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Notes pour servir au cours de


Macroéconomie 1

Mise au point

Enseigner la macroéconomie devient aujourd’hui de plus en plus difficile à cause de la multiplicité


des approches, de la complexité des problèmes macroéconomiques contemporains tels le
chômage et l’inflation.
Ainsi, ces notes sont purement indicatives. Je conseille fortement aux étudiants d’identifier un
livre de macro pour approfondir les divers thèmes ou modèles abordés.
A ce compte, nous proposons le développement d’un intérêt maximal à travers une présentation
des diverses opérations macroéconomiques avant de parler des modèles qui sont souvent ardus.
Une connaissance a priori des opérations (approche réelle) permet de mieux aborder l’approche
formelle privilégiée (modèles et mathématisation) en analyse.

Jean Romy PREVOST Ms.


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Un aperçu général
Il est utile aujourd’hui, en termes de niveau de développement économique, de diviser les pays
en trois catégories. On a d’abord les pays industrialisés dits pays avancés (PA) ; puis viennent les
pays dits émergents (PE) ; Ensuite, les pays qui accusent toujours de graves difficultés
économiques, dits moins avancés (PMA).
Chacune de ces catégories ont des problèmes propres, pourtant tous ces problèmes ont un lien
quelconque avec leur niveau de production liée à la performance face aux conditions de l’emploi
ou avec l’évolution des prix.
De cette façon, une compréhension préalable de ces difficultés donne un champ aujourd’hui très
vaste à la macroéconomie qui doit essayer d’embrasser toutes ces difficultés pour apporter des
réponses. Pourtant, force est de constater que la tendance est de considérer surtout les
approches venant des pays déjà industrialisés dits avancés PA (Modèle classique, modèle
keynésien…), alors que, si les problèmes de chômage et de stabilité des prix se posent partout,
les caractéristiques internes des pays (stabilité sociopolitique, institutions, degré des difficultés)
ne sont souvent pas du tout les mêmes.
Ainsi un diagnostic socio-évolutif et institutionnel se révèle toujours intéressant, avant de juger
du bien-fondé des modèles théoriques formels. Une bonne utilisation des approches peut servir
à travers cependant un survol nécessaire des difficultés réelles et de leurs causes profondes. De
toute façon, l’interdépendance ou l’interconnexion des économies rend nécessaire de parer aux
chocs externes de toutes sortes qui demeurent soit nocifs soit positifs pour les économies.
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Partie 1
Economie globale et introduction à la macroéconomie
keynésienne

Dans cette partie nous verrons les grands agrégats en gros (calcul, facteurs explicatifs,
importance etc.) dans trois chapitres. Le premier chapitre traite surtout de la source des données
(comptabilité nationale) et des méthodes utilisées dans l’analyse économique (rationnelle,
réelle) ;
Le second chapitre traite du fondement de l’analyse économique contemporaine avec une
explicitation des grandes fonctions puis une introduction au modèle keynésien simple. Dans ce
chapitre, on met l’accent sur les deux principales opérations économiques savoir, la
consommation et l’investissement.
Dans le troisième chapitre, on ouvre l’analyse dans une première partie à L’Etat travers les
dépenses dites budgétaires ou publiques (G) puis, on complète avec une ouverture sur
l’extérieur avec les impacts réels et en analyse des exportations et des importations.
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Chapitre1.- Comptabilité nationale : les agrégats


La question est de savoir où puiser les éléments qui font l’objet de l’analyse macroéconomique
telle qu’on la connait aujourd’hui.
Traiter la question permet de se rendre à l’évidence aussi que les données (statistique)
demeurent la base de toute analyse. On identifie aussi les institutions de collecte de données
comme des partenaires importants pour compléter une analyse théorique formelle. Cette base
d’observations introduit aussi à une autre branche connexe, nécessaire dans la formation de
l’économiste : l’économétrie. L’économétrie fait aujourd’hui partie prenante de la formation de
l’économiste depuis leur développement extraordinaire à partir des années 1960.

Les grandeurs macroéconomiques


Les grandeurs de la macroéconomie sont nombreuses. Elles concourent à un seul but : mesurer
l’Etat de santé d’une économie. Les questions qu’on se pose : est-ce un pays riche ?pauvre ? Quel
est le niveau de chômage ? Les prix n’augmentent ils pas trop rapidement ?...Autant de questions
qui tournent en fait autour de la PRODUCTION NATIONALE. Son niveau et les calculs qui suivent
permettent de se faire une idée de la richesse du pays et fournissent aux autorités des outils de
décisions importants. On dira par exemple par exemple en Haïti que la priorité est à la production
en considération de la faiblesse de celle-ci et du fait qu’elle demeure stagnante depuis les années
1980.
Ces calculs permettent aussi de comparer les économies les unes par rapport aux autres Macro
et micro : différence et compléments
*La microéconomie étudie les agents individuels tels les ménages et les entreprises. On parle
ainsi de « théorie du comportement du consommateur » et de « théorie de l’entreprise ».A ce
compte, l’analyse traite de la meilleure façon de réaliser des objectifs d’agents rationnels ;
satisfaction pour le consommateur et, bénéfice ou profit pour l’entreprise
*La macroéconomie utilise les données de la comptabilité nationale que sont les agrégats. Il s’agit
d’une analyse d’ensemble et cette analyse donne à l’Etat un certain nombre de moyens
intellectuels d’intervention.
En macro on utilise souvent les analyses initiées en micro et on dit souvent « base micro de la
macro »

Les agrégats
Supposons auer l’on ait un certain nombre de consommateur et d’entreprises dans un pays. Les
agrégats « consommation » et « investissement » sont l’addition de toutes les consommations
et les investissements individuels. Ainsi:

C (aggregate) =c1 + c2 + c3 + c4 + c5…. Et I (aggregate) = I1 + I2 + I3 + I4 + I5….


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Production (totale/globale) nationale et calculs


Pour obtenir les données à analyser on recourt à la comptabilité nationale.

Pour calculer la production on recourt à des indicateurs. Ceux-ci sont le produit intérieur brut
(PIB) et le produit national brut (PNB).

On peut calculer les deux mais aujourd’hui on met l’accent surtout sur le produit intérieur
brut(PIB) qui mesure la production de richesse à l’intérieur des frontières d’un pays sans tenir
compte de la citoyenneté de l’entrepreneur.

A. Définition du PIB et calculs


Le PIB est la valeur au prix de marche de l’ensemble des biens et services produits par l’économie
au cours d’une période.
Cette période est en général d’une(1) année.
Certains pièges sont à éviter dans le calcul ou l’interprétation d’un pays. Il faudra reconnaitre que
c’est d’abord une mesure monétaire. Il est calculé au prix de marché. Dans le calcul il faudra
éviter la double comptabilisation.
Il y a trois approches :
-Le total des valeurs ajoutées
-Le total des revenus

-Le total des dépenses

*Approche des valeurs ajoutées

Dans le calcul par le total des valeurs ajoutées, on mesure la part de production de chaque
entreprise dans la ligne de production à partir du bien brut (agricole, par exemple)
Imaginons un instant que le bien brut dans un pays soit le blé. Ainsi, on peut dresser le tableau
suivant :

Production Valeur totale Valeur ajoutée


(ferme agricole) Blé 60 60
(minoterie)Farine 100 40
Boulangerie Pain (gros) 150 50
Pain (vente en détail) 180(PIB) 30
Total 490 180(PIB)

(Tableau emprunté a Elijah M.jaw)


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Le PIB est de 180. On risque de dire 490 ! Mais, il faudra éviter la double comptabilisation. Ainsi,
il y a deux façons de faire : Ou bien l’on identifie les valeurs ajoutées à chaque niveau pour les
ajouter ; ou bien l’on essaie d’identifier l’entreprise qui met en marche le bien de consommation
finale.
Dans le PIB, les transactions non productives et les biens usagés sont exclus. Les transferts ne
représentent pas non plus une production. L’argent de poche d’un parent à son enfant n’est pas
inclus ; si on vend une vieille voiture au cours d’une année, cette production a été déjà
enregistrée.

*Total des revenus

Dans cette approche, on identifie les différents FACTEURS de production (terre, capital, travail,
entrepreneuriat). La somme des rémunérations de ces différents facteurs donc la RENTE (terre)
l’INTERET (capital), les SALAIRES (travail) et les bénéfices (entreprises) donne le PIB après les
ajustements nécessaires.

Ajustements : il faudra y ajouter les TAXES qui ont été tirés des salaires mais soustraire les
SUBVENTIONS. De plus, comme il s’agit d’une valeur brute, il faudra ajouter aussi la
DEPRECIATION du matériel. Ainsi :

PIB = RENTE + SALAIRE + INTERET + BENEFICE +IMPOTS – SUBVENTIONS + DEPRECIATIONS

*Total des dépenses


Dans l’approche des dépenses, on identifie plutôt les agents économiques, toujours par
catégories et on ajoute les diverses dépenses réalisées par ces agents au cours d’une période.
Ménage =dépenses de consommations(C)
Entreprises=dépenses d’Investissements(I)
Etat = dépenses publiques (gouvernementales) (G)

Ainsi : PIB = C + I + G
Ajustements.
Il y a des biens produits dans le pays mais qui ont été vendus à l’extérieur (exportations) d’autres
sont consommes a l’intérieur mais n’y ont pas été produits(Importations)
Donc :
PIB = C + I + G + (X – M)
Cette formule est à retenir puisque c’est elle qui va servir dans l’analyse que l’on va faire.

B.- Faiblesses du calcul du PIB et corrections


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*Ce n’est pas une mesure de la qualité de la vie : le PIB est une mesure quantitative. Il ne
s’intéresse pas par exemple aux problèmes écologiques que peut générer un secteur de
production donnée.
*On ne prend pas en compte de la REPARTITION du revenu. Même si on calcule le PIB per capita,
cette moyenne de la production ne nous dit pas comment cette production est repartie entre les
membres de la population
*Les biens non commercialises. Comme le PIB est une mesure au prix de marche, les échanges
sous forme de TROC (biens contre biens) ne sont pas enregistrés, travail d’une mère de famille
au foyer, travail bénévole etc. Cette faiblesse est à souligner dans un pays ou la pratique du troc
est courante

*Economies souterraines. Certes, les autorités savent qu’il y a des activités illégales, illicites
qu’elles doivent plutôt sanctionner. Ces activités ne peuvent donc pas figurer au niveau de la
production d’un pays. A cote de cela il faut aussi considère certains activités plutôt informelles
qui ne font pas objet d’un enregistrement
*Les loisirs. Naturellement comme mesure de bien-être, on doit se demander si le loisir qui ne
procure aucun revenu ne devrait pas faire objet d’une analyse particulière. Ce débat est actuel
et commande sans doute la recherche d’autres indicateurs plus représentatifs. L’indice de
développement humain (IDH) est une étape dans cette démarche…

Corrections
 PIB réel = PIB (nominal)/IPC (IPC=indice des prix à la consommation)
 PIB per capita = PIB/population totale
 PIB en monnaie internationale (dollars/euros)
Notes

1) On dit PIB nominal ou PIB en MONNAIE COURANTE (ici, en GOURDE COURANTE) et PIB réel ou
PIB en MONNAIE CONSTANTE (Ici, en GOURDE CONSTANTE)

2) La comparaison des pays peut se faire sous plusieurs bases. Cependant, il faudra faire
attention. C’est ainsi qu’après le calcul de la production, il est de bon ton de calculer le PIB per
capita ou par personne. C’est ainsi que l’on peut noter que les pays dits avancés ont des PIB per
capita qui dépassent souvent les $50000/par habitant tandis que les pays dits émergents
atteignent difficilement $10000/par habitant. En Haïti (pays moins avancés, PMA) PIB per capita
est seulement d’environ $1000 par habitant !
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C.-Courbes de Demande globale (DG) et d’offre globale(OG)


En général pour l’analyse, on essaie de comprendre les grandes forces économiques et on se fait
ensuite des représentations algébrique et graphiques de la demande (consommation) et de
l’offre (production).
On se base ainsi sur les outils de la microéconomie et des courbes de demande et d’offre avec
quelques ajustements nécessaires dans ce cas.

 De fait, l’analyse de la demande exigerait de remonter à la théorie du comportement du


consommateur jusqu’à la courbe de demande (individuelle). Cependant, on peut
simplifier par le choix du PRIX et de la QUANTITE DEMANDEE en se disant qu’en général
comportement du consommateur répond à ce qu’on appelle la loi de la demande qui
s’exprime ainsi : « quand les prix augmentent, la demande diminue et vice-versa » avec
la représentation graphique ci-dessous :
-Dans le cas de la demande globale, la courbe est plus plate.

Prix

Courbe de demande globale DG

Quantité demandée

Evidemment, la courbe peut ne pas être une droite.

 En ce qui a trait à l’offre et à sa représentation graphique, on devrait remonter à la


théorie de l’entreprise. Mais on recourt à la même simplification en se disant que plus
les prix sont intéressants plus, les investisseurs seront incités à produire…

Prix

Courbe d’offre globale(OG)


Quantité offerte
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 En macro, comme souligné déjà, ce sont les mêmes représentations qui sont utilisées en
supposant seulement que des ajustements qui s’imposent font que les courbes peuvent
être plus plates dans le cas de la demande et de l’offre globale.
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Chapitre 2.- Analyse macroéconomique keynésienne


A.- Calcul du niveau de revenu dans une économie
*Exigences : modélisation (mathématique)
*Comment se fera cette analyse ?
*Principe : on met d’abord l’accent sur les OPERATIONS économiques fondamentales
(consommation et investissements) et on fait rentrer graduellement les autres : les
dépenses publiques (Etat) et les Exportations et les Importations (ouverture sur
l’extérieur)
1) Analyse d’une économie a deux secteurs (Y) = consommation + investissements = C + I
2) Analyse d’une économie a trois secteurs(Y)= conso. + Investis. + Dépenses publiques=C+I+G
3) Analyse d’une économie ouverte(Y) = Conso. Investi. + dépenses publiques+ Exportations –
Importations = C + I + G + (X - M)

B.- Premier modèle macro : le circuit économique


Le circuit est en fait le premier modèle macroéconomique qui met en évidence l’existence de
deux flux entre les grands secteurs. Cet échange nécessaire montre clairement l’imbrication
d’ensemble et le fait qu’une dynamique globale profite à tous. Par exemple, le flux monétaire
(dit salaire) va des entreprises aux ménages et le flux monétaire (prix des biens) ; des ménages
aux entreprises. Mais il s’agit du même flux d’ensemble. De cette façon, on peut conclure que
dans l’ensemble des salaires faibles engendrent aussi des achats faibles qui ne sont nullement
dans l’intérêt des entreprises. Le flux monétaire donc peut être compare au sang des organismes
vivants.

Etat

entreprises menages

Section 1.- Cas d’une économie a deux secteurs)


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On considère ici l’équation de dépenses D = C + I. Dans l’économie il y a deux agents, les


ménages et les entreprises et deux dépenses : Consommation et Investissements.
On suppose que l’économie est fermée et qu’il n’y a pas d’autres acteurs.
Supposons maintenant la source de revenus de ces deux agents Y = C + E. C’est-à-dire que le
revenu (disponible) des agents peut être ou bien consommé ou bien épargné.
Puisque l’économie est fermée, on peut aussi écrire que les dépenses égalent les revenus dans
l’ENSEMBLE, puisque l’EPARGNE devient INVESTISSEMENT par le truchement des BANQUES,
soit :
D = R
C + I = C + E

Dans ce cas, on peut conclure également que : Epargne = Investissement


Conclusion : Si comme condition minimale, les ressources distribuées sont utilisées normalement
on peut conclure que l’épargne est égale aux investissements. Cela veut dire au clair qu’on n’a
pas de fuite.

C.-Introduction à l’analyse keynésienne


1) La réflexion est faite pour une économie fermée
2) On est dans une période bien circonscrite. On dit cycle ou conjoncture (analyse de court-terme)
a) Selon John Maynard Keynes, le niveau de l’emploi a court dépend du niveau de la
production qui elle, dépend de la demande effective
Demande effective = demande globale = C+I
b) Relation entre revenu et consommation
« Les personnes en général sont prêtes à accroitre en moyenne leur consommation quand
leur revenu augmente. Cette consommation dépend du revenu disponible. On dit que
c’est la loi psychologique fondamentale.
Revenu disponible= revenu - taxes on a aussi revenu disponible = consommation +
épargne
c) Les concepts-clefs à partir de la loi psychologique fondamentale de Keynes :
 Propension moyenne à consommer(PMC)
 Propension marginales à consommer(PM)
 Propension moyenne a épargné(PME)
 Propension marginale a épargné (Pme)

Exemple. Supposons deux (2) niveaux de revenu, de consommation et d’épargne


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Rd (1) = 100 ; C = 80 et E=20 Rd=120 ; C = 95 et E = 25


1) Calcul des propensions MOYENES: Calcul des propensions MOYENNES
PMC = 80/100 = 0.8 PMC = 95/120 =0.7916
PME = 20/100 =0.2 PME = 25/120 = 0.2083

2) Propension MARGINALE Note : PMC + PME =1


*PM = ∆ C/∆Rd = (95-80)/ (120-100) = Plc. + Me =1
15/20 = 0.75
*Pme =∆ E/∆Rd = (25-20)/ (120-100) = 5/20
= 0.25

D.-Revenu disponible, fonction de CONSOMMATION, fonction


d’INVESTISSEMENT et fonction d’EPARGNE et calcul du revenu
d’équilibre
Selon Keynes la propension marginale à consommer est comprise entre 0 et 1 soit :

0 ≤ PmC ≤ 1 et donc, 0 ≤ PmE ≤ 1

E. Consommation et Epargne : Compréhension et modélisation


Dans une approche générale (réelle) la consommation est fonction d’une multitude de facteurs.
On peut penser notamment au PRIX, au REVENU, au CREDIT, au TAUX d’INTERET, aux GOUTS,
aux politiques publiques, aux ANTICIPATIONS etc. De fait, tous ces facteurs demeurent autant
d’éléments à inventorier et à chercher dans le cadre d’une approche réelle de l’économie ou l’on
essaie de voir comment se fait concrètement la consommation. Et on aurait pu écrire :
C = f (prix, revenu, crédit, gout, anticipations etc…)
Cette façon de comprendre est riche aussi de leçons.
Cependant, dans le cadre d’un modèle, (simplifié) on met l’accent sur un facteur particulier qui
semble déterminant. C’est ainsi que dans le cadre de la macroéconomie, Keynes propose sa loi
psychologique fondamentale avec le revenu (disponible) comme facteur de consommation. De
cette Facon, on peut écrire plus simplement :
C = f(Rd)
Cependant, si on ne connait pas la forme de la FONCTION, Keynes nous dit clairement que la
consommation s’accroit (au moins jusqu’à un certain niveau…).

En supposons ainsi que la fonction est linéaire simple et que « c » est la pente de la fonction,
alors :
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C = c*Rd (« c » n’est autre que la propension marginales à consommer, pente de la fonction de


consommation dC/dRd)
On se dit en plus que tous les agents ne disposent pas de revenu et consomme toutefois et qu’il
faudra en tenir compte. Disons que cette portion on l’appelle Co, on peut écrire :

C = Co + c *Rd
Telle est la forme simplifiée que l’on va retenir pour continuer notre analyse.
« Co » est l’ensemble des subventions distribuées dans l’économie et prend ainsi le nom soit de
consommation AUTONOME soit de consommation INCOMPRESSIBLE.
Autonome = « ne dépend pas du revenu »
Incompressible= « sert à satisfaire des besoins de base nécessaires »

*La Fonction d’épargne


1) Consommation C = Co + c *Rd
Or Rd = C + E
Remplaçons C :
Rd = Co + cRd + E
Donc : E = Rd - Co - cRd
= Rd –cRd -Co
= Rd(1-c) – Co
Donc :

E = -Co + (1-c) Rd

De même, (1-c) n’est autre que la pente de la fonction d’épargne soit la propension marginale à
épargner dE/dRd…
Note : les fonctions de consommation et d’épargne ne sont pas nécessairement des droites. On
les représente ainsi par simplification.

D.-Investissement et fonction d’investissement


La consommation, on l’a vu, dépend de beaucoup de facteurs que l’on a intérêt à approfondir. Il
en est de même pour l’investissement et on peut penser pratiquement aux mêmes facteurs,
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puisque en fait l’investissement est aussi une consommation mais, de biens dits
« intermédiaires ».C’est donc du matériel et des équipements qui sont achetés mais dans le but
de produire d’autres biens.
Dans l’analyse, il est intéressant de détacher ces deux formes de consommation pour bien situer
la position des Ménages d’un côté (consommation finale) et des investisseurs de l’autre
(intermédiaires) puisque les deux ont des fonctions économiques différentes et
complémentaires.
On peut donc penser à des facteurs tels le taux d’intérêt le retour sur investissement, la demande,
les anticipations…
Cependant, en analyse on pense à deux premiers facteurs qui viennent immédiatement à l’esprit
si on se met à la place d’un entrepreneur (réel). On se dit si j’ai besoin d’investir à quel taux
d’intérêt je vais pouvoir le faire (cout de l’emprunt) et, le taux de rendement demeure tout aussi
déterminant puisque l’on n’investirait pas si l’on n’espérait tirer un avantage.

Cependant, le TAUX d’INTERET est un facteur OBJECTIF, c’est-à-dire qu’on peut s’adresser aux
banques pour savoir quel est ce taux. Le taux de rendement quant à lui est SUBJECTIF puisqu’il
dépend de l’investisseur lui-même qui doit bien étudier son investissement pour savoir quel
niveau de rendement il peut espérer.
Comme seul le taux d’intérêt est OBJECTIF, on prend l’habitue d’établir en analyse cette relation
fondamentale avec les premières conclusions
I = F(i)

Plus le taux d’intérêt est élevé moins on aura de demande d’investissement. Ce qui parait normal
vu qu’il s’agit simplement d’un marché. Autrement dit, si on veut avoir beaucoup
d’investissements un mécanisme simple serait de BAISSER le taux d’intérêt. Ainsi on a
pratiquement une manière simple de conduire une politique d’ensemble, l’investissement étant
lie lui-même positivement à la production que l’on dit toujours désirable.

1) Représentation graphique investissement/taux d’intérêt


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Note. Faire baisser les taux d’intérêt est donc le fondement essentiel d’une politique de crédit
et d’investissement.

2) Représentation graphique des trois fonctions étudiées

Fonction de consommation Fonction d’Epargne Fonction d’investissement

C= Co + cRd E= -Co + (1-c) Rd I = Io


Dans notre modèle simple ou l’on établit la relation fondamentale revenu/consommation on
suppose que l’investissement est autonome du revenu. Et on écrit I =Io (voir graphique ci-dessus)

E.- Analyse d’une économie à deux secteurs


La question est de savoir quel est le niveau de revenu (donc de production) dans une économie
si effectivement les ressources distribués sous forme de revenu sont dépenses et qu’il n’y ait pas
de fuite. Donc, on peut poser revenus=dépenses. Ce revenu correspond aussi à la production.

Il y a trois (3) façons d’y parvenir.


-Approche algébrique (en utilisant les fonctions déjà établies)
-Approche tabulaire (recueillir des données et repérer Dépense= revenu

-Approche graphique

Dans l’analyse évidemment on peut utiliser l’hypothèse principale (revenu= dépense) ou


l’hypothèse secondaire qui y est déduite (épargne =investissement).Le résultat est pareil.

*Analyse algébrique
Dans une économie à deux secteurs, on a des dépenses de consommation et d’investissement.
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D = C + I (équation représentative de l’économie avec ses deux secteurs)


Or on a vu comment représenter la consommation et l’investissement, soit :

C = Co + c Rd
Et I = Io
Ainsi :
D = Co +cRd + Io
On peut mettre ensemble les constantes
D = Co + Io + cRd ou D = Ao + cRd (avec Ao = Io + Co)
Utilisation de l’hypothèse : dépenses = revenus
D = R = Rd on peut donc remplacer D par Rd.
Rd = Co + Io + cRd
Portons cRd au premier membre:
Rd -c Rd = Co + Io
Rd (1-c) = Co + Io
Dès que l’on remplace D par Rd, on peut parler de situation d’équilibre (égalité) donc le revenu
que l’on calcule ici n’est autre que le revenu d’équilibre Re. Donc :

Re = (Co + Io)/(1-c) ou encore : Re = (1/1-c) * (Co + Io)

Supposons que l’on avait utilisé l’autre hypothèse, épargne égale investissement:

E = I
-Co + (1-c) Rd = Io
Soit : (1-c)Rd = Co + Io
Rd = (Co + Io)/(1-c)(meme resultats)!
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*Approche tabulaire (empruntée à Elijah M James)

Prod. Consom. Désirée Investiss. désirée Dépenses Pression sur la


production
0 30 10 40 Positive
40 50 10 60 Positive
50 55 10 65 Positive
60 60 10 70 Positive
70 65 10 75 Positive
80 70 10 80 (aucun) équilibre
90 75 10 85 Négative
100 80 10 90 négative
110 85 10 95 négative
120 90 10 100 Négative

Analyse et identification. L’équilibre est de 80 (colonne en gras).On constate ici que la production
peut être inférieure ou supérieure aux dépenses désirées par les agents économiques.
*Si la production est inférieure aux dépenses désirées, évidemment, il y a une pression POSITIVE
sur cette production. Les PRIX ont tendance à augmenter. Il y a sous-production
*si la production est supérieure aux dépenses désirées, il y a pression NEGATIVE. Les PRIX ont
tendance à baisser. Il y a sous-production

*Approche graphique (à voir)

Dépenses D = Co + Io +(1-c)Rd

Ligne a 45 degré

Équilibre

F.-La Notion de MULTIPLICATEUR…


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Cette notion de multiplicateur est d’une importance fondamentale. Certes, on a pu deviner la


possibilité pour l’Etat d’augmenter les investissements. Cependant, les gouvernements n’ont
jamais eu un cadre systématique leur permettant d’élaborer des politiques économiques avec
des résultats que l’on peut démontrer a priori à l’aide d’un modèle ayant une vue d’ensemble.
Avec John Maynard Keynes (1936) donc et avec l’aide des propensions on peut ainsi mettre en
évidence et de façon systématique l’idée de multiplicateur surtout en partant des besoins et donc
de la demande et des dépenses.
De fait, l’économie dépend plus de la demande car, sans demande il n’y a pas de production,
donc cette demande a exigée l’analyse que l’on a eue .L’autre impact saisissant demeure le fait
que le rôle de l’Etat apparait en plein.

Le multiplicateur on l’a vu c’est le fait de pouvoir jouer positivement sur la production mais par le
biais de la demande. Si donc cette demande venant des ménages et des entreprises ne suffit pas,
l’Etat peut aussi se mettre à contribution pour augmenter cette demande de la façon qu’il juge
meilleur.
Dans cette situation on a vu qu’il y a bel et bien un multiplicateur possible (d’investissement,
dans le cas étudié ci-dessus) rien qu’en regardant la relation trouvée permettant de calculer le
revenu d’équilibre :

Re = (1/1-C)*(Co + Io)
Multiplicateur = 1/(1-c) ou 1/Pme
Dans cette relation, le premier facteur (1/1-c) c’est ce qu’on appelle le multiplicateur. Noter que
dans la démarche keynésienne « c » la propension marginale à consommer est comprise entre 0
et 1. Ce qui signifie donc que si on regarde bien, 1-c sera aussi comprise entre 0 et 1 et donc, 1/1-
c sera nécessairement supérieure à 1 !
Ainsi donc, dans la deuxième partie de la relation (Co + Io), on se rend compte que si on ajoute
à ces éléments, le revenu d’équilibre augmentera plus que proportionnellement par le biais de
1/1-c qui est justement le multiplicateur.
Par exemple, supposons que l’on ait une économie ou la propension à consommer des agents
est de 60%(0.6) on peut donc calculer dans ce cas que le multiplicateur sera égale à 1/ (1-0.6) ou
1/0.4 = 2.5
Cela signifie que si l’on augmente l’investissement de 10 par exemple on aura une augmentation
du revenu de 2.5* 10 = 25 !
Cela est aussi le cas pour la consommation. Par contre il faut reconnaitre que si l’Etat peut porter
les investissements à un niveau donnes par les biais des investissements dits public, il ne peut
pas facilement jouer sur la consommation, qui relevé uniquement des agents prives.
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Ainsi parle-t-on plutôt de multiplicateur d’investissement. Dans le développement du modèle


avec les autres intervenants l’Etat et l’extérieur on verra que l’on a bien d’autres instruments
comme les DEPENSES publiques et les exportations, qui peuvent jouer le même rôle.
Cependant, il faudra aussi faire attention. Une baisse de niveau dans ces éléments signifie aussi
une baisse plus que proportionnelle dans le revenu. On verra cela lorsque l’économie est ouverte
par exemple et que l’on doit compter avec les importations qui, au contraire des investissements
des dépenses publiques et des exportations, diminuent plutôt le revenu d’équilibre.

G.-Injections et Retraits
Le principe en économie fermée veut que les revenus soient convertis en dépenses sans fuite.
Ainsi, l’analyse peut se porter sur les injections et les retraits.
On parle d’injections quand il y a mise à contribution. Les investissements sont une injection. Ils
contribuent à dynamiser le circuit économique. Quand on élargira l’analyse, on verra qu’il y a
d’autres injections. L’Etat peut aussi faire des dépenses et, quand l’économie est ouverte, les
exportations jouent le même rôle.
On parle de retrait dans le sens contraire. L’épargne est un retrait, puisqu’on sait que l’agent
économique met de côté de l’argent. Mais on ne sait pas vraiment si cela est revenu au circuit
économique. Et quand l’Etat prélève des taxes, le même problème se pose. L’Etat retire mais, cet
argent peut être mal utilisé. Les importations sont un pur retrait, puisque c’est de l’argent qui
alimente la production d’un autre pays. Comme les Dépenses sont égales aux revenus à
l’équilibre C+ I = C+ E. Alors, on peut dire aussi que les investissements sont égaux à l’épargne
pour les mêmes conditions.
Soit I =E (conditions d’équilibre)

Dépenses (D) épargne(E= -Co + (1-c)Rd

Équilibre investissement (I=Io)

Revenu d’équilibre
Revenu(Rd)

G.-Impacts sur les prix : les écarts


Il est bon de savoir comment calculer le revenu donc la production pour savoir comment
éventuellement améliorer la situation économique d’ensemble (premier aspect) mais il est
20

nécessaire aussi de savoir les impacts d’une variation réelle (production) sur l’aspect monétaire,
donc sur les prix.
Dans l’approche tabulaire, on a vu que la production peut être ou inferieure ou supérieure aux
dépenses désirées par les agents économiques. Cette situation est due au fait qu’il n’y a pas eu
d’analyse préalable ni du côté de l’Etat ni du côté des entreprises (grandes).
Or, on l’a vu, la première démarche consiste à analyser la DEMANDE donc, la consommation et
l’investissement pour se rapprocher le plus possible d’une situation d’équilibre.
Premier cas : la production est inférieure aux dépenses désirées. Dans ce cas, il est évident qu’on
aura une affluence des agents vers les biens et rupture de stock. La pression donc est positive sur
les biens que les consommateurs et investisseurs veulent acheter. Les PRIX dans ce cas vont avoir
tendance à AUGMENTER. On dit qu’il y a écart INFLATIONNISTE…

Équilibre
Dépenses désirées

Production inferieure aux dépenses désirées

Deuxième cas : la production peut être aussi supérieure aux dépenses désirées pour la même
raison : il n’y a pas eu d’étude ou d’analyse préalables. De cette façon, les biens fabriqués vont
avoir du mal à trouver preneur. Dans ce cas, on le comprend, il n’Ya pas de pression sur la
production, au contraire. Les entrepreneurs vont être contraints à liquider les biens à des prix
inférieurs. On dit qu’il y a écart DEFLATIONNISTE

Production

Équilibre dépenses désirées


21

Troisième cas : il se peut qu’il y a ait eu des études sur les comportements aides consommateurs
et des investisseurs et ainsi, les dépenses désirées peuvent être égales à la production. Dans ce
cas et dans ce cas seul, il y a équilibre.
Note : il n’y a équilibre que si les dépenses s’équilibrent aux revenus (D=R) et si donc,
l’investissement égal l’épargne (I=R)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Résumé : Il y a un MULTIPLICATEUR dans l’économie d’un pays et il dépend des agents dans leurs
désirs de dépenses. C’est l’INVERSE de la PROPENSION à EPARGNER (1/1-c) ou (1/Pme)
*L’Etat peut s’appuyer sur ce multiplicateur pour améliorer la situation en augmentant le
REVENU qui a son tour augmentera l’EMPLOI.
*Dans ce cas, l’Etat peut AUGMENTER ce qu’on appelle les INJECTIONS. On a vu les
INVESTISSEMENTS mais on verra d’autres comme les DEPENSES PUBLIQUES et les
EXPORTATIONS qui peuvent faire l’objet de POLITIQUE (ponctuelles) ou de STRATEGIES (long-
terme)
*Les RETRAITS jouent le rôle CONTRAIRE puisque ce sont des FUITES. On a vu l’EPARGNE (qui
peut être une thésaurisation) on en verra d’autres : Les TAXES et les IMPORTATIONS.
*Il faut faire la différence entre analyse de COURT-TERME (notamment, celle qu’on vient de voir,
l’analyse KEYNESIENNE si on a des problèmes dits de CYCLE ou de CONJONCTURE. Dans les
analyses de LONG-TERME, on veut approcher des problèmes de CROISSANCE (pays industrialisé)
ou de DEVELOPPEMENT (pays moins avancés, PMA)

*Il y a un PARADOXE de l’EPARGNE, puisque, celle-ci n’AILIMENTE pas les DEPENSES et


n’INCITENT pas à la PRODUCTION. En effet, quand on a un problème de CYCLE (dépression ou
récession) on a besoin de RESULTATS rapides et retrouver les EMPLOIS PERDUS.

Information générale.
John Maynard Keynes est un économiste anglais. Il appuie ses analyses sur la DEMANDE plutôt
que sur l’OFFRE. Sa démarche –la macroéconomie keynésienne - fut nécessaire après la crise de
1929 ou, le modèle classique (l’OFFRE) tomba en crise puisque un chômage sévère fit son
apparition dans les pays industrialisés comme l’Angleterre et les Etats-Unis.
22

Chapitre 3.- Economie à trois secteurs et économie ouverte


Dans le chapitre 2 on a mis l’accent sur les fondements du modèle keynésien et les opérations
considérées comme essentielles. On va voir dans ce chapitre les impacts dus d’abord à la
présence aussi de l’Etat puis de l’ouverture vers l’extérieur.
Ces considérations sont utiles car les conséquences de cette situation sont souvent riches de
leçons et dépassent de loin les premières conclusions. Comme on le sait la situation
d’interdépendance rend certaines économies comme Haïti dites PEO très fragiles et vulnérables
aux divers chocs qui émanent des autres économies. Ainsi, sommes-nous ici largement
dépendants des importations alors que la faiblesse de la production ne permet pas d’équilibrer
la balance des biens et services.

Section1.- Economie a trois secteurs : les ménages, l’entreprise


et l’Etat
D (dépenses globales) = C(cons.) + I(investi.) + G(dépenses publiques)
Avec la présence de l’état on a les dépenses publiques et les taxes qui s’ajoutent à l’analyse. On
va voir dans cette partie quelles en sont les implications, d’autant que l’analyse keynésienne est
INTERVENTIONNISTE, c’est-à-dire que les PRESCRITS du MODELE sont susceptibles d’être
appliqués surtout par l’Etat qui peut, comme on l’a vu, AUGMENTER les INJECTIONS pour
augmenter le REVENU donc la PRODUCTION pour atteindre des objectifs finaux d’EMPLOI…

A.- l’Etat…
On traitera ici de trois éléments importants concernant l’Etat et son évolution dans le monde
contemporain compte tenu évidemment des prescrits du modèle que nous étudions.

* Quand on parle aujourd’hui d’intervention de l’Etat et d’interventionnisme, on voit cette


intervention au niveau des opérations proprement économiques comme la production et la
distribution. Personne ne met en question les responsabilités traditionnelles comme la défense,
la justice, la collecte de taxes etc.
Cependant dans certains cas, cette intervention peut-être nécessaire. Ainsi, Murgrave définit
trois fonctions de l’Etat ;
-Fonction de régulation

-Fonction de répartition
-Fonction d’allocation
23

Les fonctions de régulation (administration et orientation générales) et de répartition (taxes et


redistribution) ne posent pas problème. Par contre, on le voit, l’Etat par l’allocation peut aussi
intervenir dans la production et la distribution. Voici deux grands cas : monopoles publics, cas
des biens publics ou des externalités de production n’attirent pas les investisseurs privés
(éclairage public)

A.- Le budget
*Ressources (financières) et sources
La problématique des sources et ressources de l’état et l’utilisation est d’importance. On est en
face à la gestion de cet OUTIL fondamental : le BUDGET.
En gros on considère que la principale source de financement demeure les taxes, ainsi, on établit
la situation ou un état du budget à partir des taxes et des dépenses. Pourtant dans cette
économie contemporaine, on a beaucoup d’autres sources de revenu qu’un Etat peut utiliser
toujours dans le but d’améliorer la situation économique interne. On en parlera assez dans ce
chapitre pour montrer dans les politiques publiques, les marges de manœuvre de l’Etat.

1) Situation du budget
Par rapport au montant des taxes collectées, le budget d’une économie domestique peut
être équilibrée, déficitaire ou excédentaire.
Si on appelle « T » les taxes et « G », les dépenses publiques alors
a) le budget est équilibre si G = T
b) Budget déficitaire G > T
c) Budget excédentaire G < T
2) Sources de financement des dépenses
Les sources de financement sont au nombre de trois : les taxes, les emprunts et le
financement monétaire.
Il est intéressant de constater que l’Etat jouit dans ce cas de prérogatives extraordinaires
par rapport au secteur privé qui ne peut se financer qu’à partir de fonds propres ou à
partir des emprunts. L’Etat, en plus des sources comme les taxes et l’emprunt peut encore
utiliser ce qu’on appelle son droit de seigneuriage et augmenter l’offre de monnaie pour
trouver de fonds et financer ses projets.
*Les taxes. Sources principales de rentrées de l’Etat, émanent d’abord d’une orientation
fiscale des dirigeants qui est une matière polémique. S’agit-il de privilégier les plus riches
ou soulager les plus pauvres ? Les taxes sont toutefois un outil de financement des
dépenses publiques mais aussi de répartition du revenu. Certes, le calcul d’un montant
optimal de taxe est une question technique, par contre en terme social, Il parait juste que
l’Etat prenne les dispositions pour empêcher une distorsion trop grande entre les
membres d’une communauté.
*Les emprunts
24

L’emprunt (public) peut être interne ou externe. Mais dans les deux cas, il y a exigence de
payer périodiquement le cout de l’emprunt, les taux d’intérêt. C’est ce qu’on appelle le
service de la dette qui peut être très lourd pour les pays pauvres.
*Le financement monétaire
Il parait souvent assez extraordinaire pour certains de voir que l’Etat peut en fait « créer
de la monnaie ». Or tel est vraiment le cas. Cependant, on se rappellera que la monnaie
n’est une production et c’est pourquoi, si le droit de seigneuriage existe, il faut faire
attention à une mobilisation inconsidérée de l’offre de monnaie qui peut avoir pour
conséquence l’inflation dite monétaire. Le drame avec le financement monétaire
demeure que les Etats y recourent surtout en situation difficile (guerre, embargo…) .Noter
cependant que dans une véritable économie de projet, le problème n’est pas tant la
disponibilité de l’argent que la possibilité de voir cet argent financer des projets rentables.

2) Les doctrines budgétaires


- Doctrine classique de l’équilibre du budget

-Doctrine keynésienne : le budget peut être déficitaire dans le cas où l’on veut à travers
une politique économique bénéficier de l’effet multiplicateur que l’on a mis en évidence
dans le chapitre 2.De cette façon, le déficit peut être couvert par les avantages des
politiques d’augmentation de la production, l’objectif final étant une amélioration de la
situation de l’emploi global.
-Finance Fonctionnelle. Dans cette option, on utilise le budget à des fins de
développement et de réalisation des projets quelle que soit la situation.

*Dépenses : pourquoi les dépenses augmentent tellement ?


En général, plusieurs pays et même les plus grands (exemple USA) accusent une situation plutôt
de budget déficitaire. Les raisons sont multiples.
-les dépenses des Etats augmentent à cause du poids croissants de la population et des besoins
en biens comme la santé et l’éducation (On le sait, quand une épidémie se déclare, les Etats ne
peuvent pas rester les bras croisés !)
-A cause simplement de l’inflation au niveau des biens d’importation, par exemple.

-Pour les pays moins avancés(PMA), à cause de la situation bien connue de détérioration des
termes de l’échange qui met à nu la vulnérabilité de ces pays. En effet, ces pays importent des
biens manufacturés et exportent des biens dits de base. Les prix de ces derniers ont tendance à
diminuer tandis que pour les biens d’équipement (fourni par les pays industrialisés) on constate
souvent le contraire. De plus, la concurrence des pays riches se fait aujourd’hui sur le terrain
même des produits de base (agricole) exemple : le riz d’Haïti par rapport à la production des USA
- A cause aussi de la corruption et des choix des gouvernements.
25

A-2) Analyse keynésienne avec Etat


L’analyse ici ne fait que faire suite aux résultats trouvés dans la présentation du calcul du revenu
dans une économie a 2 secteurs.
En effet, comme on a l’a vu, il y a seulement deux postes à ajouter et qui demeurent les DEPENSES
appelées « G » et les taxes appelées « T ».Evidemment, on retient des hypothèses simplificatrices
qui ne gênent pas vraiment les conclusions d’analyse.
*En ce qui a trait aux dépenses, on suppose qu’elles ne varient pas et donc on pose que G=Go.

*On sait que les taxes sont une fonction de la production. Cependant, pour les mêmes raisons on
considère que le montant des taxes ne varie pas et donc nous posons T=To. Montant forfaitaire.

* ces taxes vont rentrer dans l’équation de la consommation avec Rd (revenu disponible) dont
on se rappelle le calcul : Rd = R revenu- Taxes soit : Rd = R-T = R-To.

Ainsi notre équation de dépenses devient :


D= C+ I + G
Et en remplaçant :
D = Co + cRd + Io + Go
D = Co + c(R-To) +Io + Go

D = Co +cR -cTo +Go.


Condition d’equilibre : D =R
Donc R = Co +cR –cTo + Io + Go
R –c R = Co –c To +Io + Go
R(1-c) = Co -cTo +Io + Go

Donc Re = (Co –cTo +Io + Go)/(1-c) ou

Re = (1/1-c) ( Co –cTo + Io + Go)


Note: On constate que les TAXES interviennent dans l’équation mais avec un signe négatif. Ce qui
confirme que ces taxes peuvent jouer un rôle négatif parce que multiplie par le multiplicateur,
elles diminuent plus que proportionnellement le revenu d’équilibre.
26

De plus, on note que dans cette analyse d’une économie à trois secteurs, on fait face à deux
INJECTIONS (I et G) et deux RETRAITS (E et T) et donc, la condition d’équilibre s’écrit autrement:
E + T = I + G
-Les investissements sont une injection autant que les DEPENSES publiques. On peut donc les
utiliser à des fins de politiques économiques. Par contre, l’EPARGNE et les TAXES sont des
RETRAITS c’est-à-dire qu’une augmentation de l’épargne ou des taxes génèrent une baisse du
revenu d’équilibre.

Analysons certains cas :


1) Premier cas : Supposons qu’il n’y a pas de taxes mais des dépenses publiques. Go>0 et
To=0.
Ré = (1/1-c) (Co + Io + Go) = (1/1-c) (Co + Io) + (1/1-c)(Go).Par le multiplicateur qui est
supérieur à 1, les dépenses publiques contribuent à l’AUGMENTATION du revenu et de la
production.
2) Deuxième cas : Supposons que l’on a des taxes et pas de dépenses publiques. Go = 0 et
To>0 :
Re = (1/1-c)(Co + Io –cTo) =(1/1-c)(Co + Io) +(1/1-c)(-cTo)
La deuxième partie (1/1-c)(-cTo) est plus NEGATIVE. Donc, les TAXES ont un impact
NEGATIF sur le revenu d’équilibre et la production.
3) Troisième cas : supposons maintenant que les DEPENSES soient égales aux TAXES soit Go
= To (Autrement dit on est en situation d’équilibre budgétaire)
Re = (1/1-c) (Co+Io –cTo + Go) = (1/1-c)(Co + Io) + (1/1-c)(-Cto + Go)
Go = To donc: Re = (1/1-c)(Co + Io) + (1/1-c) (-cGo + Go)
Or (1/1-c)(-cGo + Go) = (1/1-c)(Go(1-c) = Go(1-c/1-c) = Go!
Conclusions: quand les dépenses égales les taxes, le multiplicateur est égale à un(1)
Ce résultat porte le nom de « Théorème de Haavelmo » ; Quand il y a équilibre budgétaire
le multiplicateur est égal à un (1)
Résumé donc des résultats pour une économie fermée

1) Si on augmente les investissements, le revenu augmente (positif)


2) Si on augmente les dépenses publiques, le revenu augmente (positif
3) Si on augmente les taxes, le revenu diminue (négatif)
4) Si on augmente l’épargne, le revenu diminue (négatif)

On note toutefois que l’utilisation des dépenses, celles-ci sont multipliées TOTALEMENT(G) par le
multiplicateur. Tandis que si l’on utilise une baisse des TAXES, seule une partie sera affectée (cTo).Donc,
les dépenses apparaissent comme un meilleur moyen.

*Stabilisateurs automatiques
27

En conclusion de cette partie, on note que l’Etat peut utiliser les INVESTISSEMENTS et les
DEPENSES publiques pour augmenter la PRODUCTION à travers l’utilisation de ce qu’on a mis en
évidence dans le modelé keynésien : le MULTIPLICATEUR.
Or, il se peut que certaines dépenses soient déjà prévues sans que cela ait à voir avec des
politiques ponctuelles visant à améliorer le revenu donc la production. Dans ce cas, on parle de
STABILISATEURS AUTOMATIQUES. La raison en est que ces dépenses prévues vont tout de même
permettre une augmentation du revenu à cause du multiplicateur qui existe tout de même avec
les agents économiques dans les propensions à la dépense.

Section 2.- Economie ouverte


(D = C + I + G + X - M)
Dans une économie ouverte, l’extérieur (ou le reste du monde) intervient et, dans l’analyse cela
apparait avec les EXPORTATIONS (notées X) et les IMPORTATIONS (notées M).
Tout comme on a pris l’habitude de le faire, l’analyse consiste d’abord a bien cerner la réalité des
opérations avant de passer à une modélisation (simplification).

1) Les Exportations : compréhension sommaire et analyse


keynésienne
Les exportations sont des biens produits à l’intérieur mais vendus à l’extérieur, autrement
dit tous les facteurs explicatifs de la production peuvent être retenus pour les
exportations. Evidemment, il y des biens qui sont souvent des biens purs d’exportation
cependant en règle générale, on exporte les SURPLUS de production.
Comme on suppose que la production n’est pas susceptible d’augmentation à court-
terme, on suppose que pour les exportations on peut considérer que celles-ci peuvent
être analysées tout aussi comme un montant constant. Ainsi, si on appelle l’exportation
« X » on pose donc :
X = Xo
2) Les Importations
Les importations sont des biens consommés à l’intérieur mais qui viennent d’un autre
pays. Donc, on peut dire que les IMPORTATIONS sont une CONSOMMATION mais, les
biens viennent de l’extérieur. Ainsi, pour les importations on va retenir la même structure
utilisée pour la consommation, on se le rappelle.
Si donc C= Co + cRd
On peut poser aussi avec « M =importations » : M = Mo + m*R
28

« Mo « ce sont les importations AUTONOMES ou INCOMPRESSIBLES puisque ce sont des


importations dont on ne peut pas se passer. Par exemple, Haïti importe des produits
énergétiques, des médicaments etc.
Le reste des importations dépend du revenu (intérieur) puisque tous les agents
économiques importent des biens, les consommateurs, les investisseurs et l’Etat…
« m » n’est autre que la PROPENSION MARGINALE à IMPORTER soit m = dM/dR (variation
des importations divisée par variation du revenu). La propension à importer demeure
cette tendance à importer et se manifeste à travers la pente de la fonction d’importation.
3) Analyse …
L’économie est maintenant COMPLETE avec TOUS les agents : les ménages et la
CONSOMMATION FINALE ; les entrepreneurs et les dépenses d’INVESTISSEMENT ; l’Etat et
les DEPENSES PUBLIQUES ou GOUVERNEMENTALES ; les EXPORTATIONS et les
IMPORTATIONS…

C = Co + cRd = Co + c(R- To); avec T = To


I = Io
G= Go
X= Xo
M= Mo + m R

Les dépenses globales deviennent:


D = Co +c(R-To) + Io + Go + Xo –(Mo + mR)
D= Co + cR –cTo + Io +Go + Xo –Mo – mR
Si D = R alors:
R = Co + cR –cTo + Io +Go + Xo –Mo – mR
Donc
R –cR + mR = Co –cTo +Io +Go +Xo – Mo
R(1-c + m) = Co –cTo +Io +Go +Xo – Mo
29

Re = {Co –cTo +Io +Go +Xo – Mo}/{1 –c + m) =

Re = {1/(1- c +m)}{Co –cTo + Io + Go + Xo – Mo)

Analyse des résultats.


Comme on peut le constater dans la relation ci-dessus, on note que les effets négatifs des
importations apparaissent à deux niveaux :
a) Au niveau du MULTIPLICATEUR qui s’écrit désormais {1/ (1-c +m)}
La propension marginale à importer « m » s’ajoute au dénominateur de l’expression.
Ainsi, le multiplicateur devient plus faible avec les importations.
b) Au niveau des dépenses autonomes on constate que les importations apparaissent avec
un signe négatif (- Mo).
Les deux facteurs conjoints, au numérateur comme au dénominateur conduisent à un
revenu d’équilibre plus faible.
Les exportations (+ Xo), par contre augmentent le revenu d’équilibre et peut faire l’objet
de stratégies et de politiques (d’augmentation) qui correspond aussi à des stratégies de
diminution des importations.

Remarque simple.
Nous importons beaucoup de la REPUBLIQUE Dominicaine (premier partenaire d’Haïti
dans les échanges avant les Etats Unis !). Ainsi, ces importations permettent d’inciter à la
production mais en république Dominicaine. Les résultats que l’on recherche en Haïti
(diminution du chômage) ne peuvent être atteints dans ces conditions.

Dans une analyse en économie ouverte donc, on ajoute un autre INJECTION (les
exportations) et un autre RETRAIT (les importations)
Résumé :
Injections : Investissements, Dépenses publiques, Exportations
Retraits : Epargne, taxes, Importations
En gros, une augmentation des INJECTIONS est une bonne chose pour les pays. On peut
les utiliser à des fins de politiques économiques.
Une augmentation des RETRAITS est une mauvaise chose. On devrait tendre à DIMINUER
plutôt l’Epargne, les taxes et les importations.
Il reste entendu que dans une logique de long-terme et de perspectives stratégiques ;
épargne peut être utile tout comme les taxes (si elles sont bien utilisées) et les
30

importations, si ces derniers sont surtout des biens d’EQUIPEMENT conduisant à une
production future.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Résumé

*Le MULTIPPLICATEUR réaliste ou pragmatique lorsque l’économie est OUVERTE donc


avec TOUS les AGENTS même l’EXTERIEUR devient donc l’INVERSE des PROPENSIONS à
RETIRER.
* Il y deux RETRAITS qui échappent au contrôle de l’Etat, l’EPARGNE et les
IMPORTATIONS. Ainsi, on retient dans le MULTIPLICATEUR REALISTE la propension à
EPARGNER (PmE) et la propension à IMPORTER(PmI)
Soit multiplicateur (réaliste) = (1/ PmE + PmI )
 En économie ouverte donc, on peut perdre le profit des dépenses, si la proportion des
importations est forte par rapport aux exportations ou si la propension à IMPORTER est
forte et réduit donc la valeur du MULTIPLICATEUR…
 Une balance des BIENS et SERVICES peut être EQUILIBREE(X=M), DEFICITAIRE(X<M) ou
EXCEDENTAIRE(X>M)
 Le taux de COUVERTURE se calcule ainsi : exportations/importations = X/M. Il doit être
sensiblement égale a 1 en situation d’équilibre. Le nôtre est très faible : Nous avons de
graves problèmes. Le pays devient trop économiquement DEPENDANT
 Une économie domestique peut donc avoir un déficit budgétaire associée à un déficit
commercial. On dit alors DEFICIT JUMEAU : c’est le cas d’Haïti…
31

Chapitre 4.- Le modèle IS/LM


Critiques et limites de la présentation du modèle keynésien simple (ligne à 45 degrés), tel que vu en salle :

-Le modèle est uniquement de COURT-TERME c’est-à-dire, propre à résoudre des problèmes de
CONJONCTURE ou de CYCLE.

-Le modèle n’utilise que les variables FLUX et non pas des variables STOCK. Une variable FLUX est une
variable par UNITE de TEMPS (Exemple : le salaire mensuel, la consommation annuelle…) Une variable
STOCK se renforce des FLUX continuels tel un récipient qui reçoit de l’eau d’un robinet. (La MASSE
MONETAIRE d’un pays reçoit les diverses émissions, la RICHESSE ou le PATRIMOINE d’un agent se renforce
de ses REVENUS et des autres GAINS…

-Enfin, le modèle n’utilise pas le MARCHE MONETAIRE et FINANCIER…

Analyse :

De fait, les deux premières critiques tiennent de la NATURE même du modèle keynésien et des problèmes
qu’il prétendait solutionner. Keynes voulait résoudre le problème du chômage CONJONCTUREL tel qu’il
s’est présenté après la crise de 1929.Son modèle est très clairement un modèle de COURT-TERME. Par
contre, l’inexistence du marché MONETAIRE et FINANCIER pose vraiment problème quand nous
connaissons le poids déjà énorme de ce secteur au temps de Keynes et dans la pays même ou la grande
crise s’est manifestée…Cependant, il faut reconnaitre que ce vide ne vient pas de Keynes lui-même, entre
autres, grand banquier – mais de l’INTERPRETATION que l’on a cru bon de faire de son modèle.
La réponse à cette limite assez sérieuse demeure sans doute le modèle IS/LM qui intègre le marché
monétaire et rend la presentation un peu plus complète.

Concepteur :
John Hicks à travers la publication suivante : « Keynes and the Classiques »(1937)

Vulgarisateur :
Alvin Hansen(1941)

Hicks voulait concilier le modèle keynésien, très bien reçu, avec le modèle classique d’avant. Mais au fil
du temps, le modèle IS/LM apparut comme une continuation du modèle keynésien…

Importance et présentation sommaire du MARCHE MONETAIRE et


FINANCIER
Dans le modèle keynésien simple, on traite la question comme s’il n’y avait pas de marché monétaire et
financier. Se pose ainsi un grave problème puisque ce marché existe et demeure même un très grand
marché par rapport au secteur dit « réel » (monnaie contre biens et services). On supposa donc que les
comportements des agents économiques demeurent exogènes face aux divers actifs financiers. Or, ce
n’est pas le cas…
32

Dans les pays occidentaux, les marchés financiers prennent tellement d’importance que le montant global
des échanges peut excéder de loin celui des transactions sur le secteur dit réel. C’est dire simplement que
les agents économiques utilisent aussi le marché financier et, cela a un impact très important sur la
détermination des éléments propres au fonctionnement de l’économie.

Voici une illustration simple de cette situation sur l’analyse :

Par exemple, sans marché financier, avec un salaire de 25000 gourdes, je pense d’abord et principalement
à mes dépenses de consommation et, le reste est épargné. Par contre, si les marchés existent, ma réflexion
et mon comportement sont tout autre. Je vais dire à peu près ceci : De 25000, je dispose de tant pour mes
dépenses sur le marché réel (consommation) et je dispose consciemment de tant pour le marché financier,
puisque je sais pouvoir tirer un bénéfice. C’est que je suppose pouvoir tirer parti du marché financier en
plaçant de l’argent soit sur des ACTIONS soit sur des OBLIGATIONS par exemple.

Ce marché MONETAIRE et FINANCIER peut être approché de cette façon (en résumé)

*primo : le marché de LONG-TERME ou marché FINANCIER proprement dit. C’est sur ce marché que
s’échange les ACTIFS FINANCIERS tel les ACTIONS, les OBLIGATIONS et autres produits financiers.

*secundo : le marché MONETAIRE ou marché de COURT-TERME est le marché ou s’échangent les ACTIFS
de termes limités. Par exemple, les billets et les dépôts à termes sont des actifs financiers de court-terme.
Sur ce marché de court-terme, les BANQUES CENTRALES jouent un rôle de contrôle important puisque ce
sont les banques centrales qui sont responsables de l’EMISSION des billets de banques (monnaie
fiduciaire)

En termes d’ORGANISATION générale, le marché monétaire et financier est divisé en marché PRIMAIRE
et en marche SECONDAIRE.

*Sur le marché PRIMAIRE (ou d’émission) on EMET les CERTIFICATS d’actifs ; sur le marché SECONDAIRE,
on peut les ECHANGER. Cette façon de faire donne un grand dynamisme au marché et permet un
développement extraordinaire.

*marché SECONDAIRE(ou d’ECHANGE). Par exemple, supposons que j’ai une OBLIGATION qui a une
échéance dans 2 ans. Entre temps je peux avoir besoin d’argent. Sur le marché SECONDAIRE donc je peux
revendre cette obligation. Ainsi, le deuxième acheteur devient propriétaire de cette obligation et pourra
réclamer les intérêts périodiques et le capital à l’échéance.

Rôle Fondamentale du Taux d’intérêt…


Sur le marché monétaire et financier, le TAUX d’INTERET joue un rôle DETERMINANT autant dans le
concret des transactions économiques des agents (crédits, placements…) que dans l’analyse que l’on va
voir avec le modèle IS/LM. A ce niveau, il apparaitre en clair dans la représentation graphique du modèle
IS/LM.

En analyse, il est en ORDONNEE (vertical) tandis que le REVENU va apparaitre en ABSCISSE (horizontal).
Le fait RECONNU dans ce modèle demeure qu’il doit y avoir une relation entre la détermination des FLUX
et des STOCKS. Ainsi, le consommateur par exemple ne se contentera pas de regarder le marché réel mais
regardera aussi s’il n’y a pas intérêt à placer un peu d’argent sur le secteur monétaire et financier.
33

Le modèle IS/LM tient compte :


*Du marché des biens et services : la partie appelée IS. Dans cette partie, l’investissement est toujours
égal à l’épargne. Cette égalité n’est donc pas la condition d’équilibre comme dans le premier cas…

* Du marché monétaire appelée LM. On a retenu le marché monétaire seul puisque la BANQUE CENTRALE
qui dirige ce marché a un grand impact sur l’ensemble du marché financier puisque c’est elle qui contrôle
la masse monétaire et qui établit ce qu’on appelle le TAUX d’INTERET directeur sur lequel vont s’aligner
les autres acteurs du marché.

Equilibre sur la partie IS


La courbe IS rassemble les valeurs couplées du REVNU et du TAUX d’INTERTE pour lesquels il y a équilibre
entre les flux d’EPARNE (= E) et les flux d’INVESTISSEMENTS (=I).L’équilibre général va donc se faire entre
le marché réel et le marché monétaire puisque la présence de ce deuxième marche permet de poser que
l’épargne sera égale à l’investissement justement puisque le consommateur n’a aucun intérêt à
thésauriser son épargne mais le placer sur les marches pour bénéficier des intérêts.

La PENTE de la courbe IS est négative. (Voir démonstration).Une augmentation des postes de dépenses
comme C, I ou G conduit à un déplacement de cette courbe. Tandis qu’une variation du taux d’intérêt
amène d’un point à un autre sur la même courbe.

taux d’intérêt

Courbe IS (modèle keynésien)

revenu

Equilibre sur la partie LM


La courbe LM regroupe les valeurs couplées du taux d’intérêt et de revenu tel que les encaisses désirées
par les agents économiques sont égales a l’offre de monnaie faite par les autorités monétaires.

Sa pente est POISITIVE.


34

Taux d’intérêt

Courbe LM (marché monétaire et financier)

Revenu

Quand le revenu augmente les agents éprouvent le besoin d’augmenter soit parce qu’ils ont plus de
transactions soit parce que leur patrimoine est plus élevé. Alors, le seul moyen pour contrebalancer cette
situation est une augmentation de la masse de monnaie. On le fera de deux façons :

*Ou l’on procède par création de monnaie en augmentant la base monétaire

*Ou, un augmentation du taux d’intérêt réduit cette poussée vers la demande d’encaisse.

La courbe LM est tracée pour les valeurs constantes de l’offre de monnaie, du niveau général des prix, du
taux d’inflation anticipée. Toute situation dans l’économie qui tend à changer ces variables conduit à un
déplacement de la courbe LM, comme :

-Politique monétaire

-baisse du niveau des prix

-Développement des anticipations inflationnistes.

Détermination de la pente de la courbe IS (consulter)

Y = C + I +G

On considère que toutes ces fonctions de dépenses dépendent à la fois du REVENU et du TAUX d’intérêt.
Mais on suppose aussi que le revenu R détermine la CONSOMMATION et le TAUX d’intérêt est CENTRAL
pour l’INVESTISSEMENT. Quant aux dépenses publiques G, on suppose qu’elles dépendent plutôt des
décisions du gouvernement. Ainsi on peut écrire :

Y = C(Y) + I(i) + G

Si on passe aux différentielles plutôt :

dY = C’(Y)dY + C’(i) di + dG on sait que si f’(x) = dY/dX ,alors, dY = f’(X) dX

Si G est constante alors, dG = 0 donc :

dY = c’(Y)dy + I’(i) di + 0

Dans le modèle IS/LM le taux d’intérêt est en ORDONNEE et les revenu en ABSCISSE, alors la PENTE de la
relation devient di/dY .donc on va essayer de trouver di/dY :

dY - c’(Y)dY = I’(i)di

dY(1- c’(Y)) = I’(i)di divisons donc par dY :


35

dY(1-c’(Y)/dY = I’(i)di/dY

En simplifiant par dY au premier membre :

1 - c’(Y) = I’(i) di/dy d’où :

Di/dY = 1 – c’(Y) / I’(i)

Etude du SIGNE de di/dY :

1- C’(Y) n’est autre que « c », la propension à consommer ou la dérivée de la fonction de


consommation et comme Keynes l’a posé : 1- c = 1- c’(Y) est compris entre 0 et 1 donc POSITIF
2- I’(i) est la dérivée de la fonction d’Investissement et celui-ci est l’inverse du taux d’intérêt donc
NEGATIF donc : 1- c’(Y)/I’(i) = +/- = - Conclusion : la courbe IS est négative.

Attention : si on enlève l’hypothèse de Keynes, 1-c « comprise entre 0 et 1 » on n’est plus dans
le modèle keynésien et la courbe peut ne pas être négative….

Détermination de la pente de la courbe LM

On va s’arranger pour que la DEMANDE de MONNAIE soit égale a l’OFFRE de MONNAIE. Pour cela, les
autorités monétaires doivent bien comprendre (étudier…) cette demande de monnaie. Ainsi d’après
Keynes, il y a trois mobiles de demande de monnaie :

*Demande de monnaie de TRANSACTION ou pour des achats courants ; qui dépend donc de Y (revenu)

*Demande de monnaie de SPECULATION qui dépend du taux d’intérêt « i »

*Demande de monnaie de PRECAUTION (pour les cas imprévus)

Chez les classiques, on n’avait retenu que la demande de monnaie de TRANSACTION. Keynes ajouta la
demande de monnaie à des fins de spéculation. De cela vient une grande différence…

Soit :

M = Mo (offre de monnaie)

Md = M (Y,i) et comme Md et Mo doivent être égales :

M = M(Y,i) (même démarche)

dM = m’(Y)dY + M’i di

si M est constante :

0 = m’(Y)dy + M’i di

Donc :

M’Ydy = - M’i di

Donc en divisant par dY M’Y = M’i di/dY

Donc di/dY = M’Y/M’i


36

Etude du signe :

*M’Y est la dérivée de la demande de monnaie de TRANSACTION plus on a des transactions a faire plus
on fait de demande soit M’Y = +

*M’i est la dérivée de la fonction de demande de monnaie de SPECULATION qui se comporte comme la
demande d’investissement par rapport au taux d’intérêt soit M’i = -

Conclusion : M’(Y) /M’(i) = - +/- = + (la pente est positive)

Que fait-on avec le MODELE IS/LM ?


*On calcule l’équilibre mais on a ainsi DEUX VALEURS d’équilibre revenu d’équilibre et taux d’intérêt
d’équilibr

Taux d’intérêt Equilibre

D’équilibre

Revenu d’équilibre

*On l’utilise pour faire de la politique économique

*Il permet d’établir les ROLES de deux autorités : les autorités gouvernementales et les autorités
monétaires (Banque centrales)

*On a donc deux Types de politiques : BUDGETAIRES (gouvernement) et MONETAIRES (banques


centrales)

* ces deux politiques peuvent être EXPANSIONNISTES (augmentation) ou RESTRICTIVES (diminution)

Politique budgétaire/Politique monétaire/Policy/mix


Dans la politique budgétaire, l’Etat utilise ou bien les dépenses publiques ou bien les taxes.
*Politique budgétaire expansionniste : Augmentation des dépenses et/ou diminution des taxes

*Politique budgétaire restrictive : Diminution des dépenses et/ou augmentation des taxes

i2

i1

IS(1) IS(2)

Re1 Re2
37

Explication : la courbe IS se déplace (IS(1) --------IS(2)(expression de la politique)

Résultats : il y a augmentation de revenu(Re1 ----Re2

Et augmentation du taux d’intérêt i1 --------i2

Analyse : il y a effet multiplicateur avec l’augmentation du revenu mais il y a aussi augmentation du taux
d’intérêt et donc possibilité d’une baisse des investissements qui a son tour entrainerait une baisse de la
production. On parle dans ce cas d’effet d’EVICTION.

Responsable de cette politique : gouvernement. Contraintes : pour faire les dépenses, les sources sont
toutes contraignantes. Augmentation des taxes, emprunt ou financement monétaire.

***dans la politique budgétaire restrictive, les moyens et résultats sont contraires. Le déplacement de IS
se fait vers l’origine, il y a baisse du revenu et baisse du taux d’intérêt

*Politique monétaire expansionniste : augmentation de la masse monétaire et/ou baisse du taux d’intérêt

*Politique monétaire restrictive : diminution de la masse monétaire et/ou augmentation du taux d’intérêt

LM1

LM2

IS

Explications : LM se déplace vers la droite/le revenu augmente et le taux d’intérêt diminue


Analyse : si le revenu augmente, il y a effet multiplicateur (bonne chose) .Le taux d’intérêt diminue, on
peut supposer aussi qu’il s’agit aussi d’un bon résultat. Cependant, l’auteur qui appuyait plus la politique
budgétaire mettait en garde contre une situation de TRAPPE à LIQUIDITE qui peut s’expliquer simplement
ainsi : le taux d’intérêt baisse donc il y a de la monnaie disponible (crédit) mais tout dépend de l’utilisation
faite de ce crédit. Il peut ne pas alimenter les investissements et donc la production.

Commentaire. Dans la politique restrictive les moyens et résultats sont opposés. Dans le concret, le taux
d’intérêt sert plutôt d’instrument de politique monétaire. Il s’agit de manipuler les taux à la baisse ou à la
hausse. Cette manipulation exige cependant des analyse et études préalables qui justifient cette
manipulation. Le secteur monétaire et financier est un secteur délicat, instable.

Acteur : banque centrale

*Policy –mix : utilisation conjointe de la politique budgétaire et de la politique monétaire

Il peut être utile de mener les deux politiques à la fois qui du coup, exige une certaine entente entre les
autorités gouvernementales et les autorités monétaires. Dans ce cas on peut avoir ce qu’on appelle un
policy-mix

Chapitre 5.-Problemes économiques contemporains (approche réelle)


38

Section 1.- Production/croissance et déterminants (de long-terme) et


cycles
A.- La croissance est TOUJOURS DESIRABLE. Pour les pays pauvres comme pour les pays riches.
Il maintient ou améliore le niveau de vie, crée de l’emploi et peut réduire les inégalités.
*Définition

La croissance peut se définir comme une augmentation du produit intérieur brut


réel par habitant au cours d’une période donnée.
La production on l’a vu, est au cœur de l’analyse macroéconomique que ce soit à court-terme
pour répondre à un problème de CYCLES (conjoncture) soit pour répondre à des problèmes de
croissance de long-terme(pays industrialisé) ou de développement(pays pauvres). Dans ce cas,
un certain nombre de déterminants sont en général retenus et qui peuvent être le tremplin pour
tous les agents économiques. Voici cinq de ces déterminants principaux

1) La taille de la population active


2) Les ressources naturelles
3) La qualité de la main-d’œuvre
4) L’accumulation du capital
5) Le progrès technique
On risque de considérer une population forte et dense comme un blocage or la taille de la
population active se révèle un facteur de croissance. Même si on peut recourir au contrôle des
naissances et essayer d’avoir ce qu’on appelle aujourd’hui une population optimale. Par contre,
si la population active est déjà forte, le pari revient à utiliser au mieux cette population, même
si une caractéristique de cette population active demeure la QUALITE de la Main-d’œuvre (2)
c’est-à-dire la capacité de cette population à la PRODUCTIVITE.
*Les Ressources naturelles demeurent un acquis fondamental. Cependant, les pays doivent
chercher à diversifier leur production pour éviter d’être dépendant d’un petit nombre de
ressources naturelles même s’il s’agit de PETROLE par exemple. Ainsi, les pays du Moyen-Orient
sont en train de penser à des stratégies, prévoyant l’épuisement de leur réserve en pétrole,
pratiquement la seule source de richesse.
*L’accumulation de capital demeure un autre facteur important et on a cru longtemps qu’il
s’agissait du facteur déterminant. De fait, cette accumulation dit de CAPITAL demeure tout aussi
celle du CAPITAL humain qui participe à l’amélioration des techniques de production à travers le
MATERIEL de production dit capital (technique)

*Parmi tous ces facteurs les économistes ont compris que le progrès technique demeure le
facteur non pas déterminant mais prépondérant (Jean Fourastié). Ce facteur passe donc par
39

l’amélioration des techniques de production. Ainsi, aux conditions de base (école et qualité de
l’école) s’associe un fondement sur des centres de formation technique et universitaire, capables
de fournir des ressources humaines de haut niveau de qualification et de compétence face à un
monde dont le défi demeure la COMPETITIVITE et l’INNOVATION. L’INNOVATION renvoie aux
découvertes à tous les niveaux tandis que la COMPETITIVITE renvoie à la maitrise des marchés.

B.- Les cycles et les crises cycliques (problème de conjoncture, court-


terme)
Un cycle économique renvoie à un ensemble de fluctuations dans la production qui passe à
travers un certains nombres de phases.
Parmi les phases on retrouve le MOMENT entre un SOMMET et un CREUX que l’on qualifie de
CRISE et qui peut être soit une récession (légère) ou une DEPRESSION (sévère). Quand on passe
d’un CREUX à un SOMMET on dit qu’il y a expansion ou reprise.

Une récession est constatée s’il y a baisse de la production réelle sur deux trimestres consécutifs,
évidemment pour les pays ayant des données trimestrielles sur la production. Une dépression
est une crise sévère. On peut citer, entre autres la crise de 1929, celle de 2008.

Explication
On peut considérer que les cycles, s’expliquent par les facteurs de dépenses que l’on a vues et
sans doute la difficulté de contrôle de la stabilité de ces facteurs. Par exemple, la consommation
peut être faible du côté des consommateurs ; l’investissement peut être faible du côté des
entreprises ; la gestion des dépenses est le rôle de l’état avec tous les problèmes que l’on peut
supposer à ce niveau ; les anticipations des agents peuvent avoir un impact sur leurs
consommations ou leurs investissements. On peut en outre évoquer l’innovation qui peut influer
positivement ou négativement tandis qu’on peut aussi penser à la gestion de l’offre de monnaie
par les autorités monétaires.

*Théories explicatives
- Théorie de la sous-consommation : On l’a vu en analyse quand les dépenses diminuent le revenu
diminuent aussi. Donc on peut avoir une crise de sous-consommation.
-Théorie de l’investissement inconstant. L’investissement vient des entrepreneurs, cependant, le
retour sur investissement (le rendement) est un facteur subjectif qui dépend de la capacité de
chaque entrepreneur, de cette façon l’investissement peut être inconstant.
- Les variations des dépenses publiques. Les dépenses viennent de l’Etat, et ils découlent de la
gestion du budget. Une baisse au niveau de dépenses peut générer une crise tout comme une
baisse de la consommation.
40

- La théorie des anticipations. Une anticipation est une prévision faite par les agents
économiques. Elle peut être POSITIVE ou NEGATIVE. Si on a des anticipations négatives, on peut
dépenser moins et épargner plus et ainsi, une crise possible par une baisse ou de la
consommation ou des investissements.
- La théorie monétaire. Il y a effet positif de l’offre de monnaie sur la production. On l’a vu avec
le modèle IS/LM. Cependant, une mauvaise gestion de celle –ci peut entrainer une récession.

Réponses : Les politiques économiques


L’état peut répondre à travers les politiques économiques visant à répondre à ces diverses
difficultés. On parle de politique de STABILISATION. On a vu les divers OUTILS ou INSTRUMENTS
que l’on peut MOBILISER pour améliorer le REVENU donc la PRODUCTION dans une perspective
de court-terme cependant.

Section 2.- Emploi et chômage


Parmi nos préoccupations contemporaines, le chômage vient en tête. Si on est loin du plein-
emploi dans les pays européen et que le taux peut avoisiner les 10% ; selon le PNUD, il y aurait
50% de chômage en Haïti et la situation ne s’est sans doute pas améliorée!
Le problème est grave. On est moins certain de son niveau réel et des mesures à adopter pour le
résorber ou le diminuer.
*Pour bien comprendre, Il y a d’abord des théories du chômage et on commence par l’idée de
chômage volontaire (classique) et celle de chômage involontaire (keynésien)
*Il y a ensuite des types ou catégories de chômage, c’est-à-dire, le chômage comme réalité
concrète qui renvoie aux secteurs d’activités et à l’absorption des ressources humaines et aux
difficultés y afférentes (problèmes de long ou de court-terme). Dans ce cas, on parle de chômage
structurel, frictionnel, technologique, cyclique, saisonnier etc.

Définition
On définit, comme étant en situation de chômage, une personne en âge de travailler qui n’a pas
d’emploi et en cherche. Cette définition souffre de manquer de caractère opérationnel en analyse
macro ou il faudra calculer le nombre de chômeurs et le taux de chômage.
Ces calculs sont pourtant assez simples pourvu que l’on ait les données suffisantes sur la
situation. Ainsi, si on connait la population dite ACTIVE et parmi celle-ci, la portion qui a un
emploi, on peut donc calculer la portion qui est sans emploi.

Taux de chômage = total de chômeurs/population active


41

Approches théoriques
Il y a plusieurs théories du chômage. Cependant, on a pris l’habitude de commencer par les deux
qui semblent introduire le mieux une compréhension du chômage à travers les grands tenants
de l’analyse.
*Le chômage est dit volontaire par les classiques.
De fait, on en reste au seul marché du travail avec une demande et une offre. Dans ce cas, on a
l’équilibre et un salaire (réel) de marché correspondant. Une augmentation de ce salaire réel
devrait conduire à une situation de chômage.
C’est pourquoi, les classiques pensent que les acteurs comme l’Etat et les syndicats sont aussi à
la base du chômage par l’imposition de salaire (minimum) qui ne correspond pas au taux de
salaire réel de marché.
*Chômage involontaire (keynésien)
Pour John Maynard Keynes, l’explication du chômage ne se trouve pas sur le marché du travail
mais sur celui des biens et services. Par exemple, une demande faible au niveau de ce marché
devrait conduire au chômage et, ce chômage n’est pas volontaire. Il nait de la faiblesse de
l’EMPLOI générée par celle de la demande. Théoriquement, le chômage involontaire s’explique
ainsi :
« Il existe des chômeurs involontaires, si, en cas d’une légère hausse des prix des biens de
consommation ouvrière par rapport aux salaires nominaux, l’offre globale de main d’œuvre
disposée à travailler aux conditions courantes de salaires et la demande globale de main-d’œuvre
aux mêmes conditions, s’établissent toutes les deux au-dessus du niveau antérieur de l’emploi »
Explications :
L’entrepreneur fait ses calculs en TERMES REELS .Donc, Salaire réel = salaire nominal/prix
Une hausse des prix conduit les entrepreneurs à REVISER leurs calculs (taux de salaires réels) et
à vouloir donc employer plus de personnes.
S’il en est ainsi, le niveau ANTERIEUR de l’emploi n’était pas le niveau de PLEIN-EMPLOI.
Conclusion : Il y avait des chômeurs NON-VOLONTAIRES.
*D’autres théories peuvent être aussi évoquées comme celle ayant trait au déficit de crédit qui
continue l’analyse du chômage involontaire. Il y a aussi des conditions internes de travail qui
peuvent ou améliorer ou détériorer l’emploi tel par exemple, les compétences dues à
l’apprentissage (les employés) et les faiblesses de celui-ci (les chômeurs en dehors du circuit).Un
processus dynamique de création /destruction évoqué par Schumpeter montre qu’il y a
continuellement des ouvertures d’emploi tout comme des postes détruits. Cette situation est
sans doute née de l’INNOVATION technique et du marché qui évolue chaque jour.
42

En Haïti, il est nécessaire de bien cerner certaines théories. Celle par exemple ayant trait à
l’INNOVATION devrait être à l’avantage des jeunes pour lesquels, le manque d’EXPERIENCE
souvent évoqué peut être largement compensé par une meilleure ADAPTABILITE dans un
contexte dynamique ou l’INNOVATION joue un rôle de premier plan.

Catégories (ou types) de chômage


1) Le chômage frictionnel
Le chômage frictionnel correspond à la situation des pays où le taux de chômage est faible. Les
agents peuvent ainsi vouloir de temps en temps changer d’emploi. C’est donc un taux de
roulement de la main-d’œuvre. On est donc en situation de chômage frictionnel le temps de
laisser un emploi pour trouver un autre.
2) Le chômage structurel
Ce chômage est très sérieux. On dit qu’il provient d’un changement dans la structure de la
demande. On parle aussi souvent de chômage technologique. Par exemple, dans les pays riches,
l’autonomisation des activités a conduit à la mise à pieds de certains employés. Cet aspect de la
question est moins évoqué aujourd’hui parce que l’innovation demeure une source importante
de création de nouveaux emplois.
Cependant, dans les pays dits PMA, le problème est beaucoup plus compliqué que cela. On dit
qu’il y a des problèmes de structure et le chômage peut provenir de la structure de l’offre. Il y a
de véritables goulots d’étranglement à tous les niveaux notamment dans les équipements de
production et dans l’administration. Ce qui fait de ces pays des cas à étudier à part
(structuralisme) avec leur chômage souvent massif.

*Le taux de chômage naturel est la somme du taux de chômage structurel et du taux de
chômage frictionnel.

3) Le chômage saisonnier
Ce chômage provient du fait que les activités passent par des phases d’intensités différentes pour
plusieurs raisons.
En Haïti par exemple, il est normal de s’attendre à une diminution des activités agricoles
en temps de sècheresse et donc à une diminution des personnes occupées. On parle de
temps de vaches grasses et de temps de vaches maigres.

4) Le chômage cyclique ou conjoncturel


Le chômage cyclique résulte des cycles économiques. On sait que les économies sont marquées
par des phases dans la production et les ventes de biens et services. Les sommets et les creux
43

correspondent à des états d’utilisation plus ou moins intensive de la main-d’œuvre. Ce chômage


est lié aux fluctuations de l’économie.
*La différence entre un cycle et une saison vient du fait que qu’on peut prévoir les saisons
mais que les cycles demeurent plus ou moins imprévisibles et dépendent donc des
dépenses et des diverses conditions entrainant diminution ou augmentation.

Section 3.-Stabilité des prix et inflation


La planification est un outil important dans toute activité économique. Pour faire les prévisions
de dépenses, il faudra donc des VLAEURS dont on peut contrôler l’évolution. L’Instabilité des PRIX
en General, l’inflation en particulier pose des difficultés auxquelles font face les agents et les
pays.
Tout comme le chômage donc, l’inflation est un grave déséquilibre. Or, si les CAUSES sont
relativement bien connues, les solutions ne sont pas évidentes. On a dû créer donc une institution
spéciale, la BANQUE CENTRALE dont la tâche essentielle est de veiller aux problèmes d’ordre
MONETAIRE.
Notons que l’on vit dans un contexte d’INFLATION (augmentation des prix).cependant, c’est
l’INSTABILITE qui pose problème travers des VARIATIONS incontrôlées.
Entre autres, avec des salaires restes CONSTANTS, l’inflation pose un autre grave problème : la
BAISSE du pouvoir d’achat. Dans l’ensemble, on parle de baisse du pouvoir d’achat de la monnaie.
En plus de cela, l’INFLATION ne touche pas les agents de la même façon car celle-ci pose aussi
des problèmes de redistribution de richesse alors que les agents économiques ne sont pas
toujours conscients et qu’on parle d’ILLUSION MONETAIRE, c’est-à-dire, l’agent prend du temps
à reconnaitre que l’inflation Erode son pouvoir d’achat.

Définition de l’inflation
On définit l’inflation comme la hausse continue du niveau des prix. On dit aussi hausse du taux
moyen.
Les prix au niveau macro est un prix moyen calculée par les institutions de collecte de données.
Ici, l’IHSI calcule l’indice des prix à la consommation. Ainsi, l’inflation est aussi le taux de
croissance de l’IPC. Dans d’autres pays, on calcule aussi l’indice des prix de gros (IPG), et il faut
combiner les deux pour une bonne mesure de l’inflation.

Si le niveau des salaires nominaux évolue au même rythme des prix, on ne peut pas parler
vraiment d’inflation on dit ainsi qu’elle est PURE. Mais on sait que l’inflation touche surtout les
consommateurs PURS c’est-à-dire ceux qui touchent un SALAIRE alors que, avoir une
44

augmentation peut être difficile pour plusieurs raisons et constitue un lieu de dissension entre
les entreprises, les employés, les syndicats.

Niveau d’inflation
 L’inflation peut être FAIBLE. On dit qu’elle est RAMPANTE (2/3%).On considère que ce
niveau d’inflation favorise la croissance. Ce n’est donc pas un grave problème. C’est le cas
d’un bien qui se vend à 100 gourdes en janvier et passe à 102 gourdes en décembre.
 Quand le taux dépasse les 10%, l’INFLATION devient sérieuse et peut être considérée
comme un problème .On dit qu’elle est GALOPANTE et on parle aussi d’inflation a deux
chiffres…
 Les prix peuvent être incontrôlables et évoluer à un rythme exagéré. C’est
l’HYPERINFLATION.

Causes et types d’inflation


Tous les agents économiques peuvent être à la base de l’inflation. Des consommateurs dans
l’ensemble, on peut avoir donc une inflation par la DEMANDE ; des entreprises, l’inflation par les
COUTS ; de l’Etat, l’inflation MONETAIRE ; de l’extérieur, l’inflation IMPORTEE à travers les prix
des produits importés. De plus, l’ensemble des agents peut développer des anticipations, c’est-
à-dire qu’après constat de la réalité, ils réagissent et se positionnent pour se protéger. Les
anticipations peuvent être positives ou négatives et on parle dans ce cas d’inflation ANTICIPEE…
A chaque cause correspond en fait une théorie de l’inflation. Soit qu’on voit surtout des causes
d’ordre STRCTUREL (demande, offre, importation) soit d’ordre MONETAIRE (gestion de l’OFFRE
de monnaie par les autorités monétaires)
1) Inflation par la DEMANDE (consommateurs)
Le PRIX est la rencontre des FORCES de DEMANDE (population) est des forces d’OFFRE
(entreprises, secteur privé). Or, la DEMANDE est fonction de la POPULATION et des
BESOINS et ces facteurs évoluent en général plus facilement que des facteurs à la base de
l’offre. Ainsi, qu’il y ait un AFFLUENCE de DEMANDEUR sur un bien donné, l’impact
ponctuel demeure une augmentation des prix que l’on baptise d’INFLATION par la
DEMANDE…
2) Inflation par les COUTS (entreprises)
La Fonction de BENEFICE s’écrit de cette façon :
B = P*Q – coûts
Les coûts c’est ceux du MATERIEL(K) et des RESSOURCES HUMAINES (W ou T) dites
travail. L’entrepreneur veut conserver une marge bénéficiaire ainsi, s’il y a une
AUGMENTATUION des COUTS de production, il répercute cette augmentation sur les PRIX
de vente des biens. Ainsi, on a l’inflation par les COUTS…C’est ainsi que les entrepreneurs
en général croient qu’une augmentation des salaires fait rentrer dans une spirale
inflationniste.
45

3) L’Etat (le gouvernement) détient un pouvoir énorme : c’est la possibilité de créer de la


MONNAIE. En règle normale, cette création de MONNAIE doit avoir pour contrepartie une
production correspondante. Cependant, les gouvernements, surtout quand ils font face à
des difficultés (guerre, embargo…) peuvent être tentés de créer de la monnaie sans
contrepartie de production. Ou, la proportion de monnaie crée, ne correspond pas à la
production correspondante. Ainsi l’inflation est MONETAIRE. Cette explication vient de
la théorie dit quantitative MV =PQ. Dans cette équation il y a deux facteurs plus ou moins
STABLES, la PRODUCTION(Q) et la vitesse de circulation de la monnaie(V).Les deux autres
facteurs, l’OFFRE de monnaie(M) et les prix(P) sont largement variables et, une
augmentation donc de M conduit à une augmentation de P pratiquement aux mêmes
proportions !Face à cela des économistes classiques comme Milton Friedman établissent
des règles et suggèrent qu’une augmentation de l’offre de monnaie doit être faible ,de
2/3% par exemple.
4) L’inflation IMPORTEE
Aujourd’hui, les économies sont ouvertes sur l’extérieur et donc, il y a plusieurs monnaies
qui se font face. Supposons donc qu’il y ait de l’inflation dans un pays d’où l’on importe,
cette inflation va être ressentie à l’interne à travers la multiplication du prix extérieur par
le taux de change. C’est l’inflation importée
5) Inflation ANTICIPEE
Les agents souvent sont très actifs. Ils n’attendent pas que les prix évoluent réellement
pour commencer par la faire rentrer dans leur calcul. C’est l’inflation ANTICIPEE.

Conséquences de l’INFLATION
On peut développer en long et en large les impacts socio-économiques de l’inflation. Mais ici,
on résume en trois grands impacts :
a)Problème dans la planification
Supposons que l’on ait un devis à faire en un temps 1 et qui va se réaliser en un temps 2.
On sait que dans un devis on a des biens à acheter et que l’on multiplie par le prix unitaire
P*Q.
S’il y a un temps assez grand entre le moment du devis et celui de la réalisation du projet,
l’inflation pose un problème.
Quel prix va être considèrera temps 1, on devrait normalement utiliser les prix au même
moment. Or les prix au moment de la réalisation 2 peuvent être très différents…
Supposons que l’on augmente le prix un peu. Cette augmentation peut ne pas suffire ou être
trop élevé. Dans un cas, vous perdez de l’autre, celui qui a commandite le devis peut trouver
le cout global excessif.
On a des difficultés dans la planification des projets…
46

b) Problème de perte du pouvoir d’achat


Quand les prix augmentent, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue :
Cas macro : soit M la masse nominale de monnaie et deux niveaux de prix P1 et P2 avec P2>P1
(inflation). Si M reste constant dans ce cas, M/P1 < M/P2
Cas micro (agent) soit un salaire nominale S avec la même situation : P2>P1.Si le salaire
nominal reste constant, alors il y a baisse du pouvoir d’achat de l’agent. C’est-à-dire qu’avec
la même quantité d’argent il ne peut acheter que MOINS de biens…
c) Transfert de richesse d’un agent a un autre

La monnaie met souvent face à face deux agents : l’emprunteur et le préteur. Or en situation
d’inflation avec un prix qui augmente, un certain INTERET sur un PRET devait compenser la
PERTE de pouvoir d’achat pour l’emprunteur. Or il se peut que les deux agents ne soient pas
assez imbus de la situation (illusion monétaire) dans ce cas, un agent risque d’être lèse…
Exemple : si on emprunte 100000 gades de quelqu’un avec une inflation de 25 %, et si la
durée est de 1 an, on devrait lui remettre au moins 125000gdes à la fin de la période.
47

Chapitre 6.- La balance de paiement et le taux de change


Section 1.- Les Balances et la balance des paiements
Parler de balance renvoie a priori vers la balance des biens et services. Pourtant cette balance,
est une partie d’un grand document retraçant la relation économique du pays avec l’extérieur
que l’on appelle balance des paiements.
Dans l’optique comptable c’est donc l’enregistrement de toutes les transactions qu’elles
soient commerciales ou sur les capitaux.
Pour bien comprendre cette balance, il est nécessaire de la diviser est ses substructures. La
balance courante joue donc le rôle de NOYAU et signale la force réelle d’un pays dans ses
échanges avec l’extérieur.

Balance courante Recettes Versements Solde


courantes courants
1) Marchandises ----- ----- -----
2) Services ou ------ ----- -----
invisibles
3) Revenus de
placements
4) Transferts

Balance des ------------ ----------- -----------


capitaux

*Mouvements des
capitaux de court-
terme
*Mouvements des
cap.de long-terme
-Investissement
direct
-Invest.de
portefeuille

*Reserve officielle de
change
*Autres mouvements

Résumé : Exportation –Importation =Balance des biens et services


48

+ Balance des transferts = balance des paiements courants


+Capitaux a long-terme = Balance de BASE
+Capitaux de court-terme + erreurs et omissions = Balance des règlements officiels

= Variation nette des avoirs et engagements des institutions monétaires officielles.

Section 2.-Balance des paiements /régime et taux de change


Dans son ensemble, la balance des paiements doit être équilibrée. En effet, si une transaction
génère une sortie de capital (-) comme une importation par exemple, cette transaction doit avoir
une contrepartie sur le marché des capitaux. Ainsi, un déficit sur la balance courante a pour
contrepartie une rentrée de capital, avec un emprunt sur le marché des capitaux. Cependant,
dans la pratique, il y aura des ECARTS suite aux diverses sources d’information et des erreurs de
comptabilisation. Cet écart apparaitra aussi à la fin sous le nom « erreurs ou omissions ».

Ainsi, un déficit ou un excèdent peut être constaté sur un compte en particulier. Par exemple,
en Haïti, notre balance des biens et services est TRES DEFICITAIRE. Ce déficit est un peu corrigé
par les TRANSFERTS. Donc, le pays n’a pas besoin de s’endetter outre-mesure. Pourtant cette
situation n’est pas idéale. Ainsi, on devrait en profiter pour orienter les TRANFERTS vers la
PRODUCTION avec dans ce cas une satisfaction tout aussi pour le concitoyen de l’extérieur qui
dans ce cas, peut même envisager une partenariat intéressant avec ceux de l’intérieur qui
peuvent être plutôt des gérants (employés) d’activité de production.
Avant donc l’intervention des autorités monétaires par le biais des réserves officielles de change,
un déséquilibre peut apparaitre avec pour conséquence, une dépréciation de la valeur de la
monnaie donc une augmentation du taux de change.
(« Le taux est calculé dit-on « a l’incertain » : une UNITE de monnaie étrangère pour TANT de
monnaie locale. Exemple : 1 dollar pour 145 gourdes)
Cette situation porte les pays à définir leur régime de change. Dans un régime de change on a
une MONNAIE (ici, la gourde) et un RAPPORT établi avec les autres économies.
*Ainsi, le régime peut être FIXE ou RIGIDE avec un rapport constant avec une autre monnaie(le
dollar, par exemple).
*Le change peut être FLEXIBLE et dans ce cas, le CHANGE reflète à chaque moment la situation
de la monnaie nationale par rapport aux devises.
Dans le régime FIXE, on parle d’intervention de l’Etat. On dit donc que la monnaie peut être
DEVALUEE ou EVALUEE par décisions du gouvernement.
Dans le régime FLEXIBLE, la monnaie peut s’APPRECIER ou se DEPRECIER. C’est le fait du marché
et des transactions sur les monnaies.
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Si le gouvernement veut établir un TAUX de change FIXE, il a pour devoir d’intervenir de temps
en temps pour maintenir la PARITE (exemple : avant 1991 le rapport 5 gourdes pour un dollar
est maintenu)
Si par exemple sur le marché INFORMEL, il y a une tendance à la hausse du prix du dollar
(exemple, 6, 7,8 gourdes au lieu de 5) la banque centrale doit intervenir pour que tous les agents
puissent avoir des dollars aux taux officiel de 5 gourdes.
Cette situation est possible si on a des réserves suffisantes. Elle met à rude épreuve l’Etat face
aux déséquilibres, si les fonds de réserves sont faibles. En Haïti donc, on a dû abandonner le taux
de change fixe en 1991. On est passé du régime de change fixe a un régime de change flexible.
Evidemment, on peut avoir des cas intermédiaires. La DOLLARISATION est un régime de change
FIXE…

Avantages et inconvénients des divers régimes de change


Un régime de change fixe présente des avantages pour les agents économiques qui n’ont ainsi
aucun problème pour planifier leurs dépenses en biens importés. L’Etat prend en charge toute
variation. Ainsi, si vous devrez acheter un dollar a 7 gourdes sur le marché informel alors que
l’Etat vous permet d’avoir le dollar a 5 gourdes, c’est comme si l’Etat payait pour vous les 2
gourdes de différence !
Dans le régime de taux flexible, l’Etat se retire de la compensation et laisse l’agent payer le prix
des devises. Ainsi, en Haïti aujourd’hui, il faut environ 150 gourdes pour un dollar. Autrement dit,
il faut à l’agent beaucoup de monnaie locale pour acheter des devises et se procurer des biens
importés. Par contre, ce régime est avantageux pour le gouvernement qui n’utilise pas ses
réserves.

Questions de débats :
Un taux de change élevé est-il une mauvaise chose pour une économie ?
De fait, un taux de change élevé comme c’est le cas en Haïti devrait avoir des avantages dans les
deux cas suivants :
-Attirer les investisseurs étrangers(IDE)
-Augmenter les exportations
Car simplement, plus la monnaie locale est faible, plus il est avantageux pour un partenaire
commercial disposant de DEVISES. Il peut employer plus d’employés avec très peu de devises et
peut aussi acheter plus de biens (d’exportations, pour nous)
Par contre, cette analyse est purement technique et dans l’ordre macro. Mais, d’autres
problèmes d’ordre organisationnel, de faiblesse de la production…peuvent rendre inopérant ces
avantages. Une détérioration de la situation de la population demeure un problème net et une
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responsabilité de l’Etat dont le rôle est de maintenir le niveau de pouvoir d’achat des agents
économiques.
*On parle de DEVALUATION compétitive si l’Etat diminue le taux de change pour augmenter les
exportations.

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