Université d’Abomey-Calavi
Faculté de Droit et de Sciences Politiques
Année académique 2021-2022
Licence 2 Droit
Epreuve de Droit international public (Les sources)
Durée: 1 heure
Enseignant : Docteur Armel LallY
NB : Les candidat(e)s sont autorisé(e)s 4 consulter Ia Convention de Vienne de 1969 sur
le droit des traités et la Charte des Nations Unies non annotées en leur possession au
moment de la composition
SUJET:
L’Aranie est un continent coincé quelque part entre l'Afrique, I’Europe du sud et I’Asie. Il est
composé de douze Etats (12) dont cing (5) Etats que sont la Cabouzie, le Damastan, la Jurakie,
la Mamoudie et le Sotoland sont parties au traité de coopération judici
et d’harmonisation
de la justice pénale en Aranie dont voici quelques dispositions :
Article 5 : « Les Etats parties feront en sorte que les Etats qui leur sont frontaliers leur
extradent leurs nationaux ».
Ala lecture d’une telle disposition, le Président du Prékéto , voisin de la Jurakie sur le continent
Aranien envoie une lettre de protestation a ses paires des cing (5) Etats parties au traité en leur
demandant « d’enlever le nom de son pays de leur business ».
Cette réaction parait-elle nécessaire ?
CORRIGE-TYPE
Le cas qui nous ait soumis pose le probléme de effet des traités & Pégard des tiers. Plus
précisément, la question mise en évidence est celle de la réalité de I’effet a I’égard des tiers,
Ce probléme trouve sa solution 4 I’article 34 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit
des traités qui dispose : « Un traité ne crée ni obligations ni devoirs pour un Etat tiers sans
son consentement ». En effet, le droit intemational positif ne manque pas de dispositions
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Conventionnelles posant ce genre de probléme. Il est ainsi de article 2 paragraphe 6 de la
Charte des Nations Unies libellé comme suit: « L ‘organisation fat en sorte que les Etats qui
ne sont pas Membres des Nations Unies agissent conformément & ces principes dans la mesure
nécessaire au maintien de la paix et de la sécurité internationale ». Une telle disposition est
considérée comme une fausse exception a la régle de ’effetrelatif des traités qui veut que ceux-
ci ne créent ni obligations, ni devoirs pour un Etat tiers sans son consentement, I! en est ainsi
Parce que l'obligation prescrite a l'article 2 paragraphe 6 de la Charte des Nations Unies I'est,
non pas a la charge des Etats qui ne sont pas membres de I’ Organisation, mais de cette derniére
elle-méme.
Or, dans le cas d'espéce, aux termes des dispositions de 'article 5 de leur convention, c’est
bien entendu aux cing Etats parties au traité de faire en sorte que les autres qui leur sont
frontaliers extradent leurs nationaux. Donc les débiteurs de I’
obligation d’extrader sont bel et
bien les Etats parties et non les tiers.
Au regard de tout ceci, puisque le Prékéto n’est pas partie au traité, il n’a rien a craindre.
En conclusion cette déclaration de son président ne nous parait pas nécessaire.
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