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Cours Droit Commercial S 4 2019 2020 Nour Badraoui Drissi en Cours PDF
Cours Droit Commercial S 4 2019 2020 Nour Badraoui Drissi en Cours PDF
Cours Semestre 4
Années universitaires 2019-2020
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SOMMAIRE
OBJECTIF DU COURS
INTRODUCTION
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1-Définition juridique
2-Définition économique
1- Les salariés
2- Les partenaires
3- Les pouvoirs publics
2- Incompatibilités
a) Les membres des professions libérales
b)Les officiers ministériels et auxiliaires de justice
c)Les fonctionnaires publics (civils et militaires)
3-Les interdictions
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a)La Loi interdit à certains condamnés d’exercer le commerce
b)Les personnes ayant subi une faillite judiciaire
c)Les étrangers au Maroc
1- Les déchéances
4-La radiation
2-Rôle probatoire
1-Chambres de commerce
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2-Le droit au bail
1-Les immeubles
2-Les créances et les dettes
3-Les contrats
4-Les documents comptables
5-Le droit de terrasse
1-Les oppositions
2-En cas d'apport en société
I- Généralités et définition
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COURS DE DROIT COMMERCIAL
OBJECTIF DU COURS
Ce cours de droit commercial permet à discerner les notions de base du droit commercial
et offre quelques références et des sources permettant de poursuivre un travail de
recherches d’informations pertinentes, préalables et incontournables pour préparer au
mieux une affaire économique.
INTRODUCTION
L’étude du droit commercial passe par la définition du droit en général et la branche du
droit commercial en particulier. Cette définition nous amènera à sélectionner, pour ce
cours, des matières du droit commercial en rapport avec l’entreprise et sa dimension
juridique. Ainsi nous étudierons les différentes formes d’entreprises et les règles régissant
leurs rapports.
Les actes de commerce, actes juridiques auxquels sont applicables les règles du droit
commercial, les activités commerciales, le commerçant, acteur majeur du droit
commercial et ses biens seront également développés et analysés.
DEFINITION
Le droit est l’ensemble des règles qui organisent la vie en société en définissant le statut
des personnes et en réglementant les relations entre eux, et dont le respect est sanctionné
(civilement, pénalement, administrativement,…etc). Ces règles s’organisent autour de
certaines divisions fondamentales (droit privé, droit public…).
Le droit public est l’ensemble des disciplines juridiques qui régissent l'organisation de l'Etat
et les relations de l'Etat et des administrations publiques avec les particuliers et entre ces
administrations elles-mêmes.
Le droit public défend l'intérêt général avec des prérogatives liées à la puissance publique.
Il concerne les rapports entre personnes publiques mais également personnes publiques et
personnes privées.
Les finances publiques qui regroupent l’ensemble des règles gouvernant les finances
de l’État, des collectivités locales, des organismes de sécurité sociale, des
établissements publics et de toutes autres personnes morales de droit public.
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Le droit de l'urbanisme et de la construction.
Le droit international public qui concerne les rapports entre États sur la scène
internationale, entre personnes privées ou morales et les organisations
internationales.
Le droit pénal, qui définit les sanctions pécuniaires ou corporelles dont l'État, par
l'intermédiaire des tribunaux répressifs, peut frapper l'individu qui transgresse
certaines règles de droit. Seulement, il est important de signaler que le droit pénal
est un droit à cheval entre le droit public et le droit privé. C'est une branche qui
comporte à la fois les composantes du droit public et du droit privé.
Le droit privé s'intéresse aux relations entre les particuliers. Il régit les relations entre les
personnes privées, qu'elles soient physiques ou morales.
Le droit civil, est la matière fondamentale de tout le droit privé. Il est aussi appelé
droit commun. Il s’applique dès qu’un texte spécifique fait défaut. Ce droit
concerne plus généralement les règles applicables à la vie privée des individus et à
leur rapport entre eux.
Le droit international privé, réglemente les situations entre des individus ressortissants
ou vivants dans des États étrangers.
Le droit commercial est une branche du droit privé qui regroupe l’ensemble des règles
définissant le régime juridique applicable aux actes de commerce et régissant l'exercice
de la profession de commerçant et le statut de ce dernier dans le cadre de ses activités
commerciales soit à titre individuel ou sous forme sociétaire.
Ainsi ce cours sera plus axé sur une sélection de thèmes du droit commercial en rapport
avec l'entreprise. Il abordera la dimension juridique de différentes formes d'entreprises et
des règles régissant leurs rapports :
Les sources du droit commercial sont les mêmes que celles du droit civil, c'est-à-dire
essentiellement la loi, au sens large, la jurisprudence ainsi que les coutumes et les usages
commerciaux qui sont plus développées en droit commercial qu'en droit civil. L’article 2
du code de commerce stipule «Il est statué en matière commerciale conformément aux
lois, coutumes et usages du commerce, ou au droit civil dans la mesure où il ne contredit
pas les principes fondamentaux du droit commercial.
1- Le droit musulman
Le droit musulman a toujours joué un rôle prépondérant dans la vie juridique marocaine.
Son influence se manifeste à travers un certain nombre de dispositions.
Le droit musulman (Fiqh) trouve sa source dans les prescriptions du Coran.
Les sources du droit commercial sont spécifiques. Ce ne sont pas exactement les mêmes
que celles des autres branches du droit. On distingue les sources formelles et les sources
institutionnelles.
a) La loi
Le terme Loi doit être entendu au sens large, c'est-à-dire, la loi votée par le parlement
(code de commerce), les Dahirs, les décrets, les arrêtés et les règlements administratifs.
On distingue les lois internes et les conventions internationales. La loi interne comprend des
textes législatifs généraux et spéciaux.
o Parmi les textes généraux la loi N°15-95 promulguée par Dahir du 1er août 1996
formant le nouveau code de commerce marocain.
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o Parmi les textes spéciaux les lois sur les sociétés, le dahir N° 1-96-124 du 30 août
1996portant promulgation de la loi n 17 – 95 relative aux sociétés anonymes le Dahir
N° 1- 97-49 du 13 février 1997 portant promulgation de la loi N° 5-96 sur la société en
nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par
action, la société à responsabilité limitée et le société en participation.
Il est le texte législatif qui régit les actes de commerce et les commerçants. Il est composé
de cinq livres :
Livre I : Le commerçant;
Livre II : Le fonds de commerce;
Livre III : Les effets de commerce;
Livre IV : Les contrats commerciaux;
Livre V : Les difficultés de l'entreprise
Loi n° 49-15 modifiant et complétant la loi n° 15-95 formant code de commerce et édictant
des dispositions particulières relatives aux délais de paiement.
Loi n° 81-14 complétant et modifiant l’intitulé du livre V et l’article 546 de la loi n° 15-95
formant Code de commerce.
Loi n° 134-12 abrogeant et remplaçant les dispositions de l’article 503 de la loi n° 15-95
formant Code de commerce.
loi n° 32-10 complétant la loi n° 15-95 formant code de commerce.
loi n° 24-04 modifiant et complétant la loi n° 15-95 formant code de commerce.
loi n° 15-95 formant code de commerce.
Le Code Civil
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b) Les coutumes et les usages
En droit commercial, les usages et les coutumes sont importants vu qu’ils sont moins rigides
que les lois. En effet, ces usages et coutumes sont créés de manière spontanée par les
commerçants. Ils concernent par exemple les lieux de paiement, la date, le délai, les
obligations des parties…
L'article 2 du code de commerce précise qu'il est statué en matière commerciale
conformément aux lois et aux coutumes et usages du commerce.
Ils sont des pratiques professionnelles qui ont un caractère habituel. Ils tirent généralement
leur origine des clauses qui étaient régulièrement insérées dans des contrats et qui
semblaient, par la suite, suffisamment évidentes pour être considérées comme acquises
même si elles ne sont pas écrites.
Ils sont des pratiques non écrites plus ou moins généralisées. D’une part, il s’agit de
pratiques répétées ou habituelles dont il faut déterminer le contenu et, d’autre part, ces
pratiques ou habitudes impliquent le sentiment qu’elles sont obligatoires.
Cette pratique peut s’étendre à toute une ville, à toute une profession, quand la pratique
est devenue générale et constante, on dit qu’elle s’est transformée en usage.
On distingue :
les usages généraux qui sont communs à l’ensemble du commerce, exemple des
usages relatifs à la concurrence loyale,
les usages locaux qui sont particuliers à une région ou à une ville.
les usages spéciaux qui sont particuliers à une branche de commerce ou à une
profession. Exemple les usages du commerce maritime.
La force juridique des usages varie selon qu’il s’agisse d’usages conventionnels ou
d’usages
Les usages conventionnels résultent d’une pratique à laquelle les parties au contrat ont
entendu se référer tacitement, dans la mesure où elles ont dans l’habitude de conclure de
tels contrats.
Ces usages ne s’appliquent que si aucune règle contraire n’a été formulée par les
commerçants contractants.
Ces usages ne peuvent pas s’opposer aux personnes qui n’appartiennent pas à la même
profession.
Si une seule des parties au contrat est commerçante, ou si les deux commerçants
n’appartiennent pas à la même profession, l’usage ne s’impose que si le contrat le prévoit.
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C’est à celui qui invoque l’usage de le prouver, par tout moyen de preuve, le moyen le
plus efficace est de demander une attestation à la Chambre de Commerce du lieu où
s’exerce l’usage.
Ces usages sont habituellement suivis dans la formation et dans l’exécution d’actes. Du fait
de leur ancienneté. Ils sont considérés par les juges comme une règle de droit (caractère
impératif).
Exemples :
La solidarité des codébiteurs est une obligation commerciale.
La possibilité de mettre en demeure un débiteur par simple lettre recommandée
avec accusé de réception.
Les usages de droit ont valeur de loi. Cela emporte les conséquences suivantes :
Pour la force juridique des usages et coutumes, l’article 475 DOC stipule que ne saurait
prévaloir contre la loi lorsqu’elle est formelle, l’article 476 DOC quand à lui stipule que
l’usage ne peut être invoqué que s’il est général ou dominant et s’il n’a rien de contraire à
l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Les coutumes et les usages spéciaux et locaux priment les coutumes et usages généraux.
(Article 3 du code de commerce).
Les usages et les coutumes commencent à perdre de leur importance, sauf dans les
relations du commerce international et pour des questions secondaires, avec le
développement des textes réglementaires.
c) La jurisprudence commerciale
Elle est constituée de l'ensemble des décisions rendues par les juridictions compétentes sur
l'ensemble des litiges relatifs aux actes de commerce des entreprises et aux engagements
pris par les commerçants ou les banques. Ces décisions relèvent d'un intérêt spécifique soit
parce qu'elles énoncent une règle générale et abstraite, comme une loi, soit parce
qu'elles répètent une solution identique sur une même question de droit.
Elle correspond ainsi aux décisions de justice rendues en interprétant et complétant le droit
commercial. La jurisprudence contribue à faire évoluer le droit commercial.
En droit commercial aucun texte n’a été consacré à la concurrence déloyale et la
jurisprudence a imposé aux commerçants de se comporter de manière loyale en matière
de faute et a permis les dommages et intérêts.
d) La doctrine
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droit commercial qui élabore les grandes théories commerciales importantes.
Elle regroupe tous les écrits des auteurs de droit, des juristes qui écrivent et commentent en
donnant des avis sur des problèmes de droit qui vont inciter les juges ou les lois. C'est la
doctrine qui a favorisé par exemple l'émergence de matières nouvelles telles que le droit
bancaire, le droit de la concurrence.
Dans la pratique divers termes sont employés pour désigner des conventions
internationales : traité, accord, arrangement, pacte, charte, échange de lettres,
protocole.
Au point de vue juridique, toutes les conventions internationales ont la même nature et
produisent les mêmes effets. Ceux sont des accords conclus entre États qui imposent des
obligations entre les États impliqués.
Les conventions internationales doivent généralement être ratifiées par des États pour
obtenir une force obligatoire et ainsi devenir de véritables traités internationaux.
Les traités bilatéraux réglementent une matière particulière entre deux Etats.
Exemple : la Maroc a conclu de nombreux accords bilatéraux en matière
d’exonération fiscale pour éviter la double imposition.
Les conventions d’établissement permettant aux nationaux de chacun des Etats
signataires de la convention de s’établir sur le territoire de l’autre partie
contractante pour y exercer des activités économiques. Exemple : Décret royal du
11 décembre 1965 portant ratification de la convention d'établissement signée à
Dakar le 27 mars 1964 entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal.
Article2 de cette convention stipule: « En ce qui concerne l'ouverture d'un fonds de
commerce, la création d'une exploitation, d'un établissement à caractère industriel,
commercial, agricole ou artisanal, l'exercice des activités correspondantes, et
l'exercice des activités professionnelles salariées, les nationaux de l'une des parties
contractantes sont assimilés aux nationaux de l'autre partie contractante, sauf
dérogations imposées par la situation économique et sociale de ladite partie».
Les traités multilatéraux d’unification du droit ont pour objet d’unifier le droit
applicable à une certaine matière afin d’éviter les contradictions existant entre les
législations nationales.
Par exemples :
o la Convention de Vienne sur la vente internationale de marchandises 1980.
o La Convention de Berne concernant le transport ferroviaire international de 9 mai
1980
o La Convention de Varsovie qui régit tout transport international de personnes,
bagages ou marchandises.
o La Convention de Genève du 7 juin 1930 sur la lettre de change et le billet à ordre
et celle du 19 mars 1931 sur le chèque.
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f) L’arbitrage et la médiation et règlement alternatif
Si l’arbitrage reste la méthode la plus prisée pour résoudre les litiges commerciaux
internationaux d’envergure, la médiation gagne néanmoins en popularité.
Pour résoudre un litige, la procédure de ces deux modes de règlements alternatifs est
facile et rapide. On s'adresse non pas à des magistrats de carrière siégeant dans les
tribunaux appartenant à l'appareil judiciaire de l'Etat, mais à des personnes de droit privé
qui sont appelées à arbitrer les parties au litige. Ces arbitres, conciliateurs ou médiateurs,
peuvent officier avec le concours des centres d'arbitrage ou sans ces institutions .
a) La réglementation professionnelle
Les ordres professionnels peuvent édicter des règlements qui seront obligatoires pour toute
la profession concernée (ordre professionnel des pharmaciens).
Les règlements sont des sortes de codes de bonne conduite qui définissent pour la
profession les modèles de comportement sur la manière d’agir, que ce soit entre les
commerçants de cette profession et d’autres professions ou avec leurs clients.
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habitudes des commerçants, dans la pratique ils sont souvent limités à une profession, à
une localité, ou à une opération déterminée.
Par exemple, le regroupement des commerçants d’une même profession au sein
d’associations internationales peut avoir pour but d’établir des usages internationaux
(règlement de Chambre de Commerce Internationale qui concerne les usages en matière
contractuelle.
Le Droit Commercial est à la fois l’ensemble des règles concernant les commerçants, les
actes de commerce et les activités commerciales (Productions, échanges) effectuées par
les individus et les sociétés.
Ainsi, le domaine du droit commercial est délimité par deux critères distincts :
Le Droit Commercial est une branche du droit privé relative aux opérations juridiques
accomplies par les commerçants, soit entre eux, soit avec leurs clients.
Les opérations qui se rapportent à l’exercice du commerce sont, elles-mêmes, qualifiées
d’actes de commerce.
Les actes de commerce sont pour l’essentiel des actes accomplis par les commerçants
dans l’exercice de leur commerce.
Par conséquent : Un acte de commerce est un acte juridique soumis aux dispositions du
droit commercial du fait de sa nature, de sa forme, mais aussi des personnes qui le
réalisent.
Il s'agit généralement d'actes réalisés par une personne ou une société dont l'activité
repose sur des opérations commerciales.
Par ailleurs un acte peut être considéré comme acte de commerce s'il répond à 2 critères
cumulatifs.
D'abord, un critère de spéculation, qui implique une finalité lucrative pour une opération,
c'est-à-dire une opération pour laquelle on produit des bénéfices.
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L'acte de commerce s'oppose à l'acte civil. Toutefois, il existe un régime spécifique pour les
actes de commerce par accessoire, c'est-à-dire des actes civils qui deviennent des actes
de commerce parce qu'ils sont l'accessoire d'une activité commerciale.
Il s’agit d’actes qui n’ont aucune influence sur le statut de la personne qui les accomplit. Ils
sont toujours de nature commerciale en raison de leur forme quelque soit la qualité de la
personne qui les accomplit. Ces actes relèvent du droit commercial.
Le code de commerce énumère les actes de commerce par nature comme suit :
Le transport;
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La vente aux enchères publiques;
Il s’agit d’actes de commerce qui sont toujours commerciaux à raison de leur forme ou de
leur objet et ce quelle que soit la personne qui les accomplisse.
Une lettre de change est un document écrit, émis avec une facture, sur lequel le tireur
(fournisseur) donne au tiré (client) l’ordre de payer une somme d’argent déterminée à une
date déterminée.
Ainsi, le simple fait de signer une lettre de change est un acte de commerce, même s'il
n'est pas signé par un commerçant.
Ce sont des actes qui par nature sont civil, mais qui par accessoire deviennent des actes
de commerce parce qu’ils sont accomplis par le commerçant dans le cadre de l’exercice
de sa profession commerciale ou par une société commerciale en liaison avec son
activité.
Il peut également s'agir d'un acte se rattachant à une opération commerciale principale.
Cela concerne notamment les actes réalisés par les non-commerçants et se rapportant à
un objet commercial tel qu'un acte portant sur un fonds de commerce ou sur l'organisation
d'une société commerciale.
Cependant, Il n’est pas toujours évident de faire le lien entre l’activité commerciale et
l’activité contractuelle. Pour éviter toute difficulté, le Code a posé une présomption simple
selon laquelle tous les actes effectués par un commerçant sont commerciaux par
accessoire sauf preuve contraire qui peut être apporté par tout moyen.
Ce sera à celui qui entend démontrer le caractère civil d’un prêt, par exemple, d’établir
qu’il n’a pas été souscrit pour les besoins de son commerce.
régime dualiste
L’Article 10 du Code de Commerce dispose que «Sont également réputés actes de
commerce, les faits et actes accomplis par le commerçant à l’occasion de son
commerce, sauf preuve contraire ».
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On peut également citer les actes de commerce par rattachement, ce sont des actes qui
doivent leur commercialité à une déclaration de la loi ou à un effet de cohérence.
L’acte est civil pour le non commerçant et les règles applicables sont ceux de droit
commun.
Les opérations commerciales sont généralement plus répétitives que les contrats civils, elles
se concluent plus rapidement et le recours au crédit y est plus fréquent que le paiement
comptant. Ces opérations sont donc soumises à des règles originales, qui constituent le
droit commercial au sens strict.
Les activités de distribution sont considérées comme étant les activités commerciales par
excellence.
Lorsqu’une personne achète des marchandises dans le but de les revendre et de réaliser
un profit, on considère qu’elle exerce une activité commerciale. Lorsque ces trois éléments
sont réunis, quelles que soient les structures et les méthodes de distribution, l’activité est
commerciale, c’est-à-dire que le Droit Commercial va s’appliquer.
Remarque :
L'acte de vente ne peut pas à lui seul être considéré comme un acte de commerce : le
particulier qui vend sa maison ou l'agriculteur qui vend sa récolte ne font pas des actes
de commerce.
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De la même manière l'acte d'achat (achat d'un meuble tel qu'une voiture ou un
ordinateur, etc.) n'est pas un acte de commerce.
Mais que ces actes doivent être considérés dans un cadre professionnel. Il s'en déduit que
l'achat et la vente faits à titre professionnel sont des actes de commerce.
Achat et vente ne peuvent donc pas être dissociés, ils sont indissociables. C'est donc à
raison que le législateur répute actes de commerce "tout achat de biens… pour les
revendre...".
Par conséquent, les activités suivantes ne sont pas commerciales : Les activités qui ne
comportent pas d’achats et de revente :
Les industries extractives (carrières.) Par exception la loi estime que l’exploitation des
mines est commerciale. (développées plus loin).
Les activités non spéculatives, les entreprises qui achètent pour revendre sans
réaliser de profit, coopératives d’entreprises qui achètent en gros des marchandises
et les revendent au détail à leurs adhérents au prix de revient.
Il faut, en conséquence de ce qui précède, que le bien soit acheté (ou échangé) non pas
en vue de son utilisation ou de sa consommation par le commerçant mais en vue de sa
revente :
Peu importe l’ordre dans lequel les achats et les reventes sont conclus : la revente
peut avoir lieu avant même l'achat.
Peu importe aussi si le commerçant n'a pas réalisé les bénéfices escomptés.
L'activité de distribution est commerciale quelles que soient les méthodes et les structures
et de la distribution : commence de détail, de gros, en grandes surfaces ou dans les
boutiques. On peut indifféremment utiliser des méthodes traditionnelles comme la vente
au comptant ou modernes comme la vente à crédit.
Selon le Code de Commerce : La vente et l'achat de biens quels qu'ils soient. (développé
plus loin).
En général les biens sont "toutes choses qui ne sont pas hors du commerce par leur nature
ou par disposition de la loi et qui peuvent faire l'objet d'un droit ayant valeur pécuniaire"
Cette définition large englobe en même temps les biens corporels et les biens incorporels
c'est-à-dire les créances, les valeurs mobilières, les droits de propriété littéraire et artistique,
les brevets d'invention, etc.
Les entreprises industrielles qui achètent des biens meubles pour les revendre après les
avoir transformés, et les entreprises de manufacture sont régies par le droit commercial.
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Par exemple : L’éditeur qui achète le manuscrit d’un auteur pour le transformer en une
série d’exemplaires imprimés, les professionnels qui achètent des gravures, des photos, des
disques, exercent une activité commerciale dans la mesure où ils servent d’intermédiaire
entre le créateur et le public.
Les activités de service : sont des activités où le commerçant offre à ses clients l’usage
temporaire de certaines choses, ou l’exécution à leur profit de certains travaux.
Ces cinq activités sont des activités commerciales pour lesquelles le droit commercial
s’applique.
Remarque :
Les activités dites libérales échappent au droit commercial. Elles concernent les services
intellectuels et conceptuels rémunérés par des honoraires et non les activités commerciales
ou industrielles. (Par exemple : médecins, chirurgiens, dentistes, vétérinaires, avocats,
notaires, experts comptables, architectes…).
L'entreprise selon l'approche juridique « est un ensemble de moyens (un projet, un lieu de
décision et de gestion économique) ».
Pour exister juridiquement, l'entreprise doit opter pour l'une des formes juridiques prévues
(Entreprise individuelle, EIRL, EURL, société civile ou commerciale, société coopérative,
etc.) qu'elle doit revêtir nécessairement pour exister et se développer sur le plan légal.
La forme juridique choisie doit faire l'objet d'un enregistrement auprès des autorités
compétentes.
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La création d'une société : que vous soyez plusieurs (SAS, SARL) ou seul (SASU,
EURL), le fait de créer une société protège votre patrimoine personnel
et accroit votre crédibilité ainsi que la viabilité de vos projets sur le long
terme.
La création d'une Entreprise Individuelle: c'est un statut qui est
uniquement accessible en se lançant seul. Il est possible de créer une
Entreprise Individuelle classique, une entreprise individuelle à responsabilité
limitée (EIRL) ou de devenir Auto-entrepreneur.
1-Définition juridique
Dans le droit marocain n’existe aucune définition juridique de l’entreprise car l’entreprise
n’a pas d’existence juridique propre.
2-Définition économique
Dans le langage courant, on appelle aussi «entreprise» une structure qui réunit un certain
nombre de moyens destinés à l'exercice d'une activité économique prédéterminée. Ainsi,
aujourd'hui, on parle d'entreprise artisanale, agricole commerciale, etc.
Par son objet : l'activité exercée par l'entreprise commerciale est commerciale.
L'entreprise commerciale se distingue par les personnes avec lesquelles elle exerce
son activité. Elle a des partenaires qui constituent un réseau.
Dans quels cas une activité doit-elle être considérée comme commerciale ?
Le Code de commerce ne définit nulle part la commercialité. Il va lister certains actes, qui
sont réputés être actes de commerce. Ces actes sont listés aux articles 6, 7,8, et 9 du Code
de Commerce.
Il ne définit pas non plus l'acte de commerce en tant que tel. En revanche, il dresse une
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liste des actes de commerce au sens de la loi.
A défaut d’une existence juridique propre de l’entreprise, son statut juridique se confond
avec celui de son exploitant, personne physique ou personne morale.
Comme son nom l'indique, l'entreprise individuelle est une entreprise en nom propre qui ne
dispose pas de la personnalité morale : l'entrepreneur et l'entreprise constituent une seule
et même entité sur le plan juridique, même si, sur le plan comptable et fiscal, les activités
professionnelles de l'entrepreneur sont clairement séparées de ses activités civiles.
Devenir entrepreneur individuel, c'est bénéficier d'une forme juridique conçue pour offrir
une grande simplicité et une légèreté aux entrepreneurs! Que ce soit au niveau des
formalités de création de l'entreprise individuelle, des formalités comptables ou du régime
fiscal de l'Entreprise Individuelle.
L’entreprise individuelle, la meilleure formule pour les débutants. C’est une formule simple
et peu coûteuse pour ceux qui veulent se mettre à leur compte. Seul risque, la confusion
entre le patrimoine personnel et celui de l’entreprise.
La société suppose l’existence d’associés qui s’impliquent d’une manière ou d’une autre
dans la gestion de l’entreprise, alors que l’entreprise individuelle est une entreprise dirigée
par une seule personne, et qui n'a pas de personnalité morale, bien qu'elle soit parfois
inscrite au répertoire des métiers (pour les artisans), au registre du commerce et des
sociétés (pour les commerçants et industriels).
2- Souplesse et simplicité
3- Responsabilité illimitée
Dans le cas des sociétés à responsabilité limitée (SA, SARL, ..), l'associé répond des dettes
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de l'entreprise à concurrence soit de son apport, soit du capital qu'il a investi lors de la
création. Dans le cas l’entreprise individuelle le dirigeant engage son patrimoine personnel
pour les engagements de l’entreprise.
Aussi, le dirigeant de l’entreprise individuelle dispose de très larges pouvoirs qui trouvent
leur contrepartie dans une responsabilité très étendue.
La propriété des moyens d'exploitation fonde la légitimité du dirigeant qui peut les
organiser librement, étendre son exploitation ou même y mettre fin.
D'un autre côté, le droit du travail fournit au dirigeant les moyens juridiques de son
exploitation : les contrats de travail légitiment le pouvoir de direction et pouvoir
disciplinaire. Cependant, ce pouvoir presque absolu de direction trouve ses limites dans
la rigueur de la responsabilité qui menace très directement cet exploitant.
1- Les salariés
Il est lié à l'entreprise par un contrat de travail qui détermine la tâche confiée à l'employé
et sa rémunération. L'activité salariée est exercée sous la dépendance de l'entrepreneur et
le lien de subordination qui en résulte permet de distinguer des fonctions accomplies par
un professionnel indépendant (concessionnaire, agent commercial, commissionnaire ou
courtier).
2- Les partenaires
Dans le contexte économique actuel, l'entreprise ne pourrait vivre sans l'apport permanent
d'un certain nombre d'auxiliaires. L'un des partenaires essentiels de l'entreprise est
évidemment l'établissement financier dont l'intervention est nécessaire au développement
de l'entreprise.
Les partenaires commerciaux qui forment les réseaux de distribution de l'entreprise, ont pris,
ces dernières décennies, une importance souvent décisive. Il est habituel en effet de
distinguer activités de production et de distribution.
Il arrive que la même entreprise assume ces deux fonctions, mais il est de plus en plus
fréquent que la distribution des produits, qui exige des compétences particulières et des
moyens importants compte tenu de l'internationalisation des échanges, soit confiée à des
entreprises indépendantes.
D'autres achètent les produits d'un fabricant pour les revendre auprès de la clientèle
(concessionnaires). Cette forme de distribution apparaît plus avantageuse pour le
fabricant puisqu'elle garantit l'existence et le maintien d'un certain courant
d'affaires.
Ils interviennent dans différents secteurs : droit de la concurrence, droit du travail, droit
fiscal pour essayer de faire respecter l’équilibre entre les forces en présence indispensable
au bon fonctionnement du marché.
La vie juridique de l’entreprise individuelle se confond avec celle de son exploitant d’où
les conséquences suivantes :
2- Au point de vue fiscal, c’est l’exploitant qui est imposé et non l’entreprise
On parle de « transparence fiscale ». Ce n’est pas l ‘entreprise X que le fisc taxe, mais
Monsieur X qui doit déclarer son bénéfice commercial avec les autres revenus (loyers,
intérêts….).
Bien qu’il travaille dans l’entreprise et en tire un revenu, l’entreprise ne peut être
considérée comme son employeur puisqu’elle n’a pas d’existence juridique propre.
L’entrepreneur individuel n’a donc pas le statut de salarié. Il ne peut pas cotiser au régime
général de la sécurité sociale.
Les inconvénients que présente cette situation pour l’entrepreneur l’amènent à rechercher
certaines protections :
pour protéger son patrimoine de la saisie des créanciers commerciaux, il peut
inscrire au nom du conjoint, les biens les plus précieux et qu’il souhaite conserver
quoi qu’il soit ;
pour obtenir le statut de salarié cadre, il peut constituer une société dans laquelle
en tant que principal responsable, il aura ce statut, mais alors l’entreprise
individuelle disparaîtra.
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Le législateur a récemment crée la « société à responsabilité limité à associé unique
» donc qui peut être propriétaire de l’entreprise. Cette société permet de distinguer
le patrimoine commercial de celui de l’entrepreneur/associé unique.
C’est l’activité de l’entrepreneur qui permet de caractériser l’entreprise. Pour savoir si une
entreprise est commerciale, il faut donc déterminer si son exploitant est commerçant.
Nombre d’associés
Aucun, l’entrepreneur est seul
Il n’y a pas de statuts à rédiger, étant donné qu’aucune personne morale n’est
créée.
Montant du capital
Pas de notion de capital
Direction
L’entrepreneur est le seul maitre de bord.
Responsabilité du dirigeant
L’entrepreneur est indéfiniment responsable des dettes sociales
Régime fiscal
Le chef de l’entreprise est imposé directement à l’impôt sur le revenu
Dans une première étape, le code de commerce précise : «sont commerçants ceux
qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle» (Article
11 du CC) ;
celui qui achète des denrées ou des marchandises pour les revendre, soit telles
quelles, c'est le cas du plus grand nombre des commerçants, soit transformées (ex. :
achat de tissus revendus sous forme de robes, manteaux, costumes, etc.) ;
celui qui achète des denrées ou des marchandises pour en louer l'usage (ex. :
achat de véhicule pour en faire la location) ;
celui qui achète ou vend pour le compte d'une personne (commissionnaire) (ex. :
achat de marchandises pour le compte d'un client étranger, vente de
marchandises pour le compte d'un producteur étranger) ;
celui qui met en présence le vendeur et l'acheteur d'un produit (ex. : l'intermédiaire
qui met en relation un fabricant de chaussures et le détenteur d'un lot de cuirs) ;
celui qui reçoit des dépôts de fonds des particuliers et qui prête à d'autres
personnes (ex. : les banques) ;
a) L'activité de négoce
Le premier acte de commerce de cet article est l'achat pour revendre. C'est le prototype
des actes commerciaux. Il caractérise le type d'activité commerciale le plus ancien.
Cette exigence d'un achat exclut du domaine commercial toutes les activités de
production et d'extraction. Ces derniers cependant sont cités par la loi.
Ce qui est important, c'est l'intention de revendre ses produits et d'en tirer un bénéfice. Si
un commerçant n'arrive pas à écouler son stock, cette mévente ne change rien à sa
qualification de commerçant.
39
Autre exemple : Si j'achète un meuble et que je dois le revendre par manque de place, je
ne fais pas un acte de commerce. La jurisprudence exige que la revente soit destinée à
dégager un bénéfice.
Si un groupement de personnes achète et revend au même prix, l'activité de vente n'est
pas considérée comme commerciale car il n’y a pas d’intention spéculative.
L'achat d'immeubles pour les revendre. Il exclut du champ des actes de commerce les
achats d'immeubles lorsque l'acquéreur a «agi en vue d'édifier un ou plusieurs bâtiments et
de les vendre en bloc ou par locaux ». Cette précision permet de distinguer l'activité du
marchand de biens, qui est commerçant, et celle du promoteur immobilier.
Exemples : Si un immeuble est rénové puis vendu, il s'agit d'une activité commerciale ; si
une maison est achetée et divisée en appartements, il s'agit d'un promoteur immobilier
donc d'une activité civile.
En revanche, sur le même exemple, s'il achète de jeunes animaux, il les engraisse avec des
aliments qu'il a achetés et revend les animaux sur les foires. Le CC précise que l'achat pour
revendre reste commercial même si une transformation s'intercale entre l'achat et la
revente.
Selon le droit français « Sont réputées agricoles toutes les activités correspondant à la
maîtrise et à l'exploitation d'un site biologique de caractère végétal ou animal et
constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle.
Autre exemple : Un agriculteur qui, sur son terrain, a en plus une activité de chambre
d'hôtes, exerce une activité commerciale par nature (hôtellerie).
La production intellectuelle est une activité purement civile (production des auteurs,
compositeurs, artistes, écrivains, etc.). Les personnes exercent une activité civile et ce,
même si la production intellectuelle débouche sur le dépôt d'un brevet.
Lorsqu'une activité est brevetée, cela implique une certaine activité commerciale, mais
celle-ci demeure civile. Ceux qui sont chargés de commercialiser l'activité intellectuelle
sont cependant des commerçants.
La production intellectuelle concerne aussi les professions libérales, qui sont de nature civile
40
également (notaires, médecins, avocats, architectes, traducteurs...). Les membres de
cette profession ne sont pas commerçants.
En revanche, le pharmacien exerce une activité commerciale. On vise toutes les activités
d'enseignement, qui sont civiles même si cet enseignement se déroule dans une institution
de grande taille avec des moyens très importants.
En principe, l'activité d'extraction des matières premières relève du droit civil. Il existe
toutefois des exceptions. L’article 6 du CC considère l'exploitation des mines comme un
acte de commerce. Tout ce qui s'apparente à la fourniture de matières premières
constitue une activité commerciale.
Et si on considère les produits de la mer comme matière première, la loi estime que la
pêche maritime est commerciale si elle est pratiquée à bord d'un navire et qu'elle a pour
but la commercialisation de produits (Article 7 du CC).
De nombreux objets sont achetés pour être ensuite fournis. Cette catégorie d'actes de
commerce permet d'englober dans la sphère des actes de commerce des produits qui
seraient normalement exclus du champ d'application comme par exemple les matières
premières.
L'objet de la transformation
La manufacture, c'est le travail sur une matière ou sur une matière qui est remise à une
personne par son cocontractant (garagiste avec voiture, teinturier avec linge).
Généralement, cette activité vise tous ceux qui réparent ou qui rénovent un bien, quel qu'il
soit. Les commerçants ne sont pas les seuls concernés, les artisans qui exercent une activité
de nature civile le sont également.
Les artisans ont une activité voisine de celle des commerçants. Ils s’en distinguent :
soit par les conditions d’exercice de leur activité : la source de leurs revenus se
trouve surtout dans le travail qu’ils fournissent (Exemple : coiffeuse, conducteur de
taxi indépendant …) ;
41
soit par l’appartenance de l’entreprise au secteur des métiers en raison de sa
dimension et de son objet (Exemple : entreprise de réparation automobile). La
distinction entre le commerçant et l’artisan permet à ces derniers de bénéficier des
dispositions juridiques favorables aux commerçants mais d’échapper à certaines
obligations de la profession commerciale.
C’est l’acte accomplit par le commerçant pour l’exercice de sa profession. Ainsi l’achat
d’une camionnette fait par un marchand de légumes pour lui permettre de transporter ses
marchandises, s’il n’est pas un acte de commerce par nature (le véhicule n’est pas
acheté pour être revendu avec profit), n’en est pas moins acte de commerce puisqu’il est
fait pour faciliter l’exercice de ce commerce.
En revanche les actes que le commerçant accomplit sans rapport avec l’activité
commerciale sont des actes civils (achat d’une maison, d’un véhicule pour un usage
privé).
Exemple : Une personne loue un local pour stocker ses marchandises dans le but de les
revendre. Elle a accompli un acte de commerce car elle a pratiqué le négoce. Elle a
appliqué un acte civil car elle a loué un immeuble. Mais cette location étant prise en vue
d'un acte de commerce, elle apparaît comme l'accessoire d'un acte de commerce. Il
existe un principe en droit français selon lequel l'accessoire suit le principal.
Le principe de l'accessoire
La commercialité par accessoire englobe d'abord tous les contrats nés pour les besoins du
commerce et ceux conclus pour les besoins de ce commerce. (Exemple : achat matériel,
emprunt bancaire, contrat d'assurance). Cette commercialité par accessoire permet
d'intégrer dans le droit commercial toutes les opérations qui portent sur le fonds de
commerce. Le fonds de commerce est l'outil privilégié de l'activité commerciale. Ainsi, la
cession est considérée du côté du vendeur comme le dernier acte de son exploitation
commerciale, alors que du côté de l'acquéreur c'est son premier.
La jurisprudence a étendu la commercialité par accessoire.
42
3- La commercialité par la forme
Certains actes tirent leur commercialité non pas de leur objet, mais par leur forme. Ainsi,
certains actes sont commerciaux, quelle que soit l’activité de celui qui les fait, en raison de
leur forme : signature d’une lettre de change, activité exercée par certaine type de
société.
La Lettre de change
Une lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée « tireur » donne ordre à
une autre personne appelée « tiré » de payer à une date déterminée une certaine somme
d'argent à une certaine personne appelée « bénéficiaire ».
De fait, tout le contenu relatif aux lettres de changes n'est connu que par les tribunaux de
commerce. La lettre de change est un instrument de crédit - à ne pas confondre avec le
chèque, qui est un instrument de paiement et où le tiré est toujours une banque. De plus, le
paiement est à vue, c'est-à-dire immédiat. Le chèque est soumis au droit civil alors que la
lettre de change est soumise au Droit Commercial.
A retenir
Pour être commerçant il faut faire des actes de commerce par nature
Seule la pratique d’actes de commerce par nature donne la qualité de commerçant. Il est
évident que les actes de commerce par accessoire ne donnent pas cette qualité : ils ne
sont, eux-mêmes, commerciaux que parce qu’ils sont faits par un commerçant. Quant à la
signature répétée de lettres de change, la loi estime logiquement que cela n’est pas une
activité professionnelle, donc, elle ne peut donner la qualité de commerçant.
L’activité commerciale doit être exercée de façon répétitive et régulière. Une personne
qui réaliserait ponctuellement un acte de commerce ne serait pas commerçante. La
profession peut être considérée comme l’exercice d’une activité dans un but lucratif. Une
profession est destinée à procurer des ressources. La répétition d’actes de commerce doit
constituer un état dont l’intéressé tire les moyens de vivre pour qu’elle donne la qualité de
commerçant.
43
L’exercice de la profession doit être pratiqué de manière personnelle et
indépendante :
Le gérant salarié d’une entreprise n’agit pas pour son compte mais pour celui de son
employeur. Il n’a pas d’indépendance, il n’est donc pas commerçant bien qu’il fasse des
achats pour revendre avec bénéfice.
Les commerçants de droit : sont ceux qui exercent une activité commerciale en
respectant les règles légales relatives au commerce.
Exercice de l’activité commerciale à titre habituel ou professionnel et pour
leur compte :
Immatriculation au registre de commerce :
Tenue d’une comptabilité.
Les commerçants de fait : sont ceux qui exercent une activité commerciale à titre
professionnel ou habituel, mais ils ignorent totalement la loi commerciale, ils ne sont
pas immatriculés au registre de commerce et ne tiennent pas de comptabilité.
Le principe, l’exercice du commerce est libre. Tout le monde bénéficie de cette liberté.
C’est une valeur constitutionnelle. Toute personne peut créer une entreprise dans le
domaine de son choix. Certaines activités sont cependant interdites et des conditions sont
imposées pour exercer certains commerces.
Ces interdictions et limitations tiennent soit aux personnes, soit au commerce envisagé.
La jurisprudence et la doctrine précisent que pour être réputé commerçant, il faut être
indépendant dans son activité. Le commerçant perd sa liberté ou son indépendance à
44
cause d’une incapacité, d’une incompatibilité de la condition de commerçant avec la
situation juridique où il se trouve, ou à cause d’une interdiction légale ou à cause d’une
sanction, ou d’une déchéance qui frappe l’intéressé.
La capacité juridique doit être respectée. Seul un majeur peut être commerçant, cela
signifie que le mineur, ne peut être commerçant, de même que les majeurs incapables.
Cette règle est fondée sur un souci de protection des tiers et de l’incapable lui-même,
l’exercice du commerce créant des risques sérieux tant pour le commerçant que pour son
environnement.
a) Le mineur commerçant
Pour pouvoir exercer le commerce, Il faut donc jouir de la capacité juridique: avoir 18 ans.
La Loi lui autorise à exercer le commerce sous certaines conditions. Celui-ci doit être
émancipé, il doit être spécialement autorisé à exercer le commerce par son père ou par
sa mère ou par son tuteur.
Le mineur doué de discernement (+12 ans), l’article 225 Moudawana) dispose que les
actes du mineur doué de discernement sont valables s’ils lui sont pleinement profitables et
sont nuls s’ils lui sont préjudiciables.
L’article 226 de la Moudawana dispose que le mineur doué de discernement (+12 ans)
peut recevoir une partie de ses biens afin de l’administrer à titre d’essai après autorisation
du tuteur légal ou du juge. Cette autorisation doit être inscrite au registre de commerce
(Article 13 CC). Pour avertir les tiers qu’ils traitent avec un mineur et pour le protéger
puisque les tiers ne pourront lui opposer la nullité d’un acte en se basant sur sa condition
de mineur.
Il obéit à la loi de son statut personnel. Il est majeur à 20 ans mais peut exercer une activité
commerciale à sa puberté si ses parents l’acceptent.
45
Le mineur étranger (Article 15 CC)
«Est réputé majeur tout étranger ayant atteint 20 ans révolus même si sa loi nationale
prévoit un âge de majorité supérieure à celui qui est édicté par la loi marocaine ». (Ex : sa
loi dit 21 ans).
Quand un étranger n’a pas l’âge de la majorité requis par la loi marocaine et qu’il est
réputé majeur par sa loi nationale, il ne peut exercer le commerce qu’après autorisation
du tribunal (Ex : sa loi dit majeur à 16 ans.) (Article 16 CC).
b) Le majeur incapable
Les personnes âgées de 18 ans peuvent ne pas être capables en raison de maladies
mentales, de faiblesse d’esprit. Ainsi, l’article 217 Moudawana écarte la capacité en ce
qui concerne l’aliéné mental ou de prodigalité. (Le dément et celui qui a perdu la raison).
L’article 228 aligne le prodigue (qui dilapide ses biens) et le faible d’esprit sur le mineur
doué de discernement (actes valables s’ils sont profitables).
Les incapables majeurs ne peuvent pas créer leur entreprise. Ils ne possèdent pas la
capacité commerciale, uniquement la capacité civile.
Les conditions relatives l'exercice du commerce par la femme ont énormément évolué au
Maroc. La législation antérieure (art 6 du DCC) précise que la femme ne peut faire le
commerce sans le consentement de son mari. Aujourd'hui, la femme mariée est
complètement émancipée de ce point de vue, elle peut donc exercer le commerce sans
l'autorisation préalable de son mari (Article 17 CC).
2- Incompatibilités :
46
b) Les officiers ministériels et auxiliaires de justice
3- Les interdictions
Les personnes mises en faillite ne peuvent plus exercer une activité commerciale.
Ainsi, l'exercice d'une activité commerciale est interdit à toute personne contre laquelle a
été prononcée la faillite personnelle ou l'interdiction de gérer.
4- Les déchéances (Articles 711, 712, 713, 714, 715, 716, 717, 718 de CC)
47
La déchéance concerne par exemple le dirigeant de société qui a disposé
des biens de la société comme les siens, ou qui a poursuivi abusivement dans
un intérêt personnel une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à
la cessation de paiement de la société (Article 706 CC).
Défonce nationale;
Sécurité ;
Vente des armes et explosifs pour préserver l’ordre public;
Vente les organes humains pour préserver la moralité
Vente du corps humain (Prostitution), pour préserver la moralité
Vente de la drogue pour préserver la santé publique…)
Loterie, Jeux de hasard, casinos réservés aux entreprises ayant une autorisation de
l’Etat. (Moralité publique) ;
Un monopole de l’État (les minerais ex : phosphates, le pétrole); les individus ne
peuvent exercer le commerce dans un domaine monopolisé par l’ETAT (Ex : Le
transport ferroviaire) ;
48
2- Les activités réglementées:
Les activités réglementées sont soumises au contrôle. En cas de non respect des conditions
d’exploitation, il y a retrait de l’autorisation.
L’entreprise commerciale exerce son activité dans un contexte économique et social qui
l’influence et sur lequel réciproquement elle agit. Afin de protéger l’entreprise et les tiers
qui traitent avec elle contre les risques du commerce, la Loi a prévu des protections
légales qui créent pour l’entreprise commerciale des obligations diverses.
C’est la démarche juridique qui permet au commerçant de se faire connaître par l’État.
Elle est accomplit auprès du Registre de Commerce
Cette obligation est destinée à fournir aux tiers des informations sur l’entreprise. Elle consiste
aux formalités qui s’effectuent essentiellement lors de la création de l’entreprise, mais aussi
au cours de sa vie, si certains éléments initialement fournis sont modifiés.
49
Adresse du commerce…
S’il s’agit d’une société, vérification des conditions juridiques de constitution des
sociétés.
La première obligation qui pèse sur le commerçant est l’immatriculation au registre du
commerce. C’est le point de départ de l’activité commerciale.
La publicité a pour objet de faire connaitre aux tiers l’identité du commerçant, son
domaine d’activité.
Le registre du commerce est un service du greffe du tribunal de première instance ou du
tribunal de commerce qui regroupe certains renseignements concernant les commerçants
individuels et les sociétés.
C’est aussi un document public (livre, registre) dans lequel le greffier enregistre les
demandes d’immatriculation (commerce individuel ou société).
Le registre du commerce est un livre public mais le droit de l’utiliser ne bénéficie qu’aux
personnes ayant un intérêt à le consulter en payant des frais
En vertu de l’article 27 CC, le registre du commerce est constitué par des registres locaux
et un registre central.
Il est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal compétent. Il est placé sous la surveillance
du Président du Tribunal ou par un juge qu’il désigne chaque année à cet effet.
Le registre central du commerce reçoit toutes les déclarations des Secrétariats greffes des
tribunaux de commerce.
50
Chaque registre est divisé en autant de volumes qu’il y a de tribunaux.
Il est destiné à :
Publier au début de chaque année, un recueil donnant tous les renseignements sur
les noms des commerçants, dénomination commerciales et enseignes qui lui sont
transmis (Art. 33 CC).
Elles sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce les personnes physiques
et morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale sur le territoire
du Royaume.
a) Délai
L’immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois de
l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de
commerce.
L’immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois de leur
création ou de leur constitution. Il en est de même des succursales et agences
marocaines ou étrangères.
b) Déclaration d’immatriculation
51
date du certificat négatif pour l’inscription du nom commercial.
Pour les commerçants personnes morales (de droit public ou privé) : la déclaration
d’immatriculation doit indiquer pour les sociétés commerciales : les éléments
permettant d’identifier les associés, actionnaires, la raison sociale, l’objet de la
société, l’activité exercée, le siège social, la forme juridique de la société, le
montant du capital social.
c) Effet de l’immatriculation
4- La radiation
52
La nature de l’activité.
Toute entreprise cessant son activité doit demander sa radiation du RC dans le mois qui suit
la cessation d’activité ou la liquidation
2- Identifiant fiscal
La patente (Taxe professionnelle) que le commerçant doit coller sur les murs de
son commerce.
S’il s’agit d’une société : option pour l’IR ou l’IS (les sociétés de personnes). Pour les sociétés
de capitaux, soumises d’office à l’IS.
53
III-Les obligations comptables
l’Etat puisque l’assiette des impôts est calculée sur le chiffre d’affaire.
L’article 1er de la loi n° 9-88 dispose que les commerçants doivent procéder à
l’enregistrement comptable des mouvements affectant les actifs et passifs de l’entreprise.
Le livre journal sert à enregistrer toutes les opérations effectuées par l’entreprise au
jour le jour.
Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes ouverts les
écritures portées chronologiquement au livre journal.
Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l’inventaire, le bilan le
compte de résultat et l’annexe.
54
le livre-journal
C’est un recueil où sont enregistrés tous les mouvements qui affectent ses actifs et
passifs, de manière chronologique, sans blanc, ni altération (dégradation) opération
après opération, au jour le jour.
Le grand-livre
Le livre d’inventaire
A partir de ses livres comptables, l’entreprise doit établir des documents annuels à la fin de
son exercice. Ces documents comprennent le bilan, le compte de résultat et une annexe.
Le bilan
Il récapitule les produits et les charges de l’exercice et permet donc, par différence, de
déterminer le résultat de l’exercice. Il précise ainsi le processus de l’autofinancement.
L’annexe
Elle complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte de résultat.
Le livre journal et le livre d’inventaire doivent être tenus chronologiquement, sans blanc, ni
55
altération. Ils doivent être cotés et paraphés par le greffier du tribunal de première
instance. Ces précautions permettent d’éviter des modifications frauduleuses de
comptabilité qui pourraient être faites soit pour tromper le fisc, soit pour tromper la justice,
les livres comptables servant de preuve aux commerçants.
2- Rôle probatoire
La comptabilité est admise par le juge pour faire preuve entre commerçants à raison des
faits de commerce (Article 19 CC). Le juge peut ordonner, dans le cadre de litige la
représentation (uniquement les écritures intéressant l’affaire), ou la communication des
documents comptables (production intégrale des documents comptables) ordonnée
exceptionnellement (affaire de succession partage, redressement ou liquidation judiciaire).
Les règlements importants (> à 10 000 Dh) doivent légalement être payés par
chèque. Cela permet au fisc d’opérer un contrôle plus sûr que si les
règlements étaient réalisés en espèces. Aussi pour la transparence dans les
affaires
56
Pourquoi ?
Pour la transparence
Ce sont des moyens de preuve valables entre commerçants.
Il doit déclarer ses salariés à la Caisse Nationale de la Sécurité sociale (CNSS) pour
qu’ils puissent bénéficier du régime de protection sociale.
1- Chambres de commerce
2- Le droit au bail
Dans le langage courant le terme «fonds de commerce» est souvent utilisé. Il est associé
dans l’esprit du public à deux idées : c’est une richesse et c’est la manifestation de la
réussite commerciale de l’entreprise, c’est-à-dire du chiffre d’affaires réalisés. «Un fonds a
d’autant plus de valeur que l’entreprise a plus de clients».
La loi définit le fonds de commerce étant «un bien meuble incorporel constitué par
l’ensemble de biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de plusieurs activités
commerciales». Il est régi par le livre II (Article 79-158) du code de commerce. Il est
constitué par la clientèle et l’achalandage (marchandise) et par tous autres biens
nécessaires à son exploitation.
57
stabilité et d’autre part au créancier une meilleure garantie de leurs intérêts.
Exemple : une épicerie, une boulangerie un magasin, une usine, un cinéma, une école un
hôtel …etc.
Cette énumération n’est pas limitative. De nombreux éléments peuvent être adjoints
comme un contrat de crédit-bail mobilier par exemple.
Un fonds de commerce ne contient pas de biens immeubles ou le stock qui est vendu à
part.
Il s’agit de biens meubles corporels. Les biens immeubles ne peuvent pas faire partie du
fonds de commerce. Il s’agit de deux sortes d’éléments corporels : d’une part le matériel
et l’outillage, d’autre part les marchandises. Ces éléments corporels ont pour point
commun leur caractère facultatif.
1- Le matériel et l’outillage
Il s'agit des machines, de l'équipement, des outils qui vont servir à l'exploitation du fonds et
qui sont la propriété du commerçant (Ex. les machines, le mobilier de bureau, le matériel
de transport, les agencements).
Ils peuvent être absolument essentiels (l'entreprise des travaux publics ou de transport
routier vaut d'abord par son matériel), ou pratiquement inexistants, dans le cas par
exemple des commerces de distribution, de vente, ou d'alimentation où, hormis les
marchandises, il n'est pas besoin d'un équipement spécifique.
2- Les marchandises
On parle plus communément de stock. C’est d’une part, les matières premières et produits
semi finis servant à la fabrication et, d’autre part, les produits mis en vente et qui sont la
propriété du commerçant.
Les marchandises peuvent être parfaitement inexistantes dans un fonds de commerce ; les
58
agents de change par exemple n'ont pas de stock de marchandises ; c'est donc comme
le matériel, un élément facultatif du fonds de commerce. Lorsque cet élément existe, il
arrive qu'il soit difficile à distinguer du matériel : lorsque par exemple l'entreprise utilise pour
son usage personnel les produits qu'elle fabrique et met en vente, comment distinguer
matériel et marchandises ? La qualification résulte d'un critère simple : le matériel est stable
au sein de l'entreprise, alors que les marchandises, qui ont vocation à être vendues-le
plutôt possible- ont un caractère essentiellement fugitif.
Ce sont les éléments les plus importants du fonds de commerce. Il s’agit de la clientèle et
de l'achalandage, l'enseigne, le nom commercial, le droit au bail. Cette liste n'est pas
limitative, les droits de propriété industrielle et les autorisations administratives jouent
souvent un rôle essentiel lors de la création ou du développement de l'entreprise. Il
convient de commencer l'étude des éléments incorporels par le plus important d'entre
eux, la clientèle.
a) Définition de la clientèle
Elle est constituée par les clients (personnes), qui s'approvisionnent régulièrement auprès
d'un fonds de commerce, d’une façon permanente et fideles, en raison de la
compétence ou du savoir-faire du commerçant.
b) Définition de l'achalandage
Il est constitué de la clientèle de passage attirée par la commodité ou la proximité de
l'établissement mais n’effectuant que des achats occasionnels.
Donc, clientèle et achalandage ne sont absolument pas synonymes, L'achalandage est
un facteur objectif qui dépend surtout de la situation du fonds de commerce. Il influe
évidemment sur la clientèle dont l'importance est également fonction des qualités
personnelles de l'exploitant, ou même de la renommée du produit vendu.
c) Nature de la clientèle
59
La clientèle est l'élément essentiel du fonds de commerce, sans clientèle, un fonds de
commerce n'a aucune valeur. Si la clientèle est un élément essentiel du fonds de
commerce, ce n'est cependant pas un élément suffisant : il faut en effet à la clientèle un
point de fixation (emplacement, bail commercial) ou un signe de ralliement (nom
commercial ou marque).
Nécessité de la clientèle
La rédaction de l’alinéa 1er de l’article 80 a pour conséquence qu’il n’existe pas de fonds
de commerce lorsqu’il n’ya pas ou qu’il n’y a plus de clientèle.
La clientèle est une condition de l’existence du fonds de commerce.
Les commerçants qui n’ont pas de clientèle propre ne sont pas propriétaire d’un fonds de
commerce. Celui qui exploite la clientèle d’autrui n’a pas de fonds de commerce.
Caractères de la clientèle
Le fonds de commerce n'existe que lorsqu'une clientèle lui est attachée. Il faut donc que
cette clientèle réunisse deux conditions : elle doit être commerciale (réelle) et personnelle
à l'exploitant.
La clientèle du fond de commerce doit être commerciale, alors que La clientèle civile est
attaché à la personne (Ex : clientèle du médecin ou de l’avocat).
Réelle et certaine
Aussi, la clientèle doit être une clientèle réelle, certaine, actuelle. Une clientèle potentielle
ne suffit pas à révéler l’existence d’un fonds de commerce. Une clientèle réelle et certaine
peut subsister malgré une fermeture temporaire. Cependant, la cessation de l’exploitation
fait disparaitre la clientèle et donc le fonds de commerce.
Un fonds de commerce peut avoir une clientèle des son ouverture (Exemple : une station
de service neuve construite et équipée par une société pétrolière puis mise en exploitation
par un gérant pour la première fois : la jurisprudence française a estimé qu’avant même
qu’elle ne fonctionne, la station de service dispose d’une clientèle réelle et certaine qui
préexiste à l’exploitation du fonds, c’est la clientèle de la société pétrolière).
Le fonds de commerce est constitué dès la première opération traité avec la clientèle ; un
commencement d'exploitation est donc nécessaire.
60
Exemple :
Un restaurant était exploité dans l'enceinte d'un hippodrome et chacun des deux
commerçants, l'exploitant du restaurant et la société des courses, se disputait la propriété
de la clientèle. Dans l'exemple cité, la solution attribue la propriété de la clientèle à la
société des courses, car l'activité commerciale du restaurant se trouve sous la
dépendance de la société des courses, de sorte que la clientèle demeurait la propriété
personnelle de l'exploitant de l'hippodrome.
Autre exemple :
Le problème s’est posé pour les commerçants dont le fonds est exploité dans une enceinte
commerciale plus vaste (gare, aéroport, centre commercial…) ou lorsque le commerçant
se borne à revendre des produits de marque (après avoir estimé que le locataire franchisé
ou concessionnaire d’une marque est propriétaire d’un fonds de commerce seulement à
l’une des deux conditions suivantes ; l’existence d’une clientèle liée à son activité
personnelle, indépendante de l’attrait de la marque, ou bien un droit au bail prévalant sur
la marque de telle manière que la clientèle est attirée par le droit de bail et non par la la
marque, la cour d’appel de Paris a reconnu au franchisé la propriété de la clientèle
attachée au fonds, dès lors qu’il assume à ses risques et périls l’exploitation du fonds de
commerce.
Le droit de jouissance des locaux loués est particulièrement étendu lorsque le locataire
exerce la profession commerciale. Le droit au bail lui confère en effet la propriété
commerciale, c'est-à-dire un véritable droit au renouvellement de son bail, à défaut
duquel le bailleur doit lui verser une indemnité d'éviction.
Le droit au bail, créance du locataire contre le bailleur, n'est qu'un élément facultatif du
fonds de commerce. Lorsque l'entreprise possède son immeuble d'exploitation, le fonds de
commerce perd paradoxalement de sa valeur puisque l'immeuble constitue une masse
distincte dans le patrimoine de l'exploitant.
61
Aux termes de l’article 80 al.1 du Code de commerce, «le fonds de commerce comprend
obligatoirement la clientèle et l’achalandage ». L’art.80 al 2 ajoute «il comprend tous
autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tel que :
le nom commercial,
l’enseigne,
le droit au bail,
le mobilier commercial,
les marchandises,
le matériel et outillage,
les brevets d’invention,
les autorisations administratives,
les licences, les marques de fabrique, de commerce et de service,
les dessins et modèles industriels et généralement tous droits de propriété industrielle,
littéraire ou artistique qui y sont attachés»
Cette énumération n’est pas limitative. De nombreux éléments peuvent être adjoints
comme un contrat de crédit-bail mobilier par exemple.
1- Le nom commercial
Le nom désigne le commerçant ou la société ou, pour les sociétés civiles, la raison sociale.
Alors que le nom civil est un droit de la personnalité et ne peut être cédé, le nom
commercial est un élément du fonds de commerce et peut être transmis avec lui ou à titre
isolé.
Le nom commercial est donc un objet de propriété incorporelle. Celui qui use d'un nom
commercial et d'une enseigne, a le droit d'en interdire l'usage à d'autres, en cas de risque
de confusion.
Le nom commercial individualise le commerçant, entrepreneur individuel ou société,
tandis que l'enseigne localise géographiquement l'établissement. La marque, qui distingue
les produits ou services de l'entreprise est un droit de propriété industrielle et sera étudiée
ultérieurement.
2- L'enseigne commerciale
L’enseigne c’est un signe de ralliement. C’est une inscription, une forme ou une image
apposée sur un immeuble et se rapportant à l’activité qui s’y exerce. Elle permet
d’individualiser le lieu où s’exerce l’activité.
Elle peut être soit le nom commercial lui-même, soit une dénomination de fantaisie ou un
emblème.
Elle individualise non pas l'entreprise, mais son établissement géographique, sa
réglementation est identique à celle du nom commercial.
62
Comme le nom commercial, c'est un objet de propriété incorporelle, cessible à titre isolée
ou avec le fonds de commerce. L'enseigne est protégée par l'action en concurrence
déloyale, aux mêmes conditions que le nom commercial.
Il arrive qu’une enseigne soit commune à une chaine de magasins pratiquant une
politique commune de distribution (dans le contrat de franchise, le commerçant verse une
redevance au titulaire de l’enseigne pour pouvoir l’utiliser).
Les droits de propriété industrielle sont donc des éléments classiques de la vie des affaires ;
on en distingue deux catégories :
Une invention est une idée nouvelle qui permet dans la pratique de résoudre un problème
précis d’ordre technique. Elle peut se rapporter à un produit, un dispositif ou un procédé.
Le brevet d’invention peut être défini comme étant un titre de propriété industrielle qui
confère à son titulaire un droit exclusif temporaire d’exploitation de l’invention dont il est
l’objet.
Un inventeur qui souhaite protéger son invention doit la faire breveter. Sont brevetables les
créations impliquant une activité inventive et susceptible d'application industrielle, par
exemple, la découverte d'un produit nouveau ou d'un nouveau procédé de fabrication.
Le droit correspondant à ces créations est accordé à l'inventeur à qui est délivré, sur sa
demande, un titre administratif, appelé brevet d'invention lui attribuant un monopole
d'exploitation de l'invention pendant 20 ans non renouvelables. L'obtention du brevet
permet à son auteur d'exercer, en compensation de la divulgation de son invention, un
63
monopole de fabrication, d'utilisation et de commercialisation de son invention pendant
20 ans.
Cette exclusivité d’exploitation est assurée à l’inventeur pendant une période limitée à 20
ans. Toutefois la contrepartie de ce monopole accordé par le législateur à l’inventeur est
l’obligation pour ce dernier de divulguer son invention. Le terme ‘’brevet’’ désigne
également le document technique dans lequel l’invention est décrite.
Une marque est un signe distinctif qui indique que les produits ou services sont produits ou
fournis par une certaine personne physique ou morale.
Elle peut être une marque de fabrique, de commerce, ou de service. Elle est protégée
pour une durée de 10 ans indéfiniment renouvelable.
La marque de fabrique est opposée par un fabriquant aussi bien sur un produit
intermédiaire que sur un produit fini.
La marque de commerce est celle qu’un commerçant appose sur des produits qu’il
met en vente.
La marque de service est utilisée pour désigner des services qu’offre l’entreprise
Ce sont des créations à caractère ornemental consistant en des dessins et modèles qui
donnent à l'objet un aspect extérieur spécifique et nouveau.
L'effort créateur est ici dans la décoration et le goût. C'est pourquoi l'on parle à propos des
dessins et modèles de ‘‘l’art industriel’’. L'auteur du dessin ou du modèle reçoit un droit
exclusif à la suite d'un dépôt auprès de l'organisme chargé de l'enregistrement et de la
protection de la propriété industrielle. (Les dessins et modèles sont très importants pour
l'industrie des carrosseries, des meubles, des tissus, etc..).
64
7- Les autres éléments incorporels
Les licences ne sont délivrées que moyennant certaines conditions de capacité : étant
personnelles, elles ne font pas partie de l'entreprise et ne peuvent pas être cédées.
les immeubles, c’est une exclusion qui résulte de la loi 1909 sur la vente de
nantissement (gage, caution, garantie).
La théorie du fonds de commerce a été faite pour les petits commerçants qui
ne sont que rarement propriétaires de leurs locaux. Aussi les règles immobilières
sont tirées du droit civil. Et ces règles sont difficilement adaptables au statut du
fonds de commerce.
La Jurisprudence française exclut les immeubles par nature et le matériel qui
devient immeubles par destination en vertu de l’article 524 du code civil.
Cette exclusion génère quelques inconvénients :
Risque de paralysie de l’entreprise quand le commerçant est
propriétaire des murs, si par les jeux des successions et régimes
patrimoniaux l’immeuble vient à être dissocié du fonds de
commerce.
C’est un gène pour le crédit d’entreprise car ça amoindrit la
valeur du fonds de commerce. Les tiers font moins crédit à un
commerçant propriétaire des locaux qu’à un commerçant
locataire car le locataire aura un droit de bail d’une valeur qui
fait partie du Fonds de commerce.
Cela complique la vente du fonds de commerce car il faut
passer 2 actes : un pour la transmission du fonds de commerce et
un pour la vente de l’immeuble alors que pour le commerçant
locataire transfère le fonds de commerce et son droit de bail.
le droit de terrasse étant donné que cette autorisation est délivrée à titre
personnel, l’acheteur du fonds doit donc demander une nouvelle autorisation.
Le fonds de commerce peut être exploité directement par son propriétaire ou par un tiers
en exécution d'un contrat de location-gérance.
L'exploitation directe peut également être exercée dans le cadre d'une société
commerciale. Ce sont alors les organes de la société (gérant, conseil d'administration,
administrateur général, etc…) qui exploitent effectivement le fonds.
La propriété du fonds de commerce étant étroitement liée à son exploitation, elle disparaît
si la clientèle est définitivement perdue, si tous les éléments du fonds ont été détruits ou si le
commerçant disperse les éléments du fonds de manière à en rendre impossible
l'exploitation.
La propriété du fonds de commerce peut résulter de sa création ou de son acquisition par
l’entrepreneur. Elle peut être aussi la conséquence d’un crédit bail.
Un fonds de commerce ou un fonds artisanal peut être loué sous la forme d’un crédit-
bail en vue de leur acquisition ultérieure par le locataire.
Le fonds de commerce peut être loué en vue de son acquisition ultérieure par le locataire,
sous le régime du crédit-bail.
66
Dans ce cas, le fonds de commerce est acquis par un établissement bancaire (appelé
crédit-bailleur) et loué, en location-gérance, au locataire (encore appelé crédit-preneur).
Le crédit bail va conférer à l'établissement bancaire une garantie efficace car elle n'est
autre que la propriété du fonds de commerce.
En pratique, le recours au crédit-bail de fonds de commerce est très rare car il comporte
de nombreux inconvénients.
En effet, dans une opération de crédit-bail sur fonds de commerce, la banque devient
propriétaire du fonds qu’elle loue au preneur en location-gérance. Puisque la valeur du
fonds dépend de la bonne ou mauvaise gestion qu’en fera le locataire, la banque assume
un risque quant à la préservation de la valeur de cet actif.
Selon le législateur français, la banque assume également le risque de devoir reprendre les
contrats de travail des salariés attachés au fonds si le locataire refuse de lever la promesse
de vente et d’acheter le fonds de commerce en fin de contrat.
Les mots location-gérance et gérance libre sont synonymes. Ils désignent un contrat de
bail mobilier, et plus précisément l'opération par laquelle le propriétaire d'un fonds de
commerce (qu'on appelle bailleur ou loueur), donne ce fonds de commerce en location à
un preneur nommé gérant libre ou locataire gérant. Ce dernier a la qualité de
commerçant, est inscrit au registre du commerce, exploite le fonds sous sa propre
responsabilité à ses risques et périls moyennant le paiement d’un loyer appelé « redevance
de gérance » celle-ci peut être fixe ou liée au chiffre d’affaires ou au bénéfice.
68
sous forme d’un extrait ou d’un avis, dans un journal d’annonces
légales et au Bulletin Officiel ;
4- Avantages de La location-gérance
Le fonds de commerce sera mis en location lorsqu'il a été hérité par un mineur
(incapable), ou lorsqu'un commerçant est frappé d'une incapacité.
5- inconvénients de la location-gérance
Ils se produisent sur deux plans : il faut déterminer la situation des parties avant
d'examiner le sort des dettes nées de l'exploitation.
69
de commerce dont il supporte les pertes et perçoit les bénéfices.
L’achat d’un fonds de commerce est une alternative (un choix) à la création d’entreprise
en partant de zéro, il permet de se lancer dans une activité déjà en place qui fonctionne
plus ou moins bien.
L’achat du fonds de commerce doit être constaté par acte notarié ou sous seing privé. Le
montant de l’achat doit être déposé auprès d’une instance habilité à conserver les dépôts
tels que les notaires.
Dès lors qu’un fonds de commerce intéressant est repéré et que les discussions sont
70
entamées, il convient de le diagnostiquer afin de s’assurer qu’il correspond à la cible
recherchée, puis pour déceler les risques éventuels ainsi que les points forts et les points
faibles.
L’étude ne doit pas se limiter au fonds de commerce mais être élargie à la zone dans
laquelle se situe le commerce, à la concurrence, aux évolutions prévisibles, à l’état du
marché et ses perspectives…
En Europe il existe des barèmes établis par les chambres de commerce et de métiers, et les
chambres notariales qui connaissent les pratiques et usages en vigueur localement.
Il existe également des barèmes fiscaux indicatifs précisant pour chaque profession le
mode de calcul de la valeur du fonds de commerce.
Au Maroc, il n’existe aucune grille d’évaluation. Il existe toutefois plusieurs méthodes
d’évaluation de fonds de commerce.
Il est indispensable de bien distinguer le fonds de commerce d’une part et les éléments qui
le composent d’autre part. En effet un fonds de commerce existe même en l’absence de
la totalité des éléments qui le composent. Toutefois, il ne
peut y avoir fonds de commerce sans clientèle. De la sorte, que cette dernière est plus
qu’un élément du fonds de commerce elle en est sa finalité.
Comme nous l’avons vu précédemment, les éléments de fonds de commerce sont divisés
en deux en éléments corporels et incorporels et la valeur d’un fonds de commerce repose
essentiellement sur les éléments incorporels qui le composent :
Sa clientèle tangible.
La qualité de l’emplacement.
L’achalandage du magasin.
Sa notoriété.
Sans oublier les conditions juridiques et financières du contrat de bail, qui donnent la
« valeur des murs».
Cette méthode, utilisée par les experts et les tribunaux, est la plus courante. Elle consiste à
déterminer le chiffre d’affaires annuel moyen au regard des 3 derniers exercices et à lui
appliquer un pourcentage qui varie selon la nature de l’activité (généralement compris
entre 40 et 100%).
Cette méthode consiste à appliquer un coefficient aux bénéfices annuels moyens réalisés
les 3 dernières années par le vendeur. Ce coefficient est la conjonction (réunion) de
l’observation du marché et du diagnostic réalisé.
Toutefois, le bénéfice à retenir est le bénéfice déclaré fiscalement. Il peut être réévalué en
71
intégrant les éléments déductibles tels que la rémunération du dirigeant, les
amortissements ou les intérêts d’emprunt.
L’évaluation peut aussi être déterminée par comparaison, en observant les prix pratiqués
sur le marché pour des fonds de commerce semblables par leur nature, leur volume
d’affaires et leur emplacement.
Elle peut également être déterminée au regard du loyer du local commercial ou du prix
au mètre-carré.
Idéalement il convient de retenir deux ou trois techniques d’évaluation qui sont pertinentes
par rapport au secteur d’activité concerné, de faire les calculs, puis de confronter les
valorisations obtenues. En pratique, chaque secteur d’activité à ses propres usages pour
calculer la valorisation d’un commerce.
Ensuite, il faut utiliser les résultats du diagnostic pour éventuellement majorer ou minorer
l’évaluation : composition du portefeuille clients, potentiel, emplacement, composition des
actifs, ancienneté…
L’évaluation du fonds de commerce permet ainsi d’avoir une fourchette de prix qui servira
à négocier le prix avec le vendeur.
Lorsque l’achat du fonds de commerce est décidé, il convient de réaliser toutes les
formalités obligatoires. => (Nous abordons en détail ces formalités plus loin).
Dans le cadre de l’achat d’un fonds de commerce, le bail commercial est obligatoirement
transmis à l’acquéreur (il s’agit du droit au bail) et aucune clause du bail ne peut prévoir le
contraire.
Par contre, plusieurs mesures peuvent être prévues pour encadrer la cession, comme
l’agrément préalable du bailleur ou la garantie sur les loyers en cas de cession. Plusieurs
autres clauses sont également possibles.
72
Prévoir un agrément préalable du bailleur :
Une clause du bail peut valablement prévoir que le bailleur puisse agréer ou refuser au
candidat l’acquisition du droit au bail (qui constitue un élément essentiel du fonds de
commerce). Le refus ne doit pas être abusif.
Il est possible que le bail commercial stipule que le locataire signataire, s’il décide de
céder son fonds de commerce, se porte garant de la bonne exécution du bail
commercial par l’acquéreur.
Si l’acquéreur n’honore pas ses loyers, le bailleur peut ainsi se retourner contre le cédant.
La vérification de
l’absence L’établissement de L’enregistrement de
d’hypothèque sur le l’acte de vente l’acte de vente
fonds de commerce
Publication d’un
Inscription de l’acte extrait de l’acte au Deuxième publication
de vente au tribunal B.O et dans un journal de l’extrait de l’acte
d’annonces légales
Vérification de
l’absence d’opposition
à la vente du fonds de
commerce
Comme tout bien, le fonds de commerce peut être cédé à titre onéreux (couteux), c'est-
à-dire vendu ou encore apporté en société. Il peut aussi faire l'objet d'un nantissement
(gage, caution), la valeur du fonds de commerce lui permet alors de devenir un instrument
de crédit, de sorte qu'un créancier prêtera de l'argent contre prise d'un gage portant sur le
fonds de commerce.
73
I- conditions de la validité de la vente du fonds de commerce
On distingue des conditions de fonds et des conditions de forme ainsi que des conditions
de publicité.
Les conditions de fond sont destinées à protéger les parties, les conditions de formes et de
publicité se préoccupent, quant à elles, de la situation de l'acquéreur et des tiers.
En principe, la vente du fonds de commerce est soumise aux règles de droit commun.
Toutefois la loi a apporté un certain nombre de dérogations au droit commun et ce d’une
part pour protéger les intérêts des créanciers du vendeur pour préserver leur gage sur le
fonds de commerce, et d’autre part afin de protéger le vendeur contre l’insolvabilité de
l’acquéreur.
La vente ou cession d'un fonds de commerce peut porter, selon les cas, sur tout ou partie
des éléments: marchandises, droit au bail, etc. Toutefois l'achalandage et la clientèle
formant les éléments essentiels doivent toujours être compris dans une vente du fonds de
commerce.
La vente du fonds de commerce est régie par les règles générales qui règlementent les
contrats, en particulier en matière de consentement, de capacité, d’objet et de cause.
Les règles de la capacité commerciale telles que édictées par le code de commerce
s’appliquent évidement dans ce contexte.
b) Le consentement
Pour être valable, le consentement des parties, une pour vendre et l’autre pour acheter,
doit être libre, conscient et exempt de vice (Erreur, dol, tromperie, violence). Toutefois, la
jurisprudence marocaine n’applique pas ces conditions de manière absolue, elle tient en
compte le particularisme du bien vendu.
74
c) L’objet du contrat de vente :
Le fonds de commerce :
La loi exige que soient énumérés dans l’acte de vente, les différents éléments qui
composent le fonds commerce vendu, à savoir les éléments incorporels (voir plus haut), le
matériel et les marchandises (éléments corporels).
En premier lieu, elle permet aux créanciers du vendeur qui ont fait opposition sur le
prix de vente, de faire une surenchère de 1/6 et aux créanciers inscrits (nantis), de
faire une surenchère de 1/10.
En second lieu, toute dissimulation de prix est sanctionnée par une forte amende:
«est nulle et de nul effet toute convention ayant pour but de dissimuler une partie
du prix de vente ». Dans tous les cas, le prix doit être déposé auprès d’une instance
dûment habilitée à conserver les dépôts, il s’agit notamment des banques, des
notaires et de la caisse du tribunal.
En troisième lieu, l’acte de vente peut être annulé s’il est prouvé que la convention
avait pour but de dissimuler une partie du prix de vente.
La cause de la vente doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. En
pratique aucune difficulté n’est soulevée sur ce point, car il est très rare que son absence
ou son illicéité soit soulevée en matière de vente du fonds de commerce.
Ces conditions et leurs sanctions, sont rigoureuses parce qu'il s'agit de protéger l'acquéreur
par une information aussi large et loyale que possible.
L’acte de vente peut être rédigé, soit par les parties elles-mêmes par un « acte sous seing
privé » soit par l’intermédiaire d’un professionnel du droit, un notaire, il s’agira dans ce cas
d’un « acte authentique».
75
De plus, cet écrit doit être enregistré pour acquérir date certaine et pouvoir être
opposable aux tiers.
Pour produire ces effets, le contrat de vente du fonds de commerce doit contenir
obligatoirement un certain nombre de mentions, telles qu’elles sont prévues par l’article 81
du Code de Commerce. On cite :
la liste des inscriptions des privilèges et des nantissements qui sont pris sur le fonds de
commerce.
s’il y a lieu, le bail (ne pas en tenir compte s’il est propriétaire), sa date, sa durée, le
montant du loyer actuel, le nom et l’adresse du bailleur.
Ce dispositif a été institué au profit de l’acquéreur pour lui permettre d’agir en toute
connaissance de cause. Ainsi, l’article 82 du Code de Commerce stipule si l’une de ces
mentions ne figure pas dans l'acte de vente, l’acquéreur ('acheteur) peut demander
l'annulation du contrat si l’absence de la mention lui a porté préjudice.
Le tribunal peut déclarer la vente nulle s'il estime cette omission déterminante pour
l'acquéreur. L'acheteur à un an pour agir, à défaut il peut toujours se fonder sur un vice du
consentement (Erreur ou dol).
Par contre, en cas d’inexactitude dans les mentions, l’acquéreur a le choix entre
l’annulation de la vente et la réduction du prix de vente, si cette inexactitude des
mentions lui a porté préjudice (l’article 82 du Code de Commerce).
Dans les deux cas, l’action doit être intentée par l’acquéreur (annulation ou réduction du
prix) dans un délai maximum d’un an à partir de la date de l’acte de vente (du contrat).
En parallèle, pour que l’acte de vente puisse produire ses effets en faveur du vendeur,
l’acte de vente est soumis aux formalités de dépôt et de publicité.
Un extrait de l’acte de vente doit être inscrit au registre du commerce et publié au bulletin
officiel et dans un journal d’annonces légales. Cette double publication doit être
renouvelée entre le 8e et le 15e jour après la première insertion.
76
L’Article 83 du code de commerce : «une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire
de l’acte sous seing privé doit être, dans les quinze jours de sa date, déposé au secrétariat-
greffe du tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds ou le principal établissement
du fonds si la vente comprend des succursales ... ».
Il faut distinguer deux cas selon que la publicité est inexistante ou qu’elle est simplement
incomplète ou irrégulière : (omission ou inexactitude).
Dans le premier cas (inexistant) la vente est inopposable aux tiers, il en résulte que les
créanciers du vendeur peuvent, si le prix de vente a été payé à l’acquéreur, réclamer à
ce dernier le montant de leurs créances à concurrence du prix de vente. Autrement dit,
l’acquéreur risque de payer une deuxième fois le prix de vente.
77
En premier lieu, les créanciers nantis c’est-à-dire ceux qui bénéficient d’un nantissement
inscrit sur le fonds de commerce, ces derniers n’ont rien à craindre parce que du fait de
l’inscription de leur gage, la vente ne peut pas se faire sans eux.
En second lieu, les créanciers chirographaires c’est-à-dire qui n’ont pas de garantie
particulière, ils sont inconnus de l’acquéreur, ce qui fait que le commerçant peut vendre
son fonds, toucher le prix sans qu’ils puissent prétendre au paiement de leurs dettes.
C’est principalement pour ses créanciers chirographaires que la publicité a été organisée,
elle leur permet d’une part de faire opposition sur le prix de vente, d’autre part, ils peuvent
faire une surenchère.
Dans les 15 jours qui suivent la seconde insertion au Bulletin Officiel et au J.A.L, les
créanciers chirographaires ont la possibilité de faire opposition sur le prix de vente, c’est-à-
dire s’opposer au versement du prix au vendeur. (Ex : bailleur pour les loyers échus,
fournisseurs non payés…).
Cette opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été déposé, soit par le
dépôt de l’opposition au greffe contre récépissé. (Article 84 du Code de Commerce).
Cette opposition doit indiquer, à peine de nullité, le montant et les causes de la créance,
elle doit contenir une élection de domicile dans le ressort du tribunal.
Tous les créanciers chirographaires du vendeur peuvent faire opposition sans tenir compte
de la nature de leurs créances (civile ou commerciale), ou de son exigibilité.
Si l’opposition est régulière, elle a pour effet de bloquer le prix de vente et d’empêcher le
vendeur de percevoir valablement le prix.
Tout paiement partiel ou total du prix avant que les créanciers opposants ne soient
désintéressés, ne leur sera pas opposable.
Le vendeur peut après l'expiration d'un délai de 10 jours après le délai fixé pour l'opposition,
se pourvoir en référé afin d'obtenir l'autorisation de toucher son prix malgré l'opposition, à
la condition de verser au secrétariat-greffe une somme suffisante fixée par le juge des
référés pour répondre éventuellement des causes de l'opposition dans le cas où il se
reconnaîtrait ou serait jugé débiteur (Article 85 du Code de Commerce).
En premier lieu, un prix de vente important peut-être bloqué par une créance dérisoire,
c’est pourquoi le vendeur peut demander au président du tribunal de percevoir le prix de
vente en consignant dans la caisse du tribunal, le montant des créances déclarées. Cette
procédure s’appelle «le cantonnement de l’opposition».
78
En second lieu, l’opposition peut être faite à la légère c’est-à-dire qu’elle ne se fonde ni
sur un titre ni sur une cause réelle, elle peut aussi être nulle en la forme (non respect des
exigences légales). Dans ce cas, le vendeur peut demander au président du tribunal,
l’autorisation de toucher le prix malgré l’opposition. Cette procédure s’appelle «main levée
de l’opposition».
Les créanciers opposants, s’ils estiment qu’une partie du prix a été dissimulée (insuffisant),
peuvent demander au tribunal de faire vendre le fonds de commerce aux enchères
publiques, en se portant eux- mêmes acquéreurs de ce fonds et en offrant de payer le prix
augmenté de 1/6 du prix de vente initial des éléments incorporels. (La surenchère du
sixième, article 123 CC).
il faut que le prix de vente déclaré ne suffise pas à désintéresser tous les créanciers
(Article 94 CC : « … si le prix de vente est insuffisant pour désintéresser les créanciers
visés ci-dessus, former, en se conformant aux prescriptions de l’article 123 et suivants,
une surenchère du sixième du prix principal du fonds de commerce non compris le
matériel et les marchandises ».
La surenchère doit être faite dans les 30 jours qui suivent la 2ème insertion.
il doit s’agir d’une vente ordinaire. La surenchère n’est pas admise après la vente
judiciaire d’un fonds de commerce (Article 121 du CC).
En cas de cession d'un fonds de commerce, le vendeur dispose d'un privilège exceptionnel
lui permettant de se prémunir contre les impayés.
Autrement dit, le privilège tend à garantir le prix ou ce qui en reste dû, il s'exerce
distinctement sur les prix respectifs de la revente relatifs aux marchandises, au matériel et
aux éléments incorporels du fonds.
79
Le privilège du vendeur d'un fonds de commerce a lieu aux conditions suivantes :
Le privilège n’a lieu que si la vente a été constatée par un acte authentique ou sous seing
privé dûment enregistré :
Le vendeur qui veut garantir le paiement du prix, a la possibilité de faire inscrire un privilège
au registre du commerce. Ce privilège doit être mentionné dans l’acte de vente.
Cette inscription prime toute inscription prise dans le même délai du chef de l'acquéreur.
Elle est opposable aux créanciers de l'acquéreur en redressement ou en liquidation
judiciaire, ainsi qu'à sa succession bénéficiaire.
délai d'inscription
L'inscription du privilège doit être prise, à peine de nullité, dans le délai de 15 jours à
compter de la date de l'acte de vente, à la diligence du vendeur (Article 92 CC).
80
Toute convention contraire, les paiements partiels autres que les paiements comptants,
s'impute d'abord sur le prix des marchandises, ensuite sur le prix du matériel.
Ce privilège n'existe qu'en cas de cession du fonds de commerce et non sur la vente
d'éléments isolés et il ne porte que sur les éléments du fonds de commerce énumérés dans
la vente et dans l'inscription. Si ces éléments ne sont pas énumérés et à défaut de
désignation précise, il ne porte que sur le nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, la
clientèle et l'achalandage. (Article 91 du Code de Commerce.
Exemple du privilège:
L'action résolutoire ne peut être exercée par le vendeur du fonds de commerce qu’en cas
de défaut de paiement du prix par l'acheteur et que si les formalités de publicité du
privilège ont été accomplies.
81
Il est important de préciser que si l’action résolutoire a plusieurs titulaires l’action sera
indivisible et donc aucune résolution partielle ne sera admise.
Seul le vendeur d'un fonds de commerce peut engager une action résolutoire.
Le vendeur qui exerce l’action résolutoire doit notifier au créancier nanti. (Inscrits sur le
fonds) la demande en résolution, sous peine d'irrecevabilité aux domiciles par eux élu dans
leurs inscriptions.
Le jugement qui prononce la résolution ne peut intervenir que 30 jours après cette
notification (Article 101du code de commerce.
Cependant, s'il résulte du contrat une résolution de plein droit ou si le vendeur a obtenu de
l'acquéreur la résolution à l'amiable, il doit notifier aux créanciers inscrits, à domicile élu, la
résolution encourue ou consentie qui ne deviendra définitive que 30 jours après la
notification ainsi faite (Article 102 du CC).
Si la résolution résulte d'une clause résolutoire de plein droit ou d'un accord amiable avec
l'acquéreur, le vendeur doit aussi leur notifier la résolution encourue ou consentie qui ne
devient définitive qu'un mois après cette notification.
Les créanciers ainsi avertis pourront (s’ils le veulent), éviter la résolution en désintéressant le
vendeur impayé.
Il est à noter que c’est à l’encontre de l’acquéreur que doit s’exercer l’action résolutoire et
ce même si celui-ci a vendu le fonds de commerce.
L’action résolutoire comme le privilège est limitée aux seuls éléments qui
font partie de la vente.
Que la résolution soit amiable ou judiciaire, elle entraîne toujours les effets suivants :
le vendeur doit reprendre tous les éléments du fonds de commerce qui ont fait
partie de la vente, même ceux qui ont été payés et pour lesquels son privilège et
l'action résolutoire sont éteints (Article 100 du CC).
82
L’action résolutoire doit aboutir à une « reprise indivisible », c’est à dire que le
vendeur sera tenu de reprendre l’ensemble des éléments du fonds. La restitution ne
portera bien sûr que sur les éléments encore compris dans le fonds.
Aussi, l’obligation de restitution ne pourra s'étendre aux nouveaux éléments,
corporels ou incorporels.
Les éléments incorporels doivent être repris pour le prix porté au contrat, sans qu'il y
ait lieu de tenir compte de la moins-value que ces éléments ont pu subir entre la
date de la vente et celle de la résolution, mais en cas de faute de l'acquéreur la
dépréciation pourra être indemnisée.
Il est possible d'insérer dans l'acte de cession du fonds de commerce une clause
prévoyant que le vendeur pourra conserver, à titre d'indemnité, les acomptes
versés.
Le montant des sommes dont sera débiteur le vendeur pour la reprise des éléments
corporels sera établi par une expertise contradictoire. Cette expertise visera à fixer les
quantités de marchandises et du matériel existant au moment de la reprise et d’estimer
leur valeur.
Cependant, il faut noter que si le compte de reprise des éléments corporels laisse
apparaitre un solde en faveur de l’acheteur, alors celui-ci deviendra le gage des
créanciers inscrits et à défaut, des créanciers chirographaires de l'acquéreur (Article 100
du code decommerce).
Concernant la reprise des éléments incorporels, la loi donne peu d’information. C’est la
jurisprudence qui éclaire ce point.
La jurisprudence considère que les éléments incorporels en principe être rétrocédés au
vendeur pour le prix porté au contrat sans qu'il y ait lieu de tenir compte des modifications
de la valeur du fonds intervenues depuis la vente.
83
Elle précise également que si le fonds subit une moins-value imputable à l'acquéreur, le
vendeur pourra obtenir, outre la résolution, des dommages-intérêts dont le montant sera
fixé par expertise
Quant à l’acheteur, celui-ci pourra demander au vendeur les intérêts des sommes perçues
en acompte sur le prix du fonds.
Aussi, l’acheteur pourra déduire des bénéfices une somme représentant la rémunération
de son travail.
Après la signature du contrat de vente du fonds de commerce, le vendeur (le cédant) est
tenu, vis-à-vis de l'acquéreur, d'un certain nombre de garanties et d'obligations d’où la
protection de l’acheteur.
Il doit garantir l’acheteur contre les vices cachés et les évictions. Généralement, l’acte de
cession prévoit une clause de non-concurrence et de non-rétablissement pour le cédant.
Suite à la cession de son fonds, le cédant est tenu de délivrer à l’acheteur tous les
éléments qui ont été convenus dans l’acte (par une remise des titres de propriété, de clés
ou par tout autre moyen).
En cas de retard dans la délivrance du fonds, le vendeur peut être condamné en justice à
verser des dommages et intérêts si l'acquéreur prouve l'existence d'un préjudice.
L’acquéreur a tout intérêt à prévoir dans l'acte de cession une clause expresse relative à la
délivrance complétée par des pénalités pour sanctionner tout retard constaté dans la
délivrance du fonds.
84
Cas d’omission d’informations
Pour protéger au mieux l'acheteur la loi prévoit que l'omission des mentions peut sur la
demande de l'acquéreur formée dans le délai d'un an entrainer la nullité de l'acte de
vente.
Remarque :
L’omission de mentions obligatoires, l’acte de vente d’un fonds de commerce n’est pas nul
si l’acquéreur, informé notamment du caractère déficitaire de l’activité ne démontre pas
que cette omission l’a induit en erreur sur la commercialité du fonds.
L’omission de l’une des mentions obligatoires prévues par la loi n’entraîne la nullité de la
vente que si le consentement de l’acquéreur a été vicié et s’il subit un préjudice.
Le consentement de l’acquéreur a été vicié par une erreur sur les qualités substantielles du
fonds vendu.
Si en revanche l'acheteur connaissait la vraie valeur du fonds et qu'il y avait omission d’une
des mentions s’attachant à cette valeur, il ne peut obtenir la nullité. Le vendeur peut alors
rapporter la preuve par tout moyen que l'acheteur connaissait la véritable valeur du fonds
et qu'il ne commettait aucune erreur.
Exemple :
l’acquéreur a demandé l'annulation de la vente pour non-respect des dispositions de la loi
l'imposant aux parties de viser tous les livres de comptabilité qui ont été tenus par le
vendeur durant les trois exercices comptables précédant celui de la vente.
Cette demande a été rejetée au motif que le non-respect des prescriptions de ce texte
n’est pas sanctionné par la nullité.
Il s'agit d'une nullité relative : seul l'acheteur peut invoquer la nullité de l'acte en cas
d’omission d’une des mentions et il peut y renoncer.
Le vendeur ne peut pas s'en prévaloir et le juge ne peut la soulever d'office, elle n'est pas
d'ordre public. On voit donc que la nullité ne vise essentiellement que la protection de
l’acheteur.
Cependant, on peut noter que ce délai est relativement court pour se rendre compte que
des données ont été oubliées. C'est un délai préfix qui ne peut être ni suspendu ni
interrompu.
En cas d'omission, l'acquéreur peut demander l'annulation mais pas une réduction de prix.
Aussi, si ces mentions sont inexactes, l'acheteur dispose d'une action en garantie, devant
être intentée dans le délai d'un an à compter de la date de sa prise de possession, et lui
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permettant de demander soit l'anéantissement (annulation) de la vente soit une réduction
du prix.
Il devra également faire réaliser par des professionnels des audits comptables, techniques
et autres afin de vérifier la conformité aux lois et règlements de l'exploitation du fonds de
commerce.
Si l'acquéreur est soumis à un risque d'éviction, c'est-à-dire s'il n'est pas garanti d'avoir la
possession paisible du bien vendu, il lui est fortement recommandé de solliciter rapidement
l'intervention du vendeur pour faire cesser le trouble.
Citons, par exemple, le défaut d'existence d'un bail commercial, l'absence d'autorisation
administrative pour exploiter ou l'absence de clientèle.
Les défauts cachés visés par la loi sont tels que l'acheteur n'aurait pas acheté le fonds de
commerce ou aurait payé un moindre prix, s'il les avait connus.
o dans l'action estimatoire : l'acquéreur garde la chose et le vendeur lui restitue une
partie du prix de vente.
Ces actions doivent être engagées dans un bref délai (apprécié, au cas par cas, par les
juges du fond) à compter de la découverte du vice (le plus souvent au moment de la prise
de possession du fonds).
Elles sont introduites par assignation devant le tribunal de commerce du lieu du domicile
du vendeur ou auprès du tribunal désigné par la clause attributive de juridiction contenue
dans l'acte de cession du fonds.
L’apport d’un fonds de commerce en société est semblable à une vente du fonds de
commerce, se sont deux opérations de même nature. La différence réside dans le mode
de payement.
La vente suppose le paiement du prix, tandis que l’apport est organisé par l’attribution des
parts sociales ou des actions et non une somme d’argent au profit de l’apporteur.
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L’absence de versement d’un prix entraine, en cas d’apport, quelques modifications dans
la situation des créanciers. L’apport de fonds en société risque éventuellement de nuire
aux créanciers chirographaires du fonds.
a) La publicité légale
Cette opération sera soumise aux mêmes règles que la vente du fonds de commerce.
Cela signifie notamment que l’acte qui constate l’apport (les statuts de la société) , pour
protéger les autres associés, devra contenir les mentions exigées pour la vente du fonds de
commerce, être inscrit au registre de commerce et être publié dans un journal d’annonces
légales et au bulletin officiel, avec renouvellement entre le 8ème et le 15ème jour de la
première insertion.
Dans les 15 jours après la seconde insertion, tout créancier de l’associé apporteur fera
connaitre par une déclaration au secrétariat greffe du tribunal qui a reçu l’acte, la somme
qui lui est due. Cette déclaration met la société en demeure soit de prendre à sa charge
ce passif, soit de renoncer à l’apport envisagé.
La publicité de l'apport est analogue, mais la protection des créanciers non inscrits
nécessite, puisqu'il n'y a pas versement d'un prix, l'observation d'une procédure spéciale.
Est prévue ici, une déclaration des créances au greffe du tribunal de première instance,
dans les dix jours de la publication. Les associés ont alors une option.
Les associés peuvent accepter ou refuser la reprise du passif déclaré. Si ces déclarations
révèlent des charges trop lourdes grevant le fonds apporté, les associés peuvent, dans la
quinzaine suivante, et en produisant leurs titres, demander la nullité de la société s'il s'agit
d'une société en formation, ou la nullité de l’apport dans le cas contraire. A défaut
d'opposition, la société est tenue des dettes du fonds en qualité de caution solidaire avec
l'apporteur, débiteur principal.
Ils doivent être avertis de la vente ou de l'apport en société. Leur protection est assurée par
une publicité légale. Cette publicité est réalisée par une insertion dans un journal
d'annonces légales.
1- Les oppositions
En cas de vente, les créanciers du vendeur peuvent, même si leur créance n'est pas
encore exigible, dans les dix jours suivants la première publication, faire opposition au
payement du prix en bloquant les sommes entre les mains de l'acheteur ou de
l'intermédiaire.
Dans les 15 jours qui suivent la 2ème insertion, les créanciers ont la possibilité de faire
opposition au paiement du prix (Ex : bailleur pour les loyers échus, fournisseurs non payés…)
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par dépôt de l’opposition auprès du secrétariat greffe du tribunal qui a reçu l’acte de
vente.
Pendant les délais d’opposition et après une opposition, le prix ne peut être valablement
versé au vendeur.
Le droit de surenchère : si les créanciers estiment que le prix de vente est insuffisant, ils
peuvent demander au tribunal la vente aux enchères publiques, en offrant de payer le prix
augmenté de 1/6 du prix de vente initial.
Les créanciers doivent déclarer leur créance au greffe du tribunal de première instance. A
défaut, ils perdent tout recours contre la société ; s'ils le font, la société est, avec
l'apporteur du fonds, solidairement tenue de les payer.
I- Généralités et définition
Les nécessités du commerce font que le fonds, étant un bien meuble incorporel, devienne
un instrument important de crédit commercial et faire l'objet d'un gage, d'où la naissance
de cette technique juridique du nantissement.
Le nantissement du fonds de commerce est une sureté réelle constituée sur le fonds sans
dépossession du débiteur. Elle permet au propriétaire du fonds de le donner en garantie
de ses dettes. Cette technique est assez pratiquée par les établissements financiers.
Le nantissement du fonds présente quelque ressemblance avec l'hypothèque immobilière,
le commerçant demeure à la tête de son fonds, mais il affecte sa valeur économique au
remboursement du créancier nanti.
Pour que le nantissement du fonds de commerce soit valable, deux formalités doivent être
accomplies :
Le nantissement doit être constaté par un acte écrit, notarié ou sous seing privé.
Un extrait de l’acte doit être inscrit au registre de commerce dans les 15 jours de sa
date à la diligence du créancier gagiste (banque).
Seuls certains éléments du fonds de commerce peuvent être donnés en gage aux
créanciers. Ainsi font obligatoirement partie du nantissement les principaux éléments
incorporels dont le droit au bail, le nom et l'enseigne commerciale, enfin la clientèle.
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Peuvent également en faire partie, si les signataires du contrat le souhaitent, le matériel,
l'outillage, enfin les droits de propriété industrielle.
Le nantissement peut porter sur tous les éléments du fonds de commerce à l’exclusion des
marchandises qui ne peuvent jamais faire partie du nantissement. parce que l'on ne peut
obliger le commerçant à aliéner son stock qui est indispensable à la survie de son
entreprise. Le législateur a voulu laisser au moins une valeur libre pour les créanciers
chirographaires.
Le commerçant reste à la tête de son exploitation. Le créancier nanti dispose, quant à lui,
d'un droit de préférence et d'un droit de suite ainsi d'ailleurs de quelques garanties
annexes.
Le nantissement permet de maintenir la garantie sur tous les éléments du fonds, sauf les
marchandises, après l'imputation de la partie du prix payable comptant.
1- Droit de suite
Le créancier nanti du fonds de commerce a le droit de suite qui lui permet d’exercer son
droit de préférence même si le fonds a été vendu a un tiers acquéreur.
Il peut le faire saisir et le faire vendre judiciairement pour se payer sur le prix.
En cas de non payement de l'échéance, le créancier qui a une place privilégiée pour
recouvrir sa créance peut procéder à la vente forcée du fonds de commerce.
Son droit de préférence lui permet d'être payé avant les créanciers chirographaires et
avant les créanciers bénéficiaires d'un nantissement postérieurs.
En revanche, le privilège du vendeur lui est préférable, tout comme le privilège du trésor
public et celui des frais de justice.
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3- Les autres garanties
Elles sont identiques à celles dont bénéficie le vendeur du fonds de commerce, donc le
créancier nanti devra être informé de l'action en résiliation du bail et, de même, des
déplacements du fonds de commerce, ainsi que de sa transformation éventuelle.
Le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé par la date de leur inscription au
registre de commerce.
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