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Screenshot 2022-11-05 at 10.03.52
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2 e ÉD IT IO N
S ET D ’A CT IV IT ÉS
CA H IE R D E SA VO IR
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S ET D ’A CT IV IT ÉS
CA H IE R D E SA VO IR
Boîte à outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B1
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . G98
Sources. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S100
Aperçu d’un dossier
Première partie
du dossier
Le numéro et
le titre du dossier. Pour visualiser le contenu du dossier :
La religion textes et activités (les activités sont
à l’école
DOSSIER 1
OPINION | COURRIER
Nous sommes inquiets pour toi 2. Relevez, à la page précédente, quatre expressions du religieux chrétien.
Publié le : lundi 23 septembre 2013, 22h36 | Mise à jour : lundi 23 septembre 2013, 22h36
Pour faire des liens Si nous prenons le temps d’écrire cette lettre, c’est que nous sommes inquiets pour toi.
Le monde dans lequel tu vis est différent de celui dans lequel nous vivions à ton âge.
Tellement différent ! Quelquefois, nous nous sentons perdus devant tant de nouveauté.
entre la pratique
Récemment, tu nous as informés que toutes les écoles du Québec offraient le cours
d’éthique et culture religieuse. Sommes-nous les seuls à ne pas comprendre ce choix
du ministère de l’Éducation ? Est-ce que tout le monde est d’accord avec le contenu
de ce cours ? 3. Comparez la classe qui est décrite et illustrée à la page précédente avec la vôtre. Pour chacun des
du dialogue et des À l’époque de notre jeunesse, tout était plus simple, nous semble-t-il. À l’école, il y avait
une seule et même religion pour tous. L’école avait comme objectif de nous transmettre
la foi. Nous nous revoyons assis sur les bancs de l’école, écoutant nos leçons de
catéchisme. On nous demandait : « Où est Dieu ? » Et nous répondions en chœur :
aspects suivants, trouvez une ressemblance et une différence.
tous les jours traités Où cela nous mènera-t-il ? Est-ce nous qui devenons intolérants aux autres et à leur
religion ? En étudiant toutes les religions, est-ce que tu ne risqueras pas de perdre ta
propre religion ? Qu’est-ce que tu garderas de tes racines ?
dans le dossier.
Ton grand-papa et ta grand-maman
Marcel et Doris Hall Enseignante
Salle
de classe
La lettre d’opinion
PLACE PUBLIQUE
La lettre d’opinion est une lettre rédigée par un lec- 4. Nommez deux enjeux éthiques soulevés par les grands-parents de Laurence dans leur lettre.
teur ou une lectrice, publiée dans un journal ou un
magazine. La personne qui la signe veut exprimer un
point de vue, commenter des idées ou des événe-
ments dont il est question dans la société ou dont il
a été question dans le journal ou le magazine. Les
rédacteurs de lettres d’opinion doivent s’assurer que 5. Formulez une question éthique en lien avec la situation présentée à la page 2.
les faits mentionnés sont vérifiables, et que leur lettre
ne contient ni accusation ni attaque personnelle. La Une classe du secondaire au Québec, dans les années 1940.
lettre d’opinion est un moyen efficace pour le public Sur le tableau, on peut lire La vérité est un reflet de Dieu.
de se faire entendre dans les médias. Des images de saints et un crucifix sont suspendus au mur.
Au Québec
À Saguenay, des citoyens se sont opposés à
la récitation d’une prière chrétienne avant les
séances du conseil de ville. En 2011, le Tribunal
Pour faire des liens entre le sujet des droits de la personne du Québec a interdit
cette pratique à la ville de Saguenay. Selon le
tribunal, elle pouvait porter atteinte au droit
à la liberté de conscience de certains citoyens.
4 VIVRE ENSEMBLE 4
IV VIVRE ENSEMBLE 4
Deuxième partie du dossier L’enseignement de la religion à l’école
Dans notre société, les opinions divergent au sujet de l’enseignement de la religion
Juive 2,7 2,0 2,2 1,9 1,2 — L’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Celle-ci
1975
reconnaît, entre autres, le droit pour tous à la liberté de conscience et de religion.
Autres (dont musulmane, hindoue,
2,8 5,7 18,8 25,5 32,2 33,0
bouddhiste, sikh)
Les cours de morale deviennent une option pour tous, tant au primaire qu’au secondaire. Ces
Aucune religion 11,0 13,5 16,5 17,3 21,3 21,0 1984 cours donnent aux parents, qu’ils soient croyants ou non, la possibilité de choisir pour leur enfant
un enseignement religieux ou non.
Source : Statistique Canada, 2001 et 2011.
La Cour suprême du Canada accepte d’entendre la demande de l’école secondaire Loyola qui
Le Québec conjugué au pluriel 2013 souhaite enseigner le programme d'éthique et culture religieuse selon une perspective
confessionnelle.
Le Québec d’aujourd’hui, comme beaucoup
de sociétés modernes, réunit une diversité
de croyances et de valeurs. En 100 ans, le
portrait religieux du Québec a changé radi-
PORTRAIT Mgr Alphonse-Marie Parent
calement. La coexistence des différences
culturelles et religieuses exige désormais Le futur évêque catholique Alphonse-Marie Parent naît le 2 avril 1906 à Saint-
de tous tolérance et respect. Le Québec a Chrysostome, en Montérégie. Il est ordonné prêtre en 1929. Il est titulaire d’un
dû procéder à de nombreux changements, doctorat en théologie et en philosophie. Au cours de sa vie, il occupe les postes
suivants : professeur de théologie et de philosophie, supérieur général du Séminaire
notamment en ce qui a trait à la place de la
de Québec, recteur de l’Université Laval, directeur des Presses de l’Université Laval
religion à l’école. Le système scolaire qué- et doyen de la faculté de philosophie de l’Université Laval. Il occupe également
bécois connaît une petite révolution avec divers postes de prestige au sein de l’Église catholique. Il est nommé président de
l’implantation du nouveau cours d’éthique Mgr Alphonse-Marie Parent la Commission royale d’enquête sur l’enseignement au Québec, en 1961. Le Rapport
et culture religieuse. (1906-1970). Parent transforme complètement le système d’éducation au Québec, notamment
par sa remise en question du rôle de l’Église.
Le pluralisme sous-entend la coexistence des différences religieuses
et culturelles.
Des compléments
BAO
portements et même donner un nouveau sens à la vie d’une par les témoins de la résurrection de Jésus est une expérience religieuse qui a eu un Le christianisme,
Des renvois
personne, ou encore en amener certains à croire en l’existence effet retentissant sur l’histoire de l’humanité. p. B23 à B40
«
du divin. Dans des cas exceptionnels, l’expérience religieuse
d’information. peut aller jusqu’à transformer les valeurs d’une société entière
en présentant un nouvel idéal à atteindre. L’apparition aux Onze
Comme ils parlaient ainsi, Jésus fut présent au milieu d’eux et il leur dit : “ La paix soit aux pages de
»
L’expérience religieuse personnelle avec vous. ” Effrayés et remplis de crainte, ils pensaient voir un esprit. Et il leur dit : “ Quel
la Boîte à outils
est ce trouble et pourquoi ces objections s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Regardez mes
L’expérience religieuse est fondamentale pour les croyants. mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os,
Elle a pour effet de les aider à trouver des réponses à leurs comme vous voyez que j’en ai. ” À ces mots, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme,
questionnements existentiels. Pourquoi vivre ? Qui suis-je ? sous l’effet de la joie, ils restaient encore incrédules […]
Comment être heureux ? Pour certaines personnes, l’expé-
rience religieuse aura pour effet de transformer leur vision du
monde et de les amener à réorienter leur vie, à se convertir à
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2006, Luc 24, 36-41. pour compléter
une religion, à se sentir protégées, à s’engager dans une vie
religieuse ou communautaire plus intense.
Pietà, de Michel-Ange (1475-1564), 15e siècle.
Les évangiles du Nouveau Testament
relatent l’expérience de la résurrection de
l’information
présentée.
Une pietà est une sculpture ou un tableau qui
L’expérience religieuse au cœur des religions représente Marie tenant sur ses genoux le corps Jésus. Cette expérience est notamment
de son fils Jésus détaché de la croix. Le mot pietà racontée dans l’évangile de Luc, le troisième
La plupart des spécialistes des religions s’entendent pour dire signifie « pitié » en italien. évangile du Nouveau Testament, écrit entre
que la majorité des religions sont nées à la suite d’expériences 70 et 90 de notre ère. Luc, qui était médecin,
religieuses. Les religions se sont construites à partir des récits de per- est aussi l’auteur des Actes des apôtres.
sonnes qui ont été transformées par l’expérience qu’elles ont vécue et Dans le
qui ont voulu la raconter afin de permettre à d’autres personnes de vivre bouddhisme L’expérience de la résurrection de Jésus est
la même expérience. et dans le l’élément central du christianisme. Pour les
christianisme, chrétiens, la résurrection de Jésus-Christ
les expériences représente la victoire sur le mal et sur la
religieuses d’individus
mort. Elle est la promesse du pardon, de la
ont eu des effets
considérables
résurrection et la preuve de l’existence de
sur l’histoire de Dieu. Ces croyances s’appuient sur l’expé-
l’humanité : elles sont rience religieuse rapportée par les apôtres.
à l’origine de deux C’est cette expérience religieuse des apôtres
religions. qui est à l’origine de récits, de rites et de
règles au cœur du christianisme.
Les croyants chrétiens commémorent la
résurrection de Jésus par la fête de Pâques.
Des mots en gras,
Il s’agit de la fête la plus importante du
christianisme, car elle célèbre l’événement
au cœur de la foi chrétienne. Comme l’écrit
bleus, qui renvoient
Paul de Tarse dans sa lettre aux Corinthiens :
« [...] si Christ n’est pas ressuscité, notre
prédication est vide et vide aussi est votre
au glossaire, aux
À Bodh Gaya, en Inde, des moines bouddhistes sont rassemblés sous l’arbre de bodhi, aussi appelé
« arbre de l’illumination ». Ce serait sous cet arbre qu’eut lieu l’illumination du Bouddha.
foi ».
Scène du chemin de la Croix du graveur canadien d’origine irlandaise
John Henry Walker (1831-1899). Datée des années 1850-1885, cette
œuvre représente l’apparition du Christ aux apôtres.
pages G98 à G99.
28 VIVRE ENSEMBLE 4 DOSSIER 2 L’expérience religieuse 29
b) Une société où coexistent des opinions politiques et religieuses multiples, des comportements
sociaux et culturels différents.
Des renvois aux pages de la Boîte à outils
c) Une société qui accepte plusieurs comportements sociaux et culturels.
2 a) Formulez un jugement de valeur qu’aurait pu formuler Mgr Parent en 1966 et qui traduirait sa
pensée sur la place de la religion à l’école.
10 VIVRE ENSEMBLE 4
b) Quel document le gouvernement du Québec a-t-il modifié pour implanter le cours éthique
Des activités pour revenir sur les notions
et concepts vus dans le dossier et pour faire
et culture religieuse ?
e) Quel organisme, fondé en 1966, est constitué de parents catholiques qui ont à cœur la
famille et l’éducation des jeunes au Québec ?
/5
/4
/2
DOSSIER 1 La religion à l’école 21 5. Quelles sont les deux positions sur l’enseignement de la religion à l’école qui sont en faveur
de la laïcité.
/2
c) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver
le dialogue utilisé. /6
A. Qu’est-ce que les enseignants pourront dire au sujet des pratiques religieuses ?
Ils vont devoir peser leurs mots ! Imaginez qu’un élève rapporte les propos de
son enseignante à ses parents très pratiquants. Les parents risquent de mal
interpréter les propos en question, de se fâcher et de se présenter à l’école pour
dire leur façon de penser à l’enseignante. Ils en viendront peut-être même aux
coups ! Ce sera invivable !
B. Je crois qu’il est préférable d’être en faveur du cours d’éthique et culture religieuse.
C’est mon père qui me l’a dit.
22 VIVRE ENSEMBLE 4
VI VIVRE ENSEMBLE 4
Aperçu de la Boîte à outils
L’éthique
L’éthique
Pour mieux réfléchir sur des questions
comporte des…
éthiques.
questions éthiques
qui soulèvent des…
enjeux éthiques
qui sont des…
Comprendre
Certaines questions permettent de mieux comprendre les normes, les valeurs et les
comportements associés à une situation, car elles font ressortir des précisions
Principe moral importantes. Règle morale
Un principe moral est une norme qui définit ce qu’il est Exemples
Une de questions
règle morale : Qu’est-ce
est une norme qui spécifieque le droit à la liberté d’association ? Qu’est-ce que
comment
nécessaire de faire ou de ne pas faire pour atteindre ce qui est appliquer un principe
la vie privée moral dans
? Qu’est-ce quedes situations
le plagiat précises.est la différence entre l’égalité et l’équité ?
? Quelle
tenu pour le bien. Cette norme est souvent exprimée dans un La règle apparaît généralement plus contraignante et elle
Quelles sont les différentes façons de concevoir la justice sociale ?
énoncé très général dont découle un ensemble de règles s’exprime souvent sous forme d’interdictions.
morales.
Définir
« Ne tue pas. »
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on «Certaines
Ne vole pas.questions
» permettent de définir et de mieux connaître les normes, les points
te fasse. » «de vue
Il est et les
interdit de motivations de différentes
s’adresser à autrui personnes dans telle situation, car elles per-
de manière volontaire-
ment offensante,
mettent que ce soitdivers
de distinguer en paroles ou en et
repères gestes. »
conduites.
«Exemples
Il est interditde questions
de tenir : Quelles
ou d’encourager dessont leshaineux
propos normes relatives à l’élevage des animaux ?
Quel est le point »de vue de tel spécialiste sur tel sujet ? Pour quelles raisons les inter-
ou discriminatoires.
« Aimez-vous les uns les autres. »
«nautes fréquentent-ils
Il est défendu tel réseau
d’utiliser la force social
physique contre? qui
Pourquoi
que est-il interdit de mâcher de la gomme
ce classe
en soit. » ?
« Agis en vue du plus grand bonheur collectif. » « Il est interdit de détériorer volontairement le local de classe. »
Évaluer
« Afin de respecter les droits d’auteurs, l’élève doit indiquer
« Sois honnête. » Certaines
clairement les questions permettent
sources des informations d’évaluer,
qui sont utilisées de justifier ou de recommander des
conduites
dans ou
un travail. » des idées en lien avec la situation, car elles mènent à des suggestions
de conduites à adopter ou à des propositions de solutions à divers problèmes éthiques.
« Respecte les droits et libertés d’autrui. » Les options proposées visent à favoriser le vivre-ensemble.
« Tout être humain est titulaire de libertés fondamentales telles « Il est interdit de faire circuler des informations sur la vie
la liberté d’expression, de conscience et de réunion pacifique. » Exemples de questions
privée des personnes : Pour
sans leur quelles raisons
consentement. » est-il souhaitable d’acheter des livres de
« Tout être humain a droit au respect professionnel. » littérature dans des magasins à grande surface ? Quels seraient les comportements à
promouvoir ou à éviter dans telle situation ? Que conseillerais-tu à telle personne dans
B4 VIVRE ENSEMBLE 4
telle situation ? Quels sont les avantages et les inconvénients de certaines actions ?
Quelles sont les conséquences de telles actions ? Un aperçu de quelques grands courants
philosophiques pour aborder les questions
Questions à éviter
Lors d’une réflexion éthique, il est recommandé d’éviter les questions du type
« Doit-on… ? » ou « Faut-il… ? », qui laissent croire à une bonne réponse. De telles
questions relèvent plus de la morale. L’éthique cherche davantage à déterminer si les
actions sont souhaitables et sur quoi elles sont fondées. éthiques et y réfléchir.
BOÎTE À OUTILS B5
L’éthique déontologique qu’il veut tuer. Vous savez où elle se trouve. Devez-
1. 34. qu’à
Tout être humain a droit à la vie, ainsi (1) la
N’est pas àcoupable
sûreté, d’une
l’intégrité et à infraction
la liberté la personne qui, à la fois :
de sa personne. Il possède également la personnalité juridique.
a) croit, pour des motifs raisonnables, que la force est employée contre elle ou une
2. autreau
Tout être humain dont la vie est en péril a droit personne
secours.ou qu’on menace de l’employer contre elle ou une autre personne ;
[…]
3. b) commet l’acte
Toute personne est titulaire des libertés fondamentales tellesconstituant l’infraction dans le but de se défendre ou de se protéger
la liberté de
— ou de défendre
conscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la libertéoud’expression,
de protéger une autre personne — contre l’emploi ou la menace
la liberté de réunion pacifique et la libertéd’emploi de la force ;
d’association.
184. (1) Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq
ans quiconque, au moyen d’un dispositif électromagnétique, acoustique, mécanique ou
autre, intercepte volontairement une communication privée.
HOMICIDE
222. (1) Commet un homicide quiconque, directement ou indirectement, par quelque moyen,
cause la mort d’un être humain.
religieuses présentes
profane, c’est-à-dire en dehors de la religion. monde, leurs croyances, leur conception de l’être
humain, du mal et de la vie après la mort, leur orga-
nisation, leur façon de transmettre la foi, la place
Les traditions religieuses, qu’elles accordent aux femmes, leurs rites, leurs
c’est-à-dire les grandes religions, se manifestent par les... fêtes, leurs règles de conduite, leur implantation et
leur importance relative en fonction de la population
de chaque région administrative du Québec.
au Québec.
expressions du religieux,
des éléments observables qui ont des liens avec une religion et qui peuvent se retrouver... Un monde, des religions
Résumer une religion en quelques lignes comporte
sa part de dangers. Avant de lire les dossiers qui
suivent, il importe de prendre en considération La fête de Timkat, qui correspond à l’Épiphanie, a lieu en janvier.
dans la pratique dans le patrimoine dans la culture profane : Pour les chrétiens orthodoxes éthiopiens, il s’agit du principal
religieuse : religieux : la bible du barbecue, quelques nuances afin d’éviter de tomber dans la
événement de l’année. Chaque culture religieuse a sa façon
le calice, la kippa, l’icône, le nom Sainte-Anne-de- une religieuse dans une généralisation abusive, ou pire, dans la caricature. particulière de célébrer les moments importants de son calendrier.
l’alléluia, le col romain, Beaupré, la croix de chemin, publicité, un nom de
Pour chaque tradition religieuse, il serait possible
la communion, les ablutions, le cimetière, l’oratoire commerce ou de produit de
le voile, le turban, l’autel, Saint-Joseph, la synagogue consommation en lien avec d’affirmer qu’il existe autant de façons de croire qu’il propres à leur religion. D’autres cherchent plutôt
la Bible, le Coran, Shaar Hashomayim, les la religion, le titre gourou de y a de croyants. En effet, certains croyants s’engagent à dégager l’esprit d’un récit ou d’une règle, son
« Tu ne tueras point », vitraux de Guido Nincheri, la finance, des expressions à respecter de façon stricte et dans les moindres sens général, et l’ajustent aux réalités du monde
la hutte de sudation. la légende de la Chasse- comme « Œil pour œil, dent détails l’ensemble des récits, des règles et des rites d’aujourd’hui.
galerie, La Mecque. pour dent », qui sont tirées
de la Bible, mais utilisées
dans un contexte profane. Chronologie générale des grandes traditions religieuses
– 30 000 Arrivée des premières populations de chasseurs avec leurs pratiques animistes en Amérique.
à – 15 000 Naissance des spiritualités amérindiennes.
Afin de mieux comprendre une expression du religieux, il faut connaître... v. – 1500 Début de l’écriture des Veda. Naissance de l’hindouisme.
– 1000 Arrivée des premiers ancêtres des Inuits avec leurs pratiques animistes. Naissance de la spiritualité inuite.
30-120 Vie publique de Jésus de Nazareth, naissance du christianisme et rédaction du Nouveau Testament.
Exemples de caractéristiques, de significations et de fonctions : 610 Le prophète Muhammad reçoit de Dieu les premières révélations du Coran. Naissance de l’islam.
Une caractéristique Une fonction Une signification 1517 Critique du christianisme catholique par le moine allemand Martin Luther. Naissance du christianisme
protestant.
Guider les croyants dans leurs 1529 Rupture d’Henri VIII avec l’Église de Rome.
La Bible (pour un chrétien) Recueil de textes. La parole de Dieu.
choix de vie.
1534 Le Parlement anglais entérine la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. Naissance de l’anglicanisme.
Inspirer moralement les 1536 Publication en latin de l’Institution de la religion chrétienne, par le prêtre français Jean Calvin. Naissance
Le rabbin (pour un juif) Spécialiste de la Torah. Il est la Torah vivante. du calvinisme.
membres de sa communauté.
Lieux sacrés
Tous les lieux significatifs dans la vie de Jésus Roumains, melkites) ;
sont devenus des lieux importants pour de
nombreux croyants (Bethléem, Jérusalem, etc.).
Éthiopiens) ;
Lieux de culte
Église (où Dieu réside), chapelle, basilique, (maronites, malankares) ;
cathédrale, oratoire.
Chaldéens).
Symbole principal
La croix (l’instrument de supplice sur lequel
Jésus est mort).
Chronologie du catholicisme
v. – 6 Naissance de Jésus.
45
v. 50-120
Paul de Tarse annonce l’Évangile en Asie Mineure.
Rédaction des lettres de Paul, des Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) et des autres écrits du Nouveau Testament.
Des portraits
v. 150
v. 320
Apparition des premières représentations iconographiques du Christ.
381
Concile de Nicée, où les bases de la foi chrétienne sont établies. On confirme la divinité de Jésus.
Concile de Constantinople.
des personnes
significatives
385-406 Traduction de la Bible en latin par Jérôme.
451 Concile de Chalcédoine. On discute de la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Quelques Églises de rite
alexandrin en désaccord se séparent.
529
910
Création de l’ordre des Bénédictins par Benoît de Nursie.
Fondation de l’abbaye de Cluny. Mille deux cents autres abbayes seront ensuite construites en deux cents ans.
pour chacune
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007,
1054 Séparation entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe parce que les Églises de l’Est ne reconnaissent pas
l’autorité du pape. des traditions
religieuses.
1209 Fondation, par saint François d’Assise, de l’ordre des Frères mineurs.
p. 48-49.
1455 Première impression de la Bible par Gutenberg.
1962-1965 Concile du Vatican II, qui vise à adapter l’Église à la société moderne.
1986 Rencontre à Assise entre les responsables des grandes religions du monde.
les principaux points Paul est né à Tarse, au Proche-Orient, vers l’an 5. Ses écrits, qui font partie du
Nouveau Testament sous le nom d’épîtres, l’ont rendu célèbre. L’Église catholique
l’a canonisé. Pourtant, rien, au début de sa vie, ne laissait présager une telle
de repère pour chacune destinée. Citoyen de l’Empire romain, il est éduqué à Jérusalem. Juif pharisien, il
observe strictement les lois de la Torah. Il se joint aux persécuteurs des premiers
Une carte montre la répartition chrétiens jusqu’au jour où une apparition du Christ l’incite à se convertir. Dès lors,
il se consacre à l’évangélisation des juifs et des païens. Ses lettres – épîtres – aux
des religions. communautés chrétiennes qu’il a fondées reflètent le message du Christ. Bien que,
L’athéisme
06 Montréal 1 782 830 1 141 170 64,01
07 Outaouais 312 820 262 200 83,82
08 Abitibi-Témiscamingue 144 355 135 645 93,97
09 Côte-Nord 96 895 90 295 93,19
10 Nord-du-Québec 38 495 16 945 44,02
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 95 465 88 595 92,80
12 Chaudière-Appalaches 376 575 358 715 95,26
13 Laval 339 000 274 925 81,10
14 Lanaudière 383 340 358 205 93,44
15 Laurentides
16 Montérégie
454 525
1 260 150
406 615
1 096 070
89,46
86,98
L’athéisme
Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Ce lieu de 17 Centre-du-Québec 213 345 201 440 94,42 POINTS DE REPÈRE
pèlerinage international est également un des plus
anciens au Québec. Dès 1658, des fidèles viennent Le Québec 7 125 580 5 939 705 83,36 Plusieurs personnes dans le monde affirment Il n’y a pas de doctrine unique qui oriente
y prier. C’est aussi un lieu de pèlerinage important ne croire en aucun dieu. Ces personnes se l’agir de l’ensemble des athées et des
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec,
pour de nombreux Autochtones christianisés.
recensement 2001. qualifient généralement d’athées ou agnostiques. Pour trouver des réponses
d’agnostiques. à leurs questions existentielles et morales,
les athées et les agnostiques seront généra-
L’athéisme est une attitude ou une doctrine
Chronologie du catholicisme au Québec lement guidés par diverses philosophies ou
qui nie l’existence de Dieu ou de dieux. Le
1534 Jacques Cartier prend possession du territoire en plantant une croix au nom du Christ et du roi de France. idéologies qui ne font pas référence à Dieu.
mot « athée » signifie littéralement « sans dieu ».
1615 Première messe catholique célébrée sur l’île de Montréal. Les athées et les agnostiques transmettent
L’agnosticisme est une attitude ou une
leurs idées et leurs convictions au public
1637 Premier baptême d’un Amérindien adulte en Huronie. doctrine qui affirme que les êtres humains
au moyen de livres, de magazines et, plus
1674 Nomination du premier évêque de Québec, François-Xavier de Montmorency-Laval. sont incapables de savoir si Dieu existe ou
récemment, dans internet et par diverses
non. Pour l’agnostique, même si le divin
1847 Inauguration de l’église catholique irlandaise Saint-Patrick. campagnes publicitaires. Certaines associa-
existait, les humains ne pourraient y avoir
1886 Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau devient le premier cardinal canadien. tions athées organisent aussi des débats,
accès, ni par les sens, ni par la raison.
des conférences et des congrès sur le sujet.
1910 Congrès eucharistique à Montréal, le premier en Amérique.
1918 Début de la construction de l’église catholique italienne Notre-Dame-de-la-Défense.
1924 Pose de la croix illuminée sur le mont Royal, à Montréal.
1933 Fondation de l’église catholique polonaise Notre-Dame-de-Czestochowa.
1982 Naissance de la paroisse catholique haïtienne Notre-Dame-d’Haïti.
1983 Au primaire et au secondaire, les élèves ont maintenant le choix entre le cours d’enseignement moral et religieux
(catholique ou protestant) et un enseignement moral.
1986 Inauguration de l’église catholique portugaise Santa Cruz.
2008 Programme d’éthique et de culture religieuse obligatoire pour tous, qui remplace le choix entre un enseignement moral
et religieux (catholique ou protestant) et un enseignement moral.
L’athéisme dans le monde
B30 VIVRE ENSEMBLE 4
religieuses au Québec.
Au sujet de …
La délibération La narration
Le jugement de préférence Le jugement de prescription
neufs. soir.
Par exemple : Une directrice, des élèves et des
Une méthode pour comparer parents délibèrent afin de parvenir à un consen-
Attention ! Attention ! sus sur un nouvel uniforme scolaire.
La comparaison
Établissement de différences ou de ressemblances
entre deux ou plusieurs éléments.
La comparaison permet de faire ressortir les
différences et les ressemblances entre des
éléments.
La discussion La conversation
X VIVRE ENSEMBLE 4
La religion
à l’école
DOSSIER 1
OPINION | COURRIER
Si nous prenons le temps d’écrire cette lettre, c’est que nous sommes inquiets pour toi.
Le monde dans lequel tu vis est différent de celui dans lequel nous vivions à ton âge.
Tellement différent ! Quelquefois, nous nous sentons perdus devant tant de nouveauté.
Récemment, tu nous as informés que toutes les écoles du Québec offraient le cours
d’éthique et culture religieuse. Sommes-nous les seuls à ne pas comprendre ce choix
du ministère de l’Éducation ? Est-ce que tout le monde est d’accord avec le contenu
de ce cours ?
À l’époque de notre jeunesse, tout était plus simple, nous semble-t-il. À l’école, il y avait
une seule et même religion pour tous. L’école avait comme objectif de nous transmettre
la foi. Nous nous revoyons assis sur les bancs de l’école, écoutant nos leçons de
catéchisme. On nous demandait : « Où est Dieu ? » Et nous répondions en chœur :
« Dieu est partout. »
Nous avions alors une vision commune de ce qu’étaient le bien et le mal. Pourquoi
n’enseigne-t-on plus la religion dans les écoles comme avant ? Nous avons entendu
dire que le cours d’éthique et culture religieuse aborde plusieurs traditions religieuses.
Où cela nous mènera-t-il ? Est-ce nous qui devenons intolérants aux autres et à leur
religion ? En étudiant toutes les religions, est-ce que tu ne risqueras pas de perdre ta
propre religion ? Qu’est-ce que tu garderas de tes racines ?
Ton grand-papa et ta grand-maman
Marcel et Doris Hall
La lettre d’opinion
PLACE PUBLIQUE
2 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
3. Comparez la classe qui est décrite et illustrée à la page précédente avec la vôtre. Pour chacun des
aspects suivants, trouvez une ressemblance et une différence.
Élèves
Enseignante
Salle
de classe
4. Nommez deux enjeux éthiques soulevés par les grands-parents de Laurence dans leur lettre.
Au Québec
À Saguenay, des citoyens se sont opposés à
la récitation d’une prière chrétienne avant les
séances du conseil de ville. En 2011, le Tribunal
des droits de la personne du Québec a interdit
cette pratique à la ville de Saguenay. Selon le
tribunal, elle pouvait porter atteinte au droit
à la liberté de conscience de certains citoyens.
En 2013, la Cour d’appel du Québec a infirmé
le jugement en affirmant que la récitation de
la prière avant les séances du conseil de ville
ne portait pas atteinte à la neutralité religieuse
de la ville.
4 VIVRE ENSEMBLE 4
Au nom de la charte
En 1948, à Paris en France, en réaction à la
Seconde Guerre mondiale, les 58 États
membres de l’Organisation des Nations
unies (ONU) adoptent la Déclaration uni-
verselle des droits de l’homme. Cette décla-
ration vise à reconnaître les mêmes droits à
tous les êtres humains sans égard à leur âge,
à leur sexe, à leur origine ethnique ou à leur
Le siège de l’Organisation des Nations unies à New York, aux États-Unis.
appartenance religieuse.
Le mandat de l’ONU est d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité
Peu à peu, les grands principes de la Décla- internationales. Cet organisme a pour objectifs la coopération entre les pays,
le développement économique, la justice sociale et les droits et libertés
ration universelle des droits de l’homme de la personne.
sont repris par de nombreuses sociétés qui
s’en inspirent. Par exemple, en 1975, l’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte
des droits et libertés de la personne. Ce document est ce qu’on appelle une « loi fon-
damentale », c’est-à-dire qu’aucune autre loi ne peut aller à l’encontre des articles de
la charte, qui accorde les mêmes droits à tous les citoyens. Ce document vise l’har- BAO
monie dans les rapports entre les citoyens et entre leurs institutions, dans le respect Extraits de la Charte
des droits et libertés
de la dignité humaine. La Charte des droits et libertés de la personne est entrée en de la personne du
vigueur le 28 juin 1976. Québec, p. B7
Vers un changement
des mentalités ?
La charte reconnaît à chaque individu l’égalité et la liberté de conscience et de religion.
À la lumière de ce nouveau document, de nombreuses personnes se sont questionnées
sur la place de l’enseignement des religions catholique ou protestante dans nos écoles.
L’adoption de la charte mènerait-elle le Québec vers la laïcité de cette institution
qu’est l’école ? La laïcité, c’est la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux.
Dans les sociétés laïques, les croyances et les convictions sont une affaire personnelle
et l’État reste neutre dans ce domaine.
Dans les sociétés laïques, les croyances et les convictions sont une affaire personnelle. L’État
reste neutre, ce qui favorise l’harmonie entre les citoyens.
6 VIVRE ENSEMBLE 4
Il était une foi à l’école
Voici, en bref, quelques dates marquantes dans l’histoire de l’enseignement de la
religion au Québec.
Les autorités politiques confèrent à l’Église catholique le pouvoir total sur l’enseignement au
1867
Québec.
Dans un Québec en pleine Révolution tranquille, l’État crée le ministère de l’Éducation. L’État
1963 retire ainsi à l’Église le pouvoir qu’elle avait jusqu’alors dans le domaine de l’éducation. Cepen-
dant, l’enseignement religieux dans les écoles demeure catholique et protestant.
Le Rapport Parent sur l’enseignement au Québec est publié. Cette importante étude affirme que
1966 les institutions scolaires doivent accorder un traitement égal à toutes les visions du monde,
religieuses ou non.
L’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Celle-ci
1975
reconnaît, entre autres, le droit pour tous à la liberté de conscience et de religion.
Les cours de morale deviennent une option pour tous, tant au primaire qu’au secondaire. Ces
1984 cours donnent aux parents, qu’ils soient croyants ou non, la possibilité de choisir pour leur enfant
un enseignement religieux ou non.
Le Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école est publié. Ce rapport recommande le
1999 remplacement de l’enseignement confessionnel de la religion par un enseignement culturel des
religions.
La Cour suprême du Canada juge que le cours d’éthique et culture religieuse ne porte pas atteinte
2012
à la liberté de religion des enfants ni à celle de leurs parents.
La Cour suprême du Canada accepte d’entendre la demande de l’école secondaire Loyola qui
2013 souhaite enseigner le programme d'éthique et culture religieuse selon une perspective
confessionnelle.
»
convictions et accepte que l’autre jouisse de la même liberté. […]
L’éducation à la tolérance doit viser à contrecarrer les influences qui conduisent à la
peur et à l’exclusion de l’autre et doit aider les jeunes à développer leur capacité
d’exercer un jugement autonome, de mener une réflexion critique et de raisonner en
termes éthiques. »
Source : UNESCO, Déclaration de principes sur la tolérance, 16 novembre 1995 [en ligne]. (Consulté
le 3 septembre 2013.)
»
conduit à la violation des droits de l’homme, à la violence ou aux conflits armés. […]
L’intolérance a souvent pour causes l’ignorance et la peur : peur de l’inconnu, de l’Autre,
des autres cultures, nations, religions. L’intolérance est aussi intimement liée à un
sentiment exagéré de sa propre valeur, d’orgueil, qui peut être personnel, national ou
religieux.
Source : UNESCO, Promouvoir la tolérance [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
PORTRAIT L’UNESCO
Le drapeau de l’ONU.
8 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
Année d’adoption
2. La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est ce qu’on appelle « une loi fondamentale ».
Que signifie cette affirmation ? Encerclez la bonne réponse.
a) Il s’agit d’une loi indépendante, qui ne relève pas du domaine juridique.
b) Aucune autre loi ne peut aller à l’encontre des articles de la charte, qui accorde les mêmes droits
à tous les citoyens.
c) La charte est une loi qui fait appel à ce qu’il y a de plus profond dans chaque être humain.
3. Formulez sous la forme d’un jugement de réalité ce que la charte reconnaît en matière de religion.
d) Le principe de cohabitation des pouvoirs religieux et des pouvoirs de l’État en accord avec
les valeurs de la société civile.
b) Une société où coexistent des opinions politiques et religieuses multiples, des comportements
sociaux et culturels différents.
2 a) Formulez un jugement de valeur qu’aurait pu formuler Mgr Parent en 1966 et qui traduirait sa
pensée sur la place de la religion à l’école.
10 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
LA TOLÉRANCE EN QUESTION
1. Indiquez si chacun des énoncés est vrai ou faux. S’il est faux, justifiez votre réponse. VRAI FAUX
2. Expliquez comment la Déclaration de principes sur la tolérance de l’UNESCO peut être considérée
comme un repère valable dans une réflexion éthique à propos de la religion à l’école.
c) Nommez deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue qui dénotent une attitude intolé-
rante. Expliquez votre réponse.
PLURALISME ET TOLÉRANCE
1. À partir des données du tableau « Présence de certaines traditions religieuses au Québec », présenté à
la page B30 de la Boîte à outils, montrez qu’il existe une grande diversité culturelle au Québec.
2. Posez un regard éthique sur le pluralisme du Québec d’aujourd’hui en répondant aux questions qui
suivent.
c) Nommez deux repères qui pourraient être utilisés pour réfléchir à cette question.
12 VIVRE ENSEMBLE 4
L’enseignement de la religion à l’école
Dans notre société, les opinions divergent au sujet de l’enseignement de la religion
dans les écoles. Certaines personnes pensent qu’il est important que les élèves aient
la possibilité de choisir un cours conforme à leurs convictions, religieuses ou non
religieuses. D’autres considèrent que la religion ne doit pas être étudiée à l’école.
D’autres encore soutiennent que ce sont les aspects culturels des religions présentes
au Québec qu’il faut enseigner.
En 2008, l’arrivée du nouveau cours d’éthique et culture religieuse dans les écoles
primaires et secondaires du Québec a suscité bien des débats.
La proposition
En 1997, le gouvernement du Québec se questionne sur la place de la religion à l’école.
Il forme un groupe de travail qui a pour mandat d’étudier la question et de proposer
des solutions. Ce groupe est présidé par Jean-Pierre Proulx, professeur et journaliste,
spécialiste de l’éducation et des questions religieuses. En 1999, le Rapport Proulx
recommande l’enseignement culturel de la religion dans les écoles du Québec. Selon
ce rapport, cela permettra de respecter la laïcité de l’État et les droits à l’égalité de
tous, ainsi que la liberté de conscience et de religion inscrits dans la Charte des droits
et libertés de la personne du Québec.
»
la culture québécoise. Facteur important d’enrichissement, la diversité peut parfois devenir
une source de tension ou de conflit. Pour vivre ensemble dans cette société, il est néces-
saire d’apprendre collectivement à tirer profit de cette diversité. Il importe dès lors de s’y
sensibiliser et d’entreprendre une réflexion et des actions qui favorisent le bien
commun.
Source : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT, Programme de formation de l’école
québécoise, Éthique et culture religieuse, programme du premier cycle et du deuxième cycle du secondaire,
2007, Préambule et p. 1.
L’accueil
Dans le débat sur l’arrivée du cours d’éthique et culture religieuse, on a pu entendre
les membres de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ). Cet organisme a été
créé par des parents qui s’opposent au caractère obligatoire du nouveau cours d’éthique
et culture religieuse. La CLÉ remet en question certains contenus du cours dont ils
craignent les répercussions dans la vie des élèves. Les membres de l’Association des
parents catholiques du Québec (APCQ) sont également en désaccord avec l’implan-
tation du cours d’éthique et culture religieuse.
Les membres de la CLÉ et de l’APCQ considèrent que les parents ont perdu le droit de
s’opposer à la transmission par l’école des valeurs et des croyances qui vont à l’en-
contre des leurs.
14 VIVRE ENSEMBLE 4
«
Le programme d’éthique et de culture religieuse ne respecte pas la liberté de conscience
»
et de religion des parents et des élèves. Les parents ne pourront pas exprimer leur pré-
férence pour leur enfant par la voie de l’option entre ce programme et le programme
d’enseignement religieux et moral catholique. Or le parent a le droit et le devoir de s’assurer
que les croyances et les valeurs que l’enfant reçoit sont compatibles avec celles de sa
famille et de sa foi. […]. Ce programme interfère avec le rôle du parent comme premier
éducateur de ses enfants.
Source : Propos recueillis par Jean Morse-Chevrier de l’Association des parents catholiques du Québec,
« Opinions des parents sur le programme Éthique et culture religieuse », Famille-Québec, hiver 2006-2007,
p. 6 [en ligne]. (Consulté le 27 septembre 2013.)
«
Avec le nouveau cours d’éthique et culture religieuse, l’enfant est appelé à favoriser la
»
tolérance plutôt que d’autres valeurs telles que la vérité ou le sens de sa propre identité.
Plus que la tolérance ou l’acceptation des personnes, ce cours encourage les jeunes à
tolérer tous les points de vue, ce qui va à l’encontre de l’enseignement moral de bon
nombre de religions. Ce ne sont pas toutes les positions qui sont acceptables sur des
questions d’ordre moral ou religieux. Ceci aura pour effet de diminuer l’adhérence du
jeune à ses propres convictions et croyances.
Source : Une critique du cours en 10 points, site internet de la Coalition pour la liberté en éducation [en
ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
Le Mouvement laïque québécois (MLQ) est un organisme fondé en 1981, dont la raison d’être
est la défense de la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l’État, et la laïcisation
des institutions publiques.
«
Le Mouvement laïque québécois reconnaît la pertinence d’un enseignement factuel sur
les religions dans la mesure où cet enseignement permettrait aux élèves d’acquérir des
connaissances objectives et critiques sur les religions et sur l’incroyance. Cet enseigne-
ment pourrait se faire dans le cadre de disciplines déjà existantes comme l’histoire, la
géographie, la littérature ou les arts. [...]
»
Le cours de culture religieuse marque davantage un virage multiconfessionnel de l’école
publique qu’une véritable laïcisation. Il ressemble plus à une entreprise de glorification
des religions qu’à de l’enseignement objectif et critique et il marginalise ceux qui sont
sans religion. Il s’agit bien d’un enseignement religieux qui n’a rien de laïque et qui n’a
pas sa place à l’école.
Source : Position présentée en conférence de presse par les représentants du Mouvement laïque québécois
(MLQ) le 24 avril 2008 et révisée en assemblée générale le 30 novembre 2008.
«
d’éthique et culture religieuse. Voici l’opinion d’une journaliste à ce sujet :
[Le cours d’éthique et culture religieuse] s’harmonise toutefois parfaitement avec l’idéal
»
de tolérance propre à toute société […]. Désormais, tous ensemble et face au même
enseignant, on causera des grandes religions et des valeurs communes. […] Sur le strict
plan des connaissances, impossible aujourd’hui de comprendre les aléas du monde
moderne sans découvrir le religieux dans toute sa pluralité. Comment saisir l’Europe sans
évoquer le christianisme ? Comment comprendre ce qui anime les pays arabes sans
s’initier aux fondements de l’islam ?
Source : Marie-Andrée CHOUINARD, « L’école de la tolérance », Le Devoir, 14 septembre 2007 [en ligne].
(Consulté le 3 septembre 2013.)
Le jugement
En 2008, deux parents ont demandé à la commission scolaire de l’école fréquentée
par leurs enfants la permission de les exempter du cours d’éthique et culture religieuse.
Les parents soutenaient que le cours portait atteinte à leur droit de liberté de conscience
et de religion et à celui de leurs enfants. Devant le refus de la commission scolaire de
leur accorder cette exemption, les parents ont porté leur cause devant la justice.
En 2012, la Cour suprême a émis un jugement qui rejetait la demande des parents.
«
Voici deux extraits de ce jugement :
Tout d’abord, il ressort de la preuve que le but formel du Ministère ne paraît pas avoir été
de transmettre une philosophie fondée sur le relativisme ou d’influencer les croyances
particulières des jeunes. Le fait même d’exposer les enfants à une présentation globale
»
de diverses religions sans les obliger à y adhérer ne constitue pas un endoctrinement des
élèves qui porterait atteinte à la liberté de religion [des parents]. […] Suggérer que le fait
même d’exposer des enfants à différents faits religieux porte atteinte à la liberté de religion
de ceux-ci ou de leurs parents revient à rejeter la réalité multiculturelle de la société cana-
dienne et méconnaître les obligations de l’État québécois en matière d’éducation publique.
Source : Jugements de la Cour suprême du Canada, S.L. c. Commission scolaire des Chênes, 17 février 2012
[en ligne]. (Consulté le 17 septembre 2013.)
16 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. a) Parmi les couples de repères suivants, cochez celui sur lequel s’appuie la journaliste
Marie-Andrée Chouinard.
Le pouvoir et la tolérance.
La connaissance et le plaisir.
La Déclaration de principes sur la tolérance de l’UNESCO et la connaissance.
La tolérance et la connaissance.
La religion et la tolérance.
b) Dans la liste qui suit, encerclez le type des repères que vous avez indiqués en a).
3. Parmi les repères suivants, cochez celui sur lequel s’appuient les représentants du Mouvement laïque
québécois pour refuser l’implantation du cours éthique et culture religieuse.
La connaissance.
L’argent.
La laïcité.
La foi.
5. Selon vous, que signifie le slogan « Non à la religion d’État » qu’on peut lire sur des pancartes
de manifestants, à la page 14 ?
6. Dans ce dossier, vous avez pu en apprendre davantage sur trois positions possibles face à l’enseigne-
ment de la religion à l’école. Reliez par un trait chacune des positions à la personne ou au groupe de
personnes qui la soutient.
7. Deux groupes aux positions opposées utilisent l’argument de la liberté de conscience et de religion
pour soutenir leur position. Expliquez la position de chacun des deux groupes.
8. Expliquez en quoi la liberté est en enjeu éthique important dans le débat autour de l’implantation du
cours éthique et culture religieuse au Québec.
9. Repérez dans l’extrait du jugement de la Cour suprême, présenté à la page 16, ce qui pourrait
constituer un argument favorable au cours d’ÉCR.
18 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
Introduction
1. a) Dans le tableau qui suit, présentez les éléments essentiels de la situation dont il est question dans
la lettre des grands-parents de Laurence.
2. a) Formulez une question éthique en lien avec l’enseignement de la religion à l’école et la tolérance.
b) Relevez deux enjeux éthiques, sauf la tolérance, soulevés par votre question éthique.
Développement
3. a) Selon vous, laquelle des trois options proposées dans le dossier quant à l’enseignement de la
religion à l’école favorise plus le vivre-ensemble ? Justifiez votre choix à l’aide de deux arguments.
Conclusion
4. Pour chacune des deux options que vous n’avez pas retenues, présentez un inconvénient qui explique
pourquoi vous ne l’avez pas choisie.
20 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
b) Quel document le gouvernement du Québec a-t-il modifié pour implanter le cours éthique
et culture religieuse ?
d) Pendant la Révolution tranquille, à qui est donné le pouvoir détenu par l’Église catholique
dans le domaine de l’éducation ?
e) Quel organisme, fondé en 1966, est constitué de parents catholiques qui ont à cœur la
famille et l’éducation des jeunes au Québec ?
/5
/2
b) Nommez deux enjeux éthiques (une valeur et une norme) soulevés par votre question.
/2
4. Comparez la position de ceux qui sont en faveur d’un enseignement confessionnel des
religions à celle de ceux qui ne souhaitent aucun cours de religion à l’école. À cette fin,
expliquez en vos mots leur principale ressemblance.
/4
5. Quelles sont les deux positions sur l’enseignement de la religion à l’école qui sont en faveur
de la laïcité.
/2
c) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver
le dialogue utilisé. /6
A. Qu’est-ce que les enseignants pourront dire au sujet des pratiques religieuses ?
Ils vont devoir peser leurs mots ! Imaginez qu’un élève rapporte les propos de
son enseignante à ses parents très pratiquants. Les parents risquent de mal
interpréter les propos en question, de se fâcher et de se présenter à l’école pour
dire leur façon de penser à l’enseignante. Ils en viendront peut-être même aux
coups ! Ce sera invivable !
B. Je crois qu’il est préférable d’être en faveur du cours d’éthique et culture religieuse.
C’est mon père qui me l’a dit.
22 VIVRE ENSEMBLE 4
L’expérience
religieuse
DOSSIER 2
Commençons par écouter un extrait d’une entrevue accordée par Lise Ravary,
ancienne rédactrice en chef d’importants magazines québécois, ancienne
vice-présidente d’une importante entreprise de télécommunication, journaliste,
chroniqueuse et blogueuse. Elle nous raconte une expérience hors du commun
qu’elle a vécue lors d’un voyage d’affaires à Jérusalem. Cette expérience l’a
amenée à se convertir au judaïsme.
»
tomber. J’ai
nd je suis partie, le jour venait de
qui est le mien normalement. Qua évidemment, là,
ait pas très loin, et tout de suite,
marché jusqu’à mon hôtel qui n’ét veut dire ? Je
faire avec ça ? Qu’est-ce que ça
les questions : qu’est-ce que je vais Pour moi, être
pouvait devenir juif par conversion.
n’avais aucune idée même qu’on
juif c’était un truc de naissance.
Des nouvelles de Dieu diffusée
ry, extrait de la série documentaire
Source : Témoignage de Lise Rava 3 en colla boration avec Télé-Québec,
rencontre du divin », Zone
à Télé-Québec, émission no 2 : « La
mbre 2008.)
2003 [en ligne]. (Consulté le 14 nove
La tribune téléphonique
PLACE PUBLIQUE
24 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. À l’aide de deux expressions du religieux mentionnées par Lise Ravary, indiquez à quelle tradition
religieuse son expérience est rattachée.
3. a) Selon vous, l’expérience racontée à la page 24 répond-elle à un besoin essentiel de l’être humain ?
Justifiez votre réponse à l’aide d’un argument.
b) Songez à une expérience qui pourrait susciter chez une personne la même intensité émotionnelle.
Décrivez brièvement cette expérience.
4. Nommez un personnage important issu d’une tradition religieuse qui, selon vous, a vécu une expé-
rience semblable à celle de Lise Ravary. Expliquez votre réponse.
5. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 24.
Au Québec
Depuis les années 2000, on remarque une forte augmentation
du nombre de chrétiens évangéliques un peu partout dans la
province. Un des aspects qui attire notamment d’anciens catho-
liques vers cette branche du christianisme protestant est le
dynamisme qu’on peut y retrouver dans la célébration du culte.
En effet, lors des assemblées de plusieurs églises chrétiennes
évangéliques, une importance particulière est accordée à
l’expression vive d’émotions, en particulier la joie. Lors de ces
réunions, les prêches sont souvent accompagnés de musique
contemporaine et rythmée. Nombreux sont les chrétiens évan-
géliques qui affirment faire l’expérience d’une rencontre avec
Jésus lors de ces assemblées.
Le mala est un objet de la religion bouddhiste utilisé Les non-croyants peuvent-ils vivre des expériences
pour la récitation de mantras. Chaque perle du mala aussi intenses que les expériences religieuses ?
permet au croyant de compter les mantras qu’il récite. Comment expliquer les expériences religieuses ?
26 VIVRE ENSEMBLE 4
Qu’est-ce qu’une expérience religieuse?
L’expérience religieuse est une expérience
qui permet à un croyant d’entrer en relation
avec son divin. Elle peut déclencher chez lui
des impressions et des émotions hors du
commun. Une expérience religieuse, c’est
par exemple ce que vivent les croyants chré-
tiens, juifs ou musulmans lorsqu’ils ressen-
tent la présence de Dieu à travers la prière.
C’est le sentiment de vide et de paix pro-
fonde expérimenté dans la méditation par
l’hindou ou le bouddhiste.
D’après le psychologue Maslow, tous les êtres humains, qu’ils appartiennent à une
religion ou non, peuvent vivre une telle expérience. De plus, selon le psychologue, ce
type d’expérience très intense répond à
un besoin de l’être humain situé au som-
met de la pyramide des besoins : l’actuali-
Actualisation de soi
sation de soi.
À Bodh Gaya, en Inde, des moines bouddhistes sont rassemblés sous l’arbre de bodhi, aussi appelé
« arbre de l’illumination ». Ce serait sous cet arbre qu’eut lieu l’illumination du Bouddha.
28 VIVRE ENSEMBLE 4
Au cœur du christianisme
D’après le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth a été crucifié et, trois jours plus
tard, différentes personnes l’ont vu bien vivant. L’expérience hors du commun vécue
BAO
par les témoins de la résurrection de Jésus est une expérience religieuse qui a eu un Le christianisme,
effet retentissant sur l’histoire de l’humanité. p. B23 à B40
«
L’apparition aux Onze
Comme ils parlaient ainsi, Jésus fut présent au milieu d’eux et il leur dit : “ La paix soit
»
avec vous. ” Effrayés et remplis de crainte, ils pensaient voir un esprit. Et il leur dit : “ Quel
est ce trouble et pourquoi ces objections s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Regardez mes
mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os,
comme vous voyez que j’en ai. ” À ces mots, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme,
sous l’effet de la joie, ils restaient encore incrédules […]
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2006, Luc 24, 36-41.
Cet état d’éveil est aussi appelé nirvana ; c’est la fin de la souffrance, un état de liberté
totale où l’être est détaché de ses désirs égoïstes, de ses passions, de toute haine et
de son ignorance. La personne « éveillée » en arrive à avoir une vision parfaitement
claire de la réalité. Après son expérience d’éveil, le Bouddha a consacré le reste de sa
vie à expliquer à des disciples comment parvenir à l’éveil afin que chacun puisse vivre
cette expérience libératrice. Les grandes vérités du bouddhisme, dont l’état idéal
d’éveil, sont issues de cette expérience religieuse exceptionnelle.
« Bouddha, l’éveillé
Sous son arbre, assis sur sa pierre plate,
Siddhartha médite, laisse son esprit se
vider, plonge en lui-même.
Dans ce vide intérieur s’installent une
tranquillité, un calme, une sérénité infi-
nie, un état que Siddhartha n’a jamais
connu. Il atteint un état impossible à
décrire avec des mots. Il atteint l’illumi-
nation, la bodhi. Une lumière invisible
s’est installée à l’intérieur de lui. Celui
que ses parents ont appelé Siddhartha,
« Celui qui atteint le but », change son
nom et se nomme lui-même Bouddha,
« Celui qui a ouvert les yeux », « Celui qui
a atteint l’éveil ». Il est délivré, éveillé. À
35 ans, il sort des souffrances humaines,
comme on sort d’un mauvais rêve et
qu’on redécouvre, soulagé, la réalité. Il
a atteint le nirvana.
[…]
Après son illumination, Bouddha médite
pendant un mois et demi, sans rien
»
dire à personne. Tout devient clair et
lumineux : chaque être a un bouddha
à l’intérieur de lui-même ; Bouddha,
l’éveillé, est là pour aider tous les êtres
à réveiller le bouddha qui dort en eux. Une statue du Bouddha. La coiffure haute et les lobes allongés sont
des symboles de sagesse.
Source : Brigitte LABBÉ et Michel PUECH,
Bouddha, Toulouse, Milan jeunesse, 2003,
p. 26, 27 et 29.
30 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
b) Elle peut déclencher chez lui des impressions et des émotions hors du commun.
2. Résumez en quelques mots-clés chacune des caractéristiques d’une expérience religieuse d’après
Abraham Maslow.
3. D’après Abraham Maslow, à quel besoin essentiel les expériences religieuses répondent-elles ?
4. Parmi les mots suivants, encerclez ceux qui pourraient être utilisés pour décrire une expérience
religieuse.
5. 6.
2. Synonyme d’éveil.
4. Synonyme d’illumination.
5. Bouddha peut aider tous les êtres 1. 2.
4.
5.
6.
32 VIVRE ENSEMBLE 4
La Prière du cœur dans le christianisme orthodoxe
La Prière du cœur, aussi appelée Prière de
Jésus, est un rite très important de la tradi-
tion religieuse chrétienne orthodoxe. Elle
consiste à réciter le plus souvent possible
cette courte phrase : « Seigneur Jésus-Christ,
fils de Dieu, ayez pitié de moi, pécheur ».
Cette récitation peut se faire à voix haute
ou en silence, en suivant le rythme de la
respiration. En répétant la Prière du cœur,
parfois des milliers de fois par jour, les
croyants peuvent vivre une expérience reli-
gieuse très forte qui leur donne le sentiment
d’être véritablement en présence de Jésus.
«
Le récit d’un pèlerin russe
À partir de ce moment, j’éprouvai de temps à autre diverses sensations nouvelles dans
le cœur et dans l’esprit. Parfois il y avait comme un bouillonnement dans mon cœur et
une légèreté, une liberté, une joie si grandes, que j’en étais transformé et me sentais en
extase. Parfois, je sentais un amour ardent pour Jésus-Christ et pour toute la création
»
divine. Parfois mes larmes coulaient d’elles-mêmes par reconnaissance pour le Seigneur
qui avait eu pitié de moi, pécheur endurci. Parfois mon esprit borné s’illuminait tellement
que je comprenais clairement ce que jadis je n’aurais pas même pu concevoir. Parfois la
douce chaleur de mon cœur se répandait dans tout mon être et je sentais avec émotion
la présence innombrable du Seigneur.
Source : Récits d’un pèlerin russe, Paris, © Éditions du Seuil, 1966, pour la traduction française, coll. Livre de vie
(nouv. série) no 63, 1999.
Dans la suite du récit, on peut lire que les effets de la Prière du cœur sur le pèlerin
russe sont nombreux. Il a ressenti la douceur de l’amour de Dieu, un calme intérieur,
une insensibilité devant les maladies ou les peines, un détachement devant les soucis
de son existence.
La Prière du cœur est encore très populaire aujourd’hui chez les chrétiens orthodoxes,
mais aussi chez plusieurs chrétiens d’autres confessions religieuses.
»
crée en nous une cohésion, qui nous maintient ensemble ; parce que ce n’est pas seule-
ment notre cœur qui bat qui fait de nous ce que nous sommes, ni notre mental qui pense,
ni nos émotions qui fluctuent, même si pourtant tous travaillent ensemble. Ce qui les relie
c’est l’esprit. Et quand il nous quitte, alors le cœur s’arrête, et avec lui les pensées et les
sentiments.
Source : White Bird, La quatrième génération, Aix-en-Provence, Éditions Le Mail, 1989, 1994, p. 210.
34 VIVRE ENSEMBLE 4
Le pèlerinage à La Mecque dans l’islam
Le grand pèlerinage vers la ville de La Mecque, en Arabie saou-
dite, est un des cinq piliers de la foi musulmane. Les croyants Les cinq piliers de l’islam
doivent l’accomplir au moins une fois dans leur vie, s’ils en ont La profession de foi.
les moyens physiques et financiers. Arrivés au sanctuaire de La La prière cinq fois par jour.
Mecque, les fidèles y sont, entre autres, appelés à tourner sept L’aumône pour les pauvres.
fois autour de la Kaaba, ce temple en forme de cube situé au Le jeûne pendant le mois du ramadan.
centre du sanctuaire de La Mecque.
Le pèlerinage à La Mecque.
Pour tous les musulmans, la Kaaba est considérée comme l’en-
droit le plus sacré au monde. Selon la tradition, la Pierre noire enchâssée dans l’un
des angles de la Kaaba a été envoyée par Allah à Abraham (Ibrahim en arabe) par
l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Certaines légendes rapportent que la pierre était
blanche à l’origine et qu’elle est devenue noire en absorbant tous les péchés des BAO
millions de pèlerins qui l’ont touchée et embrassée au fil du temps. L’islam, p. B53
«
Le récit d’un pèlerin musulman
Lorsque j’ai enfin aperçu La Mecque et son
étincelante pureté, je n’ai pu m’empêcher de
verser les premières larmes de mon voyage.
Cette pensée revenait sans cesse : “Allah est
le plus grand ! ” Mon corps était parcouru de
frissons, je tremblais. “Allah est le plus grand !”
Nous étions des milliers de pèlerins venus
accomplir notre devoir de musulmans. Nous
étions des milliers, mais nous ne faisions
qu’un. Tous vêtus de blanc, les yeux rivés vers
La Mecque, marchant ensemble, récitant des
prières du saint livre, portés par un même
désir : toucher la Pierre noire. Ma vie était tour-
née vers Lui, comme elle l’avait toujours été,
Allah miséricordieux, Allah clément, Allah
bienfaiteur.
Nous récitions nos prières, des milliers de voix
rassemblées, ne formant qu’une seule et
même voix. Après les sept tours de la Kaaba,
parvenu enfin à la Pierre noire, je stoppai ma
marche, ébloui ! C’était l’accomplissement de
toute ma vie, la réalisation de tous mes rêves.
Puis je poursuivis mon avancée vers le cube
drapé de noir. Pourrais-je m’y rendre à mon
tour ? Lentement, ma marche m’amenait au La Grande mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite. Depuis le
7e siècle, ce lieu accueille des pèlerins musulmans. De nos jours, plusieurs
but. J’étais pris comme d’une sorte d’étour-
millions de pèlerins s’y rendent chaque année.
dissement, aimanté à la puissance divine.
»
Lorsque je l’ai enfin atteinte, j’en eus le souffle coupé. J’ai ressenti ce que je n’avais jamais
ressenti auparavant : tout mon être exultait, je ne faisais qu’un avec le cœur du cœur
de l’islam.
Depuis ce jour, je vais chaque samedi à la mosquée enseigner le Coran aux enfants de
ma communauté.
»
de néant : rien que l’être. Plus d’insatisfaction, plus de Une simple promenade en forêt peut-elle déclencher une
haine, plus de peur, plus de colère, plus d’angoisse : expérience hors du commun ?
rien que la joie et la paix. Plus de comédie, plus d’illu-
sions, plus de mensonges : rien que la vérité qui me contient, que je ne contiens pas. Cela
dura peut-être quelques secondes. J’étais à la fois bouleversé et réconcilié, bouleversé
et plus calme que jamais.
Source : André COMTE-SPONVILLE, L’esprit de l’athéisme, Introduction à une spiritualité sans Dieu, Paris,
Albin Michel, 2006, p. 167 et 168.
André Comte-Sponville
(1952- )
36 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. Associez chacun des extraits suivants à l’une des caractéristiques de l’expérience religieuse, selon
Maslow, présentées à la page 27. Indiquez le numéro de la caractéristique.
a) « Nous étions des milliers de pèlerins venus accomplir notre devoir de musulmans.
Nous étions des milliers, mais nous ne faisions qu’un. »
b) « Parfois il y avait comme un bouillonnement dans mon cœur et une légèreté, une liberté,
une joie si grandes, que j’en étais transformé et me sentais en extase. »
2. Associez chacun des extraits suivants à l’une des caractéristiques de l’expérience religieuse, selon
Maslow, présentées à la page 27. Indiquez le numéro de la caractéristique.
a) « J’étais bien. J’étais étonnamment bien ! Tellement bien que je n’éprouvais plus le besoin
de me le dire, ni même le désir que cela continue. »
b) « […] en rompant tout contact avec le monde et en oubliant son corps et ses besoins. »
3. Comparez la quête de vision à l’expérience du philosophe athée en indiquant deux points communs à
ces expériences.
38 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
WEBMESTRE À L’ACTION
Préparez la mise à jour du site internet de l’émission À la rencontre du sacré en complétant le document
de la page suivante.
3. Remplissez la section « Foire aux questions1 » en rédigeant deux questions au sujet des expériences
religieuses. Rédigez les réponses à ces questions en faisant référence à la théorie d’Abraham Maslow.
1 Imaginez que les textes A et B sont les commentaires d’auditeurs entendus au cours d’une tribune
téléphonique. Lisez ces textes et répondez aux questions.
religieuses vécues par de nombreux croyants, notamment celles vécues par les saints.
Si l’Église les reconnaît, c’est que ces expériences sont réellement arrivées.
a) Quels sont les deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue utilisés par l’auditrice
pour faire valoir son point de vue ?
B. L’auditeur qui m’a précédée n’a rien compris. C’est un ignorant. En affirmant que l’expé-
rience religieuse n’a rien à voir avec Dieu, il dit donc que notre vie ne peut pas avoir de sens.
a) Quels sont les deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue utilisés par l’auditrice
pour faire valoir son point de vue ?
1. La section « Foire aux questions » d’un site internet contient des questions et des réponses en lien avec l’information présentée dans
le site.
2. Question du public
Comparez à l’aide de deux éléments pertinents l’expérience de Lise Ravary et celle du pèlerin musulman.
Question :
Réponse :
Question :
Réponse :
40 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
1. Lequel des événements suivants est considéré comme l’expérience religieuse au cœur
du christianisme ?
2. Nommez deux effets de cette expérience que vous avez indiquée à la question 1.
/2
3. Repérez deux mots ou expressions qui illustrent le caractère hors du commun de l’expérience
religieuse qui est racontée dans chacun des témoignages présentés aux pages 30 et 33 à 36
du cahier.
a) Bouddha l’éveillé :
b) Le récit d’un pèlerin russe :
c) Le récit de White Bird :
d) Le récit d’un pèlerin musulman :
e) Une expérience mystique : /5
5. Nommez une expression du religieux qui peut être associée à la quête de vision dans les
spiritualités des peuples autochtones.
/1
6. Nommez trois effets possibles d’une expérience religieuse dans la vie d’une personne.
/3
c) Indiquez une expression du religieux, différente de votre réponse précédente, qui peut /5
être associée à chaque événement sous la date qui lui correspond.
8. Associez les affirmations qui suivent au type de jugement qui leur correspond.
/1
42 VIVRE ENSEMBLE 4
Dilemme et
ambivalence
DOSSIER 3
Le théâtre participatif
PLACE PUBLIQUE
Le théâtre participatif est une forme de théâtre où tion pour donner leur avis sur ce qui se déroule sur
les personnages sont aux prises avec toutes sortes scène. Les représentations se terminent par une
de situations problématiques : les relations amou- discussion entre les spectateurs et les comédiens
reuses, la discrimination, les conflits familiaux, etc. qui peuvent ainsi partager leurs réflexions sur les
Cette forme de théâtre est interactive, car elle permet problèmes soulevés par la pièce et trouver des pistes
aux spectateurs d’intervenir pendant la représenta- de solutions.
44 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
6. a) Formulez une question éthique en lien avec le contenu de la scène 1. Commencez votre question
par « Est-il souhaitable de… »
b) Quels sont les enjeux éthiques en cause dans votre question ? Nommez au moins deux valeurs
ou normes.
Au Québec
En 2012-2014 s’est tenue la Commission d’en-
quête sur l’octroi et la gestion des contrats
publics dans l’industrie de la construction,
présidée par la juge France Charbonneau.
Pendant les audiences, des témoins ont
raconté s’être sentis ambivalents face à la
corruption. Par exemple, certains avaient
hésité à dénoncer les administrations muni-
cipales qui exigeaient d’importantes sommes
d’argent en échange de contrats, car ils ris-
quaient de perdre leur emploi. D’autres
avaient hésité entre la perspective de se voir
attribuer de gros contrats et l’obligation de se
conformer aux lois.
Plusieurs personnes sont prêtes à ignorer des valeurs Qu’est-ce que l’ambivalence ?
qu’elles jugent généralement importantes, comme
l’honnêteté, la justice et la solidarité, lorsqu’elles se Pourquoi est-il difficile de faire des choix ?
font offrir de grosses sommes d’argent. Est-il parfois souhaitable de dénoncer un ami ?
Mon travail ou ma famille ?
Être ou avoir ?
46 VIVRE ENSEMBLE 4
Qu’est-ce qu’un dilemme?
Un dilemme est une situation qui présente
deux aspects incompatibles et qui place une
personne dans un état d’ambivalence quant
à la décision à prendre. L’ambivalence se
manifeste, entre autres, dans l’hésitation ou
l’indécision que peut ressentir une personne
dans telle ou telle situation. La personne
peut avoir de la difficulté à prendre une
décision, car elle se trouve devant deux pos-
sibilités qui, à ses yeux, comportent toutes
deux autant d’avantages que d’inconvé-
nients. Elle ne sait pas quoi faire.
Le dilemme moral
Lorsqu’une personne vit une situation où des valeurs, des normes ou des principes
moraux s’opposent, elle peut être confrontée à un « dilemme moral ». Par exemple,
un parent vit un dilemme moral s’il doit choisir entre, d’une part, assister à une réunion
importante pour son travail et, d’autre part, aller encourager son enfant lors de la
finale d’un tournoi de basketball. Pour ce parent, le travail et la famille sont des valeurs
aussi importantes l’une que l’autre. Ce parent est aux prises avec un dilemme moral,
puisque deux valeurs importantes entrent en conflit. Le dilemme moral est générale-
ment difficile à résoudre parce qu’il exige d’une personne qu’elle sacrifie une valeur
qui lui est chère au profit d’une autre valeur.
Le cas de Luc
Luc est un élève de 5e secondaire, responsable, talentueux à la librairie. S’il va au cégep, il n’aura plus le temps de
et ambitieux. Il a été admis dans le programme collégial travailler autant. D’une part, Luc veut étudier au cégep ; il
d’ébénisterie. Toutefois, à la maison, la situation est difficile. est fier d’y avoir été admis et désire obtenir une formation
Le père de Luc a perdu son emploi l’année dernière et n’arrive solide qui lui assurerait un avenir prometteur. D’autre part,
pas à en trouver un autre. Il se croit trop vieux et son métier Luc a envie de refuser d’aller au cégep, trop inquiet de la
est en voie de disparition. Luc paie donc une pension à son situation financière de sa famille. Luc vit un dilemme moral.
père avec l’argent qu’il gagne en travaillant à temps partiel Que devrait-il faire ?
de carrière ?
l’entraide ?
48 VIVRE ENSEMBLE 4
Le développement moral
Le psychologue américain Lawrence Kohlberg s’est intéressé aux raisons qui poussent
un individu à prendre telle ou telle décision lorsqu’il est confronté à un dilemme moral.
Lawrence Kohlberg a présenté différents dilemmes moraux à des personnes d’âges
variés. Il leur a demandé ce qu’elles feraient en pareils cas et de justifier leur réponse.
À partir des réponses obtenues, Kohlberg a pu établir les six stades du développement
moral. Selon Kohlberg, le stade de développement moral d’une personne dépend de
plusieurs facteurs : son éducation, son expérience et sa réflexion critique.
2 La règle du donnant donnant L’individu agit en fonction de ce qui sert son intérêt
personnel dans ses rapports avec autrui.
Lawrence Kohlberg
(1927-1987).
une autre femme. encore lui faire à manger. 2 La règle du donnant donnant.
-
l’accepteraient pas en voleur. raient pas son manque d’égard 3 La satisfaction des attentes
des autres.
vis-à-vis de sa femme s’il ne le
faisait pas.
Source : Inspiré de Claudine LELEUX, Réflexion d’un professeur de morale. Recueil d’articles 1993-1994,
Bruxelles, Démopédie, 1997, p. 7 et 8 [en ligne]. (Consulté le 11 octobre 2008.)
50 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
b) Il faut suivre la loi. Imagine si tout le monde n’en faisait qu’à sa tête ! Stade
2. Les situations suivantes mènent à des dilemmes moraux. Pour chacune, expliquez ce que vous feriez.
Justifiez votre réponse à l’aide d’un argument.
a) En roulant à vélo, vous endommagez sans faire exprès le rétroviseur d’une automobile stationnée.
Personne ne vous a vu. Laissez-vous un mot sur le pare-brise avec votre nom et votre numéro de
téléphone ? Quittez-vous les lieux le plus rapidement possible ?
b) En cherchant un objet qui vous appartient dans la chambre de votre sœur, vous tombez sur son
journal intime. Le lisez-vous ? Le laissez-vous où il est sans le toucher ?
3. Relisez les justifications données à la question 2 et indiquez à quel stade du développement moral de
Lawrence Kohlberg correspond chacune d’elles. Expliquez votre réponse.
b) Échangez votre cahier avec un ou une camarade. Lisez la situation rédigée par votre camarade.
Indiquez une option que le personnage principal pourrait choisir et expliquez un effet possible de
cette option sur les personnes concernées.
c) Reprenez votre cahier. Indiquez une option différente de celle évoquée en b) que le personnage
pourrait choisir et expliquez un effet possible de cette option sur les personnes concernées.
3. Nommez une norme qui pourrait servir de repère pour guider l’action du personnage principal dans la
situation pouvant mener à un dilemme moral, à la question 1.
4. Par nature, les êtres humains ont souvent un comportement ambivalent. Expliquez pourquoi.
52 VIVRE ENSEMBLE 4
Le travail au noir
Un individu travaille au noir lorsqu’il reçoit une rémuné-
ration pour un service rendu et qu’il ne déclare pas ce Qu’est-ce que l’impôt ?
revenu au gouvernement. Il se soustrait ainsi à son obli- Sur le site internet du ministère du Revenu du
gation de déclarer ses revenus et de payer des impôts. Québec, on explique l’impôt en le comparant à
Par exemple, un plombier reçoit une somme de 50 $ d’une une tarte aux fraises. Chaque individu contribue
personne contre une réparation effectuée chez cette à la tarte en apportant son panier de fraises. Le
gouvernement recueille tous les paniers et fait une
personne. Il décide de ne pas déclarer ce montant au
tarte qu’il partage avec la population. Il y a une
ministère du Revenu ; donc, il ne paiera pas d’impôt pour pointe pour les écoles, une pour les hôpitaux, une
ce revenu. Le travail au noir fait partie d’une forme d’éco- pour l’entretien des routes, etc. Chaque année,
nomie parallèle appelée « économie souterraine ». Ce l’argent des impôts permet de financer différents
type d’économie existe en marge de l’économie officielle. services à la population.
Il soulève de grandes questions au sujet de la justice.
«
Selon une étude de la firme de sondage Léger Marketing réa-
lisée au Québec en 2002, l’économie au noir touche une per-
sonne sur quatre, soit 25 % de la population de 18 ans et plus.
»
Source : Léger Marketing, Les Canadiens et l’impôt sur le revenu [en ligne].
(Consulté le 27 octobre 2008.)
«
Pour Revenu Québec, l’équité fiscale est primordiale. Elle consiste à traiter l’ensemble
des citoyens sur un pied d’égalité. Ainsi, en s’attaquant vigoureusement […] au travail au
noir, Revenu Québec s’assure que chacun paie sa juste part du financement des services
publics.
Plan de lutte [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
»
«
Revenu Québec souhaite rappeler à la population que plus de 3,5 milliards de dollars nous
échappent collectivement chaque année. C’est autant d’argent qui n’est pas investi dans
le financement des services publics, ce qui oblige chaque citoyen à assumer une part
plus élevée du fardeau fiscal. »
Revenu Québec a récupéré plus de 3,4 milliards de dollars en 2012-2013 [en ligne].
(Consulté le 20 octobre 2013.]
»
DOSSIER 3 Dilemme et ambivalence 53
En faveur du travail au noir
Bien que ce soit une pratique illégale dans
notre société, certaines personnes sont
en faveur du travail au noir. Au cours du
20e siècle, le philosophe Robert Nozick a été
un ardent défenseur de la liberté indivi-
duelle. Ses travaux s’inscrivaient dans la
lignée de ceux du philosophe anglais du
17e siècle, John Locke. Ces philosophes
considéraient le droit à la propriété comme
un droit fondamental de l’être humain. Pour
eux, chaque personne est « propriétaire » de
son propre corps et, par conséquent, du tra-
vail de ses mains. Ils défendaient donc l’idée
que les travailleurs doivent être les seuls
bénéficiaires des revenus que leur apporte
leur travail. Dans cet ordre d’idée, l’impôt
sur le revenu est considéré comme une
entrave aux droits des travailleurs et comme Un homme d’affaires et son boulet, Richard Mandrachio, 21e siècle. Pour
une profonde injustice. Pour eux, le travail Robert Nozick, le prélèvement par l’État d’impôts sur le revenu des travailleurs
est comparable aux travaux forcés.
au noir est une chose tout à fait légitime.
Ces idées sont à l’origine du libertarisme. Selon cette philosophie, chaque individu
devrait avoir le droit de faire ce qu’il veut de ses revenus, à condition de ne pas nuire
à la liberté des autres. L’État devrait intervenir le moins possible dans la vie des indi-
vidus et abandonner des secteurs comme la santé, l’éducation et l’entretien des routes
à l’entreprise privée. Conséquemment, il ne devrait pas percevoir autant d’impôt sur
les revenus des travailleurs.
à encourager face au trop grand appétit des gouvernements. Il considère que les
impôts sont une forme de vol.
« L’État qui vole au secours de tous les malheureux doit aussi voler dans l’autre sens du
terme, c’est-à-dire prélever des impôts […].
Source : Pierre LEMIEUX, L’État-providence, p. 4 [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.) »
PORTRAIT Robert Nozick
54 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
b) Un travail dont la rémunération n’est pas soumise aux lois de l’impôt sur le revenu.
d) Un travail saisonnier.
1 L’encadré « Qu’est-ce que l’impôt ? », à la page 53, comporte un raisonnement qui pourrait être
reformulé de la façon suivante :
C’est comme si les travailleurs fournissaient des fraises pour que le gouvernement confectionne une
tarte qui serait ensuite distribuée à tout le monde. En fait, les travailleurs versent une partie de leurs
revenus à l’État qui utilisera cet argent pour mettre en place des services pour la population.
2 À la page 54, repérez un raisonnement du même type fait par Robert Nozick au sujet des impôts.
2. Formulez en vos mots l’argument principal de Robert Nozick, qui justifie sa position à propos du travail
au noir.
3. Nommez trois valeurs associées à la position favorable au travail au noir. Pour chacune de ces valeurs,
indiquez une valeur associée à la position contre le travail au noir.
Valeur : Valeur :
Valeur : Valeur :
Valeur : Valeur :
56 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
Situation
Dilemme moral
Options possibles
ou
a) Avner
Position face au travail au noir :
Argument principal :
b) Ella
Position face au travail au noir :
Argument principal :
c) Mirhale
Position face au travail au noir :
Argument principal contre le travail au noir :
d) Jean-Baptiste
Position face au travail au noir :
Argument principal contre le travail au noir :
3. Relevez les valeurs qui entrent en conflit dans la position face au travail au noir des deux personnages
suivants. Exemples de réponses.
a) Mirhale
Valeur : Valeur :
b) Jean-Baptiste
Valeur : Valeur :
4. Selon vous, quel repère présenté dans le dossier devrait être privilégié pour soutenir un argument au
sujet du travail au noir ? Expliquez votre réponse.
58 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
SCÈNE 2
Les membres de la troupe vous demandent d’écrire la scène 2 qui se déroule au café étudiant. Tous les
personnages sont présents, mais seulement deux d’entre eux parlent : la personne-ressource et un des
membres du café étudiant.
Vous allez créer le personnage de la personne-ressource. Cette personne apporte un éclairage nouveau
sur la situation. Elle explique sa position sur le travail au noir. Ses arguments font appel à des repères vus
dans le dossier.
Un des membres du café étudiant s’oppose au point de vue de la personne-ressource et explique son
désaccord.
Afin de vous préparer à écrire la scène 2, répondez aux questions ci-dessous. Ensuite, complétez le texte
à la page suivante.
1. La personne-ressource
a) Quel est son nom ?
b) Quel est son rôle social ou son occupation ?
c) Quelle est sa position face au travail au noir : est-elle pour ou contre ?
d) Quel lien fait-elle entre le travail au noir et la justice ?
2. La question éthique
a) Quelle question éthique la personne-ressource formule-t-elle ?
3. La réplique
a) Quel personnage de la pièce s’oppose à la position de la personne-ressource ?
b) Sur quels repères ce personnage s’appuie-t-il pour justifier sa position ?
SCÈNE 2 – (titre)
(Nom du personnage de la personne-ressource)
(Nom de la personne-ressource)
effectuer les rénovations. Je comprends votre ambivalence ; la situation n’est pas simple.
Des questions éthiques peuvent cependant faciliter la réflexion sur le travail au noir.
Par exemple : (question éthique formulée à la page précédente)
Une telle question comporte plusieurs enjeux éthiques, mais, à mes yeux, les deux plus
importants sont (enjeux éthiques nommés à la page précédente)
et .
Premièrement,
Deuxièmement,
— Je ne suis pas d’accord avec vous parce que (un argument reposant sur le ou les repères notés à la
page précédente et sur le vivre-ensemble)
60 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
1. Lisez le dilemme moral suivant en lien avec le travail au noir et répondez aux questions
qui suivent en remplissant les tableaux.
Adèle fait appel à un réparateur, car son réfrigérateur fait défaut. Après une heure de travail,
le réparateur lui dit que la facture officielle s’élèverait à 200 $, taxes comprises. Il propose
cependant de réduire la facture à 100 $. Pour cela, il ne déclarera pas le montant de la
réparation au ministère du Revenu, ce qui lui permettra de ne pas payer de taxes à l’État.
Que devrait faire Adèle ?
2. a) Relisez l’opinion d’Avner au sujet du travail au noir à la page 44. Rédigez un jugement de
prescription inspiré de l’opinion d’Avner.
/2
/1
b) Inconvénient :
/4
5. Décrivez une situation qui illustre l’ambivalence de l’être humain dans ses sentiments.
/1
Depuis déjà quelques années, les médias ont démontré que l’argent public est souvent détourné
à cause de la corruption. De plus, le gouvernement actuel ne fait qu’investir dans des programmes
avec lesquels je ne suis pas d’accord. L’argent que je paie en impôt est donc mal utilisé.
/3
62 VIVRE ENSEMBLE 4
C’est
l’apocalypse !
DOSSIER 4
La réunion de travail
PLACE PUBLIQUE
Les réunions font partie du monde du travail. Par réunions peuvent donner lieu à des délibérations,
exemple, dans les écoles, les membres de la direction, des conversations ou des discussions. La mise
les enseignants, les élèves, participent à des réu- en commun d’idées et de points de vue différents
nions. Dans les hôpitaux, les médecins, les infir- s’avère souvent profitable : le partage, voire le choc
mières, se réunissent également. Ces réunions visent des idées, peut parfois mener à des résultats
différents objectifs. Certaines servent à planifier surprenants.
le travail, d’autres, à résoudre des problèmes. Ces
64 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. Observez l’illustration de la page 63. Pouvez-vous y repérer des symboles religieux et dire ce qu’ils
représentent ? Expliquez votre réponse.
3. Relisez le texte de la page 64. Pouvez-vous y repérer des symboles et dire ce qu’ils représentent ?
Expliquez votre réponse.
4. Nommez et décrivez une œuvre d’art qui fait référence à un récit biblique. Au besoin, consultez
la Boîte à outils, aux pages B 23 à B 40.
5. Nommez quelques caractéristiques des jeux vidéo que vous aimez ou que des gens de votre entourage
apprécient. Pensez aux aspects indiqués ci-dessous.
6. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 64.
Au Québec
Dans le patrimoine québécois, plusieurs contes et légendes
regorgent d’expressions du religieux chrétien. En effet, certains
de ces récits font une belle part au ciel, au Bon Dieu, au diable
(souvent appelé « le Malin »), à l’église, au prêtre, etc. Ils
enseignent que Dieu a priorité sur l’être humain et que les valeurs
de charité, de courage, de résignation et de modestie sont impor-
tantes dans la vie du bon chrétien. Le symbole de la croix est
aussi très présent. Il permet de combattre les puissances démo-
niaques. De plus, le signe de la croix qu’on fait sur soi a souvent
des effets merveilleux.
66 VIVRE ENSEMBLE 4
Des récits de fin des temps
Le mot apocalypse vient du mot grec apocalypsis, qui signifie « dévoilement » ou
« révélation ». Les récits apocalyptiques ont donc pour but d’écarter le voile sur un
sujet, de révéler quelque chose.
Mais ces visions apocalyptiques ne sont pas des prédictions qu’il faut prendre au pied
de la lettre. Les événements décrits dans les prophéties sont relatés sous forme de
symboles ; les prophètes ne soutiennent pas que ces événements vont se dérouler
comme tels. Lorsqu’un prophète annonce la fin des temps, il ne prédit pas la destruc-
tion du monde, mais plutôt son renouvellement ou sa transformation. Ce faisant, il
apporte un nouvel éclairage sur les malheurs vécus au présent.
Un souffle d’espoir
Lorsque le monde est aux prises avec toutes sortes d’événements catastrophiques,
avec des persécutions, des fléaux naturels, bon nombre de croyants perdent espoir.
Les prophètes leur disent de garder foi en la victoire finale du bien, surtout dans les
pires moments.
Jean, un des douze
apôtres de Jésus, est aussi
l’auteur du quatrième évangile.
Il est appelé « le disciple Bas-relief représentant l’une des visions de Jean.
bien-aimé » de Jésus. Cette œuvre se trouve au monastère de Saint-Jean-des-Rois,
à Tolède, en Espagne.
« Ne crains pas : c’est moi : le Premier et le Dernier, le vivant ; j’ai été mort, et voici que je
suis vivant pour les siècles des siècles et j’ai les clés de la mort et de l’enfer. Écris donc
tout ce que tu as vu et ce qui doit arriver bientôt : le mystère des sept étoiles que tu as
vues dans ma main, et des lampes d’or : les sept étoiles sont les anges des sept Églises ;
et les sept lampes sont les sept Églises.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 1, 17-20.
Dans ce passage de l’Apocalypse, Jean utilise des symboles : les étoiles représentent
les anges des sept Églises et les lampes, les Églises. Quant aux sept Églises, elles
symbolisent l’ensemble des chrétiens dans le monde.
68 VIVRE ENSEMBLE 4
Le message de l’Apocalypse de Jean
L’Apocalypse de Jean a été écrite à la fin du
1er siècle de notre ère. Les chrétiens sont
alors persécutés par les Romains et ils s’in-
terrogent : Dieu nous a-t-il abandonnés ?
Dieu peut-il laisser triompher le mal ?
Pour éviter que les textes adressés aux chrétiens ne soient compris des Romains, Jean écrit
dans un langage codé. Les chiffres, les images et les couleurs ont une valeur symbolique.
Parfois, il les invente de toutes pièces. Parfois, il s’inspire d’autres prophéties.
« Ils [les esprits démoniaques] les [rois de la terre] rassemblèrent au lieu qu’on appelle en
»
hébreu Harmaguedôn. Le septième répandit sa coupe dans les airs, et, du temple, sortit
une voix forte venant du trône. Elle dit : C’en est fait ! Alors ce furent des éclairs, des voix
et des tonnerres, et un tremblement de terre si violent qu’il n’en fut jamais de pareil depuis
que l’homme est sur la terre. La grande cité se brisa en trois parties et les cités des nations
s’écroulèrent.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 16, 16-19.
70 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
À PROPOS DE L’APOCALYPSE
1. Décrivez le récit de l’Apocalypse de Jean en complétant le schéma qui suit.
Destinataires
2. L’Apocalypse doit-elle être interprétée comme une histoire d’horreur ? Expliquez votre réponse.
3. Montrez en quoi la bande dessinée Percevan, Le Septième Sceau, et le film Armageddon s’inspirent
de l’Apocalypse de Jean.
Armageddon :
4. À part le cinéma et la bande dessinée, quels sont les types d’œuvres artistiques présents dans ce
dossier qui sont inspirés par l’Apocalypse de Jean ?
A. Armageddon est un des meilleurs films de tous les temps parce que des millions de
personnes l’ont vu.
a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
B. Moi, je pense que tout le battage médiatique au sujet des changements climatiques est
une invention des maisons de production cinématographiques. Ces maisons de production
veulent nous faire peur pour mieux diffuser leurs films catastrophes.
a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
72 VIVRE ENSEMBLE 4
Un univers de symboles
Lire l’Apocalypse ou admirer des œuvres qui s’en inspirent, c’est entrer dans un univers
riche et fascinant, rempli de symboles. Dans son récit, Jean utilise une panoplie
d’images, de couleurs et de chiffres. Ainsi, les forces surnaturelles du bien et du mal
sont personnifiées par différentes figures animales sympathiques ou hostiles. Les
éléments cosmiques prennent des allures effrayantes. Grâce à son pouvoir d’évocation, BAO
cet univers symbolique stimule l’imagination. p. B23 à B40
Portail d’une église, à Vienne, en Autriche. Au centre, le Christ assis sur un trône, le bras levé en signe
de jugement, celui annoncé dans l’Apocalypse. Le Christ est entouré des symboles attribués aux quatre
évangélistes : le tétramorphe.
Le tétramorphe
Dans l’Apocalypse, les quatre êtres vivants qui entourent le trône de Dieu font écho
à la vision d’un autre prophète de la Bible, Ézéchiel. Ces êtres sont devenus les sym-
boles des quatre évangélistes : le lion représente Marc ; le taureau, Luc ; l’homme,
Matthieu ; et l’aigle, Jean. C’est ce qu’on appelle parfois le « tétramorphe ». Ce tétra-
morphe accompagne souvent les représentations du Christ assis sur un trône.
«
Au milieu du trône et l’entourant, quatre animaux couverts d’yeux par-devant par-derrière.
Le premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième avait
comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 4, 6-7.
»
DOSSIER 4 C’est l’apocalypse ! 73
L’agneau
Dans la Bible, l’agneau est mentionné sur-
tout comme un animal sacrificiel, c’est-à-
dire qu’on donne en sacrifice à Dieu. Cet
animal symbolise l’innocence, la fragilité et
la pureté. Dans l’Apocalypse, l’agneau
représente le Christ ressuscité, vainqueur
du mal.
La bête
La bête est un être qui symbolise le caractère brutal et inhumain des puissances qui
oppriment les êtres humains. On la rencontre dans le Livre de Daniel et dans l’Apoca-
lypse. Dans l’Apocalypse, la bête représente l’Empire romain et l’empereur qui
s’opposent à l’Église et qui persécutent les chrétiens.
»
têtes, sur ses cornes dix diadèmes
[…]. La bête que je vis ressemblait
au léopard, ses pattes étaient
comme celles de l’ours, et sa gueule
comme la gueule du lion.
Source : La Bible, traduction œcuménique
de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique
française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004,
Apocalypse 13, 1-2.
74 VIVRE ENSEMBLE 4
Les anges
Le mot ange vient du grec angelos qui signifie « messager ».
Dans la Bible, les anges sont des êtres célestes qui agissent à
titre de messager de Dieu. Toutefois, dans l’Apocalypse, les
anges peuvent représenter les chefs de l’Église ou l’Église
elle-même, aussi certains anges agissent comme exécuteurs
des ordres divins. Il est à noter que, dans la Bible, les anges
n’ont pas d’ailes, contrairement à ce qu’on peut voir dans l’art
religieux chrétien.
«
Mais aux jours où l’on entendra le septième ange,
quand il commencera de sonner de sa trompette, alors
sera l’accomplissement du mystère de Dieu, comme
il en fit l’annonce à ses serviteurs les prophètes.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris,
© Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004,
Apocalypse 10, 7.
Le dragon
Dans l’Apocalypse, le dragon est le chef des démons. On le
compare avec le serpent présent dans le livre biblique de la
Genèse. Il représente Satan, le mal qui tente de séduire les
êtres humains.
«
Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, vêtue
du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une cou-
»
ronne de douze étoiles. Elle était enceinte et criait dans
le travail et les douleurs de l’enfantement. Alors un
autre signe apparut dans le ciel : C’était un grand dra-
gon rouge feu. Il avait sept têtes et dix cornes et, sur
ses têtes, sept diadèmes.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris,
© Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004,
Apocalypse 12, 1-3.
76 VIVRE ENSEMBLE 4
Le Jugement dernier
Dans l’Apocalypse, la fin des temps est marquée par le retour du Christ qui vient juger
les vivants et les morts.
«
Alors je vis un grand trône blanc et celui qui y siégeait : devant sa face la terre et le ciel
s’enfuirent sans laisser de traces. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant
le trône […] La mer rendit ses morts, la mort et l’Hadès rendirent leurs morts, et chacun
fut jugé selon ses œuvres.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 20, 11-13.
Au Jour dernier, c’est l’enfer qui attend les pécheurs ; le paradis est promis aux justes.
Ceux qui ont vécu selon les enseignements de Jésus seront récompensés et ceux qui
ont fait le mal seront condamnés. Il est également mentionné dans l’Apocalypse que
les justes ressusciteront d’entre les morts à ce moment.
Construite au 13e siècle, à Paris en France, la Sainte-Chapelle symbolise la Jérusalem nouvelle. Daté du
15e siècle, un vitrail circulaire, ou rosace, illustre l’Apocalypse de Jean. Les statues intégrées aux piliers
de l’édifice représentent les 12 apôtres et peut-être aussi les 12 assises de la Jérusalem nouvelle.
»
et son flambeau, c’est l’agneau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre
y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront pas au long des jours, car, en ce lieu,
il n’y aura plus de nuit. On y apportera la gloire et l’honneur des nations. Il n’y entrera nulle
souillure, ni personne qui pratique abomination et mensonge, mais ceux-là seuls qui sont
inscrits dans le livre de vie de l’agneau. » (Apocalypse 21, 23-27)
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004.
78 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
L’ENLUMINURE DÉCHIFFRÉE
Observez l’enluminure présentée ci-dessous qui accompagne une transcription de l’Apocalypse
de Jean datée du 11e siècle. Lisez le texte de l’Apocalypse qui correspond au contenu de l’illustration.
Puis, répondez aux questions qui suivent. Les enluminures sont des illustrations qui agrémentent les
manuscrits anciens, qui étaient entièrement fabriqués à la main avant l’invention de l’imprimerie.
Une enluminure provenant du manuscrit ancien intitulé Beatus de Saint-Sever, 11e siècle.
»
Je lui répondis :
et des palmes à la main.
Mon Seigneur, tu le sais ! Il me dit :
Ils proclamaient à haute voix :
Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont
Le salut est à notre Dieu qui siège sur le lavé leurs robes et les ont blanchies dans
trône et à l’agneau. le sang de l’agneau. »
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 7, 9-14.
1. Repérez des éléments présents dans l’illustration et dans le texte, et faites des liens avec les symboles
et leur signification vus aux pages 73 à 76.
La dignité. La pureté.
3. Selon vous, pourquoi des symboles de l’Apocalypse sont-ils utilisés dans certaines œuvres profanes ?
4. Quel événement de l’Apocalypse marque la fin des temps ? Expliquez de quoi il s’agit.
6. Donnez un exemple d’un symbole tiré de l’Apocalypse de Jean utilisé dans une œuvre profane, mais
dont le sens n’est pas le même dans l’art religieux. Expliquez votre réponse.
80 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. Le personnage principal :
2e élément symbolique :
Signification dans l’Apocalypse :
Signification dans le jeu :
3e élément symbolique :
Signification dans l’Apocalypse :
Signification dans le jeu :
82 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
1. De quelles entraves au dialogue s’agit-il ? Choisissez vos réponses dans la liste suivante.
Le faux dilemme. A L’appel au préjugé. B L’argument d’autorité. C
La fausse causalité. D La pente fatale. E
a) Les adultes qui jouent aux jeux vidéo sont des adolescents refoulés.
b) Mon dentiste me l’a dit hier : jouer aux jeux vidéo est dangereux pour
la santé mentale.
/3
/4
4. Les énoncés suivants sont-ils vrais ou faux ? S’ils sont faux, corrigez-les. VRAI FAUX
A. Dans la Bible, les anges ont des ailes, comme le montre bien l’art
religieux chrétien.
VRAI FAUX
C. Les visions de l’évangéliste Jean décrites dans son Apocalypse
sont des prédictions précises des événements à venir.
/9
/5
84 VIVRE ENSEMBLE 4
Un être
parfait ?
DOSSIER 5
La conférence de citoyens
PLACE PUBLIQUE
La conférence de citoyens, parfois appelée « confé- de questions qu’ils ont préalablement préparées. À
rence de consensus », est un moyen d’établir un dia- la suite de cet échange, les citoyens délibèrent pour
logue entre des citoyens ordinaires et des experts parvenir à un consensus qu’ils rédigent sous la forme
scientifiques. Ces conférences portent généralement de conclusions et de recommandations dans un
sur des sujets d’actualité dans le domaine de la document. Celui-ci est ensuite présenté aux experts,
science, qui suscitent des opinions divergentes. Les à un auditoire et aux médias lors d’une conférence
citoyens discutent d’abord avec un groupe d’experts de presse.
86 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
2. Dans la manchette présentée à la page précédente, la mère a décidé d’avoir recours au diagnostic
préimplantatoire. Expliquez pourquoi.
4. Nommez deux valeurs qui entrent en conflit lorsqu’il est question du diagnostic préimplantatoire.
Valeur : Valeur :
5. Imaginez une conséquence que pourrait avoir une technologie comme le diagnostic préimplantatoire
sur l’avenir de l’humanité.
7. Formulez une question éthique en lien avec l’image de la page 85 et celle de la page 86.
Au Québec
En 2013, un colloque international intitulé Les frontières de
l’humain et le posthumain s’est tenu à l’Université du Québec à
Montréal. Le concept de posthumain fait allusion à un être
humain du futur que des avancées scientifiques et technolo-
giques auraient amélioré. La robotique, la génétique, la pharma-
ceutique, l’informatique ou des nanotechnologies seraient à
l’origine de ces améliorations. Selon plusieurs scientifiques, ces
technologies pourraient rendre les humains plus forts, plus intel-
ligents et améliorer considérablement leur espérance de vie. Lors
de cette rencontre, de nombreux scientifiques, philosophes et
autres penseurs de différents milieux culturels ont réfléchi, entre
autres, aux considérations éthiques liées à l’utilisation de ces
technologies sur l’être humain.
88 VIVRE ENSEMBLE 4
La génétique
Depuis la fin du 20e siècle, les progrès scientifiques en génétique sont considérables.
La génétique se définit comme la branche de la biologie qui étudie les gènes. Les
gènes sont des segments d’ADN à l’origine de la production et de la transmission des
caractères héréditaires d’un individu, par exemple, la couleur des yeux.
Pour plusieurs personnes, ce sont les avancées en génétique qui risquent d’avoir le
plus d’impact sur l’avenir de l’humanité et qui poseront les problèmes éthiques les
plus importants. Déjà, de nombreuses nouvelles technologies issues de la génétique
ont fait les manchettes des journaux à travers le monde. C’est le cas, par exemple, des
organismes génétiquement modifiés (OGM) dans le domaine de l’alimentation. Cette
technologie du génie génétique permet de créer de nouvelles variétés de plantes en
modifiant les gènes de certaines plantes pour les rendre plus résistantes au manque
d’eau, aux insectes ou au froid. En 1996, une autre technologie du génie génétique,
le clonage, a aussi fait la une des journaux lors de la naissance, en Écosse, de la bre-
bis clonée Dolly.
La bioéthique
Dans plusieurs pays où se développent les technologies génétiques, des comités de
bioéthique sont mis sur pied. La bioéthique est un sous-domaine de l’éthique qui
s’intéresse aux enjeux soulevés par les avancées en médecine et en biologie. La bioé-
thique veille à ce que les recherches et les pratiques scientifiques se fassent dans
le respect de la dignité des êtres vivants et rappelle aux chercheurs que la vie ne doit
pas être considérée comme une marchandise.
90 VIVRE ENSEMBLE 4
Le diagnostic préimplantatoire
Le diagnostic préimplantatoire ou DPI est une technique associée à la procréation
assistée. Il doit être effectué à partir d’embryons humains qui ont été conçus par
fécondation in vitro. Il permet, pour l’instant, à des parents d’éviter de transmettre à
leurs enfants et aux générations futures certaines anomalies génétiques.
La fécondation in vitro
En Angleterre, le 25 juillet 1978, la naissance
de Louise Brown, le premier bébé-éprouvette,
constitue une révolution dans le domaine de
la reproduction humaine. Louise Brown a été
conçue en laboratoire, grâce à une technique
appelée « fécondation in vitro ». Pour y arri-
ver, les médecins ont mis en contact, dans
une éprouvette, un ovule prélevé des ovaires
de la mère et des spermatozoïdes du père.
Quelques jours plus tard, l’embryon résultant
de l’ovule fécondé a été introduit dans l’uté-
rus de la mère, où il a poursuivi une crois-
sance normale. Depuis cet événement, de
nombreux couples infertiles ont pu fonder
une famille grâce à la fécondation in vitro. Injection de spermatozoïdes dans l’ovule en vue d’une fécondation
in vitro.
Le DPI et l’eugénisme
Selon plusieurs scientifiques, il est possible d’imaginer un avenir où la technique du
DPI sera si avancée qu’il serait tentant pour certains couples de vouloir « effectuer un
tri » parmi les gènes de leur progéniture pour toutes sortes de raisons. En effet, les
parents pourraient préférer certains gènes porteurs de caractéristiques biologiques
souhaitables à d’autres gènes porteurs de caractéristiques moins désirables. Par
exemple, des parents pourraient être fortement tentés d’avoir recours à cette technique
pour enfanter une fille plutôt qu’un garçon ou inversement.
Pour certaines personnes, une telle pratique fait craindre l’apparition d’une forme
d’eugénisme qui inciterait les parents à mettre au monde des enfants sélectionnés
et sans défauts. Le caractère désirable ou non d’un être humain pourrait alors dépendre
des exigences d’un parent, d’une société ou même d’un gouvernement.
92 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
GÈNES ET ÉTHIQUE
1. Parmi les techniques ci-dessous, lesquelles peuvent servir au génie génétique ?
a) La thérapie génique. b) Les tests de toxicité.
4. Analysez d’un point de vue éthique le progrès scientifique dans le domaine de la génétique.
a) Formulez deux questions éthiques en lien avec le progrès scientifique dans le domaine
de la génétique.
b) Nommez quatre enjeux éthiques soulevés par les questions que vous avez formulées en a).
c) Nommez un organisme ou une œuvre d’art qui pourraient servir de repère dans une réflexion
éthique sur la génétique.
LA SCIENCE DE LA NAISSANCE
1. Complétez la définition de la fécondation in vitro qui suit.
Procédé qui consiste à mettre , dans une éprouvette,
un prélevé des ovaires de la mère et des
du père et, quelques jours plus tard, à introduire l’ ainsi obtenu dans
l’ de la mère, où il poursuit une croissance normale.
4. À votre avis, en quoi la technique du DPI est-elle un défi éthique pour l’avenir de l’humanité ?
5. Décrivez à quoi pourrait ressembler, selon vous, une société qui pratique l’eugénisme à grande
échelle. Dans votre texte, indiquez pour quelles raisons les parents ont recours au DPI et imaginez
les conséquences de l’eugénisme sur la vie en société
94 VIVRE ENSEMBLE 4
Les points de vue légaux
Plusieurs pays ont des normes et des lois qui diffèrent quant au recours au diagnostic
préimplantatoire (DPI). Ces lois reflètent généralement la conception que la société
se fait de l’embryon. Lorsque la société considère l’embryon comme une personne à
part entière, ses lois empêchent généralement le recours au DPI. Au contraire, lorsque
l’embryon n’est pas considéré comme une personne, mais davantage comme un être
en devenir, la technique est permise avec ou sans restriction.
Le DPI au Canada
Au Canada, l’utilisation du DPI est indirectement couverte par la loi canadienne sur
la procréation assistée. L’article 5 interdit formellement, sous peine d’amende subs-
tantielle ou d’emprisonnement, d’accomplir un acte qui vise à sélectionner le sexe
d’un embryon, sauf pour prévenir des cas de maladies liées au sexe.
Au Québec, seules les maladies génétiques graves peuvent être dépistées par un DPI.
Dans certaines situations ambiguës, le cas peut être soumis à un comité d’éthique
composé d’un éthicien, d’une personne qui représente les malades, d’un médecin et,
dans certains cas, d’un religieux.
Jacques Testart
Jacques Testart est très critique au regard du diagnostic préim-
plantatoire. Il craint que les avancées en génétique rendent le DPI
si accessible que les parents soient tentés d’y avoir recours pour
éviter le moindre trouble génétique à leur futur enfant. En élimi-
nant certains gènes porteurs de maladies, le DPI risque, selon Jacques Testart. Biologiste français,
Jacques Testart, de nuire à la diversité génétique de l’espèce « père » du premier bébé-éprouvette
né en France.
humaine et ainsi de la rendre moins résistante à d’autres maladies.
Pour lui, la protection du bien commun passe avant celle des inté-
rêts individuels.
Francis Fukuyama
Francis Fukuyama préconise la réglementation de la pratique du
DPI par l’État, car il s’inquiète de ses conséquences sur l’espèce
humaine. À son avis, cette technologie risque de modifier la nature
même de l’être humain en permettant l’apparition d’êtres hu-
mains génétiquement modifiés avant la naissance. Pour Francis
Fukuyama, la coexistence d’humains génétiquement modifiés et
d’autres qui n’ont que ce que la nature leur a donné constitue une
menace à l’égalité naturelle de tous les êtres humains. Cela aurait
pour effet de diviser la société en deux classes de personnes : celles Francis Fukuyama. Philosophe améri-
qui auraient accès à ces techniques et les autres. Les démocraties, cain, auteur du livre La fin de l’homme.
de même que les droits de la personne qui reposent sur le principe Les conséquences de la révolution
d’égalité entre les citoyens seraient ainsi mis en péril. biotechnique.
96 VIVRE ENSEMBLE 4
Une technologie qui promet
Certains philosophes et plusieurs scientifiques refusent
les scénarios catastrophiques de l’eugénisme et d’une
science devenue folle ou irresponsable. À leur avis, nous
devrions tirer le meilleur parti des possibilités technolo-
giques au lieu de rejeter toute innovation. Après tout, se
disent-ils, si ces technologies permettent d’éviter de
graves maladies, par exemple, pourquoi devrions-nous
nous en passer ?
Lee Silver
Pour Lee Silver, le recours aux nouvelles technologies
génétiques est inévitable. L’importance accordée à la
liberté des individus, particulièrement aux États-Unis, fera Lee Silver. Généticien américain, auteur
en sorte que si un parent en a les moyens, personne ne du livre Remaking Eden [Reconstruire
le paradis].
l’empêchera d’utiliser le DPI. Selon Lee Silver, les techno-
logies génétiques comme le DPI ne sont qu’un moyen
parmi tant d’autres dont un parent dispose pour améliorer
la vie de son enfant, comme le font déjà les médicaments
et les vaccins.
Nick Bostrom
Nick Bostrom est le cofondateur de l’association Huma-
nity+. Cet organisme soutient le développement des
nouvelles technologies qui permettent aux humains
d’améliorer leur condition physique et mentale. Pour Bos-
trom, les avancées en technologies génétiques rendent
possible une amélioration de la condition humaine. Grâce
à ces technologies, l’humain peut envisager d’éliminer
une bonne partie de ses souffrances et même de repous- Nick Bostrom. Philosophe suédois,
ser la mort. Au sujet de l’utilisation des techniques géné- directeur du Future of Humanity Institute
tiques, Bostrom et son association défendent la liberté de l’Oxford University [Institut du futur de
de choix individuel. l’humanité].
« « L’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception et
donc, dès ce moment, on doit lui reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en
premier lieu le droit […] à la vie. »
Source : Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Dignitas Personae sur certaines questions de
bioéthique [en ligne]. (Consulté le 11 octobre 2013.)
»
L’Église catholique s’oppose également aux techniques, comme le DPI, qui ont pour
but d’encourager la naissance d’enfants « sans défauts ». Pour elle, en cherchant à
éliminer les maladies qui font partie de la condition humaine, ces technologies encou-
ragent une discrimination envers les personnes malades et handicapées.
98 VIVRE ENSEMBLE 4
Nom : Groupe : Date :
LE DPI ET LE DROIT
1. Dans le monde, qu’est-ce qui incite généralement une société à interdire ou à permettre le recours
au DPI ?
2. Associez chaque région du monde nommée ci-dessous à sa position sur le DPI. Choisissez parmi
les positions suivantes :
3. a) Quel document légal sert de repère à la position du Canada à l’égard des DPI ?
b) Est-ce que le raisonnement est suffisamment pertinent pour justifier l’utilisation du DPI ?
Expliquez votre réponse.
POINTS DE VUE
Résumez le point de vue de chacune des personnes nommées ci-dessous, selon les instructions
qui suivent.
2. Expliquez le lien entre la position du philosophe Francis Fukuyama au sujet des techniques génétiques
et le repère suivant concernant la nature de l’être humain
b) Expliquez le lien entre l’affirmation et la position face aux techniques génétiques de la personne
ou de l’institution.
LA GÉNÉTIQUE ET LA RELIGION
1. Nommez trois expressions du religieux qui servent de repères aux catholiques au sujet du DPI.
2. Nommez une expression du religieux qui sert de repère aux protestants et aux catholiques face au DPI.
c) Donner des réponses aux nouveaux problèmes nés du progrès des sciences
et de la civilisation.
A. Le DPI permet de mettre au monde des enfants exempts de certaines maladies. Tous les
parents souhaitent le meilleur pour leur enfant. Donc tous les parents sont en faveur du DPI.
B. Deux options sont possibles : interdire le DPI ou l’accepter sans restriction et se diriger vers
une société où les plus riches dominent totalement les plus pauvres.
Selon vous, est-ce que ce point de vue est rigoureux ? Expliquez votre réponse.
LA CONSULTATION PUBLIQUE
En tant que personne préoccupée par les progrès scientifiques dans le domaine de
la génétique, vous décidez de participer à la conférence de citoyens organisée par
la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec.
Pour préparer cette conférence, vous devrez réfléchir aux questions suivantes, puis
rassembler vos idées par écrit.
La mise en contexte
1. a) Formulez une question éthique en lien avec ce qui est présenté dans l’article de la page 86.
b) Nommez quatre enjeux éthiques que votre question peut soulever.
3. Présentez un point de vue légal, philosophique ou scientifique défavorable au DPI en vous assurant :
a) de nommer une personne qui partage ce point de vue ;
b) de résumer en une phrase l’argument principal de cette personne ;
c) de nommer un repère sur lequel ce point de vue s’appuie.
Une proposition
5. Proposez une utilisation du DPI qui, à votre avis, favoriserait le vivre-ensemble. Expliquez
votre réponse.
La mise en contexte
Le catholicisme Le protestantisme
b) Expressions du religieux
Une proposition
1. Formulez une question éthique en lien avec les technologies génétiques et la condition
humaine.
/2
2. Nommez une valeur commune sur laquelle s’appuient les personnes et les organisations
suivantes au sujet du DPI.
3. Quelle organisation catholique a pour fonction de donner des réponses aux croyants au sujet
des nouveaux questionnements suscités par la science ?
/2
4. À partir des informations contenues dans le dossier, nommez deux conséquences positives
et deux conséquences négatives de l’utilisation du DPI.
/8
5. Expliquez comment la Bible pourrait autant servir de repère à une position favorable autant
qu’à une position défavorable au sujet du DPI.
/3
DOSSIER 5 Un être parfait ? 105
Nom : Groupe : Date :
6. À votre avis, quelle conséquence sur la démocratie pourrait avoir une utilisation généralisée
du DPI ?
/2
7. Lisez les affirmations et répondez aux questions qui leur font suite.
A. Il faut faire attention avec le DPI. Pour éviter les dérives, il faut qu’on se limite à son
utilisation dans le cas de maladies graves.
B. Si on permet l’utilisation du DPI pour éviter les maladies graves, on ouvre la porte
à son utilisation pour le choix de la couleur des yeux, des cheveux et d’autres traits
physiques. Ensuite, ce sera les traits de caractère. On se dirigera donc tout droit
vers une société eugénique.
a) Nommez le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé ici pour faire valoir son point
de vue.
b) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver
le dialogue utilisé.
/6
les élèves,
eil d’élèves et à tous
Aux parents, au cons t d’année à l’audi-
ten du lors de no tre allocution en débu ue.
Comme vous l’ave z en le virage technologiq
ection de l’é cole a décidé d’entreprendre ent d’a mé lio rer
torium, la dir s permettrai
ns qu e différ en tes nouvelles technologie pa s en co re pri s de
Nous cro yo co le. Nous n’avons
t gé né ral de l’é jet .
les services et le clima à une discussion su
r le su
invitons à participer
décision et nous vous
tte ren contre
Ordre du jour de ce
de la direction.
1. Mot de bienvenue
».
virage technologique
2. Présentation du « but de prévenir
ras de su rve illance vidéo dans le
a) Installation de ca mé corridors de l’école
de va nd ali sm e et d’intimidation dans les
des actes
ur.
ainsi que dans la co
teurs portables prê-
pu ce inf orm atique dans les ordina
b) Installation d’u ne perte ou de vol.
qu i pe rm ett rai t de les localiser en cas de
tés, ce
simplifier et d’accé-
ca rte à pu ce unique dans le but de illies
c) Création d’u ne a. Les données recue
le servi ce à la bib lio thèque et à la cafétéri au ss i d’a mé lio rer
lérer rmettraient
cette carte unique pe rs
par l’intermédiaire de nn el de la bibliothè qu e co nn aîtrai t leu
x élè ve s : le pe rso rs pla ts
les services au cafétéria, leu
ce s en ma tiè re de lecture et celui de la
préféren
favoris. s
l’école de publier de
d’u n blo gu e pe rm ettant aux élèves de sc ola ire .
d) Création ants de l’année
des moments marqu
textes et des photos
ns .
3. Période de questio
4. Discussion.
5. Mot de la fin.
re.
nter en grand nomb
Merci de vous prése
.
Faites-vous entendre
La direction
Le conseil d’élèves
PLACE PUBLIQUE
Un conseil d’élèves est formé d’élèves élus par leurs pairs. Il est chargé
d’organiser des activités scolaires et parascolaires pour tous les élèves de
l’école. Ce conseil présente le point de vue des élèves auprès de la direction
de l’école, des enseignants et des comités de parents lors de discussions
ou de débats. Il s’assure de la qualité de vie des élèves à l’école. Au sein
du comité, chaque élève assume un rôle spécifique associé à des tâches
et à des responsabilités qui lui sont assignées.
2. Nommez quatre endroits où vous avez déjà remarqué la présence de caméras de surveillance.
4. Dans la convocation présentée à la page précédente, relevez trois raisons qui peuvent justifier
l’utilisation de diverses technologies de surveillance.
Avantage :
Désavantage :
Au Québec
Depuis 2012, des détecteurs à balayage
corporel, souvent appelés « scanners corpo-
rels », sont installés à l’aéroport Montréal-
Trudeau. Le balayage corporel, qui remplace
la fouille corporelle, permet de détecter des
armes, des explosifs ou des stupéfiants. Il
permet de voir à travers les vêtements, révé-
lant ainsi le contour du corps d’une personne.
Le gouvernement canadien considère ces
appareils comme des moyens efficaces de
lutter contre le crime et le terrorisme. Cepen-
dant, plusieurs personnes s’opposent à leur
utilisation. Elles y voient une entrave à la vie
privée. Afin de minimiser l’impact de ces
détecteurs sur la vie privée des passagers, les
images doivent être détruites immédiatement
après avoir été regardées.
À son réveil, Antoine allume son ordinateur et navigue dans ses réseaux sociaux préférés. Le
6 h 30 relevé de ses communications est transmis à des entreprises qui, par la suite, lui proposeront des
publicités en lien avec ses sujets d’intérêt.
Avec le camion de l’entreprise pour laquelle il travaille, le père d’Antoine conduit son fils au cégep
7 h 30 et sa fille, à la garderie. Le véhicule est muni d’un récepteur GPS qui permet à l’employeur du
père d’Antoine de le repérer à tout moment.
Au cégep, Antoine est filmé par plusieurs caméras de surveillance, tant à l’extérieur qu’à
8 h 00
l’intérieur.
Au café étudiant, Antoine s’achète une collation. Il paie par carte de crédit. Les données de la
14 h 25 transaction sont enregistrées et la banque d’Antoine s’en servira pour établir le profil de ses
habitudes de consommation.
En route vers le terrain de football, Antoine prend une photo d’un graffiti et décide de la diffuser
16 h 55 dans des réseaux sociaux. Ses amis savent dès lors où il se trouve, car des données sur le lieu
où la photo a été prise sont aussi partagées.
Au parc, Antoine participe à un match de football. Pendant le match, Antoine est photographié
18 h 00 et filmé par plusieurs téléphones cellulaires. Les images sont instantanément publiées dans des
réseaux sociaux.
Sur le chemin du retour, Antoine est observé par quelques voisins depuis leur ordinateur. En effet,
21 h 17
le quartier où il habite s’est doté d’un système de vidéosurveillance géré par le voisinage.
La vidéosurveillance
C’est un dispositif mécanique et électronique de surveillance qui permet de voir à
distance des images de personnes en mouvement dans un lieu donné et d’enregistrer
ces images à l’aide de caméras. Les caméras de surveillance peuvent être installées
dans différents lieux publics ou privés. Les images transmises par ces appareils
peuvent être regardées en direct ou en différé, au besoin.
La géolocalisation
Plusieurs technologies permettent de suivre les déplacements d’une personne. En
effet, grâce aux puces informatiques, aux systèmes mondiaux de positionnement
(GPS) ou aux fréquences radio émises par des téléphones cellulaires ou des ordinateurs
portables, il est possible de connaître les allées et venues d’une personne.
La biométrie
La biométrie permet d’établir l’identité d’une personne à partir
de certaines caractéristiques biologiques. Ainsi, pour ouvrir une
session d’ordinateur ou pour avoir accès à certains lieux, une per-
sonne peut faire « lire » son empreinte digitale, son iris, le contour
de sa main ou certains traits de son visage par un appareil. Cette
technologie remplace les divers codes et mots de passe.
Les télécommunications
La surveillance des télécommunications concerne autant les com- La vérification de l’identité par la biométrie
munications faites par internet que par la téléphonie cellulaire est de plus en plus utilisée dans les aéroports,
les banques, les laboratoires spécialisés, etc.
(conversations, messages textes, etc.). À partir de ces communi-
cations, des gouvernements, des organismes, des entreprises ou des individus peuvent,
selon le cas, contrôler ou stocker des renseignements à propos de la fréquence ou du
contenu de ces communications à distance.
Pour le commerce
Plusieurs entreprises et commerces recueillent de l’information sur leurs clients afin
de mieux connaître leurs goûts et leurs habitudes de vie. Ces informations peuvent
être relevées à partir de cartes de fidélité, de sondages auprès de la clientèle ou de
concours promotionnels. Aussi, plusieurs entreprises négocient des ententes avec
des sites internet. Selon ces ententes, les entreprises leur versent des sommes d’argent
en échange de publicités et de renseignements sur leurs visiteurs. Les informations
personnelles ainsi recueillies permettent aux entreprises d’améliorer leurs services
ainsi que leurs techniques de marketing.
Dans le Code civil du Québec, l’article 35, conformément à la Charte des droits et
libertés de la personne et aux principes généraux du droit, énonce qu’on ne peut pas
s’ingérer dans la vie privée d’une personne sans son consentement ou son autorisation.
«
« […] les pays occidentaux comme le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Alle-
magne, la France, etc. qui ont cette chance de pouvoir profiter […] de ces droits fonda-
mentaux, sous la pression des technologies [de surveillance], sont en train d’y renoncer
sans en prendre vraiment conscience […].
»
[…]
Si dans quelques années, échéance 2020 à mon avis, je n’ai […] plus la certitude absolue
de pouvoir être seul sans être suivi, vu et entendu, que reste-t-il de ma liberté d’aller et
venir et de ma liberté d’expression ? »
Source : Ici Radio-Canada, Alex Türk : la vie privée menacée, rencontre de Michel Lacombe avec Alex Türk,
10 octobre 2011 [en ligne]. (Consulté le 15 novembre 2013.)
Un organisme :
1. doit être responsable de tous les renseignements personnels qui sont en sa possession.
2. doit déterminer pourquoi les informations sont recueillies, au moment de la collecte
ou avant.
3. doit informer les personnes et demander leur consentement pour toute collecte
d’information à leur endroit, sauf dans certains cas exceptionnels.
4. doit limiter la collecte de données personnelles à celles qui sont nécessaires
à la réalisation des finalités prévues.
5. ne doit pas conserver, utiliser ou communiquer les informations personnelles à des fins
autres que celles prévues, à moins qu’il n’obtienne le consentement de la personne
concernée.
6. doit s’assurer que les renseignements personnels recueillis sont complets, exacts
et à jour.
7. doit protéger les renseignements personnels à l’aide de mesures de sécurité
appropriées.
8. doit être transparent sur ses pratiques et politiques en ce qui a trait à la gestion
des informations personnelles.
9. doit permettre à une personne qui en fait la demande d’avoir accès aux renseignements
personnels qui la concernent et lui donner la possibilité de les corriger si elles sont
inexactes.
10. doit permettre à toute personne d’être en mesure de porter plainte à la personne
responsable de l’organisme si les principes énoncés plus haut ne sont pas respectés.
b) deux renseignements personnels sur Antoine qui auraient pu être recueillis à partir des technologies
de surveillance :
3. Nommez un événement historique qui a fait augmenter l’utilisation des technologies de surveillance
dans le monde, notamment aux États-Unis.
Avantages Désavantages
5. Associez chaque énoncé de la colonne de gauche à la technologie de surveillance qui lui correspond.
Questions
éthiques
Trois valeurs qui sont des enjeux éthiques soulevés par vos questions éthiques.
Enjeux
éthiques
Deux repères légaux sur lesquels peut s’appuyer une réflexion éthique au sujet des technologies de surveillance.
Repères
Moi, je suis contre les caméras de surveillance. Ma ville devient comme une émission de
téléréalité où tout le monde est filmé dans les moindres recoins de sa vie par des centaines
de caméras de surveillance placées partout !
a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
L’identité numérique
L’identité numérique d’une personne est constituée de toutes les informations qui la
concernent et qui peuvent être présentes dans internet. Par exemple, dans une page
personnelle d’un réseau social, il est parfois facile de trouver le nom d’une personne,
son âge, son adresse courriel et parfois même son adresse géographique. Les listes
d’amis et de contacts font aussi partie de cette identité numérique. Enfin, tous les
commentaires publiés, les photos mises en ligne et les mentions « J’aime » peuvent
servir à définir un individu.
Qui regarde?
En 2009, le magazine français Le Tigre dressait
Certaines informations laissées dans internet à l’intention
le portrait d’un internaute anonyme à partir de
de destinataires précis peuvent facilement être lues par
renseignements glanés dans internet. Plusieurs
d’autres. Ainsi, d’anciens camarades de classe, d’anciens détails de sa vie, comme les voyages qu’il avait
amis de cœur, des employeurs, des employés de compa- faits, son lieu de travail, le nom de ses collègues
gnies d’assurance, des détectives privés ou des personnes et amis ainsi que ses relations amoureuses, ont pu
mal intentionnées peuvent avoir accès à ces renseigne- être découverts. Pour y arriver, les journalistes ont
consulté des sites de partage de photos, ses pages
ments. En ce sens, selon certains spécialistes des médias,
personnelles et celles de ses amis dans divers
tout ce que les gens publient eux-mêmes dans internet
réseaux sociaux.
doit être considéré comme étant public.
Plusieurs détectives privés affirment que les réseaux sociaux facilitent beaucoup leur travail. Pour obtenir
des renseignements, certains vont jusqu’à créer de faux comptes pour entrer dans la communauté d’amis
de la personne sur laquelle ils enquêtent.
Le « droit à l’oubli »
Toute information diffusée dans internet peut y demeurer très
longtemps. Il est souvent difficile et parfois même impossible Le droit à l’image
de l’effacer. Ainsi, un internaute qui commence sa vie profes- Selon la loi québécoise, il est interdit
sionnelle peut difficilement supprimer ou faire supprimer des de publier (dans un journal, une publicité,
photos ou des propos qu’il juge regrettables, publiés quelques une revue ou un réseau social) l’image d’une
personne sans que celle-ci ait donné son
années plus tôt. C’est pourquoi certains experts militent pour
accord. Le droit à l’image est directement
le « droit à l’oubli », qui ferait en sorte que l’information serait
lié au droit à la vie privée.
effacée après un certain nombre d’années. À cet effet, en 2010,
en France, des représentants de quelques sites internet de
réseautage social et de moteurs de recherche ont signé la Charte du droit à l’oubli
numérique dans les sites collaboratifs et les moteurs de recherche. Cette charte oblige
les signataires à accepter les demandes d’internautes qui souhaitent voir certains
renseignements effacés de leur compte afin de conserver une réputation en ligne qu’ils
jugent souhaitable. L’information devrait également être retirée de l’index des moteurs
de recherche. Il est à noter que de grandes entreprises ont participé aux discussions,
mais n’ont pas signé cette charte.
Réseau social
1. Nommez deux comportements propres aux réseaux sociaux qui contribuent à former l’identité numé-
rique d’une personne.
2. Pourquoi certains experts affirment-ils que tout ce que les gens publient eux-mêmes dans internet doit
être considéré comme étant public ?
3. Formulez une question éthique en lien avec la fréquentation des réseaux sociaux.
5. Expliquez, à l’aide d’un exemple, comment les réseaux sociaux peuvent servir de technologie
de surveillance.
La reconnaissance des droits et libertés constitue le fondement de la justice dans nos sociétés
démocratiques. Les technologies de surveillance protègent notre droit à la sécurité mentionné
dans les chartes des droits et libertés. Les personnes qui sont contre les technologies de
surveillance sont donc contre la justice.
INTERNET ET LE DROIT
1. Nommez deux normes qui peuvent entrer en conflit à la suite de la communication d’informations
dans des réseaux sociaux.
Norme : Norme :
2. Associez chacun des comportements de la colonne de gauche au droit auquel il pourrait porter atteinte.
3. Le Code canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique a
formulé 10 principes fondamentaux à propos de la gestion équitable de l’information. Expliquez comment
deux de ces principes peuvent s’appliquer à une entreprise qui gère un réseau social dans internet.
b) un citoyen pourrait-il s’opposer à la surveillance de ses communications dans les réseaux sociaux
par un gouvernement ?
2. Formulez une question éthique qui, selon vous, devrait orienter la discussion
à propos de l’implantation de ces technologies à l’école.
3. Nommez deux valeurs qui peuvent entrer en conflit par suite de l’implantation
de ces technologies de surveillance.
4. Nommez deux repères légaux sur lesquels pourrait s’appuyer une réflexion
éthique en lien avec ces nouvelles technologies.
000101010111010110110101010101010101010110000101010
101010101010101010000111000101011100101010010010111
000100010101011101011011010101010101010101011000010
101010101010101010101000011100010101110010101001001
011100010001010101110101101101010101010101010101100
010101000011100010101010000111110010101001001011100
1000101010111010110110101101010101010101100001010110
DOSSIER 6 Les technologies de surveillance 123
Nom : Groupe : Date :
4. Deux repères légaux sur lesquels pourrait s’appuyer une réflexion éthique sur ces technologies
b) Elle fournit des renseignements sur le lieu où une photo a été prise.
2. Cochez les types de renseignements personnels qui sont considérés comme étant
du domaine de la vie privée.
3. Nommez une valeur et une norme soulevées par la question éthique suivante.
Est-il souhaitable qu’un parent puisse utiliser une technologie comme la géolocalisation
pour être capable de retracer son enfant en tout temps ?
Valeur :
Norme : /1
a) Indiquez le type de jugement qui se retrouve dans chacune des phrases de ce texte.
/3
5. Selon vous, quel type de surveillance respecte le mieux le droit à la vie privée ? Expliquez
votre réponse à l’aide d’un argument.
/2
6. Selon vous, la présence de caméras de surveillance dans une école favorise-t-elle le vivre-
ensemble ? Expliquez votre réponse à l’aide d’un argument.
/2
7. L’extrait qui suit est tiré de l’emploi du temps d’Antoine au cours d’une journée ordinaire.
Lisez-le, puis répondez aux questions.
a) Nommez deux technologies de surveillance dont il est question dans cet extrait.
b) Nommez une norme qui pourrait ne pas être respectée dans cette situation.
/5
8. Le texte suivant est un résumé du principe sur la transparence, qui est énoncé dans le Code
canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique.
À l’aide d’un argument, expliquez comment ce principe peut s’appliquer à une entreprise qui
gère un site de réseautage.
/2
126 VIVRE ENSEMBLE 4
Femmes
et religions
DOSSIER 7
Au service de Dieu
Les communautés religieuses de l’Église catholique regroupent des hommes et des femmes
qui, après avoir prononcé les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, se consacrent
à des œuvres de charité et à la prière. En 1960, plus de 45 000 Québécoises font partie
d’une communauté religieuse. Ces femmes, qui ont pris le voile, c’est-à-dire qui sont
devenues religieuses, œuvrent dans les domaines de l’enseignement, des soins de santé
et des services sociaux. Cer-
taines d’entre elles deviennent
missionnaires, parcourant le
monde pour enseigner, soigner
et évangéliser. D’hier à aujour-
d’hui, elles ont rendu d’impor-
tants services à la société qué-
bécoise. Vouées au service de
Dieu, ces religieuses accueillent
les déshé rités, les enfants
abandonnés, les pauvres, les
malades, les personnes seules.
La table ronde
PLACE PUBLIQUE
La table ronde est une rencontre entre quelques personnes choisies pour leurs connais-
sances sur une question donnée afin qu’elles exposent leurs point de vue respectif,
dégagent une vision d’ensemble et discutent sur un pied d’égalité avec un auditoire. La
table ronde favorise le respect des conditions favorables au dialogue : respect des inter-
locuteurs, clarté du propos, réponse et intervention intègres, équilibre du temps de
parole, etc.
2. Nommez un personnage religieux féminin ainsi que sa tradition religieuse, et indiquez ce que cette
personne a accompli.
3. Selon vous, est-ce que la conception du rôle des femmes est la même d’une tradition religieuse
à une autre ? Expliquez votre réponse.
4. Donnez des exemples des services rendus par les religieuses dans la société québécoise.
5. Selon vous, existe-t-il ou a-t-il existé des points de vue opposés au sujet du rôle de la femme dans
la société ? Expliquez votre réponse.
6. Selon vous, quelle femme a le plus d’influence sur la conception que les Québécois se font du rôle
de la femme aujourd’hui ? Expliquez votre réponse.
7. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 128.
Au Québec
En 2010, au Québec, le Secrétariat à la condition féminine a créé
la CHIC : la Charte pour une image corporelle saine et diversifiée.
La CHIC a pour but d’amener la population à réfléchir à l’image
corporelle des filles et des femmes dans la publicité, la mode,
les médias, la vidéo, la musique, etc. Toujours en 2010, l’orga-
nisme gouvernemental a lancé la campagne JeSigneEnLigne qui
invite la population à appuyer la CHIC. Les signataires de la
charte s’engagent à employer et à diffuser, dans leur domaine
respectif, des images de corps de tailles et de proportions diver-
sifiées et d’âges variés. Ils sont également appelés à refuser les
idéaux esthétiques basés sur la minceur extrême.
La Meute des Chiennes de garde s’oppose, entre Le rôle de la femme dans les traditions religieuses
autres, aux divers clichés sexistes renforcés par se transforme-t-il avec le temps ?
plusieurs publicités. Quelles ressemblances y a-t-il entre les religions quant
à leur conception du rôle de la femme ?
« Elle dirige avec vigilance la marche de sa maison, et jamais ne mange le pain de l’oisiveté.
»
Ses fils se lèvent pour la proclamer heureuse, son époux pour faire son éloge : “Bien des
femmes se sont montrées vaillantes, tu leur es supérieure à toutes !” Mensonge que la
grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges.
Rendez-lui hommage pour le fruit de ses mains, et qu’aux Portes ses œuvres disent
son éloge !
Source : La Bible dans la traduction du Rabbinat, Paris, Sefarim [en ligne], Proverbes 31, 27-31. (Consulté
le 20 mai 2009.)
«
[La] Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi et de la
charité. [...] Mais son rôle par rapport à l’Église et à toute
»
l’humanité va encore plus loin. Elle a apporté à l’œuvre du
Sauveur une coopération absolument sans pareille par son
obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour
que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi
elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère.
Source : Catéchisme de l’Église catholique, Paris, Mame-Librairie éditrice
vaticane, 1992, p. 208.
Les lois de Manu sont des règles morales contenues dans un poème
du 1er siècle avant notre ère. Selon la croyance hindoue, ces lois
sont attribuées au prophète Manu. Elles servent de guide en
matière de comportements sociaux et religieux.
«
Dans nos communautés, les femmes
occupent une place d’honneur spéciale.
Nous avons la capacité d’engendrer la
vie sur cette terre. […] Tout au long de
la vie d’une personne, du moment de sa
conception, du moment de sa nais-
sance, jusqu’au moment où elle quitte
cette terre, ce sont des femmes, les
»
mères de nos nations, qui prennent réel-
lement soin d’elle. Cette responsabilité
qui nous est confiée est sacrée.
Audrey Shenandoah, mère de clan,
nation Onondaga.
Source : Audrey SHENANDOAH, Indian Roots
of American Democracy, Northeast Indian
Quaterly, États-Unis, Cornell University, p. 4-7
Sky woman [La Femme du ciel], Ernest Smith, 1936. La peinture illustre
(traduction libre).
l’histoire de la création du monde.
Dans la mythologie iroquoienne, la Mère Terre, fille de la Femme du ciel, est à l’origine
de la vie des espèces terrestres. À son image, les femmes iroquoiennes sont considé-
rées comme les mères de la nation. Les sociétés iroquoiennes sont matrilinéaires :
chaque enfant appartient au clan de sa mère et hérite de son nom de clan. Encore
aujourd’hui, à travers leur rôle de mère de clan, des femmes iroquoiennes assurent la
transmission des traditions aux générations futures.
« Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là
sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens.
»
Source : Le saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets, Liban, Éditions Al Bouraq,
1998, sourate 4, 34.
3. Durant la préhistoire, pourquoi les êtres humains attribuaient-ils seulement aux femmes un rôle dans la
reproduction ?
1 a) À votre avis, quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est le plus commun lors d’une
discussion au sujet du rôle des femmes dans la société ?
b) Selon vous, ce procédé fait-il obstacle à l’élaboration d’un point de vue rigoureux ? Expliquez
votre réponse.
Longtemps, au Québec, la femme est restée au foyer à s’occuper de ses nombreux enfants
et de son mari. La religion catholique, qui accorde à la femme un rôle de mère et d’épouse,
a peut-être eu une influence sur le rôle de la femme dans la société québécoise.
h) Pour plusieurs femmes hindoues, la dévotion envers le mari constitue une voie vers
l’ .
POINTS DE VUE
1. a) Nommez une expression du religieux en lien avec la conception du rôle de la femme dans
différentes traditions religieuses.
b) Expliquez le lien entre l’expression du religieux et la conception du rôle de la femme dans ces
traditions religieuses.
Culte de la
déesse-mère
Judaïsme
Catholicisme
Hindouisme
Spiritualité
iroquoienne
Islam
A. Par sa fidélité envers son mari, elle est considérée comme un symbole de pureté.
G. Le christianisme.
H. L’islam.
I. Le judaïsme.
J. La spiritualité iroquoienne.
K. L’hindouisme.
L. Le culte de la déesse-mère.
Tradition
Titre Deux sources
religieuse
Judaïsme
Catholicisme
Hindouisme
Spiritualité
iroquoienne
Islam
2. a) Quel sujet, lié aux conceptions du rôle de la femme dans ces traditions religieuses, aimeriez-vous
approfondir ?
2. Selon vous, quelles sont les deux traditions religieuses qui se distinguent le plus quant à leur concep-
tion du rôle de la femme ?
3. Selon vous, quelles sont les deux traditions religieuses qui se ressemblent le plus quant à leur concep-
tion du rôle de la femme ? Expliquez votre réponse.
4. Nommez un point commun aux saintes catholiques et aux femmes gourous dans l’hindouisme.
Au sujet des sociétés matrilinéaires, il existe une opinion préconçue assez répandue selon
laquelle, dans ces sociétés, les femmes détenaient tous les pouvoirs et dominaient les hommes.
a) Expliquez comment l’opinion préconçue dont il est question dans le texte peut constituer une
entrave au dialogue.
b) Peut-on affirmer que, dans les sociétés matrilinéaires, les femmes avaient le pouvoir et domi-
naient les hommes ? Expliquez votre réponse à l’aide du contenu du dossier.
PORTRAITS DE FEMMES
Le Comité du 8 mars de votre école vous confie la responsabilité d’aborder le sujet des femmes dans
différents mythes et différentes religions, sous le thème « Femmes : traditions et modernité ». Votre intervention
au sein d’une table ronde devra se faire en trois étapes. Premièrement, vous analyserez l’information
présentée dans la mise en situation de la page 128. Ensuite, vous décrirez la conception du rôle de la
femme dans une tradition religieuse. Finalement, vous comparerez cette conception du rôle de la femme
avec celle d’une autre tradition religieuse.
3. Expression du religieux :
4. Développement et diffusion :
7. Développement et diffusion :
Fiche 3 Comparaison
8. Traditions religieuses :
7e siècle Vers 300 Entre l’an 50 et 120 8e siècle avant notre ère
a)
Récit :
b)
Récit :
c)
Récit :
d)
(Actes 4.12).
Récit :
/12
2.
/1
En plus de leur rôle politique, les mères de clan ont comme tâche de préserver les cesuutmo
et de nommer les vaeéous-nun parce qu’elles possèdent la mémoire des nésegli et des noms
de snalc. De plus, elles sont reilloncèse lors de conflits familiaux, et elles participent à
b) Règles morales qui servent de guide en ce qui a trait aux comportements sociaux et
religieux dans l’hindouisme.
e) Présentes en Europe 20 000 ans avant notre ère, elles sont la preuve du culte de la
déesse-mère.
f) La femme peut s’y épanouir en se mariant, en enfantant ou en restant chaste pour servir
Dieu.
g) Une des caractéristiques des dieux qui ont remplacé le culte de la déesse-mère vers
le 5e siècle avant notre ère.
/7
Jugement de réalité :
Jugement de préférence :
Jugement de prescription :
Jugement de valeur :
/2
La chronique gastronomique
PLACE PUBLIQUE
La chronique gastronomique est une rubrique présentée par des journalistes dans la
presse écrite, à la radio, à la télévision ou dans internet. Le rôle des chroniqueurs gastro-
nomiques consiste à faire connaître au public les bonnes tables, les boutiques spécia-
lisées en alimentation, les dernières tendances en cuisine et les nouveaux produits. Ces
chroniques sont le plus souvent des narrations, dans lesquelles les journalistes n’hésitent
pas à donner leur point de vue sur les grands enjeux liés à l’alimentation, comme la
santé et l’environnement.
2. Compte tenu de l’importance de l’eau dans la vie quotidienne, nommez un geste que pourrait faire une
personne pour protéger cette ressource. Expliquez votre réponse.
4. Selon vous, pourquoi certaines personnes préfèrent-elles l’eau embouteillée à l’eau du robinet ?
7. Formulez une question éthique en lien avec la situation présentée à la page 148.
Au Québec
La présence de nombreuses ressources natu-
relles dans le nord du Québec suscite la
convoitise. Tant le gouvernement québécois
que de nombreuses entreprises privées
cherchent à en tirer profit. Ces ressources
naturelles comprennent notamment diffé-
rents types de minerais, de grandes réserves
d’eau douce, des forêts et des hydrocarbures.
D’après le gouvernement, ces ressources
naturelles appartiennent à tous les Québé-
cois. C’est pourquoi il veut s’assurer que les
citoyens en tirent leur juste part. Toutefois,
certains croient que, actuellement, l’exploi-
tation de ces ressources laisse une trop
grande part des profits aux entreprises pri- Mineurs dans une mine d’or en Afrique du Sud.
vées. Celles-ci considèrent plutôt que c’est
le gouvernement qui exige trop d’impôt sur
leurs revenus.
Ailleurs dans le monde
Depuis 2000, les entreprises chinoises ont investi plus de 75 mil-
liards de dollars dans les mines du continent africain, notamment
pour extraire de l’or. Selon certains, ces investissements favo-
risent le développement économique et social des pays africains.
D’autres se demandent toutefois si la Chine n’est pas en train
de s’approprier ces ressources.
Un petit territoire
et beaucoup d’eau
Le Québec possède 3 % des réserves mon-
diales d’eau douce de la planète. Néan-
moins, en raison de la pollution grandissante
des cours d’eau causée par les activités
industrielles, agricoles et domestiques, la
qualité de cette eau est menacée. Les conduites d’eau vétustes laissent échapper beaucoup d’eau.
De plus, dans les villes du Québec, le système d’aqueduc se détériore. Selon les experts,
l’âge moyen des canalisations de base est de 110 ans. Résultat, la ville de Montréal
perdrait entre 40 % et 50 % de son eau chaque année à cause de la vétusté de son
système d’aqueduc. La gestion et la préservation de la ressource dans une perspective
de développement durable sont des enjeux majeurs pour le Québec.
Source : L’eau. La vie. L’avenir. Politique nationale de l’eau, p. 89 [en ligne]. (Consulté le 22 mai 2009.)
ressource unique ;
- La Politique nationale de l’eau du Québec
tive de développement durable ; « Reconnaître l’eau comme un patrimoine collectif des Québécois.
Le gouvernement tient d’abord à réaffirmer, à travers la Politique nationale
protéger la santé publique et de l’eau, sa volonté de reconnaître la ressource eau comme une richesse
de la société québécoise faisant partie intégrante du patrimoine collectif.
celle des écosystèmes. »
Le Code civil du Québec reconnaît que l’eau, qu’elle soit de surface ou
Selon la loi 27, adoptée le 11 juin souterraine, est une chose commune, sous réserve des droits d’utilisation
2009, qui fait suite aux recomman- ou des droits limités d’appropriation qui peuvent être reconnus. »
Source : Ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs du
dations de la Politique nationale Québec, Politique nationale de l’eau [en ligne]. (Consulté le 5 décembre 2013.)
de l’eau :
«
[…] il est interdit de transférer hors du Québec des eaux qui sont prélevées au Québec.
»
[…]
Cette interdiction n’est toutefois pas applicable aux eaux prélevées pour […] être com-
mercialisées comme eau de consommation humaine, pour autant que ces eaux soient
emballées au Québec dans des contenants de 20 litres ou moins […].
Source : Rapport du ministre du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs [en ligne]. (Consulté
le 13 septembre 2013.)
a) Formulez deux questions éthiques bien distinctes, soulevées par le débat au sujet de la propriété de l’eau
au Québec.
Questions
éthiques
Valeur : Valeur :
Valeurs
en conflit
Valeur : Valeur :
Repères
d) Parmi les repères proposés en c), lequel vous semble le plus important ? Expliquez votre réponse.
Importance
des repères
2. Le gouvernement fait de l’eau un bien qui appartient à tous les Québécois, en même temps qu’il
permet aux embouteilleurs de s’approprier l’eau selon certaines limites légales. Citez un extrait de
la page 153 qui montre ce fait.
3. Dans les textes de ce dossier, relevez deux caractéristiques qui distinguent le commerce de l’eau
de celui du bois.
4. Expliquez les effets que pourrait avoir la privatisation de l’eau selon les analyses de l’Institut Fraser en
remplissant le schéma. Servez-vous des mots qui suivent.
1. Avec le droit de
sur l’eau, le prix de l’eau serait fixé par
le .
2. Cela indiquerait la
de l’ en argent.
3. Cela freinerait le
d’eau parce les gens voudraient éviter de perdre de
l’ .
5. Expliquez les effets que pourrait avoir la privatisation de l’eau selon Riccardo Petrella en remplissant
le schéma. Servez-vous des mots qui suivent.
2. Le de l’eau risquerait
alors d’ .
3. Ce qui la rendrait
aux plus .
D’après l’émission La vie en vert, on estime que 250 000 bouteilles d’eau de 500 ml
sont bues chaque jour au Québec. Les Québécois sont parmi les plus grands consom-
mateurs d’eau en bouteille au monde. Cette industrie représente des centaines de
millions de dollars. En 1992, les Québécois achetaient
70 millions de bouteilles d’eau, alors que, aujourd’hui,
les ventes atteignent près de 1 milliard de bouteilles
annuellement. Une personne sur cinq n’utilise que de
l’eau embouteillée pour étancher sa soif en Amérique
du Nord.
Biologiste
Les biologistes étudient des phénomènes de la vie végé-
tale ou animale et analysent les données recueillies. Ils
observent les liens entre les êtres vivants et leur milieu,
et participent à la conservation des ressources natu-
relles et à la protection de l’environnement. Cette pro-
fession exige un talent particulier pour résoudre des
problèmes, jouer avec les idées, communiquer et s’ex-
primer. Le métier de biologiste requiert un baccalauréat
universitaire en biologie et il s’exerce dans des lieux
aussi différents que la fonction publique provinciale ou
fédérale, les parcs, les municipalités, les cégeps et les
entreprises privées.
« Tony
Grâce à l’eau embouteillée, je peux avoir de l’eau à portée de la main et
»
ainsi satisfaire ma soif en tous lieux et en tout temps : dans l’autobus,
dans l’auto, sur le trottoir ou même en classe, avant les cours. Vraiment,
l’eau embouteillée, c’est très pratique. En plus, l’eau en bouteille est une
bonne alternative aux boissons gazeuses, aux jus de fruits trop sucrés,
au café et aux autres boissons.
« Robert
»
J’ai lu récemment dans un livre sur l’économie du Québec qu’il y a une
vingtaine d’embouteilleurs d’eau au Québec. Ils procurent 800 emplois et
génèrent un chiffre d’affaires annuel d’au moins 150 millions de dollars.
J’ai aussi lu que le marché des bouteilles d’eau augmentait de 20 % par
année. C’est excellent pour l’économie !
« Rima
Je n’aime pas l’eau du robinet. Je trouve qu’elle a une odeur et un goût
de chlore. Le chlore est utilisé dans les usines de filtration pour purifier
»
l’eau. J’ai lu dans internet que les vieux réseaux de distribution altèrent
le goût de l’eau. L’eau du robinet a une odeur, une couleur et un goût
différents selon les jours, les saisons et l’endroit où j’en bois. Je bois de
l’eau gazéifiée au lieu de l’eau du robinet. Cette eau pétillante est bien
meilleure.
« Maude
J’ai entendu récemment, dans un documentaire sur l’industrie de l’eau en
bouteille, que les embouteilleurs affirment que leur eau est plus saine que
celle du robinet, qui peut parfois contenir des traces de polluants chimiques
et organiques, alors que l’eau embouteillée doit respecter plus de normes.
Est-ce vrai ? Les membres de l’Association canadienne des eaux embou-
teillées (ACEE), en anglais, la CBWA (Canadian Bottled Water Association),
»
déclarent, dans leur site internet, que la qualité de l’eau en bouteille est
rigoureusement réglementée par les gouvernements provinciaux et fédéral,
et par l’Association canadienne des eaux embouteillées. L’eau du robinet,
quant à elle, serait seulement réglementée par les gouvernements
provinciaux.
»
mortes ! On a su plus tard que le système d’ap- de vitamines, des eaux
provisionnement en eau potable de la ville était superoxygénées ou
mal contrôlé et trop fragile. J’ai même lu qu’une des eaux provenant
catastrophe comme celle-là pouvait survenir au de glaciers.
Québec. Pour l’eau du robinet, c’est terminé.
«
Sylvia
Il est hors de question que je me mette à boire de l’eau qui peut contenir du plomb,
nocif pour ma santé et celle de mes proches ! En effet, j’ai lu sur le site internet
du gouvernement canadien que l’eau du robinet passe, parfois, par des tuyaux
en plomb ou soudés au plomb et que ce plomb peut se retrouver dans l’eau qu’on
»
boit ! Selon certaines études, le plomb, même en petite quantité, peut nuire à la
santé humaine, notamment celle des bébés, des jeunes enfants et des femmes
enceintes. Heureusement que, depuis 1986, le plomb n’est plus utilisé pour les
canalisations ! Cependant, dans certains quartiers, les vieux tuyaux n’ont pas
encore été remplacés.
«
Yanick
Je ne crois pas que l’eau en bouteille soit plus sécuritaire ou plus pure que l’eau
du robinet. Plusieurs analyses scientifiques effectuées par des experts en micro-
biologie l’ont montré. Une étude a également révélé que sur la plus grande
»
partie du territoire américain, par exemple, l’eau du robinet est réglementée de
façon plus stricte que l’eau embouteillée. En outre, des recherches établissent
que les polluants chimiques et organiques qui se trouvent dans les cours d’eau
peuvent aussi se retrouver dans l’eau embouteillée. Des chercheurs demandent
même un resserrement des contrôles et des normes pour l’eau embouteillée.
«
Cheng
Moi, je suis contre les embouteilleurs d’eau qui exploitent la ressource dans des
lieux où les habitants n’ont pas ou ont peu accès à une eau potable de qualité,
»
pour ensuite l’exporter dans des lieux où les habitants ont déjà pleinement accès
à une bonne eau. Je trouve cela injuste. Prenons le cas des entreprises qui
prennent l’eau des îles Fidji, dans le Pacifique Sud. Les usines produisent un
million de bouteilles par jour, alors que la moitié des habitants des îles n’a pas
accès à une eau du robinet de qualité.
»
et ils en boivent pour montrer aux autres qu’ils appar- en bouteille est de
tiennent à une classe à part et qu’ils ont réussi dans la l’eau du robinet qu’on
vie. Le succès de l’eau embouteillée, c’est la victoire des a simplement filtrée.
publicitaires à la solde des entreprises qui veulent faire
des profits à partir d’un produit aussi courant que l’eau…
« Ramon
Je n’achèterai jamais d’eau en bouteille. J’ai lu dans internet que l’eau en
bouteille coûte entre 240 à 10 000 fois plus cher que celle du robinet ! Une
bouteille d’eau coûte même plus cher qu’une bouteille de boisson gazeuse
»
faite… à base d’eau. C’est une véritable arnaque, surtout lorsqu’on sait que
d’importants embouteilleurs remplissent leurs bouteilles d’eau presque direc-
tement des systèmes d’aqueduc publics ! En fait, le quart de l’eau vendue
en bouteille vient du robinet ! En plus, la majorité des embouteilleurs paient
très peu – parfois rien – l’eau qu’ils extraient et vendent en bouteilles.
« Betty
Moi, ce que j’aime dans le fait de boire de l’eau du
robinet, c’est que son transport souterrain ne nécessite
Saviez-vous que…
Une personne peut
manquer de nourriture
pendant une trentaine
»
pas de camions, de bateaux ou de trains qui produisent
de jours, mais personne
des gaz à effet de serre, contrairement au transport des
ne peut survivre à un
milliards de bouteilles d’eau à travers le monde. Il faut
manque total d’eau
savoir que les gaz à effet de serre produits, entre autres,
plus de trois jours.
par les divers moyens de transport, sont en partie res-
ponsables du réchauffement climatique.
« Carlotta
Pour ma part, je pense que l’utilisation de l’eau du robinet est un geste
beaucoup plus écologique que l’achat de bouteilles d’eau. L’eau du robinet
ne nécessite pas de contenants de plastique, puisqu’elle se rend jusqu’à
nous par un réseau souterrain de canalisations. Une fois qu’on a bu l’eau
en bouteille, qu’est-ce qu’on fait avec son contenant ? Les Américains
»
jettent par année des dizaines de milliards de bouteilles d’eau vides dans
les sites d’enfouissement. Au Québec, on fait la même chose. J’ai lu dans
un article qu’une bouteille de plastique peut prendre 1000 ans à se décom-
poser et cause des dommages à l’environnement. Seulement une infime
quantité de ces bouteilles sont recyclées.
a) Les êtres humains ne peuvent vivre sans eau. b) Pourtant, d’êtres humains
Nommez quatre utilisations de l’eau par les
n’ont pas accès à l’eau .
humains qui confirment cette affirmation.
2. Vrai ou faux ? Si les énoncés qui suivent sont faux, encerclez la partie erronée et corrigez-la.
b) Environ 2,6 milliards d’êtres humains ne disposent pas d’infrastructures sanitaires adéquates.
3. Comparez les arguments des personnes qui préfèrent l’eau embouteillée à ceux des personnes qui
choisissent l’eau du robinet et relevez une valeur commune. Expliquez votre réponse.
4. Comparez les arguments des personnes qui préfèrent l’eau embouteillée à ceux des personnes qui
choisissent l’eau du robinet et relevez deux valeurs en conflit. Expliquez votre réponse.
PLACE PUBLIQUE
1 Imaginez la conversation suivante entre amis, lors d’un repas, autour de la question de l’eau en
bouteille et du robinet. Répondez aux questions après avoir lu les affirmations.
A. Moi, je dis que si on continue à boire de l’eau embouteillée, on ne saura plus quoi faire de
ces bouteilles qui vont envahir tous les dépotoirs. Les cours d’eau et les nappes phréatiques
seront pollués à cause de tout ce plastique. Et là, on ne pourra plus boire ni l’eau du robinet
ni celle en bouteille, puisqu’on n’en aura plus ! Il faut que ça cesse !
a) Le point de vue est-il formulé de manière à nuire au dialogue ? Expliquez votre réponse.
b) Selon vous, quelle serait la question la plus pertinente pour remettre en cause le point de vue ?
B. Je crois qu’il est dangereux de boire l’eau du robinet. Savais-tu qu’en 2000, dans la ville
ontarienne de Walkerton, 2300 personnes ont été infectées et 7 personnes ont perdu la vie
parce qu’elles ont bu de l’eau du robinet contaminée ? Si elles n’avaient pas bu de cette
eau, ces 7 personnes seraient vivantes aujourd’hui. J’affirme donc que l’eau du robinet
ne respecte pas les normes minimales de qualité. Elle est donc mauvaise pour la santé
et on ne devrait pas en boire.
a) Le point de vue est-il formulé de manière à nuire au dialogue ? Expliquez votre réponse.
c) Selon vous, quelle serait la question la plus pertinente pour remettre en cause le point de vue ?
MA CHRONIQUE GASTRONOMIQUE
Le temps est venu de vous mettre à table et… d’écrire votre chronique gastrono-
mique en lien avec l’article « Un restaurateur n’offre plus que de l’eau embouteillée »
que vous a remis votre employeur. Vous devez réagir à cet article et faire une
proposition au sujet de l’utilisation de l’eau embouteillée dans les restaurants.
4. Nommez deux repères, autres que des valeurs, tirés du dossier sur
lesquels la personne, ou les personnes, qui avance cette option pourrait
appuyer son point de vue.
A. […] il est interdit de transférer hors du Québec des eaux qui sont prélevées au
Québec.
B. On ne peut pas accepter que le droit à la vie n’appartienne pas à tout le monde.
C. Le projet de loi 92 […] qui va abolir tous les droits de propriété privée sur l’eau […]
privera les Québécois d’un droit de propriété parfaitement légitime et découragera
les investissements dans la province.
/9
3. Indiquez les causes de tension en lien avec la question l’eau au Québec. À cette fin, nommez
la valeur qui sert de repère à certains organismes ou à certaines personnes, et la valeur
opposée.
L’ONU
Le ministère du Développement
durable, Environnement, Faune
et Parcs du Québec
Louise Vandelac
4. Formulez un raisonnement par induction en lien avec l’utilisation de bouteille d’eau et l’avenir
de l’humanité.
/2,5
5. Formulez un raisonnement par analogie que pourrait poser les membres de la coalition Eau
Secours ! au sujet de la propriété de l’eau.
/2,5
La cyberconférence
PLACE PUBLIQUE
5. Selon vous, faut-il se méfier des nouveaux mouvements religieux ? Justifiez votre réponse.
6. Avez-vous déjà vu des membres d’un mouvement religieux qui tentaient de recruter de nouveaux
adeptes ? Expliquez votre réponse
8. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 168.
Au Québec
Les mentors personnels, souvent appelés
« coachs de vie », apportent du soutien et des
conseils à des personnes, notamment dans le
domaine du développement personnel. Ils ont
comme tâche d’aider leurs clients à améliorer
leur vie personnelle et professionnelle. Pour
ce faire, certains font appel à des notions et à
des pratiques présentes dans certains mou-
vements religieux. Par exemple, certains men-
tors se réfèrent à un divin et à des forces
énergétiques qu’il serait possible de contrôler,
et favorisent la méditation, l’hypnose ou l’ana-
lyse des rêves. Au Québec, il n’existe pas de
réglementation en ce domaine. Bien que cer-
tains regroupements professionnels exigent
de leurs membres qu’ils aient reçu une forma-
tion, aucune formation n’est obligatoire pour
se déclarer « coach de vie ».
Aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les livres
d’épanouissement personnel ont beaucoup de succès.
Sectes ou nouveaux
mouvements religieux?
Dans la Grèce antique, les écoles de phi-
losophie, formées de disciples regroupés
autour d’un maître, sont nommées sectes
d’après le mot latin secta qui signifie
« suivre ». À cette époque, le mot n’est
pas teinté d’une connotation négative, il
signifie simplement que des adeptes
suivent un maître à penser afin de béné-
ficier de ses enseignements.
»
moyenne trois ans, [l’adepte] finit par en sortir. La sortie est le fait de plus de 75 % des
adeptes [...]. Le bilan positif de l’expérience sectaire, qu’ont pu documenter [Roland]
Chagnon (1985, 1988) et [Susan] Palmer (1994) dans leurs recherches, se retrouve aussi
chez les ex-adeptes. Près de 85 % d’entre eux considèrent leur expérience passée comme
positive, et comme les ayant aidés dans leur vie.
Source : Alain BOUCHARD, « Nouvelles manifestations du religieux dans la culture », dans L’étude de la
religion au Québec, dir. Jean-Marc LAROUCHE et Guy MÉNARD, PUL, 2001, p. 222 et 223.
Des chercheurs et des spécialistes des religions se sont penchés sur la dérive du mot
secte dans l’opinion publique. En 1982, la sociologue britannique spécialisée en
sciences religieuses, Eileen Barker, est la première à introduire l’expression nouveau
mouvement religieux (NMR). L’expression est adoptée par la plupart des spécialistes,
car elle est plus neutre et plus ancrée dans la réalité contemporaine que le mot secte.
La formulation nouveaux mouvements religieux s’applique désormais à toutes les
nouvelles croyances et pratiques religieuses apparues au cours de l’ère moderne,
surtout à partir du 19e siècle.
«
Même si les estimations du nombre de groupes présents au Québec varient entre 300
»
et 1000 (Bergeron, 1982 et Bouchard, 1990), le phénomène demeure quand même mar-
ginal. En 1983, les recherches de Reginald W. Bibby (de l’Université de Lethbridge, en
Alberta) avaient indiqué que seulement 1 % des Canadiens avaient un intérêt pour les
nouveaux mouvements religieux, et qu’une fraction de ce nombre en avait fait l’expérience
(Chagnon, 1985).
Source : Alain BOUCHARD, « Nouvelles manifestations du religieux dans la culture », dans L’étude de la
religion au Québec, dir. Jean-Marc LAROUCHE et Guy MÉNARD, PUL, 2001, p. 221.
En réunissant des personnes au sein d’un groupe qui partage les mêmes croyances,
la religion répond au besoin d’appartenance des individus. Pour plusieurs personnes,
c’est ce besoin qui les motive à s’engager dans un nouveau mouvement religieux.
« Je ressentais profondément qu’un jour j’allais pouvoir entrer en contact avec un autre
monde, avec des êtres invisibles qui viennent de l’au-delà. J’étais convaincu qu’il existait
un ailleurs meilleur.
»
Le besoin de sens et de compréhension
Les diverses religions offrent des réponses aux questions existentielles, telles que
« Qui sommes-nous ? », « D’où venons-nous ? », « Où allons-nous ? ». Ces réponses
viennent combler le besoin de trouver un sens à la vie. Par exemple, une personne
peut s’intéresser à un groupe religieux parce qu’il lui permet de mieux comprendre
certaines expériences religieuses intenses vécues.
«
Pour les membres du groupe, notre dirigeant était un être parfait. C’était quelqu’un qui
avait une grande intelligence et à qui on voulait ressembler. Il semblait posséder des
connaissances essentielles et pouvoir nous les enseigner.
»
Une classification
Au Québec, les nouveaux mouvements religieux ont des formes et des noms variés.
Ils se nomment « société, ashram, centre, mission, ordre, assemblée, temple, église,
fraternité », etc. Afin de permettre une meilleure connaissance de ces groupes malgré
leur très grande diversité, plusieurs chercheurs ont tenté de les classifier selon des
aspects communs. Ces groupes peuvent être classifiés en quatre familles. Ces familles
rassemblent différents groupes aux croyances et aux origines communes. Il est à noter
que plusieurs groupes combinent, à l’intérieur de leur système de croyances, des
pratiques et des doctrines provenant de plus d’une famille.
La famille ésotérique
En général, les fondateurs et les adeptes des nouveaux
mouvements religieux de la famille ésotérique affir-
ment posséder une vérité ancestrale sous la forme d’un
savoir secret qu’ils puisent dans diverses religions
anciennes telles que les traditions celte, amérindienne,
aztèque, la kabbale juive, etc. Ce savoir secret ne peut
être transmis qu’aux initiés, c’est-à-dire des personnes
qui ont suivi une démarche particulière. Les pratiques
ésotériques peuvent comprendre la numérologie,
l’astrologie, la magie blanche et le spiritisme. Voici
quelques exemples de groupes religieux de la famille
ésotérique : la Rose-Croix, la Société théosophique, la
Fraternité blanche universelle. L’astrologie est une pratique importante pour certains
groupes de la famille ésotérique.
La famille chrétienne
Les nouveaux mouvements religieux de BAO
cette famille puisent leur inspiration dans Le bouddhisme, p. B59
L’hindouisme, p. B65
la tradition biblique et chrétienne. Géné-
ralement, pour les adeptes de ces groupes,
la Bible est la seule vérité possible. Ils y
trouvent des réponses aux questions exis-
tentielles. Pour ces croyants, seul Jésus-
Christ peut sauver l’humanité du mal et
son retour prochain sur Terre apportera
un temps de paix. Voici quelques exemples
de groupes religieux de la famille chré-
La croix est un symbole important pour les tienne : l’Église de Jésus-Christ des Saints
nouveaux mouvements religieux de la famille des derniers jours, les Témoins de Jého-
chrétienne. vah, l’Église adventiste du septième jour.
La famille scientifique
Plusieurs nouveaux mouvements religieux
prétendent ne pas s’appuyer sur des croyances
religieuses, mais plutôt sur des vérités dites scien-
tifiques. Cette famille compte également des
groupes ayant élaboré de nouveaux récits extra-
terrestres qui ressemblent à ceux de la science-
fiction, et d’autres groupes qui empruntent leurs
théories à la psychologie moderne. Le mouvement
du Potentiel humain, qui vise à développer toutes
les qualités et aptitudes de l’être humain par
diverses thérapies et laboratoires de développe-
ment personnel, fait partie de cette famille ainsi
que la Scientologie, le Mouvement raëlien, les
Sciences cosmiques et le forum Landmark.
Le système de croyances de certains groupes de
la famille scientifique comprend l’étude du cosmos.
D’HIER À AUJOURD’HUI
1. Complétez les définitions à l’aide des mots de la liste. Puis, reliez les définitions aux périodes
correspondantes.
Au 16e siècle.
2. Pourquoi des spécialistes des religions préfèrent-ils l’expression nouveau mouvement religieux
au terme secte ?
c) Selon des études, la majorité des gens qui ont vécu une expérience dans
une secte en gardent un souvenir négatif.
a) Besoin d’appartenance :
A. À mon avis, les religions traditionnelles sont préférables aux nouveaux mouvements religieux
quand on cherche des réponses aux questions existentielles.
a) Famille ésotérique :
b) Famille scientifique :
c) Famille chrétienne :
d) Famille orientale :
2. Quel événement du tableau de la page 173 pourrait expliquer l’émergence de la famille orientale au
Québec ? Expliquez votre réponse.
3. Quel événement du tableau de la page 173 pourrait expliquer l’émergence de la famille scientifique ?
Expliquez votre réponse.
a) Le Mouvement Yogismaji est surtout centré sur la pratique du yoga et de la méditation. Ses
origines remontent aux traditions religieuses ancestrales de l’Inde. Par la pratique du yoga,
le mouvement propose à ses membres de vivre des expériences religieuses exceptionnelles.
Besoin :
Famille :
b) Depuis les années 1970, le Centre du tambour organise des ateliers en forêt. Des membres
enseignent aux participants des techniques chamaniques ancestrales afin que tous puissent
trouver des réponses à leurs questions existentielles.
Besoin :
Famille :
Besoin :
Famille :
d) Les dirigeants de la Mission Golgothaba invitent ses membres à lire les paraboles de Jésus.
La Mission vise l’entraide fraternelle et le partage afin que chacun et chacune puissent se sentir
comme dans une grande famille.
Besoin :
Famille :
e) L’Assemblée pour Jésus organise des rencontres pour prier le Seigneur en chantant ses louanges.
Ce mouvement veut ainsi donner l’occasion aux adeptes d’expérimenter la prière du cœur afin
d’entrer en relation avec Dieu.
Besoin :
Famille :
f) L’Ashram Varnakanda offre aux personnes intéressées une retraite de trois jours dans une auberge.
Cette retraite est l’occasion de développer de solides amitiés.
Besoin :
Famille :
Face à l’hostilité
Les premiers chrétiens se sont rapidement heurtés à ceux qui
ne partageaient pas leurs croyances. Des passages du Nouveau
Testament mentionnent que certains d’entre eux ont été lapi-
dés, emprisonnés et fouettés. D’autres témoignages d’auteurs
et d’historiens du début de notre ère font également mention
des persécutions dont ont été victimes les premiers chrétiens.
En plus d’offrir des informations intéressantes sur l’origine de
la religion chrétienne, ces témoignages constituent, selon plu- Les chrétiens d’aujourd’hui utilisent encore le symbole
sieurs historiens contemporains, des preuves incontestables ikhthus. On peut l’apercevoir sur des automobiles, au
de l’existence d’une personne nommée Jésus de Nazareth. Québec et ailleurs.
Flavius Josèphe, un historien juif, décrit dans son livre, Les antiquités juives, la lapidation
Vers
de Jacques, le premier évêque de Jérusalem. Il le présente comme « le frère de Jésus,
l’an 93
dit le Christ ».
L’écrivain romain et fonctionnaire de l’Empire romain, Pline Le jeune, écrit une lettre à
l’empereur romain Trajan. Il y rapporte que des chrétiens sont coupables de plusieurs
111-113
délits, dont celui de refuser de rendre un culte à l’empereur. Il écrit également qu’il les
a fait interroger et exécuter.
Dans un livre intitulé La vie de Néron, l’historien romain Tacite fait mention des chrétiens.
116-117 Il dit du christianisme qu’il s’agit d’une « superstition exécrable », « comme tout ce qu’il y a
de plus ignoble et de plus honteux ».
De nos jours, le petit groupe de personnes qui suivait à l’époque Jésus de Nazareth
compte plus d’un milliard de fidèles. Aujourd’hui, tout comme le christianisme s’est
lui-même dissocié du judaïsme il y a plus de 2000 ans, de nouveaux mouvements
religieux se forment en se séparant des traditions religieuses chrétiennes officielles.
« Une plus grande attention est nécessaire encore à l’égard de la pureté de la Parole de
Dieu […], face aux nombreuses sectes qui utilisent la Bible pour d’autres fins et suivant
des méthodes étrangères à l’Église.
»
Source : Synode des évêques, XIIe assemblée générale ordinaire, chapitre 3, « La parole de Dieu dans la vie
et la mission de l’Église », Rome, 2007.
-
sionnelle ?
Quand ?
Quoi ?
Où ?
4. Relevez une ressemblance et une différence entre les actuelles réactions de l’Église catholique face
aux nouveaux mouvements religieux et celles des autorités religieuses juives du 1er siècle de notre ère
face au christianisme naissant.
Ressemblance :
Différence :
Venus de Californie et installés au Québec depuis 1981, les membres du mouvement La Voie
véritable se sont séparés du bouddhisme des origines pour aller vers le christianisme protestant.
Les 150 membres doivent obéissance à leur maître unique, qui offre à tous ses conseils sur la vie
spirituelle et sur le développement moral. Les adeptes du groupe doivent lui verser la moitié de
leurs économies. Enfin, ils ne doivent plus communiquer avec leur famille, conformément, selon
le mouvement, à ce que Jésus dicte dans les Évangiles : « Qui aime son père ou sa mère plus que
moi n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »
(Matthieu 10, 37)
b) Nommez un besoin que tente de combler le mouvement La Voie véritable. Expliquez votre réponse.
Il est important de s’assurer que les nouveaux mouvements religieux respectent la liberté de
ceux qui y adhèrent.
LA CYBERCONFÉRENCE
En raison de votre expertise dans le domaine des nouveaux mouvements religieux,
vous devez vous préparer à participer à une cyberconférence. Cette conférence
par internet s’adresse aux parents, aux élèves et au personnel d’une école. Elle
vise à répondre aux questions soulevées par la présence d’un groupe religieux qui
distribue des dépliants aux élèves.
Afin que les échanges de propos soient courtois et efficaces, les organisateurs de
l’événement affichent dans le site internet de l’école les règles à respecter pendant
la cyberconférence.
Afin de bien préparer vos interventions, lisez attentivement les consignes présen-
tées ci-dessous, puis remplissez la page suivante.
c) donnez une information présente dans le dossier qui pourrait être pertinente
dans une discussion au sujet du jugement.
c) Information pertinente :
a) Type de jugement :
b) Question :
c) Information pertinente :
a) Type de jugement :
b) Question :
c) Information pertinente :
D. J’aime mieux utiliser l’expression nouveau mouvement religieux que le mot secte.
a) Type de jugement :
b) Question :
c) Information pertinente :
La méditation transcendantale.
3. Nommez deux événements qui ont contribué au développement des nouveaux mouvements
religieux au Québec.
/2
/2
5. Formulez deux questions qui permettent de vérifier si un mouvement religieux est suspect.
/2
6. a) Quel symbole secret a été utilisé par les premiers chrétiens pour éviter les persécutions ?
c) Nommez une raison qui explique pourquoi les premiers chrétiens étaient persécutés.
/6
Les informations que je lis dans les journaux au sujet des sectes sont souvent négatives.
Par ailleurs, l’Église catholique se dit préoccupée par la prolifération des nouveaux
mouvements religieux. Pour ces raisons, je me méfie des nouveaux mouvements religieux.
/5
Préside Anh Tu
nte de Tran
la Socié
des civ té
ilisation d’études
s orien
tales
Le repas
PLACE PUBLIQUE
Le repas est un moment privilégié pour se réunir autour d’une table et partager non seulement la nourriture,
mais aussi ses soucis et ses joies. Au quotidien, lieu de conversation et de discussion, il renforce les liens
entre les membres d’une famille, les amis, les compagnons de classe ou les collègues de travail. Le repas
constitue aussi un excellent moyen de célébrer les occasions spéciales, comme les mariages, les fêtes et
les anniversaires. Dans toutes les cultures régionales, nationales ou religieuses, des règles régissent le choix
des aliments, la façon de les apprêter et de les consommer. Les repas sont le miroir des préférences, des
interdits et des manières de vivre de chaque groupe culturel.
2. Dans la page précédente, repérez deux règles alimentaires présentes dans certaines traditions religieuses.
3. Selon vous, pourquoi existe-t-il des interdits alimentaires dans certaines traditions religieuses ?
4. À votre avis, nos choix alimentaires peuvent-ils avoir des répercussions sur la vie des autres ? Expli-
quez votre réponse.
5. Pensez-vous que vos choix alimentaires ont des répercussions sur votre comportement ? Expliquez
votre réponse.
6. Selon vous, dans une société pluraliste, les choix alimentaires peuvent-ils être un sujet de discorde ?
Expliquez votre réponse.
Au Québec
Les services correctionnels des prisons fédé-
rales ont l’obligation de respecter les pra-
tiques religieuses des détenus, notamment
en matière d’alimentation. Par exemple, à la
prison de Donnacona, dans la région de la
Capitale-Nationale, un détenu peut deman-
der une « diète religieuse ». Il doit toutefois
prouver aux autorités qu’il appartient à la
tradition religieuse à laquelle il veut se
conformer. Entre janvier 2011 et mai 2012, des
9000 repas servis quotidiennement dans les
prisons fédérales au Québec, 226 étaient des-
tinés à des détenus issus de diverses tradi-
tions religieuses, notamment le judaïsme,
l’islam et l’hindouisme, ainsi qu’à des chré-
tiens adventistes.
Des transporteurs aériens servent à leurs clients des repas conformes aux
règles de leur tradition religieuse.
«
Le choix des aliments est lié à la satisfaction des besoins
»
du corps, mais aussi dans une très large mesure à la société.
Mary Douglas, anthropologue.
Alimentation et environnement
Par leurs choix en matière d’alimentation, certaines personnes cherchent à minimiser
les conséquences de leur consommation sur la nature et sur l’environnement. Ces
personnes consomment, par exemple, des aliments qui proviennent d’un type d’agri-
culture et d’une forme d’élevage qui ne nuisent ni à l’environnement ni aux animaux.
D’autres optent pour le végétarisme.
Alimentation et communauté
L’alimentation permet aussi de tisser des liens entre les membres d’une même com-
munauté. Souvent, les interdits alimentaires présents dans certaines religions incitent
les croyants à manger avec d’autres croyants de la même communauté religieuse, parce
qu’ils respectent les mêmes interdits. D’autre part, en
choisissant des aliments produits localement ou issus Mary Douglas PORTRAIT
d’une forme de commerce qui protège les droits des Docteure en anthropo-
travailleurs, des personnes peuvent aussi exprimer leur logie de l’université
solidarité avec une communauté particulière. d’Oxford, Mary Douglas
est une anthropologue
britannique qui, par ses
Alimentation et expérience religieuse recherches et ses publi-
cations, a considéra-
En obéissant à des règles alimentaires religieuses, blement influencé le
divers croyants peuvent se sentir liés au divin, car ils Mary Douglas (1921-2007).
domaine des sciences
ont le sentiment profond de se comporter selon la humaines. Dans son célèbre livre De la souillure,
volonté de Dieu. En outre, dans plusieurs cultures, publié en anglais en 1966, elle explore, entre
les aliments, en plus de leurs valeurs nutritives, sont autres, les interdits alimentaires de plusieurs
populations. Elle y explique que ce qu’une per-
aussi porteurs de qualités particulières qui peuvent
sonne considère comme sale, impur ou désordonné
faire progresser les croyants dans leur vie spirituelle. est généralement déterminé par des règles reli-
C’est le cas, notamment, de certains aliments pour gieuses ou culturelles.
les hindous.
« Distinguez donc le quadrupède pur de l’impur, et l’oiseau impur d’avec le pur ; ne souillez
pas vos personnes par les quadrupèdes, les oiseaux et les différents reptiles de la terre,
que je vous ai fait distinguer en les déclarant impurs. Soyez saints pour moi, car je suis
saint, moi l’Éternel […].
»
Source : La Bible dans la traduction du Rabbinat, Paris, Sefarim [en ligne], Lévitique 20, 25-26. (Consulté
le 11 juin 2009.)
BAO
Le jeûne dans le judaïsme Le judaïsme, p. B41
«
Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la
bouche, voilà ce qui rend l’homme impur.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, Matthieu15, 11.
« Tout ce qu’on vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience ;
car la terre et tout ce qu’elle contient sont au Seigneur. […] Soit donc que vous mangiez,
soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions
du Cerf, 1988 et 2004, 1 Corinthiens 10, 25-26 et 31.
»
Le jeûne dans le protestantisme
Les Églises protestantes laissent généralement aux croyants le choix de jeûner ou non
pendant le carême et la façon de le faire.
BAO
Islam et alimentation L’islam, p. B53
Bouddhisme et alimentation
Selon le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh, manger demande une attention et une
concentration totales. Par la contemplation des aliments sur leur table, les bouddhistes
prennent conscience que la nourriture est un don de la terre et un miracle de la vie.
En veillant à ne manger que ce dont ils ont vraiment besoin, ils font preuve de modé-
ration et de maîtrise de leurs désirs. De plus, ils s’assurent de manger une nourriture
qui maintient le corps en bonne santé et qui développe la compassion, ce qui implique
de s’abstenir de manger de la viande. En effet, tuer un animal ne fait pas preuve de BAO
compassion. En général, les bouddhistes ne consomment pas d’alcool. Le bouddhisme, p. B59
«
Se nourrir de viande éteint la graine
de la compassion.
Source : Mahaparinibbanasutta, le Sutra
qui raconte la mort du Bouddha, cité par
Comprendre pour respecter les fois et les
»
cultures de l’Europe [en ligne]. (Consulté le
11 juin 2009.)
Le végétarisme et le végétalisme
Des personnes choisissent un régime végétarien ou végétalien parce qu’elles
s’opposent à la violence envers les animaux. D’autres adoptent ces modes d’alimen-
tation pour des raisons environnementales. Elles considèrent que la production de
viande entraîne trop de conséquences négatives sur l’environnement, notamment la
destruction de forêts pour la création de pâturages ainsi que la pollution des rivières
et des nappes phréatiques par l’urine et les excréments des animaux.
L’alimentation biologique
De plus en plus de gens choisissent de consommer des produits issus
de l’agriculture biologique parce qu’ils estiment cette pratique moins
nuisible à l’environnement. Cette forme d’agriculture se caractérise par
l’absence d’engrais chimiques, de pesticides de synthèse et de divers
désherbants. En outre, les aliments biologiques n’ont pas été manipulés
génétiquement.
L’alimentation locale
Pour les partisans de l’alimentation locale, le fait de se nourrir d’aliments
produits à proximité permet d’éviter les longs transports de marchan-
dises. Ceci aide à diminuer les émissions de gaz à effet de serre qui
contribuent aux changements climatiques. De plus, en optant pour des
produits issus de l’agriculture locale, ces consommateurs soutiennent Logos figurant sur certains produits
les entreprises agricoles de leur territoire. alimentaires au Québec.
SENS ET ALIMENTATION
1. Expliquez le sens de l’énoncé suivant : « Dans toutes les cultures, manger dépasse le simple fait de se
nourrir pour survivre et être en bonne santé. »
Pour moi, une nourriture saine ne doit pas Une alimentation pour être en
contenir de contaminants chimiques issus contact avec Dieu.
d’un type d’agriculture ou d’élevage intensifs
qui ne respecte pas l’environnement.
4. Pour chaque tradition religieuse vue dans ce dossier, nommez un repère en lien avec l’alimentation et
une valeur sur laquelle s’appuient les croyants pour déterminer leurs choix alimentaires.
Judaïsme :
Catholicisme :
Protestantisme :
Islam :
Hindouisme :
Bouddhisme :
b) formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver
le dialogue utilisé.
B. Ce n’est pas étonnant que tu sois pour le commerce équitable. Si l’on t’écoutait, il
faudrait vivre sans auto, sans électricité et devenir végétarien pour sauver le monde.
Je pense qu’il y a trop de pauvreté dans le monde. Le commerce équitable favorise une
meilleure répartition des richesses. J’achète donc des produits certifiés « commerce équitable ».
3 Formulez un jugement de valeur qui pourrait être fait autant par une personne végétarienne que par
une personne qui favorise le commerce équitable, l’alimentation biologique ou l’achat local. Votre
réponse doit contenir la valeur commune à ces visions du monde.
Arrangements demandés
Au Québec, entre 2002 et 2007, plusieurs cas d’entreprises pri-
vées et d’organismes publics ayant fait l’objet de demandes
d’arrangements pour des motifs religieux ont été portés à l’at-
tention du public, notamment par les médias. Par exemple, un
parent a demandé que le centre de la petite enfance où vont ses
enfants leur serve des repas qui respectent certains interdits
religieux alimentaires.
Gérard Bouchard et Charles Taylor sont d’avis que cette forme d’arrangement non
juridique est à privilégier pour régler les conflits dans lesquels des pratiques culturelles
s’opposent.
S’AJUSTER OU S’ACCOMMODER ?
1. Définissez le concept d’accommodement raisonnable.
2. Indiquez deux raisons qui expliquent que Gérard Bouchard et Charles Taylor recommandent la voie de
l’ajustement concerté plutôt que celle de l’accommodement raisonnable.
En 2008, le Tribunal des droits de la personne du Québec a tranché en faveur d’un centre de
la petite enfance (CPE) qui refusait de garantir à un père de famille musulman que ses enfants ne
mangeraient aucune viande qui ne soit pas halal. Le Tribunal a refusé d’accommoder le parent,
estimant que la demande constituait une contrainte déraisonnable pour le CPE. Le Tribunal a jugé,
dans ce cas précis, que les exigences du père étaient excessives et qu’elles demandaient de la
part des éducatrices une surveillance et des interventions qui dépassaient les limites du raisonnable.
Valeur : Valeur :
b) Si vous dirigiez ce CPE, que proposeriez-vous comme solution ? Expliquez votre réponse.
c) Selon vous, quelle autre demande faite par un parent à un CPE aurait pu être acceptable ?
d) Selon vous, y a-t-il une raison qui rendrait acceptable un refus du CPE d’accéder à cette demande ?
INTERDICTIONS
1. Expliquez comment l’alimentation peut être considérée, dans certaines traditions religieuses, comme
un lieu privilégié de l’expérience religieuse en complétant les énoncés.
a) Pour les croyants , les fruits frais, les grains entiers et les noix
purifieraient l’ . La consommation de tels aliments aurait pour effet
de permettre au croyant de mieux maîtriser son corps et d’être davantage ouvert à l’expérience
religieuse ultime de l’hindouisme : la , appelée moksha.
e) Pour certains juifs, les règles de la kashrut ont comme fonction de guider les croyants vers la
. Elles leur font vivre l’expérience d’être en parfait accord avec
la Loi divine. Ces règles ont pour fonction d’aider le croyant à faire la différence entre le
et l’ , entre le bien et le mal.
2. La pratique du jeûne a-t-elle la même importance dans l’expérience religieuse des croyants protes-
tants et des croyants hindous ? Expliquez votre réponse.
3. Le jeûne est-il une pratique courante et importante dans l’islam ? Expliquez votre réponse.
4. Comparez le jeûne catholique pratiqué autrefois pendant le carême avec le jeûne du Ramadan.
Relevez une ressemblance et une différence.
UN TEXTE AU MENU
En tant que propriétaire du restaurant du centre de congrès, vous avez décidé
d’écrire un texte qui expliquera comment vous comptez gérer les différentes
demandes de votre clientèle en matière d’alimentation. Afin de préparer votre texte,
lisez attentivement les consignes ci-dessous, puis remplissez les tableaux de la
page suivante.
Présentation de la situation
1. Présentez et analysez d’un point de vue éthique
la situation dans laquelle vous vous trouvez à
l’aide d’une demande qui vous est soumise.
Présentation de la situation
Exemple
Deux questions
éthiques
Quatre enjeux
éthiques
Lettre ou courriel
choisi
Interdit alimentaire
et tradition religieuse
concernée
Raison de l’interdit
Lien entre
votre choix et
le vivre-ensemble
Acceptation
ou refus des
demandes reçues ?
Pourquoi ?
Accommodement
raisonnable ou non ?
Pourquoi ?
1. Nommez le type de jugement généralement utilisé dans les récits sacrés au sujet des interdits,
notamment les interdits alimentaires.
/1
2. Formulez un raisonnement par déduction en lien avec les interdits alimentaires indiqués dans
la Bible et le Coran.
Prémisse 1
Prémisse 2
Conclusion
/3
3. a) Quel est le type de jugement formulé ici : « Au départ, l’Église ne prescrivait aucun interdit
alimentaire ».
b) À quoi faut-il prêter attention lorsqu’un tel type de jugement est énoncé ?
/2
Prémisse 1
Prémisse 2
Conclusion
/3
/2
/6
6. Posez un regard éthique sur les divers interdits alimentaires religieux au Québec en précisant
les éléments suivants.
a) Type de société où il y a le plus de conflits en matière de pratiques alimentaires :
b) Trois traditions religieuses qui ont des interdits à propos de la consommation de porc.
c) Deux conflits de valeurs possibles en lien avec les préférences et les interdits
alimentaires :
Valeur : Valeur :
Valeur : Valeur :
e) Forme d’arrangement privilégié par les commissaires Bouchard et Taylor pour régler des
conflits liés aux interdits alimentaires :
BOÎTE À OUTILS B1
Notions et concepts de base en ÉCR
Reconnaissance de l’autre Poursuite du bien commun
Action d’accepter une personne pour ce qu’elle est, Action personnelle ou collective qui vise le mieux-
dans le respect de ses convictions, de ses valeurs et être général de la société et celui de chaque individu
de sa vision du monde. La reconnaissance de l’autre, de cette société. La poursuite du bien commun incite
inséparable de la connaissance de soi, se fonde sur chaque personne à rechercher des valeurs communes
le principe que toutes les personnes sont égales en avec les autres, à favoriser le vivre-ensemble par des
valeur et en dignité. projets concrets et à promouvoir les idéaux et les
principes démocratiques de la société québécoise.
Expression du religieux
Élément observable qui a un lien avec une religion Question éthique
et dont on perçoit la présence dans la société. Question qui porte sur des valeurs, des normes ou
des comportements.
Vision du monde
Regard qu’on pose sur soi et sur son entourage. Norme
Ce regard donne un sens aux pensées, aux senti- Exigence morale qui guide un comportement. Les
ments et aux comportements de chaque individu. Il
principes moraux, les droits de la personne, les lois
fournit également une explication sur la vie ou le
et les règlements sont des exemples de normes.
vécu. La vision du monde diffère d’un individu à
l’autre, selon les expériences de vie, les relations
Valeur
humaines, les valeurs, les normes, les croyances ou
Caractère attribué à des choses, à des attitudes ou
les convictions. Elle est appelée à se transformer au
à des comportements qui sont plus ou moins estimés
fil du temps.
ou désirés par des individus ou par des groupes de
Principe moral personnes. Une valeur peut parfois servir de critère
pour évaluer si un comportement est acceptable et
Norme qui définit ce qu’il est nécessaire de faire ou
guider des choix.
de ne pas faire pour atteindre ce qui est tenu pour le
bien. Cette norme est souvent exprimée dans un
énoncé très général dont découle un ensemble de
Point de vue
règles morales. Manière particulière de considérer une question ou
une réalité. Elle diffère d’une personne à l’autre selon
Règle morale la vision du monde de chacune.
Norme qui spécifie comment appliquer un principe
moral dans des situations précises. La règle apparaît Vivre-ensemble
généralement plus contraignante et elle s’exprime Cohabitation harmonieuse dans une société plura-
souvent par des interdictions. liste.
B2 VIVRE ENSEMBLE 4
L’éthique SOMMAIRE
L’hédonisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B15
L’existentialisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B16
BOÎTE À OUTILS B3
Mieux comprendre la réflexion éthique
L’éthique
comporte des…
questions éthiques
qui soulèvent des…
enjeux éthiques
qui sont des…
valeurs normes
(Voir la page B6.) Se divisent en…
Un principe moral est une norme qui définit ce qu’il est Une règle morale est une norme qui spécifie comment
nécessaire de faire ou de ne pas faire pour atteindre ce qui est appliquer un principe moral dans des situations précises.
tenu pour le bien. Cette norme est souvent exprimée dans un La règle apparaît généralement plus contraignante et elle
énoncé très général dont découle un ensemble de règles s’exprime souvent sous forme d’interdictions.
morales.
« Ne tue pas. »
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on « Ne vole pas. »
te fasse. » « Il est interdit de s’adresser à autrui de manière volontaire-
ment offensante, que ce soit en paroles ou en gestes. »
« Agis en vue du plus grand bonheur collectif. » « Il est interdit de détériorer volontairement le local de classe. »
B4 VIVRE ENSEMBLE 4
Comment formuler une question éthique?
La question éthique est l’outil principal pour poser un regard éthique sur une situation.
Les questions éthiques ont trois fonctions.
Comprendre
Certaines questions permettent de mieux comprendre les normes, les valeurs et les
comportements associés à une situation, car elles font ressortir des précisions
importantes.
Définir
Certaines questions permettent de définir et de mieux connaître les normes, les points
de vue et les motivations de différentes personnes dans telle situation, car elles per-
mettent de distinguer divers repères et conduites.
Exemples de questions : Quelles sont les normes relatives à l’élevage des animaux ?
Quel est le point de vue de tel spécialiste sur tel sujet ? Pour quelles raisons les inter-
nautes fréquentent-ils tel réseau social ? Pourquoi est-il interdit de mâcher de la gomme
en classe ?
Évaluer
Certaines questions permettent d’évaluer, de justifier ou de recommander des
conduites ou des idées en lien avec la situation, car elles mènent à des suggestions
de conduites à adopter ou à des propositions de solutions à divers problèmes éthiques.
Les options proposées visent à favoriser le vivre-ensemble.
Exemples de questions : Pour quelles raisons est-il souhaitable d’acheter des livres de
littérature dans des magasins à grande surface ? Quels seraient les comportements à
promouvoir ou à éviter dans telle situation ? Que conseillerais-tu à telle personne dans
telle situation ? Quels sont les avantages et les inconvénients de certaines actions ?
Quelles sont les conséquences de telles actions ?
Questions à éviter
Lors d’une réflexion éthique, il est recommandé d’éviter les questions du type
« Doit-on… ? » ou « Faut-il… ? », qui laissent croire à une bonne réponse. De telles
questions relèvent plus de la morale. L’éthique cherche davantage à déterminer si les
actions sont souhaitables et sur quoi elles sont fondées.
BOÎTE À OUTILS B5
Les valeurs
La valeur désigne l’importance qu’on attribue à des choses, à des attitudes ou à
des comportements. Les valeurs servent de critères pour déterminer si un com-
portement est acceptable ou non.
Les valeurs d’une personne orientent ses choix, ses décisions et sa manière d’être
et de se comporter. C’est ce qui compte à ses yeux. Les mots qui suivent sont des
exemples de valeurs.
B6 VIVRE ENSEMBLE 4
Extraits de la Charte des droits et libertés
de la personne du Québec
Préambule
Considérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques,
destinés à assurer sa protection et son épanouissement ;
Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont
droit à une égale protection de la loi ;
Considérant que le respect de la dignité de l’être humain, l’égalité entre les femmes
et les hommes et la reconnaissance des droits et libertés dont ils sont titulaires
constituent le fondement de la justice, de la liberté et de la paix ;
Considérant que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des
droits et libertés d’autrui et du bien-être général ;
Considérant qu’il y a lieu d’affirmer solennellement dans une Charte les libertés et
droits fondamentaux de la personne afin que ceux-ci soient garantis par la volonté
collective et mieux protégés contre toute violation ;
1. Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté
de sa personne. Il possède également la personnalité juridique.
2. Tout être humain dont la vie est en péril a droit au secours. […]
BOÎTE À OUTILS B7
7. La demeure est inviolable.
8. Nul ne peut pénétrer chez autrui ni y prendre quoi que ce soit sans son consen-
tement exprès ou tacite.
9.1. Les libertés et droits fondamentaux s’exercent dans le respect des valeurs
démocratiques, de l’ordre public et du bien-être général des citoyens du
Québec. La loi peut, à cet égard, en fixer la portée et en aménager l’exercice.
[...]
DROITS POLITIQUES
21. Toute personne a droit d’adresser des pétitions à l’Assemblée nationale pour
le redressement de griefs.
DROITS JUDICIAIRES
23. Toute personne a droit, en pleine égalité, à une audition publique et impartiale
de sa cause par un tribunal indépendant et qui ne soit pas préjugé, qu’il
s’agisse de la détermination de ses droits et obligations ou du bien-fondé de
toute accusation portée contre elle. […]
24. Nul ne peut être privé de sa liberté ou de ses droits, sauf pour les motifs prévus
par la loi et suivant la procédure prescrite.
25. Toute personne arrêtée ou détenue doit être traitée avec humanité et avec
le respect dû à la personne humaine.
[...]
33. Tout accusé est présumé innocent jusqu’à ce que la preuve de sa culpabilité
ait été établie suivant la loi.
B8 VIVRE ENSEMBLE 4
DROITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX
39. Tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention que ses parents
ou les personnes qui en tiennent lieu peuvent lui donner.
40. Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi,
à l’instruction publique gratuite.
41. Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d’assurer l’éduca-
tion religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions,
dans le respect des droits de leurs enfants et de l’intérêt de ceux-ci.
[...]
43. Les personnes appartenant à des minorités ethniques ont le droit de maintenir
et de faire progresser leur propre vie culturelle avec les autres membres de leur
groupe.
44. Toute personne a droit à l’information, dans la mesure prévue par la loi.
45. Toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures
d’assistance financière et à des mesures sociales, prévues par la loi, suscep-
tibles de lui assurer un niveau de vie décent.
46. Toute personne qui travaille a droit, conformément à la loi, à des conditions
de travail justes et raisonnables et qui respectent sa santé, sa sécurité et son
intégrité physique.
46.1. Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi,
de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité.
[...]
49. Une atteinte illicite à un droit ou à une liberté reconnu par la présente Charte
confère à la victime le droit d’obtenir la cessation de cette atteinte et la répara-
tion du préjudice moral ou matériel qui en résulte.
BOÎTE À OUTILS B9
Extraits du Code civil du Québec
Le droit civil traite notamment des personnes, des relations familiales, de la propriété, des relations entre
voisins et des contrats. Au Québec, la majorité des lois en cette matière sont conçues par l’Assemblée natio-
nale. Ces lois sont principalement regroupées dans le Code civil du Québec.
DISPOSITION PRÉLIMINAIRE
Le Code civil du Québec régit, en harmonie avec la Charte des droits et libertés
de la personne […] et les principes généraux du droit, les personnes, les rapports
entre les personnes, ainsi que les biens.
Le code est constitué d’un ensemble de règles qui […] constitue le fondement des autres
lois […].
DES PERSONNES
1. Tout être humain possède la personnalité juridique ; il a la pleine jouissance des droits
civils.
10. Toute personne est inviolable et a droit à son intégrité.
Sauf dans les cas prévus par la loi, nul ne peut lui porter atteinte sans son consentement
libre et éclairé.
11. Nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature,
qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de traitements ou de toute autre intervention.
14. Le consentement aux soins requis par l’état de santé du mineur est donné par le titulaire
de l’autorité parentale ou par le tuteur.
17. Le mineur de 14 ans et plus peut consentir seul aux soins non requis par l’état de santé
[…].
32. Tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention que ses parents ou les
personnes qui en tiennent lieu peuvent lui donner.
35. Toute personne a droit au respect de sa réputation et de sa vie privée.
Nulle atteinte ne peut être portée à la vie privée d’une personne sans que celle-ci y
consente ou sans que la loi l’autorise.
36. Peuvent être notamment considérés comme des atteintes à la vie privée d’une personne
les actes suivants :
1° Pénétrer chez elle ou y prendre quoi que ce soit ;
2° Intercepter ou utiliser volontairement une communication privée ;
3° Capter ou utiliser son image ou sa voix lorsqu’elle se trouve dans des lieux privés ;
4° Surveiller sa vie privée par quelque moyen que ce soit ;
DE LA FAMILLE
597. L’enfant, à tout âge, doit respect à ses père et mère.
598. L’enfant reste sous l’autorité de ses père et mère jusqu’à sa majorité ou son émancipation.
599. Les père et mère ont, à l’égard de leur enfant, le droit et le devoir de garde, de surveillance
et d’éducation.
Ils doivent nourrir et entretenir leur enfant.
DES BIENS
934. Sont sans maître les biens qui n’ont pas de propriétaire, tels les animaux sauvages en
liberté, ceux qui, capturés, ont recouvré leur liberté, la faune aquatique, ainsi que les
biens qui ont été abandonnés par leur propriétaire.
940. Celui qui trouve un bien doit tenter d’en retrouver le propriétaire ; le cas échéant, il doit
lui remettre le bien.
947. La propriété est le droit d’user, de jouir et de disposer librement et complètement d’un
bien, sous réserve des limites et des conditions d’exercice fixées par la loi. […]
976. Les voisins doivent accepter les inconvénients normaux du voisinage qui n’excèdent pas
les limites de la tolérance qu’ils se doivent, suivant la nature ou la situation de leurs
fonds, ou suivant les usages locaux.
DES OBLIGATIONS
1457. Toute personne a le devoir de respecter les règles de conduite qui, suivant les circons-
tances, les usages ou la loi, s’imposent à elle, de manière à ne pas causer de préjudice à
autrui.
Elle est, lorsqu’elle est douée de raison et qu’elle manque à ce devoir, responsable du
préjudice qu’elle cause par cette faute à autrui et tenue de réparer ce préjudice, qu’il
soit corporel, moral ou matériel.
Elle est aussi tenue, en certains cas, de réparer le préjudice causé à autrui par le fait ou
la faute d’une autre personne ou par le fait des biens qu’elle a sous sa garde.
DU CONTRAT DE TRAVAIL
2088. Le salarié, outre qu’il est tenu d’exécuter son travail avec prudence et diligence, doit
agir avec loyauté et ne pas faire usage de l’information à caractère confidentiel qu’il
obtient dans l’exécution ou à l’occasion de son travail.
Ces obligations survivent pendant un délai raisonnable après cessation du contrat, et
survivent en tout temps lorsque l’information réfère à la réputation et à la vie privée
d’autrui.
2318. L’emprunteur ne peut se servir du bien prêté que pour l’usage auquel ce bien est destiné ;
il ne peut, non plus, permettre qu’un tiers l’utilise, à moins que le prêteur ne l’autorise.
DÉFENSE DE LA PERSONNE
34. (1) N’est pas coupable d’une infraction la personne qui, à la fois :
a) croit, pour des motifs raisonnables, que la force est employée contre elle ou une
autre personne ou qu’on menace de l’employer contre elle ou une autre personne ;
ATTROUPEMENT ILLÉGAL
63. (1) Un attroupement illégal est la réunion de trois individus ou plus qui, dans l’intention
d’atteindre un but commun, s’assemblent, ou une fois réunis se conduisent, de manière
à faire craindre, pour des motifs raisonnables, à des personnes se trouvant dans le
voisinage de l’attroupement :
b) soit que, par cet attroupement, ils ne provoquent inutilement et sans cause raison-
nable d’autres personnes à troubler tumultueusement la paix.
184. (1) Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq
ans quiconque, au moyen d’un dispositif électromagnétique, acoustique, mécanique ou
autre, intercepte volontairement une communication privée.
HOMICIDE
222. (1) Commet un homicide quiconque, directement ou indirectement, par quelque moyen,
cause la mort d’un être humain.
(5) Une personne commet un homicide coupable lorsqu’elle cause la mort d’un être
humain :
c) soit en portant cet être humain, par des menaces ou la crainte de quelque violence,
ou par la supercherie, à faire quelque chose qui cause sa mort ;
d) soit en effrayant volontairement cet être humain, dans le cas d’un enfant ou d’une
personne malade.
223. (1) Un enfant devient un être humain au sens de la présente loi lorsqu’il est complète-
ment sorti, vivant, du sein de sa mère :
264.1 (1) Commet une infraction quiconque sciemment profère, transmet ou fait recevoir par
une personne, de quelque façon, une menace :
VOIES DE FAIT
265. (1) Commet des voies de fait, ou se livre à une attaque ou une agression, quiconque,
selon le cas :
b) tente ou menace, par un acte ou un geste, d’employer la force contre une autre
personne, s’il est en mesure actuelle, ou s’il porte cette personne à croire, pour des
motifs raisonnables, qu’il est alors en mesure actuelle d’accomplir son dessein ;
a) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans ;
VOL
322. (1) Commet un vol quiconque prend frauduleusement et sans apparence de droit, ou
détourne à son propre usage ou à l’usage d’une autre personne, frauduleusement et sans
apparence de droit, une chose quelconque, animée ou inanimée, avec l’intention :
c) soit de s’en dessaisir à une condition, pour son retour, que celui qui s’en dessaisit
peut être incapable de remplir ;
d) soit d’agir à son égard de telle manière qu’il soit impossible de la remettre dans
l’état où elle était au moment où elle a été prise ou détournée.
FRAUDE
380. (1) Quiconque, par supercherie, mensonge ou autre moyen dolosif, constituant ou non
un faux-semblant au sens de la présente loi, frustre le public ou toute personne, détermi-
née ou non, de quelque bien, service, argent ou valeur :
b) est coupable :
(i) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans,
(ii) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure
sommaire,
L’actualité d’Épicure
La pensée d’Épicure trouve un écho dans la culture
d’aujourd’hui, car il est un des inspirateurs du mou-
vement de la simplicité volontaire, qui condamne la
surconsommation et le gaspillage, et appelle un
retour à une vie simple et naturelle.
On a demandé à Kant son avis sur le dilemme moral « Donc j’étais tout à l’heure au Jardin public. La
suivant : « Un homme armé se présente chez vous et racine du marronnier s’enfonçait dans la terre,
vous demande de lui dire où se trouve la personne
L’utilitarisme Le libertarisme
L’utilitarisme est une éthique dont le principe moral Le libertarisme repose sur un principe de base qui
fondamental est la recherche du plus grand bonheur conjugue deux droits : la liberté et la propriété. Ce
pour le plus grand nombre. principe implique que chacun a le droit de faire ce
qu’il veut avec ce qui lui appartient.
Mill
John Stuart Mill (1806-1873) fut un enfant prodige Nozick
et un des grands humanistes de son époque. Son Robert Nozick (1938-2002) est le représentant le
père décida de s’occuper lui-même de son éducation. plus prestigieux du libertarisme contemporain. Il
Il en résulta que John Stuart était considéré, dès aimait donner ses cours en réfléchissant à haute voix
l’âge de 14 ans, comme un expert en histoire et en devant ses élèves. Il est un des rares philosophes qui
mathématiques. Il se fit élire député au Parlement aient radicalement changé d’opinion au cours de
britannique, où il lutta pour qu’on accorde le droit leur carrière. En effet, il a d’abord été un socialiste
de vote aux femmes... sans succès. de gauche avant de devenir un libertarien de droite.
Le catholicisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B23
L’orthodoxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B37
Le judaïsme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B41
L’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B53
Le bouddhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B59
L’hindouisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B65
Le sikhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B70
expressions du religieux,
des éléments observables qui ont des liens avec une religion et qui peuvent se retrouver...
– 30 000 Arrivée des premières populations de chasseurs avec leurs pratiques animistes en Amérique.
à – 15 000 Naissance des spiritualités amérindiennes.
– 1000 Arrivée des premiers ancêtres des Inuits avec leurs pratiques animistes. Naissance de la spiritualité inuite.
– 523 Par son éveil, Siddhartha Gautama devient le Bouddha. Naissance du bouddhisme.
30-120 Vie publique de Jésus de Nazareth, naissance du christianisme et rédaction du Nouveau Testament.
610 Le prophète Muhammad reçoit de Dieu les premières révélations du Coran. Naissance de l’islam.
1517 Critique du christianisme catholique par le moine allemand Martin Luther. Naissance du christianisme
protestant.
1534 Le Parlement anglais entérine la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. Naissance de l’anglicanisme.
1536 Publication en latin de l’Institution de la religion chrétienne, par le prêtre français Jean Calvin. Naissance
du calvinisme.
Le christianisme au Québec
suit fournit les données sur la présence de certaines
À son arrivée à Gaspé, en 1534, Jacques Cartier
traditions religieuses au Québec. Dans les pages
plante une croix. Il manifeste ainsi la double inten-
suivantes, pour chaque tradition religieuse présen-
tion de son commanditaire, le roi de France : prendre
tée, un tableau fournit les données par région admi-
possession du territoire et l’évangéliser. Des mis-
nistrative du Québec.
sionnaires accompagnent les premiers groupes
de Français en Amérique du Nord pour convertir
Présence de certaines traditions religieuses au Québec
les populations autochtones. Dès le début, la foi
catholique est un des moteurs de la colonisation. La Traditions Population en %
Nouvelle-France est fortement marquée par l’em- religieuses
preinte du catholicisme. Le territoire est divisé en Catholique 5 939 705 83,36
paroisses, où sont construites les premières églises.
Des communautés religieuses, principalement des Protestante 335 595 4,71
femmes, fondent et dirigent des écoles, des hôpitaux Orthodoxe 100 370 1,41
et de nombreux lieux d’entraide. Surtout catholique chrétienne
au début, la colonie a, par la suite, accueilli des chré-
Musulmane 108 605 1,52
tiens protestants et des chrétiens orthodoxes.
Ensemble, ils ont contribué à développer le territoire. Juive 89 945 1,26
Ces trois visages du christianisme ont d’importants
Bouddhiste 41 430 0,58
points en commun : ils croient en un même Dieu et
en un même Jésus, Fils de Dieu, sauveur du monde. Hindoue 24 515 0,34
Les trois enseignent l’amour de Dieu et du prochain.
Sikhe 8 225 0,12
Enfin, le baptême et l’eucharistie sont au cœur de
leur foi. Autres religions 64 000 0,90
Lieux sacrés
Tous les lieux significatifs dans la vie de Jésus Roumains, melkites) ;
sont devenus des lieux importants pour de
nombreux croyants (Bethléem, Jérusalem, etc.).
Éthiopiens) ;
Lieux de culte
Église (où Dieu réside), chapelle, basilique, (maronites, malankares) ;
cathédrale, oratoire.
Chaldéens).
Symbole principal
La croix (l’instrument de supplice sur lequel
Jésus est mort).
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007,
p. 48-49.
v. – 6 Naissance de Jésus.
v. 50-120 Rédaction des lettres de Paul, des Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) et des autres écrits du Nouveau Testament.
325 Concile de Nicée, où les bases de la foi chrétienne sont établies. On confirme la divinité de Jésus.
451 Concile de Chalcédoine. On discute de la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Quelques Églises de rite
alexandrin en désaccord se séparent.
910 Fondation de l’abbaye de Cluny. Mille deux cents autres abbayes seront ensuite construites en deux cents ans.
1054 Séparation entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe parce que les Églises de l’Est ne reconnaissent pas
l’autorité du pape.
1209 Fondation, par saint François d’Assise, de l’ordre des Frères mineurs.
1962-1965 Concile du Vatican II, qui vise à adapter l’Église à la société moderne.
1986 Rencontre à Assise entre les responsables des grandes religions du monde.
Paul est né à Tarse, au Proche-Orient, vers l’an 5. Ses écrits, qui font partie du
Nouveau Testament sous le nom d’épîtres, l’ont rendu célèbre. L’Église catholique
l’a canonisé. Pourtant, rien, au début de sa vie, ne laissait présager une telle
destinée. Citoyen de l’Empire romain, il est éduqué à Jérusalem. Juif pharisien, il
observe strictement les lois de la Torah. Il se joint aux persécuteurs des premiers
chrétiens jusqu’au jour où une apparition du Christ l’incite à se convertir. Dès lors,
il se consacre à l’évangélisation des juifs et des païens. Ses lettres – épîtres – aux
communautés chrétiennes qu’il a fondées reflètent le message du Christ. Bien que,
contrairement aux autres apôtres, il n’ait pas connu le Christ pendant sa vie sur
Terre, il fait partie des apôtres du christianisme, les premiers à prêcher les paroles
du Christ.
Paul de Tarse (v. 5-65).
L’origine du mal
Seul Dieu est bon. L’être humain, libre et responsable, a été séduit par Satan et a choisi
le mal dès sa création, dans le jardin d’Éden. Ce mauvais choix l’a rendu esclave du
mal dont, seul, il ne peut se défaire.
PORTRAIT François
En mars 2013, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio devient, à 77 ans, le chef de l’Église
catholique romaine. Premier Américain à être élu à cette fonction, il était aupara-
vant archevêque de Buenos Aires, en Argentine, et ce, depuis 1988. Il prend le nom
de François en mémoire de saint François d’Assise, un religieux italien, ami des
démunis et des marginalisés, dont il veut suivre l’exemple. En effet, le nouveau
pape est reconnu pour son mode de vie humble et sa volonté de lutter contre la
pauvreté. Le pape François est aussi le premier membre de la Compagnie de Jésus
à devenir pape. Les compagnons de Jésus, ou jésuites, sont réputés pour leur
soutien aux démunis et leur intérêt pour le travail intellectuel. Tout en demeurant
Le pape François (1936- ). fidèle aux valeurs traditionnelles de l’Église, le pape François favorise la convivialité
entre l’Église et ses fidèles.
La transmission de la foi
L’Église soutient des missionnaires dans différentes parties du monde. Ceux-ci sont
chargés de répandre le message contenu dans les Évangiles. Des agents de pastorale
laïques œuvrent aussi auprès des jeunes, des familles et des aînés.
La place de la femme
Marie, vierge, mère, servante du Seigneur, éducatrice et reine, est le modèle de la
parfaite féminité. Le rôle de la femme dans l’histoire de l’Église a varié. Les femmes
ont une place importante, mais ne peuvent devenir prêtres. Par conséquent, elles n’ont
formellement aucun pouvoir décisionnel au sein de l’Église. Les autorités du Vatican
affirment que c’est en se donnant aux autres dans la vie de tous les jours que la femme
s’accomplit. Néanmoins, plusieurs femmes ont socialement œuvré dans les domaines
de l’éducation, de la santé ou de l’entraide sous une forme ou une autre.
La pénitence
Le sacrement de la pénitence vise à purifier les
croyants de leurs fautes personnelles. Pour ce faire,
ils se rendent dans une église et s’isolent dans un
confessionnal pour rencontrer un représentant de
l’Église (prêtre, évêque, etc.). Le confessionnal est
Un bébé reçoit le sacrement du baptême. parfois un meuble, parfois une cabine fermée divisée
en deux parties (l’une pour le prêtre, l’autre pour la
Le baptême est un rite de passage qui marque l’en- personne qui se confesse). On le retrouve souvent sur
trée d’une personne dans la communauté chrétienne. les côtés de l’église. Les croyants expriment d’abord
Il peut être reçu à tout âge. Pour l’Église, l’eau versée leur regret d’avoir commis les fautes, puis ils les
sur la personne au nom du Père, du Fils et du Saint- confessent. Le prêtre leur accorde alors le pardon
Esprit représente la mort qu’elle doit franchir avec (l’absolution). Cependant, pour obtenir pleinement
le Christ. Grâce au baptême, l’être humain profite de le pardon, les croyants doivent réciter quelques
la nouvelle vie donnée par Jésus-Christ. prières après leur confession. L’Église recommande
de se confesser au moins une fois par année, à Pâques.
La confirmation
Le sacrement de la
confirmation complète
le baptême. Ce sacre-
ment est généralement
donné aux croyants âgés
de 7 à 16 ans, selon les
pays. Le croyant reçoit
alors l’Esprit-Saint par
l’imposition des mains
et l’onction du saint Un évêque confirme un jeune
chrême (« huile » en garçon. Un prêtre écoute la confession d’un croyant.
Pâques
Le sacrement de l’ordre Cette fête précédée du carême (période de pénitence
Le sacrement de l’ordre est réservé aux hommes qui qui comprend la Semaine sainte, entre le 22 mars et
veulent occuper des fonctions précises dans l’Église le 25 avril) commémore la crucifixion et la résurrec-
(évêques, prêtres, diacres) dans le but de servir la tion de Jésus-Christ.
communauté catholique. Ce sacrement est donné
par l’évêque par une imposition des mains sur la tête La Pentecôte
de l’ordinand (celui qui va recevoir le sacrement de Célébrée 50 jours après Pâques, cette fête rappelle
l’ordre, ou l’ordination). L’imposition des mains est la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Elle
suivie de la prière d’ordination. Le mot ordre signifie marque la naissance de l’Église.
que l’Église est organisée en hiérarchie ; elle est
ordonnée. Ordonnés, ces hommes deviennent les Noël
représentants du Christ et les successeurs des
Cette fête, célébrée le 25 décembre, commémore la
apôtres.
naissance de Jésus.
L’Épiphanie
Le jour des Rois, le 6 janvier, rappelle que Jésus s’est
manifesté aux Rois mages, donc au monde.
CONCILE VATICAN II
Environ tous les 100 ans, le pape convoque une assemblée (nommée « concile ») des évêques de l’Église
catholique afin de réviser des rites et des dogmes. Le concile Vatican II s’est déroulé en quatre séances, de
1962 à 1965. Son but était d’adapter les pratiques de l’Église à la société moderne en transformation.
Une des principales modifications sanctionnées lors de cet événement concerne la liturgie. Les messes, qui
jusque-là n’étaient célébrées qu’en latin, pouvaient dorénavant être dites, en grande partie, dans la langue
du pays. L’Église souhaite ainsi que les fidèles comprennent mieux le message du prêtre. Autre changement
notable : l’Église proclame le droit à la liberté religieuse. Elle lance aussi aux catholiques un appel à la tolérance
envers les personnes d’autres religions. Elle affirme en effet que des éléments de vérité existent en dehors de
la foi catholique.
Lieu sacré
Aucun.
Lieu de culte
Le temple, qui est un simple lieu de
rassemblement. Il sert d’endroit où prier
et se réunir. Son style est variable, allant
de la simple salle communautaire à la mega-
church (immense cathédrale américaine à
la fine pointe de la technologie).
La place de la femme
L’origine du mal
Statue de Martin Luther
(1483-1546), réformateur
religieux allemand, située
à Dresde, en Allemagne.
L’organisation
La transmission de la foi
Dans certaines Églises protestantes, les femmes peuvent devenir
pasteures ou évêques.
amis
quakers
amis
La mort
Pâques
Le baptême Noël
La confession L’Épiphanie
LA DÉCLARATION DE WATERLOO
pleine communion
Déclaration de Waterloo
1684 Conversion obligatoire au catholicisme pour les protestants qui veulent s’établir dans la colonie.
1759 Premiers groupes de presbytériens à Québec.
1760 Premier service anglican, célébré à Montréal.
1786 Premières populations méthodistes et presbytériennes à Montréal.
19e siècle Arrivée des missionnaires méthodistes et baptistes venus évangéliser les immigrants anglais. Des mission-
naires français et suisses feront aussi le voyage pour convertir les habitants francophones.
1804 Inauguration de la première cathédrale anglicane hors des îles Britanniques : la cathédrale anglicane Holy
Trinity, à Québec.
1835 Fondation de la première église protestante francophone au Québec.
1881 On compte 530 églises protestantes au Québec.
20e siècle Nombreux au début du 20e siècle, les franco-protestants ont depuis connu un déclin démographique.
21e siècle Croissance rapide du nombre de protestants évangéliques.
Symbole principal
La croix orthodoxe à huit pointes.
Prière du cœur
Pâques
Mariage orthodoxe traditionnel dans un village
de Macédoine.
La Pentecôte
La divine liturgie
Noël
L’Épiphanie
La Transfiguration du Christ
Le prêtre donne la communion
aux fidèles.
Le baptême
L’Ascension du Christ
La confirmation
Lieux sacrés
Lieu de culte
La synagogue.
L’origine du mal
Le mur des Lamentations, à Jérusalem, est le plus important lieu yetser hara
saint du judaïsme.
L’organisation
halakha
La transmission de la foi
halakha
La place de la femme
Naamah Kelman, la première femme ordonnée rabbin
en Israël, en 1992.
PORTRAIT Esther
Le shabbat
Rosh ha-Shanah
La brit milah
La bar-mitsvah
Hanoukkah
bat-mitsvah
Le mariage
La mort
Soukkot
halakha
talit
kasher
hassidim
hassidim
peot,
Un juif hassidique prie à l’occasion d’une fête.
Récits sacrés
Lieux sacrés
Noms du divin
Être suprême (grand esprit, grand manitou) ;
les esprits, qui varient selon les nations : Sedna
(esprit inuit de la mer), Papakassik (Innus),
Manitous (Algonquiens), Okki (Iroquoiens)
et de nombreux autres.
Symboles principaux
Des inukshuks sur fond d’aurore boréale. Ces structures de pierre, qui servent entre autres à se repérer dans le Grand Nord, sont
un des symboles de la culture inuite.
L’organisation
Un capteur de rêves.
La place de la femme
La chasse et la pêche
Les rites
Les jeûnes
Le rite de la suerie
Bonnet de danse inuit porté à l’occasion
de grands rassemblements, notamment
pour célébrer une chasse abondante ou
communiquer avec les esprits.
L’action de grâce
Les semailles
La quête de vision
Le mariage
La pipe sacrée
La mort
La tente tremblante
La danse du soleil
Les nations,
Canon de la médecine,
La place de la femme
L’origine du mal
hadiths
L’organisation
Les rites
La shahada
shahada,
madrasa
Les salats
La zakat
Le sawm
Id al-Adha
Mawlid
Awal Muharam
Laylat al-Qadr
Pèlerins qui touchent la Kaaba, à La Mecque, en Arabie
saoudite.
L’«Ascension»
Le mariage
La mort
shahada
halal
haram
2013 Des musulmanes protestent publiquement contre un projet de loi du gouvernement québécois qui vise
à interdire le port de signes religieux ostentatoires aux employés de l’État.
Textes sacrés
Nom du divin
Dans le bouddhisme, le Bouddha est supérieur
aux dieux, car il a atteint l’illumination ; dans le
Lieux sacrés bouddhisme mahayaniste, le Bouddha est
Les lieux de pèlerinage indiqués par transcendant et peut être divinisé.
le Bouddha.
Noms des croyants
Les bouddhistes.
Principales divisions :
Lieux de culte
La pagode ou le temple bouddhiste,
les monastères.
samsara,
agrégats
Toit décoré au temple du Jokhang, à Lhassa, au Tibet.
Les cerfs rappellent la présence de ces animaux lors du premier
sermon du Bouddha, et la roue du dharma symbolise le contenu
du discours.
samsara.
Les rites
L’organisation
La transmission de la foi
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains
et chef politique du Tibet.
Le don du nom
La place de la femme
La méditation
.
mudras,
La prise de refuge
La mort
Laïcs offrant de la nourriture aux moines, en Thaïlande.
L’aumône
L’ordination
Le Nouvel An
Les pèlerinages
Symbole principal
OM (mantra sacré).
Noms du divin
Brahman (l’Absolu, l’Un, la Force ou le Soi
universel) est présent en toute chose. Il est
représenté par trois principaux dieux : Brahma
(la création), Vishnou (la préservation) et Shiva
(la destruction).
maya
maya
avatars
kshatriya
vaishya La bhakti
shudra
La place de la femme
Les rites
La puja
Les pèlerinages
darshan
Mata Amritanandamayi
(1953- ).
Ganesha Chaturthi
Diwali
Un mariage hindou.
La mort
Les règles morales
karma,
Holî
Shivaratri
Symbole principal
Le Khanda.
Nom du divin
Dieu, appelé Akal Purakh, qui signifie « l’Être
éternel ».
Texte sacré
L’Adi Granth, qui signifie « le Livre premier ».
Lieu saint
Harmandir (ou temple d’or), à Amritsar, au
Panjab, en Inde.
L’Atlas des religions : Pays par pays, les clés de la géopolitique, La Vie – Le Monde,
Les croyances
Les principales fêtes
Les Gurpurbs
L’organisation
La transmission de la foi
khalsa
Quelques regroupements
athées
bright
Quelques personnalités
athées et agnostiques Hypatie d’Alexandrie.
Contribution
à la critique de la
de Hegel Saraswathi Gora (1912-2006)
Karl Marx.
Friedrich Nietzsche.
Les rites
La naissance
Marie Sklodowska
Curie (1867-1934)
Les fêtes
La Journée Darwin
Simone de Beauvoir PORTRAIT
Simone de Beauvoir
(1908-1986).
Le deuxième sexe
Au sujet de …
La délibération La narration
La discussion La conversation
La table ronde
La description
Énumération de caractéristiques propres à une
situation d’ordre éthique ou à une expression
du religieux. La description doit permettre une
représentation la plus complète possible de la
situation d’ordre éthique ou de l’expression
du religieux.
La description sert à présenter ou à faire voir aux
lecteurs les lieux, les personnages, les expressions
du religieux, les situations, etc.
La comparaison
Établissement de différences ou de ressemblances
entre deux ou plusieurs éléments.
La comparaison permet de faire ressortir les
différences et les ressemblances entre des
éléments.
Le jugement de valeur
Le jugement de réalité
Exemples :
et la femme.
Attention !
Exemples : Exemples :
neufs. soir.
Attention ! Attention !
Diagnostic
1. Le nombre de cas est suffisant pour
parvenir à la conclusion générale.
Quelqu’un pourrait juger que cinq années
de vaccination sans attraper une seule
grippe est une période de temps assez
longue pour aboutir à la conclusion que
le vaccin contre la grippe est efficace pour
une personne. Quelqu’un d’autre pourrait
cependant argumenter que l’efficacité du
vaccin dans le passé ne garantit pas son
efficacité dans le futur.
Diagnostic
Dans cet exemple, le nombre de cas est insuffisant pour en arriver à la conclusion.
En effet, on ne peut généraliser à l’ensemble d’un territoire une pratique qui n’a été
observée qu’à deux endroits. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
2. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont
pas acceptables.
Il existe plusieurs témoignages de gens qui affirment avoir vu des extraterrestres.
Donc, il y a des extraterrestres partout dans l’Univers.
Diagnostic
Dans cet exemple, la prémisse peut se vérifier. Cependant, les témoignages de gens qui
affirment avoir vu des extraterrestres ne sont jamais appuyés par des preuves claires et
l’Univers est trop vaste pour pouvoir être exploré dans son ensemble. Ce raisonnement
n’est donc pas acceptable.
3. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses n’ont
pas de lien avec la conclusion.
Il y a des caméras de surveillance à mon école.
Il y a des caméras de surveillance à la banque.
Donc, le gouvernement surveille nos moindres faits et gestes dans le but de mieux
nous contrôler.
Diagnostic
Dans cet exemple, les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion. En effet, la présence
de caméras de surveillance à l’école et à la banque n’a rien à voir avec le gouvernement.
Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
Diagnostic
1. Les deux réalités peuvent être comparées.
Les oiseaux et les poissons, en tant qu’animaux,
peuvent être comparés.
Diagnostic
Dans le domaine du sport, de nombreuses analogies sont pertinentes pour mieux faire
comprendre différentes idées. Dans cet exemple, les deux réalités ne peuvent cependant
pas être comparées. En effet, on ne peut pas comparer le retard lors d’un match d’une
durée limitée à la conduite automobile aux heures de pointe. Ce raisonnement n’est donc
pas acceptable.
2. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont
pas acceptables.
L’école, c’est comme une garderie. On y apprend seulement à attacher ses souliers.
On donne souvent trop d’importance aux études.
Diagnostic
Il serait possible de faire une analogie plausible entre l’école et la garderie avec des
éléments comparables, par exemple le fait qu’il s’agit d’endroits où les enfants sont
surveillés pendant que les parents vont travailler. Dans cet exemple cependant, une des
prémisses est inacceptable. En effet, il est trompeur d’affirmer qu’à l’école, on n’apprend
qu’à attacher ses souliers. Comme une des prémisses est fausse, on ne peut se servir de
cette analogie pour conclure qu’on donne souvent trop d’importance aux études. Ce
raisonnement n’est donc pas acceptable.
Diagnostic
Dans cet exemple, la relation entre les éléments de la
première réalité n’est pas comparable à celle de la
seconde réalité. En effet, Galilée n’était pas accusé par
ses pairs scientifiques, mais par l’Église, alors que dans
la deuxième réalité, ce sont des scientifiques, les
médecins, qui condamnent les médecines douces. Ce
raisonnement n’est donc pas acceptable.
Exemples de raisonnements
par hypothèse inacceptables
1. Le raisonnement par hypothèse n’est pas
acceptable lorsque les prémisses qui mènent à
la conclusion ne sont pas acceptables.
La danse, c’est une activité pour les filles.
Ce collège n’offre pas de cours de danse.
Il est donc clair que ce collège cherche à recruter
des garçons plutôt que des filles.
Exemple d’un raisonnement
Diagnostic
par hypothèse acceptable
Dans cet exemple, la prémisse qui mène à
La classe est en désordre ce matin. l’hypothèse est inacceptable. En effet, il est
Hier soir, le club d’échecs participait à une trompeur d’affirmer que la danse ne s’adresse
compétition dans ce local. qu’aux filles. Il s’agit d’un appel à un stéréotype.
Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
Raphaël, du club d’échecs, m’a dit qu’ils ont dû
déplacer tous les bureaux pour leur compétition.
2. Le raisonnement par hypothèse n’est pas
Les membres du club d’échecs sont probablement acceptable lorsque les prémisses n’ont pas de
responsables du désordre de la classe. lien avec la conclusion.
Exemples de raisonnements
par déduction inacceptables
1. Le raisonnement par déduction n’est pas
acceptable lorsque les prémisses ne sont pas
toutes acceptables.
Tous les jeunes sont énergiques.
Exemple d’un raisonnement Éliane est jeune.
par déduction acceptable Donc, Éliane est énergique.
Hier, pour la
première fois, je suis
1 La généralisation abusive allée chez mon ami Maude, est-ce seulement
en autobus. L’autobus parce que ton autobus est
est arrivé avec près arrivé en retard hier que
de 30 minutes de tu conclus que tous les
retard. Les transports transports en commun ne
en commun ne sont pas efficaces ?
sont vraiment pas
efficaces.
Est-ce que
Je ne comprends pas le relâchement 8 La double faute
pourquoi vous m’avez des autres nageurs
fait faire 10 longueurs justifie le tien,
de plus que les autres. Steve ?
Je n’étais pas le seul
à manquer d’ardeur
à l’entraînement.
9 La caricature
12 La fausse analogie
14 Le complot
Tu en es certaine,
Je suis Sabrina ? Sur
certaine que quelles preuves
ce sont les t’appuies-tu pour
employés de affirmer cela ?
la patinoire
qui ont décidé
de la fermer
pour l’avoir
à eux seuls.
Agnostique Personne pour qui les questions rela- Canonisation (catholicisme) Acte solennel par
tives à l’existence de Dieu ne peuvent trouver de lequel le pape déclare une personne décédée sainte.
réponses.
D
Ambivalence Dans une situation donnée, état d’une
personne qui hésite et est indécise entre deux ou
plusieurs jugements, comportements, normes ou Dilemme moral Résultat d’une situation dans
valeurs contradictoires. laquelle une personne se trouve devant différentes
possibilités qui font s’opposer des valeurs.
Apôtre (christianisme) Chacun des douze disciples
choisis par Jésus-Christ pour propager ses ensei- E
gnements.
Eugénisme Ensemble des pratiques qui ont pour but
Art profane L’ensemble des productions artistiques
d’améliorer l’espèce humaine en favorisant la repro-
qui n’ont pas de lien avec la religion.
duction d’êtres humains aux caractéristiques sou-
Art religieux L’ensemble des productions artistiques haitables ou en empêchant la reproduction
inspirées des textes religieux ou des éléments conte- d’individus aux caractéristiques non souhaitables.
nus dans l’une ou l’autre des religions.
Évangiles (christianisme) Du grec evangelion qui
Ashkénaze (judaïsme) Qui appartient à la branche signifie « bonne nouvelle ». Textes relatifs à la vie et
du peuple juif qui s’est installée en Europe septen- aux enseignements de Jésus, qui ont été consignés
trionale, plus particulièrement en Europe de l’Est, dans la Bible.
après son expulsion de Jérusalem.
Éveil (bouddhisme) État du plus haut degré de
Athée Personne qui nie l’existence de Dieu ou de sagesse et de compréhension atteint par le Bouddha.
dieux, et dont l’attitude ou la doctrine se rapporte à Cet état l’amena à formuler les quatre nobles vérités
l’athéisme. sur lesquelles repose son enseignement.
GLOSSAIRE G99
Sources
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