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• www.afnor.

org/editions
Lœtitia Vaute
Marie-Paule Grevêche

Au cœur
de 1'150
14001:2015
Le système de management
environnemental
au centre de la stratégie
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Au cœur
de 1'150
14001:2015

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• www.afnor.org/editions Lœtitia Vaute
Marie-Paule Grevêche ·

Au cœur
de 1'150
14001:2015
Le système de management
environnemental
au centre de la stratégie

I
Les auteurs

Lœtitia Vaute-Samanni est docteur en chimie de l'environnement industriel.


Ingénieur Conseil depuis 1999, elle a effectué de nombreuses missions
de conseil, de formation et d'audit auprès d'entreprises de toutes tailles en
participant activement à leur démarche environnement, énergie, sécurité et
développement durable intégrée au système de management de la qualité.

Marie-Paule Grevêche est docteur en droit, avocat au Barreau de Rennes.


Elle intervient dans le cadre de formations en droit de l'environnement
et collabore avec des bureaux d'études. Elle conseille les entreprises, les
collectivités locales et assure leur défense en cas de situation contentieuse.

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•......• une remarque ou une suggestion ?
a:: Contactez-nous :
0 fabrication-editions@afnor.org
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© AFNOR 2015
·;: Couverture: création AFNOR Éditions - Crédit photo © 2015 Fotolia
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0 Correction et mise en page: Émilie Guillemin
u ISBN 978-2-12-465508-3

DANGER Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages
publiées dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une

®
lllllawcl
TUELEUYRE
contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part, lesreproductions strictement réservées àl'usage privé du
copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les analyses et courtes citations
justifiées par lecaractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi
du 1" juillet 1992, art. L122-4 et L 122-5, et Code pénal, art. 425).
AFNOR - 11, rueFrancis de Pressensé, 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex
Tél.: + 33 (O) 141 62 80 OO-www.afnor.org/editions
Sommaire

Remerciements ....... ... ............... ... .... ...... .................... ... .... ... ................ IX

Tableau comparatif des deux versions de la norme ISO 14001 ...... XI

Partie 1
20 ans d'implication
dans la protection de l'environnement

1 Les attentes sociétales pour un développement durable............ 3


1.1 Les entreprises face aux défis écologiques.... ............................... 4

2 Les politiques publiques au service du respect


de l'environnement........................................................................... 15
a:: 2.1 De l'expert vers l'ensemble des acteurs de la société................... 16
0
z
u...
<l'. 2.2 Les politiques publiques sous forme de « stratégies » .................. 17
LI)
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0
N
3 L'évolution parallèle des dispositions législatives
©
..._, et réglementaires.............................................................................. 19
;:;.
01
·;: 3.1 L'organisation de la législation et de la réglementation.................. 19
>-
Cl..
0 3.2 Les règles juridiques environnementales :
u
l'évolution dans la continuité .. .. .. .... .. ........ .... .. ...... .. .... .. .. ........ ... .. ... 42
3.3 Les dispositions spécifiques de la législation des installations
classées pour la protection de l'environnement (1 CPE) ............. ......... 58
3.4 Les réglementations sectorielles.................................................... 85
3.5 La police générale et les règles de santé publique........................ 88
3.6 Régularité administrative, sanctions et responsabilités................. 90
Au cœur de /'ISO 14001:2015

4 Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004......... 103


4.1 Un outil qui a fait ses preuves : le référentiel ISO 14001:2004 ...... 105
4.2 Retour sur les motivations des entreprises ............... ..................... 110
4.3 La certification du système de management environnemental. ..... 114

Partie Il
ISO 14001:2015, une évolution s'appuyant
sur les attentes des utilisateurs

5 Le domaine d'application : vers une perspective


de cycle de vie................................................................................... 121

6 Le modèle PDCA : une approche systémique............................... 123


6.1 Une nouvelle structure des référentiels de système
de management .......... ......................... .................... .................... .. 124
6.2 Un enrichissement du lexique.............. .......................................... 125
6.3 L.:essentiel des révisions 2015 ........................................................ 129
6.4 Les acquis ou renforcements........ ................................................. 133

Partie Ill
Des méthodes et des outils
pour se préparer efficacement

7 Étape 1 - Gérer efficacement son projet........................................ 143

8 Étape 2- Identifier les enjeux et parties intéressées influents..... 155

9 Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme et accroître


a:: le leadership de chaque manager................................................... 193
0
z
u...
<l'. 10 Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental.................... 225
LI)
ri
0
N 11 Étape 5 - Se mettre en conformité............................................... 259
©
..._,
;:;. 12 Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités............... 281
01
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>-
Cl.. 13 Étape 7 -Alléger la documentation.............................................. 309
0
u
14 Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnelles
en fonctionnement normal et d'urgence...................................... 319

15 Étape 9 - Disposer de ressources, former,


sensibiliser et communiquer......................................................... 343

16 Étape 10 - Évaluer les performances du système


de management environnemental et s'améliorer ........................ 365

VI
Sommaire

Partie IV
Savoir se faire aider

17 Principaux partenaires d'une démarche environnementale...... 393


17.1 Administrations et organismes publics.. ......................................... 393
17.2 Sociétés de conseil et d'ingénierie.... ............................................. 397
17.3 Organismes de formation.... ........................................................... 398

18 Aides et financements.................................................................... 401


18.1 Les instruments économiques..................... .................................. 401
18.2 Les dépenses des entreprises en procédés de traitement ............ 402
18.3 Les aides aux entreprises et leurs liens financiers
avec diverses parties intéressées.................................................. 403

Ressources documentaires................................................................ 405

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Remerciements

Nous adressons nos vifs remerciements à Hervé Ross-Carré, responsable


développement environnement et économie circulaire du Groupe AFNOR,
dont les conversations enrichissantes ont contribué au contenu de cet
ouvrage.

Nous remercions également Sophie Cluse!, responsable développement et


management du risque du Groupe AFNOR, pour ses apports sur la notion
« d'approche par les risques ».

Enfin, nous tenons à remercier vivement les nombreuses personnes


rencontrées au cours de nos missions (directeurs d'entreprise, responsables
environnement, responsables QSE, sans oublier tous leurs collaborateurs)
a:: avec qui, depuis près de vingt ans, nous progressons pour la mise en place
0
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pragmatique du management environnemental dans chacune de leurs
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entreprises.
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Tableau comparatif
des deux versions
de la norme ISO 14001

ISO 14001:2015 ISO 14001:2004


Titre de l'article ou du paragraphe No No Titre de l'article ou du paragraphe
Introduction 0 0 Introduction
Domaine d'application 1 1 Domaine d'application

a:: Références normatives 2 2 Références normatives


0
z
u... Termes et définitions 3 3 Termes et définitions
<l'.
LI)
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0
Contexte de l'organisme (titre seulement) 4
N
© 4 Exigences du système de management
.....
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01
environnemental (titre seulement)
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>-
Cl.. Compréhension de l'organisme
0 4.1
u et de son contexte
Compréhension des besoins et
4.2
attentes des parties intéressées

Détermination du domaine
d'application du système de 4.3 4.1 Exigences générales
management environnemental
Système de management environnemental 4.4 4.1 Exigences générales
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Leadership (titre seulement) 5

Leadership et engagement 5.1


Politique environnementale 5.2 4.2 Politique environnementale

Rôles, responsabilités et autorités au Ressources, rôles, responsabilité et


5.3 4.4.1
sein de l'organisme autorité
Planification (titre seulement) 6 4.3 Planification (titre seulement)
Actions à mettre en œuvre face aux
6.1
risques et opportunités (titre seulement)

Généralités 6.1.1

Aspects environnementaux 6.1.2 4.3.1 Aspects environnementaux


Obligations de conformité 6.1.3 4.3.2 Exigences légales et autres exigences

Planification d'actions 6.1.4

Objectifs environnementaux et
planification des actions pour les 6.2
atteindre (titre seulement)
4.3.3 Objectifs, cibles et programme(s)
Objectifs environnementaux 6.2.1
Planification des actions pour atteindre
6.2.2
les objectifs environnementaux

Mise en œuvre et fonctionnement


Support (titre seulement) 7 4.4
(titre seulement)
Ressources, rôles, responsabilité et
Ressources 7.1 4.4.1
autorité
a::
0 Compétences 7.2 Compétence, formation et
z
u... 4.4.2
<l'. Sensibilisation 7.3 sensibilisation
LI)
ri
0
N Communication (titre seulement) 7.4
©
..._, Généralités 7.4.1
;:;.
01 4.4.3 Communication
·;:
>- Communication interne 7.4.2
Cl..
0
u Communication externe 7.4.3
Informations documentées
7.5
(titre seulement) 4.4.4 Documentation
Généralités 7.5.1

Création et mise à jour des 4.4.5 Maîtrise de la documentation


7.5.2
informations documentées 4.5.4 Maîtrise des enregistrements

XII
Tableau comparatif des deux versions de la norme ISO 14001

Maîtrise des informations 4.4.5 Maîtrise de la documentation


7.5.3
documentées 4.5.4 Maîtrise des enregistrements
Réalisation des activités 8 4.4 Mise en œuvre et fonctionnement
opérationnelles (titre seulement) (titre seulement)

Planification et maîtrise Maîtrise opérationnelle


8.1 4.4.6
opérationnelles
Préparation et réponse aux situations Préparation et réponse aux
8.2 4.4.7
d'urgence situations d'urgence

Évaluation des performances (titre Contrôle (titre seulement)


9 4.5
seulement)
Surveillance, mesure, analyse et
9.1 4.5.1 Surveillance et mesurage
évaluation (titre seulement)
Généralités 9.1.1
Évaluation de la conformité 9.1.2 4.5.2 Évaluation de la conformité
Audit interne (titre seulement) 9.2

Généralités 9.2.1 4.5.5 Audit interne


Programme d'audit interne 9.2.2
Revue de direction 9.3 4.6 Revue de direction

Amélioration (titre seulement) 10

Généralités 10.1

Non-conformité, action corrective et


Non-conformité et actions correctives 10.2 4.5.3
action préventive
a::
0 Amélioration continue 10.3
z
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<l'.
LI) Annexes
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0
N Lignes directrices pour l'utilisation de Lignes directrices pour l'utilisation
© An . A An. A
...,, la présente norme internationale de la présente norme internationale
;:;.
01
·;: Correspondance entre
>- An.B
Cl..
0
l'ISO 14001:2015 et l'ISO 14001:2004
u
An. B Correspondance entre
l'ISO 14001:2004 et l'ISO 9001:2000

Bibliographie Bibliographie

Index alphabétique des termes Index

XIII
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N
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......
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Partie 1
20 ans d'implication
dans la protection
de l'environnement

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1
Les attentes sociétales pour
un développement durable

Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous /'empruntons à nos enfants.
Antoine de Saint-Exupéry

Apollo 11 . 1969. 2 h 30 éternelles. Un homme se pose sur la lune, deux autres


tournent autour dans leur capsule. Perdue dans l'immensité de l'univers, à
quelques 384 400 km de là, une oasis nommée Terre. Un contraste saisissant!
a:: Cet équilibre fragile doit être préservé.
0
z
u...
<l'. Depuis bien longtemps, des hommes se questionnent sur la meilleure façon
LI)
ri
0
d'exploiter les ressources naturelles terrestres de manière raisonnée et
N
© équitable. Mais la prise de conscience s'accélère.
.....
;:;.
01
·;:
Depuis ces vingt-cinq dernières années, le niveau de vie d'une partie de
>-
Cl..
0
la population mondiale a progressé, mais un pas supplémentaire doit être
u franchi pour augmenter significativement l'espérance de vie d'une très
grande majorité de l'humanité, tout en limitant la pression sur les réserves
naturelles. Il faut encourager une consommation durable et équitable : nous
sommes 7,3 milliards d'êtres humains, 800 millions de personnes souffrent
de malnutrition, 1 milliard et demi n'a pas accès à l'eau potable, 2 milliards
ne sont pas raccordés aux réseaux électriques. Les dégâts écologiques sont
inquiétants : désertification, déforestation massive, perte de la biodiversité,
Au cœur de /'ISO 14001:2015

pollution marine et aquatique, changement climatique, catastrophes


naturelles, pénurie d'eau, migration humaine, animale et végétale, pollution
atmosphérique, sol contaminé par des produits chimiques, érosion des
sols, santé dégradée, etc. La liste des déséquilibres engendrés par l'activité
humaine est bien trop longue ...

« Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l'action. »
Victor Hugo

Depuis quelques années, face aux effets directs et indirects des dégradations
de la qualité des écosystèmes, les dirigeants agissent. En partenariat
avec les gouvernements, les citoyens, les travailleurs, les investisseurs
et les associations, les entreprises ont décidé de prendre leur part de
responsabilité en mettant au point des outils pour améliorer leur performance
environnementale.

Ce changement culturel permet aux entreprises de se positionner


favorablement pour saisir les opportunités, se préparer aux évolutions, se
prémunir des risques environnementaux et créer de la valeur à long terme.
Innovation, compétitivité, attractivité et... durabilité : un défi qui doit être
relevé!

1.1 Les entreprises


face aux défis écologiques

~ 1.1.1 Parler le même langage : définitions


z
u...
<l'.
LI)
ri
0
• Organisme (norme ISO 14001:2015)
N
©
..... « Personne ou groupe de personnes ayant un rôle avec les responsabilités ,
;:;.
01
·;: l'autorité et les relations lui permettant d'atteindre ses objectifs.
>-
Cl..
0
u 0 Note
Le concept d'organisme englobe sans s'y limiter les travailleurs indépendants,
les compagnies, les sociétés, les firmes, les entreprises, les administrations, les
partenariats, les organisations caritatives, les institutions, ou bien une partie ou une
combinaison des entités précédentes à responsabilité limitée ou ayant un autre statut,
de droit public ou privé. »

4
Les attentes sociétales pour un développement durable

• Environnement (norme ISO 14001:2015)


« Milieu dans lequel un organisme fonctionne , incluant l'air, l'eau , le sol,
les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs
interrelations.

ô Note
Le milieu peut s'étendre de l'intérieur de l'organisme au système local , régional et
mondial. Le milieu peut être décrit en termes de biodiversité, d'écosystèmes, de climat
ou autres caractéristiques. »
Cette délimitation spatiale est primordiale lors de l'identification des impacts
environnementaux associés aux activités, produits et services des entreprises
afin d'appréhender le problème dans sa globalité. En effet, il faut se rappeler
que les limites de propriété de l'entreprise ne constituent nullement une
frontière au-delà de laquelle les rejets ne sont pas perçus. De plus, selon les
enjeux internes et externes, son niveau de maîtrise et sa capacité d'influence,
l'entreprise pourra accroître son domaine d'action au-delà du site vers les
fournisseurs et les sous-traitants dans le cadre d'une perspective de cycle de
vie du produit.

• Écosystème (ministère de l'Écologie, du Développement


durable et de l'Énergie)
Ensemble d'espèces en interaction les unes avec les autres et avec leur
milieu naturel. Un écosystème comprend un milieu naturel, les êtres vivants
(animaux et végétaux) qui le composent, ainsi que toutes les relations qui
a:: existent au sein de ce système.
0
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.....
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Figure 1. 1 Illustration d'un écosystème

5
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Pollution

Action de dégrader un milieu par l'introduction d'un polluant. Ce dernier peut


être de nature chimique, physique ou biologique. Le polluant peut contaminer
le milieu ou s'accumuler dans les organismes vivants où il se concentre le
long de la chaîne alimentaire. Le prélèvement dans le milieu naturel peut
également provoquer des dégâts sur l'équilibre des écosystèmes, comme : la
consommation de ressources naturelles telles que l'eau, le gaz ou le charbon,
l'utilisation de produits chimiques élaborés à partir de substances naturelles.

On distingue les pollutions naturelles (éruption volcanique, incendie


spontané ...) des pollutions anthropiques (liées aux activités humaines
industrielles, domestiques ...). L'.entreprise, en raison de son activité et de sa
localisation, peut engendrer des pollutions sur l'environnement : diminution
des ressources naturelles, pollution des eaux souterraines et superficielles,
de l'air, du sol et sous-sol, perturbation sur la faune et la flore, dégât sur la
santé des êtres humains notamment.

• Cycle de vie (norme ISO 14001:2015)

« Phases consécutives et liées d'un système de produits (ou de services),


de l'acquisition des matières premières ou de la génération des ressources
naturelles à l'élimination finale (voir figure 1.2) .

....-•· TraitemenVfin de vie


Extraction/approvisionnement 4'1

'
de matières premières
a:: et d'énergie
0
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Utilisation
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.....
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01
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Cl..
Conception TransporVlivraison
0
u
Fabrication
t

Figure 1.2 Les différentes phases du cycle de vie

6
Les attentes sociétales pour un développement durable

ô Note
Les phases du cycle de vie incluent l'acquisition des matières premières, la conception, la
production, le transport/la livraison, l'utilisation, le traitement en fin de vie et l'élimination
finale. »

• Chaîne de valeur (norme ISO 26000:2010)

« Séquence complète d'activités ou d'acteurs qui fournissent ou reçoivent de


la valeur sous forme de produits et de services.

ô Note
Les acteurs qui fournissent de la valeur comprennent les fournisseurs, les travailleurs
externalisés et les sous-traitants.
Les acteurs qui reçoivent de la valeur comprennent les clients, les consommateurs, les
membres et tout autre utilisateur. »

1.2.1 Impact environnemental :


la modification des écosystèmes
On peut distinguer trois grands niveaux d'influence sur l'environnement
dont la prise en compte des effets négatifs a été progressive à partir des
années 1960 (voir figure 1.3) :
~ Dans les années 1960, on prend conscience des pollutions de
proximité qui se produisent au niveau local : pollutions et nuisances
directes dues au bruit des ateliers, aux odeurs, à la pollution de l'air
ambiant. Certaines pollutions préoccupent l'homme depuis !'Antiquité, au
a::
0
z point que des règles chercheront déjà à les limiter. Ces nuisances ont
u...
<l'. pris cependant de nouveaux atours au siècle dernier lorsque le terme
LI)
ri
0
« environnement» est apparu.
N
© ~ Dans les années 1975-1980, les pollutions à longue distance au
...,,
;:;.
01 niveau régional deviennent une source de préoccupation : pollutions
·;:
>-
Cl.. et nuisances diffuses, indirectes, telles que les atteintes d'un bassin-
0
u versant, les pollutions transfrontalières ...
~ Enfin dans les années 1990, l'homme prend conscience de pollutions
globales produisant des effets au niveau planétaire (années 1990) :
pollutions engendrant des dysfonctionnements planétaires tels que l'effet
de serre, la destruction de la couche d'ozone ou, plus récemment, les
changements climatiques et la perte de la biodiversité.

7
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Figure 1.3 Impact environnemental au niveau local,


national et international

Sous l'impulsion du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, une
évaluation des écosystèmes pour le millénaire1 (MEA) a été entreprise
durant cinq années (de 2000 à 2005) au niveau mondial. L'objectif a été
d'évaluer les conséquences de l'évolution des écosystèmes sur le bien-être
de l'Homme et d'établir la base scientifique des actions requises pour un
renforcement de la conservation des écosystèmes, de leurs exploitations
de manière durable et de leurs contributions au bien-être de l'homme. Ainsi ,
a::
il a pu être mis en avant les effets bénéfiques du « capital naturel » au
0 travers des services (fournitures de biens et de services) rendus par les
z
u...
<l'.
LI)
écosystèmes, dit« services écosystémiques ». Parmi ces services, on peut
ri
0 distinguer:
N
©
..._, .,.. les services d'approvisionnement : produits tirés des écosystèmes
;:;.
01
·;:
(terres fertiles pour la production agricole, fourniture de fibres : bois,
>-
Cl.. coton, soie, chanvre .. ., fourniture d'eau potable ou pour d'autres usages,
0
u production de biomasse combustible, production d'énergie, éléments mi-
néraux pour l'extraction (granulats), réservoir du vivant [pour médicaments
naturels et produits pharmaceutiques], ressources génétiques, etc.) ;

1 Millenium Ecosystem Assessment - Rapport de synthèse de l'évaluation des écosystèmes


pour le millénaire - 2005, Programme de travail 2014-2018, 3e session plénière de la« Pla-
teforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques » (IPBES-3)
qui s'est tenue du 12 au 17 janvier 2015, à Bonn, en Allemagne - www.iisd.ca/ipbes/ipbes3/
intro.html

8
Les attentes sociétales pour un développement durable

..,.. les services de régulation : processus qui canalisent des phénomènes


naturels (protection contre les catastrophes naturelles, régulation
thermique [absorption de C02, par exemple], atténuation des pollutions
[épuration des eaux et du sol. ..], contrôle de l'érosion des sols, maintien
de la pollinisation, atténuation de l'effet de sécheresse, etc.) ;
..,.. les services culturels : bénéfices immatériels que l'être humain tire
de la nature en termes de santé, d'identité, de connaissance, de plaisir
esthétique, d'aspects spirituel et éducatif et de loisirs (pêche de loisir,
sports de nature, écotourisme ... ) ;
..,.. les services de soutien nécessaires à la production de tous les autres
services (cycle de l'eau, cycle du carbone, production primaire, cycle des
nutriments ... ).

En 2009, la France a réalisé une étude exploratoire relative à l'évaluation des


services rendus par les écosystèmes français afin d'apporter des informations
fiables aux décideurs et acteurs (ministère de !'Écologie, du Développement
durable et de !'Énergie).

Ainsi, les connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes et leurs


évolutions ont fortement progressé ces dernières années. Les données sont
plus aisément accessibles et permettent aux décideurs, dont les entreprises,
d'avoir des réponses à leurs questions telles que :
..,.. Quelles sont les conditions actuelles et les tendances évolutives des
services écosystémiques nécessaires au bien-être de l'homme ?
..,.. Quels sont les changements futurs auxquels on peut s'attendre au niveau
des écosystèmes et des services qu'ils procurent et les transformations
a:: qui en découlent pour le bien-être de l'homme ?
0
z
u...
<l'. ..,.. Que peut-on faire en vue d'accroître le bien-être et assurer la conservation
LI)
ri des écosystèmes ?
0
N
© ..,.. Quelles sont les forces et faiblesses des options de réponse envisageables
...,,
;:;.
01
en vue d'atteindre ou d'éviter des situations spécifiques dans le futur?
·;:
>-
Cl..
0
Selon le rapport des Nations unies, la modification des écosystèmes causée
u par l'homme depuis ces cinquante dernières années est la plus rapide et
la plus extensive de l'histoire de l'humanité. Les changements constatés
sont imputables à des causes directes (occupation des sols, introduction
ou soustraction d'espèces, surexploitation des ressources, changement
climatique, pollution ... ) et indirectes (démographique, économique -
mondialisation , marché, commerce - , sociopolitique - gouvernance -
scientifique et technologique, culturel - choix de consommation -, etc.).

9
Au cœur de /'ISO 14001:2015

« Ainsi, l'activité humaine réduit le capital naturel de la Terre, exerçant des pressions si fortes
sur l'environnement que nous ne pouvons plus présupposer de la capacité des écosystèmes de
la planète à soutenir les générations futures. Parallèlement, l'évaluation démontre qu'avec des
actions appropriées, on peut renverser la dégradation des nombreuses fonctions écosystémiques
au cours des cinquante prochaines années mais que les changements de politiques et de pratiques
requis sont énormes et qu'ils ne sont pas en voie de réalisation. »
Synthèse de la conclusion du rapport Millenium Ecosystem Assessment, 2005.

Avec la perte de certains services rendus par les écosystèmes et l'évolution du


droit de l'environnement, une limitation ou dédommagement de ces impacts
négatifs sont en cours de mise en place. La responsabilité environnementale
des entreprises peut être engagée en cas d'atteinte grave sur le milieu naturel.

Les travaux entrepris au début des années 2000 font désormais l'objet d'un
suivi par LJnstitut international du développement durable (llDD) avec comme
objectif« une évaluation des écosystèmes susceptible d'aider tout pays, toute
région ou société en :
.,.. approfondissant la compréhension de la relation et des liens entre les
écosystèmes et le bien-être de l'homme ;
.,.. démontrant la capacité des écosystèmes à contribuer à la réduction de la
pauvreté et à l'élévation du niveau du bien-être de l'homme ... »

1.3.1 Prise de conscience:


chronologie d'un succès futur
1972. Stockholm. L'Organisation des Nations unies (ONU) place les questions
a:: écologiques au rang des préoccupations internationales. Début du dialogue
0
z
u...
<l'.
entre pays industrialisés et pays en développement.
LI)
ri
0
N « 2. La protection et l'amélioration de l'environnement est une question d'importance majeure
© qui affecte le bien-être des populations et le développement économique dans le monde entier ;
..._,
;:;. elle correspond au vœu ardent des peuples du monde entier et constitue un devoir pour tous les
01
·;: gouvernements. »
>-
Cl..

u
0 Déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm

1983. 22 pays de l'ONU élaborent le programme de coopération internationale


et pluridisciplinaire sur les problèmes environnementaux. Rédaction du rapport
Notre avenir pour tous (dit rapport Brundland). Le concept de « développement
soutenable » renommé « développement durable » prend forme.

10
Les attentes sociétales pour un développement durable

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans com-
promettre la capacités des générations futures de répondre aux leurs. »
Rapport Brundland

1992. Rio de Janeiro. Conférence des Nations unies sur l'environnement et


le développement. 178 pays participent au Sommet de la Terre. Adhésion
morale des gouvernements aux 27 principes de la Déclaration de Rio sur
l'environnement et le développement. Les groupes socio-économiques sont
impliqués dans la mise en œuvre de ces changements structurels.

« Principe 1 :
Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont
droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. »
« Principe 4 :
Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie inté-
grante du processus de développement et ne peut être considérée isolément. »
Déclaration de Rio, 1992

1996-2004. L0rganisation internationale de normalisation édite la norme


ISO 14001 « Systèmes de management environnemental - Exigences et
lignes directrices pour son utilisation ». Ce guide d'aide à la gestion des
impacts de leurs activités, produits et services sur l'environnement a été
élaboré par et pour les entreprises de toutes tailles.

«Introduction - Des organismes de tous types cherchent de plus en plus à atteindre et à démontrer
a:: un bon niveau de performance environnementale en maîtrisant les impacts de leurs activités, pro-
0 duits et services sur l'environnement en cohérence avec leur politique environnementale et leurs
z
u...
<l'.
objectifs environnementaux.
LI)
ri
0
[...] L'objectif global de la norme internationale est d'équilibrer la protection de l'environnement et
N la prévention de la pollution avec les besoins socio-économiques. »
©
..._,
;:;. Norme ISO 14001:2004 (extrait)
01
·;:
>-
Cl..
0
u 2010. L0rganisation internationale de normalisation édite la norme ISO 26000
« Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale ». Ce guide a pour
objectif d'ouvrir la réflexion sur le degré de volonté d'un organisme d'assumer
« la responsabilité des conséquences de ses décisions et de ses activités sur
la société et sur l'environnement ».

11
Au cœur de /'ISO 14001:2015

« Le développement durable vise à combiner les objectifs d'une haute qualité de vie, de santé et
de prospérité avec ceux de justice sociale, tout en maintenant la capacité de la Terre à supporter
la vie dans toute sa diversité. Ces objectifs sociaux, économiques et environnementaux sont inter-
dépendants et se renforcent mutuellement. Le développement durable peut être considéré comme
une façon d'exprimer les attentes plus larges de la société en général. »
Norme ISO 26000:2010 (extrait)

Ainsi, l'organisme peut lancer des actions et des démarches de transparence


sur sept thèmes - dont le volet environnement - constituant la notion de
responsabilité sociétale (voir figure 1.4).

, /'~~hOI-',,
\JI"'""'...... ''
,, '
,,""
" 6.8 6.3
' ',,
1
1 Communautés 1 Droits ) \
,' et développement de l'homme \
/ l~I \
,' ~au"erna,,c. \
: <o'), ~~,. ~
, 6.7 6.4 1

,' Questions Relations et '1


1 relatives aux ORGANISATION conditions 1
\ consommateurs de travail :
\\ _,,(.
I
:
\ 10':9anisa\\0~ /
\ 6.6 65 I
\ Loyauté · ,'
',, des pratiques L'environnement ,,/
'' "
'' , ""
',,',,,~~,,,,''
------------
a:: Figure 1.4 Les sept questions centrales de l'ISO 26000:2010
0
z
u... (Source: norme ISO 26000:2010)
<l'.
LI)
ri
0
N
Bien que non certifiable à ce jour, l'application des grands principes
© développés dans ce référentiel devrait permettre à l'organisme de poursuivre
.....
;:;.
01 son développement raisonné dans un climat de confiance vis-à-vis des
·;:
>-
Cl.. parties prenantes (actionnaires, collaborateurs, clients, fournisseurs, pouvoirs
0
u publics, associations, habitants, partenaires sociaux, travailleurs ... ).

2015. Après vingt années de retour d'expériences auprès d'organismes


de toutes tailles, !'Organisation internationale de normalisation révise le
référentiel ISO 14001 « Systèmes de management environnemental -
Exigences et lignes directrices pour son utilisation ». Cette nouvelle version
donne plus de sens et de pertinence dans la mise en œuvre des politiques

12
Les attentes sociétales pour un développement durable

environnementales en s'alignant sur la stratégie des entreprises et en s'appli-


quant à l'ensemble de la chaîne de valeur. LJSO 14001:2015 contribue à la
question centrale « Environnement » du développement durable.

La norme spécifie les exigences d'un système de management


environnemental pour les organismes qui souhaitent établir, mettre en
œuvre, tenir à jour et améliorer en continu un cadre dans le but de gérer
leurs responsabilités environnementales d'une manière qui contribue au
« pilier environnemental » du développement durable.

L:approche écologique du développement durable implique la gestion et le


maintien d'un stock de ressources naturelles pour les générations futures.
Notre développement économique est essentiellement basé sur l'utilisation
de substances prélevées dans le milieu naturel. Et bien que certaines
d'entre elles puissent être substituées par des produits artificiels (bois par
le plastique, par exemple), de nombreuses ressources naturelles n'ont
actuellement aucun substitut artificiel.

Préserver ce patrimoine écologique est donc une nécessité pour la pérennité


des entreprises. Pour répondre aux enjeux actuels et futurs, les organismes
déploient de nouvelles pratiques managériales, d'autres modes d'organisation
et de développement.

a::
0
z
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u
2
Les politiques publiques
au service du respect
de l'environnement

Au fil des années, le concept « d'atteinte à l'environnement » a évolué,


entraînant la matière du simple règlement de conflits de voisinage et de
pollution circonscrite et visible vers un environnement pétri d'interactions et
a::
d'interdépendances. L'écologie n'est plus uniquement une « science de la
0 nature ni une science de l'homme, mais une science de leurs rapports2 ».
z
u...
<l'.
LI)
ri
Sont alors apparues les nécessités d'études multi ou interdisciplinaires,
0
N aboutissant à la constitution d'organisations telles que le GIEC ou IPBES et,
© à leur suite, l'établissement de politiques publiques renouvelées .
.....
;:;.
01
·;:
>- On ne s'intéresse plus uniquement aux espèces mais aux écosystèmes, plus
Cl..

u
0
seulement à la nature mais à la biodiversité, autant aux pollutions locales
qu'aux changements climatiques.

De nouvelles sources de pollution apparaissent, l'évolution technique


apportant autant de solutions que de potentiels risques d'atteintes nouvelles
à l'environnement.

2 F. Ost, La nature hors la loi - L'écologie à l'épreuve du droit, éditions La Découverte, 1995,
p. 8, cité par M.-P. Grevêche, La notion de seuil en droit de l 'environnement, Thèse de Doc-
torat, éd. ANRT, 2002, p. 329.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Il en va, par exemple, ainsi des nanotechnologies, de l'exploitation des gaz


de schiste, ou encore de la quête d'exploitation des nodules polymétalliques3 .

De nouvelles problématiques surgissent, la plus prégnante d'entre elles étant


celle du « changement climatique ».

2.1 De l'expert vers l'ensemble


des acteurs de la société
Les problèmes d'environnement tels qu'ils évoluent apparaissent certes
comme des enjeux de plus en plus planétaires et globaux, mais entraînent
des actions nécessairement locales, régionales.

Les États, tout comme les entités administratives locales (régions,


départements, communes en France), tentent d'y répondre en élaborant
des « stratégies », notamment dans le domaine de la gestion de l'eau, des
écosystèmes, de la prévention des risques, etc.

Ces politiques publiques reposent à la fois sur des prises de position


politiques, mais également sur le développement d'outils d'aide à la décision
spécifiques, outils de connaissance, de prévision, d'action appropriés.

On a pu croire à un moment que l'environnement pourrait être le domaine


du technique et du scientifique, du rationnel et de l'expert : laissons aux
« spécialistes » le soin d'indiquer ce qui est bon pour l'environnement, et
donc bon pour l'homme.

a::
Mais le technicien et le scientifique se heurtent à la subjectivité dans
0 beaucoup de domaines de l'environnement (lorsqu'il s'agit de protection
z
u...
<l'.
LI)
des paysages, de prévention des risques en rapport avec une certaine
ri
0 « acceptabilité », etc.).
N
©
..._, Ils se heurtent à l'incertitude : certains risques ne sont pas avérés mais ne
;:;.
01
·;: peuvent pas être éludés, demandant une précaution particulière.
>-
Cl..

u
0
Dès lors, l'action publique en matière d'environnement ne peut exclure
l'analyse socio-économique et financière, ni la participation de tous les
acteurs à la prise de décision , d'autant moins dans un contexte de forte
incertitude, lorsque les expertises manquent ou sont contradictoires 4 .

3 B. Dessus, Le gaz de schiste : enj eux et questions pour le développement, Agence Fran-
çaise de Développement, décembre 2014.
4 P. Lascoumes, Action publique et environnement , Presses Universitaires de France, coll.
Que sais-je, 2012.

16
Les politiques publiques au service du respect de l'environnement

2.2 Les politiques publiques


sous forme de « stratégies »
Les pouvoirs publics français ont commencé dans les années 2000 à élaborer
des « stratégies », telle que la SNDD 2003-2008 (Stratégie nationale du
développement durable) qui avait pour ambition l'amélioration de l'efficacité
de l'action publique en matière de développement durable à l'attention des
acteurs de l'État (10 plans d'actions et 400 actions).

En 2006, l'Europe a adopté une Stratégie européenne de développement


durable (SEDD) avec l'objectif de « développer des synergies entre les
programmes existants et de mettre en mouvement l'ensemble de la société ».

En 2009, une nouvelle SNDD 2010-2013 est élaborée par l'État français. Elle
implique non seulement les acteurs de l'État (services ministériels et services
déconcentrés), mais également les élus nationaux et locaux, des employeurs,
des salariés, des associations. L:ambition : « dessiner un projet de société
pour aller vers une économie verte et équitable en mobilisant tous les acteurs
de la société, publics et privés ».

Le 4 février 2015, le Conseil des ministres a adopté la Stratégie nationale de


transition écologique vers un développement durable (SNTEDD) 2015-2020 qui
fixe un nouveau cap: « libérer les initiatives et donner à chacun le pouvoir d'agir».

cc Définir une vision à l'horizon 2020 :


Axe 1 - Développer des territoires durables et résilients
Axe 2 - S'engager dans l'économie circulaire et sobre en carbone
a::
0
z Axe 3 - Prévenir et réduire les inégalités environnementales, sociales et territoriales
u...
<l'.
LI) Transformer le modèle économique et social pour la croissance verte:
ri
0
N - Axe 4 - Inventer de nouveaux modèles économiques et financiers
©
..._, - Axe 5 - Accompagner la mutation écologique des activités économiques
;:;.
01 - Axe 6 - Orienter la production de connaissances, la recherche et l'innovation vers la transition
·;:
>- écologique
Cl..

u
0
Favoriser l'appropriation de la transition écologique par tous :
- Axe 7 - Éduquer, former et sensibiliser pour la transition écologique et le développement
durable
- Axe 8 - Mobiliser les acteurs à toutes les échelles
- Axe 9 - Promouvoir le développement durable au niveau européen et international »

5 Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable, SNTDD 2015-


2020, www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/SNTEDD.pdf

17
Au cœur de /'ISO 14001:2015

D'autres documents de ce type sont prévus par la loi dans certains secteurs
plus spécifiques, ainsi de la « Stratégie de gestion des risques d'inondation »
(article L. 566-4 du Code de l'environnement), de la « Stratégie nationale
pour la mer et le littoral» (article L. 219-1 du Code de l'environnement).

Même si ces documents stratégiques peuvent paraître loin des préoccupations


d'un organisme engageant ou poursuivant une démarche de certification
ISO 14001, ils sont toutefois importants à connaître dans la mesure où ils
peuvent désormais influencer, non seulement les dispositions législatives
et réglementaires susceptibles d'être adoptées pour leur application,
mais également les dispositifs de consultation du public, d'intégration des
représentants des divers corps de la société, dont les entrepreneurs, dans
la prise de décision, ainsi que les dispositions financières d'orientation de la
production, par exemple.

L'ensemble de ces évolutions et de ces documents sont en lien direct avec la


notion de développement durable qui influence désormais tout le système de
management environnemental.

« Atteindre un équilibre entre l'environnement, la société et l'économie s'avère essentiel pour un


développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs. Le développement durable en tant que finalité repose sur l'équilibre
de ces trois piliers. »
ISO 14001:2015, point 0.1, p. VI
« Une approche systématique du management environnemental peut fournir à la direction des
informations permettant de réussir sur le long terme et de créer des options pour contribuer au
développement durable.
ISO 14001:201 5, point 0.2, p. VI
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

18
3
L'évolution parallèle
des dispositions législatives
et réglementaires

3.1 L'organisation de la législation


a::
et de la réglementation
0
z
u...
<l'. Les dispositions juridiques à prendre en compte dans le cadre d'un système de
LI)
ri management de l'environnement formaient les « exigences légales » dans les
0
N
anciennes versions de la norme ISO 14001, qui imposaient le recensement des
©
..._,
;:;. « exigences légales et autres exigences auxquelles l'organisme a souscrit ».
01
·;:
>-
Cl.. Désormais, les exigences légales sont intégrées plus largement dans le terme
0
u d'obligation de conformité (même si les termes « exigences légales et
autres exigences» restent admis selon le paragraphe 3.2.9 ISO 14001 :2015,
p. 4).
Comme dans le cadre des précédentes versions de la norme, le recensement
des obligations de conformité s'agissant de l'aspect juridique comprend un
ensemble de règles qui, en France, ne se limite pas aux seules lois, mais doit
prendre en compte un corpus bien plus large.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'identification des obligations de conformité, dans le cadre d'un système de


management environnemental, concerne l'ensemble des textes législatifs et
réglementaires organisés dans le cadre de ce que l'on nomme la « hiérarchie
des normes ».

Pour en faciliter l'approche, les différentes sources du droit peuvent être


présentées sous la forme d'une pyramide, dite de Kelsen, illustrant les liens
qui existent entre les différents types de textes 6 •

La pyramide, telle qu'elle est reprise ici (voir figure 3.1), concerne l'ordre
juridique interne français, auquel s'adjoignent les liens avec les textes issus
du droit international.

[ Traités internationaux 1 - Coolorm!é Constituti on


de la Cinquième République, 4 octobre 1958

2 • RaMlcallOn
Pouvoir
législatif
r Union européenne ]
llCll«s par Je P•rlllt'lltHll

Ordonnances
DIOit c:ommooautaire dérlvè
Décrets Pouvoir
signh pat Il pris/dent de la Républ/flllf réglementaire
ou le Premier ministre

C Jurisprudence ,=1 l_ Circulaires ~


l 'ensemble des décisions de jUSbCe
a:: re!abves à une questJOn Juridique donnée
0
z
u...
<l'. Figure 3.1 Hiérarchie des normes juridiques
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;. 3.1.1 Au niveau national
01
·;:
>-
Cl..
0
La règle de droit est une règle dont l'édiction et le respect sont assurés par
u
l'autorité publique.

Les règles de droit ne doivent pas être confondues avec les circulaires ou les
normes techniques qui n'en font pas partie, même si elles ont également leur
importance par rapport aux« obligations de conformité» de la norme ISO 14001.

6 Voir l'ouvrage de H . Kelsen, Théorie pure du droit, (traduit par Ch. Einsenmann), Bruylant,
LGDJ , 1999, p. 224.

20
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

• Les règles de droit formant des « obligations de conformité »


au sens de la norme ISO 14001:2015

Les règles de droit peuvent être édictées par diverses autorités publiques et
sont organisées selon une hiérarchie bien précise. Plusieurs autorités sont
compétentes pour édicter des règles de droit. C'est la constitution qui définit
les compétences et fixe les pouvoirs de chaque autorité en tenant compte de
l'intégration en droit interne des règles internationales.

• La constitution

Actuellement, l'organisation des pouvoirs en France est établie par la


Constitution du 4 octobre 1958, texte fondateur de la Cinquième République.

La Constitution institue les différents pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir


réglementaire et le pouvoir judiciaire. Elle définit leurs rôles respectifs et leurs
relations, dans le respect du principe de « la séparation des pouvoirs ». En
découle l'organisation juridique, le droit étant formé de textes qui s'articulent
entre eux, prenant la forme soit de lois (pouvoir législatif), soit de décrets et
d'arrêtés (pouvoir réglementaire).
En pratique, l'application de ces textes doit aussi beaucoup à leur interprétation
telle qu'elle découle de la jurisprudence des différentes juridictions (pouvoir
judiciaire).

La Constitution détermine aussi les droits fondamentaux de l'homme et


du citoyen. Ces droits résultent du préambule de la Constitution au sein
duquel sont intégrés la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen du
a::
0 26 août 1789, le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 (sur les
z
u..
<l'. droits sociaux), ainsi que la Charte de l'environnement à la suite de l'adoption
LI)
ri de la loi constitutionnelle du 28 février 2005 (voir§ 3.2.1, p. 47).
0
N
© Depuis l'entrée en vigueur de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet
.....
;:;.
01 2008 de modernisation des institutions de la Cinquième République, dans le
·;:
>-
Cl..
cadre d'un procès, toute personne peut contester la constitutionnalité d'une
0
u disposition législative qu'elle se voit appliquer en soutenant qu'elle porte
atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit.

Par l'intermédiaire de la Cour de cassation ou de Conseil d'État, le Conseil


constitutionnel peut être amené à se prononcer sur la disposition qui lui est
soumise sous la forme d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC)
et, éventuellement, abroger la disposition législative qui serait considérée
comme contraire aux droits et libertés constitutionnels.

21
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les droits et libertés garantis sont notamment ceux qui figurent dans la Charte
de l'environnement de 20047.

• Les lois

Les lois sont votées par le Parlement qui est formé de deux chambres
l'Assemblée nationale et le Sénat.

Elles fixent les règles générales et les principes fondamentaux de certaines


matières, définies par l'article 34 de la Constitution 8 . L'.environnement n'est
pas un domaine explicitement prévu comme devant être régi par des lois,
mais il impose des mesures fiscales et pénales, passe par la création
d'établissements publics, touche particulièrement au régime de la propriété.
Tous ces domaines sont régis par la loi. Les lois sont donc omniprésentes en
droit de l'environnement.

En outre, depuis l'adoption de la Charte de l'environnement intégrée au


préambule de la Constitution, les lois fixent les conditions dans lesquelles
« toute personne doit prévenir les atteintes qu'elle est susceptible de porter
à l'environnement» (article 3 de la Charte), et les conditions dans lesquelles
« toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause
à l'environnement » (article 4 de la Charte). Les lois ont donc une place
importante en droit de l'environnement.

• Les ordonnances

Le gouvernement peut demander au Parlement l'autorisation de prendre lui-


a:: même des mesures qui sont normalement du domaine de la loi (article 38 de
0
z
u... la Constitution). Ces textes, de valeur législative, sont alors nommés des
<l'.
LI)
ri
ordonnances. Elles entrent en vigueur dès leur publication au Journal officiel,
0
N mais doivent être ratifiées par le Parlement, sous peine de devenir caduques.
©
..._, Elles ont la même valeur qu'une loi après leur ratification .
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. 7 Une question prioritaire de constitutionnalité a, par exemple, été posée par l'association
0
u France Nature Environnement au sujet de l'intégration, dans la nomenclature des installa-
tions classées pour la protection de l'environnement, d'un régime d'autorisation simplifié, dit
d'enregistrement, par une ordonnance de 2009 qui a été déclarée conforme (décision 2011-
183/184 QPC du 14 octobre 2011).
8 La loi fixe notamment les règles relatives aux garanties dans l'exercice des libertés pu-
bliques, la détermination des crimes et des délits, l'assiette, le taux et les modalités de
recouvrement des impôts, la création de catégories d'établissements publics. La loi déter-
mine encore les principes fond amentaux, par exemple, du régime de la propriété, des droits
réels et des obligations civiles et commerciales. D'autres QPC ont concerné le procédé de
fracturation hydraulique - gaz de schiste (décision 2013-346-QPC du 11 octobre 2013), ou
encore les autorisations de défrichement (décision 2015-254 L du 9 avril 2015).

22
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

La plupart des dispositions législatives, qu'il s'agisse de lois ou d'ordonnances,


nécessitent d'être précisées par des textes d'application. Cette tâche est
dévolue aux règlements - le terme générique « règlement » englobant, en droit
français, les décrets et les arrêtés (à ne pas confondre avec les « règlements
européens », voir paragraphe 3.1.3).

• Les décrets

Les décrets sont des actes réglementaires pris par le président de la


République ou par le Premier ministre au nom du gouvernement (qui
comprend l'ensemble des ministres). Ils sont destinés à assurer l'exécution
des lois : ils sont alors dits décrets d'application.

Ils ont également vocation à déterminer les règles applicables aux matières
qui ne relèvent pas du domaine de la loi (conformément à l'article 37 de la
Constitution) : ils sont alors dits décrets autonomes 9 .

Les domaines relatifs à l'environnement font pratiquement tous l'objet de lois,


de ce fait concernés essentiellement par des décrets d'application. Nous ne
ferons donc pas de distinction entre ces deux types de décrets. Lorsque la
loi prévoit que ses textes d'application seront établis par décret en Conseil
d'État, cela signifie que ces projets de décrets devront être soumis à l'avis du
Conseil d'État avant leur présentation en Conseil des ministres.

Le Conseil d'État est en effet connu comme étant la juridiction suprême


de l'ordre administratif, chargé de régler les litiges entre l'administration et
les particuliers (voir paragraphe 3.6.2, point «la contestation des décisions
administratives devant le juge»), mais il est aussi, comme son nom l'indique,
a::
0 le conseiller du gouvernement. Il donne son avis sur tous les projets de lois,
z
u...
<l'. d'ordonnances et de décrets dits « en Conseil d'État ». Dans ce cas, cet avis
LI)
ri
0 est obligatoire. Le gouvernement n'est cependant pas obligé de le suivre ; il
N
© peut présenter au Conseil des ministres soit son projet initial, soit un projet
.....
;:;.
01
amendé pour tenir compte de l'avis du Conseil d'État10 •
·;:
>-
Cl..
0
u • Les arrêtés

Plusieurs cas de figure peuvent se présenter. Dans certaines hypothèses,


la loi prévoit directement l'adoption de mesures d'application non par décret,
mais par arrêtés pris par des autorités locales, tels les préfets ou les maires.

9 Dans le cadre de la hiérarchie des normes, ces décrets ne sont pas soumis aux dispositions
législatives (ils sont autonomes par rapport aux lois). Ils doivent être conformes aux disposi-
tions et principes posés par la Constitution.
10 Pour compléter l'information à ce sujet : www.conseil-etat.fr.
23
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Dans d'autres hypothèses, il est reconnu au Premier ministre ou au président


de la République la faculté de déléguer une partie de leur pouvoir réglemen-
taire aux ministres. Sous réserve de définir avec suffisamment de précision
les mesures à prendre, un décret peut renvoyer à des arrêtés ministériels.

Ces arrêtés ministériels peuvent eux-mêmes renvoyer aux autorités locales


pour préciser ou adapter les dispositions nationales, par arrêtés préfectoraux
ou municipaux.

En pratique, les dispositions d'une loi n'entreront effectivement en vigueur


qu'à la suite de la publication de tous ses textes d'application.

Cela explique que certaines dispositions législatives restent inopérantes,


parfois pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, faute de texte
d'application ...

> Exemple
Une loi de 200811 a instauré un régime d'autorisation administrative pour tout projet
susceptible de porter atteinte de manière significative à un site Natura 2000.
L'article 13 de cette loi a rendu obligatoire l'évaluation des incidences, notamment
d'un programme ou d'un projet d'activité ou d'installation susceptible d'affecter de
manière significative un site Natura 2000 et ce, pour tout projet qui figure soit sur une
liste nationale établie par décret en Conseil d'État, soit sur une liste locale arrêtée par
l'autorité administrative compétente (le plus souvent le préfet).
La liste nationale des activités soumises à l'évaluation n'a été publiée que par décret
n° 2010-365 du 9 avril 2010, empêchant les dispositions législatives de s'appliquer, sauf
liste locale établie ponctuellement avant l'entrée en vigueur de ce décret (articles R. 414-19
à R. 414-26 du Code de l'environnement).
a::
0 Parallèlement, la loi dite Grenelle Il n° 2010-788 du 12 juillet 2010 a ajouté la possibilité,
z
u...
<l'.
pour l'autorité administrative locale, d'imposer une évaluation des incidences
LI)
ri
Natura 2000 à une activité ou une installation, même hors liste, par « décision motivée ».
0
N Cette disposition est applicable, puisque son entrée en vigueur n'est pas conditionnée,
©
..._, par un texte d'application (article L. 414-4-IV du Code de l'environnement) .
;:;.
01
·;: En revanche, la loi Grenelle Il a également prévu un nouveau régime d'autorisation
>-
Cl..
0 spécifique Natura 2000 pour les activités ou les travaux qui ne relèveraient d'aucun autre
u
régime administratif d'autorisation, d'approbation ou de déclaration. Ce nouveau régime
d'autorisation concernera les activités et travaux figurant sur une liste locale arrêtée par le
préfet à partir de la liste nationale de référence, établie par décret en conseil d'État.

11 La loi n° 2008-755 du 1eraoût 2008 relative à la responsabilité environnementale et à diverses


dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de l'environnement
(article 13 codifiée à l'article L. 414-4 du Code de l'environnement).

24
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Cette liste n'a été publiée que par le décret n° 2011-966 du 16 août 2011 (codifiée aux
articles R. 414-27 à R. 414-29 du Code de l'environnement). C'est sur la base de cette
liste nationale de référence que les autorités locales peuvent maintenant établir leurs
propres listes, et ce n'est qu'après publication de la liste locale que les dispositions de la
loi trouveront application, plus d'un an après leur entrée en vigueur.

Pour tenter de faciliter l'accès au droit, les pouvoirs publics opèrent la


codification des textes afin de les regrouper et d'éviter aux administrés la
fastidieuse quête de références éparses. Le droit de l'environnement n'y fait
pas exception, même si sa codification a été difficile et tardive.

Le Code de l'environnement

Les textes relatifs à l'environnement sont particulièrement touffus et confus,


de sorte que leur codification n'a pas été simple. Alors que des démarches
en ce sens ont été entamées dès le début des années 1990, il faut attendre
une ordonnance n° 2000-914 du 18 septembre 2000 pour que soit adoptée la
première codification du droit de l'environnement, et seulement en sa partie
législative (les lois).

Ce n'est qu'entre les années 2003 et 2007 que les dispositions réglementaires
du droit de l'environnement ont peu à peu été codifiées à leur tour en ce qui
concerne les décrets. Mais il reste encore beaucoup de dispositions prises
par arrêtés ministériels non codifiés à ce jour.

Cette codification entraîne la suppression des références aux textes


antérieurs intégrés dans le Code, remplacés par les références correspondant
aux articles du Code de l'environnement. Les références comprennent les
a:: numéros d'articles précédés d'une lettre, soit :
0
z
u... ..,.. la lettre « L » pour la partie législative ;
<l'.
LI)
ri
..,.. les lettres « R » et « D » pour la partie réglementaire.
0
N
© Actuellement, le Code de l'environnement est donc divisé en deux parties :
..._,
;:;.
01 ..,.. une partie législative reprenant les dispositions issues de lois ;
·;:
>-
Cl..
0
..,.. une partie réglementaire reprenant les dispositions issues de décrets
u (lettres « R » ou « D »).

Chacune de ces deux parties adopte le même plan, divisé en cinq livres
principaux, les deux derniers étant consacrés aux dispositions applicables
en Outre-mer (Livre VI) et aux dispositions relatives à la protection de
l'Antarctique (Livre VI 1).

25
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Livre 1er : Dispositions communes


Principes généraux L. 110-1 et s.
Information et participation des citoyens (L. 120-1 et s.), Institutions (L. 131-1 s.), Associations de
protection de l'environnement et collectivités territoriales (L. 141-1 s.), Dispositions financières
(L. 151-1 s.), Prévention et réparation de certains dommages causés à l'environnement (L. 160 s.),
Dispositions communes relatives aux contrôles et sanctions (L. 170-1 s.)
Livre Il : Milieux physiques
Eau et milieux aquatiques et marins (L. 210-1 s.), Air et atmosphère (L. 221-1 s.)
Livre Ill : Espaces naturels
Inventaire et mise en valeur du patrimoine naturel (L. 300-1 s.), Littoral (L. 321-1 s.), Parcs et
réserves (L. 331-1 s.), Sites (L. 341-1 s.), Paysages (L. 350-1 s.), Accès à la nature (L. 361-1 s.),
Trame verte et trame bleue (L. 371-1 s.)
Livre IV : Patrimoine naturel
Protection du patrimoine naturel (L. 411-1 s.), Chasse (L. 421-1 s.), Pêche en eau douce et gestion
des ressources piscicoles (L. 430-1 s.)
Livre V : Prévention des pollutions, des risques et des nuisances
Installations classées pour la protection de l'environnement (L. 511-1 et s.), Produits chimiques,
biocides et substances à l'état nanoparticulaire (L. 521-1 s.), Organismes génétiquement modifiés
(L. 531-1 s.), Déchets (L. 541-1 s.), Dispositions particulières à certains ouvrages ou installa-
tions (L. 551-1 s.), Prévention des risques naturels (L. 561-1 s.), Prévention des nuisances sonores
(L. 571-1 s.), Protection du cadre de vie (L. 581-1 s.), Sécurité nucléaire et installations nucléaires
de base (L. 591-1 s.)

Le fait que les dispositions législatives et réglementaires relatives au droit de


l'environnement aient été regroupées dans un Code ne signifie toutefois pas
que ce Code se suffise à lui-même, ni qu'il contient toutes les « obligations de
a:: conformité» au sens de la norme ISO 14001.
0
z
u... D'une part, seules figurent dans le Code les dispositions réglementaires prises
<l'.
LI)
ri
par les autorités nationales par décret, à l'exclusion des arrêtés ministériels
0
N et des arrêtés des autorités locales, notamment des arrêtés préfectoraux ou
©
..._, municipaux qui restent hors Code .
;:;.
01
·;:
>- D'autre part, certaines activités qui ne seraient pas concernées par les
Cl..

u
0
régimes spéciaux du droit de l'environnement doivent, y compris en matière
d'environnement, respecter les règles sanitaires, les règles de police générale
ou encore les dispositions relatives à l'hygiène et à la sécurité au travail, qui
ne relèvent pas du Code de l'environnement.

En effet, pour des domaines proches, des dispositions touchant


l'environnement pourront être en partie intégrées à d'autres domaines
législatifs et réglementaires, et donc à d'autres Codes.

26
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

> Exemples
En ce qui concerne l'énergie avec l'entrée en vigueur du Code de l'énergie, à la suite de
la publication de l'ordonnance n° 2011-504 du 9 mai 2011 qui comprend les dispositions
relatives au développement des énergies renouvelables ou à la production d'énergie
nucléaire, le Code de l'environnement ne contient que les dispositions relatives à la
« gestion durable des matières et déchets radioactifs ».

Autre exemple, celui du Code de la sécurité intérieure issu de l'ordonnance n° 2012-


351 du 12 mars 2012 (publiée au JORF du 13 mars 2012), qui contient notamment les
dispositions d'organisation de la sécurité intérieure comprenant des dispositions relatives
à l'information des citoyens sur les risques majeurs, ou encore l'organisation des secours
et la gestion des crises (plan ORSEC, PPI, etc.).
Certains textes d'application sont pris en application de plusieurs textes législatifs et
donc de plusieurs Codes.
Pour chaque texte qui sera repéré comme applicable à l'organisme comme « exigence
légale », il reste donc important de bien noter à quel corpus législatif il se rattache afin
de connaître la ou les lois de référence.
La hiérarchie des normes, en pratique, se retrouve dans les textes visés ou
« visas » figurant en préambule de chaque décret ou arrêté.

>Exemple
Un décret n° 2011-1241du5 octobre 2011 relatif à l'exécution de travaux à proximité de
certains ouvrages souterrains, aériens ou subaquatiques de transport ou de distribution
a été signé par le Premier ministre :
> en application de dispositions, à la fois du Code de l'énergie, du Code de l'environnement,
du Code minier, du Code du travail et du Code de la voirie routière ;
> en référence à des textes non codifiés, lois et décrets qui doivent être pris en compte
a::
0 également.
z
u...
<l'. Ses visas sont rédigés ainsi :
LI)
ri
0 « Le Premier ministre,
N
©
...,, Sur le rapport de la ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et
;:;.
01 du Logement,
·;:
>-
Cl.. Vu le Code de l'énergie, notamment ses articles L. 142-41 et L. 433-21 à L. 433-24.
0
u
Vu le Code de l'environnement, notamment ses articles L. 554-1 à L. 554-5.
Vu le Code minier, notamment ses articles L. 124-5, L. 134-9, L. 153-8 et L. 153-15.
Vu le Code du travail, notamment ses articles R. 4534-108 et R. 4534-112.
Vu le Code de la voirie routière, notamment ses articles L. 141-11 et R. 114-14.
Vu la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme modifié fixant les orientations de
la politique énergétique, notamment son article 92.

27
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Vu le décret n° 59-998 du 14 août 1959 réglementant la sécurité pour les pipelines à


hydrocarbures liquides ou liquéfiés sous pression.
Vu le décret n° 62-1587 du 29 décembre 1962 modifié portant règlement général sur la
comptabilité publique.
Vu le décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 pris pour l'exécution des dispositions du
livre Il du Code du travail (titre Ill : Hygiène, sécurité et conditions du travail) en ce qui
concerne la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des
courants électriques.
Vu l'avis du Conseil supérieur de l'énergie en date du 30 novembre 2010.
Vu l'avis du comité des finances locales (commission consultative d'évaluation des
normes) en date du 16 décembre 2010.
Le Conseil d'État (section des travaux publics) entendu (...) ».

tJ Pourquoi insister sur ces visas ? Parce qu'ils conditionnent les règles applicables
et donc les dispositions à faire figurer dans la liste des cc obligations de conformité ,,
au sens de la norme ISO 14001:2015.

Dans le domaine de l'environnement, même codifiés, les textes sont donc


pléthoriques et imbriqués les uns dans les autres. En outre, ils s'appliquent
à des domaines très pointus nécessitant des interprétations tant techniques
que juridiques.

Une interprétation est souvent donnée par l'administration sous forme de


circulaires, sachant qu'en cas de litige entre l'administration et un administré,
cette interprétation est du ressort du juge, qui pourra prendre une position
différente de celle des services ministériels ou préfectoraux.
L'interprétation technique, quant à elle, émane de divers organismes,
a::
0 publics ou privés, sans exclure toutefois le pouvoir des juges lors d'un
z
u...
<l'. litige de décider souverainement de l'application, ou pas, de telle norme
LI)
ri dans tel ou tel cas d'espèce, souvent sur la base d'expertises qu'ils auront
0
N
ordonnées.
©
..._,
;:;.
01 Dans ces conditions, il est utile de se référer aux instructions que donne
·;:
>-
Cl.. l'administration pour mieux appréhender les différents textes d'application,
0
u d'où l'importance en droit de l'environnement des circulaires, instructions et
normes techniques, dont certaines analysent également la jurisprudence
intervenue (notamment les différentes interprétations des textes retenus par
les juges dans différents cas particuliers).

28
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

• Les documents permettant de comprendre ou interpréter


les « exigences légales »

Deux types de documents qui ne sont pas des règles juridiques, donc qui ne
peuvent pas être considérés en tant que tels comme « exigences légales »
au sens de la norme ISO 14001, sont toutefois importants à considérer pour
bien appréhender ces exigences légales en matière d'environnement. Il s'agit
des circulaires et des normes techniques.

Les circulaires

Les circulaires, aussi appelées instructions ou notes de service, sont


adressées aux préfets par les services ministériels ou les ministres en vertu
de leur pouvoir hiérarchique. Juridiquement, elles sont dépourvues de force
obligatoire vis-à-vis des administrés.

Font toutefois exception à ce principe, les circulaires dites « à caractère


réglementaire », lorsque l'auteur du texte investi du pouvoir réglementaire
(un ministre) a pris sous forme de circulaire des dispositions qui re levaient du
règlement.

Ces circulaires réglementaires, ou certaines dispositions de circulaires


dont la nature est réglementaire, peuvent alors s'imposer si elles ont été
signées par l'autorité compétente, sinon elles pourront être annulées par le
juge . Une circulaire réglementaire crée du droit, elle « ajoute des conditions
supplémentaires », elle ne s'est pas « bornée à commenter des articles » ou
à « expliciter le contenu de documents »12 .
Il est parfois difficile de débusquer ces circulaires qui sont toutefois
a::
0 connues des syndicats professionnels ou des juristes de chaque branche
z
u...
<l'. professionnelle.
LI)
ri
0
N
Un repère facile est leur publication au Journal officie/13 • En effet, un décret du
© 28 novembre 1983 a posé le principe selon lequel: « Tout intéressé est fondé
...,,
;:;.
01 à se prévaloir, à l'encontre de l'administration, des instructions, directives
·;:
>-
Cl.. et circulaires publiées (...), lorsqu'elles ne sont pas contraires aux lois et
0
u règlements » (article 1er).

Il est en outre, et désormais prévu, depuis l'entrée en vigueur des dispositions


du décret n° 2008-1281 du 8 décembre 2008 relatif aux conditions de

12 CE, 13 mars 1998, UNICEM, requête n° 182894.


13 Par exemple : une circulaire du 10 mai 2000 qui « commente » l'arrêté transposant la
directive Seveso, arrêté lui-même en date du 10 mai 2000, JO du 30 août 2000.

29
Au cœur de /'ISO 14001:2015

publication des instructions et circulaires, que « les services peuvent se


prévaloir à l'égard des administrés des circulaires publiées sur le site Internet
prévu à cet effet» : www.circulaires.gouv.fr14 .

Pour la majorité d'entre elles, les circulaires ne sont toutefois que des textes
interprétatifs, c'est-à-dire qu'elles commentent les dispositions légales
et réglementaires (raisons et contexte dans lequel elles ont été prises) et
indiquent à l'administration des procédés, des contrôles à exercer, des délais
à observer... Elles donnent le positionnement de l'administration, la « doctrine
administrative » qui ne s'impose toutefois pas aux administrés.

~ Exemple
Un exploitant se voyant imposer par l'administration des dispositions différentes de celles
préconisées par une circulaire ne pourra s'y opposer que si cette circulaire est publiée
au Journal officiel ou par l'intermédiaire du site Internet www.circulaires.gouv.fr. Si la
circulaire n'a pas été publiée, l'administration n'est pas fondée à s'en prévaloir et, par
voie de conséquence, l'administré ne peut l'opposer à l'administration.

Dans la plupart des cas, les circulaires et les instructions restent des textes in-
téressants par les explications et la contextualisation qu'elles donnent. Même
si elles ne sont pas « du droit » et ne font donc pas partie des « exigences
légales » au sens de la norme ISO 14001, elles ne sont jamais à négliger.

Les normes

Le droit de l'environnement est un droit très technique qui impose des valeurs
limites de rejet, des méthodes de mesure de ces rejets, des conditions
techniques de réalisation d'un certain nombre d'opérations. Il est pour cela
a:: en constante relation avec des données scientifiques et techniques, sans
0
z lesquelles il ne pourrait même pas définir son objet.
u...
<l'.
LI)
ri
Cette proximité impose cependant de bien distinguer les normes juridiques
0
N des normes techniques.
©
..._,
;:;.
01
Les normes ne sont pas des règles de droit. Elles ont un statut spécifique, fixé
·;:
>- initialement par une loi du 24 mai 1941 et le décret n° 84-74 du 26janvier1984,
Cl..
0
u abrogé par le décret actuellement en vigueur n° 2009-697 du 18 juin 2009
dont l'article 1er indique : « la normalisation est une activité d'intérêt général
qui a pour objet de fournir des documents de référence élaborés de manière

14 Doivent ainsi être considérées comme opposables, par exemple, la circulaire du 22 août 2011
relative à la définition des déchets inertes pour l'industrie des carrières, au sens de l'arrêté
du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier
traitement des maté riaux de carrières, ou encore l'instruction du gouvernement du 29 juil-
let 2011 relative aux schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie.

30
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

consensuelle par toutes les parties intéressées, portant sur des règles,
des caractéristiques, des recommandations ou des exemples de bonnes
pratiques, relatives à des produits, à des services, à des méthodes, à des
processus ou à des organisations. Elle vise à encourager le développement
économique et l'innovation tout en prenant en compte des objectifs de
développement durable. »

En France, AFNOR s'est vu confier cette mission de normalisation et sa


promotion. Elle oriente et coordonne leur élaboration au niveau français ; elle
participe à l'élaboration des normes européennes et internationales (articles 5
et suivants du décret du 18 juin 2009).

Même si AFNOR est soumise au contrôle économique et financier de l'État,


elle n'en reste pas moins un organisme privé sans prérogative de puissance
publique. Elle n'édicte pas de droit. Les normes qu'elle homologue sont
préparées au sein de commissions qui comprennent des représentants de
tous les partenaires intéressés, industriels comme consommateurs.

L.:observation de la norme n'est pas obligatoire, même si en réalité, elle peut


paraître imposée dès lors que l'obtention d'un marché l'impose. Ce sont alors
les conditions économiques et commerciales qui sont prescriptives, pas le
droit (voir figure 3.2).

Normes juridiques Normes techniques


Règles de droit édictées par la puissance publique Normes définies et homologuées
par des organismes privés de normalisauon

a::
L
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0 Décrets
N
© ~ Normes
..... 1 Circulaires
d'organisation
;:;.
01
·;:
< Arrêtés
. --r--
~fl!rtflbds
>-
Cl.. ••/ ••/
0
u
··················· ~~:~~'
Figure 3.2 Normes juridiques et techniques : indépendance et liens

Cette distinction entre normes juridiques et normes techniques n'empêche


pas certains liens entre les deux ordres, ce qui complexifie le schéma initial.
En effet, si l'intérêt public le requiert, une norme technique peut être rendue
obligatoire par un texte juridique.

31
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Dans le cadre du droit de l'environnement, deux cas de figures doivent être


distingués :
~ La norme technique est citée par une circulaire. Elle n'est alors pas
d'application obligatoire. Elle est simplement prise en référence par les
instructions de l'administration, par exemple, pour préconiser un procédé
ou une méthode de mesure. L'exploitant est toutefois libre d'utiliser d'autres
procédés ou méthodes, dès lors qu'ils lui permettent de respecter les
objectifs fixés par les textes juridiques.
~ La norme technique est reprise dans le corps ou les annexes d'un
arrêté. Ce cas de figure est prévu par l'article 17 du décret relatif à la
normalisation : « Les normes sont d'application volontaire. Toutefois, les
normes peuvent être rendues d'application obligatoire par arrêté signé
du ministre chargé de !'Industrie et du ou des ministres intéressés. Les
normes rendues d'application obligatoire sont consultables gratuitement
sur le site Internet de !'Association française de normalisation ».
Le corps normatif comprend également des normes qualifiées de normes
d'organisation, tels les référentiels ISO 9001 et ISO 14001. Quels sont
les rapports de ces normes avec les dispositions réglementaires, dès lors
que des arrêtés préfectoraux d'autorisation d'installations classées ont pu,
par exemple : « subordonner la délivrance de l'autorisation préfectorale à la
mise en place d'une organisation de la sécurité tant intérieure qu'extérieure à
l'établissement », dont les exigences portaient sur la formation du personnel,
l'organisation d'un suivi de l'information, la présentation annuelle d'un
« document de synthèse sur l'état d'avancement et les résultats15 ».

a:: Aucune disposition juridique n'a encore intégré en son sein des obligations
0
z tendant à l'application de la norme ISO 14001 à un site, ce référentiel restant
u...
<l'. d'application totalement volontaire. En revanche, le fait de mettre en place un
LI)
ri
0
N
système de management de l'environnement ou une certification ISO 14001
© induit un moindre contrôle administratif pour certaines installations16 , et le
..._,
;:;.
01 règlement communautaire relatif au système de management environnemen-
·;:
>-
Cl..
tal et d'audit (SMEA ou EMAS) prévoit que « les états membres devraient
0
u
15 Cour administrative d'appel de Nancy, 1'0 chambre, 13 février 1997, arrêt n° 94NC00153, SNC
Butachimie c/ministre de !'Environnement.
16 Par exemple, les installations classées, soumises au régime de la déclaration et au contrôle
périodique prévu à l'article L. 512- 11 du Code de l'environnement, doivent se soumettre à
un contrôle par un o rganisme agréé, et ce tous les 5 ans. Les installations ayant obtenu une
certification ISO 14001 voient cette périodicité ramenée à 10 ans, tandis que les installa-
tions bénéficiant d'un enregistrement dans le cadre du règlement européen EMAS en sont
exemptées dès lors que leur déclaration environnementale couvre la conformité aux lois et
règlements applicables aux ICPE (art. R. 512-57 du Code de l'environnement).

32
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

étudier la possibilité de tenir compte de l'enregistrement dans le cadre de


l'EMAS, conformément au présent règlement lors de la mise en œuvre et du
contrôle du respect de la législation environnementale, afin d'éviter, tant aux
organisations qu'aux autorités compétentes chargées de veiller au respect
de la législation, toute duplication d'effort17 », mais détermine également des
« niveaux de performance », sous la forme de documents de référence secto-
riels comprenant les meilleures pratiques de management environnemental,
les indicateurs de performance environnementale propres aux secteurs et, le
cas échéant, des repères d'excellence et des systèmes de classement per-
mettant d'identifier les niveaux de performances environnementales.

La jurisprudence affirme toutefois que l'établissement d'un système de


management environnemental « ne fait pas obstacle à ce que les autorités
administratives continuent d'exercer les pouvoirs qu'elles tiennent des
législations nationales en matière de contrôles environnementaux18 ».

Les relations entre normes d'organisation et droit ne sont donc pas figées. Le
droit tend à utiliser les systèmes de management comme outil garantissant
une protection optimale de l'environnement. Il en va d'ailleurs ainsi, notamment
dans le cadre de la gestion des risques technologiques. Ainsi, a été intégré
dans le droit français, par transposition de la directive européenne dite
« Seveso Il », confirmée depuis par la directive « SEVESO Ill », le système de
gestion de la sécurité. Ce système possède les caractéristiques d'un système
de management, adapté à la prévention des risques technologiques (voir
paragraphes 3.3.2. et 3.3.5). Mais il est intégré au sein des règles relatives
aux installations classées et possède le caractère de règle de droit impérative.

a:: Même si la cour administrative d'appel de Nantes a considéré que : « aucune


0
z disposition n'interdit au préfet, lorsqu'il impose des prescriptions à l'exploitant
u...
<l'. d'une installation soumise à autorisation, de fixer des obligations de
LI)
ri
0
N
moyens19 », il faut que ces obligations de moyens ne présentent pas « une
© impossibilité matérielle, économique ou autre, faisant obstacle à leur mise en
...,,
;:;.
01 application ou au contrôle de leur bonne exécution ».
·;:
>-
Cl..
0
u 17 Article 10-2 du règlement (CE) n° 761/2001 du 19 mars 2001 permettant la participation
volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental
et d'audit (EMAS), JOCE n° L. 11 4, 24 avril 2001 et rectificatif JOCE n° L. 327,
4 décembre 2002. Le règlement (CE) n° 1221/2009 prévoit l'élaboration de documents de
référence sectorielle (ORS), dont le premier s'adresse au secteur du commerce de détail.
Déc. n° (UE) 2015/80 1 de la Commission du 20 mai 2015: JOUE n° L 127, 22 mai.
18 Tribunal administratif de Strasbourg, 29 septembre 1994 , n° 9241 64, Rhône-Poulenc
C himie.
19 Cour administrative d'appel de Nantes, 23 décembre 1993, arrêt n° 91NT00893, société
Primagaz.

33
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le juge admet une restriction de liberté dans la gestion et le pouvoir de


décision du chef d'entreprise, mais seulement si elle « trouve son fondement
dans la nécessité de veiller aux intérêts [environnementaux] ». Sinon,
l'administration pourrait être regardée comme « s'immisçant dans la gestion
interne de l'entreprise20 ».

En pratique, le système de management environnemental reste facultatif et


n'a jamais été rendu obligatoire par aucun texte.
En revanche, les juges peuvent, dans certains cas d'espèces, considérer que
le fait pour une entreprise d'avoir mis en place un système de management
environnemental tend à montrer sa capacité à maîtriser ses processus de ce
point de vue.

> Exemple
Dans un cas de contestation d'un refus d'autorisation opposé à un exploitant pour
l'extension d'une installation de traitement de déchets non dangereux, la société mettait
en avant le fait qu'elle avait obtenu la certification ISO 14001.
L'administration relevait que cette certification aurait été obtenue postérieurement
à de nombreux incidents ayant entraîné des mises en demeure, et les opposants au
projet concluaient au fait que la certification ISO 14001 était « dépourvue de valeur
probante quant à la capacité d'exploiter un centre de stockage de déchets, dès lors que
la norme suscite des critiques sur certains points et ne mentionne aucune obligation
de développement durable, signifiant simplement que la société fait le nécessaire pour
tenter d'atteindre les objectifs qu'elle s'est elle-même fixés dans son plan d'action et
nullement l'engagement d'un progrès continu alors que l'entreprise n'a pas d'obligation
de communiquer ses résultats à l'extérieur».
a:: La Cour administrative d'appel de Douai a annulé le refus d'autorisation opposé à
0
z
u..
l'exploitant et a notamment pris en compte le fait qu'il avait « obtenu le 23 janvier 2009
<l'. pour le site de Moulin-sous-Touvent, ainsi que pour d'autres centres situés en Picardie,
LI)
ri
0 une certification qualité ISO 14001 de nature à corroborer sa maîtrise des procédés mis
N
© en œuvre21 ».
.....
;:;.
01 Le fait de ne pas respecter des engagements volontaires est également considéré,
·;:
>-
0.
par le juge pénal, comme une attitude déloyale contraire à la réglementation en
0
u vigueur et aux usages (s'agissant d'un engagement RSE, responsabilité sociétale
des entreprises, cass. crim. 17 mai 2011, req. n° 10-87.646, cass. crim. 4 juin 2013,
req. n° 12-85.174).

20 Tribunal administratif de Strasbourg, 29 septembre 1994, Rhône-Poulenc Chimie, précité.


Cour administrative d'appel de Nancy, 13 février 1997, Butachimie, précité.
21 CAA Douai, 3 février 2011 , n° 09DA00728.

34
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Le droit français est, notamment en droit de l'environnement, influencé très


fortement par des engagements internationaux et des textes issus du droit
européen, ce dernier se substituant même au droit français dans certaines
hypothèses. Le recensement des exigences légales ne peut donc pas faire
l'impasse sur les textes émanant du droit international.

3.2.1 3.1.2 Au niveau international


Les accords entre États ne sont pas nouveaux, notamment lorsqu'il s'agit
de gérer en commun un fleuve international ou de définir les dispositions
relatives au transport international de marchandises, par exemple.

Aujourd 'hui, ces accords tendent à se multiplier, tant de manière bilatérale ou


multilatérale qu'à travers l'activité d'organisations internationales, telles que
l'ONU ou l'OCDE pour n'en citer que deux.
LONU (Organisation des Nations unies), au-delà de son rôle en matière
de maintien de la paix à travers les actions de son Conseil de sécurité, ini-
tie des projets en matière d'environnement à travers le PNUE (Programme
des Nations unies pour l'environnement)22 . Créé en 1972, ce programme a
essentiellement un rôle de catalyseur d'actions : évaluation de l'environne-
ment, transfert de technologies, développement de partenariats. Il abrite le
secrétariat de plusieurs conventions, par exemple : la convention de Bâle
sur les mouvements transfrontières de déchets, la convention de Rio sur les
changements climatiques, le protocole de Kyoto relatif à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, la convention de Stockholm sur les pol-
luants organiques persistants.
a::
0
z LOCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a
u..
<l'. été créée en 1961 . Elle regroupe 30 pays, avec pour objectif de « répondre
LI)
ri
0
N
ensemble aux défis économiques, sociaux, environnementaux et de gouver-
© nance que pose la mondialisation et de tirer parti des possibilités qu'elle offre ».
.....
;:;.
01 Elle édicte des principes directeurs et des recommandations et publie des
·;:
>-
0. déclarations. Elle prend aussi des décisions que ses pays membres s'engagent
0
u à respecter. En matière d'environnement, elle œuvre notamment pour amé-
liorer les connaissances des produits chimiques à travers la décision relative
à l'acceptation mutuelle des données pour l'évaluation des produits chimiques.
Elle publie des rapports sur les performances environnementales des pays23 .

22 Site : www.unep.org.
23 L'examen de l'OCDE sur la performance environnementale de la France est paru, pour sa
deuxième édition, le 18 févri er 2005. Site : www.oecd.org.

35
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Dans le cadre international, les États s'engagent les uns envers les autres en
signant des accords, des traités, des conventions, des protocoles qui forment
le corps du droit international.

Ces traités restent des accords entre États, même lorsqu'ils sont signés dans
le cadre d'organisations internationales. Ils ne contiennent pas de dispositions
directement applicables aux citoyens des pays. En revanche, pour tenir
les engagements souscrits, chaque État va devoir faire évoluer ses règles
internes. Il est donc important de connaître les engagements de la France en
matière d'environnement pour anticiper de futures évolutions législatives et
réglementaires nationales.

En matière de droit international, il s'agit de prospective à long terme dans la


mesure où les engagements des États peuvent être parfois très formels, sans
implication directe au départ, et dans la mesure où les conditions d'applica-
tion d'une convention internationale sont longues à réunir.

La convention est d'abord signée par les États qui l'ont rédigée, tout autre
État pouvant, par la suite, adjoindre sa signature. Puis, elle est ouverte à la
ratification, condition sine qua non de son application par les États. Ainsi,
certaines conventions ont pu être signées par des États qui, ne la ratifiant
pas, ne l'appliquent pas.

Lorsqu'un État a ratifié la convention, celle-ci ne s'applique réellement à lui


que dans la mesure où un nombre suffisant d'État a également ratifié le texte
selon le principe de réciprocité. Chaque convention définit un nombre de
ratification minimal nécessaire pour son entrée en vigueur.

Une convention n'entrera donc en vigueur dans tous les États qui l'ont ratifiée
a::
0
z qu'à la date où le nombre d'État requis est atteint.
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
>Exemple
En juin 1992, la France a signé la convention mondiale sur les changements climatiques,
©
..._,
;:;.
aux termes de laquelle les pays signataires s'engageaient à un objectif final : « stabiliser
01
·;: les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche
>-
Cl..
0 toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. »
u
Cette convention définissant un objectif général sans force juridique importante a été
complétée, en décembre 1997, par le protocole de Kyoto. Ce protocole précise les
engagements de chacun des États en leur fixant des quantités d'émissions à ne pas
dépasser (individuellement ou conjointement), en vue de réduire au total les émissions
d'au moins 5 % par rapport au niveau de 1990, au cours d'une période allant de 2008 à
2012. Ce protocole propose également des outils à mettre en œuvre par les États pour
aboutir au résultat escompté, notamment les permis négociables.

36
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Après maints atermoiements, les dispositions de ce protocole ont elles-mêmes donné lieu
à diverses précisions lors de conférences internationales aboutissant à divers accords à
Buenos Aires en 1998, à Bonn et à Marrakech en 2001.
Cependant, le protocole ne pouvait entrer en vigueur que pour les pays l'ayant ratifié, et
seulement lorsque 50 pays, représentant la moitié des quantités d'émission de gaz à effet
de serre, l'auraient ratifié. Il n'est donc entré en vigueur qu'à compter du 16 février 2005.
En attendant, l'Europe avait décidé de mettre en œuvre des mesures lui permettant
d'appliquer les principes de Kyoto, notamment les échanges de quotas d'émission.
Une décision a été prise en ce sens en 2002, suivie par l'adoption d'une directive en
octobre 2003 définissant les modalités de mise en œuvre du système.
Enfin, la France a transposé ces dispositions dans son droit interne par une ordonnance
du 15 avril 2004 (articles L. 229-5 et suivants du Code de l'environnement) et un décret
d'application du 23 décembre 2004. Si des dispositions de ce protocole s'étaient avérées
contraires à des dispositions de la Constitution, la ratification aurait été précédée
d'une modification de la Constitution, conformément au principe de primauté du droit
international sur le droit interne.
Ces dispositions ont des conséquences sur les règles applicables. Cela a été le cas, en
premier lieu, pour les exploitants de raffineries ou de fonderies qui ont été les premiers
à être soumis aux allocations de quotas d'émission en remplacement des valeurs limites
et aux exigences en matière d'efficacité énergétique.
Depuis l'entrée en vigueur du décret n° 2004-832 du 19 août 2004, dont les dispositions
ont été codifiées à l'article R. 229-5 du Code de l'environnement, toute installation
classée pour la protection de l'environnement visée en annexe du texte est intégrée au
système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (il s'agit des installations
de production d'énergie, des industries minérales, des installations de fabrication de pâte
à papier et de papiers et cartons).
a:: Àla suite de l'entrée en vigueur du règlement n° 389/2013/CE du 2 mai 2013, le dispositif
0
z
u...
intègre les installations nucléaires de base (article R. 229-5 modifié par le décret
<l'. n° 2014-220 du 25 février 2014 - art. 3).
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
3.2.2 3.1.3 Au niveau européen
01
·;:
>-
Cl..
0
u • Des communautés européennes à l'Union européenne

L:Europe communautaire s'est constituée autour de trois traités internationaux


fondant trois communautés :
...,. la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) ;
...,. la Communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM ou CEEA) ;

37
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ la Communauté économique européenne (CEE) transformée en


Communauté européenne en 1992 (CE).

Ces Communautés s'organisent autour d'institutions uniques, dotées de véri-


tables pouvoirs de création de droit (actes adoptés par le Conseil, sur proposition
de la Commission, généralement en codécision avec le Parlement européen).

Se fondant sur ces institutions, le Traité de Maastricht (1992) a intégré les


Communautés européennes à l'Union européenne, constituée de trois
« piliers » (voir figure 3.3).

Les deux piliers « politique étrangère » et « justice » relèvent de la coopé-


ration telle qu'elle se pratique classiquement dans le cadre des organisa-
tions internationales entre États. En revanche, dans le cadre du pilier com-
munautaire, les États membres, aujourd'hui 27, ont cédé une partie de leur
souveraineté, s'en remettant au droit communautaire dérivé pour régir un certain
nombre de matières, particulièrement dans le domaine de l'environnement.

1er pilier 2• pilier 3• pilier

Commu nautaire Politique étrangère Justi c e et affaires


e t sécurité c ommune i ntérieures
CECA
PESC JAi
EURATOM
(coopération) (coopération)
CE
(intégration)

Union }-
européenne Des lnsUluUons uniques :
'----------' - Conseil européen (chefs d'IËtats)
Droit communautaire dériv é
- Conseil de l'Union européenne
- Directives
- Parlement européen
a:: - Règlements
0 - Cour de justice et tribunal
z
u...
de 1•• Instance
<l'. - Conseil économique et social
LI)
ri
- Comité des réglons
0
N
© Figure 3.3 Trois piliers du Traité de Maastricht
.....
;:;.
01
·;:
>- En tant qu'organisation internationale, l'Union européenne adopte donc les
Cl..

u
0
actes classiques que sont les recommandations ou les avis qui n'ont pas de
force contraignante. Elle prend aussi des décisions que les États doivent res-
pecter, soit directement, soit en les transposant dans leur droit interne.

Le Traité de Lisbonne - signé le 13 décembre 2007 et entré en vigueur le


1er décembre 2009 après sa ratification par les 27 pays de l'Union euro-
péenne - s'il ne dote pas l'Union d'une véritable constitution comme l'auraient
souhaité certains, conforte sa capacité juridique.

38
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

..,. Elle est dotée d'une personnalité juridique lui permettant de conclure des
accords internationaux dans ses domaines de compétence en lieu et
place des États membres .
..,. Elle est dotée de nouvelles institutions (une présidence permanente,
un haut représentant à la politique étrangère et la Banque centrale
européenne qui devient une véritable institution).

Dans le domaine de l'environnement, la lutte contre les changements


climatiques acquiert un statut prioritaire dans le nouveau traité.

L'.Union européenne possède donc un véritable pouvoir de création d'un


droit dérivé, notamment dans le domaine de l'environnement, en utilisant
deux types d'instruments : les règlements et les directives.

tJ Note
Les règles de droit communautaire dérivé doivent être impérativement intégrées au
recensement des « obligations de conformité », dont font partie les « exigences légales »
au sens de la norme ISO 14001:2015, puisque source de droit applicable aux citoyens.

• Les règlements

Les règlements s'appliquent directement aux citoyens des États membres.


Ils remplacent les dispositions nationales en vigueur dans le même domaine
(par exemple : toutes les dispositions nationales édictées dans le domaine
des transferts transfrontières de déchets ont été abrogées de fait à l'entrée
en vigueur du règlement européen CEE/259/93). Les autorités nationales
gardent uniquement compétence pour édicter les règles d'application qui
a:: n'auraient pas été prévues au niveau communautaire (par exemple : l'autorité
0
z
u... compétente pour la notification d'un transfert transfrontière de déchet).
<l'.
LI)
ri
0
En matière d'environnement, beaucoup de règlements sont entrés en vigueur,
N
citons par exemple :
©
.....
;:;.
01
..,. Le règlement dit REACH n° 1907/2009 du 18 décembre 2009 concernant
·;:
>-
Cl..
l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques,
0
u ainsi que les restrictions applicables à ces substances, instituant une
agence européenne des produits chimiques .
..,. Le règlement n° 333/2011 /UE du 31 mars 2011 établissant les critères
permettant de déterminer à quel moment certains types de débris
métalliques cessent d'être des déchets au sens de la directive 2008/98/CE.
Ce règlement, en vigueur à compter du 9 octobre 2011 , permet aux
producteurs d'intégrer ces débris dans le circuit des produits recyclés et

39
Au cœur de /'ISO 14001:2015

valorisés en lieu et place et de les considérer comme des déchets, sous


réserve de mettre en œuvre un système de gestion de la qualité évalué
par un organisme accrédité.
~ Le règlement dit CLP n° 1272/2008 du 16 décembre 2008 qui , depuis
le 1er juin 2015, fixe au niveau européen les règles de classification,
d'étiquetage et d'emballage des substances et des mélanges dangereux.

• Les directives

Les directives ne sont pas directement applicables. Elles doivent être


transposées dans le droit interne par chacun des États membres.

Selon le type de mesures qu'elles prévoient, leurs dispositions seront


intégrées en créant ou en modifiant une ou plusieurs lois, un ou plusieurs
règlements, qu'il s'agisse de décrets ou d'arrêtés. Chaque directive fixe un
délai, à l'expiration duquel les États devront avoir intégré les dispositions
nécessaires dans leur ordre juridique interne.

En cas de non-respect de ce délai, tout autre État membre ou la Commission


européenne24 peut engager une action en manquement devant la Cour de
justice. Le pays peut se voir condamner à prendre les mesures nécessaires
pour y remédier et, s'il n'obtempère pas, le Traité de Maastricht a prévu la
possibilité d'infliger une amende forfaitaire ou une astreinte.

Dans l'hypothèse d'une directive qui n'aurait pas été transposée, deux cas de
figure se distinguent :
~ Dans certains cas, les dispositions de la directive qui n'a pas été transposée
a:: ne peuvent pas s'appliquer sans précision de la part des États. Par
0
z
u.. exemple : lorsque la directive impose l'établissement de plans de traitement
<l'.
LI) et d'élimination des déchets, sans pour autant donner tous les détails des
ri
0
N modalités de planification. Les modalités de mise en œuvre sont définies
© par chacun des États. Alors, la directive ne peut pas s'appliquer tant que
.....
;:;.
01
·;: les textes nationaux ne l'ont pas transposée et complétée.
>-
Cl..
0 ~ Dans d'autres cas, les dispositions de la directive sont claires et précises.
u
Elles permettent une application directe sans qu'elle soit sujette à
interprétation. C'est, par exemple, le cas des directives qui fixent les
valeurs limites, comme pour la qualité des eaux. Alors, même lorsque la

24 La Commission est à la fois l'organe de proposition (le Conseil ne peut pas délibérer en
l'absence de proposition formelle de la Commission) et l'organe exécutif de l'Europe des 27.
Elle est composée des commissaires nommés par chacun des pays membres mais indé-
pendants des États.

40
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

directive n'est pas transposée, toute personne intéressée peut demander


l'application de ces dispositions aux autorités nationales, administratives
comme judiciaires.

Lorsque des directives comportent des dispositions claires et précises, il est


donc préférable de se tenir prêt à les respecter à partir de la date d'expiration
du délai de transposition, quand bien même cette transposition n'aurait
pas eu lieu. Un tiers peut en effet imposer à l'administration d'en faire alors
directement application.

0 Note
Lois, décrets, arrêtés et règlements communautaires sont donc les quatre types de
textes contenant les règles de droit directement opposables, auxquels il est nécessaire
de se conformer dès lors qu'ils sont applicables à la situation, c'est-à-dire à compter de
la date de leur publication au Journal officiel, sauf dispositions particulières précisées
par le texte lui-même25 •
Ces textes forment une partie de ce que la norme ISO 14001:2015 désigne
comme les« obligations de conformité».

Les conventions internationales, les directives et les circulaires quant à elles


ne sont pas applicables directement ou ne sont pas opposables aux tiers.

L'.intérêt des circulaires est informatif et interprétatif, tandis que les conventions
internationales et les directives prennent tout leur intérêt dans le cadre de
l'anticipation des règles futures :
.... La référence à une circulaire ne sera utile que dans la mesure où elle aide
l'organisme à mieux appliquer ou comprendre les modalités d'application
a:: d'une exigence légale. Ces dispositions devront toujours être distinguées
0
z
u... des exigences impératives applicables.
<l'.
LI)
ri
.... La référence à une convention ou à un traité international, de même que
0
N la référence à une directive, devront toujours être mises en relation avec
© le ou les textes nationaux qui appliquent l'engagement international ou
.....
;:;.
01
·;: transposent la directive. Seules les dispositions du droit français, loi,
>-
Cl..
0
décret ou arrêté, contiennent les exigences applicables26 •
u
.... Dans le cas où des textes n'ont pas encore traduit ces engagements en droit
français, leur connaissance et leur recensement permettront d'anticiper

25 Pour les dispositions nationales au Journal officiel de la République Française (JORF),


consultable sur le site www.legifrance.gouv.fr. Pour les dispositions communautaires au
Journal officiel de l'Union Européenne (JOUE, partie « L » comme législation), consultable
sur le site http://eur-lex.europa.eu.
26 Sauf cas particulier, des directives claires et précises non transposées, voir § 3.1.3.

41
Au cœur de /'ISO 14001:2015

l'orientation des futures dispositions nationales. Cette anticipation peut être


salutaire puisqu'elle permet de se préparer, plusieurs années à l'avance,
à la réglementation plus stricte d'une activité ou à l'interdiction d'utilisation
d'une substance, qui induira ainsi une nécessité de substitution. Le
temps est alors une donnée primordiale dans la capacité d'adaptation de
l'organisme.

L'.organisme est en meilleure position lorsqu'il peut anticiper ses « non-


conformités potentielles » le plus en amont possible.

Les obligations de conformité au sens de la norme ISO 14001 :2015 comportent


- outre les obligations légales et réglementaires qui sont des obligations de
conformité « imposées » - des obligations de conformité « choisies » par
l'organisme.

Le paragraphe 3.2.9 ISO 14001:2015 distingue les exigences légales


auxquelles un organisme doit se conformer et les autres exigences auxquelles
un organisme choisit de se conformer.

Ainsi, « les obligations de conformité peuvent provenir d'exigences


obligatoires, telles que la législation et la réglementation applicables, ou
d'engagements volontaires tels que des normes organisationnelles et
sectorielles, des relations contractuelles, des codes de conduite ainsi que
des accords passés avec des communautés ou des organisations non
gouvernementales2 7 ».

Ceci dit, à partir du moment où l'organisme a choisi de s'engager à respecter


une disposition facultative, elle devient pour lui obligatoire : « Les exigences,
autres que les exigences légales, deviennent obligatoires dès lors que
a::
0
z l'organisme décide de s'y conformer. 28 »
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
3.2 Les règles juridiques environnementales :
..._,
;:;.
01
·;:
l'évolution dans la continuité
>-
Cl..
0
u Le droit de l'environnement est un droit de circonstance construit peu à peu,
par strates successives, en réponse à tel accident ou telle catastrophe.
Ainsi, en matière d'environnement industriel, l'explosion de l'usine AZF de
Toulouse a relancé les discussions relatives aux risques industriels. Elle a
inspiré une partie de la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, dite « loi Bachelot »

27 Note 3 sous§ 3.2.9, ISO 14001 :2015.


28 Note 3 sous§ 3.2.8, ISO 14001 :20 15.

42
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

sur la prévention des risques technologiques et naturels et la réparation des


dommages.

Le passage de l'ouragan Xynthia, à la fin du mois de février 2010, a amené la


modification des plans de prévention des risques par la loi Grenelle Il, qui a
aussi étendu les missions du fonds de prévention des risques naturels et les
possibilités d'indemnisation en cas d'expropriation. Elle a également créé un
outil « d'évaluation et de gestion des risques d'inondation ».

Quant à la catastrophe de Fukushima au Japon, en mars 2011 , elle a entraîné


en France la mise en œuvre d'évaluations complémentaires de la sûreté des
installations nucléaires par !'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ainsi que
d'un audit parlementaire qui pourrait déboucher sur de nouvelles dispositions
législatives ou réglementaires.

Ces réponses, au coup par coup à des événements catastrophiques, n'aident


pas à rendre le droit de l'environnement plus lisible ou plus simple, bien au
contraire.

À partir de la fin des années 1990, des travaux ont cependant été menés
pour tenter d'organiser un peu la matière, de lui donner des repères et une
architecture un peu plus cohérente.

Aujourd'hui, diverses lois tendent à une « simplification » du droit, du moins


dans l'intention. C'est le cas de la loi n° 2014-1 du 2 janvier 2014 habilitant le
gouvernement à simplifier et sécuriser la vie des entreprises, qui s'en remet
toutefois à des ordonnances à venir pour opérer cette simplification, par
ailleurs contestée.

a:: ô Note
0
z
u...
<l'. Cette loi prévoit notamment l'expérimentation pour une durée de trois années de
LI)
ri « l'autorisation unique », outre la mise en place de « certificats de projet » permettant
0
N le pré-cadrage d'un projet d'installation classée pour la protection de l'environnement
©
..... (ICPE), afin que l'exploitant puisse mieux appréhender la réglementation applicable
;:;.
01
·;: et avoir conscience des éventuels obstacles à franchir (ordonnance n° 2014-355
>-
Cl..
0
du 20 mars 2014 relative à l'expérimentation d'une autorisation unique en matière
u d'installations classées pour la protection de l'environnement et ordonnance
n° 2014-356 du 20 mars 2014 relative à l'expérimentation d'un certificat de projet).

Pour mieux appréhender ce droit complexe et pluriel, considérons le droit


de l'environnement comme s'articulant autour de « normes cadres » et de
« normes prescriptives » (voir figure 3.4 ci-après).

43
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Principes généraux du droit de l'environnement


Principes dont s' inspirent la protection et la gestion de l'environnement. dans le cadre
des lois qui en définissent la portée, en application de la Charte constitutionnelle
de l'environnement

Planifications
Objectifs et modalités de gestion avec lesquels tout programme ou décision
administrative doit être compatible ou rendu compatible

Réglementations Incitations
• procédures de déclaration, • dispositions fiscales

J
d'autorisation, d'homologation
• aides financières
• prescriptions d'aménagement,
d'utilisatron, normes de rejets... • taxation des pollutions (TGAP)

Figure 3.4 Architecture du droit de l'environnement

• Les dispositions cadres

Le cadre provient, en premier lieu, des principes généraux de la matière in-


troduits en droit français après avoir été construits par le droit international,
émanant à la fois du Code de l'environnement et de la Charte de l'environne-
ment telle qu'elle a été intégrée au préambule de la Constitution.

Le cadre s'appuie également sur la multiplication des planifications issues


d'une volonté de vision globale, et non plus sectorielle, de la protection des
milieux.
a::
0
z
u...
<l'. • Les dispositions prescriptives
LI)
ri
0
N
Ce sont les règles applicables aux différents acteurs, les mesures prescrites
©
.....
;:;. en vue du respect des objectifs fixés par les dispositions cadres .
01
·;:
>-
Cl..
Ces mesures sont d'un côté des dispositions incitatives, essentiellement
0
u fiscales et financières, et d'un autre côté, des règles de police générales ou
spéciales.

3.4.1 3.2.1 Les principes généraux


Les principes généraux de la matière doivent inspirer toutes les règles
prises dans le domaine de la protection de l'environnement, mais restent des

44
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

principes à portée plutôt philosophique. Leur portée dépend de la définition


qu'en font ou qu'en feront les lois.

Même s'ils peuvent paraître lointains dans le cadre du recensement des


exigences légales au sein du système de management de l'environnement,
ils ne doivent pas être négligés :
...,. d'une part, certaines lois leur donnent une portée ayant des conséquences
directes sur l'organisme (par exemple: l'application du principe d'information
du public décliné dans l'obligation d'information des actionnaires). La loi
sur les nouvelles régulations économiques (NRE) impose notamment que
le rapport annuel des sociétés anonymes cotées en bourse contienne des
informations sur la manière dont ces sociétés prennent en compte les
conséquences sociales et environnementales de leurs activités29 .
...,. d'autre part, certains principes ont des conséquences en dehors même
de la stricte application des exigences légales dans le cadre de la
responsabilité de l'organisme. Ainsi, le principe de précaution, s'il reste
essentiellement un principe lié à l'activité administrative de définition de
mesures de police, a été considéré d'application directe, le Conseil d'État
ayant jugé que ce principe était opposable à l'administration, « sans que
des dispositions législatives ou réglementaires soient nécessaires pour en
assurer l'application30 ».

Ceci dit, notamment devant le juge judiciaire, ce dernier indique que le principe
ne pourrait être retenu que si les demandeurs « apportent la preuve que la
réalisation d'un dommage pourrait affecter de manière grave et irréversible
l'environnement et ne ferait pas l'objet, de la part des autorités publiques, de
a:: mesures d'évaluation régulières ».
0
z
u... Le juge a ainsi estimé que les risques liés aux antennes relais de téléphonie
<l'.
LI)
ri
mobile, dès lors qu'ils ont été « pris en compte par lesdites autorités et celles-
0
N ci n'ayant pas estimé, en l'état des connaissances actuelles, devoir retenir
©
...,, un risque pour des populations vivant à proximité », il n'y avait pas lieu à
;:;.
01
·;: application du principe de précaution 31 .
>-
Cl..
0
u Ces principes ont d'abord été adoptés au niveau législatif et codifiés
notamment par les articles L. 110-1 et L. 110-2 du Code de l'environnement :
...,. L'énoncé des éléments composant l'environnement et dignes de
protection : « Les espaces, ressources et milieux naturels, les sites

29 Article L. 225-102-1 du Code de commerce, ajouté par l'article 116 de la loi n° 2001-420 du 15 mai
2001 , loi « NRE )), modifié par l'ordonnance n° 20 14-863 du 31 juillet 2014 - art. 11 .
30 CE 19 juillet 2000, n° 328687.
31 Cour d'appel de Lyon, 6° chambre, 3 février 2011 , n° 09/06433.

45
Au cœur de /'ISO 14001:2015

et paysages, la qualité de l'air, les espèces animales et végétales, la


diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie
du patrimoine commun de la nation. Leur protection, leur mise en valeur,
leur restauration, leur remise en état et leur gestion sont d'intérêt général
et concourent à l'objectif de développement durable qui vise à répondre
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs. »
~ Les quatre principes du droit de l'environnement : ces principes,
émanant de textes internationaux, ont été introduits en droit français par la
loi dite loi Barnier, n° 95-101 du 2 février 1995, relative au renforcement de la
protection de l'environnement : le principe de précaution, le principe d'action
préventive, le principe du pollueur-payeur et le principe de participation :
T Le principe de précaution : Principe selon lequel l'absence de cer-
titudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques
du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable.
T Le principe d'action préventive : Principe d'action préventive et de
correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement, en
utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût économique-
ment acceptable.
T Le principe du pollueur-payeur: Principe selon lequel les frais résul-
tant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte
contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur.
T Le principe de participation : Principe selon lequel chacun a accès
~ aux informations relatives à l'environnement, y compris celles relatives
ct:<l'. aux substances et aux activités dangereuses. Le public est associé au
~ processus d'élaboration des projets ayant une incidence importante
0
N sur l'environnement ou l'aménagement du territoire.
©
:!:
01
S'ajoutent à ces principes, depuis l'entrée en vigueur de la loi Grenelle Il du
·~ 12 juillet 2010, l'objectif de développement durable et !'Agenda 21 avec deux
Cl..
8 précisions :
~ Une précision sur l'objectif de développement durable, qui « répond, de
façon concomitante et cohérente à cinq finalités :
T 1utte contre le changement climatique ;
T préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources ;
T cohésion sociale et solidarité entre les territoires et les générations ;
T épanouissement de tous les êtres humains ;

46
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

'Y dynamique de développement suivant des modes de production et de


consommation responsables. »
..., Une définition de l'Agenda 21 comme« un projetterritorial de développement
durable».

Larticle L. 110-2 du Code de l'environnement énonce les droits et les devoirs


liés à l'environnement :
..., le droit de chacun à un environnement sain et à un équilibre harmonieux
entre les zones urbaines et les zones rurales ;
.... le devoir de chacun de veiller à la sauvegarde de l'environnement et de
contribuer à sa protection.

Les principes du droit de l'environnement ont désormais valeur constitution-


nelle depuis l'entrée en vigueur de la Charte de l'environnement (voir para-
graphe 3.1.1). La Charte de l'environnement de 2005 est ainsi rédigée:

Le peuple français,
Considérant,
Que les ressources et les équilibres naturels ont conditionné l'émergence de l'humanité,
Que l'avenir et l'existence même de l'humanité sont indissociables de son milieu naturel,
Que l'environnement est le patrimoine commun des êtres humains,
Que l'homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution,
Que la diversité biologique, l'épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines
sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l'exploitation excessive
des ressources naturelles,
Que la préservation de l'environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts
a:: fondamentaux de la Nation,
0
z
u...
<l'. Qu'afin d'assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent
LI)
ri
ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire
0
N leurs propres besoins,
©
..._, Proclame:
;:;.
01
·;: Art. 1er. Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.
>-
Cl..

u
0
Art. 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de
l'environnement.
Art. 3. Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu'elle est
susceptible de porter à l'environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.
Art. 4. Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à l'environne-
ment, dans les conditions définies par la loi.

47
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Art. 5. Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scien-
tifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques
veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise
en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et propor-
tionnées afin de parer à la réalisation du dommage.
Art. 6. Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles
concilient la protection et la mise en valeur de l'environnement, le développement économique et le
progrès social.
Art. 7. Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux
informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à
l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement.
Art. 8. L'éducation et la formation à l'environnement doivent contribuer à l'exercice des droits et
devoirs définis par la présente Charte.
Art. 9. La recherche et l'innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en
valeur de l'environnement.
Art. 10. La présente Charte inspire l'action européenne et internationale de la France.

3.4.2 3.2.2 La planification


La prise en compte de l'environnement dans son ensemble impose
de coordonner les différentes actions menées : raison principale du
développement de procédures de planification. Tandis que la planification de
l'occupation de l'espace prend forme dans les années 1950 en France, à
travers l'institution de documents d'urbanisme (plans d'urbanisme directeurs,
puis schémas directeurs, plans d'occupation des sols), la planification
environnementale apparaît dans les années 1980 et prend un véritable
a::
0
z essor dans les années 1990, instiguée par des directives européennes. La
u...
<l'. planification devient le mode général d'analyse et de fixation des orientations
LI)
ri
0
pour la gestion environnementale.
N
©
..._, Chacune de ces planifications se fonde sur la même approche intégrée des
;:;.
01
·;: problèmes, qui comprend une démarche de connaissance (état des lieux,
>-
Cl..
0
inventaire), la fixation d'objectifs et l'établissement de programmes d'action
u (voir figure 3.5).

Toutes les dispositions prises ensuite, qu'il s'agisse de règles de


police ou de mesures incitatives, devront être compatibles avec les
orientations et les objectifs fixés par ces différents plans.

48
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Domaines de planification
~

f;w : art. L212· 1 àL212· 11 c. env. ProtecUoo de la nature : art. L 4 t4- 2 c. env.
-
SOAGE, schémas directeurs d'aménagement et de gestion OOCOB. documents d 'objectifs sites NATURA 2000
des eaux
SAGE, schémas d 'aménagement el de ges11on des eaux Bisaues. natun1is : art. L. 562·1 el 2, L.566·7 et l. 564·2 c . env.
PPR. plans de prévention des rtSQues naturels prévisibles
~ : art. L 541-tl à 15C env. (dont rtsque sism- >- pla,_me 11 • www prwn net)
Plans départementaux de prévenhon et de gestion des SPRNM, schémas de l)f'éventlon des risques naturels majeurs
déchets non dangereux (faculté)
Plans départementaux de gestion des déchets Issus du BTP PGRI. plans de gestion des risques inondatk>n
Plans régionaux de prévention et de gestion des déchets SDPC, schémas directeurs de prévision des crues
dangereux PSRC, Plans des submersions rapides et des crues rapides

-uon
Plans nationaux pour certains déchets dangereux (huiles La Fronce mal pr6par6e .,, rtaq. . . d e . , _ et de c:r.-
usagées, PCB· 1""""8 C06lal..,__ dm """1uœ ot · - · clH aystèmm de
P<Ol-l d'~ba<auon d'un plan~ •I •""'•"'""-._,,",...,.,,
PCT, nucléaires) cl# - • llOtau.I(. ~ d ontonnatlon de ANZIAHI et UJ'tvRI:.
s.ln.lt n 445(2013-2014) • 9awil 2014
Ale : art. L222· 1 à 8 c. env.
SACAE, schéma régionaux du chmal, de l'air el de l'énergie BJmueuei;bnologlll_u__e_s : an. L 5151-15 c. env.
(ex PROA) PPRT, plans de prévention des risques technologiques
PPA, plans de protection de l'atmosphère PPl, plans partlcuher d 'int ervention (installations• SEVESO •)
POU. plans de déplacements urbains
(L 1214 • 1 s. code des transports) Prlncloe du droit à l'lnloanatlon sur los dsaues :
PCET, plans climat-énergie territorial (L 229-26 c. env.) DORM. dossier départemental sur les osques majeurs (R 125· t 1 c.
env.)
OCOOIM, document d'information communale sur les risques moJeurs
DCS, document communal de sauvegarde (comprenant le plan

'--~~~~~~~~~~~~~~~---' -
ORSEC de protection générale des populatîOns)
-

Figure 3.5 Domaines de planification

Les dispositions de ces documents ne sont pas à négliger puisqu'ils


indiquent les orientations prises localement dans le cadre de la protection
de l'environnement. L'.obligation de compatibilité pourrait, dans quelques cas,
aller à l'encontre de certains projets ou imposer des mesures draconiennes
pour leur réalisation. Ils sont indispensables à prendre en considération dans
la stratégie d'entreprise de moyen et long terme.

Une attention particulière sera portée aux schémas élaborés dans le domaine
de la gestion des eaux, les SDAGE et les SAGE. Avec la transposition de
la directive-cadre eau n° 2000/60/CE du 23 octobre 2000, ces documents
a::
0 ont été complètement révisés pour la période 2010-2015. Ils se fondent sur
z
u..
<l'. de nouveaux critères d'analyse de la qualité des eaux et sur de nouvelles
LI)
ri modalités de fixation des règles prescriptives. L'.objectif fixé par la directive
0
N
impose d'atteindre, d'ici fin 2015, un « bon état écologique et chimique »
©
.....
;:;. des eaux, qu'il s'agisse d'eaux de surface, d'eaux souterraines ou d'eaux
01
·;:
>- côtières.
0.
0
u De nouveaux SDAGE 2016-2021 sont actuellement en cour d'élaboration, en
phase de consultation. Ces documents de planification sont tous accessibles
sur les sites Internet des services administratifs, selon les cas auprès de la
préfecture, des Directions régionales de !'Environnement, de !'Aménagement

49
Au cœur de /'ISO 14001:2015

et du Logement32 (DREAL) pour les plans en matière d'air, de déchets, de


risques et les DOCOB ou des agences de l'eau pour les SDAGE et les SAGE.

Pour satisfaire aux objectifs qu'ils fixent, les pouvoirs publics s'appuient sur
différents outils bien connus, permettant soit d'inciter les acteurs à adopter des
comportements favorables à la protection des ressources et des milieux, soit
de leur imposer des règles limitant les actions attentatoires à l'environnement.

3.5.1 3.2.3 Les mesures incitatives


Elles visent à orienter les actions des opérateurs économiques dans une
direction favorable à l'environnement. Plusieurs outils sont à la disposition
des pouvoirs publics en la matière (voir figure 3.6) :
..., les redevances (sur les prélèvements d'eau, les rejets d'eaux usées ... )
dont l'objectif est d'amener l'industriel à réduire ses impacts polluants ;
..., les aides financières (subventions directes, allégements fiscaux ... )
accordées lors de la mise en place de technologies propres ;
..., les taxes environnementales sur les rejets (déchets, eaux ... ).

Les mesures incitatives

TGAP, taxe g énérale sur les act i vll.é s polluantes . art. 266 sexles du COdo des OOuanes. circulaire NOR . R;P0 1507178C du 3 avril 2015

, Délivrance d'autonsat1on et exptoitatlOll de certaines Installations c lasRes soumises à autonsatlOll


• Composante déchets non dangereux
• ComPOsan1e déchets dan<gereux
• Composante émissions polluantes
• Composante tul>Ofiants, huiles usagers et préparaUollS tul>Otiantes
• Composante lessives et préparauons assimilées (adoucissants, assouphssants)
, Composante matériaux d 'extraction
• ComPQsanto sacs de caluo à usage unique en malil!f"e plastique (depuis te 1• janvier 2014)

MESURES FlSCALES : (exemptes)


a::
0
z
u...
• cak:ul d'amortissement sur 50% du pnx de revient (matériels réduisant le niveau acoushque des Installations en faveur de la l utte
contre ta ponuuon atmospllértques ou tes odeurs ...)
<l'. • Amortlssomen1 exceptionnel sor dOuze mols (matériel destiné à économlSer l'énergie. véhicules électriques ..)
LI) • RéductiOO de la valeur tocativo POUr Io caleul des tax8' foncière et profosslonnoltos (ex. taxe sur tes véhicules do société TVS)
ri • Crêd11 d'impôt (mat4rlaux pour t'1sotallon lhermlque, 6quipcment ulJllsant des énergies renouvelables)
0 • Aménagement du régime de ta TVA (taux rédut)
N
©
...,,

.
AIDES et PRIMES (exemples)
;:;.
01
·;: • Primes ou aides des Agences de l'eau, de l'AOEME...

L
>- Prêts à taux bonifiés (développement des technologies prop<es ...)
Cl.. • Subvenuons (aides à t'lsotatlon de certains IOc:aux, ftnanoement d'études préalables, programme européen UFE-envlronnement)
0
u
Figure 3.6 Dispositions fiscales et financières

32 La DREAL a remplacé et a repris les compétences, dans chaque région, des Directions
régionales de !'Environnement (DIREN), des Directions régionales de !'Équipement (DRE)
et des Directions régionales de l'industrie, de la Recherche et de !'Environnement (DRIRE).
Cette nouvelle direction a pour objectif de mettre en œuvre les politiques et les actions
découlant du Grenelle de l'environnement avec une approche transversale.

50
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

En France, depuis le 1erjanvier 1999, une taxe générale a remplacé diverses


taxes précédemment définies indépendamment les unes des autres : la taxe
générale sur les activités polluantes (TGAP).

La TGAP est codifiée dans le Code des douanes aux articles 266 sexies à
266 terdecies (voir figure 3.6). Le recouvrement et le contrôle sont assurés
par la direction générale des Douanes et des Droits indirects, à l'exception
de la composante « installations classées » relevant de l'inspection des
installations classées.

La TGAP applique le principe du « pollueur-payeur », avec pour objectif de


dissuader les pratiques polluantes. Elle a aussi pour conséquence de procurer
des ressources permettant de poursuivre la lutte contre les pollutions et de
réduire d'autres prélèvements, comme ceux qui pèsent sur l'emploi (dans
le but de promouvoir la politique de développement durable et de favoriser
l'emploi).

Elle s'applique à huit catégories d'activités polluantes :


1. le stockage et l'élimination des déchets ;
2. l'émission dans l'atmosphère de substances polluantes ;
3. la production d'huile usagée ;
4. les préparations pour lessives et les produits adoucissants et assouplis-
sants pour le linge ;
5. les grains minéraux ;
6. les mises à la consommation de super-éthanol, d'essences ou de gazole
(sauf incorporation en biocarburants) ;
a:: 7. les déchets d'imprimés mis à la charge des distributeurs qui ne participent
0
z
u... pas au financement du traitement de ces déchets ;
<l'.
LI)
ri 8. l'autorisation d'exploitation et l'exploitation des établissements industriels et
0
N
commerciaux qui présentent des risques particuliers pour l'environnement.
©
.....
;:;.
01 Son champ d'application a été élargi par la loi de finance rectificative pour
·;:
>-
Cl.. 2010 (n° 2010-1658 du 29 décembre 2010) et la loi de finance pour 2011
0
u (n° 2010-1657 du 29 décembre 2010), notamment aux installations de
traitement des déchets par bioréacteurs. En ce qui concerne les émissions
atmosphériques azotées (NO), son taux a été augmenté et, à partir de
janvier 2014, elle s'appliquera aux sacs de caisse à usage unique en matière
plastique non biodégradable. Pour les dernières dispositions applicables à
la TGAP, voir http://douane.gouv.fr/articles/a11847-taxe-generale-sur-les-
activites-polluantes-tgap.

51
Au cœur de /'ISO 14001:2015

3.6.1 3.2.4 Les différentes réglementations


environnementales
Au-delà de l'incitation, beaucoup de règles sont susceptibles de prendre place
au sein des obligations de conformité à recenser dans le cadre du système de
management environnemental ISO 14001.

L'attention doit être attirée sur le soin à apporter quant au recensement


exhaustif des règles applicables. Aucun secteur ne doit être négligé, pas
même celui de la protection de la nature.

Il peut être parfois considéré, à tort, que les règles relatives à la protection de
la nature ne concernent pas l'entreprise, puisque ses activités sont régies par
les règles relatives à la lutte contre les pollutions et les nuisances.

En réalité, un certain nombre de dispositions relatives à la protection de la


nature peuvent, selon la situation de l'entreprise, la concerner directement.
Le recensement des exigences réglementaires doit donc considérer tous les
domaines du droit de l'environnement (voir figure 3.7).

Contre les pollutions et les nuisances

( Régimes de contrôle
préalable
"'"'\
J
(
Prescriptions techniques
• Règlementation des activités, mesures de prévention des
pollutions, r()gles relatives à l'utilisation rationnelle de l'énergie,
J
• Autonsationldéclarallon ~ seuils et valeurs limites d'émission. de reîet. •.

__
(IOTA loi pêche. ICPE, 1
substances chimiques 1
nouvelles...)
• Homologation (Objets bruyants .)
Systèmes d'échange de quotas ~1
• Pour certaines ICPE et INB (environ t 138 Installations
\ • Agrémenl(OGM ...) ./) concernées en France en 2014) . attnbulion-attectauon de
quotas t octroi d'URE (unités de réduction des émisslOns)
négociables et transmlssiblos.
•> gaz à olfet do serro (C02 , CH,. N20, HFC. PFC. SF6 • NF,,)

a::
0
z
u... 1
l
Pour la protection de la nature
1
]

J
l
<l'. Protection des espaces et espèces Utilisation du sol
LI) • Sites naturels Inscrits/classés
ri
· PLU. plans locaux d'urbanisme (ex-POS)
0 • Parcs et réserves, paysages • SCOT, schémas de cOhérence temtoriaJe
N
©
r • Espaces naturels (réseau NATURA 2000). espèces protégées • Règles spôclflqucs à certaines zones (litt0<ai,
montagne. directives terntoriales d'aménagement. •.)
.....
J
;:;. Interdictions ou prescnptions 1
01
·;: Demande de dérogation Permisclc
>-
Cl..
Ëvaluation des incidences construire
0
u
Figure 3.7 Dispositions de police administrative

• La protection de la nature
Où qu'il soit implanté, un organisme ne peut faire abstraction de son
environnement, qu'il soit naturel, rural, urbain ou industriel.

52
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

L'.application des règles propres à la lutte contre les pollutions et les nuisances
ne dispense pas de respecter, en parallèle, les dispositions régissant
l'occupation de l'espace.

Certaines de ces dispositions sont classiques et bien connues, par exemple,


celle qui impose, dès que l'on érige un bâtiment d'une certaine importance,
de demander un permis de construire (voir paragraphe 3.3.5 et figure 3.13).
D'autres dispositions s'imposent à toutes activités susceptibles d'avoir des
incidences sur des zones naturelles préservées ou des espèces protégées.
Doivent ainsi être prises en compte les dispositions relatives au réseau
dit Natura 2000, ainsi que celles relatives à la protection des espèces
protégées.

Le réseau Natura 2000

Ce réseau a été créé par la directive européenne, dite« Habitats », n° 92/43/


CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels, ainsi
que de la faune et de la flore sauvages.

Ce réseau comprend des espaces constitués :


~ de sites répertoriés dans le cadre de la protection des oiseaux migrateurs
(ZPS, zones de protection spéciales), institués par la directive européenne,
dite« Oiseaux», n° 79/409/CEE du 2 avril 1979, concernant la conservation
des oiseaux sauvages ;
~ de sites formant un réseau d'habitats écologiques à préserver (ZSC,
Zones spéciales de conservation) institués par la directive « Habitats ».

Ces habitats peuvent abriter des espèces faunistiques ou floristiques en


a::
0 danger ou en voie de disparition. Ils sont alors classés comme prioritaires à
z
u...
<l'. préserver.
LI)
ri
0
N
Pour chacune de ces zones, un document d'objectifs (ou DOCOB) doit être
© établi. À ce jour, pratiquement tous les sites Natura 2000 sont dotés de leur
.....
;:;.
01
·;:
DOCOB ou sont en voie de l'être33 .
>-
Cl..
0 Les textes français qui transposent la directive prévoient, en outre, un
u
régime d'évaluation des incidences et un régime d'autorisation spécifique
Natura 2000.

33 L'information générale à ce sujet peut être recueillie sur le site : www.developpement-durable.


gouv.fr/-Natura-2000,2414-.html et auprès des différentes Directions régionales de !'Environne-
ment, de !'Amén agement et du Logement (DREAL) pour les informations précises sur un ou
plusieurs sites donnés.

53
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Un régime d'évaluation des incidences

Cerégimeestdécritauxarticles L. 414-1etl.414-5du Code de l'environnement,


complété par les articles R. 414-5 et suivants du même Code.

Ce régime impose une étude d'incidence pour tout projet et tout programme
de travaux, d'ouvrages et d'aménagement, qu'il soit ou non situé dans le site,
dès lors:
...,.. qu'il est soumis à autorisation et à étude ou notice d'impact ;
...,.. qu'il est susceptible d'affecter de façon notable un ou plusieurs sites
Natura 2000.

ô Note
Pour tout projet de travaux ou d'installation, il est donc impératif de recenser les
éventuelles zones Natura 2000 de la région et de se demander, même si l'on considère
la zone comme éloignée de nos installations (plusieurs kilomètres), si notre projet sera
susceptible, ou pas, d'affecter de façon notable un (ou plusieurs) site(s) Natura 2000.
En cas de réponse affirmative, une évaluation des incidences devra être réalisée.
Ce dispositif, issu de la transposition de la directive en droit français par les
lois du 23 février 2005 et du 30 décembre 2006, a été considéré insuffisant
pour transposer complètement la directive qui institue le principe d'une
évaluation des incidences de toute activité susceptible de porter atteinte, de
manière significative, à un site Natura 2000. Or, en limitant l'évaluation des
incidences aux seules installations soumises à autorisation, la loi française
ne prévoyait aucune étude d'incidence pour un certain nombre d'activités,
non soumises à autorisation , mais susceptibles d'avoir une incidence notable
a:: sur les sites Natura 2000.
0
z
u...
<l'. C'est pour répondre à ce défaut de transposition que la loi du 1er août 2008 est
LI)
ri venue rendre obligatoire l'évaluation des incidences pour tout projet figurant
0
N
soit sur une liste nationale, soit sur une liste locale.
©
..._,
;:;.
01 La liste nationale des activités soumises à l'évaluation Natura 2000 a été
·;:
>-
Cl..
publiée par le décret n° 2010-365 du 9 avril 2010, codifié aux articles R. 414-
0
u 19 à R. 414-26 du Code de l'environnement.

Ce système n'a pas non plus été considéré comme garantissant la soumission
à évaluation des incidences Natura 2000 de toutes les activités susceptibles
d'affecter notablement les sites.

La loi Grenelle Il du 12 juillet 2010 a ajouté la possibilité, pour l'autorité


administrative locale (généralement le préfet), d'imposer une évaluation des

54
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

incidences Natura 2000 à une activité ou installation, même hors liste, par
décision motivée (art. L. 414-4-IV du Code de l'environnement).

Un régime d'autorisation spécifique Natura 2000

Ce régime est prévu aux articles L. 414-4-IV du Code de l'environnement.

Pour des activités qui ne relèveraient d'aucun autre régime administratif


d'autorisation, d'approbation ou de déclaration, la loi Grenelle Il a prévu un
régime spécifique et une soumission à évaluation d'incidence Natura 2000.

Une liste locale de ces projets doit être établie par l'autorité compétente, qui
sera dans la plupart des cas le préfet, « parmi ceux figurant sur une liste
nationale de référence » établie par décret en Conseil d'État.

Cette liste a été publiée par décret n° 2011-966 du 16 août 2011 modifié par
un décret n° 2015-15 du 8 janvier 2015 (articles R. 414-27 à R. 414-29 du
Code de l'environnement).

Ce dispositif complexe vise à prévenir toute atteinte qui affecterait de manière


irréversible des habitats ou des espèces protégées. Il est à considérer
en relation avec les dispositions de la directive européenne relative à la
responsabilité environnementale34 •

Cette directive a été transposée en droit français par la loi n° 2008-757 du


1er août 2008 et un décret n° 2009-468 du 23 avril 2009 (articles L. 160-1 et
suivants et R. 160-1 et suivants du Code de l'environnement).

La responsabilité environnementale vise à prévenir ou à réparer « en applica-


tion du principe "pollueur-payeur" et à un coût raisonnable pour la société, les
a:: dommages causés à l'environnement par l'activité d'un exploitant ».
0
z
u...
<l'.
Les dommages causés à l'environnement sont ceux qui portent atteinte,
LI)
ri notamment aux espèces visées par la directive « Oiseaux », aux habitats
0
N naturels visés par la directive « Habitats », ainsi qu'aux sites de reproduction
©
.....
;:;.
et aux aires de repos visés par cette même directive .
01
·;:
>-
Cl..
Sont aussi concernées la contamination des sols, les atteintes graves à l'état
0
u écologique, chimique, quantitatif de l'eau, ainsi qu'à son potentiel écologique,
l'atteinte aux « services écologiques », c'est-à-dire aux fonctions assurées
par ces éléments (article L. 161-1 du Code de l'environnement).

34 Directive n° 2004/35/CE du 21 avril 2004 sur la responsabilité environnementale en ce qui


concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux (JOUE L 143/56
du 30 avril 2004 ).

55
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Pour tout fait générateur intervenu après le 30 avril 2007, tout exploitant est
susceptible d'engager sa responsabilité en cas de « détérioration directe ou
indirecte mesurable de l'environnement » :
~ Du fait même de cette atteinte, dès lors que l'activité est considérée
comme dangereuse ou potentiellement dangereuse (essentiellement pour
les activités soumises à autorisation ICPE ou IOTA, pour les activités
de traitement des déchets et les activités utilisant des substances
dangereuses ou des organismes ou micro-organismes génétiquement
modifiés) : il s'agit alors d'une responsabilité objective, même sans faute.
~ Du fait de la faute qu'il aura commise, dans l'hypothèse où l'atteinte
aurait pour origine une activité non considérée comme dangereuse ou
potentiellement dangereuse.

La loi prévoit des mesures de prévention à la charge de l'exploitant en cas


de menace imminente de dommage afin d'empêcher ou de limiter les effets
dommageables, outre une obligation d'information des autorités.

La loi prévoit des mesures de réparation adaptées, permettant une restauration


primaire, complémentaire ou compensatoire à la charge de l'exploitant en
cause 35 (voir paragraphe 3.6.3).

La protection des espèces

Même avant l'entrée en vigueur des dispositions relatives au réseau


Natura 2000 en France, certaines espèces de faune ou de flore faisaient
l'objet de protections particulières aux fins de conservation.

Ces règles de protection des espèces n'ont pas été abrogées par les nouvelles
a:: dispositions et doivent donc être prises en compte.
0
z
u...
<l'. En vertu des dispositions de l'article L. 411-1 du Code de l'environnement,
LI)
ri
0
lorsqu'un intérêt scientifique particulier ou la nécessité de préservation du
N
patrimoine biologique le justifient, sont interdits :
©
..._,
;:;.
01
~ la destruction ou l'enlèvement des œufs ou des nids ;
·;:
>-
Cl.. ~ la mutilation ou la destruction, la perturbation ou la naturalisation des
0
u animaux de ces espèces ;
~ la destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou
l'enlèvement des végétaux, la destruction ou l'altération des milieux
particuliers à ces espèces.

35 Voir notamment www.developpement-durable.gouv.fr/la-directive-responsabilité.html/

56
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Les listes des espèces ainsi protégées, qu'il s'agisse de faune ou de


flore, sont établies par arrêtés ministériels (article R. 411-1 du Code de
l'environnement).

Toute activité quelle qu'elle soit doit respecter cette interdiction, sachant qu'il
n'est possible d'y déroger qu'à titre exceptionnel, à des fins scientifiques
ou à des fins d'intérêt public majeur (articles L. 411-2 et R. 411-6 du Code
de l'environnement). Les dérogations sont alors accordées par l'autorité
administrative après instruction d'un dossier de demande de dérogation.

Toute implantation ou extension d'activité est donc susceptible, même en


dehors de tout site protégé, d'être fréquentée par une ou plusieurs espèces
de faune ou de flore protégées. Elle tombe alors sous le coup de l'interdiction
d'atteinte à ces espèces.

Concrètement, l'application de cette réglementation vise à assurer qu'aucun


projet ni activité ne viennent perturber l'état de conservation des espèces
concernées.

Si un projet est susceptible de porter atteinte aux espèces, des variantes


au projet initial ou des mesures d'évitement devront être trouvées. Seuls les
projets reconnus d'intérêt général peuvent obtenir une dérogation au principe
de l'interdiction d'atteinte aux espèces protégées.

• La lutte contre les pollutions et les nuisances

Selon l'importance de l'activité et le potentiel polluant qu'elle représente,


quatre niveaux d'obligations réglementaires peuvent être imposés (voir
a:: figure 3.8 ci-après) :
0
z
u...
<l'. ..,_ la police générale ;
LI)
ri
0
N
..,_ les polices sectorielles ;
©
.....
;:;.
...,,. le régime des installations classées pour la protection de l'environnement
01
·;: (ICPE) ;
>-
Cl..
0
u ..,_ le régime des installations nucléaires de base (INB).

57
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Réglementations

Polices sectorielles
, Protection de la nature
, Eau
Ï
.5
Police générale
,. Arrêtés municipaux
,
,
Air
Déchets
, Bruits... Régimes intégrés
U> ,. RSO, règlement
,8 sanitaire départemental ,. ICPE, Installations classées pour
-~ ,. Règles d'application des la protection de l 'environnement
g art. L1311-1et2 du ,. INB. Installations nucléaires de
CSP (Code de la santé base
publique)

Variation du potentiel polluant +

Figure 3.8 Gradation des obligations réglementaires

3.3 Les dispositions spécifiques


de la législation des installations classées
pour la protection de l'environnement {ICPE)
Les installations classées représentent, sauf le cas particulier des installations
nucléaires de base, dites INB (voir paragraphe 3.4), le degré de réglementation
a:: le plus strict en matière d'environnement.
0
z
u...
<l'.
LI)
ri 3.8.1 3. 3.1 Généra lités
0
N
©
..._,
C'est un décret du 15 octobre 1810 qui, pour la première fois, pose le principe
;:;.
01 de règles d'exploitation et d'aménagement permettant d'éviter les pollutions
·;:
>-
Cl.. émanant de certaines fabriques, notamment celles qui utilisent « le feu, la
0
u vapeur ou la chimie ».

Ce décret distingue trois classes de « manufactures et d'ateliers » selon les


dangers qu'ils représentent. Il sera abrogé par la loi du 19 décembre 1917
relative aux établissements dangereux, insalubres et incommodes, elle-
même abrogée par la loi en vigueur actuellement, celle du 19 juillet 1976,
codifiée aux articles L. 511-1 et suivants du Code de l'environnement.

58
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Le principe de cette législation est un régime intégré de lutte contre les


atteintes à l'environnement. Il concerne tous types d'activités, qui que soit
l'exploitant, pour lutter contre toutes les causes d'atteinte à l'environnement
(voir figure 3.9).

TOUT CE UI FORME L' ENVIRONNEMENT


commodités de voisinage, santé. sécurité, salubrité publique. agriculture,
protection de la nature et de l 'environnement, conservation des sites et monuments,
intérêts archéologiques, utilisation rationnelle de l'énergie

TOUS TYPES 0 ' ACTIVIT~S


quelles qu'elles soient agricoles, Industrielles, artisanales,
(exploitant privé ou organisme commerciales, d'élimination des
publîc}, quelle que soit son déchets, exploitées en usines.
intention (activité commerciale ateliers. dépôts, chantiers.
ou non) carrières, etc.

dangers d'incendie, d'explosion , bruit, pollution de l'air, de l'eau, pollution


générée par les déchets, radioactivité, atteintes esthétiques...

Figure 3.9 Installations classées, régime intégré

p? Extrait de l'article L. 511-1 du Code de l'environnement


« Sont soumis aux dispositions du présent titre les usines, ateliers, dépôts, chantiers
et, d'une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne
physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers ou des
inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité,
a:: la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de
0
z
u.. l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit
<l'.
LI) pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine
ri
0
N
archéologique.
© Les dispositions du présent titre sont également applicables aux exploitations de carrières
.....
;:;.
01
·;:
au sens des articles L. 100-2 et L. 311-1 du Code minier. »
>-
Cl..
0 D'application large, ce régime n'est cependant pas d'application générale ; il
u
ne concerne que les installations qui peuvent présenter des inconvénients et
des dangers pour l'environnement.

En fonction de l'importance de ces dangers et inconvénients, le reg1me


applicable sera soit celui de l'autorisation, soit celui de la déclaration. Les
textes d'application de la loi vont donner les conditions précises permettant à
chaque exploitant d'installations de savoir s'il est concerné par ces régimes.

59
Au cœur de /'ISO 14001:2015

3.8.2 3.3.2 La hiérarchie des normes relatives aux ICPE


Deux décrets précisent les conditions essentielles d'application des régimes
ICPE. L'un édicte la nomenclature des installations soumises au régime, l'autre
précise les conditions de demande d'autorisation ou de dépôt de dossier de
déclaration ainsi que les conditions d'édiction des prescriptions qui leur sont
applicables. Ces deux décrets ont été codifiés en partie aux articles R. 511-9
et suivants du Code de l'environnement (voir figure 3 .10).

[ Traités Internationaux
,. ~valuation dos Impacts sur l'environnement. ESPOO 25 février 1991
,. Ettots transtrontière dos accl<lonts ln<lustrlels, HELSINKI 17 mars 1992
,. Accès è l'lnformaùon en matière d'environnement. AARHUS 25 Juin 1998
,. Changements climatiques, RIO juin 1992 et KYOTO décembre 1997
(à venir Pa(as décembre 2015)

[ orolt communautaire _] duc. Env.


,. DlrccUve GES. système européen d'écl\ango quotas
2003/87/CE Décrets
,. Directive IED 2010/75/UE (abroge IPPC) décret du 25 maJ 1953 (nomenclature)
,. Directive SEVESO Ill 201VI8/UE (abroge SEVESO Il) <lilctct du 21 septembre 1977 (J>rocédUIO)
mo<1111ês puis abrogés et codollés
,. Règlement CE/I 013/2006 m0d1fié 2007 et 2009 tlllnsfert articles R. 511 ·9 à Il. 511· 12
Ar11c;IH R. 512· 1 Ot S. dl! Ç. Env.
oo déchets
,. Règlement CE/t 907/2006 REACH (substances chimiques)
,. Règlement CE/t 27V2008 CLP CétJQuetnçe) Arrêtés
,. Règlement UE/389/2013 ot UE/52512013 rO{llstte dos ,. Mlnls~rlels
: presc:npuons applicables. de plein droit. à
quotas GES. etc. ce<Wnes catégor1es d1nstallatlons
,. Prt!tectomux lllTêlés spt!clfoques pour chaque 1nstn11auon

Jurisprudence _J 1..----- - Circulaires

Figure 3.10 Hiérarchie des textes ICPE

Ce sont des arrêtés qui, ensuite, intègrent les prescriptions imposées aux
différentes installations, ces décrets d'application pouvant émaner soit
a:: du préfet, soit du ministre chargé de !'Environnement. Ils fixent les règles
0
z
u... applicables en la matière, autorisant deux niveaux de compétence ou des
<l'.
LI)
ri
compétences complémentaires : le préfet peut prendre des dispositions plus
0
N sévères que celles édictées par le ministre. En outre, un certain nombre de
©
..._, règles peuvent provenir d'engagements internationaux ou être imposées par
;:;.
01
·;: des textes communautaires.
>-
Cl..

u
0
Comme tout le droit de l'environnement, les reg1mes des installations
classées sont en partie influencés par le droit communautaire, dont la
transposition en droit français prend la forme de modification des décrets et
des arrêtés existants ou d'ajout de nouveaux textes. Voici trois exemples :
la directive Seveso, la directive dite IPPC (remplacée par la directive IED)
et la directive relative au marché des droits d'émission de gaz à effet de
serre.

60
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

• Les directives Seveso

La première directive, dite Seveso 1, édictée en 1982, marque l'aboutissement


d'un long processus d'élaboration de mesures destinées à éviter ou limiter
les risques industriels majeurs36 • En 1976, les environs de la ville italienne
de Seveso ont été touchés par un nuage toxique échappé d'une usine suite
à une explosion accidentelle. La population a dû être évacuée, des animaux
abattus, des maisons et des établissements fermés et détruits. Surtout,
20 centimètres de terre souillée par la dioxine ont dû être retirés dans un
périmètre important autour de l'installation.
En 1996, la seconde directive, dite Seveso 11 37, renforce l'harmonisation
des modalités de prévention et de gestion des accidents. Elle précise les
moyens à mettre en œuvre et élargit le domaine d'application des mesures.
Leur transposition en droit français, dans le cadre du régime des installations
classées, imposera notamment la modification de certains seuils de
classement, l'adaptation des éléments de prévention, comme les différents
plans d'opération (plan d'opération interne, plan particulier d'intervention) et
la création des systèmes de gestion de la sécurité (voir§ 2.4.5).
En 2012, la troisième directive, dite Seveso 11 138 , apporte des modifications
essentiellement du point de vue de son champ d'application, puisqu'elle
s'aligne sur le règlement CLP n° 1272/2008 relatif à la classification, à
l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges, qui introduit de
nouvelles classes et catégories de dangers. Ses dispositions sont applicables
dans leur intégralité depuis le 1er juin 2015.

a:: • La directive dite IPPC39 puis IED40


0
z
u...
<l'.
LI)
La directive IPPC a eu pour objectif de généraliser, à tous les pays d'Europe,
ri
0
N
le principe français des installations classées, imposant une autorisation
©
..._,
;:;.
01 36 Directive n° 82/501/CEE du 24 juin 1982 concernant les risques d'accidents majeurs de
·;:
>- certaines activités industrielles, dite Seveso 1, abrogée au 3 février 1999.
Cl..
0 37 Directive n° 96/82/CE du 9 décembre 1996 (modifiée) concernant la maîtrise des dangers
u liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, dite Seveso Il.
38 Directive 201 2/18/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2012 : JOUE
n° L 197, 24 juillet 2012.
39 Directive n° 96/61/CE du 24 septembre 1996 concernant la prévention et le contrôle intégrés
des pollutions en provenance des activités polluantes (Integrated Pollution Prevention and
Contrai ).
40 Directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles (prévention et réduction intégrées
de la pollution) d u 24 novembre 2010: JOUE n° L 334, 17 décembre 2010.

61
Au cœur de /'ISO 14001:2015

préalable à l'exploitation de toute activité polluante définie en annexe. Le


régime des installations classées n'a donc pas été bouleversé en France.
Il a juste été adapté, notamment par rapport aux seuils de classement (dont
certains sont encore en cours de modification) ou par rapport au contenu
des autorisations (par exemple : l'obligation de tenir compte des « meilleures
techniques disponibles », d'introduire une obligation « d'utilisation efficace de
l'énergie » ou encore de fixer les valeurs limites d'émissions en tenant compte
des « normes de qualité de l'environnement »).

La directive IPPC imposait également un examen régulier de l'autorisation,


transposé dans le régime des installations classées par l'obligation d'un bilan
de fonctionnement décennal pour les installations les plus dangereuses41 •

Les principes sont restés les mêmes dans la nouvelle directive n° 2008/1/CE
du 15 janvier 2008 qui a repris les différentes modifications successives de la
directive précédente.

Le 7 janvier 2014, la directive IPPC a été abrogée par l'entrée en vigueur des
dispositions de la directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles,
dite « directive IED », pour lndustrial Emission Directive ou directive sur les
émissions industrielles.

Cette directive rassemble la directive IPPC et sept autres directives pour


soumettre, à des obligations identiques, l'ensemble des activités industrielles
à potentiel de pollution majeur.
Elle établit une procédure d'autorisation et fixe des exigences, notamment
en termes de rejets, afin de minimiser les émissions polluantes dans
l'atmosphère, les eaux et les sols, et de minimiser les déchets en provenance
a::
0
z de ces installations.
u...
<l'.
LI) Depuis le 7 janvier 2014, la directive 2010/75/UE a remplacé définitivement:
ri
0
N ..,.. la directive 78/176/CEE relative aux déchets provenant de l'industrie du
©
..._,
;:;.
dioxyde de titane ;
01
·;: ..,.. la directive 82/883/CEE relative à la surveillance et au contrôle des rejets
>-
Cl..

u
0 de dioxyde de titane ;
..,.. la directive 92/112/CEE relative à la réduction des déchets provenant de
l'industrie du dioxyde de titane ;

41 Article 17-2 (nouveau) du décret n° 77-11 33 du 21 septembre 1977 et arrêté ministériel du


17 juillet 2000, remplacé par l'arrêté du 29 juin 2004.

62
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

..._ la directive 1999/13/CE relative à la réduction des émissions de composés


organiques volatils (COV) ;
..._ la directive 2000/76/CE relative à l'incinération des déchets ;
..._ la directive 2008/1/CE relative à la prévention et à la réduction intégrée de
la pollution.

Et à compter du 1er janvier 2016 sera également abrogée:


..._ la directive 2001 /80/CE relative à la limitation des émissions de polluants
provenant des grandes installations de combustion.

La transposition de cette directive touchant les installations classées pour la


protection de l'environnement, est intervenue à partir de 2012, avec application
à compter de 2013 de nouvelles rubriques créées dans la nomenclature des
installations classées sous les numéros 3000 42 (voir figure 3.11).

Nouvelle nomenclature 1992


Ancienne Et transposition des directives IED et SEVESO 1112012-2015
nomenclature 1953
Artlcie R 511-9 du code de l'eovuonnemefll &Mexe, colonne A
Classement par
Classement par
Classement par Ofdre Classement par Classement par substances &
émissions Industrielles
alphabé~que substances activités mélanges dangereu>t
(IEO)
(SEVESO Ill - rglt ClP)

N° 1 à 418 Numérotation 1000 Numérotabon 2000 Numérotation 3000 Numérotation 4000


RUbnques eooore en vigueur uecret 12 déceml>re 2014
omet 7 Jullet 1992 DeaelS 20 mars 2012 et 2 maJ 2013
1112015 en vlotlw" au 1" han 2015
nuon~es :111u a .Jt 111
,. 47 ,. 11XX ,. 21XX Exemples · ,. 41XX
Fabrication du sut1ate Toxiques Actmtês agnccles et animaux ,. 3110 TOXlques
d'aluminium et d'aluns ,. 12XX ,. 22XX CombusllOn ,. 42XX
Comburantes Agroalimentaire et agro-industne ,. 3220 ExplosNes
,. 70 ,. 13XX ,. 23XX Production de Jonte ou d'aaer ,. 43XX
Traitement des bains et ExplOSibles Textiles. c11rs et peaux ,. 3330 Inflammables
boues provenant du ,. 14XX ,. 24XX Fabrication du verre ,. 44XX
a:: dérocllage des métaux Inflammables Bols. papier. carton, Imprimerie ,. 3440 Comboointes
0 par l'acide r.trlque ,. 15.XX ,. 25XX Fabncatlon Cie prod111S pllylo- ,. 45XX
z
u... Combusbllles Maténaux. mlneraJS et métaux Sélllltans ou biocides Oangefeux pour
<l'. ,. 187 ,. t6XX ,. 26XX ,. 3550 l'eoY1ronnement
LI) Ate!ieis d'étamage des Conostves en.mie, paradlimie, caou1chouc et Stockage temporaire de lléchets ,. 46XX
ri glaœs ,. 17XX mallèfes piaSIJques ,.. 3660 Réagissant avec l'eau
0
N
Radioactives ,. 27.XX éevage rnenslf ,,. 47XX
,.. 195 ,. 18XX Déchets ,. 3700 Nommément désignées
©
..._, Oép6ts de ferro- Réagissant avec , 29XX PrésetVatlon du bOCs ,. 48XX
;:;. slllClum l'eau Divers ,.. 3710 Autres propriétés
01 Traitemeot des eaux résiduaires
·;:
>-
Cl..
0
u
Figure 3.11 Les rubriques ICPE
(décret du 20mai1953, modifié notamment par le décret du 7 juillet 1992)

42 Rubriques ICPE 3110 à 3710 relatives aux émissions industrielles, voir figure 3.11.

63
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• La directive relative au marché


des droits d'émission de gaz à effet de serre43

Cette directive instaure un système permettant d'appliquer aux émissions de


gaz à effet de serre le mécanisme des droits d'émission instauré au niveau
international par le protocole de Kyoto (voir paragraphe 3.1.2).

Ce système, d'abord mis en place de manière expérimentale pour certaines


installations toutes soumises au régime des ICPE, vise à remplacer les
valeurs limites d'émission et les exigences en matière d'efficacité énergétique
prescrites par les arrêtés d'autorisation ICPE. À la place, les installations se
voient allouées des quotas d'émission équivalents à la quantité de rejets
autorisés. Le plan national d'affectation des quotas pour la période de
référence 2005-2007 a été établi par la France en juillet 2004.

Ont suivi, pour la France, le plan national d'allocation des quotas pour la
période 2008-2012, mis en place par le décret n° 2007-979 du 15 mai 2007 et
un arrêté du 31 mai 2007.

Un arrêté du 8 avril 2011 fixe la procédure d'affectation des quotas pour la


troisième période du système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet
de serre portant sur les années 2013 à 2020.

Dans le cadre de ce système d'échange, l'exploitant a le choix entre :


.,.. l'utilisation de ses quotas, qu'il restituera au prorata des émissions
annuelles effectives ;
.,.. la conservation d'un certain nombre de quotas, qu'il pourra transférer par
l'intermédiaire du marché des droits d'émission (dans cette hypothèse,
a:: il devra limiter ses émissions à hauteur des unités de réduction des
0
z
u...
<l'.
émissions (URE) octroyées;
LI)
ri
0
.,.. l'achat de droits sur ce même marché s'il envisage le dépassement des
N
©
quotas alloués.
..._,
;:;.
01
·;:
Les quantités de gaz à effet de serre émises sont déclarées chaque année
>-
Cl.. par les exploitants concernés et mises en relation avec les quotas attribués.
0
u En cas de dépassement de ces quotas, l'exploitant est mis en demeure de
se mettre en conformité, soit en limitant ses émissions, soit en achetant
des quotas supplémentaires, sous peine d'amende de 100 euros par tonne
d'émission au-delà des quotas, outre la mise en conformité.

43 Directive n° 2003/87/CE du 13 octobre 2003 modifiée en dernier lieu par la directive


n° 2009/29/CE du 23 avril 2009 afin d'améliorer et d'étendre le système communautaire
d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre.

64
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

3.8.3 3.3.3 La nomenclature des ICPE

• Les principes et modalités de classement

Les installations soumises à l'article L. 511-1 du Code de l'environnement sont


définies dans une nomenclature de classement modifiée de nombreuses fois,
même si la référence est restée longtemps celle du décret du 20 mai 1953
(décret d'application de la loi de 1917, précédant celle de 1976, qui est restée
provisoirement applicable dans le cadre de la nouvelle loi, jusqu'en 200744 !).

Désormais, ce sont les dispositions de l'article R. 511-9 du Code de


l'environnement, en la colonne A de son annexe, qui soumettent les
installations classées à autorisation ou à déclaration , suivant la gravité des
dangers et des inconvénients que peut présenter leur exploitation.

Si le décret d'origine reste le texte de référence, il a toutefois fait l'objet de


nombreuses modifications, certaines faisant évoluer la nomenclature de
façon radicale. À la suite de la modification du décret du 20 mai 1953 par le
décret du 7 juillet 1992, une refonte de la nomenclature a abouti à de nouvelles
modalités de classement, par substance et par activité (voir figure 3.11).

Depuis, deux autres modifications substantielles sont venues, en 2013


et 2014, créer deux nouveaux types de rubriques pour transposer en droit
français les dispositions des directives IED et SEVESO Ill.

Notons, au préalable, que la nomenclature est composée de rubriques


numérotées, correspondant à la désignation particulière, soit :
~ d'une substance ou d'une famille de substances (ammoniac, chlore,
a::
0 peroxydes ...) ;
z
u...
<l'.
LI)
~ d'un type de danger particulier (inflammable, toxique, radioactif.. .) ;
ri
0
N ~ d'une activité (élevage bovin, traitement de surface, atelier de réparation
© de véhicules .. .).
...,,
;:;.
01
·;:
>- Par rapport à un organisme donné, seule la connaissance parfaite de sa
Cl..

u
0 situation permettra de connaître les modalités d'application de la nomenclature.

Certaines installations relevant du régime de la déclaration devaient être


soumises à un contrôle périodique prévu dans son principe par les dispositions
de l'article 65 de la loi n° 95-101 du 2 février 1995. Les premiers décrets
d'application de ces dispositions n'ont été adoptés qu'en 2006. Les dispositions
actuellement applicables sont issues du décret n° 2009-835 du 6 juillet 2009.

44 Le décret du 20 mai 1953 a été abrogé par un décret n° 2007-1467 du 12 octobre 2007.

65
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ces dispositions ont été codifiées aux articles L. 512-11 et R. 512-55 et


suivants du Code de l'environnement.

Les installations soumises à déclaration sous une quarantaine de rubriques


sont actuellement concernées par ce contrôle périodique qui impose à
l'exploitant de faire réaliser, à ses frais et par un organisme agréé, un
contrôle de ses installations, au moins tous les cinq ans ou tous les dix ans,
dans l'hypothèse où il aurait mis en place un système de management de
l'environnement dans le respect des normes ISO 14001 ou en application
du règlement européen n° 1221/2009 du 25 novembre 2009, concernant la
participation volontaire des organisations à un système communautaire de
management environnemental et d'audit (EMAS).

Enfin, une dernière modification de taille : celle qui a été édictée par le décret
n° 2010-36 du 13 avril 2010 qui intègre dans la nomenclature la catégorie
des installations classées soumises à enregistrement, en application de
l'article L. 512-7 introduite dans le Code de l'environnement par l'ordonnance
n° 2009-663 du 11 juin 2009.

Pour savoir de quelle(s) rubrique(s) relève l'organisme, l'ensemble de ces


dispositions doit être mis en relation avec la réalité des activités exploitées,
des substances utilisées ou des dangers à prendre en compte.

La nomenclature mise à jour est consultable sur le site de l'INERIS, Institut


national de l'environnement et des risques 45 .

Le premier travail à réaliser est donc un inventaire de la réalité de l'exploitation :


~ Les substances susceptibles d'être présentes sur le site, leur désignation,
a:: leurs propriétés dangereuses (indiquées dans la fiche de données de
0
z sécurité, FOS) du point de vue de la nomenclature, la quantité susceptible
u...
<l'. d'être stockée, utilisée ou fabriquée, leurs propriétés susceptibles de les
LI)
ri
0
N
faire rentrer dans une rubrique de type 1000 ou de type 4000 les faisant
© passer sous le statut SEVESO Ill.
..._,
;:;.
01
·;: ~ Les activités susceptibles d'être soumises à une des rubriques de la
>-
Cl..
0
deuxième partie de la nomenclature (rubriques à numérotation 2000), leur
u ordre de grandeur (selon les cas, capacité de production, puissance des
machines), et les activités à émissions industrielles relevant des rubriques
numérotées 3000.

45 Site Internet : www.ineris.fr/aida. La dernière modification de la nomenclature, et sûrement


pas la dernière, datant d'un décret n° 2012-384 du 20 mars 20 12 crée quatre nouvelles
rubriques et en modifie six autres (JORF du 22 mars 2012).

66
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Chacune des rubriques comporte un numéro, une désignation et une colonne


indiquant les différents classements sous le régime de l'autorisation, sous
le régime de l'enregistrement ou sous le régime de la déclaration (voir
tableau 3.1 ). La dernière colonne concerne le rayon d'affichage relatif à
l'étendue de l'enquête publique à laquelle sera soumis le dossier de demande
d'autorisation (l'enquête concernera toutes les communes, dont une partie du
territoire est située à l'intérieur de ce rayon, voir paragraphe 3.3.6).

Dès lors que pour l'une des rubriques il y a dépassement d'un seuil indiqué,
l'installation sera soumise aux dispositions relatives aux installations classées,
soit sous le régime de la déclaration, soit sous le régime de l'autorisation
simplifiée (l'enregistrement), soit sous le régime de l'autorisation, avec
prescriptions spécifiques IED ou statut SEVESO Ill, seuil bas ou haut.

Tableau 3.1 Extrait du décret n° 2004-645 du 30 juin 2004,


modifiant la nomenclature des installations classées, JO du 3 juillet 2004

D1 DC
No R
Désignation de La rubrique E1 A1
(2)
(1)

Polychlorobiphényles, polychloroterphényles :
1. Utilisation de composants, appareils et matériels imprégnés D
contenant plus de 30 litres de produits
2. Dépôt de composants, d'appareils, de matériels imprégnés usagés
ou de produits neufs ou usagés

1180 La quantité totale de produits susceptible d'être présente dans


l'installation étant :
a:: a) supérieure ou égale à 1 000 litres A 2
0
z
u... b) supérieure ou égale à 1OO litres, mais inférieure à 1 000 litres 0
<l'.
LI)
ri
3. Réparation, récupération, maintenance, décontamination*, démontage
0 de composants, appareils et matériels imprégnés, hors du lieu de A 2
N
© service lorsque la quantité de produits est supérieure à 50 litres
...,,
;:;.
01
·;:
Ateliers de réparation et d'entretien de véhicules et engins à moteur, y
>-
Cl..
compris les activités de carrosserie et de tôlerie :
0
u 1. Réparation et entretien de véhicules et engins à moteur :
a) la surface de l'atelier étant supérieure à 5 000 m2 A 1
b) la surface de l'atelier étant supérieure à 2 000 m2 , mais inférieure ou D
2930
égale à 5 000 m2
2. Vernis, peinture, apprêt (application, cuisson, séchage de) sur
véhicules et engins à moteur :
a) si la quantité maximale de produits susceptible d'être utilisée est A 1
supérieure à 1OO kg/j

67
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 3.1 Extrait du décret n° 2004-645 du 30 juin 2004,


modifiant la nomenclature des installations classées, JO du 3 juillet 2004 (suite)

D,DC
No R
Désignation de La rubrique E,A,
(2)
(1)

b) Si la quantité maximale de produits susceptible d'être utilisée est


supérieure à 1Okg/j ou si la quantité annuelle de solvants contenus
2930 dans les produits susceptibles d'être utilisée est supérieure D
à 0,5 t, sans que la quantité maximale de produits susceptible d'être
utilisée dépasse 1OO kg/j

(1) À: autorisation ; D : déclaration ; S : servitude d'utilité publique.


(2) Rayon d'affichage en kilomètres.

* La définition de décontamination est celle figurant à l'article 9 du décret du 2 février 1987


relatif à la mise sur le marché, l'utilisation et l'élimination des PCB et PCT.

Dans la plupart des cas, pour une usine ou un site industriel, les activités
rentrent dans plusieurs rubriques de la nomenclature, pour les unes soumettant
les installations au régime de la déclaration, pour les autres soumettant au
régime de l'autorisation ou de l'enregistrement.

Il est nécessaire de répertorier, de manière exhaustive, toutes les


rubriques qui concernent le site. Le travail aboutira à la réalisation de
tableaux, tels que ceux qui sont intégrés ensuite par les préfets dans les
arrêtés d'autorisation.

Ces tableaux reprennent les numéros de rubriques concernant le site, la


a:: désignation de la rubrique et de la sous-rubrique applicable, le classement qui
0
z
u... en découle en fonction de la quantité de substance susceptible d'être présente,
<l'.
LI) la capacité de production, la puissance, ou encore le volume de stockage selon
ri
0
N l'unité de mesure employée par chaque rubrique (voir tableau 3.2).
©
.....
;:;. Tableau 3.2 Exemple de tableau récapitulatif des rubriques ICPE
01
·;: concernant un site ou un établissement
>-
Cl.. (Source: tableau issu d'un exemple fictif réalisé à partir de cas réels)
0
u
Volume/
Rubrique Désignation de l'activité ou de la substance Régime
Quantité

Stockage en réservoirs manufacturés de liquides 23 400t


1432- inflammables, visés à la rubrique 1430, représentant + 10 530t
A
2 a) une capacité équivalente totale (CET) supérieure à Total : 33 930 t
100 m3 • CET: 2 262 m3

68
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Tableau 3.2 Exemple (suite)

Volume/
Rubrique Désignation de l'activité Régime
Quantité
Installation de remplissage ou de distribution de 3 235 m3/h
liquides inflammables, installations de chargement +1 280 m3/h
1434-2° A
ou de déchargement desservant un dépôt de liquides Total:
inflammables soumis à autorisation. 4 515 m3/h
Emploi ou stockage de lessive de soude ou potasse
caustique, le liquide renfermant plus de 20 % en poids A
1630-1° d'hydroxyde de sodium ou de potassium, la quantité 3 000 t
totale susceptible d'être présente dans l'installation
étant supérieure à 250 t.
Installation de combustion lorsque l'installation
consomme exclusivement, seuls ou en mélange, du
2910- gaz naturel, des GPL, du fioul domestique, du charbon,
D 6,2MW
A-2° des fiouls lourds ou de la biomasse (...), la puissance
thermique maximale de l'installation étant supérieure à
2 MW, mais inférieure à 20 MW.

Les classements possibles, au titre de la nomenclature du décret de 1953


modifié, sont les classements D, OC, E et A (voir figure 3.12) :
..,.. le classement D signifie que l'installation est soumise à déclaration ;
..,.. le classement OC signifie que l'installation, soumise au régime de la
déclaration, est également soumise à un contrôle périodique ;
..,.. le classement E signifie que l'installation est soumise à la procédure
d'autorisation simplifiée sous la forme d'un enregistrement;
a:: ..,.. le classement A signifie que l'installation est soumise à autorisation ;
0
z
u...
<l'.
..,.. le classement AS signifiait que l'installation était soumise à autorisation
LI)
ri et à des dispositions spéciales, imposées aux installations à risques
0
N d'explosion et d'émanations toxiques.
©
.....
;:;.
01
À l'origine, ce régime particulier AS pouvait imposer à l'établissement une
·;:
>-
Cl..
servitude d'utilité publique autour du site en cause, imposant dans le
0
u périmètre susceptible d'être affecté par les risques importants d'incidents :
..,.. une limitation de l'établissement de nouvelles activités;
..,.. une limitation du nombre de salariés ;
..,.. l'interdiction de la construction de locaux recevant du public.

69
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Régime de la D~CLARATION Régime de !'AUTORISATION

r Dou OC

# Le site no comprend qu' une ou p lusleul'$


L E, A, statut SEVESO

installaUOns O ou OC

~ La modoficabon apportée au sole coooeme


uniquement oos lnslallations o ou OC
! ~p6t d'un d ossier de demande
d'autorisation
1
!
d6p6t d 'un dossier de d6clarallon
E

... Autorisation slmpllfi6e ~ Autorisation


A

Dossier soumis à la procédure de Dossier soum&S à étude d'ompac1.


Récépi ssé de déclaration l'enregistrement étude de danger. enquête publlQue

Accompagné des p rescripti ons g6n6ral es


apphcables au type d'lnStallahon en cause Arrêté préfectoral Arrêté préfectoral
(l'rescriptJons Sl)édates 6ventuelles imposées par ootté
préfectonil si la protectol des lnthréts enY1ronnementaux Prescriptions générales
Prescriptions spéciales condltlOns
n' est pas garan~e par l'ex6cubon des prescnptoons mlnlstérielles (AMPG) • condotlons
d'lnstallatlon ot d'exploitallon Jugées
g~) d 1nstallauon et d'exploitatlon Indispensables pour la protection des
appt1cabkls à toutes les installauons
Intérêts environnementaux. Pour los
... Le site comprend à la fois une ou plusloors de méme type.
lnstallatoons présentant certains
installallons o oo OC et une oo plUSiours l'lSQues Ql'llves. prescrl,ptlons
lnslallallonS E. A OO AS (pour des secteurs ou lecllnok>gles
SEVESO (seuil haut ou l>as).
doot los act1\lf16s ot ms enjeux
Dép6t d 'un dossle.r de demande - environnementaux sont bien connus)
d 'autorisation

Figure 3.12 Les niveaux de classement ICPE46

Dans un périmètre affecté par des risques importants en cas d'incident, la


servitude limite l'établissement de nouvelles activités, le nombre de salariés
ou encore interdit la construction de locaux recevant du public.

Avec la transposition de la directive Seveso 1, les installations classées AS


sont devenues celles auxquelles s'appliquaient également les dispositions
spécifiques Seveso, notamment l'obligation :
..._ de se doter d'un plan d'opération interne (POi) ;
..._ de fournir les informations nécessaires à l'établissement d'un plan
a::
0 particulier d'intervention (PPI) par le préfet, permettant d'organiser les
z
u...
<l'. interventions des services de secours et de protection civile.
LI)
ri
0
N
Avec la transposition de la directive Seveso Il, le classement est devenu plus
© complexe. En effet, les dispositions de la directive Seveso Il s'appliquaient à
..._,
;:;.
01 un nombre plus important d'installations en distinguant deux « degrés » de
·;:
>-
Cl.. prescriptions.
0
u
Celles qui s'appliquaient aux établissements présentant des dangers
graves, qui étaient alors dits Seveso « seuils hauts », se différenciaient des
prescriptions imposées aux établissements qui, sans revêtir un tel degré de
dangerosité, devaient respecter des règles minimales de prévention et de

46 Décret modifié du 20 mai 1953, arrêté du 10 mai 2000, transposition directive Seveso Il et
décret du 13 avril 201O.

70
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

gestion des risques. Il s'agissait alors des dispositions dites Seveso « seuil
bas ».

Dans le cadre de la transposition en droit français, le régime Seveso « seuil


haut » concerne les installations classées AS de la nomenclature ICPE.
Quant au régime Seveso « seuil bas », il concernait quelques installations
classées A qui entraient dans la liste et les conditions des rubriques reprises
en annexe d'un arrêté du 10 mai 2000 47.

Lorsqu'aucune rubrique ne classait les installations d'un site sous le


régime AS mais qu'une ou plusieurs rubriques classaient les installations
sous le régime A, il était impératif de vérifier si une ou plusieurs de ces
installations étaient concernées par la liste des rubriques annexées à l'arrêté
du 10 mai 2000, afin de connaître un éventuel classement sous le régime
Seveso « seuil bas ».

La directive SEVESO Il a été abrogée depuis le 1er juin 2015, remplacée par
les dispositions de la directive dite SEVESO Ill n° 2012/18/ UE du 4 juillet 2012.

Cette révision aligne la liste des substances concernées par la directive


Seveso Ill sur le nouveau système de classification des substances
dangereuses, posé par le règlement n° 1272/2008 dit CLP, également entré
en vigueur le 1er juin 2015.

0 Note
Le lien que fait la directive SEVESO Ill avec le règlement CLP relatif à la classification,
l'étiquetage et l'emballage de substances dangereuses entraîne toutefois des modifications
substantielles du champ d'application de la directive, puisque le règlement CLP introduit
a:: de nouvelles classes et catégories de danger.
0
z
u... Depuis juin 2015, les installations soumises à servitude d'utilité publique et
<l'.
LI)
ri
soumises au statut SEVESO, seuil haut ou bas, sont répertoriées par les
0
N rubriques numérotées 4000, auxquelles s'applique l'arrêté du 26 mai 2014 48
©
...,, (qui a abrogé l'arrêté précédent du 10 mai 2000) .
;:;.
01
·;:
>- Le classement AS a disparu , puisque le régime de la servitude d'utilité
Cl..
0
u publique s'applique à toute établissement classé SEVESO seuil « haut », et
a vocation à l'appliquer, si la situation le justifie, à toute installation classée
soumise à autorisation.

47 Arrêté du 10 mai 2000 relatif à la prévention des accidents majeurs impliquant des subs-
tances ou des préparations dangereuses présentes dans certaines catégories d'installations
classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation (JO du 20 juin 2000).
48 Arrêté du 26 mai 2014 relatif à la prévention des accidents majeurs dans les installations
classées (à statut SEVESO), JO du 11 juin 2014.

71
Au cœur de /'ISO 14001:2015

3.8.4 3.3.4 L'application de la nomenclature des ICPE


La législation des installations classées raisonne en termes d'installation.

L'installation n'est pas définie par les textes, mais recouvre des sources fixes
de nuisances très diverses: élément isolé ou ensemble d'éléments, bâtiment,
atelier, usine, tout ou partie d'une chaîne de production , chantier, stockage,
magasin ...

Plusieurs cas de figure se présentent donc du point de vue du classement


sous le régime ICPE d'un site de production ou d'un établissement (voir ci-
dessous, figure 3.13).

Dans certaines hypothèses, sur un même site, certaines installations peuvent


être soumises au régime ICPE alors que d'autres relèveront d'un autre régime,
comme celui de la loi sur l'eau (exemple d'un atelier de production soumis au
régime ICPE, soumis à déclaration, qui n'emporte pas classement de tout
le site en ICPE (D) et dont l'entrée et le parking, surfaces imperméabilisées
importantes, relève du régime de l'autorisation ou de la déclaration de la loi
sur l'eau).

Le recensement des « obligations de conformité », dans le cadre d'un


système de management environnemental ISO 14001 , doit impérativement
être réalisé par rapport à la situation réelle du site dont il est nécessaire
d'avoir une analyse fine.

, .....-~~~~~~~~~~~~~~---.
Slte/6tabllssement 1 Pour chacune des Inst allation J
l

a::
e--8 ,.. Inventaire des actMt6s et des subslllnces
,.. Recensement des émission et des pr~t6s dangereuses
tnvent.'l•re qu:.int1tat1I el qual1ta11r

~ques
0
z
u... 1 Determonahon des de cl;l$$ement 1
<l'.

+-·
LI) , Rul>l'IQOOS de la nomenclature apphcabtes 6 chaque mslallahon
ri ,. Une seule rubnquo par tnstallnllon. la ptus contn11gnnnte
0
N • ·---- + Risque d·ettet dOminos
Rég<mc ICPE cantonné aux tnstllnauons à nsque
©
..._, Reg1me ICPE et SUllUt SEVESO •Pel4icables. l 'ensemtMo du Sile 1 ...... 1
;:;.

-w·"'l"". ."'°'""''T'"··
01 ,.. Vèrlficato0n de rane1nte des seutlS de ci;ISSement
·;: Pour le site, l 'établissement
>-
Cl..
0
t~
,. Sous le r6glme ICPE, al les nsqUC$ conœme11t l'ensemble du site ou
u s'addtttonnent (effet clOm•nœ. règle de cumul ) : tout le site serti 1 1 1 SlaM SMSO
concem6 et soumis aux pcescnpuons IPCE

Sinon. seules les 1ns1:1"31JOnS concernées pair lee rUQues seiont ci3ss6llS
l 1 l l
ICPE 01 li uno nouvelle tnstallauon non soumise ICPE ou !IOUm.se à D ou
A est c:onstru•IA!. elle pourra êllo régloment6e Indépendamment

,.. Sous le 11atut SEVESO. sculls bas comme souolS naut. ICPE l0toémont
008 BEJ
14pp/ICIJtJOn <M la cl/Jsslf1c:11tJOn des $1.1/>S1.anc.!I el md/an(ll!$
soumises à autorisation et Site automatiquement 10Umls à aut0<isation ~l/a"""""1t:ùtt.ndtltltnst/Jf1Jl""1$C-pourla
ICPE et au Sllltut SEVESO en entier, proll!Cl>on dit l "'1••ronMtr>efll Guode teclWloque INfRIS. fu"' 201 •

Figure 3.13 Classement ICPE d' un site de production ou d' un établissement

72
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Seul un degré de précision important permet de dégager les règles applicables


et leur étendue. S'appliquent-elles à tout le site ou à une partie seulement du
site ? Pour la partie non concernée par les règles recensées dans le cadre
de l'application du régime ICPE, quelles sont les autres règles applicables 49 ?

Pour compléter le tableau, il ne faut pas oublier que la législation des


installations classées n'est pas la seule à imposer des prescriptions. D'autres
textes s'appliquent en parallèle, imposant parfois de mener conjointement
plusieurs procédures.

3.8.5 3.3.5 Les textes complémentaires


Un site industriel soumis au régime des ICPE, quand bien même cette
législation serait intégrée, n'est pas régi uniquement par les dispositions ICPE.
Les règles de certaines autres législations ne doivent pas être oubliées,
auxquelles il est également nécessaire de se conformer. Certaines d'entre
elles imposent des demandes d'autorisation spécifiques, comme le permis de
construire ou l'autorisation de défrichement. ..

Un certain nombre de règles spécifiques sont intégrées dans le cadre de la


procédure ICPE. Ainsi, dans le dossier de demande d'autorisation figurent
les éléments d'analyse relatifs à la sécurité civile et à la prévention des
risques (notamment dans le cadre de l'étude de danger), de même que les
dispositions propres à certaines installations particulières. La procédure
comporte également l'organisation d'une enquête publique.

En revanche, un certain nombre d'autres règles prescrites par d'autres


a:: législations sont indépendantes du dispositif ICPE et doivent donner lieu
0
z à des démarches parallèles (voir figure 3.14 ci-après). Il en est ainsi de la
u...
<l'. demande de permis de construire (PC) ou de la déclaration de travaux,
LI)
ri
0
N
selon l'importance des constructions envisagées du point de vue du Code
© de l'urbanisme. Importante aussi : l'obligation de demander une autorisation
.....
;:;.
01 en cas de défrichement de parcelles boisées ou la nécessité d'agréments
·;:
>-
Cl.. techniques (OGM, produits explosifs ... ) ainsi que le respect des dispositions
0
u de la loi relative à l'archéologie préventive. Il ne faut pas oublier non plus,
les dispositions relatives à la protection de la nature, notamment l'évaluation
des incidences Natura 2000 à intégrer dans l'étude d'impact, le respect de

49 Pour une aide au classement, voir les guides éditées par l'INERIS, notamment «Application
de la classification des substances et mélanges dangereux à la nomenclature des installa-
tions classées pour la protection de l'environnement », version intégrant les dispositions du
règlement CLP et la transposition de la directive Seveso Ill, juin 2014, « Guide de mise en
œuvre de la directive sur les émissions industrielles ».

73
Au cœur de /'ISO 14001:2015

l'interdiction d'atteinte à une espèce protégée, sauf possibilité de demande


de dérogation (voir paragraphe 3.2.4).

Même si une notice hygiène et sécurité doit figurer au dossier de demande


d'autorisation ICPE, celle-ci est succincte et n'est qu'informative. Les règles
d'hygiène et de sécurité émanent du Code du travail. Elles font partie d'une
législation indépendante par rapport à celle de l'environnement. Elles donnent lieu
à des procédures et des prescriptions spécifiques qui doivent être respectées et
contrôlées par l'inspecteur du travail, non par l'inspecteur des installations classées.

Participation du public
• EnquêlCS publiques
· eue. comités IOcruJK d ' inlormauon el do concertalJOn
• CNOP, commossJOn nauonare du débal public
Urbanisme, aménagement, construction
• Code do l'urbanisme (SCOT, PLU, pennlS do consw1re)
• Lot clU 3t dkemble 1913 (monuments hlstorklucs>
• Code de la construcllon 01 do l'Mbctatoon (ERP. IGH)
• Lot du 17 janYIOI' 2001 (archéolog10 prévenllve)
J
Hygiène et sécurité au travail
• Code du trovail Planiflcatlons
• Convenoons conectoves • Eau
• Règlement intOrleur
> ~lice hygiène et sécurné
ICPE ___J • Alr
• Oœhcts

Protection de la nature
• Oéfogallons especes protégées
• ~valuation de$ 1nc1dences NATIJRA 2000
Installations particulières • AutonSallonS de délrichement (code forestier)
• Agrémenl OGM
• Ullhsauon do sourœs rlldioactoves
. Agréments tcdlmques pour certlllnes lnstallatoons
(appareils à vapeur •.) Sécurité civile et prévention des risques majeurs
1
• RègleS pamsasmlques. POi. PP!. code d'alerle natoonal
• ArtlCles L.551-1 à L 563·2 c env

Figure 3.14 Règles applicables au-delà du régime ICPE

Depuis la loi dite « loi Bachelot »de 2003 50 , quelques « ponts » ont été établis
a::
entre la législation des installations classées et la législation du travail, mais
0 seulement pour les établissements classés statut SEVESO « seuil haut ».
z
u...
<l'.
LI)
ri
La loi offre la possibilité au préfet d'organiser une information conjointe de
0
N l'inspection du travail et de l'inspection des installations classées et dote le
©
..._, CHSCT de quelques moyens pour devenir interlocuteur en la matière, du
;:;.
01
·;: moins doit-il être informé et consulté51 •
>-
Cl..
0
u 50 Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et
naturels et à la réparation des dommages.
51 Ainsi, le temps laissé aux représentants du personnel pour exercer leur fonction au sein du
CHSCT est majoré de 30 %. Le nombre de représentants peut être augmenté, ils suivent
une formation spécifique en la matière. Le CHSCT peut faire appel à un expert en risques
technologiques; les autorités chargées de la police des installations classées peuvent assis-
ter aux réunions du CHSCT qui portent sur des questions liées à la sécurité des installations.
Le CHSCT est destinataire des dossiers CPE, déclaration ou autorisation et informé de toute
modification notable des installations. Il peut également présenter des observations écrites
lors des visites des inspecteurs des installations classées ; il est consulté dans le cadre du
dossier de demande d'autorisation.
74
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

3.8.6 3.3.6 Création des installations classées


pour la protection de l'environnement

• [nstallation soumise à autorisation


La demande d'ouverture d'une installation classée, soumise à autorisation (A ou
AS), doit être adressée au préfet, bureau de l'environnement et de l'urbanisme.

La durée prévisionnelle du déroulement de la procédure d'autorisation est de


neuf à douze mois. Le dossier demandé par la préfecture doit contenir les
éléments suivants :
llJJJ>- l'identification de l'entreprise ;
llJJJ>- l'emplacement de la future installation ;
llJJJ>- la nature et le volume des activités envisagées ;
llJJJ>- la rubrique de la nomenclature ;
llJJJ>- la description des procédés de fabrications, matières utilisées et produits
fabriqués;
llJJJ>- le justificatif du permis de construire ;
llJJJ>- les capacités techniques et financières de l'exploitant ;
llJJJ>- les modalités de garanties financières pour certaines installations ;
llJJJ>- les cartes et les plans.

À ce dossier, doivent être obligatoirement jointes différentes pièces :


.... une étude d'impact comprenant:
a:: 'Y une analyse de l'état initial du site et de son environnement ;
0
z
u... 'Y une analyse des effets directs et indirects, temporaires et permanents
<l'.
LI) sur l'environnement et sur la santé. La « notice santé » comprend :
ri
0
N > l'inventaire des substances, rejets et nuisances provenant de
©
..._, l'installation et susceptibles d'avoir un effet sur la santé des
;:;.
01
·;: populations,
>-
Cl..
0 > les effets intrinsèques et conjugués des substances et des nuisances
u
sur la santé humaine,
> la détermination des voies de contamination et des populations
affectées,
> la détermination quantitative des niveaux d'exposition des popula-
tions,
> la caractérisation du risque sanitaire pour les populations exposées ;

75
Au cœur de /'ISO 14001:2015

T les raisons du choix du projet et l'indication des performances attendues


(notice sur l'utilisation rationnelle de l'énergie) ;
T les mesures envisagées pour supprimer, limiter et, si possible,
compenser les inconvénients de l'installation ;
T l'estimation des investissements réalisés pour protéger l'environne-
ment;
T les conditions de remise en état du site ;
T un résumé non technique ;
~ une étude des déchets (obligatoire pour certaines entreprises déclarées
en préfecture) comprenant:
T la description des modes de génération, des filières de recyclage, valo-
risation, traitement, transport et élimination actuels ;
T une étude technico-économique des solutions alternatives aux choix
adoptés;
T une présentation et justification des solutions retenues pour l'élimina-
tion des déchets ;
~ une étude de dangers comprenant :
T la description du site, des installations et de l'organisation ;
T l'identification des dangers liés aux produits et aux procédés que peut
présenter l'installation en cas d'accident ;
T les mesures de prévention prises ;
T les moyens de secours;
~ une notice hygiène et sécurité comprenant :
T les conditions générales d'hygiène et de sécurité dans lesquelles se
a::
0 déroule l'activité du salarié ;
z
u...
<l'. T la description des risques et dangers auxquels peut être soumis le
LI)
ri
0
salarié.
N
©
..._, Le dossier est soumis à enquête publique, lors de laquelle tous les habitants
;:;.
01
·;:
des communes situées dans un périmètre défini dans la nomenclature sont
>-
Cl.. invités à prendre connaissance du projet d'installation et à faire toutes les
0
u observations qu'ils jugeront utiles.
Au vu de ces observations, le commissaire chargé de l'enquête remet un avis.

L'.arrêté, signé par le préfet, découle de l'instruction du dossier qui se déroule


parallèlement à l'enquête publique.

L'.inspecteur des installations classées consulte les différentes administrations


intéressées et les conseils municipaux de chacune des villes concernées ;

76
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

il rédige un projet d'arrêté qu'il soumet, pour avis, à l'organe consultatif


compétent 52 , avant de rédiger son rapport et de présenter son projet d'arrêté.

Lorsqu'au moins une rubrique de la nomenclature installation classée prévoit


l'application du statut SEVESO, seuil haut ou bas, le dossier de demande
d'autorisation doit contenir une étude de dangers plus complète (voir
figure 3.15). La procédure suivie est exactement la même.

~TUDE DE DANGERS

ICPE soumises à autorisation ICPE et SEVESO seuil • bas • ICPE el SEVESO seuil • haut •
L512·1 C. Env. L 515-36 C. Env. L 515·32 C. Env.

Art. L 515-32 à L 515-35 C Env Art L 515-36 à L 515· 42 C Env


Art. L 512·1, R. 512·6·5• et R. 512·9 Articles R. 515-85 à 90 ArtlclesR 515-91à100
C. Env. DtSposibOnS réglementaires issues du décret n• 2014-284 du 3 mars 2014
Arrêté du 26 mal 2014 (abroge l'arrêté du 10 mai 2000)
Pour Ioules les ICPE (A) : l'é1ude de dangers jusbhe • l'atteinte, dans des coodrtions écononuquement acceptables, d'un niveau de nsque aussi bas que
possible, compte tenu de l'état des connaissances et des pratiques et de la wlnérabihté de lenvfromemena de l'installation ·-
Le cootenu de l'étude de dangers doit être en relallon avec l'llllj)Ortanœ des risques engendrés par l'installatJon, compte tenu de soo envfronnemenl et de la
vulnêrabdité des intérêts environnementaux. L'étude :
,. précise la nature et l'organisation des moyens de secours dont le demandeur dispose ou donl Il s'est assuré le concours en vue de combattre les
effets d'un éven1uel sinistre ;
,. oomporte un résumé non technique exphcitant la probabthté. la cinétique et les zones d'effets des acadents Potentiels ;
,. oomporte une cartographie des zones de risques significatifs

Pour les établissements SEVESO seuil haut et bas :


,. Recensement des subs1anœs ou mélanges dangereux selon leur classe, leur catégone, leur mention de
danger ou nommément désignés
, Polltlque de prévention des accidents majeurs PPAM
, tléments d'information œi public
,. Analyse des risques et élabofation cle l'étude de dangers en fonction de l'analyse des nsques
,. Justlflcatlon des éventuels écarts avec les réfêrentlels de bonnes pratlques prolessiomelles
Pour les établissements SEVESO seuil haut :
-
Âcornpter du 1• 1iJn 2015. un régime génélal de seMtudes ,. Servitude d'u!Jllté publique SIP
d'ub 1té publque est susœpbble de s'awtrquer à rensemble , lnformatlon des persoones sur les mesures de sécunté
des 1nstlllatiOnSdassées (IOI n• 2013-619 du 16.1:17/2013) ,. Réexamen pênodlque de l'ED
,. Système de gestJon de la sécunté SGS

Figure 3.15 Directive Seveso Il et droit français


a::
0
z
u..
<l'.
L'.étude de danger d'un établissement à statut Seveso, « seuils hauts » ou
LI)
ri « seuils bas » doit comporter :
0
N
©
..,. Les éléments indispensables à l'élaboration d'un plan particulier
.....
;:;. d'intervention (PPI) établi par arrêté préfectoral. Ce plan recense les
01
·;:
>- risques, les mesures à prendre, les moyens susceptibles d'être mis en
Cl..
0
u œuvre, les missions des services de l'État, des collectivités territoriales,
des établissements publics, les modalités de concours des organismes
privés, les modalités d'organisation et de commandement sur les lieux
des opérations, les modalités de transmission de l'alerte aux différents

52 Généralement le Conseil départemental de !'Environnement et des Risques sanitaires et


technologiques CODERST ou pour les carrières la Commission départementale de la na-
ture, des paysages et des sites CDNPS, dans sa formation spécialisée« carrière».

77
Au cœur de /'ISO 14001:2015

participants en cas d'accident grave se déroulant au sein de l'établissement,


et ayant des conséquences à l'extérieur53 .
..,.. Les mesures d'organisation et de gestion relatives aux accidents majeurs.

L'.étude de danger d'un établissement Seveso « seuil haut » doit comporter


en plus:
..,.. Un résumé du système de gestion de la sécurité (SGS). Le SGS définit
l'organisation, les fonctions du personnel, les procédures et les ressources
qui permettent de déterminer et de mettre en œuvre la politique de
prévention des accidents majeurs 54 .
..,.. Une évaluation des risques consistant en l'estimation de la probabilité
d'occurrence et du coût des dommages potentiels aux tiers pour chacun
des accidents majeurs identifiés dans l'étude de dangers.

ô Note
Cette étude de dangers doit être mise à jour tous les cinq ans.
L'.inspection des installations classées possède un site Internet national sur
lequel il est possible de connaître l'état des dispositions applicables et qui
comprend la base de données des installations classées. Il reprend, pour
toute installation soumise à autorisation ou à enregistrement, leur situation
administrative. www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr

• Installation soumise à autorisation simplifiée


(enregistrement)

Les installations soumises à autorisation simplifiée sont celles qui présentent


a::
0 des dangers ou des inconvénients graves pour l'environnement : « lorsque
z
u...
<l'. ces dangers et ces inconvénients peuvent, en principe, eu égard aux
LI)
ri
0 caractéristiques des installations et de leur impact potentiel, être prévenus
N
© par le respect de prescriptions générales édictées par le ministre chargé des
..._,
;:;.
01
installations classées.55 »
·;:
>-
Cl..
0
Ce régime ne concerne que des secteurs ou des technologies pour lesquels
u
les enjeux environnementaux « sont bien connus » et ne concernent pas
les installations relevant de la directive IED 2010/75/ UE (précédemment
directive 1PPC 2008/1/CE) ni de la directive relative à l'évaluation des

53 Article 4 de la loi du 22 juillet 1987 relatif à la planification des secours, décret du 6 mai 1988,
54 Article 7 et annexe Ill de l'arrêté du 10 mai 2000 (JO du 20 juin 2000).
55 Article L. 512-7 du Code de l'environnement.

78
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

incidences 85/337/CEE, remplacée par la directive 2011 /92/UE du


13 décembre 2011.

La procédure d'enregistrement n'est applicable qu'aux installations dont la


rubrique de la nomenclature le prévoit, et seulement si l'arrêté ministériel de
prescription générale a été publié.

Pour les installations existantes, une circulaire a fait le point sur les règles
d'antériorité applicables, notamment lorsqu'un établissement est concerné,
ce qui ne permet plus de raisonner uniquement au niveau des installations
prises indépendamment les unes des autres56 .

Dans le cadre de ce régime, l'exploitant adresse au préfet un dossier de


demande d'enregistrement, mis à la disposition du public qui peut le consulter
et faire des observations.

À la suite de cette information et de l'instruction du dossier, le préfet peut


décider que la demande d'enregistrement sera soumise à la procédure
d'autorisation par décision motivée, eue égard, soit:
..._ à la sensibilité du milieu environnant;
..._ au cumul des incidences du projet avec celles d'autres projets, ouvrages
ou travaux situés dans la même zone ;
..._ à la nécessité d'aménagement des prescriptions générales applicables.
Sinon, l'arrêté d'enregistrement est pris par le préfet après avis des conseils
municipaux intéressés. Il peut comporter des prescriptions particulières
complétant les prescriptions générales applicables, ou aménager ces
prescriptions en fonction des circonstances locales. Dans cette hypothèse,
a:: l'exploitant doit en être informé avant la clôture de l'instruction, et la CODERST
0
z
u... ou la commission compétente doit être consultée.
<l'.
LI)
ri
0
Enfin, l'arrêté ne peut être pris qu'après que le préfet ait vérifié les capacités
N
© techniques et financières du pétitionnaire pour assurer, tant l'exploitation que
.....
;:;.
01
la remise en état de site après son arrêt définitif.
·;:
>-
Cl..
0
u • Installation soumise à déclaration

Comme dans le cas d'une demande d'autorisation d'exploiter, le dossier de


déclaration d'activité doit être adressé à la préfecture avant la mise en service
de l'installation.

56 Circulaire du 22 septembre 2010, NOR : DEVP1022207C : BO min. Écologie n° 2010-19,


25 octobre.

79
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ce dossier est nettement moins conséquent, puisque les renseignements à


fournir sont les suivants :
~ l'identification du demandeur ;
~ l'emplacement de la future installation ;
~ la nature et le volume des activités envisagées ;
~ les rubriques de la nomenclature ;
~ les cartes et les plans ;
~ la description du mode et des conditions d'utilisation, d'épuration et
d'évacuation des eaux usées, des émanations de toute nature, ainsi que
d'élimination des déchets et résidus de l'exploitation;
~ les dispositions en cas de sinistre.

Il s'agit surtout d'une déclaration, non d'une autorisation. Les services


instructeurs vérifient simplement si le dossier est complet. Le préfet peut
demander des compléments d'information, mais il est obligé de délivrer
le récépissé de déclaration pour tout dossier complet, accompagné des
prescriptions auxquelles doivent se conformer toutes les installations du
même type dans le département, dit arrêté de prescriptions générales pour
les ICPE soumises à déclaration.

3.8.7 3.3.7 Les prescriptions imposées aux ICPE


Les prescriptions imposées aux ICPE sont variables selon la nature des
installations et selon les différentes atteintes qu'elles sont susceptibles de
porter au milieu environnant. Ces prescriptions tiennent compte également
a::
0
z des nuisances susceptibles d'être causées au voisinage.
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
• Les installations soumises à déclaration
©
..._,
;:;. Elles doivent respecter les arrêtés pris par les préfets pour toutes les
01
·;:
>- installations du même type. Pour certaines catégories d'installations, ces
Cl..

u
0 arrêtés sont remplacés par des arrêtés ministériels.

Auparavant, pour toutes les rubriques soumises au régime de la déclaration,


des arrêtés de prescription, dits « arrêtés types », étaient rédigés au niveau
ministériel et publiés sous forme de circulaires.

Ils servaient de modèle aux préfets qui les reprenaient dans leur département,
sous réserve des modifications qu'ils jugeaient nécessaires à l'adaptation des
prescriptions aux conditions locales.

80
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

À terme, il est prévu que ces arrêtés préfectoraux de prescription générale


soient remplacés par des arrêtés ministériels applicables de plein droit, le
préfet ne possédant plus de pouvoir d'édiction.

Les arrêtés ministériels s'appliquent directement aux installations soumises


à déclaration à compter de leur entrée en vigueur et fixent des délais pour
l'application de leurs dispositions aux installations existantes.

Le préfet conserve le pouvoir, au cas par cas, de prescrire des mesures


complémentaires en raison d'un contexte local ou d'un risque particulier, sous
réserve de motivation.

Il peut même, à ce titre, imposer des prescriptions particulières à une instal-


lation qui n'entrerait pas dans le champ de la nomenclature des ICPE, mais
qui engendrerait des inconvénients importants nécessitant réglementation.

• Les installations soumises à autorisation simplifiée


(enregistrement)

Les prescriptions générales qui s'y appliquent font l'objet d'arrêtés ministériels,
dont la publication permet l'entrée en vigueur du régime pour la rubrique
concernée.

Sans arrêté ministériel de prescriptions générales, il n'y a pas de régime


d'autorisation simplifié, dit d'enregistrement, pour la rubrique en cause.

Pour les installations soumises à ce régime d'enregistrement, les préfets


peuvent toutefois, au cas par cas, prescrire des aménagements aux
prescriptions générales ou des mesures complémentaires, sous réserve de
a::
0 motiver ces aménagements ou ces compléments en raison d'un contexte
z
u...
<l'. local particulier ou d'une exploitation spécifique.
LI)
ri
0
N
En outre, le préfet, par décision motivée, notifiée au demandeur et rendue
© publique, peut exiger le suivi d'une procédure d'autorisation « classique »
.....
;:;.
01
·;:
lorsque:
>-
Cl..
0
~ la sensibilité de l'environnement le requiert;
u
~ le cumul des incidences du projet avec d'autres projets situés dans la
même zone le justifie ;
~ l'aménagement des prescriptions générales applicables l'impose.

Les installations soumises à l'enregistrement restent, en effet, des installations


soumises à autorisation, même si elles bénéficient d'une procédure simplifiée
d'autorisation.

81
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Les installations soumises à autorisation


Dans le cadre de l'autorisation, les prescriptions de l'arrêté préfectoral
auxquelles l'entreprise doit se conformer tiennent compte des études fournies
par l'exploitant (voir figure 3.16). Mais elles dépendent aussi d'instructions
ministérielles, dites « arrêtés type A ». Parfois même, et de plus en plus, des
arrêtés ministériels imposent des règles minimales auxquelles le préfet ne
peut déroger qu'exceptionnellement et pour un motif valable. Elles peuvent
concerner, par exemple :
~ les dispositifs matériels et les consignes relatives à la sécurité ;
~ l'élimination, la valorisation et le recyclage des déchets ;
~ la limitation des quantités de polluants rejetés dans le milieu naturel
(atmosphère, eau superficielle et souterraine, sol. .. ) ;
~ la fixation du niveau des nuisances sonores ;
~ la description de certaines caractéristiques des équipements utilisés.

Prescriptions partJcullères ICPE f ixées par arrêtés préfectoraux ou ministériels

ICPE (D) ICPE (A)


r 1
Article L 512·9 c. env. Artiele L 512· 10 c. env. Autortullon SlmplltlM Autortsatlon
1 1 (E) (A)
Arri tés pn!fectoraux de Arrtt6s de prescriptions r 1
] r
prescriptions gé~rates de l Article L 512·7·Ill c env Article L. 512·2 c eov ---,
fonctionnement 1 1
r· catègone mna~o..,... ""l [
1
l'nl!*llP<! OI_....,. Arri tés de prescriptions Arrit6s pr61ectoraux spécifiques
du COOERST peur ..,.
Pr1a par le ,.,. générales 1oc:1es Hmlnlstratib lndMduott)
cfln6QllalJon CSPAT pour chaQul ruonquo 1

pu-
• Sur Il be• d 'orrtl.. ~
!MW Il monl$lr9 •e>r•
dïnSlallatJon
1esfflT
Pnaperll-tr•-iw••... du
peur cl'laquo rub<iquo

1
Eltlmen lncllvlduel de Il -
d "ins1al*ltion (lnllruCtlOft comprenant notamment
!Ms du CSl'RT
.......... obllQ3100tOI. enqu6te
pUbloquo )
a::
0
z
u...
6Uo rlRll*lCH p11r _
monillôriob
11r_
Ont -.bOn • dl_..ltre tl • , S 'im_.i de plOlft - nuit 1CPC nouvdlee
,, Prbclsenl tel doll.'lll d'ICJl)latoon 1UX ICPE 111CI

<l'.
LI)
ri
0
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
Êi: Figure 3.16 Prescription de fonctionnement ICPE (A)
0
u

3.8.8 3.3.8 Le fonctionnement des ICPE


L'exploitant réalise une autosurveillance, et les résultats sont transmis ou
mis à disposition de l'inspecteur chargé du dossier selon le calendrier défini
par l'arrêté. Lorsque l'entreprise ne respecte pas les prescriptions de l'arrêté

82
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

préfectoral, l'inspecteur des installations classées en informe le préfet qui


peut engager des sanctions administratives. Ces dernières peuvent aller de
la mise en demeure à la suspension de l'activité en infraction.

La vérification de l'application des obligations réglementaires est réalisée


par l'inspecteur des installations classées, rattaché à la direction régionale
de !'Environnement, de !'Aménagement et du Logement (DREAL) ou à la
direction des Services sanitaires (DSV).

Certaines installations relevant du régime de la déclaration doivent se


soumettre à la procédure du contrôle périodique par un organisme agréé
(régime OC dans la nomenclature ICPE).
Prévues dans leur principe par les dispositions de l'article 65 de la loi n° 95-
101 du 2 février 1995, les modalités d'application de ces contrôles n'ont été
précisées que par un décret de 2006, modifié par le décret n° 2009-835 du
6 juillet 2009.

Ces dispositions ont été codifiées aux articles L. 512-11 et R. 512-55 et


suivants du Code de l'environnement.

Les installations soumises à contrôle périodique relèvent d'une soixantaine


de rubriques. L'.exploitant se voit imposer de faire réaliser, à ses frais et par un
organisme agréé, un contrôle de ses installations, au moins tous les cinq ans,
sachant que :
..,_ cette fréquence est ramenée à dix ans, pour les exploitants qui justifient
avoir mis en place un système de management de l'environnement dans
le respect de la norme ISO 14001 ;
a:: ..,_ l'exploitant est exonéré de cette obligation de contrôle périodique s'il
0
z
u... applique le règlement européen n° 1221/2009 du 25 novembre 2009,
<l'.
LI) concernant la participation volontaire des organisations à un système
ri
0
N communautaire de management environnemental et d'audit (EMAS).
©
.....
;:;. L'.arrêté préfectoral regroupe environ 90 % des obligations réglementaires de
01
·;: l'entreprise concernée.
>-
Cl..
0
u Toutefois, l'arrêté va souvent renvoyer aux textes sectoriels qui réglementent
la matière, qu'il s'agisse de gestion des déchets, de protection du milieu
aquatique, de bruit, de pollution atmosphérique ou encore de réglementation
des substances dangereuses.

Voici un exemple de dispositions intégrées dans un arrêté d'autorisation


d'installations classées, prescrites en matière de déchets.

83
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ « Article 10.3 - Déchets - Élimination des déchets


Toute mise en dépôt à titre définitif des déchets dans l'enceinte de l'établissement est
interdite.
Toute incinération à l'air libre de déchets de quelque nature que ce soit est interdite.
À compter du 1erjuillet 2002, l'exploitant justifiera le caractère ultime au sens de l'article
L. 541-24 du Code de l'environnement, des déchets mis en décharge.
Les déchets d'emballage visés par le décret 94-609 du 13 juillet 1994 sont valorisés
par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir des matériaux
réutilisables ou de l'énergie.
!.}élimination des déchets à l'extérieur de l'établissement ou de ses dépendances doit
être effectuée dans des installations régulièrement autorisées à cet effet au titre du
titre 1erdu livre V du Code de l'environnement. L'exploitant doit pouvoir en justifier
l'élimination.
Chaque lot de déchets spéciaux expédié vers l'éliminateur doit être accompagné du
bordereau de suivi établi en application de l'arrêté ministériel du 4 janvier 1985
relatif au contrôle des circuits d'élimination des déchets générateurs de
nuisance.
Les huiles usagées sont éliminées conformément au décret 79-981 du 21 novembre
1979 et aux arrêtés ministériels du 28 janvier 1999 portant réglementation de la
récupération des huiles usagées. »

De nombreux textes relatifs aux différents domaines environnementaux sont


à consulter, à intégrer dans la documentation, puis à analyser pour connaître
l'exact contenu des dispositions applicables à l'installation.

L'organisme dispose d'ouvrages spécialisés ou de sites Internet institutionnels


lui permettant de réaliser sa veille réglementaire. Voir le chapitre « Ressources
a::
0 documentaires ».
z
u...
<l'. Conscient des difficultés que pose cette multitude de textes disparates,
LI)
ri
0
N
notamment au regard de l'objectif à valeur constitutionnel d'accessibilité
© et d'intelligibilité de la loi 57, le gouvernement a prévu, dans la loi n° 2014-1
..._,
;:;.
01 du 2 janvier 2014 l'habilitant à simplifier et sécuriser la vie des entreprises,
·;:
>-
Cl..
la mise en place de « l'autorisation unique » et du « certificat de projet ».
0
u Ces dispositifs font l'objet d'expérimentations pour trois ans à compter de
mai 2014.

57 Décision du Conseil constitutionnel n° 99-421 OC du 16 décembre 1999.

84
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

L'autorisation unique consiste en « la délivrance d'un "permis unique"


réunissant l'ensemble des autorisations nécessaires à la réalisation d'un
projet soumis à autorisation au titre de la législation relative aux ICPE ».

La procédure d'autorisation ICPE a alors vocation à regrouper toutes les


autres autorisations nécessaires : permis de construire, autorisation de
défrichement, dérogation au titre des espèces protégées, autorisation au titre
du Code de l'énergie58 .. .

Le certificat de projet, à l'image du « certificat d'urbanisme » en matière de


construction (connaître les règles d'urbanisme applicables à une propriété
donnée à un instant donné, voire connaître la faisabilité d'un projet d'occupation
du sol du point de vue des règles de l'urbanisme) permet le pré-cadrage
d'un projet d'installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE).
L'exploitant peut ainsi mieux appréhender la réglementation applicable et
sécuriser juridiquement son projet59 .

3.4 Les réglementations sectorielles


Beaucoup d'installations ne sont pas soumises au régime des installations
classées pour la protection de l'environnement. Elles ne sont pas pour autant
exemptes de toutes obligations en faveur de la protection de l'environnement.
Un certain nombre de prescriptions sectorielles peuvent s'appliquer à elles,
selon les cas d'espèces.

Elles ne sont pas soumises à une législation intégrée. Il est nécessaire


a:: alors de consulter les différents textes régissant chacun des secteurs de
0
z
u... réglementation pour savoir si l'activité est soumise, ou non, à certaines de
<l'.
LI)
ri
ces règles sectorielles.
0
N
©
Voici un bref récapitulatif des différentes thématiques visées par des règles
.....
;:;. juridiques afin de donner quelques repères, sans aucune exhaustivité (voir
01
·;:
>- tableau 3.3).
Cl..
0
u

58 Ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 relative à l'expérimentation d'une autorisation


unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement et décret
n° 2014-450 du .2 mai 2014.
59 Ordonnance n° 2014-356 du 20 mars 201 4 relative à l'expérimentation d'un certificat de
projet, décret n° 20 14-358 du 20 mars 2014.

85
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 3.3 Les différentes thématiques visées


par des règles juridiques

Eau

Art. L. 214-1 et s. du Code Régimes d'autorisation ou de déclaration institués par


de l'environnement l'article 10 de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992, régime IOTA
(installations, ouvrages, travaux et aménagements) :
R. 214-1 (nomenclature) - décret de nomenclature n° 93-743
- décret de procédures n° 93-742 du 29 mars 1993
R. 214-6 s. (procédure)
- arrêtés préfectoraux de prescriptions générales (régime D) ou
de prescriptions particulières (régime A)

Bruit

Loi du 31 décembre 1996 modifiée et codifiée


Bruit des objets :
- décret n° 95-79 du 31 janvier 1995: liste des matériels
bruyants (codifié D. n° 2007-1467, 12 oct. 2007)
- arrêté du 5 novembre 1992 (appareils domestiques)
Art. L. 541-1 et s. du Code - arrêté du 18 mars 2002 (matériels destinés à un usage à
de l'environnement, R. 1334- l'extérieur de bâtiments = > engins de chantier...)
30 à R. 1334-7 du Code
Bruit des activités :
de la santé publique
(bruit de voisinage) - art. 6 de la loi prévoyant une nomenclature des installations
bruyantes soumises à autorisation ou à prescriptions générales
(non applicable faute de décret d'application)
- décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998 établissements
ou locaux recevant du public et diffusant à titre habituel
de la musique amplifiée (codifié D. n° 2007-1467,
12 oct. 2007)
a::
0 Substances et préparations
z
u...
<l'.
LI) Art. L. 521 -1 et s. du Code Procédure de déclaration
ri
0
N
de l'environnement Classification, emballage, étiquetage
©
..._,
;:;. Art. L. 5132-2, L. 5132-7 et Classes de substances : dangereuses (toxiques,
01
·;: L. 1342-2 Code de la santé nocives, cancérigènes ...), stupéfiantes, psychotropes,
>- autres (inflammables, comburantes, dangereuses pour
Cl..
0 publique
u l'environnement. ..) modifié juin 2015 transposition règlement CLP
CE/1272/2008

Art. L. 231-6 et R. 231-53 du Règles de classement des substances et préparations


Code du travail Guide d'élaboration des FDS, fiches de données de sécurité

86
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Tableau 3.3 Les différentes thématiques visées par des règles juridiques (suite)

Arrêtés ADR, RIO, ADNR Règles relatives au transport des marchandises dangereuses
ADR actualisé : www.unece. par route, rail, voies navigables intérieures :
org/fr/trans/danger/publi/adr/ - arrêté du 17 décembre 1998 et arrêté du 12 mars 1999,
adr2015/15contentsf.html circulaire n° 2001-42 du 13 janvier 2001 , conseiller à la sécurité
RIO actualisé : www.otif.org/ pour le transport des matières dangereuses
fr/publications/rid-2015.html - arrêté TMD du 29 mai 2009 (reprend les accords ADR, RIO et
ADNR
ADN actualisé : www.unece.
- dispositif mis à jour tous les deux ans, Directive 2012/45/UE,
org/trans/danger/publi/adn/
adn2015/15files_e.htm 1 3 déc. 2012

Déchets
Art. L. 541-1 et suivants du Loi du 15 juillet 1975 :
Code de l'environnement.
- décret n° 2002-540, classification des déchets (O. n° 2007-
Art. R. 541-7 s. c. env. 1467, 12 oct. 2007
Art. R. 541-42 à 48 c. env. - traitement et élimination des déchets (ICPE), en interne ou en
externe : station de transit, centre de valorisation, décharges
distinctes pour déchets banals ou dangereux, et uniquement
pour déchets ultimes, incinération
Art. R. 541-49 S. - Prévention et gestion, traçabilité des déchets (décret
n° 2011-828 du 11 juillet 2011 (codifié n° 2011-828 du 11 juillet
2011) et arrêté du 29 février 2012 - registre de suivi applicable
à compter du 1er juillet 2012 abrogeant un arrêté du 7 mai 2005)
- règlement CE/259/93, abrogé par CE/1013/2006, modifié
Art. R. 541-62 S. par CE/1379/2007 du 26 novembre 2007 et CE/308/2009 du
15 avril 2009, mouvements transfrontières de déchets

Air

a:: Art. L. 220-1 et suivants du Loi du 2 août 1961, loi du 30 décembre 1996
0 Code de l'environnement
z
u... Surveillance de la qualité de l'air, mesures d'urgence (seuils
<l'.
LI) d'information, d'alerte ...), mesures techniques nationales
ri
0 de prévention
N
© Chaudières (hors ICPE) :
.....
;:;.
01
·;: - décret 98-817 du 1er septembre 1998 modifié par Décret
>-
R. 224-20 s. c. env.
Cl.. n°2007-397 du 22 mars 2007
0
u - arrêté du 7 février 2000
Combustibles liquides et gazeux
Installations non thermiques : réglementations relatives à
l'amiante, les composés organiques volatiles (COV), les gaz
destructeurs de la couche d'ozone stratosphérique (CF.C, HCF.C)
Le régime particulier des INB, Installations nucléaires de base

87
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le régime des installations nucléaires de base (INB) n'a pas fait l'objet
d'une loi spécifique. Il émane d'un texte d'application de la loi sur l'air de
1961. Pourtant, comme son nom ne l'indique pas, il concerne les plus
grosses unités utilisant des matières radioactives : les réacteurs nucléaires,
les accélérateurs de particules et, si la quantité de matière radioactive est
supérieure à certains seuils, les installations de stockage, les usines de
préparation ou de transformation.

Ce n'est que par l'ordonnance n° 2012-6 du 5 janvier 2012, pris en application


des dispositions de la loi « Grenelle Il » du 12 juillet 2010, que les textes
relatifs aux INB ont été intégrés dans le Code de l'environnement (art. L. 125-
10 s. et L. 591-1 s.).

Les dispositions relatives aux INB tendent à être, aujourd'hui, les plus strictes
de toutes celles qui sont imposées aux installations en matière de protection
de l'environnement, notamment depuis que sont exigées, outre l'autorisation
ministérielle de création, des autorisations pour les effluents gazeux, mais
aussi pour les effluents liquides.

Les prélèvements et les rejets des INB se voient imposer des valeurs
limites. Les installations doivent mettre en place des moyens d'analyse, de
mesure et de contrôle, mais aussi respecter les conditions d'information de
l'administration et les modalités d'information du public.

3.5 La police générale


et les règles de santé publique
a::
0
z
u...
Lorsque les installations ne sont soumises ni au régime des installations
<l'.
LI)
classées ni aux différents régimes spécifiques aux secteurs réglementés
ri
0
N
répertoriés ci-dessus, elles se doivent de respecter les mesures prises dans
©
..._, le cadre de la police générale et de la police de la santé publique .
;:;.
01
·;: Les règles sectorielles survolées dans le paragraphe précédent ne sont pas
>-
Cl..
0 des dispositions intégrées. Une installation peut très bien être assujettie à
u
un domaine, sans être concernée par les autres (par exemple : uniquement
application de la loi sur l'eau ou seulement des règles de lutte contre la
pollution atmosphérique, pour la chaudière alimentant les activités).

88
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Dans le domaine où les dispositions sectorielles ne s'appliquent pas, ce sont


les règles générales qui s'appliquent.

3.8.9 3.5.1 Les pouvoirs de police du maire

Les règles de police générales sont édictées par les maires dans le cadre des
pouvoirs de police qui leur sont conférés par les dispositions du Code général
des collectivités territoriales (CGCT).

Ils sont chargés, notamment, d'assurer sur le territoire de leur commune le


bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques (texte du CGCT et
exemple d'arrêté municipal pris sur ce fondement, voir§ 2.1.1, le point relatif
aux arrêtés).

3.8.10 3.5.2 Les pouvoirs de police


en matière de santé publique

Historiquement, les pouvoirs de police spéciale en matière de santé publique


étaient exercés par le préfet de chaque département à travers l'édiction
d'un règlement sanitaire départemental (RSD), qui prescrit les dispositions
minimales que tout à chacun doit respecter.

Une modification du Code de la santé publique a transféré cette compétence


au gouvernement en 198660 (voir figure 3.17 page suivante).

Depuis, « les règles générales d'hygiène et toutes autres mesures propres


a::
0 à préserver la santé de l'homme6 1 » sont prises par décret en Conseil
z
u...
<l'. d'État. Mais le plein transfert des pouvoirs ne sera effectif que lorsque le
LI)
ri
0
gouvernement aura édicté tous les décrets aptes à remplacer les dispositions
N
des règlements sanitaires départementaux actuels, ce qui n'est pas encore
©
.....
;:;. le cas aujourd'hui. .. Les RSD restent donc en vigueur pour leurs dispositions
01
·;:
>- non encore régies par des décrets (élimination des déchets ménagers et
Cl..

u
0 assimilés, hygiène des locaux, usages et entretien ...).

60 Modification de l'article 1er du Code de santé publique de l'époque, introduite par l'article 67
de la loi n° 86-17 du 6 janvier 1986.
61 Article L. 1311-1 du Code de la santé publique.

89
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Décret d'application de l'article L. 1311 -1 du Code de la santé publique

Art. L 1311 - 1 CSP : • Sans préjudice de l'appllcatJon de législations spéciales et des pouvoirs reconnus aux autorités locales. des décrets
en Conseil d ' ~tat. pris après consultation du Haut Conseil de la sant6 publique et, le cas échéan1. du Consell sup6rlcur de la J>féventlon
des risques professionnels. f1xen1 l'es règles générales d ' hygiène et Ioules auwes mesures J>fopreS Il préserver la santé de l'homme.
notamment en mallère
de pr6ventJon des maladlos transmissibles ;
de salubnt6 des habitation s. des agoloméraUOos et de tous les milieux de vie de l'homme •
d'alimentation on eau destinée Il la consommation humaine :
d'exercice d'activités non soumises à la téglslatlon sur los l nstatlallons c lassées pc>ur la protectJon de l'environnement ;
d' tlvacuatlon, de traitement. d 'éllmlnatlon et d 'utlllsauon des eaux us~s et des déchets :

. de lutto contre les bruits de voisinage et ta pollution atmosphérique d 'origine domestique _· - - - - - - - - - - '
l- de préparation, do distribution. de transport et de conservation des denrées allmentalres. •

Décrets publiés .
Bruits de voisinage (R. 1336·6 s .) Il est prévu, à terme, que )
Déchets hospilaliers (R. 1335· 1 s .)
Séc:unté sanitaire des eaux et aliments (R. 1321 · 1 s.)
( tout le RSD soit remplacé
par des textes du Code

----- ____..
de la santé publique
Rayonnements Ionisants non ICPE el non INB (R 1331 · 1 s)
LUiie conlre la présence de plomb el d'amiante' (R. 1334- 1 s.) __ _,

Figure 3.17 Dispositions du CSP

3.6 Régularité administrative,


sanctions et responsabilités
Les entreprises soumises à la législation des installations classées ou à
d'autres régimes d'autorisation ou de déclaration (comme celui de la loi sur
l'eau : IOTA) doivent, avant d'exploiter, se déclarer ou demander l'autorisation
à la préfecture.
Les installations qui n'ont pas signalé leurs activités à l'administration ou qui
a::
0
z possèdent un arrêté préfectoral obsolète (suite à de nombreuses modifications
u...
<l'. d'activités et/ou de produits) doivent régulariser rapidement leur situation.
LI)
ri
0
N Il appartient à l'exploitant de connaître et de suivre les règles de droit qui lui
©
..._, sont applicables. Si nécessaire, il lui appartient de demander une nouvelle
;:;.
01
·;:
autorisation ou de déclarer toute nouvelle installation qu'il projette de mettre
>-
Cl.. en service.
0
u
Dans le cadre de la mise en place d'un système de management
environnemental basé sur la norme ISO 14001, l'organisme doit, dans un
premier temps, vérifier sa conformité administrative vis-à-vis de cette
législation. En effet, dans le cas où une mise en conformité est nécessaire,
l'administration peut dresser un procès-verbal ou émettre une mise en
demeure, ce qui interdit toute certification.

90
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

La conformité aux exigences légales représente un impératif central dans


le cadre de la certification d'un système de management environnemental.
Un défaut de conformité majeur peut interdire la certification du système de
management.

Plus grave, les conséquences de cette non-conformité peuvent prendre


la forme de sanctions administratives, auxquelles peuvent se cumuler des
sanctions pénales. Outre la sanction, ces non-conformités, et plus largement
les activités de l'organisme, peuvent causer des dommages à autrui,
engageant alors l'obligation de réparer les dommages causés.

3.8.11 3.6.1 Les sanctions administratives


Dans le cadre de certains régimes, particulièrement celui des installations
classées pour la protection de l'environnement (article L. 514-1 et
suivants c. env.), et celui du régime de la loi sur l'eau IOTA (article L. 216-1
et suivants c. env.), si l'exploitant ne respecte pas les prescriptions qui lui sont
imposées, ou s'il n'a pas déposé la demande d'autorisation ou la déclaration
nécessaire, le préfet peut prendre des sanctions à son encontre, dites
sanctions administratives.

Ses sanctions sont de trois sortes :


~ la consignation ;
~ les travaux d'office ;
~ la suspension.

Elles ne peuvent être prononcées qu'après que l'exploitant ait été mis en
a::
o demeure de régulariser sa situation, s'il n'obtempère pas à cette mise en
z
~ demeure.
LI)
ri
0
N
© • Lorsque l'inspecteur des installations classées constate
:§, l'inobservation des conditions imposées à l'exploitant
·~ d'une installation classée (article L. 514-1 C. env.)
0
u
L'exploitant peut se voir imposer, par arrêté préfectoral, la consignation d'une
somme qui correspond au montant des travaux à réaliser et qui ne lui sera
rendue qu'au fur et à mesure de la réalisation des travaux.

S'il ne s'exécute pas, le préfet peut faire réaliser d'office les travaux nécessaires
aux frais de l'exploitant. Cette mesure est appliquée notamment dans le cadre
de la résorption de sites et de sols pollués. Une circulaire de 1996 prévoit la

91
Au cœur de /'ISO 14001:2015

possibilité pour l'ADEME d'être maître d'ouvrage des travaux de sécurisation


du site et de dépollution62 .

• Lorsqu'une installation est exploitée sans avoir fait l'objet


de la déclaration ou de l'autorisation requise
(article L. 514-2 C. env.)

Le préfet met en demeure l'exploitant de régulariser sa situation dans un délai


qu'il fixe. Il peut suspendre l'exploitation de l'installation jusqu'au dépôt de la
déclaration ou jusqu'à la décision relative à la demande d'autorisation.

Si l'exploitant n'effectue pas les démarches de régularisation ou si la


demande d'autorisation est rejetée, le préfet peut ordonner la fermeture ou la
suppression de l'installation. Ces sanctions peuvent être contestées devant le
juge administratif au motif de leur illégalité.

• La contestation des décisions administratives devant le juge

Un administré qui se trouve lésé par une décision administrative quelle


qu'elle soit (décret, arrêté ministériel, préfectoral ou municipal, délibération
conseil généraux ou conseils municipaux), peut la contester devant le juge
administratif compétent63 •

L'.exploitant d'une installation classée peut contester les arrêtés d'autorisation


(initiaux ou complémentaires) qui s'imposent à lui sous réserve de respecter
les délais de recours : deux mois à compter de la notification de l'acte. Ce
délai est strict et ne peut pas être prolongé par un recours administratif. Dans
a:: ce délai, l'exploitant pourra demander l'annulation au juge soit pour des motifs
0
z
u... d'illégalité de forme 64 , soit pour des motifs d'illégalité de fond 65 .
<l'.
LI)
ri
0
L'.exploitant n'est pas le seul à pouvoir engager une action. Toute personne qui
N
© démontre qu'elle a intérêt à agir peut le faire. Le tiers doit démontrer qu'il est
..._,
;:;. « directement concerné par l'acte » et que celui-ci entraîne des conséquences
01
·;:
>- pour lui.
Cl..
0
u
62 Circulaire DPPR/SEI du 7 juin 1996, article L. 131-3 du Code de l'environnement.
63 Tribunal administratif avec appel possible devant la Cour administrative d'appel, ou le
Conseil d'État, qui selon l'acte en cause, sera juge de première et dernière instance, juge
d'appel ou juge de cassation.
64 Par exemple : la décision a été prise par une autorité incompétente, toutes les règles d'une
procédure n'ont pas été suivies (une commission n'a pas été consultée, l'étude d'impact est
insuffisante}, la décision n'a pas été motivée alors que cette motivation était obligatoire.
65 Par exemple : la règle de droit appliquée n'était pas la bonne, la règle de droit a été violée
ou une erreur a été commise dans l'appréciation des fa its.

92
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

Ce tiers peut être un voisin, une municipalité, une association de protection


de l'environnement ou toute association, déclarée ou non, qui montre que
la décision a attenté aux « intérêts qu'elle a pour mission de défendre ». En
matière d'installations classées, les tiers ont un an pour agir à partir de la
date d'affichage ou de publication de la décision, ou à compter de la mise
en service de l'installation si celle-ci n'est pas intervenue dans les six mois
(art. R. 514-3-1 C. env.).

De plus, en matière d'installations classées, les pouvoirs du juge vont au-delà


de la simple possibilité d'annuler ou de confirmer l'acte. Le juge peut aussi
modifier les dispositions de l'arrêté, y ajouter ou y retrancher des mesures.

L'.exploitant d'une installation classée, comme les tiers, peuvent aussi


demander au juge d'engager la responsabilité de l'État pour carence ou
erreur dans la mise en œuvre de la législation des installations classées. Mais
les condamnations en responsabilité de l'État sont rares, bien qu'en matière
d'installations classées, contrairement à l'exigence générale de preuve d'une
faute lourde, les juges engagent la responsabilité de l'État pour faute simple
dont il est plus facile de rapporter la preuve 66 .

Le contentieux relatif aux autorisations administratives présente donc un


caractère très particulier pour les exploitants. Ils ne peuvent pas toujours le
maîtriser, notamment lorsque ce sont les voisins ou d'autres tiers intéressés
qui agissent à l'encontre de l'arrêté d'autorisation.

L'.objectif doit alors être, notamment dans le cadre du système de management


environnemental, de minimiser ces risques contentieux.

La limitation des risques passe évidemment par la conformité aux exigences


a::
0
z légales applicables, mais aussi par la prise en compte de toute information
u...
<l'. émanant des différents acteurs susceptibles de contester.
LI)
ri
0
N Les exigences du système de management environnemental en
© tiennent compte, comme l'exigent différents paragraphes de la norme
.....
;:;.
01
·;: ISO 14001:2015:
>-
Cl..
0 ..,. Dans le cadre de la planification, lors de l'établissement et du passage
u
en revue des objectifs (ISO 14001:2015, article 6.1.3 et 3.2.9): l'organisme
doit prendre en considération, outre les exigences légales et les aspects
environnementaux significatifs, un certain nombre d'autres exigences,
dont les points de vue des parties intéressées.

66 L'État a, par exemple, été condamné pour l'abstention du préfet à faire application de la
législation des installations classées et retard prolongé à agir, alors qu'un tiers subissait un
préjudice du fait de l'exploitation illégale (Conseil d'État, 15 février 1974, Arnaud, requête
n° 87.119, recueil des arrêts du Conseil d'État, p. 115).
93
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Dans le cadre de la revue de direction, les données d'entrée


doivent comprendre notamment : « des besoins et attentes des parties
intéressées » (ISO 14001 :2015, paragraphe 9.3, point b-2°).

Outre les sanctions administratives, de nombreux textes du droit de


l'environnement sont sanctionnés pénalement, y compris pour les domaines
dans lesquels des sanctions administratives s'exercent. Les deux sanctions
peuvent alors se cumuler.

3.8.12 3.6.2 Sanctions pénales


Des faits ne peuvent être pénalement sanctionnés que dans la mesure où ils
remplissent les critères de définition d'une ou de plusieurs infractions. Le droit
de l'environnement n'en manque pas :
~ Les unes sanctionnent le non-respect de réglementations particulières,
par exemple : le défaut de demande d'autorisation, la non-remise en état
du site après exploitation, le non-respect des prescriptions imposées,
l'obstacle aux fonctions des inspecteurs ...
~ Les autres sanctionnent des atteintes à l'environnement, par exemple :
la pollution des eaux, les dépôts d'ordures, l'atteinte à la flore protégée .. .
~ Dans d'autres cas, ce sont les infractions générales du Code pénal qui
peuvent trouver à s'appliquer, par exemple : le manquement délibéré à
une obligation de sécurité, l'homicide involontaire, un dommage corporel
à autrui pour maladresse, le manquement à une obligation de sécurité, la
négligence ...
a:: Ces infractions sont qualifiées de contraventions ou de délit selon la gravité
0
z
u.. des faits sanctionnés 67•
<l'.
LI)
ri
0 Les contraventions sont assorties de peines d'amende qui peuvent dépasser
N
© 1 500 euros, voire 3 000 euros en cas de récidive. Quant aux délits, ils sont
.....
;:;.
01
assortis de peines d'amende et de peines d'emprisonnement que les textes
·;:
>-
Cl..
fixent spécifiquement et dont certaines peuvent être assez lourdes.
0
u

67 Jusqu'à l'entrée en vigueur du nouveau Code pénal, il n'existait pas de crime en matière
d'environnement. Le nouveau Code pénal en introduit un, dans le cadre de la répression
des actes terroristes. Son article 421-2 dispose : « Constitue également un acte de terro-
risme, lorsqu'il est intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou col-
lective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur, le
fait d'introduire dans l'atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol ou dans les eaux, y compris
celles de la mer territoriale, une substance de nature à mettre en péril la santé de l'homme
ou des animaux ou le milieu naturel. »

94
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

> Exemples
En matière de déchets (exportation ou importation, transit de déchets illégaux, infractions
à la loi du 15 juillet 1975 sur les déchets et à ses textes d'application) : 75 000 euros
d'amende par infraction constatée et deux ans d'emprisonnement au plus.
En matière d'installations classées, la mise en service d'une installation de classe A sans
autorisation est également sanctionnée par une amende de 75 000 euros (150 000 euros
en cas de récidive), et peut être passible d'un an d'emprisonnement au plus. S'il s'agit
de la mise en service d'une installation de classe D sans déclaration, l'amende n'est
que de 1 500 euros, sans emprisonnement. S'il s'agit de non-respect des prescriptions
techniques, l'amende peut s'élever à 1 500 euros au plus, mais peut aller jusqu'à
75 000 euros dans le cas où l'infraction est constatée alors que le délai de mise en
conformité imposé par un arrêté de mise en demeure a expiré.
Peuvent être pénalement sanctionnés :
.,.. Le chef d'entreprise, qui sera passible de condamnation pénale soit pour
une infraction qu'il a lui-même commise, soit pour une infraction commise
par un de ses subordonnés68 , soit en tant que complice de la personne
morale, en l'occurrence la société qu'il dirige .
.,.. Indépendamment ou cumulativement, la personne morale, c'est-à-dire
la société exploitante, pourra aussi être sanctionnée pénalement, mais
seulement dans les cas prévus par la loi - et il y en a un certain nombre
en droit de l'environnement.
.,.. Enfin, le salarié préposé peut aussi se voir condamner pénalement dans
le cadre de l'exercice de ses fonctions, mais seulement lorsqu'il bénéficie
d'une délégation de pouvoir69 , ou pour certaines infractions qui visent
« tous ceux(...) chargés à un titre quelconque de la direction, de la gestion
a:: ou de l'administration de l'entreprise70 ».
0
z
u...
<l'. En pratique, il est nécessaire que l'infraction soit constatée par une personne
LI)
ri
0
assermentée (inspecteur des installations classées, officiers de police
N
© judiciaire .. .), et que le procès-verbal d'infraction soit transmis au procureur de
.....
;:;. la République, qui choisira d'engager, ou non, les poursuites .
01
·;:
>-
0.
0
En matière d'environnement, beaucoup de procès-verbaux d'infraction sont
u classés sans suite. Dans certains cas, cette pratique a été jugée fâcheuse par

68 Lorsque le subordonné a commis une négligence répréhensible et que le défaut de surveil-


lance a permis de favoriser l'infraction.
69 La délégation de pouvoir, par exemple, au directeur technique, doit opérer un transfert de
pouvoirs limité, précis et effectif. Il peut être écrit, par exemple, comme modalité du contrat
de travail ou tacite. C'est au chef d'entreprise de prouver la délégation de pouvoir.
70 Voir, par exemple, l'article L. 54 1-46 C. env. relatif à la responsabilité pénale en matière
d'infraction à la législation sur la gestion des déchets.

95
Au cœur de /'ISO 14001:2015

les services administratifs (pour qui les juridictions répressives représentent


le dernier recours possible après avoir épuisé, sans succès, tous les recours
administratifs).

Certains parquets s'entendent de manière informelle avec les inspecteurs


des installations classées : l'inspecteur s'engage à n'utiliser le dispositif
pénal qu'en tout dernier recours, lorsque toutes les autres possibilités ont
été épuisées. Alors, le procureur de la République s'engage à ne pas classer
le dossier sans suite et à poursuivre toutes les infractions dont les procès-
verbaux de constatation lui sont transmis.

D'éventuelles condamnations pénales antérieures devront, bien évidemment,


être documentées dans le cadre du système de management environnemen-
tal (SME) et les sources de ces infractions précisément déterminées, afin de
les définir comme cibles prioritaires dans le cadre du programme d'action.

En cas de non-conformités substantielles, sources de responsabilité pénale,


l'organisme aura intérêt à régulariser sa situation administrative avant
d'engager la démarche d'établissement et de certification d'un SME.

Au-delà de la responsabilité pénale, toute activité est susceptible de causer


des dommages à autrui, engageant alors la responsabilité civile des auteurs
d'un fait dommageable.

3.8.13 3.6.3 Responsabilités civiles


Toutes les législations relatives à l'environnement précisent comme l'article
L. 514-19 du Code de l'environnement pour les ICPE : « Les autorisations
a:: sont accordées sous réserve des droits des tiers. » Cela signifie que, même
0
z
u... dans l'hypothèse où l'installation fonctionne en complète conformité avec les
<l'.
LI)
ri
prescriptions qui lui sont imposées, cela n'empêche pas un tiers de demander
0
N réparation d'un dommage qu'il aurait subi.
©
..._,
;:;.
01
Ces demandes de réparation doivent être formulées auprès du juge civil,
·;:
>- mais peuvent aussi être examinées dans le cadre d'un procès pénal, si le
Cl..
0
u dommage a été causé par un fait ou un acte défini comme une infraction.
Les victimes peuvent alors se constituer partie civile au procès pénal, le
juge pénal statuant également sur les prétentions civiles (demande de
réparation du préjudice, le plus généralement par l'allocation de dommages
et intérêts).

Toute personne peut engager une action en réparation d'un dommage dès
lors que le dommage est personnel, certain et direct. Ce dommage peut

96
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

toucher ses biens, ses intérêts (par exemple, des pertes économiques) ou
son intégrité (physique ou morale).

En principe, la responsabilité de l'auteur d'un fait dommageable ne peut être


engagée que s'il est prouvé qu'il a commis une faute, une imprudence ou une
négligence (articles 1382 et 1383 du Code civil). La faute pourra notamment
être constituée par la non-conformité à la réglementation applicable. Mais
dans certaines hypothèses, la responsabilité peut être engagée sans qu'il
y ait de faute commise dès lors que sont prouvés le dommage et le lien de
causalité entre le fait dommageable et le dommage.

Ainsi, la responsabilité peut être engagée du fait des choses ou des personnes
que l'on a sous sa garde (article 1384, alinéa 1er du Code civil).

Ce type de responsabilité a, par exemple, fondé la condamnation à réparer


les dommages dus à des infiltrations de gaz toxiques, à des eaux résiduaires
ou encore à des émissions de vapeur ayant provoqué du verglas71 .

En plus de ces régimes généraux d'engagement de responsabil ité, les


juges ont créé, au fur et à mesure de leurs jugements, décisions et arrêts, la
jurisprudence dite des troubles de voisinage.

Pour que la responsabilité de l'auteur d'un fait dommageable soit engagée, on


n'a pas besoin de prouver sa faute, mais uniquement le dommage et le lien de
causalité. En revanche, l'action pourra prospérer uniquement si le trouble de
voisinage est qualifié d'anormal.

> Exemple
Sont qualifiés de trouble anormal « des déchets abondants et se diluant insuffisamment
~ dans l'eau ayant entraîné la destruction de parcs à moules72 », « les vibrations d'une
z
~ presse pouvant avoir un effet stressant du fait de leur répétitivité73 », « le bruit continu
~ des compresseurs et celui provenant de la circulation très matinale des camions74 ».
0
N
© Des actions peuvent également être engagées par les associations si leurs
:!:
01
biens ou leurs intérêts propres sont touchés (par exemple, une association de
·~ pêche qui a vu l'alevinage d'une rivière anéanti par une pollution) ou lorsque
Cl..
8 des victimes s'unissent pour se faire indemniser (elles créent une association
de défense qu'elles mandatent pour les représenter en justice, artic le L. 142-3
du Code de l'environnement).

71 Cas de jurisprudences cités au Code permanent environnement et nuisance, partie Installa-


tions classées, commentaire n° 255.
72 Civ. 2°, 11 mars 1976, Bull. Civ., n° 98.
73 CA Reims, 8 févri er 1989, Jurisdata n°043908.
74 CA Angers, 12 septembre 1990, Jurisdata n° 051418.

97
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les associations ayant pour objet la sauvegarde de l'environnement peuvent


également demander réparation du préjudice direct ou indirect causé aux
intérêts collectifs qu'elles défendent. Mais elles ne peuvent agir que si les faits
dommageables constituent une infraction pénale75 . Leur action consistera à
se constituer partie civile lors d'un procès pénal.

En matière d'environnement, la question s'est posée de la possibilité de


réparer un dommage qui ne soit causé ni à une personne, ni à ses biens ou
à ses intérêts, mais à l'environnement lui-même, ce que certains nomment le
préjudice écologique pur. Est-il possible d'indemniser la disparition d'une
espèce, la destruction d'un site naturel remarquable ?

La législation privilégie la prévention, souhaitant ne jamais avoir à réparer des


dommages dans la plupart des cas irréversibles et difficilement réparables.
Mais que faire si des sites remarquables ou des ressources primordiales,
comme l'eau, sont atteints dans leur intégrité?

La récente directive européenne concernant les dommages


environnementaux76 , contrairement aux ambitions initiales, ne fixe pas de
nouvelles règles de responsabilité civile. En fait, elle crée un cadre fondé
autant sur la prévention que sur la réparation.

La prévention consiste à imposer aux exploitants d'activités de prendre les


mesures pour éviter que ne survienne un dommage à l'environnement, sous
contrôle de l'État. Cela revient à étendre le principe des ICPE à de nouvelles
catégories d'activités.

Pour ce qui concerne la réparation, elle ne passe pas par la création de nouvelles
règles de responsabilité civile, mais par l'obligation, pour l'exploitant auteur
a::
0
z du dommage, d'engager des actions de réparation sous le contrôle de l'État.
u...
<l'.
LI) Cela revient à instaurer un régime un peu équivalent à celui de la réhabilitation
ri
0
N des sites et des sols pollués, mais pour des atteintes à des milieux (les eaux
©
..._,
;:;.
01
·;: 75 Les associations agréées pour la protection de l'environnement en vertu de l'article L. 141-1
>-
Cl.. C. env. peuvent exercer les droits reconnus à la partie civile pour toute « infraction aux
0
u dispositions législatives relatives à la protection de la nature et de l'environnement, à l'amé-
lioration du cadre de vie, à la protection de l'eau, de l'air, des sols, des sites et paysages, à
l'urbanisme, ou ayant pour objet la lutte contre les pollutions et les nuisances, ainsi qu'aux
textes pris pour leur application ». Les associations de sauvegarde de l'environnement qui
ne sont pas agréées mais qui sont déclarées depuis au moins cinq ans peuvent agir éga-
lement, mais dans un champ plus limité, celui des infractions « aux dispositions relatives à
l'eau, ou des intérêts visés à l'article L. 511-1 , en ce qui concerne les faits constituant une
infraction aux dispositions relatives aux installations classées», article L. 142-2 C. env.
76 Directive n° 2004/35/CE du 21 avril 2004 sur la responsabilité environnementale en ce qui
concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux (JOUE L 143/56
du 30 avril 2004 ).

98
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

et le sol) ou à des habitats naturels, tels que ceux qui sont répertoriés dans le
cadre du réseau Natura 200077.

La seule nouveauté consiste en la possibilité de « demande d'action »


auprès de l'administration pour les personnes concernées par le dommage
environnemental, mais en aucun cas ces personnes ne pourront se faire
indemniser un quelconque préjudice. Leur action pourra simplement obliger
l'État à imposer des mesures de réparation à l'auteur du fait dommageable.

La transposition de cette directive est intervenue en France par la loi sur la


responsabilité environnementale n° 2008-757 du 1er août 2008, à la suite de
la condamnation de la France pour manquement, faute de transposition dans
les délais impartis (avril 2007).

Cette loi a été complétée par un décret n° 2009-468 du 23 avril 2009 relatif à la
prévention et à la réparation de certains dommages causés à l'environnement.

Ces textes forment les articles L. 161-1 et suivants et R. 161-1 et suivants du


Code de l'environnement.

Ce texte ouvre l'obligation de réparer les dommages causés à la nature,


indépendamment de ceux qui touchent les personnes et leurs biens, à savoir,
les dommages aux sols, aux eaux et aux espèces et habitats naturels, ainsi
qu'aux « services écologiques » qu'ils rendent.

Ne sont visés que les dommages qui « affectent gravement le maintien ou le


rétablissement dans un état de conservation favorable » de l'élément affecté.

Le régime de la responsabilité encourue est différent selon que l'activité


cause du dommage est :
a::
0 ""' une activité considérée comme dangereuse (la liste de ces activités se
z
u...
<l'. trouve à l'annexe Ill de la directive 2004/35/CE) dont la responsabilité est
LI)
ri
0 engagée, même sans faute, dès lors que le dommage est constaté et en
N
© lien avec cette activité ;
..._,
;:;.
01 ""' une autre activité non considérée a priori comme dangereuse, dont
·;:
>-
Cl.. la responsabilité ne peut être engagée qu'en cas de faute de sa part
0
u et uniquement lorsque le dommage touche les espèces et les habitats
naturels protégés.

L'.originalité du régime de responsabilité, institué par la directive et repris par la


loi française, consiste dans l'obligation, non seulement de réparer un sinistre,
mais encore de prendre toute mesure pour le prévenir.

77 Voir paragraphe 3.2.4, point relatif à la protection de la nature.

99
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Les mesures de prévention doivent être prises en cas de « menace


imminente de dommage » par l'exploitant et à sa charge. Il doit, en outre,
informer les autorités publiques et, lorsque le dommage survient, prendre
toutes les mesures pour le cantonner et en faire cesser la cause.
~ Les mesures de réparation sont précisées par l'autorité administrative
après :
T évaluation de la nature et des conséquences du dommage ;
T proposition de mesures par l'exploitant, soumises à l'avis des autorités
et des personnes intéressées et éventuellement amandées par l'auto-
rité administrative ;
T prise d'un arrêté par l'autorité administrative prescrivant les mesures
que l'exploitant devra mettre en œuvre.

Les mesures prises peuvent consister soit en :


~ une « réparation primaire », remise en état pour retrouver l'état initial ;
~ des mesures de « réparation complémentaire » lorsque la réparation
primaire n'a pas réussi à restituer au milieu son état initial, afin de retrouver
au moins un « service » ou des « ressources » comparables ;
~ des mesures de « réparation compensatoire » lorsqu'il y a perte
irrémédiable de ressource ou de service naturel.

Ces mécanismes ne seront mis en œuvre que pour les dommages causés
après le 30 avril 2007, c'est-à-dire à l'expiration du délai laissé aux États pour
transposer les dispositions de cette directive dans leur droit interne.

À la suite d'une décision de la Cour de cassation du 25 septembre 2012,


a:: reconnaissant pour la première fois le « préjudice écologique » en tant que
0
z
u...
tel (dans l'affaire du naufrage de l'Erika), une proposition de loi est intervenue
<l'.
LI) en avril 2013, tendant à introduire dans le Code civil la responsabilité pour
ri
0
N
préjudice écologique. La proposition est ainsi formulée :
©
..._, ~ « toute personne qui cause un dommage à l'environnement est tenue de
;:;.
01
·;: le réparer » ;
>-
Cl..
0 ~ « la réparation du dommage à l'environnement s'effectue prioritairement
u
en nature » ;
~ lorsque celle-ci n'est pas possible, « la réparation se traduit par une
compensation financière versée à l'État ou à un organisme désigné par lui
et affectée à la protection de l'environnement ».

Le fait d 'intégrer les atteintes à l'environnement dans le cadre du droit commun


de la responsabilité civile modifierait de manière importante leur traitement et

100
L'évolution parallèle des dispositions législatives et réglementaires

leur réparation, qui ne sont toutefois pas sans poser de nombreux problèmes
pratiques, relatifs notamment à la quantification du préjudice, au titulaire de
l'action, à l'effectivité et à l'efficacité de la réparation.

Sur la base du rapport déposé par le groupe de travail présidé par le


Pr. Jegouzo le 20 septembre 2013, un avant-projet de loi « relatif à la
responsabilité environnementale» a été rédigé en février 201578 .

Toutes ces possibilités - actuelles ou à venir - d'engager la responsabilité de


l'organisme en cas de dommages causés à des tiers ou à l'environnement
directement, rentrent dans les critères à prendre en compte dans le cadre de
la détermination des aspects environnementaux significatifs.

En pratique, elles forment en elles-mêmes des obligations de conformité au


sens de la norme ISO 14004:2015, qui en son§ A.6.1.3 identifie les obligations
de conformité comme contenant les exigences légales, au sein desquelles se
trouvent« les décisions judiciaires ou des tribunaux administratifs » (pointe).

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

78 Y. Jegouzo, « Pour la réparation du préjudice écologique », rapport du groupe de travail


installé par Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la Justice, 17 septembre
2013 : www.justice.gouv.fr/art_pix/1_rapport_prejudice_ecologique_20130914.pdf

101
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
4
Le retour d'expériences
de la certification
ISO 14001:2004

De nombreux outils de management de l'environnement sont mis à la dispo-


sition des dirigeants pour les aider à gérer leurs risques environnementaux
comme l'indique le tableau 4.1.
a::
0 Tableau 4.1 Les principaux outils de management environnemental
z
u... {Source: Environormes adapté)
<l'.
LI)
ri
0
N
© Domaine Titre Descriptif
...,,
;:;.
01
·;: Règlement (CE) n° 761/2001 du
>-
0. 19/03/2001 permettant la participation - Système de management
0
u Site volontaire des organisations à environnemental
industriel un système communautaire de - Déclaration environnementale
management environnemental et - Certification par tierce personne
d'audit (EMAS)
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 4.1 Les principaux outils de management environnemental (suite)

Domaine Titre Descriptif


Référentiel ISO 14001 relatif Système de management
au Systèmes de management environnemental
environnemental - Exigences et lignes
directrices pour son utilisation
Référentiel NF X 30-205 Systèmes de
management environnemental - Guide Certification par tierce personne
Site pour la mise en place par étapes d'un
industriel système de management environnemental
États des lieux des impacts
Diagnostic environnementaux
Pas de labellisation : reconnaissance
Évaluation des atteintes à l'environne-
Audit de sol
ment limitées aux sols et sous-sols
Recherche de procédés industriels
Technologies propres moins polluants satisfaisants le mieux
aux critères de développement durable.
Meilleure technologie disponible (MTD)
Procédés selon la directive 2010/75/UE relative Techniques répertoriées dans des
aux émissions industrielles, appelée documents appelés « BREF » (Best
directive IED available techniques REFerence
document)
ACV
Référentiel ISO 14040:2006 spécifie Analyse du cycle de vie du produit
les principes et le cadre applicables à la
réalisation d'analyses du cycle de vie
a::
0 Distingue des produits et des services
z
u... plus respectueux de l'environnement :
<l'. Écolabel
LI) critères garantissant l'aptitude à
ri
0 Deux écolabels sont délivrés en France : l'usage des produits et services
N
la marque NF Environnement pour le et une réduction de leurs impacts
©
..._, marché français et l'Écolabel Européen environnementaux tout au long de leur
;:;. Produits
01
·;: pour le marché de l'Union européenne. cycle de vie
>-
Cl..
0 Certification par tierce personne
u
Concept écologique de produits
Intégration des critères
Écoproduits
environnementaux dès la phase de
Écoconception conception d'un produit ou service pour
réduire les impacts environnementaux
tout au long du cycle de vie
Évaluation par tierce personne

104
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

4.1 Un outil qui a fait ses preuves :


le référentiel ISO 14001:2004
Comme nous l'avons vu, une norme est une spécification accessible au
public, établie avec la coopération des parties intéressées et fondée sur les
résultats conjugués de la science, de la technologie et de l'expérience.
Elle vise à l'avantage de la communauté dans son ensemble et est approuvée
par un organisme qualifié.

Ces normes sont des instruments d'utilisation volontaire. Par conséquent, un


industriel peut, tout à fait librement, choisir d'utiliser ou non un référentiel pour
élaborer son système de management environnemental, en sachant toutefois
que dès l'instant où il s'engage dans cette démarche pour une certification,
l'ensemble des prescriptions doit être mis en œuvre.

Les normes correspondant aux systèmes de management environnemental


sont regroupées dans la série ISO 140XX (International Standard Organisa-
tion) comportant six sous-familles.

~ Définition du système de management environnemental selon la norme


NF EN ISO 14001:2004
Système de management environnemental : le système de management environnemental
est la composante du système de management d'un organisme utilisée pour développer et
mettre en œuvre sa politique environnementale et gérer ses aspects environnementaux.
Note 1 : un système de management est un ensemble d'éléments liés entre eux, utilisé
pour établir une politique et des objectifs et atteindre ces objectifs.
a:: Note 2 : un système de management comprend l'organisation, la planification, les
0
z
u... responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources
<l'.
LI)
ri Parmi la vingtaine de documents normatifs des sous-familles, citons les plus
0
N
utilisées (voir tableau 4.2).
©
.....
;:;.
01 Tableau 4.2 Quelques normes de la série ISO 14000
·;:
>- (Source : AFNOR adapté)
Cl..
0
u
Systèmes de management environnemental -
ISO 14001
Exigences et lignes directrices pour son utilisation
Systèmes de
Systèmes de management
management
environnemental - Lignes directrices générales
ISO 14XXX ISO 14004 concernant les principes,
les systèmes et les techniques
de mise en œuvre

105
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 4.2 Quelques normes de la série ISO 14000 (suite)

Systèmes de management environnemental - Lignes


directrices pour la mise en application par phases d'un
Systèmes de ISO 14005
système de management environnemental, incluant l'utili-
management sation d'une évaluation de performance environnementale
ISO 14XXX
Systèmes de management environnemental -
ISO 14006
Lignes directrices pour intégrer l'éco-conception

Audits
Lignes directrices pour l'audit des systèmes de
environnementaux ISO 19011
management
ISO 140XX

Étiquettes et déclarations environnementales -Principes


ISO 14020
Étiquetage généraux
environnemental
ISO 1402X Marquages et déclarations environnementaux - Auto-
ISO 14021
déclarations environnementales (Étiquetage de type Il)

Management environnemental -
ISO 14031 Évaluation de la performance environnementale - Lignes
Performance directrices
environnementale
ISO 1403X Management environnemental -
ISO/TR
Exemples d'évaluation de la performance
14032
environnementale (EPE)

Analyse du cycle
Management environnemental -
de vie ISO 14040
Analyse du cycle de vie - Principes et cadre
ISO 1404X

Terminologie du
management
ISO 14050 Management environnemental - Vocabulaire
environnemental
a:: ISO 1405X
0
z
u...
<l'. ISO 14064 Gaz à effet de serre
LI)
ri Gestion des gaz à
0 Gaz à effet de serre - Exigences pour les organismes
N effet de serre
fournissant des validations et des vérifications des gaz à
©
..._, ISO 1406X ISO 14065
;:;.
effet de serre en vue de l'accréditation ou d'autres formes
01
·;: de recconnaissance
>-
Cl..
0
u Toutes ces normes peuvent être commandées sur le site d'AFNOR,
!'Association française de normalisation.

4.1.1 La philosophie du référentiel ISO 14001:2004


Depuis une vingtaine d'années, la norme ISO 14001 relative au systèmes de
management environnemental est un outil adopté par de nombreux organismes

106
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

de toute taille souhaitant identifier les incidences environnementales


occasionnées par leurs activités, produits et services, et y remédier.

Ce guide méthodologique permet à l'entreprise :


..,. d'avoir une connaissance prec1se des éventuels problèmes
environnementaux et des opportunités de progrès ;
..,. de maîtriser les « risques » environnementaux à un coût économiquement
viable ;
..,. de renforcer son état de conformité par rapport aux textes réglementaires
en vigueur;
..,. de satisfaire aux demandes des parties intéressées (riverains, autorités,
élus, associations de naturalistes, investisseurs, etc.) ;
..,. d'impliquer l'ensemble du personnel interne, des fournisseurs et des sous-
traitants ;
..,. de planifier les investissements pour améliorer ses performances
environnementales.

4.1.2 Le domaine d'application de la norme ISO 14001:2004


La norme s'applique à tous les organismes souhaitant :
..,. établir, mettre en œuvre, tenir à jour et améliorer un système de
management environnemental ;
..,. s'assurer de sa conformité avec sa politique environnementale établie ;
..,. démontrer sa conformité à la norme :
a:: T en réalisant une auto-évaluation et une autodéclaration de conformité ;
0
z
u... T en recherchant la confirmation de sa conformité par des parties inté-
<l'.
LI) ressées ou une partie externe à l'organisme ;
ri
0
N T en obtenant la certification du système de management environne-
© mental mis en place.
.....
;:;.
01
·;:
>- L.:organisme peut librement définir les limites du domaine d'application de la
Cl..

u
0
norme. Ainsi, il peut choisir d'appliquer la norme à l'ensemble de l'organisme
ou à certaines de ses unités opérationnelles spécifiques. Toutes les activités,
produits et services de l'organisme compris dans le domaine d'application
sélectionné devront être étudiés. Il est à noter que lorsqu'une partie d'un
organisme est exclue du domaine d'application de son SME, il convient que
l'organisme puisse l'expliquer.

107
Au cœur de /'ISO 14001:2015

La norme NF EN ISO 14001:2004 ne s'applique pas aux éléments des


activités, produits et services que l'organisme n'a pas les moyens de maîtriser
et sur lesquels il n'a pas les moyens d'avoir une influence. Encore faut-il le
démontrer (exemple : test au feu d'éléments de sécurité volumineux, imposé
par la législation, entraînant des rejets atmosphériques non captés en raison
du coût excessif de la technologie)!

Le domaine d'application ne couvre pas les aspects suivants :


..,_ Le management de l'hygiène et de la sécurité au travail : les risques
encourus par le personnel lors des activités de l'entreprise ne sont pas
inclus dans la norme et relèvent de la législation du travail. Toutefois,
l'organisme peut considérer que le personnel est une composante de
l'environnement et en tenir compte lors de l'élaboration de son système .
..,_ Le management de la qualité : l'organisme peut baser son système
de management environnemental sur celui de la qualité déjà en place.
Toutefois, ce dernier devra être adapté aux spécificités de la norme
NF EN ISO 14001. La certification ne portera que sur les dispositions
prises dans le cadre de la gestion de l'environnement.
..,_ Les activités des fournisseurs et sous-traitants dans leur propre
entreprise : cependant, ils sont fortement sollicités pour mettre également
en place un système de management environnemental, et d'autant
plus s'ils sont en interaction avec le champ d'application du système de
management de l'environnement de l'organisme.

4.1.3 L'amélioration continue : la logique PDCA


a::
0
z Pour être performante, les entreprises doivent répondre à des objectifs
u...
<l'. de moyens et de résultats. Reconnu internationalement, le modèle PDCA,
LI)
ri
0
basé sur la roue de Deming, permet d'atteindre les résultats escomptés (voir
N
© figure 4.1). Cette méthode solide permet de définir les actions de progrès,
..._,
;:;.
01
de les coordonner au travers d'une organisation efficace et de contrôler les
·;:
>- résultats environnementaux attendus.
Cl..
0
u La norme NF EN ISO 14001 (version 2004) est composée de:
..,_ Quatre chapitres : Domaine d'application ; Références normatives
Définitions ; Exigences du système de management environnemental.
..,_ Trois annexes informatives :
T annexe A : Lignes directrices pour l'utilisation de la présente norme
internationale ;

108
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

'Y annexe B: correspondance entre l'ISO 14001:2004 et l'ISO 9001:2000;


'Y annexe C : bibliographie.

Les annexes, notamment l'annexe A , sont données à titre d'information


et peuvent servir de guide. Elles ne peuvent cependant pas faire l'objet
d'exigences pour la certification.

Le chapitre 4 « Exigences du système de management environnemental »


comprenant les 18 exigences à satisfaire repose sur le principe d'une boucle
d'amélioration continue ou« roue de Deming ».La démarche environnementale
se traduit par le concept du PDCA : Plan (planifier), Do (mise en œuvre),
Check (vérifier), Act (agir). Comme le souligne AFNOR, le cycle PDCA peut
s'appliquer à la stratégie et à son pilotage, aux processus, aux produits, à
l'innovation, au management des risques , par exemple. L'.objectif final de ce
cycle est d'inscrire l'entreprise dans une démarche de performance.

4.2. POLITIQUE
ENVIRONNEMENTALE

4.6. REVUE DE DIRECTION 4.3. PLANIFICATION


4.3.1 Aspects environnementaux
4 6 Revue de D11eaion 4.3.2 Exigences légales et autres exigences
4.3.3 Objectifs, a bles et programrne(s)

~
4.5. CONTRÔLE i'.=
0
4 4.1 Ressoorœs r61es. responsabtllté et autonté-
..,
w
4 5 1 Surveillance et mesurage al
4 42 Compé!ence. Formauon et sensibU1sa1Jo0. 0
4.5 2 Evaluation de la conformté
4 4.3 CommunicatJon
4.5 3 Non-confonruté. aclion
correctM! et aclion préventive
4 5 4 Mai1nse des enr

a:: 4.5 5 Audit nteme


0 paralion et réponse aux si1uations d'urgence
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
© Figure 4.1 Amélioration continue PDCA
..._,
;:;,
01
·;:
>-
Cl..
Cette amélioration doit s'inscrire dans la durée. Une définition en est donnée
0
u dans la norme NF EN ISO 14001 :2004.

~ Définition de l'amélioration continue selon la norme NF EN ISO 14001:2004


Amélioration continue : processus récurrent d'enrichissement du SME afin d'obtenir
des améliorations de la performance environnementale globale en cohérence avec la
politique environnementale de l'organisme.
Note : le processus ne nécessite pas d'être appliqué dans tous les domaines d'activité
simultanément.

109
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les exigences du référentiel sont présentées selon la logique du PDCA


comme suit:

§ 4.2 Politique environnementale


..,. Afficher ses intentions et principes de performance environnementale
adaptée.

§ 4.3 Planification (Plan)


..,. Connaître ses impacts environnementaux significatifs grâce à un état des
lieux exhaustif.
..,. Se fixer des objectifs à atteindre pour améliorer ses performances (en
fonction des priorités de l'entreprise) .
..,. Programmer des actions pour atteindre ses objectifs et mettre en œuvre
la politique environnementale.

§ 4.4 Mise en œuvre et fonctionnement (Do)


..,. Se donner des moyens pour réaliser le programme d'action élaboré en
tenant compte, plus particulièrement, des situations normales et anormales
de fonctionnement, des capacités techniques, humaines et financières de
l'entreprise et de la réglementation applicable.

§ 4.5 Contrôle (Check)


..,. Vérifier et évaluer les résultats et progrès obtenus .
..,. Contrôler en continu l'efficacité du SME.

§ 4.6 Revue de direction (Act)


..,. Réunir la direction et l'encadrement concernés pour suivre l'évolution du
a:: système.
0
z
u...
<l'. ..,. Décider des axes d'amélioration au vu notamment des résultats du
LI)
ri contrôle.
0
N
© ..,. Être capable de s'adapter aux changements de circonstance.
...,,
;:;.
01
·;:

~ 4.2 Retour sur les motivations


u
des entreprises

Vécue au départ comme une contrainte, l'implantation d'un système de


management de l'environnement basé sur le référentiel ISO 14001 séduit
aujourd'hui les entreprises qui y trouvent de nombreux avantages. Une étude
du Groupe AFNOR, auprès de 800 entreprises de toutes tailles et de tous

110
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

secteurs, met en évidence quatre types de motivations déterminantes dans


la mise en place d'un système de management de l'environnement pérenne :
..., le souhait d'améliorer l'image de marque de l'entreprise ;
.... la réponse aux exigences des pouvoirs publics et l'anticipation de la
réglementation afin de maîtriser ses risques environnementaux, d'innover
et d'éviter tout ennui avec les autorités telle que la DREAL (Direction
régionale de !'Environnement, de !'Aménagement et du Logement);
..., la recherche de l'amélioration de l'efficacité globale de l'entreprise en
optimisant les consommations en énergie, en matières premières, les
budgets liés aux déchets ;
..., la nécessité de répondre aux exigences du groupe en vue d'une
reconnaissance interne.

Les facteurs de motivation les plus significatifs sont79 :

..., l'existence d'un cadre national incitatif: les pays ayant un cadre stratégique
global visent à promouvoir les initiatives de système de gestion de
l'environnement ;
..., le nombre de certification ISO 9001, car beaucoup d'entreprises adoptent
des démarches intégrées facilitées par la compatibilité des deux normes ;
.... l'importance relative des importations ;
..., les avantages accordés par d'autres acteurs, comme les banques et
assureurs, afin de reconnaître les actions des entreprises.

4.2.1 Quelques déclarations d'organismes certifiés


a::
0 ..., Améliorer son image: «Nous voulions gagner la confiance des riverains,
z
u...
<l'. des associations de défense de l'environnement, de la mairie ... »
LI)
ri
0 ..., Être en phase avec ses clients : « Avec la norme, nous avons pu
N
© répondre à des appels d'offres lancés par des pays germanophones ou
.....
;:;.
01
scandinaves. »
·;:
>-
Cl.. ..., Respecter l'environnement : « Si vous demandez un exemple
0
u d'entreprise respectueuse de l'environnement, on vous citera la nôtre. »
..., Formaliser: «Nous n'avons fait que formaliser notre volonté de préserver
l'environnement dans la stratégie de notre groupe. »
..., Fédérer le personnel : « La mise en place de bonnes pratiques
environnementales a nécessité du dialogue entre salariés, ce qui a été un
facteur de décloisonnement dans l'entreprise. »

79 Source« Les apports de la certification ISO 14001 », Étude AFNOR, 2008.

111
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Intéresser les investisseurs : « Nos actionnaires s'interrogeaient sur


nos pratiques environnementales et notre niveau de gestion des risques.
Notre démarche qualité, sécurité et environnement certifiée ISO les a
rassurés. »
~ Faire des économies: «Grâce aux aides de l'État, nous avons pu investir
dans un nouveau four vieillissant, avec pour objectif une rationalisation de
nos dépenses énergétiques à la clé. »

4.2.2 Les enjeux du marché


L'existence d'un management environnemental certifié ISO 14001 constitue
un avantage concurrentiel, et parfois même une condition d'éligibilité pour un
nombre croissant d'appels d'offres publics.

L'environnement est un argument commercial de plus en plus utilisé par les


entreprises, en particulier pour développer leur part de marché vers le grand
public ou les pays très sensibilisés.

L'entreprise française doit donc aujourd'hui se positionner par rapport à la


concurrence des pays :
~ qui ne font rien ;
~ qui en font plus.

D'autre part, les entreprises certifiées demandent des assurances en ce qui


concerne la démarche environnementale engagée par leurs sous-traitants et
fournisseurs. Une bonne prise en compte de l'environnement dans la marche
de l'entreprise est également un gage de maîtrise des risques, argument
a::
0 auquel les actionnaires et investisseurs sont sensibles.
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
4.2.3 Les économies pour l'entreprise
©
..._,
;:;. L'Association française de normalisation souligne qu'une étude de la chaire
01
·;: « Performance des organisations » de l'université Paris-Dauphine relève un
>-
Cl..

u
0 impact significatif de la prise en compte de l'environnement sur la performance
économique des entreprises qui affichent en moyenne un chiffre d'affaires
supérieur de 16 %.

La prise en compte de l'environnement dans le système de management de


l'entreprise permet donc de réaliser certaines économies, ou tout au moins
d'optimiser les dépenses. Des gains notables sont réalisés :

112
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

..._ Par une meilleure élimination des déchets : le tri sélectif des déchets
industriels et le choix de filières de valorisation appropriées permettent
d'éviter un surcoût (jusqu'à 5 fois selon les déchets) lors de leur reprise par
un prestataire de services .
..._ Par une gestion rigoureuse des consommations en eau : l'utilisation
en circuit fermé des eaux de refroidissement de procédés et la vérification
des compteurs d'eau font diminuer la facture d'eau .
..._ Par le traitement des rejets d'eaux usées ou des effluents gazeux :
la mise en place d'une station d'épuration ou de systèmes d'épuration des
gaz fait diminuer la redevance eau et la taxe sur l'air (cet investissement
peut être en partie financé par des aides ou des subventions) .
..._ Par l'achat de matières premières présentant des emballages réduit,
ce qui diminue la quantité de déchets à traiter.
..._ Par une optimisation des procédés engendrant une pollution pour
l'environnement.

La certification indique que l'entreprise met tout en place pour être conforme
à la législation dans les plus brefs délais, ce qui rassure les assurances.
De ce fait, une diminution des primes d'assurance peut être consentie à
certaines entreprises certifiées dont l'activité est susceptible d'engendrer de
fortes pollutions.

4.2.4 L'évolution des certificats ISO 14001

Chaque année, l'organisme ISO procède à une enquête sur les certifications
a:: de conformité aux normes de système de management. Bien que les
0
z données soient en fonction de la variabilité des réponses émanant des
u...
<l'. différents organismes de certification, environ 8 000 certificats ISO 14001
LI)
ri
0
N
ont été délivrés en 2013 en France, pour un total d'environ 301 650 au niveau
© mondial. Les certificats ISO 14001 délivrés sont en constante progression en
...,,
;:;.
01 France (+ 850 certificats pour l'année 2013).
·;:
>-
Cl..
0 Ce succès réside dans le fait que ce référentiel propose avant tout un
u
cadre permettant la mise en place d'une organisation structurée au sein
de l'entreprise : pas de contraintes de performance environnementale, du
pragmatisme centré sur une application terrain des bonnes pratiques,

113
Au cœur de /'ISO 14001:2015

une documentation allégée et une amélioration continue calquée sur les


possibilités de l'entreprise.

De plus, pour ceux qui souhaitent une reconnaissance extérieure de leur


motivation à participer concrètement à l'amélioration de la préservation des
écosystèmes, ce référentiel international de management environnemental
est moins contraignant que le règlement européen EMAS80 • En effet, ce
dernier requiert obligatoirement :
..,. l'identification des aspects environnementaux liés aux procédures
d'achats ;
..,. l'analyse des aspects environnementaux liés au transport, aux produits
(conception, conditionnement, transport, utilisation, recyclage, etc.), aux
aléas liés aux investissements et aux résultats et pratiques obtenus en
matière d'environnement par les sous-traitants et les fournisseurs ;
..,. une participation appropriée du personnel au travers d'outils pertinents ;
..,. une communication extérieure avec le public au travers d'une déclaration
validée par un vérificateur ou un organisme agréé.

4.3 La certification du système


de management environnemental
La norme NF EN ISO 14001 permet aux entreprises volontaires d'organiser
efficacement le management environnemental de leur site. Il est possible de
mettre en place un système de management environnemental sans toutefois
a:: le faire certifier et/ou vérifier par un organisme extérieur. Cependant, la
0
z
u...
certification ISO 14001 offre aux entreprises le moyen de faire reconnaître
<l'.
LI) officiellement leurs engagements de progrès.
ri
0
N Plusieurs organismes vérificateurs français ou étrangers proposent, contre
©
..._,
;:;.
rémunération, de réaliser des audits de certification. En France, certains
01
·;: de ces organismes sont accrédités par le Comité français d'accréditation
>-
Cl..
0 (CO FRAC).
u

80 Règlement (CE) n° 1221 /2009 du parlement européen et du conseil du 25 novembre 2009


concernant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de
management environnemental et d'audit.

114
Le retour d'expériences de la certification ISO 140 01:2004

La procédure de certification se déroule généralement dans l'ordre suivant :


..,.. candidature;
..,.. étude de recevabilité (entretien/échanges d'informations) ;
..,.. proposition d'une équipe d'auditeurs ;
..,.. audit de certification en une ou deux phases (audit documentaire et audit
opérationnel) ;
..,.. rapport d'audit ;
..,.. réponse de l'entreprise ;
..,.. décision du comité de certification ;
..,.. attribution du certificat ;
..,.. visites de suivi (une par an durant deux ans) ;
..,.. audit de renouvellement (tous les trois ans) ;
..,.. renouvellement du certificat.

Le système de management environnemental doit satisfaire à toutes les


exigences de la norme NF EN ISO 14001. Par conséquent, en cas de non-
conformités majeures relevées lors des audits, des corrections doivent être
proposées par l'entreprise et vérifiées par l'organisme de certification, avant
d'accéder au certificat !

4.3.1 Certification conjointe ISO 9001 et ISO 14001 :


système de management intégré
Bien qu'il existe une similitude entre les deux normes ISO 9001 :2008 et
a::
0 ISO 14001 :2004, elles ont été volontairement séparées, notamment pour les
z
u...
<l'. raisons suivantes (voir tableau 4.3).
LI)
ri
0
N Tableau 4.3 Objectif des systèmes de management de la qualité
© et de l'environnement ISO 9001/ISO 14001
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. Systèmes de management
0 Systèmes de management de la qualité
u de l'environnement

Le système d'organisation et de gestion


Le système d'organisation et de gestion est est mis en œuvre afin de garantir aux
mis en œuvre de manière à assurer aux clients parties intéressées (plus nombreuses et
des produits de qualité variées) une maîtrise optimale des aspects
répondant à leurs spécifications. environnementaux liés à ses activités, produits
et services.

115
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Malgré ces différences de champs d'application et de contenus techniques, le


concept de la boucle d'amélioration continue permet à l'entreprise de mettre
en place un système intégré qualité et environnement. Depuis plusieurs
années, des organismes élaborent des systèmes de management intégrés
comprenant la qualité, l'environnement et la sécurité (basé sur le référentiel
OHSAS 18001, par exemple). Il est à noter que la nouvelle structure commune
des versions 2015 des deux référentiels qualité et environnement favorise
cette intégration.

4.3.2 L'ISO 14001 par étapes


Il y a quelques années, les TPE et PME étaient encore très frileuses à
l'idée de se lancer dans la mise en place d'un système de management
environnemental certifié. Par manque de temps et de moyens, elles avaient
des difficultés à identifier leurs priorités environnementales et progressaient
au coup par coup. Élaboré en 2007, le référentiel NF X 30-205 « Systèmes
de management environnemental - Guide pour la mise en place par étapes
d'un système de management environnemental » a permis d'aider les
structures de taille plus modeste à déployer progressivement leur démarche
environnementale à leur rythme, tout en démontrant à chaque niveau franchi
leur engagement auprès des partenaires.

Depuis 2010, l'ISO 14005 « Systèmes de management environnemental


- Lignes directrices pour la mise en application par phases d'un système
de management environnemental, incluant l'utilisation d'une évaluation de
performance environnementale » fournit des lignes directrices pour tous les
a::
0 organismes - et en particulier pour les petites et moyennes entreprises - pour
z
u...
<l'. le développement, la mise en œuvre, l'entretien et l'amélioration par étapes
LI)
ri d'un système de management environnemental. Ce référentiel comprend
0
N
également des conseils sur l'intégration et l'utilisation de techniques
©
..._,
;:;. d'évaluation de performance environnementale .
01
·;:
>-
Cl..
0
Ainsi, ce dispositif permet aux entreprises :
u
...,. d'aller à leur rythme et d'étaler la charge de travail dans le temps ;
...,. de mettre en place une méthodologie simple et souple ;
...,. d'obtenir rapidement une reconnaissance des efforts ;
...,. d'impliquer progressivement le personnel.

116
Le retour d'expériences de la certification ISO 14001:2004

4.3.3 La nécessité d'un référentiel adapté


aux évolutions des pratiques et des méthodes
Les relations au client sont en pleine mutation et les entreprises doivent
s'adapter : l'ère du numérique a permis au client de prendre le pouvoir. Les
attentes des parties prenantes sont de plus en plus fortes et leurs sphères
d'influence étendues à l'écosystème tout entier ; le client se pense aussi
en citoyen respectueux de l'environnement. AFNOR a constaté que les
rapports aux normes ont également changé : ces référentiels sont des outils
de conformité, mais également des outils de confiance et de progrès. Les
organismes qui pratiquent ces normes, depuis vingt ans pour certains, ont
besoin aujourd'hui de plus de complémentarité entre elles et demandent
également de la simplification dans leur compréhension et leur application.

Depuis une vingtaine d'années, les entreprises ont déployé des pratiques
et des méthodes environnementales plus performantes. La thématique
environnementale est devenue, au fil du temps, un paramètre pris en compte
dans la stratégie de développement d'une entreprise. Ainsi, l'évolution du
référentiel normatif devenait une nécessité, et ce d'autant plus que la deuxième
version élaborée en 2004 n'avait pas conduit à un changement de fond.

Tous les cinq ans, l'ISO propose un nouvel examen des normes, afin d'établir
s'il est nécessaire de les réviser pour qu'elles gardent toute leur actualité et
leur pertinence pour le marché.

Courant 2012, une centaine d'entreprises françaises ont répondu à l'enquête


internationale de l'ISO, dont l'objectif était de préparer un cahier des charges
a:: de la révision de la norme « volontaire » en étant le reflet des préoccupations
0
z des utilisateurs. Cette norme ISO 14001 est avant tout un outil conçu par
u...
<l'. et pour les utilisateurs. Les principaux points remontés par les entreprises
LI)
ri
0
N
concernent les thématiques ci-après :
©
..._, """ simplification documentaire ;
;:;.
01
·;: """ meilleure accessibilité aux petites et moyennes entreprises;
>-
Cl..

u
0 """ stratégie, performance et responsabilité sociétale.

Il est à noter que, dans un souci futur d'harmonisation entre les référentiels
qualité et environnement, et surtout d'intégration des pratiques, le référentiel
ISO 9001 a également été soumis à révision dans la même période. Le futur
référentiel ISO relatif au management de la santé et la sécurité au travail
devrait être soumis à concertation courant 2016 (voir figure 4.2).

117
Au cœur de /'ISO 14001:2015

ISO 14001
FOIS 14001
Septembre

• -
Julllel2015
2015
OIS 14001
AoOt

• •
2014

CO 14001
Janvier 2014 •

• 1

OIS 9001
Avril -
FOIS 9001
Juillet 2015 ISO 9001
Septembre 2015
Mal 2014
CD 9001
Fin 2013
Enquêtes publiques
sur les DIS
Démarrage des
travaux 2012

Figure 4.2 Calendrier des révisions (Groupe AFNOR)

Soucieuse de garantir pour les vingt prochaines années une corrélation entre
les exigences du référentiel et les enjeux des organismes, l'ISO a pris en
compte deux sujets majeurs que sont :
..,.. la refonte des normes de système de management selon une structure
commune, dite « de haut niveau » (HLS : Hight Level Structure) ;
..,.. la prise en compte des évolutions des attentes des parties intéressées
pour une protection accrue des écosystèmes, via 11 thèmes et
25 recommandations dont le développement durable, l'amélioration de
la performance, le respect des exigences, notamment réglementaires, la
gestion opérationnelle stratégique.

Le projet de norme, élaboré pendant deux ans par des experts, a été mis
a:: en enquête publique entre septembre et octobre 2014. Une participation
0
z
u... record d'environ 800 entreprises françaises, soit le quart des participants
<l'.
LI)
ri
à l'international, a permis d'apporter quelques réajustements à la version
0
N définitive. Ainsi 92 % des pays mobilisés dans le cadre de la révision de la
©
..... norme ISO 14001 se sont prononcés en faveur du projet de texte .
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

118
Partie Il
ISO 14001:2015,
une évolution s'appuyant
sur les attentes
des utilisateurs

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
5
Le domaine d'application :

vers une perspective
de cycle de vie

Face à une société qui souhaite concilier un développement économique


efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable, les entreprises se
doivent d'être proactives voire précurseurs dans leurs actions de préservation
a::
des écosystèmes. Les utilisateurs du référentiel ISO 14001 ont désiré aller
0 plus loin qu'auparavant en mettant en œuvre un système de management
z
u...
<l'.
LI)
environnemental contribuant au pilier environnement du développement
ri
0 durable. Cela se traduit par une meilleure compréhension générale des
N
© enjeux importants susceptibles d'avoir une incidence négative mais
.....
;:;.
01
également positive sur l'environnement et le développement de l'entreprise.
·;:
>-
Cl..
Un accroissement de la transparence dans les pratiques environnementales
0
u et un renforcement des relations avec les parties prenantes sont également
des engagements auxquels les entreprises ont souhaité adhérer.

La norme s'applique à tout organisme de toute taille, de tout type et de toute


nature qui souhaite obtenir des résultats constituant une valeur ajoutée pour
l'environnement, pour l'entreprise et pour les parties intéressées.

L'.organisme met en place une organisation lui permettant d'agir efficacement


sur les éléments de ses activités, produits et service qui peuvent être
Au cœur de /'ISO 14001:2015

maîtrisés, ou sur lesquels une influence est possible. Cela peut aller bien au-
delà du site de production ou de la clôture de l'organisme ! En effet, la prise en
considération des différentes étapes du cycle de vie du produit dans l'analyse
des risques environnementaux devrait conduire à l'identification de nouvelles
pistes de progrès. Dans la norme, la notion de « prise en considération » - à
opposer à la notion de « prise en compte » - permet de nuancer le propos
et de ne pas imposer à l'organisme des actions auprès de fournisseurs,
sous-traitants, clients, institutions sur lesquels il n'aurait aucune maîtrise
ou influence. Ceci devra toutefois être justifié du moment que le référentiel
impose de réfléchir aux risques ou opportunités pouvant se présenter au
niveau des étapes en amont et aval du produit.

De plus, suite à de nombreuses discussions, un consensus a été trouvé : le


référentiel n'impose pas de réaliser une analyse de cycle de vie (ACV) 81 pour
laquelle une norme existe déjà, mais bien de réfléchir dans une « perspective
de cycle de vie ».

Bien qu'aucun critère spécifique de performance ne soit imposé par le


référentiel, les résultats que l'entreprise souhaite atteindre au travers de son
système de management environnemental incluent :
~ l'amélioration de la performance environnementale ;
~ le respect des obligations de conformité ;
~ la réalisation des objectifs environnementaux.

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
...,,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

81 L'ISO 14040:2006 « Management environnemental - Analyse du cycle de vie - Principes


et cadre » comprend : la définition des objectifs et du domaine d'application ACV, la phase
d'inventaire du cycle de vie, la phase d'évaluation de l'impact du cycle de vie, la phase
d'interprétation du cycle de vie, la communication et la revue critique de l'analyse du cycle
de vie, les limitations de l'analyse du cycle de vie, la relation entre les phases de l'analyse
du cycle de vie et les conditions d'utilisation des choix de valeurs et des éléments facultatifs
(source ISO).

122
6
Le modèle PDCA :
une approche systémique

Le système de management environnemental proposé par la nouvelle version


ISO 14001 repose également sur le modèle PDCA (voir figure 6.1 ci-après) :
..,.. Planifier (Plan) : établir les objectifs environnementaux et les processus
nécessaires à l'obtention de résultats en accord avec la politique
environnementale de l'organisme .
a:: ..,.. Réaliser (Do) : mettre en œuvre les processus planifiés.
0
z
u... ..,.. Vérifier (Check) : surveiller et mesurer les processus par rapport à
<l'.
LI)
ri
la politique environnementale, y compris les engagements, objectifs
0
N environnementaux et critères opérationnels, et rendre compte des
©
..... résultats .
;:;.
01
·;: ...._ Agir (Act): mener des actions en vue d'une amélioration continue.
>-
Cl..
0
u
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Figure 6.1 Relation entre le modèle PDCA et le cadre


décrit par la norme ISO 14001:2015

6.1 Une nouvelle structure des référentiels


a::
0
de système de management
z
u...
<l'.
LI) Depuis 2012, l'annexe SL des directives ISO définit la structure, le texte, les
ri
0
N termes et définitions de toutes les normes de système de management. Ce
©
..._, format harmonisé, dit structure de haut niveau ou HLS (High Level Structure),
;:;.
01
·;: assure la cohérence entre les différentes normes pour en faciliter la lecture, la
>-
Cl..
0
compréhension et l'intégration entre elles. Ainsi, tout comme l'ISO 9001 :2015,
u la nouvelle version ISO 14001 comprend 10 chapitres (voir figure 6.2). Par
rapport à la version antérieure de 2004, ce référentiel a été enrichi de
7 paragraphes supplémentaires repérés en gris dans le tableau en début
d'ouvrage (voir p. XI).

124
le modèle PDCA : une approche systémique

4. Contexte de l'organisme 7. Support


• 4.1 - Compréhension de l'organisme et contexte • 7.1 - Ressources
• 4.2 - Compréhension des besoins et attentes • 7.2- Compétences
des parties intéressées • 7.3 - Sensibilisation
·• 4.3 - Détermination du domaine d'application • 7.4 - Communication
du système de management environnemental • 7.5 - Informations documentées
·• 4.4 - Système de management
8. Réalisation des activités opérationnelles
5. leadership (responsabilité de la direction) • 8.1 - PlaniflC8tion et maitrise opérationnelles
·• 5.1 - leadership et engagement • 8.2 - Préparation et réponse aux situations d'urgence
• 5.2 - Politique environnementale
·• 5.3 - Rôles, responsabflités et autorités au sein 9. ~valuation des performances
de l'organisme • 9.1 - Surveillance, mesure, analyse et évaluation
• 9.2 - Audit interne
6. Planificati on • 9.3 - Revue de direction
·• 6.1 - ActJons à mettre en œuvre face aux osques
et opportunités 1O. Amélioration
·• 6.2 - Objectifs environnementaux et planificabon • 10.1 - Généralités
des actions pour les atteindre • 10.2 - Non-conformité et actions correctives
• 10.3 - Amélioration continue

Figure 6.2 Structure HLS de la version 2015 du référentiel ISO 14001

6.2 Un enrichissement du lexique


Plusieurs termes et définitions viennent enrichir le lexique déjà fourni dans
la version 2004, comme l'illustre le tableau 6.1. Ces nouvelles notions
sont à corréler avec les différents paragraphes introduisant les nouvelles
orientations.

De plus, l'harmonisation des terminologies utilisées dans chaque norme de


management conduit à une intégration dans l'ISO 14001 de plusieurs termes
émanant du référentiel ISO 9001 (processus externalisé, indicateur, etc.).

a:: Toutefois, comme l'indique l'annexe A,« aucune exigence n'oblige à remplacer
0
z les termes employés par un organisme par les termes utilisés dans la norme
u...
<l'. ISO 14001 :2015 ».
LI)
ri
0
N Tableau 6.1 Termes et définitions utilisés dans la norme ISO 14001:2015
©
.....
;:;.
01
ï:::: Termes relatifs à l'organisme et au leadership
>-
Cl..
0
u Personne ou groupe de personnes qui oriente et dirige un organisme au
plus haut niveau.
Note 1 à l'article : la direction a le pouvoir de déléguer son autorité et de
Direction fournir des ressources au sein de l'organisme.
Note 2 à l'article : si le domaine d'application du système de management
ne couvre qu'une partie de l'organisme, alors la direction s'adresse à ceux
qui orientent et dirigent cette partie de l'organisme.

125
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 6.1 Termes et définitions utilisés dans la norme ISO 14001:2015 (suite)

Personne ou organisme qui peut soit influer sur une décision ou une
activité, soit être influencé ou s'estimer influencé par une décision ou une
activité.
Partie intéressée
Note 1 à l'article : «s'estimer influencé » signifie que le point de vue a été
porté à la connaissance de l'organisme.
Exemple : clients, collectivités, fournisseurs, régulateurs, organismes non
gouvernementaux, investisseurs et employés.

Termes relatifs à la planification

Condition envi- État ou caractéristique de l'environnement tel que déterminé à un moment


ronnementale donné.

Effet de l'incertitude.
Note 1 à l'article : un effet est un écart, positif ou négatif, par rapport à une
attente.
Note 2 à l'article : l'incertitude est l'état, même partiel, de manque
d'information qui entrave la compréhension ou la connaissance d'un
événement, de ses conséquences ou de sa vraisemblance.
Risque Note 3 à l'article : un risque est souvent caractérisé par référence à des
« événements » potentiels (tels que définis dans le Guide ISO 73:2009,
3.5.1.3) et à des « conséquences » également potentielles (telles que
définies dans le Guide ISO 73:2009, 3.6.1.3), ou par référence à une
combinaison des deux.
Note 4 à l'article : un risque est souvent exprimé en termes de combinaison
des conséquences d'un événement (y compris des changements de
circonstances) et de la «vraisemblance » de son occurrence (telle que
a:: définie dans le Guide ISO 73:2009, 3.6.1.1).
0
z
u...
<l'. Risques et Effets négatifs potentiels (menaces) et effets bénéfiques potentiels
LI)
ri opportunités (opportunités).
0
N
©
..._, Termes relatifs au support et à la réalisation des activités professionnelles
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. Phases consécutives et liées d'un système de produits (ou de services), de
0
u l'acquisition des matières premières ou de la génération des ressources
Cycle de vie naturelles à l'élimination finale.
Note 1 à l'article : les phases du cycle de vie incluent l'acquisition des
matières premières, la conception, la production, le transport/la livraison,
l'utilisation, le traitement en fin de vie et l'élimination finale*.

* Source : ISO 14044:2006, 3.1 , modifiée - Ajout des mots« (ou de services) » à la définition et
ajout de la note 1 à l'article.

126
le modèle PDCA : une approche systémique

Tableau 6.1 Termes et définitions utilisés dans la norme ISO 14001:2015 (fin)

Information devant être maîtrisée et tenue à jour par un organisme ainsi


que le support sur lequel elle figure.
Note 1 à l'article : les informations documentées peuvent se présenter sous
n'importe quel format et sur tous supports et peuvent provenir de toute source.
Note 2 à l'article : les informations documentées peuvent se rapporter :
Information
documentée - au système de management environnemental, y compris les processus
connexes;
- aux informations créées en vue du fonctionnement de l'organisme
(également appelées documentation) ;
- aux preuves des résultats obtenus (également appelées enregistrements).
Annexe A : les organismes peuvent choisir d'employer les termes convenant
à leur activité, par exemple, " enregistrement '" " documentation » ou
"protocole » à la place d'« informations documentées ».
Passer un accord selon lequel un organisme externe assure une partie de la
fonction ou met en œuvre une partie du processus d'un organisme.
Externaliser
Note 1 à l'article : l'organisme externe n'est pas inclus dans le domaine
d'application du système de management, contrairement à la fonction ou
au processus externalisé qui en font partie intégrante.
Ensemble d'activités corrélées ou en interaction qui transforme des
Processus
éléments d'entrée en éléments de sortie
Note 1 à l'article : un processus peut être documenté ou non.

Termes relatifs à l'évaluation et à l'amélioration des performances

Niveau de réalisation des activités planifiées et d'obtention des résultats


Efficacité
escomptés.
a:: Représentation mesurable de l'état ou du statut des opérations, du
0 Indicateur
z
u...
management ou des conditions*.
<l'.
LI)
ri
Détermination de l'état d'un système, d'un processus ou d'une activité.
0
N Surveillance Note 1 à l'article : pour déterminer cet état, il peut être nécessaire de
© vérifier, de superviser ou d'observer d'un point de vue critique .
.....
;:;.
01
·;: Mesure Processus visant à déterminer une valeur.
>-
Cl..
0
u Résultat mesurable.
Note 1 à l'article : les performances peuvent être liées à des résultats
Performance quantitatifs ou qualitatifs.
Note 2 à l'article : les performances peuvent concerner le management
d'activités, de processus, de produits (y compris de services), de systèmes
ou d'organismes.

*Source : ISO 14031:2013, 3.15.

127
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Des clarifications des concepts sont apportées en annexe A de la norme


ISO 14001 :2015, afin d'éviter une interprétation erronée (voir tableau 6.2).

Tableau 6 .2 Concepts utilisés dans la norme ISO 14001:2015

Tout(e) Implique un choix.

Approprié Adapté (pour, à) et implique un certain degré de liberté.

Pertinent ou possible d'appliquer et implique que, si c'est possible, il est


Applicable
nécessaire de le faire.

Prendre en
Nécessaire de réfléchir à la question mais il est possible de l'exclure.
considération
Prendre en Il est nécessaire de réfléchir à la question mais il est impossible de
compte l'exclure.

Durée qui couvre une période donnée mais avec des intervalles
Continu
d'interruption.

Permanent Durée sans interruption.

Décrit le résultat d'un changement apporté à l'organisme. L'expression


Effet « impact environnemental » se réfère spécifiquement au résultat d'un
changement apporté à l'environnement.

Nouvelle terminologie

Remplace l'expression « exigences légales et autres exigences auxquelles


Obligations de
l'organisme a souscrit» de l'ISO 14001 :2004. La définition restant
conformité
identique.

Remplace les termes « documentation », « documents » et


« enregistrements » de la norme ISO 14001 :2004.
a::
0
z Une distinction toutefois :
u... Informations
<l'. «conserver des informations documentées comme preuves de ... »
LI) documentées
ri
0
= enregistrements ;
N
© informations documentées » =documentation autre que
« tenir à jour des
..._,
;:;. les enregistrements.
01
·;:
>- cc comme preuve
Cl.. Il est nécessaire de conserver des preuves objectives.
u
0
de... »

Fournisseur Organisme fournisseur externe (y compris un sous-traitant) fournissant un


externe produit ou un service.

Remplacement du terme« identifier » par « déterminer ». Implique


Déterminer un processus de découverte aboutissant à une connaissance. Ce
changement n'entraîne pas de différence.

128
le modèle PDCA : une approche systémique

Tableau 6.2 Concepts utilisés dans la norme ISO 14001:2015 (suite)

Correspond à ce que l'organisme a l'intention d'obtenir en mettant en


œuvre son système de management environnemental.
Résultat escompté Exemple : les résultats minimums incluent l'amélioration de la
performance environnementale, la satisfaction des obligations
Résultat attendu
de conformité et la réalisation des objectifs environnementaux.
D'autres résultats escomptés peuvent être fixés tels que travailler au
développement durable.
Inclut les personnes travaillant pour l'organisme ainsi que celles travaillant
pour son compte et dont l'organisme a la responsabilité (sous-traitants,
Personnes par exemple).
effectuant un
travail sous son Remplace les expressions « personnes travaillant pour lui ou pour
contrôle son compte » et « personnes travaillant pour ou pour le compte de
l'organisme » de l'ISO 14001:2004. Ce changement n'entraîne pas de
différence.

6.3 L'essentiel des révisions 2015


Pour les entreprises déjà certifiées ISO 14001:2004, les principales évolutions
sont reportées de manière synthétique afin d'avoir un rapide aperçu des
éléments à approfondir et des points nouveaux à mettre en place.

Il va de soi que les organismes ont besoin de temps pour s'adapter et un


calendrier des modalités d'application est proposé en figure 6.5.

L'.évolution du référentiel ISO 14001 peut s'appréhender en cinq grandes


orientations :
a::
0
z 1. intégration des systèmes de management;
u...
<l'. 2. compréhension du contexte de l'entreprise et anticipation des besoins et
LI)
ri
0
N
attentes des parties intéressées ;
©
..._, 3. liaison entre stratégie et démarche environnementale ;
;:;.
01
·;: 4. approche par les risques tout le long de la chaîne de valeur et du cycle de vie ;
>-
Cl..

u
0 5. évaluation et amélioration des performances du système de management.

6. 3.1 1ntégrer des systèmes de management


selon la logique du PDCA
Dans un souci d'intégration des systèmes de management qualité et
environnement (et, à plus long terme, santé et sécurité au travail), les

129
Au cœur de /'ISO 14001:2015

exigences du référentiel ISO 14001 sont réparties dans la nouvelle structure


universelle des systèmes de management : une structure commune, dite
« de haut niveau » ou « universelle », construite autour de dix chapitres.
Cette réorganisation conduit à une intégration plus logique et facile, évitant
ainsi une approche millefeuille et une redondance notamment dans la gestion
documentaire (voir figure 6.2).

6.3.2 Comprendre les enjeux et anticiper les besoins


et attentes des parties intéressées
La construction du système de management environnemental se fera en
étudiant de manière plus approfondie le contexte environnemental de l'entre-
prise. Si les interactions de l'organisme avec l'écosystème sont davantage
connues et donc mieux comprises, l'organisation en place sera plus adaptée
et gagnera en performance en termes de résultats environnementaux.

Le croisement des données va permettre aux organismes de redéployer


leur système de management de l'environnement. Connaître le contexte
de l'organisme, c'est déterminer les enjeux internes et externes
(environnementaux, économiques, sociétaux, par exemple), identifier les
parties intéressées pertinentes et leurs attentes et en déduire les risques et
les opportunités auxquels l'entreprise sera confrontée à court, moyen et long
terme. Ces informations sont les données d'entrée pour définir le domaine
d'application du système de management qui, de fait, pourra être élargi au-
delà du site de production (voir figure 6.3).

a::
0
z
u...
FoomtSSeUrs Assurances
<l'.
LI)

//
ri
0 Sous-trartants SOClétê
N CMle

""
©
.....
;:;.
01
·;:

u
>-
Cl..
0
Adm1111stratJon
---- ~~ - Clients

Actioma1res
// Rlveralns

Banques
PerSOMel

Figure 6.3 Les chaînes d'acteurs et la sphère d'influence (quelques exemples)

130
le modèle PDCA : une approche systémique

6.3.3 Renforcer les liens entre stratégie


et démarche environnementale
La nécessité d'un pilotage du système de management en phase avec
l'orientation stratégique de l'organisme est mise en avant par la création d'un
chapitre dédié à l'engagement de la direction. Léquipe dirigeante intègre la
notion de préservation de l'environnement lors de ses prises de décision. Le
leadership passe par une démarche adaptée à la finalité de l'organisme et aux
exigences des clients et parties intéressées. Pour ce faire, il sera nécessaire
de démontrer la mise en cohérence de la politique environnementale et
des objectifs du système de management avec l'orientation stratégique de
l'organisme. Au travers d'une approche processus, l'intégration des risques
environnementaux dans les processus métier conduit à une déclinaison du
leadership à tout l'encadrement.

Le succès d'une démarche environnementale est assuré également par


la gestion du capital humain et immatériel constitué des savoir-faire et des
expériences acquises. L'allocation de ressources se fait au regard des risques
priorisés.

6.3.4 Une approche par les risques tout le long


de la chaîne de valeur et du cycle de vie
La nouvelle version du référentiel pousse la direction et son équipe à se
préoccuper des aspects et impacts environnementaux significatifs engendrés
lors des étapes amont et aval de la fabrication du produit. La réflexion s'élargit
a:: donc bien au-delà du site concerné. Toutefois, des actions doivent être
0
z
u... réalisables. Par conséquent, il est nécessaire de voir dans quelle mesure
<l'.
LI)
ri
vous pouvez maîtriser ou influencer les partenaires. Pour les éléments sur
0
N lesquels l'entreprise n'a pas d'emprise, il ne lui sera pas demandé de mettre
©
.....
;:;.
en place des actions .
01
·;:
>- Lors de l'élaboration de l'analyse environnementale, dont l'objectif est
Cl..
0
u d'identifier les aspects et impacts négatifs et bénéfiques de l'organisme, il sera
opportun de raisonner dans une perspective de cycle de vie. Ainsi , l'étude du
devenir des produits chez le client et/ou le long de la chaîne des valeurs
peut être le moyen de déceler une opportunité de poursuivre ses progrès.
En travaillant en collaboration avec les partenaires inclus dans le domaine
d'application du système de management, l'organisme peut envisager une
maîtrise plus appropriée de l'approvisionnement, des processus externalisés,

131
Au cœur de /'ISO 14001:2015

de la conception, de la réalisation, de la livraison et du traitement de fin de vie


de ses produits par exemple (voir figure 6.4).

Traitement I
fin de vie
Extraction/approvisionnement Prestataires
de matières premières
et d'énergie Utilisation
Fournisseurs Consommateurs

l Transport/livraison
Distributeurs
Fabrication Clients
Employés
Syndicats

Banques
Actionnaires Autorités - États -
Partenaires Élus - ONG -
Syndicats-union Média - Riverains
patronale ... - Associations...

Figure 6.4 Cycle de vie d'un produit et les principaux acteurs

6.4.1 6.3.5 Évaluer et améliorer les performances


du système de management
Dans cette nouvelle version du référentiel, l'entreprise sera amenée à évaluer
a::
0 régulièrement sa performance environnementale et s'interroger sur le niveau
z
u...
<l'. atteint par rapport aux résultats escomptés. Pour ce faire, l'organisme devra
LI)
ri définir des critères de mesure, des indicateurs appropriés et évaluer les
0
N
processus internes/externes identifiés, le système de management ainsi
©
..._,
;:;. que la conformité aux obligations de conformité. Cela fait écho à la norme
01
·;: ISO 14031 qui pose les lignes directrices sur la définition d'indicateurs de
>-
Cl..

u
0 performance environnementale.

Les résultats d'analyse et d'évaluation de la performance environnementale


sont communiqués, selon un processus défini, en interne aux personnes
ayant la responsabilité et l'autorité pour lancer les actions appropriées. Les
parties intéressées sont également informées de la pertinence des progrès
de l'entreprise.

132
le modèle PDCA : une approche systémique

6.4 Les acquis ou renforcements


Les fondements du référentiel ISO 14001 sont conservés, comme l'indique
le tableau ci-après (tableau 6.3) reprenant une synthèse des acquis
et du renforcement des points principaux du système de management
environnemental dans sa version 2015.
Tableau 6.3 Les acquis ou renforcements

Les exigences du
référentiel ISO 14001 - Les acquis ou renforcements
version 2015

Les organismes sont invités à gérer leurs responsabilités


environnementales en renforçant la prise en compte du pilier
environnement du concept du développement durable par la mise
en œuvre des recommandations du référentiel, tout en tenant
compte des besoins socio-économiques.

Préservation de La compréhension des mécanismes des écosystèmes et des


l'environnement phénomènes engendrant leur dysfonctionnement, permet la
mise en place d'actions proactives individuelles ou collectives,
pour limiter ou supprimer tout préjudice et toute dégradation,
telles que l'utilisation de ressources durables et l'atténuation des
effets du changement climatique. La préservation des services
écosystémiques pour les générations actuelles et futures est un
des objectifs internationaux.

Le système de management environnemental reste basé


Élimination ou sur le recensement et l'évaluation des aspects et impacts
a:: atténuation des impacts environnementaux des activités, produits et services passés,
0 environnementaux actuels et futurs. Ainsi, une attention particulière est portée sur
z
u...
<l'. significatifs la méthodologie de priorisation afin de contribuer efficacement à
LI)
ri
court, moyen et long terme à la préservation de l'environnement.
0
N
© Conformité à la
..... Le renforcement vient de l'élargissement du périmètre aux
;:;. réglementation et
01
·;: exigences pertinentes des parties intéressées et sur leurs
>- aux autres exigences
Cl.. modalités d'application dans l'organisme.
0 (obligations de conformité)
u
La prise en compte des situations anormales et situations
d'urgence lors de l'identification des aspects et impacts
environnementaux est une exigence clarifiée, car elle était
Réponses aux situations seulement sous-entendue dans la version 2004.
d'urgence
La gestion des situations d'urgence environnementales potentielles
et les accidents potentiels restent un point majeur dans la gestion
des risques environnementaux.

133
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 6.3 Les acquis ou renforcements (suite)

Les exigences du
référentiel ISO 14001 Les acquis ou renforcements
-version 2015
L'exigence est renforcée dans le sens où le représentant du système
Leadership et
de management doit aussi rendre compte de la performance
engagement
environnementale.

Contrairement au référentiel ISO 9001 :2008, la version 2004 de


l'ISO 14001 n'impose aucune procédure documentée, à l'exclusion
du chapitre relatif à la maîtrise opérationnelle. Pour ce dernier, une
nuance est toutefois apportée : « l'écriture des procédures ne se
justifie que si l'organisme juge que leur absence peut engendrer des
Gestion documentaire écarts».
Dans sa nouvelle version, une simplification documentaire est mise
en place à la demande des utilisateurs. La notion de procédure est
abandonnée au profit d'informations documentées. Ces dernières
devant être maîtrisées et tenues à jour.

Tableau 6.4 Les principales nouveautés

Les exigences du
référentiel ISO 14001 - Les nouveautés
Version 2015

Cette nouvelle version de la norme exige une bonne compréhension


du contexte dans lequel évolue l'organisation afin de mieux gérer les
risques environnementaux.
Cette exigence implique donc une réflexion stratégique plus
Contexte et parties
a:: large sur les enjeux internes et externes susceptibles d'avoir une
intéressées
0 incidence sur la manière dont l'organisme gère ses responsabilités
z
u...
<l'.
environnementales. L'identification des enjeux importants est
LI) un préalable à la définition et à l'établissement du système de
ri
0
N
management environnemental et de son domaine d'application.
©
..._, L'analyse environnementale devient plus large en orientant le question-
;:;.
01 nement vers les étapes amont et aval du cycle de vie du produit dans la
·;: Perspective de cycle
>- limite de la zone de maîtrise et d'influence de l'organisme. L'organisme
Cl.. de vie
u
0 ne prend plus uniquement en compte le périmètre des activités, pro-
duits et services du site de production par exemple.
Afin de réduire l'incertitude associée à l'atteinte des objectifs
du système de management environnemental, la mise en œuvre
systématique de l'approche par les risques a été introduite.
Les risques et les
Le recensement des risques qui pourraient favoriser ou freiner
opportunités
l'atteinte d'un résultat environnemental escompté se fera au
regard du contexte global de l'organisme et du résultat de l'analyse
environnementale.

134
le modèle PDCA : une approche systémique

Tableau 6.4 Les principales nouveautés (suite)

Les exigences du
référentiel ISO 14001 - Les nouveautés
Version 2015

L'objectif de ce nouveau chapitre est de mettre l'accent sur


le rôle de la hiérarchie dans la promotion du management
environnemental.
Leadership
Bien que la direction reste responsable de l'efficacité du système en
place, les managers sont amenés à traiter efficacement les impacts
environnementaux.

L'ISO 14001 introduit l'approche processus en exigeant de


déterminer les processus du système de management et leurs
interactions. Elle laisse la liberté à chaque organisme d'apprécier
le niveau de détail de son approche. On note donc une importance
accrue du management environnemental dans les processus de
Approche processus
planification stratégique de l'organisation. Le succès du management
environnemental réside dans l'implication de la direction et des
managers. La direction peut traiter efficacement les opportunités
dégagées en intégrant et mettant en œuvre les actions au sein des
processus métier.

Dans un souci de pérennisation et d'augmentation de la valeur


d'une entreprise, les dirigeants peuvent renforcer leurs impacts
environnementaux bénéfiques, notamment ceux ayant une
implication d'ordre stratégique et concurrentiel.
Alignement stratégique
Ainsi, la stratégie de l'entreprise peut être formalisée au
travers d'une politique environnementale adaptée aux risques
et opportunités de l'organisme, identifiés lors de l'analyse
a:: environnementale et du contexte (enjeux internes et externes).
0
z
u...
<l'. La détermination du processus de communication externe en lien
Stratégie de
LI) avec le contexte et les attentes des parties intéressées est une
ri communication
0
N nouvelle exigence.
©
.....
;:;.
Le référentiel se focalise davantage sur l'amélioration de la
01
·;: performance environnementale plutôt que sur l'amélioration du
>-
Cl.. système de management.
0
u Amélioration des L'amélioration continue concerne l'ensemble du domaine
performances d'application et pas seulement le système de management
environnementales environnemental. Des critères doivent être établis pour évaluer la
performance environnementale par rapport à la politique et aux
objectifs environnementaux fixés. Le niveau de performance atteint
devient une donnée d'entrée de la revue de direction.

135
Au cœur de /'ISO 14001:2015

6.4.2 Le calendrier : modalités de transition


Comme pour chaque changement de version, les entreprises déjà certifiées
ISO 14001 ont le temps de prendre leur marque et d'intégrer les modifications
dans leurs bonnes pratiques. La transition se fait lors d'un renouvellement.
En fonction du degré de maturité de chaque entreprise, il est probable que
les organismes de certification, au travers de leurs auditeurs, conseillent les
entreprises sur les délais raisonnables pour adopter la version 2015.

Les entreprises non certifiées à ce jour peuvent choisir de se faire certifier


selon la version 2004 jusqu'en décembre 2016.

Le schéma ci-après (figure 6.5) indique le calendrier des modalités de


transition.

2015 2016 2017 2018


t1

Juillet: Fin
de validité
des certificats
version 2004

Figure 6.5 Calendrier des modalités de transition


(Groupe AFNOR)
a::
0
z
u..
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

136
Partie 111
Des méthodes
et des outils pour
se préparer efficacement

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
Un système de management environnemental établit la structure
organisationnelle, les activités de planification, les rôles et responsabilités,
les ressources, les pratiques, la documentation, les processus, les procédés,
l'évaluation et l'amélioration des performances nécessaires pour atteindre les
objectifs environnementaux que se fixe l'entreprise au travers de sa politique.

Chaque entreprise, au regard des différentes exigences du référentiel, est


libre d'élaborer les méthodes et outils qui lui semblent nécessaires pour
gagner en performance. En effet, le référentiel ISO 14001 reste une norme
d'exigences et non de moyens.

Ceci explique que le niveau de détail et de complexité de l'organisation et du


management, mis en place pour maîtriser les risques environnementaux et
saisir les opportunités, varie d'un organisme à l'autre.

Un autre paramètre peut également influencer l'organisation à mettre en


place : la présence, ou non, d'un système de management, par exemple, de
la qualité et/ou de la santé et sécurité au travail. Afin de gagner en efficacité,
a:: d'éviter les redondances et incohérences dans les pratiques et d'optimiser la
0
z
u... documentation, une entreprise certifiée ISO 9001 aura tout intérêt à intégrer
<l'.
LI)
ri
le management environnemental à son organisation déjà en place. Ceci est
0
N d'autant plus renforcé par les nouvelles dispositions de la version 2015 du
© référentiel comme cela sera présenté au fil de l'ouvrage .
...,,
;:;.
01
·;:
>- Les organismes n'ayant pas élaboré un système de management de la qualité
Cl..

u
0
pourront profiter de la mise en place de leur démarche environnementale pour
renforcer et formaliser des pratiques, telles que la gestion des compétences,
la communication, le suivi des dysfonctionnements, la planification et le suivi
des actions.

Cet ouvrage a donc pour objectif de présenter, sous un angle pratique, la mise
en place d'un système de management environnemental (SME) s'appuyant sur
le système qualité (certifié ou non) déjà en place dans l'entreprise.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les entreprises ne possédant pas de système de management de la qualité


pourront se reporter utilement, par exemple, à la bibliothèque virtuelle AFNOR
BiVi Qualité82 •

Les différents chapitres et paragraphes de la norme ISO 14001 :2015 sont


répartis sous forme d'étapes afin de vous permettre d'assurer une cohérence
lors de la construction de votre système de management.
Les étapes de construction d'un SM E

Les étapes clés


Finalité
dans la construction d'un SME

Réaliser un diagnostic de faisabilité afin de déceler


Étape 1 - Gérer efficacement son projet les bonnes pratiques existantes et les éléments à
renforcer ou à mettre en place.

Définir le domaine d'application du système de


Étape 2 - Identifier les enjeux et parties management environnemental en cohérence avec les
intéressées influents enjeux internes et externes et sa capacité de maîtrise
et d'influence.

Étape 3 - Définir les valeurs de Construire un système de management efficace et


l'organisme et accroître le leadership durable en l'intégrant dans l'orientation stratégique
de chaque manager de l'organisme.

Identifier et hiérarchiser les aspects et impacts


Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnementaux engendrés par les activités,
environnemental produits et services dans une perspective de cycle
de vie.

Connaître, respecter et anticiper les obligations


Étape 5 - Se mettre en conformité
a:: de conformité.
0
z
u...
<l'. Définir des objectifs et un programme d'amélioration
LI)
ri Étape 6 - Gérer les risques et saisir pour minimiser les risques de l'entreprise, saisir
0
N les opportunités les opportunités et augmenter sa performance
©
..._,
environnementale.
;:;.
01
·;: Documenter les informations pertinentes dans un
>-
Cl..
0
Étape 7 - Alléger la documentation esprit d'intégration aux systèmes de management
u déjà en place.

Étape 8 - Maîtriser les activités Mettre en place la maîtrise opérationnelle


opérationnelles en fonctionnement des risques environnementaux, optimiser les
normal et d'urgence opportunités et gérer les situations d'urgence.

82 Voir la bibliographie en fin d'ouvrage.

140
le modèle PDCA : une approche systémique

Les étapes de construction d'un SME (suite)

Les étapes clés


Finalité
dans la construction d'un SME

S'assurer de l'adéquation des ressources mises à


disposition pour atteindre les résultats escomptés.
Étape 9 - Disposer de ressources,
former, sensibiliser et communiquer S'assurer de la compétence, de la formation et du
niveau de culture environnementale des personnes
impliquées dans la démarche.

Étape 1O- Évaluer les performances Mettre en place un programme de surveillance


du système de management et mesurage des activités, produits et services et
environnemental et s'améliorer améliorer la performance environnementale.

Chaque étape est structurée comme suit :


..,.. Quels chapitres/paragraphes sont concernés ?
Repérage dans la structure de haut niveau (ou HLS) du référentiel ISO
14001:2015 des chapitres/paragraphes concernés par le thème présenté.
..,.. Qu'est-il demandé ?
Présentation des exigences de la norme ISO 14001:2015 .
..,.. Quelles sont les différences par rapport à la version antérieure?
Mise en exergue des évolutions par rapport à l'ISO 14001 :2004 .
..,.. Comment s'y prendre ?
Présentation de méthodes indicatives et d'exemples d'outils utilisés par les
entreprises pour illustrer le propos .
a:: ..,.. Les questions d'audit
0
z
u... Présentation des principales questions susceptibles d'être posées et des
<l'.
LI) exemples d'éléments de preuves à apporter.
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

141
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
, 7
Etape 1 - Gérer efficacement
son projet

Objectif

Réaliser un diagnostic de faisabilité par rapport aux exigences de l'ISO 14001 :2015
afin de déceler les bonnes pratiques existantes et les éléments à renforcer ou à
mettre en place.

a::
~ 7.1 Les facteurs clés du succès d'un projet
<l'.
LI)
ri
0
N
Pour mener avec succès sa démarche environnementale jusqu'à la certification
© ISO 14001 :2015, il est impératif de considérer cette mission comme un projet.
.....
;:;.
01
·;: ~ Cette mission est temporaire, c'est-à-dire qu'elle a un début et une fin .
>-
Cl..
0
Par conséquent, il est nécessaire de se fixer un délai. Ce dernier sera
u
soumis à des contraintes.
~ Cette mission doit être pensée par étapes avec des jalons avant de se
plonger tête baissée tout azimut dans les détails techniques.
~ Cette mission a un objectif qui, dans un premier temps, est l'obtention de
la certification et, par la suite, la pérennité et l'amélioration de l'organisation
mise en place afin d'atteindre les résultats escomptés
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ce projet d'entreprise nécessite un investissement notamment humain ,


matériel et financier, qui doit s'inclure dans le fonctionnement quotidien de
l'entreprise. Des phases délicates du management de projet vont devoir être
dépassées pour mener à bien ce travail. En effet, la marge de manœuvre
dont on dispose est plus importante au début du projet. La capacité d'action
se réduit au fur et à mesure que l'on approche de l'échéance (il sera difficile
de changer les pratiques ou de se réorienter, sauf à repousser les délais).

Afin d'éviter de comprendre ce qu'il aurait fallu faire la veille de la certification,


le pilote du projet doit:
..., réfléchir, au préalable, aux différentes étapes à mener ;
..., anticiper les problèmes pour les gérer avant qu'ils ne prennent trop
d'importance ;
..., réajuster le déroulement du projet en fonction des événements le plus tôt
possible en ayant de l'autonomie dans la prise de décision ;
..., avoir une vision globale du projet et s'entourer de spécialistes en interne
et externe pour résoudre les problèmes qui ne manqueront pas de se
présenter ;
..., avoir conscience que ce projet transversal va nécessiter la mobilisation
de différentes personnes au sein de l'entreprise qui ne pourront pas se
consacrer exclusivement au projet : l'optimisation du temps de travail
interservices devra être recherchée ;
..., se confronter à de fortes réticences aux changements ;
..., évaluer le coût global du projet en fonction de la complexité du projet, des
livrables matériels et immatériels à fournir et de son enjeu par rapport à la
a::
0 stratégie de l'entreprise.
z
u...
<l'. L'après-projet est également une étape à ne pas négliger pour éviter que
LI)
ri
0
N
la plus-value apportée à l'entreprise décline au fil du temps. Il est donc
© primordial de s'assurer que les connaissances acquises ne seront pas
..._,
;:;.
01 perdues après l'obtention du certificat et la dissolution du groupe de pilotage
·;:
>-
Cl.. du projet. Par conséquent, le service environnement et le service ressources
0
u humaines devront mesurer la nécessité de mutualiser et capitaliser les
compétences acquises lors de la mise en place du système de management
environnemental. Et ce, d'autant plus que les audits tierce partie reviennent
vite ... l'année passant très rapidement !

144
Étape 1 - Gérer efficacement son projet

7.2 Les différentes phases


du management du projet
Le responsable environnement aura à cœur de définir les différentes étapes
du management du projet afin de mettre toutes les chances de son côté pour
réussir l'implantation d'un système de management pérenne et efficace.

Ainsi le tableau 7.1 résume les principales questions générales à se poser


pour construire le planning de son projet « Mise en place d'une démarche
environnementale selon le référentiel ISO 14001 :2015 ».Ce dernier sera affiné
en prenant en compte les résultats du diagnostic de faisabilité ISO 14001 ,
présenté dans le paragraphe suivant.

Figure 7.1 Management d'un projet - Les étapes clés

Les étapes du projet Les principales questions à se poser

- Les enjeux internes (gouvernance, objectifs, formation,


Identification des enjeux compétence, communication, culture d'entreprise, etc.)
du projet et externes (financier, image, concurrence, contrat, etc.)
sont-ils connus?
Quels sont pour l'entreprise - La stratégie environnementale de l'entreprise est-elle
les intérêts de cette démarche définie et en cohérence avec le projet ISO 14001 ?
environnementale? - Les conséquences de ce projet sur le fonctionnement de
l'entreprise sont-elles identifiées ?

- La direction est-elle impliquée dans la gestion du projet?


- Les objectifs, enjeux et délais ont-ils été définis par la
direction?
a:: Gouvernance
0 - La direction insuffle-t-elle une dynamique auprès des
z
u... Le projet est-il mené managers et du personnel ?
<l'.
LI)
ri
collectivement avec motivation ? - Un groupe de travail a-t-il été désigné pour piloter ce
0
N
projet?
© - Le projet est-il partagé par le personnel, les parties
...,, prenantes (fournisseurs, sous-traitants ou autres) ?
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
Planification du projet - Les objectifs du projet sont-ils connus de tous ?
u - Le plan de communication est-il en place ?
Un calendrier et des jalons ont-
ils été établis pour parvenir à - Le projet est-il planifié et son avancement revu
destination ? régulièrement ?

145
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Figure 7.1 Management d'un projet- Les étapes clés (suite)

Les étapes du projet Les principales questions à se poser

- Le groupe de pilotage a-t-il les compétences pour mener à


bien le projet ?
Ressources du projet - Le groupe de pilotage est-il pluridisciplinaire ?
Les moyens sont-ils suffisants - L'organisation en place permet-elle de libérer du temps au
pour atteindre les objectifs du personnel pour ce projet ?
projet? - L'entreprise a-t-elle mis à disposition les moyens
financiers et matériels du projet et les réévalue-t-elle
régulièrement ?

- Le projet fait-il l'objet d'un rapport d'avancement


Mise en œuvre du projet accessible ?
L'organisation en place permet- - Le personnel s'informe-t-il et participe-t-il de manière
elle d'atteindre les objectifs ? dynamique au projet ?
- La gestion de projet est-elle optimisée ?

Suivi du projet - Les coûts du projet sont-ils suivis et le bilan financier


(dépense/gain) est-il évalué ?
Le projet est-il revu et réajusté ?
- Les résultats du projet sont-ils évalués pour améliorer le
management de projet ?

7.3 Le groupe de travail


ou comité de pilotage
Dans un premier temps, il est important de créer un comité de pilotage ou
groupe de travail. Ce projet de longue haleine peut s'étaler sur une durée
a::
0 d'environ 9 à 18 mois et va nécessiter beaucoup d'énergie, surtout pour
z
u...
<l'. fédérer l'ensemble des collaborateurs. Pour ce faire, tout ne doit pas reposer
LI)
ri sur le responsable environnement, au risque que celui-ci ne soit contraint de
0
N
faire de l'environnement « de bureau ». Ne connaissant pas toujours en détail
©
..._,
;:;. toutes les méthodes de travail opérationnelles de ses collègues, il pourrait
01
·;: être amené à passer un temps excessif dans la rédaction de documents dont
>-
Cl..

u
0 il n'a pas la maîtrise technique ou imposer des pratiques non adaptées.

Le groupe de travail peut comprendre le directeur du site, le responsable


environnement et des représentants de chaque service, tels que des membres
du personnel motivés, service qualité, service hygiène et sécurité, service
R&D, service production, service maintenance/service utilité, service station
d'épuration le cas échéant, service logistique, service achats, infirmerie,
membre du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de
travail), service communication et marketing, etc.
146
Étape 1 - Gérer efficacement son projet

Les représentants des services (ou pilotes de processus) doivent être de


véritables « relais environnement » constituant l'interface entre la direction et
le personnel et faire preuve de leadership pour fédérer leurs collaborateurs
sur ce projet de longue haleine. Ce sont les initiateurs des bonnes pratiques
et informations documentées pertinentes dont ils assurent ou assureront
ultérieurement l'application sur le terrain.

>Exemple de missions du groupe de travail I comité de pilotage :


> il assure le suivi du projet et la motivation du personnel ;
> il participe à l'analyse environnementale du site ;
> il identifie les aspects environnementaux ayant un impact environnemental significatif ;
> il participe à l'identification des risques et opportunités liés au contexte de l'entreprise ;
> il aide à la rédaction des informations environnementales ;
> il propose les performances environnementales du site : les objectifs et les indicateurs
associés;
> il valide les orientations stratégiques et aide à la définition des valeurs environnementales
de l'entreprise ;
> il établit et assure le suivi de l'état d'avancement du plan d'action d'amélioration
environnemental ;
> etc.
Les décisions prises lors de ces réunions auront des répercussions sur :
> l'image de marque de l'entreprise ;
> le choix des sous-traitants et des fournisseurs ;
> les relations avec les représentants des pouvoirs publics, des collectivités locales, des
associations, des clients, des investisseurs ... ;
a::
0
z > les processus de fabrication ;
u...
<l'.
LI) > les processus managériaux ;
ri
0
N > les investissements environnementaux (techniques de traitement, mises en conformité) ;
©
..._, > le comportement du personnel.
;:;.
01
·;: Il n'est pas nécessaire que l'ensemble de ces personnes se réunissent en même temps :
>-
Cl..
0 le responsable environnement adaptera l'auditoire aux thèmes traités.
u

7.4 Le diagnostic de faisabilité ISO 14001


Le diagnostic de faisabilité ISO 14001 permet de mesurer les écarts entre les
dispositions existantes sur le site et les exigences du référentiel. Ce travail,
réalisé en amont, sera une donnée d'entrée pour concevoir la planification du

147
Au cœur de /'ISO 14001:2015

projet. Ce travail peut être réalisé en interne, mais il peut être intéressant de
faire appel à un consultant afin d'avoir un regard extérieur d'expert.

Une trame de questionnaire est donnée ci-après (tableau 7.2). Cet ouvrage
abordant les différentes exigences du référentiel notamment au travers des
éventuelles questions d'auditeurs, cela vous permettra de compléter cette
trame en l'adaptant à votre méthodologie de travail.
Tableau 7.2 Questionnaire« Diagnostic de faisabilité ISO 14001:2015 » - extrait

Résultat
Thème Éléments à vérifier Preuves sur le terrain
au ...
Cohérence entre le projet et la Absence de politique
1
stratégie de l'entreprise ?

La direction est-elle moteur dans 3 Lettre d'engagement - Équipe


le projet et le personnel est-il projet - Groupes de travail -
impliqué? Suggestions du personnel
La direction communique-t-elle sur le Séance avec tout le personnel
projet à intervalle régulier ? 4 pour le lancement du projet

·--...
- Réunion comité - Affichage
Q)
Cl
a. Le projet fait-il l'objet d'un planning Planning de Gantt sans mise
2
Q)
"C
suivi et réactualisé ? à jour
c
Cl
:;::::; Les ressources humaines pour Équipe projet - Pilotes
en
Q) mener à bien le projet sont-elles de process impliquée -
(:J 4
définies et revues ? Recrutement d'un stagiaire en
cours
Le besoin en moyens techniques et Pas de budget alloué
1
financiers est-il défini et revu ?
a::
0 Les dispositions prises sont-elles Communication par îlot
z
u... 3
<l'. évaluées et communiquées ? (panneau - compte rendu)
LI)
ri
0 ...
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
Q)
"C
-
Q)

><
Q)
c
-
Les enjeux internes et externes sont-
ils définis selon une méthodologie ? 1
Pas de méthodologie ni de
formalisation du contexte de
l'entreprise
u
0 § 8
·-
en cc Les valeurs de l'entreprise sont-elles Politique Qualité - Politique
c en 2
~
...a.E
•Q)

c E
-
Q)
"C
Q)
Q)
clairement présentées?

Les résultats escomptés sont-ils


groupe avec les valeurs

Objectifs de réduction
(.) en identifiés ? 2 d'énergie et de consommation
..-: ïE d'eau
"'1:1' ca
en...
~Cl
...

148
Étape 1 - Gérer efficacement son projet

Tableau 7.2 Questionnaire« Diagnostic de faisabilité ISO 14001:2015 » - extrait (suite)

Résultat
Thème Éléments à vérifier Preuves sur le terrain
au ...
en en Une méthodologie d'identification
Q) Q) en Courriers DREAL archivés au
"1:1 "O
c
Q)
des parties intéressées est-elle en 1
Q) •Q)
secrétariat
o -c en
·-
en Q) Q)
en place?
cQ) -- •Q)
...
.C CV - Les besoins et attentes des parties Attente des autorités : réponse
•Q) - c
... Q) · -
a. en en intéressées sont-ils identifiés et 1 en cours à un courrier de la
E c .!2 priorisés? préfecture
0Cl ·-0 -...
en CV
N Q) Q.
.,,,; .Q ...

...
[ ]

Arrêté préfectoral en date du


La situation administrative est-elle 05/02/2007 - Rubriques ICPE
2

-
•Q)

·...e
connue et à jour ? non mises à jour suite à de
nombreux changements

-0
c
0
(,J
Q)
"O
La dernière visite de la DREAL
n'a pas donné lieu à une mise en 3
Aucune mise en demeure.
Dernière visite des autorités le
09/03/2014. Réponses suite à
en demeure?
c rapport DREAL en attente
0
:0::
CV
.~
Abonnement auprès de
:a
c
Une méthodologie de recensement l'union patronale - Newsletter
~
des obligations de conformité 2 société de contrôle - Pas de
~
CO
réglementaires existe-t-elle ? formalisation des exigences
applicables

...
a::
0 [...]
z
u...
<l'.
LI)
ri
Légende : Résultat - État de conformité
0
N 1 : Les dispositions nécessaires sont inexistantes et/ou non prises en compte
©
...,, 2 : Les dispositions existent mais sont conformes partiellement et leur prise en compte n'est pas
;:;.
01
·;: satisfaisante
>-
Cl..
0
3 : Les dispositions existent et sont conformes, mais leur application n'est pas systématique
u 4 : Les dispositions existent, sont conformes et sont pratiquées systématiquement

7.5 Planification du projet


Suite à cette première mesure des écarts par rapport aux exigences de
ce projet ISO 14001, un planning prévisionnel est élaboré. Il comprend les
différentes étapes, les jalons, le calendrier ainsi que les actions à mettre

149
Au cœur de /'ISO 14001:2 015

en œuvre. Il va de soi que ce planning doit être réajusté au fil de l'eau afin
d'amortir les différents aléas inhérents à la bonne marche d'un projet. Ce
tableau n'est donné qu'à titre indicatif et doit être adapté au management et à
la culture de chaque organisme. Les jalons indiqués représentent la période
pertinente pour l'entreprise prise en exemple (voir tableau 7.3).

Tableau 7.3 Extrait d'une planification d'un projet de mise en place d'un SME
selon le référentiel ISO 14 001:2015 pour une entreprise industrielle

Durée Calendrier
Tâches Ressources
estimée J F M A M J J A s 0 N D
Comité de
pilotage
Prédiagnostic
3j -Resp.
ISO 14001
env.-
Consultant
Recherche Res p.
d'aides et de 10 j env. -
subventions Consultant
Annoncer la

·--...
démarche
Direction -
Q) au personnel 2j
Resp. env.
Cl et parties
CL
= intéressées
'C
c Constituer et
Cl
:;::::
U) former le comité Direction -
Q) 4j
(,:J
de pilotage et les Resp. env.
groupes detravail
Réaliser à
a::
0 intervalle planifié
z
u... les réunions 6j
<l'.
LI) du comité de
ri
0 pilotage
N
© Direction -
..._, Définir le budget
;:;. Resp. env.
01
·;:
et les moyens 3j
- Comité
>- nécessaires
Cl..
0
de pilotage
u
Q)
U)
Définir les
·.::::
enjeux internes

-...
~
CL
Q)
et externes et
c dégager les
Q) orientations en 5j
Comité de
pilotage -

--
'C
Q) fonction des
>< priorités et de
Q)
c la finalité de
Cl
Commercial
- Marketing

(,)
l'entreprise

150
Étape 1 - Gérer efficacement son projet

Durée Calendrier
Tâches Ressources
estimée J F M A M J J A s 0 N D
Q) Identifier
(/) Comité de
·;:: les parties
pilotage-
-...
Cl.
Q) intéressées et 5j
Commercial
c prioriser besoins
:E et attentes -Marketing
Q)

--
"C
Q)

><
Q)

c
Cl
Définir le
domaine
d'application
2j
Direction -
Comité de
t.:) pilotage
du SME
Définir les Direction
rôles et -Resp.
responsabilités 5j env. -
et en informer Ressources
le personnel humaines
Faire l'analyse Resp. env.
environnemen- 15 j -Comité
tale de pilotage
w Resp. env.
:iE Réaliser la veille
en 30j -Comité
=
"C
réglementaire
de pilotage
c
Cl
:;: Direction -
ca
u Identifier les
;;: Resp. env.
·c:ca risques et les 5j
-Comité
opportunités
a: de pilotage
Établir le plan Direction -
d'action, les Resp. env.
5j
objectifs, les -Comité
indicateurs de pilotage
a::
0 Direction -
z
u... Établir la
<l'. Resp. env.
politique envi- 3j
LI) -Comité
ri ronnementale
0
N de pilotage
© Établir des
.....
;:;. Resp. env.
01 bilans de
·;: -Pilote de
>- compétences 7j
Cl.. processus
0 et un plan de
u -RH
formation
Établir un plan
de sensibilisation Resp. env.
du personnel 7j -Pilote de
et des parties processus
intéressées

151
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Durée Calendrier
Tâches Ressources
estimée J F M A M J J A s 0 N D
Établir des plans
Resp. env.
de communica-
7j - Pilote de
tian internes et
processus
externes
Établir le
système
documentaire 20 j Resp. env.
(processus,
consignes ...)
Cl,) Déterminer les

-E
.Cl,)
en
>-
en
:::::1
consignes au
poste pour gérer
les risques et
20 j
Resp. env.
- Pilote de
processus
"CS
...>
Cl,) les prévenir
:::::1
e Établir des plans
c d'urgence et
Cl,)
10 j Resp. env.
Cl,)
en planifier des
·e tests
~
·~
Choisir les indica- Direction -
en teurs pour suivre Resp. env.
...
Cl,)

~ la performance
7j
- Pilote de
en
en
Cl,) environnementale processus
"c
•Cl,)
Planifier
en
c l'entretien des Mainte-
Cl,)
>-
1j
Cl appareils de nance
:il: mesure

Élaborer le
planning d'audit,
a:: 4j Resp. env.
0 choisir et former
z
u... les auditeurs
<l'.
LI)
ri
Préparation,
0
N réalisation et Resp. env.
© exploitation 4j - Pilote de
..._,
;:;. de la revue de processus
01
·;: direction
>-
Cl..
0 Mettre en
u
œuvre les
Les respon-
actions de mise
8j sables de
en conformité
service
suite à l'analyse
réglementaire
-

152
Étape 1 - Gérer efficacement son projet

Durée Calendrier
Tâches Ressources
estimée J F M A M J J A s 0 N D
Tester les
situations Resp. env.
d'urgence -Ensemble
5j
et analyser du person-
le retour nel
d'expérience
Resp. env.
Appliquer le - Pilote de
plan d'action processus
5j
pour traiter les -Ensemble
non-conformités du
personnel
RH-
Appliquer
Ensemble
le plan de 8j
du
formation
personnel
Resp. env.
..... - Pilote de
::!!: Réaliser les
(/) processus
= sensibilisations 10 j
"C - Ensemble
du personnel
...>
~
du
=
e personnel
c
~ Resp. env.
~ Mettre en
in - Pilote de
~ place la
processus
communication 10 j
- Ensemble
sur le terrain et
du
en extérieur
personnel
a:: Appliquer les
0 Ensemble
z consignes
u... 15 j du
<l'. environnement
LI) personnel
ri au poste
0
N
Exploiter les
©
..._, résultats et
;:;. Resp. env.
01
·;: analyser les
8j - Pilote de
>- performances
Cl..
0 processus
u environnemen-
tales
Maintenir en
bon état les Mainte-
5j
appareils de nance
mesure
·-

153
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Durée Calendrier
Tâches Ressources
estimée J F M A M J J A s 0 N D
w Resp. env.
:ii::
Cl) - Pilote de
'C= Mettre en œuvre
15j
processus
...> les
Cl) actions
correctives
-Ensemble
e= du person-
cCl) nel
Cl)
en Réaliser les Auditeurs
~ 3j
audits internes internes
Rechercher un
organisme de 2j Resp. env.
certification
Organisme

..
c
Q
extérieur

.....
CV
u
;;::::
Cl)
(.)
Réaliser les
audits à blanc
2j
-Auditeur
d'une
société du
groupe
Réaliser l'audit
Organisme
de certification
3j de
et lever les
certification
écarts

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

154
,
8
Etape 2 -
Identifier les enjeux
et parties intéressées
influents

Objectif
a::
0
z Définir le domaine d'application du système de management environnemental
u...
<l'. en cohérence avec les enjeux internes et externes et sa capacité de maîtrise et
LI)
ri
0 d'influence.
N
©
..._, La construction du système de management environnemental nécessite en
;:;.
01
·;: premier lieu d'avoir une vue générale du contexte dans lequel évolue l'orga-
>-
Cl..
0
nisme. Ce dernier ne fonctionne pas de manière isolé mais dépend d'enjeux
u internes et externes qui influencent sa performance environnementale. Par
ailleurs, toute entreprise doit se positionner par rapport aux attentes et besoins
des parties prenantes et prendre les bonnes décisions qui lui permettront de
rester compétitive et attractive dans la durée, tout en gardant une éthique so-
ciétale acceptable.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

8.1 Quels chapitres/paragraphes


de l'ISO 14001:2015 sont concernés?
L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
décrites dans le chapitre 4 « Contexte de l'organisme » :
~ Paragraphe 4.1 - Compréhension de l'organisme et de son contexte
~ Paragraphe 4.2 - Compréhension des besoins et attentes des parties
intéressées
~ Paragraphe 4.3 - Détermination du domaine d'application du SME
~ Paragraphe 4.4 - Système de management environnemental

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

,
4. Contexte de l'organisation
1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
A p -.. 7. Support
C D
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances opérationnel les

a:: Figure 8.1Chapitre4 «Contexte de l'organisme» - ISO 14001:2015


0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
8.1.1 4.1 - Compréhension de l'organisme
© et de son contexte
...,,
;:;.
01
·;:
>-
0.
u
0
• Qu'est-il demandé?
Le tableau ci-après (tableau 8.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001 :2015.

156
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.1 Exigences du référentiel ISO 14001 :2015- Paragraphe 4 .1

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME
4.1 Compréhension de l'organisme et de son contexte

L'organisme doit déterminer les enjeux externes et internes pertinents par rapport à sa finalité
et qui influent sur sa capacité à atteindre les résultats attendus de son système de management
environnemental. Ces enjeux doivent inclure les conditions environnementales affectées par
l'organisme ou susceptibles d'affecter l'organisme.

NF EN ISO 14001 Annexe A.4.1 (informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
La synthèse présentée ci-dessous (voir tableau 8.2) permet à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.
Tableau 8.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 4.1

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

a:: 4.1 Compréhension de l'organisme et de son contexte


0
z
u..
<l'. Nouvelle exigence Nouveau paragraphe dédié à l'identification des enjeux internes
LI)
ri
et externes*.
0
N
Lien avec la version /
©
...,, ISO 14001:2004
;:;.
01
·;:
>- * L'annexe A reprend pour partie les exigences de l'ISO 31000 «Management du risque -
0.
0 Principes et lignes directrices ».
u

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 8.3) doivent être traités.

157
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.3 Résumé des principales exigences - Paragraphe 4.1

- Engager une réflexion stratégique plus large du contexte environnemental de l'organisation.


- Déterminer les enjeux importants liés aux enjeux internes et externes ayant une
incidence, positive ou négative sur la manière dont l'organisme gère ses responsabilités
environnementales
- Renforcer l'engagement et l'implication de la direction au plus haut niveau en prenant en
compte la dimension « finalité et mission » de l'organisme.
- Collecter des informations permettant de réussir sur le long terme et créer des options pour
contribuer au développement durable.
- Dégager les risques de non atteintes des résultats escomptés et les opportunités
d'amélioration des performances environnementales.
- Définir les données d'entrée pertinentes pour la détermination du domaine d'application du
SME et la mise en œuvre de ce dernier.
- Identifier les activités, produits et services rattachés aux enjeux importants retenus.
- Mettre en place des actions et des dispositions pour traiter et gérer les risques et opportunités
identifiés.
- Prendre en compte les obligations de conformité pour l'élaboration du SME.

Finalité : permettre une compréhension conceptuelle générale des enjeux importants


susceptibles d'avoir une incidence bénéfique ou négative sur la capacité de l'organisme à
atteindre ses objectifs environnementaux et engager des actions.
Risques : ne pas avoir une vision des événements internes et externes susceptibles de
perturber temporairement ou durablement la manière dont l'organisme gère ses responsabilités
environnementales. Ceci pouvant entraîner des conséquences importantes pour la pérennité de
l'entreprise (accident, perte d'exploitation, perte d'image de marque, perte de part de marché ...).

Avant d'identifier les aspects environnementaux des activités, services


et produits les plus impactant sur l'environnement (article 6.1.2 - Aspects
a:: environnementaux), la nouvelle version du référentiel ISO 14001 propose
0
z aux entreprises de gérer leurs responsabilités environnementales dans
u...
<l'. un cadre plus large, notamment au travers d'une réflexion approfondie sur
LI)
ri
0
N
leurs principaux enjeux internes et externes. Cette nouvelle version de la
© norme donne ainsi plus de sens et de pertinence à la mise en œuvre des
..._,
;:;.
01 politiques environnementales en s'alignant sur la stratégie de l'entreprise et
·;:
>-
Cl.. en l'appliquant à l'ensemble de la chaîne de valeur des produits.
0
u
En effet, un système de management ne peut développer sa pleine efficacité
que s'il est en cohérence avec le contexte et le fonctionnement de l'organisme.
Il est donc important de connaître les enjeux liés à la finalité de l'organisme,
à son orientation stratégique, qui influent ou peuvent influer sur la capacité

158
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

d'atteinte des résultats attendus du système de management. Ces enjeux


peuvent avoir des impacts positifs ou négatifs sur l'efficacité du système de
management.

L'approche par les risques

De nombreuses directions, en permanence confrontées à des choix


stratégiques pour développer et pérenniser leur structure, basent leur
réflexion sur une analyse des risques. Cet outil préventif permet à l'équipe
dirigeante d'anticiper tout dysfonctionnement et de mettre en place les actions
préventives nécessaires. Cette démarche peut être adoptée dans le cadre
d'une analyse du contexte environnemental de l'entreprise. La méthodologie
de cette approche est exposée à l'étape 6 de l'ouvrage.

Plusieurs familles de risques sont identifiées par les dirigeants : risques liés
à la gouvernance, risques stratégiques, opérationnels, humains, financiers,
historiques, risques liés à production, aux produits, risques juridiques, risques
d'image ...

Ainsi, une entreprise affichant son engagement en matière de développement


durable et mettant sur le marché des produits complexes contenant des
métaux et substances dangereuses, devra anticiper les questions de ses
clients, par exemple, sur les risques juridiques et d'image de marque. Cela
peut se traduire par la fourniture d'informations nécessaires pour le client
sur le respect de la législation européenne, actuelle et à venir, relative à la
restriction de l'utilisation de certaines substances dangereuses sur l'empreinte
carbone et la consommation d'énergie lors des différentes phases du cycle de
vie du produit, la durée de vie des différents éléments constituant le produit et
a:: les modalités de recyclage lors de la fin de vie du produit.
0
z
u...
<l'. Autre exemple, une entreprise implantée dans une zone sensible en
LI)
ri
0 termes de biodiversité devra intégrer ce paramètre dans sa stratégie de
N
© développement, et ce d'autant plus si les produits fabriqués sont destinés à
.....
;:;.
01
des consommateurs attentifs à ces critères. Il est dans l'intérêt de l'entreprise
·;:
>-
Cl..
d'être vigilante sur ces sujets.
0
u
Un inventaire des enjeux internes et externes pertinents, liés aux intérêts des
parties intéressées (paragraphe 4.2 de l'ISO 14001:2015) et à l'écosystème
externe de l'entreprise, peut donc permettre de poser le contexte auquel
l'entreprise est susceptible d'être confrontée et de mieux comprendre

159
Au cœur de /'ISO 14001:2015

ses besoins à court, moyen et long terme. L'.objectif est bien d'avoir une
compréhension conceptuelle des enjeux importants qui peuvent avoir
une influence positive ou négative sur la manière dont le dirigeant gère sa
responsabilité sociétale.

Il est donc important de connaître les sujets à débat et à discussion ainsi


que les circonstances environnementales particulières, tant au niveau local,
régional, national, voire international.

Cette contextualisation des enjeux environnementaux au regard des enjeux


globaux se rapproche de la dynamique de la norme NF ISO 26000:2010,
« Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale ».

Bien qu'il ne soit pas exigé d'informations documentées sur ce paragraphe,


une liste d'enjeux permet de guider l'entreprise dans sa réflexion, et les
connaissances acquises peuvent également être consignées par écrit pour
constituer une base de données.

Une réponse argumentée sur les enjeux déterminés et sur l'approche


utilisée pour les identifier peut suffire dans la mesure où l'auditeur ne
détecte pas d'enjeux omis susceptibles d'impacter l'efficacité du système
de management et de la performance environnementale.

Identifier ses enjeux internes

Le contexte interne comprend notamment les enjeux liés aux valeurs, à la


culture, aux connaissances et à la performance de l'organisme (par exemple :
volonté de s'inscrire dans une démarche socialement responsable, capacité
des équipes à s'adapter au changement, maîtrise de certaines technologies,
a::
0 situation économique de l'entreprise lui permettant de déployer plus ou moins
z
u...
<l'. de ressources, etc.).
LI)
ri
0
N
Le tableau 8.4 donne un exemple non exhaustif des éléments sur lesquels
©
..._, l'entreprise peut réfléchir pour identifier, par la suite, les risques et opportunités
;:;.
01
·;:
et prendre les décisions qui s'imposent.
>-
Cl..
0 Ces risques peuvent devenir des opportunités pour l'entreprise si elle a mis
u
en place des méthodes pour favoriser leur émergence. Les entreprises déjà
certifiées ISO 14001 peuvent déceler une partie de leurs enjeux lors de la
réalisation des audits internes (les écarts relevés peuvent représenter des
risques et les points forts des opportunités).

160
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8-4 Conseils pratiques - Enjeux internes8 3

Enjeux internes Risques potentiels pour l'entreprise


Éléments à prendre en (a contrario, cela peut être des opportunités
considération potentielles si le risque est géré)

Gouvernance de Ne pas avoir défini les motivations environnementales du dirigeant


l'entreprise et de l'équipe. Ne pas avoir défini les valeurs environnementales
Système au moyen duquel par rapport à la finalité de l'entreprise et l'avoir communiqué aux
une organisation prend partenaires.
et applique des décisions Ne pas favoriser une démarche de concertation, de coopération,
dans le but d'atteindre ses de partenariat et de prise de décision impliquant de façon respon-
objectifs (ISO 26000:2010) sable les acteurs concernés par la politique environnementale.
Conformité Ne pas anticiper l'application des exigences réglementaires
réglementaire environnementales européennes et nationales - Ne pas anticiper la
Exigences à laquelle nécessité d'innover (Règles RoHS*, REACH** par exemple) - Mise
l'organisme doit se en cause, voire condamnation pour pollution ou pour ne pas être en
conformer règle par rapport à sa situation administrative au regard des ICPE.

Politique, objectifs et Déploiement par l'entreprise d'une stratégie inadaptée en l'absence


stratégies de veille concurrentielle sur les orientations environnementales
des entreprises, d'anticipation de l'évolution du marché vers de
Intention et orientation meilleures pratiques environnementales.
de la direction pour A contrario, diversification hâtive et non parfaitement planifiée
atteindre des objectifs et et contrôlée.Ne pas pouvoir prendre des décisions calibrées en
améliorer sa performance l'absence de suivi précis des problèmes environnementaux sujets à
environnementale débat et à discussion au niveau local, national, européen et mondial.

Capacité et aptitude
Capacité, aptitude et Capital humain : perte de savoir-faire et de connaissance.
connaissance de l'orga- Perte de la maîtrise de certaines technologies.
nisme en termes de res- Situation économique de l'entreprise lui permettant de déployer
sources et de compétences plus ou moins de ressources.
a:: (par exemple: capital, Capacité des équipes à s'adapter au changement.
0
z
u..
temps, personnes, langue, Production : ne plus être à même de réaliser correctement les actions
<l'. processus, système et de production (approvisionnement, adéquation des moyens de
LI)
ri technologies ainsi que leur production en hommes et en machines, prévention des pollutions).
0
N maintenance)
©
.....
;:;. * La directive 2011/65/UE du 8/06/2011 relative à la limitation de l'utilisation de certaines substances
01
·;: dangereuses dans les équipements électriques et électroniques s'applique à tous les nouveaux
>-
Cl..
0
produits mis sur le marché dans l'Union européenne, qu'ils soient importés ou fabriqués dans l'Union.
u Cette directive a été transposée en droit français par le décret n° 2013-988 du 6/11/2013.
** Règlement (CE) n° 1907/2006 du 18/12/2006 relatif à l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation
des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances. L:industrie a la
responsabilité d'évaluer et de gérer les risques posés par les produits chimiques et de fournir des
informations de sécurité adéquates à leurs utilisateurs afin d'assurer un niveau élevé de protection de
la santé humaine et l'environnement.

83 Source : d'après NF EN ISO 14001 :2015.

161
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.4 Conseils pratiques - Enjeux internes (suite)

Enjeux internes Risques potentiels pour l'entreprise


Éléments à prendre en (a contrario, cela peut être des opportunités
considération potentielles si le risque est géré)

Absence de stimulation de la créativité en interne au travers de lien


Système d'information entre les services (service environnement et tous les autres services
Flux d'informations et de l'entreprise notamment la R&D) - Perte de la dynamique de
processus décisionnels l'entreprise au travers d'une qualité des échanges d'information
(formels et informels) et interservices peu efficace (l'environnement n'est l'affaire que d'une
temps nécessaire à leur personne : le responsable Environnement !) - Culture collaboratrice
achèvement peu développée ne permettant pas un renforcement de la réactivité
de l'entreprise - Conflits d'incompréhension au sein de l'entreprise.

Confiance susceptible d'être rompue suite à une pollution,


Relations internes avec
l'application partielle des consignes ou l'utilisation de produits
les parties intéressées,
chimiques dangereux : risques relatifs à l'image,
ainsi que leurs
la marque, la propriété intellectuelle de l'entreprise -
perceptions et leurs
Ne pas connaître les valeurs des clients et consommateurs
valeurs
(écoute client).

Systèmes et normes de
management
Force et faiblesses du
système de management Système de management complexe et peu opérationnel. Ensemble
environnemental, des des écarts relevés lors des audits internes ou de certification.
codes de bonnes conduites
environnementales, des
lignes directrices adoptées
par l'entreprise

Style et culture de Défaillances psychologiques ou physiologiques : stress,


a:: l'entreprise démotivation, fatigue, non-reconnaissance, absentéisme, manque
0
z Entreprise familiale, de discernement. .. pouvant entraîner une erreur humaine
u...
<l'. entreprise privée ou impactant l'environnement, une prise en compte insuffisante des
LI)
ri publique, style de problèmes environnementaux.
0
N management et de Ne pas fédérer le personnel sur les sujets environnementaux.
©
..._, leadership, ouvert et libre,
;:;.
01 culture du secret et fermé Absence de volonté de s'inscrire dans une démarche socialement
·;: responsable.
>- et processus décisionnels
Cl..
0
u La partie avec laquelle un contrat a été conclu ne tient pas
Contrat
ses engagements environnementaux (introduction de produits
Forme, contenu, et chimiques, pollution, informations environnementales sur le produit
étendue des relations incomplètes, démarche environnementale inexistante ...).
contractuelles
Contrat d'assurance non revu et non adapté.

162
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Identifier ses enjeux externes

Le contexte externe peut faire apparaître des enjeux dans des domaines
très divers : juridique, technologique, concurrentiel, commercial, culturel,
social et économique notamment (par exemple : implantation d'un concurrent
à proximité, évolution de la réglementation, apparition d'une nouvelle
technologie, différentiel de coûts salariaux, etc.).

L'ISO 14001 intègre aussi les conditions environnementales (neige, inondation,


glissement de terrain, changement climatique, perte de la biodiversité, etc.)
susceptibles d'affecter ou d'être affectées par l'organisme.

Ces enjeux peuvent se situer à des échelles très variées selon les organismes,
leurs produits et leurs services : internationales, nationales, régionales ou locales.

De nombreux exemples voient le jour depuis une vingtaine d'années. Ainsi,


un organisme commercialisant des produits cosmétiques sera attentif
aux conditions d'exploitation de sa matière première végétale afin qu'elle
soit cohérente avec les valeurs véhiculées par la direction et l'image de la
marque et éviter des scandales médiatiques. Le chef d'entreprise aura
tout intérêt à s'assurer des bonnes pratiques écologiques de la filière,
favoriser la culture non intensive, orienter vers une utilisation non excessive
de produits dangereux, ne pas favoriser la destruction des forêts par une
culture non raisonnée, utiliser des technologies innovantes ... pour en tirer
des bénéfices et du profit. L'orientation vers des alternatives de fabrication
plus respectueuses des écosystèmes peut conduire à réaliser des bénéfices
financiers et opérationnels intéressants et prendre des parts de marché à la
concurrence. Par exemple, pour se positionner par rapport à la concurrence,
a:: une cave vinicole pourra s'engager dans une démarche de vins bio et ainsi
0
z
u...
<l'.
élargir son panel de client. Autre exemple : une entreprise de fabrication de
LI)
ri
chaudière pourra conseiller le client final sur les modalités d'utilisation afin
0
N d'optimiser la consommation d'énergie, et ce d'autant plus si c'est un des
©
.....
;:;.
arguments commerciaux face à la concurrence .
01
·;:
>-
Cl..
Un autre exemple, plus difficile à appréhender : des composants fabriqués
0
u dans des pays en conflit armé pourraient ne pas être disponibles dans les
délais prévus, entraînant des ruptures de fabrication et la nécessité de prévoir
une solution d'urgence de remplacement moins écologique.

L'ISO 14001 :2015 n'aborde pas la notion de « responsabilité sociétale » qui


imposerait à l'entreprise de se poser des questions sur le comportement des
filiales, fournisseurs et sous-traitants face à des situations conflictuelles où la
corruption et la complicité passive ou active peuvent être mises en exergue,

163
Au cœur de /'ISO 14001:2015

par exemple. Le référentiel NF ISO 26000:2010 est un guide pertinent à


consulter pour aller plus loin dans cette voie

L'attention de l'organisme dans cette nouvelle version du référentiel se porte


sur la dimension environnementale du problème. Par exemple, une société
s'approvisionnant auprès d'une filiale située dans une partie du globe soumise
à de fortes inondations résultantes du changement climatique doit pouvoir
évaluer le risque de rupture d'approvisionnement et connaître l'impact de la
solution apportée sur l'écosystème.

Plus proche de nous, une société située en zone rurale et enneigée peut
également avoir des difficultés d'approvisionnement lors d'un hiver rude
et devoir opter pour une solution de remplacement impactant davantage
l'environnement (rupture d'approvisionnement en combustible bois et
substitution par du fuel, par exemple).

L'intérêt de pousser la réflexion à ce niveau est de permettre à la direction


de se donner des moyens supplémentaires pour accroître son avantage
concurrentiel, son influence sur ses partenaires, sa réputation auprès de ses
salariés - qu'elle aura plus de faciliter à attirer et motiver - mais également
en fidélisant ses clients. Une vision orientée vers le développement durable
peut aussi rassurer les investisseurs et renforcer les relations. La direction
peut donc prendre ses responsabilités environnementales plus uniquement
sur son site de production, mais également le long de la chaîne de valeur.

Comme pour les enjeux internes, parmi les enjeux externes, dont quelques
exemples sont donnés ci-après, l'entreprise devra identifier ceux qu'elle juge
les plus importants afin de définir son périmètre d'actions (tout ou partie du
a:: cycle de vie du produit et de la chaîne de valeur) et élaborer son système de
0
z
u... management environnemental.
<l'.
LI)
ri
0
Des grandes entreprises ont déjà une réflexion active sur ces sujets, et ce
N
© d'autant plus qu'elles sont soumises à la loi sur les Nouvelles régulations
..._,
;:;.
01
économiques (NRE84 ) qui impose la rédaction d'un rapport de gestion
·;:
>- annuel dont une partie est réservée aux données sur les conséquences
Cl..
0
u environnementales et sociales de leurs activités. De nombreuses actions
concrètes ont vu le jour pour apporter leur contribution au développement
durable. Ces entreprises communiquent sur leurs engagements, notamment
écologiques, renforçant ainsi leur position sur les marchés.

84 La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques a pour
objectif de réduire les effets néfastes des dysfonctionnements internes et de la mondiali-
sation.

164
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Le projet de référentiel ISO/DIS 14004:2014 « Systèmes de management


environnemental - Lignes directrices générales concernant les principes,
les systèmes et les techniques de mise en œuvre » propose des pistes de
réflexion. Ces dernières ne sont pas imposées mais peuvent permettre de
concevoir sa liste d'enjeux externes adaptés à sa situation (voir tableau 8.5).
Une entreprise peut aller bien au-delà du simple respect de la législation et
décider de collecter, dans un premier temps, les informations lui permettant
de réussir sur le long terme et de se créer des options pour contribuer au
développement durable.

Tableau 8.5 Conseils pratiques - Enjeux externes8 s

Risque/
opportunité Exemple d'éléments à prendre en considération
potentiels
Monuments historiques, sites archéologiques à proximité - Disponibilité de
Culturel ressources spécifiques telles que des plantes endémiques, de l'eau, du bois,
des matériaux .. .

Subordination et corruption - Niveau de criminalité - Niveau d'éducation


de la population active - Langue utilisée - Valeurs ethniques - Questions
Social
de genre - Disponibilité au sein de la population active - Accès aux
infrastructures scolaires et médicales
Pays dictatorial ou démocratique - Entreprise dont un site clé est situé en zone
de conflit armé - Ingérence politique dans le développement économique -
Respect des réglementations locales - Lobbying écologique et industriel sur les
questions environnementales - Aide de l'État aux entreprises dans leur démarche
Politique
environnementale (promotion des économies d'énergie, par exemple) - Exigence
de démarche environnementale pour l'obtention de contrats auprès des collecti-
a:: vités - Normes et exigences environnementales actuelles et futures sur la zone
0 d'exploitation et tout le long du cycle de vie (dans d'autres régions ou pays)
z
u..
<l'. Système financier reconnu - Disponibilité et accès aux ressources
LI)
ri
0
financières pour des investissements dans des meilleures technologies plus
N
Financier respectueuses de l'environnement - Investissement possible et fiable sur
© des projets environnementaux auprès de banques solides - Organismes de
.....
;:;.
01 contrôle financier reconnus
·;:
>-
Cl..
0 Différentiel de coûts salariaux - Entreprises concurrentes possédant un
u écolabel* européen - Concurrents ayant élaboré un label environnemental
Concurrence interne reconnu par les clients - Entreprises ISO 14001 - Produits écoconçus
- Publicité basée sur les performances énergétiques, environnementales,
économies d'eau, etc.
* Écolabel: outils de reconnaissance de la qualité écologique d'un produit. Ils garantissent la qualité
d'usage du produit ainsi que la limitation des impacts sur l'environnement (source : AFNOR).

85 Source : d'après NF EN ISO 14001:201 5.

165
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.5 Conseils pratiques - Enjeux externe (suite)

Risque/
opportunité Exemple d'éléments à prendre en considération
potentiels

Disponibilité des matières premières dans le respect des législations


environnementales - Capacité et aptitude des fournisseurs à proposer
Gestion des produits innovants respectueux de l'environnement - Personnel
de la chaîne de sous-traitance, fournisseurs qualifiés dans l'application des bonnes
d'approvisionne- pratiques environnementales - Fournisseurs et sous-traitants
ment* engagés dans des démarches environnementales - Niveau de
technologie et exigence des clients dans le domaine de la protection
de l'environnement

Tendances actuelles et futures du marché pour les produits et services -


Consommateur orienté vers des produits à faible impact environnemental :
Demande bois issus de forêts gérées écologiquement, vêtements fabriqués sans
du marché utilisation excessive de produits dangereux, recyclabilité des produits en
et du public fin de vie, équipements moins énergivores - Riverains et associations en
attente de performances environnementales élevées de la part de l'entreprise
accueillie sur le territoire, etc.

Disponibilité des services publics : gaz, eau, électricité, infrastructures,


Économique routes, installations de transport, etc. permettant un approvisionnement, une
fabrication et une distribution efficaces et en toute sécurité environnementale
Disponibilité et accès à la technologie pertinente pour l'organisme
Technologie - Collaboration avec des centres de recherche à proximité - Risque
technologique (explosion, incendie etc.)

*Séquence d'activités ou d'acteurs qui fournit des produits ou des services à l'organisation
(norme NF ISO 26000).
a::
0
z
u...
Identifier les conditions environnementales
<l'.
LI)
ri
Les enjeux incluent les conditions environnementales susceptibles
0
N d'affecter ou d'être affectées par l'organisme. Parmi ceux-ci, les points
©
..._,
;:;.
suivants peuvent aider à identifier par la suite les risques pour la
01
·;: performance environnementale de l'entreprise. Certains de ces points
>-
Cl..
0 sont déjà pris en compte par les entreprises qui ont élaboré un système
u
de management environnemental selon l'ISO 14001:2004, notamment lors
de l'étude des situations d'urgence (étude des dangers). Ces dernières
sont des événements imprévus nécessitant l'application en urgence de
compétences, de ressources ou de processus spécifiques afin de prévenir
ou d'atténuer leurs conséquences réelles ou potentielles (annexe A 6.1.1.1
de l'ISO 14001:2015).

166
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.6 Conseils pratiques : conditions environnementales,


y compris les événements86

Risques liés aux conditions


environnementales Exemples d'éléments de réflexion
et aux événements

Pluviosité, climatologie (températures extrêmes ou écarts


de température), neige, brouillard, verglas, chaleur extrême,
Météorologiques, perméabilité du sol, présence d'une nappe vulnérable, espèces
géologiques, hydrologiques animales et végétales remarquables , cours d'eau classé, qualité
et écologiques de l'air atmosphérique, etc. : éléments pouvant impacter ou être
impactés par les produits et les activités exercées sur le site
(pollution, contamination, etc.)*.
Inondation, foudre, glissement de terrain, changement climatique,
accidents technologiques, etc. pouvant engendrer des pollutions,
explosions ou incendies, destruction des habitats naturels, destruc-
Liés aux catastrophes tion de la biodiversité (perte des services écosystémiques), etc.
Situations d'urgence relevées dans le cadre du système de
management environnemental**.

* Informations collectées dans le cadre des dossiers de demande d'exploitation (étude d'impact)
notamment.
** Informations collectées dans le cadre des dossiers de demande d'exploitation (étude des
dangers, risques naturels) notamment.

Identifier les enjeux internes et externes pertinents


À partir des enjeux identifiés, l'organisme peut ainsi dresser la liste des risques
et des opportunités associés qui pourraient favoriser ou freiner l'atteinte des
résultats environnementaux escomptés. Les risques et opportunités d'un
a::
0 organisme lui sont propres puisqu'ils dépendent du contexte dans lequel il
z
u..
<l'. évolue. Leur analyse permet de comprendre comment ils se développent au
LI)
ri
0
sein de l'organisme considéré. C'est à ce niveau que le(s) impact(s) de ceux-
N
ci est/sont établi(s). Le tableau 8.7 en donne un exemple.
©
.....
;:;.
01 Tableau 8.7 Liste des risques/opportunités et de l'impact sur le résultat escompté87
·;:
>-
Cl..
0
u
Risque/opportunité Impact sur le résultat escompté
Manque d'alphabétisation ou barrière de la
langue chez des travailleurs qui ne sont pas en Déversement environnemental lors d'une
mesure de comprendre les procédures locales manipulation de produits chimiques
de travail

86 Source : d'après NF EN ISO 14001 :2015.


87 Source : d'après A.6.1.1.1 de l'ISO 14001 :2015.

167
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.7 Liste des risques/opportunités et de l'impact sur le résultat escompté


(suite)

Risque/opportunité Impact sur le résultat escompté


Affectation des locaux de stockage de produits
Augmentation des inondations dues au
chimiques et de l'atelier de fabrication : perte
changement climatique
de productivité, pollution
Manque de ressources disponibles en raison Difficulté de tenir à jour un système efficace
des contraintes économiques de management de l'environnement

Introduction d'une nouvelle technologie


financée par des subventions Amélioration de la qualité de l'air
gouvernementales
Influence sur la capacité de l'organisme à faire
Pénurie d'eau pendant les périodes de
fonctionner les équipements de contrôle des
sécheresse
émissions.

Exemple de méthodes d'aide à la décision


Dans le cadre de la planification stratégique de l'entreprise pour une maîtrise
des risques, des méthodes d'aide à la décision ont été développées telle
que l'analyse SWOT ou FFOR en français - Strengths, Weaknesses,
Opportunities, Threats : forces, faiblesses, opportunités et risques/menaces
(voir tableau 8.8).

Tableau 8.8 Le SWOT ou FFOR

Positif Négatif

Facteurs internes
a:: Faiblesses
0 influents sur le domaine Forces
z
u... Aspects négatifs internes
<l'. d'activité étudié, ils peuvent Aspects positifs internes
que peut contrôler
LI)
être d'ordre technologique, que contrôle l'organisme et
ri
l'organisme et pour lesquels
0
N de gouvernance, marketing, sur lesquels on peut bâtir
des marges d'amélioration
© géographique, le réseau de l'avenir.
..._, importantes existent.
;:;. partenaire, etc.
01
·;:
>-
Cl.. Facteurs externes
0
u qui peuvent influencer le Opportunités Risques/menaces
développement du projet
Possibilités extérieures Problèmes, obstacles ou
d'une entreprise, de manière
positives dont l'organisme limitations extérieures
générale, ils peuvent être
peut tirer parti dans le qui peuvent empêcher ou
d'ordre politique, économique,
contexte des forces et limiter le développement de
sociologique, démographie,
faiblesses actuelles. l'organisme.
technologique, écologique,
réglementaire, etc.

168
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

L'.équipe en charge de cette analyse proactive peut ainsi définir la situation


actuelle et les solutions acceptables à entreprendre pour maîtriser les
risques susceptibles de ralentir ou stopper le projet de l'entreprise et saisir les
opportunités de développement de l'organisme.

Selon l'Union européenne, la méthodologie SWOT se définit comme : « un


outil d'analyse stratégique combinant l'étude des forces et des faiblesses d'une
organisation avec celle des opportunités et des risques de son environnement,
afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement. 88 »

L'.analyse est par nature subjective et qualitative puisqu'elle dépend du jugement


des participants intervenant dans le groupe de réflexion. En disposant d'un
descriptif des facteurs internes et externes, influençant favorablement ou
défavorablement le déroulement du plan d'action, les décideurs pourront ainsi
réduire les incertitudes et évaluer le bien-fondé de la stratégie envisagée.

Un exemple de cette méthodologie est fourni dans le tableau 8.9. D'autres


méthodologies sont envisageables puisqu'aucun outil n'est imposé par le
référentiel (ni formalisme d'ailleurs !).

Tableau 8.9 Extrait d'un exemple d'analyse FFOR (ou SWOT) appliqué à l'environnement.
Domaine d'activité : développement d'un nouveau produit

Positif Négatif

Forces Faiblesses
- Nos produits sont bien positionnés - Produits coûteux.
sur le marché avec des clients fidèles - Absence de remontée d'informations
et historiques. clients sur le thème de
Analyse - Projet de développement d'une l'environnement.
a:: interne
0 nouvelle ligne de fabrication pour - Manque de ressources disponibles
z
u... un équipement innovant plus pour tenir à jour un système efficace
<l'.
LI) respectueux de l'environnement. de management de l'environnement
ri
0
N
- Optimisation de l'utilisation de en raison des contraintes
© l'énergie dans ce process. économiques.
.....
;:;.
01
·;:
Opportunités Risques
>-
Cl..
0
- Aide financière de l'État pour le - Réglementation environnementale
u développement du process moins imposant la réduction de l'utilisation
Analyse consommateur d'énergie. de produits dangereux (RoHS) inclus
externe - Possibilité d'améliorer la recyclabilité dans nos produits.
de nos produits de 5 % auprès d'un - Pénurie d'eau pendant les périodes de
centre de recherche de nouveaux sécheresse, susceptible d'influer sur
matériaux. notre capacité à faire fonctionner les
équipements de contrôle.

88 Guide d'évaluation SWOT, Europe Aid, Co-operation office, 2005.

169
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Au regard des résultats de l'analyse, les décideurs seront amenés à se poser


les questions suivantes :
~ Qu'est ce qui est mineur ? Qu'est ce qui est majeur ?
~ Qu'est ce qui est acceptable ? Qu'est ce qui est inacceptable ?

Aucune méthodologie particulière pour leur priorisation n'est imposée ni


suggérée dans le référentiel ISO 14001:2015. Leur sélection est toutefois
primordiale pour l'organisme, et ce dans le but de s'assurer du caractère
pragmatique de la démarche mais également de sa performance !

Ce point sera développé à l'étape 6 « Gérer les risques et saisir les


opportunités ».

Identifier les activités, produits et services


rattachés aux enjeux internes et externes pertinents retenus

La nouvelle version du référentiel permet donc d'élargir le domaine


d'application du système de management, et par là même de définir d'autres
activités, produits et services en plus de ceux du site habituellement étudiés
dans le cadre de l'analyse environnementale.

Par exemple, dans le cadre d'une stratégie de développement de nouveaux


produits innovants plus respectueux de l'environnement, les activités, produit
et services suivants peuvent être inclus dans le domaine d'application du
SME : activités de conception et développement, activités commerciales
et marketing, performance environnementale des fournisseurs de matières
premières, extraction et distribution des matières premières, fin de vie du
produit, etc.
a::
0 Prendre en compte des enjeux pertinents dans la planification du SME
z
u...
<l'. Les enjeux que l'organisme a définis comme importants :
LI)
ri
0
N ~ sont une donnée d'entrée pour la définition du domaine d'application du
©
..._, système de management (paragraphe 4.3 du référentiel) ;
;:;.
01
·;: ~ font l'objet de la mise en place de plan d'action par rapport aux risques et
>-
Cl..
0 opportunités associés (paragraphe 6.1 du référentiel) ;
u
~ sont une donnée d'entrée pour l'élaboration du SME.

Il convient aussi de surveiller et revoir les informations sur ces enjeux afin de
gagner en réactivité. Ces points sont développés dans l'étape 6 « Gérer les
risques et les opportunités ».

170
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

• Les questions d'audit


Les questions d'audit du tableau 8.10 peuvent permettre d'aiguiller sur les
points clés de vigilance.
Tableau 8.10 Les principales questions d'audit- Paragraphe 4.1

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

4.1 Compréhension de l'organisme et de son contexte

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

Quels sont vos enjeux internes et externes


- Éléments de veille réglementaire, normatif,
susceptibles d'avoir une incidence sur vos
technologique, marché, procédés,
résultats environnementaux ?
produits ...
- Liste d'enjeux avec hiérarchisation ou pas.
Quelle est la méthodologie employée pour - Méthode de type AFOM (Atout, Faiblesse,
déterminer les enjeux internes et externes ? Menace et Opportunité).

Quelle est la méthodologie pour déterminer


votre finalité, vos valeurs, vos ambitions?
- Liste des résultats escomptés de son SME
Quelle gouvernance avez-vous défini ? - Exploitation des résultats de l'analyse
environnementale
Quel est votre processus de décision ? - Compte rendu de revue de direction

Quels sont les résultats escomptés ?

a::
8.1.2 4.2 - Compréhension des besoins et attentes
0
z
u...
des parties intéressées
<l'.
LI)
ri
0
N • Qu'est-il demandé?
©
..._,
;:;.
01 Le tableau ci-après (tableau 8.11) reprend les exigences du référentiel ISO
·;:
>-
Cl.. 14001:2015.
0
u

171
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8 .11 Les exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 4.2

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME
4.2 Compréhension des besoins et attentes des parties intéressées

L'organisme doit déterminer :


a) les parties intéressées qui sont pertinentes dans le cadre du système de management
environnemental ;
b) les besoins et attentes pertinents (c'est-à-dire les exigences) de ces parties intéressées;
c) lesquels de ces besoins et attentes deviennent ses obligations de conformité.

NF EN ISO 14001 Annexe A.4.2


L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
La synthèse présentée ci-dessous (voir tableau 8.12) permet à ceux qui ont
utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001:2004 d'avoir un aperçu des
nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

Tableau 8.12 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 4 . 2

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

a:: 4.2 Compréhension des besoins et attentes des parties intéressées


0
z
u... Nouvelle exigence L'exigence est nouvelle sur le fond.
<l'.
LI)
ri La version 2004 de l'ISO 14001 demande seulement de recevoir
0 Exigence renforcée ou
N et de documenter les demandes des parties pertinentes des
© clarifiée
..._, parties intéressées externes.
;:;.
01
·;: Lien avec la version
>- Paragraphe 4.3 Communication
Cl..
0
ISO 14001:2004
u

Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 8.13) doivent être traités.

172
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.13 Résumé des principales exigences- Paragraphe 4.2

- Déterminer les parties intéressées internes et externes.


- Déterminer les besoins et attentes explicites et implicites de ces parties intéressées.
- Définir parmi ces parties intéressées celles qui sont pertinentes.
- Définir lesquels de ces besoins et attentes deviennent des obligations de conformités.
- Dégager les risques de non atteintes des résultats escomptés et les opportunités
d'amélioration des performances environnementales.
- Définir les données d'entrée pertinentes pour la détermination du domaine d'application du
système de management environnemental et la mise en œuvre de ce dernier.
- Mettre en place des actions et des dispositions pour traiter et gérer les risques et opportunités
identifiés liées aux parties intéressées influentes.
- Prendre en compte les obligations de conformité pour l'élaboration du SME.
Finalité : identifier les exigences des parties intéressées susceptibles d'affecter les décisions ou
les activités de l'organisme.
Risques : ne pas pouvoir anticiper les exigences des parties intéressées ayant une influence
bénéfique ou non sur la performance environnementale de l'organisme.

Identifier les parties intéressées et leurs exigences


Afin d'appréhender le changement contextuel et travailler dans un climat de
confiance et de respect mutue 1, les entreprises se doivent d'identifier également
leurs parties intéressées qui ont un droit de regard ou un intérêt vis-à-vis
de leurs pratiques et performances environnementales. Des données sur
leurs attentes et besoins devront être collectées et analysées afin d'identifier
les obligations auxquelles l'entreprise devra se conformer obligatoirement
(réglementation, charte, code de bonnes conduites environnementales,
clauses environnementales dans les contrats, par exemple) et celles qu'elle
a::
0
z souhaite intégrer volontairement dans leur démarche environnementale.
u...
<l'.
LI) Dans la version antérieure de la norme, l'exigence du référentiel porte sur les
ri
0
N modalités de réception des demandes pertinentes des parties prenantes et des
©
..._, réponses éventuellement apportées. La plupart du temps, la communication
;:;.
01
·;:
est orientée vers les autorités, les clients, les sous-traitants et fournisseurs et,
>-
Cl.. éventuellement, les riverains, notamment en cas de plainte.
0
u
Cette nouvelle version va plus loin dans la recherche de données. Elle
implique donc une réflexion stratégique plus large en prenant en compte les
enjeux liés aux parties intéressées et en faisant un lien avec le contexte.
Ainsi , la direction à son plus haut niveau sera amenée à connaître les parties
intéressées, voire à avoir des relations avec elles au travers d'un dialogue

173
Au cœur de /'ISO 14001:2015

constructif. En effet, certains interlocuteurs peuvent avoir des intérêts parfois


concurrents ou conflictuels.

Prioriser les attentes et besoins des parties intéressées


L'organisme pourrait définir un ordre de priorité en fonction des intérêts des
protagonistes et de ses intérêts (voir Étape 6 - Approche par les risques).
Ainsi des critères hiérarchisés peuvent être définis, par ordre d'importance :
1. la partie intéressée est peu influente ;
2. la partie intéressée peut apporter une aide ;
3. la partie intéressée peut remettre en cause ponctuellement notre activité ;
4. la partie intéressée peut remettre en cause notre organisation ou notre
projet.

Une liste de parties intéressées et de leurs « exigences » est donnée en


exemple dans le tableau 8.14.
Tableau 8.14 Extrait d'une liste de parties intéressées

Parties Priorité
Besoins et attentes
intéressées stratégique
Entreprise ayant une éthique acceptable, travail dans un
environnement sain et sûr, réussite de l'entreprise, implication
Travailleurs dans les projets environnementaux, communication de la 2
stratégie environnementale de l'entreprise au regard des
évolutions réglementaires
Respect du milieu naturel commun en évitant toute pollution,
non-perte de la valeur foncière de leur habitat, participation
a:: à la valorisation du patrimoine naturel, implication dans la vie
0
z de la cité au travers d'une politique d'emploi, de soutien aux
u... Riverains
<l'. actions locales, de soutien aux artisans/commerçants/ TPE par 2
LI)
ri exemple, besoin de moyens financiers pour entretenir les routes
0
N et être une zone attractive pour l'emploi, image de marque
© valorisante pour le territoire
..._,
;:;.
01
·;: Démonstration du respect de l'arrêté préfectoral et des règles
>-
Cl.. en vigueur, travail collaboratif pour l'application des meilleures
0
u technologies disponibles, transparence dans les relations
Autorités,
et communication des résultats environnementaux, besoin
État, élus
de connaître les évolutions technologiques en faveur de la 1
locaux
protection de l'environnement dont l'entreprise se dote, charte
environnementale, participation à des projets de valorisation du
patrimoine naturel

174
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.14 Extrait d'une liste de parties intéressées (suite)

Parties Priorité
Besoins et attentes
intéressées stratégique
Association Respect des législations locales, participation à des projets
de d'aménagement écologique, concertation transparente en cas 4
naturalistes de pollution, aide à la mise en valeur du patrimoine naturel
1nvestisseu rs, Entreprise saine avec des pratiques environnementales et de
actionnaires, sécurité gérées de manière optimale, assurer un retour sur 3
banques investissement
Implication du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions
de travail ainsi que des délégués du personnel dans les
Repré-
prises de décisions relatives au domaine, consultation
sentants 4
lors des projets innovants ayant un impact sur la santé,
syndicaux
sécurité et l'environnement, formation aux bonnes pratiques
environnementales, au référentiel
Connaître la position environnementale de l'entreprise, proposer
des solutions environnementales et des pratiques en lien avec
les valeurs de l'entreprise, disposer des formations nécessaires
Sous-traitants 3
pour les employés intervenant sur le site, posséder les
référentiels afin de rassurer l'entreprise sur son organisation et
ses pratiques
Connaître l'efficacité énergétique du produit, possibilité de
bénéficier des certificats d'économie d'énergie, durée de vie
Consomma-
du produit, recyclabilité du produit, substances dangereuses 2
teurs
contenues dans le produit, empreinte écologique, conditions
environnementales d'exploitation, valeurs éthiques

a:: Définir les obligations de conformité


0
z
u...
<l'. Certaines demandes des parties intéressées relèvent d'obligations
LI)
ri réglementaires (par exemple, celles émanant de la DREAL) et devront être
0
N
traitées en priorité selon les modalités exposées dans l'étape 5 « Se mettre
©
.....
;:;. en conformité ».
01
·;:
>-
Cl.. Lorsque l'organisme décide d'adopter volontairement des demandes des
0
u parties intéressées, elles deviennent de fait des obligations et seront traitées
selon les mêmes modalités présentées dans l'étape 5 « Se mettre en
conformité ».

De ces analyses précises, découleront des risques et des opportunités pour


l'entreprise qui devront donc faire l'objet de plan d'actions (voir Étape 5 et 6).

175
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Prendre en compte des exigences pertinentes des parties intéressées


dans la planification du SME
Les besoins et attentes des parties intéressées que l'organisme a défini
comme importants (priorisation) :
~ sont une donnée d'entrée pour la définition du domaine d'application du
système de management (paragraphe 4.3 du référentiel);
~ sont une donnée d'entrée pour analyser l'état de conformité par rapport
aux exigences retenues (article 6.1 .3) ;
~ font l'objet de la mise en place de plan d'action par rapport aux risques et
opportunités résultants (paragraphe 6.1 du référentiel) ;
~ sont une donnée d'entrée dans l'élaboration du SME.

Ces points sont développés dans l'étape 6 « Gérer les risques et saisir les
opportunités ».

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (voir tableau 8.15) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 8.15 Les principales questions d'audit - Paragraphe 4.2

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME
4.2 Compréhension des besoins et attentes des parties intéressées
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
a:: Quels sont les principaux acteurs de ma - Liste de parties intéressées et leur niveau
0
z
u...
profession ? De mon territoire ? d'importance
<l'.
LI)
ri
Comment sont déterminées les parties - Méthode telle que le QQOQCP (Qui fait Quoi
0
N intéressées ayant un intérêt et apportant Où Quand Comment Pourquoi)
© de la valeur ajoutée à mes résultats - Méthodologie de revue périodique des
..._,
;:;. environnementaux ? parties intéressées
01
·;:
>-
Cl.. - Tableau de recueil des « exigences »
0 Quels sont leurs besoins et attentes ?
u explicites et implicites de chacun
Qui est susceptible de s'inquiéter des décisions
et activités de l'entreprise ? - Liste de parties intéressées, leur centre
Qui serait désavantagé s'il est exclu du d'intérêt, leur niveau d'importance
dialogue?
Quel est le degré d'importance stratégique de
- Méthodologie de hiérarchisation
chaque partie intéressée ?

176
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.15 Les principales questions d'audit - Paragraphe 4.2 (suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Quelles sont les exigences identifiées et - Liste d'exigences - Matrice d'importance
lesquelles sont nos priorités ? des exigences.

Envers qui l'entreprise a-t-elle des obligations - Liste des parties intéressées ayant des
légales? exigences légales

8.1.3 4.3 - Détermination du domaine d'application


du système de management environnemental

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 8.16 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 8 .16 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 4.3

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME
4.3 Détermination du domaine d'application du SME
L'organisme doit déterminer les limites et l'applicabilité du système de management
environnemental afin d'établir son domaine d'application.
Lorsque l'organisme établit ce domaine d'application, il doit prendre en considération :
a) les enjeux externes et internes auxquels il est fait référence en 4.1 ;
b) les obligations de conformité auxquelles il est fait référence en 4.2 ;

a:: c) son ou ses unités organisationnelles, fonctions et limites physiques ;


0
z
u.. d) ses activités, produits et services ;
<l'.
LI)
ri
e) son autorité et sa capacité de maîtrise et d'influence.
0
N
Une fois le domaine d'application défini, l'ensemble des activités, produits et services de
© l'organisme compris dans ce domaine d'application doit être inclus dans le système de
.....
;:;.
01 management environnemental.
·;:
>-
Cl..
0
Le domaine d'application doit être tenu à jour sous la forme d'une information documentée et être
u disponible vis-à-vis des parties intéressées.

NF EN ISO 14001 Annexe A.4.3

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées


Description du domaine d'application

177
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
La synthèse présentée ci-dessous (tableau 8.17) permet à ceux qui ont utilisé
l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu des
nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

Tableau 8.17 Synthèse des principales modifications- Paragraphe 4.3

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

4.3 Détermination du domaine d'application du SME

Les nouvelles exigences concernent :


- la prise en considération du contexte de l'organisme (4.1 et 4.2) ;
Nouvelle exigence - la justification des exclusions ;
- la mise à disposition du périmètre choisi auprès des parties
intéressées.
Le domaine d'application doit prendre en considération les
Exigence renforcée ou
activités, produits et services dans une perspective de cycle de
clarifiée
vie (que l'organisme maîtrise ou influence).

Lien avec la version


4.1 - Exigences générales
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 8.18).
a::
0
z
u...
Tableau 8.18 Résumé des principales exigences - Paragraphe 4.3
<l'.
LI)
ri
0
N Prendre en considération les données issues de l'analyse du contexte de l'organisme (les
© enjeux internes et externes importants et les parties intéressées pertinentes).
..._,
;:;.
01
- Prendre en considération les activités, produits et services dans une perspective de cycle de vie.
·;:
>- Prendre en considération les processus externalisés.
Cl..

u
0 - Définir le périmètre physique.
- Définir la sphère de maîtrise et d'influence de l'organisme.
- Déterminer les limites et l'applicabilité du SME.
- Documenter le domaine d'application et le rendre disponible aux parties intéressées.
- Mettre à jour la définition du domaine du SME lors de modifications.
Finalité : clarifier les périmètres spatial, fonctionnel et organisationnel auxquels s'applique le
système de management environnemental.
Risques : exclure un aspect environnemental significatif sous le contrôle de l'organisme.

178
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Définition du domaine d'application

Bien qu'aucun niveau de détail ne soit exigé dans la méthodologie de définition


du domaine d'application, ce dernier prend en considération (voir figure 8.2) :
.,.. les parties prenantes qui peuvent présenter un intérêt pour l'organisme
(paragraphe 4.2) ;
.,.. les principaux enjeux internes et externes auxquels l'organisme est
confronté. Ceux-ci peuvent également présenter un risque de non-atteinte
des résultats environnementaux et plus positivement une plus-value
(paragraphe 4.1);
.,.. la finalité et les objectifs de l'organisme.

Il semble également opportun d'affiner le périmètre physique et


organisationnel en analysant les résultats obtenus dans le cadre de l'analyse
environnementale.
En effet, la nouveauté par rapport à la version antérieure étant de renforcer
la réflexion de préservation de l'environnement au-delà du site de production,
cela conduit à un élargissement de la sphère d'influence et de maîtrise de
l'organisme. Ainsi, la manière d'intégrer« la perspective du cycle de vie » sur
les activités, produits et services dont l'organisme a la maîtrise ou l'influence,
va conditionner le choix du domaine d'application et, par la suite, la chaîne de
valeur et la sphère d'influence.

Par conséquent, le domaine d'application peut comprendre les activités,


produits et services exercés sur le site, mais également les activités
des fournisseurs, sous-traitants et partenaires, engendrant des impacts
a:: environnementaux significatifs.
0
z
u...
<l'.
Les processus externalisés sont également dans le scope du système de
LI)
ri management environnemental. Si ces derniers engendrent des aspects
0
N significatifs, le dirigeant devra les prendre en compte et proposer des plans
©
..._,
;:;.
d'action pour améliorer les pratiques environnementales des fournisseurs et
01
·;: sous-traitants.
>-
Cl..
0
u Par exemple, une entreprise de maroquinerie qui sous-traite son activité
de tannage des peaux, ne peut exclure de son domaine d'application
les aspects/impacts significatifs engendrés par l'activité externalisée.
L'organisme doit donc définir les critères environnementaux vis-à-vis des
aspects environnementaux significatifs identifiés de ses processus (voir
Étape 4).

179
Au cœur de /'ISO 14001:2015

> Exemple de domaine d'application d'une société d'embouteillage de boissons


Le système de management environnemental comprend les activités, produits et services
exercés sur le site clôturé de l'entreprise. Il comprend également les étapes suivantes
du cycle de vie : production et transport des matériaux d'emballage, mise en forme des
emballages, distribution des produits finis et fin de vie des emballages.

Comprendre le changement contextuel

4.2
4.1
Déterminer les exigences
Comprendre les enjeux
pertinentes des parties
internes/externes associés
intéressées pertinentes

r
4.3
Définir le domaine
d'application du SME

Figure 8.2 Les éléments


permettant la définition du domaine d'application

Pour les organismes déjà certifiés, le domaine d'application peut être modifié
en fonction des considérations du contexte, des parties intéressées et des
non-exclusions.

a::
0 Note
0
z Les critères d'exclusion doivent être en cohérence avec les aspects environnementaux
u...
<l'.
LI)
significatifs identifiés (article 6.2.1 ).
ri
0
N
« Il convient que la définition du domaine d'application ne soit pas utilisée pour exclure
© des activités, produits, services ou installations qui ont ou sont susceptibles d'avoir
..._,
;:;.
01
des aspects environnementaux significatifs ou pour se soustraire à ses obligations de
·;:
>-
Cl..
conformité » (Annexe A.4.3 ISO 14001:2015).
0
u
>Exemple
Une entreprise de fabrication de supports métalliques pour rayonnage qui fait effectuer
une activité de peinture spécifique par un sous-traitant et récupère les pièces peintes
pour poursuivre l'usinage, ne peut exclure ce processus externalisé. Ce dernier est
source d'impacts environnementaux significatifs pour lesquels l'entreprise doit évaluer
sa capacité de maîtrise et d'influence. Sa marge de manœuvre peut être faible, certes,

180
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

mais une influence indirecte peut être envisagée au travers d'une charte comprenant des
engagements fermes sur les pratiques environnementales.

Communication du domaine d'application


La mise à disposition du domaine d'application aux parties intéressées est
la conséquence de la prise en considération des intérêts de celles-ci dans
l'étude du contexte. L'.organisme s'oriente donc vers plus de transparence et
de crédibilité dans sa démarche par rapport aux partenaires.

Le domaine d'application doit être accessible aux parties intéressées.


L'.organisme peut utiliser tous les moyens possibles (décision, politique,
manuel, rapport, revue, processus, procédure).

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après peuvent permettre d'aiguiller sur les points clés
de vigilance (voir tableau 8.19).

Tableau 8.19 Les principales questions d'audit-


Paragraphe 4.3

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

4.3 Détermination du domaine d'application du SME

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

Comment sont déterminées les limites du Une méthode de type Qui fait Quoi Où Quand
système? Comment et Pourquoi (QQOQCP)

a:: Document reprenant la définition des limites et


0
z du domaine d'application
u... Quelles sont les limites choisies ?
<l'.
LI) Définir les modalités de revue périodique des
ri
0 limites
N
© Quelles sont les données considérées pour Analyse ayant conduit à la prise de décision
~
;:;.
01 établir le domaine d'application ? relative aux limites et au domaine d'application
·;:
>-
Cl..
0 L'organisme s'est-il posé la question sur la
u prise en compte ou non des étapes du cycle de Éléments de cycle de vie pris en considération
vie (partiel ou complet) ?

L'organisme a-t-il statué sur ce qu'il peut


mettre en place, sur les produits et services Éléments de cycle de vie pris en considération
dont il a la maîtrise et/ou la capacité Plan d'action
d'influencer ?

181
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.19 Les principales questions d'audit -


Paragraphe 4.3 (suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

Quels sont vos activités, produits et services Justification des exclusions en cohérence avec
dont vous avez les moyens de maîtrise et les l'identification des aspects environnementaux
moyens d'avoir une influence, pouvant avoir significatifs
des aspects environnementaux significatifs ?

Quelles sont vos exclusions éventuelles ?

Comment le domaine d'application est- La définition des limites et du domaine


il disponible sous forme d'information d'application dans un document
documentée ?
Toutes les formes possibles (décision,
politique, manuel, processus, procédure .. .)

Comment l'organisme met-il à disposition Tous les moyens possibles (décision, politique,
le domaine d'application aux parties manuel, rapport, revue, processus, procédure)
intéressées?
- de matière proactive et ou réactive ?

Etc.

8.1.4 4.4 - Système de management


environnemental
L'équipe dirigeante a toute autorité et responsabilité pour déterminer la
manière dont elle satisfait aux exigences du système de management
environnemental.
a::
0
z
u... Pour qu'un organisme fonctionne efficacement et atteigne les résultats
<l'.
LI) escomptés de manière plus efficiente, l'approche processus est
ri
0
N préconisée par la norme ISO 9001 depuis 2008. Depuis cette période,
©
..._, les dirigeants engagés dans une démarche environnementale ont trouvé
;:;.
01
·;: profitable d'appliquer aussi cette notion à leur système de management de
>-
Cl.. l'environnement. Les processus sont une des composantes du système de
0
u management.

• Qu'est-il demandé?
Le tableau ci-après (tableau 8.20) reprend les exigences du référentiel ISO
14001 :2015.

182
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

Tableau 8.20 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 -


Paragraphe 4.4

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

4.4 Système de management environnemental

Afin d'obtenir les résultats escomptés, y compris l'amélioration de sa performance


environnementale, l'organisme doit établir, mettre en œuvre, tenir à jour et améliorer en continu
un système de management environnemental, y compris les processus nécessaires et leurs
interactions, en accord avec les exigences de la présente norme internationale.
L'organisme doit prendre en considération les connaissances acquises en 4.1 et 4.2 lors de
l'établissement et de la tenue à jour du système de management environnemental.

NF EN ISO 14001 Annexe A.4.4

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
La synthèse présentée ci-dessous (voir tableau 8.21) permet à ceux qui ont
utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu des
nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.
Tableau 8.21 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 4.4

a:: 4. CONTEXTE DE L'ORGANISME


0
z
u...
<l'. 4.4 Système de management environnemental
LI)
ri
0 Nouvelle exigence Approche processus
N
© L'amélioration concerne aussi les processus et leurs interactions
.....
;:;.
01
(en conséquence les activités, procédés, produits) et pas
·;: uniquement le système de management environnemental.
>-
Cl..
0
Exigence renforcée ou
u clarifiée Dans la version 2004, les exigences des parties intéressées
souscrites étaient pour partie intégrées dans le paragraphe relatif
aux exigences légales (voir 4.3.2 - Exigences légales et autres
exigences).
Lien avec la version
4.1 Exigences générales
ISO 14001 :2004

183
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 8.22).

Tableau 8.22 Résumé des principales exigences - Paragraphe 4.4

- Définir un ou plusieurs processus et les indicateurs associés pour s'assurer de la maîtrise du


SME et l'atteinte des résultats escomptés.
- Intégrer les exigences du SME dans les différents processus métier, tels que la conception et
le développement, les achats, les ressources humaines, la vente et le marketing.
- Maîtriser les processus en prenant en considération les enjeux associés au contexte de
l'organisme, dont les exigences des parties intéressées.
- Identifier les opportunités d'amélioration des processus.
- Planifier et gérer les changements pour assurer la tenue à jour du SME.
Finalité : établir, documenter, mettre en œuvre, tenir à jour et améliorer de façon continue le
système de management environnemental dans le domaine d'application défini afin d'obtenir les
résultats escomptés et améliorer sa performance environnementale.
Risques : mettre en place un SME qui ne permet pas d'atteindre les résultats escomptés.

Approche processus
Pour en savoir plus, de nombreux ouvrages détaillent la mise en place et le
fonctionnement des processus tel que le Guide de management intégré -
Une approche processus89 et Qualité, Sécurité, Environnement - Construire
un système de management intégré 90 .

La norme ISO 9001 :2008 a introduit l'approche processus comme un mode


de management permettant aux entreprises de piloter leurs performances en
vue de satisfaire leurs clients. Cette approche nécessite :
a::
0
z
u...
..,. de décrire l'enchaînement des activités sous forme de processus ;
<l'.
LI) ..,. d'identifier les processus nécessaires au système de management ;
ri
0
N ..,. de définir leurs interactions ;
©
..._,
;:;. ..,. de mettre en place des dispositions de maîtrise et de surveillance ;
01
·;:
>-
Cl..
..,. d'améliorer ces processus.
0
u
D'autre part, il n'y a pas de processus sans pilote ! Par conséquent, ce dernier a :
..,. des responsabilités: garant du bon fonctionnement du processus;
..,. des missions clés : pour s'assurer de la conformité et la cohérence
des tâches, du déploiement des objectifs, de la définition des systèmes

89 P. Eckl et C. Harmand, Guide de management intégré - Une approche processus, AFNOR


Éditions, 2007.
90 P. Bonnifet, B. Froman et J.M Gey, Qualité, Sécurité, Environnement - Construire un sys-
tème de management intégré , AFNOR Éditions, 2010.
184
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

d 'information et de compétences, des moyens de maîtrise des risques


identifiés. Le pilote se doit de mesurer l'efficacité et l'évolution de son
processus ainsi que son degré de maturité ;
..., un rôle stratégique : en assurant des arbitrages techniques et l'interface
avec les autres parties intéressées ;
..., des compétences : culture client/parties intéressées, compétences
techniques, compétences relationnelles, manager une ou des équipes, etc.

Nous resterons axés sur la création de processus spécifique environnement


et sur l'intégration de l'environnement dans les processus déjà existants.

Les différents processus

Le processus permet de répondre aux questions : quoi faire ? Pour quelle


valeur ajoutée? Par qui? Le processus se construit comme un enchaînement
structuré et reproductible d'opérations fiabilisées, visant l'obtention ou la
réalisation, au moindre coût, d'un produit, d'une prestation conforme aux
exigences prévues (voir figure 8.3).

Cela se formalise par une succession de tâches réalisées à l'aide de


ressources, en s'inspirant par exemple de la méthode des 5 M :
..., Main-d'œuvre : quels sont les besoins de compétence par rapport aux
fonctions acteurs du processus ?
..., Matériel/Moyen : quels sont les équipements, moyens et infrastructures
mis en œuvre au sein du processus (matériels, machines, logiciels ... )?
..., Méthodes : quelles sont les méthodes de travail mises en œuvre au sein
du processus (procédures, instructions, consignes, réunions ... )?
a::
0 ..., Milieu : dans quel environnement de travail évolue le processus
z
u...
<l'. (température, hygrométrie ... )?
LI)
ri
0 ..., Matières : quelles matières ou informations sont transformées ou utilisées ?
N
©
.....
;:;.
01
Processus:
·;: transformation qui
>- exigenœs de toutes
Cl.. ajoute de la valeur
0 les parties
u avec des osques et
intéressées
crée des nuisances

( État inifla/ ] _ _ _ _......__ _ _ ( Étal final )


Valeur ajoutée

Figure 8.3 Le concept de processus91

91 Source : d'après P. Eckl et C. Harmand , Guide du management intégré - Une approche


processus, AFNOR Éditions, 2007.
185
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Dans le cadre du système de management, on peut relever 3 types de


processus:
~ Les processus de management : ils ont une influence directe sur le
fonctionnement de l'entreprise et sont sous la responsabilité de l'équipe
dirigeante. Ils assurent le déploiement de la politique et l'amélioration
de l'efficacité du système de management, permettent d'accroître
la satisfaction des parties intéressées et assurent la cohérence des
processus de réalisation et support.
Par exemple : Processus de management QSE - Processus mesure,
analyse et amélioration - Etc.
~ Les processus de réalisation : spécifiques aux secteurs concernés,
ils contribuent directement à la réalisation du produit ou du service pour
répondre aux besoins des parties intéressées et leur fournir le produit/
service attendu. Ils ont donc un impact direct sur la satisfaction des parties
intéressées. Ces processus créent de la valeur ajoutée.
Par exemple : Processus appel d'offres, prise de commande - Processus
gestion d'affaire - Processus maîtrise de la préparation - Processus
maîtrise de la fabrication - Processus maîtrise de la logistique - Processus
marketing et vente - Processus création - Processus maîtrise des
achats - Etc.
~ Les processus support : ils fournissent les moyens contribuant au
succès des processus de réalisation. Ces processus ne créent pas de la
valeur ajoutée perceptible par le client.
Par exemple Processus ressources humaines - Processus
infrastructures - Processus technologie de l'information - Processus
a::
0 services généraux - Etc.
z
u...
<l'.
LI) La cartographie des processus
ri
0
N
L'ISO 14001 :2015 introduit l'approche processus en exigeant de déterminer
©
..._,
;:;.
les processus nécessaires du système de management et leurs interactions .
01
·;:
>-
Elle laisse la liberté à chaque organisme d'apprécier le niveau de détail
Cl..

u
0 de son approche. Des outils, tels que la liste des processus, les tableaux
d'interactions, les cartographies, etc. sont utilisables à cet effet.

Ces différents processus sont représentés sous forme de « cartographie des


processus » afin de visualiser l'ensemble des processus, leurs séquences
et leurs interactions. L'exemple ci-après (voir figure 8.4) est représenté de
manière simple, mais les responsables Environnement ne manquent pas
d'imagination pour rendre leur cartographie des processus attractive !

186
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

1....,.r ]•
~fil ~ Processus Management OSE
l l
Processus Mesure. Analyse et AméhOf'lltîon

~~
!tu
0
.na~
~~~
~~
......
' '
Processus
Ressources
Humaines
Processus
Infrastructure
~~
~~
mg
~~
~~ -
v)~
:zo
êS
f:3 ~
u..
a::i C-> ~ ' '--
Processus Marketing
et Vente
Processus Gestion d 'affaire

....... f-- Processus Loglstlquo


rn
:x:J

1~~

Figure 8.4 Exemple de cartographie des processus de système


de management intégré qualité et environnement/sécurité

La carte d'identité d'un processus


La fiche processus est le descriptif exhaustif des informations qui justifie l'existence
du processus et de ses modes de fonctionnement. Afin que la préservation de
l'environnement soit intégrée dans la stratégie de l'entreprise et déployée dans sa
mise en œuvre au niveau de chaque processus, il est opportun que le responsable
environnement étudie, avec l'équipe dirigeante, les opportunités d'intégration des
activités du système de management environnemental directement dans les
processus métiers (voir tableau 8.22).Ces derniers comprennent :
~ les processus de management (gouvernance, comptabilité, manage-
ment de la performance etc.) ;
~ les processus opérationnels (vente, achat, commercialisation,
conception, fabrication, ressources humaines, etc.).
a:: L:intérêt d'une telle intégration réside dans le fait que les ressources sont
0
z
u...
<l'.
mutualisées, que les pilotes de processus ne peuvent « oublier » de s'assurer
LI)
ri que les tâches environnementales sont réalisées selon les règles en vigueur
0
N et que les résultats attendus sont atteints. D'autre part, leur participation plus
©
.....
;:;.
active peut conduire à apporter une plus-value à l'entreprise. « Il y a toujours
01
·;: plus d'idées dans plusieurs cerveaux que dans un seul ! »
>-
0.
0
u Tableau 8.22 Exemples d'éléments environnementaux susceptibles
d'être intégrés dans les processus métiers

Processus Quelques éléments environnementaux susceptibles d'être intégrés


Étude ingénierie prenant en considération le cycle de vie du produit et la durée
Conception de vie du produit - Étude de substitution de produits chimiques dangereux -
et dévelop- Recherche de procédés, matériaux alternatifs plus respectueux de l'environnement
pement - Respect de la législation environnementale française et européenne - Revue de
conception prenant en compte le volet environnement

187
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 8.22 Exemples d'éléments environnementaux susceptibles


d'être intégrés dans les processus métiers (suite)

Processus Quelques éléments environnementaux susceptibles d'être intégrés


Intégration d'exigences environnementales au niveau des appels d'offres et des
contrats - Recherche de produits, matériaux, prestataires plus respectueux
Achat de l'environnement - Évaluation et choix des fournisseurs selon des critères
environnementaux - Gestion de l'introduction des produits chimiques - Gestion
des habilitations des prestataires (déchets, transport, infrastructures, etc.)

Ressources Gestion des habilitations environnementale du personnel interne et des sous-


humaines traitants - Gestion des formations environnementales ...
Écoute clients et parties intéressées sur la thématique environnementale - Recherche
Vente et
de solutions alternatives pour les emballages - Mise en valeur des caractéristiques
marketing
environnementales du produit- Service après-vente pour le produit en fin de vie

Un exemple de processus intégrant les thématiques qualité et environnement


est fourni ci-après (voir figure 8.5).

• Analyse des risques


La bonne volonté et le savoir-faire implicite des professionnels engagés
dans une action commune ne sauraient garantir à eux seuls la qualité
d'un processus. Il faut donc identifier les risques engendrés par des
dysfonctionnements possibles afin d'enclencher des actions pour les limiter
mais également renforcer les points forts (opportunités liées au processus).
Pour ce faire, l'organisme doit :
~ identifier les principaux processus ;
a:: ~ prendre en considération les enjeux internes et externes, dont les attentes
0
z
u..
<l'.
et besoins des parties intéressées (paragraphes 4.1 et 4.2) ;
LI)
ri
0
~ identifier les dysfonctionnements et les situations à risques associés
N
à chacune des étapes du processus (dysfonctionnements connus,
©
.....
;:;. notifiés ou non, satisfaction des clients internes et externes, des
01
·;:
>- parties intéressées .. .) au travers de réunions, de retour d'expériences,
o.
u
0 des réclamations client, demandes des parties intéressées, plaintes,
accidents, pollutions, visites des autorités, audits, revue, auto-évaluation,
retour client, benchmarking, etc. ;
~ rechercher et identifier les causes des dysfonctionnements et des
situations à risques ;
~ évaluer les risques identifiés associés aux processus au travers d'une
méthodologie propre à chaque entreprise (souvent de type AMDEC
comprenant la gravité du dommage et la probabilité d'occurrence) ;
188
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

(! 11 gi ~!1

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Figure 8.5 Exemple de carte d'identité du processus planification

189
Au cœur de /'ISO 14001:2015

..,.. identifier et évaluer les moyens existants et/ou à mettre en place en termes
de pertinence, d'efficacité et de suffisance ;
..,.. évaluer les conséquences j uridiques et financières en cas de survenu
d'un dysfonctionnement majeur.

L'équipe en charge de l'identification des risques rattachés aux


différentes étapes du processus étudié et de leur évaluation se focalise,
dans un premier temps, sur les événements susceptibles d'être perçus
négativement, mais surtout sur leurs conséquences sur les écosystèmes
et les enjeux (atteinte à la vie des riverains, dégradation irréversible de
l'environnement, pollution des eaux, dégradation de l'image de marque,
perte de confiance des parties intéressées, mise en demeure par les
autorités, perte de contrats, etc.).

Tableau 8.23 Exemples de risques environnementaux liés aux processus

Processus Exemples de risques environnementaux

Risque d'introduction d'éléments dangereux pour l'environnement


Conception et - Risque de difficulté d'élimination des produits en fin de vie -
développement Risque lié aux choix de fournisseurs peu sensibilisés aux critères
environnementaux.

Risque d'intervention de fournisseurs et sous-traitants n'adoptant pas


les bonnes pratiques environnementales - Risque de commandes
de fournitures non basées sur des spécifications environnementales
Achat
- Risque d'introduction de produits chimiques dangereux non
souhaités par l'entreprise (produits CMR : cancérogène, mutagène et
reprotoxique) - Difficulté de traçabilité des matières premières.
a::
0 Risque de travailler avec du personnel n'ayant pas la formation
z Ressources humaines
u... environnementale/les habilitations réglementaires.
<l'.
LI)
ri
0
Risque de ne pas prendre en compte les attentes environnementales
N des parties intéressées dans la stratégie de l'entreprise : attentes
© Vente et marketing
..._, réglementaires, attentes de performance spécifique environnementale
;:;.
01 (produits verts, écolabel, etc.).
·;:
>-
Cl..

u
0
Surveiller et mesurer un processus pour assurer son amélioration
La maîtrise des processus est assurée par :
..,.. le pilote du processus ;
..,.. une identification claire des parties intéressées : client du processus
(processus amont et aval) et de leurs interactions en interne et en externe ;
..,.. l'identification des « exigences » du client/ parties intéressées ;

190
Étape 2 - Identifier les enjeux et parties intéressées influents

..,. des indicateurs permettant de mesurer la satisfaction des parties


intéressées ;
..,. l'évaluation des risques de dysfonctionnement du processus ;
..,. une documentation suffisante et adéquate ;
..,. des dispositions connues et appliquées par les acteurs ;
..,. le traitement correctif et curatif des risques ;
..,. la mesure de l'atteinte des objectifs (efficacité du processus).

Plusieurs outils sont mis en place par les entreprises :


..,. revues de processus et mesure du degré de maturité des processus (au
travers de critères d'évaluation 92 ) ;
..,. inspections environnementales ;
..,. contrôles réglementaires environnementaux ;
..,. audits internes et externes.

Adoption du modèle PDCA - Processus d'amélioration

Le système de management environnemental du référentiel ISO 14001 est


basé sur le concept de l'amélioration continue du modèle de management
PDCA, à savoir : Planifier - Mettre en Œuvre - Contrôler et Agir (Plan - Do -
Check- Act: PDCA) 93 •

Le système de management environnemental, pour être efficace, doit être tenu


à jour. Généralement, le responsable environnement a planifié les périodicités
de mise à jour des différents éléments de son système. Toutefois, afin de
limiter les risques de dysfonctionnement, tout changement organisationnel
a:: et/ou opérationnel doit être pris en compte. Une gestion du changement est
0
z
u... notamment demandée au niveau :
<l'.
LI)
ri ..,. des aspects environnementaux (article 6.1.2) ;
0
N
..,. de la communication interne (article 7.4.2) ;
©
.....
;:;.
01
..,. de la maîtrise opérationnelle (paragraphe 8.1) ;
·;:
>-
Cl.. ..,. du programme d'audit interne (article 9.2.2) ;
0
u
..,. de la revue de direction (paragraphe 9.3).

Des exemples de changements sont donnés dans l'annexe A.1 de l'ISO


14001 :2015 : modifications planifiées des produits, processus, opérations,
équipements ou installations ; changements au niveau du personnel ou des
fournisseurs externes, y compris les sous-traitants ; nouvelles informations

92 Voir bibliographie sur le management par les processus.


93 Voir p. 123, « 6 - Le modèle PDCA, une approche systémique».

191
Au cœur de /'ISO 14001:2015

relatives aux aspects/impacts environnementaux et aux technologies


associées ; évolution des obligations de conformité.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 8.24) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 8.24 Les principales questions d'audit -


Paragraphe 4.3

4. CONTEXTE DE L'ORGANISME

4.3 Détermination du domaine d'application du SME

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

Comment votre système de management


Éléments apportés en réponse aux exigences
environnemental est-il établi, mis en œuvre,
des chapitres de 5 à 1O.
maintenu et amélioré en continu ?

Comment est démontrée la finalité de


Tableau de performance - Revue de
l'amélioration en continu de la performance de
performance - Plan d'action
votre système ?

Éléments apportés en réponse aux exigences


Comment vos processus nécessaires et leurs
des chapitres 5 à 10.
interactions sont-ils établis, mis en œuvre,
Cartographie et carte d'identité des processus
maintenus et améliorés en continu ?
éventuellement

Comment la finalité de l'amélioration en


continu de la performance de vos processus Tableau de performance - Revue de
a:: nécessaires et leurs interactions sont-elles performance - Plan d'action
0 démontrées ?
z
u...
<l'.
LI) Comment est démontrée la conformité avec les Tableau de conformité - Revue de
ri
0
N
obligations de conformité ? conformité - Plan d'action
©
..._, Revue de conformité - Indicateur de
;:;. Comment les exigences du système sont-elles
01
·;: performance, de maturité des processus -
intégrées aux activités ?
>-
Cl..
Tableau de conformité - Plan d'action
0
u
Quelles sont les exigences des parties Liste d'exigences des parties intéressées
intéressées pertinentes ? retenues

Comment les exigences des parties


intéressées sont-elles intégrées aux Informations documentées
activités?

Etc.

192
9
Étape 3- Définir les valeurs
de l'organisme et accroÎtre
le leadership de chaque
manager

Objectif
a::
0
z Construire un système de management efficace et durable en l'intégrant dans
u...
<l'. l'orientation stratégique de l'organisme.
LI)
ri
0
N
Dès les débuts de la mise en place du système de management
©
...,, environnemental , les questions suivantes se posent :
;:;.
01
·;:
>- ~ Faut-il une personne exclusivement chargée de l'environnement?
Cl..
0
u ~ Qui fait quoi en matière d'environnement sur le site ?
~ De qui a-t-on besoin ?
~ Qui doit-on ou peut-on solliciter en interne et en externe ?
~ Quels sont les services et/ou secteurs les plus impliqués ?
~ Comment motiver les managers et fédérer l'ensemble des collaborateurs ?
Au cœur de /'ISO 14001:2015

9.1 Quels chapitres/paragraphes


de l'ISO 14001:2015 sont concernés?
L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter, également,
les exigences décrites dans le chapitre 5 « Leadership » :
~ Paragraphe 5.1 - Leadership et engagement
~ Paragraphe 5.2 - Politique environnementale
~ Paragraphe 5.3 - Rôles, responsabilités et autorités au sein de l'organisme

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

r 4. Contexte de l'organisation ..,


[ 1o. Amélioration
l A p
5. Leadership
6. Planification
'" 7. Support
C D
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances opérationnelles

Figure 9.1 Chapitre 5 « Leadership» - ISO 14001:2015

9.1.1 Leadership et engagement


a:: La nécessité d'un pilotage du système de management en phase avec
0
z
u... l'orientation stratégique de l'organisme est mise en avant par la création
<l'.
LI) d'un chapitre dédié à l'engagement de la direction. Le leadership passe par
ri
0
N l'engagement dans une démarche adaptée à la finalité de l'organisme et aux
©
..._, exigences des clients et parties intéressées. Pour ce faire, il sera nécessaire
;:;.
01
·;: de démontrer la mise en cohérence de la politique environnementale et
>-
Cl..
0
les objectifs du système de management avec l'orientation stratégique de
u l'organisme.

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 9.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001 :2015.

194
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Tableau 9.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 5.1

5. LEADERSHIP

5.1 Leadership et engagement

La direction doit démontrer son leadership et son engagement vis-à-vis du système de


management environnemental en :
a) assumant la responsabilité de l'efficacité du système de management environnemental ;
b) s'assurant que la politique et les objectifs sont établis pour le système de management
environnemental et qu'ils sont compatibles avec l'orientation stratégique et le contexte de
l'organisme ;
c) s'assurant que les exigences liées au système de management environnemental sont intégrées
aux processus métier de l'organisme ;
d) s'assurant que les ressources requises pour le système de management environnemental sont
disponibles ;
e) communiquant sur l'importance de disposer d'un système de management environnemental
efficace et de se conformer aux exigences liées à ce système ;
f) veillant à ce que le système de management environnemental atteigne les résultats attendus ;
g) orientant et soutenant les personnes pour qu'elles contribuent à l'efficacité du système de
management environnemental ;
h) promouvant l'amélioration continue ;
i) soutenant les autres rôles managériaux pertinents afin de démontrer leurs responsabilités dans
leurs domaines respectifs.
Note : Il convient d'interpréter le terme " métier» au sens large, c'est-à-dire comme se référant
aux activités liées à la finalité de l'organisme.

NF EN ISO 14001 Annexe A.5.1


a::
0
z L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
u...
<l'.
LI)
ri
Informations documentées exigées
0
N
© /
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
• Quelles sont les différences
u
par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-après (tableau 9.2) permettent à ceux qui ont
utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu des
nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

195
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 9.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 5.1

5. LEADERSHIP
5.1 Leadership et engagement

Nouveau chapitre dédié au leadership :


- Orienter et soutenir les personnes pour qu'elles contribuent à
Nouvelle exigence l'efficacité du système de management.
- Aider les autres managers concernés à démontrer leur
leadership.

Exigences plus importantes et plus significatives pour la direction


Exigence renforcée ou
au plus haut niveau de l'organisme en termes de leadership et
clarifiée
d'engagement. La délégation est plus délicate.
Lien avec la version
/
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (tableau 9.3) doivent être traités.

Tableau 9.3 Résumé des principales exigences- Paragraphe 5.1

La direction :
- démontre son leadership et son engagement pour une amélioration continue des performances
environnementales ;
- oriente et soutient le management ;
- fixe la vision et les valeurs de l'organisme ;
a::
0 - déploie une politique et des objectifs cohérents avec la stratégie ;
z
u...
<l'.
- met en place des plans stratégiques pour atteindre les résultats escomptés ;
LI)
ri
- fournit les ressources appropriées ;
0
N - communique auprès du personnel sur l'importance d'un SME efficace ;
©
..._, - intègre le SME à l'orientation stratégique et aux processus métier ;
;:;.
01 promeut l'amélioration continue, la protection et préservation de l'environnement et le respect
·;:
>- à ses obligations.
Cl..
0
u Finalité : créer une culture et un environnement qui encouragent les personnes ayant des
rôles d'encadrement à travailler activement à la mise en œuvre des exigences du SME et à la
réalisation des objectifs environnementaux.
Risques : une démotivation de la hiérarchie et de l'ensemble du personnel pouvant entraîner des
dysfonctionnements, impactant l'environnement.

196
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

~ Définitions à retenir
Leadership : la notion de leadership, bien que sous-entendue dans la version 2004, est
un concept (déjà connu !) introduit dans les versions 2015 de l'ISO 9001 et l'ISO 14001.
Parmi les nombreuses définitions, le leadership peut se définir comme la capacité
à établir la finalité et les orientations d'un organisme et à créer des conditions dans
lesquelles le personnel s'implique dans une démarche participative pour atteindre les
objectifs de cet organisme.

Le retour du leadership

Pendant de nombreuses années, des entreprises ont mis en place des


« cercles de qualité » afin d'impliquer les collaborateurs dans les réflexions
stratégiques, dans un état d'esprit de démarche participative. La difficulté
de mise en place a entraîné au fil du temps un désintérêt pour cette
méthodologie alors que cela a été un vif succès au Japon. De plus, suite à
l'arrivée de la norme ISO 9001, la démarche qualité est devenue normative
en France. Les dirigeants ont donné les moyens pour la mise en place d'un
système de management certifié afin de répondre à la demande du marché
(avoir la certification !), mais leur implication concrète s'est amoindrie au
fil du temps. Les entreprises ont souvent croulé sous la documentation
et le leadership de la direction s'est transformé essentiellement en une
participation limitée aux phases cruciales de la construction du système
de management, à savoir la définition d'une politique, d'objectifs et la
participation à la revue de direction.

La démarche environnementale n'a pas échappé à cela, puisque de


nombreuses entreprises engagées étaient déjà certifiées ISO 9001. Certaines
se sont focalisées à limiter le nombre d'écart par rapport aux exigences du
a::
0 référentiel afin d'obtenir le certificat, perdant donc de vue la nécessité de
z
u...
<l'. porter leurs efforts sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer leur
LI)
ri
0 performance environnementale, et non uniquement le fonctionnement de leur
N
© système de management.
..._,
;:;.
01
·;: De plus, le système documentaire s'est souvent alourdi, alors que le référentiel
>-
0.
0
ISO 14001 n'impose aucune procédure documentée obligatoire (il y a déjà
u largement de quoi faire avec la législation !). Toutefois, les habitudes sont
tenaces : la tentation d'écrire des procédures a souvent été la règle.

Heureusement, depuis quelques années, la recherche de l'efficacité et


de la performance environnementale devient le moteur du système de
management : revenir à l'essentiel ! La nouvelle norme ISO 14001 acte ce
changement d'état d'esprit.

197
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Engagement, réactivité et soutien actif de la direction

Le leadership est le facteur décisif pour améliorer les chances de réussite


de ce projet. Une vision de ce que l'entreprise veut devenir et les objectifs
à atteindre doit permettre à chaque collaborateur de s'impliquer. Pour ce
faire, le personnel et les parties intéressées doivent pouvoir comprendre la
transposition de la vision environnementale de la direction dans leurs activités
quotidiennes. Avoir le sentiment d'œuvrer collectivement pour un but tel que
la protection de l'environnement et la préservation d'un cadre de vie de qualité
devrait entraîner l'enthousiasme !

Il est, par conséquent, impératif que le chef d'entreprise soit convaincu


des avantages que représente la mise en place d'une telle démarche et
qu'il transmette ses convictions à l'ensemble du personnel. Ce dernier est,
dans la majorité des cas, favorable à une meilleure prise en compte de
l'environnement dans son activité professionnelle. Toutefois, il ne faut pas
oublier que cela va induire un surcroît de travail au départ (tout le personnel est
déjà débordé !), sans compensation salariale, généralement ! La motivation
du personnel passe donc par une communication soignée. En partageant
ouvertement les informations, il sera plus aisé de créer un climat de confiance
et de persuader chacun de participer, de manière constructive, à l'atteinte des
objectifs environnementaux.

La direction , en soutenant et en orientant les managers, crée ainsi un


effet de synergie au sein de l'équipe hiérarchique. Chacun peut collaborer
efficacement avec les autres managers et obtenir des résultats !

On attend aussi de la direction qu'elle crée une culture et un environnement


a:: qui encouragent les personnes ayant des rôles d'encadrement (pas
0
z
u...
<l'.
nécessairement des postes formels de direction, par exemple, les chefs
LI)
ri
d'équipe) à travailler activement à la mise en œuvre des exigences du SME et
0
N à la réalisation des objectifs environnementaux.
©
..._,
;:;.
01
Pour renforcer la prise en compte de l'environnement, la direction intègre
·;:
>-
Cl..
les éléments pertinents aux processus métier (voir Étape 2) et promeut la
0
u performance. Les résultats doivent être suivis afin de montrer de la crédibilité
dans les engagements pris. Une valorisation du travail accompli et de la plus-
value apportée à l'entreprise permet de poursuivre vers la voie de l'excellence.

La direction se doit de fournir les ressources adéquates pour permettre à


l'ensemble de l'entreprise de respecter les valeurs environnementales
affichées et avoir des résultats probants.

198
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

La direction a également la charge de définir précisément, pour chaque


fonction, l'étendue des responsabilités en matière d'environnement, afin que
chacun puisse mettre en œuvre et pérenniser l'organisation, mais également
définir sa part de responsabilité, notamment en cas d'incident et/ou d'accident.
Le directeur doit également indiquer le degré d'autorité rattaché à la fonction
afin d'obtenir une bonne efficacité d'action, en particulier lors d'une situation
d'urgence.
Les actions dans lesquelles la direction est personnellement impliquée et
qu'elle pilote au sein de l'organisme sont indiquées ci-dessous. Le dirigeant
peut ne pas réaliser toutes les actions lui-même (il est possible d'en déléguer
la responsabilité à d'autres), mais il a la responsabilité de veiller à ce qu'elles
soient bien effectuées.

> Exemple de fonctions du directeur du site en matière d'environnement


Principales fonctions du directeur du site par rapport au système de management
environnemental :
> il détient l'autorité sur l'ensemble des secteurs de l'organisme ;
> il fixe le cap (valeurs environnementales) ;
> il définit la politique environnementale ;
> il nomme un ou des responsables environnement ;
> il valide le plan d'action environnemental ;
> il coordonne l'ensemble des fonctions de l'entreprise ;
> il soutient les managers ;
> il impulse une culture environnementale ;
a:: > il s'assure de la bonne mise en œuvre et du maintien du système de management
0
z environnemental ;
u...
<l'.
LI) > il assure la gestion des moyens en personnel et en matériel, nécessaires pour atteindre
ri
0
N
les objectifs fixés ;
© > il est garant de la bonne gestion des situations d'urgence (identification, traitement) ;
.....
;:;.
01
·;: > il garantit la conformité réglementaire du site ;
>-
Cl..
0 > il s'assure de la communication externe, notamment lors des plaintes relatives à des
u
nuisances environnementales ;
> il mène les revues de direction visant à évaluer l'efficacité du SME et son adéquation
à la politique environnementale ;
> il s'assure de la maîtrise de la gestion du changement ;
> etc.

199
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Des valeurs environnementales partagées


Face aux pollutions, à l'utilisation inefficace des ressources, à la gestion des
déchets, au changement climatique et à la dégradation des écosystèmes et
de la biodiversité, les attentes sociétales sont de plus en plus fortes. Ainsi,
l'équipe dirigeante définit ses valeurs en fonction de ses intérêts, de son
contexte, des risques et des opportunités, de sa sphère d'influence et des
moyens de maîtrise dont elle dispose. Il va de soi que les actions seront
dépendantes de ses moyens humains, techniques et financiers. Les résultats
environnementaux sont suivis par la direction à son plus haut niveau , afin de
s'assurer de leur atteinte.
Certains organismes pourront influencer bien au-delà de leur site de
production, tandis que d'autres ne pourront que suggérer des orientations.

>environnementales
Exemple de valeurs environnementales mises en avant dans les politiques
des entreprises tournées vers la responsabilité sociétale
>Sensibiliser nos clients à une consommation durable et encourager leur choix d'achat
vers des produits plus respectueux de l'environnement.
> Notre entreprise fait partie d'un écosystème et, à ce titre, nous œuvrons à la
préservation des ressources dans le respect de nos partenaires.
> Investir dans des installations moins énergivores et développer les énergies
renouvelables : le réchauffement climatique pourrait entraîner une perte d'environ
20 % de la biodiversité dont nous dépendons pour une croissance de nos activités de
conception de produits à base de végétaux.
> Notre engagement en matière de responsabilité sociale se poursuit et s'articule sur [...]
l'approvisionnement durable des matières premières que nous utilisons et la protection
a::
0 de l'environnement, avec pour objectif une réduction constante de nos consommations
z
u...
<l'. d'eau en utilisant des technologies innovantes.
LI)
ri
0
> Modernisation de notre flotte en contribuant à la recherche pour réduire nos rejets de
N
©
co2lors du transport des passagers.
..._,
;:;.
01
> Afin de préserver la biodiversité dans notre région, nous nous engageons dans des
·;:
>- actions concrètes visant à sensibiliser le grand public à la nature et à la sauvegarde
Cl..

u
0 de l'environnement.
> Une de nos valeurs: être en harmonie avec l'environnement.

Le modèle EFQM - f uropean Foundation for Quality Management


Le modèle EFQM 94 s'appuie sur le principe selon lequel des résultats excel-
lents, dans les domaines de la performance, des clients, des collaborateurs

94 European Foundation for Quality Management, dont le représentant officiel en France est
!'Association française de normalisation.
200
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

et de la collectivité, sont obtenus grâce au leadership, qui maîtrise la stra-


tégie et la politique mise en œuvre via le personnel, les partenaires, les
ressources et les processus.

Ce modèle permet de comprendre les relations de cause à effet entre ce que


fait une organisation et les résultats qu'elle obtient. Il propose une évaluation
selon 9 critères - dont le leadership - basés sur 8 concepts fondamentaux
de l'excellence :
1. apporter de la valeur à ses clients ;
2. créer un avenir durable ;
3. développer des capacités organisationnelles ;
4. favoriser la créativité et l'innovation ;
5. diriger avec vision, inspiration et intégrité ;
6. manager avec agilité ;
7. réussir grâce au talent de ses collaborateurs ;
8. atteindre des résultats exceptionnels.

Ces concepts sont le fondement essentiel de la réalisation de l'excellence


durable pour toute organisation. Ils peuvent être utilisés comme une base
pour décrire les attributs d'une excellente culture organisationnelle. Ils servent
aussi un langage commun pour le top management.

La performance de l'entreprise est évaluée selon une approche dite « radar ».


Au niveau le plus élevé, une organisation doit savoir :
..,. déterminer les résultats visés dans le cadre de sa stratégie ;

a:: ..,. planifier et élaborer un ensemble intégré d'approches structurées pour


0
z obtenir, dès à présent et dans l'avenir, les résultats requis ;
u...
<l'.
LI) ..,. déployer les approches de façon systématique, afin de s'assurer de leur
ri
0
N mise en œuvre ;
©
.....
;:;.
..,. évaluer et affiner les approches déployées en exerçant une surveillance
01
·;: continue et en faisant l'analyse des résultats obtenus et des activités
>-
0.
0 d'apprentissage en cours.
u

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (voir tableau 9.4) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

201
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 9.4 Les principales questions d'audit - Paragraphe 5.1

5. LEADERSHIP
5.1 Leadership et engagement
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

L'implication de la direction dans l'analyse


du contexte, des attentes des parties
Comment assurez-vous votre rôle de leader ?
intéressées et des risques, des performances
environnementales.

À partir des résultats de l'analyse des enjeux


internes et externes, des besoins et attentes
Comment est définie votre stratégie ?
des parties intéressées et de l'analyse
environnementale.

- Les circuits de communication


Comment vérifiez-vous que votre stratégie est
comprise? - Vérification sur le terrain en interrogeant
divers salariés à tous les niveaux

Comment l'organisme identifie-t-il ses besoins Comptes rendus d'entretiens d'évaluation, de


en ressources humaines? réunions managers, audit.

Comptes rendus d'entretiens d'évaluation, de


Comment soutenez-vous vos managers ?
réunions managers.

Etc.

9.1.2 5.2 - Politique environnementale


a::
0 La politique environnementale est un ensemble de principes, formulés sous
z
u...
<l'. forme d'engagements, dans lesquels la direction définit l'orientation à long
LI)
ri
0
terme de l'organisme pour le soutien et l'amélioration de sa performance
N
environnementale. La politique environnementale permet à l'organisme
©
..._,
;:;. de définir ses objectifs et de mener des actions, afin d'obtenir les résultats
01
·;:
>- escomptés du système de management environnemental.
Cl..
0
u

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 9.5) reprend les exigences du référentiel
ISO 14001 :2015.

202
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Tableau 9.5 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 5.2

5. LEADERSHIP
5.2 Politique environnementale
La direction doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une politique environnementale qui, dans
le domaine d'application défini de son système de management environnemental :
a) est appropriée à la finalité et au contexte de l'organisme, y compris la nature, la dimension et
les impacts environnementaux de ses activités, produits et services ;
b) fournit un cadre pour l'établissement d'objectifs environnementaux ;
c) inclut un engagement en matière de protection de l'environnement, y compris la prévention de la
pollution et d'autres engagements spécifiques pertinents pour le contexte de l'organisme ;
NOTE : les autres engagements spécifiques en matière de protection de l'environnement peuvent
inclure l'utilisation de ressources durables, l'atténuation et l'adaptation au changement climatique
et la protection de la biodiversité et des écosystèmes.
d) inclut l'engagement de satisfaire à ses obligations de conformité ;
e) inclut l'engagement pour l'amélioration continue du système de management environnemental
afin d'améliorer la performance environnementale.
La politique environnementale doit :
- être tenue à jour sous la forme d'une information documentée ;
- être communiquée au sein de l'organisme ;
- être disponible vis-à-vis des parties intéressées.
NF EN ISO 14001 Annexe A.5.2

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

a:: Politique environnementale tenue à jour, communiquée et disponible.


0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
• Quelles sont les différences
© par rapport à la version antérieure ?
...,,
;:;.
01
·;:
>- Les synthèses présentées ci-après (voir tableau 9.6) permettent à ceux qui ont
0.
0
u utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu des
nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

203
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 9.6 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 5.2

5. LEADERSHIP
5.2 Politique environnementale

La politique environnementale :

Nouvelle exigence - est adaptée aux risques et opportunités de l'organisme ;


- comprend un (des) engagement(s) à la protection de
l'environnement, spécifique au contexte de l'organisation.
- comporte un engagement d'amélioration du SME afin d'améliorer
Exigence renforcée
sa performance environnementale ;
ou clarifiée
- est mise à la disposition des parties intéressées.
Lien avec la version
4.2 Politique environnementale
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 9.7).

Tableau 9.7 Résumé des principales exigences - Paragraphe 5.2

La direction à son plus haut niveau définit la politique environnementale.


Cette politique :
- s'intègre à la finalité et à la stratégie de l'entreprise :
- est adaptée aux risques et opportunités définis au préalable ;
- est appropriée à la finalité et au contexte de l'organisme ;
a:: est appropriée à la nature, la dimension et les impacts environnementaux des activités,
0 produits et services ;
z
u...
<l'. - comprend un engagement de prévention et de protection de l'environnement;
LI)
ri - comporte un engagement d'amélioration continue du SME, afin d'améliorer sa performance
0
N environnementale ;
©
..._, - comporte un engagement de conformité aux obligations ;
;:;.
01
·;:
- sert de guide lors de l'établissement des objectifs ;
>-
Cl.. - s'assure que les ressources soient allouées pour satisfaire les engagements ;
0
u - est documentée, mise en œuvre et tenue à jour ;
- est communiquée aux personnes travaillant sous le contrôle de l'organisme ;
- est disponible pour les parties intéressées.

Finalité : établir pour le site ses principes d'actions.


Risques : ne pas se fixer un niveau de responsabilité vis-à-vis de l'environnement et de
performance environnementale. Absence d'engagement de la direction.

204
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Établir ses engagements environnementaux

À ce stade de la mise en place de son système de management


environnemental, l'organisme peut commencer à rédiger sa politique en
matière d'environnement. En effet, bien qu'il ait une idée de ses intentions
dans ce domaine lors de la phase de démarrage du projet, ce n'est qu'après
avoir recensé les enjeux internes et externes et défini ses obligations vis-
à-vis des parties intéressées que la direction peut reporter sa vision, ses
valeurs et ses convictions essentielles.

Toutefois, il sera encore plus aisé de définir l'orientation stratégique de


l'entreprise après avoir identifié les aspects environnementaux significatifs et
choisi les objectifs associés.

L:organisme exposera, dans sa politique environnementale, les objectifs


globaux et les principes d'actions qu'il se fixe. Reflet du système de
management environnemental mis en place, cette lettre d'engagement sera
communiquée à l'ensemble des personnes travaillant sous le contrôle de
l'organisme et mis à disposition des parties intéressées (riverains, mairie,
clients, fournisseurs, associations de protection de la nature, actionnaires,
pouvoir public, etc.).

Principaux engagements de la politique environnementale

L:organisme, au travers de sa politique environnementale, va s'engager à


respecter trois points fondamentaux :
...,.. la protection et la prévention de l'environnement ;
a:: ...,.. l'amélioration continue du système de management environnemental, afin
0
z
u... d'améliorer la performance environnementale;
<l'.
LI)
ri ...,.. la satisfaction à ses obligations de conformité.
0
N
© Ces engagements sont ensuite repris dans des exigences spécifiques dans
...,,
;:;.
01 les autres chapitres du référentiel en vue d'établir, de mettre en œuvre, de
·;:
>-
Cl.. tenir à jour et d'améliorer en continu un SME solide, crédible et fiable.
0
u
La réputation de l'organisme et la crédibilité de son système de management
environnemental dépendent de sa capacité à respecter et, si possible, à
dépasser l'ensemble des engagements de sa politique.

205
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Protection et prévention de la pollution


Il convient que le ou les engagements spécifiques poursuivis par un organisme
soient pertinents par rapport à son contexte et aient une incidence positive
sur les conditions environnementales locales ou régionales, voire nationales.

L'engagement de protéger l'environnement vise non seulement à prévenir les


impacts environnementaux négatifs, mais aussi à préserver l'environnement
naturel de tout préjudice et de toute dégradation. Le principe général de
prévention/protection des risques vise d'abord à éviter qu'un aléa ne survienne
par des mesures de prévention et, s'il se produit, à en limiter les effets par des
mesures de protection. Par conséquent, cela induit d'accepter le fait qu'un
accident peut se produire, le risque zéro n'existant pas.

Ces engagements de prévention impliquent la mise en œuvre d'actions et de


règles pour anticiper toute atteinte à l'environnement (par exemple : études
d'impacts, correction à la source - voir le principe de prévention du Code de
l'environnement).

Les activités de protection peuvent intégrer par exemple : la protection de l'air


et du climat, la gestion des eaux usées et des déchets, la protection des sols
et des eaux souterraines, la réduction du bruit et des vibrations, la protection
contre les radiations. Cela peut également inclure des opportunités beaucoup
plus vastes, relatives à l'atténuation et l'adaptation au changement climatique,
à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes et à la réhabilitation.
En s'engageant pour la protection de l'environnement, l'entreprise contribue à
son propre développement durable et à celui de la société.

a:: Principe de l'amélioration continue


0
z
u... L'organisme s'engage à une amélioration constante de ses résultats
<l'.
LI)
ri
environnementaux. Pour ce faire, à partir de l'analyse du contexte (4.1 et 4.2),
0
N de l'analyse environnementale (6.1.2) et des obligations de conformité (6.1.3),
©
..._, l'entreprise se fixe des objectifs à atteindre dans un délai défini et raisonnable,
;:;.
01
·;: en fonction des moyens humains, financiers et techniques disponibles.
>-
Cl..

u
0
Régulièrement, l'organisme réalise des contrôles (audits internes) du bon
fonctionnement du SME élaboré et mesure sa performance environnementale
au travers d'indicateurs (voir Étape 10). De nouveaux objectifs sont élaborés
afin de poursuivre la démarche de progrès. La politique environnementale, le
cas échéant, peut être modifiée. La finalité est bien d'améliorer potentiellement
son niveau de performance, sans pour autant imposer un niveau à atteindre.

206
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Un maintien des résultats est envisageable, par exemple en cas de difficulté


économique.

Lors de la revue de direction programmée au moins une fois par an, l'organisme
s'assurera que la politique environnementale est toujours appropriée aux
aspects environnementaux, aux obligations de conformité et à la stratégie de
l'entreprise.

Obligation de conformité
L'organisme doit s'engager à respecter les différentes exigences réglementaires
et autres exigences émanant des parties intéressées qui lui sont applicables. Il
est donc indispensable de recenser, le plus précisément possible, l'ensemble
de ces contraintes (voir Étape 5). De nombreuses entreprises ne respectent
pas l'ensemble des textes identifiés lors de la présentation de leur système
de management à la certification. Toutefois, face à ces écarts, il faut
obligatoirement programmer des actions de mise en conformité, et ceci dans
les plus brefs délais.

> Extraits de politiques environnementales (voir également les valeurs


environnementales exposées au-dessus)
« L'environnement fait partie de nos priorités. Au même titre que la sécurité des
personnes, il est l'objet d'une préoccupation permanente ... »
« ...notre engagement vise àêtre conforme vis-à-vis de la législation et à la réglementation
environnementale en vigueur, à améliorer nos performances environnementales de
manière continue. »
« ... notre volonté est d'engager un processus permanent d'amélioration, avec pour
principes généraux d'identifier et de respecter nos obligations de conformité ... »
a::
0
z « ... nous nous engageons à mettre en œuvre, à maintenir et à améliorer de façon
u...
<l'. continue notre système de management environnemental. Nous nous engageons à
LI)
ri
0
prévenir toute pollution accidentelle en mettant en place des consignes spécifiques ... »
N
© « ...nous nous engageons à réduire nos impacts environnementaux en programmant
.....
;:;. des actions :
01
·;:
>-
0.
> d'optimisation du tri de nos déchets ;
0
u > d'utilisation de procédés respectant l'environnement, à un coût économiquement
viable;
> de réduction des effluents gazeux malodorants ;
> de sensibilisation, d'information et de formation de notre personnel. .. »

« ... nous nous engageons à :


> impliquer des sous-traitants et des fournisseurs dans notre démarche de progrès ;

207
Au cœur de /'ISO 14001:2015

> réaliser un bilan des gaz à effet de serre émis tout au long du cycle de vie de nos
produits.»
«S'appuyant sur son personnel, la direction s'engage dans un processus d'amélioration
continue de sa performance environnementale par la mise en place d'un système de
management environnemental basé sur l'ISO 14001. »
Pour ce faire, les responsabilités environnementales de chacun ont été définies, et
« .. .
un chargé de mission et des correspondants environnement ont été nommés. Chaque
membre du personnel est un acteur responsable vis-à-vis de l'environnement. .. »

Cohérence entre la politique environnementale


et les objectifs environnementaux
L'entreprise s'attache à vérifier comment les objectifs generaux (axe
d'amélioration) décrits dans sa politique sont en corrélation avec les
résultats de l'analyse du contexte, de l'analyse réglementaire et de l'analyse
environnementale. Par ailleurs, les axes d'amélioration retenus par l'entreprise
seront déclinés en objectifs et donneront lieu à des plans d'actions.

> Exemple de lien entre l'engagement de la direction et la mise en pratique


au travers des objectifs
Politique environnementale (extrait)
Nous respectons l'environnement dans lequel nous évoluons. Ces valeurs font parties de
notre éthique.
Nous nous engageons à diminuer l'impact de nos procédés et de toute opération sur
l'environnement en mettant en place des programmes de prévention de la pollution et
d'amélioration continue.
Nous nous engageons à diminuer la production de déchets et à les valoriser.
a:: Objectifs environnementaux
0
z
u...
<l'.
Tous nos salariés adoptent un comportement écocitoyen en respectant des règles
LI)
ri
simples et efficaces :
0
N
> Réduire les consommations d'eau potable.
©
..._,
;:;. > Réduire les déchets d'emballage de 50 % d'ici fin décembre 2017.
01
·;:
>-
Cl..
Cibles environnementales
0
u Ateliers fabrication :
> atteindre une réduction de 20 % des consommations d'eau d'ici 2 ans ;
> optimiser les lavages des machines ;
> supprimer la consommation d'eau potable au process Zen utilisant des poudres d'ici 3 ans.
Service achats :
> supprimer 100 % des suremballages en choisissant la consignation.

208
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Communication de la politique

La politique environnementale doit faire l'objet d'un écrit revu régulièrement et


adapté en fonction des évolutions du système de management environnemental
et du contexte de l'entreprise.

Cette politique environnementale doit être communiquée à l'ensemble du


personnel (permanent, COD, stagiaires, intérimaires ... ), mais également à
tout le personnel travaillant sous le contrôle de l'entreprise, tels que les sous-
traitants et les fournisseurs, au travers du plan de prévention, du protocole de
sécurité, d'un livret d'accueil, par exemple. Ces derniers seront d'autant plus
impliqués qu'ils connaissent les objectifs de l'entreprise. Il est rappelé que
« communiqué » sous-entend « compris ».

Des méthodes de communications internes et externes peuvent être mises


en place (voir Étape 9). Le personnel peut en prendre connaissance lors de
séances de sensibilisation à la norme, par voie d'affichage, par courrier, lors
de réunion ... Il faut veiller à ce que chaque membre de l'entreprise comprenne
l'objet de cette politique, les valeurs environnementales, les résultats à atteindre
pour limiter les risques et aller vers l'excellence. Par conséquent, distribuer la
politique environnementale au personnel, sans aller plus loin, n'a pas de sens.
En effet, ce document ne sera que peu lu et finira aux oubliettes ...

La norme exige également que la politique soit disponible vis-à-vis des


parties intéressées (voir Étape 2). La politique n'est nullement confidentielle,
et l'organisme doit avoir prévu son mode de communication vers l'extérieur
(remise du document, consultation au poste de garde, affichage dans le hall
d'entrée, diffusion dans la presse ou sur un site Internet. ..). Ce document
a::
0
z peut, ainsi, servir de faire-valoir et permettre de contribuer à une bonne
u...
<l'. image de marque de l'organisme. Lorsque les attentes et besoins des parties
LI)
ri
0
intéressées ont été évalués importants, les exigences s'y référant deviennent
N
obligatoires. Par conséquent, la direction doit pouvoir assurer une mise à
©
.....
;:;. disposition en toute transparence .
01
·;:

u
>-
0.
0 > Extraits de politique environnementale
« Nos objectifs pour l'année sont :
> préserver les ressources naturelles aquatiques ;
> réduire nos consommations énergétiques en tenant compte des possibilités
d'intégration d'énergies renouvelables, en accord avec le principe de développement
durable, et mener une chasse au gaspillage des énergies ;
> privilégier les filières de recyclage et de revalorisation dans le traitement de nos déchets
de façon à atteindre un taux maximal de recyclage de nos déchets industriels banals ;

209
Au cœur de /'ISO 14001:2015

> informer, former et maintenir le niveau de formation acquis par notre personnel sur
l'importance de son action pour l'environnement, car il est le partenaire essentiel de
cette démarche ;
> impliquer nos fournisseurs et les parties intéressées dans notre action pour préserver
l'environnement. »
« ... nous réaliserons la communication de nos performances environnementales en
interne et vers les parties prenantes ... »
nous nous engageons à communiquer notre politique environnementale à tout notre
« . ..
personnel et à la tenir à disposition des parties intéressées. »
ce nouveau défi ne pourra être gagné sans l'adhésion de l'ensemble du personnel
« . ..
et de nos fournisseurs .. . »

> Extrait des modalités de communication de la politique environnementale


(manuel environnement)
La politique environnementale a été communiquée à tout le personnel et sous-traitants
à demeure (permanent, intérimaire, stagiaire .. .), ainsi qu'aux fournisseurs et aux sous-
traitants, par courrier ou par l'intermédiaire du plan de prévention ou protocole de
sécurité. Cette politique est également à la disposition des parties intéressées à l'accueil
et sur le site Internet de l'entreprise. Elle comporte les valeurs et les principaux objectifs
des années à venir. Cette politique est examinée systématiquement annuellement en
revue de direction et adaptée, si nécessaire.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (tableau 9.8) peuvent permettre d'aiguiller sur
les points clés de vigilance.
a:: Tableau 9.8 Les principales questions d'audit - Paragraphe 5.2
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
5. LEADERSHIP
0
N
5.2 Politique environnementale
©
..._,
;:;.
01
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
·;:
>-
Cl.. La politique environnementale est-elle adaptée - Politique environnementale en cohérence
0
u aux risques et opportunités de l'organisme ? avec l'analyse des risques et opportunités
Comprend-elle un (des) engagement(s) à la - Politique environnementale
prévention de la pollution et à la protection de - Liste des engagements
l'environnement, spécifique au contexte de - Analyse du contexte
l'organisation et de conformité aux exigences
applicables dont les lois et règlements ?

210
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Tableau 9.8 Les principales questions d'audit - Paragraphe 5. 2


(suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Comporte-elle un engagement d'amélioration - Politique environnementale
du système de management environnemental - Résultats environnementaux et mesure de
afin d'améliorer sa performance la performance environnementale en lien
environnementale? avec l'engagement inscrit dans la politique
environnementale

Est-elle mise à la disposition des parties - Choix des parties intéressées (critères)
intéressées, et lesquelles ? et modalités de diffusion de la politique
(contrat, affichage, envoi. ..)

9.1.3 5.3 - Rôles, responsabilités et autorités


au sein de l'organisme

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 9.9) reprend les exigences du référentiel ISO
14001:2015.

Tableau 9.9 Exigences du référentiel ISO 14001 :2015 - Paragraphe 5.3

5. LEADERSHIP

5.3 Rôles, responsabilités et autorités au sein de l'organisme


a:: La direction doit s'assurer que les responsabilités et autorités des rôles pertinents sont attribuées
0
z
u... et communiquées au sein de l'organisme.
<l'.
LI)
ri
La direction doit attribuer la responsabilité et l'autorité pour :
0
N a) s'assurer que le système de management environnemental est conforme aux exigences de la
©
..._, présente norme internationale ;
;:;.
01
·;: b) rendre compte de la performance du système de management environnemental, y compris la
>-
0.
0
performance environnementale, à la direction.
u
NF EN ISO 14001 Annexe A.5.3

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

211
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 9.10) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.
Tableau 9.10 Synthèse des principales modifications -
Paragraphe 5.3

5. LEADERSHIP

5.3 Rôles, responsabilités et autorités au sein de l'organisme

Nouvelle exigence /

Exigence renforcée ou Le représentant de la direction doit aussi rendre compte de la


clarifiée performance environnementale.

Lien avec la version


4.4.1 Ressources, rôles, responsabilité et autorité.
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 9.11).

Tableau 9.11 Résumé des principales exigences - Paragraphe 5.3

a::
0 - La direction définit et s'assure de l'attribution et de la communication des responsabilités et
z
u... autorités des rôles pertinents.
<l'.
LI) - Chacun, en fonction de son rôle, doit avoir compris ses responsabilités et doit avoir autorité
ri
0
N
pour se conformer aux exigences de la norme et obtenir les résultats escomptés.
© - Les personnes affectées à ces rôles ont un accès à la direction afin de s'assurer de la
..._,
;:;. participation de celle-ci en cas de situations critiques liées au SME.
01
·;: Un représentant (ou plusieurs) de la direction ou un membre de la direction a (ont) les
>-
Cl..
0 compétences pour établir, mettre en œuvre et tenir à jour le SME.
u - Le représentant de la direction doit rendre compte de l'amélioration du SME et de la
performance environnementale.
- Les ressources, mises à disposition par la direction, permettent de répondre aux
responsabilités attribuées.
- Les responsabilités et les autorités attribuées sont revues en cas de modification dans la
structure de l'organisme.

212
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Finalité : mettre en place un SME efficace, reposant sur des collaborateurs dont les rôles,
les responsabilités individuelles et collectives ainsi que l'autorité sont clairement définis,
communiqués et mis en œuvre.
Risques : le manque de connaissance des responsabilités de chacun et la démotivation ne
permettent pas d'atteindre de bons résultats environnementaux.

Définitions à retenir

Avoir la responsabilité d'un secteur, de personnes ou de tâches ne donne pas


obligatoirement autorité pour prendre toutes décisions jugées nécessaires. Il
faut bien distinguer :
..,... le rôle : la fonction que l'on remplit ;
..,... la responsabilité : l'obligation de remplir un engagement.
..,... l'autorité : le droit de commander, le pouvoir d'imposer l'obéissance.

L'approche par les risques

L'attribution des rôles/responsabilités/autorités pertinentes, y compris ceux


nécessaires à la mise en œuvre de l'approche par les risques, est donc
primordiale pour un système de management efficace. L'approche par
les risques est développée dans l'étape 6 « Gérer les risques et saisir les
opportunités ».

Nommer un (ou des) représentant(s) spécifique(s) : le responsable


environnement

En fonction de la stratégie de l'entreprise, de sa taille et de la complexité


du système de management environnemental, le dirigeant met en place une
a::
0
z structure organisationnelle adaptée à ses capacités.
u...
<l'.
LI) La principale difficulté consiste à choisir une organisation environnementale
ri
0
N ne se réduisant pas à une seule personne qui tient à bout de bras le système
© de management dans le désintérêt général, sauf les quelques jours qui
.....
;:;.
01
·;: précèdent l'audit de certification !
>-
0.
u
0 Les PME et TPE, n'ayant pas les capacités humaines des grandes entreprises,
ne sont pas préparées à créer un poste spécifique dédié à l'environnement.
La polyvalence des personnes étant souvent la règle, le projet ISO 14001 est
fréquemment confié à une personne ayant d'autres tâches dans l'organisme,
telles que les ressources humaines, les achats, la qualité et la sécurité, la
production. Le risque le plus fréquemment rencontré est la mise au second

213
Au cœur de /'ISO 14001:2015

plan du thème environnement (les tâches du quotidien et les urgences


du métier sont prioritaires), mais également le désintérêt des différents
collaborateurs de l'entreprise.

Les grandes structures qui peuvent bénéficier d'un service dédié à


l'environnement peuvent également se retrouver face à une implication
sporadique du personnel. L'environnement est leur métier!

Mettre en place le SME, le maintenir et surtout en retirer des résultats


pertinents nécessite l'implication de l'ensemble des collaborateurs de
l'entreprise sous le leadership du dirigeant et des managers. Chaque membre
de l'organisme, de près ou de loin, a une influence au travers de son travail
et de ses décisions sur la préservation de l'environnement. Encore faut-il que
chacun en ait conscience grâce à une communication pertinente, des rôles
définis et des responsabilités et autorités connues.

Ceci sera d'autant plus renforcé que la nouvelle version de la norme ISO 14001
pousse, pour les entreprises déjà certifiées ISO 9001 , par exemple, à
introduire dans les processus métier les objectifs, les risques et opportunités
et les indicateurs associés (voir Étape 2).

En tant que véritable chef d'orchestre, le dirigeant peut être secondé par
un responsable environnement (pouvant avoir d'autres fonctions dans
l'organisme) qui aura à cœur, entre autres d'assurer la cohérence entre les
orientations de la direction et les applications sur le terrain, mais également
le suivi de la performance environnementale, avec le soutien des pilotes de
processus pour les entreprises ayant mis en place un système de management
qualité.
a::
0
z Différents types d'organisations peuvent être mis en place.
u...
<l'.
LI) L'organisation environnementale est ici structurée en plusieurs niveaux (cas
ri
0
N d'une grande entreprise) (voir figure 9.2) :
©
..._,
;:;.
llll-- un responsable système QHSE : Qualité - Hygiène et Sécurité -
01
·;: Environnement ;
>-
Cl..

u
0 llll-- un responsable environnement, aidé d'un assistant environnement ;
llll-- des relais environnement: l'objectif est ici d'optimiser la communication
entre la production et le service environnement.

214
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Directeur

Opérations Responsable Maintenance Gestion, RH


système QHSE et achats
1 1 • 1

L -------1--------------- - ----- - ---- - ---L---------- - -~


Relais Responsable
environnement ~ environnement ::::::::::----
l
1
1
1
1
1
1

L--------------------~

Figure 9.2 Structure d'une organisation environnementale


dans une grande entreprise

Tout comme le responsable qualité, le responsable environnement seconde


le dirigeant dans l'optimisation de son système de management, par
conséquent, la fonction peut se retrouver au même niveau que la direction.

Certains organismes confient la tâche de la gestion de l'environnement et


du système de management à une personne ayant déjà des fonctions telles
que responsable des travaux neufs, responsable maintenance, responsable
achat notamment.

D'autres organisations peuvent être mises en place, telles que :


~ Partage de la tâche par plusieurs membres du personnel (chargé de
sécurité, responsable fabrication, responsable qualité, responsable
a::
0 laboratoire, responsable conception, responsable services techniques et
z
u...
<l'. achats ...), avec pour coordination un responsable système de management
LI)
ri
0 (qui gère par exemple les systèmes de management de l'environnement,
N
© de la qualité, de la sécurité ...).
.....
;:;.
01
·;:
~ Emploi d'un responsable environnement à temps partagé : dans ce cas,
>-
o. il est souvent nécessaire qu'un relais environnement, ayant par ailleurs
0
u d'autres fonctions, soit en permanence sur le site, afin de faire le lien lors
des absences du responsable environnement.
~ Présence d'un chargé d'environnement opérationnel, managé par un
responsable système œuvrant sur plusieurs sites (cas d'un groupe).
~ Mission assurée par le directeur lui-même, dans les TPE, par exemple.

215
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le rôle du ou des représentants spécifique(s)


La (ou les) personne(s) en charge de l'établissement du SME et de
l'amélioration des résultats environnementaux doit (doivent) avoir une bonne
maîtrise de la norme NF EN ISO 14001 et des compétences générales en
écologie et techniques de l'environnement.

La connaissance des activités du site et/ou du métier est primordiale afin de


participer activement, avec le personnel concerné, à la recherche des risques
et des opportunités pour limiter l'impact environnemental de l'organisme.

En l'absence du responsable environnement, cette fonction peut être


confiée, entre autres, au responsable qualité, au responsable sécurité ou
à un responsable de production, par exemple, si ceux-ci sont formés. Une
suppléance doit être mise en place.

Comme tout manager, le responsable environnement devra bien entendu


être très motivé (l'environnement n'est pas encore un sujet systématiquement
intégré), avoir une autorité et une légitimité suffisantes pour exercer cette
fonction et surtout disposer de temps pour imposer un certain rythme de
travail. Ce dernier point est très important, car lorsque l'environnement n'est
pas la responsabilité principale du responsable environnement, ce dernier peut
éprouver de grandes difficultés à organiser son planning et à dégager le temps
nécessaire à l'implantation du nouveau système.

> Exemple de responsabilités du responsable environnement


Principales responsabilités du responsable environnement par rapport au système
de management environnemental :
a:: > il représente la direction ;
0
z
u...
<l'.
> il participe à la définition de la politique environnementale ;
LI)
ri > il met en place le SME et s'assure de son maintien ;
0
N
> il réalise la veille réglementaire environnementale ;
©
..._,
;:;.
01
> il réalise la communication des différentes exigences applicables aux responsables
·;:
>- des services concernés ;
Cl..
0
u > il gère la mise en œuvre et le maintien des documents relatifs à l'environnement ;
> il assure la responsabilité opérationnelle du SME ;
> il assure la communication interne environnementale ;
> il s'assure du suivi des actions correctives et préventives ;
> il organise les audits du SME ;
> il organise les revues de direction ;

216
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

> il rend compte à la direction du bon fonctionnement du SME, des éventuelles dérives
et des orientations possibles ;
> et, surtout, il rend compte de la performance environnementale.
L.:environnement est l'affaire de chacun dans l'entreprise. C'est pourquoi, en
plus de la hiérarchie, il peut être intéressant, dans la mesure du possible, d'im-
pliquer un représentant de chaque service. Ces « relais » environnementaux,
appelés aussi « correspondants » environnementaux, ont pour responsabilité
de:
...._ mettre en application les instructions de travail et les modes opératoires,
qu'ils ont, par ailleurs, rédigés avec le responsable environnement;
...._ vérifier l'applicabilité des procédures spécifiques ;
...._ faire « remonter » vers le responsable environnement les non-conformités
constatées et les actions préventives et correctives mises en place ;
...._ proposer des actions et des améliorations, par exemple dans leur service ;
...._ participer à l'information et à la sensibilisation du service dans le domaine
de l'environnement.

Définir les rôles, responsabilités et autorités


des autres membres du personnel
Les personnes impliquées dans le système de management environnemental
de l'organisme doivent avoir une compréhension claire de leurs rôles,
responsabilité(s) et autorité(s) pour agir de manière pertinente.

La direction doit s'assurer que les responsabilités et autorités sont définies,


communiquées et appliquées par les personnes concernées. Lors de réunions,
~ de comptes rendus d'activités ou en revue de direction, il est important, au
ct:<l'. travers des résultats environnementaux, de s'assurer que chacun ait les
~ moyens de participer efficacement. Des réajustements peuvent être apportés
0
N afin d'augmenter la performance de l'organisme.
©
:!:
01
Il va de soi que chaque membre du personnel se doit d'être impliqué dans
·~ la démarche, mais certains d'entre eux auront une (ou des) action(s) plus
o.
8 précise(s). Leur désignation dépendra de leur fonction dans l'entreprise, de
l'impact environnemental de leur activité, de leur motivation, de leur potentiel. ..

Ainsi , les rôles et les responsabilités clés du SME doivent être définis
clairement et communiqués à toutes les personnes concernées de l'organisme
(cela peut comprendre le personnel interne, mais aussi les sous-traitants et,
le cas échéant, les fournisseurs).

217
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'organisme devra également prévoir les suppléances en cas d'absence,


notamment pour gérer les situations d'urgence.

Bien qu'il ne soit pas indiqué dans ce paragraphe de documenter les


informations, il nous semble difficile d'éviter de le faire. Et ce d'autant plus
que la plupart des organismes ont déjà mis en place une gestion documentée
des compétences. Les rôles, responsabilités et autorités sont souvent
décrits dans les fiches de définition de fonction, gérées au niveau du service
ressources humaines.

Les rôles, responsabilités et autorités de l'ensemble du personnel peuvent


être consignés dans des fiches de fonctions et des fiches de poste, ou encore
dans un simple tableau. Un exemple de contenu est donné ci-après.

L'organisation du système (organigramme, définition de fonction ... ) peut


être également reportée et explicitée dans le manuel de management
environnemental. Ce dernier n'est pas imposé mais souvent mis en place.

> Exemple de contenu d'une fiche de fonction


Une fiche de fonction peut comporter les rubriques suivantes :
> identification de la fonction ;
> position hiérarchique et fonctionnelle ;
> responsabilités, limitations, autorité ;
> relations ;
> formation initiale ;
> formation professionnelle.

a::
0
z
> Exemple de contenu d'une fiche de poste
u... Une fiche de poste peut comporter les rubriques suivantes :
<l'.
LI)
ri > intitulé du poste;
0
N
> niveau hiérarchique ;
©
..._,
;:;.
01
> description du poste ;
·;:
>-
Cl..
> liste des fonctions associées au poste ;
0
u > suppléances possibles.

> Extrait du paragraphe


environnement [...]
« Rôles, responsabilités et autorités ,, d'un manuel

Les principales responsabilités en matière d'environnement sont présentées ci-dessous :


A. Organisation générale de l'organisme
A.1 Le directeur d'usine

2 18
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

A.2 Les chefs de service


Les différents chefs de service sont responsables :
> de l'identification des risques et opportunités de son secteur en collaboration avec le
responsable environnement ;
> de la définition des plans d'actions spécifiques à leur service, en accord avec le
responsable environnement ;
> de la mise en œuvre opérationnelle du SME ;
> de l'application des procédures relatives à l'environnement ;
> de l'application des exigences légales et autres ;
> du respect des objectifs propres à son secteur ;
> de l'adéquation des hommes et des compétences aux postes de travail ;
> de la proposition des projets d'amélioration des performances : amélioration continue ;
> de l'information au sujet des modifications des procédés ;
> de l'établissement de la liste des accidents/incidents relatifs à l'environnement et de
l'information du responsable environnement ;
> de la gestion des déchets.
A.3 L'encadrement
Les cadres, les agents de maîtrise, les chefs de secteurs et les techniciens font partie de
l'encadrement. Ils ont pour responsabilités de :
> communiquer au personnel les procédures, instructions, consignes à appliquer ;
> informer, sensibiliser et former le personnel ;
> remonter les demandes et suggestions du personnel ;
> s'assurer de la bonne application des consignes environnementales et sécurité lors de
l'intervention de sous-traitants.
a::
0 A.4 Le responsable maintenance :
z
u...
<l'.
LI)
> assure l'entretien curatif et préventif des équipements ;
ri
0
N > respecte les obligations de conformité ;
© > établit les procédures d'étalonnage des appareils de mesure définis comme importants
.....
;:;.
01
·;: pour l'environnement ;
>-
0.
0 > informe le responsable environnement et les fournisseurs des réglementations
u
applicables.
A.5 Le responsable logistique :
> est responsable des déchargements des matières premières sur le site ;
> est responsable du conditionnement des produits ;
> est en charge de l'étiquetage des produits finis conformément à la réglementation.

219
Au cœur de /'ISO 14001:2015

A.6 Le responsable du personnel et de la formation :


> collecte les besoins en formation du personnel auprès des chefs de service ;
> propose un plan de formation à la direction ;
> assure le suivi de l'enregistrement des formations effectuées ;
> assure le suivi de compétence des personnes travaillant sous le contrôle de l'organisme;
> s'assure que les descriptions de poste sont à jour.
A.7 Le responsable comptabilité :
>assure la gestion des flux des matières premières, des énergies et des produits
finis;
> informe les services concernés lors d'écarts des consommations de flux ;
> assure la gestion comptable des déchets.
B. Organisation de l'organisme dans le domaine de l'environnement
B.1 Le responsable environnement
B.2 Le relais environnement :
> participe à l'analyse environnementale et à l'identification des risques ;
> est un interlocuteur intermédiaire entre le personnel de son secteur et le responsable
environnement (communication interne) ;
> identifie les besoins en formation en environnement, en accord avec le chef de secteur ;
> initie les actions d'amélioration ;
> définit les plans d'actions avec le responsable environnement.
B.3 Les auditeurs environnement :
> après formation, sont en charge de la réalisation des audits SME et environnement,
ainsi que du suivi des actions correctives, en collaboration avec le chargé de mission.
a:: D'autres fonctions peuvent être incluses selon l'organisation et le partage des rôles
0
z
u...
instaurés:
<l'.
LI) > service achat : identifier les exigences pour les fournisseurs et les évaluer selon des
ri
0
N critères établis ;
© > service conception : identifier les impacts environnementaux des projets ; suivre
...,,
;:;.
01
·;: l'évolution de la réglementation environnementale ; mettre en place des actions
>-
Cl.. d'écoconception .. . ;
0
u
> service marketing et vente : identifier les attentes et besoins des clients ;
> service assurance qualité ;
> laboratoire ;
> service hygiène et sécurité ;
> ...

220
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

> Exemples de responsabilités environnementales


Tableau 9.12 Conseils pratiques - Structure et responsabilité
{PR NF EN ISO 14004:2014)

Exemples de responsabilités
Fonctions concernées
environnementales
Établir l'orientation générale et définir les Le P.-D.G., le DG, le conseil d'administration
résultats escomptés (CA)

Le P.-D.G., le DG et les autres directeurs, selon


Développer la politique environnementale
le cas
Développer les objectifs et les plans d'actions Les responsables concernés
Prendre en compte les aspects
Le service R&D, le service conception, les
environnementaux pendant le processus de
architectes
conception
S'assurer du respect des obligations de
L'ensemble des responsables
conformité
Promouvoir l'amélioration continue L'ensemble des responsables
Identifier les attentes des clients Les équipes de marketing et de vente
Identifier les exigences des fournisseurs Les acheteurs
Développer et tenir à jour des procédures
Les responsables comptables et financiers
comptables

Toutes les personnes travaillant sous le


Se conformer aux exigences du SME
contrôle de l'organisme
Passer en revue le fonctionnement du SME Direction
a::
0
z
u...
Communiquer les rôles, responsabilités
<l'.
LI)
et autorités aux différents acteurs
ri
0
N Pour le bon fonctionnement du SM E mis en place, l'ensemble de l'organisation
©
..._, environnementale et les responsabilités des différents acteurs impliqués
;:;.
01
·;: devront être communiqués à tout le personnel. Ceci peut se faire, par exemple,
>-
0.
0
lors de réunions, par l'intermédiaire du manuel environnement, des fiches de
u
fonction et de poste, d'une matrice des responsabilités et des notes de service.

Une fiche de synthèse des responsabilités relatives à la démarche


environnementale peut également être créée (recensement du niveau
d'implication des différents acteurs pour chaque exigence de la norme
NF EN ISO 14001).

221
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le personnel travaillant sous le contrôle de l'organisme (personnel interne,


fournisseurs, sous-traitants, par exemple) devra être conforme aux exigences
du système de management environnemental que lui aura communiqué le
personnel en charge des relations avec les sous-traitants et les fournisseurs.

Ces derniers seront donc responsables du respect des consignes qui leur sont
spécifiques. Un engagement de leur part se fera, notamment au travers des
contrats passés au préalable avec leur direction.

La norme renforce l'implication des sous-traitants et des fournisseurs dans


la bonne marche du SME mis en place. Ainsi, une communication efficace
de consignes et de responsabilisation plus forte permettra, notamment, de
limiter les incidents susceptibles d'être engendrés suite à un non-respect des
règles internes de l'entreprise.

Les ressources mises à disposition par la direction


permettent de répondre aux responsabilités attribuées
Lors de la construction de l'organisation environnementale et de l'attribution
des rôles et responsabilités, la direction doit s'assurer de la mise à disposition
effective des moyens humains, techniques et financiers . Et ceci au long
terme, afin d'éviter de compromettre la réussite du projet.

Lors de la réorganisation de la norme selon la structure dite de haut niveau


(HLS), les références aux ressources du référentiel ISO 14001 :2004 ont été
transférées dans le chapitre 7 « Support » au niveau du Paragraphe 7.1 -
Ressources. Ce point est développé dans l'étape 9.

a:: • Les questions d'audit


0
z
u...
<l'. Les questions d'audit ci-après (voir tableau 9.13) peuvent permettre d'aiguiller
LI)
ri sur les points clés de vigilance.
0
N
© Tableau 9.13 Les principales questions d'audit - Paragraphe 5.3
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
5. LEADERSHIP
0
u 5.3 Rôles, responsabilités et autorités au sein de l'organisme
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

L'organisme a-t-il mis en place une structure - Organigramme


organisationnelle ?

222
Étape 3 - Définir les valeurs de l'organisme...

Tableau 9.13 Les principales questions d'audit - Paragraphe 5.3 (suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


- Organigramme
Comment les responsabilités et autorités - Fiches mission détaillées ou non
sont-elles définies et attribuées pour les rôles - Lettres de mission pour des projets
pertinents ? spécifiques
- Procédures
- Fiche de mission
Quels sont les rôles, responsabilités et
- Bilan de son activité
autorités du représentant de la direction ?
- Compte rendu de la revue de direction
- Procédures documentées
Comment sont communiquées les
- Compte rendu d'activités
responsabilités et autorités de chacun?
- Affichage

Comment l'organisme identifie-t-il ses besoins - Compte rendu d'activités


en ressources humaines, financières pour - Plan de formation
assurer les responsabilités ? - Budget
L'organisme a-t-il mis en place des délégations
- Délégation de pouvoir
de pouvoir?
L'organisme a-t-il prévu des remplaçants,
- Liste des suppléances
des suppléants pour les fonctions clés
- Tableau des compétences
notamment?

En situation d'urgence, accidentelle, le


personnel (dont le responsable environnement - Consignes sécurité
et la hiérarchie) connaît-il sa limite - Fiche de fonction
d'intervention et de prise de décision ?

a:: Le représentant spécifique (responsable


0 environnement) a-t-il des compétences
z
u... - Grille de compétences
<l'. et des responsabilités relatives à la mise
- Matrice des responsabilités
LI)
ri
en application du SME et du suivi de la
0
N performance environnementale ?
©
..... - Indicateurs
;:;.
Comment ce représentant spécifique
01
·;: - Revue de direction
>- communique-t-il les résultats relatifs au SME ?
0.
0
- Réunion, compte rendu ...
u
. ..

223
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
,
10
Etape 4- Dresser l'état
des lieux environnemental

Objectifs

Identifier et hiérarchiser les impacts environnementaux engendrés par les


activités, produits et services dans une perspective de cycle de vie.

10.1 Quels chapitres/paragraphe


a::
0
z
de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
u...
<l'.
~ L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter également
0
N les exigences décrites dans le chapitre 6 « Planification » :
©
:r:
01
. ,._ Article 6.1.2 - Aspects environnementaux
·;:
>-
g- 1. Domaine d'application
u 2. Références normatives
3. Termes et définitions

4. Contexte de l'organisation
1O. Amélioration
5. Leadership
6. Planification
A p 7. Suppart
c 0
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances opérationnelles

Figure 10.1 Chapitre 6 « Planification» - ISO 14001:2015


Au cœur de /'ISO 14001:2015

10.1.1 6.1.2 - Aspects environnementaux

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 10.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001:2015.

Tableau 10.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Article 6.1.2

6. PLANIFICATION

6.1.2 Aspects environnementaux

Dans le domaine d'application défini du système de management environnemental, l'organisme


doit déterminer les aspects environnementaux de ses activités, produits et services qu'il a les
moyens de maîtriser et ceux sur lesquels il a les moyens d'avoir une influence, ainsi que leurs
impacts environnementaux associés dans une perspective de cycle de vie.
Lors de la détermination des aspects environnementaux, l'organisme doit prendre en compte :
a) tout changement, y compris les évolutions nouvelles ou planifiées et les activités, produits et
services nouveaux ou modifiés ;
b) les conditions anormales et les situations d'urgence raisonnablement prévisibles.
L'organisme doit déterminer quels aspects ont ou peuvent avoir un impact environnemental
significatif, c'est-à-dire les aspects environnementaux significatifs, au moyen de critères établis.
L'organisme doit communiquer ses aspects environnementaux significatifs aux différents niveaux
et fonctions de l'organisme de façon appropriée.
L'organisme doit tenir à jour des informations documentées sur :
- ses aspects environnementaux et les impacts environnementaux associés ;
- ses critères utilisés pour déterminer les aspects environnementaux significatifs ;
a::
0 - ses aspects environnementaux significatifs.
z
u...
<l'. NOTE : les aspects environnementaux significatifs peuvent entraîner des risques et
LI)
ri opportunités liés soit à des impacts environnementaux négatifs (menaces), soit à des impacts
0
N environnementaux bénéfiques (opportunités).
©
..._,
;:;. NF EN ISO 14001 Annexe A.6.1.2
01
·;:
>-
Cl.. L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
0
u
Informations documentées exigées

Tenir à jour les informations documentées sur :


les aspects environnementaux et impacts associés - les critères utilisés pour déterminer les
aspects environnementaux significatifs - les aspects environnementaux significatifs.

226
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
La synthèse présentée ci-dessous (voir tableau 10.2) permet à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.
Tableau 10.2 Synthèse des principales modifications -Article 6.1.2

6. PLANIFICATION

6.1.2 Aspects environnementaux

Nouvelle exigence /

L'exigence est renforcée dans le sens où elle ne prend plus


uniquement en compte le périmètre des activités. L'analyse
environnementale devient plus large et inclut une vision
à plus long terme dans la prise en compte des impacts
environnementaux, dans la limite de la zone d'influence de
l'organisme.
« Dans une perspective de cycle de vie )) : exigence renforcée, car
elle demande un questionnement supplémentaire lors de l'analyse
Exigence renforcée ou environnementale.
clarifiée La prise en compte des situations anormales et situations
d'urgence raisonnablement prévisibles est une exigence clarifiée,
car elle est sous-entendue dans la version 2004.
Mise en exergue de la nécessité de relever les impacts négatifs
(risques), mais également les impacts bénéfiques (opportunités).
a:: Bien que sous-entendue dans la version précédente,
0
z l'identification des opportunités aux travers des impacts
u...
<l'. environnementaux est un point peu pris en compte actuellement
LI)
ri par les organismes déjà certifiés ISO 14001.
0
N
© Lien avec la version
...,, 4.3.1 Aspects environnementaux significatifs
;:;.
01
ISO 14001:2004
·;:
>-
Cl..
0
u
• Comment s'y prendre ?
Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 10.3) doivent être traités.

227
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 10.3 Résumé des principales exigences-Article 6 .1.2

- Faire l'inventaire de toutes les sources d'impact négatif ou bénéfique sur l'environnement des
activités, produits et services présents et passés.
- Voir l'opportunité d'élargir le champ d'étude sur les étapes amont et aval dans une perspective
de cycle de vie.
- Prendre en compte, dans ce recensement, les aspects environnementaux provenant des
évolutions nouvelles ou planifiées et les activités, produits ou services nouveaux ou modifiés.
- Prendre en compte les situations normales (mise en marche, arrêt et entretien) et anormales
(mode dégradé) et les situations d'urgence plausibles.
- Identifier les aspects environnementaux maîtrisables et sur lesquels l'organisme a les moyens
d'avoir une influence.
- Identifier les obligations réglementaires et celles issues des parties intéressées en lien avec
les aspects et impacts environnementaux.
- Déterminer les impacts significatifs : pour cela, élaborer des critères de choix aux travers
d'une méthode.
- Identifier les risques et opportunités issus des impacts environnementaux négatifs et
bénéfiques.
- Communiquer les aspects environnementaux significatifs de façon appropriée aux personnes
concernées.
- Tenir à jour les informations documentées.
- Mettre en place des actions et des dispositions pour traiter et gérer les aspects
environnementaux significatifs et les risques et opportunités identifiés.
- Prendre en compte les obligations de conformité pour l'élaboration du SME.
Finalité : identifier les sources significatives d'impact sur l'environnement pour déterminer des
priorités et des moyens d'action dans un processus d'amélioration continue.
Risques : ne pas identifier toutes les sources critiques d'impact sur l'environnement et provoquer
une pollution notable.

Définitions à retenir
a::
~ Il est important de bien définir les termes suivants :
u...
<l'.
~ Aspect environnemental : élément des activités, produits ou services d'un
0
N organisme interagissant ou susceptible d'interactions avec l'environnement.
©
:!:
01
Note 1 à l'article : un aspect environnemental peut causer un ou plusieurs
·~ impacts environnementaux. Un aspect environnemental significatif est
Cl..
8 un aspect environnemental qui a ou peu avoir un ou plusieurs impacts
environnementaux significatifs.

Note 2 à l'article : les aspects environnementaux significatifs sont déterminés


par l'organisme en utilisant un ou plusieurs critères.

Plus simplement, il s'agit des sources potentielles et/ou réelles de pollution


ou de préservation des écosystèmes: consommation d'eau, utilisation de gaz,

228
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

rejets de déchets liquides, émissions de bruit, déversement lors du dépotage,


réduction du rejet de co2...

Impact environnemental : modification de l'environnement, négative ou


bénéfique, résultant totalement ou partiellement des aspects environnementaux
d'un organisme.

Les domaines pouvant subir un impact sont, par exemple l'eau, l'air, le
paysage, le sol, le sous-sol, la biodiversité ...

Il existe donc une relation de cause à effet entre les deux termes (voir tableau 10.4).

Tableau 10.4 Exemple de relation entre aspect et impact


(ISO/DIS 14004:2014 adapté par l'auteur)

Activité Aspect Impact

Émission de particules, gaz Pollution de l'air

Transport de matières Émission de bruit Gêne du voisinage


dangereuses
Contribution à l'épuisement
Consommation de gasoil
des ressources naturelles

Réduction de la
Préservation des ressources
Fonctionnement d'une consommation de
énergétiques non
chaudière à haut rendement combustible pendant
renouvelables
l'utilisation

Conception d'un produit ne Réduction de la production


Réduction des déchets mis à
contenant plus que 12 % de de déchets dangereux en fin
la décharge
produits dangereux de vie

a:: Contribution à l'épuisement


0 Émission de particules
z des ressources naturelles
u...
<l'.
LI)
ri
Rejet d'eaux industrielles Pollution du milieu naturel
0
N
Fonte de l'acier
Contribution à l'épuisement
© Consommation d'énergie
.....
;:;.
des ressources naturelles
01
·;:
>-
Cl..
Dépôts de loupés en extérieur Impact sur le paysage
0
u
~ Exemple d'activités, services et produits à l'origine d'un aspect environnemental
> Exploitation de minerais
> Approvisionnement/distribution des composants bruts
> Réception des matières premières
> Approvisionnement en eau des ateliers

229
Au cœur de /'ISO 14001:2015

> Extraction des minerais


> Nettoyage des sols, des machines
> Stockage des produits chimiques
> Production d'air comprimé
> Production de chaleur (chaudière)
> Traitement des eaux usées (station d'épuration)
> Refroidissement des machines
> Soins du personnel
> Restauration du personnel
> Process de fabrication
> Distribution des produits finis chez le client
> Démantèlement des rebuts (fin de vie)

>Exemple d'aspects environnementaux


> Rejets de poussières
> Rejets d'effluents gazeux malodorants
> Émission de légionnelles
> Rejets d'eaux usées
> Production de déchets dangereux
> Production de déchets banals
> Émission de bruit
> Déversements accidentels
> Fuite d'huile au niveau des machines
~ > Rupture de flexible lors du dépotage
0
z
lL > Consommation d'eau potable
<l'.
LI)
T"""I > Utilisation d'électricité
0
N
> Utilisation de matières premières
@
~
..c > Production de chaleur
Cl
ï:
>-
0.
> Récupération et réutilisation des rebuts
0
u > Réduction de la teneur en composés organiques volatils

>Exemple d'impacts environnementaux


> Pollution de l'air
> Pollution du sol

230
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

> Pollution de la nappe phréatique


> Pollution de la rivière
> Destruction de la flore environnante
> Gène du voisinage
> Dégradation du paysage
> Épuisement des ressources naturelles
> Rétablissement de la forêt indigène (impact bénéfique)
> Amendement du sol par ajout de nutriment (impact bénéfique)
> Préservation des ressources naturelles (impact bénéfique)

Identifier les activités, produits et services


Après avoir ébauché sa structure organisationnelle environnementale (qui
évoluera au rythme de l'avancée de la démarche environnementale et « en
régime de croisière »), l'entreprise commencera par dresser soigneusement
un état des lieux environnemental. Celui-ci a pour but :
..,.. de mettre en évidence la vulnérabilité du milieu environnant ;
..,.. d'identifier les principales activités, produits et services, sources
potentielles et/ou réelles de nuisance ou d'opportunité ;
..,.. d'identifier les impacts significatifs (bénéfiques ou négatifs) sur
l'environnement ;
..,.. de connaître la position initiale du site par rapport aux objectifs fixés par
la norme;
..,.. de déterminer les actions prioritaires à mener.

a:: Lors de la phase d'étude des enjeux internes et externes (chapitre 4. Contexte
0
z
u... de l'organisme), l'équipe dirigeante détermine quels sont ceux qui ont une
<l'.
LI) influence sur l'efficacité de son système de management et sur ses résultats
ri
0
N
(voir Étape 2).
©
..._,
;:;.
C'est dans le cadre du domaine d'application défini que les activités, produits
01
·;: et services sont identifiés (voir Étape 3).
>-
Cl..
0
u Cela comprend donc les activités, produits et services exercés sur le site,
mais également les activités, produits et services des étapes amont et
aval du cycle de vie du produit, lorsque l'entreprise peut avoir une action
concrète, directe ou indirecte, les processus externalisés ayant un impact
environnemental significatif (voir figure 10.2).

231
Au cœur de /'ISO 14001:2015

4.2
Parties intéressées
6.1.1
........ 4.1
Contexte
6.1.1

J
L
Perspective
du cycle de vie
du produit
6.1.2
L. 6.1.2
Identifier les
activités,
produits et
services
P~us
externalisés
6.1.2
J
Figure 10.2 Méthodologie d'identification des activités, produits et services

Méthodologie d'identification des aspects environnementaux des activités,


produits et services retenus
Il est important de rappeler qu'il n'existe pas de méthode unique d'approche
pour identifier les aspects et impacts environnementaux, ni pour leur
évaluation.

Les principaux concepts, présentés ci-après, ne sont donnés qu'à titre


indicatif. Chaque organisme choisira l'approche qui est la plus appropriée
à son domaine d'application, à la nature et à l'échelle de ses impacts
environnementaux et, surtout, qui répondra à ses besoins en termes de
détail, de complexité, de temps, de coût et de disponibilité de données fiables
(norme AFNOR PR NF EN ISO 14004:2014).

Afin d' identifier l'ensemble des aspects et impacts environnementaux,


bénéfiques ou non , du domaine d'application du système de management
a::
0 et d'en ressortir les plus significatifs, un état des lieux détaillé (souvent
z
u...
<l'. nommé« analyse environnementale») pourra être élaboré (voir figure 10.3).
LI)
ri
0
N
Les entreprises ayant déjà réalisé leur analyse environnementale selon
©
..._,
le référentiel ISO 14001 :2004 devront la mettre à jour, en prenant en
;:;.
01 compte:
·;:
>-
Cl..
0
..,.. Le contexte de l'organisme : il serait opportun que l'analyse
u environnementale fasse référence à l'enregistrement qui répond aux
paragraphes 4.1 « Compréhension de l'organisme et de son contexte» et
4.2 « Compréhension des besoins et attentes des parties intéressées ».
..,.. Les étapes pertinentes amont et aval du process sur lesquelles l'organisme
à une maîtrise ou une influence réelle : schéma du cycle de vie du produit
(voir figure 1.2).

232
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Émission de bruits Rejets atmosphériques

• Gêne du ~nage Pollutiln de l'u


• Hygiène de vie ~devle

)
Consommation de matières Produit fini

, Matières premières
Énergie Rejets solides, déchets Rejets liquides
Eau
Consommables, flacons
Stockage PolullOO des nvières
Mise en déchet PolullOO des sots et
SOUS·SOIS

Figure 10.3 Schéma d'un bilan entrée/sortie


(aspects et impacts environnementaux)

Bien que la norme NF EN ISO 14001 n'exige pas formellement la réalisation


d'une analyse environnementale (document synthétique regroupant
l'ensemble des données quantitatives et qualitatives sur les caractéristiques
de ses activités, produits et services et sur l'environnement du site), il est
souhaitable de procéder avec rigueur, en créant malgré tout ce document et
ce pour plusieurs raisons.
.... Il permet une connaissance approfondie de la situation environnementale
a:: du site et, le cas échéant, tout au long du cycle de vie en matière
0
z
u... d'environnement.
<l'.
LI)
ri
0
.... Il s'agit d'une compilation structurée et commentée d'un ensemble de
N
données éparses (qualitatives et quantitatives) dans un même recueil.
©
..._,
;:;.
01
.... Il permet la traçabilité des aspects environnementaux recensés
·;:
>- (notamment en cas de changement de l'équipe chargée de la gestion de
o.
0
u l'environnement).

L'.analyse environnementale a pour objectif d'apporter toutes les informations


utiles aux décideurs pour mettre en place un plan d'action environnemental
adapté et de préciser la politique environnementale du site.

L'.organisme ne sera pas audité directement sur le document « analyse


environnementale », mais sur la méthodologie utilisée pour obtenir la liste des

233
Au cœur de /'ISO 14001:2015

aspects et impacts environnementaux. Ce qui revient donc à auditer l'analyse


environnementale !

De la qualité de l'analyse environnementale dépendent la pertinence des


objectifs définis dans le plan d'action environnemental et l'efficacité de la
démarche d'amélioration des performances environnementales.

La norme NF EN ISO 14001 fait référence dans ses chapitres au terme


« aspect environnemental » de nombreuses fois, car c'est une des
données d'entrée majeure pour l'élaboration du système de management
environnemental. Ainsi, il est nécessaire d'être le plus précis possible,
afin de passer en revue l'ensemble des activités, produits et services ou
domaines d'activité, produits et services susceptibles d'engendrer des
nuisances environnementales mais également des opportunités de progrès.
Les modes de fonctionnement normal, anormal et les situations d'urgence
sont passés en revue à chaque fois.

Qui est en charge de la réalisation de l'analyse environnementale?


Pour une meilleure pertinence des informations collectées, il sera préférable
de travailler en collaboration étroite avec les responsables des différents
secteurs concernés (groupe de travail), les pilotes de processus, le
responsable environnement ayant la tâche de fédérer le travail collectif.

Dans le cadre de l'application de la nouvelle version ISO 14001, des services


souvent peu sollicités vont pouvoir intégrer le groupe de travail. On peut
nommer, en fonction des intérêts et priorités de l'entreprise, les services
marketing, R&D, commercial, entreprises sous-traitantes (notamment pour
les processus externalisés), les parties intéressées pertinentes définies au
a::
0 préalable au paragraphe 4.2 ...
z
u...
<l'.
LI)
ri
Ce groupe de travail ainsi constitué doit posséder notamment des compé-
0
N tences sur les sujets suivants :
©
..._, ~ exigences de la norme NF EN ISO 14001 ;
;:;.
01
·;:
>- ~ sciences et techniques de l'environnement;
Cl..
0
u ~ aspects techniques et environnementaux des installations de l'entreprise ;
~ exigences légales et autres dans le domaine de l'environnement;
~ vision de la stratégie de l'entreprise (connaissance des enjeux) ;
~ cycle de vie du produit ;
~ aides et subventions possibles.

234
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

La prise en charge de l'analyse environnementale initiale, par le responsable


environnement uniquement, a pour risque d'entraîner le désintérêt de
l'ensemble du personnel et la collecte d'informations insuffisantes.

Certaines entreprises font le choix d'employer un stagiaire ou font intervenir


un consultant extérieur. Quelle que soit la décision prise, la direction ne doit
pas perdre de vue que cette étape est fondamentale dans la construction du
système de management de l'environnement et qu'elle doit, par conséquent,
fortement s'impliquer. Il est vrai que la recherche des données nécessaires
demande, dans certains cas, beaucoup de temps, et une aide temporaire
permettra au responsable environnement d'optimiser son travail. La durée
de réalisation de l'état des lieux environnemental varie en fonction de la
nature des activités, de la taille de l'entreprise (le travail est bien entendu plus
important pour une installation classée soumise à autorisation, notamment si
son dossier ICPE est ancien) et de la disponibilité des différents responsables
des service concernés : on peut compter de 1 à 3 mois.

Quel peut-être le contenu de l'analyse environnementale?


L'objectif de cette analyse est de recenser l'ensemble des données
intéressantes permettant d'identifier les aspects environnementaux que
l'entreprise a les moyens de maîtriser, ainsi que ceux sur lesquels elle a les
moyens d'avoir une influence directe ou indirecte.

Il conviendra que l'entreprise porte une attention particulière :


..,_ aux activités, produits et services exercés sur le site étudié ;
..,_ aux activités, produits et services effectués par des fournisseurs ou des
sous-traitants sur le site étudié ;
a::
0
z
u...
..,. mais également hors du site (processus externalisé).
<l'.
LI)
ri La nouvelle version du référentiel introduit la notion de « perspective de cycle
0
N de vie ». Il est proposé aux dirigeants d'avoir une vision sur l'ensemble de la
©
...,, chaîne de valeur. Après avoir étudié et mini misé les impacts environnementaux
;:;.
01
·;: au niveau du site, les industriels ont souhaité aller plus loin et se donner
>-
0.
0 des opportunités d'accroître leur contribution au développement durable tout
u
en restant compétitif. Depuis quelques années, des entreprises mettent en
place des actions pour maîtriser ou influencer, dans la mesure du possible, la
manière dont leurs produits et services sont conçus, distribués, consommés
et éliminés.

Cette démarche va donc bien au-delà de l'activité propre de l'entreprise. Par


conséquent, l'équipe en charge du projet doit étudier les aspects et impacts

235
Au cœur de /'ISO 14001:2015

durant les phases d'acquisition des matières premières, de conception, de


transport/livraison, d'utilisation, de traitement en fin de vie et d'élimination
finale.

Ces activités, produits et services, ou certaines des étapes, peuvent être


intégrés dans l'analyse environnementale initiale si l'entreprise pense pouvoir
en tirer profit et qu'elle en a les moyens de maîtrise et d'influence.
De manière générale, le schéma ci-dessous (voir figure 10.4) résume la
méthodologie de réalisation d'une analyse environnementale.

Sens1bilité/vulnérab1l1té
Ce qui est autour
de l'environnement de l'entreprise

L Ce qui entre
J [~nergle] [ Eaux J Matières
premières

l Ce qui provoque l [ Produits


][ Procédés
][ Services =1
L:'"~ do nul~oœ~
J
Facteurs de nuisances

[ Ce qui sort en situation


normale
en situation
anormale/accidentelle

Figure 10.4 Méthodologie de réalisation d'une analyse environnementale


(Source : AFNOR)

Un exemple des points à traiter est donné ci-après (voir tableau 10.5). Il
~ permet de balayer l'ensemble des informations et données qui vous seront
ct: nécessaires pour recenser les aspects environnementaux. Vous pouvez
<l'.
LI)
ri
décider de regrouper les données récoltées dans un document ou utiliser ces
~ informations pour élaborer votre liste des aspects et impacts environnementaux.
©
:!: Tableau 10.5 Exemple de sommaire détaillé d'une analyse environnementale
01
·;:
>-
Cl..
8 Sommaire
1. Présentation générale de la société
Statut juridique : année de création, appartenance à un groupe, filiale d'un groupe étranger.. .
Présentation succincte de la société : organigramme, nombre de salariés, intérimaires, sous-
traitants à demeure, rythme de travail, énumération des activités, données économiques,
organisation fonctionnelle, clients, fournisseurs, sous-traitants, partenaires .. .

236
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Description des produits: présentation des produits fabriqués, quantité de produits finis, import-
export, concurrence (certificat ISO 14001)...
Description des procédés et services : description des principaux procédés et services
susceptibles d'engendrer des impacts environnementaux, qualification/habilitation des employés
rattachés aux procédés ...
Processus externalisés : répertorier les processus externalisés source d'aspects
environnementaux significatifs.
Plans : plan-masse, plan détaillé de l'emplacement des installations et annexes (atelier de
fabrication, administration, infirmerie, cantine, transformateur, stockage de gaz, stockage des
déchets ...) - Plans des réseaux de collecte : eaux de process, eaux pluviales, eaux-vannes -
Plans de distribution des énergies : eau, gaz, air...
Historique du site: description des activités passées avant la création du site industriel et après
sa création ; description des éventuelles pollutions, présence de canalisations, citerne, déchets
enterrés.
2 Le contexte de l'organisme et les parties intéressées
Voir les éléments détaillés dans l'étape 2.
3. Conditions environnementales
Contexte géographique: situation géographique (plaine, vallée, carte IGN ...), situation cadastrale,
PLU, servitude, limite de propriété, voisinage urbain (nombre d'habitants, habitation, hôpitaux,
école, lieux publics ...), monuments historiques, zones naturelles, zones de loisirs, zone
industrielle, agricole .. .
Réseaux publics : voies de circulation (routes, canaux, train, aéroport. ..), adduction d'eau,
réseaux d'égouts...
Géologie: cartes géologiques, nature du sol/sous-sol, perméabilité du sol. ..
Hydrogéologie : présence d'une nappe phréatique, nature de la nappe, qualité des eaux
souterraines, utilisation de la nappe, forages, puits, captage d'alimentation en eau potable ...

a:: Hydrologie: point de rejet des eaux usées, distance entre le point de rejet et le site industriel,
0 qualité des eaux superficielles, usage des eaux superficielles ...
z
u...
<l'. Climatologie: rose des vents, qualité de l'air ambiant, présence d'entreprise polluante ...
LI)
ri
0
N Faune, flore, paysage : zone naturelle à proximité, présence d'espèces animales et/ou végétales
© protégées, friches .. .
..._,
;:;.
01
·;:
Données relatives aux catastrophes : inondation, séisme, effondrement, foudre, etc.
>-
Cl..
0
4. Réglementation générale et obligations de conformité applicable à l'entreprise
u
Exigences relatives aux ICPE ou à d'autres législations sectorielles (eau, déchets.. .) :
situation de l'entreprise vis-à-vis de la réglementation des ICPE : arrêtés préfectoraux,
arrêtés complémentaires, arrêtés types, dossier de demande d'autorisation/de déclaration,
correspondance avec l'inspecteur des ICPE, rapports de visite ...
Réglementations liées à l'environnement: est détaillée la maîtrise par la société des textes
réglementaires liés à l'environnement (renvoi aux articles 4.3.2 et 4.5.1).

237
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Autres exigences: citer les autres exigences auxquelles l'organisme a souscrit : politique groupe,
assureur, exigences des parties intéressées (besoins et attentes retenus) ...
Dans le cadre du nouveau référentiel ISO 14001, une analyse approfondie des demandes et
attentes des parties intéressées peut être intégrée au niveau des « autres exigences » (voir
paragraphe 4.2 - Étape 3).
5. Les intrants
Énergie: origine, consommation (quantité), réseaux de distribution, lieux de stockage, situation
vis-à-vis de la réglementation, surveillance des canalisations et stockage (plan de maintenance,
date de dernières vérifications, surveillance interne ou prestataires, dispositifs d'alerte ... ),
maîtrise de la consommation (compteur, suivi consommation, objectif de réduction ...).
Eau: origine, consommation, réseaux de distribution, réseaux de collecte, situation vis-à-vis de
la réglementation, maîtrise de la consommation (gestion, suivi consommation, bilan matière, suivi
stockage, objectif de la réduction, recherche de produits moins dangereux .. .).
6. Les produits, procédés et services dans une perspective de cycle de vie
En fonction du domaine d'application du SME défini :
- schématiser les différentes étapes du cycle de vie du produit (de l'extraction des matières
premières à la fin de vie du produit) ;
- établir le bilan des entrées et sorties pour les différentes étapes ;
- quantifier les données d'entrée et sortie de chaque phase du cycle de vie ;
- identifier la capacité de maîtrise et d'influence pour chaque phase du cycle de vie et réaliser
les exclusions.
7. Veille technologique
Conception/projet: prise en compte de la dimension environnement, évolution de la qualité et de
la quantité des produits, modification des procédés, réglementation, évolution des emballages.
8. Énoncé des procédures et pratiques existantes dans le domaine de l'environnement
Liste des informations documentées : consignes, modes opératoires existants relatifs à la
protection de l'environnement (dépotage, stockage des déchets, élimination des déchets,
a:: stockages des produits chimiques, entretien de la station d'épuration, alerte incendie, consigne
0
z
u... de sécurité, consigne de circulation, transports des matières dangereuses).
<l'.
LI)
ri
9. Inventaire des aspects et impacts environnementaux
0
N
Situation normale de fonctionnement: pour chaque activité (ou domaine d'activité) et par domaine
©
..._, environnemental impacté : liste des aspects environnementaux et importance ; réglementation
;:;.
01 applicable ; surveillance et moyens de maîtrise des aspects environnementaux (système de
·;:
>-
Cl..
traitement, surveillance analytique, formation du personnel, entretien ...).
0
u Situation anormale (mode dégradé) et situations d'urgence.
Risques technologiques et naturels : recensement des aspects environnementaux et leur
importance ; liste des accidents environnementaux antérieurs ; formation du personnel ; situation
réglementaire par rapport aux risques technologiques identifiés ; maîtrise des facteurs d'impacts
(aspects environnementaux) : prévention, consignes, plan d'intervention ...
10. Inventaire des risques et opportunités liés aux aspects et impacts environnementaux

238
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Sources d'information (extrait) :


..,.. Air : ADEME, réseaux de surveillance de la pollution atmosphérique,
ministère du Développement durable .
..,.. Bruit : DREAL, Centre d 'information et de documentation sur le bruit,
CARSAT.
..,.. Climatologie : Météo France, mairie.
..,.. Déchets: ADEME, conseil général, conseil régional , mairie, DREAL, CCI.
..,.. Eau : Agence de l'eau, services de la navigation française, DREAL,
ministère du Développement durable .
..... Sol, sous-sol : BRGM, INERIS, INRA, mairie .
..,.. Milieux naturels : DREAL, IFEN, association de naturaliste, conseil
régional , mairie, université, préfecture .
..,.. Secours : mairie, préfecture, pompiers, DREAL.
..... Risques, rejets: INRS, DREAL, INERIS, banque de données SIRENE
(BRGM), EDF et l' IPSN sur les risques sismologiques.

Comment renseigner les différents points de l'analyse environnementale?


L:état des lieux est réalisé à partir d'informations collectées au cours
d'entretiens animés à l'aide de questionnaires, au cours de visites sur le
terrain, par le recueil de documentation , par la recherche d'information à
l'extérieur, en réunion de groupe de travail.

>Exemple de questionnaire
Domaine : Déchet
a:: Comment traitez-vous les résidus liés à votre activité : certains sont-ils valorisés en
0
z
u.. tant que sous-produits pouvant être directement réutilisés ? Quels types de déchets
<l'.
LI) émanent de votre activité : déchets d'emballage ? Déchets dangereux ou souillés par
ri
0
N des substances dangereuses ? Déchets soumis à des règles spécifiques (médicaux,
© radioactifs, huiles usagées, véhicules hors d'usage) ? Comment gérez-vous ces déchets ?
.....
;:;.
01 Connaissez-vous la réglementation applicable aux différents déchets issus de votre
·;:
>-
0.
activité ? Avez-vous un registre reprenant l'ensemble des déchets produits sur le site ?
0
u Connaissez-vous la destination de vos déchets ? Connaissez-vous le coût d'élimination
de vos déchets ? Effectuez-vous un suivi de vos quantités de déchets éliminés ?

Parties 1 à 3 de l'analyse environnementale :


L:entreprise a déjà en sa possession ce rtains documents qu'il lui faut tout
d'abord répertorier et analyser : arrêtés préfectoraux, dossier ICPE ou en lien
avec d'autres types d'autorisation et de déclaration administrative obligatoire
en matière d'eau , de déchets ... (étude d 'impact, étude des dangers, étude

239
Au cœur de /'ISO 14001:2015

déchets, POi - plan d'opération interne ... ), liste des enjeux internes et
externes importants, liste des parties intéressées pertinentes.

Des cartes ou des schémas relatifs au fonctionnement de l'entreprise


peuvent être regroupés dans l'analyse environnementale : schéma des
caniveaux, schéma des circuits de collecte des eaux, plan de situation des
unités du site ...
Partie 4 de l'analyse environnementale :

Ces documents sont riches en informations, mais pas toujours d'actualité.


Leur analyse conduira peut-être l'entreprise à s'apercevoir qu'elle est régie
par un ou plusieurs arrêté(s) préfectoral(aux) ancien(s), ne prenant pas
en compte de récentes évolutions (voir Étape 5). Dans ce cas, la mise en
conformité administrative est impérative dans les plus brefs délais. Le résultat
de cette régularisation permettra de compléter la partie 4 (réglementation
générale applicable au site) avec des informations actualisées et pertinentes
par rapport à la réalité de l'exploitation.

Parties 5 à 8 de l'analyse environnementale :


~ Analyse des activités, produits et services sur le site :

L'entreprise peut représenter l'ensemble de ses activités, produits et services


(et leurs interrelations) dans un schéma général de fonctionnement. Ce travail
de synthèse est important : outre le service production, source la plus évidente
d'impact environnemental potentiel ou réel, il permet de ne pas oublier de passer
en revue le stockage, les voiries, le service achat, le service administratif, le
service restauration ou encore l'infirmerie, par exemple.

~ Le point de départ de la construction du schéma général de fonctionnement


ct:<l'. (voir figure 10.5) peut être : les plans détaillés de l'ensemble des installations,
~ des bâtiments, des voies de circulation, des réseaux de collecte des eaux,
0
N des réseaux d'alimentation du site en énergie ...
©
:!:
01
Le schéma général de fonctionnement de l'entreprise doit représenter :
·;:
~ T tous les procédés de fabrication, selon la logique de fabrication des
0
u produits;
T toutes les activités annexes et/ou connexes : transports, maintenance,
recyclage interne, logistique, production d'énergie, administration, stoc-
kage de matières premières, système de traitement des eaux usées, aire
de dépotage, local du compresseur, local des sous-traitants, laboratoire
de contrôle, recherche et développement, conception, déchetterie ...

240
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

'Y toutes les infrastructures : restauration, infirmerie, parking, voies de


circulation, pelouses, poste de garde ...

Les activités des fournisseurs et des sous-traitants sur le site doivent


également être représentées. Les relations entre les différentes composantes
du schéma seront particulièrement mises en évidence : transport de matière,
réseaux de fluides (air comprimé, chauffage, eau ... ).

Sur la base du schéma général de fonctionnement de l'entreprise (voir


figure 10.5, ci-après), chaque procédé, activité annexe/connexe, produit,
infrastructure identifiée, peut faire l'objet d'un bilan entrées/sorties/maîtrise
des facteurs d'impact (voir figure 10.3). Chaque responsable de « secteur »
(ou pilote de processus) identifié devra être sollicité pour remplir le bilan des
flux entrée/sortie.

l "'°"""'
etActivttes,
services annexes l L de ProcHs
fabrication ~ [ Infrastructures
J
l Maintenance _J Réception
des matières remières
[ Par1<ing, voirie
J
l Préparation
des sauces J [ Préparation de la pâte _] [_ Cantine
~
[ Laboratoire
~ [ Machine à papier
~ [ Infirmerie
~
[ Stockage papier
~ L Façonnage/conditionnement [_ Bureaux
~
[ ~ L Station

c
Compresseur Expéditions
d'épuration interne

~ L J
a:: Local Chaufferie
0 des sous-traitants
z
u..
<l'.
LI)
ri
Atelier de charge
d'accumulateur [ Aire de dépotage
l
l
0
N
©
...,,
(
;:;.
01
·;:
>-
0.
Figure 10.5 Exemple de schéma de procédé (schéma général de fonctionnement
0
u de l'entreprise - Découpage du site en secteur d'activité)
Cas d'une papeterie (extrait)

Pour mieux identifier les aspects environnementaux et les impacts associés,


l'organisme peut s'aider également d'une check-list générique. Un exemple
non exhaustif est donné ci-après (tableau 10.6).

241
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 10.6 Exemple de liste générique :


aspect - impact environnemental

Impacts environnementaux négatifs


Aspects environnementaux
et bénéfiques

Consommation de matières premières Diminution des ressources naturelles

Réduction de l'utilisation des ressources Préservation des ressources énergétiques non


naturelles renouvelables

Consommation de consommables Diminution des ressources naturelles

Consommation d'énergie Diminution des ressources naturelles

Préservation des ressources énergétiques non


Réduction de l'utilisation d'énergie
renouvelables

Rejets d'effluents gazeux Pollution atmosphérique

Réduction des émissions d'oxyde d'azote Amélioration de la qualité de l'air

Rejets de poussières Pollution atmosphérique

Pollution atmosphérique
Rejets d'agents biologiques
Dégradation de l'état de santé des riverains

Émission d'odeurs Gêne du voisinage

Émission de bruit / vibration Gêne du voisinage

Rejet d'effluents liquides Pollution de l'eau

Réduction du niveau de toxicité des rejets


Amélioration de la qualité de l'eau
liquides
a::
0
z
u... Augmentation des déchets mis en décharge
<l'. Production de déchets (DIO/DIB/Inerte)
LI)
ri
Nuisances liées à l'élimination des déchets
0
N
© Réduction de la production de déchets solides Réduction des déchets mis en décharge
..._,
;:;.
01
·;: Réduction des déchets solides en fin de vie Réduction des déchets mis en décharge
>-
Cl..

u
0 Nuisances lumineuses Pollution lumineuse

Nuisances visuelles Gêne du voisinage

Etc. Etc.

242
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Tableau 10.7 Exemple de bilan entrées/sorties/maîtrise


d'un secteur d'activité défini: atelier de production

Atelier de Système de
Flux entrant Flux sortant
production A traitement

Matières

- -
Émission
premières: atmosphérique :
Étape 1 de Système de
Cellulose fabrication Vapeur lavage des gaz
Acides Rejet de vapeur
Consommables :
Pigments ' - d'acide
Poussières
- Cyclone

- -
Eau
Rejets liquides : Station
Étape 2 de
Eau potable d'épuration
fabrication Effluents liquides interne
Eau de rivière

-
Émission sonore/

...
' vibration:
Bruit des
équipements
Insonorisation
des machines

Déchets :

-
Énergie: Huiles usagées
Élimination par
Étape 3 de
Gaz Déchets plastiques une société
fabrication
agréée
Électricité Palettes
Chiffons sales

a:: Transport par


0 la société xx
z
u...
<l'. => Produits finis vers un hall
...
LI)
ri
ou intermédiaires Logistique avant
0
N distribution
© chez les clients
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..

u
0 Situation d'urgence ICPE

Liste des situations d'urgence Liste des rubriques ICPE

Recyclage interne Équipements

Recyclage des déchets Liste des équipements majeurs

243
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Analyse des activités, produits et services dans le cadre d'une


perspective de cycle de vie :

En plus des aspects environnementaux que l'organisme peut maîtriser


directement, l'équipe dirigeante détermine s'il existe des aspects
environnementaux que celui-ci peut influencer au niveau des:
'f' produits et services fournis par des tiers ;
'f' produits et services fournis à des tiers ;
'f' processus externalisés.

C'est à l'organisme de déterminer le niveau d'influence et le degré de maîtrise


qu'il est en capacité d'exercer envers les fournisseurs, sous-traitants et
clients. En effet, la direction peut avoir une influence limitée sur l'utilisation et
l'élimination finale de ses produits une fois hors de son contrôle.

ô Note
Il est toutefois important de prendre en compte les obligations liées à la responsabilité
élargie du producteur (REP) régie par l'article L. 541-10-11 du Code de l'environnement,
qui impose à certains producteurs, importateurs et distributeurs de produits générateurs
de déchets de pourvoir ou de contribuer à la prévention et à la gestion des déchets qui
en proviennent. Cette responsabilité peut être assumée de manière individuelle (mise
en place d'un système individuel de collecte et de traitement des déchets issus des
produits vendus), ou de manière collective (adhésion à une société agréée à laquelle une
contribution financière est versée en échange d'un transfert de l'obligation).

La récolte des données sur les aspects et impacts environnementaux des


activités fournis par des tiers risque de présenter quelques difficultés,
notamment dans leur fiabilité. Dans un premier temps, une communication
a::
0 devra être établie pour exposer la stratégie de l'entreprise dans le cadre de
z
u...
<l'. sa démarche ISO 14001 et le pourquoi d'une démarche environnementale
LI)
ri élargie à leurs sociétés.
0
N
© Toutefois, il n'est pas requis de procéder à une évaluation détaillée du cycle de
..._,
;:;.
01 vie ; une simple prise en considération des phases du cycle de vie du produit
·;:
>-
Cl.. qui peuvent être maîtrisées ou influencées par l'organisme suffit. L'.organisme
0
u doit pouvoir justifier ses choix.

Certaines structures ne pourront pas agir de manière directe et/ou indirecte


vu leur taille ou leur position par rapport aux fournisseurs, sous-traitants et
clients. Il est possible que cela soit même l'inverse : c'est l'entreprise qui
sera « contrainte » de suivre un cahier des charges comprenant un volet
environnement et de fournir des données environnementales.

244
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Cependant, si l'organisme souhaite aller plus loin et réaliser une analyse de


cycle de vie, il peut se référer aux normes ISO/TR 14062 - Lignes directrices
sur l'intégration des aspects environnementaux dans la conception des
produits et l'ISO 14006 sur l'écoconception. Mais également à la série des
normes ISO 14040 - Management environnemental, Analyse du cycle de vie.

Dans l'immédiat, de nombreuses structures vont avancer plus modestement,


par une approche macro, pour assurer d'une part une collecte de données
fiables et, d'autre part, réaliser une étude ciblée sur les étapes amont et aval
sur laquelle une action concrète est réalisable. Ce qui induit des exclusions. Il
est nécessaire, dans un premier temps, que l'organisme réalise un inventaire
(voir tableau 10.8) :
T des différentes phases du process en schématisant l'arbre des procé-
dés du système étudié le long du cycle de vie ;
T des éléments entrants (matière, énergie) et sortants (produit, émission,
rejet) pour chaque procédé identifié ;
T des données quantitatives correspondant aux entrées et sorties de
chaque procédé ;
T des parties prenantes ;
T du niveau de maîtrise et d'influence de l'organisme.
Dans une deuxième phase, l'organisme peut exclure des phases du process
dont il n'a pas la maîtrise ou sur lesquelles il n'a pas d'influence.

Un exemple de tableau synthétique d'une analyse environnementale des


différentes phases de cycle de vie du produit (tableau 10.8) est fourni ci-après.
Tableau 10.8 Exemple synthétique d'un bilan entrée/sortie
a::
0 d'une société d'embouteillage de boisson
z
u..
<l'.
LI)
ri
Flux Entrant Phase de cycle de Niveau
0
N vie d'un produit/ Fournisseur I d'influence
© {matières et Flux sortant
..... service {arbre des sous-traita nt et de
;:;. énergie) procédés) maîtrise
01
·;:
>-
Cl.. Paillette plastique
u
0 Extraction des
Pétrole - matières premières Approvisionnement Émission dans
Minéraux- nécessaires à la auprès de l'air de produits Faible
Énergie fabrication des x fournisseurs dérivés du pétrole
emballages
Déchets
Émission dans
Pétrole - Transport (lieu de
x transporteurs l'air de gaz de Moyen
Camion transformation)
combustion

245
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 10.8 Exemple synthétique d'un bilan entrée/sortie


d'une société d'embouteillage de boisson (suite)

Flux Entrant Phase de cycle de Niveau


vie d'un produit/ Fournisseur I d'influence
(matières et Flux sortant
service (arbre des sous-traitant etde
énergie) procédés) maîtrise
Énergie - Conception de Filiale du groupe Émission dans Fort
Colorant l'emballage l'air de COV
(Préforme
Déchet plastique
- Injection -
Soufflage)
Énergie Processus
- Carton- opérationnels/
Plastique fabrication :
Notre entreprise Rejet liquide -
-Eau-
Production - Émission dans
Étiquette (voir analyse Fort
Maintenance l'air - Émission
- Produits environnementale)
des installations de déchets
chimiques de
nettoyage- - Palettisation -
Arômes Stockage

Fournisseurs /
sous-traitants Étiquette - Colle
extérieurs -Colorant-
Société x (étiquette) Émission dans
Énergie - (fabrication
l'air de COV
Eau - Papier d'étiquette et de Société x (colle)
(destruction de la Moyen
- Produits colle)
Sociétés x et y couche d'ozone)
chimiques
(fabrication (emballage) - Rejet d'effluent
d'emballages liquide - Rejet de
carton, palette, déchet
a::
0 plastique)
z
u...
<l'. Transport des 3 sociétés
LI)
ri produits représentants 80 % Émission de gaz à
0
N Comburants Moyen
(Entreposage - du transport des effet de serre
©
..._, Point de vente) produits finis
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
Utilisation des
0 produits Les
u Exclusion
consommateurs
(Consommation)
Traitement en fin
Emballage de vie des produits Recyclage des
usagé- Eau x Sociétés x de emballages:
- Énergie (Réutilisation - collecte - x Société rejets Moyen
- Produit Remis en état y de recyclage liquides, rejets
chimique - Recyclage, atmosphériques
Élimination)

246
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Les recherches d'information se feront également en fonction des


thématiques mises en avant dans la stratégie de l'entreprise. Par exemple,
des réflexions, tout le long des phases de vie ou sur certaines étapes,
peuvent être engagées sur:
'Y La réduction de l'empreinte carbone : gaz à effet de serre produits de
l'extraction des matières premières nécessaire à la production de l'em-
ballage, à sa gestion en fin de vie en passant par les étapes de produc-
tion de l'emballage et du transport (exemple : société d'embouteillage).
'Y Le bilan des émissions de gaz à effet de serre lors des étapes du cycle
de vie qui ont le plus d'impact : lors de la production des emballages,
l'étape d'embouteillage et la distribution des produits (exemple : société
d'embouteillage verre et plastique).
'Y Aider les sous-traitants et fournisseurs à adopter de bonnes pratiques en-
vironnementales sur leur site et à améliorer leur performance environne-
mentale, notamment pour ceux à fort impact environnemental (exemple :
société de traitement de surface, société de retouche peinture).
'Y Améliorer le taux de recyclabilité du produit afin d'en assurer une meil-
leure élimination au travers d'une collaboration entre les différents
partenaires en charge de la conception et de l'élimination (exemple :
société plasturgie, société agroalimentaire).
'Y Diminuer la consommation énergétique lors des phases de transport
et de fabrication (exemple : toute société). Utiliser des produits moins
dangereux en signant une charte de bonnes pratiques auprès des
fournisseurs de matières premières (exemple: société vinicole, société
d'équipement électrique, société de textile).
a:: 'Y Rationaliser les consommations d'eau tout au long du cycle de vie.
0
z
u...
<l'.
'Y L'utilisation de technologies d'extraction moins polluantes : travail col-
LI)
ri laboratif avec des centres de recherches et les différents partenaires.
0
N
© Parties 9 de l'analyse environnementale:
...,,
;:;.
01
·;: L:entreprise réalisera une synthèse des aspects et de leurs impacts
>-
Cl..
0
environnementaux associés par domaine environnemental (air, eau ... ) ou par
u
activité (voir tableau 10.6), en se basant, par exemple, sur les bilans entrées/
sorties (voir tableau 10.7).

Les impacts environnementaux peuvent se produire à n'importe laquelle


ou à toutes les étapes du cycle de vie des activités, produits et services
(de l'acquisition et la distribution des matières premières à l'utilisation et
l'élimination). Il est envisageable de regrouper les données par catégorie

247
Au cœur de /'ISO 14001:2015

basée sur des caractéristiques communes, telles qu'unités organisationnelles,


localisations géographiques et organigrammes d'opérations.

Un bilan des aspects et impacts environnementaux du service logistique est


fourni ci-après (voir tableau 10.9).

Tableau 10.9 Exemple: liste aspects/impacts environnementaux du service logistique/


Réception des marchandises (extrait)

No Aspect Impact
Activités Situation Domaine
environnemental environnemental
Émission de gaz
Pollution atmosphérique
1 N d'échappement : Air
(gaz à effet de serre)
NOX, SOX, COV...
Transport Gêne auditive du
3 N Émission de bruit Bruit
matières voisinage
premières
Renversement d'un Pollution du sol
camion contenant
4 su des fûts de produits
Sol Pollution des eaux
chimiques souterraines

Pollution des eaux


de surface (par
ruissellement des
5 Eau
produits transportés et
su des eaux d'extinction
d'incendie)
Incendie d'un
Pollution de l'air
camion Air
(fumées toxiques)

a:: Pollution du sol,


0
z du sous-sol (par
u...
<l'. Sol infiltration des produits
LI)
ri transportés et des eaux
0
N d'extinction d'incendie)
©
..._, Petites fuites
;:;.
Dépotage des Pollution du sol, du
01
·;: 6 AN chroniques de Sol
>- produits dans sous-sol
Cl.. produits
u
0 les cuves de
stockage Pollution du sol, du
7 su Ruptures flexibles Sol
sous-sol

Transport I Émission de gaz


Pollution atmosphérique
Distribution 8 N d'échappement : Air
(gaz à effet de serre)
produits fini NOX, SOX, cov...
Situation de fonctionnement : marche normale : N ; marche anormale : AN ; situation d'urgence :
su

248
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Cas des nouveaux projets ou modification


La norme ISO 14001:2015 demande également de prendre en compte les
nouveaux projets de l'entreprise ou des activités, produits et services modifiés.

Afin de ne pas oublier de prendre en compte ces points, il devra être demandé
à tout initiateur de projet ou de modification (service travaux neufs, service
conception, service recherche et développement, service bureau d'étude,
service achat, par exemple) d'insérer un volet « environnement » dans leur
cahier des charges.

Ce volet environnement peut comprendre les informations ci-après (voir


tableau 10.10) et sera approuvé par le responsable environnement et/ou la
direction.

Tableau 10.10 Exemple de cahier des charges environnement

Cahier des charges environnement - Projet n°


Date:
Chef de projet :
Description du projet :
Descriptions des matières premières utilisées :
- Nature:
- Quantité :
- Origine :
- Législation (Reach, CLP, RoHS, etc.) :
Description des fluides et des énergies utilisés :

a:: - Nature des fluides utilisés (fluides frigorigènes, produits chimiques, ammoniac, etc.) :
0 - Type d'énergie (gaz, fuel, électricité, charbon, etc.) :
z
u...
<l'. - Législation :
LI)
ri Description des rejets et des émissions:
0
N
- À l'atmosphère (poussières, légionnelles, gaz, etc.) :
©
..._,
;:;. - Dans les eaux :
01
·;: - Bruit et vibration :
>-
Cl..
0 - Déchets :
u - Autres:
- Législation :
Description des moyens mis en œuvre pour limiter les impacts sur l'environnement :
Aides et subventions possibles :
Impact sur la législation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)
- Rubriques ICPE concernées :
- Niveau de classement I Régime :

249
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Identifier les aspects environnementaux qui ont un impact significatif


Au terme de l'analyse environnementale, l'entreprise dispose d'une liste de
tous les aspects environnementaux et de leurs impacts associés (négatif et
bénéfique). Cependant, à ce stade de la démarche, l'importance de chaque
impact n'est pas évaluée. Comme il n'est généralement pas envisageable de
résoudre toutes les anomalies relevées dans un délai raisonnable et à un coût
supportable, une hiérarchisation des impacts sera réalisée avec une méthode
et selon des critères définis par l'entreprise. En effet, aucune méthode n'est
imposée.

Par conséquent, l'entreprise doit s'attacher à élaborer une méthode qui


supprime au maximum toute subjectivité, en prenant en compte des critères,
tels que:
..., la réglementation actuelle ;
..., la réglementation à venir ;
..., l'opinion/l'influence des parties intéressées ;
..., la sensibilité du milieu ;
..., la gravité de l'impact;
..., la fréquence d'apparition de l'impact;
..., la présence de surveillance et/ou contrôle de l'émission;
..., le coût du traitement de l'impact ;
..., l'importance par rapport à la stratégie de l'entreprise.

La difficulté réside dans le choix des critères d'évaluation. Ce choix doit


être le plus pertinent possible, afin de faire ressortir clairement les impacts
a::
0 environnementaux significatifs. De plus, la méthode doit être la plus objective
z
u...
<l'. possible et reproductible. Ce dernier point est capital : une personne n'ayant
LI)
ri
0 pas réalisé la cotation initiale des impacts doit pouvoir retrouver la justification
N
© de la valeur attribuée à chaque critère et coter les nouveaux impacts
..._,
;:;.
01
environnementaux de la même manière.
·;:
>-
Cl..
0
Parmi les méthodes de hiérarchisation, l'organisme peut se baser, par
u
exemple, sur les méthodes d'analyses des risques telle que l'AMDEC (Analyse
des modes de défaillance, des effets et des criticités). Toutefois, l'organisme
peut établir ses propres critères d'évaluation dans le but de déterminer la
significativité de chaque aspect.

Cette évaluation des aspects/impacts environnementaux se rapproche


de l'évaluation des risques santé et sécurité au travail développée lors de
l'élaboration du document unique. Dans un souci d'intégration, il est pertinent

250
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

de choisir des critères et des échelles de cotation proches pour garder la


même logique de hiérarchisation.

Certaines entreprises font le choix de mettre en place une méthodologie de


hiérarchisation différente selon le mode de fonctionnement étudié (normal ou
situation d'urgence).

>Exemple d'une méthodologie de cotation des aspects et impacts environnementaux


Note : il est possible d'insérer des quantités, des coûts, par exemple, si l'entreprise
possède les informations globales et/ou précises. !.}entreprise ne possède pas toujours
des données précises, et une première approche qualitative s'avère le plus souvent
pertinente.
Critère 1 : Importance/gravité de l'impact sur l'environnement

1 1
Mîlleux
..

ResSCKJrCIS
NOTE Gravit6 (G) (consommation
Eau (rejets) Sol 06cbets Air Voblnage
matlèm iwemlffes.
âlefgle, eau)
1
Pll eau peu cr enec JIOClibll
~--Ill
impltt-·
Pascr,,,_. , "" de Pllde~ / D6dlelt Pasf""'PIC1 / Pllde
Remrtel llJoncD1lel - de--
1
..........................
111t.1M1lble
/~ ..,.
._arellllrilUldU ~nonPol'llnlS
t!llOllOIOQUIS
*ld6J I R*
Mplllcl
•• • redlrteur dU
Ille -"der...,..
flcllt 11 tll)ldt. .... ccut)

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la--
fabltmenl. Hoclt"6 lallle
_ ,i.....,...
-~ Flllllt
~,...~
-depill'11e.
lrnpocl-·
-

.... -·-
depkJlt.~ OMtt4ftMl1I de dUJ. 0,.H dllle.-) /
-tMlllMe ,_·-·~ ...-~
~de
Lit reieU IOll\ 1111161 .. l ...... du ... _
~--Ill
~.,,,....,. ll6Cllltsbelllll.
2 nMo•ir&efnetltcllll dW!Oett!Ul .. Ptllta
Slte~aiùts -de• artbmel 111 IOllil Clu qt.1111111jsCboOOnll ••'*Umos Cl11111ormes91-Clu
IWœdes-
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,....,..ouilrrlrlètll
1111111r11non as.scau""'*-••.S> de~~
_......,..
--
3 1111-Clullle
wmen.bll~
.. OlhOl'tdUtole.1~
,,.,,...,i ϝts ~
rtcyClllJle lrnpcrlS
engef'ldrant del
IM l1'elS nt tcllll ..,
CIQOfonnes ll>IW
crangeteux en Cll*llMI
moi-es~ dt DO anormes ....,.,..,.,..,..
nol6sllntatlpol '*lllt d - riec

r..--i
r-- -
rn.tfort
MocllficlCol lmponlnlt Il
->--

Les--
- _,__
Noawllt forte trnéllul
IOurOI. CO'f1IJOMI
~
-
~~ : ,........ .....
--
a:: ~...- ~dllor611
de,._.._.. fGrlt pnW:ban broUllrd dldo. Ct:H, - d U OflE.4(, non
0
z
• ~laMC
IJIOlllll6H ....... Lel,.mtcllllris
clallgetlux.. •11 lotll
~
dtllll 1111
d...,.,..,111
pousai61es ,,,.._ ,
Liii rtjetl IOlll ris
_.,._, dU Ml. OllPICI
lllu:IWll rtx'Ar- ~
u... ~.:dllllnw I ng11111e1 ~tslP'tl
!Cu* dt 1000 0 w
<l'.
LI)
"''-
ri
0
N
© Critère 2 : Occurrence de l'événement - Fréquence d'apparition de l'aspect
.....
;:;,
01
environnemental
·;:
>-
Cl..
0
u NOTE 1 Fréquence (F) d'apparition de l'aspect environnemental

Mnemeot excepbonnet ou accidentel (moins d'une fois par an)


-
2 ~vénement peu fréquent mals possible (plusllll.l'S !Ois par an)

~énement de frêquence moyenne oo occasionneUe (au RlOlns ~fois


3 par semaine)

4 Mnemeot très fréquent ou en continu (lous les jours)

251
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Critère 3 : Sensibilité du milieu

Domaines
Sensibiltê
NOTE du mllleu Ressources (consommation
(S) rnatlêfes premltres. e.u Sol Dkhets Air Voisinage
"-gle,eau)

Pas dt m9'0tl0n Soit


Pas de consommalJOrl. vers les ressouroes
Pas de dëcnets ou rôJsll'ié ou Persome lmpaclee au
Pasde r~aééesen
Sol IDtalement rtublisabon en
1
sermi.té
ancnomie. arcut fenn6 en eau. rejet ~
Interne
zone llMlilU du Ille nlus1rlel
canalte et llalté d'actrr1té

Consommation de ressoun:es Can o·eau au nappe Sol llsswê pas


renowelibles ou recyd6es plifeillque en zone non totaJement Traitement par Rlverans Persome impaclff ~
Faible prodleS non
2 pudt~ge. ~ I Reiets des imperméable, valorisallon matJtre le ~màtre procfle du
$eniibll;té
~des eaux après n.tement P<êsenoe de l10US ouénerge~e résoOenllels Site
cansommalJorG (~C\11 saappnit
Cours d eau ~endue lncinérallO'I $ans
Consommation de ressGUfteS creeu en zone llfOI~ ricui*atlon Rlveran
$ellstbll11é ISSUeS dU r6seau, cmiolS ClU exploitée poU' des Sol totalement d ln«gie CIU Rrmaln$ proehe$,
3 proches.
ll10l'M8 OUV$1$, peu de IUMillance. be$QrlS humalRs trlltement physique$ p;altlllls ~
énergie fossile ~. IOlslf), zone '*"'**' Chlr!IQlH!S ou
r6'ldenliels
inondallle ~
~1Weaude lil
Rtsscurces ,..-es,
nsque de rupcwe en Sol IDlalement comrruie la plis
~tlR!ppe
M•en~e Proxllflté de proche. zone~
l'orle tapiage d'eau personnes
4 8WU1'l$1Cl1111emenl. pas de d'enlOUl$$etner1l de
~ à praxlmrté ptwéabque . à proiomilé (ll{Jprtal
uvdlance. prQJOlll!é
d6dlelS IAtlmee aensbles
rnalSOll dt repos
gaspil1agt
icole .~ plaintes

Critère 4 : Maîtrise de l'impact environnemental

NOTE MAITRISE DE L'IMPACT

Bonne mailrlse de l'impact généré (4 ctrtères sur les 4 cités) :


- moyen de maitrise existant, adapté, fiable, suivi

-t.. . . . . ., . . . . . . . .
1 - proœdure I C«lsigoe existante, connue et testée si besoin
- compétence ldentifr6e et gérée, lormabons I sensiblllsatioos adaptées
00. . .)

Maitnse existanto mals lnsulftsante (3 cntères sur les 4 cités) :

a::
_g,._,..,. . .,. ..,., ....,.. . . .,. . _
2
- moyen de maMse existant, adapté. fiable. suM
- procédure I consigne . eXIStlnte, connue et testée SI besoin

contr61e préventif systematrque (Visuel ou autres)


0
z tnse a postetiori de l'impact généré (2 cntères sur les 4 cités) :
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
3
----i- ~,._,. . . . . . ..,., ....
- moyen de mailnse existant. adapté, fiable, suivi
- procédure J coosigne • existinte, connue et testée si besoin
, _,~-
- contr61e préventif systématique (Visuel ou autres)

© Pas ou peu de mailrise de l'impact (1 c;ritère sur les 4 cités).


...,, - moyen de maitrise existant, adapté, fiable, suivi
;:;.
01 4 - procédure I consigne : existante, connue et testée Si besoin
·;: - compétence Identifiée et gérée, rormaticns I sensN isatJons adaptées
>-
Cl.. - contr61e préventif systémallQue (VtSuet ou autres)
0 1
u

Le calcul de la notation globale de l'impact environnemental est fait de la manière


suivante :
Gx 0 x S = Criticité brute (C)
Cx M = Criticité résiduelle (C')

252
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Le critère « Respect des obligations » peut être inséré comme suit :


Critère : Respect des obligations (exigences réglementaires, exigences des parties
intéressées)

Note Respect des exigences réglementaires et autres exigences (R)

c Exigence satisfaite
NC Exigence partiellement satisfaite, non satisfaite, non-conformité réglementaire,
exigence d'un texte en préparation

Ceci permet de faire le lien avec l'article relatif aux obligations de conformité
du référentiel ISO 14001 :2015 (article 6.1.3), qui demande de recenser les
obligations de conformité rattachées aux aspects/impacts environnementaux

.... ,_
et d'en analyser l'état de conformité (voir figure 10.6).

...
....,__
_
- - - -. _-...-.. -- - - - - -
..._
,. COTAnOll
......
C>tUaù
TOTAi.

~-
--

- -- --
• ~
---~

...
.,_ • ~,, ~
i - -... ~
,.__...,
~"-· ~
l

·-
~,

,.._,
~


~ ......
----· -- --
io--•rw

,..._.-
.,

µ-
• ~

-·-
Io'-

--
;-....-
·-- ··-
~

X ~'*'--···
~.,.,..,

i---··-...
• tr.l'ôt~··.......... ,_ ...
Figure 10.6 Exemple d'une trame « Liste des aspects
a:: et impacts environnementaux - Cotation »
0
z
u...
<l'.
LI)
Définir les risques et opportunités
ri
0
liés aux aspects/impacts environnementaux significatifs
N
©
..._, Au terme de ce travail d'identification et de hiérarchisation des aspects
;:;.
01
·;:
environnementaux relatifs aux produits, activités et services de l'organisme,
>-
Cl.. l'organisme doit définir un seuil à partir duquel les aspects environnementaux
0
u seront significatifs et feront l'objet de plan d'action. Le choix du seuil est, le plus
souvent, statué en revue de direction. Un aspect environnemental significatif
peut provoquer un ou plusieurs impacts significatifs (voir figure 10.7).

253
Au cœur de /'ISO 14001:2015

4.2
Parties intéressées
6.1.1
....... 4.1
Contexte
6.1.1
- - - -
L. 6.1.2
Identifier les
acllvités. produits
j
et Sef'lioes

'
6.12
Perspective
de cycle
de V1e
- 6.1.2
Détenn1nef les aspectS et
Impacts enVlronnementaux


6.1.2
Déterrruner Cëux Qui sont
maitrisables et mfl\Jençabies

Méthodologie 6.1.2
Déterrmner les aspects/ 6.1.2
de poonsatlOll Déterminer les risques
Impacts enwonnementaux
significatifs et opportunités

Figure 10.7 Synthèse des étapes d'une analyse environnementale

Ainsi , l'organisme est amené à identifier des risques et des opportunités qu'il est
nécessaire de traiter afin d'atteindre les objectifs affichés (voir tableau 10.11).

Tableau 10.11 Exemples de risques et opportunités associés aux aspects


environnementaux significatifs et plan d'action - extrait
(Source: ISO/DIS 14004:2014)

Activité/ Impacts réels Risques et


Aspects Action prévue
produit/service et potentiels opportunités
Le service
financier
Risques: demande
a::
0 - fioul non de surveiller
z
u... disponible les prix des
<l'.
LI) - augmentation combustibles,
ri
0 du prix du de comparer
N
pétrole les scénarios
©
..._,
;:;.
Séchage pâte à Épuisement Opportunités : futurs en termes
01
·;: papier: Consommation des ressources de coûts et de
>- - remplacer réaliser une
Cl..
fonctionnement de fioul naturelles non
u
0 la source de analyse coût/
de la chaudière renouvelables
chaleur de bénéfice
la chaudière
par l'énergie Définir un
solaire objectif pour
- réduire remplacer
les coûts la source de
d'exploitation chaleur de la
chaudière par
l'énergie solaire.

254
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Tableau 10.11 Exemples de risques et opportunités associés aux aspects


environnementaux significatifs et plan d'action - extrait (suite)

Activité/ Impacts réels Risques et


Aspects Action prévue
produit/service et potentiels opportunités

Rejets de
Services certaines Risques:
d'entretien et de Pollution de l'air Objectif de
substances - coûts de
réparation : supprimer
détruisant Pollution du sol dépollution
l'utilisation
sous-traitance la couche - amendes
Dommages aux de produits
de la réparation d'ozone (c'est- - publicité
populations chimiques
du climatiseur à-dire fluide négative
frigorigène)
Transport et Promouvoir le
Opportunités :
distribution Réduction des service dans
de biens et Récupération - amélioration
déchets mis à la le cadre de
produits: des emballages des relations
décharge négociations
avec le client contractuelles
emballage

Documenter les informations

Tenir à jour ces informations


Cette analyse environnementale est une photographie à un instant donné qui
devra être réactualisée dès que nécessaire. L'analyse environnementale doit
être tenue à jour en fonction de l'évolution interne ou externe (voir annexe A.1
de l'ISO 14001:2015 - Gestion du changement):
..,.. modification du contexte de l'organisme ;

a:: ..,.. exigences légales et autres ;


0
z
u... ..,.. arrêt ou extension d'une activité ;
<l'.
LI)
ri
..,.. modification des technologies ;
0
N
..,.. évolution des effectifs du personnel ;
©
.....
;:;. ..,.. changement d'organisation ;
01
·;:
>-
Cl..
..,.. plaintes du voisinage, procès-verbal ;
0
u ..,.. modification administrative du voisinage (PLU ... ) ;
..,.. résultats des audits ;
..,.. retour d'expérience suite à des incidents et/ou des accidents ;
..,.. réalisation des objectifs du plan d'action environnemental ;
..,.. changement de fournisseurs ou de sous-traitants ;
..,.. nouveau besoin en formation ;
..,.. modification des sources d'énergie .. .
255
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Prendre en compte des aspects environnementaux significatifs


dans la planification du SME
Les aspects environnementaux significatifs que l'organisme a définis comme
importants (priorisation) :
~ sont une donnée d'entrée pour la définition du domaine d'application du
système de management (paragraphe 4.3 du référentiel);
~ sont une donnée d'entrée pour analyser l'état de conformité par rapport
aux exigences retenues (article 6.1 .3);
~ font l'objet de la mise en place de plan d'action par rapport aux risques et
opportunités résultants (paragraphe 6.1 du référentiel);
~ sont une donnée d'entrée dans l'élaboration du SME.

Ces points sont développés dans l'étape 6 « Gérer les risques et saisir les
opportunités ».

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (tableau 10.12) peuvent permettre d'aiguiller


sur les points clés de vigilance.
Tableau 10.12 Les principales questions d'audit -Article 6.1.2

6. PLANIFICATION
6.1.2 Aspects environnementaux
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
a:: Comment sont déterminés les aspects
0 - Information documentée sur l'analyse
z
u...
environnementaux et les impacts associés:
environnementale.
<l'. méthodes, responsabilités, enregistrements?
LI)
ri
0
N Quelles sont les modalités de mise à jour
© des aspects/impacts environnementaux : - Analyse environnementale
..._,
;:;. périodicité de mise à jour, mise à jour - Procédure de gestion des changements
01
·;: exceptionnelle, retour d'expérience suite - Procédures d'identification des aspects/
>-
Cl..
0
au mode dégradé, en situation d'urgence, impacts environnementaux significatifs
u évolution du contexte externe ?
- Arbre des procédés
Comment est pris en compte le cycle de
- Analyse des étapes amont et aval
vie des activités : produits et services dans
l'identification des aspects et impacts - Preuve de la prise en compte des impacts
environnementaux? et aspects sur le cycle de vie (exemple : en
conception, en utilisation, en fin de vie)

256
Étape 4 - Dresser l'état des lieux environnemental

Tableau 10.12 Les principales questions d'audit - Article 6 .1.2


(suite)

6. PLANIFICATION
6.1.2 Aspects environnementaux

- Liste de critères de hiérarchisation


Comment sont hiérarchisés les aspects et - Seuil de criticité
impacts environnementaux ? - Fiche de justification de la cotation
- Historique des cotations
Comment sont pris en compte les
risques et opportunités liés aux aspects
environnementaux significatifs ? Liste des risques et opportunités et plan
d'action
Quels types de risques et opportunités sont
pris en compte ?
Quelles situations d'urgence sont prises en Plan d'urgence avec les aspects et impacts
compte du point de vue des aspects/impacts correspondants
environnementaux ?
(Risques technologiques et risques naturels)
Etc.

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

257
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
,
11
Etape 5 - Se mettre
en conformité

Objectif

Connaître, respecter et anticiper les obligations de conformité.

11.1 Quels chapitres/paragraphes


de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
a::
0
z
u... L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter également
<l'.
LI) les exigences décrites dans le chapitre 6 « Planification » :
ri
0
N ~ Article 6.1.3 - Obligations de conformité
©
.....
;:;. ~ Article 9.1.2 - Évaluation de la conformité
01
·;:
>-
Cl..
0
1. Domaine d'applicatioo
u 2. Références normatives
3. Termes et définitions

r 4. Contexte de l'organisation
o.
( 1 Amélioration ) 5. Leadership
6. Planification
A p 7. Support
C D
9. Êvaluation des 8. Réalisallon des activités
performances opérationnelles

Figure 11.1 Article 6.1.3 «Obligations de conformité » et 9.1.2 « Évaluation de la


conformité » - ISO 14001: 2015
Au cœur de /'ISO 14001:2015

11.1.1 6.1.3 - Obligations de conformité

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 11.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001:2015 ainsi que l'aide apportée par l'annexe A.

Tableau 11.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphes 6.1.3 et 9.1.2

6. PLANIFICATION 9. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE


6.1.3 Obligations de conformité 9.1.2 Évaluation de la conformité
L'organisme doit : L'organisme doit établir, mettre en œuvre
et tenir à jour les processus nécessaires à
a) déterminer et avoir accès aux obligations
l'évaluation du respect de ses obligations de
de conformité relatives à ses aspects
conformité.
environnementaux ;
b) déterminer de quelle manière ces L'organisme doit :
obligations de conformité s'appliquent à
a) déterminer la fréquence à laquelle la
l'organisme ;
conformité sera évaluée ;
c) prendre en compte ces obligations de
conformité lors de l'établissement, la mise b) évaluer la conformité et entreprendre des
en œuvre, la tenue à jour et l'amélioration actions si nécessaires ;
continue de son système de management
c) maintenir la connaissance et la
environnemental.
compréhension de son état de conformité
L'organisme doit tenir à jour des informations
Il doit conserver des informations
documentées sur ses obligations de
documentées comme preuves du ou des
conformité.
résultats d'évaluation de la conformité.
NOTE : Les obligations de conformité peuvent entraîner des risques et opportunités pour l'organisme.
a:: NF EN ISO 14001 Annexe A.6.1.3 NF EN ISO 14001 Annexe A.9.1.2
0
z
u...
<l'. L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
LI)
ri
0
N
Informations documentées exigées
©
..._, Informations documentées sur les obligations Informations documentées sur les résultats
;:;.
01 de conformité. d'évaluation de la conformité.
·;:
>-
Cl..
0
u
• Quelles sont les différences
par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 11.2) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

260
Étape 5 - Se mettre en conformité

Tableau 11.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 6.1.3 et 9.1.2

9. ÉVALUATION DE
6. PLANIFICATION
LA PERFORMANCE
6.1.3 Obligations de conformité 9.1.2 Évaluation de la conformité

Nouvelle
/
exigence
L'exigence est renforcée dans le sens
Exigence renforcée par rapport à la
où l'organisme doit définir le processus
version antérieure. Le changement
de vérification de l'état de conformité
Exigence provient de l'élargissement du
à ses obligations dont la détermination
renforcée domaine d'application aux exigences
de la fréquence d'évaluation. Il est
ou clarifiée pertinentes des parties intéressées
nécessaire d'identifier qui doit avoir la
et comment elles s'appliquent dans
connaissance et la compréhension des
l'organisme.
obligations de conformité.
Lien avec la
4.3.2 Exigences légales et autres
version ISO 4.5.2 Évaluation de la conformité
exigences
14001:2004

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 11.3).

Tableau 11.3 Résumé des principales exigences - Paragraphes 6.1.3 et 9.1.2

- Identifier les dispositions législatives et réglementaires applicables en matière


d'environnement.
a:: - Identifier les différents engagements volontaires auxquels l'organisme a l'obligation de se
0
z
u... conformer.
<l'.
LI) - Identifier les accords passés avec d'autres entités, imposant des objectifs en matière
ri
0 d'environnement relevant de l'obligation de conformité.
N
© - Avoir accès à ces différentes obligations de conformité.
..._,
;:;. - Déterminer comment elles s'appliquent, par rapport à quel aspect environnemental.
01
·;: Rendre compréhensible ces obligations de conformité.
>-
Cl..
0 - Les communiquer à toutes les personnes travaillant sous le contrôle de l'organisme.
u
- Prendre en compte les obligations de conformité pour l'élaboration du SME.
Finalité : avoir connaissance des différentes obligations de conformité rattachées aux aspects
environnementaux, afin de s'engager à atteindre ou maintenir la conformité à ces obligations.
Anticiper et se préparer à des modifications ou à de nouvelles obligations.
Risques : ne pas connaître ou ne pas prendre en compte l'ensemble des obligations de
conformité, ne pas identifier les non-conformités, ne pas anticiper les modifications ou les
nouvelles obligations qui interviendraient.

261
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'obligation de conformité recouvre les termes précédents d'« exigences


légales et autres exigences auxquelles l'organisme a souscrit » (ces termes
étant toujours admis).

Elle va plus loin en ce qu'elle considère comme obligation de conformité,


non seulement les prescriptions imposées par la puissance publique et les
engagements pris par l'organisme lui-même, mais également des exigences
imposées dans le cadre de relations avec d'autres « parties intéressées », qu'il
s'agisse d'ONG ou d'organismes associatifs, de clients, d'investisseurs, etc.

0 Note
Les parties intéressées, selon la définition du point 3.1.6, sont les « personnes ou
organismes (3.1.4) qui peuvent soit influer sur une décision ou une activité, soit être
influencés ou s'estimer influencés (lorsque son point de vue a été porté à connaissance
de l'organisme) par une décision ou une activité ».

Les exemples donnés sont : les clients, les collectivités, les fournisseurs, les
régulateurs, les organismes non gouvernementaux, les investisseurs et les
employés.

0 Note
L'article 3.2.9 de la norme précise en note n° 2 : « Les obligations de conformité peuvent
provenir d'exigences obligatoires, telles que la législation et la réglementation applicables,
ou d'engagements volontaires tels que des normes organisationnelles et sectorielles, des
relations contractuelles, des codes de conduite ainsi que des accords passés avec des
communautés ou des organisations non gouvernementales. »

L'on comprend pourquoi, au § 6.1.3, la norme avertit que « les obligations de


a:: conformité peuvent entraîner des risques et opportunités pour l'organisme »,
0
z
u...
un risque pouvant devenir une opportunité et vice-versa, selon qu'il sera plus
<l'.
LI)
ou moins bien documenté et pris en compte dans le cadre du système de
ri
0
N
management.
©
..._,
;:;.
L'.idée directrice : plus les risques sont connus, définis, sériés et hiérarchisés,
01
·;: plus l'organisme pourra les maîtriser et en tirer des opportunités (anticipation
>-
Cl..
0 d'une évolution législative ou régleme ntaire, gestion en amont d'un potentiel
u
risque contentieux, gain de productivité, économie de matière première,
opportunité de nouveau marché, etc.).

Les exigences législatives et réglementaires

Le travail le plus important reste toutefois celui de la documentation et du


suivi des exigences législatives et réglementaires.

262
Étape 5 - Se mettre en conformité

La mise en conformité du site, par rapport aux exigences réglementaires,


est l'une des actions primordiales à engager dès le début de la démarche.
En effet, des entreprises découvrent souvent, lors de la mise en place de
la démarche de management environnemental, qu'elles ne sont pas ou
plus conformes à la législation qui leur est applicable (arrêté préfectoral
obsolète, par exemple, en raison d'une modification des installations,
de création de nouvelles activités, voire de changement de la loi ou du
règlement). Une mise en conformité ou une réactualisation d'un dossier de
demande d'autorisation d'exploiter ou de déclaration d'une installation doit
alors être enclenchée, ce qui peut retarder l'avancement de la démarche
environnementale.

Le non-respect de quelques exigences réglementaires n'est pas un frein à la


certification si l'entreprise s'engage à prendre toutes les dispositions, dans
les plus brefs délais, pour se conformer aux prescriptions (sauf dans le cas
de la notification par l'administration d'une mise en demeure ou d'un procès-
verbal, qui interdit alors toute certification). Toutefois, l'entreprise ne doit pas
oublier que sa politique environnementale doit comporter un engagement
de conformité à la législation environnementale applicable et aux autres
exigences auxquelles l'organisme a souscrit (ISO 14001:2015, paragraphe
5.2 point d).

La législation en matière d'environnement est riche et l'établissement d'une


liste la plus complète des exigences légales et autres exigences est, pour
certaines entreprises, un travail lourd à réaliser.

Certains organismes sont soumis à un régime d'autorisation ou de déclaration


a:: administrative, par exemple, dans le cadre de la législation relative aux
0
z installations classées (ICPE) ou dans le cadre de la loi sur l'eau (IOTA). Les
u...
<l'. installations doivent alors respecter les prescriptions d'un ou plusieurs arrêtés
LI)
ri
0
N
préfectoraux. Ces documents constituent une bonne base de recensement
© (s'ils sont récents !), mais il convient que l'entreprise identifie les autres textes
.....
;:;.
01 qui lui sont applicables (voir figure 3.12 et 11.3).
·;:
>-
Cl..
0 Voici quelques éléments méthodologiques permettant de faire le point sur la
u
situation réglementaire d'un site (voir figure 11.2).

Il est tout d'abord nécessaire de bien garder à l'esprit la distinction, mais


aussi le lien essentiel entre veille législative/réglementaire et l'évaluation de la
conformité.

263
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Identifier =]
les obligations de confonnité
les textes légaux et
( Mettre à jour
les obligations de conformité
à chaque modification des textes
Vérifier ~
la conformité aux obligations
poor chaque d1Sposillon
réglementaires légaux et réglementaires applicable ou engagement pris
les engagements volontaires à chaque engagement volontaire • poor tous les aspects
ou adhésion à des normes environnementaux
les normes organisationnelles ou nouvelles
sect0<lelles, codes de conduite ) par raPPOrt au plan d'action, pour
dans le cadre des relabonS remédièr aux non-conformités.
les relations contractuelles ) contractuelles • engagements,
contrats• /

\._-=._- :. . - :. . -=- =- =- =- =--y..-------'' \....____


y ___,}
Veille Évaluation

Vérifier régulièrement si de nouveaux textes, de nooveaux engagements Vénfler régulièrement si l'organisme


ou de nouveaux contrats sont applicables en complémenf ou en est conforme ou non conforme
L remplacement des précédents

IOENTIAER APPLIQUER
AVOIR ACCËS RESPECTER

Figure 11. 2 Veille et conformité réglementaires

L'identification des exigences


L'identification des exigences applicables ne doit pas s'en tenir à répertorier
les arrêtés imposés à l'organisme dans le cadre de régime d'autorisation ou
de déclaration :
~ D'une part, un organisme, non soumis à un de ces régimes, peut être soumis
à d'autres dispositions qui forment les exigences qu'il doit appliquer, même
si elles ne découlent pas d'une autorisation spécialement accordée95 .
~ D'autre part, un organisme soumis à autorisation ou à déclaration peut
a::
0
z ne l'être que pour une partie des installations de son site96 • Il doit donc
u...
<l'. rechercher les règles applicables pour les autres installations, au-delà des
LI)
ri
0 dispositions de ses prescriptions d'autorisation.
N
© ~ Enfin, un régime dit intégré, comme celui des ICPE, prescrit en réalité des
..._,
;:;.
01 mesures largement reprises des législations sectorielles, par exemple, en
·;:
>-
Cl.. matière de gestion des déchets97•
0
u

95 Voir paragraphe 3.5.


96 Voir paragraphe 3.3.4.
97 Voir paragraphe 3.3.5.

264
Étape 5 - Se mettre en conformité

Le ou les régimes légaux applicables

Le premier travail doit consister à rechercher le ou les régimes juridiques


applicables au site. Le plus simple est alors de rechercher si une des installations
entre dans les nomenclatures ou les listes soumettant leur exploitation à des
dispositions spécifiques, en commençant par le régime des ICPE.

Ensuite, selon que ce régime intégré s'applique ou non, selon qu'il s'applique
à l'ensemble du site ou non, la recherche devra s'orienter vers les autres
textes sectoriels.

Enfin, si le texte sectoriel ne s'applique pas, le site ou certaines de ces


installations seront soumises aux règles générales de la police de la santé
publique et de la police générale du maire. La logique d'application des règles
est schématisée ci-après (voir figure 11.3).

La déclinaison des règles applicables à partir de la hiérarchie des normes

Les textes législatifs qui s'appliquent servent de référence pour déterminer les
décrets et les arrêtés qui vont s'appliquer à notre situation. Par exemple : si
tout le site est soumis à la législation des ICPE, seuls les textes d'application
de ce régime doivent être répertoriés dans un premier temps, puisque ce
régime est dit intégré, c'est-à-dire qu'il détermine à lui seul , du moins pour les
installations soumises à autorisation, toutes les règles applicables.

Si le site n'est pas soumis, ou est soumis seulement en partie au régime


des ICPE, alors le recensement devra continuer en étudiant l'applicabilité
de chacun des textes sectoriels (eau, air, déchet. ..) à la situation. Ne seront
a:: retenues que les législations qui, en fonction de notre situation, seront
0
z
u..
<l'.
applicables (selon l'importance des installations, la nature des rejets, les
LI)
ri caractéristiques des déchets, les propriétés des substances chimiques
0
N
utilisées ...).
©
.....
;:;.
01
·;:
Lorsque ces régimes sectoriels ne s'appliquent pas, le recensement retiendra
>-
Cl.. les dispositions de la police générale et les règles de santé publique (RSD et
0
u Code de la santé publique), outre l'éventuelle application du régime spécifique
d'autorisation Natura 2000 (voir paragraphe 3.2.4).

265
Au cœur de /'ISO 14001:2 015

Activité(s) ou substanœ{s) employée(s)


L Arrêté(s) ICPE _]
r---

non entre(nO dans Ille ou plusaeurs rubriques de non


V
la nomenclature ICPE 1
r- oui
oui y_
) n• de rubnque(s) et classement(s) J

Dép6t d'un dossier de demande 0 ou A


L
Presaiptîons générales ou prescriptions
D/DC A/E A
Seveso seuil bas Seveso !uu J
haut
partlcollères arrêté(s) A ou D

Installation en lien directe


avec l'acbvité principale
non ~ lnstallatJon inséparab;,l


annexe ou connexe
j •
Seule l'anstatlatlon classée Toutes les instaJlabons1u

L
est soumise au régime
ICPE oui -· Sile sont soumises au
reg1me ICPE

Lorsque plusieurs Installations sont classées sous plusieurs rubriques, les prescriptions des différentes rubriques se complètent
En cas de confht, les plus sévères l'emportent

ActMtés soumises à d autres réglementations

r-
non
Subst. Chim.

oui
Eau

oui
Air

oui
Bruit

oui
Déchets

oui
Actrvités soumises à des
réglemootatlons sectorielles
J

Subllsaset
prépanlbons
Nomendlttn des
lllStlllallons,
-aoes. ltl'llUX et
lnst!IL11ions
lllennoques,
~L ·
(lsste)actM1ês
Catalogue des
66chets. l1$tt des
dkllels darlgereux et

J
tin.ions de twuyantes (lrl. R
~-
REACIVQ.P a~IOlA 1tbstr1œs 1COV 1334·32C. 111Yl auns
CF<:, amiante 1
r

a:: ~lJOll ~•~a ReglementtllOfl cles Pr~ Règles spéœles de
0 prhlable. règle$ -*"1Sabon ou à équipernenCs d inSonOr1$3!JOn rec)dage
z Onballagf. do!iclalatJOn Cat'IClériSIJQUeS des (attestalOnS r8cullél'a!IOll.
lL etJqutlage. ccmbUSl•bles srttès homologallons. ttait!lnlnt et
<l'. condi:Jons de im11a:ion des ~bon$), élinw><rtlOfl
LI) dUtl11$3lJOn 6m1SSIOOS ~
ri -R>S Oèl*ales
0
N
©
..._,
;:;.
01
'i:
>-
Cl..
0 RSO et règles saruta•es et
u de police génêfales

Figure 11. 3 Logigramme des règ les applicables

266
Étape 5 - Se mettre en conformité

Un premier document pourra indiquer la situation administrative, en relation


avec la situation réelle, et révéler de suite les non-conformités par rapport au
régime applicable (voir tableau 11.4). Pourra ainsi apparaître, éventuellement,
l'obligation de demander une nouvelle autorisation ou de déposer une
nouvelle déclaration.

Ensuite, il s'agira de rentrer dans le détail des prescriptions imposées par les
textes (voir tableau 11.5).

Dans le cadre du régime intégré des installations classées pour la protection


de l'environnement, le recensement se réalise à partir des prescriptions
imposées par le ou les arrêtés préfectoraux.
Les prescriptions applicables seront celles qui sont indiquées dans l'arrêté,
ou celles qui sont contenues dans les textes auxquels l'arrêté fait référence. Il
est donc nécessaire de recenser tous ces textes.

Par exemple, le tableau 11 . 5 répertorie les textes cités en référence par


l'arrêté, avec la référence de l'article de l'arrêté et la référence du document
d'actualisation à consulter, pour savoir si un de ces textes a été modifié ou
abrogé.

Dans ce cas, il est nécessaire d'actualiser ce tableau en indiquant la


nouvelle référence, tout en gardant l'ancienne pour conserver l'historique des
modifications, comme à la première ligne du tableau, où un arrêté de 1975 est
remplacé par un arrêté de 1998.

L'analyse du contenu des textes et le recueil des prescriptions applicables

La dernière étape de l'identification des exigences applicables consiste à


a::
0 lire tous les textes recensés, afin d'en tirer toutes les dispositions qui vont
z
u...
<l'. s'appliquer à l'organisme.
LI)
ri
0
N
Tous les textes seront lus en les confrontant à la situation réelle du site, afin
© de savoir quelles dispositions s'appliquent réellement (au sein d'un texte,
.....
;:;.
01
·;:
seuls quelques articles peuvent concerner le site).
>-
Cl..
0 Depuis l'entrée en vigueur des dispositions législatives et réglementaires
u
du Code de l'environnement, les références à des textes éparses ont pour
beaucoup été remplacées par les références aux articles du même Code. Le
travail de repère des dispositions applicables reste toutefois le même.

Ce travail doit être très minutieux et fondé sur une lecture attentive des textes.
La rédaction juridique peut parfois induire en erreur. Une lecture trop rapide
peut entraîner des contresens ou inciter à retenir les mauvaises dispositions.

267
Copyright© 2015 AFNOR.

IV

°'
OO
)>
s:::
Situation réelle des installations existantes
Document administratif existant '"'
Régime @
Identifier des différentes activités, les installations, équipements ..,s:::
légal Rassembler les documents administratifs relatifs aux ICPE/IOTA établir
la liste des activités actuellement déclarées ou autorisée~
ou produits du site pouvant être classés et le régime administratif Q
ni
applicable
Vl
0
Volume/ Écart situation Conformité ....
Référence Rubrique Classe- Installations réelles ~
Installations visées réelle/adminis- +Action 0
des textes ICPE ment quantité et grandeur ....
0
trative corrective ';j f\.J
0
C"
tD ....
V1
Stockage en réser- Non QJ
c:
23 400 Stockages Stockage Envoi ....
1432-2 vairs manufacturés de 30 000 Défaut ....
A t CET: de fioul supplémentaire de lettre .l>.
a) liquides inflammables tonnes lnfo VI
2262 m3 lourd 1 et 2 6 600 tonnes le ;:::;.·
CET> 100 m3 Préfet c:
,....
QJ

Installation de rem-

Postes de ::::1
3 010 + QJ

ICPE, 4 515 plissage ou de dis- chargement/ a.


1434-2 A 1 505 oui 3
art. L. m3/h tribution de liquides décharge- :ï
Arrêté pré- m3/h iii"
511-1 S. inflammables ment 1 et 2 ,....
.,
c. env. fectoral ,....
QJ

du (date) stockage supérieur :c:·


tD
à 250 t de lessive de Stockage de ,....
tD
3 000
1630-1° A 3 000 t soude renfermant lessive de oui Ill
;:::;.·
tonnes c:
plus de 20 % en poids soude ,....
QJ

d'hydroxyde de sodium s·::::1


.,
(1),
Installation de corn- Œ.
bustion, puissance tD
2910-A-
20 D 6,2MW thermique supérieure à Chaudière 6,2 MW oui
2 MW mais inférieure à
20MW.
Étape 5 - Se mettre en conformité

Tableau 11.5 Répertoire des textes applicables

Arrêté
Textes Ct Actu
préfectoral
- Arrêté du 20 juin 1975 (abrogé à compter du 13 mars 2000, Art. 7.2 ; 21 Air, 30
arr. 7/02/2000, JO 15/02) remplacé par le décret n° 98-817
du 11 septembre 1998 relatif aux rendements minimaux et
à l'équipement des chaudières de puissance comprise entre
400 kW et 50 MW.
Remplacé par les dispositions des articles R. 224-20 et
suivants du Code de l'environnement.
- Art. L. 541-1 s. C. env., codification de la loi n° 75-663 du Art. 8.1 Déchets,
15juillet1975 (modifiée) relative à l'élimination des déchets et 1, 2
à la récupération des matériaux.
- Décret n° 97-515 du 15 mai 1997 relatif à la classification des
déchets dangereux. Art. 8.2
Déchets,
Désormais annexe Il de l'article R. 541-8 du Code de 1b, 63
l'environnement.
- Décret n° 94-609 du 13juillet1994 portant application de la Art. 8.4
loi 75-663 relative (...), notamment, aux déchets d'emballage
dont les détenteurs ne sont pas des ménages.
Déchets,
Désormais article R. 543-66 et s. du Code de l'environnement
93b
- Arrêté du 4 janvier 1985 relatif au contrôle des circuits
d'élimination de déchets générateurs de nuisances (bordereau
de suivi).
Abrogé par l'arrêté du 29 juillet 2005 relatif au bordereau
de suivi des déchets dangereux BSDD (voir NOR : Déchets,
DEVP0540333A, JORF du 14-09-05). 72
- Registre de suivi des déchets (R. 541 -43 du C. env. issu du
a:: décret n° 2011-828 du 11 juillet 2011) et arrêté du 29 février
0
z
u... 2012 (NOR: DEVP1205955A, JO du 9-03-12)
<l'. - Décret n° 79-981 du 21 novembre 1979 (modifié) portant
LI)
ri
0
réglementation de la récupération des huiles usagées. Déchets,
N
Désormais article R. 543-3 et s. du C. env. 88
©
.....
;:;. - Règlement 259/93/CE du 1er février 1993 (modifié) concernant Art. 8.5
01
·;: la surveillance et le contrôle des transferts de déchets à
>-
Cl..
0 l'entrée et à la sortie de la Communauté européenne. Déchets,
u
Désormais règlement CE/1013/2006 du 14 juin 2006 73

Il ne faut pas hésiter à se faire aider afin de garantir que l'exigence de


conformité légale sera fondée sur les bonnes prescriptions, bien interprétées.
Ce travail est de la responsabilité de l'exploitant.
L'évolution de la norme, dans sa version 2004, insistait sur l'amélioration de
la compréhension des exigences pour une meilleure mise en œuvre par les

269
Au cœur de /'ISO 14001:2015

utilisateurs. Ce travail est indispensable pour déterminer « comment ces


exigences s'appliquent à ses aspects environnementaux».

Les informations recueillies peuvent ensuite être classées par domaine


environnemental (eau, air, déchet. ..), puis par installation concernée, toutes
les dispositions ne s'appliquant pas forcément à toutes les installations du site.

Dans les contraintes imposées par chaque texte, il est possible aussi de
distinguer:
..,_ les contraintes générales (équipement, propreté, aspect général. . .) ;
..,_ les valeurs à respecter (seuils d'émission, concentrations maximales
admissibles ... ) ;
..,_ les contrôles et les autocontrôles (dispositif de prélèvement, fréquence de
mesurage, transmission des informations à l'administration ...).

Un exemple tiré des dispositions d'un arrêté préfectoral d'autorisation ICPE


réel est donné ci-après (voir tableau 11.6).
Tableau 11.6 Dispositions d'un arrêté préfectoral d'autorisation ICPE

Texte : Arrêté préfectoral (A) Domaine: Air


29 juin 1999
Contraintes générales
Articles Dispositions Applicables
7-1 - Les émissions atmosphériques ne doivent pas incommoder le 1999
voisinage.
Ensemble des
- Les systèmes de captation sont conçus et réalisés de manière à installations
a:: optimiser la captation des gaz par rapport au débit d'aspiration.
0
z - Les effluents aspirés devront être traités au moyen des
u...
<l'. meilleures technologies disponibles (laveurs, dépoussiéreurs,
LI)
ri dévésiculeurs, filtres...), le cas échéant systèmes séparatifs de
0
N captation.
©
..._, 7-2 - Postes d'opération générateurs de poussière munis d'une disposition
;:;.
01
·;:
de captation reliée à une installation de traitement de l'air.
>-
Cl..

u
0 7-3-2 - Les hauteurs de cheminées seront déterminées en fonction du
niveau des émissions et de l'existence d'obstacles susceptibles
de gêner la dispersion des gaz (voir dimensionnement arr. 20 juin
1975).
- Ces calculs tiendront compte de l'ensemble des polluants rejetés.
- La forme des conduits devra être conçue de manière à favoriser
au maximum l'ascension et la diffusion des effluents.
- Prendre toutes les dispositions pour limiter les éventuelles
odeurs issues des installations.

270
Étape 5 - Se mettre en conformité

Tableau 11.6 Dispositions d'un arrêté préfectoral d'autorisation ICPE (suite)

Contraintes générales
Articles Dispositions Applicables

21 - Dispositif de coupure extérieur/organe de coupure rapide sur Chaudières


chaque appareil/dispositif de détection de gaz/alarme/coupure
de sécurité au-delà du seuil d'alerte.
22 - Ventilation par la partie supérieure pour éviter toute accumulation Postes de
de mélanges gazeux détonants. charge d'accu-
mulateurs
24-1 - Détermination et matérialisation des zones à atmosphère Zones de
24-3 explosive. dépotage
Seuils à respecter

Articles Dispositions Applicables


7-3 - Débit des effluents en m3/h rapporté à des conditions 1999
normalisées de t° et de p0 après déduction de la vapeur d'eau Ensemble des
(gaz secs). Concentrations en polluants exprimées en mg/m3 installations
rapportés aux mêmes conditions normalisées.
7-3-1 Poussières : flux horaire < ou = 1 kg/h Ensemble des
installations
VL concentration en poussières 1OO mg/ m3
Rejets alcalins : teneur < 10 mg/ m3 exprimé en OH- Machines de
dégraissage

Contrôles et autocontrôles
Articles Dispositions Applicables

a:: 11 - Les conduits de cheminées d'évacuation des rejets 1999


0 atmosphériques seront équipés de dispositifs commodément Ensemble des
z
u...
<l'. accessibles, permettant le prélèvement en discontinu et dans installations
LI)
ri
des conditions conformes aux normes françaises en vigueur,
0
N d'échantillons destinés à l'analyse.
©
...,, 16 - Transmission annuelle des récapitulatifs des contrôles
;:;.
01
·;: à l'inspection des ICPE, commentés en particulier
>-
Cl.. pour les phases de dépassement dans le but de définir
0
u les mesures à prendre pour y remédier.

Ce travail peut paraître fastidieux, mais il est impératif pour garantir une prise en
compte exhaustive des exigences législatives et de toutes celles qui en découlent.

Ce tableau peut être complété par une colonne relative à l'évaluation de la


conformité, de manière à présenter, sur un document, les obligations imposées

271
Au cœur de /'ISO 14001:2015

et les mesures réellement prises pour les respecter, en notant les non-
conformités à intégrer comme aspect significatif prioritaire (voir tableau 11.7).

Tableau 11. 7 Exemple de compléments

Texte: Domaine:

Type de contraintes :
Applicable Documents
Art. dispositions État de conformité
Depuis le À rattachés

~ Important
Prendre en compte tous les textes législatifs et réglementaires applicables, qu'ils soient
codifiés, ou non, dans le Code de l'environnement, mais aussi d'autres Codes comme le
Code de la santé publique, le Code de l'énergie ...).
Ne pas se cantonner à l'arrêté préfectoral d'autorisation.
Intégrer toutes les non-conformités réglementaires dans le Programme de management
environnemental (PME).
Connaître pour chaque non-conformité le texte de référence et l'article servant à
a::
0 l'évaluation de la conformité.
z
u...
<l'. L'identification des exigences légales et autres exigences peut être confiée,
LI)
ri
0
N
par exemple, au responsable environnement et/ou au responsable hygiène/
© sécurité. Cependant, il faudra s'assurer que la personne en charge de la
..._,
;:;.
01 recherche des documents et de leurs interprétations possède la formation et/
·;:
>-
Cl.. ou les compétences appropriées.
0
u
Pour élaborer la liste de textes applicables aux aspects environnementaux,
l'entreprise dispose des moyens suivants :
..,._ le service juridique de l'entreprise ou du groupe ;
..,._ les organismes spécialisés : chambres patronales ou syndicales
spécifiques à l'activité de l'entreprise, centres techniques, chambres de
commerce et d'industrie (services environnement) qui organisent dans

272
Étape 5 - Se mettre en conformité

certaines régions des réunions d'information thématiques à l'intention des


industriels adhérents ... ;
..., les services spécialisés des administrations et des organismes publics98 :
Directions régionales de !'Environnement, de !'Aménagement et du
Logement (DREAL), direction des Services vétérinaires (DSV), ministère
de !'Écologie et du Développement durable, préfecture, agence de
!'Environnement et de la Maîtrise de !'Énergie (ADEME), agence de
l'eau ... (certains de ces organismes ont créé des sites Internet sur lesquels
une veille réglementaire est parfois réalisée, voir la bibliographie en fin
d'ouvrage) ;
..., les associations de protection de la nature, des consommateurs ... ;
..., les ouvrages spécialisés (disponibles sur cd-rom ou en ligne) : Code
permanent environnement et nuisances, Lamy environnement. .. ;
..., les magazines spécialisés en environnement (disponibles, pour la plupart,
par abonnement) ;
..., les sociétés de conseil en environnement, les cabinets d'avocats-conseils.

Décrypter et rendre compréhensible toutes les obligations de conformité


Après avoir recensé toutes ces obligations, le travail du responsable
environnement consiste, maintenant, à « préciser la traduction concrète de
ces exigences », afin de les rendre compréhensibles pour l'ensemble des
différents acteurs concernés. L'objectif de ce travail est :
..., d'appliquer en connaissance de cause les obligations de conformité ;
..,.. de s'assurer que toutes les personnes travaillant pour ou pour le compte
a:: de l'organisme, et dont le travail est lié à un aspect environnemental
0
z
u...
significatif, ont reçu une formation adaptée aux exigences légales
<l'.
LI)
applicables et aux autres exigences applicables auxquelles l'organisme a
ri
0
N
souscrit, aux procédures qui leur sont applicables et aux conséquences
© liées au non-respect des exigences légales ;
.....
;:;.
01
·;: ..., d'avoir une évaluation réglementaire efficace.
>-
Cl..
0
u
98 Les services administratifs doivent exercer leurs missions en toute indépendance. Cette
nécessité interdit tout rôle de conseil, notamment avant le dépôt d'une demande d'auto-
risation par un exploitant d'installations classées. Ce principe a été rappelé notamment
dans la Charte de l'inspection des installations classées (ministère de !'Environnement, fé-
vrier 2001 ), dont une des valeurs fédératrices est l'impartialité : « L'inspection agit en totale
indépendance de jugement, dans le respect de la réglementation et des instructions minis-
térielles. » En revanche, ces services ont une obligation de transparence et d'information :
« L'inspection produit des informations actualisées. » Ces informations portent « notamment
sur les dangers, les pollutions et les nuisances liés aux installations, ainsi que sur les actions
menées et leurs résultats ».

273
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les éléments recensés au sein des différents tableaux de la veille


réglementaire, s'ils sont correctement classés, permettront de ressortir
facilement l'information adaptée à chaque personne dont le travail est lié à un
ou plusieurs aspects environnementaux.

La veille juridique sera donc construite en fonction de la configuration du site


et des modalités d'application des règles. Si plusieurs installations du site
doivent respecter des dispositions particulières qui ne concernent pas les
autres, mieux vaut organiser la veille en partant des différentes activités pour
décliner, ensuite, les différents aspects environnementaux.

Si le site est relativement homogène et se voit appliquer une réglementation


identique pour toutes ses unités, alors les entrées directes par aspects
environnementaux seront adaptées.

Le respect de la réglementation passe par l'application de la bonne règle à la


bonne situation. L'information de tous les collaborateurs ayant un travail lié à
l'environnement doit donc être précise, conforme aux prescriptions imposées
et en même temps adaptée à une bonne compréhension de la part des
interlocuteurs.

Le responsable environnement sera particulièrement vigilant aux modalités


de mise en œuvre des moyens de conformité (s'assurer que l'opérateur
a compris la consigne, qu'il est formé à l'utilisation des appareils, que les
appareils de mesure sont régulièrement étalonnés .. .).

Évaluer la conformité

À la suite de l'identification des textes applicables, l'entreprise devra évaluer


a:: à intervalle régulier son état de conformité. Cette exigence est décrite dans la
0
z
u... partie « check» (contrôle) de la roue de Deming.
<l'.
LI)
ri
0
Toutefois, le détail des exigences sera décrit dans ce paragraphe pour faciliter
N
la compréhension de la norme.
©
..._,
;:;.
01
·;:
Après avoir recensé toute la réglementation applicable aux aspects
>-
Cl.. environnementaux, l'organisme doit pouvoir évaluer, à intervalle approprié,
0
u sa conformité aux prescriptions et mettre en place des actions en cas
d'écart.

Les textes juridiques en matière d'environnement sont particulièrement


évolutifs et susceptibles à tout moment d'être modifiés. Il est donc nécessaire
de se tenir au courant de leur évolution, y compris lorsque l'organisme est
soumis à la législation des installations classées.

274
Étape 5 - Se mettre en conformité

Il est en effet trompeur de croire que l'arrêté préfectoral d'autorisation reste


le texte immuablement applicable tant qu'il n'est pas modifié ou remplacé par
un autre arrêté préfectoral. Certes, un arrêté peut s'appliquer sans limite dans
le temps, mais cela ne veut pas dire que les dispositions qu'il contient restent
inchangées. Ceci découle essentiellement du fait que l'arrêté prescrit des
mesures en référence à d'autres textes qui, eux, peuvent évoluer, modifiant
alors de facto les dispositions applicables.

Ces évolutions sont également à intégrer par tous les organismes qui ne sont
pas soumis à autorisation ou à déclaration, les textes qui leur sont applicables
étant tout aussi évolutifs.

Une attention particulière doit être accordée à l'actualisation de la veille


juridique, de nouveaux textes pouvant modifier les exigences légales à
respecter et faire passer un organisme d'une situation de conformité à une
situation de non-conformité à la réglementation.

Un article du Code de l'environnement peut avoir été modifié, même s'il ne


change pas de numéro, imposant des prescriptions non prises en compte
antérieurement et pouvant entraîner des situations de non-conformités (voir
partie 1, chapitre Il,§ 2.1, point n° 6 relatif au Code de l'environnement).

L'évolution des textes législatifs et réglementaires peut avoir deux types de


conséquences:
..,.. les premières portent sur le régime auquel l'organisme est soumis ;
..,.. les secondes portent sur les prescriptions qui lui sont imposées.

Modification des exigences de procédure


a::
0 Une modification des exigences peut entraîner une modification du classement
z
u...
<l'. d'une (ou de plusieurs) installation(s). L'organisme peut ainsi passer de régime
LI)
ri
0
de la déclaration au régime de l'autorisation, ou ne plus être soumis au régime
N
ou bien y entrer. Des règles ont été posées dans ce cas pour les installations
©
.....
;:;. existantes, résumées par le schéma ci-après (voir figure 11.4).
01
·;:
>-
Cl.. Si le principe retenu est celui de la possibilité de continuer à exploiter comme
0
u précédemment, en bénéficiant de « droits acquis », il ne faut pas oublier que
ces droits ne sont acquis qu'après avoir effectué une démarche, afin de se
faire connaître pour les installations qui n'étaient pas soumises au régime
jusqu'à maintenant.

N'oublions pas non plus, que le droit acquis ne vaut que tant que l'installation
est exploitée dans la même configuration que celle qui existait au moment du
changement de la règle.

275
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Les dispositions relatives aux droits acquis qui figuraient notamment dans la
loi de 1976 et dans le décret du 21 septembre 1977, ci-après pris en référence,
ont été intégrées aux articles L. 513-1 et suivants et R. 513-1 et suivants du
Code de l'environnement, articles désormais seuls applicables.

ICPEISEVESO ICPE ICPEdisparaissant de


nouvellement classées passant de A en D la nomenclature

L Droit d'artêrionté [ Ne nécessite pas de déclaration J Presc111>tions ICPE lacultatrves]

SI et seulement si SI et seulement si

• ICPE régul~t mise en ICfE r~utlèrement mise en


1. s'analyse::Jme
L'lllltlé
un arrêté de ~bCllS Les prescnptions ICfE ne sont
seivice semce {dép6t d'un d0$$ler de S!>éciales D plus obhgalOires. lllal$ •
• Déclaration d'existence dans déclaration) semble pré1érable de cont11uer
un délai d' 1 an à complef de • s.tuatJon r~lière (respect à les appliquer .
la llUbleation de la nouvetle des prescnptlOOS de l'arrêté Dl
MrkJle 1. Eles garllflllsSent contre les
• Pour Slatvt SEVESO Ill sajj attelnleS à renwonnement
haut ou bas Jusqu'au 5 ]llll pouvant dêboucller m une
2016 pour taire valoir son dfOlt responsabll116 CMie
d'anténooté
• Le préfet peut toupn les
ttanstormer en meswes
appicallles aux llSlallatlons
non dasséts présefltanl. en
réalîté. des dangers peu
• lenvironnement.
Sinon -i L
Perte du droit d'ant•rtorit6 Per1e du droit d'an~rtt6 et
et obligation de présenter un obligation de présenter un dossier
dosslel de d6clalabon ou de de demande d'lllorlsa110n
demande d'autonsatlon. selon les

Figure 11.4 Modification de la situation réglementaire


(lorsque la situation réelle d'une installation existante est inchangée)

Dès lors qu'une installation s'agrandit ou se modifie, elle ne bénéficie plus


de l'antériorité, elle doit soumettre tout nouveau projet à autorisation (selon
a:: les cas avec application de la procédure simplifiée d'enregistrement ou
0
z
u... avec application de la procédure complète de demande d'autorisation) ou le
<l'.
LI)
ri
déclarer, selon l'importance qu'il revêt.
0
N
© Modification des exigences de prescription
..._,
;:;.
01
·;: Dans d'autres cas, ce ne sont pas les règles de classement qui sont modifiées,
>-
Cl..
0
mais les prescriptions applicables. Les cas sont nombreux, et la vigilance ne
u
doit pas être relâchée, car des textes sont publiés tous les jours. Ils peuvent
modifier un pan entier des règles applicables à une matière, ou simplement
un point précis d'un des articles d'un texte.

Dès connaissance d'un nouveau texte, le premier réflexe est de lire ses
dispositions pour savoir si elles s'appliquent à la situation de l'organisme ou
pas. Puis, il faut relever les dispositions applicables et les mettre en relation
avec les dispositions existantes, recensées dans la veille réglementaire.

276
Étape 5 - Se mettre en conformité

Le nouveau texte fera l'objet d'une mention au sein de la veille juridique, soit:
..,.. en s'ajoutant à la liste des textes s'il réglemente un domaine nouveau ;
..,.. en lien avec un texte existant, qu'il peut abroger, modifier, compléter.

Dans le second cas, il est important de garder la trace de la chronologie des


textes et des modifications. En effet, en cas de problème, retrouver le texte tel
qu'il s'appliquait quelques années auparavant peut être primordial.

p9 Arrêté du 20 juin 1975


Arrêté abrogé à compter du 13 mars 2000, arr. 07/02/2000, JO 15/0, remplacé par le décret
n° 98-817 du 11 septembre 1998 relatif aux rendements minimaux et à l'équipement des
chaudières de puissance comprise entre 400 kW et 50 MW, désormais articles R. 224-20
et suivants du Code de l'environnement, lui-même modifié par le décret n° 2009-649 du
9 juin 2009 - art. 1, qui introduit en outre dans le Code de l'environnement les dispositions
relatives à l'entretien des chaudières (articles R. 224-41-4 (V) et suivants).
Il ne faut pas oublier non plus de lire les derniers articles du texte, qui
comportent souvent des modalités d'application des nouvelles dispositions
aux installations existantes. L'organisme peut, ainsi, être assujetti à de
nouvelles dispositions, mais disposer d'un délai pour s'y conformer. Il peut
aussi être dispensé de l'exécution de certaines d'entre elles.

p9 Article 70 de l'arrêté du 2 février 1998


1. Les dispositions du 12° de l'article 33 relatives aux installations de traitement de
matériaux visées à la rubrique n° 2515 sont applicables aux installations existantes à
compter du 1er janvier 2000.
Il. Les dispositions du 13° de l'article 33 relatives aux installations de traitement et de
a:: développement de surfaces photosensibles visées à la rubrique n° 2950 sont applicables
0 aux installations existantes à compter du 1er janvier 2000.
z
u...
<l'.
LI)
Ill. Les dispositions de 14° de l'article 33 relatives aux valeurs limites de rejet des stations
ri
0
N
d'épuration mixtes sont applicables aux stations d'épuration mixtes existantes au plus tard :
©
...,, >au 31 décembre 2000, pour les installations d'une capacité supérieure à 15 000 EH ;
;:;.
01
·;: > au 31 décembre 2005, pour les installations d'une capacité comprise entre 10 000 et
>-
Cl.. 15 000 EH;
0
u
> au 31 décembre 1998, dans le cas des dispositions spécifiques aux zones sensibles.
Les dispositions relatives à la surveillance des rejets énoncés par l'article 60 sont
également applicables aux stations d'épuration mixtes existantes, d'une capacité
supérieure à 100 000 EH. Elles s'appliquent aux autres installations existantes à compter
du 10 février 199999 .

99 Source : http://aida.ineris.fr/textes/arretes/text3105.htm.

277
Au cœur de /'ISO 14001:2015

La veille réglementaire nécessite un suivi régulier des évolutions. Elle ne peut


être correctement réalisée sans un outil actualisé.

De nombreux éditeurs privés proposent des services d'abonnement, sur


supports papier ou CD-ROM, indispensables à la réalisation de la veille
juridique100 •

Ces documentations présentent l'avantage de l'actualisation mensuelle, fort


utile pour ne pas perdre le fil. Une actualisation régulière permet un travail
moins fastidieux et une meilleure assimilation de la matière.

Bien évidemment, ces outils nécessitent un certain apprentissage et ne


pourront pas remplacer l'œil averti d'un juriste en cas de difficulté.

Ces éléments sont à considérer dans le cadre des autres paragraphes de


la norme (notamment l'organisation des responsabilités, la formation des
opérateurs).

Les engagements volontaires et accords

Dans le cadre de la version 2015 de la norme ISO 14001, dès lors qu'un
organisme s'engage vers un objectif, il doit pouvoir justifier de la conformité
de ses actions et activités à cet objectif dont le respect devient impératif.

Juridiquement, une entreprise qui s'impose des règles plus


contraignantes que celles qui sont prévues par la législation applicable
peut voir sa responsabilité engagée.

En l'absence de dispositions légales spécifiques, la jurisprudence a reconnu


la force contraignante des engagements volontaires, que ce soit en matière
civile, commerciale, en droit du travail, en droit des affaires, en droit de la
a::
0 concurrence, en droit de la consommation, ou en droit péna1101 .
z
u...
<l'.
LI)
ri
Il n'y a pas de raison pour que l'environnement soit en reste, notamment
0
N pour des engagements qui seraient pris dans le cadre d'un système de
©
..._, management environnemental.
;:;.
01
·;:
>- Dans le domaine du droit pénal , la méconnaissance d'engagement pris peut
Cl..

u
0
notamment devenir un élément à charge dans la preuve de la matérialité d'une
infraction (par exemple, dans le cadre du délit de tromperie - art. L. 213-1
du Code de la consommation - ou du délit de pratiques commerciales
trompeuses - art. L. 121-1 du Code de la consommation).

1OO Voir la bibliographie en fin d'ouvrage : les références du Code permanent environnement et
nuisances ou des ouvrages des éditions Lamy.
101 M. Lobe Lobas, « L'engagement volontaire RSE au service de la preuve pénale», Revue
Environnement et Développement durable n° 3, mars 2014, p. 19.

278
Étape 5 - Se mettre en conformité

Elle peut également faciliter l'établissement de la preuve de l'élément


moral d'une infraction en présence d'une faute intentionnelle : l'absence
de respect d'un engagement, même pris volontairement, peut entraîner
la démonstration de la conscience que le prévenu avait d'avoir agi en
méconnaissance de la loi.

S'agissant d'étiquetage de produits : « le prévenu ne pouvait ignorer,


nonobstant la modification de la présentation de leurs emballages, que la
mention "œufs de basse-cour" était de nature à fausser l'appréciation du
consommateur sur les caractéristiques essentielles de ce mode d'élevage en
claustration et les conditions de production des œufs.102 »

Juridiquement, les accords passés avec des tiers {la norme donne, pour
exemple, des communautés ou des organisations internationales, mais
cela est vrai également pour toute autre partie intéressée) forment lois
entre les parties.
Le fait que soient pris en compte, au titre des obligations de conformité
définies à l'article 3.2.9 de la norme ISO 14001:2015 revient à rappeler
aux organismes certifiés le principe général de droit commun, posé par
les dispositions du Code civil français en son article 1134, à savoir : « Les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour
les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi. »

À partir du moment où de tels engagements et accords peuvent avoir des


incidences juridiques, il est impératif de les considérer, comme le précise la
norme, comme des obligations de conformité.
a:: Elles peuvent créer :
0
z
u...
<l'. ..,.. des risques, notamment contentieux mais également quant à l'image
LI)
ri
0
de l'organisme à l'égard des tiers d'un point de vue civil ou commercial
N
(en cas d'inexécution d'un accord ou de défaut de respect d'un
©
.....
;:;. engagement) ;
01
·;:
>-
Cl..
..,.. des opportunités (dès lors que l'engagement ou l'accord est respecté).
0
u
• Les questions d'audit
Les questions d'audit ci-après peuvent permettre d'aiguiller sur les points clés
de vigilance (voir tableau 11.8).

102 Cour de cassation, chambre criminelle, 4 décembre 2012 n° 12-81.299.

279
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 11.8 Les principales questions d'audit- Paragraphes 6.1.3 et 9.1.2

6. PLANIFICATION
6.1.3 Obligations de conformité
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Veille réglementaire et veille sur les autres
Comment sont identifiées les obligations de
exigences, notamment les exigences des
conformité ?
parties intéressées qui devront être identifiées.

Quelles sont les exigences des parties Procédure d'identification des exigences des
intéressées? parties intéressées.
Modalité de diffusion et de prise en compte
dans les activités, produits et services dans
Comment sont déployées les obligations les processus métier, les procédures et autres
de conformité dans l'organisme et dans les documents (enregistrements des résultats).
processus métier ?
Intégration des obligations de conformité dans
le plan d'action pour application (6.1.4).
Quels sont les critères de pertinence des Tableau d'analyse de l'état de conformité.
obligations de conformité ?
Preuve de mise à jour des obligations de
conformité, périodicité de mise à jour.
Modalités de mise à jour de ces informations? Exemple d'opportunité exceptionnelle suite
à un changement d'obligations issues de la
législation et/ou des parties intéressées.
Etc.
6. ÉVAUATION DE LA PERFORMANCE
9.1.2 Évaluation de la conformité
a::
0
z
u...
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
<l'.
LI) Comment évaluez-vous votre respect des
ri Analyse de conformité
0
N exigences de conformité ?
©
..._, Àquelle fréquence ? Date de mise à jour
;:;.
01
·;:
>- Quelles suites donnez-vous en cas de non-
Cl.. Plan d'action
0 respect?
u
Qui est informé et comprend le niveau de Procédure pour évaluer le respect des
conformité atteint ? obligations

Etc

280
12
Étape 6 - Gérer les risques
et saisir les opportunités

Objectif

Définir des objectifs et un programme d'amélioration pour minimiser les


risques de l'entreprise, saisir les opportunités et augmenter sa performance
environnementale.

a::
~ 12.1 Quels chapitres/paragraphes
<l'.

8
N
de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
©
:r:
01
L'organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
·~ décrites dans le chapitre 6 « Planification » :
Cl..
8 . ,. . Paragraphe 6.1 - Actions à mettre en œuvre face aux risques et
opportunités
~ Article 6.1 .1 - Généralités
~ Article 6.1.4 - Planifications d'actions
..,... Paragraphe 6.2 - Objectifs environnementaux et planification des actions
pour les atteindre
~ Article 6.2.1 - Objectifs environnementaux
Au cœur de /'ISO 14001:2015

T Article 6.2.2 - Planification des actions pour atteindre les objectifs en-
vironnementaux

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

r 4. Contexte de l'organisation "'


1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
A p \. 7. Support
-------~~~~~--
c 0
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances 1 opérationnelles

Figure 12.1 Chapitre 6. «Planification et objectifs» - ISO 14001:2015

12.1.1 6.1.1 Généralités

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (voir tableau 12.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001:2015.

Tableau 12.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 6.1

a:: 6. PLANIFICATION
0
z
u...
<l'. 6.1 Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités
LI)
ri
0
6.1.1 Généralités
N
© L'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour les processus nécessaires pour satisfaire
..._,
;:;. les exigences de 6.1.1 à 6.1.4 .
01
·;:
>-
Cl..
Dans le cadre de la planification de son système de management environnemental, l'organisme
u
0
doit prendre en considération :
- les enjeux mentionnés en 4.1 ;
- les exigences mentionnées en 4.2 ;
- le domaine d'application de son SME ;
et déterminer les risques et opportunités liés à :
- ses aspects environnementaux (voir 6.1.2) ;
- ses obligations de conformité (voir 6.1.3) ;
- ses autres enjeux et exigences, identifiés en 4.1 et 4.2 ;

282
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

qu'il est nécessaire de prendre en compte pour :


- donner l'assurance que le système de management environnemental peut atteindre les
résultats escomptés ;
- prévenir ou réduire les effets indésirables, y compris la possibilité que des conditions
environnementales externes affectent l'organisme ;
- s'inscrire dans une dynamique d'amélioration continue.
Dans le domaine d'application du système de management environnemental, l'organisme doit
déterminer les situations d'urgence potentielles, y compris celles susceptibles d'avoir un impact
environnemental.
L'organisme doit tenir à jour des informations documentées sur :
- les risques et opportunités qu'il est nécessaire de prendre en compte ;
- les processus nécessaires en 6.1.1 à 6.1.4, dans une mesure suffisante pour avoir l'assurance
qu'ils sont réalisés comme prévu.

NF EN ISO 14001 Annexe A.6.1.1 (Informative)


L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées
Informations documentées sur les risques et opportunités et les processus nécessaires en 6.1.1
et 6.1.4 pour avoir l'assurance qu'ils sont réalisés comme prévu.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 12.2) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.
a::
0
z
u.. Tableau 12.2 Synthèse des principales modifications -Article 6.1.1
<l'.
LI)
ri
0
N 6. PLANIFICATION
©
..... 6.1.1 Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités -
;:;.
01
·;:
Exigences générales
>-
Cl..
0 Concerne la planification du système de management
u environnemental au regard des risques et opportunités décelés lors
de l'analyse du contexte de l'organisme (4.1 et 4.2) de l'analyse
Nouvelle exigence environnementale (6.1.2) et de l'analyse réglementaire (6.1 .3).
Note : l'identification des situations d'urgence potentielles est
reportée à ce niveau par rapport à la version 2004 où cela se situe
au paragraphe 4.4.7.

283
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le système doit permettre d'atteindre les résultats escomptés et


servir d'outil préventif. Le concept d'actions préventives, traité dans
Exigence renforcée ou
le chapitre 4.5.3 « Non conformité, action corrective et préventive »
clarifiée
du référentiel ISO 14001 :2004 est désormais abordé en 6.1 (actions
à mettre en œuvre face aux risques et opportunités).
Lien avec la version
/
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après doivent être traités.
Tableau 12.3 Résumé des principales exigences - Article 6.1.1

- Établir, mettre en œuvre et tenir à jour les processus nécessaires.


- Prendre en considération les résultats de l'étude du contexte et le domaine d'application.
- Prendre en compte les résultats de l'analyse environnementale et de l'analyse réglementaire.
- Déterminer les risques et opportunités (4.1 , 4.2, 6.1.2, 6.1.3) à prendre en compte.
- Déterminer les situations d'urgence potentielles (en lien avec l'analyse environnementale
[6.1.2]).
- Définir les actions (préventives) pour les traiter.
- Donner l'assurance que le SME peut produire les résultats escomptés et permet de prévenir et
réduire les effets indésirables.
- Tenir à jour les informations documentées.

Finalité : mettre en place des plans d'action pour traiter les risques et opportunités.
Risques : mettre en place une planification ne permettant pas de réduire les risques identifiés
a:: comme les plus impactants pour l'entreprise et l'environnement. A contrario, ne pas saisir les
0 opportunités qui se présentent à l'entreprise.
z
u...
<l'.
LI)
ri
Les entreprises, en se basant sur un système de management fiable
0
N et crédible, augmentent leur possibilité de viabilité à long terme. Le
©
..._, management par les risques permet aux entreprises d'atteindre les
;:;.
01
·;: résultats escomptés et de répondre de manière plus agile aux aléas qui
>-
Cl..
0 pourraient se présenter.
u
Processus de détermination des risques et des opportunités

L'approche par les risques est l'une des modifications importantes des
révisions des référentiels normatifs ISO 9001 et ISO 14001. Cette approche

284
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

est une exigence émanant de la directive ISO/CEi, Partie 1 - Supplément


ISO consolidé - Procédures spécifiques à l'ISO. De ce fait, elle fera, à
terme, partie intégrante de l'ensemble des référentiels normatifs du système
de management.

Les sources possibles de risques et d'opportunités sont:


...,. Les enjeux internes et externes (4.1)
Dans l'étape 2 de cet ouvrage, nous avons proposé un exemple de métho-
dologie d'identification des enjeux internes et externes et des risques et
opportunités associés. Une priorisation des risques et opportunités peut
donc être envisagée .
...,. Les demandes des parties intéressées (4.2)
Dans l'étape 2 de cet ouvrage, nous avons présenté un exemple de
méthodologie d'identification et de priorisation des parties intéressées
influentes .
...,. Les aspects environnementaux significatifs (6.1.2) ;
Dans l'étape 4 de cet ouvrage, nous avons détaillé un exemple de
méthodologie d'identification et de hiérarchisation des aspects / impacts
environnementaux. Les risques et opportunités rattachés aux aspects
environnementaux significatifs ont été présentés .
...,. Les situations d'urgence, déterminées lors de l'analyse
environnementale (voir Étape 4) (1.6.2)
Dans l'étape 4 de cet ouvrage, l'identification des situations d'urgence
et les risques associés a été présentée lors de l'élaboration de l'analyse
environnementale.
a::
0 ...,. Les obligations de conformité (1.6.3)
z
u...
<l'. Dans l'étape 5 de cet ouvrage, les risques et opportunités liés aux
LI)
ri
0
obligations de conformité ont été décrits.
N
© ...,. Éventuellement les processus (4.4)
.....
;:;.
01 Dans l'étape 2 de cet ouvrage, un exemple de carte d'identité d'un
·;:
>-
Cl.. processus« Planification »contenant les risques et opportunités associés
0
u au processus illustre le propos (figure 8.5 - Exemple de carte d'identité du
processus planification)

La figure 12.2 permet de synthétiser une des deux approches par les risques
du référentiel ISO 14001 :2015.

285
Au cœur de /'ISO 14001:2015

4.2 4.1
Parties intéressées ........ Contexte
6.1.1 6.1.1

l. 6.1.2
Identifier les
activités, produits et
j
services
.l
6.1.2
Perspective de -
cycle de vie
6.1.2
Analyse environnementale
........ 6.1.3
Identifier
les obligations
de conformité
'
6.1.2
Déterminer les aspects
~

Méthodologie - environnementaux
6.1.3 ,,
de priOl'isation Registre légal
sianificatifs
~ ~
6.1.2 6.1.3 4.1/4.2
Déterminer les risques et Déterminer les risques et Déterminer les risques et
opportunités oooortunités opportunités

l l !
6.1.4
Plan d'action proposé

Figure 12.2 Approche en parallèle d'identification des risques et opportunités


(source ISO/DIS 14004:2014)

• Traitement de l'approche par les risques

L'.objectif de la mise en œuvre systématique de l'approche par les risques


au sein d'un système de management est de réduire l'incertitude associée
a:: à l'atteinte des objectifs du système de management. Par conséquent, cette
0
z méthodologie peut être considérée comme étant le dispositif de contrôle du
u...
<l'. système de management.
LI)
ri
0
N Dans le cadre du référentiel, il est possible d'envisager deux perspectives
©
..._, distinctes (figure 12.3) :
;:;.
01
·;: ~ Si l'effet de l'incertitude sur l'atteinte des objectifs environnementaux
>-
Cl..
0 est négatif, c'est-à-dire que l'effet de l'incertitude freine (voir empêche)
u
l'atteinte des objectifs, le risque est avéré.
~ Si l'effet de l'incertitude sur l'atteinte des objectifs environnementaux est
positif, c'est-à-dire que l'effet de l'incertitude facilite/catalyse l'atteinte des
objectifs, le risque représente une opportunité.

286
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Durcissement de
la réglementation
Pression des AntlClpallon de Press ton
adm1n1strat1ons la reglementallon de l'opinion
0 logue et Transparen e,
commun cation edtb lite
externe

Pression de
/'
la concurrence Exigences clients
Rupture Antic patlon
strateg que et des besoins clients
Innovation

/'
Pression locale Pollution, nuisances,
"Ancrage reiets, consommations
territorial » Amel oro!lon continue,
savo1r·la re, communication
interne

< 'ORTUN TÉS


CONTRAINTES >

Figure 12.3 Schéma des risques et opportunités


d'une entreprise ISO 14001 (Groupe AFNOR, Certification ISO 14001,
quelles performances réelles pour les entreprises)

Les bénéfices d'une approche par les risques


Cette nouvelle exigence devrait conduire les entreprises - grande structure
mais également PME et TPE - qui ne pratiquent pas le management des
risques de manière systématique, à :
..,.. identifier leur vulnérabilité et prendre conscience de la nécessité d'identifier
et de traiter les risques environnementaux ;
a::
0
z
u...
..,.. accroître la vraisemblance d'atteindre les résultats environnementaux
<l'.
LI)
escomptés et leurs objectifs ;
ri
0
N ..,.. anticiper les futures réglementations environnementales et les demandes
©
..._, des parties intéressées ;
;:;.
01
·;: ..,.. développer une orientation stratégique à court, moyen et long terme ;
>-
0.
u
0
..,.. améliorer l'identification des opportunités pour se positionner
judicieusement sur le marché ;
..,.. améliorer sa compétitivité, réduire les coûts, augmenter la réputation de
l'entreprise auprès des clients ;
..,.. gérer plus finement les changements de circonstance ;
..,.. rendre cohérentes les dispositions opérationnelles avec la stratégie de
l'entreprise ;

287
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ favoriser l'harmonisation des pratiques au travers d'une intégration des


risques au sein des processus ;
~ participer à l'établissement d'une base de connaissance pour la prise de
décision et la planification ;
~ renforcer la confiance des parties intéressées internes et externes ;
~ se mettre en capacité d'innovation par une meilleure connaissance de son
contexte : adoption d'un positionnement d'amélioration proactif plutôt que
réactif;
~ consolider la capacité de l'organisation à reconnaître, à intégrer et à
répondre de façon efficace/efficiente/effective aux changements, c'est-
à-dire à gagner en agilité face aux différentes modifications/évolutions
contextuelles.

Les exigences du référentiel ISO 14001

De nombreux points dans la norme font référence à l'approche par les


risques:

Chapitre 4 : Contexte de l'organisme

Dans ce chapitre, il est question de s'assurer de la capacité de l'organi-


sation, via son système de management, à atteindre/obtenir les résultats
escomptés.

Pour cela, l'organisme doit travailler à la définition de son contexte externe


et interne (avec un zoom particulier sur les parties intéressées associées à
leurs exigences) dans lequel son système de management doit fournir les
résultats escomptés. Ce dernier est établi, mis en œuvre, tenu à jour/maintenu
a::
0 et amélioré en continu, ce qui sous-tend le respect du paragraphe 6.1
z
u...
<l'. « Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités » du chapitre 6
LI)
ri
0
« Planification ».
N
©
..._, Chapitre 5 : Leadership
;:;.
01
·;: La direction doit faire preuve de leadership et affirmer son engagement en
>-
Cl..
0 faveur du système de management au travers de :
u
T l'allocation des ressources nécessaires, y compris celles nécessaires
à la mise en œuvre de l'approche par les risques;
T l'assurance que le système produit les résultats escomptés (but de la
mise en œuvre de l'approche par les risques) ;
T l'attribution des rôles/responsabilités/autorités pertinentes, y compris
ceux nécessaires à la mise en œuvre de l'approche par les risques.

288
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Chapitre 6: Planification

Ce chapitre fonde l'approche par les risques au sein du système de


management. Il stipule que l'organisme doit déterminer ses risques/
opportunités à traiter, effectuer la planification des actions de traitement
et de leur déploiement ainsi que leur évaluation. Ceci est réalisé sur les
paragraphes 6.2 « Objectifs environnementaux et planification des actions
pour les atteindre » en prenant en compte les éléments qui émanent des
paragraphes 4.1 « Compréhension de l'organisme et de son contexte » et
4.2 « Compréhension des besoins et des attentes des parties intéressées ».

Chapitre 7: Support

Il est question, dans ce chapitre, d'identifier et de fournir les ressources


nécessaires à l'établissement/la mise en œuvre/la tenue à jour/l'amélioration
continue du système de management sous-entendu, y compris celles
nécessaires pour la mise en œuvre de l'approche par les risques. Il en est de
même en termes de sensibilisation, de compétences, de communication et
pour les informations documentées.

Chapitre 8: Réalisation des activités opérationnelles

L.:organisation en place doit permettre de planifier, mettre en œuvre et maîtriser


les processus (y compris ceux qui seraient externalisés) qui lui permettent
d'apporter une réponse au chapitre 6.

Au niveau global , il convient donc de travailler sur les actions qui permettent
de répondre aux objectifs environnementaux.

Au niveau plus spécifique, il est question de s'interroger sur les actions qui
a::
0 permettent de répondre aux risques.
z
u...
<l'.
LI)
Chapitre 9 : Évaluation des performances
ri
0
N L.:organisme se doit de surveiller, mesurer, analyser et évaluer ses risques.
©
.....
;:;.
01
Chapitre 10 : Amélioration
·;:
>-
Cl..
0
L.:organisme est tenu de réaliser son amélioration en se fondant sur l'évolution
u de ses risques.

Mise en œuvre du PDCA

L.:approche des risques peut se faire dans la perspective d'une amélioration


continue selon le modèle du PDCA :
..,... Plan (Planifier) : construction des plans de traitement grâce aux données
émanant de l'identification et de l'évaluation des risques.

289
Au cœur de /'ISO 14001:2015

..... Do (Faire) : mise en œuvre des plans de traitement des risques (exemple :
formation, contrôle, communication).
..... Check (Vérifier) : surveillance des plans de traitement des risques (audit
interne, mesures, reporting) .
...,. Act (Agir) : mise en œuvre des modifications nécessaires et revue des
opportunités d'amélioration.

Méthodologie générale d'une approche par les risques


Bien que les risques et opportunités soient à déterminer et à traiter, il n'existe
aucune exigence pour un management formel du risque ou un processus
documenté de management du risque. De plus, il n'y a pas de méthodes ni
d'outils spécifiés dans la nouvelle version du référentiel ISO 14001. Celle-
ci doit être adaptée à l'entreprise et reproductible dans le but de pouvoir
effectuer des comparaisons d'une année sur l'autre, par exemple (voir
figure 12.4). Parmi les méthodes usitées, nous pouvons en citer quelques-
unes : entretiens, brainstorming, technique Delphi, analyse préliminaire du
danger, analyse « Nœud Papillon », analyse de causes profondes, simulation
de Monte-Carlo, analyse bayésienne et réseaux de Bayes, HACCP (Hazard
Analysis and Critical Contrai Point), AMDEC (Analyse des modes de
défaillance, de leurs effets et de leur criticité ), Hazop (Hazard and Operability
Study), Swift (Structured « What If » Techniques).

Identifier les risques Dresser la liste des risques qui pourraient favoriser ou
freiner l'atteinte d'un résultat escompté par l'organisme.

a::
0
z
u...
<l'.
'l
Analyser les risques Comprendre comment les risques se développent
au sein de l'entreprise. Leur impact est établi.

LI) Déterminer l'importance du niveau et du type de risque.


ri
0
Ëvaluer les risques
N
. Identifier les options de traitement (qu'est-ce qui peut
©
..._,
;:;.
01
·;:
l . être faiQ.
Ëvaluer et sélectionner les options de traitement (ce que
>- Traiter les risques l'on va faire).
Cl.. Ëlaborer des plans de traitement (quand, comment, par

1
0
u
. qui ... on le fait).
Mettre en œuvre les traitements.
r
Ëvaluer ou réévaluer les actions qui sont conduites "
Contrôler les risques par l'organisme afin de s'assurer que les actions
de traitement sont efficaces et pour les ajuster
en fonction de l'évolution du contexte.

Figure 12. 4 Méthodologie générale d'une approche par les risques


(Source : AFNOR)

290
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Lors de l'identification des risques, l'organisme :


..,.. s'interroge sur les raisons pour lesquelles les objectifs du système de
management environnemental ne pourraient pas être atteints ou, au
contraire, pourraient être atteints plus facilement ;
..,.. implique les parties prenantes concernées (exemple : brainstorming) dans
le but de s'assurer de la pertinence des résultats obtenus ;
..,.. tient compte des facteurs humains et organisationnels qui influencent la
bonne conduite ainsi que l'amélioration des différents types d'activités de
l'organisme.

Lors de l'analyse des risques, l'organisme :


..,.. envisage les différents types de conséquences associés à un événement
(exemple : conséquences financières, humaines, partenariales, environ-
nementales ... ) ;
..,.. prend en considération et intègre les différents moyens de maîtrise déjà
existants;
..,.. identifie les facteurs d'influence qui sont associés à chaque risque
(exemple : les conditions météorologiques peuvent influencer la probabilité
d'occurrence et la gravité d'un incendie).

Par exemple, en se basant sur une méthode type AMDEC, l'organisme peut
élaborer des échelles de cotation pour les critères gravité et probabilité
d'occurrence. Un exemple a été détaillé lors de l'identification des aspects et
impacts environnementaux significatif (voir Étape 4).

a::
> Exemple
0 Exemple d'échelle de conséquences négatives :
z
u...
<l'. Gravité 1 : négligeable - Gravité 2 : significative - Gravité 3 : catastrophique
LI)
ri
0 Exemple d'échelle d'occurrence :
N
© Occurrence 1 : Rare - Occurrence 2 : Occasionnelle - Occurrence 3 : Fréquente
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. Occurrence
0
u
Occurrence 1 Occurrence 2 Occurrence 3

Gravité 1 1 2 2
Gravité
Gravité 2 2 2 3
Gravité 3 2 3 3

291
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'ISO/CEI 31010:2009 « Gestion des risques - Techniques d'évaluation des


risques » propose 3 rangs de classement pour les niveaux de risque :
..... Rang 1 - Niveau de risque acceptable ou négligeable : dans ce cas, le
traitement du risque n'est pas prioritaire.
...,. Rang 2 - Niveau de risque moyen : dans ce cas, le traitement du risque
ainsi que la priorisation associée dépendent, entre autres, des ressources
à disposition de l'organisation considérée.
..... Rang 3 - Niveau de risque intolérable : dans ce cas, le traitement du
risque est impératif et prioritaire.

Lors du processus de surveillance et de revue des risques, l'équipe dirigeante


s'interroge sur la pertinence des éléments qui fondent la conduite des étapes
précédentes. Par exemple, il convient de vérifier l'efficacité des traitements
effectués, d'examiner la bonne application des techniques d'appréciation du
risque, de se questionner sur un potentiel ajustement des résultats issus de
l'analyse et de l'évaluation des risques au regard des données empiriques à
disposition, de vérifier l'impact des évolutions (entre autres, contextuelles) sur
la robustesse et la validité des résultats de l'appréciation des risques ...

Cas des situations d'urgence


Les situations d'urgence sont déterminées lors de l'analyse environnementale
(voir Étape 4). Les conséquences de la survenue de tels événements peuvent
être préjudiciables pour l'entreprise et pour les écosystèmes. Il est donc
nécessaire également de prévoir des plans d'urgence afin de les prévenir ou
d'atténuer autant que possible les dégâts (donc les risques).

a::
0
z • Les questions d'audit
u...
<l'.
LI)
ri Les questions d'audit ci-après (voir tableau 12.4) peuvent permettre d'aiguiller
0
N sur les points clés de vigilance.
©
..._,
;:;.
01
Tableau 12.4 Les principales questions d'audit-Article 6.1.1
·;:
>-
Cl..
0
u 6. PLANIFICATION
6.1.1 Généralités
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Comment prenez-vous en compte les Liste d'enjeux et de parties intéressées
questions des paragraphes 4.1 (Enjeux) et 4.2
Méthodologie de priorisation
(Parties intéressées) ?

292
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Tableau 12.4 Les principales questions d'audit - Article 6.1.1


(suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Liste des aspects et impacts significatifs
Comment prenez-vous en compte les
Liste des obligations de conformité
questions des articles 6.1.2 et 6.1.3 ?
Méthodologie de priorisation
Quels sont les éléments pris en comptes dans
Plan d'action (6.1.4)
votre planification ?

Comment planifiez-vous les actions liées à vos Liste des situations d'urgence (6.1.1 , 6.1.2, 8.2)
situations d'urgence ? Plan d'action

Etc.

12.1.2 6.1.4 - Planification d'actions

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 12.5 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 12.5 Exigences du référentiel ISO 14001:2015-Article 6.1.4

6. PLANIFICATION
6.1 Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités
6.1.4 Planification d'actions
a::
0 L'organisme doit planifier :
z
u..
<l'.
LI)
a) d'entreprendre des actions pour traiter ses :
ri
0
N 1) aspects environnementaux significatifs ;
©
.....
;:;.
2) obligations de conformité ;
01
·;: 3) risques et opportunités identifiés en 6.1.1 ;
>-
Cl..
0
u b) la manière
1) d'intégrer et de mettre en œuvre ces actions au sein des processus du système de
management environnemental (voir 6.2, Article 7, Articles 8 et 9.1) ou d'autres processus métier ;
2) d'évaluer l'efficacité de ces actions (voir 9.1).
Lors de la planification de ces actions, l'organisme doit prendre en considération ses options
technologiques ainsi que ses exigences financières, opérationnelles et commerciales.

293
Au cœur de /'ISO 14001:2015

NF EN ISO 14001 Annexe A.6.1.1

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 12.6) permettent à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

Tableau 12.6 Synthèse des principales modifications -Article 6 .1.1

6. PLANIFICATION
6.1.1 Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités - Planification d'actions

L'organisme dans sa planification doit prendre en compte les


Nouvelle exigence risques et opportunités décelés dans les paragraphes 4.1 ; 4.2 ;
et articles 6.1.2 et 6.1.3.
Exigence renforcée ou Nécessité d'intégration de l'environnement dans les processus
clarifiée métier et dans le mode d'évaluation de l'efficacité d'une action.

Lien avec la version


/
ISO 14001:2004

a::
• Comment s'y prendre ?
0
z
u...
<l'.
Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
LI)
ri
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 12.7) doivent être traités.
0
N
© Tableau 12. 7 Résumé des principales exigences - Article 6 .1.1
..._,
;:;.
01
·;:
>- - Planifier les actions visant à traiter les aspects environnementaux significatifs, les obligations
Cl..

u
0 de conformité, les risques et opportunités liés aux enjeux et aux parties intéressées
prioritaires.
- Intégrer les actions dans les processus du système de management et/ou des processus
métier.
- Évaluer l'efficacité des actions.
Finalité : mettre en place des plans d'action efficaces pour traiter les risques et opportunités.
Risques : ne pas avoir identifié les risques et opportunités prioritaires - Ne pas atteindre les
résultats escomptés.

294
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Suite à la détermination des risques et opportunités réalisés au travers


de l'article 6.1.1 selon la ou les méthodes propres à l'entreprise, l'équipe
dirigeante élabore un plan d'action afin de résorber les difficultés ou, au
contraire, renforcer les perspectives de progrès (tableau 12.8)

Afin de respecter le principe de prévention mis en exergue dans la politique de


l'entreprise, la démarche de construction du plan d'action peut être structurée
comme suit :
..,_ réduction et élimination à la source ;
..,_ réutilisation externe ou recyclage ;
..,_ valorisation et traitement ;
..,_ mécanismes de maîtrise, tels que l'incinération ou le stockage contrôlé,
lorsque cela est permis. Toutefois, il convient que l'organisme n'utilise de
telles méthodes qu'après avoir envisagé les autres options.

Comme tout plan d'action, les éléments ci-après sont à reporter en complément
du tableau 12.8, afin de permettre un suivi et une mesure d'efficacité des
actions menées :
..,_ niveau de priorité des actions ;
..,_ délai (délai prévisionnel et délai réel) ;
..,_ moyens humains, techniques et financiers ;
..,_ pilote;
..,_ état d'avancement (selon le concept du PDCA) ;
..,_ mesure d'efficacité.
Tableau 12.8 Extrait d'un plan d'action associé aux risques et opportunités
a:: issus de l'analyse du contexte (4.1et4.2), de l'analyse environnementale (6.1.2)
0
z
u... et l'analyse réglementaire (6.1.3) (Source: ISO/DIS 14004 :2014)
<l'.
LI)
ri
0
N Activité/ Impacts réels Risques et
Aspects Action prévue
© produit/service et potentiels opportunités
.....
;:;.
01
·;: Fonctionnement Rejet de fioul Pollution du sol Risques : Élaborer des plans
>-
Cl.. d'une chaudière dans le sol d'urgence pour traiter
0 Pollution - coûts de
u au mazout: dépollution les fuites des réservoirs
des eaux
et une réponse en
Stockage souterraines - amendes
termes de dépollution.
du fioul des Opportunités :
réservoirs remplacer Mettre en place une
enterrés la source de maîtrise opération-
chaleur de la nelle pour contrôler
chaudière par périodiquement
l'énergie solaire l'étanchéité des
réservoirs.

295
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 12.8 Extrait d'un plan d'action associé aux risques et opportunités
issus de l'analyse du contexte (4.1et4.2), de l'analyse environnementale (6.1.2)
et l'analyse réglementaire (6.1.3) (suite)

Activité/ Impacts réels Risques et


Aspects Action prévue
produit/service et potentiels opportunités

Construction Ruissellement Érosion des Risques: Mettre en œuvre


routière: des eaux sols - coûts de une maîtrise
pluviales dépollution opérationnelle pour
Construction Pollution
retenir le limon.
sous une forte des eaux de - amendes
pluie surface - publicité Élaborer des
négative plans d'urgence
Dégradation
pour réduire le
de l'habitat
ruissellement
des zones
incontrôlé et
humides
dépolluer.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 12.9) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 12.9 Liste des principales questions d'audit - Article 6.1.1

6. PLANIFICATION
6.1.1 Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités
- Planification d'actions

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


a::
0
z
u...
Des plans d'action sont-ils établis pour :
<l'.
LI) - traiter les aspects et impacts
ri
0 environnementaux significatifs ? Plan d'action
N
© - traiter les risques et opportunités
..._,
;:;. - traiter les non-conformités par rapport aux
01
·;: obligations d'exigence ?
>-
Cl..
0
- traiter les situations d'urgence ?
u
Des plans d'action concernent-ils également la
Plan d'action
chaîne de valeur ?

Comment est mesurée l'efficacité des plans Indicateurs de mesure d'efficacité des plans
d'action? d'action et de suivi

296
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

12.1.1 12.1.3 6.2 - Objectifs environnementaux


et planification pour les atteindre
Après avoir déterminé :
..,.. les aspects environnementaux significatifs et les écarts par rapport aux
obligations de conformité ;
..,.. les risques et opportunités liés au contexte ;
..,.. les plans d'actions pour remédier aux risques et saisir les opportunités ;

la direction va pouvoir définir des objectifs environnementaux globaux en


cohérence avec sa stratégie d'entreprise.

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 12.10 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 12.10 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 6.2

6. PLANIFICATION

6.2 Objectifs environnementaux et planification pour les atteindre


6.2.1 Objectifs environnementaux

L'organisme doit établir des objectifs environnementaux, aux fonctions et niveaux concernés, en
prenant en compte les aspects environnementaux significatifs de l'organisme et les obligations de
conformité associées, et en prenant en considération ses risques et opportunités.
Les objectifs environnementaux doivent :
a) être en cohérence avec la politique environnementale ;
a::
0 b) être mesurables (si réalisables) ;
z
u... c) être surveillés ;
<l'.
LI) d) être communiqués ;
ri
0 e) être mis à jour en tant que besoin.
N
©
..._, L'organisme doit tenir à jour des informations documentées sur les objectifs environnementaux.
;:;.
01
·;: Lorsque l'organisme planifie la façon dont ses objectifs environnementaux seront atteints, il doit
>-
Cl.. déterminer :
0
u a) ce qui sera fait ;
b) les ressources qui seront nécessaires;
c) qui sera responsable ;
d) les échéances ;
e) la façon dont les résultats seront évalués, y compris les indicateurs pour surveiller
l'avancement de la réalisation de ses objectifs environnementaux mesurables (voir 9.1.1).
L'organisme doit prendre en considération la manière dont les actions destinées à atteindre ses
objectifs environnementaux peuvent être intégrées dans les processus métier de l'organisme.

297
Au cœur de /'ISO 14001:2015

NF EN ISO 14001 Annexe A.6.2

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées
Objectifs environnementaux.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (tableau 12.11) permettent à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.
Tableau 12.11 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 6 . 2

6. PLANIFICATION
6.2 Objectifs environnementaux et planification des actions pour les atteindre

Nouvelle exigence Le référentiel demande d'exposer comment les résultats seront évalués.
Le renforcement de l'exigence est sur deux points :
- l'intégration dans les processus métier ;
Exigence renforcée ou - l'organisme doit définir un ou plusieurs indicateurs pour évaluer et
clarifiée démontrer la réalisation de chaque objectif environnemental.
La notion de cible disparaît. L'objectif comprend également le terme
cible. Ceci permet une meilleure intégration avec l'ISO 9001 :2015.

Lien avec la version 4.3.3 Objectifs, cibles et programme(s)


ISO 14001:2004
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
• Comment s'y prendre ?
ri
0
N
Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
©
...,, fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 12.12) doivent être traités .
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. Tableau 12.12 Résumé des principales exigences - Paragraphe 6.2
0
u
- Établir des objectifs environnementaux mesurables à tous les niveaux et fonctions concernés
(où sont conduites les activités principales).
- Surveiller et communiquer les objectifs environnementaux.
- Veiller à la cohérence des objectifs avec la politique environnementale et les autres objectifs de
l'entreprise.
- Mettre en place un plan d'action permettant d'atteindre les objectifs.
- Définir les responsabilités, les ressources, les délais.

298
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

- Définir les modalités d'évaluation de l'atteinte des résultats (indicateurs).


- Suite à un changement, réviser les objectifs et le plan d'action rattachés si nécessaire.
- Intégrer éventuellement les objectifs et les plans d'actions dans les processus métier..
Finalité : définir les résultats à atteindre et dégager les priorités d'actions pour permettre
l'amélioration continue des performances environnementales de l'entreprise en cohérence avec
sa politique.
Risques : ne pas mettre en place des actions pertinentes permettant d'atteindre les objectifs
environnementaux définis.

Établir des objectifs à tous les niveaux et fonctions concernés


L'organisme s'attachera à établir les objectifs environnementaux, au même
titre que les objectifs globaux de l'entreprise, et les priorités d'actions en
fonction de plusieurs critères, tels que :
...,.. les valeurs transcrites dans la politique environnementale de l'organisme103 ;
...,.. les écarts réglementaires ;
...,.. les aspects environnementaux significatifs ;
...,.. l'utilisation des meilleures technologies lorsqu'elles sont économiquement
acceptables ;
...,.. les exigences financières, opérationnelles et commerciales ;
...,.. les risques et opportunités (prise en considération) ;
...,.. les exigences pertinentes des parties intéressées : personnel, clients,
organismes d'État, assureurs, actionnaires, riverains ...

Il est important de tenir compte de ce dernier critère, notamment si l'entreprise


a:: a enregistré des plaintes de la part du voisinage, par exemple.
0
z
u...
<l'.
La norme NF EN ISO 14001:2015 n'impose aucune contrainte à l'organisme
LI)
ri dans le choix de ses objectifs. Parmi les aspects environnementaux désignés
0
N comme significatifs, certains d'entre eux pourront ne pas donner lieu à des
©
..._,
;:;.
objectifs d'amélioration. Des raisons pertinentes doivent être invoquées
01
·;: absence de technologie, coût trop élevé, manque de personnel qualifié ...
>-
Cl..
0
u Ces aspects restent, néanmoins, significatifs et doivent être considérés comme
tels au travers d'une liste gérée par l'entreprise. Les activités et les opérations
concernées doivent obligatoirement être maîtrisées (chapitre 8) et surveillées

103 D'un point de vue pratique, l'organisme rédigera, de préférence, la politique environnemen-
tale après avoir identifié et hiérarchisé ses impacts environnementaux et choisi ses objectifs
et cibles. Cette manière de procéder permet d'éviter d'inscrire dans la politique, un objectif
pour lequel aucune action d'amélioration programmée n'existe, c'est-à-dire d'assurer la cohé-
rence du programme d'actions avec la politique environnementale.

299
Au cœur de /'ISO 14001:2015

(chapitre 9). La prise en compte de ces aspects environnementaux significatifs


dans le programme d'amélioration environnemental devra être à nouveau
envisagée si les conditions redeviennent favorables.

Il va de soi que se fixer comme objectif de respecter la réglementation


en vigueur est un minimum, puisqu'il s'agit d'une obligation de la norme
NF EN ISO 14001 (ce n'est alors plus vraiment un objectif!).

L'.organisme devra élaborer obligatoirement, en cas de non-respect de la


réglementation, un plan d'action comportant une mise en conformité dans
les plus brefs délais. Les correspondances avec les autorités administratives
pourront être demandées lors de l'audit de certification pour s'assurer de la
situation saine et transparente de l'entreprise.

Au choix de l'entreprise, d'autres objectifs généraux pourront faire l'objet d'un


plan d'action, tels que:
..,.. optimiser les rejets aqueux ;
..,.. améliorer la qualité des rejets atmosphériques ;
..,.. prévenir les pollutions du sol et du sous-sol ;
..,.. diminuer la consommation des ressources naturelles ;
..,.. optimiser la gestion des consommables;
..,.. optimiser la valorisation des déchets industriels produits ;
..,.. favoriser l'implication du personnel ;
.....
Les objectifs sont des buts généraux à atteindre dont peuvent découler
a::
0 des cibles permettant d'indiquer précisément sur quel point vont porter les
z
u...
<l'. efforts de l'entreprise (unité de fabrication, process, opérations, produits .. .).
LI)
ri La notion de cible a disparu du lexique de la nouvelle version de la norme.
0
N
Toutefois, l'entreprise peut continuer à s'exprimer ainsi, puisque les cibles
©
..._,
;:;. sont incluses dans la notion d'objectif.
01
·;:
>-
Cl.. Dans la mesure du possible, elles seront quantifiées afin de rendre l'effort de
0
u l'entreprise mesurable. À cet effet, des indicateurs seront associés aux cibles
et aux objectifs (voir tableau 12.13).

300
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Tableau 12. 13 Exemple d'objectifs et cibles environnementaux

Objectifs Cibles
Maîtriser les émissions dans Atteindre le seuil de 50 mgN/m3 de COV au niveau de
l'atmosphère. l'atelier C.

Réduire de 50 % les eaux de refroidissement de


l'atelier A en 2016.
Réduire les consommations d'eau.
Améliorer 1OO % des canalisations aux niveaux des
ateliers d'ici 2018.

100 % du personnel impliqué à la logistique


Limiter les risques sur deux ans.
environnementaux. 1OO % de produits chimiques sous rétention dans
l'atelier A d'ici 2016.

Comme cela est indiqué dans les exigences de la norme, le responsable


environnement, en accord avec le comité de pilotage, la direction et
les services concernés, établit et maintient des objectifs (et des cibles)
documentés à chaque fonction concernée et à chaque niveau de l'entreprise.

C'est à ce moment-là que l'organisme va affiner la définition des fonctions de


chaque acteur dans le domaine de l'environnement (voir Étape 3).

L'intérêt de cette démarche participative est d'impliquer plusieurs membres


du personnel pour augmenter la performance environnementale.

Mettre en place un programme d'amélioration environnemental


(programme de management environnemental)
~ L'objectif de la planification (plan de la roue de Deming) est d'établir un
ct:<l'. programme d'amélioration environnemental (ou programme de management
~ environnemental) autour duquel vont s'articuler les principales actions en
~ matière d'environnement.
©
:!:
01
Ainsi , à partir des données issues des aspects environnementaux significatifs,
·~ des obligations de conformités, des enjeux internes et externes prioritaires et
Cl..
8 des parties prenantes influentes, la direction, le responsable environnemental
et les pilotes des processus métier pourront élaborer des objectifs et un plan
de traitement pour les atteindre. Attention toutefois à s'assurer de la cohérence
avec les valeurs et les axes déployés dans la politique environnementale. D'où
l'intérêt de rédiger, pour la première fois, la politique après avoir réalisé tout
ce travail d'identification des objectifs et des points prioritaires à améliorer.

301
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Cette amélioration continue doit être effective et mesurable, ce qui est


toujours possible puisque chaque organisme a la liberté de fixer ses propres
performances environnementales. Il faut simplement veiller à ce que les
objectifs fixés soient réalisables (ne pas surévaluer ses capacités).

Pour atteindre ses objectifs environnementaux, l'entreprise doit mettre en


place un plan d'action qui doit prendre en compte :
..,. les actions à faire ;
..,. la désignation des responsables à mobiliser ;
..,. les contraintes de calendrier ;
..,. les moyens matériels, humains et financiers mis à disposition ;
..,. les indicateurs rattachés aux cibles permettant de suivre la performance ;
..,_ le suivi des actions (suivre la logique PDCA) ;
..,. la mesure d'efficacité.

Les actions engagées peuvent être de différentes natures, comme :


..,_ travaux de réalisation ;
..,. sensibilisation ;
..,. formation du personnel ;
..,. recherche documentaire ;
..,_ étude de faisabilité ;
..,. étude commerciale.

Le programme d'amélioration environnemental formalisé est soumis au comité


de direction et doit être approuvé par la direction générale. Ce programme
a::
0 révisable périodiquement peut être modifié lors : de la création d'une nouvelle
z
u...
<l'. activité, de l'identification de nouveaux aspects environnementaux, d'un
LI)
ri changement de contexte, d'un événement environnemental, d'une exigence
0
N
d'une partie intéressée jugée influente, de la modification d'un processus de
©
..._,
;:;. fabrication, de l'arrêt d'une chaîne de production, de la mise en place d'une
01
·;: exigence réglementaire, des non-conformités constatées, d'un accident
>-
Cl..

u
0 environnemental ...

Pour des raisons de confidentialité, l'entreprise peut ne pas faire figurer


le budget affecté au programme d'amélioration. Dans ce cas, l'auditeur
considérera que la validation du programme par la direction vaut acceptation
du budget nécessaire à la réalisation du programme (d'où l'intérêt de ne pas
surdimensionner le plan d'action).

302
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Le programme de management environnemental optimal doit être « SMART » :


Significant (significatif), Mesurable (mesurable), Achievable (réalisable),
Responsible (avoir des responsables) et Time-Scaled (planifié dans le temps).

Risques et
6.1.2
Aspect et impact
environnementaux
significatifs
6.1.3
Obligations
de conformité < opportunités
(4.1/4.V6.1.V

~
6.1.3)
, >
5.2
Politique Contraintes économiques, commerciales et techniques
environnementale

6.2.1
Objectifs d'amélioration

6.2.2
Programme d'amélioration
environnemental

Figure 12.5 Cohérence entre politique/ aspect environnemental significatif/


non-conformité réglementaire/ contexte de l'organisme/ objectif

Communiquer le programme d'amélioration

Pour accroître l'efficacité du système de management, et surtout être sûr que


tout le monde œuvre pour préserver l'environnement, le nouveau référentiel
propose de réfléchir à la manière de communiquer les actions. Force est de
constater que régulièrement le responsable environnement a tendance à tout
prendre en charge et à « courir » après chaque pilote pour s'assurer que les
a::
0 actions avancent à un rythme raisonnable. Voire à tout prendre en charge.
z
u...
<l'. Après tout, l'environnement c'est son affaire !
LI)
ri
0
N Par conséquent, afin d'impliquer les managers, l'intégration des actions dans
© les processus métier est à envisager. Bien sûr que le service environnement
.....
;:;.
01
·;: doit rester en support pour aider les pilotes de processus ou les personnes en
>-
Cl..
0
charge de mener à bien les actions. La délégation partielle ou totale des actions
u
au personnel (pas obligatoirement avec une position hiérarchique), dans la
mesure du possible, permet un renforcement de la culture environnementale.
Il peut aussi permettre de mieux connaître son entreprise, de comprendre les
contraintes environnementales, de participer à des projets stratégiques et,
par ricochet, renforcer l'intérêt du travail.

303
Au cœur de /'ISO 14001:2015

C'est pourquoi, le nouveau référentiel met en avant le rôle du leadership de la


direction et de la hiérarchie.

Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions ! Par exemple, certains
membres du personnel vont devoir être formés plus spécifiquement selon les
engagements pris.

Ce programme d'amélioration des performances environnementales peut


être affiché dans les différents secteurs concernés ou communiqué par le
responsable environnement au chef de secteur/ pilote de processus qui assure
la réalisation et/ou le suivi des actions.

Un exemple de planification des actions pour atteindre les objectifs


environnementaux est présenté ci-après (voir tableau 12.14).

Établir des indicateurs de performance environnementale mesurables

Pour suivre les progrès de l'entreprise et l'atteinte des résultats escomptés, des
indicateurs opérationnels et managériaux vérifiables et reproductibles seront
choisis . Les référentiels ISO 14031:2013 « Management environnemental
- Évaluation de la performance environnementale - Lignes directrices » et
ISO/TR 14032:1999 «Management environnemental- Exemples d'évaluation
de la performance environnementale (EPE) » préconisent un choix plus
détaillé d'indicateurs de performance environnementale :
.,.. quantité de matière première ou d'énergie utilisée ;
.... quantité d'émissions de co2;
.,_. quantité de déchets produits par quantité de produit fini ;
.,.. nombre d'incidents environnementaux ;
a::
0 .,_. nombre de dépassement des seuils réglementaires ;
z
u...
<l'.
LI)
.,_. investissements pour la protection de l'environnement ;
ri
0
N .,_. nombre de kilomètres parcourus par unité de production ;
©
..._,
;:;.
.,.. nombre de personnes formées à l'évaluation des risques environnemen-
01
·;: taux ;
>-
Cl..

u
0
.,_. pourcentage du budget alloué aux technologies à faible émission ;
.,.. pourcentage de déchets recyclés;
.,_. part de marché des produits écoconçus ...

304
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Tableau 12.14 Extrait d'un plan d'amélioration environnemental


(programme de management environnemental)
(source ISO/DIS 14004:2015 adapté par l'auteur)

No Domaine Objectif Cible/Indicateur Action Responsable Délai


DCO en sortie Évaluer les
de station rejets par Service de 06/16
d'épuration : ateliers l'eau
800 kg/j d'ici
Améliorer la 2017
1 Eau qualité de rejets
Indicateur : Optimiser
aqueux 06/16
mesure journa- l'utilisation de
lière de la DCO/ l'eau suivant
quantité d'eaux le résultat de
usées traitées l'étape 1
Mesurer les Service 07/15
Réduire les rejets par des métrologie
rejets de COV de organismes
20 % à l'atelier agréés
peinture sur Installer des Service
Limiter les 2 ans 07/15
cabines de maintenance
2 Air rejets
Indicateur : peinture
atmosphériques
Concentration Mettre en
de COV/Nm 3/ place un 07/16
kg de peinture système de
fabriquée traitement
des gaz
Identifier Responsable 09/15
les déchets environne-
Trier les déchets produits ment
a:: industriels banals
0 Rechercher
z
u... des dangereux des filières Service Achat 01 /16
<l'. Optimiser le tri (DIB et DO) à
LI) 3 Déchets possibles
ri des déchets tous les ateliers
0 d'élimination
N
© Indicateur : taux Étudier la 09/16
..._, de recyclage Service R&D
;:;.
01
réduction des
·;: déchets à la
>-
Cl..
0 source
u
Rétention de
Étudier la Bureau 04/1 6
l'ensemble
faisabilité d'étude
des produits
Réduire les chimiques et
4 Sol déchets liquides
pollutions du sol
dangereux Construire
l'aire de Service
Indicateurs : % stockage 02/17
travaux neufs
de rétention

305
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 12.14 Extrait d'un plan d'amélioration environnemental


(programme de management environnemental) (suite)

No Domaine Objectif Cible/ Action Responsable Délai


Indicateur
Campagne sur les
consommations
énergétiques
Encourager Réduire la Consigne
le consom- température d'utilisation de
Responsable
mateur à de 5 % sur l'équipement
5 Énergie marketing et 01/16
réduire sa 2 ans lors de acquis
vente
consommation l'utilisation de
Mise en place
d'énergie l'équipement
d'un n° vert et
de certificat
d'économie
d'énergie
35 % de nos Mettre en
équipements place l'écolabel
écolabelisés européen
Consultant
Indicateur : Campagne de marketing/ 12/16
part de publicité sur vente
marché des nos produits
produits verts auprès des
écolabellisés clients
Données envi-
ronnementales
accessibles
Développer
par nos
notre stratégie partenaires et
6 Produit
« Partenaire
a:: clients pour
0 Vert »
z tous nos nou-
u... Disposition en Cabinet
<l'. veaux produits
ligne des infor- informatique
LI)
ri écoconçus
0 mations environ- 01/16
N
Indicateur : nementales et Service
©
..._, écoconception
;:;.
nombre de réglementaires
01
·;: consultations
>-
Cl..
du site Internet
0
u Indicateur :
part de
marché des
produits verts

306
Étape 6 - Gérer les risques et saisir les opportunités

Tableau 12.15 Lien entre les objectifs, actions, maîtrise opérationnelle


et la surveillance et mesure (PR NF ISO/DIS 14004:2014)

No Objectif Cible/ Actions Maîtrise opérationnelle Surveillance


Indicateur (chapitre 8) et mesure
(chapitre 9)

1 Améliorer Évaluer les rejets Procédure Surveillance


la qualité par ateliers d'échantillonnage et mensuelle de
de rejets d'analyse de la qualité la qualité des
Optimiser l'uti-
aqueux des eaux rejets d'eaux
lisation de l'eau
usées
suivant le résultat Gamme de fabrication
de l'étape 1
Contrôle d'ingénierie
2 Limiter Mesurer les Cahier des charges Surveillance
les rejets rejets par des de prélèvements et de trimestrielle
atm os- organismes mesures des rejets gazeux de la qualité
phériques agréés des rejets
Gamme de fabrication
atmosphé-
Installer des
Procédure d'installation riques
cabines de
des cabines de peinture et
peinture Suivi de la
du système de traitement
quantité de
Mettre en place
Instruction de déchets de
un système de
fonctionnement des peinture
traitement des
cabines de peinture produit/m2
gaz
peint
Procédure d'entretien
des systèmes de
traitement

a::
>taux
Extrait de Planification des actions pour atteindre les objectifs environnemen-
cc
Manuel environnement
»-
0
z
u... La direction en collaboration avec le responsable environnement et les pilotes de
<l'.
LI) processus métier identifient les objectifs (et éventuellement les cibles) à partir des
ri
0
N aspects environnementaux significatifs et des obligations de conformité. Les risques et
©
..._, opportunités sont également pris en considération. Ces objectifs sont en cohérence avec
;:;.
01 la politique environnementale et les valeurs de l'entreprise.
·;:
>-
Cl.. Les objectifs (et cibles) sont mesurables autant que possible et tiennent compte des
0
u options technologiques, des exigences financières, opérationnelles et commerciales.
À chaque fonction et niveau concernés, des objectifs (et cibles) documentés sont
donc établis et maintenus. Ils sont incorporés dans le programme d'amélioration
environnemental et sont revus régulièrement afin de mesurer la performance du site.
Pour atteindre ses objectifs et cibles, chaque service ou pilote de processus métier tient
à jour le plan d'action d'amélioration qui lui est spécifique. La direction s'assure que le
personnel en charge de la mise en œuvre des actions pour atteindre les objectifs connaît
ses responsabilités.
307
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Le programme de management global de l'entreprise regroupe de manière synthétique


les différents plans d'action des services/processus métier. Il comporte un calendrier,
des pilotes et des moyens pour la réalisation de ses objectifs environnementaux.

12.1.2 Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 12.16) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 12.16 Les principales questions d'audit - Paragraphe 6.2

6. PLANIFICATION
6.2 Objectifs environnementaux et planification des actions pour les atteindre

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Quelles actions sont mises en œuvre pour Plans d'action
traiter les aspects environnementaux
significatifs, les risques et opportunités ?

Comment sont déployées les actions ? Plan d'action


Quelles sont les modalités de communication Affichage - Réunion - Intranet - Processus
des plans d'action? métier
Comment la chaîne de valeur est-elle prise en Listes de parties intéressées et des enjeux
compte?

Comment sont déterminées les Charge de travail - Fiche de fonction - Nombre


responsabilités ? de personnes impliquées
Comment sont prises en compte la cohérence Plan stratégique - Plan de progrès global -
des actions (notamment avec d'autres Charge de travail
a:: systèmes) et la cohérence des délais et des
0
z
u... ressources ?
<l'.
LI)
ri Comment est mesurée l'efficacité des actions ? Preuve de mesure d'efficacité (indicateurs)
0
N
© Quels sont les éléments d'entrée pour élaborer Prise en compte dans les plans d'actions : des
..._, les objectifs/plans d'action? aspects et impacts environnementaux, des
;:;.
01
·;: risques et opportunités, des non-conformités
>-
Cl.. aux obligations, les situations d'urgences, les
0
u objectifs et des éléments de la politique.
À quel niveau sont-ils déployés ? Comment Fonction des pilotes des actions
sont-ils déployés ?

Modalités de traitement des non-conformités Plan d'action de mise en conformité et suivi de


par rapport aux obligations ? l'indicateur sur le taux de conformité
Quelles sont les modalités de mise à jour des Retour d'expérience suite à un accident,
plans d'action ? gestion du changement. ..

308
, 13
Etape 7-
Alléger la documentation

Objectif

Documenter les informations pertinentes dans un esprit d'intégration aux


systèmes de management déjà en place.

a::
0
13.1 Quels chapitres/paragraphes
z
u...
<l'.
LI)
de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
ri
0
N
L'organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
©
.....
;:;. décrites dans le chapitre 7 « Support » :
01
·;:
>- ~ Paragraphe 7.5 - Informations documentées
Cl..
0
u
Suite à l'harmonisation des structures des normes de systèmes de
management, il existe de nombreuses similitudes entre les deux référentiels
ISO 9001:2015 et ISO 14001:2015.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

4. Contexte de l'organisation
1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
A p 7. Support
C D
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances opérationnelles

Figure 13.1 Chapitre 7 « Support» - ISO 14001:2015

13.1.1 7.5 - Informations documentées

• Qu'est-il demandé?
Le tableau suivant (tableau 13.1) reprend les exigences du référentiel ISO
14001:2015.

Tableau 13.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 7 .5

7. SUPPORT
a:: 7.5 Informations documentées
0
z
u...
<l'. 7.5.1 Généralités
LI)
ri
0
N
Le système de management environnemental de l'organisme doit inclure :
©
..._, a) les informations documentées exigées par la présente norme internationale ;
;:;.
01
·;: b) les informations documentées que l'organisme juge nécessaires à l'efficacité du système de
>-
Cl.. management environnemental.
0
u
NOTE : l'étendue des informations documentées dans le cadre d'un système de management
environnemental peut différer selon l'organisme en fonction de :
- la taille de l'organisme, de ses domaines d'activité et de ses processus, produits et services ;
- le besoin de démontrer le respect de ses obligations de conformité ;
- la complexité des processus et de leurs interactions;
- la compétence des personnes effectuant un travail sous le contrôle de l'organisme.

310
Étape 7 -Alléger la documentation

7.5.2 Création et mise à jour des informations documentées


Lors de la création et de la mise à jour, l'organisme doit veiller à assurer que :
a) l'identification et la description des informations documentées (titre, date, auteur, numéro de
référence, par exemple) ;
b) leur format (langue, version logicielle, graphiques, par exemple) et support (électronique,
papier, par exemple) ;
c) la revue effectuée (pour en déterminer la pertinence et l'adéquation) et leur approbation
sont appropriés.

7.5.3 Maîtrise des informations documentées

Les informations documentées exigées par le système de management environnemental et par la


présente norme internationale doivent être maîtrisées pour assurer :
a) qu'elles sont disponibles et conviennent à l'utilisation, quand et là où elles sont nécessaires ;
b) qu'elles sont convenablement protégées (par exemple, de toute perte de confidentialité,
utilisation inappropriée ou perte d'intégrité).
Pour maîtriser les informations documentées, l'organisme doit mettre en œuvre les activités
suivantes, quand elles sont applicables :
- distribution, accès, récupération et utilisation ;
- stockage et protection, y compris préservation de la lisibilité ;
- maîtrise des modifications (par exemple, contrôle des versions) ;
- conservation et élimination.
Les informations documentées d'origine externe que l'organisme juge nécessaires à la
planification et au fonctionnement du système de management environnemental doivent être
identifiées comme il convient et maîtrisées.
NOTE : l'accès peut impliquer une décision relative à l'autorisation de consulter les informations
documentées uniquement, ou l'autorisation et l'autorité de consulter et modifier les informations
a:: documentées.
0
z
u...
<l'.
NF EN ISO 14001 Annexe A.7.5
LI)
ri
0 L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
N
©
..._, Informations documentées exigées
;:;.
01
·;:
>- Ensemble des informations documentées exigées par le référentiel ISO 14001 :2015 ainsi que les
Cl..
0 informations jugées pertinentes par l'organisme.
u

• Quelles sont les différences par rapport à la version antérieure ?

Les synthèses présentées ci-après (voir tableau 13.2) permettent à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

311
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 13.2 Synthèse des modifications principales - Paragraphe 7.5

7. SUPPORT
7.5 Informations documentées

Nouvelle exigence I
La notion de procédure est supprimée au profit d'informations
Exigence renforcée ou documentées regroupant tous les types de documents
clarifiée (processus, manuel, procédure, consigne, instruction, formulaire,
enregistrement, etc.)

4.4.4 Documentation
Lien avec la version
4.4.5 Maîtrise de la documentation
ISO 14001:2004
4.5.4 Maîtrise des enregistrements

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 13.3) doivent être traités.
Tableau 13.3 Résumé des principales exigences - Paragraphe 7.5

- La documentation doit comprendre :


- les informations documentées exigées par la norme ;
- les informations documentées jugées nécessaires par l'organisme.
- Mettre en place et tenir à jour des informations documentées adaptées à l'organisation de
l'organisme.
- S'assurer de leur compréhension par le personnel, ceux travaillant sous le contrôle de
l'organisme et les parties intéressées.
a::
0 - S'assurer que les processus associés au SME sont correctement exécutés.
z
u...
<l'. - Les supports utilisés sont utiles, lisibles, compréhensibles et accessibles.
LI)
ri
- S'assurer de la maîtrise des informations documentées.
0
N
Finalité : décrire efficacement le SME et l'organisation entre les différentes parties et assurer une
©
..._,
;:;.
gestion efficace d'informations documentées.
01
·;:
>- Risques : utilisation d'informations obsolètes, non approuvées et incompréhensibles pour le
Cl..
0 personnel.
u
Mettre en place et tenir à jour les informations documentées

Les référentiels ISO 14001 et 9001 dans leur version 2015 sont basés sur la
même structure organisationnelle, rendant ainsi une intégration encore plus
favorable. Les entreprises ne possédant pas de système de management de
la qualité pourront se reporter utilement au site Internet BiVi Qualité104 •
104 Voir bibliographie en fin d'ouvrage.

312
Étape 7 -Alléger la documentation

L'approche processus
L.:organisme, afin de réduire la documentation aux informations pertinentes,
peut systématiquement réfléchir à la possibilité d'intégrer les données qualité
et environnement dans les processus métier, recensés dans le système
qualité (si l'entreprise en possède) (se référer à l'étape 2). L.:approche
processus introduite dans la nouvelle version ISO 14001 conduit donc à éviter
de segmenter les domaines et, surtout, à reléguer l'environnement dans les
dernières préoccupations et priorités des responsables. Les audits internes
et de certification seront alors plus efficaces puisque menés conjointement.

Le manuel environnement
La norme NF EN ISO 14001:2015 n'exige pas la création d'un manuel
environnement. Toutefois, la description des éléments essentiels du système
de management de l'environnement, dans un seul document, est pratique et
pédagogique. En effet, il constitue un recueil ou un résumé du système et
peut fournir des orientations pour les informations documentées associées.
Il n'est pas nécessaire de suivre la structure des normes ISO 14001 et 9001.
Quelques pages peuvent suffire !

La pyramide documentaire
La structure documentaire environnementale, qui peut être calquée sur celle
de la qualité, peut être composée comme ci-dessous (voir figure 13.2).

Politique
a:: & objectif
0
z
u...
<l'.
Manuels
LI) & directives
ri
0
N
© Procédures
.....
;:;. ou processus
01
·;:
>-
Cl..
0
u Instructions &modes opératoires

Formulaires, enregistrements

Figure 13.2 Pyramide documentaire

313
Au cœur de /'ISO 14001:2015

La maîtrise des informations documentées


L'objectif est de pouvoir s'assurer de la maîtrise des différents documents de
la pyramide documentaire, depuis leur création jusqu'à leur destruction :
~ identification des rédacteurs, vérificateurs, approbateurs, diffuseurs ;
~ rédaction lisible, document daté, facilement identifiable (comme document
environnement: signe ENV, par exemple);
~ identification des personnes destinataires des documents ;
~ localisation des documents sur le terrain ;
~ disponibilité des documents pour le personnel concerné ;
~ suivi de la communication des documents ;
~ examen périodique de l'applicabilité des documents ;
~ modification des documents ;
~ validation de la révision des documents par les personnes autorisées ;
~ archivage des documents.

Une procédure de gestion des informations documentées peut être écrite


afin de notifier les bases rédactionnelles et de mise à jour de l'ensemble
des documents (internes et externes) du système de management. Cette
procédure existe déjà pour les organismes déjà certifiés en qualité et
environnement. Les éléments suivants peuvent être reportés :
~ Tous les documents doivent être périodiquement examinés (durant
les trois années de validité de la certification), afin de s'assurer de leur
applicabilité et de leur application sur le terrain. Cet examen peut conduire
à des modifications entraînant la révision des documents. Dans ce cas,
a::
0 le responsable environnement doit s'assurer que ces documents sont
z
u...
<l'. transmis aux personnes concernées et que les versions périmées sont
LI)
ri
0 retirées.
N
©
..._,
~ L'organisme doit écrire explicitement que les documents actualisés sont
;:;.
01 disponibles sur les lieux de travail où des opérations essentielles au
·;:
>-
Cl.. fonctionnement efficace du SME sont effectuées : au niveau des entités,
0
u dans les locaux du personnel, sur certains postes de travail, par exemple.
~ L'.organisme doit organiser la gestion du retrait des documents périmés sur
les lieux de diffusion et leur protection contre un usage involontaire.
~ Les informations documentées doivent être protégées contre tout risque
d'endommagement, de détérioration ou de perte. Leur lieu d'archivage
doit donc être sécurisé.

314
Étape 7 -Alléger la documentation

..,. L'organisme doit clairement identifier (tampon rouge, inscription :


document réglementaire, par exemple) et conserver les documents
« réglementaires » selon la durée légale, tels que : les BSDI, l'agrément
des transporteurs de déchets, les résultats des analyses de la qualité des
eaux usées rejetées ...
..,. La documentation doit être datée (avec les dates de révisions).

Ces documents peuvent être suivis par l'enregistrement ci-dessous (voir


tableau 13.4).
Tableau 13.4 Exemple d'enregistrement de documents

Document Date Édition Page


d'enregistrement

Conditions d'archivage des enregistrements


Mise à jour le :
Référence Intitulé du document Archivage

Lieu Mode Durée

Responsable de l'archivage :

a::
0
z Quelques exemples d'informations documentées
u...
<l'.
LI) Des exemples d'informations documentées exigées par la norme ISO 14001
ri
0
N ou jugées comme nécessaires sont reportées au niveau de chaque étape.
© Des exemples sont donnés ci-dessous :
.....
;:;.
01
·;: ..,_ politique environnementale et objectifs environnementaux ;
>-
Cl..
0 ..,. description du domaine d'application du SME ;
u
..,. programme d'amélioration environnemental ;
..,. fiches de fonction, organigramme ;
..,. liste des aspects et impacts environnementaux significatifs;
..,. liste des parties intéressées et des attentes et besoins pertinents ;
..,. procédures ;

315
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ fiches process, normes internes et externes techniques ;


~ BSDI : bordereau de suivi d'élimination des déchets ;
~ résultats des analyses de la qualité des eaux usées rejetées ;
~ fiche de relevé d'incident environnement, plan d'urgence du site ;
~ fiche de non-conformité environnement ;
~ liste des obligations de conformité ;
~ compte rendu des revues de direction ;
~ attestation de formation ;
~ rapport d'audit interne ;
~

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (voir tableau 13.5) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 13.5 Les principales questions d'audit - Paragraphe 7.5

6. PLANIFICATION
7.5 Informations documentées
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Les informations demandées par la norme.
L'organisme a-t-il mis en place une procédure Les informations documentées nécessaires
de gestion des informations documentées du déterminées par l'organisme.
a:: SME?
0 La description des éléments principaux du
z
u...
<l'.
SME.
LI)
ri
0
Quel est le processus de mise en œuvre et de
N
suivi des informations documentées relatif au
©
..._, SME?
;:;.
01
·;: Comment, et par qui, les informations
>-
Cl..
0 documentées requises par cette norme sont-
u elles identifiées ?

Quelles sont les personnes habilitées pour


créer ou modifier un document?

Comment peut-on trouver un document ?

Les documents du SME sont-ils examinés


périodiquement ?

316
Étape 7 -Alléger la documentation

Tableau 13.5 Les principales questions d'audit - Paragraphe 7.5


(suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Les documents sont-ils disponibles sur les
postes de travail concernés ?
L'organisme s'assure-t-il que le personnel
concerné dispose des documents les plus
récents ? Comment ?
Le retrait des documents périmés est-il
assuré ? Par qui ? Sous quel délai ?

Les éventuelles modifications des documents


sont-elles organisées? Comment?
La durée d'archivage des documents est-elle
connue?
Les documents conservés à des fins
réglementaires sont-ils correctement
identifiés ?
Comment protégez-vous les documents
périmés contre tout usage involontaire ?
Les documents sont-ils datés (y compris
la date de mise à jour) ?

Comment sont intégrés et identifiés


les documents extérieurs à l'entreprise,
notamment réglementaire ?
Etc.
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
...,,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

317
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
14
Étape 8 - MaÎtriser
les activités opérationnelles
en fonctionnement normal
et d'urgence

Objectif
a::
0
z Mettre en place la maîtrise opérationnelle des risques environnementaux,
u...
<l'. optimiser les opportunités et gérer les situations d'urgence.
LI)
ri
0
N
©
...,,
;:;.
01
14.1 Quels chapitres/paragraphes
·;:
>-
Cl..
0
de I' ISO 14001:2015 sont concernés?
u
L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
décrites dans le chapitre 8 « Réalisation des activités opérationnelles » :
...., Paragraphe 8.1 - Planification et maîtrise opérationnelles
...., Paragraphe 8 .2 - Préparation et réponse aux situations d'urgence
Au cœur de /'ISO 14001:2015

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

r 4. Contexte de l'organisation "


1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
A p -... 7. Support
C D

9. Évaluation des 8. Réalisation des activités


performances opérationnelles

Figure 14.1 Chapitre 8 «Réalisation des activités opérationnelles»

14.1.1 8.1 - Planification et maÎtrise opérationnelle


À ce stade de la mise en place du système de management environnemental,
l'organisme doit assurer une bonne maîtrise des opérations et des processus
associés afin de limiter son impact sur l'environnement et atteindre les
résultats environnementaux fixés.

+ Qu'est-il demandé?
Le tableau 14.1 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 14.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 8 .1


a::
0
z
u...
<l'. 8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES
LI)
ri
0 8.1 Planification et maîtrise opérationnelle
N
©
..._, L'organisme doit établir, mettre en œuvre, maîtriser et tenir à jour les processus nécessaires pour
;:;.
01
satisfaire aux exigences relatives au système de management environnemental et réaliser les
·;:
>- actions identifiées en 6.1 et 6.2, en :
Cl..
0
u - établissant des critères opérationnels pour le ou les processus ;
- mettant en œuvre la maîtrise du ou des processus, conformément aux critères opérationnels.
NOTE : les moyens de maîtrise peuvent inclure des moyens techniques et des procédures. Les
moyens de maîtrise peuvent être mis en œuvre suivant une hiérarchie (par exemple, élimination,
substitution, gestion administrative) et peuvent être utilisés séparément ou par combinaison.
L'organisme doit maîtriser les modifications prévues, analyser les conséquences des
modifications imprévues et, si nécessaire, mener des actions pour limiter tout effet négatif.

320
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Il doit s'assurer que le ou les processus externalisés sont maîtrisés ou influencés. Le type et
le degré de maîtrise ou d'influence à appliquer au(x) processus doivent être définis au sein du
système de management environnemental.
En cohérence avec la perspective du cycle de vie, l'organisme doit :
a) établir des moyens de maîtrise, de façon appropriée, pour s'assurer que son ou ses exigences
environnementales sont prises en compte dans le processus de conception et de développement
du produit ou service, en prenant en considération chaque phase de son cycle de vie ;
b) déterminer son ou ses exigences environnementales relatives à l'acquisition de produits et
services de façon appropriée ;
c) communiquer son ou ses exigences environnementales pertinentes aux fournisseurs externes,
y compris les sous-traitants ;
d) prendre en considération la nécessité de fournir des informations sur les impacts
environnementaux significatifs potentiels liés au transport ou à la livraison, à l'utilisation, au
traitement en fin de vie et à l'élimination finale de ses produits et services.
L'organisme doit tenir à jour des informations documentées dans une mesure suffisante pour
avoir l'assurance que le ou les processus ont été réalisés comme prévu.
NF EN ISO 14001 Annexe A.8.1 {Informative)
L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées

Informations documentées dans une mesure suffisante pour avoir l'assurance que les processus
ont été réalisés comme prévu.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?

a:: Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 14.2) permettent à ceux
0
z qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
u...
<l'.
LI)
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
ri
0
N
clarifications.
©
..... Tableau 14.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 8.1
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0 8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES
u
8.1 Planification et maîtrise opérationnelle
Le SME doit s'appliquer en amont et en aval des process
de production du site, puisque l'organisme doit prendre en
considération le cycle de vie du produit. Le type et le degré de
Nouvelle exigence
maîtrise ou d'influence à appliquer à ces processus sont définis
lors de la détermination du domaine d'application (chapitre 4 -
Contexte de l'organisme).

321
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Apparition de la notion de maîtrise des processus externalisés et


Exigence renforcée ou
maîtrise opérationnelle sur l'ensemble de la chaîne de valeur des
clarifiée
produits et services.
Lien avec la version
4.4.6 Maîtrise opérationnelle
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 14.3) doivent être traités.
Tableau 14.3 Résumé des principales exigences- Paragraphe 8.1

- Identifier les opérations associées aux aspects environnementaux significatifs, aux risques et
opportunités et aux obligations de conformité.
- S'assurer que ses opérations et les processus associés sont maîtrisés.
- Établir les moyens de maîtrise opérationnelle nécessaires le long de la chaîne de valeur.
- Établir la maîtrise opérationnelle nécessaire ou le niveau d'influence pour les fournisseurs
externes et les processus externalisés et la communiquer.
- Tenir à jour et évaluer périodiquement les moyens de maîtrise opérationnelle définis, leurs
applications et leur efficacité.
- Planifier et entreprendre les actions nécessaires pour mener à bien la maîtrise opérationnelle.

Finalité : mettre en œuvre un système de maîtrise opérationnelle le long de la chaîne de valeur


pour répondre aux engagements de la politique, pour atteindre les objectifs et cibles, pour se
conformer aux exigences légales et pour gérer les aspects environnementaux significatifs.
Risques : ne pas maîtriser les opérations et les processus associés, entraîner des dégâts
environnementaux, avoir des difficultés avec les autorités et rater des opportunités.

a::
0
z Identification des opérations et des processus associés
u...
<l'.
LI)
ri
Suite à l'analyse environnementale, l'analyse de l'état de conformité du
0
N site et l'analyse du contexte de l'entreprise, les aspects environnementaux
©
..._, significatifs et les risques et opportunités ont pu être identifiés (voir Étapes 2, 4
;:;.
01
·;: et 5). L'équipe dirigeante peut ainsi y rattacher les opérations et les processus
>-
Cl..
0 concernés.
u
Exemples d'opérations nécessitant une maîtrise opérationnelle : utilisation de
produits chimique, process de fabrication, gestion de la station d'épuration,
fourniture de vapeur, conception des nouveaux produits, modification des
activités et équipements, dépotage des comburants, gestion du transport des
produits finis, gestion des déchets, achat d'équipement. ..

322
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Pour les organismes ayant déjà mis en place l'ISO 14001 selon la version 2004,
la maîtrise opérationnelle sera étendue aux opérations réalisées en amont
et en aval du site qui auront été retenues lors de la définition du domaine
d'application. Il est rappelé qu'il n'est pas demandé de réaliser une analyse de
vie complète du produit, mais d'être pragmatique en identifiant, au travers d'une
méthode globale et transverse, les étapes source de nuisances significatives
(ou d'opportunités) que l'organisme peut maîtriser ou sur lesquels il peut avoir
une influence.

Certains aspects environnementaux significatifs peuvent se produire pendant


le transport, la livraison, l'utilisation, le traitement en fin de vie ou l'élimination
finale, par exemple. L'.organisme doit pouvoir collecter les informations utiles
pour voir dans quelle mesure il est possible de prévenir ou d'atténuer les
impacts significatifs au cours de ces phases du cycle de vie. Ceci doit être
notifié dans le système de management (voir Étape 2).

Par exemple, une entreprise fabriquant des composants électroniques


pour l'électroménager devra prendre en considération, dans son analyse
des aspects/impacts la gestion des terres rares (au niveau du sourcing
(exploitation des mines), du transport (depuis le lieu d'extraction - Chine, par
exemple) et au niveau de la valorisation des déchets.

Ensuite, pour chaque opération et processus associés, le responsable


environnement et les personnels concernés pourront recenser les moyens
de maîtrise opérationnelle nécessaires pour mener à bien les tâches
dans le respect de la préservation et la protection de l'environnement. Les
informations documentées peuvent comprendre : les étapes à suivre pour
a:: éviter tout incident ou renforcer les bonnes pratiques, les compétences des
0
z intervenants, les techniques à utiliser, les surveillances à pratiquer...
u...
<l'.
LI)
ri
Cette maîtrise opérationnelle peut prendre différentes formes : procédures,
0
N instructions de travail, contrôles physiques, recommandations... Cela
©
..... nécessite, bien sûr, d'avoir du personnel expérimenté et formé pour en assurer
;:;.
01
·;: la mise en place, le suivi et l'application. Ainsi, des critères opératoires seront
>-
Cl..
0 définis pour que chacun puisse prendre les dispositions adéquates afin de
u
prévenir tout risque de pollution ou de désagrément, mais aussi pour être prêt
à saisir les opportunités se présentant.

Dans le cas des processus amont et aval, en fonction de la significativité des


aspects/impacts, l'organisation peut définir des critères de maîtrise selon sa
sphère d'influence et communiquer les consignes pertinentes.

323
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ces activités et opérations peuvent se diviser en trois grandes familles :


..,.. Les activités destinées à prévenir la pollution et préserver les ressources
naturelles dans le cadre de nouveaux projets importants, de modification
des procédés et de la gestion des ressources, de la propriété (acquisition,
cession et gestion du patrimoine) et des nouveaux produits et emballages .
..,.. Les activités quotidiennes de gestion, destinées à assurer la conformité
aux exigences internes et externes de l'organisme et à garantir leur
efficacité .
..,.. Les activités stratégiques de management destinées à anticiper et répondre
aux nouvelles exigences en matière d'environnement, en cohérence avec
la stratégie de l'organisme.

Un exemple non exhaustif de processus de maîtrise opérationnelle est donné


dans le tableau 14.4.

Le lien entre les risques et opportunités (issus des aspects environnementaux


significatifs, des enjeux internes et externes importants et des parties
intéressées pertinentes) et la maîtrise opérationnelle est présenté au niveau
de l'étape 6 dans le tableau 12.15 « Lien entre les objectifs, actions, maitrise
opérationnelle et la surveillance et mesure ».

Tableau 14.4 Extrait d'un processus


de maîtrise opérationnelle environnementale

Société: x Processus de réalisation Date I Version :


Ref: P Mop Maîtrise opérationnelle environnementale Pilote : R. OSE
Finalité du processus : maîtriser les opérations et activités de la société dans une perspective de
a::
0 cycle de vie, afin d'éviter les écarts par rapport à la politique environnementale.
z
u...
<l'. Données d'entrée : aspects/impacts environnementaux significatifs, obligations de conformité,
LI)
ri
0
contexte de la société, risques et opportunités, gestion des compétences et du personnel. ...
N
© Processus amont : processus de planification - processus écoute client. ..
..._,
;:;.
01 Objectif/
·;: Activités Acteur Observation/Risque
>-
Cl..
Indicateur
0
u Ne pas recenser tous
Identification des
les points critiques
aspects et impacts
et les opportunités
environnementaux, du R. Env. Nbre AES/IES
de l'entreprise par
contexte et des risques
rapport à sa stratégie
et opportunités
environnementale

324
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.4 Extrait d'un processus


de maîtrise opérationnelle environnementale (suite)

Objectif/
Activités Acteur Observation/Risque
Indicateur

Identification des
Nb NC/Nb Ne pas être en règle avec
obligations de R. Env.
exigences les autorités
conformité

Tri des déchets non


Gestion des déchets R. Logistique Taux de recyclage réalisé conformément aux
instructions
Gestion des R. Maintenance
Ratio eau I Taux de Non-respect des
consommations et des - R. STEP - R.
rejets consignes établies
nuisances Chaufferie

Surveillance et
mesurage en matière R. Env. Seuils à respecter Dépassement des seuils
d'environnement
Gestion des produits R. Achat- R. Aucun CMR sur
Introduction de produits
dangereux et de leur Prod - R. le site et dans les
dangereux non autorisés
introduction Magasin produits fabriqués
Gestion de la station Dépassement des seuils
R. STEP Taux de traitement
d'épuration autorisés
Critères
Implication difficile des
Fournisseurs et sous- R. Achat- R. d'évaluation des
fournisseurs et sous-
traitants QSE fournisseurs et
traitants
sous-traitants
Taux de recyclage Difficulté à recycler le
Gestion des activités de
a:: R. R&D-R. BE des produits en fin produit en fin de vie -
R&D et conception
0 de vie Concurrence
z
u...
<l'. Prévention des R. QSE, Nombre d'incidents
LI)
ri
0
situations d'urgence et Direction, R. environnementaux Pollution - Perte d'activité
N
capacité à réagir Travaux neufs par an
©
.....
;:;.
01
Part des demandes
·;: jugées pertinentes
>-
Cl..
0 R. Commercial en environnement Ne pas obtenir un marché,
u Écoute client
- R. Marketing par rapport à un contrat
l'ensemble des
demandes reçues

Prestataires ayant
Eq. CO/ km des pratiques peu
Gestion des transports R. Achat
parcourus respectueuses de
l'environnement

325
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 14.4 Extrait d'un processus


de maîtrise opérationnelle environnementale (fin)

Objectif/
Activités Acteur Observation/Risque
Indicateur

Propreté des Prestataires ayant


chantiers des pratiques peu
Gestion des achats R. Achat
Prestataire respectueuses de
ISO 14001 l'environnement

[...]

Documents rattachés au processus:


Proc. nettoyage des unités de production
Proc. identification des aspects & impacts
environnementaux Proc. expédition des matières dangereuses

Proc. veille réglementaire Suivi des filtres d'aspirateurs de fumées

Proc. achat Proc. gestion des fluides

Liste des enjeux internes et externes / Liste Guide de fonctionnement de la chaufferie


des parties intéressées Conduite à tenir en situation accidentelle
Proc. introduction des produits chimiques Ronde de sécurité et conso d'énergie
Proc. gestion des nouveaux projets Planning maintenance préventive
Proc. gestion des fournisseurs - évaluation Suivi des vidanges des machines
des sous-traitants
[...]
Proc. intervention des prestataires
Processus amont : écoute client, processus de planification, [...]
Processus aval : processus satisfaction du client, processus amélioration continue [...]
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
>Extrait d'une procédure environnementale
Exemple de procédure créée dans le cadre de l'ISO 14001
« Gestion des déchets dangereux »
ri
0
N Objet:
©
.....
;:;. Cette procédure définit les modalités d'identification et de gestion des déchets dangereux
01
·;: (DD).
>-
Cl..

u
0 Domaine d'application :
Cette procédure s'applique à l'ensemble des secteurs du site générateur de déchets
dangereux
Les déchets dangereux sur notre site :
> emballages vides souillés de produits chimiques (sacs plastiques, citernes, fûts,
bidons ...) ;

326
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

> déchets organiques : solvants ... ;


> déchets minéraux liquides ou semi-liquides : acides, bases ... ;
> papiers et chiffons salis par des produits chimiques, huiles, graisses, alcools ...
Tout déchet industriel banal (DIB) souillé par un déchet dangereux (DO) ou en contact
avec un déchet dangereux (tel que les emballages) devient un déchet dangereux (DO).
Règles de tri des déchets dangereux sur notre site:
Les déchets dangereux sont triés régulièrement par l'ensemble du personnel concerné
dans des conteneurs prévus à cet effet, comme suit :

Nature des DO Récipient de collecte Lieu de stockage


Solvant X Fût bleu étiqueté Solvant X Atelier A

Huiles usagées Cubitainer Hall Expédition

Galette Peinture Benne bleu Hall Peinture


...

Traitement des déchets dangereux (DD) :


À la demande du chef de secteur, les DO sont collectés du lieu de travail et évacués vers
les locaux de stockage.
Le responsable environnement est en charge, en fonction des besoins, de s'assurer
de l'enlèvement des DO par un organisme spécialisé. Tout enlèvement de DO doit être
accompagné d'un bordereau de suivi de déchets industriels (BSD).
En cas de génération d'un déchet dangereux nouveau non répertorié sur le site, le chef
de secteur informe le responsable environnement par écrit. Ce dernier recherche la filière
a::
d'élimination appropriée et informe le chef de secteur des dispositions à prendre en
0 termes de stockage.
z
u...
<l'.
LI) Gestion du BSD :
ri
0
N Selon la réglementation en vigueur, un bordereau de suivi (document Cerfa n° xx) doit
©
.....
;:;.
être systématiquement utilisé pour consigner le transport, la collecte et l'élimination des
01
·;: déchets dangereux. Le registre déchet est complété au jour le jour par le responsable
>-
Cl..
0
logistique.
u
Enlèvement par un prestataire :
Le responsable environnement doit vérifier les récépissés des sociétés de collecte,
transport et courtage et d'élimination. Une copie de ces documents administratifs est
archivée dans le classeur spécifique.

327
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Enlèvement par un fournisseur :


Les fûts et citernes souillés sont récupérés par le fournisseur, qui se charge de
l'élimination selon le contrat préétabli. Un BSD est rédigé et conservé par le responsable
environnement.
Les déchets dangereux des sous-traitants:
Conformément au cahier des charges, les sous-traitants se chargent de la récupération
et de l'élimination de leurs propres déchets dangereux. [...]

L'organisme doit également mettre en place des consignes lorsque son


personnel intervient à l'extérieur (chantier, clients .. .) et que ses activités ou
ses opérations peuvent engendrer des nuisances pour l'environnement.

En effet, peut-on mettre en place un système de management environne-


mental sur le site et ne pas maîtriser les impacts lors des interventions à
l'extérieur ? Un contrôle de l'application de ces « consignes environnemen-
tales » peut se faire au travers des audits internes.

Gestion des fournisseurs et des sous-traitants


Maîtrise opérationnelle des pratiques environnementales
des « fournisseurs »

L'organisme doit s'assurer que toutes activités exercées sur le site par
des sous-traitants, ou au sens large par des fournisseurs, s'effectuent en
respectant les procédures et les exigences de son système de management
environnemental. À cette fin, l'entreprise doit leur communiquer les
informations documentées pertinentes.

Information des fournisseurs et des sous-traitants


a::
0
z
u... Dès la commande, une information sur les dispositions à suivre peut être faite,
<l'.
LI) par exemple, sur les bons de commande, les contrats de travail, lors des réu-
ri
0
N nions d'établissement des plans de prévention ou sur le protocole de sécurité.
©
..._,
;:;.
Cela peut comprendre : les précautions de manipulation des produits
01
·;: chimiques, l'élimination des déchets produits, la reprise des emballages,
>-
Cl..
0 les informations environnementales à transmettre sur les constituants des
u
produits fournis, la législation en vigueur, les valeurs environnementales de
l'entreprise, les modifications et changements ...

En fin d'intervention sur site, le donneur d'ordre doit informer le responsable


environnement au travers, par exemple, d'un formulaire du bon déroulement,
ou non, de la prestation (voir tableau 14.5). Ces informations peuvent aussi
être reportées dans le plan de prévention.

328
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.5 Fiche de renseignement pour les prestataires concernant les opérations
et les activités pouvant engendrer une nuisance environnementale

Nom de l'entreprise sous-traitante :


Activité: Nom du responsable :
Date d'intervention : Lieu d'intervention :

Énumération des nuisances


Domaine Moyens mis en œuvre
potentielles et/ou réelles
Air

Eau

Sol/Sous-Sol

Déchets

Bruit

Énergie

...

Signature:

Évaluation des fournisseurs et des sous-traitants


Afin de limiter les écarts des fournisseurs et des sous-traitants intervenant
le long de la chaîne de valeur, définie au préalable par rapport à la politique
environnementale, l'organisme les évalue selon des critères définis, tels que :
a::
0
z ~ La démarche environnementale : évaluer la capacité de l'entreprise à
u...
<l'. s'engager dans une démarche environnementale.
LI)
ri
0 T L'entreprise possède un certificat ISO 14001 ou a mis en place un sys-
N
© tème de gestion environnementale.
.....
;:;.
01 T La gestion des gaz à effet de serre : évaluer la capacité de l'entreprise
·;:
>-
Cl..
à maîtriser son impact sur le changement climatique.
0
u T L'entreprise suit sa consommation de carburant et essaie de la réduire
en organisant ses tournées.
~ La gestion des déchets : évaluer la capacité de l'entreprise à valoriser
ses déchets.
L'entreprise favorise la valorisation matières des déchets et tend vers zéro
enfouissement.

329
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ La gestion des emballages et conditionnements : évaluer la capacité


de l'entreprise à réduire les emballages.
L.:entreprise met en œuvre des procédures de réduction des emballages
ou de système de rotation.
~ La gestion des substances dans le processus produit : évaluer la
capacité de l'entreprise à réduire les substances dangereuses.
L.:entreprise propose des composants exempts de substances CMR et
respecte la législation RoHS.
~ La réactivité : évaluer la capacité de l'entreprise à réagir devant des
modifications réglementaires.
L.:entreprise prend en compte les exigences à venir et informe le donneur
d'ordre des changements futurs dans les pratiques.
~ Le management de la compétence : évaluer la capacité à manager les
compétences de son personnel.
L.:entreprise met en place des programmes de formation pour fournir du
personnel compétent lors de prestations ayant un impact significatif sur
l'environnement.

Les données et indicateurs de performance que le prestataire devra fournir


le long de son intervention peuvent être reportés dans le cahier des charges.
Un tableau de bord environnement peut lui être fourni afin de le compléter.

Pour le responsable achat, le tableau d'évaluation des offres peut donc être
complété par le critère « évaluation environnementale du produit » et/ou
« évaluation environnementale du fournisseur », avec une pondération dans
la note attribuée pour la thématique environnementale.
a::
0
z
u...
<l'. Gestion des processus externalisés
LI)
ri
0
N
Un processus externalisé répond aux conditions suivantes :
©
..._, ~ il entre dans le domaine d'application du SME ;
;:;.
01
·;: ~ il fait partie intégrante du fonctionnement de l'entreprise ;
>-
Cl..

u
0 ~ il est nécessaire pour permettre au SME d'atteindre le résultat escompté ;
~ l'organisme et le fournisseur externe ont une relation dans laquelle le
processus est perçu par les parties intéressées comme étant effectué par
l'organisme.

330
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

> Exemple
Une entreprise de maroquinerie qui externalise l'activité de traitement de certains
accessoires de décoration (petite métallurgie, traitement de surface ...) se doit de
s'assurer que le fournisseur respecte les règles environnementales. Par conséquent,
une analyse environnementale « macro » devra, a priori, être réalisée lors de la phase
de conception/développement de son produit/service, et communiquer ses exigences
environnementales applicables aux prestataires (voir Étape 4). Ceci sera fait en fonction
du niveau de maîtrise ou à défaut d'influence au travers des processus métier (exemple :
processus achat). Les frontières de la sphère d'influence ont été définies lors des
étapes 2 et 4.
Des plans de contrôles seront définis pour s'assurer du bon respect des engagements
pris. Des critères pour leur maîtrise sont à établir. Toutefois, le référentiel n'impose pas
d'audit chez le fournisseur et dans les processus externalisés.

Contrôle, surveillance, mesure des processus opérationnels


Des actions doivent être mises en place en vue :
~ de maintenir le niveau de performance (par exemple : suivi de la qualité
physico-chimique des eaux résiduaires rejetées dans le milieu naturel) ;
~ d'améliorer les performances environnementales (par exemple : atteinte
des objectifs d'amélioration définis sur les AES associés) ;
~ de mettre en œuvre des mesures compensatoires (par exemple, si la
conformité réglementaire n'est pas possible à atteindre à court terme).

Ces actions de contrôle et de mise en œuvre des bonnes pratiques


environnementales doivent s'appliquer aux processus de réalisation (par
exemple : tri des déchets sur le site de production, gestion des énergies,
a:: etc.), mais aussi sur les processus amont (choix des matières premières,
0
z
u... des réactifs, supply chain, etc., lors de la phase de conception et/ou de la
<l'.
LI) phase achats) et les processus avals (supply chain, modes de valorisation ,
ri
0
N élimination de déchets, etc.).
©
...,, Les modalités de vérification de la bonne application des consignes
;:;.
01
·;: dépendront, cette fois encore, de la sphère d'influence de l'entreprise vis-
>-
Cl..

u
0 à-vis de ses partenaires et de l'importance des risques/opportunités et des
aspects/impacts environnementaux significatifs.

En cas de nécessité de modification des moyens de maîtrise, il sera privilégié


la recherche de suppression de la source de nuisance (voir Étape 6).

331
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (voir tableau 14.6) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 14.6 Les principales questions d'audit- Paragraphe 8.1

8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES


8.1 Planification et maîtrise opérationnelle
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
- Liste des aspects environnementaux
Comment avez-vous identifié les processus significatifs, les obligations de conformités,
devant faire l'objet d'une maîtrise les risques et opportunités et leur processus
opérationnelle ? Quels moyens de maîtrise correspondant.
avez-vous prévu ? - Liste des procédures et autres consignes de
maîtrise opérationnelle.

Avez-vous défini les critères de contrôle et de - Liste des critères de contrôle pour chaque
surveillance des processus? processus.
- Veille réglementaire.
Avez-vous défini des critères de pilotage et de - Tableau de bord des indicateurs de
performance ? performance environnementale.

Comment vous assurez-vous que le - Sur le terrain : qualité de la maîtrise


personnel a la compétence nécessaire et les opérationnelle.
moyens pour mettre en œuvre une maîtrise - Habilitation et formation du personnel -
opérationnelle cohérente ? Grille de compétences.
Avez-vous identifié les processus associés - Cartographie des processus associés au
au cycle de vie de vos activités/produits/ cycle de vie - Analyse environnementale
services? appliquée au cycle de vie.
a::
0
z Avez-vous identifié les AES/IES associés aux - Analyse environnementale appliquée au
u...
<l'. processus liés au cycle de vie ? Quels sont les cycle de vie - Évaluation des risques et
LI)
ri risques et opportunités associés ? opportunités.
0
N
Avez-vous défini la maîtrise opérationnelle - Domaine d'application et liste des étapes
©
..._,
;:;. nécessaire sur l'ensemble de la chaîne de la amont et aval retenus comme étant
01
·;: valeur (amont/aval. ..) ? maîtrisables ou influençables (voir analyse
>-
Cl.. environnementale).
u
0
Faut-il des compétences et des informations - Processus et informations documentés
documentées spécifiques ? rattachés aux processus externalisés.

Comment avez-vous identifié le degré de


- Domaine d'application et critères
maîtrise et d'influence des processus amont
argumentés.
et aval?

332
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.6 Les principales questions d'audit - Paragraphe 8.1


(suite)

8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES

8.1 Planification et maîtrise opérationnelle

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

- Liste des processus amont et aval retenus


Pour les processus amont/aval : quels sont
dans le domaine d'application.
les critères de choix et d'évaluation des
- Critères d'évaluation des fournisseurs et
prestataires ?
sous-traitants et modalité de sélection.

Pour les processus externalisés :


- Exigence dans les contrats, plan de
- Quels sont les critères associés à la maîtrise prévention, résultats d'audit (réalisés in
de ces processus externalisés ? situ, par voie documentaire.. .) et contrôle
- Quels sont les critères de choix et interne.
d'évaluation des prestataires ?

Quels enregistrements conservez-vous pour


- Check-list de point de contrôle.
démontrer la maîtrise opérationnelle de vos
- Analyse / tableau de bord ...
processus?

Quelles sont les modalités de surveillance de - Plan de surveillance - Points de contrôle -


votre maîtrise opérationnelle ? Audits

Quelles sont les exigences environnementales


communiquées aux « fournisseurs ,, ? Quelles - Plan de prévention, protocole de sécurité,
sont les modalités de communication et de contrat, accueil. ..
vérification de leur compréhension ?

Etc.
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
14.1.2 8.2 - Préparation et réponse
0
N aux situations d'urgence
©
...,,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
• Qu'est-il demandé?
0
u
Le tableau 14.7 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

333
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 14.7 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 8.2

8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES

8.2 Préparation et réponse aux situations d'urgence

L'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour les processus nécessaires à la manière
dont il se préparera et répondra aux situations d'urgence potentielles identifiées en 6.1.1.
L'organisme doit :
a) préparer sa réponse en planifiant des actions pour prévenir ou atténuer les impacts
environnementaux négatifs dus aux situations d'urgence ;
b) répondre aux situations d'urgence réelles ;
c) entreprendre des actions pour prévenir ou atténuer les conséquences des situations d'urgence,
appropriées à l'ampleur de l'urgence et à l'impact environnemental potentiel ;
d) soumettre périodiquement à essai les actions de réponse planifiées lorsque cela est
réalisable ;
e) revoir et réviser périodiquement le ou les processus ainsi que la réponse planifiée, notamment
après la survenue de situations d'urgence ou la réalisation d'essais ;
f) fournir des informations et des formations pertinentes relatives à la préparation et à la réponse
aux situations d'urgence de façon appropriée aux parties intéressées pertinentes, y compris les
personnes effectuant un travail sous le contrôle de l'organisme.
L'organisme doit tenir à jour des informations documentées dans une mesure suffisante pour
avoir l'assurance que le ou les processus sont réalisés comme prévu.

NF EN ISO 14001 Annexe A.8.2 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

a:: Informations documentées exigées


0
z
u...
<l'. Informations documentées dans une mesure suffisante pour avoir l'assurance que le ou les
LI)
ri processus sont réalisés comme prévu.
0
N
©
..._,
"5i
·;:
• Quelles sont les différences
~ par rapport à la version antérieure ?
0
u
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 14.8) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

334
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.8 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 8.1

8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES


8.2 Préparation et réponse aux situations d'urgence
Fournir des informations et des formations pertinentes relatives à
la préparation et à la réponse aux situations d'urgence, de façon
Nouvelle exigence
appropriée, aux parties intéressées pertinentes, y compris les
personnes effectuant un travail sous le contrôle de l'organisme.
Exigence renforcée ou La notion d'accident disparaît et est intégrée à la notion de
clarifiée situation d'urgence.
Lien avec la version
4.4.7 Préparation et réponse aux situations d'urgence
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 14.9) doivent être traités.

Tableau 14.9 - Résumé des principales exigences - Paragraphe 8.2

- Identifier les situations d'urgence potentielles.


- Faire de la prévention pour que les risques identifiés ne surviennent pas.
- Prévoir ce que l'on fera le jour où la situation d'urgence surviendra.
- S'assurer de la compétence/formation des collaborateurs pour être opérationnel le moment
venu.
- Examiner et réviser, si besoin, ses procédures de prévention.
- Tester périodiquement ses procédures et assurer le retour d'expérience.
a::
0 Finalité : identifier les conditions anormales d'exploitation, les situations d'urgence ayant des
z
u... conséquences négatives sur l'environnement afin de les prévenir et d'être capable de réagir
<l'.
LI) efficacement le jour de l'accident.
ri
0
N Risques : non-maîtrise des situations d'urgence et des accidents par manque de connaissance
©
..._, et/ou d'anticipation entraînant une pollution .
;:;.
01
·;:
>-
Cl.. Établir, maintenir et tenir à jour des processus
0
u pour se préparer et répondre aux situations d'urgence potentielles
Identifier les situations d'urgence
L'organisme peut établir des procédures d'identification des situations d'ur-
gence. Cette identification a été réalisée lors de l'analyse environnemen-
tale (voir Étape 4). Ces situations anormales correspondent aux éventuels

335
Au cœur de /'ISO 14001:2015

dysfonctionnements organisationnels ou techniques de l'organisme (déver-


sement accidentel, rupture de flexible, incendie, explosion, malveillance ... ),
ainsi qu'aux situations exceptionnelles extérieures (inondation, foudre,
séisme, malveillance, établissement Seveso à proximité ...).

Plus l'identification sera complète, moins il y aura de risque d'être dépassé


par les événements, par ignorance. Par exemple, tout procédé ou introduction
de nouveau produit doit faire systématiquement l'objet d'une identification
des risques environnementaux. Il existe plusieurs méthodes d'analyse de ces
risques : AMDEC, HAZOP, etc., où la gravité, la fréquence d'apparition, la
probabilité de détection du problème sont prises en compte (voir Étape 6). Il
est à noter que la norme n'impose aucun outil d'évaluation.

Les organismes ayant mis en place, par obligation réglementaire, un plan


d'organisation interne (POi) ont déjà une bonne base de travail. En effet,
l'objectif du POi est de recenser des scenarii possibles, d'organiser la mise
en œuvre des secours, d'identifier les différents intervenants et d'assurer
l'information et la communication. Ce POi est réalisé notamment grâce
à une étude de dangers dont le but est d'analyser les conséquences sur
l'environnement des accidents d'exploitation potentiels et de prévoir les
différentes mesures, afin de limiter au maximum les risques. Cette étude de
dangers, pour être exploitable, doit être récente. Toutefois, elle ne comporte
que les dangers évalués comme « majorants », c'est-à-dire dont les
conséquences peuvent être catastrophiques pour la sécurité des personnes
et l'environnement.

L'organisme devra donc y ajouter les accidents environnementaux


a:: raisonnablement probables, tels que le déversement d'une citerne de
0
z produit chimique hors des bacs de rétention, la rupture de flexibles lors des
u...
<l'. dépotages, l'élimination des eaux d'extinction d'incendie ...
LI)
ri
0
N Les organismes n'ayant pas obligation de mettre en place un POi peuvent
©
..._, exploiter divers documents en leur possession, tels que le plan d'évacuation
;:;.
01
·;: en cas d'incendie, le plan de collecte des eaux usées, le plan des
>-
Cl..
0 canalisations des fluides (gaz, produits chimiques), le plan d'urgence, le plan
u
de localisation des systèmes de protection incendie, les rapports d'incidents
et/ou d'accidents.

L'identification des accidents potentiels, réalisée dans le cadre de l'analyse


environnementale, devrait se faire en étroite collaboration avec le comité de
pilotage, le personnel concerné, le responsable sécurité et, le cas échéant,

336
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

le GHSCT. Ainsi, lorsque des consignes de prévention environnementale


seront élaborées, elles correspondront aux résultats d'une concertation.
Elles ne seront que mieux appliquées. Une collaboration avec le service
départemental d'incendie et de secours (SOIS) est fortement encouragée.

Répondre aux situations d'urgence


Lorsque les risques environnementaux en situation anormale ont été identifiés
et évalués, l'organisme doit mettre en place les moyens de prévention et
d'intervention appropriés. Des procédures (consignes, instructions ...) de
prévention des pollutions et d'intervention pourront être élaborées afin que le
personnel concerné soit apte à agir de manière efficace.

L'.organisme peut élaborer un tableau récapitulatif comprenant les situations


d'urgence et les moyens de prévention et d'intervention mis en place pour
chacun d'eux. Les informations à collecter sont :
..,.. les moyens techniques et humains disponibles ;
..,.. les responsabilités et les autorités des différents intervenants ;
..,.. les différentes étapes à suivre pour limiter au maximum les impacts sur
l'environnement (consignes, instructions environnementales .. .) ;
..,.. le planning des tests de vérification de l'efficacité des documents en place ;
..,.. les simulations des organismes extérieurs ;
.....
Il va de soi que le personnel dont l'activité peut engendrer des situations
d'urgence doit impérativement être formé aux consignes de prévention
environnementale. La norme NF EN ISO 14004 préconise la mise en place
a::
0 d'un plan d'urgence qui peut inclure :
z
u...
<l'. ..,.. l'organisation de l'urgence et des responsabilités correspondantes ;
LI)
ri
0
N
..,.. une liste du personnel « clé » ;
© ..,.. les coordonnées des services d'urgence;
.....
;:;.
01
·;: ..,.. des plans de communication interne et externe ;
>-
Cl..

u
0
..,.. les mesures à prendre pour les différentes situations d'urgence ;
..,.. les informations relatives aux matériaux dangereux, comprenant l'impact
éventuel de chaque matériau sur l'environnement et les mesures à prendre
en cas d'émission accidentelle ;
..,.. les plans de formation et d'exercices permettant de vérifier l'efficacité des
mesures.

337
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Un exemple de contenu de procédure est donné ci-après.

> Exemple de contenu de la procédure


d'urgence ,,
cc Préparation et réponse aux situations

Objet
Cette procédure définit les modalités :
> d'identification et d'analyse des situations d'urgence ;
> d'identification des moyens de prévention ;
>de mise en place des moyens de prévention : capacité à réagir;
> de réduction des impacts environnementaux suite à un accident environnemental.
Domaine d'application
Cette procédure s'applique à l'ensemble du site.
Définitions
> Situation d'urgence :
> CHSCT:
> ...
Documents associés
[...]
Contenu de la procédure
Identification des situations d'urgence: la réalisation de l'analyse environnementale a
permis d'identifier les risques technologiques et les risques naturels sur l'environnement
lors de situations anormales. Lors de toute modification importante, une identification
des éventuels risques est automatiquement réalisée et les résultats sont consignés dans
l'analyse environnementale. Une liste a été établie (voir tableau 14.10).
a:: Tableau 14.10 Liste de situations d'urgence
0
z
u...
<l'.
LI) Situations d'urgence identifiées Moyens de prévention
ri
0
N
Scénario 1 : déversement accidentel d'une Respect des fiches de prévention
© citerne environnementale / Installation de bacs
...,,
;:;.
01 de rétention / Matériel d'adsorption à
·;:
>- proximité...
0.
0
u Scénario 2 : éclatement d'un fût de produit ...
chimique A
Scénario 3 : déversement accidentel des
eaux usées de la station de traitement
Scénario 4 : rupture de canalisation de gaz

Scénario 5 : incendie/explosion

338
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.10 Liste de situations d'urgence (suite)

Situations d'urgence identifiées Moyens de prévention


Scénario 6 : inondation

Scénario 7 : malveillance

...

Analyse des situations d'urgence : les situations d'urgence sont analysées à tous
les niveaux et les résultats sont reportés dans les différentes consignes de prévention
environnementale.
Identification des moyens de prévention : lors d'études, de réunions avec le comité
de pilotage et le personnel concerné, interne ou externe, les moyens de prévention sont
identifiés.
Ces derniers sont reportés dans le tableau ci-dessus et dans les différentes consignes
des préventions environnementales. Le responsable environnement, en collaboration
avec le responsable sécurité, peut mettre en place après consultation avec le service
formation, des campagnes de prévention.
Ces dernières ont pour objectif de former et d'informer le personnel concerné aux bonnes
pratiques. Des questions relatives à l'environnement seront également abordées lors des
réunions du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Mise en œuvre des moyens de prévention : capacité à réagir. Le personnel et
les parties intéressées concernés (permanent, intérimaire, stagiaire, sous-traitant,
fournisseur, personnel travaillant sous le contrôle de l'organisme, parties intéressées)
est informé des consignes de prévention environnementale les concernant. Un
affichage au niveau des postes à risque est également réalisé par le responsable
a:: environnement.
0
z
u...
<l'.
Ces consignes de prévention environnementale reprennent la conduite à tenir en cas de
LI)
ri
situations d'urgence, afin de réagir convenablement lors de leur survenue.
0
N Ces consignes sont élaborées en étroite collaboration avec le personnel concerné et, le
©
...,,
;:;.
cas échéant, les parties intéressées et examinées notamment au travers d'audit interne,
01
·;: afin de permettre l'amélioration continue de la documentation testée annuellement pour
>-
Cl..
0
optimiser sa réactivité.
u
Un planning de test est mis en place annuellement et couvre l'ensemble des risques
recensés. Le résultat des tests est reporté sur un cahier prévu à cet effet, et analysé par
le responsable environnement. Il sera présenté lors des réunions de revue de direction.
En cas de non-conformité relevée vis-à-vis de ces consignes de prévention
environnementale, une fiche « incident environnement » est renseignée et remise au chef
de secteur.

339
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ce dernier la communique au responsable environnement qui a en charge, avec le


personnel, de les compléter et de les adapter. Un suivi d'efficacité des solutions prises
est réalisé par le responsable environnement et lors des audits internes. Tout incident
environnement doit être consigné dans un registre prévu à cet effet.

Un exemple de consignes de prévention environnementale, à disposer sur les


postes de travail et/ou sur des lieux de communication stratégique, est donné
ci-après (voir tableau 14.11).

Tableau 14.11 Consigne de prévention environnementale

Rédacteur:
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Date:
l'entreprise environnementale (référence: ...)
Signature:

DÉVERSEMENT ACCIDENTEL DE PRODUITS


HORS DES BACS DE RÉTENTION

1 - Protéger les regards peints en rouges à proximité avec les tapis obturateurs à votre
disposition : (rejet à la rivière)
2 - Déposer du produit absorbant sur le produit épandu
3 - Prévenir le responsable environnement au n° XXXX
4 - Indiquer :
- la nature de l'incident
- le lieu
- les risques pour le personnel et l'environnement
a::
0 5 - Établir une fiche d'accident environnemental
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N Examiner et réviser les procédures de préparation
©
..._, et de réponse aux situations d'urgence
;:;.
01
·;: Afin que toutes les procédures de prévention des situations d'urgence soient
>-
Cl..
0 efficaces, l'organisme doit les examiner et les réviser, si nécessaire. Cela
u
signifie notamment que, suite à un accident environnemental, le responsable
environnement doit pouvoir adapter les documents en fonction de la réalité du
terrain.

Suite à un accident environnemental, l'organisme peut compléter la fiche


suivante (voir tableau 14.12).

340
Étape 8 - Maîtriser les activités opérationnel/es ...

Tableau 14.12 Extrait d'une fiche d'accident


ou presque accident environnement

Fiche d'accident ou presque accident environnement


Secteur: Rédacteur :
Date de l'accident ou presque accident : Lieu:
Description et conséquences :
Causes:
Actions immédiates :
Actions correctives/préventives :
Délai de réalisation :
Responsable de l'action :
Signature:
Efficacité des actions correctives ou préventives :

Modification des documents suivants :


Copie à : Responsable environnement et. ..
Prise en compte dans l'analyse environnementale ? Oui I Non

Tester périodiquement les procédures


~organisme doit pouvoir maîtriser ses situations d'urgence de manière
efficace. Un planning de test doit donc être élaboré par le responsable
environnement afin que des simulations sur le terrain puissent être réalisées,
lorsque cela est possible. Ce point est primordial et permet, entre autres:
a::
0
z ....,. de vérifier la capacité du personnel à réagir lors de situations
u...
<l'. exceptionnelles ;
LI)
ri
0
N
..,. de vérifier l'applicabilité des procédures de prévention ;
© ....,. de déceler les besoins en formation ;
.....
;:;.
01
·;: ....,. de rechercher des moyens d'intervention plus efficaces ;
>-
Cl..

u
0 ..,. d'améliorer la communication entre les différentes personnes ou services
impliqués;
..,. de travailler en collaboration avec des intervenants extérieurs, tels que les
pompiers.

Les résultats de ces tests doivent être enregistrés, afin d'y apporter toutes
les corrections nécessaires, de les analyser et de garder la mémoire des

341
Au cœur de /'ISO 14001:2015

interventions pour s'améliorer ultérieurement. Les résultats des tests sont


rebouclés au niveau de l'analyse environnementale.

Communication en gestion de crise


L:organisme doit avoir prévu comment communiquer les consignes à respecter
vers les parties intéressées susceptibles d'être affectées, ainsi que les
informations nécessaires à la gestion des situations d'urgence (communication
vers les médias, les autorités les riverains ...). Se référer à l'étape 9.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 14.13) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 14.3 Les principales questions d'audit - Paragraphe 8.2

8. RÉALISATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES


8.2 Préparation et réponse aux situations d'urgence
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Quel est votre processus d'identification des Procédure d'identification des situations
situations d'urgences ? d'urgences.
Quel est le plan d'action pour répondre aux Procédures opérationnelles en réponse aux
situations d'urgences ? situations d'urgences.
Équipements de maîtrise des accidents, et
Quelle est votre organisation pour prévenir les
plans de maintenance entretiens associés :
situations d'urgence (formation/compétence/
bassins de confinements, RIA, systèmes de
équipements de surveillance ...) ?
a:: sprinklage, etc.
0
z
u... Quelles sont vos différentes procédures/ Liste des consignes de gestion des situations
<l'.
LI)
consignes de situations d'urgences ? d'urgence.
ri
0
N Équipements de surveillance et programme de
© Quels sont vos équipements spécifiques pour
..._, maintenance associés : sondes, détecteurs, etc.
prévenir les accidents et réduire leurs impacts
;:;. Niveau de compétence/sensibilisation des
01
·;: s'ils surviennent ?
>- collaborateurs.
Cl..
0
u Avez-vous réalisé les tests comme planifiés ?
Programme des tests.
Comment élaborez-vous cette planification ?
Les résultats des tests ont-ils fait l'objet d'un CR des tests.
retour d'expérience ? Analyse environnementale.
Quelles sont les améliorations mises en
Plan d'action.
œuvre?

342
15
Étape 9 - Disposer
de ressources, former,
sensibiliser et communiquer

Objectifs

S'assurer de l'adéquation des ressources mises à disposition pour atteindre les


résultats escomptés.
a::
0
z S'assurer de la compétence, de la formation et du niveau de culture
u...
<l'. environnementale des personnes impliquées dans la démarche.
LI)
ri
0
N
©
...,,
;:;.
01
15.1 Quels chapitres/paragraphes
·;:
>-
Cl..
0
de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
u
L'.organisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
décrites dans le chapitre 7 « Support » :
..,.. Paragraphe 7.1 - Ressources
..,.. Paragraphe 7.2 - Compétences
..,.. Paragraphe 7.3 - Sensibilisation
..,.. Paragraphe 7.4 - Communication
Au cœur de /'ISO 14001:2015

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

r 4. Contexte de l'organisation "


1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
A p '-7.Support
C D
9. Évaluation des 8. Réalisation des activités
performances opérationnelles

Figure 15.1 Chapitre 7 « Support»

15.1.1 7.1 - Ressources

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 15.1 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.
Tableau 15.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 7 .1

7. SUPPORT
7.1 Ressources
L'organisme doit identifier et fournir les ressources nécessaires à l'établissement, la mise en
a:: œuvre, la tenue à jour et l'amélioration continue du système de management environnemental.
0
z
u...
<l'.
NF EN ISO 14001 Annexe A.7.1 (Informative)
LI)
ri
0
L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
N
©
..._,
Informations documentées exigées
;:;.
01
·;: /
>-
Cl..
0
u
• Quelles sont les différences
par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 15.2) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

344
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

Tableau 15.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 7.1

7. SUPPORT
7.1. Ressources
Nouvelle exigence I
Exigence renforcée ou
Nécessité de déterminer les ressources avant de les fournir.
clarifiée
Lien avec la version
4.4.1. Ressources, rôles, responsabilité et autorité
ISO 14001 :2004

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (tableau 15.3).

Tableau 15.3 Résumé des principales exigences - Paragraphe 7.1

- Identifier les ressources nécessaires.


- Mettre à disposition ces ressources.
- Revoir périodiquement les ressources, leur allocation et leur adéquation.
Finalité : allouer les ressources humaines, techniques et financières en prenant en compte les
besoins actuels et futurs.
Risques : ne pas posséder les moyens de mise en œuvre efficaces de son système de
management environnemental.

Pour être crédible, la démarche doit s'accompagner d'une détermination et


a:: d'une mise à disposition de moyens humains, techniques et financiers, sans
0
z
u... lesquels la réussite du projet est compromise. La sélection des ressources se
<l'.
LI) fait au regard des risques et opportunités priorisés.
ri
0
N
Ces ressources incluent donc: les infrastructures, les systèmes d'information,
©
.....
;:;.
les formations, les moyens technologiques adaptés, les connaissances
01
·;:
>-
techniques, managériales et environnementales, les finances avec un budget
Cl..

u
0 dégagé pour mener à terme les actions en cours et celles programmées, un
personnel compétent, en nombre suffisant et disposant du temps nécessaire
pour mener à bien les missions.

La norme n'exige pas de réaliser un suivi analytique des dépenses en


investissement et en fonctionnement dans le domaine de l'environnement.
Toutefois, afin de s'assurer que les actions programmées pour atteindre

345
Au cœur de /'ISO 14001:2015

les objectifs sont réalisables, un enregistrement des budgets accordés ou


programmés devrait être mis en place.

La direction pourra examiner les avantages de la démarche, ainsi que le coût


de ses activités environnementales et celles associées à l'environnement.

Certaines entreprises décident de mettre en place une comptabilité


environnementale : il s'agit d'un outil utilisé pour évaluer l'efficacité des
investissements relatifs à l'environnement et pour faciliter les prises de
décision lors d'un nouveau projet (écobilan).

Le management environnemental conduit à des pratiques plus respectueuses


de l'environnement, mais doit permettre également la création d'une valeur
ajoutée économique. Ainsi, les paramètres mesurés sont par exemple :
..,._ Calcul des coûts environnementaux : investissements en équipements,
dépréciation des équipements, charges salariales, coûts généraux
d'exploitation, taxes environnementales, recherche et développement,
coûts des réparations nécessaires à effectuer pour supprimer les
dysfonctionnements détectés au cours des inspections et des audits,
coûts des inspections environnement sous-traitées à des organismes
spécialisés (électricité, appareil à pression, étanchéité des citernes,
incendie ...), coût des pénalités de retard si l'entreprise est interdite de
production, amende de l'inspection des installations classées, coût des
surveillances ...
.... Évaluation des effets négatifs sur l'environnement des activités, produits
et services de l'organisme (exprimés en quantité de produits émis) :
a:: enfouissement de déchets, rejets d'eau usée, émission de gaz à effet de
0
z
u... serre, émissions de substances chimiques dangereuses ...
<l'.
LI)
ri
0
.... Calcul des gains économiques : réduction des coûts de traitements,
N
vente de produits recyclés, réduction des consommations d'énergie et
©
.....
;:;. de matières premières, participation à la valeur ajoutée des produits,
01
·;: personnel compétent suite à des formations, sensibilisation, coûts des
>-
Cl..

u
0 incidents, amende, actions de dépollution évitées ...

Cette comptabilité environnementale peut être utilisée comme :


..,._ Outil de décision en interne : répartition des ressources, gestion efficace
des projets et gestions des risques environnementau x .
..,._ Outil de communication en externe : transparence vis-à-vis des
parties intéressées, présentation du pourcentage d'investissements
environnementaux par rapport aux investissements globaux.

346
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 15.4) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 15.4 Les principales questions d'audit- Paragraphe 7.1

7.SUPPORT
7.1 Ressources
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Comment déterminez-vous les ressources Budget - Suivi budgétaire - Gestion des
nécessaires (humaines, matérielles, compétences - Bilan social
f'manc1eres
" .... )?

Faites-vous appel à des ressources externes ?


Comment les gérez-vous ?
Comment vous assurez-vous de la
concordance des ressources déterminées et
des ressources fournies ?

Comment revoyez-vous ces points ?

Etc.

15.1.2 7.2 - Compétences

• Qu'est-il demandé?
a::
0 Le tableau 15.5 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.
z
u...
<l'.
LI) Tableau 15.5 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 7.2
ri
0
N
© 7.SUPPORT
.....
;:;.
01
·;:
>- 7.2 Compétences
Cl..
0
u
L'organisme doit :
a) déterminer les compétences nécessaires de la ou des personnes effectuant, sous son contrôle,
un travail qui a une incidence sur les performances environnementales et sur sa capacité de
satisfaire à ses obligations de conformité ;
b) s'assurer que ces personnes sont compétentes sur la base d'une formation initiale ou
professionnelle ou d'une expérience appropriée ;

347
Au cœur de /'ISO 14001:2015

c) déterminer les besoins de formation liés à ses aspects environnementaux et à son système de
management environnemental ;
d) le cas échéant, mener des actions pour acquérir les compétences nécessaires et évaluer
l'efficacité de ces actions.
NOTE : les actions envisageables peuvent notamment inclure la formation, l'encadrement ou
la réaffectation du personnel en activité ou le recrutement, direct ou en sous-traitance, de
personnes compétentes.
L'organisme doit conserver des informations documentées appropriées comme preuves desdites
compétences.

NF EN ISO 14001 Annexe A.7.2 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

Informations documentées appropriées comme preuves desdites compétences.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 15.6) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

Tableau 15.6 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 7.2

7.SUPPORT
a::
0
z 7.2 Compétences
u...
<l'.
LI) Identifier les besoins en formation associés aux aspects
ri Nouvelle exigence
0
N
environnementaux et au système de management.
©
..._, Le champ des personnes concernées est étendu au-delà des
;:;. Exigence renforcée ou
01
·;:
impacts environnementaux significatifs, à celles qui impactent la
clarifiée
>-
Cl..
performance environnementale (les résultats).
0
u Lien avec la version
4.4.2. Compétence, formation et sensibilisation
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités.

348
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

Tableau 15.7 Résumé des principales exigences- Paragraphe 7.2

- Veiller à la compétence du personnel travaillant sous le contrôle de l'organisme, exerçant une


activité ayant une incidence sur les performances environnementales et sur la capacité à
satisfaire les obligations de conformité.
- Identifier les besoins en formation du personnel liés aux aspects environnementaux et au SME.
- Former le personnel le cas échéant.
- Conserver les enregistrements associés.
Finalité : s'assurer de la compétence du personnel travaillant sous le contrôle de l'entreprise
afin de lui permettre de maintenir, améliorer le SME et atteindre les résultats environnementaux
escomptés.
Risques : personnel non compétent à des postes à risques (managériaux, opérationnels) pouvant
provoquer une situation d'urgence notamment.

Veiller à la compétence du personnel

Lorganisme doit identifier les compétences nécessaires de l'ensemble


du personnel (y compris ceux travaillant sous son contrôle) pour mener à
bien son projet d'amélioration des performances environnementales. Cela
comprend le personnel :
..,. dont le travail peut avoir une incidence conséquente sur l'environnement
(impact significatif) ;
..,. qui participe à l'évaluation des aspects environnementaux;
..,. qui identifie, analyse et évalue les obligations de conformité ;
..,. qui intervient lors des situations d'urgence ;
..,. qui réalise les audits.
a:: Des exemples de besoins en matière de compétences sont fournis dans
0
z
u...
<l'.
l'ISO/DIS 14004:2014, dont quelques-uns sont reportés ci-après:
LI)
ri
0 Chapitre 4. Contexte de l'organisme
N
©
..._, Besoins en compétences : connaissances et compréhension des enjeux et
;:;.
01
·;: des conditions environnementales, y compris les événements susceptibles
>-
Cl..
0
d'affecter l'organisme et des parties intéressées pertinentes et leurs
u
exigences ...

Fonction concernée : direction - pilote de processus

Chapitre 5. Leadership

Besoins en compétences : connaissance et compréhension des concepts


de leadership (communication, comportement humain, culture d'entreprise) ;
des conséquences de la mise en œuvre de la politique environnementale ;

349
Au cœur de /'ISO 14001:2015

de l'importance de la performance environnementale pour obtenir le résultat


escompté ; de la capacité de mener des revues de direction et d'assurer
l'amélioration du SME ...

Fonction concernée : direction - pilote de processus - toute personne


hiérarchique.

Chapitre 8. Réalisation des activités opérationnelles

Besoins en compétences : connaissance et compréhension de la


nécessité de planifier la maîtrise des aspects et impacts environnementaux
significatifs et des risques et opportunités ; capacité d'appliquer la
hiérarchie de maîtrise aux aspects environnementaux significatifs et aux
risques et opportunités ; maîtrise de la gestion des déchets, des produits
chimiques ; connaissance de la législation environnementale lors de la
conception de nouveau produits.

Fonction concernée : direction - pilote de processus - personnel

Chapitre 9. Évaluation des performances

Besoins en compétences : savoir utiliser les indicateurs pour mesurer la


performance environnementale ; comprendre la nécessité de satisfaire aux
obligations de conformité; savoir appliquer les indicateurs pour la surveillance
et la mesure de la performance ...

Fonction concernée : direction - pilote de processus

Par conséquent, pour les activités les plus importantes dans la gestion des
aspects environnementaux et du système de management de l'environnement,
a:: il convient que l'organisme identifie les connaissances, la compréhension, les
0
z aptitudes et les capacités qui permettent à un individu d'être compétent pour
u...
<l'.
LI)
les réaliser et en déduise les besoins en formation, si nécessaire.
ri
0
N Identifier les besoins en formation
©
..._,
;:;.
01
Lorsque l'entreprise dispose d'un système de management de la qualité,
·;:
>-
Cl..
une procédure « formation » répondant à ce besoin a été le plus souvent
0
u élaborée. Il peut être pertinent d'intégrer les spécificités environnementales.
Les thèmes ci-après sont généralement abordés.

> Extrait d'un exemple de procédure cc Formation du personnel ,,


Objet
Cette procédure décrit la gestion des formations du personnel du site.

350
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

Contenu de la procédure
Définition des besoins en formation du personnel : la direction des ressources humaines
du site convoque le personnel, une fois par an, afin de connaître ses besoins en
formation. Le personnel du site exprime ses souhaits qui sont reportés sur l'imprimé
« projet individuel de formation » . La direction, en accord avec le responsable QSE, valide
et budgète ces besoins en formation.
Les besoins en formation peuvent également être identifiés suite à des audits, des
situations d'urgence environnementales, un nouveau projet. ..
Réalisation et suivi des formations: la réalisation et le suivi des formations sont enregistrés
dans le dossier de la direction des ressources humaines du site. Lors des entretiens
individuels avec le supérieur hiérarchique, ce dernier s'assure que les formations suivies
par le personnel ont été efficaces.
Accueil des nouveaux arrivants, intérimaires et stagiaires : le directeur indique aux
nouveaux arrivants qu'ils doivent prendre connaissance du manuel qualité/environnement
et de la politique qualité/environnement. Un livret d'accueil leur est remis. Les nouveaux
arrivants devront viser une feuille de prise de connaissance en annexe du livret d'accueil.
Formation des prestataires : le donneur d'ordre s'assure de la compétence et des
formations du personnel intervenant pour son compte et son contrôle.
Un exemple de plan de formation annuel est fourni ci-après (tableau 15.7).
Tableau 15.7 Exemple de plan de formation annuel

Titre de la formation Personne Durée Organisme Coût Dates Bilan


concernée de formation/
formateur
Développer son Hiérarchique
leadership
a::
0
z
u... Analyse du cycle de Équipe R&D
<l'. vie des produits
LI)
ri
0
N Auditeur Auditeurs
© environnement qualité
.....
;:;.
01
·;: Gestion des produits Gestionnaire
>-
Cl.. chimiques I RoHS I magasin
0
u CLP I REACH
Veille réglementaire R. RH et envi-
HSE ronnement

Dépotage des R. réception


produits chimiques et son équipe
dangereux
Conseils pour la sécurité R. réception

351
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Formation du personnel ayant des responsabilités clés


L'organisme a déjà identifié le personnel ayant des responsabilités clés en
matière d'environnement : responsable environnement, comité de pilotage,
auditeurs internes, responsable achat, responsable logistique, chef d'équipe,
responsable station d'épuration, infirmier... Ces derniers doivent valider,
renforcer et/ou acquérir des compétences afin de mener à bien leur mission.
Ainsi, en liaison avec les différents services concernés, le responsable
formation doit faire le bilan de leur compétence en environnement et en
système de management environnemental et établir un plan de formation.

Ces formations peuvent être dispensées en interne (formation aux procédures


environnement, par exemple) ou en externe (formation du responsable
environnement, des correspondants et des auditeurs internes, par exemple}. Il
peut s'agir de formation à la gestion des déchets, des produits chimiques, des
fluides et utilités, à la gestion de la station de traitement des eaux usées, aux
process, au leadership, aux indicateurs de performances environnementales.
L'efficacité de la formation dispensée doit être vérifiée et les compétences
acquises entretenues.

Formation du personnel travaillant sous le contrôle de l'organisme


Le personnel dont les activités peuvent causer des nuisances
environnementales doit être clairement identifié et compétent pour exécuter
ces tâches. Ce personnel comprend les salariés de l'entreprise, mais
également les sous-traitants, les fournisseurs ou autres.

La direction doit apporter une attention toute particulière, car en cas de


a::
dysfonctionnement grave et de réaction du personnel inadaptée par manque
0 de formation, sa responsabilité pourrait être mise en cause. C'est pourquoi le
z
u...
<l'.
LI)
responsable formation, en collaboration avec le responsable environnement,
ri
0 doit élaborer un programme précis de formation, si nécessaire. Les
N
© compétences acquises doivent être enregistrées.
..._,
;:;.
01
·;: Dans le cas des prestataires, leur diplôme, attestation de formation, habilitation
>-
Cl..
0
ou autres seront demandés avant toutes interventions pouvant engendrer un
u
danger pour l'environnement et, bien sûr, pour eux et les autres travailleurs
présents sur le site.

L'organisme doit également s'assurer que le personnel travaillant pour son


compte, dans le champ du domaine d'application du SME, est compétent
pour réaliser des tâches présentant des risques réels et/ou potentiels

352
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

critiques pour l'environnement. L'organisme a identifié, lors de l'analyse


environnementale, les éventuelles nuisances dues à leur intervention et mis
en place des procédures de maîtrise opérationnelle et/ou des procédures de
prévention des situations d'urgence (voir Étape 8).

Ces documents, et tout autre document susceptible de les concerner,


doivent leur être communiqués, soit lors de la signature du contrat de
prestation dans les plans de prévention, soit lors de leur accueil sur le site,
par exemple. L'entreprise ne doit pas, pour des raisons de responsabilités,
former directement ce personnel, mais vérifier leur savoir et leurs pratiques
environnementales pour valider leurs compétences.

La difficulté va donc résider dans le fait de devoir déterminer théoriquement,


avant leur intervention sur le site, les compétences d'un personnel non salarié
de l'entreprise en récupérant les preuves nécessaires. Ces compétences
devront être entretenues.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 15.8) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 15.8 Les principales questions d'audit- Paragraphe 7.2

7. SUPPORT

7.2 Compétences

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


a::
0
z Comment déterminez-vous les compétences
u...
<l'. nécessaires ? Tableau de compétences identifiées pour les
LI)
ri
0 Pour les personnes internes? Pour les besoins de la performance environnementale.
N
© personnes externes ?
.....
;:;.
01 Comment vous assurez-vous que les Périodicité de révision, réajustement
·;:
>- compétences sont toujours adaptées ? suite à une situation d'urgence, suite à un
Cl..
0 Revoyez-vous ces points ? changement opérationnel ou managérial.
u
Liste des personnes/fonctions/services qui
Quelles sont les liens entre les compétences et impactent la performance environnementale.
les rôles et responsabilités ?
Définitions de fonctions, de postes ...
Organigramme.

353
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 15.8 Les principales questions d'audit- Paragraphe 7.2


(suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Définitions de fonction, de poste.
Comptes rendus d'entretiens individuels, tests
de connaissance à l'embauche, à la prise de
Sur quels éléments les personnes sont poste pour les externes ...
considérées comme compétentes ?
Les sessions d'accueil « sécurité/environnement »
Examen des dossiers individuels du personnel
(CV, habilitations, qualifications ...)

Comment palliez-vous les manquements Tableau global de compétence de l'entreprise


ou lacunes dans les compétences des (tous postes confondus)
personnes? Plan de formation
Plan de formation
Comment mesurer l'efficacité de ces actions ?
Preuves de ces suivis ? Plan de carrière

Comment revoyez-vous ces points (fréquence, Programmes de formation, habilitations,


périodicité, événement. ..) ; est-ce que vous qualifications...
respectez uniquement l'exigence légale Liste de formateurs compétents, organismes
d'entretien périodique avec le personnel ou reconnus par l'organisation
allez-vous au-delà ?
Mesure d'efficacité de la formation

Etc.

15.1.3 7.3 - Sensibilisation


a::
0
z
u..
<l'.
LI)
• Qu'est-il demandé?
ri
0
N
Le tableau 15.9 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.
©
.....
;:;.
01 Tableau 15.9 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 7.3
·;:
>-
Cl..
0
u 7. SUPPORT
7.3 Sensibilisation

L'organisme doit s'assurer que les personnes effectuant un travail sous son contrôle sont
sensibilisées :
a) à la politique environnementale ;

354
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

b) aux aspects environnementaux significatifs et aux impacts environnementaux réels ou


potentiels correspondants associés à leur travail ;
c) à l'importance de leur contribution à l'efficacité du système de management environnemental,
y compris aux effets bénéfiques d'une amélioration des performances environnementales ;
d) aux répercussions d'un non-respect des exigences du système de management
environnemental, y compris le non-respect des obligations de conformité de l'organisme.

NF EN ISO 14001 Annexe A.7.3 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 15.10) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

Tableau 15.10 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 7.3

7. SUPPORT
7.3 Sensibilisation
Nouvelle exigence /
a::
0 Implication du personnel et de ceux sous le contrôle de
z
u... Exigence renforcée ou l'organisme pour améliorer la performance environnementale.
<l'.
LI) clarifiée
ri
0
Suppression des procédures.
N
© Lien avec la version
..... 4.4.2. Compétence, formation et sensibilisation
;:;.
01
ISO 14001 :2004
·;:
>-
Cl..
0
u • Comment s'y prendre ?
Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après (voir tableau 15.11) doivent être traités.

355
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 15.11 Résumé des principales exigences - Paragraphe 7.3

- Sensibiliser tout le personnel travaillant sous le contrôle de l'organisme.


- Rôle moteur du leadership dans le développement de la culture environnementale.
- Transmission des connaissances et incitation aux changements des pratiques non
respectueuses de l'environnement.
Finalité : développer une culture environnementale.
Risques : absence d'intérêt pour le personnel dans les enjeux environnementaux du site.

Au travers d'une direction et d'une hiérarchie moteur, chaque membre du


personnel, ainsi que ceux travaillant sous le contrôle de l'organisme, doit
pourvoir appréhender la philosophie de la norme et son application concrète
sur le terrain.

Pour ce faire, une information pertinente doit être dispensée à l'ensemble du


personnel. La manière dont la sensibilisation sera réalisée n'est pas imposée.
Plusieurs solutions peuvent être retenues :
~ sensibilisation de petits groupes d'individus (20 personnes) par le
responsable environnement durant au maximum 2 heures ;
~ intervention d'un consultant environnement dans les conditions décrites
ci-dessus;
~ réunions par secteur où on consacre du temps (en début de poste, par
exemple) pour évoquer la démarche environnementale et la performance
du site;
~ réalisation de quart d'heure environnement/sécurité mensuel où des
sujets pragmatiques sont traités ;
a::
0
z ~ borne interactive positionnée dans des lieux de passage ;
u...
<l'.
LI)
~ journée environnement « libre-service » avec panneaux de présentation,
ri
0
N
stand d'information, petit-déjeuner ;
©
..._, ~ journal spécial sur ce thème ;
;:;.
01
·;: ~ accueil des prestataires ;
>-
Cl..
0 ~
u
Il ne faut pas perdre de vue que tous les travailleurs sont très occupés. Il
est souhaitable que la direction s'organise pour libérer son personnel
périodiquement pour des échanges sur le sujet. Ces sujets devront permettre
de répondre aux exigences du référentiel (point a à d). Un exemple est donné
ci-après.

356
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

> Exemple de programme de sensibilisation


> Généralités environnementales.
> Pourquoi mettre en place une démarche environnementale sur le site (enjeux, contexte,
parties intéressées) ?
> Présentation du site : thèmes environnementaux de l'analyse environnementale.
> Réglementation principale appliquée au site : qu'est qu'une ICPE ? Les principales
règles environnementales à respecter ?
> Principes de base de l'ISO 14001.
> Application de l'ISO 14001 sur le site : politique environnementale, méthode de
recensement des aspects environnementaux, impacts environnementaux significatifs
par secteur, les risques et opportunités, plan d'amélioration environnemental par
secteur, qui fait quoi en environnement. ..
> Maîtrise opérationnelle en situation normale et anormale de fonctionnement.
> Gestion des situations d'urgence.
> Les indicateurs de performance.
> Signalement des écarts : fiche de non-conformité.
Nouvel embauché : chaque nouvel embauché (stagiaire, COD, intérimaire, apprenti .. .)
reçoit un livret d'accueil dans lequel est incluse une fiche environnement. Le responsable
environnement porte à leur connaissance la démarche environnementale du site, la
politique et les consignes de maîtrise opérationnelle et/ou de prévention des situations
d'urgence les concernant et leur rôle dans l'amélioration de la performance de l'entreprise.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 15.12) peuvent permettre d'aiguiller
a:: sur les points clés de vigilance.
0
z
u...
<l'. Tableau 15.12 Les principales questions d'audit - Paragraphe 7.3
LI)
ri
0
N
© 7.SUPPORT
..._,
;:;.
01 7.3 Sensibilisation
·;:
>-
Cl..
0 Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
u
- Accueil des nouveaux arrivants
- Résultats d'audit terrain
- Causerie - Y<i d'heure HSE
Quelles sont vos dispositions en matière de
- Leçon ponctuelle suite à un accident
sensibilisation ?
- Comptes rendus de tests de situations
d'urgence
- Compte rendu d'audits système

357
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 15.12 Les principales questions d'audit- Paragraphe 7.3


(suite)

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


- Fiches de progrès
- Remontées d'info sur des écarts
Comment vous assurez-vous que les
environnementaux, les indicateurs, les
personnes/personnels sont bien sensibilisés
résultats, la performance
aux enjeux du système (SME) ?
- Suivi du nombre de suggestion par le
personnel
Comment déployez-vous votre culture - CR d'accueil sécurité/environnement pour
environnement auprès des sous-traitants et les entreprises externes
fournisseurs ? - Audit terrain
Etc.

15.1.4 7.4 - Communication

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 15.13 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 15.13 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 7.4

7. SUPPORT
7.4 Communication
7.4.1 Généralités
a::
0
z L'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour les processus nécessaires à la
u...
<l'. communication interne et externe, pertinents pour le système de management environnemental,
LI)
ri y compris :
0
N
a) sur quels sujets communiquer ;
©
..._,
;:;.
01
b) à quels moments communiquer ;
·;:
>-
Cl.. c) avec qui communiquer ;
0
u
d) comment communiquer.
En établissant son ou ses processus de communication, l'organisme doit:
- prendre en compte ses obligations de conformité ;
- s'assurer que les informations environnementales communiquées sont cohérentes avec les
informations générées au sein du système de management environnemental et qu'elles sont
fiables.

358
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

L'organisme doit répondre aux communications pertinentes sur son système de management
environnemental.
L'organisme doit conserver des informations documentées comme preuve de ses communications
de façon appropriée.

7.4.2 Communication interne

L'organisme doit :
a) communiquer en interne les informations pertinentes relatives au système de management
environnemental aux différents niveaux et fonctions de l'organisme, en particulier les
changements apportés au système de management environnemental de façon appropriée ;
b) s'assurer que son ou ses processus de communication permettent aux personnes effectuant
un travail sous le contrôle de l'organisme de contribuer à l'amélioration continue.

7.4.3 Communication externe

L'organisme doit communiquer en externe les informations pertinentes relatives au système


de management environnemental, comme établi par le ou les processus de communication de
l'organisme et requis par ses obligations de conformité.

NF EN ISO 14001 Annexe A.7.4 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

Informations documentées comme preuves de ses communications de façon appropriée.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
a:: Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 15.14) permettent à ceux
0
z
u... qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
<l'.
LI)
ri
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
0
N clarifications.
©
.....
;:;.
01 Tableau 15.14 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 7.4
·;:
>-
Cl..
0
u 7. SUPPORT
7.4 Communication
Déterminer un processus de communication proactif en lien avec
Nouvelle exigence
le contexte et les attentes des parties intéressées.

359
Au cœur de /'ISO 14001:2015

La communication interne reste très ouverte mais elle s'adresse


à tous ceux qui œuvrent pour l'entreprise. Cela intègre les
remontées d'information au niveau du personnel, au sens
large, dans l'objectif d'atteindre les résultats et d'améliorer la
performance environnementale.
Exigence renforcée ou
clarifiée La détermination a priori des besoins de communication et la
prise en compte des parties intéressées dans la planification de la
communication.
La conservation de preuve pour la communication : notion de
transparence et de fiabilité.

Lien avec la version


4.4.3 Communication
ISO 14001:2004

+ Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 15.15).

Tableau 15.15 Résumé des principales exigences - Paragraphe 7.4

- Définir le processus de communication interne et externe entre les différents niveaux et


fonctions.
- Traiter (recevoir et documenter) les demandes pertinentes des parties intéressées externes.
- Conserver les informations documentées.

Finalité : s'assurer de la transmission des informations pertinentes relatives au SME et à la


performance, au sein de l'usine et avec les différentes parties intéressées afin d'en améliorer
l'efficacité.
Risques : démotivation du personnel sur l'intérêt du SME. Ne pas favoriser de bonnes relations
a:: avec les parties intéressées.
0
z
u...
<l'.
LI)
ri Assurer la communication interne
0
N
© Afin de maintenir l'efficacité du système de management environnemental,
..._,
;:;.
01 l'entreprise doit apporter toute son attention aux échanges d'informations sur
·;:
>-
Cl..
ce thème. La communication mise en place en interne doit pouvoir circuler par
0
u des moyens adaptés et gérés, de la direction vers les opérateurs et vice versa.

Lutilisation de relais, au travers de la nomination de correspondants


environnement, peut permettre de franchir certaines barrières hiérarchiques
réticentes et de faciliter la communication, notamment dans les grandes
structures. Ainsi, en mettant à disposition, à l'ensemble du personnel,
des informations pertinentes sur les performances environnementales
de l'entreprise, des suggestions pourront être émises. En répondant aux

360
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

préoccupations des travailleurs, ceux-ci seront davantage motivés pour


participer activement à l'amélioration de la prise en compte de l'environnement
dans leur travail quotidien. Cette communication interne doit également
englober les sous-traitants et les fournisseurs (ou autres parties prenantes),
afin que ces derniers puissent mieux intégrer les bonnes pratiques.

Une méthodologie de communication entre les différentes fonctions de


l'entreprise et les différents niveaux hiérarchiques est demandée (voir
tableau 15.16). Pour une construction complète d'un processus, se référer à
l'étape 2.

Tableau 15.16 Extrait du processus communication environnementale

Processus de communication environnementale

Finalité du processus : communiquer en interne et externe les informations documentées


pertinentes
Données d'entrée Processus Données de sortie Doc.
associés

Objectifs et plans
d'amélioration (PAME)
PAME
Politique
Politique
environnementale
Exigences ISO 14001 Communiquer sur le SME Indicateurs
Performance
environnementale Bulletin d'info
Plan de communication Affichage

a:: Aspects et impacts Communiquer


0 Liste des AES/IES et des
z environnementaux sur les aspects
u... risques et opportunités Pro. 6.1.2
<l'. environnementaux et les
LI) Risques et prioritaires
ri
0 opportunités risques et opportunités
N
© Recueil des parties
.....
;:;. P. écoute
01 intéressées et des
·;: client
>- Écoute client attentes
Cl..

u
0 Pro. gestion
Besoins et attentes Traitement des demandes Registre de demandes
des plaintes
des parties des parties intéressées Plaquette riverains
intéressées P. gestion des
Communiquer avec les POi nuisances
autorités
GEREP et GIDAF Pro. gestion
de crise
Plan d'urgence

361
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 15.16 Extrait du processus communication environnementale (suite)

Données d'entrée Processus Données de sortie Doc.


associés
Résultats des mesures
Exigences groupe (air, eau, énergie, Logiciel
Reporting déchet)
Exigences Enquête de performance
Logiciel
corporation HSE
Communiquer sur
Obligations de les obligations Veille réglementaire
Pro. 6.3.1
conformité réglementaires, les seuils État de conformité
à respecter

Les thèmes traités à l'intérieur de l'entreprise peuvent concerner les évolutions


des indicateurs, l'état d'avancement du plan d'action, le suivi des actions
correctives, les situations d'urgence, les comptes rendus des revues de
direction, la liste des relais environnement, le manuel environnement, la politique
environnementale, l'analyse environnementale, les comptes rendus d'audit, etc.

Plusieurs moyens de communication (voir tableau 15.17) sont à la disposition


de l'entreprise : journal interne, panneaux d'affichage (avec un emplacement
spécifique pour l'environnement), boîte à idées, réunions de secteur, CHSCT.. .

Tableau 15.17 Récapitulatif des modalités de communication interne

Moyens Responsable Personnel concerné Fréquence


Commission
a:: Journal interne Ensemble du personnel 3 fois par an
0 communication
z
u...
<l'. Responsable
LI) Panneau d'affichage Secteur fabrication 2 fois par an
ri environnement
0
N
© Réunion début de Ensemble du personnel du 5 minutes tous
..... Responsable secteur
;:;. poste secteur les matins
01
·;:
>-
Cl..
8 Communiquer en externe
L:organisme a, selon son activité, des obligations de communication de
résultats auprès des autorités publiques, telles que la Direction régionale de
!'Environnement, de !'Aménagement et du Logement (DREAL) ou l'Agence de
l'eau : résultats d'analyses des rejets liquides, campagne de mesure de bruit, bilan
déchet transmis le plus souvent via les logiciels GEREP (logiciel de déclaration
annuelle des émissions et des transferts de polluants et des déchets) et GIDAF

362
Étape 9 - Disposer de ressources, former, sensibiliser et communiquer

(logiciel de gestion informatisée des données d'autosurveillance fréquente).


Hormis ce côté réglementaire, l'entreprise peut également prévoir de répondre
aux questions des riverains, à des demandes de visite, à des plaintes, aux
investisseurs, aux organisations non gouvernementales, aux associations aux
parties intéressées influentes (voir Étape 2) ...

L'.organisme, en fonction de son domaine d'application, communique aux


parties intéressées jugées influentes les données permettant de renforcer
l'atteinte aux résultats (voir Étape 2). La nouvelle version du référentiel est
axée sur une transparence et une collaboration renforcées avec les parties
prenantes dans une logique de développement durable. Pour des raisons
d'image de marque, de marketing, de relations cordiales avec les riverains,
d'éthique, l'organisme peut réaliser des journées portes ouvertes, des articles
de presse, des conférences, des salons exposants, des activités associatives
d'industriels, des plaquettes de communication reprenant quelques points
clés des performances environnementales.

Les entreprises peuvent se baser, par exemple, sur le cahier des charges
de la « Déclaration environnementale » exigée dans l'éco-audit ou EMAS
(règlement européen Environmental Management and Audit Scheme), dont
un exemple est donné ci-dessous :
...,. Politique environnementale (valeurs, objectifs et performance à compléter).
...,. Présentation du site : localisation et historique, évolution du site,
constructions et aménagements, plan des installations, implantation,
flux des matières et procédés, présentation des produits, organigramme,
classement du site au titre des installations classées ...
a:: ...,. Étude des effets environnementaux et amélioration : bilan des entrants et
0
z
u... des sortants, impact des activités sur l'eau, l'air, le sol, consommation en
<l'.
LI) énergie, bruit généré par les activités, déchets, impact visuel du site, trafic
ri
0
N routier engendré par les activités.
©
..... ...,. Maîtrise des risques : évaluation des risques, préparation et réponse aux
;:;.
01
·;: situations d'urgences.
>-
Cl..

u
0 ...,. Le système de management environnemental : structure documentaire,
évaluation et suivi, compétence, formation et sensibilisation,
communication, principales réalisations, principaux axes du programme
de management environnemental sur trois ans.

Communiquer en cas de crise


Il est fondamental d'avoir prévu les modalités de communication en cas de
crise environnementale, afin de réagir efficacement et éviter la transmission

363
Au cœur de /'ISO 14001:2015

d'informations erronées préjudiciables. Certaines entreprises décident qu'en


cas de crise, seul le directeur est autorisé à communiquer. Il est responsable
de l'organisation et du traitement de la crise. Une consigne de communication
des informations aux autorités et parties prenantes (préfecture, DREAL,
mairie, gestionnaire de la station de traitement des eaux de la ville, SOIS,
habitants ... ) en cas d'accident est à mettre en place et bien sûr à tester!

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après permettent d'aiguiller sur les points clés de vigilance.

Tableau 15.18 Les principales questions d'audit- Paragraphe 7.4

7. SUPPORT
7.4 Communication
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
Comment déterminez-vous les besoins de - Processus communication
communication pour l'interne comme l'externe - Processus écoute clients
en complément des exigences de la norme?
Votre communication intègre-t-elle le qui fait Plan de communication
quoi, où, quand, comment?

Auprès de quelles parties prenantes - Liste des parties intéressées


communiquez-vous ? - Compte rendu de réunion avec les parties
intéressées
Comment les exigences des parties - Plan de communication
intéressées sont-elles intégrées dans la - Constat de demande de la part des parties
a:: planification de la communication ? intéressées
0
z
u... - Compte rendu d'activités (GEREP, GIDAF...)
<l'.
LI)
envoyés aux autorités
ri
0 - Bilan environnemental
N
© - Internet
..._,
;:;.
01 Comment vous assurez-vous de la qualité des Données environnementales
·;:
>- informations environnementales reportées
Cl..

u
0 suite à l'analyse des données?
Comment vous assurez-vous que les Méthodes utilisées et sources des données
informations communiquées sont fiables, claires, environnementales
transparentes, crédibles et appropriées ?
Comment communiquez-vous sur les données Supports, affichage, e-mails, vidéo, journal
du SME? interne, réunion ...
Comment prenez-vous en compte les initia- Liste des remontées, suggestions, initiatives
tives qui contribuent à l'amélioration du SME ? pour l'amélioration du SME

364
16
Étape 10 - Évaluer
les performances
du système de management
environnemental
et s'améliorer

a::
0
~ _Ob~je_ct_if_s~~~~~~~~~~~~~~~~~
LI)

8N Mettre en place un programme de surveillance et mesurage des activités,


© produits et services et améliorer la performance environnementale .
...,,
;:;.
01
·;:
>-
8 16.1 Quels chapitres/paragraphes
de l'ISO 14001:2015 sont concernés ?
Lorganisme doit répondre à ces questions de façon à respecter les exigences
décrites dans le chapitre 9 « Évaluation des performances » et dans le
chapitre 10 « Amélioration » :
...,. Paragraphe 9.1 - Surveillance, mesure, analyse et évaluation
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Paragraphe 9.2 - Audit interne


~ Paragraphe 9.3 - Revue de direction
~ Paragraphe 10.1 - Généralités
~ Paragraphe 10.2 - Non-conformité et actions correctives
~ Paragraphe 10.3 - Amélioration continue

1. Domaine d'application
2. Références normatives
3. Termes et définitions

4. Contexte de l'organisation
1O. Amélioration 5. Leadership
6. Planification
?. Support

9. Évaluation des 8. Réalisation des activités


performances opérationnelles

Figure 16.1Chapitre9 «Évaluation des performances» et chapitre 10 «Amélioration»

16.1.1 9.1 - Surveillance, mesure, analyse et évaluation


À ce stade de l'élaboration du système de management environnemental,
l'organisme a :
a:: ~ mis en place une structure organisationnelle et structurelle ;
0
z
u...
<l'. ~ identifié le contexte de l'entreprise ;
LI)
ri
0
~ identifié les éléments des activités, produits et services susceptibles
N
© d'interaction avec l'environnement ;
..._,
;:;.
01 ~ listé ceux ayant un impact significatif et les risques et opportunités ;
·;:
>-
Cl.. ~ recensé toutes les obligations de conformité et les écarts ;
0
u
~ fixé des objectifs réalisables et mesurables ;
~ programmé un plan d'action pour atteindre les résultats escomptés ;
~ mis en place la maîtrise opérationnelle en situation normale, anormale de
fonctionnement et en situation d'urgence ;
~ formé, sensibilisé et conforté les compétences des travailleurs ;

366
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

..,._ mis en place un réseau de communication de l'évolution du système de


management environnemental.

L'étape suivante consiste à contrôler le bon fonctionnement et la pertinence


des dispositions prises ainsi qu'à corriger les éventuelles dérives dans un
objectif d'amélioration continue. Le niveau de performance environnementale
à atteindre est laissé au choix de l'entreprise en fonction de ses valeurs.

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 16.1 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.
Tableau 16.1 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 9.1

9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES


9.1 Surveillance, mesure, analyse et évaluation
9.1.1 Généralités
L'organisme doit surveiller, mesurer, analyser et évaluer sa performance environnementale.
L'organisme doit déterminer :
a) ce qu'il est nécessaire de surveiller et mesurer ;
b) les méthodes de surveillance, de mesure, d'analyse et d'évaluation selon le cas, pour assurer
la validité des résultats ;
c) les critères selon lesquels l'organisme évaluera sa performance environnementale, ainsi que
les indicateurs appropriés ;
d) quand la surveillance et la mesure doivent être effectuées ;
e) quand les résultats de la surveillance et de la mesure doivent être analysés et évalués.
a::
0
z L'organisme doit s'assurer que des équipements de surveillance et de mesure étalonnés ou
u... vérifiés sont utilisés et entretenus de manière appropriée.
<l'.
LI)
ri
0
Il doit évaluer sa performance environnementale, ainsi que l'efficacité du système de
N management environnemental.
©
.....
;:;. L'organisme doit communiquer les informations pertinentes relatives à sa performance
01
·;: environnementale en interne et en externe, comme identifié dans son ou ses processus de
>-
Cl..
0
communication et requis par ses obligations de conformité.
u
L'organisme doit conserver des informations documentées pertinentes comme preuve des
résultats de surveillance, de mesure, d'analyse et d'évaluation.

NF EN ISO 14001 Annexe A.9.1 (Informative)


L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées
Preuve des résultats de surveillance, de mesure, d'analyse et d'évaluation.

367
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 16.2) permettent à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

Tableau 16.2 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 9.1

9. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE
9.1 Surveillance, mesure, analyse et évaluation - Généralités
L'organisme évalue sa performance en utilisation des indicateurs
Nouvelle exigence
appropriés.

Exigence renforcée ou
/
clarifiée
Lien avec la version
4.5.1 Surveillance et mesurage
ISO 14001 :2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 16.3).

Tableau 16.3 Résumé des principales expériences - Paragraphe 9.1

- Avoir une approche systématique pour la surveillance, la mesure, l'analyse et l'évaluation de sa


performance environnementale.
a:: S'assurer de la compétence du personnel.
0
z
u... - Communiquer sur la performance environnementale.
<l'. - Étalonner, vérifier, utiliser et entretenir l'équipement de surveillance.
LI)
ri
0 Enregistrer les résultats et les conserver conformément aux procédures de l'entreprise.
N
©
..._, Finalité : choisir des indicateurs pertinents permettant de suivre la performance
;:;.
01
environnementale de l'organisme. Entretenir les appareils de mesure, afin d'assurer la validité et
·;:
>- la justesse des résultats obtenus.
Cl..
0
u Risques : ne pas avoir de données fiables pour un suivi rigoureux de la performance.

Pilotage du processus de surveillance, de mesure, d'analyse


et d'évaluation de la performance environnementale
L'organisme connaît les opérations sources potentielles d'impact significatif
sur l'environnement ainsi que les risques et opportunités. Il va pouvoir mettre
en place une autosurveillance de ces éléments clés.

368
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Ceci va lui permettre de suivre :


..,.. les principales caractéristiques des opérations clés (contrôles
opérationnels appropriés) telles que le pH, l'utilisation des matériaux,
l'efficacité énergétique, le choix de l'emballage et le transport ;
..,.. le progrès du respect des engagements de la politique ;
..,.. la conformité aux objectifs ;
..,.. le niveau de maîtrise opérationnelle ;
..,.. la performance globale environnementale telles que les données sur la
consommation d'eau, d'énergie, de matières premières;
..,.. la performance du système de management.

Le suivi de ces différents paramètres demande la création d'indicateurs


pertinents appropriés. La norme ISO 14031 :2000 explicite comment les
identifier. Trois types d'indicateurs sont proposés :
..,.. les indicateurs de performance du management environnemental (IPM),
tels que le nombre d'heures de formation environnementale du personnel,
le pourcentage des objectifs environnementaux atteints ;
..,.. les indicateurs de performance environnementale (IPE), tels que kilo de
déchets toxiques/unité produite, kWh/unité produite ;
..,.. les indicateurs de condition environnementale (ICE), tels que mg métaux
3
lourds/m d'eau, kilos deco2 émis/heure de travail.

Les indicateurs de performance environnementale répondent à un besoin d'in-


formation permanent des différents partenaires de l'organisme, qu'ils soient
internes ou externes : direction, pilote de processus, production, achats, em-
a:: ployés, actionnaires, unions patronales, riverains, élus, administrations, clients ...
0
z
u...
<l'. La mise en place de ces indicateurs environnementaux, outil de gestion de
LI)
ri
0
l'environnement et de communication, nécessitent plusieurs étapes :
N
© ..,.. identification des aspects et des impacts environnementaux significatifs et
...,,
;:;.
01 des risques et opportunités ;
·;:
>-
Cl..
0
..,.. identification des principaux pilotes (processus métier) rattachés aux
u activités, produits et services, sources de nuisance critiques (potentielles
et/ou réelles) ;
..,.. recueil des données utiles à la construction des indicateurs auprès du
personnel concerné ;
..,.. définition d'une unité de référence afin d'établir des indicateurs pertinents ;

369
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ sélection des indicateurs les plus parlants et représentation des


informations voulues ;
~ communication des indicateurs aux différents acteurs.

Suivi des principales caractéristiques des opérations


Les organismes soumis à la réglementation des installations classées
pour la protection de l'environnement (ICPE) réalisent déjà de nombreuses
mesures qu'ils sont obligés de mettre à disposition et/ou de communiquer
aux inspecteurs des installations classées. Dans le cadre du système
de management environnemental, en plus des contrôles imposés
par la réglementation, viennent s'ajouter les contrôles des principales
caractéristiques des opérations ayant un impact environnemental significatif
(déjà imposés ou non par la réglementation).

Un exemple de tableau synthétique des contrôles réalisés sur les opérations,


sources potentielles d'impact significatif est donné ci-après. Selon la norme
ISO 14031, les indicateurs présentés dans ce tableau sont des indicateurs
de conditions environnementales (voir tableau 16.4). Il va de soi que ces
surveillances peuvent être rattachées à des paramètres non mesurables par
des appareils, et donc non quantifiables. On peut citer, par exemple : l'évaluation
trimestrielle des progrès par rapport au projet, l'enquête auprès des utilisateurs,
le suivi de la fréquence de maintenance par rapport au planning établi, la
surveillance des formations conduites pour les employés du secteur production,
les évaluations trimestrielles des pratiques de gestion des déchets huileux.

Tableau 16.4 Extrait d'un tableau de surveillance et mesurage

a::
0 Principales caractéristiques des opérations et activités susceptibles
z
u... d'avoir un impact significatif
<l'.
LI)
ri Opérations de
0 Responsable
N Domaine mesure et de Méthodologie Procédures
© du suivi
..._, surveillance
;:;.
01
·;: EAU pH pH-mètre en continu LAB XXX M. X
>-
Cl..
0
u Analyse une fois par
MES LAB XXX M. X
semaine
Mesure par débitmètre
Débit LAB XXX M.X
en continu
SOL/ Surveillance du sous- Analyse annuelle par un
PRO ENV YY M.X
SOUS-SOL sol (métaux lourds) laboratoire agréé
Mesure annuelle par PRO ENV
BRUIT Mesures de bruit M. y
organisme agréé XXX

370
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

À ce tableau , on peut ajouter une colonne contenant l'identification de l'aspect


environnemental significatif surveillé et mesuré, afin de pouvoir faire le lien,
également, avec le plan d'action (voir Étape 6).

La liste récapitulative des contrôles opérationnels à effectuer peut être plus


précise en apportant les informations suivantes :
..,.. fréquence des contrôles ;
..,.. documents associés: procédure, enregistrement, instruction, mode opératoire... ;
..,.. nom du responsable de la mesure et/ou du contrôle ;
..,.. seuils à respecter;
..,.. nombre de dépassements autorisés ...

Les résultats des différents contrôles réalisés et leur conformité aux


dispositions imposées ou prises doivent être enregistrés et synthétisés (voir
tableau 16.5).
Tableau 16.5 Extrait d'une fiche de synthèse de surveillance et mesurage

Principales caractéristiques des opérations susceptibles d'avoir un impact significatif


Fiche de synthèse des surveillances et mesurages
Date:
Gérée par:
Domaine Opérations de mesure et Paramètres à Résultats État de
surveillance respecter obtenus conformité

a::
0
z
u...
<l'. En cas d'écart, notamment vis-à-vis des seuils imposés par la réglementation,
LI)
ri
0
une fiche de non-conformité doit être remplie et analysée. Des dispositions
N
seront donc prises pour identifier l'origine du problème et le maîtriser.
©
.....
;:;.
01
·;: Suivi de la conformité aux objectifs
>-
Cl..

u
0 L'.état d'avancement des actions du plan d'amélioration environnemental et
l'évaluation de la conformité aux objectifs doivent être effectués régulièrement,
afin de suivre l'efficacité du système de management environnemental.

Cette évaluation est réalisée par le biais d'indicateurs. Il faut s'assurer que
ces indicateurs soient mesurables, pertinents (qu'ils mesurent bien ce qui est
prévu) et que, le cas échéant, les instruments nécessaires soient disponibles
et opérationnels. Par exemple, la mesure de la quantité de déchets produits par

371
Au cœur de /'ISO 14001:2015

un secteur de l'entreprise devra être rapportée à une mesure de l'activité de ce


secteur, de manière à s'affranchir des variations de production (voir tableau 16.6).

Tableau 16.6 Indicateurs de performance opérationnelle

Indicateurs Exemples

Incidents Nombre d'incidents liés à l'environnement


environ nementaux
Nombre de poursuites judiciaires
Nombre de dépassements des niveaux autorisés

Air Quantités de so2(kg)/quantité de produit fabriqué


Eau Quantité de matières en suspension rejetées/quantité d'effluents
rejetés
Consommation en eau potable/quantité de produit fabriqué

Déchets Quantité de déchets banals industriels/quantité de produit fabriqué


Quantité de cartons/quantité de DIB produit
Taux de recyclabilité du produit fini

Produits chimiques Taux de produits CMR dans les produits finis

Ces indicateurs sont mis en place dès l'élaboration du plan d'amélioration


environnemental (voir Étape 6). Ces indicateurs de performance opérationnelle
peuvent être reportés dans un tableau de bord (tableau récapitulatif) géré par
le responsable environnement et communiqué à la direction.

Ce tableau de bord comprend les engagements de la politique


environnementale, les objectifs du plan d'amélioration environnemental, les
a:: indicateurs associés et une synthèse de leur évolution (voir tableau 16.7).
0
z
u... Tableau 16.7 Extrait d'un plan d'amélioration environnemental
<l'.
LI)
ri
0
N
Suivi des
© No État des
..._, Indicateur actions
;:;. Objectif Cible Actions indicateurs
01
·;:
AES des cibles au
au 01/06/15
>-
Cl..
01/12/15
0
u Mettre en
place Réalisation :
des systèmes nombre de Mise en
30 % des
Protéger d'aspiration machines place
1 machines
l'air sur toutes équipées/ de système
équipées
les machines nombre total d'aspiration
des ateliers A de machine
et B

372
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Tableau 16.7 Extrait d'un plan d'amélioration environnemental


(suite)

Suivi des
No État des
Indicateur actions
Objectif Cible Actions indicateurs
AES des cibles au
au 01/06/15
01/12/15
Étude du
regroupe-
ment des 70 % des
Mise en place produits
% de bac stockages
systématique chimiques
Protéger de rétention de produits
de bac de sur des
les eaux mis/au chimiques
10 rétention lieux de
et le sol/ stockage sur rétention
sous les stockage
sous-sol de produits dans
produits appropriés.
chimiques des locaux
chimiques
Achat de appropriés.
bacs de
rétention

Suivi de la performance environnementale

L'.organisme doit pouvoir suivre régulièrement sa performance


environnementale globale au travers d'indicateurs de performance. Ceux-ci
permettent de présenter, plus simplement, l'amélioration continue de l'entreprise
en matière d'environnement et sont un outil permettant la sensibilisation, la
planification et le contrôle en matière de gestion environnementale.

Il est rappelé que la norme NF EN ISO 14001 n'exige aucune obligation


a:: en termes de performance environnementale, puisqu'il s'agit d'une
0
z démarche volontaire. Toutefois, la direction doit s'engager à respecter
u...
<l'. la réglementation applicable et s'organiser de manière à assurer une
LI)
ri
0
N
amélioration continue de son système de management environnemental.
© L'organisme doit indiquer les résultats qu'elle compte atteindre et mesurer
...,,
;:;.
01 ainsi sa performance.
·;:
>-
Cl..
0 Le choix de ces indicateurs de performance dépend des aspects
u
environnementaux significatifs (issus de l'analyse environnementale), des
objectifs globaux fixés par la direction au travers de sa politique et de son
plan d'amélioration environnemental (voir tableau 16.8).

La norme NF EN ISO 14031:2000 « Management environnemental -


Évaluation de la performance environnementale - Lignes directrices» donne
de nombreux exemples d'indicateurs de performance.

373
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 16.8 Extrait d'un tableau d'évaluation


des performances environnementales

Objectifs généraux
Réduction de la production de
de la politique Respect de la réglementation
déchets
environnementale

Mesures associées Conformité/textes Production de déchets


% de réduction de la quantité
Indicateurs associés % conformité/textes généraux de déchets produits pour 2001 /
production
Responsable Responsable environnement Responsable production

État des indicateurs


95 % au 06/15 1O% de réduction
au...

Vérifier les équipements de surveillance


Afin de mesurer et surveiller les activités et les opérations susceptibles
d'engendrer des impacts significatifs sur l'environnement, des équipements
sont souvent nécessaires (voir tableau 16.9). Ceux-ci sont identifiés et gérés
par les responsables des services concernés, et une liste globale est tenue
à jour.
Tableau 16.9 Liste d'équipements de mesure de l'environnement

Identification Date de mise Paramètres à Fréquence Documents


des en service mesurer d'étalonnage associés
équipements

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N Des procédures écrites peuvent contribuer à apporter des informations sur
©
..._, les méthodes d'étalonnage et de vérification des équipements utilisés pour
;:;.
01
·;: assurer la fiabilité des mesures, et sur les méthodes de maintien en bon état
>-
Cl..
0 des équipements.
u
Les organismes ayant déjà mis en place un système de management de la
qualité pourront reprendre la procédure « Maîtrise des équipements de contrôle,
de mesure et d'essais » et s'en inspirer ou la compléter avec les équipements
propres à l'environnement : matériel de mesure, les logiciels de traitement
de ces mesures... Des modes opératoires et/ou des instructions décrivant la
méthode à suivre pour réaliser les mesures peuvent être créés si nécessaire.

374
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Des fiches de vie des appareils, instruments, équipements spécifiques aux


mesures environnementales devront également être créées.

Lorsque les mesures et les surveillances sont sous-traitées, l'organisme doit


vérifier que la procédure définie est respectée. Un certificat d'agrément peut
être exigé.

>environnement
Extrait du paragraphe « Surveillance, mesure, analyse et évaluation » d'un manuel

Afin d'atteindre nos résultats environnementaux escomptés, nous surveillons et


mesurons:
> la conformité aux procédures opérationnelles et organisationnelles mises en place ;
> la conformité à nos obligations de conformité ;
> la conformité aux objectifs et cibles fixés ;
> l'évolution de la performance environnementale du site.
La surveillance et le mesurage sont soit effectués en interne selon les instructions mises
en place, soit effectués par des organismes extérieurs.
Suivi des contrôles opérationnels appropriés
Les résultats de ces contrôles sont enregistrés dans le tableau récapitulatif de la
procédure PRO-ENV XXX. Un suivi de la conformité y est reporté.
Conformité aux objectifs
~atteinte des objectifs du plan d'action environnemental est vérifiée régulièrement par le
responsable environnement et le comité de pilotage lors des réunions « environnement »
trimestrielles et lors des audits internes. Les résultats sont présentés en revue de
direction par les pilotes des processus métier et le responsable environnement, afin de
prendre les dispositions adéquates.
a::
0 Suivi de la performance environnementale
z
u...
<l'. Ce suivi trimestriel est réalisé par le responsable environnement au moyen d'indicateurs
LI)
ri
0
spécifiques des engagements de la politique environnementale. Les résultats sont
N
reportés dans le tableau de suivi de la procédure PRO-ENV XXX. Ils sont présentés en
©
.....
;:;.
revue de direction.
01
·;:
>- Équipements de surveillance
Cl..
0
u Les équipements de surveillance et mesurage sont identifiés en fonction des activités
et opérations concernées et maîtrisés par la procédure d'étalonnage et de contrôle des
équipements environnement PRO QUAL XXX.

• Les questions d'audit

Les questions d'audit ci-après (voir tableau 16.10) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

375
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 16.10 Les principales questions d'audit - Paragraphe 9.1

9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES

9.1 Surveillance, mesure, analyse et évaluation

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves

Liste des aspects environnementaux


Quels sont les éléments que vous surveillez ? significatifs et opérations associées
Liste des points de contrôles associés

Comment surveillez-vous et mesurez-vous ces


caractéristiques ? Indicateurs
Selon quels critères ? Tableau de bord
Quels sont vos objectifs, les résultats attendus Rapport de conformité aux obligations
et les moyens mis en place ?

Quels sont les critères de performance ? Tableau comparatif des résultats


Comment évaluez-vous votre performance
environnementale ? Revue de direction

Quels équipements de mesure utilisez-vous ? Liste des équipements de mesure


Comment les suivez-vous ? Fiche de vie
Etc.

16.1.2 9.2 - Audit interne

• Qu'est-il demandé?
a::
0
z
u... Le tableau 16.11 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.
<l'.
LI)
ri
0
Tableau 16.11 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 9.2
N
©
..._,
;:;. 9. Évaluation des performances
01
·;:
>-
Cl..
9.2 Audit interne
0
u 9.2.1 Généralités
L'organisme doit réaliser des audits internes à des intervalles planifiés pour fournir des
informations permettant de déterminer si le système de management environnemental :
a) est conforme :
1) aux propres exigences de l'organisme concernant le système de management environnemental,
2) aux exigences de la présente norme internationale ;
b) est efficacement mis en œuvre et tenu à jour.

376
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Tableau 16.11 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 9 .2 (suite)

9.2.2 Programme d'audit interne


L'organisme doit planifier, établir, mettre en œuvre et maintenir un ou des programmes d'audit
interne, couvrant notamment la fréquence, les méthodes, les responsabilités, les exigences de
planification et le compte rendu de ses audits internes.
Lors de l'établissement du programme d'audit interne, l'organisme doit prendre en considération
l'importance environnementale des processus concernés, les changements ayant une incidence
sur l'organisme et les résultats des audits précédents.
L'organisme doit :
a) définir les critères d'audit et le périmètre de chaque audit ;
b) sélectionner des auditeurs et réaliser des audits pour assurer l'objectivité et l'impartialité du
processus d'audit;
c) veiller à ce que les résultats des audits soient rapportés à la direction concernée.
L'organisme doit conserver des informations documentées comme preuve de la mise en œuvre du
programme d'audit et des résultats d'audit.

NF EN ISO 14001 Annexe A.9.2 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
Informations documentées exigées
Informations documentées comme preuve de la mise en œuvre du programme d'audit et des
résultats d'audit.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
a:: Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 16.12) permettent à ceux qui
0
z
u...
<l'.
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
LI)
ri des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.
0
N
© Tableau 16.12 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 9.2
...,,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
9. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE
0
u 9.2 Audit interne
Nouvelle exigence /

Exigence renforcée ou Le programme d'audit est préparé en fonction des risques et


clarifiée opportunités.
Lien avec la version 4.5.5 Audit interne
ISO 14001 :2004

377
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Comment s'y prendre ?

Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs


fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 16.13).

Tableau 16.13 Résumé des principales exigences - Paragraphe 9.2

- Établir un (ou des) programme(s) d'audit adapté(s) au SME en place.


- Réaliser périodiquement des audits.
- Fournir à la direction des informations sur les résultats des audits.
- Identifier les opportunités d'amélioration du SME.
- Choisir des auditeurs indépendants et objectifs.
Finalité : veiller à l'adéquation du SME mis en place avec les exigences
du référentiel normatif et les dispositions prises et son application sur le terrain.
Risques : ne pas permettre une amélioration et une évaluation efficace du SME.

Le processus d'audit du SME mis en place est similaire à celui créé pour le
système de management de la qualité. Une méthodologie commune peut
ainsi être utilisée, mais des compléments spécifiques à l'environnement
seront apportés.

Adaptation du programme d'audit

L'élaboration du programme d'audit est fondée sur les risques et opportunités


décelés par l'organisme (voir Étape 2). Ainsi, des secteurs feront l'objet de plus
de contrôles que d'autres, moins impactant sur l'environnement et la stratégie
de l'entreprise. Des objectifs d'audit devront être définis pour s'assurer de
a::
0
z la pertinence des dispositions prises. Les nouveautés/changements ayant
u...
<l'. une incidence sur l'organisme devront être intégrés dans la planification des
LI)
ri
0
audits internes. En trois années, a minima, tout le système de management
N
© environnemental devra être passé en revue.
..._,
;:;.
01
·;: Information de la direction
>-
Cl..
0
u La direction doit être informée des résultats des audits afin que, lors de la
revue de direction, elle puisse prendre les mesures nécessaires pour corriger
ou prévenir les non-conformités spécifiques et améliorer les performances
environnementales.

378
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Qualification des auditeurs internes environnement

Les auditeurs doivent connaître les modalités de réalisation d'un audit, mais
également posséder des compétences en :
..,.. principes et techniques de management environnemental : norme NF EN
ISO 14001 ... ;
..,.. sciences et technologies de l'environnement : notions générales sur
l'environnement, les pollutions, les techniques de surveillance ... ;
..,.. aspects techniques et environnementaux des opérations : aspects et
impacts du secteur d'activité, caractéristiques critiques des processus
opérationnels ...

En effet, l'audit est un formidable outil de contrôle du bon fonctionnement du


système mis en place, mais encore faut-il que les auditeurs en connaissent
les règles. Une formation des « futurs auditeurs internes » aux techniques
de l'audit du SME leur permet d'acquérir les compétences pour réaliser
des contrôles pertinents. Ces auditeurs peuvent appartenir à l'entreprise,
au groupe dont elle fait partie ou à un organisme travaillant pour le compte
de l'entreprise. Ils doivent, cependant, intervenir en toute indépendance et
impartialité, afin de garantir toute objectivité. Le personnel pratiquant les
audits qualité peut être auditeur SME, à la condition que leur formation soit
complétée.

La norme NF EN ISO 19011 :2012 « Lignes directrices pour l'audit des systèmes
de management » apporte des précisions sur les qualités personnelles, le
niveau d'éducation, la formation, l'expérience professionnelle, les domaines
a:: de compétences des auditeurs internes. Il n'est pas spécifié dans la norme
0
z
u... NF EN ISO 14001 que l'organisme doit réaliser les audits conformément aux
<l'.
LI) normes relatives aux audits comme la NF EN ISO 19011 :2012. L:organisme
ri
0
N tirera cependant de leur lecture de précieuses informations.
©
...,,
;:;.
01
Les questions d'audit
·;:
>-
Cl..

u
0
Les questions d'audit ci-après (voir tableau 16.14) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

379
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 16.14 Les principales questions d'audit- Paragraphe 9.2

9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES


9.2 Audit interne

Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves


Programme d'audit - Couverture des audits
Comment conduisez-vous vos audits internes ?
par rapport aux exigences - Fréquence des
À quelle fréquence ?
audits
Sur quelles bases avez-vous établi votre Liste des AES - Liste des opportunités et
programme d'audit ? risques
Quels sont les critères d'audit? Programme d'audit
Comment avez-vous choisi les auditeurs Motivation - Compétence - Capacité -
internes? Objectivité et impartialité
Comment utilisez-vous les informations Retour d'expérience - Changement des
collectées lors des audits ? pratiques -Adaptations des processus ...
Comment vous assurez-vous de la
Compte rendu d'audit
transmission des résultats d'audit?
Comment mettez-vous en œuvre les actions
Plan d'action - Fiche de non-conformité
appropriées ?

Etc.

16.1.3 9.3 - Revue de direction

a:: • Qu'est-il demandé?


0
z
u...
<l'. Le tableau suivant (voir tableau 16.15) reprend les exigences du référentiel
LI)
ri
0
ISO 14001:2015.
N
©
..._, Tableau 16.15 Exigences du référentiel ISO 14001:2015- Paragraphe 9.3
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES
u
9.3 Revue de direction
À des intervalles planifiés, la direction doit procéder à la revue du système de management
environnemental mis en place par l'organisme, afin de s'assurer qu'il est toujours approprié,
adapté et efficace.
La revue de direction doit prendre en compte :
a) l'état d'avancement des actions décidées à l'issue des revues de direction précédentes ;

380
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Tableau 16.15 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Paragraphe 9.3 (suite)

9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES


9.3 Revue de direction

b) les modifications :
1) des enjeux externes et internes pertinents pour le système de management environnemental ;
2) des besoins et attentes des parties intéressées, y compris des obligations de conformité ;
3) des aspects environnementaux significatifs ;
4) des risques et opportunités ;
c) le niveau de réalisation des objectifs environnementaux ;
d) les informations sur la performance environnementale de l'organisme, y compris les tendances
concernant :
1) les non-conformités et les actions correctives ;
2) les résultats de la surveillance et de la mesure ;
3) le respect de ses obligations de conformité ;
4) les résultats d'audit ;
e) l'adéquation des ressources ;
f) la communication pertinente provenant des parties intéressées, y compris les plaintes ;
g) les opportunités d'amélioration continue.
Les éléments de sortie de la revue de direction doivent inclure :
- les conclusions sur la pertinence, l'adéquation et l'efficacité continues du système de
management environnemental ;
- les décisions relatives aux opportunités d'amélioration continue ;
- les décisions relatives aux éventuels changements à apporter au système de management
environnemental, y compris les ressources ;
- les actions à mener, si nécessaire, lorsque les objectifs environnementaux n'ont pas été atteints ;
a:: - les opportunités d'amélioration de l'intégration du système de management environnemental
0
z avec d'autres processus métier, si nécessaire ;
u...
<l'. - les éventuelles implications pour l'orientation stratégique de l'organisme.
LI)
ri
0
L'organisme doit conserver des informations documentées comme preuve des éléments de sortie
N
des revues de direction.
©
..._,
;:;.
01
NF EN ISO 14001 Annexe A.9.1 (Informative)
·;:
>-
Cl.. L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.
0
u
Informations documentées exigées
Preuves des conclusions des revues de direction.

381
Au cœur de /'ISO 14001:2015

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (tableau 16.16) permettent à ceux qui
ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un aperçu
des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des clarifications.

Tableau 16.16 Synthèse des principales modifications - Paragraphe 9.3

9. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE

9.3 Revue de direction

Nouvelle exigence /

Exigence renforcée ou
Liste plus précise et plus complète des données d'entrées.
clarifiée
Lien avec la version
4.6 Revue de direction
ISO 14001:2004

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 16.17).

Tableau 16.17 Résumé des principales exigences- Paragraphe 9.3

- Réaliser une revue de son SME pour évaluer sa pertinence, son adéquation et son efficacité.
- Prendre en compte les aspects environnementaux inclus dans le domaine d'application du
SME.
a:: - Collecter les données d'entrée.
0
z
u... - Établir une conclusion de la revue de direction.
<l'.
LI)
- Communiquer les plans d'action issus de la revue de direction et autres informations
ri
0 pertinentes.
N
©
..._, Finalité : la direction s'assure que son organisation produit les résultats escomptés .
;:;.
01
·;: Risques: ne pas proposer des pistes d'amélioration.
>-
Cl..
0
u Le processus de revue de direction est comparable à celui mis en place pour
le système qualité. Cependant, les thèmes abordés en sont différents, ainsi
que certains des participants. Certains organismes prennent le parti de réaliser
des revues de direction communes qualité/environnement, tout en prenant la
précaution d'apporter autant d'attention aux deux thèmes.

Le système de management environnemental est systématiquement et


périodiquement passé en revue (environ 2 fois par an en général), afin de vérifier s'il

382
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

est toujours approprié et efficace. Durant cette revue de direction, des informations
(données d'entrée) doivent être mises à la disposition des membres présents.

Les exigences dans la nouvelle version sont beaucoup plus précises quant
aux données d'entrée à examiner : prise en compte des obligations de
conformité, des besoins et attentes de parties intéressées, de la stratégie
d'affaires. Les informations sur la performance environnementale sont
détaillées. Ladéquation des ressources est également une donnée d'entrée.

Concernant les données de sortie, cela doit inclure les conclusions sur la
performance environnementale, l'atteinte des objectifs et des résultats escomptés
notamment. Les entreprises déjà certifiées vont affiner les éléments examinés
et donc prévoir plus de temps pour la préparation de la revue de direction.

Grâce à l'ensemble de ces informations, le système de management sera


passé en revue, les évolutions seront validées et des nouvelles dispositions
seront prises, afin de poursuivre les efforts et d'enrichir le processus.

• Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 16.18) peuvent permettre d'aiguiller
sur les points clés de vigilance.

Tableau 16.18 Les principales questions d'audit- Paragraphe 9.3

9. ÉVALUATION DES PERFORMANCES

9.3 Revue de direction


Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
a::
0 Compte rendu de revue de direction, liste des
z
u... Comment le top management
<l'. personnes/fonctions présentes (et suppléance),
LI) revoit-il le système de management plan d'action, revue d'opportunités, revue des
ri
0 environnemental ? À quels intervalles? risques, tableaux de performance, planification des
N
© actions prises, liste des ressources attribuées pour
.....
;:;. ces actions, ordres du jour, relevé de décisions...
01
·;:
>-
Cl.. Qui est convié à cette revue de direction ?
0
u
Quels sont les éléments considérés lors de
cette revue ?
Quels sont les éléments de sortie de la
revue de direction ?
Quelles sont les dispositions qui
permettent à l'organisation de conserver
l'information documentée appropriée ?

383
Au cœur de /'ISO 14001:2015

16.1.4 10 -Amélioration

• Qu'est-il demandé?
Le tableau 16.19 reprend les exigences du référentiel ISO 14001:2015.

Tableau 16.19 Exigences du référentiel ISO 14001:2015 - Chapitre 10

10. AMÉLIORATION
10.1 Généralités
L'organisme doit déterminer les opportunités d'amélioration (voir 9.1, 9.2 et 9.3) et mettre
en œuvre les actions nécessaires pour atteindre les résultats escomptés de son système de
management environnemental.

10.2 Non-conformité et actions correctives


Lorsqu'une non-conformité se produit, l'organisme doit :
a) réagir à la non-conformité et, le cas échéant:
1) agir pour la maîtriser et la corriger ;
2) faire face aux conséquences, y compris en atténuant les impacts environnementaux négatifs ;
b) évaluer s'il est nécessaire de mener une action pour éliminer les causes de la non-conformité,
afin qu'elle ne se reproduise pas ou n'apparaisse pas ailleurs, en :
1) effectuant la revue de la non-conformité ;
2) recherchant et analysant les causes de la non-conformité ;
3) recherchant si des non-conformités similaires existent ou pourraient éventuellement se produire ;
c) mettre en œuvre toutes les actions requises ;
a:: d) examiner l'efficacité de toute action corrective mise en œuvre ;
0
z
u...
<l'.
e) modifier, si nécessaire, le système de management environnemental.
LI)
ri
0
Les actions correctives doivent être appropriées à l'importance des conséquences des non-
N conformités rencontrées, incluant celles du ou des impacts environnementaux.
©
..._,
;:;. L'organisme doit conserver des informations documentées comme preuve :
01
·;:
>- - de la nature des non-conformités et de toute action menée ultérieurement ;
Cl..

u
0 - des résultats de toute action corrective.
10.3 Amélioration continue
L'organisme doit améliorer en continu la pertinence, l'adéquation et l'efficacité du système de
management environnemental afin d'améliorer sa performance environnementale.

384
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

NF EN ISO 14001 Annexe A.10 (Informative)

L'annexe A n'est donnée qu'à titre indicatif et ne peut faire l'objet d'audit.

Informations documentées exigées

Nature des non-conformités, actions et résultats des actions correctives.

• Quelles sont les différences


par rapport à la version antérieure ?
Les synthèses présentées ci-dessous (voir tableau 16.20) permettent à ceux
qui ont utilisé l'édition précédente de la norme ISO 14001 :2004 d'avoir un
aperçu des nouvelles exigences, des renforcements d'exigences ou des
clarifications.

Tableau 16.20 Synthèse des principales modifications - Chapitre 10

10. AMÉLIORATION

10.1 Généralités
10.2 Non-conformité et actions correctives
10.3 Amélioration continue

Amélioration de la performance pour l'amélioration continue


Nouvelle exigence
(paragraphe 10.3)

Rajout des paragraphes 10.1 - Généralités et 10.3 - Amélioration


continue
Le texte est plus précis pour le paragraphe 10.2 - Non-conformité
a:: Exigence renforcée ou et actions correctives : l'une des principales finalités d'un SME
0
z
u... clarifiée est de servir d'outil préventif. Le concept d'actions préventives
<l'.
LI)
est désormais abordé en 4.1 (compréhension de l'organisme et de
ri
0 son contexte) et 6.1 (actions à mettre en œuvre face aux risques
N
et opportunités).
©
...,,
;:;.
01 Lien avec la version
·;: 4.5.3 Non-conformité, action corrective et action préventive
>-
Cl..
ISO 14001 :2004
0
u

• Comment s'y prendre ?


Dans l'objectif d'améliorer l'organisation interne pour atteindre les objectifs
fixés, les points exposés ci-après doivent être traités (voir tableau 16.21).

385
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Tableau 16.21 Résumé des principales exigences - Paragraphe 10.2

- Réagir à la non-conformité survenue pour la maîtriser, la corriger, faire face aux conséquences
et atténuer les impacts environnementaux négatifs.
- Examiner en détail les non-conformités, déterminer les causes et entreprendre les actions
correctives, afin d'éviter qu'elles ne se reproduisent ou apparaissent ailleurs.
- Enregistrer les résultats des actions correctives.
- Vérifier l'efficacité des actions correctives.
- Adapter les actions à l'importance du problème.
- Enregistrer les changements dans les procédures, suite aux actions correctives.

Finalité : identifier les non-conformités pour pouvoir empêcher leur apparition


ou réapparition par des actions correctives.
Risques : ne pas prévenir ou corriger une non-conformité.

Différents types de non-conformité


En environnement, on ne parle pas de « produits non conformes », mais de
« non-conformités» qui sont, par exemple :
..,.. le non-respect de la réglementation en vigueur ;
..,.. une situation de crise ;
..,.. une situation d'urgence ;
..,.. une plainte des parties intéressées ;
..,.. le non-respect des consignes opérationnelles (non-tri des déchets ... );
..,.. un écart lors de la surveillance et du mesurage ;
..,.. un écart détecté au cours des audits internes ;
..,.. une défaillance dans la performance du système : dans l'établissement
a:: des objectifs, dans la définition des responsabilités, dans l'évaluation
0
z
u...
<l'.
périodique du respect des obligations de conformité ;
LI)
ri
0
..,.. une défaillance dans la performance environnementale : les objectifs
N
de réduction de la consommation d'énergie ne sont pas atteints, la
©
..._,
;:;. maintenance exigée n'est pas réalisée comme prévu, les seuils de rejets
01
·;:
>- ne sont pas respectés.
Cl..
0
u Identification et traitement des non-conformités
Le processus d'audit interne est l'une des façons d'identifier régulièrement
les non-conformités. Leur identification par tout membre du personnel est
à encourager afin de renforcer l'implication de chacun et leur responsabilité
dans le cadre d'un objectif de préservation de l'environnement.

Les documents créés dans le cadre de la démarche qualité peuvent être


repris, comme la procédure« Non-conformité, action corrective ».
386
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

Des compléments doivent être apportés, notamment l'origine de la non-


conformité et le nom de la personne en charge du suivi (le responsable
environnement). Cette procédure décrit :
..,_ l'identification de la nature de la non-conformité ;
..,_ la description du problème ;
..,_ la recherche des causes de la non-conformité ;
..,_ la description du traitement de la non-conformité : actions correctives
immédiates apportées, actions correctives à prendre ;
..,_ le suivi de l'efficacité des actions prises dans un délai imparti ;
..,_ l'identification des responsabilités ;
..,_ les modalités de modification des documents, suite à l'analyse des non-
conformités ;
..,_ le rebouclage avec l'analyse environnementale, l'analyse réglementaire,
l'analyse du contexte.

Une fiche de non-conformité, permettant de relever les anomalies et d'identifier


les actions prises ou à prendre pour les résorber, doit être remplie. Ce document
peut être repris du système qualité et adapté. Certains organismes font le choix
de créer une fiche spécifique environnement à soumettre au responsable
environnement. Ce dernier doit en assurer l'analyse, afin notamment d'en
présenter un bilan lors de la revue de direction (voir tableau 16.22).

Tableau 16. 22 Exemple de fiche d'enregistrement de non-conformité

Logo de l'organisme Fiche de non-conformité environnement


a:: Nature de la non-conformité :
0
z
u.. Localisation de l'événement :
<l'. Date:
LI)
ri
0
N Émetteur: Destinataires :
© Service:
.....
;:;. Date d'émission :
01
·;: Visa:
>-
Cl..
0
u Causes:
Actions immédiates : Date : Visa:

Actions correctives:
Délai de réalisation :
Responsable de l'action :
Signature :

Efficacité de l'action :

387
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Ce document peut être utilisé également en cas de remontées par le personnel


de situations potentiellement dangereuses, parfois nommées presque accident
ou échappée belle. Ceci viendra alimenter la liste des aspects/impacts et/ou
des risques et opportunités (voir Étape 2 et Étape 4). Des actions préventives
pourront donc être mises en place selon les modalités du paragraphe 6.1
«Actions à mettre en œuvre face aux risques et opportunités» du référentiel
ISO 14001:2015.

Comme toute action mise en place, une mesure de leur efficacité peut être
réalisée à court terme, moyen et long terme.

Communication des non-conformités

Lorsque les actions menées se traduisent par des modifications du SME,


il convient que le processus s'assure que tous les besoins associés en
informations documentées et en compétence sont mis à jour et approuvés.
Les changements doivent être communiqués à toute personne concernée
durant les Y-i d'heure HSE, lors de leçon ponctuelle, en réunion de début de
production, en formation ...

Amélioration continue

Ce nouveau chapitre constitue une synthèse de toutes les améliorations


réalisées par l'organisme : issues de la planification, de la maîtrise
opérationnelle, des revues de direction, des actions correctives, par exemple.

Au travers de son processus de revue de direction, l'équipe dirigeante statut


sur l'ensemble des améliorations réalisées et restant à réaliser. En cas de
déficience de son système de management, une recherche des causes sera
a:: entreprise afin de proposer des axes d'amélioration adaptés. Le référentiel
0
z
u... ISO/DIS 14004:2014 propose de collecter les informations suivantes,
<l'.
LI)
ri
utiles pour prendre les bonnes décisions : expérience acquise des actions
0
N correctives, analyse comparative par rapport aux bonnes pratiques dans les
©
..._, autres entreprises, évolution des obligations de conformité, les résultats des
;:;.
01
·;: audits, les résultats de la surveillance des principales caractéristiques des
>-
Cl..
0 opérations, les résultats des progrès pour atteindre les objectifs, le point de
u
vue des parties intéressées.

Exemples d'amélioration (norme ISO/DIS 14004:2014) : établissement d'un


processus pour évaluer les nouveaux matériaux moins nuisibles, prise en
compte des obligations de conformité dans les plus brefs délais, formation
du personnel sur les matériaux et leur manipulation pour réduire les déchets,
mise en place du recyclage des eaux, impression recto verso des documents,

388
Étape 10 - Évaluer les performances du système de management

redéfinition des itinéraires de livraison afin de réduire la consommation de


carburant, développement de partenariat avec les parties intéressées, prise
en compte du développement durable dans les processus métier.

16.1.5 Les questions d'audit


Les questions d'audit ci-après (voir tableau 16.23) peuvent permettre
d'aiguiller sur les points clés de vigilance.

Tableau 16.23 Les principales questions d'audit - Chapitre 10

10. AMÉLIORATION
10.1 Généralités
10.2 Non-conformité et actions correctives
10.3 Amélioration continue
Quelques questions d'audit Quelques exemples de preuves
L'organisme a-t-il mis en place des procédures
documentées pour le traitement
des non-conformités ?
L'organisme a-t-il identifié les différents types de
non-conformités environnementales ?

L'organisme assure-t-il l'analyse des non- Fiche de détection et de suivi des non-
conformités environnementales ? Comment?
conformités
Le traitement des non-conformités est-il Rapport d'incident
organisé ? Comment?
Rapport de réunion de recherche des causes
a:: L'organisme a-t-il mis en place des fiches
0 d'incident ? Rapport d'audit interne
z
u...
<l'.
Existe-t-il une méthodologie d'étude des Rapport de revue de direction
LI)
ri
0 causes ? Laquelle ?
N
© Est-ce que l'organisme suit l'efficacité des
.....
;:;.
01
actions correctives et préventives ?
·;:
>-
Cl.. Les responsabilités ont-elles été clairement
0
u définies?
Comment déterminez-vous les opportunités
Voir tous les points de la norme
d'amélioration ?

Comment planifiez-vous les actions


Ensemble des plans d'action
d'amélioration ?

389
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
Partie IV
Savoir se faire aider

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
17
Principaux partenaires
d'une démarche
environnementale

Durant l'élaboration de son système de management environnemental basé


sur la norme NF EN ISO 14001:2015, l'entreprise devra se tourner vers
l'extérieur pour rechercher de nombreuses informations.
a:: Un certain nombre d'organismes publics ou privés peuvent être consultés avec
0
z
u... profit. Tous ces organismes possèdent un site Internet riche en informations.
<l'.
LI)
ri
0
N
©
.....
17.1 Administrations et organismes publics
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u 17.1.1 Ministère de l'Écologie, du Développement
durable, des Transports et du Logement
L'administration centrale de l'environnement met en œuvre la politique des
différents gouvernements dans le domaine de l'environnement, de l'écologie et
du développement durable. Les missions actuelles du ministère de !'Écologie,
du Développement durable et de !'Énergie sont définies par le décret n° 2014-
401 du 16 avril 2014.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Il comprend six directions, outre le secrétariat général et le Commissariat


général au développement durable105 :
...,_ la Direction générale de !'Énergie et du Climat ;
...,_ la Direction générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer ;
""' la Direction générale de !'Aviation civile ;
...,_ la Direction des Pêches maritimes et de !'Aquaculture ;
...,_ la Direction générale de !'Aménagement, du Logement et de la Nature ;
...,_ la Direction générale de la Prévention des risques.

Le ministère n'est pas un interlocuteur direct de l'entreprise. Toutefois, de


nombreuses informations sont disponibles sur le site Internet, notamment
au travers de la rubrique « Cycle de conférences d'information pour les
organisations professionnelles ». Si des difficultés dans l'application de la
réglementation sont rencontrées, les directions peuvent être consultées.

Le site internet www.developpement-durable.gouv.fr met à la disposition du


public et des professionnels un recueil de textes réglementaires classés par
domaine et un listing d'ouvrages environnementaux, disponibles sur demande
auprès du service documentaire, ainsi que des rapports ministériels traitant
des thèmes d'actualité.
Le site renvoie sur une base de données de veille réglementaire « Aida »,
élaborée par l'INERIS (Institut national de l'environnement et des risques
industriels), via le portail : www.aida.ineris.fr

17.1.2 Direction régionale de l'Environnement, de


a::
0
z l'Aménagement et du Logement (DREAL)
u...
<l'.
LI)
ri
Les Directions régionales de !'Environnement (DIREN), les Directions
0
N régionales de !'Équipement (ORE) et les Directions régionales de !'Industrie,
©
..._,
;:;.
de la Recherche et de !'Environnement (DRIRE) ont fusionné pour devenir les
01
·;: Directions régionales de !'Environnement, de !'Aménagement et du Logement
>-
Cl..
0 (DREAL), placées sous l'autorité du préfet de région. Les DREAL106 sont
u
chargées d'élaborer et de mettre en œuvre les politiques de l'État en matière
de changements climatiques, de biodiversité, de construction, d'urbanisme,
d'infrastructures de transport, d'énergie, de sécurité des activités industrielles,
de prévention des pollutions.

105 www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/MEDDE_organigramme_Juillet-201 5_DEF_


Web.pdf
106 www.developpement-durable.gouv.fr/Liste-des-21-DREAL

394
Principaux partenaires d'une démarche environnementale

Cet organisme est bien connu des chefs d'entreprise responsables


d'installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), qui ont
des contacts fréquents avec les inspecteurs des installations classées (ces
derniers rédigent les prescriptions techniques des arrêtés préfectoraux et
sont investis des pouvoirs d'agent de police).

Périodiquement, les installations soumises à surveillance doivent faire


parvenir ou mettre à disposition certains documents au service de la DREAL,
comme leurs résultats en matière de rejets d'effluents liquides ou gazeux, ou
encore les bordereaux de suivis des déchets dangereux.

Si l'entreprise ne respecte pas la réglementation, l'inspecteur, en étroite


collaboration avec le chef d'entreprise, définit le programme d'action à mettre
en place. L'instauration d'un climat de confiance permettra à l'entreprise de
se mettre en conformité dans un délai acceptable et à un coût supportable.

17.1.3 Agence de l'Environnement et de la MaÎtrise


de l'Énergie (ADEME)
L'ADEME107 est un établissement public à caractère industriel et commercial
(EPIC) sous tutelle conjointe des ministères en charge de !'Écologie, du
Développement durable, des Transports et du Logement, de !'Enseignement
supérieur et de la Recherche et de !'Économie, des Finances et de !'Industrie.

L'ADEME participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les


domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable :
économie d'énergie, prévention et lutte contre la pollution de l'air, gestion des
a:: déchets, pollution des sols, développement des technologies propres, lutte
0
z
u... contre le bruit.
<l'.
LI)
ri L'industriel peut obtenir auprès de cet organisme :
0
N
© ..,.. des conseils dans ces domaines de compétence ;
.....
;:;.
01 ..,.. les coordonnées des réseaux de surveillance de la qualité de l'air (ces
·;:
>-
Cl.. réseaux recueillent les données météorologiques et analysent la qualité de
0
u l'air: ces éléments peuvent être recueillis pour l'analyse environnementale) ;
..,.. des subventions pour la réalisation de prédiagnostics, diagnostics et
études de faisabilité dans ces domaines de compétences, notamment le
management environnemental selon la norme NF EN ISO 14001. Pour
apporter aux entreprises des éléments de référence utiles au choix de

107 www.ademe.fr/

395
Au cœur de /'ISO 14001:2015

prestataires extérieurs, l'ADEME a rédigé un cahier des charges qui


précise le contenu et les modalités des prestations types.

Avec plusieurs partenaires, l'ADEME a élaboré le Plan Environnement


Entreprise (PEE 2000). Cet outil méthodologique a été conçu pour aider
l'entreprise à mettre en œuvre une démarche de management environnemental
sur son site, en respectant la progressivité et la dynamique propre à chaque
entreprise.

17.1.4 Agences de l'eau


Au nombre de six, les agences de l'eau108 collectent et gèrent les redevances
de prélèvement et de pollution des eaux. Les entreprises peuvent solliciter des
subventions ou des prêts lors de la mise en place d'une station d'épuration ou
de technologies propres.

17.1.5 Préfecture
La préfecture intervient dans de nombreux domaines et plus spécifiquement
dans l'instruction administrative des dossiers d'installations classées, dans
l'organisation des secours en cas d'accident grave et dans la prescription des
arrêtés de protection de biotope.

17.1.6 Inspection du travail


Cette administration est en charge du contrôle du respect des règles d'hygiène
a:: et de sécurité au sein de l'entreprise. Cela concerne, par exemple, les règles
0
z
u... d'étiquetage et d'emballage des substances chimiques, ou encore le contrôle
<l'.
LI) dans les locaux du bruit et de la qualité de l'air ambiant.
ri
0
N
©
.....
;:;. 17.1.7 Service départemental d'incendie et de Secours
01
·;:
>-
Cl..
(SOIS)
0
u
Pour optimiser l'intervention des services d'incendie et de secours, il est
fortement conseillé de réaliser des simulations en prenant conseil auprès
d'eux (information et formation gratuite).

108 www.lesagencesdeleau.fr/

396
Principaux partenaires d'une démarche environnementale

17.1.8 Mairie
Les informations recueillies auprès de la mairie (service environnement s'il
existe ou service technique) sont les suivantes : permis de construire, plan
local d'urbanisme (ex POS), collecte et traitement des eaux usées, règlements
particuliers, collecte des déchets d'emballage, liste des associations de
protection de la nature ...

17.2 Sociétés de conseil et d'ingénierie


De nombreuses sociétés de conseil en environnement proposent leurs
services aux entreprises. L'.utilisation de leurs compétences peut leur
permettre de mettre en place leur gestion environnementale de façon
rigoureuse et efficace.

Les critères de choix retenus par les entreprises sont généralement : des
compétences techniques, une bonne compréhension de la stratégie de
l'entreprise, des qualités humaines (communication, pédagogie ... ), de la
disponibilité et une localisation proche.

L'.entreprise peut réserver l'appel à des intervenants extérieurs, à des


actions spécifiques ou bien préférer se faire accompagner tout au long de
la démarche jusqu'à la certification. Une aide peut être appréciable pour les
actions suivantes :
.... diagnostic environnement: état des lieux qui permet de recenser les écarts
entre les conditions environnementales actuelles du site et les exigences
a:: de la norme NF EN ISO 14001 ;
0
z
u... .... analyse environnementale initiale: bilan exhaustif des sources de pollution
<l'.
LI)
ri
et des impacts potentiels ou réels sur l'environnement ;
0
N .... évaluation et hiérarchisation des aspects environnementaux et de leurs
©
..._,
;:;.
impacts associés;
01
·;:
>-
Cl..
.... aide à la rédaction de procédures spécifiques ;
u
0
.... sensibilisation du personnel à l'environnement et à la norme
NF EN ISO 14001 ;
.... formation des auditeurs internes à l'audit de management environnemental
(en effet, outre des compétences relatives aux techniques de l'audit, des
connaissances techniques dans le domaine de l'environnement et de
l'iso 14001 sont indispensables) ;
llJJJ>- audit à blanc.

397
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'intervenant extérieur ne se substitue pas à l'entreprise mais guide et valide


la démarche engagée. Il apporte son expérience et, indirectement, celle des
entreprises qu'il a conseillées auparavant. Le soutien de l'intervenant permet:
~ de maintenir un certain dynamisme (il faut éviter que la réalisation des
actions ne traîne en longueur, ce qui est toujours décourageant) ;
~ de communiquer à l'ensemble du personnel les contraintes
environnementales (une personne neutre peut débloquer une situation
conflictuelle) ;
~ d'avoir un « œil » extérieur (le groupe de travail a le « nez dans le guidon »
et n'a pas toujours l'opportunité de prendre suffisamment de recul) ;
~ de disposer de tous les éléments techniques et financiers pour investir en
connaissance de cause.

L'entreprise peut trouver les coordonnées des sociétés de conseil de


différentes façons :
~ sites Internet;
~ annuaire des prestataires de services en environnement (édition Afie) ;
~ annuaire OPQIBI : qualification des prestations selon cinq critères ;
~ listes de prestataires référencés par les CCI ou l'ADEME ;
~ liste de la chambre des ingénieurs-conseils de France ;
~ liste du syndicat des sociétés de conseils : Syntec conseil en management;
~

a::
0
17.3 Organismes de formation
z
u...
<l'. De nombreux organismes publics ou privés réalisent des formations sur le
LI)
ri
0 thème de l'environnement, du management environnemental et des normes
N
© NF EN ISO 14001. Le choix de l'un d'entre eux sera dicté par ses compétences,
..._,
;:;.
01 non seulement dans le domaine du management, mais également dans le
·;:
>-
Cl..
domaine juridique et technique. Les programmes des formations peuvent être
0
u obtenus auprès d'organismes, comme :
~ ACFCI : Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie ;
~ AFNOR : Association française de normalisation ;
~ AFITE : Association française des ingénieurs et techniciens environnement
(annuaire des adhérents) ;
~ les bureaux de conseil et les consultants en environnement ;

398
Principaux partenaires d'une démarche environnementale

..,._ les centres techniques industriels ;


..,._ le conseil rég ional ;
..,._ la FFP : fédération de la formation professionnelle ;
..,._ les organismes d'État;
..,._ l'OPQF: office professionnel de qualification de la formation;
..,._ l'OPQIBI : Office de qualification des conseils en environnement;
.....

a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
..._,
;:;.
01
·;:
>-
Cl..
0
u

399
a::
0
z
u...
<l'.
LI)
ri
0
N
©
......
r:.
01
·;:
>-
Cl..
0
u
18
Aides et financements

18.1 Les instruments économiques


Afin de favoriser la prise en compte de l'environnement dans la politique des
entreprises, des outils économiques ont été mis en place.

Les principaux types d'instruments économiques en usage dans les pays


développés sont les suivants :
a:: .,.. les redevances (sur les prélèvements d'eau, les rejets d'eaux usées .. .)
0
z
u... dont l'objectif est d'amener l'industriel à réduire ses activités polluantes ;
<l'.
LI)
ri .,.. les aides financières (subventions directes, allégements fiscaux ...)
0
N
accordées lors de la mise en place de technologies propres ;
©
.....
;:;. .,.. les systèmes de consignation (bouteilles, caisse de transport, par exemple)
01
·;:
>- qui permettent de réutiliser les matériaux ;
Cl..
0
u .,.. les taxes environnementales sur les rejets (déchets, eaux ... ).

Ces instruments économiques sont devenus une composante de toutes les


politiques publiques relatives à la lutte contre les atteintes à l'environnement.
Au cœur de /'ISO 14001:2015

L'influence européenne a été déterminante sur ce point, hissant les outils


économiques au même rang que les outils réglementaires 109.

En France, deux dispositifs émanent directement de cette logique : la taxe


générale sur les activités polluantes (TGAP) et l'instauration - pour l'instant
de manière limitée à certains polluants, notamment les émissions de gaz à
effet de serre (GES) - des permis d'émission négociables dans le cadre d'une
bourse d'échange spécifiquement créée à cet effet110 .

Il s'agit, dans les deux cas, d'inciter au comportement « optimal » du point de


vue économique.

Ces dispositifs imposent, au-delà de la stricte conformité aux prescriptions


réglementaires, une véritable stratégie environnementale. Il s'agit pour
l'entreprise d'adopter l'attitude qu'elle considère comme la plus rentable pour
elle. Par exemple : investir ou non dans un nouvel équipement, représentant
certes un coût, mais supprimant des émissions polluantes, diminuant d'autant
les sommes à payer dans le cadre de la TGAP ou permettant de récupérer
des droits d'émissions à négocier sur le marché.

De ce point de vue, le système de management environnemental est un


outil d'aide à la décision essentiel, tant pour la définition des orientations
stratégiques, que pour leur suivi et leur évolution.

18.2 Les dépenses des entreprises


en procédés de traitement
a:: Pour limiter l'impact de ses activités, l'entreprise peut agir de trois manières :
0
z
u...
<l'. ..,. Réduire la pollution à la source : changer de procédé de fabrication et
LI)
ri
0
investir dans un procédé « propre ».
N
© ..,. Traiter les rejets : mettre en place des procédés de traitement spécifiques
.....
;:;.
01
(station d'épuration, système de lavage des gaz ...).
·;:
>-
Cl..
0
u
109 Le 5e programme communautaire de politique et d'action en matière d'environnement et
de développement durable précise, au début des années 90 : « En vue d'infléchir fonda-
mentalement les tendances et les pratiques actuelles et d'engager tous les secteurs de la
société dans l'esprit du partage de responsabilité, il faudra faire recours à un ensemble plus
diversifié de moyens d'action », notamment les instruments économiques, qui permettent
« l'internalisation des coûts écologiques externes par des mesures économiques et fiscales,
par le recours à la responsabilité civile ... » Journal Officiel des Communautés européennes,
C. 138 du 17 mai 1993, point 31-11, p. 16.
11 O Pour la description de ces mécanismes, voir paragraphe 3.3.2 , point «La directive relative
au marché des droits d'émission de gaz à effet de serre».

402
Aides et financements

..,._ Prévenir les risques : réduire ou limiter au maximum les pollutions


accidentelles en installant, par exemple, des dispositifs maintenant la
pollution sur le site.

On constate que les entreprises préfèrent investir dans des matériels


intervenant en fin de cycle. Le choix d'une technologie propre n'est souvent
envisagé que lorsque la chaîne de fabrication est obsolète.
En 2012, selon une enquête sur les investissements pour protéger
l'environnement (Antipol) menée par l'INSEE111 , les établissements industriels
employant 20 salariés ou plus ont consacré 1,7 milliard d'euros à des
investissements ou des études pour protéger l'environnement, soit 7 % de
plus qu'en 2011.

L.:étude précise :
..,._ que les établissements dont les activités sont susceptibles d'affecter
l'environnement contribuent le plus à ces dépenses (les secteurs de
l'énergie et de la chimie en représentent 44 %) ;
..,._ que plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l'air
ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.

18.3 Les aides aux entreprises


et leurs liens financiers
avec diverses parties intéressées
a:: Afin d'inciter les entreprises à réaliser des investissements en faveur de
0
z
u...
l'environnement ou des investissements aux fins de limiter l'impact de leurs
<l'.
LI)
activités sur l'environnement, les pouvoirs publics, au niveau national, relayés
ri
0
N
ou appuyées par les instances européennes, octroient diverses aides ou
© avantages.
.....
;:;.
01
·;: La plupart de ces aides, directes ou indirectes s'il s'agit d'avantages fiscaux,
>-
Cl..
0 sont conditionnées, notamment pas le respect d'objectifs environnementaux.
u
Certains organismes, publics ou privés, mettent à disposition de tous des
outils permettant de repérer les aides susceptibles d'être allouées, qui sont
pléthoriques.

Par exemple, le lecteur pourra se reporter aux sites suivants :

111 www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=if8

403
Au cœur de /'ISO 14001:2015

~ Observatoire des aides aux entreprises - www.aides-entreprises.fr


~ Guide Eurofunding, éd. mars 2015 (subventions européennes 2014-
2020), http://fr.welcomeurope.com/guide-eurofunding/guide-eurofunding-
complet-su bventions-europeen nes-2014. html

!..'.aspect financier relatif à l'environnement peut également jouer un rôle


important entre acteurs privés dans divers cadres, qu'il s'agisse des relations
commerciales ou des relations d'affaires (pensons, par exemple, aux
transactions relatives aux sites pollués).

Dans tous ces cas, il importe alors de prendre en considération ces éléments
financiers et leur conditionnalité qui, en tant que tels, constituent des
obligations de conformité, dès lors que pour obtenir ou conserver une aide
ou un avantage, il est nécessaire de respecter les modalités fixées pour leur
octroi.

Nous nous situons dans le cadre des codes de conduite, des relations
contractuelle ou encore des accords passés avec des communautés
(article 3.2.9 de la norme NF EN ISO 14001:2015), desquels peuvent provenir
les obligations de conformité.

Pour l'établissement du système de management environnemental, seront


déterminés à ce titre (article 4.2) :
~ les parties intéressées pertinentes ;
~ leurs besoins et attentes pertinents (leurs exigences) ;
~ les besoins et attentes qui deviennent des obligations de conformité.

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404
Ressources documentaires

Ouvrages, manuels et codes


Prieur (Michel), Droit de l'environnement, droit durable, Éditions Bruylant,
mai 2014.

Naim-Gesbert (Éric), Droit général de l'environnement, 2eédition, Lexis Nexis


août 2014.

Peiffert (Olivier), L'application du droit des aides d 'État aux mesures de


protection de l 'environnement, Éditions Bruylant, juillet 2015.

Deharbe (David), Les installations classées pour la protection de


a:: /'environnement, Lexis Nexis, août 2015.
0
z
u... Code de l'environnement commenté112 , 18eédition, Dalloz, mai 2015.
<l'.
LI)
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0
Code de l'environnement et autres textes relatifs au développement durable,
N
© Lexis Nexis, janvier 2014.
.....
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Cl..
0 Documentation actualisée
u
(papier, CD-ROM ou en ligne)
BiVi Qualité, AFNOR Éditions.

Classeurs permanents thématiques (eau, déchets .. .), édition Lamy.

Code permanent environnement et nuisances, Éditions Législatives.

11 2 Les codes sont réédités chaque année.


Au cœur de /'ISO 14001:2015

Documentation diverse relative


à l'environnement
Industrie et environnement, Coll. Repères, Commissariat général au
développement durable, avril 2014, www.statistiques.developpement-
durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/ Publications/
Reperes/2014/reperes-industries-et-environnement-edition2014-2.pdf

Climascope, comprendre les enjeux de Paris, Climat 2015 #COP21 , www.


cdcclimat.com/IMG//pdf/15-06-30_climascope__04_fr_web_final-4.pdf

La croissance verte - Principes et instruments de politique économique,


Conseil économique pour le développement durable, 2009-2013, www.
developpement-durable.gouv.fr/I MG/pdf/La_croissance_verte.pdf

Guide Eurofunding, éd. Mars 2015 (subventions européennes 2014-2020),


http://fr.welcomeurope.com/guide-eurofunding/guide-eurofunding-complet-
subventions-europeennes-2014.html

Plan Environnement Entreprise 2000 : méthode opérationnelle, Classeur,


ADEME, CCI, 1999.

Application de la classification des substances et mélanges dangereux à la


nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement,
version intégrant les dispositions du règlement CLP et la transposition de la
directive SEVESO Ill, Guide technique INERIS, juin 2014.

Nomenclature des installations classées - Liste des activités soumises à la


a:: TGAP, version n° 36, ministère de l'Écologie, du Développement Durable et
0
z de !'Énergie, mai 2015.
u...
<l'.
LI)
ri
Guide de mise en œuvre de la directive sur les pollutions industrielles, ministère
0
N de !'Écologie, du développement Durable et de !'Énergie, janvier 2015.
©
..._,
;:;. Baron (Valérie), Pratiquer Je management de l 'environnement- Les réponses
01
·;:
>- à vos questions !, AFNOR Éditions, 2011.
Cl..
0
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Documentation diverse relative


aux systèmes de management
Aubrun (Mérylle), Bermont (Franck), Brun (Emilie), Cortot (Jean-Louis),
Delchet-Cochet (Karen), Graffin (Olivier), Jounot (Alain), Ponrouch (Adrien),

406
Aides et financements

ISO 26000, responsabilité sociétale - Comprendre, déployer, évaluer, AFNOR


Éditions, 2010.

Bonnifet (Fabrice), Froman (Bernard) et Gey (Jean-Marc), Qualité, Sécurité,


Environnement - Construire un système de management intégré, AFNOR
Éditions, 2010.

Eckl (Petra) et Harmand (Christian), Guide du management intégré - Une


approche processus, AFNOR Éditions, 2007.

Froman (Bernard), Gourdon (Christophe), Dictionnaire de la qualité, AFNOR


Éditions, 2009 (nouvelle édition à venir).

Mougin (Yvon), Les nouvelles pratiques de l'audit de management QSEP,


AFNOR Éditions, 2013.

Riedinger (Nicolas), Thévenot (Céline), La norme ISO 14001 est-elle efficace?


Une étude économétrique sur l'industrie française, Édition Économie et
Statistique, n° 411, 2008.

The ISO survey of management system standard certifications (1992-2012),


Édition ISO, 2013.

Bazinet (Marc), Nissan (Dori), Reilhac (Jean-Marie), Au cœur de /'ISO


9001:2015 - Une passerelle vers l'excellence, AFNOR Éditions, 2015.

Revues spécialisées et magazines


..,.. Environnement et technique
a:: ..,.. Environnement magazine
0
ct:<l'. ..,.. Le Moniteur
~ ..,.. Techniques de /'Ingénieur
0
N
© ..,.. Construire un système de management intégré, Droit de /'Environnement,
:!:
01
Victoires Éditions
·;:
~ ..,.. Bulletin du Droit de !'Environnement Industriel (BOEi), éditions Wolters
0
u Kluwer France
..,.. Environnement et développement durable, devenue à partir de janvier 2015
Énergie - Environnement - Infrastructures, Lexis-Nexis
..,.. Responsabilité & environnement, Annales des Mines

407
Au cœur de /'ISO 14001:2015

Sites Internet
..., Ministère de !'Écologie, du Développement durable et de !'Énergie (www.
developpement-durable.gouv.fr)
..., AFNOR dédié à l'ISO 26000, à la RSE, construire et déployer sa démarche
RSE (www.afnor.org/profils/centre-d-interet/dd-rse-iso-26000)
..., ISO, organisation internationale de normalisation (www.iso.org)
..., ADEME, Agence de !'Environnement et de la Maîtrise de !'Énergie (www.
ademe.fr)
..., Site de l'Union européenne (www.europa.eu)
..., Observatoire des Aides aux Entreprises, www.aides-entreprises.fr

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Au cœur de 1'150 14001:2015
Le système de management environnemental
au centre de la stratégie

Depuis près de 20 ans, la norme NF EN ISO 14001 aide les organisations à formaliser et
à mettre en œuvre un système de management environnemental efficace. Avec la révi-
sion 2015 de ce texte fondamental, les normalisateurs répondent à un véritable besoin
des utilisateurs d'ISO 14001 : contribuer au pilier« environnement» du développement
durable. Le nouveau texte permet une meilleure compréhension générale des enjeux
susceptibles d'avoir une incidence sur l'environnement et le développement de l'entre-
prise, ainsi qu'un accroissement de la transparence dans les pratiques environnementales
et un renforcement des relations avec les parties prenantes.

Comme la norme ISO 9001, dont la révision 2015 paraît simultanément, la norme
ISO 14001 suit désormais la structure« de haut niveau» impulsée par l'ISO, commune
à toutes les normes de systèmes de management. Cette évolution va permettre une
intégration plus efficace encore pour les entreprises.

Le livre de Lœtitia Vaute et Marie-Paule Grevêche est l'indispensable compagnon des


organisations soucieuses du management de l'environnement : il analyse point par
point toutes les évolutions du texte et leurs implications, compare les deux dernières
versions et propose de nombreux exemples et retours d'expérience. li prend également
en compte les indispensables aspects réglementaires. Enfin, il propose un guide en
10 étapes, assorti de méthodes et d'outils éprouvés et rigoureux.

Lœtitia Vaute-Samanni est docteur en chimie de l'environnement industriel.


Ingénieur conseil depuis 1999, elle a effectué de nombreuses missions de conseil,
de formation et d'audit auprès d'entreprises de toutes tailles en participant active-
ment à leur démarche environnement, énergie, sécurité et développement durable
intégrée au système de management de la qualité.

Marie-Paule Grevêche est docteur en droit, avocat au Barreau de Rennes. Elle inter-
vient dans le cadre de formations en droit de l'environnement et collabore avec des
bureaux d'études. Elle conseille les entreprises, les collectivités locales, et assure leur
défense en cas de situation contentieuse.

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ISBN : 978-2-12~508-l
'Www.afnor.org/eClitions

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