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La maîtrise de la structure et celle de la communication concourent à définir la compétence en langue française, mais les enseigner c'est trouver le moyen de les intégrer. C'est cette réflexion qui guide l'auteur de l'ouvrage. Elle montre que chaque aspect de l'apprentissage (comprendre, mémoriser, se corriger) peut avoir lieu en interaction entre élèves et professeur et entre les élèves eux-mêmes et non à travers des exercices rigoureux et contraignants. Et elle propose à ces lecteurs d'élabore
La maîtrise de la structure et celle de la communication concourent à définir la compétence en langue française, mais les enseigner c'est trouver le moyen de les intégrer. C'est cette réflexion qui guide l'auteur de l'ouvrage. Elle montre que chaque aspect de l'apprentissage (comprendre, mémoriser, se corriger) peut avoir lieu en interaction entre élèves et professeur et entre les élèves eux-mêmes et non à travers des exercices rigoureux et contraignants. Et elle propose à ces lecteurs d'élabore
La maîtrise de la structure et celle de la communication concourent à définir la compétence en langue française, mais les enseigner c'est trouver le moyen de les intégrer. C'est cette réflexion qui guide l'auteur de l'ouvrage. Elle montre que chaque aspect de l'apprentissage (comprendre, mémoriser, se corriger) peut avoir lieu en interaction entre élèves et professeur et entre les élèves eux-mêmes et non à travers des exercices rigoureux et contraignants. Et elle propose à ces lecteurs d'élabore
Nouvelle f
Collection
par Gérar
Janine Courtillon
Elaborer
un cours
de FLE
HACHETTE
ranaisangue sangre
http:/www fe.hachette-tvre.frnaturellement Ia faculté de repérer les indices et dinférer. La stratégh
diinférence est fondamentale, surtout lorsqu‘un texte est déja partie
lointaine, la pr
professeur peut la mettre facilement en place. Si un éléve demande le
sens dun mot, et sice sens a une chance d'étre déduit,cest-a-dire deviné
apres le contexte, éléve est encouragé aretourner au texte eta essayer
de trouver lui-méme le sens du mot par inférence. étant donne ce qui
précéde et ce qui suit le mot, quel peut bien en étre le sens ? Cela
Vite évident aux éleves. Simplement, ils n'y avaient pas pensé. Vhabitude
Ginférer peut se mettre en place trés vite, car cest une disposition que
chacun posséde, le plus souvent son insu. Elle instaure la confiance en
sol et en sa capacité & apprendre. Toujours dans le cas d‘apprentissage
d'une langue lointaine, on peut demander de souligner dans un texte ce
quion croit étre les verbes, les noms, ou toute autre partie du discours. On
peut ensuite demander de quels mots les étudiants voudr
‘tre le sens (pas plus de 5 ou 6), ce qui met en situation diinférence ; &
partir de ce qui est compris, que peut-on deviner ? Uinférence peut
également fonctionner au niveau grammatical, Certaines méthodes de
langue, en particulier Libre-Echange (Didier 199) comporte des exercices
dintérence grammaticale, « Découvrez les regles ».
Certains objecteront sans doute que cette facon de procéder entraine
tune perte de temp: on de Fattitude
plus ou moins réceptive dans laquelle se trouve fétudiant au moment od
i doit mémoriser un élément quelconque de la langue (lexique ou struc-
ture). Une découverte, qui est le résultat dune recherche de Vétudiant, le
place dans une situation plus active, et donc plus réceptive, que
ne s'est pas posé de questions, D'aut
Verrons, dans la partie consacrée a la mémot
recours au texte assurent une mém
tre une perte de temps est en r&
part, nous
isation implicite.Ce qui peut paral-
:é un gain de temps,
La compréhension doit étre interactive
Les stratégies de repérage d’indices et d'inférence sont naturelles.
Elles sont plus ou moins présentes chez un individu donné, mais
elles peuvent se développer par interactions réciproques, lorsque on
constate comment un partenaire a repéré des indices, et compris des
sens qu’on niavait pas compris so-méme.
@ entendu une fois le document ou lu le texte (dans un
les étudiants sont invités a échanger avec leur partenaire
cont compris. Ce premier échange va renforcer
quelques certitudes si les étudiants sont d’accord, créer des interroga-
tion, que les fréquents
tions, un « suspens » sly a des avis opposés. Ala deuxiéme écoute ou
les attentes seront confirmées, infirmées,ou bien elles persiste-
plusieurs écoutes ou lectures (3,4
s partenaires de léchange pour permettre ala strategie
diinférence de se développer. Des études montrent quentre la pre
et la deuxiéme écoute, le taux de compréhension augmente sensible~
‘ment pour tout le monde, puis graduellement jusqu’ a quatrigme ou
cinguieme écoute. Aprés quoi, un paler s'instale, une fatigue ou un
désintérét peut sexprimer chez les étudiants. Il faut donc apprendre &
le nombre d'écoutes. En ce qui concerne Ia lecture, on peut passer
lectures) a la mise en commun
se et a léclalrcissement des sens. Dans le cas
mise en commun peut se faire & (ide de la
transcription distribuée aux étudiants, dont ils devraient simplement
prendre connaissance sans s'y attarder pour en apprendre en détail les
structures, du moins en début dapprentissage, puisque la finalité est
comprehension d'une langue étrangere ne peut étre que graduelle. Ine
sagit pas de dire : «Je ne comprends rien » mais : « Quelle quantité du
texte ou du document ai-je compris aprés une, deux, trois écoutes ou
lectures ?» et de constater quella « non-compréhension » n'est pas dé
nitive. La compréhension augmente avec la pratique du document ou
du texte
il peut y avoirdes variantes a cette technique. Dans fapprentissage en
autonomie, les textes donnés a écouter ou & lire peuvent étre accompa-
ggnés de questions de compréhension simples, qui permettent aetudiant
cévaluer lui-méme son niveau de compréhension aprés chaque écoute
ou lecture, Les questions peuvent également servir de grille de lecture.
Aprés les avoir consultées,'étudiant peut anti contenus du texte,
1 doit y avoir des adaptations, lies a chaque situation denseignement
LLessentiel est d‘atterner les moments de recherche et de découverte,‘ite. Leur fonctionnement est différent. Elles agissent dans des zones
différentes du cerveau. Le premiére est inconsciente, cest un « savoir
comment (faire)
la seconde est consciente, Cest Un « savoir que ».
Pourquoi appelle-t-on la premiére mémoire non déclarative ?
empruntons(aj@ehinition a1SqulreeteNKandel@ans un article inti-
tulé « La mémoire des habiletés » publié dans la tevue Pour la science,
(Oossier hors série ~ avril / «Les habiletés apprises sont
sérées dans des procédures qui peuvent étre exprimées par Faction
les ne sont pas déclaratives infest pas besoin de déclarer quoi que ce
soit, et il nous est méme souvent Impossible, méme si on nous le
demande, de verbaliser ce que nous sommes en train de faire. »
‘Autrement dit, est grace a la mémoire procédurale ou mémoire des
habiletés que nous sommes 4 méme de prononcer des phrases er
situation, de comprendre rapidement des textes composés de suites
de mots dont nous avons assimilé les mécanismes denchainement.
Une habileté rest pas une connaissance. Prononcer des suites de mots,
lire et améliorer sa vitesse de lecture ne peut se faire que grace 8 la
mémoire procédurale, par la pratique, a force de recourir aux textes, aux
documents oraux a la parole et a Feécriture
Est-ce & dire que la mémoire déclarative nia pas son util
prentissage d'une langue ? Bien sir que non. Mais en général, on y a
beaucoup trop recours, au détriment de la mémoire procédurale.
Des expériences ont montré quellattention eblla|eonsclehic®BOnD
dans une certaine mesure, au début de lapprentissage,
les deviennent moins importantes au fur et & mesure que
(NOUS progressons, On facilite donc fapprentissage d'habaletes linguis-
tiques en faisant prendre conscience a apprenant des mécanismes de
base qui ne lui paraissent pas immeédiatement évidents. Mais ensuite,
les habiletés s'améliorent uniquement parla fréquence d'utilisation du
discours et par le recours au texte. En insistant sur des mécanismes qui
semblent évidents 'éléve - dans le cas d'une L.V.ou a un niveau plus
avancé de apprentissage ~,non seulement on lui fait perdre son temps,
maison retarde n des habiletes.
dans 'ap-
jacuines) Nous Tavons dit, elle MOUs permet we
«declarer » les connaissances que nous avons, par exemple la connais-
sance des regles grammaticales. Si nous connaissons par coeur la regle
accord du participe passé, elle peut nous étre indispensable pour faire
iunaccord dont nous ne sommes parsip Dans 'a phrase sulvante :« Les
‘ations qui se sont succéde.. », i applique la regle que jai mémo-
risée (connaissance déclarativ ends compte que « 5¢ » est
r vy a donc pas daccord, Autre
pas rencontré assez souvent dans les textes
pour quill fasse partie de ma mémoire procédurale. Je dois donc faire
appel 4 ma mémoire déclarative.
‘A ce propos, que penser des exercices trous oli Yon demande a
Fetudiant de donner le subjonctif le passé composé d'un verbe dont on
donne indicat ?s font bien sor appel 8 la mémoire déclarative, mais
ils ne permettent pas de stengager dans une « procédure ».On aurait
plus de chances d'obtenir linsertion de subjonctifs dans ta mémoire
procédurale en demandant aux étudiants de rédiger des consignes
‘ou de donner des consells
faut quetu/
qu'on peut développer la mémoire procédurale et non dans des taches
ir le texte est pré-éerlt, Cest pourquoi on entend souvent des profes-
seurs se lamenter de ce que, malgré tous les exercices quills font, leurs
étudiants nvont toujours pas « acquis le subjonctf ou le passé » et conti-
nuent 2 faire les mémes fautes. Il fal savoir diseriminer les\exerclces
‘qui peuvent déclencher une habileté {le jeu de rOles en est un) de ceux
qui ne font appel qu’a la mémoire déclarative.
En résumé, lequisition de base des eavol
la pratique des textes, dela parole et d
muler des régles est également
ser que dans
des exerci
doivent précéder celles fondées sur la mémoire déclarative et leur étre
supérieures en temps et en quantité.
re langagiers est due &
re, mals la capacité a for-
Une autre stratégle importante dans les premiéyes phases de unite
didactique (comprehension et mémorisation) est a strategie dite # de
Tepéition Elle commence quand les étudiants répétent a voix basse,
our eux-mémes, en subvocalisant quelques phrases quills viennent
dentendre et dont ils veulent se souveni. On observera que certains le
font naturellement, d'autres pas. On peut développer cette stratégie en
classe de différentes ma
| Yoral, aprés plusieurs écoutes qui ont amorcé dans une certain
mesure la mémorisation, on demande & des étudiants de rejouer le diz
logue, du moins ce dont ils se souviennent. En cas douSOUR». Plusicurs groupes peuvent <'y essaye Eee pat Guana pe
la monotonie de la répétition classique, est une remémoratior
autant plus efficace que
‘Ble de « souffleur »,
niveau débutant, on peut aider la mémorisation par répe-
tition en utilisant des questions de compréhension trés simples, dont la
la classe y répond. is les 6tUdiantS Bont Invites!a poser [es
leurs camarades et, petit & petit, a en fabriquer eux-memes.
Cet exercice doit étre rapidement mene : il ne faut surtout pas s'y
attarder. Il @ pour fonction dancrer certaines phrases utiles dans la
litera grandement la production
personnalisée:C'est la seule maniére dacquérirla fluidite de la parole.
Apres les diverses écoutes ou lectures, une mise en commun des
« découvertes du sens » a lieu dans le groupe-classe. Le professeur pose
des questions ouvertes : Qui sont les personnages ? Que diser
un petit groupe dadultespla.tochnique ne-pose-pasde pro
nts les plus siirs deux-mémes prennent en général !a parole.
Vart du professeur consiste a solliciter les plus timides en leur
demandant ce quills ont compris, repérer ceux qui n’osent pas prendre
la parole. pour que le plus grand nombre participe, Dans cette phase, la
chronologie du texte n’est pas respectée. Chacun se souvient dextraits
différents, et le professeur ne doit pas interrompre celui qui a pris fa
parole. Siles interventions des éléves ne correspondent pas exactement
au texte, lenseignant ne doit pas rétablir tout de suite la vérité mais so!
liciter la classe en demandant :« Etes-vous d'accord avec untel ? Est-ce
biien ce que vous avez entendu ? » Les étudiants sont d'accord ou pas, ou
‘encore ne saver pas. Lorsqu'ils ne sont pas d'accord ou quis ne savent
pas, le professeur ne donne pas la phrase exacte mais propose de
réécouter la bande pour que chacun puisse se faire sa propre idée, Aprés,
cette nouvelle écoute, en principe, acl
Puisque attention était concentrée si
‘commun, seulement deux ou trois écoutes sont nécessaires, et on ne
procéde pas 8 une nouvelle écoute avant que ceux qui avaient compris
quelque chose aient pu s'exprimer.
Les questions posées par le professeur peuvent étre: Quest-ce que vous
‘avez compris ? et Quest-ce que vous avez entendu ? La premiére question
se pose au début pour que le plus grand nombre de personnes puisse sex-
primer. La seconde se pose ensuite pour vérifier la perception auditive et
en méme temps entrainer les éléves & Fécoute, Pendant cette pha:
sens de certains mats a pu étre compris par un éléve, alors que les a
rele connaissent pas. lest bon que le professeur le fasse expliquer par '&-
lve qui a compris. Cest évidemment un bon entrainement ainsi qu'un
procédé qui rend la classe extrémement interactive.
Lorsquion a affaire & un grand groupe, il faut « modul
nique : aprés quelques questions générales, il vaudra mieux traval
répliques ou groupes de
les élaves, par groupes de deux,
ialogue. lls disposent d'un ternps de préparation assez
qui aident beaucoup. La classe
'y2 des « trous >.
Ce sont les techniques de base qui allient compréhension et mémo-
FiBation. Aprés un certain temps de travail (environ 50 heures) sur situa-
tions ou documents authentiques oraux. on peut utiliser dautres
moyens, tels que lécoute sélective et la prise de notes. Sfeelqul
conceme 'écoute sélective Ine faut pas oublier que tout se tient dans
Un texte : chaque élément est situé dans un « contexte ». Pour le com-
jprendre,ilfaut le contexte faut donc travailler sur ia forme et non sur
le sens. On peut entr éleves & recherche
mots contenant des formes verbales, etc.
Reproduire a
permet de remplir des trous du puzzle. On peut étre amené & pratiquer
inférence ou lécoute sélective en portant attention sur un aspect par-
ticulier du texte, sans pour autant négliger son caractére global
. La phase de production
La production, surtout
ale, est le point faible de enseignement
dune langue vivante. Elle est sans déute ressentie par Venselgnant
comme 'aspect le plus difficile de sa tache. le la traiterai sous un angle
pragmatique et technique : pourquoi on peut sfexprimer trés naturel-
lement en classe de langue et comment (3 quelles conditions) expres-
sion naturelle est possible.