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K. 233.230 Crnrae ne ancnpnenes B12) 925 sum WAnmiourré ranpive Er Le HAUT Moyen Ace Univensiré pe Paris X HAGIOGRAPHIE CULTURES ET SOCIETES IV®-XIT° siécles Actes du Colloque organisé a Nanterre et a Paris (25 mai 1979) ETUDES AUGUSTINIENNES 3, rue de Abbaye 75006 PARIS 1981 Notes sur organisation interne des légendiers latins ‘Au cours de ce colloque; il sers surtout question des lévendes, je voudrais ‘yous parler, en guise d'introduction, des lgzendiers. Faute de compétence, je ‘ne limiterai au domaine occidental et latin, mats il est possible que certaines Ue ines reHlesions puissent s'appliguet mutatis mutandis & tn transmission des reits hagiographiques dans les langues vernaculaies. Les specialistes ‘Gu monde oriental nous irom. dans la discussion sls étublissent des paralldles avec les collections diffusées dans leur aire culturele ‘Toute étude sur les manuserits hagiographiques latins doit faire référence 4 trois contributions fondamentaes. Les deux premigres, dues iA, Poncelet €_W.Levison, sont des introductions générales qui restent infiniment précieuses, bien quelle datent respectivement de 1910 et 1920. Le trosiéme Git Fouvrage tout révent de G. Philippact — la fois somme foisonnante de fecherches originales et synthése remarquablement réussic— publié dans la ‘Typologie des sources du moyen fge occidental». Les remarques, qui sont ‘de cette communication, sont le fruit d'une méltation sur fe livre fart. Ce sont en quelque sorte des notes de lecture destinées & préciser, @'abord la terminologie, ensuite Tordonnance des differents types Je manuscrtshagiographiques. Nous montrerons enfin par quelques fexemples comment etude de la structure des collections peut élargit le tecrtoire des historiens. Les types de manuscrits hagiographiques ‘Les textes hagiographiques, qui sont généralement asser courts, ont été copiés dans des contextes divers. On réservera lexpression de mamuserits hhagiographiques aux témoins dans lesquels les Vies, les passions, les inven: tions. les translations et les miracles apparaissent sinon de maniére exclusive, dit moins en proportion importante’. La terminologie médiévale fn ce domaine est imprécise et encore mal éudige. Les catalogues de bibliothgques “anciennes.Taissent deviner, des confusions, des variantes répionales et des usages qui ne Saccordent guére avec les distinctions 2 FRANGOIS DOLBEAU subiles des théorciens* Chee les aateurs modernes, on observe un certain Motemeat entre les termes de lectonnair, lgendir ou pasionnare'. Les éfntions qui suivent sinspzentlargement des travaux de Poncelet et de Prilippart. Elles doivent dire tenvcs pour provisaires ct prvilgient les aspects les plus formels,faute de recherches approfondies Sur F'tilisation es manuseris hagiographigues au moyen age! I convient de distinguer tout 'abord les recueils et les lives. Le eecuei est une collection de lgendes relaivement volumineuse. le iret fou lbelis) Une unite codicologigue indpendane réservse A un stint ou & un nombre infime de saints. Certains lvrets citevlent encore de fagon isolge, mals la plupert des exemplaires conserves sent actuellement relies en te, eo queue 64 Tiotériour des reeuels!. Dans ce eas, et & supporer que la relive sot ancienne, une expertise paleographique est indispensable pour savoir si c'est un felis préexistant que le complateur ou le lecteur d'une collection ‘eulist par €oonomie, ou s'est a contrare par un repent tardif que Ton 4 transert& tite de supplement un morceau ouble dans le plan initial. Les livets sont probablement la forme le plus ancienne de manuserit hagiogra pique’. Ils devaient re courants au moyen age, mais ils sont rarnent feconnaissables dans les catalogues médievaux, car les recvells eux aussi sont reguigrement désignés par les biblioehccaires apres le tive de leur piéee intale LLorsquils ne sont pas fatces, les revels hagiographigues se rangent en deux types principaux : les légendiers et les lectiomaires hogiographiques Les Iégendiers regroupent des pices comptes ou abrépées, mais presqie jamais tronguées. Les letionnaireshagionraphiques contennent des textes fordinairement ttongués et toujours divisés de premiére main pour let lectures de Fofice. Ni les uns nbs autres ne sont des livres Titurpiques au sens siiet puisquils sont le produit einitatives privées. Les lecionnaires hagiographiques cependant ont &t@ congus spécialement pour Voice de matines et apparaissent vers la fn du x*sigcle, une epogue of les legons, Drimitivement de longoeur indéterminée, devenaient Fxes dans let usages focaun?. Le staut des lagendiets est plus complexe: les recuilsanciens ont sans doute servi de maniere polyvalnte, en privé, au chaeur ov au réfec loire les collections postérieures, eencurrenctes au chur par les lection naires hagiographiques, semblent avoir ét eserves, dans les monastres les Plus ches, aux lectures ‘de table. Lorsquveles existent, les indications marginals de legons doivent dire relevées avec soi, mimes elles sont reres et tardives, ear elles constivent le seul indice qui petmette daffirmer Tempio d'un légendier Pofce de matines. AA Ciniérieur des légendiers, il est d2venu habituel opposer les légendiers roprement dis ou recuels de textes carmpets et les Kgeners abréges ou ‘abbreviationes dont Vexemple le plus célére est Ia « Ligende Doves» de Jacques de Voragine. Les premiers agparsissent au Yl’ siécl, se gonfent et Se multipiene dU Ix® av XI, se careent ensuite pour dsparaite d&hnit vement vets la fin du XV" Les seconds. de format plus maniable, sont nés LEGENDIERS LATINS B vers 1230-1240 ;trés vite ils ont concurreneévictoriusement les ensom bramtsrecuelstrditionnes!e leur succes west poursuivi longtemps sprés: apparition de Mimpeimerie. En fait, n'y a pas de diference tondamertale entre ces deux sortes de collections, Leurs modes organisation iter. {Comme nous le verrons bientt, sont largement superposables. La comps tion ade nimporte quel egendier suppose, outre un commandiaire qui fournit ua programme, 'activité d'un editeur qui ordonne et retouche un OU plusieurs modeles antéricurs!. Dans les légendiers proprement dit, les ‘modifications textuelles sont importance variable, mas ells sont patois si hombreuses qu’eles correspondent 4 une vértable raécrture comme dans Berne, Burgerbibl. 598, che par Philippart® Ces légenders remanis, Paralleles aux ménologes metaphrastques, ouvrent la voie aux légendiers nbregés!*. Les abreviteurs sont simplement des eompilateurs qui mocifient leurs modes plus radicalement que leurs devanciers® Si Ton esse de replacer les collections hagiographiques dans leur contexte culture), le passage d'une forme a Uautte correspond schémat Guement a T'évoluion suivante. Les lgendiers proprement dits étaient és ux seriporla monastiques et congus pour une ve religieuse vécue dans la stabilité;sauf cher les cisterciens, len existe rarement plusieurs collections identiques™. Les légendiers abrégés sont adaptation de ce type ancien a des realités nouvelles (Goi) leur nom frequent au moyen Age de. Passion hnovum ou de Legenda nova), dans un monde oi la production du livre connait une veritable revolution. Lessor des abbreviationes est ié pour une prt a celui des ordres mendiants et aux besoins des prédicateurs: leur ‘ultplication serait inexplicable sans existence d'aeliers non-monastiques teavailant pour une clientele extrieure" En dépit de leur suceés qui doit révéler une certaine adSquation au milieu qui les & vu oalte, les abbrevianones aont guére retena Vattention des historiens modernes. 11 fen existe méme pas d'inventaire exhaust. Les listes de Poncelet et de Phlippart ne meationnent pas par exemple les ois articles qui suven 1. Newcastle, Univ, Libr, 1, miliew dv xm." Compilation anonyme qui associe deux sties de lgendes classées dans Vordte du calendrier; cest un digest dune collection tredtionnele Dien attstée en Flandre, Hainaut et Artois, t cannve depuis Levison sous le nom de « Légendier Flamand® » 2. Londres, Brit, Libr, Add. 41070, fin xin 2° Ce légendier, disposé dans ordre alphabétique des saints, a pour auteur um polygraphe franciseain assez conn, Juan Gil de Zamora. I Tut extrait, 4 Vusage des prédicaturs, dune encyclopedic beaucoup plus ample dont nous mavons plus que des fragments" 3, Vatican, Vat. lat. 9209, f.$1°-158" (ot 96199), a. 14842 Recueil de vies monastiques attribué a Uarchevésque dominicain Antonio se Florence (+ 1459) et presente dans Vordre chronologique’™ i “ FRANGOIS DOLBEAU Lagendiers et lectionnaires hagiographiques n@taient pas les seul recucils vi taient employes dane les monastéres pour la lecture publique. Le Tmartyzologe se lisait depuls 1u moins la fn du Vi siete au chapitre aurant Totfice de prime. Homélies et sermons d'épaque patrstigue et carolin fenne ctient regroupés ders des lestionnaies homiletiques ou des home Tires qutsarvaient aussi ben au chaeur quay chapte et au réfectoie™ Cotte parenté Gemploi devat naturellement amener la ereation de volumes La fusion des lectionnares hegiographiques et homilétiques a donné naissance aux lectionnaires de offie, celle de Vhomiéliaire et da légendier& Phomdhaire-legendier. Hagiographie et homiltique se trouvent associses dans les manuscrits en proportions extrémement variables, Il serait pre rable de reserve les termes de lectionnaie de Tlie et moment, fu Mains Il a egalement des indents prices sora lecture fate ale tore (laste de a lgende, cc certains ms sea ie au reece; onc pou Un Jour doo, on esayat avo ome lestur completed teste agiographiaue hhomigtgue du jour Plu gue dusige liurgigue, il frodrat parler Cusage monique ou communautaire des egersor, FF DoLaeav: Au sens strict, un livre — comme le genes — qu est produ Tune initiative piv west pas un lize itrgige, Un cetin oombre de manuscris hasiopraphiqus on four aes lectures pout Votes monastique Cela appari so dans leur conception inital (Bvsion pemiive en legons, sot dans des ctions margivales de seconde main. Mais Pulisation sv rtetore et plus importante et mmeux documents, Le gender ext un Hite de lecture pur le fetes dann cadre monastique, qi est loin due striciement le i oles Mgr Salmon een est bh fend compte lrsqul a fait son catalogue des rianunerits Murgiques de In Tiblctegue Vatican. Il avait penué a dot reserves comme le rappel O. Ph Hapar un tome enter aux passionnates ct aux egndicr mas ila cate qe les prewes utilisation Murpgue de ces reeuils talent ‘ativemen rules tl Publication definitive fac peu de place aux manusritshagiographiqu, Lage des legends st certainement plus diverié qu'on ne pourrait penser & premiere vue. La line des ouveages de suit Augustin figure a Ode Vite “gusting dans nombre de rece, Le anus hagographiq ove slors un le Biiographigu. La passion de saints Come et Damn ext puro precede de ate menion «St quelguua ext malade, qu'on lise ce rst 4 som chevel pour gu trie», Cet emplot de Teerithepigraphique s'est pat non plus Iturgigue! On Mangue cacore dune bude exhastve su Fatiization des legenders. Pour Ure, ‘eonvendrait de eeveraysematigucmen es indications marginals et exalt ds manire approfondse les «ordinates =. Meis Je ne sfos pos av otal ue es herheurs alent interes A ranger les lgendire paroles lee urges \. SAXUN* Le texte d'Odn de Cluny sur Ia Madeline, dans sa forme la pos anclong, tat dé orgie dvisé en lectures de fagon diffrent selon les mone’. {Gres ot es elses sdculres (17 lectures Bune pat, 9 de autre), Sans doute eo ce tn exe pie car e exam 'Odon de Cy sur lx Maine ne es ep |" cele Epoque li mast audrat ent compke Ju certain ombee de Fa dec Beare pour savow 4 gual moment asage de es lives est Urs. Ces une ‘question de peioistion, 4. Duwots : On exagéré le le Hnvrgique. On veut projeter dans le passé la rotion de ltugie quien coe apres te Cone de Tren tjusq'au XX" One peat lie le notices Pus Kenic nartyrologs a Votes. sau peut ere cher les hanoins. Quant aux lectures au seco Tes moines ne Tont qu'un reas tee lectres aw rlectoirenexcident pas trente minus I faut penser gut les moines ‘vant det lester personales ls avatent des rcucils qu sont les antes det Acta Soncorurn qui ne vee pas & donner une vie de chau snk mae tates les ‘aes pls et homies, plus les translations ele. Le Liber de Novalis des {steels (st #) nour donne, pou sainte Marie Madeleine par exemple, cing ot Sit tenes oifeentss cest trop pour Teice ou le efectoier mais ben pour on En ee qui concene le vies de saints, un peu de tug, mas ps trop caracté Fide, et surtout beaucoup autres usages possbles, surtout prophyactigus. 6. Pruippanr I et temps de revenic de Fide comme que I irae 8 cooditonne 1 literture haglographigue. Certsins acu préisent méme, dans Teor prologses, quis on conga levrs textes en fonction daures usages qe Ia liturgies: on un tente dur conserve & Sai-Omer qui prise qi a abl pour Teade et Teacignemtent dain is prologues font allusion aux audieurs et aux lecters, Dont les profes les plasanciens,fllsion ave auditors idique que exs textes sent cong en Ye ef ecure publique puis pus ted vnt la notion de lectores gai montat que l= rGvlution du le de a lestute agiographique dans la communauté medivale

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