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Buste masculin d’Arles : ce serait le premier buste de César.

Retentissement dans le monde


scientifique (cf. article de Zanker).
Ce n’est pas la première fois qu’un tel débat a lieu. Fin XIXème : buste trouvé dans région de
Toulouse fut considéré comme celui de César ; aujourd’hui, l’on sait que ce n’est pas le buste
de César. César possédait certains traits distinctifs, en part. une pomme d’Adam très visible.

I/ Arles, cité romaine

-46 : 1ère colonie régionale de droit romain. Choix du site lié au rayonnement éco de cette
agglomération. Arles fut peut-être d’abord une colonie grecque ou utilisée comme comptoir.
Implantation vers VIème siècle av et première urbanisation dès -590.
Entre IIème et Ier siècle av : dével d’un mode de vie proto-urbain caractérisé par architecture
monumentale, nouveaux rapports à terre, commerce, territoire, artisanat, etc. Ex. premier
développement de carrière, d’atelier de taille de pierre et de céramique.
Fin de protohistoire en Provence = étape essentielle dans assimilation de certaines valeurs
culturelles du monde médit.

-46 : fondation de colonie romaine d’Arélaté par César avec vétérans de VI ème légion conduite
par Tiberius Claudius Nero
 Réorganisation de ville indigène :
- enceinte
- principaux monuments
- réseau viaire
Toutefois, ces modifications datent surtout du principat d’Auguste.
Plan de ville en quadrillage organisé autour de deux axes : le cardo et le decumanus. Forum
au centre de la cité, théâtre au flanc de la colline. Ville entourée d’une enceinte dont datation
n’est pas assurée, mais dont comparaison avec murailles de Nîmes et Orange permet
d’attribuer à l’époque augustéenne. Digues consolidées à la fin du Ier siècle.
Vers 150 : construction du Cirque
Arles : ville dynamique à l’époque des Flaviens. Cœur de la cité remodelé avec construction
d’un nouvel établissement thermal, développement d’un quartier en périphérie de la ville où
l’on a retrouvé des mosaïques polychromes.
IIIème-IVème siècles : nouvelles constructions se raréfient ; seul l’habitat privé continue de
s’étendre et s’enrichit, à partir de 260-275. Les quartiers suburbains sont ravagés par des
incendies (peut-être invasions barbares de fin IIIème siècle), mais cela n’affecte pas puissance
éco de la cité.
Rôle pol, commercial et religieux se renforce comme le montre le transfert d’administration
impériale et les séjours de Constantin dont le fils, Constantin II, naît à Arles en 317.
Topographie de la ville change surtout à cause de la fonction religieuse. Ex. cathédral déplacé
de extérieur à intérieur de ville entre 430 et 450. Monastère de femmes créé par Saint Césaire.

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II/ Le portrait dans la Rome républicaine et impériale

A) L’art de la sculpture en Italie

Introduit en Italie par les Grecs, mais Romains dével leur propre technique et font du portrait
une spécialité. Grande technique du portrait sculpté. Réalisme des traits du visage notamment.
Chez les Grecs, le corps était aussi travaillé que les têtes, mais à Rome c’était le visage qui
était réalisé avec le plus de soin.
 Spécificité romaine : une des seules cultures du bassin médit qui a porté à un tel
degré de réalisme l’art du portrait.
Ier siècle av : apogée de technique, en part. à Rome qui devient centre artistique important.
Arrivée de nombreux artistes (most of whom are slaves), en raison de l’importance du
marché. A différence des Grecs, les artistes ne signaient pas leurs œuvres.
C’est aussi à Rome que de nombreuses productions arrivent en masse. Confluence de
différents styles a amené l’art du portrait à ce qu’il était à la fin de la République :
- Asie mineure
- Grèce
- Cyclades (Délos, Crète, Rhodes dont colosse sculpté par Charès de Lindos)
Impossible de cerner évolution homogène et cohérente dans l’art du portrait sculpté avant I er
siècle tant influences sont diverses, même si deux influences majeures :
- influence de l’Italie médiane (étrusque) très forte dans la façon de représenter les
attitudes des visages avec un air graves, sombre et recherche du détail
- influence de la Grèce qui se voit moins dans l’expression que dans l’énergie qui se
dégage des sculptures
 Style tardo-républicain caractérisé par gd réalisme, souci de vraisemblance et laisse à
postérité le souci du détail.
La pierre est le matériau le plus utilisé, le marbre également malgré coût élevé et nécessité de
l’importer. Il existe aussi le buste en bronze.

B) Les répliques des bustes

Quand on étudie les bustes, il faut les inscrire dans processus de copie. Comment reproduire
un buste en pierre de façon à rester fidèle au modèle ?

1) L’urbild (prototype)
Il s’agit de faire ressortir les principaux traits physiques du personnages (forme du visage,
traits, etc.). Il ne faut pas mettre en avant les défauts, mais le portrait se veut fidèle, sans
flatterie.

2) La réplique
Technique de la mise au point : le bloc est taillé de façon grossière jusqu’à obtenir la taille du
crâne à obtenir. Puis, à l’aide d’un compas, les principales mesures sont notées et reproduites.
Les puntellis sont les marques laissées par le compas autour duquel l’artiste travaille.
Une fois les mesures prises, on peut faire des portraits de différentes tailles. On parle de
« taille indirecte », procédé qui suppose l’existence d’un modèle à reproduire à l’identique.

3) Les monnaies
Source importante qui permet la comparaison et surtout l’identification des bustes, car les
monnaies reposent sur le même réalisme.

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Plusieurs types de représentation d’Auguste, en part. celle de la Prima porta.

« Les mèches peuvent être étudiées en elles-mêmes »

Plusieurs portraits représentent de grands personnages de la République :


- Pompée, 2 portraits dont celui conservé à Copenhague fut réalisé pour l’inauguration
de son théâtre
- Crassus, regard sévère
- Cicéron,
- Marc-Antoine,
- César,
- Octave,
- Agrippa

III/ Le buste de César à l’épreuve des comparaisons

A) L’iconographie officielle de César

Traits fins, visage allongé. Nombreuses sources. A la fin de sa vie, production importante de
son buste. Cf. Dion-Cassius, Histoire romaine, 44 : portrait créé et aussitôt reproduit.
On dispose également de la description de son visage dans Vie de César, 45 par Suétone.

B) Comparaison entre le type du Rhône, celui de Turin et de Chiaramonti

Buste d’Arles : grandes oreilles, cou étiré, forme des joues vont dans le sens d’une
identification. Mais cheveux, front, nez sont différents. De plus, différence dans forme du
crâne. Est-ce envisageable eu égard à technique de réplication ?
Pb avec le sourire. On retrouve en tout cas la même asymétrie sur le buste d’Arles et celui de
Chiaramonti. Peut-être celui d’Arles est-il le buste original. Cf. « catalogue » d’Arles (qui
recense les différences) : parce qu’il y a des différences, ce serait le premier buste dont le
décalage chronologique avec les autres portraits expliquerait les grandes différences.
Mais on peut également estimer que ce buste n’est pas celui de César. Ainsi, ce pourrait être
le buste de César. Les similitudes entre les portraits relèveraient seulement du fait qu’ils
appartiennent à la même époque.

Comparaison avec d’autres portraits dont on est sûr qu’ils ne sont pas ceux de César : on
retrouve souvent le type « césarien » caractérisé par asymétrie du visage, sourire et regard un
peu sévère.

Dans les portraits de l’époque impériale, on retrouve finalement les mêmes traits que dans les
portraits d’époque républicaine.

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