, lorsqu’il s’adresse aux personnes physiques ou
morales ayant leur domicile ou leur siège social à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire national.
La procédure d’appel d’offres national est recommandé pour la passation des marchés publics de
travaux ou de fourniture qui, en raison de leur nature ou de leur ampleur, ont peu de chance
d’intéresser les candidats étrangers du fait que :
Les montants en jeu sont peu élevés ;

25
Les travaux sont dispersés ou étalés dans le temps ;
Les travaux nécessitent une haute intensité de main d’œuvre ;
Les biens ou les travaux peuvent être fournis localement à des pris inférieurs à ceux du marché
international.
La procédure d’appel d’offre international est recommandée pour la passation des marchés de services
et de prestations intellectuelles de montant supérieur à 100 millions de F CFA ou lorsqu’il n’existe pas
de compétence au niveau local pour la réalisation des prestations objet de l’appel d’offres. En tout état
de cause, les marchés ne doivent pas faire l’objet de fractionnement aux seules fins de justifier le
recours à la procédure d’appel d’offres national.
2° - Appels d’offres ouverts
L’appel d’offres est dit ouvert lorsque l’avis public invite tous les candidats intéressés à remettre,
pour une date fixée, leurs offres.
Le dossier d’appel d’offres est, après publication de l’avis, mis à la disposition de chaque candidat qui
en fait la demande, contre paiement des frais y afférents dont le barème est fixé par l’Autorité chargée
de Marchés Publics.
Tout marché passé par voie d’appel d’offres ouvert doit scrupuleusement respecter les étapes
suivantes :
1° Elaboration du dossier d’appel d’offres par le maître d’ouvrage ou le maitre d’ouvrage délégué 
Le maitre d’ouvrage prépare le dossier d’appel d’offres qu’il soumet à la commission de passation des
marchés compétente pour examen et adoption.
L’avis d’appel d’offres est rédigé en français et en anglais, doit mentionner, entre autres les principaux
critères d’évaluation des offres et le nombre de lots dont un soumissionnaire peut être attributaire en
cas d’allotissement. Le règlement particulier de l’appel d’offre doit préciser non seulement les
conditions de rejet des offres, les critères d’évaluation essentielles et/éliminatoires mais aussi le mode
d’évaluation (soit par notation soit binaire).
En cas de cotation, l’ouverture des plis s’effectue systématiquement en 2 temps et le règlement
particulier doit fixer la note technique minimale requise pour l’ouverture des offres financières.
2° Examen et adoption du DAO
La commission de passation des marchés examine et émet un avis technique sur la DAO.
Pour les DAO dont les montants prévisionnels des marchés ou ceux des lots cumulés sont supérieurs
aux seuils ci après, le maitre d’ouvrage transmet le dossier d’appel d’offres adopté par la commission
de passation des marchés pour avis, à la commission spécialisée de contrôle des marchés compétent.
Routes et infrastructures : 1 milliard
Bâtiments et équipements collectifs 500 millions
Approvisionnements généraux : 150 millions
Services et prestations intellectuelles : 100 millions.
Lorsque l’avis est favorable, le maitre d’ouvrage procède au lancement ; s’il est assorti de réserves, il
est tenu de lever ces réserves avant de poursuivre la procédure Par contre en cas de désaccord, le
maitre d’ouvrage est tenu de demander un nouvel examen du dossier à la commission.
3°L’avis d’appel d’offre
Il doit mentionner notamment :
a)la référence de l’appel d’offres comprenant le numéro, le type d’appel d’offres, l’identification de la
commission de Passation des marchés publics et de la commission de contrôle des marchés
compétente le cas échéant, du Mo ou du MOD de l’exercice budgétaire, ainsi que la date de signature
et l’objet ;
b) le financement ;
c)le montant de l’enveloppe budgétaire ;
d) le type d’appel d’offres ;
e)le ou les lieux où l’on peut consulter le DAO ;
f) les conditions d’acquisitions du DAO ;
g) les conditions de rejet des offres ;
h) les principaux critères de qualification des soumissionnaires ou d’évaluation des offres ;
i) le lieu, la date et les heures limites de dépôt et d’ouverture des offres ;
j) le délai pendant lequel les candidats restent engagés par leurs offres ;

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k) les conditions auxquelles doivent répondre les offres notamment le montant de la caution de
soumission ;
1) le nombre maximum de lots dont un soumissionnaire peut être attributaire en cas d’allotissement
4° la publicité et délai de remise des offres
L'avis d’appel d’offres est publié dans le Journal des Marché de l’ARMP qui dispose d’un délai de 24
heures à compter de réception pour le publier.
Les publications sont également faites dans les journaux à grand tirage ainsi que par voie de presse et
média
Le Président de la commission de passation des Marchés concernée reçoit du MO ou du MOD une
copie de l’avis d’appel d’offres dans un délai de 72 heures à compter de sa signature.
Les délais accordés aux soumissionnaires pour la remise des offres varient entre 25 jours et 50 jours
ouvrables à compter de la publication de l’avis d’appel d’offres dans le journal de l’ARMP. Ce délai
peut être ramené à 20 jours ouvrables pour les prestations de moindre envergure, en cas d’urgence
manifeste ou pour les demandes de cotation, et porté à 90 jours pour les appels d’offres internationaux
ou pour les projets complexes ou de grande envergure
5° Présentation et réception des offres par le maitre d’ouvrage.
Les pièces administratives, l’offre technique et l’offre financière doivent être placées dans des
enveloppes différentes séparées et pièces et remises sous pli scellé.
Les plis visés portent le numéro et l’objet de l'appel d'offres, sont adressés au MO. Ils ne doivent
donner aucune indication sur l’identité du soumissionnaire. Ils doivent être revêtus d’un numéro
d’ordre, sur un registre spécial édité par l’ARMP. Ils doivent rester scellés jusqu’au moment de leur
ouverture.
L'ouverture de la séance de dépouillement doit se faire au plus tard une heure après celle limite de
réception des offres fixée dans le DAO. Les plis parvenus postérieurement aux dates et heures limites
de dépôt sont irrecevables
Le Président de la Commission de Passation des Marchés procède à leur ouverture, vérifie
sommairement les pièces administratives produites par les soumissionnaires et paraphe les originaux
des offres et les pièces administratives.
Il donne ou fait donner publiquement lecture des pièces administratives et des principaux éléments
des offres notamment les délais et le cas échéant le montant des offres financières et les rabais
consentis. Seuls les soumissionnaires peuvent assister à l’ouverture des plis et un seul représentant
même en cas de groupement d’entreprises.
Un procès-verbal d'ouverture des plis est établi séance tenante.
La Commission de Passation des marchés fixe la durée d’évaluation des offres techniques et
financières. Ce délai ne doit pas dépasser dix jours ouvrables pour les projets de moindre envergure et
lorsque l'ouverture des offres s'effectue en un temps, et quinze jours ouvrables lorsque cette ouverture
s'effectue plutôt en deux temps.
Pour les projets complexes et de grande envergure, ce délai peut être porté à vingt un jours ouvrables.
Les Présidents et membres de la sous-commission d'analyse sont choisis de préférence sur la liste des
Experts agréées par l'organisme chargé de la régulation des marchés publics sur la base de leurs
compétences et expériences dans le domaine concerné par l'appel d'offres, et en tenant compte de leur
disponibilité.
La sous-commission d'analyse détermine au préalable si les soumissionnaires sont éligibles et si leur
offre est complète et substantiellement conforme aux prescriptions du dossier d'appel d'offres.
Elle procède ensuite à une évaluation détaillée des offres conformes et qui répondent à spécifications
du DAO
La commission fixe la durée d’évaluation des offres techniques qui ne peut être supérieur à 10 jours
pour les projets de moindre envergure et l’offre s’effectue en un temps et de 15 jours lorsque cette
ouverture est faite en deux temps. Pour les projets complexe et de grande envergure ce délai est porté
à 21 jours.
Dépouillement des offres par la commission de passation des marchés
Evaluation des offres par une sous commission d’analyse ;
Proposition d’attribution par la commission de passation des marchés et avis de la commission
spécialisée de contrôle des marchés compétente sur la base de la proposition du maitre d’ouvrage

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En cas d’accord entre les deux commissions, le maitre d’ouvrage attribue le marché et notifie sa
décision au Président de la commission spécialisée de contrôle compétente;
En cas de désaccord entre la commission spécialisée de contrôle et la commission de passation des
marchés, le maître d’ouvrage demande un nouvel examen du dossier à la commission spécialisée de
contrôle;
Si le désaccord persiste, le président de la commission spécialisé de contrôle transmet le dossier au
ministre des marchés publics (premier ministre avant) pour arbitrage et en informe le maître
d’ouvrage;
Le ministre requiert l’avis de l’ARMP avant de se prononcer; sa décision s’impose au deux;
Attribution des marchés par le maitre d’ouvrage
Publication des résultats d’attribution par le maitre d’ouvrage
Examen et adoption du projet de marché par la commission de passation des marchés et avis de la
commission spécialisée de contrôle des marchés compétente ;
Signature et notification du marché par le maitre d’ouvrage
Enregistrement du marché par le contractant et transmission d’un exemplaire ou d’une copie à
l’ARMP par le maitre d’ouvrage
3°) Appel d’offres restreint
L’appel d’offres restreint est un appel d’offres ouvert précédé d’une pré-qualification.
L’appel d’offres restreint s’adresse à un nombre de candidats retenus à l’issue d’une procédure de pré-
qualification. La pré-qualification s’effectue à la suite d’un appel public à candidatures par insertion
dans des publications habilitées, d’un avis relatif à un appel d’offres particulier ou à un ensemble
d’appels d’offres au cours d’une période d’un même exercice budgétaire, pour des prestations de
même nature, sous réserve des dispositions des conventions internationales.
L’appel public à candidatures doit préciser les critères de qualification notamment : les conditions
administratives, les références concernant les marchés analogues, les effectifs, les installations, le
matériel et la situation financière.
Le rapport de pré-qualification, rédigé par le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué,
accompagné du projet de Dossier d’Appel d’Offres comprenant la proposition de listes restreintes,
sont soumis à la commission des marchés compétente pour examen.
L’avis d’appel d’offres restreint tient lieu de résultat de la pré-qualification.
Les Dossiers d’Appel d’Offres approuvés sont mis à la disposition des candidats pré-qualifiés et des
lettres d’invitation à soumissionner leur sont adressées. Il est ensuite procédé comme dans le cas d’un
appel d’offres ouvert.
L’appel d’offres restreint peut être utilisé pour les cas suivants :
• travaux ou équipements spécifiques de grande importance ou complexes ;
• fournitures et services spécialisés.
4° Appel d’offres avec concours
Lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique ou financier justifient des recherches particulières,
l’appel d’offres peut être assorti d’un concours.
Le concours porte sur la conception d’une œuvre ou d’un projet architectural.
L’appel d’offres avec concours s’effectue selon la procédure d’appel d’offres ouvert ou restreint.
Le règlement particulier de l’appel d’offres avec concours doit prévoir :
• a) des primes, récompenses ou avantages à allouer aux soumissionnaires les mieux classés ;
• b) soit que les projets primés deviennent en tout ou partie propriété du Maître d’Ouvrage ou du
Maître d’Ouvrage Délégué ;
• c) soit que le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué se réserve le droit de faire exécuter
par l’entrepreneur ou le fournisseur de son choix tout ou partie des projets primés, moyennant le
versement d’une redevance fixée dans le règlement particulier d’appel d’offres lui-même ou
déterminée ultérieurement à l’amiable ou après expertise ;
Le règlement particulier de l’appel d’offres avec concours doit, en outre, indiquer si et dans quelles
conditions les hommes de l’art, auteurs des projets, seront appelés à coopérer à l’exécution de leur
projet primé.

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Section 3 : documents à produire à chaque phase de la passation des marchés
Paragraphe 1 : lors de la phase de programmation
Lors de la phase de programmation deux documents essentiels sont produits :
Le journal des projets qui contient tous les projets d’ouvrages à mettre en œuvre par le maître
d’ouvrage pendant une période donnée;
Et le journal de programmation de la passation des marchés qui donne le programme de passation des
marchés pour chacun des projets du journal des projets.

Paragraphe 2 : Lors de la phase de passation d’un marché public


Le dossier d’appel d’offres comprend notamment :
• a) l’avis d’appel d’offres (MO) rédigé en français et en anglais ;
• b) le règlement particulier de l’appel d’offres (RPAO) ;
• c) le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) ;
• d) le cahier des clauses techniques particulières (CCTP), les termes de référence (TOR) ou le
descriptif de la fourniture ;
• e) le cadre du bordereau des prix unitaires ;
• f) le cadre du détail estimatif comprenant les quantités à exécuter ;
• g) le cadre du sous détail des prix ;
• h) les formulaires types relatifs notamment à la soumission et la caution ;
• i) le cas échéant, les documents techniques ou tout autre document jugé nécessaire par le
Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué.
L’avis d’appel d’offres doit mentionner notamment :
• a) la référence de l’appel d’offres comprenant le numéro, l’identification de la commission des
marchés publics et du Maître d’Ouvrage ou du Maître d’Ouvrage Délégué, l’objet et la date de
signature ;
• b) le financement ;
• c) le type d’appel d’offres ;
• d) le ou les lieux où l’on peut consulter le dossier d’appel d’offres ;
• e) la qualification des candidats et les conditions d’acquisition du dossier d’appel d’offres ;
f) les principaux critères d’évaluation des offres exprimés de manière quantitative et/ou qualitative ;
• g) le lieu, la date et les heures limites de dépôt et d’ouverture des offres ;
• h) le délai pendant lequel les candidats restent engagés par leurs offres ;
• i) les conditions auxquelles doivent répondre les offres, notamment le montant de la caution de
soumission ;
• j) le nombre maximum. de lots dont un soumissionnaire peut être attributaire en cas d’allotissement.
Le règlement particulier d’appel d’offres doit préciser entre autres :
• a) la présentation et la constitution des offres ;
• b) les conditions de rejet des offres ;
• c) les critères d’évaluation des offres pour les marchés de travaux et de fournitures, les critères sont
ceux dits essentiels et ceux éliminatoires.
Ils doivent être objectifs, vérifiables et quantifiables autant que possible monétairement ;
• d) pour les marchés de prestations intellectuelles, les critères doivent être détaillés par des sous
critères. Ceux-ci doivent être objectifs, vérifiables et autant que possible qualitatifs ;
• e) les modes et les critères d’attribution du marché ;
• f) les règles de pré-qualification et de post qualification, le cas échéant.

Section3 : Publicité et du délai de remise des offres

L’avis d’appel d’offres doit faire l’objet d’une large diffusion par insertion dans le journal des
marchés publics édité par l’ARMP ou dans toute autre publication habilitée. Les autres moyens de
publicité tels que le communiqué radio, la presse disponible en kiosque et la presse spécialisée, les
voies d’affichage et électronique ne pourront être utilisés qu’en sus.
Les délais accordés aux soumissionnaires pour la remise des offres varient entre trente et soixante
jours.
Ce délai, qui court à compter de la date de publication de l’avis d’appel d’offres, peut être ramené à

29
vingt jours dans le cas d’urgence manifeste ou de demande de cotation et porté au plus à quatre vingt
dix jours pour les appels d’offres internationaux.
Les personnes interdites à soumissionner
Ne peuvent postuler à la commande publique, les personnes physiques ou morales :
• a) qui n’ont pas souscrit les déclarations prévues par les lois et règlements en vigueur ou n’ont pas
acquitté les droits, taxes, impôts, cotisations, contributions, redevances ou prélèvements de quelque
nature que ce soit ;
• b) en état de liquidation judiciaire ou en faillite ;
• c) qui a résilié un précédent contrat ;
• d) frappées de l’une des interdictions ou déchéances prévues par la législation en vigueur.

Tout soumissionnaire est tenu de produire dans son offre :


• a) les documents fournissant des renseignements utiles, et dont la nature est précisée dans le dossier
d’appel d’offres ;
• b) l’attestation de non faillite ;
• c) le quitus des autorités compétentes pour l’acquittement des impôts, taxes, droits, contributions,
cotisations, redevances ou prélèvements de quelque nature que ce soit ;
• d) une attestation certifiant que le soumissionnaire n’est frappé d’aucune interdiction ou déchéance
prévue par la législation en vigueur ;
• e) la caution de soumission dont les modalités et le montant sont précisés dans le dossier d’appel
d’offres, en conformité avec la réglementation en vigueur.
Le délai de validité des cautions de soumission doit excéder de trente jours celui des offres.
Les offres sont adressées sous pli cacheté et scellé, portant le numéro et l’objet de l’appel d’offres. Il
ne doit donner aucune indication sur l’identité du soumissionnaire, sous peine de rejet. Dans les cas
de marchés d’études, l’offre technique et l’offre financière doivent être placées dans deux enveloppes
différentes et remises sous pli cacheté dans les mêmes conditions que précédemment.
A leur réception, les plis sont revêtus d’un numéro d’ordre, de l’indication de la date, de l’heure de
remise, et enregistrés dans l’ordre d’arrivée sur un registre spécial délivré par l’organisme chargé de la
régulation des marchés publics. Ils doivent rester cachetés jusqu’au moment de leur ouverture, afin de
ne pas enfreindre le respect de la liberté d’accès au marché.
L’ouverture de la séance de dépouillement doit se faire au plus tard une heure après celle limite de
réception des offres fixée dans le dossier d’appel d’offres.
Les plis contenant les offres sont ouverts par la commission des marchés compétente.
Les offres des soumissionnaires doivent être conformes aux dispositions du dossier d’appel d’offres.
Le soumissionnaire peut proposer, en plus de l’offre de base, des variantes lorsqu’elles sont
demandées ou lorsque la possibilité leur est offerte de manière explicite dans le dossier d’appel
d’offres. Le dossier d’appel d’offres doit préciser de manière claire, la façon dont les variantes doivent
être prises en considération pour le jugement des offres.
Une sous commission d’analyse de l’offre est créée afin d’évaluer et de classer les différentes offres.
A l’issue de son travail, elle établit un rapport d’analyse dans un délai qui ne peut excéder trente jours.
Ce rapport doit être signé par tous les membres de la sous commission et soumis à la commission des
marchés compétente, cette dernière émet des propositions d’attribution.
La dématérialisation de la procédure, permet l’échange des documents par voie électronique.

Section 4- Des marchés spéciaux

Les marchés spéciaux sont des marchés qui ne répondent pas, pour tout ou partie, aux dispositions
relatives aux marchés sur appel d’offres ou aux marchés de gré à gré. Ils comprennent essentiellement
les marchés relatifs à la défense nationale, à la sécurité aux intérêts stratégiques de l’Etat.
Ces marchés comportent des clauses secrètes pour des raisons de sécurité et d’intérêts stratégiques de
l’Etat, et échappent de ce fait à l’examen de toute commission des marchés publics.
Ces marchés ne concernent que l’acquisition de tous équipements ou fournitures et les prestations de
toute nature directement liés à la défense nationale, à la sécurité et aux intérêts stratégiques de l’Etat .

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Chapitre 4 : l’exécution des marchés publics

Tout marché fait l’objet d’un document unique rédigé recto verso auquel sont annexées les pièces
contractuelles. Tout marché public doit être conclu avant tout commencement d’exécution. Est par
conséquent irrecevable toute réclamation portant sur l’exécution des prestations avant l’entrée en
vigueur du marché correspondant.

Section 1 – L’exécution
Paragraphe 1- Le contenu des marchés publics
Chaque marché doit contenir au moins les mentions suivantes :
• a) l’objet et le numéro du marché ;
• b) l’indication des moyens de financement de la dépense et de la rubrique budgétaire d’imputation ;
• c) l’indication des parties contractantes ;
• d) l’indication du Maître d’Ouvrage ou du Maître d’Ouvrage Délégué ;
• e) le chef de service du marché et l’ingénieur du marché ;
• f) la justification de la qualité de la personne signataire du marché et de la partie cocontractante ;
• g) l’énumération, par ordre de priorité, des pièces constitutives du marché comprenant notamment :
la soumission ou l’acte d’engagement, le cahier des clauses administratives particulières, le devis ou le
détail estimatif, le bordereau des prix unitaires, le sous détail des prix et le cahier des clauses
administratives générales auquel il est spécifiquement assujetti ;
• h) le montant du marché, assorti des modalités de sa détermination ainsi que de celles, éventuelles,
de sa révision ;
• i) les obligations fiscales et douanières ;
• j) le délai et le lieu d’exécution ;
• k) les conditions de constitution des cautionnements ;
• l) la date de notification ;
• m) la domiciliation bancaire du co-contractant de l’administration ;
• n) les conditions de réception ou de livraison des prestations ;
• o) les modalités de règlement des prestations ;
• p) le comptable chargé du paiement ;
• q) les modalités de règlement des litiges ;
• r) les conditions de résiliation ; et
• s) la juridiction compétente en cas d’appel d’offres international.
La rédaction ou la mise en forme de tous les documents définitifs constitutifs du marché, est assurée
par le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué et, le cas échéant, par le Maître d’œuvre.
Le marché définitif ne peut, en aucun cas, modifier l’étendue et la nature des prestations prévues au
dossier d’appel d’offres. Seuls les aménagements mineurs, sans incidence financière ni influence
technique par rapport à l’offre retenue, sont acceptables.

Paragraphe 2 - Les cahiers des charges


Les cahiers des charges déterminent les conditions dans lesquelles les marchés sont exécutés.
Ils comprennent les documents généraux et les documents particuliers suivants :
• a) le cahier des clauses administratives générales qui fixe les dispositions relatives à l’exécution et au
contrôle des marchés publics, applicables à toute une catégorie de marchés ;
• b) les cahiers des clauses administratives particulières qui fixent les dispositions administratives et
financières propres à chaque marché ;
• c) tous les autres cahiers techniques et documents généraux et documents particuliers définissant les
caractéristiques des travaux, fournitures ou de services et prestations intellectuelles.

Paragraphe 3 - Des changements en cours d’exécution du contrat

Les stipulations d’un marché public ne peuvent être modifiées que par voie d’avenant.

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L’avenant est adopté et notifié selon la même procédure d’examen que le marché de base. Il ne peut
modifier ni l’objet du marché, ni le titulaire du marché, ni la monnaie de règlement, ni la formule de
révision des prix. Les ordres de services relatifs aux prix, aux délais et aux programmes constituent
des actes contractuels de gestion d’un marché et ne peuvent être émis que dans les conditions
suivantes :
• a) lorsqu’un ordre de service est susceptible d’entraîner le dépassement du montant du marché, sa
signature est subordonnée aux justificatifs des finances ;
• b) en cas de dépassement du montant du marché dans une proportion d’au plus égale à 10 %, les
modifications du marché peuvent être apportées par ordre de service et régularisées par voie
d’avenant ;
• c) lorsque le dépassement du montant du marché est supérieur à 10 %, les modifications ne peuvent
se faire qu’après signature de l’avenant y afférent.
Le montant global des avenants est plafonné à 30 % du montant du marché de base. En tout état de
cause, toute modification touchant aux spécifications techniques doit faire l’objet d’une étude
préalable sur l’étendue, le coût et les délais du marché.
La variation dans la quantité des prestations s’effectuera dans les conditions définies par le cahier des
clauses administratives générales.

Section 2 : le contrôle et le règlement

Les entreprises soumissionnaires doivent s’engager dans leurs offres, à se conformer à toutes
dispositions législatives et réglementaires ou toutes dispositions résultant des conventions collectives
relatives notamment aux salaires, aux conditions de travail, de sécurité, de santé et de bien être des
travailleurs intéressés. Elles demeurent, en outre, garantes de l’observation des clauses de travail, et
responsables de leur application par tout sous-traitant ou souscommandier .
Les marchés sous traités sont des contrats par lesquels le titulaire du marché cède à des tiers l’exécution d’une
partie de ce marché. Les sous commandes sont des commandes faites à des tiers par le titulaire d’un marché en
vue soit de la fabrication d’objets ou de matières intermédiaires devant entrer dans la composition de la
prestation ; soit de l’exécution de certaines opérations conditionnant la réalisation de cette prestation. Tout
recours à un sous traitant ou à une sous commande est subordonné à l’autorisation préalable du maitre
d’ouvrage.

Paragraphe 1- contrôle de l’exécution


L’exécution des marchés publics fait l’objet de contrôle par :
• a) le Maître d’Ouvrage et, le cas échéant, le Maître d’Ouvrage Délégué ou le Maître d’œuvre selon
les modalités précisées dans les cahiers des clauses administratives générales ;
• b) l’auditeur indépendant ;
• c) les autres corps de contrôle prévus par les lois et règlements en vigueur.
Pour les marchés égaux ou supérieurs aux seuils ci-après, la maîtrise d’œuvre est exercée par une
personne physique ou une personne morale de droit privé :
• Travaux : 100.000.000 F CFA ;
• Fournitures : 500.000.000 F CFA.
Pour les marchés dont les montants sont inférieurs à ces seuils visés, les maîtres d’ouvrage ne
disposant pas de compétences requises doivent faire appel à une maîtrise d’œuvre externe à ses
services.
Pour les marchés de prestations intellectuelles dont les montants sont supérieurs ou égaux à
100.000.000 FCFA, la maîtrise d’œuvre se fait sous forme de commission de suivi et de recette
technique.
Cette commission comprend, entre autres, des membres externes aux services du Maître d’Ouvrage.
Paragraphe 2 - Le règlement des marchés publics
Sous réserve des dispositions découlant des accords ou conventions de prêt ou des conventions
internationales, tout règlement relatif à un marché public intervient par transfert bancaire sur un
établissement bancaire ou un organisme financier de droit camerounais agréé de premier rang
conformément aux textes en vigueur ou par crédit documentaire.

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2) Tout tirage sur crédit de financement extérieur est soumis au visa préalable de la Caisse Autonome
d’Amortissement.
A) Des avances
Des avances peuvent être accordées au co-contractant de l’Administration, en vue de la réalisation des
opérations nécessaires à l’exécution des prestations prévues dans le marché.
Le co-contractant de l’Administration peut, sur simple demande adressée au Maître d’Ouvrage et sans
justificatif, obtenir une avance dite « de démarrage » ou « pour approvisionnement de matériaux »
dont le montant ne peut excéder 20 % du prix initial TTC du marché de travaux ou de prestations
intellectuelles et 30 % pour les marchés de fournitures. Cette avance doit être cautionnée à 100 % par
un établissement bancaire de droit camerounais ou un organisme financier agréé de premier rang.
Elle est remboursée par déduction sur les acomptes à verser au titulaire pendant l’exécution du
marché, et suivant des modalités définies dans ledit marché. La totalité de l’avance doit être
remboursée au plus tard dès le moment où la valeur en prix de base des prestations réalisées atteint 80
% du montant du marché.
B) Les acomptes
Sauf dérogation prévue dans le cahier des clauses administratives particulières, le cocontractant de
l’Administration peut obtenir le paiement d’acomptes périodiques.
Les modalités de paiement des acomptes sont fixées dans le cahier des clauses administratives
particulières.
Tout paiement d’acompte est subordonné à l’une des prestations suivantes :
• dépôt sur le chantier ou annexe du chantier, de matériaux, matières premières ou objets fabriqués
destinés à l’exécution du marché, sous réserve :
• qu’ils aient été acquis en toute propriété par le co-contractant de l’Administration, et effectivement
payés par lui ;
• qu’ils soient lotis d’une manière telle que leur destination ne fasse l’objet d’aucun doute ;
• qu’ils puissent être contrôlés par le Maître d’ouvrage, ou le Maître d’œuvre désigné à cet effet ;
• l’exécution des prestations prévues dans le marché, sous réserve de la preuve de leur paiement par le
co-contractant de l’Administration lorsque ces prestations ont été exécutées par des sous-traitants.
Le montant d’un acompte ne peut excéder la valeur des prestations auxquelles il se rapporte, déduction
faite des avances remboursées.
Dans le cas d’acomptes versés en fonction de phases techniques d’exécution, le marché peut fixer le
montant de chaque acompte de manière forfaitaire, sous forme de pourcentage du montant initial du
marché.
Les acomptes peuvent s’échelonner pendant la durée d’exécution du marché, suivant les termes
périodiques, ou en fonction de phases techniques d’exécution, tels que définis dans le marché. Les
versements d’acomptes interviennent dans les trente jours à compter de la date de transmission au
comptable compétent des constatations ouvrant droit à paiement.
C ) les intérêts moratoires

Lorsqu’il est imputable au maitre d’ouvrage ou au comptable assignataire, le défaut de paiement dans
les délais fixés par les cahiers de clauses administratives particulières, ouvre de plein au bénéfice du
titulaire du marché, des intérêts moratoires calculés depuis le jour suivant l’expiration desdits délais,
jusqu’au jour de la délivrance de l’avis dit « règlement » du comptable assignataire.

En cas de dépassement des délais contractuels fixés par le marché, le titulaire est passible de pénalités
après mise en demeure. Cette pénalité, sauf dérogation est fixée ainsi :

- Un deux millième du montant TTC du marché de base par jour de retard du premier au
trentième jour au delà du délai contractuel fixé par le marché ;
- - un millième du montant TTC du marché de base de retard au-delà du trentième jour.

34
Chapitre 5 : Le contentieux et des sanctions relatifs aux marchés publics

Section 1 - Le contentieux
Les litiges résultant des marchés publics peuvent, en tant que de besoin, faire l’objet d’une tentative
de règlement à l’amiable. La tentative de règlement à l’amiable reste sans incidence sur la procédure
de règlement de droit commun, sauf dérogation découlant des accords ou conventions de prêt ou
d’autres conventions internationales.
Tout soumissionnaire qui s’estime lésé dans la procédure de passation des marchés publics peut
introduire une requête, soit auprès du Maître d’Ouvrage soit directement auprès de l’autorité chargée
des marchés publics, en transmettant dans chacun des cas une copie à l’organisme chargé de la
régulation des marchés publics :
- entre la publication de l’avis d’appel d’offres y compris la phase de pré-qualification des candidats et
l’ouverture des plis ;
- à l’ouverture des plis ;
- entre la publication des résultats et la notification de l’attribution.
1° Entre la publication de l’avis d’appel d’offres y compris la phase de pré-qualification des candidats
et l’ouverture des plis :
Le recours doit être adressé au Maître d’ouvrage ou au Maître d’Ouvrage Délégué avec copies à
l’organisme chargé de la régulation des marchés publics et au Président de la Commission. Il doit
parvenir au Maître d’Ouvrage ou au Maître d’Ouvrage Délégué au plus tard quatorze jours avant la
date d’ouverture des offres, celui-ci dispose de cinq jours pour réagir. La copie de la réaction est
transmise à l’organisme chargé de la régulation des marchés publics. En cas de désaccord entre le
requérant et le Maître d’ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué, le recours est porté par le requérant
à l’autorité chargée des marchés publics avec une copie à l’organisme chargé de la régulation des
marchés publics. Ce recours n’est pas suspensif.
2° A l’ouverture des plis,
Le recours ne porte que sur le déroulement de cette étape, notamment le respect des procédures et la
régularité des pièces vérifiées. Une fiche de recours, mise à la disposition des soumissionnaires par
l’organisme chargé de la régulation des marchés publics est remplie et signée à l’issue de cette séance.
Par la suite le recours doit être adressé à l’autorité chargée des marchés publics avec copies à
l’organisme chargé de la régulation des marchés publics et au Maître d’Ouvrage ou au Maître
d’ouvrage Délégué dans un délai maximum de trois jours ouvrables après l’ouverture des plis, sous la
forme d’une lettre à laquelle est obligatoirement joint un feuillet de la fiche de recours dûment signée
par le requérant et, éventuellement, par le Président de la Commission de Passation des marchés ;
La fiche de recours comporte trois feuillets dont l’original, détenu par le requérant, est destiné à
l’autorité chargée des marchés publics et les deux autres feuillets sont remis séance tenante
respectivement à l’Observateur Indépendant et au Président de la Commission de Passation des
Marchés. L’Observateur Indépendant annexe à son rapport, le feuillet qui lui a été remis, assorti des
commentaires ou des observations y afférents. Ce recours n’est pas suspensif.
3°Entre la publication des résultats et la notification de l’attribution
Les recours ne peuvent porter que sur l’attribution. Le recours doit être adressé à l’autorité chargée des
marchés publics, avec copies à l’organisme chargé de la régulation des marchés publics, au Maître
d’Ouvrage et au président de la commission et intervenir dans un délai maximum de cinq jours
ouvrables après la publication des résultats. Contrairement aux autres, il peut donner lieu à la
suspension de la procédure à l’appréciation de l’autorité chargée des marchés publics.
La notification de l’attribution doit s’effectuer au plus tard quinze jours après ladite publication, en cas
d’absence de recours.

Section 2 - La résiliation

Lorsque le cocontractant de l’Administration ne se conforme pas aux stipulations du marché ou aux


ordres de service s’y rapportant, le Maître d’Ouvrage le met en demeure de s’exécuter dans un délai
qui ne peut être inférieur à vingt et un jours, sauf lorsqu’il s’agit des marchés relatifs à la défense

35
nationale, à la sécurité et aux intérêts stratégiques de l’Etat ou par dérogation prévue dans le cahier des
clauses administratives particulières.
Faute pour le co- application des dispositions de l’article 97 ci-dessus, le Maître d’Ouvrage ou le
Maître d’Ouvrage Délégué peut soit prescrire l’établissement d’une régie totale ou partielle aux frais
et risques dudit cocontractant soit prononcer la résiliation du marché, aux torts, frais et risques dudit
co-contractant.
Le Maître d’Ouvrage peut ordonner l’ajournement des prestations objet du marché avant l’échéance
du délai contractuel.
Lorsque le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué ordonne l’ajournement de l’exécution
du marché pour une durée de plus de deux mois, le titulaire a droit à la résiliation du marché. Il en est
de même en cas d’ajournements successifs dont la durée cumulée dépasse deux mois. Dans les deux
cas, l’ajournement ouvre droit au paiement au titulaire du marché d’une indemnité couvrant les frais
du préjudice subi, sauf cas de force majeure ou pour des raisons imputables au titulaire du marché.
Le marché est résilié de plein droit par le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué dans l’un
des cas suivants :
• décès du titulaire du marché. Dans ce cas, le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué peut,
s’il y a lieu, autoriser que soient acceptées les propositions présentées par les ayant-droits pour la
continuation des prestations ;
• faillite du titulaire du marché. Dans ce cas, le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué
peut accepter s’il y a lieu, des propositions qui peuvent être présentées par les créanciers pour la
continuation des prestations ;
• liquidation judiciaire, si le co-contractant de l’Administration n’est pas autorisé par le tribunal à
continuer l’exploitation de son entreprise ;
• en cas de sous-traitance, de co-traitance ou de sous-commande, sans autorisation préalable du
Maître d’Ouvrage ou du Maître d’Ouvrage Délégué ;
• défaillance du co-contractant de l’Administration dûment constatée et notifiée à ce dernier par le
Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué ;
• non-respect de la législation ou de la réglementation du travail ;
• variation importante des prix dans les conditions définies par le cahier des clauses administratives
générales.
le Maître d’Ouvrage ou le Maître d’Ouvrage Délégué peut, en cas de force majeure et après avis de
l’Autorité chargée des Marchés Publics, prononcer la résiliation d’un marché en l’absence de toute
responsabilité du cocontractant de l’Administration, sans préjudice des indemnités auxquelles ce
dernier peut prétendre.
La résiliation emporte comme conséquence pour le co-contractant de l’Administration dont le marché
est résilié ne peut, sauf dérogation spéciale exclusivement accordée par l’Autorité chargée des
Marchés Publics, soumissionner pour un nouveau marché public avant une période de deux ans à
compter de la date de notification de la résiliation.
Lorsque l’interdiction concerne une personne physique ou une entreprise unipersonnelle, celle-ci
s’applique également sur toute autre entreprise créée ultérieurement par le mis en cause pendant ladite
période.

Section 3 : Les sanctions aux atteintes à la réglementation


Les auteurs des marchés publics sont passibles des sanctions prévues par les lois en Vigueur. Il s’agit
notamment de la loi n°73/7 du 07 décembre 1973 relative au droit du trésor pour la sauvegarde de la
fortune publique et la loi n°74/18 du 5 décembre 1974 relative au contrôle des ordonnateurs,
gestionnaires et gérants des crédits publics et des entreprises de l’Etat telle que modifiée par la loi
n°76/4 du 8 juillet 1976, sans préjudice de l’invalidation desdits marchés, ainsi que toutes poursuites
disciplinaires et judiciaires.
Les violations des dispositions du CMP sont considérées comme constitutives d’atteintes à la fortune
publique et sont sanctionnées conformément aux lois en vigueur.
Sont considérées comme violations aux termes du présent Code :
• a) la passation d’un marché sans avoir qualité pour le faire ou sans avoir reçu délégation à cet effet ;
• b) le fractionnement d’un marché en marchés de moindre envergure, en lettres-commandes ou en
bons de commande, dans le but de le soustraire à la compétence d’un autre organe ;

36
• c) la passation d’un marché sans le visa financier ou sans l’autorisation de l’organe statutaire
compétent ;
• d) la passation d’un marché sans crédits disponibles ou délégués ;
• e) la passation d’un marché en dépassement des crédits ouverts, hormis les marchés comportant des
tranches conditionnelles ou ceux exécutables prestataire sans existence légale ;
• g) la certification et la liquidation des dépenses sans exécution des travaux, de la prestation des
services ou de la fourniture des biens ;
• h) le paiement d’un marché en dépassement de son montant et de celui de ses avenants, le cas
échéant ;
• i) la passation d’un marché à des prix unitaires non conformes aux mercuriales officielles ou
n’entrant pas dans la fourchette des prix généralement admis ;
• j) la passation de marchés avec des entreprises en déconfiture, avec des tiers ou sociétés en période
suspecte de faillite ou de liquidation judiciaire ;
• k) l’inobservation des dispositions régissant la passation, l’exécution et le contrôle des marchés
publics ;
• l) le détournement de l’objet du marché ;
• m) la passation d’avenant en violation des dispositions réglementaires ;
• n) le non respect de la procédure de passation des marchés de gré à gré ;
• o) la passation de marchés avec des entreprises ne présentant pas la garantie financière, économique
et technique suffisante.
La responsabilité du maître d’œuvre ou de tout autre surveillant des procédures de passation ou
d’exécution d’un marché est engagée en cas de complicité.
2) La complicité au sens du présent Code s’entend de l’omission ou la négligence d’effectuer les
contrôles ou de donner les avis techniques prescrits, de l’abstention volontaire de porter à la
connaissance du Maître d’Ouvrage ou du Maître d’Ouvrage Délégué, les irrégularités sur les violations
constatées à l’occasion de leurs interventions.
Les présidents, membres et secrétaires des Commissions des marchés et sous-commissions d’analyse
des offres sont liés par le secret professionnel. Ils sont passibles des sanctions prévues par les lois et
règlements en vigueur, sans préjudice de leur radiation de la commission concernée.
Toute personne physique ou morale de droit public ou privé chargée du contrôle de l’exécution des
marchés publics, reconnue coupable de malversations ou de défaillance dans l’exercice dudit contrôle,
encourt peut être passible d’interdiction de contrôler l’exécution de marchés publics avant une période
de trois ans à compter de la date de constatation de sa défaillance.

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