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Approche Nerolinguistique
Approche Nerolinguistique
85% des erreurs qu’on trouve dans les écrits sont en fait des erreurs que l’on
entendrait à l’oral.
L’approche
vise à créer en salle de classe les conditions nécessaires pour que les
apprenants puissent apprendre à utiliser la langue aux fins de
communication.
Ses fondements théoriques sont basés sur les recherches les plus récentes en
neurolinguistique (Paradis, 1994, 2004, 2009; N. Ellis, 2011). Les principes
pédagogiques de l’ANL ont été conceptualisés par Netten et Germain,
inspirés
de leur expérience dans le système scolaire et de leurs recherches en salle de
classe.
Comment faire acquérir le FLS à ces jeunes apprenants migrants, parfois non scolarisés
antérieurement dans leur pays d’origine, à l’oral et à l’écrit dans des modalités temporelles très
courtes ?
Dans son étude comparative entre deux classes où l’on apprend le français, d’une part
selon la méthode classique (désignée comme Méthode Classique Chinoise) et d’autre part
selon l’ANL, Thierry Gal-Bailly a démontré que la première « conduit à une
hétérogénéité des niveaux. D’autre part, l’ANL permet en plus de l’homogénéité, une
aisance et une spontanéité bien plus conséquente ». De plus, en soumettant un
questionnaire aux apprenants, il a révélé que la méthode classique « influait sur une auto-
appréciation plutôt
négative (…). Au contraire, l’ANL conduit à une meilleure estime de soi, à l’exception
de la compréhension » (Gal-Bailly, 2011).
La neurolinguistique
Il s’agit d’une nouvelle approche consacrée à l’étude des diverses opérations et tâches
mentales au niveau du cerveau humain, elle se focalise notamment sur la compréhension et
la production du langage dans ces différents modes (oral et écrit). La neurolinguistique est
une approche interdisciplinaire qui entretient des liens connexe avec celle de la linguistique,
la neurobiologie et la linguistique informatique
L’Approche Neurolinguistique (ANL) a été conçue par deux chercheurs/professeurs canadiens, Netten et
Germain en 1997 au Canada. À l’heure actuelle (2018), l’ANL s’est répandue dans différents milieux, en Chine,
au Japon, en Taiwan et en France tant dans le milieu institutionnel qu’universitaire.
L’approche neurolinguistique est une nouvelle méthode pour l’enseignement/apprentissage
d’une langue seconde ou étrangère autrement dit l’ANL est une nouvelle façon pour
l’acquisition d’une langue étrangère ou seconde. Son objectif est de créer en salle de classe
les conditions nécessaires pour l’apprentissage des apprenants et l’utilisation de la langue à
fin d’avoir une communication spontanée et un échange social bien réussi. Ainsi, dans le
cadre de la présente recherche, c’est l’ANL qui est à considérer pour une prise en charge des
difficultés de production orale que les élèves de 1ère année rencontrent.
Dans lʼANL, une très grande place est accordée non pas à UNE seule
grammaire, comme cela est habituellement le cas dans lʼapprentissage des
langues étrangères / secondes, mais à DEUX grammaires à faire acquérir /
apprendre : une grammaire implicite, non-consciente (pour lʼoral surtout),
qui est désignée par convention comme la « grammaire interne » (relevant
de la mémoire procédurale), et une grammaire explicite, consciente (pour
lʼécrit), qui est désignée par convention comme la « grammaire externe »
(relevant de la mémoire déclarative). En dʼautres termes, la grammaire
interne s’acquiert mais la grammaire externe s’apprend (pour des détails sur
quelques cas plus nuancés, voir Germain, 2017, 2018). En outre, comme le
savoir ne peut se transformer en habileté, dans lʼANL il importe de toujours
développer la compétence implicite (lʼoral) avant le savoir explicite (lʼécrit).
De plus, lʼun des cinq principes fondamentaux de lʼANL (Germain,
2017 : 45) est celui de lʼauthenticité de la communication (et non
seulement des documents ; pour plus de détails, voir Chang, 2020 : 21-
23), qui va à lʼencontre des activités de simulation ou de jeux de
rôles. En effet, ce principe de lʼANL met en cause la conception
traditionnelle de la sélection et de la progression du contenu langagier
(par des actes de parole, par exemple), dans la mesure où cela
risque dʼentrer en conflit avec le mode de fonctionnement du cerveau de
lʼapprenant : ce sont plutôt les désirs et les besoins de communication et
dʼinteraction sociale des apprenants qui guident ce choix. Cʼest
pourquoi toutes les unités pédagogiques de lʼANL reposent sur le vécu,
lʼexpérience et lʼintérêt des apprenants, ce qui, du coup, permet
dʼactiver leur système limbique (Paradis, 1994,
Selon la théorie de Paradis, donc, une langue est considérée avant tout
comme un véritable moyen de communication et non comme un objet
d’étude grammaticale ou comme un moyen de description du réel.
En visant au développement direct de l’habileté à communiquer, sans passer
par le détour d’un savoir, la langue peut être acquise par l’élève afin de lui
permettre d’exprimer ses idées et ses sentiments en fonction de ses propres
désirs de communication dans des situations authentiques. Ainsi, en évitant
de passer par le détour d’un savoir, une langue peut être acquise plus
rapidement et, grâce à la correction des erreurs commises par les élèves, être
utilisée correctement de manière spontanée et indépendante, sans
qu’il soit nécessaire de recourir à la grammaire externe (sauf pour
l’apprentissage de certains aspects de l’écriture).
cette façon d’apprendre reste toutefois artificielle et conduit dans la plupart des cas à la
réception, la mémorisation et la reproduction d’un contenu oral ou écrit.
Ces observations indiquent que l’enseignement des langues comme pratiqué en Corée
manque habituellement à susciter le développement de la compétence orale des
apprenants.
defintion
En effet l’approche neurolinguistique propose une série de stratégies pour enseigner l’oral, la lecture et
l’écriture, en utilisant la pédagogie de la littératie. La présente notion implique le pouvoir de
communiquer aisément à travers l’écrit et l’oral dans le quotidien, pour interagir autant dans les sphères
personnelles, familiales, socioculturelles et professionnelles.
L’enseignement d’une langue étrangère se fera dans un ordre précis ou chaque séquence pédagogique
commencera par une phrase orale dont le but est de développer d’abord une grammaire inconsciente à
l’oral avant d’entamer la phase de lecture et de l’écriture sachant que l’oral précède l’écrit.
Les concepteurs de l’ANL mettent l’accent sur l’authenticité pour apprendre à communiquer dans une
langue étrangère, ce qui rend indispensable l’utilisation de la langue dans des situations de
communication authentique (C. Germain.2017, op. Cité).
L’importance accordée à l’oral dans l’approche neurolinguistique, nous incite à consacrer une partie de ce
travail à la présentation des principes fondamentaux de l’approche en question, ainsi que les stratégies
d’enseignement de l’oral utilisées, et par la suite indiquer leur importance dans l’acquisition des habiletés
en communication.
3. Définition de l’approche neurolinguistique
La linguistique en tant que telle est née dans les années 30. Elle fait suite aux études menées au XIX siècle
sur les aphasies. Son objectif de départ est de décrire cliniquement les troubles du langage. (D. Van
Raemdonck.1999 :53).
« L’ANL est un nouveau paradigme, c'est-à-dire une nouvelle façon de concevoir les relations entre
l’appropriation (acquisition non consciente ou apprentissage conscient) et l’enseignement d’une langue
seconde ou étrangère (…), le but est de créer en salle de classe les conditions optimales pour une
communication spontanée et une interaction sociale réussie… » (F.D.M.2018).
L’approche neurolinguistique et la littératie
L’ANL vise au développement de la littératie, qu’elle entend comme « la
capacité d’utiliser le langage et les images, de formes riches et variées, pour
lire, écrire, écouter, parler, voir, représenter et penser de façon critique. Elle
permet d’échanger des renseignements, d’interagir avec les autres et de
produire du sens » (Gouvernement de l’Ontario, 2004). En ce sens, la
littératie est conçue d’abord et avant tout comme une habileté (« la capacité
d’utiliser… ») plutôt que comme un savoir.
L’ANL est une approche axée sur la littératie : « Par littératie, tant en L1
qu’en L2, nous entendons la capacité d‘utiliser la langue et les images pour
communiquer, c’est-à-dire pour comprendre, parler, lire et écrire. Donc,
pour interagir avec les gens, pour comprendre le monde et, en définitive,
pour donner du sens au monde. À un niveau plus avancé, pour développer la
pensée critique » (Germain et Netten, REFLEXIONS).
comme une phrase entendue seulement partiellement, ou un nouveau mot ou un mot utilisé de
façon inattendue »32également à demander de faire clarifier des situations et même à
s’exprimer (donner leurs points de vue). Outre, cette stratégie promet aux apprenants de
pratiquer leurs compétences de communication en L2/LE dans leur monde réel. Les
interactions servent non seulement à la progression de la compétence implicite chez
l’apprenant mais aussi à sa formation générale sur le plan cognitif et social en développant de
nouvelles habiletés et compréhensions intellectuelles grâce aux interactions sociales.
Conclusion
Comme nous l’avons vu tout au long de ce chapitre, la neurolinguistique est une science
interdisciplinaire qui a pour but d’expliquer le fonctionnement langagier par le biais du
système cérébral (neuronal) dont l’approche neurolinguistique (L’ANL) fait partie, cette
approche prend en charge le développement de l’enseignement et l’apprentissage d’une
l2/LE en se basant sur cinq principes fondamentaux qui consister à améliorer chez les
apprenants non seulement le savoir explicite mais plus particulièrement la compétence
implicite qui sert à communiquer oralement avec une spontanéité sans faire recours
consciemment aux savoirs explicites.
OUTPUT : faire utiliser et réutiliser les phrases modélisées, en
les adaptant
Comme il s’agit de donner à l’élève des habitudes langagières nouvelles, à
l’oral, c’est donc l’utilisation fréquente, par l’élève, de phrases authentiques
modélisées, adaptées à ses propres besoins de communication, qui
correspond à l’output langagier nécessaire à l’acquisition d’une compétence
implicite en L2/LE. Dans cette perspective, il est alors important que les
phrases modélisées par l’enseignant et adaptées à la situation personnelle de
l’élève ne soient pas seulement « répétées », isolées de leur contexte, comme
c’était le cas dans les méthodes audio-orales. On vise donc au
développement d’une « automaticité créatrice » (Gatbonton et Segalowitz,
2005), c’est-à-dire à ce que l’élève puisse « créer » avec la langue de
manière à pouvoir faire de nouvelles combinaisons avec divers éléments
déjà appris, afin d’exprimer de nouvelles idées ou de nouveaux sentiments.
Ainsi, afin de parvenir à créer des patterns dans la tête de l’élève, c’est-à-
dire des réseaux de connexions neuronales, l’output langagier se présente
successivement sous diverses formes :
1. questionner les élèves pour faire utiliser et réutiliser les phrases
modélisées, en les adaptant Pour faire utiliser et réutiliser la langue en
classe, l’enseignant multiplie les occasions de poser de
nombreuses questions aux élèves. Les questions permettent aux élèves
d’utiliser et de réutiliser, en situation authentique de communication, les
phrases apprises à partir des modèles donnés par l’enseignant.
faire se questionner les élèves entre eux en faisant adapter leur réponse à leur
situation personnelle Si l’on reprend l’exemple de la discussion sur les
animaux domestiques, l’enseignant prépare d’abord les élèves en modélisant
les phrases ainsi que le mode d’interaction. Puis, il demande à des élèves de
questionner d’autres élèves de la classe (de manière à s’assurer que les
élèves posent correctement la question) et demande de répondre avec de
légères variantes, tout en donnant un modèle de la tâche à accomplir au
cours de l’étape suivante.
Les unités conçues par Claude Germain, Joan Netten et leurs collaborateurs
qui servent de guide de l’enseignement comportent 2 ou 3 cycles avec un ou
deux modèles oraux, un texte de lecture et un texte d’écriture, avec un mini-
projet chaque aboutissant à la réalisation d’un projet final englobant
l’ensemble des acquisitions des cycles de littératie. Lors de la réalisation de
ces projets finaux, les processus cognitifs engagés seront d’une portée haute
et l’attention de chacun portera sur les messages, les contenus et les résultats
de ces réalisations. Les contenus des cycles auront apporté suffisamment
d’outils langagiers pour que l’apprenant puisse réaliser un projet riche et
motivant.
En effet, il semble que la production langagière (Swain, 1985) et
l'interaction (Swain, 1981; Van Lier, 1988) contribuent à la saisie (intake en
anglais), c'est-à-dire à l' « intériorisation» des structures de la langue-cible,
et par là même contribuent au développement de l'habileté à communiquer.
C'est pourquoi nous nous intéressons davantage aux activités et aux
stratégies d'enseignement visant la production langagière et l'interaction.
Caractéristiques de l’ANL
Nous invitons les lecteurs à consulter d’autres articles pour approfondir la
compréhension des principes présentés5.
3.1.2.1 Distinction des grammaires interne et externe et développement de la
grammaire interne
Grammaires interne et externe
Pour que les apprenants utilisent une L2/LÉ avec spontanéité, il faut selon Netten
et Germain (2012) développer 2 grammaires. Une grammaire interne qui est
composée de connexions neuronales et qui relève de la mémoire procédurale. Elle
est constituée de l’habileté à communiquer de manière spontanée surtout à l’oral
mais aussi à l’écrit (lecture et écriture). Tandis que la grammaire externe désigne
les règles phonologiques ou spécifiques de l’écrit et relève de la mémoire
déclarative. Elle se signale principalement à l’écrit mais réfère également à des
mécanismes à l’oral tels que la correction (entre apprenants notamment). Il n’y a
pas de lien direct entre les 2 grammaires. Par conséquent, la grammaire externe ne
se transforme pas en grammaire interne ; ce n’est pas parce que l’apprenant apprend
des règles de grammaire (Germain et Netten, 2014), le métalangage, des listes de
vocabulaire et fait des exercices de systématisation qu’il s’exprimera avec aisance
et précision à l’oral, en lecture et en écriture (Germain, 2012). À l’inverse, il est
conseillé de faire en sorte que les apprenants s’expriment d’abord correctement
avec spontanéité et ensuite se concentrent sur la grammaire externe. Nous verrons
par la suite comment la correction immédiate « naturelle » en salle de classe permet
à l’apprenant d’acquérir une langue spontanée et correcte.
Développement de la grammaire interne
D’après Paradis (1994, 2004, 2009) et Ellis (2011), l’apprenant utilise et réutilise
de manière fréquente un nombre limité de structures et de vocabulaire de la langue
dans des contextes différents afin de développer sa grammaire interne.
3.1.2.2 Recours à une pédagogie de la littératie spécifique à la L2/LÉ et pédagogie
de la phrase complète
L’ANL est fondée sur une conception de la pédagogie de la littératie spécifique à
la L2/LÉ. Par littératie, on entend la capacité à utiliser la langue de manière
spontanée et à penser de manière critique. La littératie étant une habileté, le recours
à l’oral est primordial pour développer la grammaire interne de l’apprenant et ce même
dans les activités de lecture et d’écriture. La séquence pédagogique suit un
ordre sur un même thème, chaque phase préparant la suivante dans l’ordre qui
respecte le cercle de la littératie (voir annexe 1) : d’abord l’oral, puis la lecture et
l’écriture, ensuite à nouveau la lecture et enfin le retour à l’oral (Germain et Netten,
2012). En outre, il est essentiel que l’apprenant s’exprime en phrase complète avec
aisance et précision afin de développer une grammaire interne correcte.
3.1.2.3 Centration sur le sens des messages et l’implication cognitive
Pour développer une grammaire interne, il faut également se concentrer sur « autre
chose » que sur la langue, c'est-à-dire sur le sens des messages ou sur la tâche. C’est
par le biais de la taxonomie de Bloom (voir annexe 2) qu’une implication cognitive
de l’apprenant est permise dans l’enseignement/apprentissage. Cette taxonomie
regroupe un ensemble graduel de raisonnements intellectuels appartenant au
domaine de la pédagogie. Les messages échangés entre les apprenants et
l’enseignant ainsi qu’entre les apprenants sont développés de manière significative
en suivant et en variant le degré des processus cognitifs mobilisés tels que connaître,
décrire qui relèvent d’un bas niveau, utiliser et analyser d’un niveau plus élevé,
enfin évaluer et créer en haut de la classification. De la même façon, l’ANL recourt
à la pédagogie du projet pour que l’apprenant se concentre sur la tâche à réaliser.
Le but d’un guide pédagogique portant sur un même thème est de réaliser un projet
final exigeant sur le plan linguistique et cognitif. Le projet final est soutenu par des
mini-projets qui sont reliés les uns aux autres.
3.1.2.4 Authenticité de la communication
Non seulement on utilise et on réutilise un nombre limité de structures langagières
mais on utilise ces structures dans une communication authentique. L’apprenant et
l’enseignant délivrent un message significatif, intéressant, qui est vrai pour eux
(Netten, 2018), en rapport avec leur vécu, leurs expériences et leurs propres
opinions.
3.1.2.5 Interaction sociale et appropriation
Interaction sociale
Les interactions ne se bornent pas à des échanges descriptifs. Elles donnent lieu
également à des échanges d’informations. Surtout, le caractère social des
interactions est une condition sine qua non à un développement cognitif : « elles
sont dites sociales si elles sont produites dans un contexte dans lequel les actions
[les paroles] d'un apprenant peuvent influencer les actions [les paroles] de l'autre
apprenant » (Germain, 2017 : 42). L’apprenant est invité à négocier du sens en
faisant appel à l'explication (le comment ?), l'analyse (la comparaison notamment)
et l'évaluation (la justification) : dès les niveaux débutants, l’enseignant pose la
question « pourquoi […] ? », de cette manière, l’enseignant ou l’apprenant (le
locuteur) agit sur le développement intellectuel de son interlocuteur (enseignant ou
apprenant) en interpelant son esprit critique. Ceci est aussi le cas pour la réalisation de
tâches : prenons un débat au cours duquel on cherche à convaincre l'autre à l’aide d’idées,
arguments, exemples et questionnements.
Appropriation
D’après les études de Van Lier (1988), ce sont les interactions sociales qui permettent
d’augmenter ce qui est compris et retenu par l’apprenant (l’intake) par rapport à l’input
(ce qui est présenté à l’apprenant) et l’output (ce qui est produit par l’apprenant), à l’oral,
en lecture et en écriture. À nos yeux, ces trois éléments sont essentiels pour une
appropriation effective du langage par l’apprenant. Pour résumer, un savoir explicite ne
se transforme pas en une compétence implicite ou capacité d’utiliser la langue. Le
processus d’acquisition de la langue spontanée porte sur l’expression d’un message ou
d’un point de vue significatif, réel pour l’apprenant et qui lui est personnel. Ce processus
se développe par l’utilisation et la réutilisation fréquente d’un nombre limité de structures
et d’un vocabulaire restreint de la langue par l’apprenant dans des interactions sociales.
Les conditions d’enseignement/apprentissage permettent une expression/production
authentique de l’apprenant impliquant une dimension cognitive. Le savoir explicite sur la
langue est abordé lorsque la capacité d’utiliser la langue est acquise.
Importance de l’oral
Environ 70% du temps d'enseignement est consacré aux interactions orales
Phase orale
D’après la pédagogie de la littératie (cf. 3.1.2.2), une ou deux structures sont
utilisées oralement par les apprenants pendant la phase dite orale renforcée par une
Contexte de la recherche
L’enseignement de français dans les écoles gouvernementales se caractérise
par une place prépondérante accordée à l’écrit, un cloisonnement rigide entre
les diverses compétences (cours de grammaire, cours de " conversation ",
etc.), un recours à la grammaire-traduction, un manuel dictant la progression
des contenus et, enfin, de la part des étudiants, une forte demande
d’explications grammaticales, d’énonciation des règles et de leurs
exceptions, ainsi que de traduction.
En effet, la prise de parole en français dans la classe n’est pas dans les
habitudes des étudiants égyptiens, d’autant plus que cela peut entraîner une
perte de face de l’étudiant en cas d’erreur. De plus, bien souvent, et selon la
culture d’apprentissage en Égypte, la compétence linguistique prime sur la
compétence communicative puisque les examens sont principalement à
l’écrit. Ils portent essentiellement sur des contenus linguistiques. La réussite
aux examens est un critère capital tout au long du parcours scolaire.
Toutefois, bien que ces idées restent ancrées, elles sont de plus en plus
remises en cause par un système, des enseignants et des apprenants qui
évoluent rapidement. C’est pourquoi la découverte de l’ANL et de ses
principes théoriques a apporté des éléments de réponse.
les activités dans lʼenseignement du FLE en milieu universitaire chinois sont
marquées par plusieurs facteurs : « accent exagéré mis sur la mémorisation,
priorité à la grammaire de la langue, prédilection pour la grande littérature
dʼexcellence, priorité donnée à lʼécrit
Discussion
En nous basant sur les cinq éléments ci-dessus, nous avons analysé de nouveau des
programmes et manuels utilisés à ce moment-là dans les programmes de français (immersion
et français de base).
Pour l’immersion, les analyses ont démontré que toutes ces conditions étaient respectées,
d’une certaine manière13, car :
1. ils mettent l’accent sur le développement d’une grammaire interne, même sans le savoir;
2. ils utilisent la langue cible, le français, comme moyen de communication dans la classe
et aussi dans l’apprentissage de la langue (dans ce cas, l’application d’une approche
basée sur le développement de la littératie);
3. ils s’assurent de l’authenticité de la situation de communication (en milieu scolaire);
4. ils se concentrent sur des messages signifiants pour les élèves (l’implication cognitive
dans l’apprentissage des matières);
5. ils font réutiliser en des situations différentes un nombre restreint de structures ainsi
qu’un vocabulaire restreint (à cause des limites imposées par le programme d’études)
en interactions entre l’enseignant et les apprenants
Cependant, lorsque nous en sommes venus à l’analyse les programmes et les manuels pour le
français de base, les résultats étaient très différents, car les programmes :
1. mettent l’accent sur le développement d’une grammaire externe ;
2. conceptualisent la langue cible surtout comme un savoir à être appris (le fonctionnement
de la langue) ;
3. mettent l’accent surtout sur les formes langagières ;
4. se concentrent sur des exercices et des tâches scolaires ;
5. réutilisent très peu un grand nombre de structures et un vocabulaire très étendu en
interactions entre l’enseignant et les apprenants
L’analyse des activités nécessaires pour développer une grammaire interne et des
caractéristiques des programmes d’immersion a permis de définir les cinq principes
fondamentaux d’une nouvelle approche pour l’enseignement/l’apprentissage d’une langue
seconde, l’approche neurolinguistique14. C’est une approche qui :
1. met l’accent sur le développement d’une grammaire interne ;
2. utilise la langue cible comme moyen de communication dans la classe et dans
l’apprentissage de la langue (dans ce cas, l’utilisation d’une approche basée sur le
développement de la littératie) ;
3. s’assure de l’authenticité de la situation de communication ;15
4. se concentre sur des messages signifiants pour les élèves (dans ce cas, l’implication
cognitive de l’apprenant par le biais de projets entrepris par l’apprenant) portant sur un
thème auquel l'élève s'intéresse ;
5. réutilise un nombre restreint de structures ainsi qu’un vocabulaire restreint qui servent à
leurs communications authentiques dans des situations différentes, en interactions entre
l’enseignant et l’apprenant, ainsi que des apprenants entre eux.
Il faut comprendre que les cinq principes sont en rapport les uns avec les autres, et l’un ne va
pas sans les autres
En effet, dans les méthodes plus habituelles, les enseignants peuvent avoir recours à des
simulations et des jeux de rôle. Ce n’est jamais le cas dans l’ANL : « Dans l’ANL, authentique est
synonyme de ce qui est VRAI, réel pour la personne qui parle. Il n’y a pas d’authenticité s’il n’y a
pas un rapport étroit avec le vécu ou l’expérience de l’apprenant (et de l’enseignant, d’ailleurs). »
(Germain, 2017, p. 42). Ce désir de communiquer en lien avec l’activation du système limbique du
cerveau a un impact sur l’estime de soi des apprenants et sur leur motivation intrinsèque telle que
définie par Edward Deci et Richard Ryan (1991), qui seule permet d’éprouver le plaisir d’apprendre
une langue pour elle-même (Scott Brewer, 2013), et qui est liée au besoin qu’a l’apprenant d’être
compétent dans ce qu’il fait (Deci & Flaste, 2018).
La modélisation d’une structure langagière adaptée à leur situation personnelle dans un contexte authentique
en les incitant à utiliser des phrases complètes permet de développer une habileté à parler avec spontanéité et
précision. La reprise d’erreur par le professeur (sur les plans phonétique, morphologique, syntaxique et lexical)
permet de s’assurer que la grammaire interne développée est correcte, c’est-à-dire précise. Cette habileté ou
compétence implicite est constituée de connexions (ou patterns) entre les neurones créées grâce à l’utilisation
fréquente d’un nombre limité de structures langagières (Paradis, 2004 ; Ellis, 2005). C’est ainsi que les
apprenants développent leur grammaire interne (implicite, non consciente).
les étudiant sont beaucoup d’enthousiasme pour effectuer les activités car ils
ne trouvent pas de relation réelle dans les activités proposées et celles qu’ils
font dans leur vie. l’enseignant a préféré lancer un sujet de discussion pour
provoquer des échanges et des réponses dans l’intention de travailler sur les
compétences orales.
Trois facteurs nous paraissent contribuer au développement d'une autonomie
langagière chez de jeunes apprenants d'une L2 en contexte scolaire : un
programme d'études centré sur les intérêts de l'élève, des stratégies
d'enseignement axées sur l'interaction et la communication authentique, et
un nombre minimal d'heures intensives.
L’ANL par son approche interactive développe les échanges entre les
apprenants qui, pour ceux venant dans le cadre d’une activité sociale,
pourront faire connaissance de manière plus approfondie avec beaucoup de
personnes différentes. Enfin, avec la pédagogie de projet, les apprenants sont
impliqués dans l’apprentissage en construisant leur savoir et en le partageant
Le professeur fait attention à ne pas poser une question fermée, afin que
l’étudiant emploie la structure modèle tout en l’ajustant à sa réalité. L’étape
de modélisation n’est pas un exercice de répétition, mais un moment de
communication.
Il est essentiel d’inciter l’étudiant autant que possible à prendre
spontanément la parole pour partager ses expériences avec tous. Il s’agit de
recourir régulièrement à des interactions entre les élèves et l’enseignant et
entre les élèves eux-mêmes, en français ». (Germain et Netten, 2010)
Les étudiants ont bâti leur propre grammaire interne, une grammaire
implicite, qui comme pour un locuteur natif, émerge instinctivement, sans
recourir à une grammaire explicite et théorique. Ce n’est qu’après avoir
manié une langue orale de communication que les points de grammaire de
l’écrit sont explicitement présentés.
Dans son étude comparative entre deux classes où l’on apprend le français,
d’une part selon la méthode classique (désignée comme Méthode Classique
Chinoise) et d’autre part selon l’ANL, Thierry Gal-Bailly a démontré que la
première « conduit à une hétérogénéité des niveaux. D’autre part, l’ANL
permet en plus de l’homogénéité, une aisance et une spontanéité bien plus
conséquente ». De plus, en soumettant un questionnaire aux apprenants, il a
révélé que la méthode classique « influait sur une auto-appréciation plutôt
négative (…). Au contraire, l’ANL conduit à une meilleure estime de soi, à
l’exception de la compréhension » (Gal-Bailly, 2011).
il est essentiel d’envisager la langue comme un outil pour communiquer lors
de l’élaboration d’un projet. En effet, la langue n’est pas une fin en soi, et
comme le fait remarquer Paradis (2004-2009), « on ne peut apprendre une
langue qu’en se concentrant sur autre chose ». Par exemple, la conception
d’une exposition photo incitera les étudiants à discuter du choix des photos à
montrer au public. Ces projets seront menés en équipe, et leur élaboration
sera faite de A à Z. Ainsi, les apprenants choisiront les photos, rédigeront les
légendes, trouveront le lieu d’exposition, calculeront le budget et achèteront
le matériel, et tout cela en français.
Ainsi, la langue n’est plus conçue comme un objet d’étude scolaire, mais
comme un moyen permettant à des individus d’échanger sur des sujets
authentiques. Le professeur et les apprenants s’intéressent à des thèmes plus
ou moins complexes, allant de « La famille proche et les amis » à « La
responsabilité sociale ». Ils mèneront des projets tels que la constitution de
leur arbre généalogique, qu’ils présenteront aux autres membres de la classe,
ou la présentation orale de situations injustes dans le monde, et proposeront
des solutions pour tenter de les éradiquer.
la prise en compte du système limbique du cerveau qui joue un rôle essentiel dans la
motivation pour l’apprentissage des langues. De nombreux chercheurs ont montré le lien entre
émotion et cognition dans l’apprentissage des langues (Lamendella, 1977 ; Paradis, 1994 ;
Arnold & Brown, 1999 ; Courtillon, 2003 ; Krashen, 1982 cités par Maftoon, Shakouri &
Nazari, 2014). Zoltan Dornyei (2020) souligne lui aussi le caractère indissociable de la
motivation et de la cognition
L’authenticité de la communication (et pas seulement des documents) au sein des interactions
dans la classe en ANL permet d’entrainer chez les apprenants un désir et un plaisir de
communiquer et d’interagir dans la langue cible, car les unités pédagogiques proposées sont
fondées sur l’intérêt des apprenants. En effet, dans les méthodes plus habituelles, les
enseignants peuvent avoir recours à des simulations et des jeux de rôle. Ce n’est jamais le cas
dans l’ANL : « Dans l’ANL, authentique est synonyme de ce qui est VRAI, réel pour la personne
qui parle. Il n’y a pas d’authenticité s’il n’y a pas un rapport étroit avec le vécu ou l’expérience
de l’apprenant (et de l’enseignant, d’ailleurs). » (Germain, 2017, p. 42). Ce désir de
communiquer en lien avec l’activation du système limbique du cerveau a un impact sur
l’estime de soi des apprenants et sur leur motivation intrinsèque telle que définie par Edward
Deci et Richard Ryan (1991), qui seule permet d’éprouver le plaisir d’apprendre une langue
pour elle-même (Scott Brewer, 2013), et qui est liée au besoin qu’a l’apprenant d’être
compétent dans ce qu’il fait (Deci & Flaste, 2018)
Les principes
L’ANL compte cinq principes qui ont des retombées importantes sur la
pédagogie des langues secondes :
« s’attendre à leur tour ». Il peut arriver n’importe quand, donc ils doivent
demeurer très attentifs aux réponses des autres élèves, lesquelles servent
également de modèle. L’enseignant insistera pour que toutes les réponses
soient correctes et en phrases complètes. Cet aspect est crucial, car c’est
ainsi que se développent des « patterns » dans le cerveau, et ces patterns
doivent être corrects. Plus un élève réutilise une structure langagière, plus le
pattern se développe. Comme on n’acquiert aucune aisance à l’aide de mots
isolés, les phrases complètes s’avèrent essentielles au développement d’une
grammaire interne. C’est ainsi que, plutôt que d’avoir à mémoriser une liste
de vocabulaire des animaux familiers (ni pertinente, ni authentique), les
élèves apprendront à utiliser la phrase « Comment dit-on… ? » Par exemple,
pour répondre à notre question « As-tu un animal familier ? », un élève
pourrait dire : « J’ai… comment dit-on a turtle ? » L’enseignant fournirait
alors le mot recherché (une tortue) et demanderait à l’élève de reprendre
toute la phrase en incorporant le nouveau mot : « J’ai une tortue ».
Après s’être assuré qu’un bon nombre de ses élèves peuvent répondre
correctement à la question, l’enseignant demandera à l’un d’entre eux de la
poser à un camarade de classe, qui y répondra et devra la poser à une tierce
personne, et ainsi de suite. Il existe plusieurs façons de voir à ce que les
mêmes élèves ne parlent pas toujours : employer de bâtonnets de bois avec
les noms des élèves, lancer une balle à quelqu’un, demander de poser la
question à quelqu’un portant du rouge aujourd’hui, etc.
Lorsqu’il croit qu’une bonne partie de ses élèves peut poser la question et y
répondre, l’enseignant leur demandera de trouver un partenaire et de
reprendre la démarche. Ceci leur offrira une autre occasion de réutiliser les
mêmes structures langagières, ce qui en renforcera le pattern dans leur
cerveau. Avec les plus jeunes ou les tout débutants, on recommande de
demander à deux élèves de modéliser le processus devant la classe,
l’enseignant veillant à l’exactitude du modèle. L’aisance et l’exactitude sont
les pierres angulaires de l’approche neurolinguistique. Afin d’éviter que les
élèves ne commencent à converser dans leur langue maternelle, ce qui serait
contreproductif, l’enseignant n’accordera que quelques minutes, voire
quelques secondes, pour que les élèves s’acquittent de la tâche. Lorsque la
brève interaction en dyades aura pris fin, l’enseignant ramènera le groupe en
plénière, et demandera, par exemple : « Martine, qui était ton/ta partenaire ?
», ce à quoi Martine répondra : « X était mon/ma
partenaire ». « Ah bon, et est-ce que X a un animal familier ? » « Oui, X a
un (chien, chat, hamster)… » ou « Non, X n’a pas d’animal familier ». Cette
conversation ne devrait pas avoir lieu avec chaque élève mais plutôt, encore
une fois, avec un nombre satisfaisant -et aléatoire- pour s’assurer que les
structures et les bons termes aient été généralement maîtrisés. Cette
séquence permet de plus aux apprenants d’élargir leur usage de pronoms et
de possessifs (il/elle, son/sa/ses, etc.)
Donc, nous pouvons dire que l'ANL accorde une grande importance à l’oral et surtout à la
production orale. Elle facilite aux enseignants l’enseignement de l'oral, cela aide les
apprenants à produire des énoncés aisément en utilisant les principes fondamentaux de
l'approche ainsi que les stratégies d'enseignement de l'oral
Problématique de la recherche
Au Canada, le Français Intensif (FI) a été créé à la fin des années 90 par
Joan Netten et Claude Germain, deux chercheurs canadiens qui souhaitaient
trouver des solutions à l’échec de l’enseignement-apprentissage du français
langue seconde avec le français de base pour de jeunes élèves anglophones.
Ainsi, compte tenu des résultats positifs et encourageants déjà obtenus
auprès de jeunes anglophones, apprenants de français, en milieu canadien, il
a paru nécessaire de vérifier si, avec un public de jeunes adultes
universitaires, en milieu égyptien, les retombées seraient sensiblement les
mêmes, compte tenu de la très grande différence de cultures d’apprentissage
entre le milieu canadien et le milieu égyptien.
Etude pilote
Interprétation : La majorité des enseignants ont lié les difficultés de la production orale
chez les élèves au manque de maîtrise de la langue française, plusieurs raisons peuvent
empêcher les élèves de produire aisément en classe. Parmi ces raisons : la peur, la timidité, la
consigne n’est pas claire, conditions sociales et culturelles de la famille et d’autres raisons
encore.
Interprétation : Suite à ces résultats, nous constatons que les enseignants donnent une
grande importance à la durée de l’enseignement de la production orale, car l’insuffisance du
temps est considérée comme un obstacle laissant l’enseignant incapable de mieux enseigner,
si nous consacrons le temps suffisant et donnons une grande importance à la production orale
en français langue étrangère, nous pourrons avoir de bons résultats.
Commentaire : D’après les réponses données par les enseignants, 95 % des enseignants ont
confirmé que leurs apprenants sont bloqués parce qu’ils ont un manque de vocabulaire, 37,5
% ont peur du regard de l’autre, 33% sont timides, et 29 % sont bloqués à cause de la
mauvaise prononciation.
Interprétation : À travers ces résultats nous remarquons que les apprenants souffrent de
blocage à cause des facteurs suivants :
- Manque de vocabulaire : les apprenants ne connaissent pas les mots et le vocabulaire
français, parce qu’ils ne font pas de lecture ou ils ne parlent pas régulièrement la langue
française, donc pour que les apprenants enrichissent leurs vocabulaire ils doivent utiliser
souvent cette langue en lisant et en communiquant.
- La peur du regard de l’autre et la timidité, l’apprenant croit qu’il n’a pas de compétences
par rapport aux autres élèves donc il préfère ne rien dire que d’être intimidé par ces
camarades.
Question 16 : Est-ce que vous laissez les élèves utiliser la langue maternelle pour répondre
aux questions
Commentaire : 45,8 % d’enseignants ne laissent pas leurs élève utiliser la langue maternelle,
et 41,7 % des enseignants laissent leurs apprenants utiliser parfois la langue maternelle, alors
que 12,5 laissent souvent leurs apprenants utiliser la langue maternelle.
Interprétation : Nous avons constaté de ces résultats que l’enseignant ne permet pas aux
apprenants de faire recours à la langue maternelle car ils préfèrent que les apprenants fassent
un effort de production en français langue étrangère, par contre, la langue maternelle est
permise en classe chez certains enseignants, car l’utilisation de la langue maternelle joue un
rôle important dans l’apprentissage de la langue étrangère, mais dans des limites
Question 19 : Est-ce que vous organisez les élèves lors de la séance de production orale ?
Question 24 : Est-ce que vous faites répéter aux élèves quelques phrases avant de leur donner
la tâche ?
Commentaire : D’après les résultats, 83,3% des enseignants font répéter aux élèves quelques
phrases avant de leur donner la tâche de production, et 16,7 % préfèrent de ne pas le faire.
Interprétation : Nous remarquons que la majorité des enseignants voient que faire répéter les
phrases aux élèvent leur permet d’éviter de tomber dans l’erreur ou de se bloquer. Parfois les
enseignants utilisent la répétition pour corriger les erreurs explicitement sans gêner
l’apprenant.
Question 25 : Est-ce que vous posez les questions pour encourager l’élève à continuer de
parler ?
Commentaire : Pour cette question 100 % des enseignants en répondu OUI concernant
l’encouragement de l’élève à continuer de parler tout en leur posant des questions.
Interprétation : La totalité des enseignants posent des questions pour encourager l’élève à
continuer de parler, et cela semble être positif, car certains apprenants sont faibles donc ces
questions les encouragent pour continuer à parler
Question 26 : Est-ce que vous permettez aux élèves d’utiliser les gestes pour
répondre à l’oral ?
Commentaire : A partir des réponses obtenues, nous avons constaté que la majorité des
enseignants soit 95,8 % laissent les élèves utiliser les gestes pour répondre à l’oral 4,2 % ne
laissent pas utiliser les gestes.
Interprétation : Après cette analyse nous observons que la totalité des enseignants
permettent aux apprenants d’utiliser les gestes ; car cette dernière est une communication non
verbale que les apprenants utilisent pour mieux faire passer l’idée. Les difficultés de la
langue française sont considérées comme le facteur majeur qui empêche l’acquisition de
l’expression orale et atteindre l’objectif de son expression.
Interprétation : D’après ces résultats, nous pouvons dire que les enseignants confirment que
les élèves préparent l’oral en classe, car être en groupe dans une classe permet aux apprenants
de communiquer plus sur le sujet.
Cependant, nous avons remarqué tout au long de notre recherche, que les enseignants
essayaient de prendre en charge les obstacles que les élèves éprouvaient lors de la production
orale en utilisant les stratégies et les moyens de l’enseignement de la production orale tels
que : poser des questions pour encourager l’élève à continuer à parler, la répétition, les
gestes, etc. Tout cela pour pouvoir développer la capacité de produire oralement et
l’acquisition de la compétence orale en langue française.
Pour conclure, à travers les résultats de notre questionnaire destiné aux enseignants, nous
avons pu dévoiler où réside la problématique de la production orale en classe et comment les
enseignants les prennent en charge tout en employant des éléments de l’approche
neurolinguistique (sans la nommer ou la connaitre) pour faciliter la tâche d’enseignement de
la production orale en classe de FLE.
Difficultés de prononciation
Hypothèses de recherche
Hypothèse 1 : Les stratégies d’enseignement utilisées dans le groupe
expérimental, via l’ANL, permettent de développer des compétences
langagières en français oral, chez les apprenants chinois, supérieures à celles
obtenues dans le groupe contrôle.
Différence entre
À travers l’histoire de la didactique des langues, l’expression orale n’a pas toujours occupé
une place essentielle dans l’enseignement, car l’accent a été longtemps mis sur l’écrit. C’est
un peu plus tard que l’oral a pu prendre sa place et a pu jouer un rôle très important en
didactique des langues étrangères. Cette didactique de l’oral a pour objectif d’installer chez
l’apprenant une compétence qui lui permet de s’exprimer dans des situations de
communication différentes. Hélène Sorez (1995 : 5) affirme que « s’exprimer oralement,
c’est transmettre des messages, généralement aux autres, en utilisant principalement la
parole comme moyen de communication » (Cité par Soler Parra, 2018 : 14). Mais afin de
s’exprimer en langue étrangère, il faut vaincre quelques obstacles (Soler Parra, 2018 : 14).
Ces obstacles d’expression orale sont pris en charge, de nos jours, par des disciplines
connexes à la didactique des langues étrangères telles que la programmation
neurolinguistique et l’approche neurolinguistique.
La programmation neurolinguistique (PNL) est une nouvelle pédagogie, elle a pour but
d’aider l’apprenant à la réalisation des opérations mentales. Pour Peker : « la PNL étudie la
façon dont fonctionne l'esprit, en coopération avec le corps, en fournissant des techniques et
stratégies qui peuvent aider les apprenants à atteindre les résultats escomptés. » (2010: 88).
Conclusion
Nous avons réalisé que, lors de l’application des stratégies d’enseignement de l’oral proposées
par les concepteurs de l’ANL, les étudiants développent une attitude positive vis-à-vis de leur
apprentissage. Même si le but de notre recherche est l’acquisition des habiletés en
communication, le résultat est assez convaincant puisque les étudiants se sont adaptés
rapidement à cette méthode. Nous retiendrons, essentiellement qu’il y a un manque flagrant
de pratique de l’oral dans les classes de langues. L’apprentissage est plus difficile pour les
étudiants, puisque le seul endroit pour pratiquer l’oral se trouve être exclusivement la classe.
Les interactions orales sont continuellement utilisées dans toutes les phases et dans la
réalisation des projets (mini-projets et projet final). Cette démarche donne de bons
résultats sur la précision et l’aisance des apprenants à l’oral, en lecture et écriture au
Canada (Germain, Netten, et Movossat, 2004 ; Germain, Netten, et Séguin, 2004), en
Chine (Germain, Liang, et Ricordel, 2015) et en Iran (Mohammadi, Gashmardi,
Rahmatian, et Shairi, 2018), par exemple.
3.2.2 Stratégies d’enseignement de l’oral
Les stratégies d’enseignement de l’oral sont primordiales car dans le cadre d’une
atmosphère authentique, elles permettent aux apprenants d’interagir avec
l’enseignant et les autres apprenants dans des conversations authentiques. Les
stratégies d’enseignement de l’oral sont à la base de toutes les interactions orales,
pendant les phases de l’oral, en lecture, en écriture, lors de la réalisation des projets
et lors de diverses activités. Le tout permet ainsi à l’apprenant de s’exprimer avec aisance
et précision.
Germain, C. & Netten, J. (2014). " Comment enseigner à communiquer oralement dans une
L2/LÉ ? ", Actes du Colloque international sur l’enseignement du FLE, San Juan, Porto Rico,
Collectif sous De Serres, L. et alii. AIEQ (Assoc. Internat. des Études québécoises), février-
mars 2012, pp. 19-33. Revue électronique multilingue Crisolenguas :
http://humanidades.uprrp.edu/lenguas/html/colloque_fle.html
Germain, C. & Netten, J. (2012). " Un nouveau paradigme pour l’apprentissage d’une langue
seconde ou étrangère : l’approche neurolinguistique " (Voir ci-dessous : Netten, J. et Germain,
C., 2012).
Germain, C. & Netten, J. (2010). " La didactique des langues : les relations entre les plans
psychologique, linguistique et pédagogique ", Linguarum Arena, 1(1), 9-24 :
http://ler.letras.up.pt/uploads/ficheiros/8640.pdf
DOI : 10.1051/cmlf/2010100
Netten, J. & Germain, C. (2012). "A new paradigm for the learning of a second or foreign
language: The neurolinguistic approach", Neuroeducation, 1(1) : 85-114 :
http://neuroeducationquebec.org/revue
DOI : 10.24046/neuroed.20120101.85
Netten, J. & Germain, C. (2009). " The Future of Intensive French in Canada ", The Canadian
Modern Language Review/Revue canadienne des langues vivantes, 65(5), 757-786.
Netten, J. & Germain, C. (2007). "Intensive French pilot project - Report on results of the
evaluation of oral and written production (September 2002 – August 2006) ". Préparé pour le
ministère de l’Éducation de la province du Nouveau-Brunswick.
Paradis, M. (1994). "Neurolinguistic aspects of implicit and explicit memory: implications for
bilinguism ", in N. Ellis (réd.), Implicit and Explicit Learning of Second Languages. London:
Academic Press, 393-419.
Emmanuel ANTIER, « Les neurosciences comme argument d’autorité en didactique des langues :
l’exemple de l’approche neurolinguistique (ANL) », Recherches en didactique des langues et des cultures
[En ligne], 19-2 | 2022, mis en ligne le 02 juin 2022, consulté le 04 juin 2022. URL : http://
journals.openedition.org/rdlc/11134 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rdlc.11134
Production orale
Je peux utiliser des expressions et des phrases simples pour décrire l'endroit
où je vis et les gens que je connais.
Je peux écrire une simple carte postale, par ex. une carte de Noël. Je peux
remplir des formulaires avec des informations personnelles, telles que le
nom, la nationalité et l'adresse
Je peux écrire des notes et des messages courts et simples. Je peux écrire une
lettre personnelle très simple, par ex. une lettre de remerciements.
Je peux écrire un texte simple et cohérent sur des sujets de la vie courante ou
sur des sujets qui me touchent personnellement. Je peux écrire des lettres
personnelles et décrire des expériences et des impressions.
Je peux écrire des textes clairs et détaillés sur un large éventail de sujets liés
à mes intérêts. Je peux rédiger une présentation ou un rapport cohérent pour
transmettre des informations ou argumenter pour ou contre un point de vue
particulier. Je peux écrire des lettres qui montrent clairement la signification
de certains événements et expériences pour moi.
Dans les cas de la maladie d’Alzheimer, il ressort que c’est le savoir (conscient) qui
est affecté. Autrement dit, la personne souffrant de cette maladie cherche ses mots
mais ses constructions syntaxiques sont intactes : c’est la mémoire déclarative (le
domaine du conscient) qui est affectée. ہl’inverse, dans le cas de l’aphasie, c’est
l’habileté (non consciente) à produire des phrases qui est affectée. La personne
aphasique (du moins dans l’une des différentes formes d’aphasie) est pratiquement
incapable de formuler ses phrases et ne peut, péniblement, qu’émettre des mots
sans pouvoir faire de liens entre eux : c’est la mémoire procédurale (le domaine du
non conscient) qui est affectée. C’est que la mémoire déclarative est le siège du
savoir explicite et conscient sur la langue : vocabulaire, règles de grammaire et
conjugaison. Quant à la mémoire procédurale, elle est le siège de l’habileté à
communiquer, implicite et non consciente : phonétique et morphosyntaxe. Mais,
pour notre propos, ce qu’il importe surtout de noter est qu’il n’y a pas de connexion
directe entre ces deux mémoires (Paradis, 2009). » (2013 : 174-175)
Les anticipations
L’enseignant peut recourir à la technique du S-V-A. Pour cela, il pose une série de questions
pour savoir ce que les apprenants « savent » déjà sur le sujet ou ce que les apprenants croient
savoir sur le sujet (c’est le S) d’une part ; autrement dit quelles informations ils savent sur ce
sujet ; et sur ce qu’ils « veulent » savoir d’autre part (il s’agit du V) ; en d’autres termes
quelles informations ils veulent savoir sur ce sujet. On part du principe que c’est plus facile
de lire un texte informatif en ayant réfléchi au préalable sur ce sujet. Par exemple, sur un
texte sur les sports préférés des Français, l’enseignant note au tableau :
S V A
Nous savons que Nous voulons savoir Nous avons appris que
les Français aiment Si les Français aiment les Français aiment le
pratiquer le football pratiquer le badminton
… badminton …
…
Au terme de notre parcours, l’ANL laisse une large place aux interactions et aux stratégies
interactives sous-jacentes. Les stratégies interactives se distinguent par leur caractère
uniquement oral de par leurs composantes en compréhension et production orale. Elles
suivent des principes d’authenticité, de conversation qui fait le lien entre la réalité des
apprenants et le thème de la conversation, du texte étudié ou du texte à écrire.