Dans l’ancien Israël, la meilleure huile, celle destinée au service de la
Maison de Dieu, était extraite des « olives concassées ». L’Éternel parla à Moïse, et dit : Ordonne aux enfants d’Israël de t’apporter pour le chandelier de l’huile pure d’olives concassées, afin d’entretenir les lampes continuellement. C’est en dehors du voile qui est devant le témoignage, dans la tente d’assignation, qu’A aron la préparera, pour que les lampes brûlent continuellement du soir au matin en présence de l’Éternel. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants. (Lév.24 :1-3) Pour préparer cette huile spéciale, on récoltait les olives avant leur pleine maturité. Ensuite, les fruits encore verts étaient broyés au fouloir, à la main et non pas écrasés dans un pressoir. Puis on amassait les olives concassées sous une grosse pierre et l’huile s’écoulait, goutte à goutte, claire et fruitée. Dans la Bible, l’huile d’olives est le symbole des grâces les plus précieuses qui soient : - celle de l’amitié (Ps. 133 :1) - celle de la joie (Es. 61 :3 - celle de la force que Dieu donne (Ps. 92 :11) Au fait, l’huile, ce nectar issu de l’olive concassée, à quoi servait-elle? En voici sept usages, tels que la Bible les mentionne : - on la mêlait au grain moulu pour en faire les galettes de pain. (Lév. 2 :4) Ce qui me fait penser que sans un peu d’huile, le meilleur grain, symbole de parole de vie et de vérité, ne fait pas le vrai pain de Dieu) - on la versait sur les plaies afin de les laver et les adoucir. (Esaïe 1 :6) - on s’en oignait abondamment lors des toilettes de fête. (Eccl. 9 :8) - on l’utilisait pour la protection des armes contre la rouille et afin que les flèches glissent sur les boucliers. (2 Sam. 1 :21) - l’huile pure était versée sur la tête des serviteurs de l’Eternel en signe de consécration. (1 Sam. 16 :3-12) - elle servait à l’éclairage des foyers (Matt. 5 :15) - enfin, comme effleuré il y a un instant, elle maintenait une lumière constante dans la Maison du Seigneur. (Lév. 24 :2) Dans le Nouveau Testament, Jésus mentionne l’huile dans la parabole des vierges sages et folles, associant à l’huile le symbole de foi qui veille et prie en attendant l’époux. En Marc 6, nous voyons que les disciples que Jésus avait envoyés, oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient. Ce qui semble indiquer que cette pratique était courante à cette époque. Et c’est logique, car dans la pensée des israélites, le geste de l’onction d’huile représentait la grâce et la bénédiction de Dieu. Rien de surprenant que les disciples, et après eux la première Eglise, aient perpétué ce geste chargé de signification. Jésus mentionne l’usage de l’huile dans la parabole du bon Samaritain, destinée à adoucir la brûlure des plaies, et constituant un antiseptique de valeur Vous connaissez sans doute ce passage maintes fois cité, de la lettre de Jacques 5 :14, qui nous indique une véritable marche à suivre d’une pratique en vue de la guérison. C’est sur ce passage que je désire m’arrêter plus longuement. Pour qui ? L’apôtre Jacques a écrit cette épître « Aux 12 tribus qui sont dans la dispersion. » Vers l’an 45, date présumée de la rédaction de l’épître, la plupart des croyants étaient des juifs convertis à Jésus-Christ; de toute évidence, le caractère de cette lettre était universel. L’apôtre écrit donc une instruction aux enfants de Dieu de tous les temps. Il faut le comprendre, car cette instruction en vue de la guérison s’adresse aux chrétiens déclarés, baptisés, ayant confessé leur foi en Jésus-Christ. La première Eglise ne connaissait pas d’autres croyants que ceux-là. Est-ce à comprendre que les non-convertis étaient exclus de la grâce de guérison? Pas du tout, mais à eux, on le voit dans les Actes des Apôtres, l’imposition des mains s’appliquait. C’est pourquoi, nombreux sont ceux qui ont été appelés par le Seigneur au travers d’une grâce de guérison, alors qu’ils n’étaient pas à même de saisir grand chose du message du salut. Ainsi, plus précisément, à qui s’adressait l’onction d’huile ? « Quelqu’un parmi vous est-il malade... » Le mot malade veut dire « sans force, qui n’a plus en lui la ressource de se rétablir spontanément ». Il faut le préciser, car l’onction d’huile n’est pas pour les petits bobos. Dans ces cas-là, le chrétien doit exercer sa foi personnelle, et... son bon sens! Mais lorsque le chrétien engagé et fidèle est sérieusement atteint, que doit-il faire? Il doit suivre une marche à suivre que le texte lui propose. Comment ? Que doit-il donc faire? « Qu’il appelle les anciens de l’Eglise. » (vs 14) Ce n’est pas aux anciens à prospecter les candidats à la grâce, bien qu’ils puissent être amenés à suggérer l’existence de ce moyen de grâce; mais c’est la personne la mieux renseignée, c’est-à-dire le malade, qui doit librement décider d’y recourir, en se souvenant que c’est une recommandation biblique. Remarquons au passage que l’invitation biblique ferme la porte à toute pratique improvisée de l’onction d’huile hors du cadre indiqué par l’écriture. Des exceptions, dans des situations d’urgence peuvent être admises par la logique de la foi; un père peut dans un élan de foi oindre d’huile ses enfants; un ancien, dans une situation d’exception peut la pratiquer seul; mais ce sera en communion de cœur avec le reste du corps. De toutes manières, celui ou ceux qui pratiquent la chose ont une position d’autorité spirituelle reconnue. Mais l’onction d’huile doit être pratiquée par les anciens, hommes ou femmes ayant un rôle spirituel établi et reconnu. Il faut souligner ce principe de la pluralité de ceux qui sont appelés à prier. Il y a là une sauvegarde qu’il ne faut pas négliger et qui évitera à un homme ou à une dame le piège de penser qu’il est le détenteur de pouvoirs extraordinaires. En effet, lorsqu’un homme seul prie, il y a cette double possibilité: - le malade va regarder au serviteur de Dieu qui aura prié pour lui, et le considérera comme un être exceptionnel - celui qui a prié pourrait bien se l’imaginer aussi! Dans quelles conditions ? Jacques clairement recommande une préparation en vue de l’onction d’huile. En clair, des actes spirituels doivent être placés : - L’abandon du péché de la part du malade doit précéder toute autre chose, ceci est évident lorsque l’on lit les versets 15 et 16. - L’apparition d’une maladie importante devrait toujours être l’occasion d’une sérieuse révision spirituelle. Le verset 16 le suggère, il est important parfois de trouver des confesseurs parmi les anciens qu’on aura fait appeler. - Et puisque nous ne sommes pas chrétiens chacun de notre côté, les péchés contre la communion fraternelle, contre le corps de Christ doivent être abandonnés, réparés, si nécessaire. Signification de l’onction • C’est un acte d’obéissance, de foi, mais aussi de consécration. Un tel état d’esprit est indispensable, sinon l’onction d’huile ne représentera rien de valable. • C’est bien au nom du Seigneur que l’onction est pratiquée. En l’acceptant, le malade s’incline à l’avance avec amour et respect devant le Maître dont il reconnaît la volonté souveraine autant que la puissance. La foi n’exige rien de Dieu, mais elle attend tout de lui, avec confiance. • Elle implique la prière de la foi. C’est à dire la prière prononcée avec foi sur ce que Dieu a promis. Elle doit s’attendre à ce que le Seigneur relève le malade! • Elle signifie que les péchés sont déjà pardonnés. Toute confrontation de sa vie devant le Seigneur ne peut qu’entraîner une bénédiction! Et quand on sait que ses péchés sont pardonnés, l’âme revit, et souvent le corps suit! Ne nous privons pas d’un signe si précieux de la grâce de Dieu, et n’hésitons pas à demander la prière accompagnée de ce symbole de guérison ! Et peut-être qu’au lieu de courir les spécialistes en tous genres et aux pharmacies les plus proches, au préalable, il serait judicieux, comme le recommande Jacques 5, d’appeler les anciens, examiner son cœur, mettre de l’ordre s’il le faut, et recevoir avec foi cet acte précieux d’une grâce certaine !