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LA LEGENDE D’HIRAM SELON LE

(REAA, RER, FRANCAIS, EMULATION, REP)


REAA
Le Maçon que nous pleurons est celui qui nous éclairait dans nos travaux, qui nous consolait dans nos
afflictions et qui soutenait notre courage dans les difficultés. Il a péri par le plus détestable des crimes.
Le sage Roi Salomon avait conçu le pieux dessein d'élever au GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS
un Temple, où seul il recevrait l'encens des hommes.
HIRAM, fils d'un tyrien et d'une femme d’Israël savant dans tous les arts et spécialement dans
l'architecture et dans le travail des métaux, fut envoyé à Salomon par HIRAM, Roi de Tyr, pour
conduire cette noble et vaste entreprise et diriger les ouvriers, dont il fut nommé le chef et le
surintendant.
Pour régler d'aussi grands travaux, HIRAM divisa les nombreux ouvriers, qui furent mis sous ses
ordres, en trois classes. Ceux de la première, sous le nom d'apprentis, étaient employés à abattre les
bois sur le Mont Liban et à les équarrir; à arracher des carrières les pierres et les marbres et à les
dégrossir. Ceux de la seconde classe, sous le nom de compagnons, étaient occupés à terminer les
pièces ébauchées par les apprentis et à les mettre ensuite en place sous la direction des ouvriers de
la troisième classe, que l'on nommait les maîtres. Ceux-ci prenaient immédiatement les ordres
d'HIRAM dans un lieu secret que l'on nommait la Chambre du Milieu, qui plus tard devait être le
sanctuaire du Temple. On raconte que les ouvriers employés à la construction du Temple étaient au
nombre de cent quatre vingt trois mille six cent (183.600). On peut juger qu'il eut été difficile de les
gouverner sans l'ordre établi par HIRAM. Chaque classe d'ouvriers avaient un signe et un mot secret,
que l'ouvrier devait donner au trésorier pour recevoir son salaire; de sorte qu'aucun ne pouvait avoir
que la paie qui était attribuée à sa classe. Les apprentis parvenaient à la classe des compagnons
après un temps déterminé, lorsqu'ils avaient mérité cette récompense par leur zèle, leur intelligence et
leur assiduité au travail. Les compagnons obtenaient par les mêmes moyens la faveur d'être élevés au
rang des maîtres .

HIRAM avait heureusement conduit les travaux presqu'à leur perfection et bientôt l'édifice allait être
achevé et consacré à sa destination. Mais le génie des ténèbres qui voyait, par cette oeuvre, son
règne menacé, souleva toutes les passions pour tenter de ruiner ce bel ouvrage avant son
achèvement et mettre le trouble parmi les ouvriers en les privant subitement de leur guide. Il souffla
dans l'esprit des ouvriers des moindres classes le poison de l'envie et de la jalousie; il leur inspira le
dégoût du travail; il fit naître en eux le désir présomptueux d'obtenir des salaires plus élevés, sans
s'être donné la peine de les acquérir avec le temps, par l'étude et l'application. Il insinua plus
particulièrement cet esprit de désordre parmi les compagnons, qui, déjà initiés aux premiers secrets
de l'Art, se regardaient comme des victimes de l'injustice et de la partialité, parce qu'ils n'étaient pas
rendus égaux aux maîtres. Cependant le respect qu'HIRAM savait inspirer par sa douceur, par ses
vertus, par son impartialité, maintenait encore les esprits révoltés, et peut-être tout allait-il rentrer dans
le devoir, lorsque trois d'entre les compagnons formèrent le projet d'arracher, de gré ou de force, le
mot sacré des maîtres, pour s'introduire frauduleusement dans la Chambre du Milieu; ils se
concertèrent sur les moyens de surprendre notre maître HIRAM s'il était possible.
Ils arrêtèrent qu'ils tenteraient par la menace d'intimider HIRAM, afin de lui arracher, par la crainte, ce
qu'ils n'espéraient pas obtenir de sa libre volonté; mais soit qu'ils y parvinssent, soit qu'ils
échouassent, ils étaient résolus à lui donner la mort, afin de se soustraire à la juste punition que devait
attirer sur leur tête une si téméraire et si criminelle audace. Ils comptaient aussi dérober aux autres
ouvriers la connaissance de la part qu'ils auraient prise au meurtre du Maître. Vaine prétention ! Les
outils, dont ils devaient faire usage pour commettre ce crime, devaient aussi révéler la classe
d'ouvriers à laquelle appartenaient ses auteurs ! Ayant ainsi combiné leur crime et pris leurs mesures,
ils attendirent l'instant où, à la chute du jour, les ouvriers, ayant rempli leur tâche, auraient quitté
l'atelier pour aller se livrer au repos; alors le Maître, qui demeurait toujours le dernier, se trouverait
seul et à leur discrétion.
Le Temple avait trois portes : I'une à l'orient, qui communiquait à la Chambre du Milieu et qui était
réservée aux maîtres; une autre au Midi et la troisième à l'occident; celle-ci était l'entrée commune à
tous les ouvriers; c'était aussi par là qu'HIRAM avait coutume de se retirer après avoir reconnu les
travaux du jour. Les conspirateurs, au nombre de trois, se placèrent à chacune de ces portes, afin que
si le maître échappait à l'un, il ne pût éviter les autres. Après quelques instants d'attente, HlRAM sortit
de la Chambre du Milieu pour visiter les travaux, s'assurer, comme de coutume, que ses plans avaient
été suivis et exécutés ..Le maître aperçoit un des conjurés, armé d'une règle pesante, embusqué près
de là, et lui demande pourquoi il n'a pas suivi les autres ouvriers et ce qu'il veut de lui.
Le compagnon lui répond, avec audace : “Maître, il y a longtemps que vous me retenez dans les rangs
inférieurs; je désire enfin de l'avancement; admettez-moi donc au rang des Maîtres”. - Je ne puis, dit
HIRAM, avec sa bonté ordinaire, je ne puis à moi seul t'accorder cette faveur; il faut aussi le concours
de mes Frères; lorsque tu auras complété ton temps et que tu seras suffisamment instruit, je me ferai
un devoir de te proposer au conseil des maîtres.
“Je suis assez instruit, et je ne veux pas vous quitter que je n'aie obtenu de vous le mot des maîtres ”
objecte le Compagnon.
“Insensé ! Ce n'est pas ainsi que je l'ai reçu, ni qu'il doit se demander ! Travaille, et tu seras
récompensé !”, poursuit HIRAM. .Le compagnon insiste et va jusqu'à la menace. HIRAM, toujours bon,
mais également ferme, lui répond avec douceur que c'est en vain qu'il espère obtenir, par ce moyen,
la faveur qu’il sollicite. Il fait un mouvement de la main pour engager cet importun à se retirer; au
même instant, le scélérat veut lui asséner sur la tête un violent coup de la règle qu'il tient dans la main.
Cependant, le coup est détourné par le geste que fait HIRAM et la règle, tombant sur l'épaule droite du
maître, cause un engourdissement qui le rend incapable de désarmer son adversaire.

HIRAM s'avance alors précipitamment pour sortir par la porte du Midi.Mais il y est attendu par le
second des conjurés, qui lui fait, d'une manière encore plus pressante, la demande du mot de maître.
HIRAM, qui commence à entrevoir le danger qu'il court, surtout s'il est poursuivi par le premier
compagnon, se hâte de gagner la porte de l'occident, en faisant le réponse qu'il avait déjà faite à la
porte de l'orient. Cependant, il ne fuit pas assez promptement pour éviter un coup de pince que le
misérable veut lui porter sur la tête, mais qui ne l'atteint que sur la nuque.
Tout étourdi de ce coup, le maître se dirige, en chancelant, vers la dernière issue du Temple, par où il
espère s'échapper. Vain espoir t II est arrêté, de nouveau, par le troisième conjuré. La même
demande lui est faite, qui se heurte au même refus.
“Plutôt la mort, que de trahir ainsi le secret qui m'a été confié !” A l'instant, le troisième Compagnon le
frappe, au front, d'un grand coup de maillet qui le renverse sur le pavé... Ainsi périt l'homme juste,
fidèle au devoir jusqu'à la mort.
Le Très Vénérable Maître
Mes Frères ! Depuis le fatal événement qui nous a privé du Maître, le monde est demeuré dans les
ténèbres les plus épaisses; tous les travaux sont suspendus. Ne pourrions-nous donc rien
entreprendre pour recouvrer la lumière ? Mais, qui ne serait découragé à l'aspect d'un si funeste sort ?
Si l'homme d'une vertu si éminente à dû succomber, quel espoir aurions-nous d'être plus heureux ?lui
seul, d'ailleurs, possédait le secret de l'oeuvre commencée; qui oserait se présenter pour lui succéder
?
Cependant, mes Frères, ne perdons pas courage ! Après avoir pleuré notre Maître, cherchons ses
restes que les meurtriers ont sans doute cachés, afin de rendre à sa dépouille mortelle les honneurs
qui lui sont dus. Peut-être recueillerons-nous quelques traces de sa science; la Lumière peut
reparaître encore ! Voyagez, mes Frères, de l'occident à l'orient, du Septentrion au Midi, jusqu'à ce
que vous ayez découvert le lieu sacré où les indignes scélérats ont pu déposer le corps de notre
Respectable Maître ! Les Vénérables Maître Expert et Maître des Cérémonies, suivis de sept
Vénérables Maîtres, font par trois fois, dextrorsum, le tour de la Loge. Il s'arrêtent ensuite, de manière
que l'Expert se trouve près de la branche d'acacia.
Le second Surveillant (de son plateau)
Cet arbre funéraire, cet acacia, annonce une sépulture. Il n'y a pas longtemps qu'il est planté; peut-
être ombrage-t-il le tombeau de notre Respectable Maître HIRAM...
Le premier Surveillant (de son plateau)
Oui ! Il est dit que la Connaissance repose à l'ombre de l'acacia ! Ce lieu désert me porte à croire que
ce pourrait être, en effet, le tombeau de notre Maître. Mais, que vois-je? Une équerre et un compas
qui paraissent y avoir été placés à dessein, ne me laissent plus aucun doute ! Gardons-nous donc de
toucher à cette terre jusqu'à ce que nous ayons averti le Maître ! Que trois Frères demeurent ici,
tandis que nous l allons rendre compte de notre découverte. En voyageant vers l'orient nous avons
aperçu, à la lueur du crépuscule, un acacia qui ombrageait un tombeau dont la terre paraissait encore
fraîche; une équerre et un compas, placés par-dessus, nous ont fait penser que c'est là que repose
notre Maître HIRAM; mais nous n'avons osé troubler le repos de sa dépouille et nous nous hâtons de
vous informer de cette découverte, afin que vous veniez avec nous reconnaître si nos conjectures sont
fondées. Trois de nos Frères sont demeurés pour la garde de ce lieu respectable….

RER
Le temps étant venu où Salomon devait élever un temple à la gloire du Grand Architecte de l'Univers,
sur les plans tracés par une main céleste, qui avaient été remis à David son père, il fut aidé dans cette
grande entreprise par Hiram, roi de Tyr. Ce prince lui fournit en abondance les matériaux les plus
précieux et lui procura un grand nombre d’excellents ouvriers. Mais il lui fit un don bien plus estimable
en lui envoyant Hiram Abif, Tyrien de nation, l’architecte le plus célèbre de l’Univers et l’ouvrier le plus
habile dans tous les ouvrages de l’art.
Salomon étant doué de la plus haute sagesse reconnut tout le prix des talents et des Lumières
d’Hiram ; il lui donna sa confiance, le chérit comme son père et l’établit chef principal de tous les
ouvriers qui travaillaient à la construction du Temple.
Hiram Abif les sépara d’abord en trois classes pour leur donner à chacun une paie proportionnée à
leur mérite et à leurs talents ; il donna à chaque classe des signes, attouchements et mots différents. Il
appela les premiers ou les Apprentis à la colonne J pour y recevoir leur salaire et les Compagnons à
la colonne B. Mais il introduisit les Maîtres dans la chambre du milieu pour y être récompensés selon
leur grade. Un ordre si bien établi devait assurer la tranquillité de toutes les classes et l’autorité de leur
chef. Mais l’orgueil, l’envie et la cupidité traînent à leur suite le désordre, la confusion et le crime.
Trois Compagnons perfides conçurent le détestable projet de forcer Hiram Abif à leur donner le mot de
Maître pour s’en procurer la paie et de l’assassiner s’il le leur refusait. Dans ce dessein, ils se
placeraient à trois différentes portes du temple à l’heure où, après que les ouvriers s’étaient retirés,
Hiram avait coutume d’aller seul vérifier les travaux. Le Maître étant entré à son ordinaire par la porte
d’occident et voulant ensuite se retirer par celle du midi, il y trouva un des Compagnons qui lui
demanda arrogamment le mot de Maître avec menace de le tuer s’il le lui refusait ; et, sur le refus du
Maître Hiram, ce scélérat lui donna un grand coup de marteau sur l’épaule gauche. Le Maître Hiram
chercha son salut dans la fuite et, se présentant pour sortir par la porte du nord, il y trouva le second
assassin qui lui fit la même demande avec la même menace et, sur son refus, ce monstre lui porta un
grand coup de massue sur l’épaule droite, dont il fut presque terrassé. Cependant, il eut encore la
force de se sauver vers la porte d’orient, mais il y trouva le troisième Compagnon qui, le voyant déjà
affaibli par les coups qu’il avait reçus, lui demanda impérieusement le mot de Maître. Hiram ne put se
dissimuler l’extrémité du danger où il se trouvait en le refusant, mais il préféra son devoir à la
conservation de sa vie et le Compagnon, irrité d’éprouver le même refus et conduit par sa cupidité, lui
porta un grand coup de maillet sur le front qui le fit tomber mort.
Ces furieux, voyant le Maître Hiram mort, résolurent d’enterrer son cadavre, espérant que leur crime
resterait inconnu ignoré, mais comme il était encore jour, ils le couchèrent d’abord sous un monceau
de pierre et, la nuit étant survenue, ils le transportèrent sur un lieu élevé aux environs du temple, où ils
l’enterrèrent. Le Roi Salomon, qui aimait tendrement le Maître Hiram, s’affligeait de son absence et,
après que sept jours furent écoulés sans le voir reparaître, étant fort inquiet de son sort, il ordonna à
neuf Maîtres d’en faire la recherche et de lui en rendre compte. Les neuf Maîtres se partagèrent en
trois bandes, trois d’entre eux sortirent par la porte du midi, trois par celle du nord et enfin les trois
autres prirent leur route par la porte d’orient, pour tenter de découvrir les traces du Maître Hiram. Ils le
cherchèrent inutilement dans tous les environs du temple, mais trois d’entre eux, attirés par l’éclat
d’une Lumière extraordinaire, se dirigèrent vers l’éminence où le cadavre avait été enterré. Là,
accablés de fatigue et de lassitude, ils s’assirent. Mais, à l’instant, ils s’aperçurent que la terre avait
été fraîchement remuée en cet endroit ; voulant en approfondir la cause, ils se mirent à fouiller et ils
trouvèrent un cadavre qu’ils reconnurent à la lame d’or triangulaire dont il était encore décoré, pour
être le corps de notre respectable Maître Hiram. Aussitôt, ils avertirent de leur découverte les deux
autres bandes de Maîtres, en leur faisant signe de venir à eux et ceux-ci reconnurent également le
corps du Maître Hiram. L’état où ils le trouvèrent leur fit voir aisément qu’il avait été assassiné et ils ne
purent soupçonner de ce meurtre abominable que quelques méchants Compagnons qui auraient
voulu lui arracher le mot de Maître pour en avoir la paie. Dans la crainte où ils furent qu’il n’eût été
forcé de le leur dévoiler, ils projetèrent ensemble de ne plus employer l’ancien mot et d’y substituer la
première parole qu’ils prononceraient entre eux en exhumant le cadavre d’Hiram. Après cet accord, ils
plantèrent une branche d’épine nommée acacia pour reconnaître le lieu où il était et ils allèrent porter
cette triste nouvelle à Salomon.
Le roi Salomon ayant appris la mort tragique du Maître Hiram fut extrêmement affligé de sa perte et,
pour témoigner la vénération et la tendre amitié qu’il avait pour lui, il ordonna à tous les Maîtres d’aller
exhumer son corps et de le transporter dans le temple ; et, ayant approuvé la résolution qui avait été
prise de ne plus employer le mot de Maître, il fut convenu d’y substituer la première parole qu’ils
prononceraient entre eux en déterrant le cadavre. Les Maîtres s’empressèrent tous d’exécuter les
ordres de Salomon, mais les neuf Maîtres qui avaient été chargés de faire les premières recherches
se hâtèrent de devancer leurs camarades et, étant arrivés les premiers sur l’éminence où ils avaient
vu le cadavre du Maître Hiram, ils reconnurent facilement le lieu qu’ils avaient désigné par la branche
acacia et se mirent en devoir de le déterrer. L’un d’eux le prit par le doigt index, mais la peau se
détacha de l’os et lui resta dans la main ; un autre le prit par le doigt du milieu, mais la chair lui resta
aussi dans la main ; enfin, un troisième essaya de l’enlever en le prenant par le poignet, mais comme
aux deux premiers, la chair lui resta dans la main.
Alors il s’écria M... B..., ce qui signifie "le corps est corrompu" ou "la chair quitte les os" et il se mit en
devoir d’exhumer le cadavre ; les neuf Maîtres se réunirent à lui pour l’enlever et ils le retirèrent en
effet de la fosse, en présence de tous les autres Maîtres qui étaient survenus en cet endroit. Ils
portèrent le corps du respectable Maître Hyram dans le temple avec une grande pompe, étant décorés
des marques de leur grade, avec des gants blancs pour témoigner qu’ils étaient innocents du sang de
leur Maître.
Le roi Salomon lui fit faire des obsèques magnifiques dans le temple et, pour récompenser le zèle et la
fermeté de son architecte, il fit placer sur son tombeau la lame d’or triangulaire sur laquelle la parole
des Maîtres était gravée et il en confia la garde à ses plus intimes favoris. Après les funérailles, tous
les Maîtres se rangèrent en cercle pour exécuter leur projet de substituer un autre mot à la parole des
Maîtres ; celui qui avait relevé le corps d’Hiram donna le mot M... B... à celui qui était sur sa droite
pour le faire circuler jusqu’à ce qu’il fut connu de tous et ce mot est resté depuis aux Maîtres pour se
reconnaître entre eux.

RITE FRANÇAIS
Les deux premiers grades vous ont appris à connaître l’usage des instruments, et l’emploi de
matériaux. Vous vous attendez sans doute à trouver dans celui-ci le développement des emblèmes
sous lesquels la vérité s’est, jusqu’à présent, dérobée à vos yeux; mais tout dans l’univers est sujet à
d’étranges révolutions tout périt ! Le Temple que Salomon s’était plu à élever au roi des rois, éprouva
ce sort funeste. La mort inattendue du chef de cette magnifique entreprise, peut vous retracer, par
anticipation, la ruine de ce Temple fameux, que l’histoire nous représente sans cesse détruit, et sans
cesse renaissant de ses propres ruines.
Salomon, fils de David, célèbre par sa sagesse et par t’immensité de ses connaissances, résolut
d’élever à l’Eternel un temple que son père avait projeté, mais que les guerres qu’il eut à soutenir
contre ses voisins, ne lui permirent pas de construire; il envoya prier Hiram, roi de Tyr, de lui fournir les
matériaux nécessaires à cette entreprise: Hiram accepta cette proposition avec joie; il envoya un de
ces hommes rares dont le génie, l’intelligence, le goût, la supériorité des talents en fait d’architecture,
et la vaste connaissance de l’essence des métaux, lui avaient acquis un tel degré de considération et
de respect de la part du roi de Tyr, qu’il l’appelait son pare, parce qu’il se nommait Hiram comme lui,
quoiqu’il fût fils d’un Tyrien et d’une femme de la tribu de Nephtali.
Salomon donna à Hiram l’intendance et la conduite des travaux. Le dénombrement qui fut fait de tous
les ouvriers, les porte a 183.300. L’histoire les nomme « prosélytes », ce qui dans notre langue signifie
« étrangers admis », c’est-à-dire « initiés ».
A Savoir:
- 30.000 hommes destinés à couper les cadres sur le Liban, qui servaient par tiers pendant un mois;
- 702000 apprentis,
- 3.300 maîtres.
Les habitants du Mont Gibel façonnaient les cadres et taillaient les pierres.
Les ouvriers, divisés en trois classes avaient des mots, des signes et des attouchements pour se
reconnaître entre eux, et recevoir la paie proportionnée au genre de travaux auxquels ils étaient
propres. Les Apprentis recevaient leur salaire à la colonne J, les Compagnons à celle B, et les Maîtres
dans la chambre du milieu. Le nom de la colonne des Apprentis signifie « préparation », et celle des
Compagnons signifie « force ». Les monuments historiques qui nous sont parvenus nous apprennent
que la colonne J fut placée au Nord et celle B au Midi, près de la porte d’Occident. On entrait dans le
Temple par trois portes celle destinée aux apprentis et, par la suite, au peuple, était à l’Occident ; celle
destinée aux compagnons et, après l’achèvement du Temple, aux lévites, était au Midi; et celle
destinée aux maîtres et, par la suite, aux pontifes, était à l’Orient.
Aussitôt que les portes furent posées, Salomon fit publier une ordonnance, par laquelle il était enjoint
à tous les apprentis et compagnons, de sortir du Temple la veille du sabbat, et de n’y rentrer que le
lendemain du sabbat au matin, à l’ouverture des portes sous peine d’être puni de mort. L’ordre qui
avait été établi parmi les ouvriers devait nécessairement assurer la tranquillité; la dernière ordonnance
de Salomon avait pour but d’empêcher qu’on éludât, sous aucun prétexte, l’observation du sabbat;
tout répondait aux voeux de Salomon, par les soins et la vigilance d’Hiram ; le Temple prenait chaque
jour un nouvel accroissement, lorsque tout à coup un crime affreux vint suspendre les travaux, et jeter
un deuil universel. Trois compagnons mécontents de leur paye, formèrent le projet d’obtenir celle de
maître, à l’aide des signe, parole et attouchement, qu’ils espéraient se procurer à force ouverte.
Ils avaient remarqué qu’Hiram visitait tous les soirs les travaux, après que les ouvriers étalent retirés;
ils se mirent en embuscade aux trois portes du Temple: l’un s’arma d’une règle, l’autre d’un levier et le
troisième d’un fort maillet.
Hiram, s’étant rendu dans le Temple par une porte secrète, dirigea ses pas vers la porte d’Occident; il
y trouva un des compagnons, qui lui demanda les mot, signe et attouchement de maître, et le menaça
de le tuer s’il ne les lui donnait. Hiram lui dit: « Malheureux! que fais-tu ? tu sais que je ne peux, ni ne
dois te les donner; ce n’est pas ainsi que je les ai reçus; efforce-toi de les mériter, et tu peux être
assuré de les obtenir ».
A l’instant, le traître veut lui décharger sur la tête un coup violent de la règle qu’il tenait, mais le
mouvement d’Hiram pour parer le coup, fit qu’il ne porta que sur l’épaule.
Dans ce moment, le Frère Premier Expert fait faire au Candidat un des trois pas mystérieux.
Il consiste à passer le pied droit par dessus la représentation, diagonalement de l’Occident où, il est
placé, au Midi tenant la l. g. en éq. à la hauteur du gras de la l. et restant quelques instants sur la l. d.
Le Premier Expert soutient le Candidat en cette posture en lui donnant la main. A l’instant où le
Récipiendaire à fait le premier pas, le Frères de la colonne du Midi qui avait le rouleau, lui en donne
un coup léger, mais sensible, sur l’épaule droite.
TR. : Hiram voulut chercher son salut dans la fuite, et tenta de sortir par la porte du Midi ; il y trouva un
autre compagnon qui lui fait la même demande avec la même menace; mais à l’instant où il voulut
s’enfuir, le compagnon le poursuivit et lui porta un grand coup de levier, qui ne l’atteignit que sur la
nuque du cou.
Le Frères Expert fait faire en ce moment au Récipiendaire le second pas mystérieux; il passe la l. g.
par dessus la représentation, diagonalement du Midi au Nord, et tenant la j. d. en éq. contre le m. de
la g.
Pendant ce passage, le Frère de la colonne du Nord, donne sur la nuque du Récipiendaire un léger
coup du rouleau dont il s’était muni.
Le Frère Expert fait faire au Récipiendaire le troisième pas, en portant la j. d. au bas de la
représentation, où il vient joindre les deux p. en éq. simple, sur le compas.
Aussitôt, les deux Frères Experts saisissent le Récipiendaire chacun par un bras, portant l’autre main
sur sa poitrine, et posent chacun un pied derrière les talons du Récipiendaire ; pendant ce temps-là le
Frère qui était couché se retire sans bruit, de manière que le Récipiendaire ne puisse s’apercevoir de
rien et laisse à terre, à côté du tableau, le voile dont il était couvert.
Le Très Respectable quitte sa place, vient près du Candidat et continue: Ce coup mal dirigé ne fit
qu’étourdir notre Respectable Maître qui, cependant, eut assez de force pour courir vers la porte
d’Orient, où il trouva le troisième compagnon, qui lui fit encore la même demande et les mêmes
menaces et, sur son refus, lui porta un grand coup de maillet sur le front et l’étendit mort.
Le Très Respectable donne sur le front du Récipiendaire, un coup de maillet, qu’il avait tenu caché ;
aussitôt les deux Experts qui tenaient l’Aspirant, le poussent et le renversent, avec précaution, sur le
dos.
Le Récipiendaire doit être couché, comme l’était le Frères qui occupait sa place; il a la tête un peu
élevée et posée sur un coussin; il aura la jambe gauche étendue, la droite repliée en équerre; le
genou élevé, le bras gauche étendu et le droit aussi plié en équerre ; la m. sur le c., à l’ordre de
Compagnon, et recouverte de son tablier; enfin, on étendra sur lui le voile noir, de manière qu’il ait le
visage couvert.
Chacun reprend sa place.
Le T\R\ rallume son chandelier à 3 branches et passe le boutefeu au premier Maître des Cérémonies
qui rallume les neuf bougies des 3 grands chandeliers, puis celles des surveillants et éteint les
lampes.
TR. : Mes Frères, le désordre s’est glissé dans nos travaux, la tristesse est peinte dans les yeux de
tous les ouvriers; il ne nous est pas permis de douter que notre Respectable Maître Hiram ne soit mort
mettons nous donc à la recherche de son corps, et tâchons par notre zèle et par nos soins de le
découvrir.
Vénérable Frère Second Surveillant, prenez avec vous deux Maîtres et faites la recherche par le Nord.
Le Second Surveillant prend avec lui deux Frères qui étaient autour de la représentation; ils font le
tour de la Loge en commençant par le Nord, dans le sens des aiguilles d’une montre et sondent le
terrain avec la pointe de leur glaive, par petits coups irréguliers.
De retour à l’Occident les 2 F\ reprennent leur place; le Second Surveillant frappe un coup de maillet
sur son plateau et dit: Très Respectable, nos recherches ont été vaines.
TR., * : Vénérable Frère Premier Surveillant, prenez avec vous deux Frères et faites la recherche par
le Midi.
Le Premier Surveillant désigne deux Frères qui étaient autour de la représentation, avec lesquels il fait
le tour de la Loge en commençant par le Midi, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre,
sondant la terre avec la pointe de leur glaive.
De retour a l’Occident, les 2 F\ reprennent leur place, le Premier Surveillant frappe un coup de maillet
sur son plateau et dit: Très Respectable, nos recherches ont été vaines.
TR., * : Vénérables Frères Premier et Second Surveillants, invitez les Frères qui vous ont déjà
accompagnés, à se joindre de nouveau à vous; je vais me faire accompagner de deux Frères et, tous
de concert, nous ferons une recherche plus attentive: puissions nous être assez heureux pour faire
cette importante découverte.
Ces Frères, au nombre de neuf, font le tour de la Loge dans l’ordre qui suit: le Second Surveillant,
suivi de deux Maîtres de sa colonne part le premier par le Midi, dans le sens inverse des aiguilles
d’une montre; le Premier Surveillant, suivi des deux autres Maîtres de sa colonne, part par le Nord,
dans le sens des aiguilles d’une montre.
Ils commencent ainsi le tour en se croisant à l’occident: quand ils sont parvenus à l’Orient, le Très
Respectable se joint à eux, avec les deux autres Maîtres qu’il a désigné, et tous font trois fois le tour
de la Loge , dans le sens des aiguilles d’une montre, en cherchant et sondant le terrain avec la pointe
de leur glaive. Au second tour, le Second Surveillant s’arrête au Nord Est et dit: Très Respectable, je
vois une vapeur s’ élever d’un petit espace de terrain approchons.
Ils font le troisième tour, après lequel le Très Respectable s’arrête en face du tableau, à l’Orient, là où
sont représentés un monticule et une branche d’acacia.
Les deux Surveillants sont à l’Occident aux places correspondant à leur chaire.
Tous les Frères sont debout autour de la représentation.
1° S. : Très Respectable, la terre me parait fraîchement remuée en cet endroit ; nous pourrions bien
trouver ici l’objet de nos recherches.
Le Très Respectable feint de s’appuyer sur la branche d’acacia et dit: Vénérables Maîtres, cette
branche n’est pas crûe en cet endroit : ceci me paraît suspect, et je pense que nos recherches ne
seront pas vaines.
Il se pourrait que les assassins eussent, à force de tourments, arraché de notre Respectable Maître le
mot et le signe de Maître n’êtes-vous pas d’avis que le premier signe que l’un de nous fera et le
premier mot qu’il prononcera, si nous trouvons le corps d’Hiram, soient désormais le mot et le signe de
reconnaissance des Maîtres?
Tous donnent le signe d’approbation et laissent tomber la main droite sur la cuisse.
Le Très Respectable lève avec la pointe de son glaive qu’il tient de la main gauche, une partie du voile
qui couvre le Récipiendaire ; les huit autres Frères font de même et retirent entièrement le voile tous
ensemble vers le Nord. Aussitôt, ils font le signe d’horreur.
Le Second Surveillant s’approche, prend l’index droit du Récipiendaire, le laisse aller, en disant J...n et
fait un pas en arrière en faisant le signe d’horreur.
Le Premier Surveillant s’approche ensuite, prend le second doigt ou médius du Récipiendaire, le tire à
lui, et le laisse glisser en disant B..z ; il fait un pas en arrière avec le signe d’horreur.
Le Très Respectable s’approche du Récipiendaire et dit, en faisant le signe d’horreur, et reculant d’un
pas: Vénérables Frères Surveillants, qui a dérangé le corps de notre Respectable Maître?
2° S. : Très Respectable, j'ai cru pouvoir le relever par l’attouchement d’Apprenti, mais la chaire quitte
les os.
1° S. : Très Respectable, j’ai cru pouvoir le relever par l’attouchement de Compagnon, mais la chaire
quitte les os.
TR. : Ne savez-vous pas que vous ne pouvez rien sans moi et que nous pouvons tout à nous trois.
Il s’approche du Récipiendaire, pose le pied droit contre le sien, genoux contre genoux ; de la main
droite il lui enserre le poi..., de façon que les pau... des deux mains soient l’une contre l’autre, et lui
passe le bras gauche sous l’omoplate droite, ayant par ce moyen, est... contre est... ; puis à l’aide des
deux Surveillants, il le relève et lui dit à l’oreille, en lui donnant l’accolade par trois, les trois syllables
du mot. M......n.

RITE EMULATION
Quinze Compagnons, appartenant à la classe supérieure, chargée de surveiller les autres, voyant que
les travaux étaient presque achevés alors qu’ils n’étaient point en possession des secrets du
Troisième Grade, conspirèrent en vue de les obtenir par tous les moyens, décidés même à avoir
recours à la violence. Cependant, au moment de mettre leur complot à exécution, douze d’entre les
quinze se désistèrent; mais trois, d’un caractère plus résolu et plus cruel que les autres, persévérèrent
dans leur projet impie, et, pour le perpétrer, ils s’embusquèrent respectivement aux entrées ménagées
à l’Est, au Nord et au Sud du Temple, où notre Maître s’était rétiré pour faire ses dévotions au Très
Haut, ainsi qu’il y était accoutumé à l’heure de midi. Ses dévotions terminées, il voulu sortir par la
porte du Sud. Mais là, il fut arrêté par le premier de ces misérables qui, n’ayant pu se procurer d’autre
arme, s’était muni d’une Règle P...
Il demanda d’une manière menaçante les secrets du Maître Maçon, avertissant qu’un refus serait puni
de mort. Notre Maître, fidèle à son serment, répondit que ces secrets n’étaient connus que de trois
personnes au monde et que, sans le consentement et le concours des deux autres, il ne pouvait ni ne
voulait les révèler. Cependant, il donna à entendre que, sans nul doute, la patience et le travail
donnerait, en temps convenable, au Maître méritant le droit de connaître ces secrets, mais que, pour
sa part, il préférerait la mort plutôt que de livrer le dépôt sacré qu’on lui avait confié. Mal satisfait de
cette réponse, le misérable asséna un coup violent sur la tempe de notre Maître, mais, déconcerté par
la fermeté de son attitude, il manqua son but et son arme glissa sur la tempe droite (Avec sa main d.
tenant la R.P. le 2d S. touche la t.d. du Cand. et fait glisser sa m. d’avant en arrière) avec une telle
force, qu’il chancela et s’affaissa sur le genou gauche !
Le 1er S. souffle à voix basse au Gand. de s’ag. sur le g. g. puis de se relever et de rec. les p.
Le VM. poursuit:
Remis de son étourdissement, il se dirigea vers la porte du Nord où il fut accosté par le deuxième de
ces misérables, auquel il fit la même réponse, sans que sa fermeté se démentit un seul instant. Alors
le misérable, qui était armé d’un Nivelle, lui asséna un coup violent sur la tempe gauche (avec sa m. g.
tenant le Ni. le 1er S. touche la t. g. du Cand. d’avant en arrière) qui l’abattit sur le genou droit.
Le 1er S. souffle à voix basse au Cand. de s’ag. sur le g. d. puis de se relever et de rec. les p.
Le VM. poursuit:
Voyant sa retraite coupée sur ces deux points, il s’avança, chancelant, défaillant et couvert de sang,
vers la porte de l’Est ou était posté le troisième de ces misérables. Celui-ci reçut la même réponse que
les autres à sa demande insolente car, même en cette heure d’épreuve, notre Maître demeura ferme
et inébranlable. Alors le scélérat, qui était arme d’un Maillet Pesant lui asséna sur le front un coup
violent le VM. simule le coup en direction du Cand., avec un m., mais en restant assis qui l’étendit,
sans vie, à ses pieds.
Au moment ou le VM. simule le coup les SS. étendent le Cand. sur le dos et sur la t. o., b. le long du
corps et p.c. Puis les SS. se tiennent debout de chaque côté du Cand., en tête de la t. e., face au VM.
Cette attitude est gardée quelques moments dans l’immobilité totale.
VM.: Les Frères remarqueront que, dans la cérémonie qui précède aussi bien que dans la situation
présente, notre Frère a personnifié l’un des plus nobles caractères dont les annales de la Franc
Maçonnerie , fassent mention, c’est à dire Hiram Abiff qui mourut, victime de son inébranlable fidélité
au dépôt sacré qui lui avait été commis; et je souhaite que cela produise une impression ineffaçable
sur l’esprit du Candidat, ainsi que sur le vôtre, mes Frères, pour le cas où vous seriez vous-mêmes
soumis à pareille épreuve.
Nous nous sommes interrompus dans l’exposé de notre Histoire Traditionnelle, au récit de la mort de
notre Maître Hiram Abiff. Une perte, aussi importante que celle du principal architecte, ne pouvait
manquer de se faire sentir partout, et très sérieusement. L’absence de plans et d’instructions, qui
avaient été jusque-là régulièrement distribués aux différentes classes d’ouvriers, fut le premier indice
qu’un grand malheur avait du frapper notre Maître.
Les Ménatschim ou Intendants, autrement dit les chefs de chantier, déléguèrent les plus qualifiés au
Roi Salomon pour lui faire part de l’extrême confusion dans laquelle l’absence d’Hiram les plongeait,
et pour, lui dire qu’ils avaient lieu de craindre, qu’une disparition aussi soudaine et mystérieuse, ne fut
la conséquence de quelque catastrophe fatale.
Le Roi Salomon ordonna immédiatement de faire un appel général de tous les ouvriers appartenant
aux différentes sections. Trois ne répondirent pas à l’appel.
Le même jour, les douze compagnons qui avaient été, à l’origine, associés à la conspiration, se
présentèrent devant le roi et confessèrent volontairement tout ce qui s’était passe jusqu’au moment où
ils avaient cessé d’en faire partie. Cette confession augmenta, naturellement, les craintes du roi pour
la sécurité de son principal architecte. Il choisit donc quinze fidèles Compagnons et leur commanda de
se mettre en quête de notre Maître, et de chercher à découvrir s’il était encore en vie, ou s’il avait péri,
victime de la tentative faite pour lui arracher les secrets de son grade éminent. En conséquence, après
avoir fixe la date de leur retour à Jérusalem, ils se formèrent en trois Loges de Compagnons et se
mirent en route, en prenant pour points de départ les trois portes du Temple.
Bien des jours passèrent en vaines recherches; Une des sections revint même, sans avoir fait de
découverte importante. Une autre, cependant, eut d’avantage de succès. Au soir d’un certain jour,
après les fatigues et les privations les plus grandes, un des Frères, qui s’était étendu sur le sol afin de
se reposer, saisit, pour se relever, la branche d’un arbuste qui se trouvait près de lui. Mais, à sa
grande surprise, l’arbuste céda et fut déraciné sans effort. Après un examen plus attentif, il s’aperçut
que la terre avait été fraîchement remuée. Il appela donc ses compagnons, ils creusèrent la terre et y
découvrirent le corps de notre Maître qui y avait été indignement enfoui. Ils le recouvrirent avec le plus
grand respect et la plus grande vénération et, pour marquer l’endroit, plantèrent une branche d’acacia
en tête de la fosse. Puis, ils partirent en toute hâte, pour Jérusalem, afin d’annoncer la triste nouvelle
au Roi Salomon.
Celui-ci, après avoir donné un premier cours à sa douleur, leur ordonna de retourner à la fosse, de
relever notre Maître et de l’honorer d’une sépulture qui convînt mieux à son rang élevé et à ses grands
talents. En même temps, il leur annonça que, par la mort prématurée du Maître, les secrets du Maître
Maçons étaient perdus.
C’est pourquoi il leur commanda d’observer avec attention, tous les signes, attouchements et mots
que les Frères échangeraient fortuitement tandis qu’ils rendraient les derniers et tristes devoirs à
l’éminent disparu. Ils accomplirent leur tâche avec la plus grande fidélité. Lorsque la fosse fut ouverte
de nouveau, un des Frères, en tournant la tête, le VM. se lève remarqua quelques uns des Frères
dans cette attitude le VM fait le s. d’H., imité par le Cand. frappés d’Horreur a la vue du spectacle a. et
n. qu’ils avaient devant eux le VM. cesse le s. d’H., tandis que d’autres, découvrant l’h. b. encore
visible sur le f. de notre Maître, se f. le f., le VM. fait le s. de C. imité par le Cand., afin d’exprimer la
compassion qu’ils éprouvaient pour ses souffrances le VM. cesse le s. et s’asseoit.
Deux des Frères descendirent alors dans la fosse, et s’efforcérent de relever notre Maître au moyen
de l’Attouchement d’Apprenti, mais la chaire quitte les os, puis de l’Attouchement de Compagnon,
mais la chaire quitte encore les os.
Voyant qu’ils avaient échoué tous les deux, un Frère zélé et expérimenté, saisit plus solidement le
poignet et, aidé des deux premiers, rélève notre Maître au moyen des cinq points parfaites, tandis que
d’autres, entraînés par l’émotion, s’écraient Machaben ou Macbena. Ces deux mots out presque le
même sens. L’un signifie la mort de l’Architecte et l’autre l’Architecte est mort.
Le Roi Salomon ordonna donc que ces signes accidentels, cet Attouchement et ces mots, serviraient
à désigner les Maîtres Maçons dans tout l’univers, jusqu’à ce que le temps ou les circonstances
permettent de retrouver les authentiques.
Il ne me reste plus qu’à vous rendre compte de ce qui arriva à la troisième section, qui avait poursuivi
ses recherches dans la direction de Joppé, et songeait à retourner à Jérusalem, lorsqu’un jour,
passant par hasard devant l’entrée d’une caverne ils entendirent des lamentations et des exclamations
de remords. Ils pénétrérent dans la caverne pour en chercher la cause, et y trouvèrent trois hommes
dont le signalement correspondait à la description des fugitifs.
Accusés du meurtre, et voyant que la retraite leur était coupée, ils firent in aveu complet de leur
crime. Ils furent alors chargés de liens et conduits à Jérusalem où le Roi Salomon les condamna à la
mort que justifiait amplement l’atrocité de leur crime.

RITE ECOSSAIS PRIMITIF


Après la mort de David, son fils Salomon était monté sur le trône d'Israël, et voulant travailler à
l'élévation du Temple de Jérusalem, écrivit à Hiram roi de Tyr, qui adorait comme lui le Dieu d'Israël, et
lui envoya des ambassadeurs afin de faire alliance avec lui. Il lui demanda des bois propres à la
construction du Temple. Hiram de Tyr donna son accord à Salomon et lui promit tous les bois, pierres
et matériaux nécessaires. Les bois furent coupés dans les forêts du Liban, et les pierres furent taillées
dans les carrières de Tyr. A cet ouvrage, Salomon employait trente mille ouvriers, et les faisait relever
tous les quatre mois par trente mille autres. La nourriture de ces ouvriers était payée par Salomon
ainsi que leur entretien. Hiram de Tyr, désireux de concourir par tous les moyens possibles à
l'élévation de cet édifice immortel, envoya vers Salomon un ouvrier, fameux dans le travail de toutes
sortes de métaux et très instruit en architecture. Il se nommait Hiram Abif, il était le fils d'un Tyrien
nommé Ur et de sa veuve issue de la tribu de Nephtali. Salomon le constitua son maître architecte et
lui communiqua ses projets et ses plans, le nommant de plus inspecteur général de tous les ouvriers
du Temple.
Hiram les divisa alors en trois classes, celle des Apprentis, celle des Compagnons et celle des
Maîtres. Il donna à qhaque classe un Signe, un Attouchement et un Mot pour pouvoir reconnaître les
ouvriers et les payer ensuite selon leur mérite. Il nomma et désigna ensuite les lieux où il devait les
passer en revue et leur remettre leur paiement à la fin de la sixième journée. Les Apprentis qui étaient
au nombre de soixante dix mille étaient payés à la Colonne J, les Compagnons étaient au nombre de
quatre-vingt mille, et ils étaient payés à la Colonne B. Ces deux Colonnes, ainsi que vous le savez,
avaient été élevées sur le parvis du futur Temple.
Les Maîtres, au nombre de trois mille six cent soixante, recevaient leur salaire dans la Chambre du
Millieu de la Loge érigée sur le chantier.
Tels étaient les engagements que cet homme illustre avait pris pour payer les ouvriers, mais comme il
n'aurait pu subvenir à tout, Salomon lui donna deux adjoints qui portaient le nom de Surveillants. Le
premier était préposé pour payer les Compagnons et le second pour payer les Apprentis. Ils avaient
également l'inspection sur les ouvriers chargés de la police du chantier, comme d'accomoder les
différents qui pouvaient naître entre eux. Il se trouva que trois Compagnons, mécontents des salaires
qu'ils recevaient, imaginèrent de demander à Hiram le Signe, l'Attouchement et le Mot des Maîtres, et
se proposèrent de l'obtenir de grè ou de force. Hiram avait coutume à la fin de chaque semaine de
faire une revue générale de tous les ouvrages en cours. Les trois scélérats attendirent donc que les
ouvriers fussent sortis. Ils allèrent se poster, l'un à la porte de l'Orient, l'autre à celle du Midi, et le
troisième à la porte d'Occiddent. Hiram ayant fait sa ronde habituelle et allant se retirer, se présenta à
la porte de l'Occident, et le Compagnon qui s'y trouvait lui demanda le Signe, l'Attouchement et le Mot
des Maîtres. Hiram s'y refusa et lui promit de les lui accorder lorsqu'il aurait mérité de passer Maître.
Le Compagnon persistant toujours à les lui demander et voyant qu'il ne pourrait les obtenir, lui frappa
la tête avec une règle, ce qui l'étourdit.
Revenu à lui, hiram tenta de s'échapper par la porte du Midi, mais il y trouva le second de ces
scélérats, qui lui fit les mêmes demandes, qu'il refusa également, ce que voyant, ce Compagnon
employa alors les menaces. Ne produisant sur Hiram aucun effet, transporté de colère devant ce
refus, il frappa Hiram s'un coup de Marteau sur la tête, ce qui le blessa dangereusement.
Hiram s'nefuit vers la porte de l'Orient où il eut beaucoup de peine à parvenir. Il y rencontra le
troisième des assassins, qui le menaça de le tuer s'il lui refusait les Signe, Mot et Attouchement des
Maîtres. Hiram lui fit la même réponse qu'aux deux autres, lui déclarant qu'il ne pouvait les lui accorder
de cette manière, que seule son application au travail pourrait un jour lui mériter ce grade, et qu'alors
lui Hiram les lui donnerait volontiers. Mécontent de cette réponse, le misérable insista par la force pour
lui arracher les secrets des Maîtres mais Hiram continua de les lui refuser avec la plus grande
fermeté. Alors le misérable le terrassa d'un coup de levier sur le crâne.
C'est ainsi que le plus respectable de tous les Maçons aima mieux perdre la vie que de communiquer
le secret des Maîtres à des Compagnons indignes de le recevoir. Comme il était encore jour, les trois
assassins n'osaient le sortir du Temple ; ils le dissimulèrent sous quelques lourdes pierres, et lorsque
la nuit fut venue, ils le transportèrent sur le mont Hébron, où ils l'enterrèrent à proximité d'un acacia.
Sept jours s'étaitent écoulés, et Salomon ne voyant plus paraître Hiram, fit cesser les travaux du
Temple et ordonna des recherches afin de savoir ce qui était advenu au maître d'oeuvre. Mais ne
recevant toujours pas de nouvelles, il rendit un édit par lequel il déclarait qu'aucun ouvrier ne serait
payé que l'on eut retrouvé Hiram mort ou vif. Il ordonna alors à neuf Maîtres de s'informer auprès de
tous les Maîtres, Compagnons et Apprentis s'ils n'auraient quelque indice de la disparition d'Hiram.
Ces neuf Maîtres exécutèrent ce que Salomon avait prescrit en questionnant ici et là quelques
Compagnons, car ils soupçonnaient ceux de ce grade d'avoir assassiné Hiram pour en obtenir le Mot
de Maître. Mais ce qui les confirma davantage en leurs soupçons, ce fut qu'ayant visité toutes les
Loges où demeuraient les Maçons par nombre séparé, ils constatèrent que trois Compagnons avaient
disparu. De concert avec les neuf Maîtres, Salomon décida que si on découvrait le corps d'Hiram, le
premier mot qu'ils prononceraient serait celui dont on se servirait par la suite pour distinguer les
Maîtres des Compagnons, et que le Signe et l'Attouchement seraient également changés. Les neuf
Maîtres, après avoir fouillé très minutieusement tous les recoins du Temple se divisèrent en trois
groupes de trois.
Trois sortirent par la porte d'Occident, trois par celle du Midi, et trois par celle d'Orient, avec la décision
de ne pas revenir qu'ils n'eussent quelque nouvelle d'Hiram. Ils eurent attention en faisant cette
perquisition de ne s'éloigner les uns des autres que de la portée de la voix. Après avoir cherché
pendant huit jours inutilement, ils parvinrent le neuvième jour sur le mont Hébron. L'un d'eux, harassé
de fatigue, se reposa sur le sol, mais sentant que la terre s'affaissait sous lui, il constata qu'elle avait
été récemment remuée, ce qui le surprit d'autant plus que cet endroit était, comme ses environs,
inculte, graveleux et stérile. Il appela les autres Maîtres et s'étant assurés que quelqu'un y pouvait être
enterré, sans plus avant ils résolurent d'en instruire le roi Salomon, mais pour mieux retrouver
l'emplacement à leur retour, ils coupèrent une branche de l'acacia qui se trouvait à peu de distance, et
ils la plantèrent sur le lieu où ils se proposaient de faire une fouille au retour. Ayant rendu compte à
Salomon de leur découverte, ce prince les engagea à y retourner et à creuser l'endroit ainsi repéré.
Les neuf Maîtres retournèrent sur le mont Hébron et commencèrent à fouiller la terre. Ils reconnurent
alors que c'était bien Hiram qui y était dissimulé. Tous portèrent alors sur la poitrine la main droite, et
tenant la gauche tendue en signe de douleur et d'horreur, comme si on voulait éloigner une vision
odieuse. Ensuite l'un d'eux prit le petit doigt du cadavre et prononça le mot JAKIN ; le second prit le
pouce du cadavre et prononça le mot BOZ, et le doigt lui resta dans la main. Le troisième Maître le prit
par le poignet, et sentant qu'il se réparait du bras il dit simplement MAK BENAH... La chair quitte les
os...
Etant ainsi convenu que ce dernier mot prononcé serait dorénavant celui des Maîtres, ils achevèrent
d'exhumer le corps d'Hiram pour lui rendre les derniers devoirs. Ils le transportèrent dans le Temple
décidé par Salomon, où il le fit inhumer dans un tombeau où s'élèverait plus tard le Saint des Saints. Il
y fit incruster un médaillon en or portant un triangle où était gravé le Mot nouveau des Maîtres : MAK
BENAH. C'est en souvenir de cela que les Maçons portent des gants blancs malgré leur chagrin, afin
de proclamer qu'ils sont innocents de la mort du Maître Hiram. Frère Compagnon, vous venez de
constater par ce récit qu'un Maçon doit préférer la mort plutôt que de trahir son serment de fidélité et
de silence.

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