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Groupe de Contrats Final
Groupe de Contrats Final
SEMESTRE 2
Le groupe de contrats
1
Sommaire :
2
Introduction :
3
Les e se les o t a tuels se e o t e t lo s u u e op atio o o i ue suppose, pou
sa réalisation, la conclusion de plusieurs contrats.
La position de la jurisprudence sur les ensembles contractuels a radicalement changé après
l adoptio de la loi ° - du ja vie elative à l i fo atio et à la p ote tio des
consommateurs dans le domaine de certaines opérations de crédit.
Pe da t lo gte ps, la ju isp ude e a efus de e o aît e l e iste e d u lie
d i divisi ilit e t e o t ats o lus e vue de la alisatio d u e e op atio
économique.
Dans cette décision elle a estimé que la nullité de deux contrats de vente conclus par une
société qui souhaitait acquérir des semi-remorques était insusceptible de fonder
l a a tisse e t du o t at de p t, sous it o lative e t pa l a heteu pou fi a e
l op atio .
5
La cour de cassation a notamment fait application de cette position dans un arrêt du 21 mars 1972 (Cass.
com. 21 mars 1972)
4
Partie 1 : Les chaînes de contrats
5
La chaine de contrats est constituée par une série de contrats qui portent sur la même
chose, en tout ou partie. Ces contrats peuvent avoir la même nature : ainsi une chaîne
formée par un contrat de vente et plusieurs reventes successives, ils peuvent être aussi de
nature différente : ainsi des contrats qui permettent la construction et la commercialisation
du eu le ou d u i eu le : au o t at d e t ep ise, su de t u e ve te, des eve tes
ou un contrat de bail ; tous ces contrats portent sur le même meuble ou immeuble.
A l i te d pe da e des diff e ts o t ats e aiso de l ide tit d o jet, la dispa itio de
l u des aillo s de la haî e se pe ute su les aillo s suiva ts ; s ajoute t des a tio s
di e tes ue peuve t e e e l u o t e l aut e les e t es, pou ta t tie s au se s t oit
de l a ti le .
Le g oupe fo d u contrat et d u sous-contrat appartient à cette catégorie : le sous
contrat porte sur le même objet que le contrat principal ; il a la même nature : la sous
location en bail ; la sous-t aita e, u louage d ouv age ; le sous-affrètement, un contrat
d aff te e t6 …
Nous examinerons dans la première partie les chaines de contrats par addition (chapitre1) et
les chaînes de contrats par diffraction (chapitre2)
6
Patrick Canin. Droit Civil des obligations. 6° Edition hachette.
6
Les chaînes inorganisées de contrats de vente
La haî e ui se fo e à aiso des ve tes su essives d u e ie , tel u v hi ule
auto o ile, e l a se e de toute o ga isatio sus epti le de e e tai s lie s
supplémentai es e t e ses aillo s, do e lieu à l e e i e d a tio s ui, e les souda t,
confèrent à ce groupe une originalité suffisante pour justifier une étude particulière. Certes,
aucun document ne vient témoigner de son existence mais nous en trouvons révélation dans
le jeu des a tio s e ga a tie ui l a i e t. Plus u u e p o ogatio des ullit s ue suffit à
expliquer le recours à la règle « Ne o plus ju is… » Elles en constituent la caractéristique
esse tielle. Ap s u u a heteu , t oisi e ou uat i e en rang, ait poursuivi son
vendeur, celui- i se etou e a o t e le sie … à oi s u u e a tio ait t di e te e t
exercée par N contre Z.
Quelle u e soit la fo e, es i itatio s à o t a te o t i ue t à la formation de chaînes
de contrats par addition entre parties entre parties différentes dont les fabricants
s effo e t, d ailleu s, d vite le d veloppe e t « sauvage » la technique des prix imposés
ou conseillés constitue, à cet effet, un instrument privilégié entre les mains. Mais, déjà, la
haî e s o ga ise…
7
J.Mousseron. Droit de la distirbution. ed 1974
8
Le contrat de concession, par exemple, relève du groupe, organisé autour du concédant. Ce groupe comporte
d u e pa t, le o t at de o essio , d aut e pa t, les o t ats de ve te o lus e t e le o da t et le
concessionnaire. Il relève de la catégorie des ensembles.
9 ere
Cass.1 civ. 23 Juin 1993. Ste général des matières colorantes / Editio du seuil et d aut es.
7
A- Les chaînes organisées par un contrat extérieur au groupe
Lors de l la o atio du o t at- ad e desti à gi l e se le de leu s appo ts,
concédant et concessionnaire10 se p o upe t d o ganiser non seulement les futurs
opérations de revente deuxième maillon de la chaîne conclues par le concessionnaire avec
ses clients.
1°- Par le contrat-cadre, concédant et concessionnaire déterminent les parties au
contrat de vente initial, son objet, et, parfois, le prix auquel il sera négocié.
-Les parties au contrat initial11 de vente sont désignées par le contrat-cadre12 avec une
rigueur toute particulière. La technique utilisée est connue : les protagonistes recourent
à u e lause d e lusivit ui e g ale, ev t le dou le aspe t d u e e lusivit de
ve te et d a hat. F ue tes da s les o t ats de f a hise et d e haî e e t
volontaire, ces lauses o t pou te ai d le tio les a o ds de o essio , leu
auto it est d auta t plus fo te ue le fou isseu peut o te i pa atio du p judi e
p ove a t de leu o aissa e e s ad essa t o seule e t à so d iteu ais
aussi aux tiers ui l au aie t i dû e t app ovisio .
-L o jet des ve tes ui a i e o t les elatio s du o da t et du o essio ai e est,
également, déterminé dans le contrat-cadre, qualitativement et quantitativement.
-Les modalités de détermination du prix des ventes que conclurent concédant et
concessionnaire sont, elles-mêmes, fréquemment établies dans le contrat-cadre, le prix
est parfois fixé par référence à la taxation en vigueur au jour de la conclusion des
o t ats d appli atio , à oi s ue la d te i atio e soit laiss e à u tie s,
o ga is e p ofessio el, le plus souve t, la o lusio des o t ats d appli atio peut
être, également, prévue « au cours du jour » ou par référence au tarif élaboré par le
concédant.
2°- Dans le contrat-cadre sont, en général, insérées des dispositions relatives aux
contrats passés par le concessionnaire avec ses clients. En sont déterminés, avec plus ou
oi s de igueu , les pa ties, l o jet et le p i .
La plupart du temps, une clause interdit au concessionnaire de procéder à des ventes au
profit des personnes situées en dehors du territoire qui lui a été concédé. Les acheteurs
potentiels admissibles sont uniquement ceux relevant du territoire de la concession.
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Les hypothèses sont nombreuses dans lesquelles prennent forme des chaînes de
o t ats do t l o ga isatio est à e he he da s les o t ats es du g oupe.
Ainsi en est-t-il de elles ui aisse t d u e su essio de a h s à te e o lus su le
marché libre ou de ventes à livrer ordinaires. La marchandise est, d ailleu s, pa
toujours « spécialisée par une référence à des lots déposés dans un magasin général. Elle
este a, jus u à la liv aiso , u e hose de ge e »13.
2/ Les chaînes organisées par voie réglementaire
Les situations pratiques qui donnent naissance à des chaînes de contrats de vente,
qualifiées filières, organisées par voie réglementaire, sont très diverses. Tantôt un
commerçant, en général dans un but spéculatif, revend la marchandise qu il a a het e
ava t e u elle e lui ait t liv e, ta tôt a a t ve du u e a ha dise u il avait
pas e o e, il l a h te pou se ouv i . Le o de du o e e est sou ieu de apidit .
Afi d vite u à ha ue opération nouvelle il ne soit procédé à livraison effective, est
utilisé un titre à ordre appelé, par extension la filière. Il « incarne la marchandise objet
des ventes successives » joua t ai si u ôle do t l i po ta e th o i ue et p ati ue
doit être souligné. Il intervient, en effet, dans la formation de la chaîne e facilite sa
li uidatio e d sig a t l a teu de la fili e, appel aussi e eveu ou eptio ai e,
fi iai e de l o ligatio de liv aiso à la uelle est te u le ve deu i itial.
A- La th orie de l’ind pendan e des ontrats onstitutifs d’une fili re
Adopt e pa dive ses ju idi tio s la th se de l i d pe da e des o t ats o stitutifs
d u e fili e epose su u p i ipe t aditio el de ot e D oit, elui de la elativit des
conventio s tel ue fo ul pa l a ti le 14
du code civil. Elle conduit à refuser toute
originalité aux filières : si, à la rigueur, elles peuvent correspondre à un état de fait, elles
so t, e tout as, d pou vues d e iste e ou sanction légale. Aucun effet juridique ne
leu est a o d . Les e es d u e fili e ui e so t poi t u is pa voie o t a tuelle
ne sont liés par aucun rapport de droit.
13
P et M Chauveau « jurisclasseur commercial ». ventes commerciales.
14
L'acte accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs est inopposable au représenté,
sauf si le tiers contractant a légitimement cru en la réalité des pouvoirs du représentant, notamment en raison
du comportement ou des déclarations du représenté.
Lorsqu'il ignorait que l'acte était accompli par un représentant sans pouvoir ou au-delà de ses pouvoirs, le tiers
contractant peut en invoquer la nullité.
L'inopposabilité comme la nullité de l'acte ne peuvent plus être invoquées dès lors que le représenté l'a ratifié.
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quelques-u s ou d a o de au liv eur une action directe en paiement contre le
réceptionnaire.
L opposa ilit à tous les a heteu s i te diai es d a tes ju idi ues a o plis pa le
livreur ou le réceptionnaire suscite une première série de difficultés.
Section 2 : Les chaînes par addition de contrats conclus entre mêmes parties
Entre deux personnes, des chaînes de contrats préparatoires, dont il est parfois difficile
de déceler la nature exacte, couronnées par la conclusion du contrat définitif de vente,
louage, p t… peuve t t e, e e tai es h poth ses, dis e es. D s lo s u il el ve de
la catégorie des contrats à exécution successive15, l a o d d fi itif i te ve u est
susceptible de renouvellement exprès, librement décidé et négocié par les parties, à
oi s ue le l gislateu e ait directement ou indirectement imposé le principe et les
termes.
15
Un contrat da s le uel l u e des pa ties e ute ses o ligatio s à des te es guli e e t helo s,
l aut e pa tie a a t d jà fou i sa p estatio u e fois pou toutes ou fournissant sa prestation soit de façon
pe a e te, soit à u th e diff e t de l aut e
16
La clause de non concurrence à pour objet d'interdire au salarié, pendant une certaine période et dans une
zone géographique limitée, d'exercer à l'issue du contrat de travail, une activité concurrente de celle de son
employeur.
10
au p ofit de elle des pa ties u il e te d p ot ge , u e i de it de o -
renouvellement.
A- Le renouvellement du contrat de bail est directement imposé au loueur en matière
rural, en dehors des cas prévus comme causes de résiliation, de non-renouvellement
ou de ep ise, do e au fe ie le d oit d o te i le e ouvelle e t du o t at, à
l e pi atio de elui- i, sauf da s des as li itative e t u s… e ui e sig ifie
point que le contrat renouvelé aura exactement le même contenu que la convention
initiale.
B- Le l gislateu , pa fois, i pose pas le e ouvelle e t ais s effo e de le p ovo ue
pa l appli atio d i de it s de o -renouvellement. Ainsi en est-t-il pour les baux
commerciaux. Les co e ça ts o t vai e e t de a d à fi ie d u d oit
semblable.
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Elle désigne un mécanisme juridique en vertu duquel un contrat fait l'objet d'un renouvellement
automatique à l'issue de son échéance normale faute de stipulation contraire de la part de l'une des parties. Ce
renouvellement n'implique aucune formalité. Il est renouvelé pour une période identique à celle qui avait été
choisie initialement.
18
Si, à l'expiration des baux écrits, le preneur reste et est laissé en possession, il s'opère un nouveau bail dont
l'effet est réglé par l'article relatif aux locations faites sans écrit
11
du ode ivil vise d ailleu s u i ue e t les « baux écrits » est-à-dire ceux à durée
déterminée.
B- Les conditions de la formation des chaînes par tacite reconduction tenant aux contrats
ultérieurs.
Aux conditions te a t à l a o d o igi ai e, il o vie t d ajoute elles elatives à la
aissa e des o t ats ult ieu s ai si u à la jo tio de es de ie s e t e eu et ave la
convention initiale.
La tacite reconduction suppose, parfois, en mati e d assu a e, pa e e ple, u u e
clause la prévoit expressément ainsi une chaîne de contrats, suppose la jonction de ses
maillons, le premier étant immédiatement lié au deuxième, celui- i au t oisi e et … ue
décider si, entre les mêmes parties, intervient, non plus par tacite reconduction, mais par
o lusio e p esse, u deu i e o t at uel ue te ps lo gte ps ap s l e ti tio du
premier ? La question fut posée, notamment, en matière de baux commerciaux.
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Contrat secondaire de même nature qu'un contrat principal, conclu entre l'une des parties du contrat
principal et un tiers qui s'engage à l'exécuter en tout ou en partie.
Par exemple, un contrat de sous-location est un sous-contrat.
Le tiers à un sous-contrat est appelé sous-contractant. Il ne faut pas le confondre avec le sous-traitant à qui
l'entrepreneur principal confie l'exécution de certains travaux selon ses directives.
12
/ Ca a t isti ue des haî es de o t ats pa diff a tio , la essai e i i atio d u
contrat principal et d u sous-contrat de même nature, permet de clarifier la situation
o fuse ,e ati e de louage d ouv age, pa l e ploi d u e e p essio t o peuse :
20
sous-traitance .
/ Il est d aut es h poth ses, e ati e de ail, ota e t, da s les uelles un nouvel
a o d vie t effe tive e t se g effe ou se le, su u e o ve tio o igi ai e sa s u il
s agisse pou auta t d u sous-contrat de nature identique.
La confusion est fréquente entre cession de bail et sous-bail21. Ces opérations sont pourtant
fort différentes puisque le cessionnaire acquiert les droits et titres du cédant, tandis que,
dans le sous-bail, le preneur conserve cette qualité. Il est difficile de formuler un critère qui
écarte toute hésitation. Chaque espèce requiert une analyse approfo die de l i te tio des
parties, par-delà la ualifi atio u elles o t do e à leu o t at.
20
La sous-traitance est une forme de sous-e t ep ise da s la uelle l e t epreneur sur son contractant une
fo te do i atio ui se t aduit da s les o es et le o t ôle u il lui i pose da s la alisatio et au ou s de
l e utio du t avail o fi .
21
Article L145-31 du Code de commerce :
"Sauf stipulation contraire au bail ou accord du bailleur, toute sous location totale ou partielle est interdite.
En cas de sous location autorisée, le propriétaire est appelé à concourir à l'acte. Lorsque le loyer de la sous
location est supérieur au prix de la location principale, le propriétaire a la faculté d'exiger une augmentation
correspondante du loyer de la location principale, augmentation qui, à défaut d'accord entre les parties, est
déterminée conformément aux dispositions de l'article L145-56.
13
La technique du sous-contrat est fréquemment utilisée par les assurances pour se décharger
d u e pa tie du poids de leu s e gage e ts. C est l h poth se de la assu a e, « contrat
par lequel un réassureur vis-à-vis un assureur professionnel qui répond seul et intégralement
vis-à-vis des assurés des risques par lui assumés prend en charge, moyennant une
rémunération, tout ou partie de ces is ues, s e gage t à lui e ou se , da s des
conditions déterminées, tout ou partie des sommes dues ou versées aux assurés à titre de
sinistre ». Elle donne naissance à un groupe de contrats anciennement a été souvent
affirmée.
Section 2 : La diffusion des chaînes de contrats par diffraction
L u atio se ait lo gue des do ai es da s les uels des haî es de o t ats pa
diff a tio do t d ela les. Elles so t i o a les e ati e de louage de hoses, u il
s agisse de ail d ha itatio , de li e e de evet, d aff te e t. De e, pou la
alisatio des t avau o a d s pa le aît e d ouv age, l e t ep e eu e ou t souve t
à des sous-entrepreneurs sp ialis s ha g s de l e utio de e tai es tâ hes. La sous-
entreprise est fréquente dans le domaine des industries du bâtiment, faisant appel à des
sp ialistes de la ha pe te, de la ouve tu e, du pa uet, du hauffage… es de ie s
procédant, parfois à leur tour, à la diffraction de leur contrat. Largement utilisée, aussi en
matière de contrats de représentation car mandataire ou commissionnaire ne sont pas
toujou s e esu e d assu e , seuls, de a i e satisfaisa te.
22
L'intuitus personae est la plupart du temps perçu comme un mécanisme essentiellement subjectif ayant pour
conséquence de fragiliser le lien contractuel. Ainsi, le contrat ne peut être exécute que par la personne choisie,
l'exécution forcée est impossible, tout évènement affectant la personne considérée met fin au contrat, et le
contrat peut être rompu par la volonté unilatérale de celui qui a contracte intuitu personae. La détermination
des critères de la considération de la personne montre que si elle se fonde parfois sur un sentiment et devient
subjective, elle peut également se fonder sur un risque et devenir objective
14
B- Le même problème a surgi à p opos de la o issio . L i tuitu pe so ae du o t at
s oppose, appa e e t, à u e ve tuelle diff a tio . Les auteu s l o t, epe da t,
admise dans le cas où le o issio ai e est e p h d agi lui- e, l op atio
deva t t e effe tu e d u ge e.
2/ Obstacle tenant à la situation du contractant intermédiaire
Il est pe is de s i te oge , lo s u u o upe la positio de a datai e, lo atai e,
e t ep e eu … su l oppo tu it de p o de à u e op atio de diff a tio . La o lusio
d u sous-contrat non seulement ne décharge pas le contractant intermédiaire de ses
o ligatio s à l ga d de so auteu , si e elle e do e à e tai es d e t e elles u elief
particulier, mais encore lui en impose de son nouvelles.
A- Da s ses appo ts ave le a da t, loueu , aît e de l ouv age… le o t a ta t
intermédiaire est tenu de choisir un sous- o t a ta t apa le, ho te, solva le… Il
de eu e, de su oît espo sa le de l e utio des p estatio s vis es pa l a o d
initial.
B- Les o ligatio s ui i o e t à tout ailleu , aît e d ouv age, mandant
o etta t … p se t su l auteu de la diff a tio , da s ses elatio s ave le sous-
contractant. Quelques difficultés, parfois, surgissent. Les chaînes issues de la
diff a tio d u o t at de louage e fou isse t illust atio .
Les obstacles spéciaux à la diffusion des chaînes de contrats par diffraction
1/ Les obstacles conventionnels à la diffusion des chaînes de contrats par diffraction
Si le p i ipe d u e li e diff a tio des o t ats de du e, sous les se ves p de tes,
e sau ait t e s ieuse e t dis ut , il su it, uel uefois, de g aves attei tes d o igi e
conventionnelle. Ces clauses restrictives sont sévèrement sanctionnées.
A- Bailleu , a da t, o etta t… se o te te t, e ie des as, de fi e les
odalit s de la diff a tio . Ils e te de t, pa fois, l i te di e.
B- Si le contractant intermédiaire procède à diffraction malgré une clause prohibitive ou
sans respecter les modalités fixées par une clause restrictive, ils encourent la
solutio du o t at i itial, su le fo de e t de l a ti le 23
du code civil. Ainsi
u u e o da atio à des do ages-i t ts e ve s le a ie de l o ligatio
méconnue dans la mesure du préjudice subi par ce dernier.
23
Lorsque la cause de nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte
tout entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des parties ou de
l'une d'elles.
Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou lorsque les fins de la règle méconnue
exigent son maintien.
15
Partie 2 : les ensembles contractuels
16
Les e se les de o t ats o espo de t à e ue l o appelle souve t des o tages
contractuels, eux-mêmes pièces de montages juridiques et /ou financiers.
Un ensemble de contrats, désigne les contrats sont liés entre eux par une identité de cause,
au sens de but commun.24
« Les diverses conventions réunies en un ensemble, participent, à titre principal ou
accessoire, à la alisatio d u e o je tif… la e he he de e ut o u o stitue
un critère essentiel : u e ide tit au oi s pa tielle de ause soude les o t ats d u
ensemble donné »25
Généralement, cet ensemble de contrats possède une structure circulaire qui le distingue
des hai es li ai es de o t ats. Il est o ga is autou d u e pe so e l , so p o oteu ,
en relations contractuelles immédiate avec plusieurs participants au groupe, sinon tous26.
Les e se les o t a tuels se e o t e t lo s u u e op ation économique suppose, pour
sa réalisation, la conclusion de plusieurs contrats.
Ai si da s l op atio de p t e vue de l a hat d u i eu le, l e p u teu est le pivot de
deux contrats distincts.
Ai si da s le ad e d u e op atio pu li itai e, u industriel, désirant promouvoir ses
produits, annonceur, fait appel à une agence de publicité avec laquelle il conclut un premier
o t at, e o t at a pou p i ipal effet de e d e l age e a datai e de l a o eu afi
d o ga ise la o pag e ais il est aussi pou u e pa t à ase de louage d ouv age. Ce
p e ie o t at se p olo ge de diff e ts o t ats d e t ep ise e t e l age e et le
concepteur indépendants chargés de réaliser un dessin ou une maquette, un slogan pour
illust e la a pag e…, afi de pe ett e la t a s issio des d oits d auteu s à l a o eu ,
on admet que ces contrats se doublent de contrats de promesse unilatérale de cession au
p ofit de l a o eu ui pou a, lo s de la e ise de la a uette, leve ou o l optio .
L age e de pu li it o lut alo s le o t at d a o e pu li itai e ave u e e t ep ise de
régie mandatée par le propriétaire du support choisie (TV, journaux) chacun de ces contrats
est a i pa u e e aiso d t e, la alisatio d u e op atio pu li itai e
déterminée. Cette opération forme un tout (N. Chollet, les contrats de publicité).
Lo s u u e pe so e afi d assu e la alisatio d u e op atio d te i e, p e d
l i itiative de o lu e u e tai o e de o ve tio s gale e t i po ta te, u
ensemble de o t ats i te d pe da t, u is da s la pou suite d u ut o u ,p e d
naissance. Encore convient-il d app ie la fo e e a te des appo ts ui les u isse t. So t-
ils suffisa e t t oits pou u u tel g oup o stitue u tout i divisi le ?
L a ti le 1217 du code civil français nous apprend que : « l o ligatio est divisi le ou
i divisi le selo u elle a pou o jet ou u e hose ui da s sa liv aiso , ou u fait ui da s
l e utio , est ou est pas sus epti le de divisio , soit at ielle soit i tellectuelle ».
24 ème
F.Terré, P.Simler, Y.Lequette « Droit civil, les obligations » 6 édition Dalloz , P.67
25
Disait Bernard Teyssié dans sa grande thèse sur « les groupes de contrats »
26
J. Marc Mousseron, « Techniques contractuelles » éditions juridiques LEFEBVRE, p.167-168
17
La formule nous parait aisément transposable aux ensembles formés de contrats
interdépendants.
Ils so t divisi les ou i divisi les selo ue l op atio e visag e est elle-même susceptible
ou o de divisio . Da s l h poth se où elle-ci ne peut t e e ut u e ti e e t ou pas
du tout, o poi t divis e t et pa tielle e t, il se le pe it de o lu e à l i divisio du
groupe.
Pa fois au o t ai e, l op atio e visag e est sus epti le de divisio . So e utio
partielle est concevable : l a ulatio de l u des o t ats o s utif du g oupe e p ive pas
les aut es de leu effi a it . Au e tit e à l op atio à la uelle il o ou t, l e se le est
divisible.
Alo s ue la dispa itio de l u laisse les aut es i ta ts, est-il admissible de qualifier toujours
d i te d pe da t les o t ats o stitutifs d u tel e se le ? la réponse tient en une
observation élémentaire : dans leur rapports respectifs les conventions ne sauraient être
u i te d pe da tes, i d pe da tes ou u ies pa u lie de dépendance unilatérale. Leur
ide tit de ause et leu gale i po ta e da s la pou suite de l o je tif vis e o ues, leu
interdépendance est indéniable.
Da s uelle esu e l appa te a e à u e se le o t a tuel p ive les o t ats de leu s
individualités ? 27
Indivisibles (chapitre 1) ou divisibles (chapitre 2), ce sont par conséquent deux catégories
d e se les de o t ats i te d pe da ts u il i po te de e o ait e.
27
Le droit des biens connait une question analogue avec les ensembles de biens : les biens considéré ut singuli
pe de t leu i dividualit lo s u ils o t i ue t à fo e u ouveau ie , l’universalité, mais il y a plusieurs
étapes intermédiaires. De la même manière entre le contrat isolé et la convention multipartis, il existe de
nombreuses situations intermédiaires. La difficulté a pour origine un conflit entre la théorie du contrat, qui
saisit des contrats élémentaires et la réalité économique, qui connait plutôt une opération économique, sans
négliger cependant les intérêts différents de chacun des intervenants à cette opération.
18
Chapitre 1 : les ensembles de contrats interdépendants indivisibles
L u it du g oup est fa ile e t ad ise lo s ue les o t ats so t o lus e t e les es
pa ties ou pa l i te diai e d u e e e t ep ise pilote. Mais lo s ue les pa ties so t
diff e tes, l u it l e po te-t-elle su l i dividualité ? La question intéresse le régime
juridique de chacun des contrats : par exemple la compétence juridictionnelle et surtout le
so t des o t ats li s lo s ue l u est a a ti ou sili 28.
En dehors de ces cas les parties peuvent avoir réglé la question par une clause29. soit
d indivisibilité, en faisant dépendre chacun des contrats les uns des autres, par le recours à
la condition suspensive et résolutoire .soit, au contraire de divisibilité, en prévoyant que
chacun des contrats suivra son propre cours, sans égard pour les autres ; cette clause est
vala le a les pa ties so t li es de pa ti e t e elles les is ues d u e op atio , sauf
lo s u elle est e o t adi tio ave la o u e i te tio elle des pa ties.
E l a se e de lause, il est écessaire de rechercher la commune intention des parties. Car
l i divisi ilit e peut t e d duite de la seule pa ti ipatio o s ie te à u e op atio
unique. Le concept de « cause du contrat », invoqué parfois mais ignoré du code civil, est
descriptif : les otifs ou les o iles de l u e des pa ties o t e p i ipe au u e i flue e
directe sur le régime de contrat. Il faut rechercher si chacune des parties a accepté que son
p op e o t at su isse le so t d u aut e o t at de l e se le.
Ce qui dépend de considérations objectives – par exemple ce contrat ne peut pas être
e ut si l aut e dispa ait. Et l aut e su je tive : l e se le des lauses v le t la volo t
réelle des parties30.
E as de litige, il appa tie t au juges du fo d d app ier le caractère divisible ou
indivisible des conventions, ou leur interdépendance. En effet, il a toujours été admis que
l i divisi ilit e se p su e pas. A et ga d la d la atio e p esse d i divisi ilit des
28
La question est directement résolue par la loi dans certains cas. Ainsi, les suretés sont accessoires à
l o ligatio p i ipale. De e le ode de la o so atio e d i d pe da ts le o t at de fi a e e t et
le contrat financé, dans le régime de crédit affecté, les lois du 10 janvier 1978 et du 13 juillet 1979 relatives à
l i fo atio et à la p ote tio du o so ateu e ati e de dit lie t les deu o t ats : le défaut de la
conclusion, la nullité ou la solutio de l u e t ai e t l a a tisse e t de l aut e C. o so , a t. L -20
Ets). La loi fait du contrat de crédit mobilier le préalable au contrat principal ; e est u ap s avoi a ept
l off e du p teu ue le o so ateu peut d fi itive e t s e gage da s le o t at p i ipal, ais u p t
est « affecté » ue si l off e p ala le le e tio e. De e da s le dit i o ilie , le p t est o lu
sous la condition résolutoire de la non- alisatio de l op atio et, ip o ue e t, le contrat immobilier est
su o do à la o ditio suspe sive de l o te tio du dit : pas de p t s il a pas d a hat, pas d a hat s il
e iste pas de p t.
29
Cependant la cour de cassation décide que cette clause est « réputée non écrite » dans les contrats
s i s iva t da s u e op atio i lua t u e lo atio fi a i e, do t elle d la e u ils so t -de droit-
i te d pe da t, pa o s ue t l a a tisse e t et -non la simple inexécution- du contrat principal entraine
la caducité de la location financière. Mais la question demeure entière de droit commun, car ces décisions qui
e t u e gle sp iale à la lo atio fi a i e i di ue t i les it es de l i te d pe da e i la aiso de
la ise à l a t d u e lause e p esse : précisément si celle-ci était « inconciliable » ave l i te d pe da e,
au ait-o pas dû e d dui e ue les o t ats taie t pas i te d pe da ts ? ces arrêts constituent en réalité
une réglementation judiciaire impérative de certains contrats.
30 ème
P. Malaurie, L. Aynès, P. Stoffel-Munck, « Droit des obligations » Lextenso édition 7 édition, P. 441-442
19
diff e ts l e ts de l e se le da s la ou les conventions, peut suffire, sauf en cas de
f aude vide e t, à fai e p odui e effet à l i divisi ilit 31.
La situation est plus délicate en cas de silence des parties et les juges devront trancher.
Pou ela ils vo t te i o pte d l e ts dive s : e iste e d u e ause o u e du
complexe contractuel envisagé ; u o jet o u ui e soit pas sus epti le d e utio
pa tielle, du fait ue tous les l e ts de l e se le doive t avoi t o sid pa les
parties comme « autant de conditions, non seulement de sa validité, mais également de son
exécution »32
Le fondement ou la nature de cette indivisibilité ou interdépendance restent cependant
débattus : la conception subjective qui met en avant le critère de la volonté des parties
s oppose à la o eptio plus o je tive, fo d e su la th o ie de la ause. En réalité il semble
que les deux analyses doivent être conjuguées.
La chambre commerciale de la cour de cassation française dans une décision rendue en
, se lait s t e atta h e à la o eptio o je tive e a ta t u e lause
contractuelle affirmant l i d pe da e des o t ats da s la esu e où elle tait e
o t adi tio ave l o o ie g al de l op atio : « au ega d de l o o ie g al de
l op atio ta lissa t u e i divisi ilit , la lause ui affi e l i d pe da e de es o t ats,
en co t adi tio ave la fi alit de l op atio , e peut p odui e d effet ». Postérieurement
epe da t da s u e d isio du juillet , elle s est ette e t f e à la o eptio
subjective, en soulignant « l i te tio o u e des pa ties de e d e leu s conventions
indivisibles ».
Si l o fait la s th se de es solutio s, il appa ait ue le it e de l i te tio des pa ties est
esse tiel, ais u il e peut o t edi e la alit o o i ue lo s ue l a al se o je tive de
l op atio fait appa ait e de faço vide te l i te d pe da e des diff e ts o t ats33.
Soud s à aiso de la atu e de l op atio à la uelle ils o ou e t ou pa la volo t des
parties, les ensembles de contrats interdépendants indivisibles relèvent de schémas qui
oscillent entre la simplicité le plus grande et la complexité la plus vive.
Pe evoi l e iste e, app ie la st u tu e de tels e se les, est g ale e t ais .
L i ve tai e des o t ats ui les o pose t, l app iatio de leu ôle espe tif e sus ite
point de difficulté particulière. La tâche est plus ardue lorsque la diversité des relations
contractuelle est discutée, leur agencement obscur. La complexité qui alors, les affecte, en
o pli ue l a al se.
Simples, les premiers autorisent à tracer un premier dessin des ensembles indivisibles,
o ple es, les se o ds pe ette t de l affi e .
31
Ai si da s le as d u e p o esse de ve te li e à e lo atio -gérance préalable, la cour de cassation française
a-t-elle esti ue la o statatio pa la ou d appel de la commune intention des parties de lier de manière
i divisi le les deu o t ats, la dispe sait d avoi d s lo s à s i te oge su les auses espe tives. Co . jui
ère ème
1999, 1 esp, RJDA 10/99, n°1039 ; v. aussi 2 esp, Juris-Data n° 002561, CCC déc. 1999, p.8, obs. Leveneur
et JCP 2000.I.215, obs. A. Constantin)
32 ème
Y. Buffelan-Lanore, V. Larribau-Terneyre, « Droit civil des obligations » 14 édition SIREY, P.448
33
Y. Buffelan-Lanore, V. Larribau-Terneyre, « Droit civil des obligations », op-cite, P.448-449
20
Section 1 Les ensembles indivisibles simples :
Les hypothèses sont innombrables dans lesquelles des ensembles indivisibles, caractérisés
par leur simplicité structurales, prennent forme. Ainsi en est-il chaque fois que la réalisation
d u e op atio passe pa la o lusio d u e s ie de o t ats i po ta ts et i disso ia les.
De es situatio s ultiples, da s les uelles u e plu alit de o ve tio s s o ga ise e u
ensemble indivisible aisément analysable, nous retiendrons deux exemples empruntés au
domaine des transports.
34
B. Teyssie, J.Mousseron « les groupes de contrats » Librairie générale de droit et de jurisprudence 1975,
P .102-103
21
Il est certai ue la ju isp ude e o te po ai e se se t de la otio d e se le
o t a tuel et u elle ti e e tai es o s ue es du lie ui u it plusieu s o t ats
pa ti ipa t à u e op atio o o i ue glo ale, u elle ualifie de lie d i divisi ilit ou
d i terdépendance, selon les cas :
- Ai si lo s u elle app ie l e iste e de la ause et de la o t epa tie da s u
o t at o sid , pa f e e à l op atio o o i ue glo ale da s la uelle il
s i s it et à la uelle pa ti ipe t d aut es o t ats le sauvant ainsi de la nullité.
- Ou à l i ve se lo s u elle o sid e ue l i divisi ilit u issa t plusieu s o t ats
justifie ue la ullit de l u e t ai e l a ulatio des aut es.
- Lo s u elle ad et ue l o puisse utilise l e eptio d i e utio au sei d u
e se le o t a tuel, alo s u elle e joue o ale e t u au sei d u o t at
synallagmatique : «l i e utio d u e o ve tio peut t e justifi e si le
o o t a ta t a lui-même pas satisfait à une obligation contractuelle découlant
d u e o ve tio disti te, d s lo s ue l e utio de ette de i e est li e à elle
de la première »
- De e la solutio sa tio a t l i e utio de l u e des o ligatio s peut
s te d e à l e se le du ou des o t ats « formant un tout » par exemple dans un
cas où il s agissait du d faut de liv aiso au ve deu euf, du v hi ule usag ue
l a heteu s tait e gag à lui e ett e35.
Section 2 : Les ensembles indivisibles complexes :
Si u e se le i divisi le si ple suffit d o di ai e à assu e la alisatio de l op atio
vis e pa so p o oteu , tel est poi t toujou s le as.
‘ep e a t à dessei , l tude de deu e se les p de e t o se v s, ous pou o s
constater combien les circonstances – utilisatio d u tit e u i ue ouv a t l i t g alit des
phases de l op atio , e ou s à des i te diai es- so t sus epti les d e o pli ue
l a al se.
Leu e iste e est e uel uefois e uestio , plus souve t est l app iatio de leu
structure qui suscite difficulté.
L e iste e du g oupe est dis ut e lo s u u e se le de o t ats de t a spo t est o lu
sous-titre unique.
Les opérations successives de transport effectuées pour acheminer les marchandises point A
à u poi t B el ve t, f ue e t, de gi es ju idi ues diff e ts. De la p se e d u
titre u i ue les auteu s o lue t, epe da t, à l e iste e d u si ple o t at. Les
justifications avancées en faveur de cette thèse sont discutables et les conséquences
au uelles elle o duit a solu e t o t adi toi es. U e solutio ouvelle s i pose.
35
L i e utio d u e o ve tio peut t e justifi e si le o o t a ta t a lui-même pas satisfait à une
obligatio o t a tuelle d oula t d u e o ve tio disti te, d s lo s ue l e utio de ette de i e est
liée à celle de la première.
22
Le p e ie a gu e t i vo u au soutie de la th se de l u i it o t a tuelle tie t à
l e iste e d u tit e u i ue. O , la p se e d u i st u e tu u i ue i pli ue
pas elle d u seul go itiu . ‘ie e s oppose au o t ai e à e u u a te po te
de multiples contrats.
D aut e pa t, l a ti le du ode de o e e f a çais selo le uel « la lettre de voiture
fo e u o t at e t e l e p diteu et le voitu ie », pourrait quoique rédiger au singulier,
s i te p te au plu iel sa s ue l o a te de la pensée du législateur. Cet argument, qui
po te e lui toutes les fai lesses de l e g se, e sau ait e po te i dia le e t la
conviction.
Les auteurs en appellent, enfin à des conventions fictives. « De e u il est e o u ue
l e p diteu stipule dans le contrat de transport, au nom du destinataire, de même en
quelque sorte réciproquement, est-il atu el d ad ett e ue le voitu ie o igi ai e stipule au
nom de tous ceux qui vont lui succéder. En recevant la marchandise et en continuant le
transport, les voiturier subséquents acceptent tacitement la stipulation et deviennent partie
au contrat de transport »
A défaut de la stipulation pour autrui on a également imaginé de recourir au mécanisme de
la promesse de porte forte. Le premier voiturier au même te ps u il o lu ait le o t at
de t a spo t ave l e p diteu , s e gage ait à o te i l a o d, à e e o t at, d u
se o d t a spo teu . N est e poi t fai e la pa t t op elle à la fi tio pa appel à des
conventions dont on se contente de présume l e iste e faute de la p ouve ?
Ce fais eau d a gu e t ai si dis uta le soie t ils lo s u o les e visage isol e t, i ite
toutefois à opter en faveur de la théorie unitaire. Encore faudrait-il ue e d oule t pas
des conséquences absolument contradictoires.
Notons en premier lieu que si tous les voituriers successifs étaient régis par un seul et même
o t at, il se ait logi ue ue leu espo sa ilit ve tuelle el ve d u e gi e. O , tel
est poi t le as, ha u des voitu ie s ta t te u selon son propre régime.
E t e les t a spo teu s su essifs e iste t d aut es pa ts des lie s de solida it , ais elle-ci
implique que les rapports du créancier et de ses débiteurs soient gouvernés par les mêmes
règles. Or, en matière de transport successifs, s appli ue t des gi es diff e ts36.
36
Même pour les transports de surface français qui sont théoriquement soumis au même régime des articles
103 et suivants du code de commerce, il y aura des différences parce que, le tronçon ferroviaire, la
marchandise aura voyagé suivant un tarif spécial au chemin de fer qui ne pourra pas être transposé au
déplacement routier ou fluvial.
23
U e se le de o t ats i te d pe da t est divisi le lo s ue l o je tif pou suivi à t ave s
lui est sus epti le d e utio pa tielle, elle-ci demeurant satisfaisante pour me promoteur
du o ple e. Ai si, da s le as de la oassu a e, l a ulatio de l u des o t ats
o stitutifs du g oupe p ive l assu d u e pa tie de la ga a tie e he h e ais il eti e
encore satisfaction du pourcentage de couverture dont il continue à bénéficier.
La e o se vatio est sugg e pa l a al se d u e at go ie d e se le de o t ats
i te d pe da ts diff e ts de eu jus u à p se t tudi à aiso de leu d ploie e t su
un territoire déterminé à la dimension temporelle caractéristique de tous ensemble, ils
ajoutent une dimension spatiale.
Lo s u u e e t ep ise, pou l i igatio du se teu da s le uel elle e e e ses a tivit s,
établit un réseau de distribution, elle est liée avec ses concessionnaires par des contrats qui
visent, tout à assurer la diffusion de ses produits dans telles régions. Leur conjonction réalise
u e se le de o t ats u is da s la pou suite d u ut o u do t le d veloppe e t e
s effe tue pas seule e t da s le te ps ais gale e t da s l espa e. La p iode da s
laquelle il est inclus, ouverte par la conclusion des premiers contrats de concession conclus
pa l e t ep ise, lose, e g al, pa la essatio d a tivit de elle-ci, est souvent très
longue. Les modifications qui interviennent dans le contenu du groupe enlèvent à ce cadre
eau oup de sa fe et . C est sa di e sio spatiale ui do e à u tel e se le, sa
véritable originalité. Ces complexes de contrats sont, par nature, toujours divisibles. La
dispa itio de l u des o t ats de o essio affe te pas, e p i ipe, l e utio des
aut es. L effi a it du seau est di i u ais l o je tif vis peut, alg tout, et à la
satisfaction de son promoteur, être atteint, au moins partiellement.
Reste à déterminer le degré de cohérence atteint, cependant, aussi bien par les ensembles
de o t ats i te d pe da ts divisi les à di e sio e lusive e t te po elle, u a
dimension spatiale.
Section 1 : les ensembles de contrats interdépendants divisibles à dimension temporelle
La ati e des assu a es ous a d jà fou i, ave la assu a e, l e e ple d u e hai e
issue de la diff a tio d u o t at i itial37. L assu est alo s li pa u o t at d assu a e
avec le premier assureur, seulement.
Il e va diff e e t e as d assu a es u ulatives où l assu o lut lui-même, pour la
ouve tu e d u is ue. Plusieu s o t ats d assu a e i d pe da ts les u s des aut es. Des
appo ts e so t ta lis e t e eu u à l o asio du al ul de l i de it due e as de
sinistre. En l a se e de lie v ita le e t e es dive ses o ve tio s ous e sau io s pa le
de complexe contractuel, au sens très précis que nous avons conféré à cette expression.
Il e est aut e e t da s le as de oassu a e, l assu eu au uel s est ad ess le lient lui
de a de de o t a te , pou la ouve tu e totale du is ue, ave d aut es assu eu s, le
p e ie agissa t o e a datai e des aut es da s leu s elatio s ave l assu . Si e
g oupe fo , pa d fi itio , d u e s ie de o t ats d assu a e o lus par un assuré avec
auta t d assu eu s diff e ts, afi de ga a ti o joi te e t u e is ue, o stitue u
37
Cf.supra,n°132
24
ensemble authentique, il fournit également une parfaite illustration de la catégorie
particulière, mais pratiquement fort importante, des ensembles divisibles à dimension
temporelle.
Pa ti ipa t à la alisatio d u ut u i ue, la ouve tu e d u is ue d te i , l ide tit
de ause des o t ats o stitutifs d u e op atio de oassu a e est i o testa le. La
oassu a e i pli ue d aut e pa t ue les diverses conventions «portent sur la même chose,
par exemple sur un même immeuble déterminé, ou sur les marchandises ou le mobilier
o te us da s tel agasi ou appa te e t… ou su telle voitu e auto o ile ette e t
individualisée », et couvre le même risque. Tous les contrats du groupe ont par conséquent,
u e o jet. Le it e utilis jus u à p se t à tit e p i ipal e fou it au u e
indication précise.
L i te ve tio du it e de te ps ev t e l esp e u e i po ta e e eptio elle.
Sommes- ous e p se e d u e su essio ou d u e o jo tio de o t ats ?
Toute chronologie obligatoire étant exclue de la coassurance, caractérisée au contraire, par
la si ulta it de ses o posa ts, la ualifi atio d e se le o t a tuel pa ait devoi
l e po te . Cette a al se est o fi e pa l o ga isatio du g oupe autou du pe so age
central : l assu .
Section 2 : les ensembles de contrats interdépendants divisibles à dimension spatiale
Lo s u u e t ep ise o lut des o t ats de o essio , hai e, f a hise, afi d assu e la
diffusion de ses produits dans une région ou un pays déterminés, prend naissance un groupe
de o t ats a a t is pa so d veloppe e t à l i t ieu d u e tain cadre
g og aphi ue. L espa e e lua t pas le te ps et e se le de eu e à di e sio
te po elle ais il fi ie gale e t d u e di e sio spatiale ue, pou des aiso s de
commodité, nous retenons seule pour le qualifier. Un tel ensemble est, par essence,
divisi le, l o je tif pou suivi pa so p o oteu ta t, lui-même, susceptible de division. La
dispa itio de l u e des o ve tio s e p ive pas les aut es de leu effi a it .
Pa i ie d aut es, les e se les de o t ats de o essio e t oig e t.
38
Monsieur le professeur Champaud a défini ce contrat comme « la convention par laquelle un commerçant
appel o essio ai e, et so e t ep ise de dist i utio au se vi e d u o e ça t ou i dust iel, appel
concédant, pour assurer exclusivement, sur un territoire déterminé, pendant une période limitée et sous la
surveillance du concédant, la distribution des produits dont le monopole de revente lui est concédé »
25
ou à l o t oi de p ts. So es- ous toujou s e p se e d u o t at u i ue ?
li i atio des stipulatio s ui a a t ise t l a o d des pa ties e faisa t ue t adui e les
ultiples aspe ts d u e elatio ju idi ue o çue o e u i ue ous o duit à opte
l affi ative.
U seau de o essio s a al se do e u g oupe de o t ats o ple es ta t da s leur
e iste e, puis u e p u ta t, à e tai s ga ds, le s h a des o t ats à fo atio
su essive, ue da s leu o te u, puis u i t g a t des l e ts e p ove a e d ho izo s
juridiques différents.
La ualifi atio d u tel o ple e o t a tuel e ous est indiscutablement révélée par le
it e ti des otio s d o jet et de ause. Si tous les o t ats ui le o pose t o ou e t
à la réalisation du même but, à savoir la distribution ou matériels, sur un territoire donné,
pa le o e d u e te h i ue ju idi ue d te i e, o t-ils pas aussi un même objet, bien
ue, d u o t at à l aut e va ie le se teu g og aphi ue de dist i utio ?
E fait, est leu oe iste e au sei d u e ad e te po elle et spatial ui ous
permet de procéder à la qualificatio du g oupe u ils o stitue t. O ga is autou du
concédant, personnage central qui lui imprime ses caractéristique des ensembles.
Sa di e sio spatiale est i o testa le. Il est de l esse e du o t at de o essio d t e
consenti pour « l i igatio » d u se teu g og aphi ue pa les p oduits du o da t. Les
dive ses o essio s oe iste t sa s se u ule a l e lusivit ui asso tit le o t at
i te dit u il puisse avoi deu o essio ai es pou u e e zo e, u e
39
« territoire contractuel ».
39
B. Teyssie, J.Mousseron « les groupes de contrats » op-cite, P.112-113
26
27
Conclusion :
Le groupe de contrats peut être homogène lorsque toutes les conventions qui se
succèdent sont de même nature - des contrats de vente par exemple - ou hétérogène dès
lors qu'une convention de nature différente s'insère dans l'ensemble. Le meilleur exemple
de groupe de contrat est celui de l'opération de sous-traitance : un maître d'ouvrage
contracte avec un entrepreneur pour l'édification d'un bâtiment et ce dernier sous-traite
une partie du marché à un autre entrepreneur. En vertu de l'article 1165 du Code civil, le
maître d'ouvrage n'est pas partie au contrat de sous-traitance, il ne peut donc en principe
bénéficier des effets de ce contrat et agir en responsabilité contractuelle contre le sous-
entrepreneur. Cette solution logique et traditionnelle a été remise en cause par la notion de
groupes de contrat. Dans cette théorie en effet les personnes qui font partie du même
groupe contractuel et qui n'ont pas échangé directement leur consentement bénéficient
néanmoins de l'ensemble des effets de la chaîne de contrats et notamment peuvent agir en
responsabilité contractuelle contre l'un des cocontractants.
Au total, le principe de l'effet relatif des contrats supporte de nombreuses dérogations
dont la plus ancienne réside dans le mécanisme de la stipulation pour autrui. Néanmoins,
toutes les dérogations au principe de l'effet relatif n'ont pas la même force. Certaines
peuvent être qualifiées de purement apparentes car elles ne sont que des atténuations au
principe et ne le remettent en cause que très marginalement. D'autres à l'inverse sont de
véritables exceptions à la règle posée à l'article 1165 du Code civil. Mais ces dérogations
réelles demeurent limitées et sont aujourd'hui essentiellement le fait du législateur. Le
principe de l'effet relatif apparaît aujourd'hui préservé et demeure la pierre angulaire de
notre système juridique.
28
Bibliographie :
Ouvrages :
- P.Malaurie , L.Aynès , P.Gautier, « Droit des contrats spéciaux » 9ème édition LGDJ
- F.Terré, P.Simler, Y.Lequette « Droit civil, les obligations » 6ème édition Dalloz
29