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GRANDE LOGE TRADITIONNELLE ET SYMBOLIQUE OPERA RITUEL DU GRADE D'APPRENTI POUR LE REGIME DE LA FRANCHE MACONNERIE RECTIFIEE REDIGE AU CONVENT GENERAL DE L’ORDRE L’AN 5782 VERSION COMPLETEE PAR Jean-Baptiste WILLERMOZ ET COMMUNIQUEE PAR LUI EN 5802 ALAR.L. “LA TRIPLE UNION” A LORIENT DE MARSEILLE X a SOMMAIRE PAGES PRELIMINAIRES DECORS DELA LOGE . 5 ILLUMINATION DE LA LOGE u PLACE DES FF. DES DIVERSES CLASSES DANS LA LOGE DIGNITAIRES ET OFFICIERS DE LA LOGE REGLES POUR LA LOGE DE CEREMONIE ET POUR CELLE DE RECEPTION .... DISPOSITION DE LA CHAMBRE DE PREPARATION ..... DEVOIRS ET FONCTION DU F. PROPOSANT ET ENTREE DU CANDIDAT DANS LA CHAMBRE DE RETRAITE DU F. PREPARATEUR ET DE SES FONCTIONS . EXAMEN DES FF. VISITEURS CEREMONIAL INTRODUCTION DES FE. DANS LA LOGE .... ENTREE EN LOGE DU V.M. ET DES DIGNITAIRES OUVERTURE DE LA LOGE . PROCLAMATION POUR LA RECEPTION DU CANDIDAT .. FONCTIONS DU F. INTRODUCTEUR AUPRES DU CANDIDAT INTRODUCTION DU CANDIDAT DANS LA LOGE ENTREE DU CANDIDAT .. VOYAGES DU CANDIDAT - premier voyage - deuxiéme voyage - troisitme voyage LE CANDIDAT AU BAS DES MARCHES DE L’ AUTEL L’APPRENTI REGOIT LA LUMIERE . L’APPRENTI RECOIT LES VETEMENTS DE SON GRADE, MOTS, SIGNES ET ATTOUCHEMENTS CLOTURE DE LA LOGE D’APPRENTI .. INSTRUCTIONS PAR DEMANDES ET REPONSES POUR LE GRADE D’APPRENTI DECORS DE LA LOGE La Loge du grade d’Apprenti ne doit étre décorée d’aucune tapisserie ; néanmoins, elle peut étre omée de quelques symboles ou emblémes maconniques relatifs au grade, mais non personnifiés, car il ne doit s'y trouver aucune figure d’ hommes ni d’animaux. Le fauteuil du Vénérable Maitre et 1'Autel sont placés & l'Orient, sur un gradin élevé de trois marches et sous un dais ou baldaquin ; l’autel, le fauteuil et la partic intérieure du dais sont recouverts en couleur bleue avec galons et franges d’or. Le dais doit étre de forme circulaire ou semi-circulaire, et peut, sion le veut, étre attenant au mur oriental, mais I’autel et le fauteuil du Vénérable Maitre doivent en étre a une distance convenable, afin que le Récipiendaire puisse effectuer ses voyages en passant derriére le fauteuil. Sur le mur oriental, & Ja hauteur d’environ six pieds au-dessus du gradin, et cependant en-dessous du dais, est représenté un triangle équilatéral sans aucun nom ni figure, sur la surface duquel sortent, par ses trois c6tés, des rayons de lumiére avec cette inscription : “ Et tencbrae eam non comprehenderunt” Ce triangle doit étre placé contre le mur, sur un fond bleu, soit en peinture, soit en étoffe (cf. planche 1). I1n’est pas nécessaire que le Soleil et Ia Lune figurent sur le mur oriental. Au-dessus ct en avant du baldaquin du tone, les jours de réception, on placera un transparent sur lequel sera, en gros caractéres, sur fond noir, et sans aucun ornement ou attribut, le mot JUSTICE ; on Véclairera en méme temps que la Loge les jours de réception. Le devant de l’autel doit étre disposé de maniéze a recevoir des tableaux mobiles contenant Vembléme particulier de chaque grade. Celui d’Apprenti est une colonne brisée et tronquée par le haut, mais ferme sur sa base, avec cette inscription “Adhue stat” (cf., planche 2), Au pied de autel, sur la troisitme marche, est un coussin recouvert d'une étoffe bleue galonnée dor, avec, au milicu de la surface supérieure, une équerre formée par un galon d'or. Le récipiendaire doit avoir le genou posé sur cette équerre lorsqu’il prononce son engagement magonnique. Sur l'autel, on place un chandelier d'or & trois branches (1) avant l’ouverture des TT, ce chandelier doit en fait étre placé dans la pice ot le VIM. et les dignitaires s’habillent, la Bible ouverte au premier chapitre de Evangile de Saint-Jean, le Compas et l'Equerre entrelacés (2), la Truelle, le Maillet et Ie Rituel du grade. Aux jours de réception, on y ajoute le tablier et les gants d’homme et de femme & Temettre au candidat. Le bijou du Vénérable Maitre ne doit point étre sur l’autel, mais on Ie place dans la chambre que ce dernier doit ocouper avec les Officiers et Dignitaires de I’Ordre avant de faire son entrée dans la Loge. A VOccident sont deux petites tables avec deux sidges, lesquelles sont placées 2 une distance convenable, l'une du cété du midi pour le premier Surveillant, l’autre du c6té du nord pour le second Surveillant ; leur position relativement a I’autel devant figurer un triangle. Sur chacune, on met un chandelier d’or avec sa bougie, un maillet, le Rituel du grade et le bijou du Surveillant suspendu & un Jong ruban bleu. Entre l'autel d’Orient et les deux petites tables d’Occident, on place le tapis ou le tableau de la Loge (qui doivent étre disposés dés ouverture des TT., tant que la Loge n'est pas ouverte, ils n’ont aucune signification symbolique) en ayant soin de laisser entre les uns ct les autres, l’espace nécessaire pour exécuter, sans géne ni confusion, les cérémonies du grade. s ORIENT PION OCCIDENT Planche 3 Dans cette solitude apparente, ne crois pas étre seul, Absolument séparé des autres hommes, rentre ici dans toi-méme, et vois s’il est un étre qui soit plus prés de toi que celui dont tu tiens l’existence et la vie. Or, il est auprés de toi ; mais tu es bien éloigné de lui. Tente donc de t’en approcher par tes désirs et par ta soumission @ ses lois. Pour parvenir @ cet heureux terme, tu devras faire un travail pénible, chercher, persévérer et souffrir. Y es-tu bien décidé ? Prends courage ; le temps est court, tes peines seront passageéres ; mais ta récompense est assurée. La justice exige de toi ce travail, le moment est décisif : considére donc le misérable état ou tu te trouves, les ténébres qui tenvironnent, la lumiére qui t’est promise. Médite et choisis. Si tu te dévoues généreusement dans la carriére difficile qui s’ouvre devant toi, un guide stir et fidéle te sera donné, qui te garantira des dangers. Planche 4 Ce tapis, d’une grandeur proportionnée au local, doit former un carré long, en sorte que sa largeur soit A sa longueur comme 2 a 3. Il est entouré, dans.toutes ses parties extérieures, d’une large bordure & compartiments. La partie inférieure, ou d’Occident, qui fait le tiers de 1a longueur totale du tapis, représente le porche du ‘Temple ; dans cette partie et & angle occidental du tableau, du c6té du Nord, est peinte ou tracée Ia pierre brute, et & V'angle occidental, du cOté du midi, est la pierre cubique. Au milieu, entre les deux, mais sur une ligne plus élevée, est figurée la planche & tracer, Ces trois symboles doivent former ensemble un triangle. ‘La partie supérieure du tapis, a !’Orient, forme un carré qui représente le Temple intérieur. C’est 1a qu’est placée, au centre, I’ Etoile flamboyante & cing pointes, ayant la lettre G peinte en or, au milieu. Dans cette partie, & l'angle oriental, du cété du midi, est peint le Soleil, et & l’angle oriental, du cOté du nord, est l'image de la lune dans son plein ; au-dessus est figuré un cordon & houppes dentelées qui entoure en dedans ce carré supérieur, et dont les noeuds (1) descendent jusqu’au bas. L’Etoile Flamboyante est entourée des trois bijoux magonniques qui forment ensemble un triangle ; savoir : V'Equerre, au-dessus, & I’Orient ; le Niveau, au-dessous du c6té du Midi ; la Perpendiculaire; vis-a-vis du c6xé du Nord ; I’Etoile Flamboyante formant le centre. La communication du Porche au Temple est indiquée au bas de ce carré & I’Oceident, par une porte fermée accompagnée extérieurement de deux colonnes élevées sur les bases et avec leurs chapiteaux, Yune au Nord et l'autre au Midi. Celle du Nord porte la lettre J sur le milieu de la hauteur de son fit, ‘Au tapis de la Loge d’Apprenti, il n'y a aucune letire sur celle du Midi, la lettre de cette colonne étant réservée aux Compagnons et ne devant point étre connue des Apprentis. On monte a la porte du Temple par un escalier de sept degrés, peints ou tracés dans la partic du porche en forme de portions de cercles : le troisiéme degré, en montant, forme un palier avec le chiffre 3 ; au cinguitme degré est aussi un palier avec le chiffre 5 et, sur le septitme degré, est le chiffre 7. La commence le pavé mosaique figuré en losange et formant un parvis circulaire qui se termine a la porte d'Occident, laquelle est fermée. (cf. planche 3). Autour du tapis, vers les angles de Sud-Est, de Sud-Ouest et de Nord-Ouest, sont trois hauts chandeliers (le plateau des chandeliers doit étre rond et non triangulaire) destinés & tecevoir les trois flambeaux qui font partie essentiellement des neuf lumigres magonniques. Al’Occident, derriére les Surveillants et en face du transparent portant le mot JUSTICE, sera placé, les jours de réception, un autre transparent sur lequel sera écrit en gros caractéres, sur fond bleu, le mot CLEMENCE. Ce dernier transparent sera moins élevé que le premier, et on l’éclairera de méme en illuminant la Loge. Avant ouverture de la Loge, le Maitre des Cérémonies aura soin de vérifier si chacun des objets que nous venons de détailler est disposé conformément au Rituel ; les jours de réception, il vérifiera de méme si les meubles nécessaires sont en état et placés oi ils doivent étre, savoir : 1 - les vases des éléments, c’est-A-dite une cassolette gamie d’esprit de vin pour le feu, au midi. Une cuvette d’eau froide et un linge blanc au nord, un vase plein de terre friable ou de cendres & V'Occident. (1) Avant rouverture des TT:, ce chandelier doit en fait étre placé dans la pice od le VM. et les dignitaires s'habillent. (2) Le compas et I’équerre entrelacés ne doivent pas se trouver sur 'Evangile. 2 Ja machine pour imiter le bruit du tonnerre, qui doit étre placée 4 l'Occident. On pourra, si l’on veut, la faire avec un cadre léger de la grandeur d’environ trois pieds au carré, sur lesquels seront tendues et collées ensemble quelques feuilles de fort papier, de maniére qu’en secouant cette machine, une ficelle ou corde & boyaux ajustée en croix, tendue et fixée par les quatre extrémités sur le cadre méme, forme, par des vibrations multipliées, réunies & celles du papier, un bruit & peu prés semblable & celui d’un tonnerre roulant. 3 - un baton ou roseau, garni a son extrémité d'une fine étoupe a briler, lequel doit étre mis & portée du deuxi8me Surveillant. On pourra, si on le juge plus commode, utiliser une pipe & lycopode au lieu de ce roseau gami d’étoupe. 4. une éponge, ou un compas & seringue, ou tout autre instrument contenant une liqueur rouge propre a figurer leffusion du sang ; il sera préparé de sorte que cette effusion puisse se faire sur le sein du candidat dés que le Vénérable Maitre frappera le troisiéme coup sur la téte du Compas. 5 - les instruments propres & éteindre et & rallumer les bougies qui sont destinées & éclairer la Loge, ainsi que les cylindres destinés 2 voiler les neuf lumigres d’ordre, lesquels seront placés a la portée de ‘ceux qui doivent les employer. Aujourd’hui, la lumiére élecirique peut simplifier, si on le désire, le probléme de I’éclairage général de la Loge. 6 - une terrine pour l’esprit de vin avec son couverele pour en étouffer le flamme, laquelle sera placée et allumée au moment convenable, les jours de réception, & ’extrémité orientale du tapis de la Loge. 7 - le tron des auménes, car la quéte doit toujours étre faite dans les Loges d’instruction et, surtout, dans celles de réception ; on le placera sur la table du Secrétaire, a 1a portée du Frére Elémosinaire. (1) Leur nombre n’est pas spécifié. Il peut étre conseillé, par exemple, d’en mettre 9, 10 ILLUMINATION DE LA LOGE La loge est éclairée par 9 lumitres d’Ordre, ou magonniques, savoir : 3 au chandelier a trois branches sur l’Autel d’Orient, 3 & I’entour du tapis, sur les angles du sud-est, du sud-ouest et du nord- ouest, portées sur des hauts chandeliers, 2 sur les tables des Surveillants et 1 sur la table du Secrétaire. Celles qui pourraient étre nécessaires & V’Orateur et au Trésorier, pour les fonctions particuligres et momentanées, ne devant étre allumées que pour le besoin, scront éteintes dés qu’il a cessé. Elles n’ont aucun rapport avec les rites du grade et ne doivent point étre comprises dans le nombre des lumigres ordre. Indépendamment de ces 9 lumiéres, l'appartement de la Loge peut étre éclairé par un nombre déterminé de bougies et proportionné a 1’étendue du local, mais, de méme, celles-ci n’ont aucun rapport avec les rites du grade ; elles doivent étre disposées de maniére pouvoir étre éteintes ou cachées promptement et sans bruit, lorsqu’on donnera le premier rayon de Iumitre au Récipiendaire, et étre ensuite rétablies avec les mémes précautions pour le second, A cet effet, on aura un nombre convenable de batons ou roseaux garnis & leur extrémité d’un étoutfoir, et d’une méche cirée, lesquels seront remis & ceux des FF. qui auront été nommément désignés pour cette fonction par le Vénérable Maftre ; nul autre ne devant sen occuper, afin d’éviter, dans cette circonstance, tout bruit ou tumulte qui pourrait distraire le candidat ; on aura aussi 9 tyaux de cylindres, en carton ou en fer blane, pour envelopper chacune des 9 lumiéres ?Ordre lorsqu’il faut répandre l’obscurité dans la Loge, car celles-ci doivent étre cachées au candidat lorsqu’on Ini donne le premier rayon, mais jamais elles ne doivent étre éteintes pendant la durée du travail u PLACE DES FRERES DES DIVERSES CLASSES DANS LA LOGE Aux deux cétés de l’autel d’ Orient, doit étre un large parquet & deux gradins. Sur le plus élevé, dans le fond oriental, seront des sitges d’honneur pour les grands Dignitaires et Grands Officiers qui assisteront aux travaux. Sur le gradin inférieur seront d'autres sitges d’honneur pour les Vénérables Maitres en exercice, qui se feront reconnaitre en cette qualité. Ces places doivent rester vacantes lorsqu’il ne se trouve aucun fiére présent ayant les dignités ct titres requis. Les fréres de ces différentes classes entrent en Loge avec le Vénérable Maitre et le précédent, ceux du rang le plus élevé marchant les derniers Entre les sitges des Surveillants, un pas en arritre, sera celui du Maitre des Cérémonies ; au milieu et A cété de lui, ceux des freres qui auront éé nommés pour I’aider dans ses fonctions en qualité @Experts, d’Introducteurs, ou autres. Aux deux cétés des gradins de l’Autel, et un peu en avant, on placera deux sitges, l'un a droite pour le dernier ex-Maftre de la Loge qui sera présent, et I’autre & la gauche pour le frére Orateur (1). Si le local et les circonstances le permettent, leurs siéges seront placés sur Je gradin inférieur du parquet oriental, en avant des Vénérables Mattres visiteurs. A Vextrémité de la colonne du Nord, du cété de |’Orient, prés des gradins réservés aux Dignitaires, seront un sidge et une table pour le frére Secrétaire, et vis-i-vis, a l’extrémité de la colonne du Midi, on en placera une semblable pour le frére Trésorier. Le frére Elémosinaire est placé a cété du frére Secrétaire, et le frére Econome est placé a c6té du frére Trésorier, quel que soit leur rang dans I’ Ordre. Les fréres, soit membres de la Loge, soit visiteurs, sont placés sur des banquettes formant deux colonnes, I’une au Nord, l'autre au Midi. A Vextrémité de la colonne du Midi, du cdté d’Occident, sont placés tous les Compagnons suivant l’ordre de leur ancienneté dans le grade, et tous les Apprentis sont de méme vis-A-vis, & l'extrémité de la colonne du Nord. (1) DROITE et GAUCHE s’entendent ici : droite et gauche du Vénérable Maitre. Les PP. MM. ne siégent pas a 1’Oricnt, sauf Ie PM. immédiat. R DIGNITAIRES ET OFFICIERS DE LA LOGE 1° Le Vénérable Maitre .. Décoré de I’Equerre 2° Le Premier Surveillant Décoré du Niveau 3° Le Second Surveillant ... vrminmene Décoré de la Perpendiculaire 4° LOrateur Décoré d’un Livre ouvert 5° Le Secrétaire, Garde des Sceaux et des Archives 6° Le Trésorier .... 7° Le Maitre des Cérémonies 8° L’Elémosinaire ..... 9° L’Econome .. Décoré de 2 plumes en sautoir. Décoré de 2 clefs en sautoir Décoré de 2 épées en sautoir Décoré dun coeur enflammé Décoré d’un rouleau de papier. Ce qui établit autant d’Officiers qu’il y a de lumiéres d’ Ordre dans la Loge, c’est-a-dire 9. Les bijoux ci-dessus énoncés sont en métal doré, et suspendus au bas d’un large cordon bleu qui se passe autour du col et descend, avec le bijou, sur la poitrine. Les Loges nombreuses peuvent, et doivent, nommer des Adjoints aux charges principales, pour remplacer et aider au besoin les Officiers titulaires dans leurs fonctions , mais ces adjoints n’ont, en cette qualité, d’autre rang ni prérogatives dans la Loge que ceux de leur grade, si ce n'est lorsqu’ils remplacent Jes titulaires dans leurs fonctions, en leur absence, alors seulement ils en prennent le titre et la place. On ne nomme jamais d’Adjoint au Vénérable Maitre. En cas d’absence, il est remplacé par le demier des ex-Maftres de la Loge présents et, a défaut, par le Premier Surveillant (1). Les Adjoints aux Officiers ne seront point mis dans le tableau au rang des Officiers, mais ils seront mis & leur rang et place parmi les fréres sans office. Les neufs Officiers titulaires ci-dessus énoncés sont les seuls qui doivent étre permanents dans les Loges. L’on ne doit jamais excéder ce nombre, qui est fixé et déterminé magonniquement 3 neuf. Les Loges peuvent cependant, suivant les besoins, établir d’autres emplois annuels ou ‘momentanément, mais qui ne donneront ni titre ni rang d’Officiers & ceux qui en seront chargés, et il n’en sera point fait mention sur le tableau ostensible. Telles sont les fonctions du Préparateur ou Examinateur des Candidats, d'Introducteur des récipiendaires (le Maitre des Cérémonies titulaire ne devant jamais quitter l'intérieur de Ia Loge lorsqu’elle a été ouverte, surtout dans les réceptions). Telles sont aussi les fonctions d’Expert pour l’examen et la reconnaissance des FF, visiteurs, ’infirmiers pour visiter les FF. malades, de Premier F. Garde dans ’intérieur de Ja Loge de réception, Le Vénérable Maitre peut, 4 son choix et avec l’approbation des Officiers, nommer des Freres pour remplir ces emplois pendant un temps déterming, ou les nommer lui-méme pour une seule Assemblée. Dans les cas particuliers et imprévus, les Loges doivent se conduire selon ce qui leur sera prescrit & cet égard par la Grande Loge, et y faire approuver préalablement les exceptions locales dont elles pourraient avoir besoin suivant le nombre des Fréres qui les composent. (1) Selon les usages de la GLTS, seul un PM. peut remplacer le VM. pour les eérémonies diinitiation, de passage ou d'éiévation, 1B REGLES POUR LA LOGE DE CEREM( ET POUR CELLE DE RECEPTION TE Les Vénérables Maitres et Surveillants doivent avoir indispensablement le Rituel du grade sous les yeux, pour pouvoir s"assurer, & tout instant, qu’eux-mémes, et tous les Fréres qui ont des fonctions & remplir, n'y changent, augmentent, ou suppriment rien ; mais s’ils ne peuvent en apprendre le contenu pour mémoire, ils doivent du moins se le rendre assez familier, surtout lorsque l’usage prochain en est prévu, pour ne jamais hésiter, ni dans l'exercice des cérémonies, ni dans la lecture de ce qu’ils auront & prononcer, en sorte qu'on ne puisse s'apercevoir qu’ils aient besoin d’étudier le Rituel au moment méme qu'ils doivent agir. Ils doivent surtout, et indispensablement apprendre par mémoire tout ce qui doit étre fait et dit pendant que les lumiéres de Ia Loge sont voilées. Le Maitre des Cérémonics doit apporter les mémes attentions, afin de rectifier & propos les parties essentielles du cérémonial dont on s’écarterait, et afin de diriger tous les Fréres de la Loge, lesquels doivent avoir Veil sur lui pour connaitre ce qu’ils doivent faire, lorsque le Vénérable Maitre donne quelque ordre avec son maillet. Le Maitre des Cérémonies doit agir sans bruit et avec décence, faisant en sorte de ne pas troubler ou interrompre notoirement le cérémonial de la réception pour vouloir en rectifier quelques parties peu cssentielles. Lorsque le Préparateur et I'Introducteur des Récipiendaires sont désignés, ils doivent aussitét se faire remettre par le F. Secrétaire l’extrait du Rituel qui les conceme, afin d’avoir un temps suffisant pour se préparer et de connaitre assez les fonctions importantes qui leur sont confiées pour ne s*écarter en rien de ce qui leur est prescrit. Il est expressément interdit 4 tous : Vénérables Maitres, Surveillants, Maitres des Cérémonies, Préparateurs et Introducteurs des candidats, d’ajouter & leurs fonctions, soit par actes, gestes ou discours, aucune chose arbitraire qui ne soit pas exprimée dans ce Rituel, de dicter ou de suggérer aux Candidats Jes réponses qu’ils doivent faire aux questions qui leur sont adressées par le Vénérable Maitre ; ceux-ci devant répondre d’eux-mémes, suivant leur volonté et maniére de voir. De ne rien innover, ni ajouter aux dits Rituels qui tendent & inspirer aux Candidats des craintes ou défiances, ou une trop grande sécurité, sur les épreuves qu’ils auront a subir ; il leur est défendu, et & tous les Freres en général, de dire quoi que ce soit aux Candidats, soit avant, soit aprés les réceptions, qui puisse leur donner de fausses notions sur V Ordre et sur le but qu'il se propose, on doit s’en tenir & ce qui peut éclairer leur esprit, exercer utilement leur intelligence et exciter leur z8le. L’Orateur, dans ses discours, doit se diriger par les mémes vues et principes ; il doit étre prudent et ‘circonspect et ne point anticiper dans ce grade sur des objets qui ne conviennent qu’aux grades au-dessus, Linstruction morale des grades et les principales circonstances des cérémonies de la réception, notamment I’Instruction par demandes et réponses, doivent former Ta base de ses discours, dans lesquels i ne doit rien se permettre d’arbitraire, ni d’étranger & l’Ordre. Les Loges étant des écoles de la plus saine morale, et surtout de la pratique des vertus qui en résultent, il doit y employer le ton, le langage et les formes qui conviennent & de tels objets, et éviter avec le méme soin, celles qui sont consacrées a Ia Chaire Evangélique, ainsi que celles qui sont en usage dans les assemblées littéraires. Quelques jours avant de prononcer son nouveau discours, il doit le soumettre a l'examen du Venérable Maitre et des principaux Officiers de la Loge, et se conformer aux avis de ce Comité. Les jours de réception, excepté dans les cas extraordinaires, l’instruction morale du grade doit suffire et suppléer & tout autre discours. S’il se présentait des FF. visiteurs avec quelque décoration extraordinaire non approuvée dans les Loges reconnues, ils seront priés de s’abstenir d’en faire usage dans les Loges rectifiées, et, s’ils s’y refusaient, ils n’y seront point admis. 14 Les Grands Dignitaires, ainsi que les Vénérables Maitres en exercice visiteurs, entrent, comme on ’a déja dit, en compagnie du Vénérable Maitre de la Loge, et sont placés sur les gradins d’Orient ; c'est ainsi la seule distinction qui leur soit due. Dans les cas extraordinaires, le Vénérable Maitre, aprés en avoir conféré en privé avec les principaux Officiers de la Loge, donne ordre et l’éxemple des exceptions convenables. Lorsque le Vénérable Maitre se tient debout et la téte découverte pour recevoir et accueillir un Frere, tous les autres doivent agir de méme, Lorsque la Loge, par l'organe du Vénérable Maitre, veut témoigner d’une manitre particuliére sa satisfaction pour des Officiers nouvellement élus ou installés, pour un Frére nouvellement agrégé, pour une Députation qu’elle aurait regue, pour la présence de quelque Dignitaire de l’Ordre, ou pour quelque discours vraiment lumineux ot instructif qui aurait été prononcé, ou enfin pour quelque autre cas particulier et tres intéressant, le Vénérable Maitre, avant de procéder la cldture de la Loge, propose les applaudissements magonniques pour celui ou ceux qui en sont l’objet, en annongant succinctement quel enest le motif, et ces derniers, aprés avoir regu les applaudissements, y répondent de la méme maniére Les applaudissements magonniques ordinaires se font étant debout, et en frappant avec les deux mains trois fois trois coups sans aucune acclamation. Les applaudissements magonniques extraordinaires se font & occasion du passage & I’Orient Eternel d'un Frére. Cette batterie de deuil se pratique de la main droite sur I’avant-bras gauche. Elle est aussit6t couverte par une “batterie d’allégresse & la gloire de l’Ordre” ainsi que doit le préciser le Vénérable Maitre. Les Maitres-Magons ont seuls le droit d’avoir la tte couverte en Loge ; il est permis aux Compagnons visiteurs ou autres de s*asseoir, mais non de se couvrir la téte ; les Apprentis ne doivent ni s’asseoir ni se couvrir, a moins, pour les uns et les autres, que le Vénérable Maitre ne les invite a le faire. Si quelques-uns oublient de se conformer & ces régles générales, le Vénérable Matire les fera remettre dans I’état que preserit leur grade, sauf a les en dispenser quelque temps aprés, s'il le juge convenable. Tous les Fréres, surtout pendant 1a cérémonie de réception et les lectures, doivent se tenir dans la gravité et le respect qui conviennent & l'importance de l'objet, et surtout observer le plus profond silence, s’attachant & pénétrer les emblémes sublimes qu'on leur présente, afin d’en dévoiler le but, chacun suivant les instructions de son grade. Le Vénérable Maitre aura la plus grande attention & rappeler les Fréres a l’observance stricte d’une regle si essentielle, et il ne tolérera pas qu’un Frére s’oublie jusqu’A manquer a la bienséance par des conversations particulitres ou par une contenance qui montrerait évidemment son inattention au (Cérémonial. Tl est surtout expressément défendu aux Magons de se livrer en Loge @ aucune discussion ou critique sur les matitres relatives aux Dogmes de la Religion, ou aux opérations du Gouvernement, soit de I'Etat, soit des Corps ou Communautés. Les Freres de tous grades, et les Officiers ou Dignitaires qui veulent parler en Loge, se déplacer ou sortir, ne peuvent le faire sans permission. Les Fréres qui ont rang dans Ja partie orientale, ainsi que tous les Officiers titulaires de Ia Loge, sadressent directement au Vénérable Maitre en frappant un coup dans Teurs mains et se tenant debout et découvert. Ceux qui forment la colonne du Midi s’adressent de la méme maniére au F. Premier Surveillant, et ceux qui forment la colonne du Nord, au Second Surveillant. Les FF. Dignitaires ne doivent point se dispenser de cette régle, ils doivent méme, a ce titre, donner Vexemple. 45 Dés que le travail est commeneé, aucun des neuf Officiers titulaires ne peut sortir de la Loge sans y tre remplacé. Dans ce cas, le Vénérable Maitre, en leur donnant permission de sortir, nomme lui-méme le Frére qui les remplacera jusqu’a leur retour en lui disant : “Fr. Now recevez des mains du FN. les attributs de ... (il nomme l office), et remplissez-en les {fonctions avec soin, jusqu’ d-ce qu'il vienne reprendre sa place” Alors, le Frére désigné s’approche de I’ Officier qui a demandé & sortr, et il regoit de lui son cordon office et, si c’est un des Surveillants, il en regoit encore le muillet. On échange seulement le signe Ordre lors de la remise du collier d’un Officier & celui qui le remplace, a I"exclusion de toute batterie (qu’elle soit applaudissement ou portée sur l’épaule) ou accolade. Les Fréres éviteront de faire de pareilles demandes dans les circonstances oii le travail en serait notoirement interrompu et, en aucun cas, ils ne doivent le faire sans utilité, ou sans nécessité absolue. Crest une régle stricte que tous les Officiers doivent se rendre dans la maison de la Loge avant Vheure fixée pour le commencement du travail ; cependant, comme des affaires indispensables peuvent en retarder quelques-uns, on observera, pour ceux-ci, ainsi que pour les Freres qui, ayant demandé & sortir, se présenteront pour rentrer, les régles suivantes : 1 - Le travail d’une cérémonie queleonque, ainsi que la lecture d’une instruction ou d’un discours Giant commencés, ne doivent jamais étre interrompus pour introduction d’un Frére dans la Loge. Si, en pareille circonstance, il se présentait quelqu’un ayant frappé en Macon, le F. Garde de l'intérieur frappera contre la porte un seul coup avec le poing pour I’avertir qu'il a été entendu, mais qu'il y a un travail commeneé qui ne peut étre interrompu, et qu’il ne doit pas frapper de nouveau ; aussit6t que ce travail sera fini ou pourra étre suspendu, le F, Garde de I’intérieur frappera un second coup contre la porte pour avertir le Frére qui demande entrée qu’il peut, une seconde fois, frapper en Magon pour I’obtenir. 2 - Lorsque des Fréres membres de la Loge arriveront aprés l’ouverture du travail, ou aprés introduction du Candidat, ils ne devront point frapper, mais ils attendront dans les vestibule, habillés magonniquement, fa venue d’un des Fréres que le Vénérable Maftre envoie au dehors pour la préparation du Candidat, ou pour d’autres fonctions ; alors ils se feront reconnaitre par l'un ou autre de ces Freres qui, en entrant dans la Loge, pourra les introduire avec lui sans eérémonie, en les faisant annoncer en général avec lui par le F. Garde de V’intérieur. Ces Freres, de quelque grade ou dignité qu’ils soient, devant prendre les places qui sont les plus & portée, sans bruit et sans se permettre, envers ceux qui se trouveraient auprés, aucun discours de compliment ou autres. 3 - Les Fréres visiteurs étrangers, ou qui ne sont pas en usage de fréquenter la Loge, devant étre reconnus et annoncés, sont exceptés de cette introduction tacite ; mais les Fréres envoyés en fonction hors de 1a Loge pourront, en y rentrant, prévenir le Vénérable Maitre que tel visiteur demande l’entrée ; néanmoins, le F. Introducteur conduisant le Candidat ne se chargera point de faire de pareilles annonces car, & cette Epoque de 1a réception, les visiteurs ne peuvent étre ni annoncés, ni introduits. Dans ces circonstances, ils devront attendre pour frapper et se faire annoncer, le moment ott le Candidat sera sorti de la Loge pour se rhabiller La garde extérieure des portes de la Loge et des avenues est confige aux FF. servants. Le plus instruit et le micux éprouvé fait la garde dans le vestibule de la Loge ; il est habillé magonniquement et armé d’une épée. Il doit étre instruit des régles ci-dessus par sa consigne et s"y conformer exactement. A défaut des FF. Servants, les Apprentis doivent faire la garde chacun a leur tour. La consigne des gardes extérieurs est de ne laisser pénétrer dans le vestibule de la Loge, que les Fréres dont ils auront regu le mot 16 de passe du grade d’Apprenti, d’empécher qu'il ne se fasse aucun bruit autour de la chambre de retraite Jorsqu’un Candidat y est enfermé, et de garder rigoureusement les avenues de cette chambre jusqu’a Ia porte de la Loge, lorsque le F. Préparateur et le F, Introducteur vont et viennent pour y faire les fonctions auprés de lui, On devra done employer autant de gardes extérieurs qu’il y aura de postes essentiels. Le Vénérable Maitre et les Surveillants feront visiter de temps en temps les postes pour s’assurer de Vexactitude des gardes. Les FF, Apprentis et, & leur défaut, les Compagnons, et encore, 2 défaut de ceux-ci, les Maitres derniers regus, font la garde ordinaire pour l’intérieur de la Loge, prés de 1a porte, habillés magonniquement et tenant I’épée & la main ; mais, dans les jours de réception, les fonctions du premier F. Garde de Vintéricur de la Loge ne pourront étre confiées qu’ un Maitre ; il sera aussi armé d'une épée nue, c’est lui qui recevra les demandes des Fréres qui sont 8 l'extérieur ; ensuite, apres avoir refermé la porte, il s'approchera du Second Surveillant & qui il les transmettra & mi-voix, afin que celui-ci puisse les faire parvenir au Vénérable Maitre s'il le juge convenable. Mais, lorsque le F, Introducteur amenant le Candidat a la porte de la Loge frappe pour demander & l'introduire, c’est le F. Second Surveillant qui va Iui-méme faire les questions, prendre et rendre les réponses, car cet Officier peut, seul, par ordre du \Vénérable Maitre, ouvrir la Loge au profane qui a le désir d’@tre regu Macon. La consigne, pour les gardes de l’intérieur est, en outre, de refermer soigneusement & clef la porte de la Loge chaque fois qu’ils ont été dans le cas de l’ouvrir, de s’approcher du Second Surveillant pour Vavertir & mi-voix de ce qu'on demande & I’extérieur, et pour lui donner Ie nom des Fréres qui, ayant demandé magonniquement l’entrée de la Loge, l’attendent au dehors, car les FF. Gardes ne doivent jamais accorder Pentrée sans en avoir regu lordre, de répondre enfin par un coup & ceux qui ont frappé ‘magonniquement, lorsqu’il y a quelque cérémonie ou lecture commencée, afin de les avertir qu’ils doivent attendre et ne pas frapper & nouveau, Si le travail du jour est long, le F, Garde pourra étre relevé, et sera remplacé avec Ia méme consigne. Ces consignes seront écrites et détaillées sur deux tableaux, dont I'un sera appliqué sur la porte dans 1érieur, et autre dans le vestibule de la Loge. Ils feront régle pour les Fréres préposés a ces différentes gardes, et serviront d'instruction & tous les Freres sur les formes qui doivent étre observées. Tout Frére, de quelque rang quiil soit, les FF. Surveillants exceptés, & qui le Vénérable Matire adresse Ia parole en Loge, ou qui parle Iui-méme au Vénérable Maitre, doit se tenir debout et découvert, ayant la main au signe du grade. Tous les Fréres doivent se mettre au signe du grade : 1 - Lorsque le Vénérable Maitre, aprés avoir donné un coup d’ ordre, adresse la parole & la Loge. 2 - Pendant les parties essentielles du cérémonial de réception. 3 - Enfin, lorsqu’un Frére dignitaire annoncé est introduit en Loge. Pendant le travail de réception, le Vénérable Maitre doit avoir le plus grand soin de n’adresser la parole, pour ce qui est des formules dans le Rituel, soit au Candidat, soit aux Surveillants et autres Officiers que lorsque le Candidat lui-méme est parfaitement en repos, et qu’il ne se fait aucun mouvement dans la Loge qui puisse le distraire. II doit done attendre que chaque mouvement que lui font exécuter les Surveillants, ou autre Officier, soit entidrement fini, avant de commencer ce qu'il doit entendre et méditer. Et de méme, les Surveillants et le Maitre des Cérémonies doivent attendre pour commencer tout acte ordonné par le Vénérable Maitre, que celui-ci ait fini de parler, et que tout ‘mouvement qui pourrait distraire le Candidat ait cessé. Lorsqu’un Frére entre dans la Loge, ou en sort, aprés que le travail ait commencé, il doit venir se placer entre les deux Surveillants pour y donner le signe du grade d’Apprenti, et entendre 1a ce que le ‘Venerable Mafire pourrait avoir & lui dire et, aprés avoir salué l’Orient, il va prendre Ia place qui Iui est assignée ou sort de la Loge ; ct il en est de méme pour les FF. Proposant, Préparateur et autres, auxquels Je Vénérable Maitre aurait assigné quelques fonctions hors de la Loge, lorsqu’ils vont les remplir, et Jorsqu’ils rentrent pour en rendre compte. v7 a DISPOSITION DE LA CHAMBRE DE PREPARATION On choisira, pour la chambre de préparation, une pice A cheminée ou a potle pour défendre le Candidat du froid en hiver et, afin qu’il ne soit point exposé a y étre distrait ou a entendre des choses qu’il doit ignorer, cette chambre sera aussi éloignée que le local le permettra des salles d’assemblées, des passages et, surtout, de la Loge. Le F, Proposant aura méme soin d’y placer un F. Servant pour empécher qu’on fasse le moindre bruit dans les environs et pour avertir ceux qui viendraient aprés que le Candidat y est enfermé. Les fenétres en seront fermées. Elle sera éclairée seulement par une lampe posée ou suspendue sur une table, devant un tableau qui représentera une téte de mort sur deux os en sautoir. On aura soin, ailleurs, qu'il ne sy trouve aucune tapisserie ou tableau contenant des objets étrangers A la cérémonie. On placera sur la table : 1 -La Bible contenant l’ Ancien et le Nouveau Testament. 2. Un écritoire, du papier et des plumes. 3- Une sonnette. 4 - Un tableau od seront les trois questions préparatoires d’Ordre, telles qu’elles se trouvent ci- aprés. (planche 5 et 6, p. 25 et 26) 5 - Un linge fin disposé convenablement pour bander les yeux du Candidat lorsqu’il en sera temps. 6- Une boite fermant & clef pour y renfermer ses métaux et bijoux. 7 - Un vase plein d’eau et une serviette. 18 DEVOIRS ET FONCTIONS DU F. PROPOSANT ENTREE DU CANDIDAT DANS LA CHAMBRE DE RETRAITE ‘Aucun Frére ne pourra proposer un Candidat, ou @tre admis en qualité de Proposant, s'il n’est Maitre-Magon, ‘Tout Frére qui voudra proposer un Candidat pour étre regu Magon devra, s"il ne le connait pas assez lui-méme, prendre préalablement les informations les plus exactes sur son caractére, ses macurs et son état civil, sur ses parents et sur la religion qu’il professe. II ne le proposera point sans s’étre assuré que, relativement & ces objets, il ne peut y avoir aucun obstacle & la réception, Si crest le profane qui, de lui-méme, I’a sollicité de le proposer a la Loge, il lui répondra d’une maniére honnéte, mais vague, sans le décourager, ni lui indiquer qu'il adhére & sa demande, en sorte que le Candidat ne puisse savoir s'il sera proposé, et qu’on lui épargne ainsi "humiliation d’un refus si la proposition n’était pas agréée. ‘Mais, si un Frére, connaissant le mérite d’un profane, formait le projet de le conduire a se faire recevoir Macon, il ne fera aucune démarche auprés de Ini sans avoir conféré avec le Vénérable Maitre et les principaux Officiers, et ce n'est que par leur avis qu’il pourra présenter celui qu'il a on vue ; mais, dans les tous les cas, il est expressément défendu a tous les Freres d’employer auprés de qui que ce puisse tre des sollicitations, ou autres mesures, qui le porteraient & demander d’étre regu par simple curiosité, ou sans en avoir le moindre désir, et sans estimer Ordre. Les Fréres qui voudront proposer des Candidats suivront, pour cet objet, les re gles et formalités qui sont détaillées au Code. Le Frére qui a proposé un Candidat, et qui doit lui servir de parrain pour 1a réception, I'aménera dans la maison de la Loge une heure au moins avant le temps indiqué par les lettres de convocation et, sur-le-champ, il le conduidra dans Ia chambre de préparation, en sorte qu’il ne puisse apercevoir aucun de ceux qui doivent composer I’Assemblée. Le Frére Proposant s"informera s'il a payé le prix fixé pour sa réception, et s’il ne I’a pas payé, ainsi qu’il aurait di le faire, il l’aoquittera en ce moment entre les mains du F, Proposant qui, en cette qualité, est tenu lui-méme envers la Loge d’y satisfaire pour le Candidat. Tl deyra le prévenir ensuite que le trone des aumdnes lui sera présenté dans sa réception, afin qu’il donne en présence de ses Fréres un premier témoignage de la Bienfaisance qu’il va professer (ce geste ne doit pas étre symbolique) et lui indiquera les gratifications d'usage dans cette circonstance envers les Fréres Servants. (La fin de la phrase est tombéc en désuétude).. Dés que le F, Proposant aura introduit le Candidat dans la chambre de retraite, il le placera devant la table en face du tableau od la téte de mort est peinte, et si le candidat avait besoin de quelque rafraichissement, il y pourvoira. Avant de I’introduire dans cette chambre de préparation, il aura eu soin d’envoyer allumer la lampe, et aussi le feu si la saison l'exige, et de faire vérifier si les fenétres sont bien fermées. Il exhortera le candidat a réfiéchir sérieusement sur la démarche qu’il va faire, et dont il lui montrera l’importance et les suites. Il lui présentera la Bible, en Vinvitant a I’étudier avec soin, afin de se pénétrer de la Doctrine et des vérités sublimes qu’elle offre aux hommes pour les soutenir dans cette vie temporelle. Il lui remettra les trois questions préparatoires que l'Ordre propose aux réflexions des Candidats, - 20 Vinvitant & les méditer profondément dans la solitude od il va le laisser, afin de se mettre en état d’y répondre verbalement, ou par écrit, en présence de celui qui sera envoyé par le Vénérable Maitre pour examiner et le préparer & la réception. Il l'exhortera 4 une entiére confiance et docilité envers ceux qui Iui seront envoyés pour le préparer et I’introduire dans 1a Loge, en I'assurant qu'il ne leur sera pas permis exiger de lui rien d'arbitraire. U1 lui demandera de nouveau, car il a déjt dai le faire antérieurement? s'il ne serait pas lié par quelque engagement public ou secret qui ne lui permettrait pas de contracter engagement des Macons, qui y serait incompatible, lui affirmant que engagement magonnique n’est en rien contraire & ce qu’il doit & la Religion, & l’autorité civile et & ses semblables. Le F, Proposant présentera au Candidat une feuille de papier sur laquelle il V'avertira qu’il doit Ecrire ses noms de baptéme et de famille, son age fixe d’années, mois et jour, le lieu de sa naissance et de son domicile ou résidence ordinaire, sa religion, son état civil, et s'il est marié ou non, le nom de baptéme de son pére, le Proposant ayant dai le prévenir d’avance que tous ces renseignements sont nécessaires pour sa réception dans I’Ordre. Enfin, le Proposant lui dira qu’il est déji sa caution envers 1a Loge, mais qu’il va de nouveau répondre de ses dispositions actuelles, et de sa bonne conduite a venir, qu’il espere n’avoir jamais lien de s’en repentir, mais qu’aucun homme ne peut étre recu Macon si quelque Frére n’atteste, devant la Loge, qu’illen est digne, et ne s’offre pour en étre le garant envers I’ Ordre. Avant de le quitter, il lui fera remarquer tout ce qui a été mis sur la table & son usage, ayant soin de pourvoir A ce qui aurait été omis, et il lui dira que 1a sonnette lui est laissée pour appeler un F, Servant, s'il avait quelque chose de nécessaire & demander. Avant de se retirer, le F, Proposant lui dira avec intérét : “C’est par sa faute, Monsieur, que l'homme a perdu la Lumiere que vous venez chercher parmi nous ; considérez attentivement, dans cette retraite, ce qu'il doit faire pour mériter qu elle lui soit rendue ; car, quelque pénible que soit ce travail, tout Macon doit s'y dévouer et bientdt il vous sera imposé comme devoir... Décidez-vous librement... Je vous laisse @ vous-méme pour méditer sur les objets que I’ Ordre présente ici d vos réflexions. Ils sont bien plus importants que vous ne le pensez, mettez-vous en état de les discerner” Alors, le F. Proposant découvre le premier tableau et, en sortant, il ferme la porte & clé. ‘Texte du premier tableau mentionné ci-dessus : (cf planche 4, p. 22). Ensuite, il établit prés de 1a chambre de préparation un F. Servant ou, & défaut, un des Fréres demiers recus pour répondre au Candidat, sil appelle, et pour empécher qu’on ne fasse du bruit aux environs. Si le Candidat venait & sonner, ce Frére Garde entrera pour s'informer de ce qu’il veut, et y pourvoira ; mais si le Candidat était dans le cas de sortir de la chambre de préparation, le F. Garde en viendra avertir le F. Proposant ou, en son absence, quelque Officier de la Loge, qui prescrira les précautions convenables avant de laisser sortir le Candidat, afin qu’il ne puisse rien apercevoir de ce qui doit encore lui étre caché. Lorsqu’on fixera le jour de la réception d*un Candidat, le Vénérable Maitre fera lire au F, Proposant un extrait du Rituel sur ses fonctions et devoirs. 24 DU F. PREPARATEUR ET DE SES FONCTIONS Anssit6t que le Vénérable Maitre sera artivé dans la maison de la Loge, il nommera le Frére qu'il veut charger de la préparation du Candidat, si déja il ne 1’a pas désigné. Il aura soin de choisir un des Frores les plus instruits sur ’Ordre Maconnique, et qui puisse connaftre toute "importance de cet emploi. Le F, Préparateur s'informera auprés du F. Proposant de Vheure oi il a laissé le candidat & lui- méme dans la chambre de préparation et, lorsqu’il jugera que le récipiendaire y est resté seul pendant un temps convenable, il sc rendra auprés de tui, apres en avoir pris l’ordre du Vénérable Maftre, sans ‘vétements ni ornements magonniques. Le travail de la Loge ne pouvant étre continué qu’aprés le retour du F, Préparateur, il réglera ses fonctions auprés du candidat d’aprés ’heure indiquée pour commencer le travail, afin de pouvoir se rendre auprés du Vénérable Mattre immédiatement aprés que celui-ci l'aura fait avertir, Il abordera le récipiendaire avec une contenance réservée et aussi sérieuse que ses fonctions Vexigent, abandonnant tout-2-fait le ton familier qui pourrait lui étre habituel avec le candidat, s‘il le connaissait auparavant. TI lui annoncera que la Loge, assemblée pour procéder & sa réception, aprés qu’elle l’en aura reconnu digne, l’a député auprés de lui afin de connaitre ses vrais sentiments sur l’Ordre dans lequel il désire entrer. Ie priera de dire avec franchise s'il est déterminé & demander d’étre regu Macon par sa seule et libre volonté, ou s'il n’y serait point entrainé contre son gré par l’influence, ou I’ascendant que quelqu’autre personne aurait sur lui, ce qui serait absolument contraire aux lois de l’Ordre et au vou particulier de la Loge. Si le Candidat avouait que c'est contre son gré, et par I'ascendant que quelqu’autre personne aurait sur lui, le F. Préparateur lui dirait: “Monsieur, vous ne pouvez étre regu Macon, si vous n’en avez la volonté et le désir. Je vais rendre compte & mes Fréres de ce que vous venez de m’avouer ; |’Ordre condamne la contrainte qu’on a exercée sur vous, et bientét vous serez rendu & vous-méme”. Le F. Préparateur ira sur-le-champ faire son rapport au Vénérable Maitre, qui prendra, avec les Officiers de la Loge, les mesures convenables pour qu’il ne se puisse commettre aucune indiscrétion, ni par le candidat, ni par aucun des Freres. Si le candidat annonce au contraire que c’est librement et volontairement qu’il demande a étre regu ‘Macon, le F, Préparateur lui dira : “Vous ne pourriez en effet, Monsieur, étre recu Macon, si vous n'en aviez la volonté et le désir, mais cela ne suffirait pas a Ordre, il faut encore qu'il connaisse vos motifs ; dites-moi donc sincérement quels sont les motifs qui vous aménent ici, et ce que vous attendez de I’ Ordre des Francs- Macons” . Le Candidat ayant répondu, le F. Préparateur lui dira : “Je ne puis, Monsieur, apprécier ce que vous venez de me dire, sans vous avoir entendu sur les trois questions essentielles que I’ Ordre a voulu qu’ on soumit en ce moment d vos réflexions" Ces trois questions d’ordre et fondamentales sont transcrites, en gros caractéres, sur un tableau (cf. planches 5 et 6). 23 Le F. Préparateur conclu : Dans la solitude ot: vous étes, méditez sérieusement sur ces objets, si vous voulez sincerement connatire ce qui est vrai, et pratiquer ce qui est bon et juste, on vous y laissera le temps nécessaire, sachez en profiter, Quoique vous vous voyiez environné des ombres de la mort, ne craignez rien, puisqu’il vous reste encore un rayon de lumiére ; méditez done sur ces trois points essentiels pour vous mettre en état d’y répondre un jour d’une manidre satisfaisante, si vous ne le pouvez dans cet instant méme ; vos progrés dépendront toujours de votre constance dans la route pénible que vous allez entreprendre. Le F. Préparateur interrogera ensuite avec prudence le candidat sur les trois questions ; il écoutera avec douceur et patience ses réponses, sans V'interrompre, soit qu’il les fasse verbalement, soit qu’il les lise, les ayant rédigées par écrit. Quelles qu’elles soient, le F. Préparateur ne les contredira point, alors, mais surtout, il éloignera toute discussion, et s’en tiendra littéralement a lui dire ce qui suit : “Monsieur, ces questions ne sont pas faites aux candidats pour entreprendre avec eux une controverse sur les objets qu’elles présentent a leurs réflexions, mais pour obtenir par leur propre déclaration un témoignage certain de leur croyance ou de leur maniere de penser sur les points qui sont, Je ne crains pas de le dire, la base essentielle de la Franc-Maconnerie. L'Ordre ne devant pas accueillir des individus qui auraient une doctrine opposée a celle qu’il regarde comme la régle fondamentale, a da, relativement & ceux qui désirent y étre admis, établir des formes certaines pour connaftre leurs vrais sentiments et leur conformité avec ces lois, afin a éloigner de ses assemblées tout prétexte de dispute et opposition d’ opinion tendant a détruire la charité, la fraternité et I'union qui doivent y régner essentiellement, C’est dans cette vue, Monsieur, et non par aucun doute, ou indifférence sur les vérités sublimes professées dans I' Ordre, que les discussions religieuses, morales et politiques sont séverement prohibées parmi les Fréres, et qu’ils sont exhortés ne pas craindre d' avouer haurement les vérisés de la Religion devant les profanes qui les rejettent, tous devant faire leurs efforts pour se rapprocher duu sanctuaire de la vérité, afin d'y former avec leurs Fréres !' union la plus intime et la plus pure quit soit possible de voir entre les hommes. “Aussi, ces questions ne sont présentées aux candidats qu'afin de connaire, par leurs réponses, ils sont dignes a entrer dans Ordre, et pour leur faire entrevoir son véritable but et le terme des travaux particuliers que doit faire chaque Macon. “Je dois méme vous prévenir qu'elles vous seront souvent rappelées, et qu’ avant I' époque oit vous serez tenu d’y répondre d'une maniére plus positive, vous aurez dit prouver a vos Fréres, par la pratique invariable des vertus que U Ordre exige, la conformité réelle de vos sentiments avec la Doctrine morale et religieuse qui fait la base de cette respectable Association. Sans cela, Monsieur, cette époque d’avancement dans la Franche-Magonnerie serait de plus en plus reculée pour vous, et, dans ce cas, yous ne pourriez vous en plaindre, car ici vous ne sauriez érre juge dans votre propre cause, mais vous serez jugé sur vos auvres, et par vos Fréres, témoins de vos travaux. Je leur rendrai tout @ I’ heure un compte fidele de vos sentiments et de la maniére dont vous me les avez exprimés” . Si les réponses du candidat sont conformes & la Docirine de 1’ Ordre, le F. Préparateur l'exhortera & y persévérer, et il les fera connaitre sommairement & la Loge, lorsqu’il y fera son rapport. Si ces réponses ne sont pas assez réfléchies et développées, il l'exhortera en peu de mots & une plus sérieuse attention sur ces objets, et & les considérer sous un point de vue plus vrai et plus satisfaisant s'il veut réussir dans un ordre qui a pour base essentielle la Religion, la Vertu, la Bienfaisance et I’Amour de la Vérité. Dans ce cas, le F. Préparateur fera son rapport 4 la Loge avec charité, prudence ct circonspection. Si vous désirez sincérement d’étre dirigé et éclairé par le secours de l’/Ordre dans lequel vous demandez d’étre admis, descendez en ce moment en vous méme, et par les questions qu’il vous présente dans cette retraite, sachez apprécier le travail que vous avez a faire. Planche 5 PREMIERE QUESTION Quelle est votre croyance sur l’existence d’un Dieu créateur et principe unique de toute chose; sur la Providence et sur l'immortalité de l’'éme humaine; et que pensez vous de la religion chréetienne? DEUXIEME QUESTION Quelle idée vous étes vous formée de la vertu considérée dans ses rapports avec Dieu et avec la religion, avec vous méme et avec vos semblables? TROISIEME QUESTION Quelle est votre opinion sur les vrais besoins des hommes, et en quoi croyez-vous que vous puissiez leur étre le plus utile? Planche 6 Si les réponses du candidat étaient absolument opposées a ce qu’on doit attendre de lui, le F. Préparateur devra sur-le-champ se rendre aupr’s du Vénérable Maitre et Ini en faire son rapport en particulier ; le Vénérable Maitre prendra tout de suite l'avis des deux Surveillants, en présence du F. Proposant, afin de prendre le parti que la Sagesse et la Prudence lui suggéreront. $"il était méme ngcessaire, le VEnérable Maitre appellerait aussi les autres Officiers de la Loge. Le F. Préparatcur ne dira rien de plus au candidat sur les trois questions et sur les réponses, imais il devra employer utilement le temps qui lui reste en présentant sommairement au candidat les réflexions suivantes : 1 - Il Vinvitera & rejeter tout motif d’une curiosité frivole, qui ne servirait qu’ V’éloigner de la vérité, Végarer et 2 - Il lui présentera a Franche-Magonnerie comme un Ordre ancien et respectable, youé Principalement & une Bienfaisance active et universelle, laquelle doit s"étendre & tout ce qui peut étre utile aux hommes, soit aux individus, soit & la société en général. 3 - Tl lui dira que les Magons doivent se livrer & I’étude de la pratique constante d'une morale épurée par Ia Religion exergant toutes les vertus religicuses, humaines et sociales, 4-1 Pentreticndra sommairement des devoirs et obligations qu’il va contracter en qualité de franc- magon, de la soumission qu’il devra aux lois et réglements magonniques, & ses supérieurs d’ Ordre, et aux Officiers qui seront chargés par eux de Vinstruire et de le diriger ; du profond silence qu’il devra garder envers ceux qui n”auront pas contracté les mémes engagements que lui, sur tous les objets qui lui seront configs, méme quand il ne pourrait en connaitre ’importance et en développer toute I'étendue. 5 - IU lui représentera que s'il ne se sent pas dans une disposition ferme ct sincre de remplir, autant Qu'il ui sera possible, les devoirs dont il lui a tracé le tableau, il ferait beaucoup mieux de se retirer des présent puisqu’il est en pleine liberté de le faire, 6- Le candidat ayant assuré de sa persévérance, il lui parlera des passions, vices et défauts les plus contraires au caractére d’un vrai Magon ; il le pressera de chercher, par un examen sérieux et Joumalier de lui-méme, a dévoiler les vrais motifs qui influent le plus souvent sur sa conduite et sur ses actions, afin de pouvoir ainsi rectifier son coeur, ses habitudes et sa vie morale ; il lui dira qu’il doit faire {es plus grands efforts pour remplacer en lui-méme, par amour et la vertu, tous les attraitsillusoires des Sens et de l’orgueil ; enfin, il l'avertira que, si ses murs ct sa conduite sociale devenaient essentiellement contraires aux principes de I'Institution Magonnique, ses grades dans l"Ordre Ini seraient alors plus dangereux qu’utiles, puisqu’il perdrat Pestime de ses Freres et qu'il s’éloignerait luisméme des voies qui pourraient seules le conduire & un terme plus heureux, 7 - I Vinvitera & ne point confondre 1'Ordre des vrais Magons avec cette multitude d°hommes, et Peut-étre de Loges, qui ont usurpé ce titre, puisqu’ils en ignorent et méconnaissent le but réel et les Yéritables principes, et qui dégradent la Franc-Maconnerie par leur conduite, et bien plus encore par les fausses doctrines qu’ils ont adoptées et qu’ils nc oraignent pas de professer, C'est dans cet esprit que le F. Préparateur drigera ses entretiens, parlant avec douceur et simplicité, Sans Précipitation, et surtout, sans affecter un ton dogmatique et sentencieux. Si le candidat propose Gueiques reflexions, il Ie laissera parler sans Vinterrompre et, ensuite, il Papplaudira & ses idées, ou les Tectifiera fratemellement si elles ont besoin de ’étre. Comme la trop grande durée d’un cntretien si sérleux pourrait excéder les forces du candidat, le E Préparateur doit avoir soin de ne pas trop fatiguer son attention, en épuisant ces matires; ¢'est pourquoi il devra se retier dés qu’il apercevra que le candidat a besoin d’étre laissé & Iui-méme, mais, sil tte 27 aupres du candidat jusqu’a ce que le VEnérable Matte envoie ’avertir qu’il attend son retour, il Gessera auesitot cet examen et s’en tiendra, avant de le quitter, & le prévenir sommairement que, dans sa Neception, il subita des épreuves essentilles et indispensables, par lesquelles l’Ordre s’assurera de la Nincérité et de Ia force de son désir, de la fermeté de son courage et de sa volonté, que ces épreuves ne sont point arbtraires, mais fondées sur des lois sages et invariables et qu'il se montrerait incapable d’étre fadmis dans I’Ordre des Magons s'il venait 2 manquer de force et de courage dans les épreuves qui ne sont qu'un faible embléme de celles par lesquelles tout homme doit passer. TL ui fera ensuite lire et signer l’engagement préliminaire : (cf. planche 7). ‘Apres la signature de cet engagement, le F. Préparateur lui demandera la feuille de papier sur laquelle il a dai éerire ses nom, age, qualités, domicile, etc... Il Vexhortera d se tenir prét pour sa réception, a se livrer avec une entire confiance @ celui qui syiendra finir sa préparation, l'assurant qu'il ne lui demandera rien qui ne soit exigible pour ire recu, et ui ne soit en tous points conforme aux usages et lois anciennes de I’ Ordre. “Avant de se retirer, et au moment méme oi il devra le faire, le F. Proposant répétera au candidat la question suivante, en prenant un ton ferme et décisif : --Le F. Proposant : Persistez-vous, Monsieur, dans voire dessein d'étre regu Macon ? - Le Candidat : Oui, Monsieur. ‘Alors le F, Proposant enlve le premier tableau et découvre celui de la mort sans rien ajouter ; il se retire et va faire un rapport succinct au Vénérable Maitre 2 qui il remet les papiers oi le candidat a écrit ses nom, age... Le second tableau présente, sur un fond noir, une téte de mort en argent et les inscriptions suivantes au-dessus de la tote de mort, reposant sur deux os en sautoir, et écrites en lettres d'argent : “Tu viens de te soumettre a la Mort” et, au-dessous : “La Vie était souillée mais la Mort a réparé la vie”. (cf. planche 8). ann ana wmnnanmnnrnnne soussigné, ayant désiré et demandé d’étre regu dans l’Ordre des Francs-Magons, et réitérant cette demande par Veffet de ma propre volonteé, dans laquelle je déclare que je persiste et veux persister, je promets, et donne ma parole d’bonneur, de garder inviolablement et toujours le secret sur tout ce que je viens de voir et entendre relativement a l’Ordre Magonnique, et sur tout ce qui pourra encore m’étre communiqué 4 Vavenir de quelque maniére que ce puisse étre, soit que ma réception s’accomplisse ow non, en foi de quoi j'ai signé le présent engagement ». Planche 7 J i ' | | | i i | tu viens de te soumettre a la mort la vie était souillée mais la mort a réparé la vie Planche 8 a ee a a a a a a a a a EXAMEN DES FRERES VISITEURS Lorsque les Fréres sont assemblés dans la maison de la Loge, et que Pheure fixée pour commencer le travail s’approche, le Vénérable Maitre envoie avertir le Frére Préparateur de se rendre auprés du récipiendaire, s'il y a une réception, ct il enjoint au Frere Maitre des Cérémonies de remplir ses fonctions Le Maitre des Cérémonies, aidé par ses Adjoints, ou par des Experts nommés par le Vénérable Maitre a cet effet, examine les Fréres Visiteurs sur les grades symboliques qu’ils disent avoir Tecus, soit Apprenti, Compagnon, Maitre, et vérifie leurs certficas, il leur demande les mots de passe. Cet examen doit étre fait rigoureusement lorsqu’un Frére se présente & la Loge pour la premiére fois et surtout lorsqu’il n'a travaillé avec aucun Frére de la Loge présent, et si ledit Frére n’était pas en état de prouver sa qualité de Magon régulicr, le Maitre des Cérémonies devra en faire part au Vénérable Maitre et prendre ses ordres pour savoir sil doit ou non introduire ce Frere, Le Maitre des Cérémonies aura soin de donner note au F. Secréiaire des Fréres Visiteurs qui assistent pour la premitte fois aux travaux de 1a Loge, afin qu’il en fasse mention sur le protocole du jour 31 INTRODUCTION DES FRERES DANS LA LOGE Lheure indiquée étant venue, et le Vénérable Maitre ayant donné ses ordres pour l’introduction des Freres dans la Loge, le Maitre des Cérémonies fait allumer les bougies d'illumination et, aprés s’étre assuré que tout ce qui est nécessaire pour le travail du jour est en ordre, il fait inviter les Freres membres de la Loge & entrer et il les place, ainsi que les Officiers, dans le rang qui leur appartient, ayant soin de vérifier si chacun des Fréres est vétu magonniquement, suivant son grade ; les Apprentis restent debout et découverts. Pendant ce temps-Ia, les Adjoints du Maitre des Cérémonies, ou Experts, introduisent, dans le vestibule, les Fréres visiteurs, qu’ils ont reconnus et ils les rangent suivant leur rang. Le Maitre des Cérémonies, se tenant sur le seuil de 1a porte de 1a Loge, appelle chaque classe de Fréres visiteurs l’une aprés P’autre, en commengant par celle des Apprentis, il les invite & rentrer avec Ii et les annonce & haute voix aux Fréres de la Loge et, aprés les avoir placés, ou fait placer dans leur rang, il fait entrer de méme les Compagnons, et ensuite les Mattres ; mais lorsqu’il annonce ceux-ci, tous les Compagnons et Maitres déja placés se lévent pour leur faire honneur et restent debout jusqu’a ce qu’ils soient tous assis. Tels sont les sculs honneurs qui se rendent aux Fréres Visiteurs, ce qui doit étre pratiqué de méme lorsque Pun d’eux est annoncé et introduit en Loge aprés l’ouverture du travail ; dans ce cas, le Vénérable Maftre, donnant ordre de l’introduire et de le placer suivant son rang qui a di étre annoncé par les Surveillants, frappe un coup de maillet pour avertir les Fréres de sa classe et des classes inférieures de se tenir debout et découverts pour recevoir le Frére annoneé ; ceux des classes supérieures restant assis et couverts. Pendant que le Maitre des Cérémonies introduit et place les Fréres Visiteurs, le Vénérable Maitre, ainsi que les Dignitaires, les Vénérables Maitres en exercice Visiteurs, I"Ex-Maitre - lesquels doivent tous entrer avec le Vénérable Maitre et occuper dans la Loge la partie orientale - s’habillent ensemble dans une chambre voisine oti le Vénérable Maitre se décore de son bijou et de ses gants et allume Iui-méme son chandelier & trois branches. Si le chandelier se trouve encore I’O., c’est A ce moment que le Maitre des Cérémonies va le chercher et l'apporte au Vénérable Maitre. NB. - Le Maitre des Cérémonies se sera assuré que tous les offices sont occupés. NTREE EN LOGE DU VENERABLE MAITRE ET DES DIGNITAIRES Tout étant convenablement disposé pour commencer le travail, les deux Surveillants, précédés du Maitre des Cérémonies, se rendent auprés du Vénérable Maitre tenant chacun I’épée en main, vétus et

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