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2.3 La Conscience Morale
2.3 La Conscience Morale
Bref, la conscience antécédente est celle qui juge d’un acte à réaliser et la conscience
conséquente, celle qui juge d’un acte déjà accompli.
- Selon la conformité à la loi objective, on distingue la conscience vraie, en accord avec les
principes objectifs de la moralité et correctement appliqués à l’acte, de la conscience erronée qui
ne coïncide pas avec la vérité objective des choses.
- En raison de sa responsabilité on décrit la conscience droite, conforme au jugement de la raison
et la conscience coupable, qui ne se conforme pas au jugement de la raison. Notons qu’une
conscience peut être droite sans être vraie (par exemple invinciblement erronée) ou vraie sans
être droite (omettre contre sa conscience un mensonge qu’on croit obligatoire pour sauver
quelqu’un).
Mais une conscience droite peut être dans l’erreur. En effet, chacun a la possibilité de
faire des bêtises avec une totale sincérité. Comme dans une chorale, une fausse note sortie
sincèrement reste un désaccord et crée la cacophonie. Pour chanter juste, il faut avoir au moins
autant d’oreille que de voix. C’est le même phénomène pour la conscience. Une conscience qui
est dans l’erreur, même sincère, a toujours besoin d’être améliorée, sinon corrigée. Comme les
tomates qui nécessitent le support d’un tuteur, d’une tige, la conscience a besoin d’être éclairée
par une institution, telle que l’Église enseignante. Celle-ci doit toutefois s’effacer en pratique à la
porte des consciences.
- En chaque acte libre intervient la conscience. Qu’est-ce que cela veut dire ?
En tout acte libre, il y a un jugement de la raison, et donc une connaissance au moins
implicite de la moralité de l’acte. La volonté n’agit pas sans appréhender intellectuellement
l’objet de l’acte et donc la manière par laquelle la personne s’y réalise ; ce jugement de
l’intelligence, intrinsèque à tout acte libre, n’est autre que le jugement de la conscience. Il n’y a
pas de décision libre de la volonté sans qu’intervienne l’intelligence pour évaluer la proposition
entre l’acte et le bien de la personne.
- La conscience oblige et sa force d’obligation dérive de la loi divine elle-même.
- Comme voix de Dieu, elle indique le bien à faire et le mal à éviter : elle lie et oblige d’une
certaine manière le comportement du sujet ; elle donne le témoignage de la droiture et de la
malice de l’homme à l’homme lui-même ; c’est le témoignage de Dieu lui-même dont la voix et
le jugement pénètrent l’intime de l’homme en l’appelant à l’obéissance (CEC 1777).
- Comme norme, elle présente la loi divine à l’homme.
- Seule la conscience antécédente qui influence l’acte peut être la règle, non la conséquente qui
suppose l’acte.
- Se sentir enchainé par sa conscience implique en ultime instance une référence à Dieu : seul
Dieu créateur se présente comme une obligation absolue pour la liberté créée.
- La conscience comme précepte de Dieu, oblige plus que tout précepte humain. Elle lie plus que
le précepte d’un supérieur et même contre ce dernier. Notons qu’il s’agit ici, non pas pour le
subordonné de porter un jugement sur le précepte du supérieur, mais sur l’accomplissement du
précepte qui est son affaire (De veritatae 17, 5)
- La conscience ne crée pas les normes, mais les découvres dans l’obéissance ; elle n’invente pas
les lois, mais elle les reconnait inscrites par dieu dans le cœur de l’homme (GS. 16)
- Grace à sa conscience, l’homme ne se laisse pas guider par ses passions, mais exclusivement
par le désir de connaitre et d’accomplir la vérité quant à cet acte de la majorité comme critère de
vérité, au nom de l’autonomie de la conscience. Aucun précepte extérieur à la conscience ne peut
garantir la qualité morale des actions.
faute commise par ignorance que si nous avons fait ce qui est en notre pouvoir pour éclairer notre
action.
2.3.6. Etapes du jugement de la personne
Le catéchisme de l’Eglise catholique (1780) propose trois étapes pour l’établissement du
jugement de la personne :
- La perception des principes de moralité (syndérèse)
- Leur application dans les circonstances données par un discernement pratique des raisons
et des biens et,
- Le jugement porté sur les actes concrets à poser ou déjà posés.
Il s’agit donc de distinguer la syndérèse, son application au cas concret par un discernement
pratique, enfin le jugement. A chacun de ces trois étapes, il nous faudra voir comment et à quel
niveau intervient la prudence. Notons aussi que la syndérèse est un principe immanent et
permanent d’une rectitude (droit immuable, à la lumière duquel sont examinées toutes les œuvres
de l’homme. Ce principe résiste à tout ce qui est mal et accorde son assentiment à tout ce qui est
bien. Il saisit et formule le grand principe de la vie et des opérations morales : « il faut faire le
bien » et « fuir le mal ».
Conclusion
Il est vrai que tout homme a une conscience comme il a un cœur et des poumons. Mais la
conscience appartient au domaine de l’action sinon extérieure du moins intérieure. En lui laissant
le soin de jauger nos actes, nous lui donnons de s’exercer. C’est souvent le rôle du miroir que
nouspouvons lui attribuer, en premier.
Elle joue aussi le rôle de témoin et de moteur dans le débat préalable à la décision
àprendre en son âme et conscience ». Elle est ainsi ce lieu éminemment singulier et intime dans
lequel l’expérience passée et la quête du bonheur s’articulent en vue d’une décision toujours
risquée.
De même qu’un athlète exerce son corps pour aboutir au geste parfait, voire réflexe tant il
a été répété, de même l’être humain peut entraîner sa conscience pour lui permettre d’être plus
affinée, plus efficace. C’est le rôle d’entrainement. Dans tous les cas, la foi chrétienne ajoute aux
chemins ordinaires de l’éducation de la conscience l’écoute de la Parole de Dieu et de la
Tradition de l’Eglise.
monde, notre inscription dans ce monde qui est le nôtre et dans lequel nous avions réussi plus ou
moins facilement à faire notre trou, à trouver notre rythme.