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La crise du capitalisme financier

ou la finance contre l'humanité


Une crise de plus
La crise financière qui couvait depuis le mois d'août 2007 a européenne s'y refusait. Cela n'a pas suffi à calmer l'angoisse
éclaté et elle ressemble comme une sœur aux nombreuses cri- grandissante des acteurs financiers, et notamment des ban-
ses qui se sont succédé depuis vingt-cinq ans. En même ques, qui, à l'approche de la fin de l'année 2007, voyaient
temps, elle présente des traits nouveaux qui ne doivent pas avec terreur l'heure de vérité arriver : à combien s'élèveraient
être dissimulés derrière l'écran de fumée d'une « fraude ». les pertes dues aux placements gangrenés par les subprimes ?
Partie du secteur immobilier et des quartiers pauvres des On parle de plusieurs centaines de milliards de dollars. C'est la
banlieues étasuniennes, cette crise a gangrené peu à peu le raison de la chute des bourses en janvier 2008.
secteur bancaire et financier. Il est possible que ses péripé-
ties ne soient plus dans quelques semaines directement sous Un système qui cannibalise les salaires
le feu de l'actualité, mais elle est profonde et elle aura des et la protection sociale
conséquences sur chacun d'entre nous. C'est pourquoi nous Avec la liberté de circuler accordée aux capitaux et la déré-
devons nous en saisir, pour anticiper ses conséquences et agir glementation des marchés financiers ont proliféré des nou-
pour désarmer la finance. veaux produits financiers et des fonds spéculatifs de toute
espèce : leur seul objectif est de produire de la plus-value
L'engrenage boursière, dont la croissance à long terme est assurée par
Dans une période où la croissance économique américaine celle de la plus-value réelle, dans les entreprises, permise par
est tirée par l'endettement, les banques américaines ont une pression croissante sur les salaires. Ces fonds voraces ont
octroyé des prêts à des ménages de plus en plus modestes pour besoin de drainer des sommes toujours plus importantes, d'où
qu'ils accèdent à la propriété de leur logement et à la consom- la volonté de détruire les systèmes de retraites et d'assurance
mation : c'était le marché à haut risque, dit du subprime. maladie pour capter l'épargne des salariés.
Prêteurs comme emprunteurs pariaient sur la hausse des prix Dans une crise boursière, aucune richesse réelle ne « part en
de l'immobilier qui semblait n'avoir pas de fin. Ainsi, les hypo- fumée » puisque seule la bulle fictive s'effondre et que la
thèques prises par les banques leur garantissaient de pouvoir perte d'un spéculateur est le gain potentiel d'un autre. En
récupérer leur mise avec bonus et les ménages escomptaient revanche, la récession économique qui s'ensuivra peut-être
un accroissement de leur richesse. sera payée par les travailleurs, les ménages endettés et les
Entre temps, les banques avaient « titrisé » les hypothè- populations du monde les plus fragiles.
ques, c'est-à-dire les avaient vendues sur les marchés finan- La vérité sur le capitalisme financier est là, toute nue. Un
ciers. Ces nouveaux titres financiers se trouvaient donc intro- système qui veut assurer 15 ou 20 % par an de rentabilité aux
duits et mélangés avec d'autres dans les portefeuilles gérés actionnaires et qui prétend se passer de toute régulation publi-
par tous les fonds de placement à caractère spéculatif ou les que, en confiant la planète à la loi du marché, est mortifère.
banques elles-mêmes. Le problème est né lorsque, après le
retournement du marché de l'immobilier, les détenteurs de ces Urgence : désarmons les marchés financiers !
titres ont souhaité les liquider alors que plus personne n'en
voulait. On est entré dans une crise dite de liquidité, aucun Devant un telle crise globale, il y a urgence :

ne pas jeter sur la voie publique


acteur du système financier ne trouvant les sommes dont il • à mettre les banques centrales et toutes les institutions
avait besoin, chacun redoutant que les fameux titres de plus financières sous contrôle des pouvoirs publics pour avoir la
en plus pourris, disséminés on ne sait où, occupent une place maîtrise de la monnaie et du taux de change ;
trop grande dans le total de ses actifs. • à encadrer le crédit pour qu'il serve à l'activité et non à
la spéculation ;
Un système incapable de s'auto-réguler • à interdre la titrisation et les produits dérivés ;
Pour faire face à cette crise de liquidité, les principales ban- • à freiner les mouvements de capitaux par la taxation des
ques centrales ont, depuis l'été dernier, prêté des centaines de transactions financières et la suppression des paradis fiscaux ;
milliards de dollars et d'euros aux banques ordinaires ; et la • à imposer les revenus financiers ;
Banque centrale des États-Unis a baissé à plusieurs reprises • à utiliser les ressources dégagées pour répondre aux
son taux d'intérêt directeur, alors que la Banque centrale besoins sociaux.

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