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HAV504B - Chapitre 3
HAV504B - Chapitre 3
Les mutations :
- Mutations induites : apparition suite de traitements par agents mutagènes (rayons X, UV,
agents chimiques, …)
- Mutations spontanées : apparition en absence de traitement mutagène connu, grâce à
différents mécanismes.
Fréquence de mutation : 10-5 à 10-9 mutations/site/génération (souvent pendant la réplication).
Le taux est très variable d’un individu à l’autre.
Expérience de Luria & Delbrück (1943) :
Les mutations sont-elles induites en réponse adaptative à l’environnement ? Ou sont-elles
toutes dues au hasard ?
Expérience sur la bactérien E. coli en présence d’un virus bactériophage. Ils les font se multiplier
sans, puis avec bactériophage. Si le bactériophage induit la mutation, alors tous les milieux de
culture devraient avoir un taux de mutation égal. Si la mutation n’a rien à voir avec
l’environnement, elle peut apparaître à n’importe quel moment dans la généalogie (même sans
bactériophage).
Ils ont observé une variation énorme de la quantité de mutations (bactéries résistantes) une fois
le bactériophage introduit. Les mutations sont donc toutes dues au hasard.
BASES GÉNÉTIQUES DE L’ÉVOLUTION – HAV504B
2. MUTATION ET PHÉNOTYPES
On peut classer les mutations selon leur effet sur la valeur sélective :
- Les mutations neutres (pas d’effet),
- Les mutations délétères (néfastes),
- Les mutations létales (mort).
Les mutations apparaissent plus ou moins tôt dans le développement de l’embryon. Plus elles
apparaissent tôt, plus elles peuvent avoir un effet important.
Les mutations somatiques = mutations dans n’importe quelle cellule => ne se transmettent pas
à la descendance.
Les mutations germinales = mutations dans les cellules germinales => transmission à la
descendance.
Chez les végétaux, une mutation à l’origine somatique peut être transmise si elle survit dans une
cellule susceptible de donner la lignée germinale d’une branche.
3. MUTATIONS PONCTUELLES
Les types de mutations ponctuelles :
- Substitutions de bases : transitions A->G ou de C->T (fréquentes car échange entre
purines et pyrimidines) ou transversions (transitions dans tous les sens).
Une mutation spontanée fréquente : la désamination de la cytosine => transforme la cytosine
en uracile => après le prochain cycle de réplication on se retrouve avec T et A (car U et G se
désassocient) => CG -> désamination -> UG -> réplication -> UA -> réparation -> TA.
Le 03/10/2022
- Addition ou délétion de bases : c’est une mutation ponctuelle, souvent liée à la
réplication, ainsi qu’aux processus de formation de boucles dans les séquences répétées
=> microsatellites (marqueurs génétiques = uniques à chaque individu).
Si les mutations ont lieu dans des zones non codantes ni régulatrices => mutation neutre (pas
d’effet).
Si les mutations ont lieu dans une zone codante :
- Addition ou délétion => décalage du cadre de lecture, ce qui peut entraîner la perte
intégrale de la structure et fonction de la protéine.
- Mutation ponctuelle => ne change pas l’acide aminé = mutation silencieuse =
mutation synonyme (~neutre). Il peut y avoir un changement sur l’acide aminé, et l’effet
sur la protéine est variable. Lorsqu’une mutation engendre un codon stop => on parle
de mutation non-sens => protéine inactive.
Si les mutations ont lieu dans une zone régulatrice : modification de la quantité d’expression
d’une protéine.
BASES GÉNÉTIQUES DE L’ÉVOLUTION – HAV504B
Exemple d’un décalage de lecture pour une protéine commune au Chimpanzé et à l’Homme : la
mutation « frameshift ».
Exemple des groupes sanguins ABO :
On a 1 locus avec 3 allèles : A, B et O. La substance H (glycoprotéine) est modifiée en antigène A
par le produit de l’allèle IA, on en antigène par le produit de l’allèle IB. En revanche l’allèle IO est
incapable de coder pour un produit capable de modifier la substance H.
Lorsque l’on séquence le gène chez plusieurs personnes, les allèles IA et IB diffèrent par 4
substitutions nucléotidiques, ce qui induit un changement de la séquence nucléotidique =>
addition de 2 résidus sucrés différents.
Les individus IOIO [O] montrent une séquence avec une délétion de nucléotide => décalage du
cadre de lecture et formation d’un codon stop => pas de production de glycosyltransférase => pas
de dégradation de la substance H.
4. MUTATIONS CHROMOSOMIQUES
Les mutations chromosomiques sont des mutations qui vont toucher l’ensemble du
chromosome.
Le nombre de chromosome est variable selon les espèces (46 chez l’Homme, 8 chez la Drosophile,
28 chez le blé, …).
Situation classique 2n => on parle d’euploïdie = cycle méiose / fécondation (passe de la forme
haploïde à diploïde).
Il peut y avoir 2 types de changement :
- Changement du « jeu complet » de chromosomes = euploïdie aberrante (3n, 4n, 6n, …)
- Changement d’une « partie du jeu » de chromosome => aneuploïdie (trisomie =
chromosome en plus / monosomie = chromosome en moins)
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