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Tensc-T3P1-1 Hardy-Weinberg

Etudier l’évolution génétique des populations par le modèle de Hardy-Weinberg

Une population se définit comme l’ensemble des individus d’une même espèce vivant dans un
même endroit. Les individus d’une même population se reproduisent donc entre eux et échangent
ainsi des gènes.
Au sein d’une population, on observe parfois un appauvrissement de la diversité génétique, c’est-
à-dire de la diversité des gènes et des allèles qu’elle possède. Cet appauvrissement peut conduire
à la disparition de la population, voire à la disparition de l’espèce à laquelle elle appartient.

La structure génétique d’une population, c’est-à-dire la fréquence des allèles et des génotypes,
est donc un indicateur de son état de conservation.

Aussi, au début du XXème siècle, les scientifiques Godfrey Harold Hardy


et Wilhelm Weinberg ont mis au point un modèle permettant de prévoir
l’évolution théorique de la structure génétique d’une population dans un
contexte stable et de s’en servir comme élément de comparaison avec
la réalité.

Lorsqu’un écart est observé entre le modèle théorique et la réalité, on dit qu’il y a un écart à
l’équilibre de Hardy-Weinberg.

Objectifs :
-Comprendre le modèle de Hardy-Weinberg à travers l’exemple de la population de loups du parc
de Yellowstone.
-Appliquer le modèle de Hardy-Weinberg à d’autres populations afin de déterminer si elles sont à
l’équilibre.
-Se préparer au grand oral.

Consigne 1 : Suivre une à une les étapes du modèle de Hardy-Weinberg pour la population
de loups du parc de Yellowstone.

Consigne 2 : Pour chacun des deux exemples proposés, préparer une présentation orale
de 5 minutes indiquant si la population étudiée respecte l’équilibre de Hardy-Weinberg.

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Un exemple pour comprendre le modèle de Hardy-Weinberg : La population


de loups du parc de Yellowstone

La population de loups du parc de Yellowstone présente deux couleurs de fourrure : noire ou


grise. La couleur de la fourrure est contrôlée par un gène qui existe sous deux allèles : A et a.
L’allèle A est dominant sur l’allèle a.
Chaque individu possédant deux exemplaires d’un même gène (l’un hérité de sa mère et l’autre
de son père), il existe donc 3 génotypes possibles pour la couleur du pelage des loups : (A//A),
(A//a) et (a//a).

Diversité génotypique des loups du parc de Yellowstone

Des chercheurs ont recensé le génotype des loups du parc de Yellowstone durant plusieurs
années.

Effectif des loups du parc de Yellowstone selon leur génotype

Dans cette population initiale, le nombre de fois où un génotype est observé, noté « fréquence
génotypique observée » se calcule selon la formule :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 𝑝𝑜𝑠𝑠é𝑑𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑔é𝑛𝑜𝑡𝑦𝑝𝑒


𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑔é𝑛𝑜𝑡𝑦𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑜𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣é𝑒 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙

Il s’agit donc d’une fréquence génotypique réelle puisqu’elle est obtenue à partir de valeurs issues
d’un comptage sur le terrain.

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Etape n°1 du modèle de Hardy-Weinberg :


Calculer les fréquences génotypiques observées des loups du parc de Yellowstone.

Le modèle de Hardy-Weinberg cherche à estimer les fréquences génotypiques des générations


futures pour un gène à deux allèles dans une population. Ce modèle repose sur un ensemble
d’hypothèses :
-une grande population
-une panmixie (reproduction aléatoire des individus)
-une absence de migration, de mutation, de sélection naturelle ou de dérive génétique

Pour cela, il s’appuie uniquement sur les fréquences alléliques de la population initiale.

La fréquence de l’allèle A, noté p, se calcule par la formule suivante :


1
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 (𝐴//𝐴) + 2 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑′𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 (𝐴//𝑎)
𝑝 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑑𝑖𝑣𝑖𝑑𝑢𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙

La fréquence de l’allèle a, noté q, correspond à :


𝑞 = 1−𝑝

Etape n°2 du modèle de Hardy-Weinberg :


Calculer les fréquences alléliques p et q des allèles A et a des loups du parc de
Yellowstone.

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Si la population initiale (génération1) respecte les hypothèses du modèle, et en connaissant les


fréquences alléliques, on peut alors déterminer les fréquences génotypiques attendues à la
génération 2 pour les génotypes (A//A), (A//a) et (a//a).

En effet, pour chaque gène, un individu possède un allèle transmis par son père et un allèle
transmis par sa mère. La transmission des allèles est aléatoire.

Transmission Mendélienne des allèles

D’après la “loi des grands nombres”, on admet que la probabilité pour un parent de transmettre
un allèle correspond à la fréquence de cet allèle dans la population (p pour A et q pour a).

On peut alors, grâce à un échiquier de croisement, déterminer les probabilités des génotypes à
la génération 2 (fond blanc), en connaissant les génotypes des gamètes (= cellules
reproductrices) à la génération 1 (fond gris).

Echiquier de croisement entre deux individus hétérozygotes permettant de prédire les fréquences des génotypes
des futurs individus à partir de celle des gamètes dont ils sont issus

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Ainsi, d’après l’échiquier de croisement :


-la fréquence attendue du génotype (A//A) est : 𝑝2
-la fréquence attendue du génotype (A//a) est : 2𝑝𝑞
-la fréquence attendue du génotype (a//a) est : 𝑞 2

La somme de toutes les fréquences génotypiques de la génération 2 est nécessairement égale à


1.
𝑝2 + 2𝑝𝑞 + 𝑞 2 = 1

Etape n°3 du modèle de Hardy-Weinberg :


Calculer les fréquences génotypiques attendues à la génération 2 des loups du parc de
Yellowstone.

Lorsque les fréquences génotypiques observées sont proches des fréquences génotypiques
attendues, il est possible de prédire que la fréquence des allèles ne variera pas aux générations
suivantes. On dit que la population est à l’équilibre d’Hardy-Weinberg pour ce gène.

Etape n°4 du modèle de Hardy-Weinberg :


Comparer les fréquences génotypiques observées aux fréquences génotypiques
attendues. En déduire si l’équilibre d’Hardy-Weinberg est respecté pour le gène
responsable de la couleur de la fourrure des loups du parc de Yellowstone.

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Un écart entre les fréquences génotypiques observées et attendues s’explique notamment par un
effet des forces évolutives (migration, sélection naturelle, dérive génétique).

Une étude approfondie de la population de loups du parc de Yellowstone a permis de comparer


leur survie et leur reproduction en fonction du génotype. Par ailleurs, les loups noirs et les loups
gris s’accouplent préférentiellement l’un avec l’autre plutôt qu’avec un loup de la même couleur.

Données relatives à la survie des loups du parc de Yellowstone

Etape n°5 du modèle de Hardy-Weinberg :


Proposer une explication à l’écart constaté entre les fréquences génotypiques observées
et les fréquences génotypiques attendues pour le gène responsable de la couleur de la
fourrure des loups du parc de Yellowstone.

A retenir : Au cours de l’évolution biologique, la composition génétique des populations d’une


espèce change de génération en génération. Le modèle mathématique de Hardy-Weinberg utilise
la théorie des probabilités pour décrire le phénomène aléatoire de transmission des allèles dans
une population. En assimilant les probabilités à des fréquences pour des effectifs de grande taille
(loi des grands nombres), le modèle prédit que la structure génétique d’une population de grand
effectif est stable d’une génération à l’autre sous certaines conditions (absence de migration, de
mutation, de sélection et de dérive). Cette stabilité théorique est connue sous le nom d’équilibre
de Hardy-Weinberg. Les écarts entre les fréquences observées sur une population naturelle et
les résultats du modèle s’expliquent notamment par les effets de forces évolutives.

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Exercice d’application du modèle de Hardy-Weinberg : La population de la


ville minière de Ashibetsu

Il existe dans l’espèce humaine, deux allèles notés M et N pour le gène responsable de la
production d’une molécule à la surface des globules rouges.

Une étude menée en 1958 dans la ville minière de Ashibetsu au Japon montre la répartition
suivante des génotypes dans la population.

Effectif de la ville minière d’Ashibetsu selon leur génotype

Consigne : Préparer une présentation orale de 5 minutes indiquant si la population de la


ville minière de Ashibetsu respecte l’équilibre de Hardy-Weinberg pour le gène étudié.

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Exercice d’application du modèle de Hardy-Weinberg : Une population de


moustiques résistants aux insecticides

Pour lutter contre les moustiques, des insecticides à base de carbamates sont épandus depuis
les années 70. Ces insecticides inhibent l’activité d’une enzyme produite par le moustique :
l’acétylcholinestérane.
Le gène codant pour cette enzyme existe sous deux formes : les allèles R et S.

Des scientifiques supposent que les individus portant l’allèle R sont plus résistants aux
carbamates. En 1980, un échantillonnage a été réalisé dans une population de moustiques
exposés à ces insecticides afin d’étudier la structure génétique de cette population.

Effectif des moustiques exposés aux carbamates selon leur génotype

Consigne : Préparer une présentation orale de 5 minutes indiquant si la population de


moustiques exposés aux carbamates respecte l’équilibre de Hardy-Weinberg pour le gène
étudié.

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