Vous êtes sur la page 1sur 148

OFFICE DE .LA RECHERCHE.

MINISTERE
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU A.R.S.O.
OUTRE-MER PLAN

EFFETS D'UN INVESTISSEMENT


MASSIF DANS UNE REGION
SOUS-DEVELOPPEE ET SOUS-PEUPLEE
SAN PEDRO

J. CHEVASSU

CENTRE DE PETIT BASSAM SCIENCES HUMAINES


Volume lV- N~ 4-1971
COTE D'IVOIRE
SOMMAIRE

page

INTRODUCTION 0 Il • III 0 ••• 0 0 •• III 0 0 • 0 0 • 0 ••• 0 • 0 • 0 • 0 • 0 0 0 g 0 0 • 0 D • 0 •• 0 •• III el). 1

PRIDdIERE PARTIE : LE PROCESSUS DE LA CROISSANCE 7

SECTION l LE PROCESSUS DE LA CROISSAnCE ECONOMIQUE 8

A) - Evalu:ltion de 10. l)a.rt dos investisseElGnt s rélllisés à


SAN PEDRO. ~ 0 •••• 0 • 0 •••••• 0 •••••• 0 • 0 0 ••• fi 0 •• CI 0 •• Cl •• 0 • 0 • 0 CI 8

I. Evaluation des investissenents publics •.. ~..... 8


II. L' invostisseLlent des entreprises privées....... ·10

B)- La production induite •................. '" 12

1. Méthode d'investigation ...................•... 12


II. Les résultats. 0 0 0 0 0.0.0 •• 0 •• 0. III 0 0' 0 0 0 0.0000 Il 000 14

C)- La fornCttion et la répartition des revenus............. 21

1. La forDation du revenu principal des actifs .. 21


II. La répartition des revenus par catégorie
socio-professionnelle............ 26

D)- Les d8ponses des Qéna.ges po.r ca.tégorics socio- .


professionllellcs e 0 • 0 ••• 0 ••• e 0 0 Cl 0 .00 •• 0 0 • 0 • 0 .0. 0 00 00 • • 37

1. Fondements théoriques de l'analyse de la


demande de s mGuage s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

II. Méthodologie d'enqu6te . 42


III. Les d~penscs
des néno.ges par catégories
~ocio-profcssiünnelles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . • . 4,t
SECTION II ~~~~~SUS DE,Lh CROISS~NCE

DEMOGRAPHI QUE •••••••••••••••••• , • • • • • • • • 53

A)- Les caractéristiQues do la population ,........ 54

1. EstiQation de lQ population., .............• 54


II. Date cl 1 ::trl""'i vé c ••• 0 •• , • 0 D ••••••••••••• " •• 0 •• 56

III. Répartition par age •...•......•............ 57


IV. La rapport de masculinité , 59
V. Situation matriQoniale .....•....... , ..•.... 59
,
VI. La. taille des Glanage s • 0 • 0 Sil •• 0 ••• DO •••••• Q 0 61

B)- Caractéristiques socio-professionnelles •..•...... ,... 63

1. structure socio-professionnelle , . 63
II. Le ni VOQU dl instructi on •. , ....•..........•. 66

DEUXlm~E PARTIE: LE PROCESSUS DE LA POLARISATION........... 71

SECTION l : LE PROCESSUS DE Ll~ POLARISl\TION A TR1~VEi~S


LES FLUX MONETAIHES •............ , . , , . 73

A) - Orientation clos flux ér~lanant du. point de croissance.. 7J

1. Les relations intersectorielles .. , . 73

II. Les dé~)Gl1ses des [,lénages ...•...••........• '7'7


l ,

III. Les transferts vers l'extérieur ........••.

B)- origine des flux convergeant vers le point de


cr 0 i s S fu~ ce. . '" 0 • Il • ., • Il • • • 0 • • • • • • • e • • • • • • • • • • •• III • fi 0 0 • • e 86

C)- Les indicateurs de polarisation .•. , ..... , .... , .... ".. 89

1. Les indicateurs de polarisation de la


, .
r e gl on ••.• 0 0 0 • " • Il • " • 0 • 0 •••• 0 " 0 • 0 8S
II. Les inlh c2.tours de dépenùance par rappo.rt
à l' oxt éri eur. 0 •• 0 •• e 0 III •• 0 0 ••••••••• 0 • 0 0 • • • 92

SECTION II LE PROCESSUS DE LA POLARISATION A T111WKIS


LES FLUX HIGRATOIRES ••••••••.•••••••••••• 94

1. origine ethnique de la populatiun . 94


II. Répartition ethnique d'après la profession
(le s act ifs CI ••••• 0 ••••••• 0 •••• CI • Il • • • • 96
III. Résidence ~ntérieure des chefs de
m'Gnage
l 0 • • • 0 0 • • 0 • 0 D • 0 • • • • • • 0 ••• Cl • • • • • CI • • 0 • • •
. 9q
-"

CONCLUS l ON • • • • • • • • • • • • • c • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 106
1

l N T R 0 DUC T ION
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

La décision prise par le Gouvernement ivoirien de dé-


velopper la région du Sud-Ouest, qui ne contribuait jusqu'ici
que pour 2 %à la formation du produit intérieur brut du pays
s'inscrit dans la politique d'aménagement dont l'un des buts
essentiels est de réduire les dispûrités régionales. Elle
s'inspire de l'exemple d'Abidjan qui avec son port a polari-
sé l'ensemble du développe3ent du pays et a connu une crois-
sance prodi~ieuse ces dernieres années (1).

Ceci explique que l'objectif principal qui a détermi-


né l'opération SAN PEDRO fût l'édification du second port de
Côte d'Ivoire et d'un pôle de développement dont la popula-
tion, pratiquement nulle en 1965, atteindrait 32.000 habi-
tants en 1975 et 55.000 en 1980. Le seul critère de localisa-
tion du port Et été le choix d'un site favorable à l'entrée
des navires dans la rade. Un coût minimum d'aménagement du
port devait permettre de dégager une économie pour la cons-
truction de la ville. C'est ainsi qu'a été ouvert fin 1967
un chantier situé au centre de la Côte Sud-Ouest à 460 kilo-
mètres d'Abidjan par la route.

La volonté de créer un pôle de développement à partir


d'une activité portuaire a fait prenùre conscience de la né-
cessité d'mûénager une région à l'intérieur de laquelle on
puisse assurer la cohérence de la progr~nation des équipe-
ments et la diffusion du progrès économique. L'autorité po-
litique a donc été amenée à d61imiter un espace géographique
qui constitue la réGion du Sud--Ouest. Il recouvre près de
37.000 km2, soit 11,5 {c. du territoire nati onal, pour une po-
pulation correspondant à 120.000 h~bitants en 1965, soit 3 %
de l'ensemble de la population ivoirienne.

(1) cf. "Justification économique de la mise en valeur de la


région du Sud-Ouest de la Côte c1'Ivoire ll A.ll.3.0.,
lItlars 1970.
LE SUD-OUEST IVOIRIEN
CARTE DE SITUATION

MAL 1

HAUTE VOLTA

w
w
z

<t
Z
<t
::I:
(!)

<t
-
a:::
\

w
cc
....J

,J.

y '.. ' op

·:::··:·
EJ
......
0:.' ..... Région du Sud - Ouest Limite de la Forêt
,"
.-,
"
:•
,J

c=:J Espace vide [illillill de 5 à 10 hab / k m2


1:::::::::::::) de 1 à 5 hab/km2 de 10 à 20 hab /km2

DENSITE DE POPULATION RURALE


echelle 1/1.500,000
2

Ce concept de réGion ne correspond jusqu'ici à aUCill1e


réalité.

Si, du point de vue géographique, cet espace consti~


tue bien un ensemble homogène, ses caractères physiques se
retrouvent au-delà des limites régionales. Les seules bar-
rières naturelles sont tille façade d'environ 300 l~s de côte
et, à l'ouest, le fleuve CAVALLY qui sert de frontière avec
le Libéria.

L'aire considérée est constituée par les anciennes


sous-préfectures de Grabo, Grand-Béréby, Sassandra, Tabou,
Buyo, soubré, Taî, Guiglo et Fresco. Ces territoires n'ont
jamais été reliés entre eux par des voies de communications
modernes. De ce fait, aUctill des critères de polarisation! de
complémentarité et de cohésion habituels à l'économiste pour
définir la région n'y a de réalité.

Aussi le concept de région doit-il être envisagé au


niveau de l'action. C'est un espace relevant d'un centre de
coordination des décisions, un cadre à l'intérieur duquel
on s'est fixé un ensemble d'objectifs économiQues. C'est pour-
quoi, l'ensemble des Drojets concernant cet espace a fait
l'objet d'un Schéma Directeur de la Région du Sud-Ouest et a
donné naissance au District Autonome de San Pedro puis à la
création d'une société d'Etat, l'Autorité pour l'Aménagement
de la Région du Sud-Ouest (A.R.S.O.) dont l'activité a débu-
té en 1970.

Il ressort de ce Schéma Directeur que "dans une pre··


mière phase le port se dévelor,era pres~ue exclusivement
grâce à l'exportation des bois, son activité se diversifiera
ensui te en raison de la richesse agricole potentielle du Suël-
Ouest et de la présence Qe quelques Gisements, notamment de
fer, de manganèse, d'or ••. " (1).

( 1) l~squisse du sct.éJ:la directeur d'Aménagement de la raGlan


du Sud-Ouest ll !~.R.S.O. Einistère du Plan, Ja...nvier 1970,
Il 1. 6.
3

Le port ne devant entrer en activité qu'nu second


trimestre de 1971, on voit que SC-:l P~IJ.~"'O est encore loin de
constituer un pôle de djv~loppement tel que le définissent,
par exemple, les travaux de Fr ~ PER..B.OUX 1 J .R. BOUDBVILLE et
M. PENOUIL (1) : "Un pôle est Jp complexe d'activités entre
lesquelles existent des relations de complémentarités techni-
ques (activités d'amont et d'aval) ou économiques (liées à la
croissance des débouchés) (2).

Cependant, la phase actuelle d'investissement sera


suivie d'une phase de fonct~.onnement où les effets favorables
d'un pôle de développement devraient pouvoir s'exercer.

Les objectifs gjnér2_~~ d'lffie recherche effectuée dans


le périmètre dl aIilénagemuyl:; urbain ont donc été définis en
fonction de ces deuJ[ périodes_ :

à court te)~me 1 1: étude des mécanisl:leS dl organisa-


tion de l'espace, l' nn8.1yse des phénomènes de structuration
économique ;

- à long t8rme~ dans une optique fondamentale, l'ana-


lyse des processus de peuplemont et de développement dans ~me
région considérée co~ne un champ d'étude privilégié.

Compte tenu des objectifs généraux et de l'étalement


dans le temps des 8.ctiO.i.1S de dév"eloppement, la recherche a
été envisagée dans une optique d'observation périodique sus-
ceptible d'être poursuivie sur une longue période.

(1) F. PEfu"10UX, "llEconomie du 20è siècle ll , Paris, P.U.F.,


P. 123 - 245 ;
J .R. BOUDEVILLE, Ill: espace et les l)ôles de croissance"
Paris, P.U.F., 1968 ;
m. PENOUIL, "PÔles de développement en régions sous-
développées et en pays sous-développés", Rapport au collo-
que de Genève organisé par le Centre Européen de Coordi-
nation de Rechorche et de Doclliùentation en Sciences
Sociales, 1969.
(2) M. PENOUIL, Ibid.
4

Les informations qu'il a été possible de recueillir


et qui font l'objet de ce rapport sont le résultat d'enquêtes
qui se sont déroulées de Février 1969 à Septembre 1970. C'est
donc dans la })remière tranche de l' o:Jération SAN PEDRO qu t el-
les se situent. Celle-ci se compose de la création d'Wl port
en eau profonde, d'wle ville pour 6.000 habitants et d'un
réseau routier primaire dont le financement après réévalua-
tion a été fixé à 10,8 milliards de F. CFA (1).

En entreprenffi1t ces travaux notre problématique était


double.

A long terme, les indicateurs obtenus peuvent servir


de base de référence pour suivre les modifications structu-
relles au cours de l'évolution du complexe.

A court terme, l'effet exercé par l'investissement


massif était susceptible d'avoir des implications non négli-
geables pour la théorie économique. En effet, l'action entre-
prise a injecté dffilS le système de production une masse im-
portante de revenus, essentiellement sous forme de salaires
qui exercent des effets primaires, d'une part, secondaires
ou induits, d'autre part, premiers éléments de formation
d'un pôle. On pout donc penser 1 à priori, que SAN PEDRO
co.::.. stitue actuellement un "point de croissance ".

En retenant la définition de T,T.. PENOUIL on a "des


points de croissance lorsque l'ensemble des activités induc-
trices se trouvent localisées dans illl espace restreint ; des
relations decomplémentari tés s 'établissent dans cette micro--
zone, sans promouvoir la croiss8nce d'un espace plus vaste ...
Le point de croissance ne polarise pas la croissance dàns
un espace géographique large et homoeène, mais seulement
dans une petite zone (2)11, !En pensant particulièrement ~1
l'Afrique, il précise qu 1 il 'peut être sage d'accepter l'eAis··
tence temporaire de points de croissance à effet limité,mais

(1) "Note de présentation sur le déveloJ:]pement de la rêgion


du Sud-Ouest et l'opération SAIï PED::10"
A.R.S.O. , Avril 1970.
(2) op. ci t
5

qui permettent de réunir les conditions financières, cultu-


relles et techniques d'un développement ultérieur".

Ces effets favorables de la 1J113.se actuelle dl inves-


tissement peuvent slexercer de deux manières:

- d'une part, la di st ri bu·ci on de revenus import ant s


peut permettre la mise en place ël 1un p:i."ocessus de croissance
économique et démographique en particulier, par l'intermédiai-
re de l'offre d'emplois et de la demande de biens de conso!;].-
mation qu'elle engendre

- d'autre part, le pôle de développement est suscep-


tible de déterminer une mutation des structures dans la ré-
gion en facilitant l'écoulement des llrOcJ.uctions du monde
rural et en assurant tme trffilsmission du progTès. On a alors
affaire à un processus de polarisation qui peut se traduire
par des mouvements migratoires de l'extérieur vers la région
et de la réGion vers le pôle.

Cette étude se propose d1analyser successivement les


deux processus précédents à partir des renseignements fournis
par les enquêtes, qui concernent la population africaine ré-
sidant en majorité dans un carl1pement provisoire si tué à plus
de 5 kilomètres du futur port (1).

Les données économiques résultent principalement


d'une enquête de budGets familiaux, quotidienne et retros-
pective. Elles sont complétées par l'8tablissement des comp-
tes des différents agents du secteur traditionnel et du sec-
teur moderne et par une enquête légère sur le marché.

(1) Ce campement est denommé San Pedro'-bis par M. HAERING.2:R


dans son raIJ1)ort : IIS an Pedro la première vague d' immi-
grants ll • C'est de ce rapport qu'est extrait le plan
ci-joint.
SAN- PEDRO- BIS
ET LE PROJET DE VILLE
La ville EN COURS D'EXECUTION (NIVEAU 25.000 hab.)

M Zones portuaires


et industrielles L. site
Habitat de luxe
et affaires Plans d'eau

mm Habitat economique

Marecages

II San- Pedro- Bis" (debut 1969) •••••••


•••••••• Collines à fortes pentes
2 .t 3 Autres campements'
(dèbut 1969)
•••••••
••••••

••• •• Thalwegs (routes de la
ville de 100.000 hab)
••••
•• • •
• •••
f-
~
Routes
••••
• ••
••••
a,
Echelle
1 .
2kl'll

••
1

!

.~

,
/

'1
1
. --=-----
-- - ---
t

Port

~
~~----=
Lagun.
DllIboue
'------ C.ntr. d. la viII. d. 25.000hab.


1
d. 100.000 hab,
1

----_.-------_.-----_._.~ --- ..._-_.... -.-._•... __... -. '.' --- '-' ..•


Dresse~
_ -._---_ _- -._--_-.--
..
par P. HAERINGER
-_.~
j
6

L'enquête démographigue de cette population a été


réalisée en Février 1969 par WIlL FREYCHET et SIPONET (Servi-
ce des Etudes Démographique, Direction de la Statistique du
r\1inistère des Finances) qui en ont par ailleurs assuré l'ex-
ploitation mécffi10BTaphique. L'analyse des principaux résultats
fournis par cette exploitation, que nous reprendrons partiel-
lement, a été présentée en Avril 1970 (1). pour suivre l'évo-
lution de certaines données, nous avons entrepris en Juillet-
Août 1970 une enquête démographique légère.

*
* *

(1) J. CHEVASSU. "Sii.N PEDRO, RecGnscment Démographictue


(Février 1969)" Document de travail.
PREMIERE PARTIE

LE PROCESSUS DE LA CROISSANCE

'''''
7

Avant l'ouverture du chantier, SAN PEDRO n'était


qu'un modeste village de pêcheurs. C'est dire que l'investis-
sement est premier par rapport au facteur démographique.
Aussi analyserons-nous les mécanismes de la croissance écono-
mique avant ceux de la croissance démographique. L'analyse
de ces deux phénomènes permet de formuler un dia~îostic sur
llorganisation et le fonctionnement de l'éconoluie locale de
manière à mettre e11 évidence les blocages et los principaux
facteurs de mutation.

Nous étudierons successivement

- le processus de la croissance économique 7

- le processus de la croissrolce démographique.

* *
8

Section I.- LE PROCESSUS DE LA CROISSANCE ECOnor.-I(lUE


- ----=..

LI investissement initial public ost le facteur qui


est à l'origine de la croissance de SAN PEDRO. Par l'effet de
multiplication et d'éconoDie d'échelle, le centre moteur, cons-
tiué par les activités intégrées à la réalisation de l'infras-
tructure, provoque l'apparition d'mIe production induite. La
croissance de la production induite devrait exercer des effets
sur la fonlation et la répartition des revenus d' tille part,
sur la structure des dépenses d'autre part.

Nous étudierons donc successivement

les dépenses d'investissement réalisées à SAN Pi!:DRO,

- la production induite~

- la fonrration et la répartition des revenus,

les dépenses des ménages par catégories socio-


professionnelles.

A) Evaluation de la part des investiss8Llents réalisés


à SAN PEDRO

L'investissement initial public devrait contribuer


à la création d'ml nouveau point de croissance par les effets
d'entrainement qu'il exerce sur l'investissement privé.

lI. - EV1;LUATION DES INVESTISSEi\IEHIflS PUBLICS

L'état récapitulatif des dépenses effectivement enga-


gées dans l'opération de SAN PE~RO est en cours de réalisation
par les services de l'.AHSO et du i1inistère du Plan. Faute de
pouvoir disposer de cette information, nous devrons nous con-
tenter de l'estimation du coût des travaux telle qu'elle res-
sort du projet de financement (1).

( 1) "Le Sud-Ouest Ivoirien, effort de développeIilent"


ARSO - BNETD.
9

Le montro~t des investissements prévus y était éche-


lonné par année d'exécution sur la période 1968-1972. Oct
écheloru~em0nt n'ayant pas toujours été rospecté, nous retien-
drons le financement total par type de travaux. Les dépensGs
relatives aux études préalables à l'investissement ne seront
pas prises en compte puisqu'elles n'ont pratiquement pas
d'impact direct sur les facteurs de la croissance. Il en va
de même pour les travaux routiers qui se situaient en dehors
du périmètre étudié st dont le montant slalève à 10 milliards.

On obtient les resultats suivants

1) Travaux de la zone urbaine

- voirie et assainissement
ville de 6.000 habitants 1,88 milliards
ville de 25.000 habitants 2,84 milliards
- alimentation en eau et élec-
trici té, éclairage public 0,57 milliards
- infrastructure administrative,
bureaux, équipements et
logem8nts de fonction 1,78 milliards
- travaux divers 1,20 milliards
Total 8,27 milliards

2) Travaux de la zone portuaire 4,14 milliards

3) Total général 12,41 milliards

Ainsi. sur la période do 5 ans pout-on évaluer à


2,5 Milliards la moyenne annuelle des investissements publics.

Conmle on le voit, les travaux d'édification du port,


de voirie et d'assainissement de la ville tiennent la plus
large place: 71 %de l'ensemble. Par contre, les dépenses
d'infrastructure a&ainistrative ne représentent que 19 %'
Encore les investissements collectifs les plus indispensables
pour la population sont-ils ceux qui connaissent le plus Grand
retard dans l'exécution: Hôpital, C.E.G., Centre culturel,
école (2ème tranche).
10

L'équipement collectif, dans les conditions actuelles,


ne peut donc assurer los fonctions culturelles et sanitaires
favorables à la croissance.

il. - L' INVESTISSE~~ENT DES ENTREPRISES PRIVl!:ES

Théoriquement, les investissei,lents initiaux de creu-


sement du port et de création du futur centre urbain devraient
en appeler d'autres, en grappes. pratiquement, l'investisse-
ment privé initio.l qui est le fait des investisseurs en
provenance de l' e]~térieur et l'investissement privé induit
qui est la conséquence d'un accroissemont du produit réalisé
ou anticipé n'ont eu pour l'instant qu'un impact très limité.

1) L'investissement illitial-

La formation brute de capital fixe des entreprises


privées est réalisée soit dans le bâtiment soit dans les
investissements productifs.

En premier,lieu, les seuls invGstissements d'w1e cer-


taine importance dans le bâtiment sont :

- deux hôtels-restaurants européens,


- deux hâtililents cOliunerciaux (en dur),
- deux cinémas (cn bois),
- une station de produits pétroliers.

L'ensemble représente une dé~ense que l'on peut esti-


mer à 30 millions de F. CFA, effectuée principalement en 1969.
Il faut y ajouter les investissements initiaux des entrepri-
ses cormnerciales dans le bâtiment traditionnel amélioré, qui
n'atteignent que 5 millions de F. CFA.
11

En second lieu, les investissements productifs se


limitent:

- diune part à l'équipGQentdes artisans, pour un


montant de 3 millions en 1969-70,
- d'autre part à l'achat de véhicules do transport
pour 8 millions de F. OF'_I\ en 1969-70 ; les autres véhiculas
ayant plus de ci.nq ans d'â~e étaient pratiquGï.lent amortis
lors de leur transfert à SAN PE~RO.

i\.u total, l'investissement ini ti.':'..l privé iJeut êt-reéva-


luu à 23-;ülliurJ,o (lu F.CFL en LlLlyonno 1J.11nuellc lJ'our 19'69-1970.

La faiblesse de la formation brute do capital fixe


du secteur privé productif s'explique pour deux raisons.
D'une part le futur centre commercial et industriel est
encore un chantier ou aucune autorisation définitive d'ins-
tallation n'avait été accordée au moment de l'enquête. D'au-
tre part~ le campement où réside la population étudiée étant
provisoire, il est interdit d'y construire en matériaux mo-
dernes. Dans des conditions d'insécurité permanente il est
normal quo les investisseurs potentiels hési'cellt à procéder
à des achats importants d'équipement.

2) L'investissemont induit

L'épargne qui a )IU être réalisée par los entrepre-


neurs privés à SAN PEDRO n'a pas été réinvestie dans la
construction de bâtil~onts comnlerciaux et industriels ou dans
les investissements pro~uctifs. Les autorisations de cons-
truire à titre définitif qui devraiont être rapidoQent'accor-
dées auront certainoment illl effet majeur dilllS ce domaine.

Ainsi l'investissement massif est-il générateur


d'économie dualiste car en milieu traditionnol son influence
e st trop faible pour provoquer une rapide mutation des struc--
tures de production. La société traditionnolle reste une so-
ciété atechnique juxtaposée à la société fortement capita-
listique constituée par les entreprises étrangères.
12

B) L/'. PllODUCTION INDUITE

Elle correspond à la soruTIe de la demande intermédiai-


re et de la valeur ajoutée calculées pour l'ensemble des en-
treprises privées induites par l'invGstissement public.

1.- METHODE D'IHVESTISXATION

Les différents agrégats ont été établis pour la pé-


riode allffi~t de Septembre 1969 à Août 1970 à partir d'une
enquête comprenrolt principalement un questionnaire retros-
pectif portant sMr les dépenses d'exploitation et les revenus
(questionnaires: Annexe N° l et II).

Un sondage par choix raisonné a été effectué. A par-


tir dlun recensement e~laustif sur les lieux de travail, des
unités-types ont été définies en fonction de l'activité prin-
cipale exercée par le chef de ménage et de l'importance du
revenu apparent déterminé d 1 après certains critères tels que
le niveau d'équipement, les stocks et le nombre de salariés.
En fonction de la qU2lité des réponses, de la taille des
unités-types et des différences de revenus observées à l'in-
térieur de chaclule d'elles, nous avons adopté des taux de
sondage variables. Dans la mesure du possible, toutes les
entreprises dont le chiffre d'affaire était susceptible d'ô-
tre relativement élevé ont été enquêtées, ce qui est le cus
des entreprises du commerce moderne qui constituent Ull sous-
groupe dont l'étude est e~laustive. Cotte enquête a permis
de toucher 198 entreprises sur 618, soit un taux de sondage
de 32 %. Certaines personnes ont pu être interrogées au
cours de plusieurs passages, mais en Général l'échantillon
était renouvelé. La période rétrospective retenue était
différente selon les professions, l'importance et la régu
larité variables des revenus rendant plus ou moins fiable
leur récapitulation.

·ParallèloLlOnt, les Sociétés Cor.1ITlCrciales modernes


qui ont leur siège à Abidjan ont bien voulu nous communiquer
leur chiffre d'affaire et des informations complémentaires.
13
\

Comme toujours dans les pays en voie de développe-


ment, les renseignements relatifs au revenu des entrepreneurs
privés sont entachés d'une marge d'erreur importante. Les en--
quêtes que nous analyserons ::lU cours de ce rapport sur les
dépenses des ménages et sur le marché de SAN PEDIW nous ont
permis de procéder à des contrôles nombreux et éventuellement
à une réévaluation des revenus déclarés.

Dans la présentation des résultats nous n'avons pas


jugé utile de procéder à une ventilation de la demande in-
termédiaire selon les différentes branches de la comptabili-
té nationale, considérant qu'une telle ventil':1tion n' aurait
guère de signification au niveau actuel de développement de
SAN PEDHO.

D'autres conventions habituelles de la comptabilité


nationale n'ont pas été respectées

- d'une part à l'intérieur de certaines catégories


socio-professionnelles des distinctions ont été faites pour
permettre une analyse plus fine des budgets des ménaGes, en
particulier en ce qui concerne le cormnerce africain moderne
et traditionnel, ces deux notions étant définies ici princi-
palement d'apres le niveau des revenus;

d'autre part les blanchisseurs et les coiffeurs


ont été classés dans 18 catégorie des artismls au lieu de
celle des services. Leurs structures de production et de
consommation nous ont, en eff'et, paru plus proches de cellos
des o'rtisŒls. De ce fuit, on ~urestime los ré8ultn.t s "de CiJt-~e
catégorie de 15 %environ

- enfin les achats de produits alimentaires effec-


tués par les restaurateurs (services) ont été comptabilisés
dans la demande intermédiaire. Nous avons considéré que ces
produits subissaient une transformation avant leur revente.
14

II. - LES RESULTATS (TA:,3LEAUX N° l ET II).

Nous analyserons la production induite puis sos deux


principales composantes qui sont la consor~lation intermédiai-
re et la valeur ajoutée.

1) La production induite

a) Valeur de la production totale induite

Elle présente les caractéristiques suivm1tes :

Elle est relativement faible par rapport à l'inves-


tissement initial· public et privé puisqu'elle s'élève à
228,3 millic':lS seulement.

Elle sc situe à Wl niveau voisin de celui d'un cen-


tre de savane de Côte d'Ivoire, tol que Katiola (12.000 habi-
t:mts) ou d'un centre de forêt tel que î,I'3ahiakro (8.00(' ha-
bitants) COülme l'indique le tablc8.u N° III.

Le secteur tertiaire est prépondérant ; il représen-


te 77 %de l'ensenble dont 41 ~ pour le commerce.

Ainsi la structure de la production par secteur est-


elle différente de celle des centres secondaires (tableau
N° IV)

- d'une part. l'aGriculture occupe illlü place tr88


limi tée à SAN PE:DIW avec seulement 4- ~~ au lieu de 12 à 33 7"
dans les centres ;

- d'autre part le secteur secondaire privé y est


tr~s peu développé : 13 %contre 14 à 28 %;

- enfin le secteur tertiairo tient une place nette-


ment plus importante à SAN PEDRO principalem~nt grâce aux
services et loyers qui représontent 25 ~~ de la production
alors qu'ils sont inférieurs à 10 p dans les centres étudiés.
TnbleRu N° l Corc1P TE D'EXPLOITATION'ANNUEL DES ENTREPRISES PRIVEES INDUITES
( Septer.1bre 1969 - AoÜt 1970)
en millions de Frs CFA

f !
,
1 !
SECTEUR
CATEGORIE
!
1
!
PRIMAIRE

,
! , !SECONDAIRE
1
! ! ,
1
T E R T l A l R E
! ! ,,-...
~
1
!
,
!
! ,
!
,
! op !
!
1

, s::
! !
Commerce

,,
Afri. moderne ! A fri • traditionnel
!op
• H ,,-...
!
C\J
! ......... !
!
,
a>

INl?UT
!
,
!
rn
H
a>
.r-!
!
,,
!
a>
'Eal
!
1 a>
1 ~

U) ,,
! .r-!
H
a> 1
U)
a>.r-!
!
1
bal ,
U)
H ,
1
a>
.r-!
b U)
s::
0
Pi
U)

§ @
U)
.r-! !
U)
a>
0
.r-!
U)
H
,
!

,
• 'a> ~ a> H H op r-I
H
:> ! .e:
0
'r-!
op ~ !Pi ! 'r-! ! a> al
.e:rn
a>
.r-! ,,-...
0
U) ,,-... H
:>
......... ! H
a>
~

op !
! .r-! .r-! ! «l) H ! ID ! oHPal I.e: rn
a> ! ~ ! .e:
oa> U) ! a> 0 0
~
r-I ·0 0 r- r- E-i
! >- ! ~
! P-i <!i
! ::l 1 ::l-'-\ , H rn
• al -r-! !
'r-! ! ::l Hrn
.$ -,-t
......... .,-\ .........
!
ri) t-=I E-l
!
0 'l"ilt-=l >- 0 -r-! 0
1 ! !
,
! Il=l ! !:;g
, 1
rt::l
, ! Il=l ~rt::l >- P-i !
!
!
, ! ! ~ ! ! ! !

!
DEMANDE
INTEIDÎlEDIA IRE !
! !
1 1

!
!
!
!
!
!
! ,
!
,
! !
! ,
1

!
1

!Agriculture
~Artisonat
0, 1 !
, !
! , !
!
- !
!
!
! !
! 1 , O!
!
!
! !
1, 5!
1,7 ! 1 , 8!
0,2! 2,7!
! Commerce
!Trpnsport
0, 1 ,
,, 0,4' 1 , O!
,
1
3,1 !
0,2 !
9,0! !
0,3 ! 17,5' 0,5
1

0,9'
! !
0,5' 0,4 1, 1 0,5
7,5!
,
!
6,0
0,3
0,5
-0,5! 27,6!
1 22,2!

! 4,4!
!Loyer . 0,4! 0,2 ! 1 ,8! 0,3 0,5! 0,7
,
!
TOT1\L 0,2'
1
0,4 1, O·
1
3,7,
1
90,5 19,3,
1
0,8 2,4j
1

, 0,5 1, 1 1, 1 0,5
, 0,9i
1
8,5
1
0,7j 58,7 i
1

.t
!
VALEUR AJOUTEE;
~ Saleir es 0,2 ,
!
, !
, 0,2 ,
1 1

!
,
!
2,2!
!
!
22,9'
!
!
1 , O! 1 ,6 15,2! 0,2 ! 0,3 .. 2,0'
tAsmrance banque! ! 1
1 ,5' ! -0,2!.1 ! 1,7! - ! 3 2!
~ Impôts, taxes
:Revenu. brut
! 0,1
,, 0, 1! , 0,5 , 0,8!
1
°,2 2,0!
1
0,1 !
1 1
0,2!
1 ° 9'' 1
0,7 °3,2,3!
' 1
1,2 o ' 5'1
26,5i
0,2 8' O!
'
17,8 135,5i
1
9,9
td' exploitation
!
4,5 2,5, 15,5 ! 10,0,
1 1 1
1 ,7, 16,0,
1 1
1 ,9!
1
2,7; 3,0,
1
15,Oi
1
5,3!
1
, , 1
l-
TOTAL 2,6 16,0, 11 ,8! 3 !, 5, 34,7, . 2,2; 3,1 3,5, 15,9, 6,0, 3,5; 15,0 29,0, 18,0 16 9,6!
':
! 4,8,
°
~

1 1 1

°
1 1 1 1 1

4, i 17,Oi 7, 1 ! 4,Oi 24,


! 1


1 1 1 1
; PRODUCTION
! 5,Oi 17,0; 15,5, 133,0
i 54,0 ! 3,Oi 5',5 37,5; 18,7;228,3;
!Nbre e'ntreprises! 40 !
, 1
71
,
! 104 ! :5
!
13 ! 6· ! 10
! , 6 ! 71
!
! 150
!
19 ! 10
!
113
,
!618 !
1 !
vProduc ~/entrepriS§125 !
1(milliers F. CFA) !
239 ! 149 !26,00 ! 4200 150O !550
1 1 ! !
666 !239 1
!
47 !210
!
!2400
!
!332 1369
!
!
! , , ,
-'
( 1) Revendeuses sur le .!ID rché (2) dont prostitution \.T
Tableau N° II - STRUCTUJ.Z :DU COT.IPT:2: TI 1 EXJlLOITAfTlION .ANI·mEL DES BHT~i.E::?~tIS:r;S FTIIVZES TlfQUITES 16
(septembr8 1969 - août 1970)
en pourcentage
.. .. . .-. "" _._ _ • _ _. ._0_ .._. ._ _ _ __.. __ _.. _ ..__. ._.

_'. S E C T E U R PRn~AIJ.:,s! SECûN:QAIl1E TER T lAI R E ! TOTA


-~> ,. . . ! ! ! -----1
.~ ! ! O)! COMMEnCE! !
~. ........ '. CATEGORIE ! ! op '~! Ul !Afric moderne 1Afrr-:t'ro:di ~ion.!
n op !
........ _ Ul 1 1 ro Q) 1 S::UlI l , th l ,-,', U1 (~-i H Ul
-"::::~" ~ • H' : • d . Q.O· (') 'r-! • d • H . 1 - d . H • s:: . 0 • Q)' !
.. ~ . '! (')! 0) l ! !
tù d ! '0) C\l 1
tù -! 0) 1 Q) ! ro ! 0) ! 0 ! Pi ! () 1 1. H
INPUT
". -" "

l

'r-! 1 .-0
H' d
1• ~C) 1• -r-!
Ul 1• ~ Ul 1 .r-! 1..q
m , Pi d i
r-l • 0 Cd,
() C). H . ()
1• ~ Ul ;
() CD •
'r-!
H
1• (fJ
Ul
,

Ul
d
i

.r-!
:> i. H i- ;:j
1

:> 1 Cd 1 () 1 op 1
'r-!' -r-! • <0 • H • 0
; : j , HP'
HUll
• ;:j 'r-!' ro 'r-!'
:> , ;:j
.r-!
H Ul i
• O·r-!· m'r-! •
c), :>
.r-!
1

.r-!
0
i

ro
H
1
.
Hl:>:'
Q) •
Q

0
i

r-l
ct!
Q)

----------
_. ' :>_I __:>_I~I~I~1 IDr-l 1 s.-o 1_·:>__ I~I~I
l , " '1 l
__>__ I~Î~I~I~1
"
~
----i
~sr\iANDE IFTElli,IEDIAIRE 1
l
1
,
1
1
1
l
1
,
1
1
Agriculture 2 ,l _1, - ,1 1i 1, __ 11 5 1
1 l , 1 1 1
Artisanat 1l 18 1, 11, 11, 1
11 l
11 ,-:;
v
1 1
, l
Cornrnerce 2 13 1 6 20 69 1 - 1 1 31 16 - 1 .. 1
3 12
1 1 1 1 1 1
Transport 1 1 2 32 17 16 1 12 1 2 1 1 5 1 12 1 1 10
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Loyer - 1 3 2 1 3 1 10: 9 1 1 4- 1 - 1 - 1 - 1 1 1 - : 2 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Total
___________________ l
1 4 1 13 1
I __ I __
6 1 24 1i
73 1 35 1 27 1I 43 : 12 1 6 1
--1---1---1---1_-1---1 _ _ 1 _ 1 15 1 12 1 37 1 23 1
1 4 11~6
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 l , 1 1
~ALEUR AJOUTE3 11 1
1 11 1
1 J
1 J
1 J
1
J
1 1
1 1l
1
,
1
1 1
1 1
1 1J !1
Salaires 11 4 11 11 11 6 11 12 28 11 7 11 4 11 8 11 11 - 11 - 1....1 c ) '1 5 11 11 10 11
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 .
Assurance '~ banque 11 11 - 11 11 11 3 11 - 11 ,
1
. _ 11 11 11 - 11 7 11 11 11 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Impôts, taxes 1 2 1 3 1 3 1 5: 2 4 1 3 1 4 1 5 1 5 1 10 1 8 1 5 1 1 1 1 1 4 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Revenu brut d'oxploitation 1 90 1 84 1 91 1 65 1 13 30 J 63 1 49 1 75 1 39 1 75 1 80 1 42 1 71 1 95 1 59 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 '1 1 1 1
---------====--__-. . :. .-__
l ,
Total 1 96 1 87 1 94 1 76 1 27 J 65 1 73 1 57 J 88 1 94 1 85 1 88 1 G3 1 77 1 96 1 74
1_ _ 1_ _ 1_ _ 1_ _ 1_ _ 1_ _ 1 _ _ 1_ _ 1_ _ 1 _ 1 _ 1 _ _ 1_ _ 1 1_ 1 _ !
1 1 1 1· 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
ffiODUCTION
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 1100
1 _ _ 110(-
1 1100
1_ _ 1100
1 1100
1_ _ 11(
1_ 0_ 110(;
1_ _ 110C
1_ _ \' _
100 I1LC_ 1_
_ 1_ 1100_ 11C(
1_ _ 110(:
1_ _ 1 11CC'
_ '1100_ _ 1110C _
1 1 1 1 l , 1 1 1 1 l , r , 1 1
~RODUCTION .
1 2 .
1 1 .
1 7 1. 7 .
: 6 J
.. 24 .
1 1 1
.. 2 1
. 2 1
.. 7 ' .. 3 .
J 2 J
.. 11 1
. 17 1
.. 8 1100
..
17

Tableau N° III - Production du secteur privé de SAN PEDRO çomEarée


à celle de quelgues centres secondaires (1)

en millions de F. CFA.
.! ______________ _
SECTEUR
.
! PRIl\IAlRE
._-..._ _
".
..
! SECON- !
..__ _ .........__
TER T 1 AIR E
.a._.~ . . __ &_ . . . . . . _ .... _ .._ _ . . _ . . , . . . . .

.! _ _ _ ... _ _ . . , . _ . . .

! ! DAUm
1
, '" !
!-----:-,- ----:,----,, TOTAL
, CATEGORIE jAgricul-j Pêche jArtisa- 'Conuàerce' Trans- jServicesj
, i ture i inat ! (2) ,port jLoyers ;
; CENTRE " " ,
,
jSAN PEDRO
"
, 8 , 0 , 17,0 28,5,
"87,5
- -,24,0
- - ----,----
56,2, 221,2
---- ----
;KATIOLA ( 3 ) ·i '.
1 '. '. '.
. h '51,0' 57,0 ! 54,0 '28,0 14,0' 204,0
! 12 • 500 , .! ' ! ,
, " " - - - - - -12.0
--,----
BAHIAIŒ.O .(3) i
: ml
j8.000 h 100,0
r
, 41,0 i 85,0 : 60,0 " 298,0 1

,·6jBEOUMIh (3) ,
21,0' 31,0
'
!
i
----
58,0
-----
45,0
,-----
16,0' 171,0
, . 500
, ," ,----, ,
,----
:~:~~~S~OU (3) 16,0; 24,0 ; 49,0 21,0 12,0 i 122,0

(1) Source J. CHEVASSU. IIEssai de définition de quelques


indicateurs de structure et de fonctionnement de l'éco-
nomie des petites villes de Côte d'Ivoire"
Colloque Int8rnational de Bordeaux. C.G.E.T. - ORSTO~
Septembre 1970.

( 2) Non compris les vendeuses de produits vivriers.

(3) Katiola est situé en zone de savane pauvre, Béoumi et


Tiébissou au contact forêt-savane et M'Bahiakro à la
limite Nord de la bouche du cacao.
18

Tableau N0 IV - structure par secteur de la production des en-


treprises privées de SAN PEDRO comparée à celle
de. quelques centres secondaires.

en pourcentage
.-------_..._------ .-_.._---
! !
....... _...... __.. _-..._- . .-. .. ....

. !SECON-
- --_.. _- _ . ._______.................._.. . . - ... __ ..- ..._. ___.......... _.. _.____ .....__._
_O-~

._
....... _---
! SECTEUR !1 PRItTAIRE T E R T l A l R E
!DAIRE TOTAL
J ! ! !
1
!~~gricul ! pêche !Artisa-!Commer-!Trro1s- !Servi- Total
! !ture !nat !port !ces
!ce ,
1
; CENTP...E ,! ! ! !Loyors
i !
!
1
! f
! , !
!
;SAN PEDRO ! 4 8 13 39 ! 11 25 75 100
, !
! !
!
, !
1
1
iKATI0LA ! 25 28 26 14 7 47 100
1 , 1
1
!
! ,
1 1
1
;lTBAHIAIŒO 33 14 29 20 4 53 1\.'0
, 1 !
,
! ! !
!
;I3EOmn
!
12 ,! 18 34 ,
1
26 9 69 100
1
!
!
!
! , !
1
iTIEBISSOU ! 13 20 1 40 ! 17 ! 10 67 100

~ La production mo~enne par entreprise.

Si l'on retiont la définition de ~J. PENOUIL, le point


de croissance détermine une mutation des structures ; il con-
tribue à créer un milieu propice au progrès économigue et
technique.

Or, on doit constater que los différentes catégories


d'entreprises ont une production moyenne par entreprise qui
est assez voisine de celle rencontrée dans le milieu semi-
urbain de la région de Bouaké (Tableau N° V).

Il nous faut donc constater que sous cet angle SAN


PED:JO n'exerce pas encore les effets attendus d'un point de
croiss8nce.
19

Tableau N° V. - Production moyenne par catégorie d'entreprises à


SAN PEDRO et dans guelques centres secondaires (1)

en millions de F. CFA.
-_......... - ... _----------------- ___.___________________.. _______.. __... __.._._____ ______.
. . ~

,
. ·.___.. _r_._
~


S E CT E U R 1
SECOIŒJIIllE T E R T l A l R E. !
1 1
CATEGORIE !Artisa- Doulan- Commerce !Trans- 1 1
!nat gerie européen! autros !port ,Services,
1 libanais! , !
,
CENTRE
,! !
i
!
i
!
!
1
!
SAN PEDHO ! 149 2.600 4.200 268 ! 2.400 332 i
! 1 i
KATIOLA (2) 132 1.166 1.800 122 1.270 440
! !
! ,
1

1.~ , DAIII.AKRO ( 2)
!
209 14.70(; 2.80(1 227 !, 1.300 670 ,
DEom:u ( 2) 241 3.250 2. 10(1 175 ! 1.0(;0 340 ,!
! 1
TIEBISSOU ( 3) 343 3.600 189 ! 1.100 430

L'investissement massif n'a donc pas exercé de modification


structurelle sur le secteur de la production des entreprises privées.

C "est
ainsi que le ?ouvoir multiplicateur (X) de l'investis-
sement initial public ( 1) sur la production induite ( Yi) est
égal en moyenne annuelle à
yi 228 m
X . = = = 9 7~
l 2. 500 ~[

L'effet de multiplication de l'investissement lié au pro-


jet est donc très faible.

2) La demande intermédiaire

Toujours d'après l'::malyse de U. PENOUIL, "la croissance


économique dépend de la structure économique ct des échanges intcr-
industriels qui peuvent s'établir. Plus les complèmentarités sont
fortes et plus les effets d'entrainement du pôle seront importm1ts ...

(1) Source: J. CHEVASSU. Etude de quelques centres semi-urbains.


ORSTûM, Ministère du Plan. Vol. l N° 7 - 1968.
20

Les coefficients de dépendance intersectoriels sont d'excel-


lents indices du niveau de développement de l'économie" (1)

A SAN PEDRO, les flux constitués par la deffi2nde in-


termédiaire ne sont guère susceptibles de modifier les condi-
tions de production d'autres secteurs

- d'une part ils ne représentent que 25 ~ de la va-


leur de la p:i."oduction, ce qui cst nettement inférieur aux
38 %retenus par les comptes de la nation pour la moyenne
nationale. A titre de comparaison, la demande interi;.lédiaire
des entreprises modernes d'une ville telle que Bouaké
(110.000 habitants) est égale à 36 10 de la production (2).

- d'autre part ils s'orientent principalement vers


le commerce et le transport, respectivement 47 ~ et 38 %de
la demande intermédiaire ~ contre seulement 3 %pour le sec·-
teur primaire et 4,5 % pour le secteur secondaire. Toujours
pour la ville de Bouaké, la demande intermédiaire totale des
entreprises est constituée à 77 %par la production du sec-
teur secondaire (3).

Les activités économiques actuelles produisent donc


peu d'effets en amont. On se trouve en présence d'un circuit
éconooiquo désarticulé qui n'entraine pas le progrès.

3) La valeur ajoutée

Tandis que la consoffiInation intermédiaire est faible,


la valeur ajoutée représente, avec 169,6 millions de F. CFA.~
74 %de la production. Mais les salnires ne rentrent que
pour 13 r;~ dans sa composition 80 ~~ sont constitués par 10
revenu brut d'exploitation.

(1) M. PENOUIL ; op. cit


(2) P. CASTELLA et D. DAILLON, "Note de sYllthèse sur l'éco-
nomie de la ville de Bouaké 1I0RSTOH. TJinistère du Plan.
Sc. Huraaines - Vol. III N° 7 , 1970
Tableau Annexe VI d.
(3) Ibid, Annexe VI e.
21

La valeur ajoutée (VA) par l'intermédi~ire des sa18i-


res ne peut donc être un facteur de mutation des structures:
S 22,9 n.!
=
V.4 169,6 t·I

Ce rapport indique bien le caractère traditionnel de


l'économie urbaine de Si\N PEDRO. Le commerce moderne européen
li banais di stri bue à lui seul 66 ~f des snlaires alors que sa
part dans la valeur ajoutée est é~2le à 20 %.

Ainsi la mise en oeuvre d'un investissement massif


ne s'est-elle pas traduite par 10. formation d'un point do
croissance conforme à l'hypothèse retenue au départ.

C) LA FOm 7ATION ET LA REPARTI~ION DES REV~NUS

La distribution des revenus liés aux flux d'inves-


tissements et à la production induite implique des change-
ments structurels sur la formation et la répartition des
revenus. Ces mutations structurelles dcvràient être généra-
trices de croissance.

1.- LA FOm:ATION DU REVENU PRINCIPAL DES ACTIFS

Le revenu calculé ici ne concerne que la population


africaine (1). Il ne tient pas compte des trmlsferts en pro-
venance de l'extérieur, mais enGlobe ceux à destination de
l'extérieur.

(1) Note: Ce choix se justifie d'une part parce que la


population européenne doit en majorité quitter le centre
après la période des travaux, d'autre part, parce qu'il
n'y a, pratiquement pas eu dG relations monétairos entre
les deux cornrJunautés.
22

1) Méthode d'élaboration

Le revenu principal des actifs a été établi à partir


des informations fournies pur

a) les entreprises de travaux publics et d'urbanisme


ainsi que les administrations ct los services publics en cc
qui concerne les salaires directs liés à l'investissoment
public. Les sal::tires (gralJhique 1) et le nombre d'emplois
ont pu être obtenus mensuellemont. Leur évolution mensu.ül(:
a subi de fortes variations qui sont dues principalement
aux emplois créés ou supprimés p;:::r le Consortium d' entrepri-
ses (graphique N0 2 ). Celui-ci 2. effectué des licenciements
en Juin-Août 1969 en raison du ralentissement des travaux
pendant la saison des pluies. Les Qctivi~és ont ensuite re-
pris à un nive:1U très élevé jusqu'Gn .Avril 1970 (1). Depuis
cette date, 10 nombre d'emplois a fortement faibli par suite
de l'achèvement d'w1o grmlde partie des programmes d'infras-
tructure en cours qui a coïncidé avec la saison des pluies.
Ces programmes ont été en partie relayés par la mise en
chro1tior du réseau routier, mais la dumiciliation des sala-
riés est alors en Général extérieure à la ville et échappe
alors à notre domaine d'étude.

b) un dénombrement exhaustif sur les lieux de travail


de toutes les personnes exerçant illlG activité. Ces résultats
coraparés aux rensei@lements fourni s par les re censeElOnts dé-
mographiQues, nous ont permis do faire lli1e estimation moyenne
annuelle du nombre de salariés cles entreprises et des mél18,gcs.

c) l' nual;yse du compte dl e:l::-!Ùoitation des entreprisos.


Erivées induites (cf. Tableau N0 r) . .Aux sa,laires distribues
par ces entreprisGs calculés précécleimaent nous avons, d 'tU18

(1) Nous devons signaler que les salaires distribués en


Avril 1970 sont relativement élevés. cette hausse
brutale est due à la revalo~isation nationale des
salaires ; les rappels depuis le 101" Janvier 1970
ayant été versés en Avril.
Million froncs CFA
3,7 Graphique n~ 1

EVOLUTION MENSUELLE DES SALAIRES


(Janvier 1969 - Août 1970)

Solaires directs

294 Solaires indirects

2,4 2,4

20
IB6 lB B

2,6

10

SON 0
, ,
EVOLUTION MENSUELLE DU NOMBRE DE SALARIES DU CONSORTIUM DE FEVRIER 1969 A AOUT 1970

o
Graphique n.2

..

1382
12$11
127G
1205
1164 1186
1150 1142 1095 115/ 1189
1135 1136
500
893
890
942
537
594

525

FM AM J J A SON 0 J FM AM J J A
23

part, déduit les salaires perçus par le personnel européen


des sociétés commerciales, d'autre part, inclus ceux versés
aux employés africains dos hâtols-restaurants-bars euro-
péens (1). De môme au revenu dos entrepreneurs individùels
nous avons retranché le revonu dos entreprises commerciales
étrangères, celui-ci étant transféré presque intégralement.

2) Les résultats (Tableau N° VI)

Q) structure du revenu principal des actifs

Le revenu total mo;:/ol1. :::.nnuel des actifs SI élève à


425,3 millions, dont 270,7 pour les SGuls salaires directs
liés aux c1istributions do revenu dos entreprises intégrées
dans l' investissofJlemt mot our, soit 64 ~~ du total. Le revenu
des entrepronüurs individuels ne roprésente que 119,5 millions
soit 28 %de l'ensemble.

Le phénomène de mul~)lication qui caractérise la


croissance du revenu dans le cas d'un point dG développe;,LCnt
est donc très limité.

Ceci est dû principalement a la faible proportion de


salaires directs versés au personnel local dans la composi-
tion de l' :i_nvestisseraent tl1itia: IJublic. :
Sd 270,7 [JI
= = 11 'f~
l 2.500 l'T

(1) Note : la production des hôtels-restaurants-bars euro-·


péenG n'a pas été comptabilisée dans le compte d'exploi~
tution des entreprisos: (T~bloau N0 I) la formation ot
. l'utilisation de leurs reV(E1US ont en effet peu de .lions
avec ceux de la population étudiée.
24

Tabloau N° VI. - FOHUATICN DU REVEHU PRINCIPAL DES ACTIFS


(septocbro 1969 - aoat 1970)

.!
-_ .._----_ ............._..- ... _._ ..._.. _....._."' .. _---- -_.....-.__ .... _-_ ..... _-

----_.... .
-~ . ,,- .. ..... _.
~
.
l':fombre !Revel1u
RE V E N U
, 1

!moyen/aotif !
ORIGINE millions 1! ~o , aotifs !million PCFA!
F. C.F.li. ! ! ,
! ,!
directs 270,7 ! 63,6 , 1.286 ,
1
210
1

!! , !
!investissement 5,0 , 1s4 , 24 210
1

!initial privé , 1
!
! Kroomen (1) 4,5 1,0 , 25 180
!i:/) ! !
, gens de maison 5,0 1,0 38 130
! (-q
1 , 1

ip:. ! employés dos ontre-


18,1 4,5 112 162
!H , prises induitos (2)
, .~
!
employés des hôtels
!H restaurants-bars 2,5 0,5 15 1GO 1

_.1. européons (3)


1 <!; ,
!. ;:n -- _ _ _ _.1
!
, Total salaires 305,8 72,0 1.500 204 1
1 -------- _

! Revenu des entrepreneurs


! individuels 119,5 28,0 601 198
,-------------- -------
! Rovenu total 425,3 100 2. 101 202
!
---------------=-------_..:.-...--------'--------------
(1) personnol navigmlt qui travaille temporairement sur los batoQux
étran00rs faisant escalo à TuDou.
(2) cf. Tableau N0 I. Nous y avons déduit les salaires perçus par
les solariGs Européens dos.Sociutés Coooerciales.
(3) la production de ces services n'a pns été cOwptabilisée avec
la production induite.

b) Structure du revenu moyen des Qctifs.

Le revenu moyen par actif ost égal à 202.000 F. Co


ratio cet voisin de 150.000 F. pour la moyenne des centros 80"
condaires do la région de Bouaké, dont 190.000 F. pour un centra
tol quo M'Bahiakro situé en forêt, et à 330.000 F. pour la ville
do Bouaké (1).
25

Il peut paraître étonnant que la différence entru le


revenu moyen annuel des entrepreneurs individuels et celui
dos salariés de ces mêmes entreprises soit de 38.000 F seule-
ment. ]j'une part, pour SAN PEDRO seulement, nous avons compta-
bilisé les vendeuses do produits vivriers PQrmi les entrepre--
. ' uniquement 1JOur ·
neurs individuels. Si le revenu était calculé
los horrunes, il atteindr:üt 249.000 F. et la différence
85.000 F. D'autre part . · 10 revenu des sociétés Commerciales
n'a pas été calculé avec colui des entrepreneurs africains.
Or, leur personnel local perçoit un salaire nettement supé~
riour ~ celui des autros catégories co~ne l'indiQue le ta-
bleau suivant

--- ............ _-- ...... ..- ----_._-_ .._...... -


... .! --.....Nombre
_-.- .... _._- ._.._-------_............ .------------_..
........ _,.....
~

!Total salai-!Salaire
'.

CATEGORIE 1 salo-riés !res(million~!moyen F. CFA!


1
1 ! 1

COfJlIlerCe européen! ! !
libanais 1 29 1 10,4 1 358.0(:0
1 1 1

Commorce africain! 12 ! 0,7 1


58.000
1 !
Artisanat i
25 1 2,6 104.00C.'
1 1
Transport 21 1 2,2 105.00U
1
Services 23 2,0 80.OCO
Total 110 17,9 163.000

En moyenne, les 8.vanto.ges rel;],tifs des uni tés do ;]1"0""

duction et des salariés de SJ\N PEDRO par rapport Èt ceux qui


se trouvent dans d'autres r8 Gions sont donc faibles. Cetto
sclérose des structurus cle :.)roduction risque de mo.intenir à
un nive8u tres fo.ible 10 pouvoir d'attraction exercé sur 12
population par le point àe croissance.

A cet effet nous avons réo.lisé en Juin 1970, un son-


do.ge d'opinion sur l'emploi qui a porté sur 222 actifs, soi-t
°
un tnux d'environ 1 I~. Il montre que 46 ~'a d'entre eux ét;:>..ient
so.tisfai t s de lour em:üoi à SAN PEDHO, 22 1~ étaient moyenne:·-
ment SQtisf~its ot envisaGeaient l'o.venir avec pessimisme,
14 ~~ se déclaraient non satisfaits ; 18 ~j ni ont Pc.s fourni
cl'opinion.
26

II.- LA REPARTITION DES REVEIWS PAR CATEGORIE 30CIO-


PROFESS1CNNELLE

Elle exerce une action sur les structures de produc-


tion par l'intermédiaire des structures de consom!J1::ltion de
chaque catégorie de revenus. Ella sera donc analysée dans
l'optiqua d'une étude des budce-Gs de consoülrlla.tion.

1) La répartition des sala.iros

a) ~ructure des salaires

Elle nous est fournio à deux dates différentes p~r


les rece~sements démographiQues. Comme on le voit dans le
tableau suivant, la structure dos salaires mensuels décla-
rés nIa guère v~rié au cours de la période
en pourcentage
Tranches de
-. ,...
. .........._.. .-----_._ .._- .------- .------- .
------------- .------- .._-......... ....- .-----------_ _ _ • __ ~.~r .." ......

5.000
-5.000! 9 ClO0.
, ,
10.000! 15.000! 20.000! 30.000!
1 Total
salaires
! .-,~-, 14. 9~:9 ; 19.5~.i9; 29. 9~iS ; 50. (l('(); +50. 000;
Février
1 ! ! !
1 ,5 22,5 35,0 23,0 14,0 4,0 100
1969
Août
1970 1 ,0 18,0 30,5 24,0 19,5 6,5 0,5 10(1·

On constate toutefois une légère augmentation relati~


ve des sal~ires supériours à 15.000 •. cette tendanco est duo,
d'une part, à l'augmentation eénérale des salaires depuis
le 1er jnl1vier 1970, d'autre part, au fe.it que les entrepri-
ses licencient de préfërcnce le personnel non qualifié dont
le recrutement est le plus aisé.

Par ailleurs, on rOlilQrquera que les très bus salnirGs


(- 5.000 francs) et les très hauts s~lairos (+ 50.000 francs)
représentent toujours un pourcel1:Gage négliGeable du nombre
de salariés, environ 1,5 %pour les deux tranches.
27

b) Relations ontre la cat~gùrie dans la profession


et le salaire.

L'analyse des dépenses de consornrûation exige un re-


groupement des salariés par tranches de revenus. ~L effet,
pour SAN PEDRO où nous 8vons été contraints de procéder par
sondage sur un éch::mtillon [l'ssez réduit, les groupes précé-·
deli.unent définis nous p2.ruissai ent trOlJ nombreux. Par ailleurs,
les entreprises nous fournissent des il1.for.. iQtions par catégo-
ries socio-profüssionrlollos qui ne corT0spondent pas à ces
tranches dG 5. 000 fr,~cs. Aussi avons-nous ::tdoIlté la classi-
fication suivante

fonctionnaires : ce sont les employés des administrations


et des services publics qui perçoivent un salaire mensuel
supérieur à 25.000 frilllcs. Elle comprend principalement des
gendarmes ct des douaniors;

- ouvriers spécialisés : nous y avons inclus les cadres et


les employés dont le salaire est supérieur à 25.000 francs
par mois;

ouvriers : elle reGroupe en plus des ouvriers non spécia-


lisés, les em}J1oyés su1Jalternes dos entre~;rises privées et
publiques ainsi que dos administrations, d.ont 10 salaire
mensuel est compris entre 15.000 et 25.000 frmlcs.

manoeuvres : tous los salariés qui Gacnent moins de 15.000


francs par mois sont dans cette dernière catégorie;

Les recenscr,lOnts démographiques nous fournissent cos


informations pour févrior 1969 ct juillet - Qoût 1970. 1;,
cause des fortes fluctuations mensuelles nous avons été
contraints do faire une estim~tion pour la période de septem-
bre 1969 à août 1970 d'après les renseignements fournis par
les diff~rents employeurs (Tableau N° VII).
28

Tableau N° VII. - NOMBRE DE SALP~IES PAR C.S.P. (1)


-----------~~-~-----
fil ---------- l ----------
i t . ---------------------------~--~-- .
! ' Septembre 1969 - Août 1970 !
! Février! Juillet (estimation) !
! ! ' ,
C. S. P. ! 1969 ,Août Nombre, Salaire !
, ! 1970 moyen ,mensuel, ffillluel ,
! ' mensuel i (francs) i (millions) i
, -,-! ' !
;Fonctionnaires i 16' 20 20! 34.500 ' 8,3
: ( ~ 25.000 F.) i ' "
, ' ! ! ! ----
;ouvriers spécialisés; 'li" '71 120' 34.000 !
; ( ~ 25.000 F . ) · , , !
, , ! ' ------
,' Ouvriers , ,
126,0
i ( 15 •000 F. à 25. OOOF Ji 37 2 , -273
'. 500', 21.000 '
!
, , ! ,-----
!~(.18l1o~u1v5rOeOsO F ) 699' 424 860 1 11.800 ! 122,5
! .".. ! ! '
! ! ! !--~--
!Non définis 318 ! 60 ., !
!! !1 " !-----
!Total Î.516 1 848 1.500 17.000! 305,8
! !
-----------'---------'---- 1

(1) Catégorie socio-professionnelle.

Le nombre moyen annuel de salariés a été estimé à 1.500 Qvec


un salaire moyen de 17.000 francs par mois. En février 1969, le sa-:
laire moyen s'établissait à 15.300 francs. D'augmentation du salaire
moyen au cours de la période a donc été de 11 % ce qui correspond
grossièrement à la revalorisation générale des salaires.

2) La_répartitio~ des revenus des ménages par catégorio


socio-professionnelle

a) ~éthode d'invest~~atioQ

Le choix de l'unité d'observation pouvait porter sur la cour,


le gToupemcnt de production, l'unité budgétaire ou le ménage. Cha-
cun de ces cadres présente dos inconvénients selon les informations
que l'on veut obtenir. Aussi avons-nous retenu celui qui paraissait
le moins altérant pour les études de consonwation et de revenu:
le ménage, qui est l'unité d'observation la plus petite. Il est
constitué par un groupement de

. . .1. 0 et
29

personnes comprenant la f2~ille au sens restreint avec éven-


tuellor!lent d'autres persmilles à charge, p'~rents, aidüs fo.mi-·
li::tux, cunis, élèves qui logent et prennent lours repas enSo!",1.·~
ble. Il peut être réduit à. une soule personne "isolée". QU2l1c1
plusieurs individus sans lien de parenté logent et premîent
leur rel)o.s en corru:1Un on est en présence d' un "groupcment cl l i-
solés". A revenu égal leurs dêpe~ses seront inférieures à
cellos d'un isolé, aussi seront-ils différenciés au cours du
l'enquGte ; mais leurs revenus ct leurs dépenses soront enre-
gistrés séparément puisque les grosses dépenses dépendent
d'autant d'unités de décision que d'individus qui composent
le groupement.

La méthode utilisée pour le choix dos ménages a été


la môme que celle exposée précéden~ent pour étQblir le compte
d'exploitation. Lo cas échémît, los deux questionnaires
ét8ient remplis simultanément p8r le même enquêteur. Les in-
formations ont pu porter sur 405 ménages et sur un total de
3.171 mois-ménages, soit une moyenne de 7,8 mois par ques-
tionnaire.

A l'intérieur des mén'J.&es, les ressources prOVienl1Oll"G


d'activités variées. Aussi a-t-il été nécessaire de procédcrà
une interview com~lémentairo de toutos les· personnes suscop-
tibles de percevoir un revenu (questionnaire: Annexe N° III).

La valeur des rensoi[)lenwnts ainsi obtenus est assez


1

variable. Le revenu dos salariés étant relntiveIDont fixe et


nettement perçu par leur bûnéficiaire, l'étude rétrospective
qui les concerne nous a paru d'une précision suffisante même
quand elle remonte sur une période annuelle. Par contre, cer-
tains revenus ne sont pas toujours déclarés; c'est le cas
par exemple des ventes de produits vivriers sur le marché
par les fe~nes, de lu prostitution et d'Qctivités illicites.
Une enquGte sur 10 marché et diverses informations nous ont
permis de procéder à une rècivo.luo.tion.
30

b) Los résult~ts

Après avoir classé chn~ue chef de ménase dŒns ln caté-


gorie socio-profcssiolulelle qui correspond à son activité prin-
cipale, c'est-à-dire qui rapporte le plus fort revenu, nous
avons calculé les revenus cOf.1plémento.ires du chef de ménG.6e
et les revenus secondai}:'os que perçaivent les autres membres
du ménage.

Les catégories socio-professiolUlo11es retenues sont


les mêmes que celles définies précéde~nont si l'on excepte 10
fait que los services, los trmlsports, la boulangerie et le
COffifàorce moderne africain ont été re0roupés dans la catégorie
"divers". En effet, ces activités prises sépar6lncnt étaient
trop grandes à l'intérieur c1e chacune d'elles, pour que les
études do consonuilation puissent y être significatives.

Les revenus mensuels moyens p2r ménage selon la caté-


gorie socio-professionnclle sont alors oxprimés en valeur
absolue dQl1s la tableau N0 VIII.

On constate tout d'abord ~ue les salaires déclarés


par les ouvriers spécialisés, ouvriGrs et mmloeuvres sont
inférieurs à ceux obtenus d'après les déclQrations des entre-
prises (cf. Tablc2u N° VII). La cause en ost double: d'une
part, les salariés, principalement les manoeuvres, ont subi
des périodes de chômage te~poraire au cours de la durée ré-
trospective de l'enquôte ; d'autre part, certains quostion-
naires ont été remplis av~nt la revaloris~tion des salaires
dont nous avons tenu cor,lpte dans les sale.ires versës par les
entreprises.

Ln otructuro des revenus des ]'j]énQ(~es no diffère guère


de celle des actifs : elle mot en évidence la prépondér:mco
do la masse salariale con~lle sourco de revenu d:ms la moyenne
générale de la ville, 275,7 millions soit 63,1 ~ (Tabloaux
N° VIII et IX) • .on ·observera que la moyenne cles revenus pGr
ménaGe est éGale à 20.800 F. par mois au lieu des 17.000 F.
déjà signalés pour 10. moyenne des salaires. La dispersion dûs
ména~es autour de la moyenne nlest pas très si~ifieative,
Tableau N° VIII NATUHE DES TIEV:"':PUS LI:zr:SUELS L.OY:CNS P.:AR I.:El':AG::":: S:C)jQN ~A C. S.P. (e~ F. CZ4)

1
1
1 t , , . ,
jFOnctiontOuvriersiOu . r jIr.ano eu- i Culti- ÏP'" h
,---"-'--,"---,-"'--r- -
ip t· t i i si!.
-f
,. onaires ,0 spécia- 0, vrle s. vres . vateurs ec eurs. e 1 S ·Artisans· ans . Divers
! i i lisés i l ! 1commer- 1 1emploi! 1
! . o . 1 1 ! çants 1 1 1 1
! . 1 l ' ! '1 l ' 1 !
1-----------1--! 1 -1!! 1 ---1- ! !
!Salaire 1 34.500133.600 1 20.100! 9.530! ! i ! 1 ! 1
1 ! 1 1 1----! 1 ! 1 ! 1 1
lAncien salaire 1 1 2.600 1 4501 240! 1.4301 1 400 1 1.3501 3.500! !
! ! ! ! - !_ . - ! ! .! - !- _ . - ! ! _._-~ !
!Produits ruraux ! ! 1 1 ! 8.960! 1 ! 1 350! !
! !- ! 1---! !---1 1- -1 11! -1
lCommerce 1 1.5501 200! 3001 3801 2101 117.970 1 2001 2701 5.760 1
! 1 1 1 1 1 - !- - - -1 1 ! ! !
IPêche I I ! " 9501 17.6001 1! 1
I - ! ! ! ! ! ! i 1- _. 1 !'
IArtisanat 11! 1 1 1 1 1 7.0001 6001 1.090!
1 !! 1 ! 1 ! !!- ! ~
!Transport l ' 11! ! 1 1 1 6.350'
I I I ! ! 1- 1 ! ' .! - - - !
!Loyer ! 2.480! 1.450! 3201 770! 250! 10011.2501 530! 990! 7201
! -1! 1 ! 1 .! --1-·---1---1 ' !
IServices 1 4801 250 4501 ! ! 1 590! 540! 12.1801
!-_.. 1 1 1 1----1 1---·-! ! 1---! !
IAllocations f~~iliales 1 6.100! 800 1 501 1 I l ! 1 ! 1
! ,--------1 -! 1- - -! ..--1-· ! -1- 1- 1 _.-1-- 1
!Divers 1 15.500! 450! 220! 530! 880! 680! 500' 2.580! 1.400! 450!
! ! 1 1 1 1----1---1---1 1 - - 1 - -- - 1
!Total 160.080139.580 v 21.6901 11.900! 12.680118.380120.120 1 12.250! 7.650126.550 1
NA~TURE_ DES R:8V:C:('US DI: 3E}JT~':;lBTIE 1969 A AOUT 19]-9_ FtUt C.i:5.P. (rLïillions F. CFA)

:'--------·----,fr-------.'-----rt-----,---, , , ï ,---- , !
! C. fFDrl: C tio~OUv;ri-ers!0.l vriersir.1anoeu- i
CUtlti- 'Pêcheursi Peti ts !Artisan~ San~ i Divers 1 Total
! [':<"1IT S. ,nalres ,specla-, ,vres ,va eurs, ,COIï1mer-! !emplol! !
~J\.AG];.'c::r • • lisés . . . . . çants
i7--r-1
! -A.) ! ! ! ! ! ! ! ! 1 1
!
!
-2-0-- 120 500i 860 i 40 i i71 1 ; - 4 i 185 i--130--i-2~101·_-!.
1=======================!======= =======!=======!=======!=======!=======t=======!=======!======!========!========!
~Salair'e ! 8,3 48,4! 120 7 6! 98,4 ! ! 1 ! ! ! 275,7 !
! ! ! - ! !---!- ! -- .!--! --!- !----!
!Ancien salaire ! 3,7! 2,71 2,5! 0,7! ! 0,3 ! 1,7 ! 7,8! ! 19,4 1
! - - _. .-! ! --! !-- !---! !-----!- ."! !- ! --!
!Aericulture ! 1 ! ! ! 4,3! ! ! ! 0,7! ! 5,0!
1 ._~ -! !- -! ! !----!- .! ! ---!-..:.-! !~--!
!Con!lLerce ! 0,4! 0,3! 1,8! 3,9! 0,1! ! 15,5 ! 0,2 1 0,6! 9,0 31,8 !
,1 - - " , . ,.
! r ! r ' "
! ! ! - .J
~
l.- .1 - -1.
iPêche. _.. ~_! ! 1_ 1 ! 0,5 ! 15,0 1 ! .;. ;._ ;-.:. _1?,5 ;
1 !! -, ! ! ' , , .
i~rtisanat I ! 1_ _ 1 ._!_. ! i i 8,7 ! 1 ,3 1 1;7 i 11,7!
1 --;.-' '. 1. .1 ! ! 11! -'----1---1
·Transport . 9 9, 9 9 1
.' ' . ' • -- .
!, _!l !, !, !1 !! 1, - - - - ,! ' ., ' .. ,.
!Loyer i.' 9,6;. 2,1 '.' 1,9i. 7,9 0,1 i O,1! 0,1 1 0,7 i 2,2 i 1,1 ! 17,8 i
!- .,- , -, ,
1
·Services
!!
'. 1. 0,7;
l '
1,5,_4_,6
' !
!_~ ! ! ,0,7 i 1,2 1 t9,0 (
. . 27,7!
.
1_- . ,_! ,__,
!Allocations familiales!
! 1
1 ,r.;!
""'!
1 1 1
"
31
'!
° !!
1 ! .
" . 2,9;
.
j , ' " ,
iDivers ; 3,7 i 0,6 i 1,3i 5,5 0,4 i 0,6 i 0,4 3,2 i 3,1 0,7 1.9,5 !
!Total
!
-- i! 14,5 ; 56,9;
.... t
130 ,1; 122,8
J
6,1 i
_.
15,7 ! 1.7,3 15,2 i 16,9 !-41;4-'436,g-i
0- .
33

puisque certnines catéGories reGroupent des individus dont 10


revenu peut être fort disparate. Aussi nvons-nous établl la
courbe de concontration des revenus mensuels par ménage
(graphique nO 3).

Elle est obtenue en calculmlt à partir des milieux do


classes de revenus, d'une part le pourcentaGe cumulé do ména-
ges pour chacune de ces classes, d'autre part le pourcentage
du revenu global de l'ensemble des ménages (Tableau nO X).
L' inégali té de répartition dos revenus ni est pas très mr~1rquée
puisque 49,7 % et 63 ~ des chefs de ménage totalisent respec-
tivement 31,6 %et 44 %du revenu total.

Cette relative concentr;J.tion s'explique, en premier


lieu, par le niveau de revenu Qssez élevé des "s::ms emploi",
en second lieu, par le faible poids de la catégorie "divers"
qui comprend les plus importlli~ts entrepreneurs privés. En cc
qui concerne les "sans emploi", ils sont souvent d'anciens
salariés qui bénéficient d'une éparêle ct qui trouvent de
multiples occasions de sc procurer des revenus de subsistance.
Ceux qui ne disposent d'aucune ressource sont généralo;-.lOnt
à la charge dlun actif et ne sont pas pris en compte dans
cette catégorie. Par contre, les entrepreneurs privés ont illl
revenu moyen faible. Ils n'ont pns,êté capables de tiror
profit du fort potentiel que représontait la masse des salQi-
res.
COURBE DE CONCENTRATION DES REVENUS PAR MENAGE

Graphique ni:5

Pourcentoge du revenu toto1

75

50

25

0-.:;;;.--------.,....--------..,....---------,---------
25 50 75 IO~
Pourcentage de l'ensemble des menages
34

Tableau N° X. Répartition cumulée des mén.Q.gos et du rovenu global


en pourcentago selon le niveau du revenu mensuel des
ménag8s.

-----------_._--------------_ .........."..---_ .. _--- ------_ .... _.. ..... - ..... ._..... _--------_ ..-
. ,

Niveau du revenu mensuel des 1 1


,
menagos 1 %cumulé
, des, ",'
/0 cumulé
1 menages !
du revenu
C8.tégorie 1
F. CFA ! 1
1 ! 1
Sans-emploi 1
7.650 ! 8,8 1
3,9
! f 1

r:.Ianoeuvres ! 11.900 1
49,7 ! 31,9
! !
Cultivateurs ! 12.680 1
51,6 33,3
!- 1
Artisans 12.250 1
56,5 36,8
1

pêcheurs 18.380 ! 59,9 40,4


!
Petits commorçants 20.120 63,3 44,4
,
1

Ouvriers 21.690 ! 87,1 74, 1


1
Divers 26.550 ! 93,3 83,6
Ouvriers spécialisés 39.580 99,0 96,6
Fonctionnaires 60.080 100 100

Enfin le Tableau N0 XI en donnant le pourcentage de


chacun des principaux postes de rovenu, por~et de mieux appré-
cior lGS variations des tructuros des revonus sui vaut les co'té-·
goriGs socio-professionnelles.

Les revenus salariaux l'emportent lurgeQcnt chez les


ouvriers (92,7 %) los ouvriers spécialisés (84,8 %) et les ma-
noeuvras (80, 1 %). En sens inverse, les revenus c0i!1plémeatail'03s
jouent un rôle non nogligeable dans le secteur public o~ les
salaires ne représentant que 57,2 10. Il fo.ut noter que los fonc-
tionnaires sont à peu près les souls à bén~ficier des alloca-
tions familiales.

Les "anciens s8.lairos" comprcmnünt environ 8 millions


d'ép8rgne transférée de l'extérieur pur les salariés lors de
leur venue au centro, et 11,4 millions de salaires perçus à
SAN PEDRO par des chômours ou des non salariés au cours de l'en-
quête. On voit que cortains cultivateurs, cOflunorçants tradition-
nels ct artisans sont d'anciens salariés. Ils représentent !;.6, 1~~
35

du revenu de la cat égorie dos "snns omploi".

, Les produits agricoles, c'ost à dire les ventes de


produits vivriors par 10 producteur ne sont iffiport~tes que
pour les cultivateurs (70,5 %). Leur pQrt dans le revenu to-
tal est trus faible (1,1 ~).

Le commerce l'emporte largement chez les petits com-


Qerçants uvec 89,6 %, de même que los produits de la pêche
pour lu catéGorie des pôcheurs, 95 %. Toutefois los COfimlor-
çants trQditiollilels ne r8ulisent que 48,7 %de ln valeur
ajoutée par le COi~l1nerCe afric::ün alors que la pêche n'est
pr8.tiquée que po.r les pêcheurs et quelques cultivateurs,

Los revenus formés par l'ûrtisanat traditionnel n'at-


teignent que 57,2 % de leur revenu mais 74,3 %du revenu to-
tal de l'artisanat~ ce qui indique le faible deGré de dévelop-
pement du secteur secondaire productif puisque, par ailleurs,
il ne comprend aucune industrie do tr!1J.'1sformation.

Toutes les catégorios socio-professionnelles perçoi-


vent des loyers qui jouent un rôle non négligeable pour les
sans-enl:;)loi (13,0 7"), ct, reï)résentent 4, 1 ~\; du revenu total.

La construction privée étWlt jusqu'ici obligatoire-


ment cm matériau tradi tionnol ou amélioré, l'investissement
ne nécessite pas de gros moyens finc~cicrs mais no permot
pas non plus une formation des rovenus importante. Aussi
la spéculation LlInobilière ost··olle pour l'instant pr8.tique-
ment inoxist::mto à SAN PEDRO.

Les recettes "divers" r::tssemblcnt los CCldoQux, les


transferts reçus de l'extérieur, les emprunts, les compensa-
tions matrimoniales, les rocettes illicites, etc •.. Trois
catégories en sont les principalus bénéficiaires : les fonc-
tiollilaires (25,5 %), les 8.rtisans truditiollllels (21,1 %) et
les "s::ms-em>loi" (18, 4 7~). Las artisans traditionnels ont
généralement recours à des crnpr'Lmts pour s'installer.
Tableau no XI

;:--~-
• .t,//117l
c.
,.q.l.·[j':'>l' ,.---........
C.
v.
;Fonctiarlouvrie;~;Ou Vl
. ' •..•••
,nalres ,speCla-,
r' er ;r.~anoeu-, ;Culti va~êche r.
s.
,vres, eurs, . t
;Cornmer- ;;ti~~-ll
. ~ us
,çan liS ,ra .l-
-:---r - ;
l" n1· vers i T
·t d'1 - , oans· tl
0 a
i ""-' 1tErv17/ -~ i i lisés i ! i i i t::adi- itionnelsi eIilp 01 i !
! ·JI.ru~! ! ! ! ! ! ! tlannels! ! 1 ! !
!- - - 1 ' -!---! !---!----! --1----!-,----!--!---·---!--·---1
!Salaire ! 57,2 84,8! 92,7! 80,11 ! ! ! ! ! ! 63,1!
1 ! !----1 !-----!-----..-1---·---!~----1-··-!--·-·--!----!
1IAncien salaire ._,1 1, 6,6 1, 2,1 1, 2,0 1, 11,5 !, 1 1,7!, 11,2 t 46,1! !, _ _4,41
.1Agri culture • ,_. _ _ , _ _.
. ._w__ ,
. .

I
~
.
!--
! ! !
! -! - - - - ! -
1 ! 7 ,5 ! ° ! 1 1 4 ,1 ! !
!--_._-- ! - - - - !--_._---! --~---!~---!-----I-- --_.-- !--.-----.!
1 ,1 !
!Commerce ! 2,8! 0,5! 1,4! 3,2! 1,6! ! 89,61 1,3! 3,6! 21,7! 7,3!
! ! .-!-----! -!--'_.__ .. !~---!---_.!----!-------!--!----!-._---!
lPêche ! ! ! 1 ! 8,2! 95,5 ! 1 ! ! ! 3,51
! --------! .!-----!-----!-- - !-----!-----l--·-·----! !---1---·--·_-!~·----,-+
lArtisanat 1 ! ! ! ! ! ! 1 57,2! 7,7! 4,1! 2,7!
!--- !------!!! - ---!----!--.-.-!-----! 1------!-----!·--·--,·---!
!Tr'ar:sport ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 23,9! 2,3!
! 1- !-_.._-! -~--! - - - -!------ !~~-- !-.__.----- ! _.- !--_._- !-..------' !.~-- ~ - !
!Loyer ! 4,1 1 3,7! 1,5! 6,5! 1,6! 0,7! 6,4! 4,6! 13,01 2,7 1 4,1!
1------ ---.-!--._-! -~-!-_.-!----,-!----!._--! !----1---·-·-!----·--~-·_·-!
! Servi ces ; 1 1 ,2; 1 , 1;• 3 ,8 • ; . •; J J 4 ,6:• 7 , 1 :• 45 , 9 •J 6 ,3 :•
i--
t
---.----..- .----; ._--j ,-'-'-- -----,-----,-------!
• •
!----·----r---..- - - ! - - - - !
Allocatlons fanllllales·,
,ï-.-------------- 10,4 2,0 i 0,2 j , . i . .j .
, . t
.
t
.
,0,7, .
j - ..- j j - - - , - - - - - , - - - - - ,' - - ' - , - - - - - ,---'-- t--·---- ,--'-----,
·Dlvers . 25,5 1,2 i 1,0; 4,4 i 6,6; 3,8; 2,3; 21,1 ; 18,4; 1,7; 4,5;
1 f ' • • • • • • • .•
iT~-~î -i1Oà--i-10~--· 100 i~oo-!1oà--!100--!lOo-!10ô---!100!--10o--!lOo---f
! ! ~ 1 __.__ L .L. ._L_.. _-L. ._! ! ! ! ! !
37

Nous ne disposons pas dG sources d'informa.tion per-


mettant une étude compQra.tive de la structure des revenus p~r
ménage avec colle d'autras centros. Toutefois, il semble quo
le revenu principal du chef de mén8ge. tienne une place rel~­
tivement plus gra.nde à SAN PEDaO. L'une des explicatiuns nous
en sera fournie ultérieurewent par l'étude de l'étendue du
ménage.

n) LES DIsPENSES DES r.7ENAGES PAR CATEGOUIES SOCIO-


PROFES,:;,IOITNELL}:;S

Alors que le revenu monét2ire situe le niveau de vie


des diverses catégories socio-professiolLnelles, la structure
des dépenses défin:l. t le comportement des consommateurs, qui
joue un rôle importc~t dans la thcorie économique modorno.

1.- FOND~·~BNTS THEORIQUES DE L'ANALYS~ DE LA Dm~ANDE DES


MENAGES

1) Problèmes théoriques génér2ux.

L'IDl dos apports principaux de J.li. KETI~ES à la théo-


ri e économique est 10. mani ore dont il explique, contra.irelilont
à la théorie clo.ssique, le niveQu d'équilibre de l'activité
productive ; ce niveau est fonction dG la d01ilande de biens do
de
consommation "bien plus qua/l'offre de facteurs de productiun.
Le problème est alors d'étudier l'influence des variations
de la demande sur les autres gr::tnùeurs économiques par l'in-
termédiaire do l'effet multiplicateur. Il convient en parti-
culier d'analyser cornJcnt les va.ri2tions du niveau de vie se
répercutent sur la ré~a.rtition des revenus entre conso4@ation
et épargne (1).

Pour le planificateur celà revient à estimer l'évolu-


tion probable à moyen terme dé la consomrùa.tiün des ménaGes
en se basant sur la. demande des années précédentes. Il établit

( 1) cf. L. STOLERU : ilL 1 équi li bre et la croi ssance é conomi quo,


principes de macroéconomie ll DUiWD. 1969. P 64.
alors des projections détaillsos do 1~1 demo.nde individuell'.)
moyennc par produits ou groupes dG produits. Colà rovient à
observer pour dj.ffercl1ts éch.:mtillons de ménages los vQri:'l.~~.
tions do la conso!lli!l:c~tion d'un cc:rtain nombre de produi -(; s '-)11
fonction du rovenu et dos ~mtrcs ~'a.ctC'_U'f3 socio~"sc;)nomiques
qui peuv,-:D.t exercer tme inÎluGllC-:.l sur }o. Dtructl::CC dGS

dépenses (1).

On peu.t 8,lors déto:i."'iiüner IGS vUl"iatiolls do l ,'_l conGO!1'"


me:cion à pal"tir dGS v':œ:î.·.. Ltion8 ÜL:i. rovenu, lm cnlcul;mt lus
élr:lstici tés par l"aj!jort :3.U r0VŒ1U (r:::}Jport dG l' 8.ccroi ssoEl'.:nt
relatif de ln. cOl1sorD..m :ltion à Ir :.:'.ccr()issŒlwnt relatif du rGVL:-
! 1\ AR \1
nu, _SOl-Ci,_..
• • 1
C II-===-
l'-CI
'\. .
TI../

CelJcndr.mt, plusieurs fac"toul'S autres que la catécoLLe


socio-·)roL:.ssionlîcüle et 1.0 i:üvoau de revonu peuvent avoir
Ul1G action sur la structure des <16])onsos
- l' oriGin0 ütl1ni qU<:l ,
l' ::rc.ciol1l1\;té de 1 :Ul'~):li1isf).tion ct de l' installc.tion
au nOlJ..VG~:iLl centr'\:) ~
lUB strt:~ctul"CS fQ[.'.ilialus âco du c~10f dG mél1!1.':;G j

nombre d'onf~nts ot leur 5~8s nombre dlépousos~


nom~~G dlactifs et d'cil~vos,

le tYP0 d'habitat,
la nature dos diff.:.:rents reVEmus dos rJ8mbres du
ménage.

~1
vue do cnlculor dos élQsticités do conGon~a~ioll,
il aurait donc Gt~ util~ do ~roc6d0r à WiO stratification plu8
fino p::ll" clo..soo do rovonus 0-L; qui tien..ne COD.îlit c à 11 intéri()IU'
de chaque co:téGorie socio-:i:;l"oÎossionn:üle de:: 11 G118on!Jl<3 dus
cri t eres ci~dessus énufùG:rés. L:lis u...no telle re:i:.jo.rti ti on (ll;f.:
mén8.ges aurnit conduit, vu la to.i11o de l'éch;::mtillol'l, à 111'10

représentQtivit~ doutouse ~e 18 ~QjDrité dGS classes.

, >1'

(1) cf. G. ·!IFfTEJ.1 s "I~!.~thoü01o~S:i.G clos \onquêtGs lI niyeau do vic:


on mili c;u rural afri C~Ü11I •
ORSTŒI - p_talS 1~)70,.
39

Un certain nombre d'hypothèses sont par ailleurs né-


cessaires pour que l'on puisse admettre que "le revenu expli-
que en partie la consommation, selon une mGme loi moyenne
pour les différent s COnSOiiltllateurs 11 d'après G. nOTTLJR (1)
celà suppose que :

- "le comportement des ménnges étudiés ne dépend pas


de facteurs dynamiques, afin quo lu consommation d'une période
puisse légitimement être expliquée par le revenu do la même
période" ce qui exclut donc quo la dem::mde d'un bien repose
sur les revenus et les prix prévus pour la période ultérieuro;

"les choix cles différents consoD.un..:ttours sont indé-


pend8l1ts. C'est à dire quo la consommntion d'un consomnl;J.teur
ne dépend pas du niveau do conGofi~ation nctuel ou passé
d'autres consommatours, ni de SQ plQce dQl1s la distribution
des revenus. Celà exclut à la fois les conson~ations osten-
tatoires motivées parl~imitation d'invidus ou de groupes
particuliers, ct los comportements altruistes, motivés par
la croissrolco de la pauvreté ou de la misère d'autrui".,

Par ailleurs, COli~e le siGnale G. WINTER, les motivQ~


tions l)sychologiques ne doi vent ~;)as jouor un rôle importunt,
ct, les erreurs de mesure sur la eonsommation et le revenu
doivent être faiblos.

Il semble que ces quatre hypothèses, difficilement


admissibles en pays sous-développé d'une manière générale,
soient particulièrement remises en question dans le cns de
SAN PEDRO.

2) Difficultés spéeifiques au cus de SAN PEDRO-

Elles sont dues aux conditions spécifiquGS des habi-


tants du cllinpemont

- les emplois crés par les entreprises de travaux

(1) cf. "El'lquêtes par sondage ct analyse de la demr.Ll1de ll


CREDOC, 1963 - cité po.r G.VtIHTJ:.'R, op. eit., P 140.
40

publics sont temporaires et leurs fluctuations mensuelles


sont fortes ; d'où une épargne de précaution qui peut âtre
importante ;

- bien que la coupure avec le milieu d'origine soit


relativement notte à cause de l'excentricité de la région,
la solidarité semble encoro tr~s forte entre les mombros
d'une même communauté. A l'intérieur du c~lipement elle est
même accrue à cause de l'isoloQcnt et des difficultés d'exis-
tencc comme l'indique les nombrcux cadeaux qui porDottent
aux chômeurs do subvenir à leurs besoins;

- les prix subissent de fortes fluctuations à cause


des difficultés du transport qui provoquent de nombreuses
pénuries. Ils ne reflètent donc pds los utilités des biens
et services ;

- la rareté do certains biens entraine dos effets de


substitution qui devront disparaître uvoc l'amélioration des
voies et dos moyens de cowliunication et de l'infrastructure
commerciale ou 2illùinistrntivo ;

- l'installation des actifs est récente. Un certain


nombre dlentre eux perçoivent leur premier salaire et font
connaissance avoc un modo de vie urbm1isé. Leur demande so
porte plus faeilolücnt vers certains biens durables qui dé-
passent lours possibilités, conù~o 10 témoigne le nombre re-
lativement élevé de cos biens durables Qui ont été déclarés
dans les reventes i

- la politique d'h~bitat adoptée par l'afuùinistra-


tiün a détourné les dépen80s du socteur de la construction
qui re~résonte un poste important dans le budget habituel
des urbains. Jusqu'ici la construction d'habitat en dur a
été réservée aux sociétés d'Etat. L'attribution de terraihs
aux particuliers n'a pas co~tlencé. Tout l'habitat privé des-
tiné à être détruit est réalisé en matériaux traditionnels;

los problèmes que pose le calcul des rovenus et


des dépenses ont déjà été si~1alés. cependant, los résult~ts
41

obtenus nous paraissent d'wî deGré de précision supérieur


à celui qui aurait pu être atteint dans un centre urb2.in.
En premier lieu l'étendue du ménage y Gst relativement res-
treinte, commo nous 10 V8rrons ultérieurement ; les revenus
complémentaires susceptibles de nous 'échapper sont'donc ré-
duits. En second lieu, les salariés dont le revenu ost fixe
représentent un pourcentage élavé des actifs ot los fluctu2-
tions mensuelles des revenus sOilt beaucoup plus faibles que
celles qui Gntachent les résl.l1-c;lts dans Wî contre soumis à
la demmldo des ruraux. Enfin, la volonté do coll~boration
de la populo.tion a été particulicreElOllt notte. On peut
l'attribuer à l'absence de structures d'autorité tradition-
nelles.

3) Les objectifs de l'analyse

En raison des difficultés rencontrées pour effectu0r


une analyse classique de 18 dGm~îdo, nous nous bornerons à
examiner les résultats on function de l'activité socio-
,
professionnelle du chef do mena(!;o.

Il ne peut dOllC pcJ.S s'agir d' "oxpliquur ll et de pré-


voir la demande mnis de réunir des D18.tériaux de base permet--
tant d'a~morcer dos séries statistiques dans la mesure où ce
travail pourrnit être poursuivi sur une longue période. Au
préalable, los informQtions recueillies fournissent dos in-
dices reprcisentatifs du nivoQu de développement économique
et social des habitants d'un vaste chantier à partir des
caractéristiques de la dom:llldo.

II. - METHODOLOGIE D'ENQUETE

La méthode adoptée se com~ose d'Wl0 enquûte rétros-


pective et d'une enquête quotidienno.
42

1) Enquête rétrosE8ctive (questionnaire Annexe N° IV)

Elle parnet do calculer le niveau et la structure des


grosses déponses concernant :
• la consoro~ation fir-Qle,
• la consonunation intermédiaire,
• les investissements.

Ici aussi, le sondage par choix raisonné a été adopté.


L'interview concornant les dépenses était conduite parallèle-
ment à celle concernm1t les revenus ct, le cas échéant, lus
dépenses d'exploitation. La massa des renseignc8ents ainsi
fournis pour chaque lnénQGe permettait dos contrôles et recou-
pements nombreux et féconds. La période de calcul des dépensos
correspondait ainsi à celle des revenus.

Théoriquement, un questionnaire mensuel devrait ré-


duire les erreurs dues aux défaillances de la mémoire. Aussi,
parmis les qU0stionnaires rétroslJoctifs fourniss'~mt des in-
form8.tions sur une durée moyenne de 7 1 8 mois, avons-nous pro·-
cédé à un nouvel échantillonnage sur lequel devait être tosté
un questio!ll1uire rétrospectif mensuel. En fait 1 il sle~t avéré
extrèmemellt difficile de retrouver les mômes individus à cau-
se de la mobilité géographique, interne ou externe à SAN PEDlW,
de la main-d'oeuvre. Par aillGurs, notre échantillon était
obligatoiremont trop limité pour donner des inforïilations va':"
lubles en ce qui concerne les achQts relativement rares qui
représentent la majorité dcs dépenses de ce type de question-
naire. Pour que le questionnaire rétrospectif mensuel dOlli1e
de meilleurs résultats que l'enquête rétrospective pluri-
mensuelle, il aurait fallu que le nombre de personnes inter-
rogées soit boaucoup plus élové dans le premier cas que dans
le second. Or le temps d' enquôte IJ::tr qU0stionn.J.ire ne varie
guère d'une méthodo à l'autre à cause de la phase nécessaire
à-l'identification et à la préparation psychologique de l'en-
quêté.

2) L'enquête quotidienne (questionnaire annexe nO V)

Elle a pour principal objectif de déterminer les


43

dépenses alimentaires et de eOl1so~nation courante qui ne


peuvent faire l'objet d'un souvenir prêcis sur une lon~8
période.

Le processus d'observation doit prendre en considé-


ration certains évènements rytmùŒnt les entrées et los sor-
ties nlonétnires, ce qui rend son 8p~licQtion difficile on '
zone rurale ct dQTIS los centres sow~is à l'influGI1Ce dos
fluctuati~ns agricoles, A SAN PEJ~O cOMne nous l'avions déjà
signalé le rythmo est beaucoup plus régulier, Il connait
deux grandes variations annuelles: l'une en saison sèchG r
l'autre en saison des pluies. La période d'enquête, d'avril
à août 1970, s'ost déroulée au cours d'une partie de ces
phasos du cyclo.

Deux enquêteurs seuleJilent étaient disponibles et,


à partir du mois de juillet, nous avons couplé l'enquête
quotidierllle ~vec le recensement démOGraphique, le môme
enquôteur interviewa à la fois sur 18S dépenses et les ren-
seignements déaographiques. outre le gain do temps, on de-
vait ainsi obtenir au moins un qU0stionnaire-budget par
ménago et un échontillon représentatif.

Pour accroître le nombre d'observations, nous avons


procédé à un test en interrogeffi1t les personnes sur les dé-
penses des jours qui précédent l'enquôte. Le jour même n'est
pas rotenu, les dépenses pouvant avoir lieu tard dro1s la
soirée, ce qui réduit fortement le temps d'enquête valable.
Cette expérience a été contrôlée sur 336 chefs de mél1agû.
La majorité n'a pu fournir de réponses que pour les deux
jours précédant l'enquête. pour l'ensenlble, on a alors cal-
culé par produit les dépenses du prelnier jour et colles du
second jour séparément. Leur comparaison montre que pour
les dépenses alimentaires et de conso~llntion courante qui
sont de petites dépensas quotidiennos l'écart est négligea-
ble d'un jour sur l'autro. Solon los produits, les écarts
par excès ou par défaut sont constatés aussi bien en co qui
concerne le premier que le second jour. En adoptant cotte
méthode, on n'a donc pas accru los erreurs de mesure ; elle
nous pormet PQr contre de travailler sur lli1 échantillon
plus large.
44

Los 2.650 questionnaires quotidiens ai~lsi 'réalis8s


ont été classés par catégùriü socio.-professiorll~Glle et à
l'intérieur de ChaCilllG de cos catogories on a constitué trois
groupas: chefs de famille, isolé, groupe d'isolés qui ont
un comportement différent. A partir des résult~ts des recen-
saments démographiques on a procédé à une pondération des
trois groupes par catégorie socio-professioIlllelle.

On peut objecter que le nombre de quastionn2ires est


trop limité. C'est 1,':1 raison pour l~:lquolle nous :J,vons retenu
des catégories de revenu suffison~cnt larges pour que les
dé 1"Jenses mo Glllles totales tlr c:..té,Q·orie et J?rodui ts
soient significatives. Mais, théoriquement chacun des postes
détaillé peut êtro entaché d'lliLe marGe d'orreur importunte
qui rend 18 calcul des élasticités tres aléQtoiro.

Le principal obstacle à illle analyse plus fine réside


dans le dépouilloment auquel nous avons dû procéder manuelle-
ment, ce qui exige un tomps très lon~ en raison des multiples
risques d'erreur dûs au grmld nombre do caractéristiques par
inforn.'1tion (lieu d'achat et origillo du produit local, régio-
nal, extérieur). Il faut en rotenir qu'illle enquête-budget
quise fL\:8 COrilI:lO o'bjoctif une étude des élnstici tés, mêrl1ü
si ello porte sur un échuntillon relativement réduit, doit
faire l'objat d'un dGpouillomont mécnnogrnphiquo.

III. - L~S DEPENSES mss UENAG~S P,!\R CllTEGORIES 80CIO-


PROFESSIONNELLE§

Le comportement dos menilges pourrait être mieux O,n::l-


lysé à travers l'étude détaillée do l'utilisGtion qu'ils
font de leurs rovonus. Cependant, une telle analyse dépass~­
rait l'objet principal de ce rapport. Le d~tail par nature
des dépenses est donc reporté en I\nnexe (tablGuu nO VI à XI)
et on ne présentera ici que les principaux résultats pur
catégorie socio-profossionnellG~
45

1) Importance des dépenses mensuelles de chague type


selon la catégorie socio-professionnelle

D'après les tableaux XII et XIII qui présentent la


structure mensuelle des principaux typos de dépenses des
ménages en vnleur absolue ot en pourcentage, on constate qU0
les préoccupations sont assez différentes selon los catégorius
socio-professionnolles.

pour la moyenne dos menages, les trois principaux 11.)s-


tes de dépenses sont l' o.limeilt·J.tion (42,5 1")' la maison et
l'habitat (17,9 ~) et l'habillement (16,1 %), soit à ~ux seuls
76,5 % des dépenses totales. Cos types de dépenses sont re-
portées en valeur absolue et en valeur relative sur le gra-
phique nO 4.

La comparaison par catégories socio-profossionnellJs


montre quc :

a) Pour toutes les catégories, le premier poste de


dépense est l'alimentation. A l'intérieur de ce posto les
produits alimentaires transformés tielli18nt la première place
ct le groupe poisson-vi~U1de ln seconde place chez tous les
salariés, excepté chez les manoeuvres où les dépenses do
restaurant-pension occupent le premier rang et les produits
alimentaires la troisièQo place après les dépenses de poisson-
viande. Par contre, chez les non-salariés la po si tian v,~rie
selon los catégories socio-~rofossionnellos, on particulior
à cause de l'autoconsommation do poisson chez les pôeheurs
ou de produits agricoles non transformés chez los cultivateurs.

b) Les dépenses de "maison et habitat" se si tuent en


deuxième position chez los fonctionn;üros, los ouvriers SP8-'
cialisés et tous les travailleurs indépond::lllts ellos pas··
sent on troisième p18ce chez les ouvriers et les manoeuvros.
Nous précisorons (tnbleQu ill1llCXe XI) que pour la moyelTI1C dus
ménages ces dépenses se répartissent entre la construction
(25, 5 1~), les loyürs (23, 5 7~), l'équipement ct les meubles
(29,5 %), le pétrole et le bois de chauffe (12,3 f), les ar-
ticles ménagors (7,7 %) et l'électricité, eau (1,5 %). La
STRUCTURE' DES DEPENSÈS PAR C. S. R

Graphique n~ 4

oépense totole ~ Salariés

Fonctionnaires
o Non salariés

Divers
Petits
Commerconts Pêcheurs Cultivateurs Artisons Manœuvres

Aljmentatian en %
Depense totale

50

o ---..J:.,tt.;..:;"c:o.L._--II~""'Io-o_~"'=:;.a.._.....&._....lIo.-_.a...._......_ ...._-.l_-""'-_...L-_""-""'--~~.::L---J.:c~s~

Maison 1 habitat en 0/0


Oépense totale

Habillement en %
Dèpense totale
Tableau N° Xli

;----- ces.;Foncti~vri;;;;----~:an~::_fcult:~-;----; Pet-its; ;-Sans ;F_IOye~


!NatUI'e--:---~
Depenses
i nairesispécia-iCUvriersil'·vre
0 é 01' 0 0
;vateur iPêcheurS;ColIifJer-°.Art:i.sansoEmploi
sos 0 çants !

DiversiMr.
~S'enses.
;
! ! lS s! ! ! ! 1 I I ! (
r ,,---, ,----, , "----., ',. - ~-t
iPoisson, viande i 6.081 i 2.837 i 2.414 i 1.158 i 1.650; 120i 2.301 ; 1.338 i 978 3.567 i 1.749i
, '---'--1---! ,--- 1-----!--·---1--~-

§ iPrOdUtits afgrisoles i 4.035 ! 2.742 i 1.020 1 - 378! 330 i 1.545! 948! 555! 729 ! 1.941 1 9761
•.-1 ,non rans ormes , _,_~ __ , !---1 ' !---1---! ! !-~1
~ iProduits alimentai-i i i , , ; , , , ,- , ,
:§ ires trans:formés i 6.738 i 3.459 i 2.895 i-hi2Lt 1.557 i 2.745_; 2.24:Li~224 i1.382._i~9..?_§_i._~~..01~~
~ El !Restaurant, pensionl 1.886 11.519 ! 1.604 710 1 59512.401 11.553 11.240 ! 120 1 1.4241
! ~ ! ! -.1 ! .! !-----!--_! - - !
H _ _ -! !
: ~ !Total alin.entation !1G.854 !10.924 1 7.848 ! 4.569 4.247 1 5.0051 7.894 1 4.670 !4.336 ! 7.554 1 6.168!
! 11! 1 1---1------1---! 1 - - - ! .. ,. ,..-!
Boissons ! 5.280! 1.490! 1.270 1 400! 5651 1.120! 130! 80! 555 1 3401 7341
l- ! !----! !-----! -!-·--1----1 .-! 1-·· 1---1
naison, habitat !11.656 110.063 ! 2.739 ! 1.146 ! 3.759! 4.0721 2.705 ! 2.330 1 760 ! 4.841 ! 2.416!
------------! 1 1---!· 1 1 1-! ! --!--1 -!
Habillement 14.779 1 4.276 ! 3.924 ! 1.935 1 1.356 1 1.1121 1.034 1 1.144 508! 1.860 1 2.336!
---------! ! ! 1 ! ! 1 1---1!
! Transports 1 1.246! 980! 961 1 221 1 230 1 2321 489! 358 1 220 1 381 1 4761
!' 1! 1 1 11! ! 1- - 1 !--_._- 1
! Santé 11.0491 817! 3641 111! 221 36! 391 50 t ! 1501 198!
!---------·--1 ! --!- -! ! ! !- .-! !- !- - ! !
2 Scolarisation ! 1.978! 923! 13! 5 1 116! 901 60 l ' 1 1 20 1 115 !
i ! I I ! 1 ! !- I l ! 1-------1
! Autres 1 7.721 1 2.811 1 2.525 1 1.466 1 909! 1.5221 857! 2.158 1 939 1 3.437 1 1.8801
! 1---1- 1 1 1 1 1---1 1 1---1 - - 1
Total 150.563 132.284 119.644 !·9.853 !11.204 1 \3.189'13.208 110.790 !7.318 118.583 114.323J
T~ble~u N° XIII
STRUCTURE DES DEPENSES l\ŒNSUELLES PPR I~:E1J'tt\GS SELQN LA C.3.P. (en %)

! ~-- C 1 1 1 1 l' , 1 -r-· 1 ! ! 1Ir. - !


~----_ ·3 iFonctioni<hvriersi ilVIanoeu-jCulti- iPêch rs j Petits lArt
' 1" i Se.ns 1 D1'vers1.ï'.,oyenne"
i. Nature -------..:::~ i na.ires i spécie..- iOu.vri erS; vres 'vateurs j e eu jCommer- sans; emploi ! fiepenses!
! Dépenses ! i lisés i i ! içants n 4 !
---:----_._------ ----! ! ! . - ! ! ! ! !
;poisson) viande 12,0! 8,8! 12,3! 11,8 14,7! 0,9 ' 17,4 12,4! 13,4! 19,2! 12,0!
, -,----'!! ...- ! - - - !--!!!
\Produits ~gricoles
' 7,9',5! 8 5, 2 ',3, 8 3,0', 11,7 7, 2 5,'2 1,0 1 10,4 , 6 7 '
\non tre.ns f ormEs , ! ! ' ! ---î "
! Produi tS"·âlimenta:iresj 1 3 , 4 ' ! ! " 8 \
: transformés i .! .10,7! 14 1 7 14,5 13,9! 20, 17,0 i_~~i_1~ 10,4 i 14,0 i:
;Restaur?nt, pension! ! 5,8! 7,7 16 1 3 \ 6,3! 4,5 18,2! 14,4! 16,9 0,6! 9,8!
, ' ! ! !---_.-! !! \!
;Total alimentation ! 33,3 ! 33,8! 39,9 46,4' 37,9 i 37,9! 59,8 1 43,3' 59,3 40,6 \ 4 2 ,5!
, .!!! !---'-! !---!' .!!
Boissons ! 10,4! 4,6! 6,5 4,1! 5,0! 8,5! 1,0! 0,7! 7,6! 1,8! 5,1!
t--------------! !! ! .,-.!----! !-. ! !----!----\
M?ison, habit,.,t ! 23,1 ! 31,2! 14,0! 11,6! 33,6! 30 1 9 ! 20,5! 21,6! 10,4! 26,1! 17,9!
----! ! ! !~---!------!---!---!-----! ! \ .!
!J-'o' Habillement 1! 9,4!
'! 13,2!! 20,0'
._._\ 19,6'! 12,1!! 8,4!! 7,8!! 10,6 !\ 6,9 1! 10,0!\ 16,1'!

t~Transports ! 2,5' 3,1! 4,9 1 2,2 \ 2,1! 1,8! 3,7! 3,3! 3,0! 2,1 \ 3,3'
!: --~-----------! !----! ! I-----! ! !----I-----!---·-! !
t Santé ! 2,1! 2,5! 1,8 1 1,1! 0,2! 0,3! 0,3! 0,5! ! 0,8! 1,4!
-------------! -I----! ! !----! !---\' ' !.
1 !
1 Scolarise.tion 1 3,9! 2,9 1 0,1! 0,1 \ 1,0! 0,4! 1 ~ 0,7!
0,1 4 0,8'
F.------.------ 1 !-----! ! ! ! ! ! !
~! ! ~

~ Divers' ! 15,3! 8,7! 12,8! 14,9! 8,1! 11,5! 6,5 \ 20,0! 12,8! 18,5! 12,9!
,-------------! ! ! -! ! ! 1 !- ! ! ! !
1 Tote.l ! 100 ! 100 ! 100 ! 100 ! 100 ! 100 ! 100 '100 ! 100 ! 100! 100 !
t' ! ! ! ' ! ! \ ! ! ! ! \
48

faiblesse de ce dernier pourcentage s'explique par le f~it


que l'administration n'a PQS réalisé les infrastructures ~our
l'aliment8.tion on eou ot cm élcctri ci té du campomunt provi~
soiree

Les loyers n~ représentent que 680 francs CFA pel"


ménage en moyenne soit 4 %de la dépense totale au lieu de
10 5'; à Abidjan (1). Les réalisations des sociétés immobilières
dans la zonG urbaine devraient d'ores ct dèjà pouvoir persct-
tre de 102,er environ 200 Llénages. Le loyer mensuel devra.i t
être compris entre 6.000 frr:mcs pour un studio et 20.0('10 fr:mcs
pour un 5 pièces. On doit constutcr qu'::tctuellem..;nt, d'allri:-s
la structure des revenus et dus dépmlses, pou de caefs de
mén::-.Ge sont suscepti blos de payer un tel loyer. La location
d'illî seul studio représenterait 30 %des dépenses d'un ou-
vrier et 19 % de cel10s d'un ouvrier spécialisé. Elle SOI'a
encore moins accessible aux travaillours indépendmîts dans
leur grande majorité. COfiUJ8 actuellemont aUCillîe solution
n'est prévue paul" dos lOGements populaires, on voit mal coe-
mont pourrait Si effectuer le déguorpisson18nt du campemont
provisoire à moins que l' o.c1ainistratian ne distribua dos
parcelles individuelles ct que l0s sorvices do l'urbanis@0
ne soient p.J.s trop exigeants lors de l' eX3InOn dos d01"18.ndos
de perlais do constr1..üre.

c) Les dépensas d'habillement occupent la deuxième


place chez les ouvriors et les manoeuvres alors qu'elles se
situent en troisième ~osition chez les autros catégories et
môme en quatrième place choz les fonctionna.ires, los sans-
emploi et les pôcheurs où las dépenses de boisson prel1lîcnt
la troisième place. rI faut signa.ler toutefois que les fonc-
tionr18.ires de SAN PEDRO étaient principalemont des gend::trmos
et dos douaniers qui disposent d'une tonue do service et
dépensent donc relativement moins pour cc poste.

d) Les dép0nses de transport, sunté et scolarité sont


très faibles. D'une part les entreprisos assurent 10 trQllsl')ort

(1) "Etude socio-écOllomique de lu zone urbaine d'Abidjan';


SEHA, 1963 - 1964 •
49

gratuit sur los lieux de travail. D'autre part, jusqu'à pré-


sent, le seulmédocin en place ost llil médecin d'entreprise
et aucune pharmacie ni aUCill1 dépôt de pharmacie n'est implan-
té. Enfin il Q fallu attendre soptembre 1970 pour voir l'ou-
verture d'ill1e école primaire.

2) Elasticités de consommation

Nous avons déjà signalé los différonts obstaclos Qui


rondent le calcul dos élasti ci tés de conso~:lll1ation peu si&,"lli-
ficatif.

Aussi cette Q1:lalyse se limitora-t-elle à quelques


remarques relatives aux courbes dful~sticité que nous avons
néanmoins tracé à titro indicatif pour quelques produits et
pOUl" les salariés seulement (graphique nO 5 à 8). Nous n 18.-
vons pas tenu compte dos non-salariés à cause de l'étroitesse
de l'écart qui sépare leurs dépenses totales, et parce que
l'autoconso~~Qtion de certains produits en diminue encore

lu signification.

On constate que :

- los discontinuités sont nombreuses pour la majorité


des produits ce qui confirl:1G les observations généralelJ.cnt
effectuées lors des enquôtes de ccnsomfl18,tion dans los villl3s
des pays en voio de dévoloPPoiilcnt et représontG un obstacle
importm1t pour le calcul des él~sticités sur la significa-
tion duquel on peut s'interroger. Parmi los produits qui ont
l'élasticité la plus forte on remarquera l'i@18nle et les pro-
duits agricoles non transforQés, ce qui va à l'encontre dos
résultats habituels. L'explication qui nous paraît ln plus
vraisemblablo est 10 prix relativement élevé de cos produits
à SAN PEDïW. Los bas revenus SI ori entent vers des produits de
substitution tels que le riz et le pain

- l'élasticité est relativement faible pour l'habille-


ment qui ne fQit pas l'objet de dépenses ostentatoires do ln
part des catégories de revenus les plus élevés ;
EVOLUTION DE LA DEPENSE MENSUELLE PAR PRODUlli
SUIVANT LA C.S.P. DES SALARIES Graphique n~ 5

Depense mensuelle Depense men$uelle


par cs.p. du produit por c.s.p. du produit
4000

iOOO
POIS.SON VIANDE, VOLAILLE
2000

1000

Depense mensuelle Depense mensuelle


l'
10000
----...,., ----r--.,.,-~---
'20000 30 000 <CO 000 80000
...
totale por produit
1
10000
,
20 000
,
. 30 000
4
40000
totale par produH
,
eo 000
De

Mcmuvres Ouvriers OuVTÎ1ltrS Fonctionnaires Manœuvres ·


Oumers Ouvriers
specialises Fonct'10nnaires
.
speclo lses

. Depense mensuelle Depense mensu~lle


1000 :. por es.p. du prodUit· par c.ap. du proauit

IGNAME CONDIMENTS 1 LEGUMES


1000

200

DePense mensuelle DepeJlSe mensuelle


fatale par produit 10tOl8 por produit
, 1 ------,,~--...
, - - - , , - . . . , . ,_ ...............
.10000 20060 soodo 0400b0 80000 .. 10000 20000 30000 40000 50000
Manœuvres Ouvriers . Ouvriers Fonctionnolres Manœuvres Ouvriers Ou~riers Fonctionnaires
speclOlIses ~pet1Ollses
EVOLUTION DE LA DEPENSE MENSUELLE PAR PRODUIT
SUIVANT LA C.S.P. DES SALARIES Graphique n~ 6

Depense mensuelle Depense mensuelle


par c.s.p. du produit par c.s.p. du produit

4000

10000

PRODUITS ALIMENTAI RES


PRODUITS AGRICOLES TRANSFORMES
NON TRANSFORMES

1000

20

Depense mensuelle
•10000 20000
i i
30000
i
totale par produit
40000 50000
, II' ,
10000 20000
.
30000
,
Dep'eose mensude/le
totale
,
40 000 50000
...
par pro U1t

Manœuvres Ouvriers Ouvriers Fonctionnaires Manœuvres Ouvriers Ou,!ri~rs Fonctionnaires


specialises specialises

Depense mensue"e Depense mensuelle


par csp du produit par c.s.p. du produit

1000
2000 RIZ
PAIN

500
1000

Dep lnse mensuelle DteDense mensuelle


, -----"'1"1---,r---""'T"'I-
10000 20 000
...., - -
38000 40 000 50 a 'J
tol Jle par prodUIt
.
\0000 200'00 3Ocloo
010 le par prOdUIt
40600 50'000 ...
Manœuvres Ouvriers u,,:riE!rs Fonet mnoires Manœuvres Ouvriers Ouvriers Fonctionnaires
specialises specialises
EVOLUTION DE LA DEPENSE MENSUELLE PAR PRODUIT
SUIVANT LA C.S.P. DES SALARIES Graphique n97

Depense mensuelle Depense mensuelle


por csp du produit 3000 por c s p du produit

VETEMENTS. PAGNES SAVON


CHAUSSURES PRODUITS BEAUTE

200

Dep'ense mensuelle Depense mensuelle


totale par produit
1
10000
i
20000
i i
30000 40000 50000
,. • 1
10000 20000
, " ..
totale par produit

Manœuvres Ouvriers Ouvriers Fonctionnaires ManŒ\lvres Ouvriers


specialises

Depense mensuelle .Depense mensuelle


par csp du produit por csp du produit

1000
1000

ARTICLES MENAGERS MEUBLES

200

Depense mensuelle Depense mensuelle


1
10000 20060
,
30000
"
40000 50000
..
totale por prodUIt
.
10000
,
20000
,
30 000
,totqle par pr!Wuit
40 000 50 000
Manœuvres Ouvriers Ouvriers Fonctionnaires Manœuvres Ouvriers Ouv.risrs Fonctionnaires
specialises speclOllses
EVOLUTION DE LA DEPENSE MENSUELLE PAR -PRODUIT
SUIVANT LA CS.P. DES SALARIES Graphique n~ 8
Depense mensuelle Depense mensuelle
par csp du produit por cs p du pro<ilit

2000

/000

EQUIPEMENT MENAGER
(dont radio electrophone etc) LOYER

200 200

Ouvriers
Manœuvres Ouvriers specialises Fanctionncires Del1ense mens\Jelle
10000 20000 30000 40000 50000 totale par proault
, , i i pm
1 DeDens~ mensuelle 1
10000 20000 30000 40000 50000
totale par produit Manœuvres Ou'.!riers Ouvriers Fonctionnaires
specialises

Depense mensuelle Depense mensuelle


par cs p du produit por cs p du produit

1000 /0

CONSTRUCTION

MAISON, HABITAT
200 200

Manœuvres Ouvriers Ouvriers Fonctionnaires Manœuvres Ouvriers Ouvri~rs Fonctionnaires


speCialises specialises
/0000 20000 30000 40000 50900 ,
10\)00 20000

30000
ft
40000 50000
, •
50

- le loyer et la construction présentant ~~e élasti-


cité négative pour la co.té~orie des fonctionnaires. Com.o.lO
nous l'avons déjà siê~alé, 10 porsoIlllcl de cette catégorie
dispose en général de 10Gemonts de fonction qui ont été les
premiers bâtiments do type moderne effectués à SAN PEDRO.

2) Importœ~ce des dopenses :::tnnuelles selon la caté-


gorie socio-professiollllelle,

Le tableau XIV dOllile l'estimation dos dé~ensos do


septembre 1969 à août 1970 pGr catégo:rie socio-professiunnel·"
le en valeur absolue.

Elles représentent un total de 36191 millions, soit


82,6 %du revenu. La différence s'explique pnr l'importance
des transferts et de l'éparGne qui ont été exclus des dépen-
ses et qui seront analysés ultérieurement.

Le poids 10 plus grand dans l'ensemble des dépenses


revient aux ouvriers avec 120,3 millions et QUX mGlloeuvros
avec 101,4 raillions qui diste.llcent largement toutes les au··
tres catégories. Les salariés effectuent 77,5 %dos dépoDses
totales dont 61, 0 %pour los seuls ouvriers et manoeuvros.

Ainsi 11 analyse des c1cipenses de consoEù1lation p::::r Ci:~'­


tégorie socio-profcssimlnelle montre-t-elle que SAN PEDRl";
est bien llile cité qui vit principalùmont des déEonsGs de sos
salariés. Leurs besoins sont jusqu'ici peu diversifiés. La
demill~de s'oriente principnloffient vors les produits de pre-

mière nécessité: l'alimentation, l'habitat et l'habillement.


La recherche du prestige social par l'intcrmédiairo des C0n-
sOD1ffiatiol1s ostentatoires qui co.ractériso habi tuellcinel1t le
phénomène urbain dans los pays en voie do dévoloPlJorilOlü nI iJ8-C
Po.s perçue. Plusieurs fo.cteurs qui different de ceux roncon--
trés hnbi tuellGi;lent dons los villes pouvent en fournir une
exp1ication. Les disparités de revenus sont relativomont
fai bIcs ot los doux coumUl~:J.utés, européenne et africaino 9
sont nGttement séparées, co qui lir.li te fortement l'II effet de
démonstration".Le soctour tertiaire ost très peu équipé
Tableau N° XIV
ESTlr~~TION DES DEPENSES DE SEPT3~BR~ 1969 à AOUT 1970 PtR C.S.P. (en millions CFA)

1:--' , ,-----,-----,----:--ï"----,
~
!1\T_-l..
;Nature
-=-------~·s i naires;i:pé~ia-iOUvriers;
C'.
fFonctlon,'Qwriers i iManoeu-jCulti- i i Petltsi i Sens
vres ivateursiPêcheursicoml:ler-iArtise.nsjemploi
!!
l ,
Divers; Totp.l i
i j
Dépenses !
!
! lses!
! _! w
!
!
i
!
_~._,_
i
!
içants i
! !_"._'__ !
i !
!
!
__ !..
!
_! _~_.

iPoisson, vipnde ! 1,4! 4,1! 14,41 11,91 0,81 0,11 2,0 ! 1,7 1 2,1 ! 5,6 ! 44,1 !
1
~
: ·ri
,
=----,---,--
s::0 1Produi
t ts f agricoles
'
.non ~E-ns o.rmes.!
i. °9
,----,-.--,-----,
, .i
!
3 ,6 .i
_!
8 ,8 .j
!.
3 ,9·i °
,---,----,
,2 .i
1_.. _._1
1 ,2 .i
!
°, 7 ,-
i. ° , 6 .j
! _.. _ _.!
t_,
1, 6
.,

.j
!
3 , 1 -.j
!
,
24 ,6 .,
!
: -P
JCU
• -p !Prodults
't
. r-'ns f 'alimentalres,.,
ormes 1,5·'
, 5 ,0.',_ _-_,
17 ,3.' 14 ,7.', °
. ,8.', 2 ,1 .,' 2,1 ,1. 1 , 4 '., 3,° ' ° ' ,. 3, ., 50 , 9 ,.'
1S::
:0)
:El
, ·ri
!, Restaurant,
. <_r
,
b~ pensions;. . ;,2.
I----I-!
7; ,9 . 1 ;,
1
16 .5; , . , i. 2 ,
!
° 3;! ° 5
! __ !
°;
. 1 , a"::J i•
__ !.
, • , •2 7 ; ° 2 ; 35 9
,
!
;•
!.!_.
'ri
:<:!; ;Tot2.l alimentation ! 3,8! 15,4! 49,6! 47,0! 2,1! 3,9! 6,8 ! 5,6 ! 9,4 ! 11,9 ! 155,5 !
. ---' ! 1 --! ! !-~-,-! !----.! 1 ! ! !
1-
B0 i s sons
.----------- ----!----!
1 , 3! 2 , 1! 7 , 6!
_1
4, 1!
! _.. __
3!
I
°,
h
1 , o! 0, 1 1 0 ~ 1 ! 1 ~ 3 1 0, 6 ! 18 , 5 1
__ ! !_ I I ! !
f/l8.ison, he.bi ts.t ! 2,8! 14,5 1 16,4! 11,9 1 1,7! 3,5! 1,4 ! 2,3 ! 1,7 1 4,7 1 60,9!
---!--._-! ·1 I-----! .--.. ! - - - - ! - - - - ! !----! ! !
Habillement ! 1,1! 6,1! 23,5! 20,0! 1,0! 0,9! 0,9 ! 1,4 ! 1,1 ! 2,9 ! 58,9!
.--.------! 1 I---·-! 1------ !-_.__.1-----'- 1--·'-- I - - - - ! - - - - ! - - - - !
Transports ! 0,3! 1,4! 5,8! 2,3! 0,1! 0,2! 0,4 1 0,4 ! 0,5 ! 0,6 ! 12,0!
-----! !--_._-! !----! !-----! -! !------! !
S8nté 0,2! 1,2! 2,2 1 1,1! ! ! 1 0,1! ! 0,2 ! 5,0!
------------- ----! ! ! ! 1 ! ! -! ! ! !
t Scol""risation ! 0,5! 1,3! 0,1! 0,1! 0,1! 0,1! 0,1 ! 0,6! ! ! 2,9!
!. , - - - - - - ! ..· - - - I - - - I !----I -! ! !-----I----! -! .!
! Autres ! 1,8! 4,1! 15,1! 14,9! 0,3! 1,2! 0,6 ! 2,1 ! 2,0 ! 5,3 ! 47,4!
!-.-------------!
Tote.l
____
! !---!
~---_+__--_+---.-+----!
°,
! 11 , 8! 46 , 1 ! 12 3 ! i 1 , 4!
.!
° ! ! !----!---!
5 , 6 1 10, 6 ! 10 , 3 ! 12, 6 ! 16 ,
!
!
°
! 26,2 ! 361, 1 !
+
!
.---J!~

, l , ,
Revenu annuel (rappel) 14,5 56,9 130,1 ! 122,8 i 6,1; 15,7 17,3 15,2 16,9 41,4 i 436,9
52

d'où la faiblesse de l'incitation à dépenser dans ce domaine.


Enfin, comme nous 10 verrons ultérieuremont, .le prix des pro-
duits de consouIDlation courante est rolativo8ont élevé, ampu-
tant ainsi les disponibilités monétaires pour les besoins
moins contrai~lants.

*
* *
53

SECTION II.

LE PROCESSUS DE LA CROISSANCE D~~10GRAPHIQUE

Le processus de la croissance économique que nous


venons d'analyser est à l'origine de la croissance démographi-
que de SAN PEDRO et détermine :

- les caractéristiques de la population ;


les caractéristiques socio-économiques.

La formation d'un vérituble pôle de développement


dépendra, en partie, de l'évolution dos structures démogra-
phiques qui peuvent constituer à leur tour un facteur ou un
obstacle à la croissance.

L'analyse qui va suivre se fonde sur los résultats


des recensements démographiques déjà cités.

Le prvGmier reconseoent (février 1969) était exhaus-


tif. Il comportait les questions généralement utilisées pour
ce type d'enquête.

Par contre, faute de moyens (deux enquêteurs) et de


temps disponible, nous avons dû nous contenter d'une enquête
légère pour le recensement de juillet-août 1970. Le question-
naire ne fournissait que les informations qui nous parais-
saient essentielles pour la cowpréhension des mécanismes de
croissance et de polarisation. Par ailleurs, à cause des
conditions difficiles de travail dans uno cité en chantier,
principalement au cours de la saison des pluios, l'intégra-
lité de la population n'a pu être interrogée. Aussi ces don-
nées ne seront-elles utilisées qu'à titre indicatif.
__ 5.4

A) LES CARACTERISTIQUES DE LA POPULATIOn

I. - ESTIUATION DE J,A POPULATION

En février 1969, la population totale reconséo s'élo-


vait à 4.024 personnes dont 2.734 hOï.li"!lOS et 1.290 fOIi1IJOS (1).
D'après ce critère, ct en sc référ~nt a la typologie des
villas ivoirielli1es, on pourrait classer SAN PEDRO dans lQ
catégorio des centres seceud:.üres. Toutefois, il ne faut
jusqu 1 ici consiclérer· SAN PEDRC\ quo COr.lfùe une ci té do chantier.
D'une part, l'infrQstructurc aillùinistrQtive liée aux besoins
d'w1e population urbaine est pratiqucmont inexistante. D'au-
tre purt, la population est dffi1S SQ grm1de najorité flottŒnto
(comm.e 1'.'1 déI:1ontré la diffi culté à obtenir illl éch::mtillon
fixe pour des sondages répétés) : de nombreux s~lariés quit-
tent SAN PEDRO avoc leur entreprise.

En juillet-août1970, période la plus creuse de


l'année, nous n'avons plus dénombré quo 3.580 personnos, ~1
fait, comme nous l'avons déjà signalé touto la populntion
n'a pus été interrogée. On pout, toutefois, tenter un rnpide
calcul. Le recensGôont exhaustif sur los liGUX do travuil Q
donné 1.323 actifs. Si l'on ujoute les inactifs et les fem-
mes chefs de ménGge, on obtient environ 1.550 chefs de ména-
ge;Qu total. La ~oyonne dos personnes à charge paroi les
chofs de ménage recensés était égale à 1,7. En extrapolant
à partir de co r~tio on aurait environ 2.650 personnes à
charge ct une :po;:mlation de 4.200' pors onnes • La popul8.tion
recensoe par nos soins représontait dunc 85 % de la popula-
tion totale.

De septombre 1969 à août 1970, le nombre moyen de


chefs de ménage a ét é, comae nous l' :J.VOl1S vu, estimé à
2.101. Si nous supposons que le nombre do personnes à ch.J.rcc.~

Noto: ,La. pu~)U12tion Europoe:J:ll.10 (lui conpre:nd principn..lc-
Dont des L:.:..~éniours et des tcc.~!]1iciü:i.lG errployés tlLiPU--
ruiroflent ';j- ur IlJs' tr,J.v '::'ux :1' L:.:i:'r::structu:"',:; ::1'::l i>'J.s·
été r~censéo. La population 0tudiée correspond donc à
cello dont noûs avons analysé. los revenus et les dô-
penses.
55

n'a guère varié au cours do la période, on voit que ln popu-


lation moyenne annuellG 0. avoisiné 5.700 personnes au cours
de ln phase la plus ncti va ot termino.le cles trr.wo.ux d' infr8.s-
tructure portuaire.

D'o.près le rapport SCET-SBDII, datant de fin 1968 dû-


but 1969, l'évolution de la population jusqu'en 1972, devait
être la suivante (1) :

_____ ........_....... __ ___ .... __ ._..- .._ _ .. _r......__ __. ..,. __ ._...._ _...... ..,• ..,._
o co • •

Année ' 1969 1970 1971 1972


------,----
, ---- - - - - - - - -
Populationi 7.500 14.000 20.000 25.000

On constate que jusqu'ici le pouvoir d'attraction


exercé sur la population a été inférieur aux perspectives.

L 1 wle des explications peut âtre fournie par 10. com-


paraison des ni veaux de vie. Le revenu moyen ffi1nuel par tête
est égal à :

- 76.000 francs à SAN PEDRO ;


- 57.000 francs dans IGS centres secondaires de forGt
de 10. r6Bion de Bouaké (2) ;
10S.00C francs à Bouo.ké (3)
- 90.000 francs à Abidjan (4) ;

Le revenu par tête à SAN PEDnO cst supérieur à celui


des centres de la réGion de Bouaké qui correspond à un nive[~
moyen nation~l. L'écart serait moins grand si nous disposions
d'informations relatives à la zone dG forêt. Toutefois, co
revenu est nettemont inférieur à celui d'tUîe gr~mde ville
telle que Bouaké ou Abidjan.

(1)- Cité p.'].r : "le Sud-OuGst Ivoirien effort de développe-


ment" op. cit. P137.
(2)- J. CHEVf.1S3U. op. ci t.
(3) - "L 1 analyse économique spo.tio.le. Méthodes et indicateurs l i .
Soction économie. ORSTOI:-Ninistère du Plon.
(4)- Sm~A, op.cit, tableau nO 46. AU revenu total par têto de
population africGino de 1963 nous 8.vons appliqué llil t~ux
de croissanco moyen annuel du revenu monétaire en fl'.J.l1cS
courmlts de 4,2 %.
pur ailleurs, ilf~udrait pouvoir tenir compte des
différences de prix et d'Qutoconsonlilativn. Or dluno part,
les prix, par suite de l'éloignoment des centres d'approvi-
sionnement et du faible dévelol'peffiont des moyens de comlùuni-
cation ct du secteur cOil1ffierciQl sont plus élevés à SAN PEJI10
qu'ailleurs. D'autro ~art, l'autoconsofuuation y ost plus fai-
ble à cause, entre autres, de la limitation Qe la production
do vivriers, los autorisations de défriche.illGl1.t n'ayant été
que très difficileElcnt fJ.ccordées.

Enfin, les f~ctours psychologi4ues ct sociaux int0r-


viennent de manièro non négligeable : r~::5ion excentriquo sur
laquelle circulent certainos légendes maléfiques, éloicn~ment
de la famille, insuffis2l1ce des structures d'Qccucil sociù-
économiques Qussi bien du socteur tertiaire public que priv8.

II.- DATE D'ARRIVEE

La population eut composée dl ill1.îili GTo,nts récents. E11


1969, 51 personnes seulenent déclaraient être 11éeo à SAN-
PEDRO. pour les autres, lour date d'arrivée était:

,
antérieure a 1S61 pour 28 personnes soit 0,5 ~o
,
1961 a 1966 pour 187 Il
soit 5 %
1967 pour 172 Il
soit 4,5 /~
1968 pour 3.138 Il soit 80 ~...,

dont 1.204 au cours du durnier trülOstre , .


- d dos immigrés en
1969 pour 406 personnos soit 10 1"
un mois et demi environ.

La croiss~mce démogTuphiquc est donc liée intégrale-


ment à l'ouverture du chantier, les principaux travaux ayant
débuté en 1968. Au rythme d'accroissement des derniers lilois
de 1968 et du début de 1969 la popu18tion aurait dû douQlor
en un an ce qui n'a PQS été 10 cas comme nous l'Qvons vu.
57

En Août 1969, la date d'installation que nous ont dé-


claré les 1.236 hommes d'âge actif est:

antérieure à 1961 pour 4 d'entre eux soit 0,5 ~~


1961 à 1966 pour 43 Il Il
soit 3,5 1'0
1967 pour 62 Il
" soit 5 %
C',~
1968 pour 419 " " soit 34 /

1969 pour 465 Il


" soit 37,5 %
1970 pour 243 Il Il
soit 19,5 %.

Cette évolution récente confirme le fait que l'immi-


gration a été nettement ralentie en 1910. Par ailleurs elle
montre que la population est très instable : le recensement
de 1969 donnait 3.138 personnes arrivées en 1968, alors qu'en
Août 1970 elles ne seraient plus que 1.428 (34 ~, de 4.200
persom1es estimées).

III. - REPARTITION PAR AGE

Le recensement d'Août 1970 ne donnait pas la réparti-


tion par âge. Mais, il y a tout lieu de penser que celle-ci
n'a guère évolué par rapport à Février 1969. La structure par
âge de la population était alors plus caractéristique d'una
cité de chantier que d'un centre secondaire (Tableau nO XV,
graphique nO 9).

Par groupe d'âge, on avait en février 1969

- 25 %de 0 - 14 ans contre 43 %pour la moyenne des


centres secondaires de C8te d'Ivoire (1). Dans ce groupe, la
po~ulation scolurisable ne représonte que 9,5 % contre 21,5 %
pour la moyem1e nationale. Un grand nombre de jeunes n'avaient
pas encore réjoint leurs parents à cause de l'absence d'éta-
blissement scolGire. En Août 1970, sur les 1.535 enfants à
charge déclarés par les chefs de f.~i.rnille, 480 soit 31 1b ré-
sidaiont à l'extérieur. Cette situation a dû légèrement se

(1)- Les données relatives aux centres urbains se réfèrent au


rapport "Population Côte dl Ivoire 1963". r,Iinistère du
Plan. Elles concernent le milieu urbain et sami-urbain,
Abidjan non compris.
1
STRUCTURE PAR SEXE ET AGE DE LA POPULATION RECENSEE
(FÉVRIER 1969)
Graphique n~ 9

Masculin: 68,0 60 Férninin;32,O


55

1
f .50
45
40

1
1
1 35
30
25
h 1
1 20 1
1 15 1
1 10 l
1 5 1

1 1
14% 12 10 8 6 4 2 2 4 6 8%

,
STRUCTURE MATRIMONIALE DE LA POPULATION RECENSEE
,
(FEVRIER 1969)

Graphique n~ 111 i

Femmes

4 6 8% .

_ Veuf et divorcé
58
modifier depuis le mois de septembre 1970 avec l'ouverture
d'une école primaire de 6 classes qui ne peut donc satisfaire
qu'une partie des besoins

. - 68 % de 15 - 49 ans contre 42 %pour la moyenne des


centres urbains secondaires. Le groupe 20 - 24 ans est le
plus important, 818 personnes soit 20 %de la population;

- 6,5,
%de 40 ans et plus contre 15 %pour les centres
CGcollcl.".irt.:s. iL l'intérieur de ce groupe, les 60 ans et plus
sont peu nombreux: 0, 5 %au lieu de 4 %en milieu rural et
3 % en milieu urbain.

Tableau N0 XV. - Répartition, par sexe et âge de la population


recensée. (février 1969)
-------------~---o ,--------------- • --------------~ --------------- .------- .
masculin Féminin Ensemble 'Rapport!
, - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , de
1. V A VR V A VR VA V R !mas c .
_ _ _ _ _ _ _,;::,..!, • (1) (1) ! (2)
, 5 ans ' 325 8,0! 295 7,5 1 620 15, 5! 110
, ! ! ! !
! 5 9" ! 131 3,0! 140 3 , 5! 271 6, 5 1 93
i 10 - 14 Il ! 58 1, 5! 59 1 , 5' 117 3,0! 100
i 15 19 Il i 211 5,5 i 216 5,5 i 427 11,0 i 97
! 20 - 24 Il ! 547 13,5! 271 6,5! 818 20,0! 202
1 Il ! ! ! !
! 25 29 ,615 15,5! 152 4,0! 767 19,5! 404
1 30 34 Il 1 376 9,5 i 64 1 ,5! 440 11,0! 587
! 11 ! ! ! !
! 35 39 ! 254 6 , O! 48 1, O! 302 7 , O! 529
, '40 - 44 11 1 106 2,5 1 16 0,5' 122 3,0! 662
! ! ! ' !
! 45 49 11 ! 58 1,5 1 13 0,5! 71 2,0! 446
, 50 - 54 11 , 31 1,0 ! 8 ! 39 1,0' 387
1 11 1 ! ! !
! 55 59 ! 7 ! 2 1 9 1 350
! 60 et plus ! 11 0,5 ! 2 ! 13 0,5 550
! ' , ,
!
Non Déclarés !
4 .
!
4 !
8 10C
!---------,---- ----!---- ----,----
1 TOTAL ,2.734 68,0! 1.290 32,0! 4.024 100 212

Cette répartition par âge est favorable à la crois-


sance puisque les structures sociales traditionnelles qui
constituent habituellement un obstacle puissant au développement.

(1) - V. A. = Valeur Absolue, V. R. = Valeur Relative


(2) Rapport HOL~es, Femmes.
59

pourront être facilement remises en cause par une population


jeune majoritaire.

En particulier, dans la mentalité traditionnelle de


certains groupes ethniques, le chef de fa~mille dispose du
revenu de la famille étendue qui en contre partie est à sa
charge. De ce point de vue, les migrations à SAN PEDRO s'ac-
compagnent d'une modification des comportements. A court
terme, elle se traduit par une diminution de la capacité fi-
nancière individuelle. Mais, elle devrait entrainer un accrois-
semont du dyg~1isme et de l'esprit d'entreprise au niveau
global.

IV.- LE RAPPORT DE MASCULINITE (tableau nO XV, graphique n010)

Le rapport de mas~ulinité est très élevé d'après le


recensement de février 1969. pour l'ensemble il atteint 212,
alors qu'il est voisin de 105 pour les centres secondairos
de Côte d'Ivoiro. Co taux accuse de fortes variations selon
les classes d'âge. Il est procho de 100 de 0 à 19 ans, il
atteint 202 de 20 à 24 ans et dépasse en général 400 pour les
autres classes d'age. Cette structure par âge est caractéris-
tique de la première phase d'urbanisation en Afrique.

V.- SITUATION MATRIMONIALE (tableau nO XVI, graphique nO 11)

En Août 1970, le nombre d'épouses représentait 17 %


de la population au lieu de 18 %en février 1969, signe d'une
grande stabilité structurelle au cours de la période étudiée.

La structure matrimoniale, telle qu'elle ressort du


recensement de février 1969, est différente de celle du mi-
lieu urbain ivoirien.

On a eu, en effet, respectivement

1) Parmi les .
hommes de plus dG 14 ans .
53 % de céli bat::tires contre 36 'fa
marles contre 54 % .,
.,
. 46 % de
., 1 7~ de veufs ou divorcés au lieu de 10 %.
VARIATIONS DU TAUX DE MASCULINITE
(FEVRIER 1969)

Graphique nll ro

(Taux

600

!500

400

300

5 20 35 50 65 (Ages)
Tablc::1.U nO XVI. Situation l11D.trimonialc do la population recensée. ( février 1969 )

iR-;'
! .
1 Age
!
"
. . . . 11
Sexe Masculin

,
" Céli b. ! marié !V. et D. ! Total.
!
Sexe Féninin

célib. !Mariée !V. et D. ! Total


i
.
Ensc..'11ble

,
_
------------------------------- -------------_ .. _---------------- , ------------_.. ... ------_-...------_..-
!

Célib. ! Marié !V. et


1
D. , Total
.
,
!
!
,
! Il 1 ( 1) i ( 1) ! ! ( 1) !
Il 1 ! 1
,
1
,
!
!
!
5 Ql1fJ
5 - 9 :::LllO
Il 325 !
131 , 1

!
325
131
295
140
295
140
620 !
271 1 1
620
271 ,!
! ! ! ! ! 1
10 56 ! 16
!
!
14 0110
15 - 19 ans 191 , , 2 !
20 1
!
,
!
58
211
43
24 191 1
59
216
99 !
215 ! ,
18 !
211 1 1 !
117
427
!
!
417 , 128 , 391 , ,
! 1 1 1
!
! 20 24 ans
,
2 ! 547 7 263 1 271 424 !
, , 3 818 1

,,
1
25 - 29 ill1S 350 1 264 ! 1 1
615 12 140 152 362 1 404 1 1
767 !
,,
!
30 34 ans Il 131 ! 237 8
!
! 376 6 58 64 137 1
!
295 ! 8 ,
1
440
!
1

35 - 39 ans Il
52· ,! 198 ,1 4 1
254 6 40 2 48 58 ! 238 1 6 ,
! 302 1

,
!
40 - 44 ans "
"
19 ,
,, 86 ,
,, 1
1

,
! 106 2 13 1 16 21
1
, 99
!
,
! 2 , 122 ,
1

,
!
!
45 - 49 :::ms Il

Il
7 51
,,
!
58 3 '7
1 3 13 10 1
6 !!
58
1
3 !
,
1
71 ,,
1
1
50 54 ans
55 - 59 ans
1;1

"
3 !
,
26 !
7 1
2 31
7
3 4
1
1
1
8
2 ,
,
30 !
8 1
3
1 1
39
9 ,
,
,
1
60 ct plus "
"
!
! 9 ,
!
2 ,
1
11
" 1 1 2
,
! 10 ,
!
3
1
1 13 ,
!
!
N. D. "
Il
4 ,
1

,
- !
1
1
!
4 Il
"
4 4 8
!
!
!
1
1
8 1

!
Il 1 ! Il
! ! 1
,
!
TOTAL " 1.686 , 1.028 ,
! ! 20 1
2.734 Il
545 734 11 1.290 ,
2.231 ! 1.762 ! 31 ,
1
4.024
"
" ,, , !
!
"
" Il , !
,1 ,
,
!
,
1

% " 42
(,1
10 25,5 1;;' 0,5% ! 68% " 14?~ 18% 329~ " 55, 57~ ! 43,5% , 1% 100
Il 1 1 ! " " ! 1 !

( 1) Veuf (ve) et divorcé ( eL


0'1
0
61

2) Parmi les femrJes de plus de 14 ans


8,5 %de célibataires au lieu de 8 %
90 % de mariées au lieu de 77 10
• 1,5 %de veuves ou divorcées au lieu

Il Y avait alors à SAN PEDRO 1.028 hommes mariés pour


seulement 734 fernraes mariées, ce qui signifie que le nombre
d'épouses qui n'avaiont pas'rejoint leur mari était élevé.
En Août 1970 parmi le nombre total d'épouses déclarées par les
chefs de ménage 20 %résidaient encore à l'extérieur.

Le fait qu'une partie des howûes mariés ait émigré


sans leur épouse est dû à l'insuffisance des structures
d'accueil socio-économiques, déjà signalées précédernrnent, dont
principalement l'absonce dlune maternité et la faiblesse du
personnel medico-soci::.l1, égalel,~ent à l' incertitude de 11 emploi.

VI. - LA TAILLE DES MENAGES

Parmi les fQcteurs qui peuvent influencer tant le ni-


veau que la structure des budgets fruùiliaux, la taille et la
composition des ménages représentent le plus important après
la catégorie socio-professionnelle. La taille moyenne des Qé-
nages permet de calculer le niveau moyen des déponses et des
revenus par tête.

pour la moyenne des ménages recensés à SAN PEDRO en


Août 1970, les relations qui unissaient les chefs de fillaille
ct les personnes déclarées à leur charge étaient les suivnnt0s:

- épouses 26,0 7~
descendants 48,0 ~î
- ascendants 1,5 %
- colatéruux 18,0 %
- beaux-parents 3,0 c.-'lOd
- employés 0,5 7~
- sans liens de pa-
renté ~'
1,5 /,0

- visiteurs 1,5 c';


/0.
62

Tableau N0 XVII - Nombre moyen de personnes à charge par chef


de ménage selon la CSP (Août 1970)

.----------------------- . ___ .... _____ .0. ___


.-------------- ------------- .1
i:~:
C S P ,; Son Pedro Extérieur· Total !
!
.1 Fonctionnaires 1
4,7 2,3 7,0
!
!
!
,
! !
!
!
Ouvriers spécialisés ! 3,7 1,4 5, 1 !
1 !
!
Ouvriers 2,1 0,7 2,8
, Manoeuvres
!
1,3 0,6 1,9
Cultivateurs 2,2 1, 1 3,3
pêcheurs 1,9 1, 1 3,0
'
,.
1

Petits coomerçants 1,8 0,8 2,6 !


!
Artisans 1,7 0,3 2,6 !
Sans-emploi 0,7 0,3 1,° !
!
!
Divers 1,5 0,6 2, 1 !

TOTAL 1,7 0,7 2,4 ,


!

On const8te que les pGrsonnes étrangères à la famille


ont tm poids relativement faible. Les difficultés d'existence
déjà signalées pour la far.ülle jouent à fortiori pour les
personnes étrangères.

Le tableau XVII montre les relations qui s'éta-


blissent entre le nombre do personnes à charge et l'apparte-
nance à une catégorie socio-professionnelle.

Il ressort que :
- pour les salariés la tailla du ménage est d'aut~1t
plus grande que le revenu monétaire est plus élevé;
- l'étendue du ménage ost assez homogène chez los
différentes catégories socio-professiolli1elles nun salQriées;
- les sans-emploi ont un nombre de personnes à char-
ge très faible : 1 personne ;
63

- 29 % des personnes à charge résident à l'extérieur


de SAN PEDRO, ce pourcentage est à peu près identique pour
toutes les catégories socio-profoGsiolli~elles. Ceci confirme
le caractère flottant de la population de SAN PEDRO. Cependant,
le jour où les structures d'accueil socio-économiques seront
réalisées on peut prévoir que la population se stabilisera et
que l'accroissement démographique sera dû en partie à une
augmentation de l'étendue de la fillnille. On peut même envisa-
ger, con~e ceci se passe dQns les centres urbains, que la
taille du ménage dépassera largement le cadre de la fŒmille
restreinte. Ce seul phénomène de foisonnement devrait faire
croître la population résidente de 50 % par actif.

La situ8tion actuelle a une conséquence sur la struc-


ture des dépenses. Elle explique le fait qu'on ait trouvé un
solde important do revenus non dépensés (75,8 millions).

La comparaison des niveaux de vie effectuée précédcQ-


ment, doit être réajustée en tenant compte de cette popul~tion
à charge extérieure. Le niveau de revenu moyen par personne
est alors ramené à 65.000 francs C.F.A. au lieu de 76.000
francs, ce qui diminue encore le pouvoir d'attraction de cette
cité relativement à celui des villes ivoiriennes.

B) - CARACTERISTIQUES SOCIO-PROFESSIONNELLES

L'investissement massif exe~ce un effet direct sur la


structure socio-prof~ssionnelle par l'intermédiaire de la de-
mande des entreprises de travaux publics. Cette création
d'emplois devrait théoriquement avoir un effet favorable sur
la croissance par l'intermédiaire des adaptations structu-
relles telles que l'accroissmlent du niveau d'instruction et
une élévation du nombre ct du degrés de qualification des
emplois au niveau nationQl.

I.- STRUCTURE SOCIO-PROFESSIONNELLE

Les fortes fluctuations mensuelles du nombre d'emplois


ont déjà été signalées. Aussi, comme pour l'étude du revenu
et de la consofliltlution, ne rotiendrons-nous qu'une estimation
64

moyenne pour la période de septembre 1969 à Août 1970. Dans


l'analyse de la structure socio-professionnelle des chefs de
ménage, nous avons considéré comme chef de ménage toute person-
ne de plus de 25 ans ayant une source de revenu lui permettant
de subvenir à ses principaux besoins. La structure socio-
professionnelle des actifs ne diffère, en fait, de la précé-
dente que par le nombre d'inactifs ou d'aides familiaux qui
sont à la charge des chefs de ménage. Ils peuvent être esti-
més à environ 200 personnes qui viennent s'ajouter aux 185
chômeurs considérés comme chefs de ménage. Contrairement aux
habitudes socio-Jcono~iques qui prévalent dans les centres
secondaires, le nombre d1aides familiaux est pratiquement
négligeable à SAN PEDRO. Les j~Ul1es qui émiP~ent cherchent
avant tout un travail sa~Q.~Jé et rompent (le ce point de vue
avec les structures so~iales traditiol1nelles.

Le tableau N° AVIlI présente la structure socio-


professionnelle de SAN PEDRO, par secteur d'activité, et cel-
le de quelques villes de Côte dllvoire.

Comparativement on constate quatre différences prin-


cipales

â) Le faible niveau du sectour primaire (2 % du


total
des emplois) qui est comparable à celui dlAbidjan, mais est
nettement plus bas quo celui des centres secondaires. Ces
derniers, comme Abidjan sont par ailleurs entourés d'une zone
rurale capable d'assurer une partie do leurs besoins en pro-
duits vivriers et disposent d'une orgm1isation des circuits
commerciaux et de transport plus apte à répondre à la demande ~

b) ~oids relatif d~~our secondaire est très


élevé, 66 %, alors que co rapport est égal ou inférieur à 30~
dans les villes;

c) le secteur tertiaire est embryonnaire. Le commerce


et le transport ne représentent que 7 ~s au lieu de 8% à 269;,
et, les fonctionnaires et assimilés 2 % au lieu de 10% à 15~;
65

Tableau N0 XVIII. - structure socio-professionnelle de quelques


villes (en 90)

.! -------------------- .!----------- .---_.------.._- •! ---------- .-_Katiolu


_------ .-----------
.....

! Secteur , 1970
San Pedro ! . Bouaké
! 1969 1) , 1969 ( 2) !
AbidZall ! Béoumi
1967 (3) ! 1967 (3)
!
!, ,!Nbre !! % !350.000 ha!, 100.000 ha!! 12.500 ha! 6.000 ha
, Secteur primaire ,! 40!, 2 !,
i

2 9
, 59
!
! 39
!
!, Secteur secondaire !1.518! 66 ,
! !
30 25 ,
! 17 ,
! 15
Q) ,Commerce
! H'nH ;Trnnsport ,! 170!! 7
! :=i as , , 26 31 !
!
8 !
!
26
! Q)·n ;Autres Emploisi 139!
! üH
.p .p
;privés
Q)Q) ;Fonctionnaires;
, , 6 26 11 ,
! 3 !
!
5
!
!
U,}.p
;assimilés i 49 ,! 2 10 17 13 ,
! 15
!, Inactifs ! 385', 17 6 7
,
!, !
! , !
! Total i 2.301 i 10C 100 100 100 ! 100

d) le nombre d'inactifs est particulièrement impor-


tant, 17 % contre moins de 10 %dans les villes. Les consé-
quences de ce chômage apparemment élevé ne sont pas alarmantos
pour les raisons suivantos :

- le nombre de "sans-emploi" Gst d'autant plus élGvé


que la date d'arrivée est récente. L'enquête de Février 1969
révèle que 52,5 %des chômeurs étaient arrivés le mois précé-
dant l'enquête, 25 %le dernier trimostre 1968 et seulement
13 % les trois premiers trimestres 1968 qui comptent le plus
grand nombre d'actifs;

- les entreprises recrutent généralement à titre


temporaire. JI. cause des fortes variations mensuelles des em-
plois salariés, il existe un chômage tempornire important ;

- le chômage est le plus souvent partiel comrü8 lIa


démontré l'analyse des revenus;

(1) - "Population côte d'Ivoire 1965" Ministère du Plan.


(2) - Renseignements fournis Mr. CASTELLA.
(3) - J. CHEVASSU et J. ~nCHOTTE - "problèmes d'analyse reglo-
nale. Les zones rurales et les centres secondaires de
la région de Boual{é". ORSTOWI-Ministere du Plan.
Vol. II N° 4, 1969.
66

- les migrations permettent d'absorber une Eartie du


chômage national et donc d'accroître la caEacité productivo
de la main d'oeuvre nationale. En effet, un sondage effectué
en juin 1970 portant sur 184 honwes d'âge actif révèle que
ln majorité d'entre eux sont venus à SAN PEDRO parce qu'ils
étaient au chômage (60 %), dont 75 % à la suite d'une mise
au chômage récente et 25 %sans emploi antérieur. Les autres
ont émigré avec leur entreprise (20 %), parce qu'ils espé-
raient tirer un meilleur revenu de leur activité (21 %) ou
à la suite d'une mise à la retraite (1 %).

II.- LE NIVEAU D'INSTRUCTION (tableau nO XIX)

Cette information n'a été recueillie qu'en Février


1969. Le niveau d'instruction était alors voisin de celui
rencontré dans le milieu urbain ivoirien.

Le pourcentage de ceux qui savaient lire et écrire


était légèrement supérieur à celui de la moyenne des centres:
18 %contre 15 %.

Seuls 265 hon~es (9 % des plus de 15 ans) avaient


un diplôme dont 1 un C.A.P. soit 0,3 %. La pIlase actuelle
de création de l'infrastructure utilise un grand nombre de
manoeuvres, mais elle devra sc puursuivre par une phase
d'industrialisation qui exigera une main d'oeuvre plus qua-
lifiée.

A CGt effet, un Centre de Formation Professionnelle


a été ouvert le 6 Avril 1970, SQ capacité d'accueil est de
60 stagiaires dans los sections de mécanique et de maçonnerie.
L'évolution des qualifications socio-professionnelles off or-
tes sur le marché dépondra des besoins des entreprises uppe-
lées ·à prendre le rolais de celles qui réalisent les travaux
d'infrastructure. Aussi serait-il souhaitable que chaque
entreprise accompagne sa demande de terrain d'un projet sur
l'évolution et la qualification des emplois afin que le Cen-
tre de Formation Professionnelle adapte son enseignc@ent en
fonction des perspectives du marché du trQvail.
67

Tableeu N° XIX Niveau d'instruction des hommes

! 1 -T r- -- !
! S8ns;Ro
f
" A
f
"
! p- !Parle! Lit !Ecrit! CEPE! CAP ,f
"BEIC,"
Objet, len !prend! ! "m-BAC; N.D. !Tot"l! ,
!
1--- !
! _._- --- !
, ! ! , !
--,
!
! 5 ans 325 !
!
! !
!
!
!
! ! ! ! ,
1
3 2 5j
,
! 5- 9 ! 90 !
! 1
21 !
1 , 8! 2 ! 10 !
! !
!
!
!
1
!
1
131 !
1
; 10- 14 ! ! 15 ! 5 ; 9, 3 ! 19 ! 6 ! ! 1 !
l:;
...la,
0

! 15- 19 ! 1 41 ! 6! 48! 2 ! 57 ! 55 ! 1 1 ! 1 211 ! ,


1 ! ! 1 1 1 ! ! ! ! !
;20- 24 ! ! 169 ! 29; 209; 2 ! 63 ! 65 1 4 5 ! 1 ! 547;
,
!25- 29 1
!
! 196 t
! 1
30! 295! 4 ! 52 ! 33 !
1 , 1 ! !
5 !
! ,
! 615! ,
; 30- 34 ! 116 ! 14; 198; 5 ! 34 ! 8 ! 1 376,
! , ! 1

,
!35- 39 !
! ! ,
! 68 !
,8! 146 ! 3 ! 19 !
1 ! !
9
!
1 !
!
!
!
254!
1
;40- 44- 41 ! 3i 50; 1 ! 9 ! 2 1 106;
!
, ! ! !
,
! 45- 49 !
! !
18 !
!
!
!
32!
1
1
1
3 !
1
4 !
!
1 !
!
1
!
58!
i
; 50- 54 ! ! 10 ! ! 14; 1 ! 4 ! 2 ! ! ! 31;
,
!55- 59 ,1
, ! 5 ! !
, 2! !
, ! !
!
! !
!
7!
"60 et +
! ! ! 4 !
! !
5
!
1 1 !
!
! , 1
11 1.
! N. D. 1 ! 2 1
!
1
!
! 1 ! , ! 4!,
! ! ! ! ! !
! I-~-
, ! ---1
, ,1- ! - _..-!
, i
! ! 186 !! 7 "12
1
! Total 325 ! 775 116;1.017 23 ! 271 ! !
2 ;2. 73fr i
!
! , ! , ! , ! . ,
! ,! !
1
,
!---!
1
! % 11 ,9; 28,3 4,3 j 37,2 0,8; 9,9, 6,8; 0,3 ; 0,4 ! 0, 1 ; 100,0;

Ce Centre avait déjà reçu plus de 400 demandes d'ins-


cription avant son ouverture ce qui pourrait justifier une
extension de cet Etablissement.
68

En conclusion do cette analyse du processus do la


croissance, l'investissement massif réalisé dans la région
du Sud-Ouest a eu dos effets trop limités dfu~S la phase d'in-
vestissement pour induire une croissance économique ct déQo-
graphique capable d'engendrer un pôle de croissance. On est
donc en droit de so demander si ces effets n'étaient pas
prévisibles à l'origine du projet et dès lors si la période
choisie pour une telle analyse n'était pas prématurée.

Nous rappellerons que la recherche a été envisagée


dans une optique d 1 observation périodique susceptible d'ôtre
poursuivie sur une longue période.

Par ailleurs certains éléments laissaient croire que


SAN PEDRO pouvait devonir rapidemont une zone de forte émigra-
tion et un lieu privilégié d'investissGment. Ce fut le cas,
par exemple, des perspectives démographiques justifiées pnr
le taux de croissance rapide de la population en 1968 et des
nombreuses demandes de terrains qui émanaient des entreprises
privées. Or, nous avons vu que la croissanco démographique
s'est ralentie à partir de 1969 et que les entreprises moder-
nes induites ne so sont installées qu'en très petit nombre.

Il semble que cc brusque changement de tendance soit


lié au choix de l'emplacoment et à l'état d'avancement des
travaux.

D'une part le choix d'un site dans une zone vide, ma-
récageuse, forestière et ne disposant au préalable que d'unp.
infrastructure urbaine et des voies de con~illlications
très insuffisantes présente dans une première phase de nom-
breux obstacles pour l'implantation ct l'approvisionnemont
d 1 une population iwportante. En particulier, pendant la sai-
son des pluies, les ponts sont fréquemnlent emportés rendant
les voyages et le transport de marchandises parfois i~posi­
bles.
69

La réduction de ces obstacles dépend de la progrrumJa-


tion des différents types d'investissements. L'objectif prin-
cipal de l'investissement étant le trafic du port l'effort a
été porté plus particulièrement vers l'infrastructure portuaire.
Aussi, alors que son ouverture est prochaine, les installations
urbaines essentielles et les grandes voies de communications
sont-elles encore loin d'être achevées ce qui constituera un
frein pour son activité. Pour assurer sa pleine capacité qui
est de 1 million de tonnes annuellement en est conduit à -en-
visager de fermer le port de Sussnndrn lequel assure un trafic
de 400.000 tonnes.

D'autre part certains facteurs techniques, politiques,


administratifs et financiers ont entraîné des retards dans la
réalisation des tr~vaux d'infrastructure urbaine et administra-
tive : les principaux investissements collectifs, hôpital, éco-
le-1ère et 2ème tranche, C.E.G., Bureau de Poste nlont pu être
effectués selon les prévisions; l'administration a été con-
duite à différer l'attribution des terrains à titre définitif.

Dans ces conditions, on comprend que les entreprises


modernes susceptibles de créer des emplois ont été très rares
à s'installer. De ce fait, les entreprises intégrées à l'exé-
cution du projet n'ont pu trouver aucun approvisionnement sur
place. Elles ont mê,ùe été contraintes d'assurer certains ser-
vices pour l'ensemble de leur personnel (médecin, transport)
et de pourvoir à l'approvisionnement quasi intégral de leurs
employés Européens (Economat). Si l'on considère des inves-
tissements analogues en côte d'Ivoire, réalisés loin d'une
grande ville, il apparait que les entreprises de travaux
publics sont amenés à ravitailler leur personnel expatrié
(exemples: barrage de Kossou, réseau routier). La raison en
est double, d'une part,leurs structures de consommation sont
différelltes de celles de la population autochtone, d'autre
part, quand l'infrastructure locale permet de répondre à la
demande c'est à des prix supérieurs à ceux que peuvent
offrir les entreprises.
70

Toutefois un point de croissance ne se caractérise


pas uniquement par des effets strictement locaux il peut
exercer des effots dans une "microzone". On a alors affaire
à un début de polarisation.

*
* *
DEUXIEME PARTIE

LE PROCESSUS DE LA POLARISATION
72

L'i~vestissement initial effectué à SAN PEDRO a eu


deux effets : une distribution de revenus et un aflux de po-
pulation. Il s'agit actuellement de déterminer si ces flux
monétaireset humains bien que limités ont entrainé des rela-
tions réciproques de biens et de services ct de main-d'oeuvre
avec l'espace géographique et économique environnant. En
d'autres termes, il s'agit de rechercher si la création d'une
infrastructure urbaine et portuaire constitue une activité
motrice capable de donner naiss2nce à un phénomène de polari-
sation.

On pout définir l'esp~ce polarisé aVGC J.R.BOUDEVILLE


comme "un espace hétérogène c10nt los diverses parties sont
complémentaires mais entretiennent entre elles, et tout spé-
cialement avec un pôle dominant, plus d'échanges qu'avec la
région voisine" (1).

Cet espace géographiquG et économique à l'intérieur


duquel le concept de polarisation pouvait être appliqué
n'existant pas à l'origine du projet, nous avons vu qu'il do-
vait être envisagé au niveau de l'uction et qu'il correspon-
dait à la région du Sud-Ouest telle qu'elle a été définie par
l'A.R.S.O.

Nous considérerons donc trois types de flux selon


qu'ils seront limités à la zone où est implanté le point de
croissance (local), diffusés dans la région du Sud-Ouest (ré-
gional), duns le reste du territoire national ou à l'étrangor
(extérieur) •

A l'intérieur de ce cadre nous analyserons successi-


vement les effets d'attraction qui peuvent s'exercer au niveau:

des flux monétaires de biens et de services


- des mouvements migratoires.

(1) - J. R. BOUDEVILLE, "L'économie régionale - Espace opéra-


tionnel". P. 5.
Cité par J. FREYSSINET, "Le concept dG sous-déveloPPUflont"
Economie du développemont. mOUTON. P. 283.
73

Section 1. LE PROCESSUS DE LA POLARISATION A TRAVERS LES FLUX


MONETAIRES

Il est susceptible de se manifester par l'intermé-


diaire de deux mouvements réciproques :

- d'une part d'après l'orientation des flux émanant


du point de croissance
- d'autre part d'après l'origine des flux convergeant
vers le point de croissance.

A) - ORIENTATION DES FLUX E~1ANANT DU POINT DE


CROISSANCE

La croissance de la production et de la population


observées au niveau du point de croissance constituent un
potentiel important pour l'espace environnant à cause:

dœrelations intersectorielles
des dépenses des ménages ;
des transferts vers l'extérieur.

1.- LES RELATIONS INTERSECTORIELLES

Elles éounent soit des ontreprises intégrées à la réc-


lisation de l'infrQstructure soit des entreprises induites.

1) - Les entreprises intégrées.

Les salaires qu'elles ont distribué annuellolàont au


personnel africain s'élevaien~con~e nous l'avons vu, à
275 million~.de Soptombre 1969 à Août 1970. Le personnel
Européen représentait environ 150 salariés, dont on peut
évaluer les sulaires à 360 millionsFau cours de la mGm0 pé-
riode.

Les dépenses autres que lus salaires attei@laient


donc 1,86 milliard sur los2~O milliards d'investissements·
annuels estimés soit 74 10 de l'investissement total.
74

La ventilation de ces dépenses entre les biens d'é-


quipement, la consommation interoédiaire et les différents
postes de la valeur ajoutée n'a pas pu être effectuée.

Toutefois on sait que l'intégralité des achats a été


effectuée à Abidjan ou importée directement de l'étrangor.
Dans uno région sous-développée les effets de fuite d'un in-
vestissement initi~l sont donc très importants.

2)- Les entreprises induites

La demande de ces entreprises concerne

les achats de biens d'équipeffiant ;


los achats pour revente du coramerce
la consommation intermédiaire.

a) Les achats de biens d'équipement

Par suite de l'absence d'une infrastructure commer-


ciale ou de transport corrospondant à la demande, los entre-
prises offectuent l'intégralité de leurs achats de biens
d'équipemont à Abidjan.

b) Les achats pour revente du COWJerce et des S8r-


vices

Ils concernent les achats : . ," ....


..' (: .;.

des marchandises du co~norce,


des produits vivriers,
de boissons par los restaurants-bars.

*Les achats pour revento dœmarchandises du commerce


général, ont été saisis au cours de l'enquête, précédenuùont
analysée, sur le compte d'exploitation.

Ils s'élevaient, de septembre 1969 à août 170, à


277 millions pour un chiffre d'affQire de 359 millions. Le
lieu d'affectation de ces dépenses sc répartissait de la
manière suivante :
., , --~----------------- . .
----------- .--------
----------- . .
--------
Extérieur
----~--

1
Lieu
d'achat
i
1
Région ! _
Total
; Catégorie San Pedro !(Sassandra)!Abidjan
;d'entreprise
!-,-----------.;::..,. - - - - - - - - - - _ . _ - -
, Européen Libanais 206 206
!------------ -------
~
! ..-1 Marchandises 33 4 10 6 53
! ru
C)
,
,
-.-1
H
Boucherie 14 14
'H
, <;
Poisson 1 3 4
,'--- ---------
, Valeur 34 4 219 20 277
! % 12 % 1 d/0 79 % 7 % 100 ?~
!
---~--------:...-_----~-------=------'------'-----

On constate qu'Abidjan constitue le principal pôle


d'attraction des comrDerçants puisqu'ils y effectuunt 79 % de
leurs achats. Par contre, aUCillî centre régional n'est capable
de fournir un approvisionnement à San Pédro. Le seul centre
secondaire avec lequel il y ait des relations commerciales est
Sassandra mais elles se limitent à 1 %de l'ensemble.

*Les achats pour revente de produits vivriers sont


le fait soit des "traitants" c l cst/~ire des commerçants qui
réalisent leurs ventes dans une boutique, soit des revendeuses
sur le marché.

L'analyse du compte d'exploitation des traitarŒs


montre que ceux-ci s'approvisionnent intégralement à l'exté-
rieur. Leurs achats ne concern~ que dos produits pondéreux
et s'élèvent à 4 millions pour ln période considérée. La ré-
gion d'origine est soit Korhogo (ign~1e, riz, arachide et
oignons), soit Bouaké (igname) soit Gagnoa (banane plantain?
riz, maîs et igname).

D'après, les informations fournies par les enquêtes


sur le marché de SAN PEDRO, les revendeuses de produits vi-
vriers achètent pour 6 millions de produits, principalement
des condiments et légumes, oléagineux et fruits. Environ 66 %
de leurs achats sont effectués dans la région, surtout Sassan-
dra et Grand-Béréby, soit 4 millions, 10 ruste provient de ln
région de Gagnoa.
(1) - Tingrela (Département du Nord) pour le bétail et Gagnoa
pour les autres produits.
76

* Dans
la demande intermédiaire des restaurants-bars
nous n'avons pas compris los achats de boissons qui no subis-
sent pas do transformation. Ils proviennent du commorce Euro-
péen Libanais local pour un montant de 7,2 millions au cours
de la période étudiée.

c) La demande intermédiaire

Nous avons vu qu'elle était relativement faible puis-


qu'elle s'élevait à 58,7 millions do soptembre 1969 à août
1970 (cf. Tableau nO II).

La ventilation en fonction du lieu d'achat présente


les caractéristiques suivantes (Tableau NO XX)

- 34,7 millions soit 59 %dos dépenses sont offectuées


localement dont 65 % dans 10 comnlorce

- la région ne satisfait pratiquement aucun des be-


soins du centre si ce n'est les achats de produits pétroliers
par les taxis do SAN PEDRO qui dosservent Sassandra ou Grand-
Béréby ;

Tableau N0 XX. - Lieu d'achat des dépenses de consommation


intermédiaire (en millions F. CFA) .

.
------------------- --------- .------------------- .--------- .,
•,
Lieu ,! Régional!Extériour!!
d'achat Local Total ,!
,! ,! ,!
! !, , ,!
,
Agriculture 1,8 ,! 1,8 ,!
Artisanat
! !
,
2,7 ,! ! 2,7 ,
,! ,
Commerce 22,6 ,! 3 , 2 27,6 ,
Transport 3,2 ! 1 ,! 18 22,2 !
,
! !
Loyer 4,4 ! 4,4 !
! ! 1
Valeur 34,7 ! 4 ! 20 58,7 !
!Total ! ! !
! % 59,% ! 7 % ! 34 % 100 10 !
! ! ! !
77

- enfin, l'extérieur comble le déficit en moyens do


transport de SAN PEDRO. L'origine des véhicules varie selon
le lieu d'approvisionne8ent des produits.

I I . - LES DEPENSES DES NENAGES.

Les dépenses en bien de conso~ùation résultant des


revenus distribués par le pôle devraient, théoriquement,
constituer un important facteur de polarisation de la région,
principalement par l'intermédiaire dos débouchés que repré-
sente la demande de produits alimontairGs.

1) La consoh~ation de produits alimentaires

a) Origine des produits alimentaires

L'enquête quotidienne des budgets familiaux compor-


tait une quostion relntive à l'origine dos biens et services:
locale, régionale, extérieure (Annexe N0 V).

Les tableaux XXI et XXII fournissent la répartition


et la structure de ln consommation alimentaire selon l'ori-
gine des produits.

On constate que

- sur les 155,5 millions de dépenses alimentaires


on a 111,8 millions d'origine extérieure soit 71,9 %, seule-
ment 16,6 millions· d'origine régionale soit 10,7 %, et
27,1 millions d'origine locale soit 17,4 %

- seuls les produits agricoles non transformés, prin-


cipalement les condiments et légumes, les produits du palmier
et les fruits, sont en forte proportion (46,5 %) d'origine
régionale. Mais, leur impact ne peut âtre que limité sur 10
développement régional, los produits agricoles non transfor-
més ne représentant que 16 %de la consomrnation alimentaire.
78

Tableau N° XXI. - Répartition de la consommation alimentuire selon


l' (llrigine des produits (Septembre 1969 -
Août 1970)

en millions do F. CFA

------------------------- • ---_..------_.- ----------- .----------- •,-_ .._--_ ..----- ,


,
Produit
Local Régional Extérieur Total ,
!
~i !
!poisson !
!
19,5 2,4 21,9 ,
s::
QG> !Volaile, oeuf 0,6 0,2 0,8 1
m'd 1 !
,~ 8
Q'M
!Viande 1,7 0,4 19,3 21,4
1
1

P-t:> !
1
!Total poisson,viand:! 21,8 0,6 21 ,7 44,1
! 1 1

!Igname ! 0,4 3,1 3,5 1


1 ! !
m !Féculents ! 2,5 2,2 3,0 7,7 !
0
! ! ! 1 !
ri
am
0'0)
'M d
HH
!Oléagineux
!
!
, 0,5 1
!
1, ° ,
1
1,5 !
1

!Condiments légumes ! ! ! 8,2 !


!:;{JO
c:~Cr-t
! !
2,4 5,8 , !
m
!Produits palmier , 0, 1 1,8 1
0,5 ! 2,4
1
!

'M H
::i.p
! ! 1
,
! 1

I(j
,!Fruits ! 0,7 ! 0,6 , 1,3 !
os::
HO
P-ts::
jTotal Produits
1
, 5,0 11 ,4
,
!
8,2 1
24,6
!
!
iAgricoles ! !
, , 1 1

Riz
1
2,4
1
21,7 ,! 24,1
1

m
,i !
!
!
1 ,! ! ,!
;Autres céréales 0,3 0,4 0,7
0
H , ! , !
, 1 ! !
,
1
'M

i Pain
!
8,3
!
, 8,3
1

.p
s:: , 1
! ,! 1
!
!
!
1
Q.)
jLait , 3,7
i
3,7
!
!
El.,
'M m
ri '0)
1
1
1
!
! ! ,! 1
1
(\,1 H iHuile 1 ,3 3,8 5, 1
,! ::> , ! ! 1 ! !
, m.p
.po jConserves !
, ! 1
4,6 !
4,6 ,
!
1
'M ('j
::iCr-t
'd;:l
, . ,.
!
!
!
!
!
! !
! ~§ ! Divers ! 0,2 1 0,4 ! 3,8 ! 4,4 !
! P-tS !Total produits 1 ! ! ! 1
! !manufacturés ! 0,2 ! 4,4 ! 46,3 ! 50,9 !
! ! 1 ! 1 i
!
Restaurant,bar,pension ! 0, 1 ! 0,2 35,6 35,9
! 1
!
!
1

! ,
1

Total Général 27,1 16,6 111,8 155,5


! 1 ! ! !
Tablea~ N° ·XXII. - structure de la consomma~ion alimentaire selon
,o.'

l'origine des produits (~npourcentage).

j~P----d-~-t-----;;;:;;:~;-----] '~-:::::--- j-::::::::--j-::~::::=- j---:::::---]


! ! ! ! ! !
1 1 l ' 1 1 1
"poisson ! 89,0! i 11,0 , 100 ,
1 ~ 1 1 l , I l
i ~.g ,Volaille, oeuf , 80,0 , 20,0, ,100,
! ro d l ! ! ! ! !
! ·ri CJ ,Viande 1. 8,0! - 2,0 ! 90,0 ! 100 !
O·ri
1 P-l:> 1 I l ! 1 1
, ,Total poisson,vianœi 49,5, 1,5! 49,0 i 100 ,
! 1 ! ! ! ! !
! ; igname ! ! 10,0 ! 90,0 ! 100 !
!ro l, ! ! ! ! !
! ~ i f e cul ent s ! 32 , 5 ! 28 , 5 ! 39 , 0 ! 100 !
! oro 1 ! ! ! ! !
! .~'~ ; oléagineux ! ! 30,0 1 70,0 ! 100 !
H H 1
! tillo 1 ! ! ! . !
! c:jCf-i ,condiments,légurnes! 29,0 ! 71,0! ! 100 !
ro
! ro§ 1 ! ! ! ! !
! ~ ~ ,produits palmier! 5,0! 77,0 1 18,0 ! 100 !
!;:H~I ! ! ! ! !
! rg
H 0
,
~ frui t s ! ! 55 , 0 !. 45, 0 ! 100 !
! P-lq !Total p r o d u i t s ! ! ! ! !
! !agricoles ! 20,5 ! 46,5 ! 33,0 ! 100 !
! 1 ! ! ! ! !
! ,Riz ! ! 10,0 ! 90,0 ! 100 !
! ro 1 ! ! ! ! !
! 0 ,Autres céréales! ! 40,0 ! 60,0 ! 100 !
H
!.ri 1 ! ! ! ! !
! -5 iPain ! ! ! 100,0 ! 100 !
!~ 1 ! ! ! ! !
! S i Lai t ! ! ! 100 ,0 ! 100 !
! ;:j ,~ 1 h . 1 ! ! ! ! !
! tél 8 ; Ul e l ! 25,0 ! 75,0 ! 100 .!
! ro..p 1 ! ! ! ! !
! ~ ~ ,conserves ! ! ! 100,0 ! 100 !
! .g~ 1 ! ! ! ! !
! 0 q ;Divers 1 5,0! 10,0 ! 85,0 ! 100 !
H cd
! P-l8 !Total p r o d u i t s ! ! ! ! !
! !manufacturés 1 0,4! 6,8! 92,8 ! 100 !
! ! ! 1 ! !
! Restaurant,bar,pension! 0,3! 0,6! 99,1 ! 100 !

: Total Général : 17,4 : 10,7 : 71,9 : 100 :


80-

- la région ne fournit que 2,4 millions de riz soit


10 %de la consohllilution. Le riz constitue pourtant la prin-
cipale production traditionnelle de la région.

Les effets de diffusion par la consonunation-de pro-


duits alimentaires sont donc très réduits. Ceci peut prove-
nir de deux raisons, dlune part, des effets de fuite ducs
au fait que les consowùateurs s'approvisionnent dirGctement
à l'extérieur, d'autre part, de l'inélasticité régionale de
l'offre. C'est pourquoi nous avons recherché quel était le
lieu d'achat des consommateurs.

b) Lieu d'achat des produits alimentaires

De môme que précéden~ont, l'enquête quotidicllile dos


budgets familiaux permet de classer les produits selon 10
lieu d'achat.

Les tableaux XXIII et XXIV fournissent la réparti-


tion et la structure de la consommation alimentaire selon le
lieu d'achat des produits.

On remarquera que :

- les achats à SAN PEDRO représentent la quasi tota-


lité des dépenses avec 155,1 millions sur 155,5 soit 99,5 ~.
L'échantillon par son étroitesse n'a peut-être pas permis
de saisir les achats effectués à l'extérieur ou deus la ré-
gion. Toutefois, l'observation réalisée sur le tcrrnin con-
firme le fait que les achats hors de SAN PEDRO par les
particuliers sont très faibles. Contrairement à la pratique
courante dans les centres urbains ou semi-urbains on ne se
déplace pas dans ln zone rurale pour s'approvisionner en pro·-
duits vivriers. Ceci est dû à l'absence de marché rural èlons
la zone environnante liée à la faiblesse de la production
agricole

- les pêcheurs satisfont directement 63 % de la


demande locale ;
8';

Tableau N° XXIII. Répartition de la consowûation alimentaire


selon le lieu d'acha.t des produits
(en millions F. CFA)

.
----------------------- ,--------------------.--------------- ----- .----- . --_&_~

t:<:J
Lieu d'achat ! _
--!:S~A~N:...___::::.P_E::::....._;D=_=R:.:..._;O~
~
(Ih
!P6ch.!Com. 'Corn. i 'Arti-'Ser- ~
1-"
Produits !.Agri. !Europ.! Afri. 'Trait.! son vi ce (D
'Chas.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _---::=....! 'Liban'
, ' !
i , , - ~
----=--
,
;Poisson
" " !i
, 1 3 , 9 ; , 8,Oi 21 ,9 !
~, -------, , ! ' ,--- i
g~ ,Volaille, oeuf ! 0,6; ,0,2; , 0,8;
m
'r-! iJJ'
~
.
---
!
--- ,
! P-t:> • Vl ande
O'r-!,
i "
! 1 ,7 ! ,19 ,7;
i
!_ 21 ,4;
__ __ ---- ---- - - -
1
, 'Total poisson ' , , ' , 41 , 1 ;
'!viande , 1 6 , 2 ; ! 27,9; !
,---, '" ,--- ,
i
, Cf.)
!l g.J.1.ame
, ,
,
1
! 4,
---!---,
°, 3, 1;
, ---
3,5;
,
! ~ ;Feculents ,2,5 ,2,2 3,0; 7,7,
, 0 Cf.) , ! ' --- i
1 .~'~; Oléagineux, i 0,5 Î , 5;
, H Ho 'c
~ . on d'lmen t s, '. l. , 8
,
, cj 'tj !légumes , __2_,_4! ,5, 8,2;
.?2
,i .r-! ~ , " !
~ ro ;produits pallûier, 0,1; ,2,3 ,' 2,4;
1

~i
, ::î-P, i " l ,,--- i
, ~ ~ ;Frui t s !' i 1, 3 ; " ! 1~ 3 ;
~ g !Total produits! ,-'--,---,---, ,---,---,---,---,
___ !.§lgri'coles ,5~0; ,12,5; 7,1; , , 1 ! 24,6;
, ' " ,---, ! ' ---,
;Ri z ! 20, 1 ; 1 ,5; 2, 5 ; ! ' ! 24, 1 ;
,---!
,,
' Autres ce're'ales
'!'
, ! ",3' ° i
° 4'
"
, !
,
'
' , °
--- - - -
7'
"!
1

, i i ! ! , ' , ! ' 1
;Pain " ' " 8,3 ; , ! ,8, 3 ;
, ----------, i - - - ----, - - - , ,
• ' . ' "
;Lait " 2,9; 0,8; ! , , , ,3,7;1
,----------! ' , ,---, - - - ! - - - ! - - - , - - - , ,
;Huile !' 4, 4 ; 0,7 ; ! ' , ' ,5 , 1;
Cf.) ,----------! ' , ,---,---, ' ! ' ,
, ~ jconserves , ,3,9; 0,7; , ' , i i 4,6;
1---'---' ,
i
i
!
2 ;.!Total
::î

P-t
. __..."........-:-:
,
D_i...,v_e-::r:-s !
produits'
" i
,__
!
3_,_9 ;
'
°,5 ,; - - - ,, - - - ,, ,
,
!
'
,
1---:
!
,
4, 4;
1
, !manufacturés ! ,35,2; 4,5, 2,9; 8,3; , , 1 50~9;
, - - - " - ! ' r , 1 1
! Restaurant, bar , , 35,5; 0,4; , 35,9;
, ------------- , , , i

! Total Général ' 21,2' 35,2' 44,9! 10,0! 8,3! 35,5! 0,4! '155,5!
l , , , ' , ! ' , , ,
82

Tableau N0 XXIV. - structure de la consomnlation aliment~ire selon


le lieu d' a.chat dos Erodui ts (en pourcentage)

_p. ~_____________________

.! _ -.. .________________
.' .! . _"-.4 _
.
Lieu d'achat
, S 11. N P "R
~
D R °
! aCD,q ! ><
c+
\:Ci txj
,-]
0'
1

, " " ! f-" !~' ~!


iPêch. icom. icom., iArti-iSer-! § ! f-" I-'!
Produits ; Agri. ; Europ.; Afri • i Trai t.; san !vi ce! ! 2 1
, Chas. !Li ban.i. i , ! ! ! li !
----:-,---------~, , , , , ! !! 1
,poisson , 63,0, ! 27,0; i ! ! ! 100 !
I=l ,----------, , , , , ! ' !
o G) ;Volaille,oeuf ; 80,0; ; 20,0, ; ! ! ' 100
al rD - - - ---- ---- - - - - - - ---
al I=l
·rI ,Vi ande
m
o ·rI
'
! 8, °;
! ' ! ' ! ' ! !
92, 1 , °,
! ' , _ 100
P;:> !Total Poisson ! ' ! ' , ! ! !
___ ' Viande ! 37,0, ! 63,0; , ! ' ' 10_0_
, " " " ! !
,Igname ! ! ! 10,oi 90,0; , ! ! 100
al --- ---
C!.l " ! ' ! ' i ! ! '
~
o ,Feculents '. 32,5,.· , 28,5i 39,0.i '. ! ! 100_
C)
'~
!:'J) al
,
, Oléagineux
! '
, ,
! " ' ! '
! 30, 0, 70, ! ! ! °, 100
1 ~'ro !Condiments, , , , , , ! ! '--- ---

, Ul ~ !légumes ! 29,0, ! 71,0, ! ! ! ! 100


i .p 0 , ' " i , ! ' ,---
, ::: Y-l
·rI al iProduits palmier! 5,Oi ! 95,Oi , , , ! 100_
!
,
rg~ § ,
~ iFrui t s
; ! , 100,
'"
°,
i
'
,
,
,
,
!
,
!
100
i P;.p !Total produits' ' ! ' , ! ' ,---
!_ _---:'_ _ . ~icoles ,20,5; ! 51,0; 28,5; , , ' 10_0_
! 'Riz ! " " ! ' !
,i ! ! 83,5; 6,0; 10,5; , , ! 100
---
," '~ ,Autres céréales!"' "
, 40,0; ' !, ' ,
60,0; ! ! 100
~
! ---
':::'
,
,m,
! " ! '100 ,
.p
C) , Pain
! '
, ! ! ! l
°,
, !
_ 100

1 ~ ,Lait!
! ! " " ! '
! 77, 0; 23, !
s:::
' ! ! , ° ---
!'Cd'
E ;Huile ',
! !86,0; "
14,0; "
! ! ''!, ', 100
, al' ' " i , , ! ,---!
1 ~ ; Conserves ! ! 84,5, 15,5, , , ! , ' 100
, ,g ,----------, ! , , , ! ! ! !---
! 0 ;Divers ' ! 88,5; 11,5, ! ! , ! , 100
! ~ !'Potal pr()dui t s ' ! ' , , , , , ,---
! ! oo.nufo.èturés! ' 71,5; 6, 0; 6, 0, 16,5; ! ' ! 100
! , ! ' , ,---
, Restaurant; bar , , 99,Oi 1,0; ! 100
!-------------, ' !---
, Total Général 1 13,5! 22,5! 29,0! 6,5! 5,5! 23,0! 0,5! , 10C
i , , , 1 ! ' , ! ,
83

- les agriculteurs, par contre, ne peuvent offrir que


20,5 % de la demande de produits agricoles non transformés,
dont 51,O%proviennent des revendeuses sur le marché et 28,5 10
des "traitants". Leurs ventes de produits agricolûs trans-
formés, tels que le riz ou le maîs pillé, est nulle de mêmo
que celles de l'igna~me.

On doit donc constater que l'offre, aussi bien locale


que régionale, ne peut répondre à la demande. Cette régidité
de la production est à l'origine des prix très élevés des
produits alimentaires, particulièreoent en saison des pluies
durant lesquelles les pénuries sont·· courantes. Les quelquGs
relevés de prix qui ont pu être réalisés sur le marché mon-
trent que les prix de la pluEart des produits agricoles
étaient supérieurs d'au moins 25 % par rapport à Abidjan et
à plus forte raison par rapport aux autres villes.

2) Lieu d'achat des biens et services non alimentaires

Il est déterminé à partir des questionnaires relatifs


aux dépenses quotidiennes et rétrospectives.

La valeur des résultats est variable selon les pro-


duits et le type de questionnaire. Aussi avons-nous retenu
les renseignements des budgets quotidiens pour les petites
dépenses courantes : boissons, articles ménagers, pétrole,
b~is de chauffe. Les autres dépenses, plus grosses et plus

épisodiques, sont ventilées en fonction du questionnaire ré-


trospectif.

Le tableau XXV présente la répartition en valeur


absolue de ces dépenses selon le lieu d'achat.

On remarquera que 160,7 millions sur 205,6 millions


du total des dépenses sont effectuées localement contre 17,5
millions seulement dans la région et 27,4 millions à l'exté-
rieur , soit respe ctivemant 78 '7~, 9 % et 13 ;te

La production de SAN PEDRO parvient à satisfaire una


demande peu diversifiée. Par contre, les dépenses plus
84

Tableau N° x:xv • - Répartition dos dépenses des biens et services


non alimentaires selon le lieu d'achat.
(en millions F. CFA)

.!----------------- •! ------------------------------------------.! ----- .! ----- .,----- t:I:j


.. .-

, S A N P E D R , pj :>< 1-3

,! , , , °, !, ! , et 0
(0_

, (J'q (0_ et
; Corn. ; Corn. ;
1
Arti-; Tr8XlSi Scr-; Di- , , !
! cc
!
, !
1-'"
0
fi
1-'"
~
1-'
!
!Produits jEuroPoj.Af rl";
•. sana t .por
j
::s
t !vices! vers.jTotalj. , ~ !
'L"b
! 1 aJ.1.! ! !. , !
fi
!
1

!
, , , , ,!
, , ! , ,!
, Boissons ! 6, 1, , ,! 18,5;
, H:.lbillement t 12,4,
, , , !
!
! 18,5,,
! ,
, ,
i

2,1 ; 58,9;
1
!
1 ,
;Articles
31 ,8! 18,2, 3,3; 1 53,3;
,, ,
,
3,5;

,! jménagers 2,9!, 0,5! 0,3!, 3,7!, 1, O!, 4,7!,


, , , ! , ,! ,! ,
, ;Electricité ! , , !
!,
op
,Emu
, ,
,!
,
!
,, ,!
,
,
,!
,!
,.
0,9!, 0,9!
i

!
op
d
;Petrole, bois! , ,! , !
,! d ,chauffe
•.-1 5,3! ,
2,2! , , 7,5' !, 7,5!
, ::r:: ,
..0 ! ,! , , ,! , ,! , ,
1

'~.1eubles
!
1, 0, , 4,3, , 5,3; 0,6j 5,9;
! , ,
!
, ,! ,
,! ; Equipement ; , !
, , (radio ,~V .,etc),
, s:: ,
5,2!,
, ,!
,!
, ,
,!
, ,,
2,8! 8,<)!,
,
1,5 !
,!
2,6!, 12, 1 !
, , 1

, jLoyers
0 ! , , , , 14,3, 14,3, , , 14,3j
al
, ,! , , , ! , , , , ,
1 •.-1
, ; Construction ,
~
crJ

, ,
2,3;
!
!, 5,9, , !
! 6,5; 14,7; 0,6; 0,2; 15,5;
,! ,~otal maison, ; ! ! !
, ho.bi tat ; 16,7! 2,7!, 10,5! ,
! ! 23,6! 53,5!, 2, 1! 5,J! 60,9!,
,! ! , ! , ,! ,! , ,! !,
, Transport ! ! !, 9,0; ! 9,0; 0,5, 2,5, 12,0,
1

!, !
! !
!,
!,
! , ,! , , , ,
Santé 1, 0, ,
1
0,5, 1,5, 2,5; 1, 0; 5,0;
, ! ! , ! , , , ,
! Scolnrisation ,
! ! ! ,
!
, 0,2;
!
0,2, 1,3, 1,4; 2,9,
1

,
! ,
!
, 1
, , , , ---
!
! Autres
, ,
!
!
,
2,6;
, 5,5;
,
2,0,
,
,
1
6,7, 7,9;
, ,
24,7,
,
7,6;
,
1
15, 1; 47,4;
,- - - ,
Î

, ,Valeur ! 63,5, 33,5, 15,8; 9,0;


i
c 7'! 32,2,160,7, 17,5, 27,4,205,6;
,!
TOTAL
rd. !
0,

]'", ! ,
1° 31% 16r; 8/~ 4~ ,1".:
! 16~ 781-~ 9% 137: ; 100
.85

spécialisées telles que celles de santé et de scolarisation


ont lieu surtout dans la région (Sassandra) ou à l'extérieur
(Abidjan principalement).

Il "faut noter que 2,8 millions, soit 23 %des dépon--


ses d'équipement (radio, électrophone, T.V., frigidaire, etc)
vont à la catégorie "divers". Elles correspondent à des re-
ventes des ménages déjà signalées, par suite de difficultés
financières liées surtout aux licenciements. De mêQo, les
déponses de construction bénéficient moins à la catégorie
artisanat (38 7~) qu'à la catégorie "divers" (inactifs ou
autres tâcherons: 42 %) à cause de l'état traditionnel de
la construction.

La concurrence de la région et de l'extérieur se fait


donc très peu sentir sur les activités urbaines de SAN PEDRO.
Ceci peut expliquer, avec le coût du transport, que le prix
des biens et services soit supérieur de 10 à 20 %Ear rapport
à Abidjan.

Il faut signaler que parmi les "autres produits"


7,9 millions bGnéficient aux ménages (divers). Ils représen-
tent les cade~ux, dons et prôts des ménages de SAN PEDRO en-
tre eux, sous forQe monétaire. Si l'on y incluait les cadeaux
en nature, alimontation en particulier, on aurait un poste
relativement élevé qui justifie les remarques faitus précé-
demment sur le calcul des élasticités.

111.- LES TRANSFERTS VERS L'EXTERIEUR

Nous avons vu quo le solde des dépenses et des rovenus


des ménages s'élevait à 75,8 millions de Septembre 1969 à Août
1970 (cf. Tableau N° XIII P. 47).

Ce solde représente le total des transferts vers


l'extérieur et de l'épurgne conservée localement.

Ces deux postes sont, généralement, difficiles à


évaluer à cause de 1Sl. méfiance qu'ils suscitent.
D6

L'enquête rétrospective des dépenses a toutefois per-


mis de saisir un transfert annuel de 54 millions dont 12 mil-
lions, soit 22 %, déclarés en tant qu'épargne. La destination
de ces flux Gst

- la région: 5,2 millions soit 10 % des transferts,


dont 5,4 millions à Sassandrn ;

- l'extérieur: 48,2 millions soit 90 %des transf~.œtG,


dont 8 millions à Abidj~ 29 millions au reste de la Côte
d'Ivoire et 11,5 millions à l'étranger, soit respectivement
16 %, 60 %et 24 % des transferts vers l'extérieur.

Par contre, l'épargne déclarée qui ne fait pas l'ob-


jet de transferts vers l'extérieur, représente 10,5 millions.
Il resterait donc un solde non ventilé de 11,3 millions qui
est dû soit à des erreurs de mesure soit à des transferts
ou de l'épargne dissi~ulés.

Cette épargne se répartit entre 50 % environ d'épar-


gne précaution des salariés en prévision des licenciements et
50 10 d'épargne réserve dos entreprises dans l'attente d'une
autorisa.tion d'investir à titre dGfini tif. Jusqu'ici, C0Ji1f.l0
nous l'avons signalé, pratiquement Qucune épargne locale n'a
été réinvestie.

Ainsi, les flux monétaires émanant du point de cr,is-


sance n'ont exercé que très peu d'effets sur le revenu et la
production de la région. D'apres ce critère, SAN PEDRO ne
présente pas encore les ca.ractéristiques d'un pôle de dévelop-
pement. L'orientation vers l'extérieur de l'approvisionnGùlOnt
des entreprises et des trmlsforts entrnine des fuites impor-
tantes qui constituent un blocage au niveau de la croissance
locale et régionale.

B) ORIGINE DES FLUX COHVERGEANT VERS LE POINT DE


CROISSANCE

La présence des activités et d'une infrastructure


urbaine, malgré leur i~suffisance, sont un facteur d'attrac-
tion pour les revenus ëe la région.
87

A partir des enquêtes effectuées, les flux monétair0s


en provenance de la reglon ne peuvent pas tous être saisis
directement. Dans cc but nous aurions dû procédclr à une en-
quête sur le transport et sur les entreprises en vue d'obte-
nir l'origine de leurs clients.

c'est pourquoi nous avons ~tabli le tableau des entreGs


et sorties par agent de Septembre 1969 à Août 1970 qui nous
donne les achats de la région par solde (Tableau N° XXV ).

En effet, les données analysées antérieurement nous


permettent de ventiler selon les agents destinataires les
dépenses totales ré~liséos pur :

a) San pédro

- les entreErises induites: demande intermédiaire,


valeur ajoutée et achat pour revente ;

- les ménages : affectation (dépenses de consofùmation)


formation brute de capital fixe (construction).

b) L' ext éri èUE .

- l'administration: directement (salaires des fonc-


tionnaires, allocations familiales, fonctionnement) ou par
l'intermédiaire des entrep:L'i ses int égrées à l'investissGIilent
initial

les entreprises induites: leur investissement est


dû à dos importations de capitaux. Il se décompose entre
l'équipemont et la construction dans le bâtiment qui p8rmot
seule une distribution locale de revenus sous forme de sa-
laires (5 millions sur 23 millions) le rebte étant dépensé
à l'extérieur ;

- les transferts des ménages: Ils ont été assimilés


aux revenus mais ncn ventilés. D'après l'analyse rétrospective
des revenus ils s'élèvent à 14 millions en provenance de
Table8u N° XXVI. - Entrées-Sorties par agent de Septembre 1969 à Août 1970. (en millions F. CFA)

,,...-----------------r------------------,....----------------------,
~
E N T R E E S BEN E FIC l A N T A :
SOR T l .E S SAN PEDRO H
:3
D :2: ; • • ID • Sous .~ TOTAL
• (l) •• •
Pi (\l 0 ~
Divers. .r-! D,' H
mo(/)
fS'r-! (/)
'PiS::
El
·0
El .~
~
0

.~ .~ Cù; (1) ~ totpl uegion '(1) SORTm


~
0 ID
OHU ElH..o El .... lt op H ri S/Pedro op
.'(1) b..O;::: 0 ~.r-! 0 Cri H H (1) 0 ,lU ~
"","""",..-::l..jc::x;o OI':iiH Oe::t: E::t-= =~ ~ =~ ....... -=="'"~ u = · __ = ....... ......-.. 'T _ ~"""""'===t
~=IDâiîdë 1 8 ~ ~-- 3,2 2,7 4,4 34,7 4,0 20,0 58,7
ENTREPRISES lnterm. ' ,
INDUITES
~~~: _1_~ 4~ ----I----I~~_~-_~-I-_-._-_-==
Valeur 1---
--_-_ ===-== =~--._-_ ---
42,2 8, ° 245, ° 295,2
ajoutée - ~ - - - - - - 18,1 18,1 6,5 9,5 34,1
- - - / - - - - - - ----
3
VJ
l'
---------+--.,.,,~-

]Y"lENAGES
l
C'onso:n- __2_1_,2_
m2tion -
96, 4
---
88, t1r
--- ---
9, ° ---
18,2 42 5 2
---
14,3
--- ---
11 , 4
---
'- 301 , 1
- ---
17,3 27,2
1 F.B.C.F. 2,3 5,9 6,5 14,7 0,6 0,2 15,5
REGION 1,0 97,5 23,2 11,8 1 ,7 2,5 7,5 145,2 145,2
1-------------:--:;:------:-.,........--- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 - - - - ' - - - - - / - - - -----i
Investi. 270,7 270,7 360,0 1869,3 2500,0
EXTERIEUR initial
==....:.==----- - - - - - - 1 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 - - - - ------1
l------==-=~--=--=---=-"""""=
Autres (2)
I.-~... ."..
16,5 9,5 26,0
-=00:=-- 18, 44,0
1..- - - - .......~--I·-=--=- ..".,.-==---- =--~.. -......"... 1===.......... ---==-
--"""I-=---"""!
°
TOTAL ENTREES 25,0 260,oj111,61 24,0 28,5 44,7 18,7 34,4 305,81852,7 396,4 2189,2 3438,3
(1) Dépenses non ventilées p8r pgent destinataire.
(2) Tr8nsferts : entreprises induites, ménages, elloc8tions fp-.mili~les.
88
89

l'extér~eur·dont 8 millionssant constituéspar une épargne sur


salaires, 4 millions par dos cadeaux de la famille et 2 mil-
lions par une épargne antérieure des entrepreneurs individuels.

De même; à partir des données antérieures, on peut


calculer le tot"al des entrées de.s différentes cat égories
d'agents de San pédro.

Par agent bénéficiaire le solde entre les entrées


et Jaa sorties évaluées représente les entrées en provenance
de la région ou de l'extérieur qui n'ont pas été mesurées par
les enquêtes.

En fait, San pédro par son excentricité et à cause


des difficultés du transport n'est pas un lieu de passage si
ce n'est pour les entrepreneurs modernes potentiels et le
tourisme, mais ceux-ci n'utilisent que très peu les services
de la zono d'étude. On peut donc considérer avec une marge
d'erreur acceptable que les différents soldes par agent cons-
tituent des entrées en provenance de la région.

C) LES INDICATEURS DE POLARISATION

A partir du tableau précédent on peut mettre en évi-


dence, d'une p~rt les phénomènes de polarisation de la région,
d'autre part les effets de domination de l'extérieur.

1.- LES INDICATEURS DE POLARISATION DE LA REGION

1) La polarisation per l'intermédiaire des débouchés


offerts par le point de croissance

La demande émanant de San pédro devrait constituer


le principal i~cteur inducteur de la production de la région.
Les achats des agents de San pédro à la région
représ.entent ;,

Achats à la région 36,4


= = 4,9 1~
Total des achats SAN PEDRO 749,1

Le pouvoir inducteur est pratiquement aussi faible


de la part des entrepriscs que de celle des ménages

achats des entreprises à la région 18,5


= = 4,8 %
Total achats des entreprises 388,0

achats des ménages à la région 17,5


= = 5
Total des achats des ménages 361,1

L'accroissement de la demande de biens de consomrùa-


tion n'a donc pas modifié la structure et le comportement
des agents producteurs de la région.

2) La polarisation par l'offre de biens et de


services du point de croissance

L'investissement initial a abouti à un développement


de la production locale. Celle-ci devrait constituer un
moyen d'attraction sur les consommateuro potentiels de la ré-
gion.

La demande potentielle de la région peut être estimée


à 6.530 millions avec pour origine :

- la demande finale de la population rurale et urbaine non


liée à l'investissement public: 5.950 millions (1),

- le revenu des Européens employés par les entreprises publi-


ques et privées de San pédro qui ont été considérés comme
étrangers à notre zone d'étude: 400 millions,

( 1) "Plan de développement pour la région du Sud-Ouest Il


Development and Resources Corporation.
Ministère du Plan. Août 1968.
91

- les salaires distribués à des manoeuvres sur les chantiers


du réseau routier: 180 millions.

Cependro1t les agents de San pédro ne vendent à la ré-


gion que

ventes à la région 145,2


= = 28 %
Total des ventes de San pédro 512,5

Les flux de biens et de services vers la région sont


principalement dos flux commerciaux (87 %) qui représentent
32 % des ventes du corunerce.

Les produits de la pêche ne sont pratiquement pas


exploités puisque la région n'achète qU'1 million. Les pois-
sons consoLunés par les Européens sont importés d'Abidjan,
à l'exception des langoustes. Le manque d'équipement des pê-
cheurs est à l'origine de l'insuffisance et de l'inadopta-
tion de l'offre.

Parmi les artisans seuls les boulangers et quelques


petits réparateurs répondent partiellement à la demande.

Le transport effectue 50 % de son trafic avec la ré-


gion mais à cause de l'état du réseau routier et de la faible
densité démographique il n'assurait jusqu'ici que deux lignes
(Sassandra et Grand-Béréby).

Les ach~ts de la région à San pédro ne correspondent


donc qu'à 2 % de son potentiel à cause principalement de
l'ineslasticité de l'offre ct de l'insuffisance des voies de
communication.

Ainsi l'investissement initial n'a-t-il pas non plus


contribué à modifier la structure et le comportement des
agents conso~nQteurs de la région.
92

II.- LES INDICATEURS DE DEPENDANCE PAR RAPPORT A L'EXTERIEUR

L'effet de domination de l'extérieur peut se mesuror


par

a) Le poids des transferts liés à l'investissement


initial dans les dépenses totales de l'administration

Transferts publics bénéficiant à San pédro 270,7


= = 10,8%
Dépenses totales de l'a~linistration 2.500,0

La faiblesse do ce rapport est le principal facteur


explicatif de l'absence de polarisation constatée.

b) le poids des trnnsferts bruts en provenance de


l'extérieur dans 10 revenu total

Transferts publics + transferts privés 296,7


= = 68 %
Revenu total 436,9

Ce ratio était égal à 36 %pour les centres semi-


urbains et la zone rurale de la région de Bouaké (1).

c) La structure des échanges commerciaux

Elle peut être appréciée par le rapport :

Exportations
Importations

Pour San pédro ce rapport ne peut être calculé puis-


que les ventes à l'extérieur sont pratiquement nulles alors
que le comrûerce importe 245 millions.

(1) "L'analyse économique spatiale


méthodes et indicateurs" ORSTŒll f oP. cit. P. 35.
93

d) le poids des échanges en biens et services

• pour l'ensemble des branches d'activité:

Importations 274,5
= = 0,53
Ventes totales 512,5

• pour le conu~erce :

245
= = 0,65
Ventes du commerce 371,6

Tous les indicateurs précédents montrent la forte


dépendance par rapport à l'extérieur des activités de San-
pédro : le pôle exerce ses effets vers l'extérieur. Par suite
de réseaux de propagation d'une extrême rigidité, les effets
secondaires des invostissements ne se développent que très
lentement. Aussi les indicateurs de la première phase ne
présentent-ils un intérêt que dans la mesure oÙ ils consti-
tuent des éléments qui permettront d'étudier les effets des
investissements sur une longue période.

*
* *
94

Section II. - LE PROCES$US DE LA P01ARISATION A TRAVERS LES


FLUX MIGR~TQIR~~

Le pouvoir d'attraction du poine de croissance peut


s'exercer à travers les flux wigratoires de l'extérieur ou
de la région vers le centre local.

Ils peuvent être saisis par llmlalyse de :


l'origine ethnique,
la répartition etralique d'après la profession des actifs,
la résidence antérieure des actifs.

Nous disposons de cette inforr.mtion pour Février 1969


seulement. Toutefois, d'ufrès les différents indices dont
on dispose, il semble que la structure etlmique n'a pas
évolué au cours de l~ période.

Lors du premier rec.ensement la population immigrée


étrangère à la Côte d' Ivoire était ).L.lportante avec 1.954
personnes soit 48~7 % du total, Dans les villes de Côte
d'Ivoire ce pourcentage val"ie elYlïre 25 et 33 %.

En premier l.ieu, rut'mi les Ivoiriens

le groupe Krou domine avec Î.046 personnes soit 26 % de


l'ensemble et 50 % des Ivoiriens alors qu'il correspond
à 2 % de la population Ivoirienne, comme nous l'avons
signalé ;

le groupe Akan, dont font partie les Baoulé qui représentent


30 % de la population Ivoirienne, n'atteint que 6,4 % de
l'·ensemble et 12 % des Ivoiriens.

En second lieu pa.r8i J.es non-ivoiriens on dénoLlbre:

778 voltaïques soit 19,3 % de la population et 39,6 %des


étrangers contre 29,8 %dans les centres urbains mais qui
95

Tableau N0 XXVII. - ORIGINE ETHrUQUE DE LA POPULATION

--------------------------- ------------ .------------ .


! !
Nombre ! % !
! !
Krou Océan. 328 ,
! 18,2 !
!
Autre Krou 718 ! 17,8 !
! !
Mandé 222 ! 5,5 ,
!

Akan 258
!
! 6,4
,
! !
,! Soudano-Voltaîques 421 ! 10,5 !
,
! !
!
!
Autres Ivoirions 113 , 2,8 !
!
! Sous-Total Ivoiriens 2.060 ! 51,2 !
! ! !
! ! !
! Mali 439 ! 10,9 !
! i !
,
! Guinée 371 !
!
9,2 !
!
! Haute Volta 778 ! 19,3 !
!
! Ghana 112
!
, 2,8
!
!
!
! Niger 55
,
!
1,4 ,
!

,
!
Nigeria 27
,! 0,7
!
!
!
! Sénégal 121
,! 3, 1 ,
!

!
! Dahomey 33
,! 0,8
! !
!
, Togo 18 ! 0,4
!
! Autres Africains 5 ! 0,1
! !
! Total non Ivoiriens 1.964 ,
! 48,7
!
! !
N. D. 5 0, 1
!
! ,
!
, Total 4.024 ! 100,0

La structure des eQplois permet d'expliquer en


grande partie la répartition ethnique.
REPARTITION ETHNIQUE

HAUTE VOLTA

Koulango

Baoulé

~
z
~
::I:
<9

cr
w
CD

EZJ
D
Krou

Malinke'

Voltaïque

§
Eiill
Mandé

Akan

Lagunaire
96

sont prépondérants sur les chantiers, dans les emplois de


,mano euvre s ;

439 Maliens soit 10,9 % de la population et 22,3 % des


étrangers contre 39,0 % dans les centres urbains où ils
assument les fonctions commerciales ;

371 Guinéens soit 9,2 % de la population ce qui est inhabi-


tuel par rapport aux structures ethniques des villes ou des
chantiers ivoiriens.

II.- REPARTITION ETHNIQUE D'APRES LA PROFESSION DES ACTIFS

Le tableau annexe XII présente la répartition ethnique


d'après la profession des chefs de ménage. Le nombre de chif-
fres non significatifs étant très élevé, nous avons procédé
à un regroupement des professions par secteur et des ethnies
par espace géographique.

Ces résultats sont présentés en valeur absolue dans


le tableau XXVIII et en valeur relative dans les tableaux
XXIX et XXX.

Sur les 1367 chefs de ménage. recensés 60 % sont des


Ivoiriens dont 40 % du cercle culturel Krou, 32 %de lu ré-
gion de forêt et de contact (Baoulé), et 26 % de la savane.
Les 40 %d'étrangers sont issus en gTuude majorité de ré-
gions de savane: Voltaïques (37 %), Maliens et Guinéens
(34 %), Nigériens (7 %); les gens de forêt sont surtout des
Ghanéens (13 %). Le Liberia, pays frontalier est totalement
absent.

Les Ivoiriens occupent principalement les emplois du


secteur secondaire, 70 % d'entre eux et 66 %des emplois de
ce secteur, à peu près également répartis entre les différents
regroupements ethniques. A l'intérieur de cette catégorie ils
constituent 78 % des ouvriers, 73 %des ouvriers spécialisés,
60 %des manoeuvres et 53 % des artisans indépendants.
97

Tableau N0 XXVIII. Origine etru1ique des chefs de ménage selon le


secteur d'activité
(recenseoent Juillet-Août 1970)

------------------ ----- -.-~--:I':------ ----- ----- -"-(6-- ----- ----- ----- -----
j iop i Cote i m i i (]) i i mis::' m i i
i ETHnIE!' ~ __ i d'Ivoire i g i m~ i &i ~ , § i g g, r-l!
, ,;j ::s, 'rI, s:: 0) ·rI , 'rI, d,

?
•. 0
'1
0
H
. op
, <<!.J
op,
ü'
c:l,
<!.J
d
(-.1
,
• r-l H
,c::l'rI"rI s::

,
C) ' O ) .
i
\ri
(Ij.
op
,
,
<!.J
'0)
s::
,

,
H
'0)
. ri H
,d'rI
ri H •
d '<!.J ,
· • rd ~ . H op OP':> . +" 0 • ri·rI . ri . d • bD • op 0 op s:: .
! SECTEUR ! ::l '--" !0 s::! ! 0:> ! rj;j ! o! ..q ! 'rI ! 0:> 0 -'.") !
,
·
,ü.l
. ,
,JÏ.l
Cl
ü
0, .
cj
,E-lH,:g~?
Cf]
.
~ Z
- .
:>,
.
,
. .
,E-l H E-tÔ,
.

,i Primaire "
i 24 i 8"i 13 i "
45, 26 "
i 2, 54"
i 1, 92 137 i
! ! ! ! ! ! ! ! ! 2'! ï
! Secondnire ! 237 ! 194 ! 136 ! 574! 97 ! 174! 2! ! 290 864;
! ' !! ! ! ! ! ! !! 167!
! Terti- ,privé ! 5! 16! 27! 49! 53! 6! 17! 30! 118 , ,
---
! aire' ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 20 !.
! !Publ~c! 4! 9! 2! 15! ! ! ! 1! 5, ,
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ---
i
! Sans emploi ! 62! 42! 35! 139! 12! 22! ! 4! 40! 179 i
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! i ,
! Total ! 332 ! 269 ! 213 ! 822 ! 188 ! 204! 73! 38! 545 ,1.3 6 7,

Tableau N0 XXIX. - structure socio-professionnelle selon l'ethnio


des chefs de ménage (en pourcentage)

,----------------- i ----- j ---ë5te---- j ----- i --_...- i ---w-- i ----- i ----- i ----- ; ----- ~
i ETHNIE i t; ; d'Ivoire i ~; m ; g i m ; ~ ; § ~; ;
• '<!.J --' op • 0)' mS:: . cl' s:: . C) .s:: (])' ri'
! !;j ::s! ü! ! ·rI! s:: 0) ! ! ! 'rI ! -ri!' rJ !
,

,0
• 1
0
t!. .,OP <(1)
d, s:::
op. d
0)
,r-l H , <!.J ' 0 ) ,
• ('j'rI .·rI s:: .
\ri
d,
op •
0)
'(1)
s:: ., H
'0)
,ri H , ~ H ,
• ('j'rI . c:! '0) •
, ,rd ~ 'H op s::,:> ,oP 0 ,ri·rI i ri , Cd , Q.O ,oP 0 , oP s:: i
· . ;j '--" . 0 0) o' d . 0:> . d::S . o' ..q . 'rI . 0 :> . 0 'Cl •
! !U,) !JÏ.l ü! U,) ! E-lH ! :g~ ! :>! ~ ! ~ !E-l H ! E-t~ !
,;· Primaire "
; 7 i 3"
i 6 i "
5; 14;" ' 3"
1; 74; 17; 10;.
1 r, r r , 1 r, r r
·i
1
Secondaire
r
;
,r
71 i 72;
r
64;
r
70;
1
52;
r
85;
r,
3; 5 53;. 63 .
,------
, Terti- !Privé ! i 6! 2 13 i 6 28! 3 i 23 i 79 22, 12!
'aire r " " i r, r,
! i Publi c i 1 i 3 i 1! 2 i i i 3 1 i 1 1
, ',r, i" r
i- Sons eoploi ; 19; 16 i 16 i 17 6; 1 -1 ; ; 10 7 13 !

i·r Total " ' "


i 100 i 100 i 100 ,100 100; 100 100 ir 100 100 10(1 ,,
98

-Tableau N0 XXX. - structure ethnique selon le secteur d'activité


des chefs de ménage (en pourcentage)

~----------------------
• • ,-----------
Côte
.! ----- ...... . ._._--- .-----
_-- .----- .-----------_. 0

ETHNIE .p ! d'Ivoire ! (J)


!
(J) ! ! ! (J) 0) (J) ~ (J)
i
0) ..........
!
op
i ! ~ (J) ~ Ul ~ o ~
~ ~ O).p 0) Ul ~ <.JI ~ 0) ~ 0) ri
0 c.> ! riH ~ .Ç-j or-!
1 H !
0 .~ 0) .~ rj
op (':! ! 0) Q)
ro MH ri ~I

,! §:>
u)'o) '0) H
SECTEUR , rd ~ ! (G.l .p ! .po
CV'~ 'r-! s:1 .p
§ '0) lù,~ cj ':;.>
i• CI)~ -- ! H ~
0 0 C'J !, o :> ri 'r-!
l\! ~
ri
0
g
bD
or-!
.po
o :>
op!=:
O'Q)
! ! J'!:.lc.> ! Cf) E-lH :gt.!J :> :;:::; E-lH E-I t.!J
---
Primaire , !
!
!
6 !
,!
17 9 , 33 19 1 39 1 67 100
!
!
,! !
! ,
Secondaire ! 27 ! 22 ! 16 ! 66 11 20 ( ( 34 100
! ! ! !
0
! ! ! ! !
H !privé 1 ! 10 ! 16 ,! 29 32 4 10 18 71 100
'r-!

'r-!
op
,! !
!
!
! !
H
0) ,
!public 20 ,! 45 ! 10 ,! 75 5 25 100
fi
,! , _.-
! , (
Sans enploi 35 ,
! 23 , 20 ! 78 7 12 22 ! 100 !
! , ,
!
---
Total 20 !
24 !
! !
16 ,! 60 14 15 5 3 40 100
99

Leur qualification est donc superleure à celle de la moyenne.


Mais, ils ont une plus forte proportion de sans-emploi 78 %
du total et 17 % des Ivoiriens, peut être du fait qu'ils ac-
ceptent plus difficilement les emplois de manoeuvres.

Parmi les non ivoiriens on doit noter l'importance


relative des Ghanéens dans le secteur primaire (39 % dont 76%
du total des pêcheurs), des Voltaïques dans le secteur secon-
daire (20 %dont 26 % du total des manoeuvres) des Maliens-
Guinéens, Nigériens et Ghanéens dans le secteur tertiaire
privé respectivement 32 %, 18 % et 10 %. On trouve les deux
premiers groupes dans le commerce ct la restauration, le der-
nier groupe dans la prostitution.

La répartition de la population et de la structure


socio-professionnellc selon l'origine ethnique montre que
celle-ci est souvent lointaine. Cependnnt t cela ne signifie
pas forcément que San pédro ait suscité de telles migrations.
Il nous faut alors analyser la résidence antérieure des chefs
de ménage.

111.- RESIDENCE AN~ERIEURE DES CHEFS DE MENAGE (tableau N° XXXI)

D'après le recenseoent de Février 1969, 588 chefs de


ménage sur 625, soit 94 %, avaient pour résidence antérieure
la Côte d'Ivoire. En Juillet-Août·1970, cette structure n'a-
vait guère évolué puisque parmi les 1367 chefs de ménage
recensés, seulement 8% arrivaient directelnent de l'étranger.

De tels ratio, alors que la proportion de chefs de


ménage étrangers est voisine de 40 %, indiquent nettemont
que San pédro n'est pas encore un facteur direct d'inù~igra­
tion vers la Côte d'Ivoire.

Il exerce d'ailleurs un attrait plus grand sur les


urbains que sur les ruraux. En effet, 72 % des migrants
viennent du milieu urbain, dont 78 %pour les étrangers et
66 %pour les ivoiriens, contre 28 %du milieu rural. pour
Tabloau N° XXXI. - RESIDENCE ANTERIEURE DES.CHEFS.DE ~ENAGE (Recensement Août 1970)

-
------ --- - ~ --_.~------- -----•
• -----
• -----
• •
---~-- -----
• ----- • -----
•--~-- M · ----- • ----- • ----- • ----- • -----
M · ----- •
! Résidence!!" !' c;j! '! c;j ID ! !
! ant érieure ! ! ! I! ! ! ! ID .p, ! ! , .p H! ri!
! ! ! . p ' ~.p! ~! ' ,oa~ ~! ,~, <1> c j ' d ! ~ ~ &b ! ri ~ !
,
, Ethni e
i
, ~
rd '
,
~ ! ~ ~! ~ l
~ , <1> ~ i <1> , 0 ,
'Z '
.p , >:: r;=:
ID ! 0 '(])
ID 0 ' ~.~! ~ ;:j!
~ '(Ù ~ , (Ù 0'
§ !
.fa i
t~ ID § , ~'~ !
~ H , 0 '(1) ,
ID 0 ·00 0 :z; f:i:J :z;ro 0 ~ C) ::G:> '-'J c::tj o.p E-l C)
! ! ! ' ! ' ! ! ID' , ! ' ID '<1> ! ,
, , , ! ! ! !! !!!! '!
i Krou ; 21 2 ! 47 ! 50 ! 10 1 3 ! 2 ! 8 332! ! !! ! 332 !
! 1 l , , , " !!!! I!
! Baoulé !
39 , 1 , 6 ! 34 l ,1, 3 84 , ! " , 84!
, , , , , , '! ! " ! !!
! ID (1) Forêt !
107 ! 35 ! 24 , 2 2 ! ,1 i 4 199 i , " i 199 !
! ~ ~ o~ ! ! " ' ! ! ! ! ! ! ,
! .pco 0 Savane ., 88 ! 7 ! 39 ! 19 ! 44 ! 3 ! 12 212! ! 1!! 1 213!
, ~o~ ! " ! ' .,! !!" !
'.
- Non définis '
8 , i , , i !
8 " ' ! 8 ,
ro

.......
o
o
101

certains de ces urbains. (colnmerçants, transporteurs en parti-


culier) la résidence est parfois double : en attendant de voir
se confirmer leurs espérances de gain à San Pédro, ils conti-
nuent d'exercer leur ancienne activité.

Les données relatives à la résidence antérieure en


Côte d'Ivoire du recensement de 1969 avaient été exploitées
selon l'ancien découpage aillùinistratif qui comprenait six
départements. Afin d'obtenir des résultats comparables nous
avons conservé le même cadre d'analyse pour le recensement de
1970.

On constate que le pouvoir d'attraction migratoire do


San pédro s'exerce principalement sur l'ancien département du
Sud. Cette prépondérance semble toutefois avoir tendance à
diminuer puisque de 1969 à 1970 la proportion des chefs do mé-
nage est passée de 73 %à 57,5 %pour los itmigrants du Sud-
Ouest, de 4,5 %à 8 %pour ceux du Centre et de 6 % à 11,5 %
pour ceux du Centre-Ouest.

En 1970, parmi ces inunigrants du Sud, 329 chefs de


ménage sont originaires de la région de l'ARSO soit 24 % do
l'ensemble et 42 % du Sud. Seulement 38 d'entre eux résidaient
dans la Sous-Préfecture de San pédro contre 174 dans cella
de Sussandra, 66 dans colle de Grand-Béréby et 51 pour l'en-
semble des autres Sous-préfectures. Si l'on tient compte do
la population à charge, los f.lOUVemonts migratoires de chaque
Sous-Préfecturo vers San pédro représentent environ 3 %do
la population rurale de Sœ~ Pédro, 2 % de lu population totQ-
le de Sassandra et Grand-Béréby, et soulement 0,2 % de celle
des autres Sous-préfectures (1).

( 1) "Inventaire ethno-géographique du peupleùlOnt du Sud-


Ouest ivoirien"
J. Richard, A. Schwartz, ORSTOM., Sc. Humaines,
vol. III N° 8. 1970
102

La population absente peut être estimée à 10 % de la


population autochtone pour la région étudiée si l'on se réfère
au recensement démographique de la zone rurale de San pédro(1).
Ceci signifie que moins de 50 %des déplacements temporaires
de la région du Sud-Ouest ont lieu vers le point de croissance.

Les autres régions de Côte d'Ivoire ont encore très


peu de relations démographiques avec San pédro : 1 ~ en pro-
venQnce de l'Est, 4 %du Nord, 7 %de l'Ouest et 11,5 % du
Centre-Ouest. Le département du Centre (région de Bouaké)
qui comprend 17 % de la population Ivoirienne ne participe
que pour 8 % aux mouvements migratoires. L'un des objectifs
du projet de San pédro était pourtant l'absorption de la popu-
lation de la zone dense du pays Baoulé qui doit être évacuée
à cause de la construction du barrage de Kossou.

On po~rrait penser que des migrations importantes se


réalisent en premier lieu vers la région. Le rapport SCET-
S1ruH envisageait un accroissement de la population rurale de
"

40 %entre 1965 et 1970. Elle devait passer de 78.500 à


110.000 ruraux. Les derniers recensements ne donnent que
90.000 ruraux (2).

Les structures démographigues de la reg10n n'ont donc


pas subi de mutations contrairement aux perspectives.

(1) Recensement démographique et enquête agricole.


Sous-Préfecture de San pédro - Décelilbre 1970.
BNmTD- ARSO. P. 15.
(2) J. RICHARD, A. SCH':VART Z, op. ci t.
103

En conclusion l'analyse du processus de polarisation


a montré que l'investissement massif n'a contribué que très
faiblement à entraîner dos relations réciproques de biens
et services et de main-d'oeuvre avec l'espace géographique
et économique environnnnt : on n'a pas assisté à la nais-
sance d'un processus de polarisation.

La r~ison en est double. D'une part il n'y a pas GU


de modification de la structure ou du comportement des agents
productetrrs de la région. D'autre part on n'a pas vu se dé-
velopper de mouvements migratoires intensifs de l'extérieur
vers la région et;g~lle-ci vers le centre local.

Pourtant à l'origine du projet les perspectives rela-


tives à la polarisation étaient optimistes. En premier lieu
l'étude régionale du Sud-Ouest faisait l'hypothèse que
"d'importants accroissements de la demande effective de
denrées alimentaires devraient donner une impulsion à la
production agricole et à la pêche locale" (1). En second
lieu, comme nous l'avons signalé, l'accroissement démogra-
phique de la zone rurale devait être voisin de 40 %au
cours de la période étudiée d'après les perspectives de
l'étude de la SCET-SMUH.

La première hypotèse ne s'est pas confirQée parce


que la population active autochtone de la zone rurale est
en majorité une population âgée dont les habitudes d'auto-
consommation et d'auto-production peuvent être difficile-
ment modifées. C'est ainsi que dans la sous-préfecture de
San pédro l'exode rur.'J.l affecterQi t prè.s de 30 % des homr.ws
de 15 ans et plus (2). Par ailleurs, cette population au-
tochtone réside dans des villages très dispersés ; le ré-
seau routier et les moyens de con~unication de la région du
Sud-Ouest étant très limités, il lui est souvent impossible
d'entreprendre de longs déplacements.

(1) Rapport D.R.C., op. cit. p.III, 2.


(2) Rapport BNETD, op. cit, P 33.
104

Les perspectives démographiques n'ont pas été attein-


tes pour plusieurs raisons :

1) Les facteurs psychologiques, économiques et sociaux?


déjà cités cor.me freins à la croissance démographique urbaine,
jouent un plus grmld rôle encore en milieu rural? et à fortiori
dans l'isolement de la région forestière du Sud-Ouest. Ces
obstac~es devaient être tournés avec la réalisation des projets

des secteurs de développement rural. or, par suite de problè-


mes de financeQent, d'organisation et de coordination, les
travaux concernant l'infrastructure d'accueil n'ont pu être
exécutés en temps voulu; de même l'encadrement nécessaire
n'a pu être mis en place.

2) Les émigrants recherchent des garanties foncières


qui paraissaient à priori ne pas soulever de problèmes darLs
une zone vide. Cependant, "les autochtones se déplacent mas-
sivement le long des axes routiers pour affirmer leur droit
foncier et, quand ils ne l'ont pas encore fait, ils placar-
dent dans la forêt des pancartes où est inscrit leur nom
avec le titre de propriétaire même si la forêt est vierge" (1).

3) désavantages précédents s'ajoutent les risques


AUX

pour les résidents d'être coupés de l'extérieur durant une


longue période : toutes les routes sont construites en laté-
rite et, du fait des fortes précipitations et du grand noubre
de ponts, elles sont fréquenrrnent impraticables en saison des
pluies. La création d'un réseau routier suffis~lent impor-
tant et de bonne qualité nécessite de longs délais de pros-
pection et d'exécution à cause de toutes les difficultés
techniques et financières qu'elle soulève.

Tous ces inconvénients auraient eu une influence


moins grande si le point de croissance avait pu être relié
à des centres urbains capables de donner naissance à dss
relations intenses de biens et de services et de servir de

(1) Rapport BNETD, op. cit., P. 101.


105

courroies de transmission du développement avec la zone envi-


rOlll1ante. L'implantation dlune activité qui devait être mo-
trice ne suffit pas à lancer le dévelo~pcment. Le pôle n'est
pas un8 activitémotrico isolée, mais ill~C réunion d'activités
dynamiques qui trouvant des relais dans l'ensemble des villus
de la région" (1). Nous avons pu constater que San pédro en-
tretenait des rapports très faibles avec les centres secondai-
res voisins, le seul avec lequel il existe des liens de quel-
que importance étant Sassandra. Aussi peut-on craindre que
la décision de fermer le port de Sassandrn ne risque au lieu
de contribuer au développement de San pédro d'asphyxier au
contraire son activité motrice et d'accroître sa dépendance
par rapport à l'extérieur. De même la concurrence de San-
pédro pourrait entraîner le déclin des deux autres ports
voisins de Grand-Béréby et Tabou.

*
,

* *

(1) M. PENOUIL, op. cit.


106

CONCLUSION

La mise en chantier du Port de SAN PEDRO dans une


zone pratiquement vide de population ne s'est traduite
jusqu'à présent ni par l'apparition d'un processus de crois-
sance économique et démographique, ni par la naissance d'un
pôle de développeoent susceptible de déterminer la transfor-
mation des structures de la rogion.

En premier lieu la distribution de revenus et l'of-


fre d'emplois au personnel africain liés à l'investissement
initial ont été trop limités. L'insuffisance de l'infras-
tructUre urbaine et des voies de cOffiffiill1ication ont freiné
l'installation des entreprises induites du secteur privé.
Elles n'ont pu exercer un effet de multiplication des
emplois et des salaires suffisant limité pour entraîner
une mutation des structures de la production et de la con-
sOLunation.

En second lieu la carence de l'infrastructure des


voies d'accès à SAN PEDRO, des services collectifs, de
l'équipoment du secteur privé et de l'habitat urbain, ainsi.
que le caractère temporaire des emplois et de l'implanta-
tion du cmtipement, ont ~~lenti leu Douve:~onto 8igrQtoires ~
la ville.

Les facteurs psychologiques, économiques et sociaux,


les problèmes fonciers et l'état du réseau routier ont éga-
lement freiné les mouvemonts migratoires de l'extérieur
vers la région.

Dans ces conditions les effets d'entraînement du


point de croissance "par et sur ln dimension des flux, la
structure des prix et des coûts, la modification des
107

anticipations" (~) ont été trop faibles pour uUgIilenter le


produits modifier les comportements et favoriser le progrès
éconon]ique chez les protlucteurs et les consommateurs de .10.
région~J.c processus de déveloPPclaent polarisé n r a pu
s'amorcer.

Les effets de ces obstacles auraient pu être réduits


par ,une politique adéquate d'organisation de l'espace.

Cependant, dans la zone totalement inéquipée dons


laquelle se situait SAN PEDRO il était difficile de réaliser
simultanément et rapidement l'ensemble de l'infrastructure
urbaine, routière et un habitat moderne. En favorisant l'im-
plantation de la population dans 10. future zone urbaine on
aurait peut-être compromis l'avonir à cause des multiples
problèmes d'urbanisme et de la spéculation foncière qu'elle
n'aurait pas manqué d'entraîner. En décidant de créer un
campement provisoire, on évitait ce risque ; mais il est
dès lors heureux que rien n'en ait favorisé la croissance
on aurait pu en effet y voir se dévelo11per "un grand bidon-
ville quasiment imlJOssi ble à résorber parce que trop peuplé" (2)

De même un déveloPPcDGnt intonse des mouvements mi-


gratoires vers la région ne pouvait être organlse dans un
court laps de temps. Et l' occupati.on de l'espace de manière
anarchique risquait de soulever des difficultés avec la po-
pulation autochtone et de constituer un frein aux futurs
programmes d'investissement agricole qui se fixent comme
objectif "l'exploitation systématique et rationnelle des
ressources rcjgionales" (3).

Un jugement sur les effets de l'investissement massif


ne pourra donc être porté valablement que dans le long terDG.
De ce point de vue les perspectives apparaissent plus opti-
mistes :

(1) Fr. PERROUX, "L'éconOl:üe du XXème siècle", op.cit.,P.176.

(2) Ph. HAERINGER, op. cit., P. 38.


(3) 'Le Sud-Ouest ivolrlen effort de développement"
op. ci t., P. 106.
100

1) l'entrée en aQt~vité du ~o~t dovrait or6er envi-


ron 700 emplois dès 1971 (1) ;

2) les investissements collectifs et aCÙ1linistratifs


vont connaître une croissance très furte qui permettra, dans
une première phase, de résorber le persorrnel licencié (dé-
part des entreprises du consortium) et, dans une deuxième
phase, de constituer les structures d'accueil qui contribuent
à la croissance et à la polarisation des villes

3) la distribution des terrains à titre définitif va


éliminer l'un des principaux obstacles à l'implantation du
secteur productif privé. Ainsi les perspectives d'industria~
lisation de SAN PEDRO ont-elles des chances de so concréti-
ser (Annexe : Tableau N° XIII) ;

4) les sites favorables à l'installation d'un équi-


pement touristique ont été préservés et les projets dans
oe domaine sont nombreux ;

5) les progrru~les
de développement agricole du Sud-
Ouest devront entrer dans une phase de réalisation.

Pour que les effets d'entratnement puissent s'exer-


cer de manière optimale il faudra éviter que le pôle ne se
développe comnle un corps étranger à son espace régional.
Celà implique une politique d'nm~nage~ent des centres ur~
bains et des zones rurales avec lesquels pourraient exis-
ter des relations de complémentarité. En effet sans une
politique volontaire il n'existera pas de pôles secondaires
dans le périmètre délimité par l'administration et la pro-
duction rurale ne pourra pas avant longtemps répondre à une
demande croissante de produits vivriers.

, j

(1) ".Aménagement du Sud-Ouest!', op. cit., AUllexe l 3 ..


109

Le choix des axes de développement jouera un rôle


déterminant sur "la dimension dos flux, la structure des
prix et des coûts". rI pourrait alors s'avérer nécessaire
d'étendre l'opération intégrée à un espace plus vaste :
on pourrait envisager d'y inclure les zones plus peuplées
situées au Nord de la région, Bangolo et Man par exemple.
.-.
:
" Zone a prospecter pour bloc industriel palmier a huile
t Zon e a prospecter pour bloc indu~triel hevea
htension possible de la zone a prospecter

,! Zone a prospecter pour perimetre cocotier


Bloc industriel palmier a huile exitant
Zone prospectee pour localisation bloc industriel dito
Bloc industriel cocotier
Zone prospectee pour localisation bloc industriel dito
Zone de peuplement rural satellite
Reserve forestiere pour usine pate a papier
Forets classees conservees

.r'

N
,1

'.

PEDRO

DEVELOPPEMENT AGRICOLE DU SUD-OUEST


echelle 1/1.500.000
Bl B LlO G R A PHI E

DES' OUVRAGES C l TES


BIBLIOGRAPHIE

I.- OUVRAGES THEORIQUES

. J. R. BOUDEVILLE L'espace et les Eôles de croissance


Paris, P.U.F. 230 P.

J. FREYSSINET Le concept de sous-développement,


Economie du développement.
Mouton. 338 P.

M. PENOUIL ·
o
Pôles de développement en régions sous-
développées et en pays sous-développés,
rapport au Colloque de Genève organisé
par le Centre Européen de coordination
de Recherche et de Documentation en
Sciences Sociales, 25 P.

F. PERROlT'A L'économie du XXème siècle,


Paris, P.U.F., 655 P.

II. ETUDES DE BUDGETS Fl~HLIAUX

G. ROTTIER · Enquêtes par sondage et analyse de la


demande
CREDOC, 1963.

G. WINTER Méthodologie des enquêtes "niveau de vie"


en milieu rural africain
ORSTOM, Paris, 1970, 182 P.
SEMA Etude socio-économigue de la zone
urbaine d'Abidjan, 1963 - 64, 254 P.

III. RAPPORTS SUR SAN PEDRO

A.R.S.O. : Justification économique de la mise en


valeur de la région du Sud-Ouest
ARSO, Mars 1970, 33 P.

A.R.S.O. : Esguisse du Schéoa Dirocteur


Ministère du plan d'Aménage@ent de la région du Sud-Ouest,
ARSO, Janvier 1970, 138 P.

B NET D : Recensement démographigue et enquête


agricole, sous-préfecttœe de SAN PEDRO
BNETD, Décembre 1970, 112 P.

J. CHEVASSU : SAN PEDRO Recensement Démographique


(Février 1969), Document de travail, 38 P.

DEVELOPl\ŒNT AND : Plml dG déveloPEement pour la région


RESOURCES du Sud-Ouest,
CORPOR.ATION Ministère du Plan, Août 1968.

Ph. HAERINGER : SAN PEDRO. La Eremière va&Ue d'immigrants


ORSTOM, Décenbre 1969, 60 P., 6 cartes.

J. RICHARD : Inventaire ethno-géographique du


AA SCHWARTZ Eeuplement du Sud-Ouest ivoirien,
ORSTOM, Sc. Hunlaines ;
Vol. III, NO 8, 1970, 132 p.

IV. AUTRES RAPPORTS

P. CASTELLA et Note de synthèse sur l'économie de la


D. BAILLON ville de Bouaké,
ORSTON - Ministère du Plan, Sc. Humaines.
Vol. III, N° 7, 1970, 94 P.
J. CHEVASSU Essai de définition de quelgues indica-
teurs de structure et de fonctionnement
de l'économie des petites villes de
Cete d'Ivoire.
Colloque Inter:'tational de Bordeaux.
C.E.G.E.T., ORSTOM, septembre 1970, 17 P.

J. CHEVASSU Etude de quelques centres semi-urbains


ORSTOM, Ministère du Plan.
Vol. l, N° 7, 1968, 205 p.

J. CHEVASSU et "Problèmes d'analyse régionale. Les zones


J. MICHOTTE rurales et les centres seeondaires de la
région de Bouaké", ORSTOWI - Ministère du
Plan, Vol. II, N° 4, 1969, 80 P.
Tableaux et Annexes 39 P.

MW! • ANCEY, Problèmes posés par le déveloPEement à


BONNEFOND, base régionale en Cete d'Ivoire,
CASTELLA,CHEVASSU, 1971, 55 P.
LIERD~tAN et LI analyse économique spatiale. . .
MICHOTTE. Méthodes Gt indicateurs"
ORSTOM - Ministère du Plan, 1971, 40 P.

MINISTERE DU PLAN population Cete d'Ivoire 1965;


Ministère du Plan, 184 P.
ANNEXE N° l

QUESTIONNAIRE REVENU D'EXPLOITATION

( ARTISANAT cm.1JmRCE TRANSPORT·- SERVICES)

Date
N° Cour Nom : Ethnie
Profession principale Situation dans profession
Depuis quand Date installation (centre)
Profession antérieure Lieu " antérieur
Lieu apprentissage Profession secondrire

.--------------~--------------.--------------
Nombre Salaires Depuis combien
mois
Salarié s Il •••

Aide familiale ••.............


. .fipprentis 0 0 0 0 ••• . !

A-t-il demandé Pourquoi A qui ? Combien


un crédit?
- une formation profession-
nelle ?
Désire-t-il investir ? Dans quoi ?
De combien ? Origine épargne ?
Production : Mois
Semain.e Janvier · Nombre de mois
Lundi Février ·
r'iardi · lV'.tars
mercredi .·. Avril
··
Jeudi Mai ·
Vendredi Juin ·
Samedi JU.illet ··
Dimanche Août
S'?ptembre
Total · C::::tobre ··
Novembre ·
Total/jour : Décembre
··
Total

Total/mois:
ANNEXE NO II

!DEPENSES DII EXP LOI T A T _l a NJ

.-----------------------.----.------------------------ ---~.------.------o-------
! !
SAN - P E DRa !SASSAN! ABI- !AUTRE
,
!Nbre!
! , ï ,
!DRA
!
! DJAN -! ,
! ,
'mois Tifiar- 'Chaine'Bouti-'
ché 'Avion 'ques ,u~re A
L
,
- - ----
Ivlarchandises
a) 1

b)
c)
d)
0)
---
T a T AL
.-- --
2) Salaires
Charges sociales
3) Loyers
4) Réparations
Entretien
(machines,maisons)

5) Electricité
Eau
6) Impôts, Taxes

7) l\'la tériels divers


8) Frais transport

9) Assurance
Banque 1
Comptabilité !
i 1

10) AutreG 1 1 i1 i
1
1
1
1
1
! 1 1

!
1
1 ! i
:
T a T AL ,, ! 1
! !

• T L .J

l N V EST l S SEM E N T
EQUIPEr,lENT Filontant Date

Construction
ENTREPllISE ·
HABITAT ··
ANNEXE N° III QUESTIO@TAIRE REVENUS RETnOSPEC~IFS
.. _.-.--
REVENUS RETROSPECTIFS DU .l\_U CI •••• Il C iii • CI Il CI

Cour .: Nom : F .N. Profession pctuelle: .'. . . . . . . . .. Salaire·: •......


Ethnie : antérieure: • . . . . . . .. Salaire: •..•...
Lieu naissance: Age Date Rrrivée C.I '. où : li. G CI •• Il

Date arrivée San-Pedro: n ••

Motif dépl~cement
.---------------- .------------ ·---------.. . -- .------------ .----.--------- .-----:s-----.. . - ·----..--------- . -S-----I"'l'----- . -------..
illoLlicile ! Epouses ~ Enfants ! Ascend?nts ! Colaléraux! a~::s! Employés ! 8.~~en~én ! Viài tel
r. , , '-, , ' , - E ,------ -', p ---..,,....----
·SAN PEDRO' . . . . . . .
~ - ! ! ! ! ! ! ! !
f ! ! ! ! ! ! ! !
;Extérieur 1 ! ! ! ! ! ! 1
J " ,--'--'-',---'_._',---~-"""'",--"----"---,'----
iTotal
!
i
~.
i i. - _.... !i . ~_._._." ..__.·i}_.._-_.. ;
_----.--~.i-- . ._._-.__._--_.-"':i'... _u _

!
Recettes 1
Domicile ! Profession ! OBSERVATIONS
--=-~~
!
ORIGINE l\'lois du - . - - - - ! payeur ! pe.yeur !
~ précéclent 'au.! ! 1
! _._.- . - - - - ! !-------·-1-------!--_.- ' ....
! Produits ruraux , ! ! ! 1
! ------ ! ! - - 1-- ! • --_.. . . ~+-'----
!. Salaires ! ! ! ! !
, ! ! -L _-----1-. ~l-_ _._ _ . ~.._ - - . - -
! !loyers ! ! ! ! ! - .
!
l' REVEl\TtJS
! conunerce
!artisanat ~ --!
! "'-,
!
!
!
!
'
!
......;!--- ---_._---
! ! transport ! ! ! --,-.-------.!
! ! services ! ! ! -r------ ,
!
!
!
! à l ' arrivé e
!ëmprunts
!remboursements credits
!
.~==--=_J==
!
__!

!
!
---_!-.------..-J..----.-
,
----,-..
j-'--'
--'T-
--·-~T------_·--~--·
! - - . - -.... ----.-j
!
!
!
TRA:NSFERTS
RECUS
!cornpens .matrimoiua'ïes==-J_
!à l'occasion voyrUie.s
'cadeaux
!
!
__ .
!
:.-._-==='==-._. '
-
--'-,-' _.---
-i=. . . __.-i·-::-=----------
!. !pensions z retraites _o. ! ..- - - - - ! ._.~.-._-------
! !allocations familiales! .,-- ---r---- ---r.---- ,------.-----
t ! - ._~- j . ·-·---~i·-·~-· __·_-·__r_--------T---· ----
, AUTRI~S! ! i i i i
, TOTAL! ! ---~--l- . -.--.-._-!-.---.-.-. _.-!-._..~_ . - -i---··-·--·-'··-~--
! ! ! ! !
-------_._-_.- ,---,_._--
ANNEXE N° IV
DEPENSES RETROSPECTIVES DU J1U CI CI • " Il C • CI C • 00 III "

Nombre de jours

! Dépenses ;-_.-_.- L l E U ---ÂC- li A T iOBSER


PRO D U l T S !,Totales,!Men-11 ,! S .tiIr N P 15 D R 0 "
jSASSAN-j !Autre '.
. .sue es. 'DRA .
! , 'Chaine !çoDS18r. 'qo!JLter. , i! !
, , 'Avion !f\~uP.'Jtr~Qi. ,Artisan, Autre! , ,
_____________________ ' ! , ! l anf.ll 1 ! ! , ,----,---
Vêtements, pagnes ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
ëhaussures ~ ! ! ! ! ! _._,-- ! -,------!
TIëiTffeur . - T , ! r- ! , ! - - - -r-----·,-----!
Photogra:Rhe ! ! ! ! " ----.o-·-r--·------,------, ,
Bi j oux ._.- -'-1 , , ------,------,------,-----, -r-- r ,
Articles ménagers '" ·-----,-·----,---·---l-----:----·--,------T------,-- !
Transistor? T. V.
.Lunettes, montres
" i--'-~'! ---r-·---·-,----,- - . ,
!
. , ! ! ·-----!~·--~-f---····-!-·-!--··--l-,--o·----l------!
,
Fu.sil, cartouches .-.!~---!-._----.-, - --"--r ! ·----··-·r·-----i----·-l·------~·-f··-·--·_-!
INS !modernes ...o·----···-r·----T·-----r----··-f-----'-- r , ._._! ------1' OO , ..

SO !locaux " ï 1 --,-- ,··-----1-'-_._--,- - - , l


Electrici té, eau ! ! , '---'--i , ~'--r---' --~-T-'-----r---"--r-'---r
Scolarisation ! .! ! ·----T-'----!------·-!-----f~·----!~~----·l-·-·--r
"'i"L.Ot
vu
l' l s ..-.-" . .
------...-,.-.---
,
·..·-î---··---,-·---··-··-··-j------·ï---·-·---
. , , .
-,--·----,---~-·-ï
. . ,
--- ! taxis -,·-·!-----ï-··----T-----T·------!-·---~!-·~----!- -·---..---!--~·_··--·'·-r----- !
TR.ANSPORT 'camions T-, -,--·---·---'-----ï------·-,------'----1 -,.----,
'cycles, véhicules i , i , i-'" ---1----.'"""'------,------;'
i
CONSTRUCTION !ma~ériaux ! ! ! u--r , ! ! -!---.-.!----.~-!
!ma1n-d ' oeuvre , , ! ! ·-f----! ! ! !
Meuble s ' , , , -,"0_'- , ·---T..- - - - - , j-_._--,!
Loyers ver~és -----!~ i , , ,.--t----.! ! i ----i '
Assurance, Banque. ---f , , ! - - - - - ,-----! ! ! ! ,
Impôts, taxes ! , -Y---T"-"---! T-~'-'-1---"-- '1 ! !
ëoopens. matrimonieles , ! ---,-.----,--- ! , ! , ! !
TI on ----!, ---T"--'--, , C-----_· ! , ! !
Pr§ts --.----, , , , , , ----,-- , , ,
Transf. (à gui ? !i=ëjuelle' occasior.t?--j-- i "1---; ! ,! ; i , r
Epargne ! , ! ! ! ! , ! ! !
TOtal --------- ! ! ! ! ! ! ..... ---T-~! ! !
'investissèmeilt : où ? ~ quand? .E.2.lA1.??-en? -.-~---. __._'---.------.-!
PERSPECTIVES !profession .: !
.m1&ra
" 10n
t· : __.. _. ._.__ . . !
ANNEXE N° V QUESTIONNAIRE p~PJf.NSE_'S_' _Q::....U_O_T_I_D_I_E~N_N_E_S Date:~_
Cour Nom ---- --_._--_. rJleF. Date i.nstallation: -----
Lieu nais.: Prof.: . Ethnie : _
Isolé. Groupe .i'SOlés~ ) chof do fan:ille .(rayer mention inutile)
Rovenu mensuel: nbro) Salaire ~ensuel
------_._-~~-~._--------_ .._--- ! ---_....~ ...- ! --------- !---------- !-----_.._- !------_.....---
Nombre personnes charge !~oüses! enfants ! parents! amis .! __ ~~tr~_
l , , , 1
San-Pedro . . . . .
Exterieur ! .m_!___ !----.-..-.!.-.,~._--!----,---
- ================================
LIEU ACHAT !Loc.! Ville de Sall Pe§.r.2...... .!Sas- !.Autre ville
! Ré g • !Iviar- ! Chaine Com. ! Conun. ! A t ! oan- ! Nlo-n::--r'~\;o':n--
NATUR'i<:
- ~.1 Ext . . cf h'
e 1. A'
vlon'l1 ourOI)"1 0. f rJ...
. 1 U re,. d ra .' t an t .1 1\ •
-----..---:-~-.-------. 1_ _• 1 .. J iban• L I. I_~ I~ __• I~_, __ • __
:e ~PoJ.sson • '1 • r l • : ; '1
.~ volaillG', oeufs
1

cl mouton
i l ! 1
- -·-·---·- ..·-·T---·--+----·-(---r·-·--
~ boeuf -.--.-------..----.
:
----.+---.--.----r·
..- ....--..
----.-t--- - - - ' j - 1 . ~-'T"
. . -;- -...
'1...-----.-----.;- .

~ .,Q-ibier-- Iii:
--"T~iz------·_--~----·
~ 1
-._._._-.- ..-·-.. .
----·-f---i= ·---r-·-·-·". ---~-.
--r---" - --- ----t-.. ".
au tres"'ë-érè'al e-s-- -- ---."--" ..-... -- ...--
. ._-
1-;---····-·....;··· ._-_..
-~- _~·--·-·4·-·· ~t---f----.·_-+·-···

g ~:~:;neux -.--.-=~=.~~~-+--- =-J=--~·t·_- -;-_. . .-- ~:"~·-'-~l-··~~~


1 - -1 .

.~ ~~~~~~e~~~e~~~;==-:~=~.·~~.~-==~= ==t=1~=---=;==·-=f----- ==·~-~:f-=·~-·~r~~·~·~~·~· 1

~ Ipro~ui ts p~lmiEJr_..... -~ .. --
~ -..:Oi+f~.·r~!~-----~----·----· -~._.-- .."....._- ._..~._ ..,- .•. _-----+----_..
"'-"""'-
-----.- . ..
:=···=~-~·· . ·---:~-~-r:::~'~~ T~_---_-+·~=-~--~~t·~~~=-t·.· ~~--
+-----t----- " ' _ h ' __

~ ia~ =-:~~.~=~==-~-=--=-~=~-=~ '-'--~_L---=~-=l==- -~ ~~ --:~~':~i-~ .-.--


§p:j

~.
1
!

(lj
t
~ hUJ.le~
~ ~~~re- . ·---·----.. _---··_- ---.. . -I----L--~-4--~'-
-----+--·--·~----4. - -
- .. - -...--..- - - - - - ..
~ con~GrvGs_.-----.-- . -- ---t------.--L----.---.~-
~ ~~~~~~.~--_._._--_.- _.. .•_ _ ._~-_--.--L---.-.-
--... ----
r--'
1---------+ 1

-----1.____.
---
-----.-. _ ~-~-,

-.. -......·..+·f - . --.--.--


--------t.- . - .
;
......

.
-ÜJ-·--·-Tviii·----"..··----···· ._~-- I[~ __~~"._ ...,,-..-. --·~·~-- ..
êrn
~
Ibièro--..~-·_-··---_ . -_..-
i Gin
WiSk------·--..JI-·-- -----_.- - - - - --------.
laut~es al~o61Ëi-----.. ·J -----,.-----r-.-- - -
--+---"---t=-l--+--
--.-+----
·_+..~-~-·-i·---···-l.--_··_-
----.- ----
---,--·-r---·----'---·-r ."-'----
----- ...~.-.-_.; ..-..-_ .
--_oC'
i----··
~ :. !non alcoolis~. - .---. ----.----- -----r---r---r- T-·----
---~-:petrolë-'601s:·ëh·:· .__.:- ~.-.-.--_. ··_··-·--+---·--·r----··+·--·--··j··--·-··--+·.. ·-·-·-·.-r"--_ .
g2
. ~ isavon,
P::: 1
beanté _.-
tabac, cig:?vJ;' .all:----
I

-.--- ----- ~
..
·---·t..----!
. --- l
- "1-- +--.-+==.~.L.=-~~~.
, : - - - - -.. f- ..._..,
o 8 .cola i . i .~. _

-.?--,,:::.-~~~~E~~~~~~!.rE!~l;~§;!!~~_._ , ._ .. 1 .,_ ___."..L. .- . __.__...;..__ .


votoments
pap-:nes
~ ~
-·-K~~i~Ï~f~~eria:;:0~·s-·_·__···..... ----- 1 -.---- - - . -••-.. - •.. - - - - _ ••
!
.
_._~_.~._ _+._----
i"--·---+-----·
i ••
t
1
-~._--
1

···-SëëïarlsatIoi3.'2..-·------··...· -'-'-'-'-1'-' _ ,..•.,..•_.,.._._..._... ·-----r-----.j.·-----i---·-~T----··


--.-------..- •.. -.-.--..-.-..• --.-.---.-~- ...-.---.--....'-' -_ -
C-'OI ns
;..l
\ ..locaux
~ s' .
_ ï'Tra:u r~t~~R~:c·_-_·- _.--"'.'- ._..__.-"~ .;
i
l' • • •

-+----,,·-r._-_.__ .~ ~
• • • •• ••••••••••
i
5 • • • • • • ~
----4·_.._.~.-.- ~._ . _.-._.. --
• • • • • t -----,,·t·
J.~-_ .._.- ----.- ···_·_··-t"· ..··.. ···-.!-·_-_·_-t···_-_·.... ·l-· ........ -.
i 0 Il co e- Il
1
I~ fi Il Il Il Il
i
~ Il Il 0 U Il f c· 0 • 0 0
!f /1 CI (1 Pol

J .... ~
'_0 •

~• • ~ , ••• • ~
•••• •• ~.- ~•••• 0~ • • •• o. 0 •• •••• 0 ••••• • 0 • •• • •••• '0 0 •••• 0 ••• 0 •• , 0

bl?-~chJ.ssonr__:_._. .__ - -----1----.-1 ~-----J..I..-· l .-'--- 1- t--------


cOlffeur 1 __1.. .
E-l
.~ --- --------,------1--.-------t--.
~. c,ordonni o:r:·_.. _~.._._..__~.
. . .---l---~----i---t--.+---._+--- . 1
'-'---r--'~
l ,
1
: .__
.

~
p.r:otogra.Pl18-_ : 1 ~ : .2 .." .. L. __
.+
.0__ '

~ re~arat·;cJ'yéhCli((~u.sles-- __ .---~~_~_.~--.- ..- - ,. .__{ + ...__ l __


~ " -.--~ --+- ~----1- i
!. : - - - . ".+--- ---... ---- ..
1-- . •

soud~~~iéi:~~;I~iërJ--=__L
"lI!
. - -r -
.1..__ -1
• ••
-+-i +----!-------t----+---.~_~=_-
~ t - t 1 : .
. . 1. . ....~...... .. .. _.. __• ,.__....-,_:; • ; -,---._..
1
(suite; ANNEXE N° V)

LIEU ACHAT !Loc. Ville de San Pedro' !Sas- !Autrevill


NATUIm IRég. !Mar-' !Chain~ Corn. !Comm'!A t '!san- !1'f[on- -! N
'" t • •1 c
•l ~X h'e .'A' euro
Vlan.1 l' b Piaf.• ~ rl. ~ ,. u re .1d ra I t. El.nt 1. am
.----r----.---------- -.-----
18 1 r
1 _ , 1 _l- .§!J} •
~
..•__ , ._._ _ __.__ , ••." 1 .,
r 1
~~ ma~elacier--.-. i . ' 4.~. ._ __ ._-.-j-.-.----L.-..--.
p::<.~ 1 tallleur_ 1
..<:: Cf) menuis. (meuble)
·-----r-viIIë--------------- -----. -----. ----- ----- -.-----.
1
~~---. ----- -----.- 1

TAXISj b;~~~~~' .. " ..... " ..... ..... .....


--·--~;ï~;é~~~~i~~~---·-·-- - --~. ----- -.._..-- -.---- -'---'- -----. --'' --'-- _ .
:-Plo.to prépô.réq',
Rrcot~café;bar)~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~-
~ôtGl-_~~~~~~-t-~-+----+-~-~~-_+--_+~~_+~-_+--_t
1 • ,
lnGn::1.__.._...
IC .~

bal (
.---t---j----+----t---+---+--+-----+---./---

~
ivers loisirs_~~~~~~~~~~~~~~~-~~~~~~~~~~~~---- ...
~utres(féticheurs
arabouts· culte)
-B~--rc;;b~;;~~---------·_--- ----..- -----.. -'--'-- --'--'- ----- -----. ~.---_. ------r-'-"'"
E-i H 1 --1---" .

~ @ ~ièces échenge r--.--I----.I.-----!----+---+---t---r----t---


<:> D::!
transport (dG)lace-
Cf) (:::Jt t '1
~ E-I
1
men
0:;::-; reVal - ....------'f----+----+----+----+----+---+----\----+-.-
OH autres
-o---l-------------~----~---·-- '---~'-- _._-.-- -.----. ---...-..----- .-......-_. _.-...-- -----. -_.. _--
~
S
o
E; r.~~~~:~~~
~ tmain-d' oeuvre
............ ..... .....
!
-~--l~tiï~---------------- ----- .--.-.__.-.----.-.. ----.- ._--- - .. ,. _ •• __ '~M_ ___.___ _ _

~ ••••• " •••• e •••••••••• CI III CI o. ~ •• o. • ••• '" ClOOClO

P;
radio, T.V.
5
H 8
~ .. ·
i----- ------,------
- ----- ---- ----- ----- ---- _-. "- -
D.c.OO CI.eoo •••••

~.::, ~ cycles
- Im~8t~~t~~------------
1 -~
------------.---•.------.-.••- - - - - - ----. ------.,----- ~ --.1-••- - - - •••--_.- .-•. -_._- ••_-----

- :~~~::::~~~:::-~~:~~~.:--~-j-.---.- _ . .-_-"_0- ..__.__.._.______ ----- -----.


-""--.' --
--v~;~;~~--------·-~··-·_··--·- . -.--..--- _.__ -----t---····.. · -.'--- .--_._._-
---.~----------------.-----~---- foo----- ---- ----- ----- ----- ----- .__.. __.-.-_._.
Transferts(préoiser l 1

--~~;~~:-~~::~:~:~:~~::~--- ----- ------ >----- ------ ------t----- -----.-- ---


1

-TO-;;-AL--~-~---------7----- ---t-----j------ ~----- j-----r---- i------r---


1

=~===============~==========~=====k~==~~=~==========~======~============~===~~~~
ANNEXE nO VI
Dépenses filcnsuelles alimentaires par ménage selon la C.S.P. (en F CF J1)

C· S · 1
.Fonct 10n.ouvr1ers·
• i
. . Man- ·c lt" tOpA h
11\ 'p e t·t
1 °A t' i S
"m1S 1 .Moyenne
! naires !spécial.! Ouvr1ers!oeuvre! u 1va! ec eurs!conmerç.! r 1sa~!emploi ,D1vers 1 par
0 0"

Nature ·P.
Dépenses ! I l ! 1 l , ' ! !ménage

!p 01sson
1
. 3.756 1.488 1'.134!597!
! 1
975 1.197 873 597 1.368 868
;Volaille 75 53 89! 102 72 42 31
iO eufs !
!Viande !! 2.250 1.296 1.191! 561! 573 120 1.032 465 381 2.157 849
! -----+-----~----~---____7'---_;!----+_---~----_+_---_+_---_!_----!------
!Total 6.081 2.837 2.414! 1.158! 1.650 120 2.301 1.338 978 ! 3.567 1.748
, ! !
963 348 243 ! 21 ! 42 96 63 93 150 139
i Ignane
1
!

Total 16.854 10.924 7.848: 4.569: 4.247 :5.005 7.894 4.670 4.336 7.554 6.163
ANNEXE nO VII
Dépenses alimentaires de Septembre 1969 à Août 1910 par C.S.Pa l§~ millions F. CFAl

, , , ' ! ,
nombre iou~r~ers!ouvriers,Man- !CultivatlPêcheurs! Petits iArtis~ Sans, Divers! Total
.lénages ! specJ.al. ! ! oeuvr. ! ! comm.erç • ! , emploi i ,
N~tur ! ! ' , ! ! '
Depr:11.Ses 20, 120 500! 860 ! 40 71, 71 10 4 ! 185 , 130 , 2.101
;poisson 0,9 i 2,1 6 , 8 ; 6,1 i 0,5 i1,0 1,1; 1,3 ; 2,1; 21,9
§ Q)
(f.l 'd
!Volaille!
! Oeufs ! 0, 1. °, 5!,
'! i l "
! 0, 1 ,,0,1 , 0, 8
.~.~ !ViâD~dé---:--O-,-5::-'- - ! 'j, 9 7 , 1 ' 5,8' 0t.3.__!_ _0-LL-! 0, 9 0 z 6 ' 0,8 ' 3,4' 2194
Pi::> '
; Total ! 1, 4
!
,4, 1 14 , 4
!!
,11 , 9, °, 8 !
l '
0, 1 ; 2 , ° ' !
1, 7 , 2y 1 1 5 , 6!
l
44 ~ 1
; ~8;!l1e ! 0, 2
§ (f.l._Fe_q}llcnts! O,J
! °
! 1.}
,i_ f-1'·;...'5 ' 0, 2 '
~--':i.-8. _.._'_.0,8 ' <h.L..J
! JL_5_=t-
0,4 ' Q~1
._9.;i_j-~?J..:l ! Cb2 !
..L-.9....L; , QJ.5 Î
O2 2! --='3-,"""5--
0...2..2-:..--_':--_-.L.7.L.,-=7
rn ~'~! _O_l_éag}.neu:i:: 1 O,} -1 ! 0, 1) ! 0??' 0, 1 .~_ i _.Q-:J ! Q.Ll_l_ 0 ~_1_~. _ _O..Ll.J 1 ~_
.:~ rQ ~! C~ndiment$ ! . - . - , - -.. - . - - - . , , - ! ' , , Î 1 8,2
'~~r;;!J!ee:um~! 0.3 ,121 i 2,7 1,5 ! 0,3 i 0,4 ! 0 , 2 , 0 , 5 ,_ _1_,_2_-:-, .
rdO[il!Produits!
2.~ §! :2,alr.1i eX' ! 0, 1
P-1 ta ~ li Frui t s '
--1

i
1 °,
0,,_1
5 0, 2
1 ~ __Q.L1._,__
024
l _<hS-f-- ._--.~:-----~ - _ . _ - !
!
,
'
1
i
23
!
!
1
° 9 1
Jh.3"-;!:---
'
°, 2, 4
,3
1...................__
d ' . i , - 1 ' ! '
Cf' iTotal 0,9 3 , 6 ; 8,8 i 3,9 1 0,2! 1,2, 0,7 0,6! 1,6 , 3,1! 24,6
b'~ !, Ri z O? 4 ! 2 7 0 .) __Ch.L-.J~.9_C~.Q,4 . C---:LL3.~ - ! 12 1 0 •8 ! -LJ3 ' Q. 8 ,1 2A.s...-!-1_ _
O H . Autres ' 1 i l ' !
.~~ !céréales 0,1 , 0,3 i 0,2 i ; ! , 0 , 1 ' - '! 0,7
~ § ! Pain=--_ _-;-~Q~9..lio2'___ __=_~Q.....,......7--....,.!-....2....,!1l-J-2~:LJ 0, 1 -'v 02 3 ' Q. ~ 0, i 1 Q. 6 0~--:'__....l8~':l-3..L-_ _
(f.l H !!tait 0, 3 Q 94 1 1. 1 1 1 . Q.. ! Q.., -) i 0, 1 Q. 1 v 0 ,6' 3•7
~ op ;Huile ~hA--.! 0,7 .!:-.__5~?,-1~_
'~ (f.l . Conserves!
'do ~ ! Divers
! 0,2
! °
0, 3
9 1
1•°
0,:2
0, 3
1 , 2 ' .L...5.....!
0 , 6 ' 29 1) ,
1, 8 ! Q. 9!
0, 1
0, 1 Q. 1
j
Q21
0, 1
0, 5
0.1
Q. 1
1
!
Q,3
' Q, 2
Q? 1!
Q, 3!
t1. 7 6
4,4
~ .~ !Tot al 5,° °,8 ° °~ 9
.... " i l ' . ".
! 1, 5 17 , 3 14 , 7 1 2, 1 2, 1 1, 4 , 3, 3 , O! 5
Restaurant , ! '
Pension ! 2,7 9,1 16,5, 0,3 0,5 2,0 1 , 9 , 2,7 0,2 ! 35,9
! ! ! 1
Total ! 3,8 15,4 49,6 47,0! 2,1 3,9 6,8 5,6! 9,4 11,9!
! ! ' !
ANNEXE N° VIII

DEPBNSES 1lliNSUELLES DE BOISSONS PAR MENAGE SELON LA C. S. P. (en F. CFA)

------.-------.-~~-~--.-------.-------.---~---.---~._--.-------.-------.---~_._--.
C. !Fonc- ! Ouvrie:rs! !lVIe.noeu-! Cul ti- ! ! Commer-! .;' .! Sans! !Moyenne!
S. !tion- !spécia-!Ouvriers !ve.teurs!Pêcheurs çants !Artisans mpl i !Divers !par !
U R
E
P. !naires !lisés! !vres! ! !trad.! . !e 0 s! .menp.ge
" . ,
DEPENS ! ! ! ! ! !!
------------.:::.-I----!----! !---! -! !- !----
! ! ! ! ! !!
Vin 2.605 ! 1.200! 750! 150 ! 450 630 ! 30 450! ! 405
! .! ! ! ! ! ! ! !
! ----C---·-·-!-~--!---······--!------! -·------r-------!---·, 1
--!- - -
Bière 1 .245! 175! 250! 150 ! 40! 40! 90 25! 30 ' 240 ' 162
! , ! ! ! ! !
, ! ! --r--' , ,.----,------,--..- --,----! -_..---
! ! !

Gin, Whisky 1.313 ! ! ! ! ! ! !


! ! ! 12
!
.-..----r '''-- ---!! !
'--i
!
!
! !
--.-!------!-.--~-.
!
!
!
! !
"'---,- _ ..........! - -
Autres alcools 50! 30! ! 315! 10! ! ! '24 1
! ! !! ! ! ! ! ! ' !
------r·----·-··-!--'-'-"'-'---1---'-' '·--f---·----· -r·..·--
! ._~_.-!-- --.-!- - - - !
Non alcoolisées ! 120! 65! 240! 100 75! 135' 30 ! 25 ! 75 ! 100 ' 131 !
! ! !! ! ! ! ! ! ! '
- - - - - - - - - - - . - - -....!----.-.-!--.-.-~.------!- .. - ....- ! ! . ---C--! ! ! ,
TOT A L ! 5.280 ! 1.490 ! 1.270! 400 565! 1.120! 130 ! 80 ! 555 ! 340 ! 734 !
! ! !! ! ! ! ! ! ! !
ANNE.";{E N° IX

DEPENSES DE BOI?..:.30NS .PB SEFTEI~œRE ~969 f.\_~_QUT 1,37 ()_.l'A.!L C'~1~GO]gE SOCIO-PROFE§SIONNELLE
DU CHEF DE ~.ŒN.AGE

N-:'::-::~ë~;--'---!F~~~=-- i o~~;i~~ -------


i M~~~~~: i ë~ïti=- i-----.-- i ë~;;~;: i------- i --S;~;- i------- ~ ------- i------- i
T U~ ........·P. !tion- 'spécia-'Ouvriers !ve.teurs!Pêcheursça.nts !Artis8!B m l ' 'Divers 'Total ! % ,,
':1 ".,
.1:- F '... .ne.1.res ., l 1.SGS.
,. . ~, ,vr
. e s ,. ., ., t r R
d . .'
. .,e p 01. S ,. ., ,. .
:.J '., , , , l , , , , , , , ,
D E PEN S ~ S' . . . . . . . . . . . .
L:.J! ! ! , ! ! , ! ! , ! ! !
( - -..- - ! - - - - ! I - - - - - -----!-.. !---.,----!-----! ! !
Vin 0~6! 1~7! 4 , 5 ' 1 , 5 ' 0,2 0,6! ! 0,1' 1,0' '10,2! '55!
--- !, ,,----!
"----
! ----- !,---, ! " "
! ! ! ! !
Bière 0,3 ! 0,2 ! 1,5 ! 1,5 ! ! 0,1 ! 0,1 ! 0,4 ! 4,1 22'
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
-- - - - - - ,---'-! -- ,------. ,--'--'. !'-"-'''_._--, , - - - - ("-_.----- ,----.-. ,----, 1

Gin, Whisky 0,3' ! ! , , , ! ! , '0,3' 2!


- - - - - - - - - - ,--'-'-,- ., ,,. ,. ,
",---,. .,, , .,
.,._----,-- ,
,. .,
,----_.,
,. ,,.
,----,
r
. ,. . ,. . . . . . . .
AutrG s al cool s ! ! 0, 1 ! 0,2! ! ! 0,3! ! ! ! ! 0,6! 3!
, , , , ! ! ! , , ! ! ! !
- - , - - - - ,----- t" r------· !---.. ---- , - - " - - , - - - - ,------! ',------! , !
Non alcoolisées'
,. ,. ,. ,.
0,1 ,
.,
0,1 ! 1,4 ! 1,1 , 0,1
,.
! 0,1!
. , ,.
,
,. ,.
' 0 , 2 ! 0,2
,.
, 3,3
,.
,
,.
18 ,
---,----,_.__.,---,---_.,
. . . . . ,---_._-,---
. . ,---y
. . ,
. - ,---,--'--,
. . .
TOT A L , 1 ,3 ! 2,1 ! 7,6 ! 4, 1 ! 0,3 ! 1 ,0 ! 0, 1 ! 0, 1 ! 1 ,3 ! 0, 6 ! 1 8, 5 ! 100 !
, ! , , ! ! ! ! ! ! ! ! !
-----------
ANNEXE N° X

DEPEN,3ES mENSUELLES NON ALD!lENTAIRES FAR rmNAGE SELON LA C. S.P. (en F. CF~i\)

---------~--_._-_.--~----_._----~-.-------.------~&~--
-----.-------.-------.-------.-------.-------.-------.-------.
ANNEX~_.l'T_~__XI - DEFENSES T'lON /'.LII7.ENTr:nmS DE 3:::!:FTm=B:i:LE 1969 1', AOUT 1970 P/~R C.S.P. (en million F.C ••~.)
Tableau Annexe N° XII - Répartition ethnique d'anrès la profession des actifs (recensement Juillet-Août 70)

J I ! eu , 1 ~ 1 :ril l! ! !! 11 1 11
1 1 1:;: ! 1Q; 5Q;1 ! ~ ~ ! 1 Ë 1! ~ Ul Ul .~ ~I! § ~ 1 !
Ul !
'Cl 1 1 10 ~ 1 1l ! 'QJ J'QJ~;' ;1 c::! ~ lU,~ ~ ,~ 1 ! .~! l~ QJ 1 5- ~ ~ ~ ~ I,~'@ 1 ~ Ilc,~ 11 aJ
:J 51 ~:~I'~'wl'w~]'15 ~ 51 =1 1.,; §!~Q;Q;i ~:~: 5 1.~=1·~t,;:l!'ci,;:!!.~'ê.,;I!@ ,~'~ '~ ~! 5'6, t 'laJ,;:!JaJ~
1~~I~-g,'~-gI~~!g~!6g'1 g 1~~'];61.:g~!,~ !aJ,~§Li~!lb~l!aJ'~aJ! ~ ~! ~ ! ~!'~ I~g: ci !!6~116'~
1 !Il 1 Cl 1 Cl :3 !!Il Cl 1 >- 0 1 Cl Cl 1 !Il ,Q; Q; 1Q; .-\ ~I Q; Q; 1 U1 1~ 0 '1 I-l!! f- I-l ! i~ Cl ~! ~ 1 13 1 ~ 1 ~ 1 ~ lOf- 1 ! ! f- I-l 1! f- Cl
.----~ --- --- --- --- - - --- --- --- ~ - - -- - - --- --- - - - - . - - - - .-- --- --- --- ---
: Services 1 1! 1 3 1 ! 1 4 1 2! 1 1 1 1 1 1 ! 2 1 j! 15 i ! 1 1 1 1 ' ! 1 !! I! 1
. Publics 1 ! 1 II! il! i l ' !IIi! 1 1 1 1 4 1 1 5!! 20 1
....:o....:u:..:v:..:r:..:i:.:e:..:r'-s--I!--6-'I--_-11~11-1-1-,,·-·i-1-~,-~ ~r--7-!-- - - , --1-;,-1-- '1--4-1,--1 ;~ ~,' ~I~! -~;! ---, - - ' 1 - - -;.1 - -- ' - -..-1 ! --.;-;-! !--~1-l
1 1 !
Spécialisés , , . . . . i . . 2!! ., , l " 1I l ! !
Ouvriers !-;-I--6-1-;;-1--;;-1---;-'~1-26-!--5-!-~1--7-!-1;_!-~!-L~! l~! ;~!---;-'--1-!--1-:.----4-'--1- 1---- 1 I~! '-;~I
_ Simples ! 1 1 Il! 1 ! ! ! ! 1 l'! : !! 1 I I ! , !1 ;! !
----;;-!
--'M"-'a=n""œ;";;u--'v'""r'-e-s-- l---;;-1---' ~ I---=;- 1 ---;;-!
~ i ~ 1---! -- -:,--! --5- 1 .~-; 1-,--1' 2'77 1 !~! ~~- , - - - 1-! - 1 - ' - - --2-(--1 1 -! !-'462 1
1 ! 6 , 1 L.. ! . J I ' ! 5 ! ,:> 1 ! ! ! I! l 'i ! 1! 1 1 1 1 1 1 - I185 ii! !
- - ' - - 1 - - ' - - ' - - 1 - - 1 - - " - - --- - - ' - - 1 - - ' - - 1 ! - - - l ' - - - I - - ' - - ' - - - - - - ' - - 1 - - --1 1--1 '-----1
. Artisans i i
6; i 5 . i
2 i 2 3 i 1 i
2! 11 i
!! 32 1 12i 9i 1 i 1 i2: 1 26 i; i;58 i
;' Commerçants !--4- 1- - j --1-1----'--A- I--1-'--7-'--'--1-'--1- 1--1-'-20-- I - - ! l-~' '-47!--5-!--3;-26 ' - - - I - - A -'--!--' '--1 '---1
J , - 1 - 82 11 9 ,
!_ _ !_ _ ' __ .!__ .!
- •• -l' - ."
:transporteursl _ _ ! I._ _ !_ _ Î ' ! 1 11_ _ II _ _ !_ _ ' _ _ ' ' _ _ I_ _ ' _ _ ' _ _ " _ _ I! i
J I ' 1 i , , 1 1 l , 1 1 1 1 Il l ' 1 1 1 1 I l ! " 1
p..... h 7'····· 2'" l' .. 10 " 6 ' - 1 54 1 .. " . .. 71 .
ec eurs ! ! !! I I ! " " ! :! ! ! 1 ! (' , - II 61 !! 1
~ Agriculteurs:--g-:--'--B-:-- --;-:--1-:--1-:--1-:-- --'--1-:-1-1-:----: :-~~: :~:--2-:--:--1--- - : - - 1 - i - ; : :--;-: :-66:
------ -- -- -- -- -- -- -- -- -- --
" Autres l ' 1 , l , l , , , '1
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - -
" 1 l , 1 1
_ . 2 . 3 ' . 6 ' 1 .. 12" 6 ' 1 . 14' 4 ' 8 ' 1 . 2 ' ' . . 36 .. 48 .
.- Services 1 J I ' ! 11 l, 1 l , 1 l , , - 11 Il!
Sans Emploi i---;-i--2-:-;-i~i--;;-:--4-:~:--2-:--
--3-i~:~:----::~: :~:--;;-:----4-:-- --:--1-:--1-: :~:: 17g:
- - --1-- - - - - --'--1--1-- - - --1-- --, !--I !--I--I-- --1-- --1-- --1 !--, ,
< TOT AL 1102 14 1126 90 96 44 84 114 112 19 651148 8!! 822!1188 '204 73 38110 101 8 14 11545 1!1.3671
I l ! 1 Il Il l , !1 l'
Annexe tableau N° XIII. - Perspectives de développement industriel
de San Pedro en 1972 .. _, T'-..

-------------------------- --.,.. _._ ...... .-._---- .------------ .! ----------_ .... - ... -_ ...... ----_.. _-
Industrie
InvGstisse-
ment Emplois
Production , (millions)
Va.leur
ajoutée
(millions) ,! (millions)
, .

Boulangeri e industrielle ? ? 153 55


ED.bouteillage Boissons
gazeuses 40 40 52 20
E. E. C. I. 1.000 ? 817 637
!Eau ,
y

r
291 14 20 15 ,
;Bois chauffe 250 250 ,
!'Minerai fer 3.500 225 410 244 i
i !
! i

Carrièrès 150 ! 42 1

Ciment ! ,!
200 ? 650 ! 167
Briques 200 ? ! !
!
Beton (préfabriqué) 20 60 ? ! 77 ,!
1 ! 1

,. -
i
, . ! 420 120 1.049 ! 341 !
! i 1
,Gaz industriel ! 100 10 100 ! 30 i

!Production phyto s8Xlitaire! 30 10 200 ! 80 i


1
iHuiles essentielles ! ! 1

! 170 105 670 ! 276 1


! ! 1

! !
,r
,
!Bois débité !
!
525 650 1.804 !
! !
,deroulage ! 130 60 506
!contreplaqué ! 273 234 336
!
! ,
1

1
'portes fenêtres ! ! !
!préfabriquées 90 ! 50 1 100 1
r 1 ! !
,Menuiserie Ebénisterie 178 81 166
! " artisanale
!
! ,
!
190
1

!
1
;Parqueterie 215
1
! 100 ,! 360
!
!
! ! !
!
! ,
! !
!
! ! !
-".- . _
........ .. .. ~ .. ,._- ! .-.. _-",_ ...... .. ....! . - ...... -
~- ~
!

. . ·1· ..
.. Perspectives de développement industriel
de SAN PEDRO ',en 1975. (oui1;c.L ... (1)

-----------~---------------_.~~_.~~.~----
• • ------------ ------------
• • ---------~~~0
!Invcstisse- , ' Production 1 Valeur
Industrie 'ment ' Emplois ! (millions) , ajoutée
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ! (millions)
, ,, ,! ,1 (Billions) _
, ! ' !
'Automobile ! ? ! ? , 1• 000 , 382
i , ! ! '
iElectricité nécanique ! ! , 1

chaudronnerie , 20 , 20' 200 '


, , ' 1
artisons , ? , ? ! 50 1
.. '
, ! ' !
, ! ! 1
114
, ' ! i

,!Textile (tailleurs) !
,
? !
'
? !
,
? '
i
75
i CordOlmi cr , ? , ? , ? ! 3
, ! ' , ,
;Huile palme industrielle , 840 , , 215
2.160 , 959
,
, "
,.
Il

; Pate papier
arti sanale
,,! 9.200
,
,
,600
'14!
', 3.000 ,
, 14
1.251
!papier carton
1
iIL1primerie
,,
,
3.390
25
!
',250
25,
' 1.260
50
!
i
, , 360
30
!artisanat (papier) , '? 1 7' 7
1 , l , i
! , , !

,
,
!
',"
'
!
,
,
,
!
'
i
, ! i !
Total général '20.437 ' 2.808 ! 15.044 ! 6.271
! ' 1
! ,

(1) Source: Ministère du Plan, 1970.

Vous aimerez peut-être aussi